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Le Monde illustré

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


. Le Monde illustré. 1861-11-23.

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SOMMAIRE: bration de la fête de S. M. l'impératrice à l'Asile impérial du Vé- Louis 1er (duc d'Oporto), roi régnant. — La route deWaban à Berck. —
sinet, par Charles Yriarte. — Les Brocanteurs (fin), par Adrien Robert. — ~Is'dore Geoffroy Saint-Hilaire, décédé le 11 novembre. - Une Pêche au
: Courrier de Paris, par Jules Lecomte. — Isidore
TEXTE Geoffroy
Saint-Hilaire, Théâtres, par Charles Monselet. — Chronique musicale, par Albert de La- lac d'Enghien.-La flotte des Etats du Nord d'Amérique quittant la rade de
par Mac' Vernoll. — Les princes de Portugal, par Maxime
Vauvert. salle. — Ouverture des cortès à Madrid, par Mac' Vernoll. — Pont d'El- Hampton.- Muley-Abbas et le cortège du général Prim.- La reine d'Es-
Une Pèche au lac d'Enghien, par A. Arnaud. — Le Salut de
le mort, —
Pierre Véron. — Courrier d'Amérique, par A. Malespine. — Kantara à Constantine, par Léo de Bernard. — Courrier de la mode, par pagne se rendant au sénat — Travaux du pont d'El-Kantara à Constantine.
par
Inauguration du chemin de fer de Bologne à Ancône par S. M. Vic- Mme la vicomtessede Renneville — Echecs, par P. Journoud.— Exposition -
Rébus. Fontaine en granit, exécutée par M. Hermann. — Modèle de
des arts industriels au palais de l'Industrie, par Auguste Luchet. cheminée, par M. Redillon jeune. — Tête de druide de M. Evrard.- Biblio-
tor-Emmanuel, Gustave Claudin. — Muley-Abbas et le général
l'ln) par
se rendant aux exercices militaires de Caravanchel ; — Célé- GRAVURES : Pedro V, décédé le 11 novembre; Dom Fernando, régent; thèque de M. Roux. — Cartel de M. René Rigolet.

LES PRINCES DE PORTUGAL.


Pedro V, décédé le 11 novembre. Dom Fernando, régent. Louis 1er, duc d'Oporto, roi régnant.
COURRIER DE PARIS
l, C'est dans le granit voisin de la ville de Saint-Pierre,
capitale de cette île de Guernesey, située sur la côte
française, et appartenant déplorablement à l'Angle-
à la veille de la

Eh bien,
plus grande détresse, disait à son
impuissant protecteur :
faites-moi au moins
-
naturaliser
« —
terre, qu un sculpteur, du nom de Charles Drouet, Polonais. afin que je reçoive un subside, puisque
>ftn»Mi!HF, :
Duel au latin entre deux journalistes. — Il ne doit tailler l'image rivale en grandiose du saint comme Français je meurs de faim ! »
s'agit pas de M. Janin. — Le portrait de V. Hugo taillé dans Charles Borromée du lac Majeur. On cherche dans Le fait est qu'aujourd'hui, pour faire lire un roman,
un rocher. - Un sculpteur tué par sa statue. - Réclame aux Vaperea ~i le nom de M. Charles Drouet, pour ratta- il faut le déclarer traduit de l'anglais, et que nous
haricots. — Trop de littérature exotique ! --. Connais-toi toi- cher ses précédents travaux à celui qu'il prépare, et savons un jeune auteur qui, désespérant de placer
même ! — Subvention d'abonnés au petit coupé du chroni-
en fait de Drouet on n'y trouve qu'un agronome — son œuvre originale, l'a déclarée imitée d'un conteur
queur. — Les ruses de Michel l'assassin. — L'empereur de et un flûtiste hollandais ! On passe aux livrets du sa- insulaire, -ce qui l'a fait sur-le-champ agréer par un
la Chine et la Chartreuse jaune. — M. Empis prêt à retourner grand journal !
à l'Académie. — Duel entre le duc de Galiera et le marquis
lon, et l'on voit au nom dudit sculpteur, un bas-
d'Herford. — Petite correspondance. — Mme Octave. relief en terre cuite offrant l'image de M. Legros. Le
plus gros sera assurément le poëte taillé en plein roc On dit qu'un grand nombre de conseils
'\lV\I.II. nous
Il y avait du Vadius et du Trissotin dans la comme le lion des rochers du Rhône ! généraux ont, cette année, émis le vœu que l'ensei-
gnement agricole fût introduit dans le programme des
'VVVVIJ\>
scène dont nous eûmes la bonne fortune d'être té-
moin lundi, dans un dîner chez un de nos auteurs Nous avons aussi cherché dans le susdit Va- études classiques. On est même allé jusqu'à désirer
dramatiques les plus en renom, lequel, — ceci est des notions d'agriculture fussent exigées des
nécessaire à dire, — ne se pique nullement de lati- pereau quelques renseignements sur cet autre sculp- que
candidats aux baccalauréats ès science et ès lettres.
teur du nom de Leharle, qui vient de périr d'une si
nité, et gagne une cinquante de mille francs, bon an déplorable façon, et.
rien! — pas plus du reste que Agriculteur soit ! On pourrait pourtant demander
mal an, sans nul souci du gérondif en do ou du su- dans les derniers livrets du salon. Quoi qu'il en soit, si ces notions,-qui ne sauraient que ressembler aux
pin en u. C'est qu'en fait d'inventions ingénieuses, desdits
M. Leharle avait jadis fait une statue de pierre qui candidats, ou de chimie qu'on exige
— contribueront
notions de physique
fortes ou charmantes, cet auteur n'est jamais au bout ornait le jardin de M. le baron d'Œ., rue des Saints- davantage à faire passer
de son latin, — dirons-nous, — en rappelant ce por- Pères. Mais quittant son logement, le propriétaire aux champs les jeunes gens trop généralement. villes,pous-
trait tracé par un ancien, et qui lui va comme un gant de la statue avait décidé de l'envoyer à l'hôtel des sés vers les professions libérales des grandes
sur mesure : ventes de la rue Drouot, et l'artiste fut chargé de qu'elles ne font ailleurs des chimistes et des physi- qu'il
présider au transport. Le soir venait; impatient, ciens ! En fait de spécialité, c'est tout ou rien
« A la fois modeste et habile,
On le croit naïf; — il est fin agacé, nerveux, — humilié peut-être ! l'artiste voulut faut, et pour obtenir tout, vous avez des écoles spé-
Et entend fort bien son latin. »
en finir promptement, et se mit personnellement à ciales.
Le latin de cuisine ! Donc, l'assaut avait lieu chez la besogne. La statue s'élevait à deux mètres et demi, Il y aurait, selon nous, quelque chose de bien plus
lui, sans préméditation pour sûr, mais amené par en glissant sur les rouleaux qui l'élevaient sur le utile à imposer aux élèves que des notions sur l'art
circonstance, accepté par amour-propre. Les deux chariot. Tout à coup la lumière s'éteint. l'artiste d'obtenir de la terre des produits que la très-grande
champions appartiennent aux lettres militantes. L'un n'en tient compte; emporté par son ardeur, son dépit, partie doit consommer sans avoir à les arroser de
peu
s'indignant au sujet d'une légère histoire concernant il continue à pousser le bloc — qui perd l'équilibre, sueurs ; c'est, par exemple, de connaître un
deux femmes assez connues, l'autre s'écria : tombe sur lui. et l'écrase ! d'hygiène générale, d'anatomie, pour ne pas dire de
Habeat jam Roma pudorem, tertius e cœlo ce- Pauvre artiste ! il avait travaillé deux ans à cette médecine.
«
idit Cato. » Hébé :depuis la maquette de glaise jusqu'au plâtre Nul n'a besoin d'être avocat pour connaître suffi-
samment les lois et s'y conformer. Cela s'apprend
retouché, qu'il avait espéré convertir en marbre, et de
(La pudeur va renaître dansx Rome, car voilà que
nous tombe du ciel un nouveau Caton.) qui ne s'était que pétrifié ! Il avait espéré que cette si seul.
L'autre répond : statue serait le signal de sa célébrité. et il lui fal- Mais, dans la vie physique, qui est la première
« — Pourquoi cette apostrophe, cette
épigramme? lait la faire charger sur un camion à marchandises, condition de tout, nul, s'il n'a suivi des cours spé-
Nous sommes d'âge à entendre sans danger quel- rempli
pour l'envoyer là-bas, dans ce rez-derchausséed'usten- ciaux, ne connaît les plus simples éléments consti-
ques histoires du jour. Je vous répète que. que. de toutes les ventes forcées de mobiliers, tutifs ou perturbateurs de son être ! Nous savons les
siles, de volailles même, et la voir adjuger pour rapports
» Tœdia non lambit Cluviam. >
Et là-dessus il avala un verre de Saint-Pérey
frappé.
quelques louis à un passant moqueur, ignorant,
mais possesseur d'un jardin, où la pauvre Hébé irait
- noms de
entre eux,
nos principaux
leur harmonie,
organes,
les
mais
causes
leurs
continuelles
leur altération, qui s'en doute, s'il n'a été de parti
de

Le premier, qui pose pour la réserve du langage, grelotter de froid dans sa mythologique nudité ! Va pris poussé vers cette étude? N'est-il pas étrange,à
reprend : donc, œuvre maudite,qui n'as rien réalisé de ces es- absurde, imprudent à l'homme, qui passe sa vie
« Hic nullus verbis pudor, aut rercrentia mensœ. » pérances ; déesse honteuse, qui, une première fois étudier les caractères, les mœurs, les esprits, les
(Là on n'a ni frein, ni pudeur, ni décence à et maladroitement tombée en versant le nectar aux abstractions, de ne rien savoir de son propre corps?
table!) dieux, épousas Hercule par retrait d'emploi, et cédas Ne vous semble-t-il pas humiliant, à la première
A quoi l'autre riposte : la place à Ganymède ! Ta destinée était de tomber atteinte qui annonce une perturbation quelconque sur
Crine senex, fanaticus albo! » toujours, et de tuer le malheureux qui, ravivant ton point de la machine, d'en ignorer les ressorts, et
« un
(Vieux fanatique à cheveux blancs ! ) image, n'en avait recueilli que déception, avant d y d'être sur-le-champ obligé d'appeler le médecin, le
Et ils continuèrent ainsi pendant dix minutes, se trouver la mort ! chirurgien, auquel on ne sait pas même expliquer le
bombardant de Juvénal, car on sait bien que c'en mal qu'on éprouve, faute de connaître les mots, les
était, et du plus incisif, pris dans la Satire sur les « Monsieur ! — écrit un abonné avec accom- nomenclateurs, et d'être ainsi dans l'impossibilité de
fournir à l'homme de science les indications suffi-
'VIo"V\N\o
hypocrites. pagnement obligé de compliments à la clé, — vous
Tout à coup, sur une apostrophe du plus oulibre des avez plusieurs fois mentionné de curieuses réclames santes pour vous secourir ?
deux dans son langage, ils se turent. et comme que faisaient certains industriels, et souvent je n'a- Cette ignorance du soi-même physique, anato-
c'était au milieu d'une certaine animation, on s'en vais cru voir là qu'une plaisante fiction ! mique, est, selon nous, déplorable autant que ridi-
étonna. (Ah, monsieur, comment aviez-vous pu croire que cule. Savoir par quel poison Néron fit périr son frère
Sexte, verebor? etc. v j'abusasse de votre candeur, et de votre abonnement,
« Ego te ceventem, » Britannicus. et ignorer pourquoi, un beau matin, on
J'arrive à la fin : Suis-je plus vil que toi, Sextus ? pour inventer. fi donc! Est-ce que le réel n'est pas
répliqua point ; il ne peut se lever de son lit! — Savoir quelles instruc-
— avait dit le dernier. L'autredunePorto le plus souvent infiniment plus extravagant que tout tions Albuquerque reçut du roi de Castille, en par-
tendit son verre, on lui donna pour son fro- ce que peut créer l'imagination, rendue circonspecte tant pour les Indes. et ignorer pourquoi votre femme
mage, et le iatin fut noyé dans la libation. par la crainte de dépasser la vraisemblance ? ) s'évanouit à table ou au coin du feu 1 — Savoir que
« — Pourquoi n'as-tu pas répliqué ? —
dit un ami » Et voilà pourtant ce que je lis dans les Débats Leibnitz trouva la théorie du mouvement concret
au battu. du 14 novembre : - dans une promenade avec l'électeur de Mayence. et
» — Entre nous, c'est que j'étais littéralement au ne pas reconnaître les premiers symptômes du croup
oout de mon latin. Notre croisière qui va au Mexique peut être longue;
qui saisit votre enfant et ne laisse que le temps d'ap-
»
»
-- Comment?
Oui, il m'avait attaqué précisément sur une
«
le climat est chaud, les vivres frais sont rares. L'amiral
Jurien Lagravière et ses commandants de frégates se
sont, avec une sage prévision, approvisionnés de con-
peler au plus vite le médecin., c est plus que stu-
pide, c'est honteux !
satire de Juvénal que j'ai apprise comme pensum au serves pour une somme, dit-on, importante, dans la Nous croyons donc que quelques notions d'anato-
collége. hors de là, je ne sais plus rien ! » maison. (ici le nom de l'industriel, etc.) » mie, une connaissance même sommaire du corpsà
De son côté, l'autre avouait à son voisin qu'un humain, de ses organes, des plus grands dangers
vers de plus et il restait coi.
Quelqu'un entendit » Voilà qui est bien, et l'amiral doit être flatté de la
redouter par leur perturbation, ce qu'il faut enfill
tout et dit : façon dont on célèbre sa sage prévision, à trois francs
demande à placer une petite la ligne. Je suppose que, lorsque le baron de Bazan- de science élémentaire pour se donner ou donner
« — Messieurs, je blessur
autour de soi les premiers soins en cas degénéralité
anecdote. Un jour, le maréchal Grammont attaquait court, historiographe de nos campagnes, racontera
je ne sais quelle place, dont le gouverneur capitula celle-ci, il ne manquera pas d'écrire de la plume ou de maladie, serait plus nécessaire à la qu'à l'ex-
après une courte résistance. L'acte accompli, le gou- magistrale qu'il emprunte à Clio : que ces notions agricoles qui ne serviront paysan,
le. ception; car tout le monde ne peut pas être

-
L'amiral Jurien Lagravière partit de Brest
verneur, pour sauver son amour-propre, dit au ma-
réchal :
» — Si j'ai capitulé, sachez que
c'est parce que je
«
après s'être sagement, et par un bon esprit de pré-
vision, approvisionné de conserves dans la maison
- et tout le monde a son corps à défendre !
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X*** dont les fricandeaux à l'oseille et les flageolets Allons, il y a encore de beaux jours pour
n'avais plus de poudre !
accordé la capitulation, aux fines herbes devaient adoucir les longues priva-
France, car les cœurs généreux n'y manquent pas!qui
» — Et moi, si je vous ai
- dit le maréchal, — c'est que je n'avais plus de
plomb !
tions de la traversée, en rappelant à ces courageux
enfants détachés de la mère patrie, le sol chéri de
la France !
L'autre fois, à propos d'une dame anglaise ju
priait les lecteurs du Times de se cotisercommode
acheter un piano, trouvant le procédé
pour
» Or, je crois, mes amis, que si tous deux vous *
demandé qu'on ferait si veIllOns
nous avons ce nous
venez de faire aussi brusquement la paix, c'est que à formuler sérieusement le désir d'obtenir, par le
vous manquiez aussi de munitions latines ! » La vogue que l'on s'efforce en ce moment de nous
'VVVV>J\,
de donner à divers produits de la littérature drama- même moyen anglais, un petit coupé, afin
On rit et on ne sortit plus du français.
tique ou romancière de l'étranger, rappelle ce mot soustraire aux fiacres et omnibus, le soir, pour ren-
comique et désespéré d'un homme qui ayant, au trer at home.
'V\ Victor Hugo possédera bientôt son image co-
lossale et éternelle,- si quelque cataclysme, quelque lendemain des révolutions, vainement tout demandé Certes, c'était là une plaisanterie plus ou nl0l"
tremblement de terre ne vient pas la bouleverser. depuis la préfecture jusqu'au bureau de t,,ib-ic, - ingénieuse, et nous étions aussi éloigné de croire

qu'elle pourrait être prise au sérieux, que nous laissa toute cette immense fortune au fils d'une évitent soigneusement de se donner en spectacle. On
sommes loin d'être promu bey ou dey ! femme Lejeune, sa domestique, dont l'individualité met le tableau à prix à 10,000 francs. Les plus pres-
Eh bien. l'appel que nous ne faisions pas a été s'est révélée, au sortir du collège, par un épisode re- sés le font monter assez vite à 15,000; puis ceux-ci
entendu. grettable, où son inexpérience a sans doute joué le lâchant pied devant l'ascension continuelle des chif-
C'est à n'y pas croire ! plus grand rôle. On peut s'imaginer l'importance de fres, la réserve commence à donner, l'œil adroite-
Oui, des âmes magnanimes, des mains libérales se la succession dévolue à ce jeune homme, par le seul ment fixé sur les deux maréchaux de l'opulence, qui,
sont trouvées qui. chiffre des droits de succession qui montèrent à du plus invisible geste, d'un simple clignement de
Mais lisez plutôt : 1,500,000 francs! l'œil, commandent le feu. Les ripostes s'animent, on
Depuis le procès que lui intentèrent, il y a sept ou arrive, par volée de 500 francs à la fois, bien vite à
« Monsieur, vous désirez un coupé (même petit) et
un percheron (nous avions parlé d'un mecklembourg) huit ans, les héritiers du sang des deux frères, on 30,000 francs.
Pour rentrer le soir (ou dans le jour) chez vous (ou
chez les autres),
au lieu de prendre l'omnibus populaire
OU le fiacre bourgeois.
» Un appel aussi franc devait être entendu. Il l'est !
» Huit lecteurs assidus du Monde illustré se sont
jaunis, cotisés,—et vous trouverez sous ce pli le mon-
tant d'une première souscription.
-
n'a plus entendu parler de Michel-Lejeune, bien qu'il
ait plus d'un million de revenu.
Une lettre de Macao, qui nous est communi-
quée, porte que l'empereur de la Chine est mort pour
avoir bu deux bouteilles de Chartreuse, liqueur qu'il
ne connaissait pas, et que la civilisation a récemment
« — C'est insensé ! — dit Camille Roqueplan, qui
se trouvait là par curiosité, — mais c'est bien flat-
teur! » ,
En effet, il se souvenait que son œuvre ne lui avait
jadis rapporté que 5,000 francs, et que la succession
d'un prince gagnait déjà 6 à 700 pour cent sur lui,
» Nous ne ferons pas de phrases, tant cet acte nous introduite dans une contrée où l'opium seul exerçait ainsi qu'il devait en arriver pour le Joseph de De-
Paraît naturel à accomplir. Cette première mise de jusqu'ici ses ravages cérébraux. La liqueur du R. P. camps. Roqueplan ignorait encore que, par ordre de
fonds aidant l'acquisition du véhicule et du cheval, la famille d'Orléans, une partie de cette plus-value
orsque Garnier, verte, jaune ou blanche, fut apportée à
vous n'en serez plus qu'à l'entretien, vous Pékin par un chirurgien de marine, qui en offrit une folle des principaux tableaux, devait être secrètement
Pourrez compter sur une cotisation mensuelle d'une remise à leurs auteurs, - sans doute très-flattés dans
valeur relative. caisse au grand mandarin Pé-Sing, lequel l'avait
charitablement averti du danger, la veille des attaques leur amour-propre du résultat de pareilles ventes,
» Agréez, etc.
de septembre. Pé-Sing donna la moitié de la liqueur mais aux regrets de voir de si beaux bénéfices pro-
» UNE VIEILLE CHEVALIÈRE DE SAINT-LOUIS. »
française à l'empereur, qui y goûta, fut enchanté, y fiter aux amateurs !
Or, à l'intérieur de la lettre, nous avons trouvé A partir de 30,000 francs, ce fut comme un duel
huit.
h , revint abondamment— et se donna une inflammation
d'entrailles, — maladie que les médecins chinois d'amour-propre entre le duc de Galiera et le marquis
Huit timbres-postes verts de cinq centimes, total : d'Herford, un duel aux armes d'or! Le premier se
1huit
n'essayèrent de conjurer que par des. conjurations, rapprocha peu à peu du second, comme lui caché
sous ! des paroles mystérieuses, et autres pratiques
Les deux complétant les dix avaient servi à affran- les stupides. parmi les curieux de l'enceinte non publique. La
chir la lettre. Il est vrai que c'est nous qui sommes barbares !
foule paraissait haletante d'émotion, impatiente de
Que dites-vous de cet Empereur régnant sur cent
La chevalière avait
eu grand soin de ne coller dé- millions d'hommes et sur un État grand comme curiosité, à voir cette merveilleuse enchère. Le
jjcatement les dits portraits verts de Sa Majesté qu'à commissaire-priseur était imposant, il brandissait
Jangle, de façon l'Europe, qui meurt d'une abondance de petits verres
que, les détachant facilement sans remplis d'une liqueur à l'angélique et aux aromates son marteau d'ivoire à manche de baleine, comme
les lacérer,
nous n'éprouvassions aucune difficulté alpestres en vogue dans les cafés du boulevard des un sceptre! Il n'y avait pas jusqu'aux garçons de salle
a en toucher le montant à la Banque de France ! et à leurs substituts les Auvergnats à collet rouge, qui
Italiens ? N'eût-il pas mieux valu cent fois, plutôt que
Nous ressemblerions trop au fameux bâtoniste de ne fussent fiers de ce qui se passait dans leur salle.
la
1
place de la Madeleine, si nous étalions ici des
chiffres
pour démontrer ce qui manque encore à la
recette (3,999 francs 50 centimes sur 4,000!). Nous
de mourir d'intempérance, recevoir en pleine poitrine
un des boulets du général Montauban, en défendant
son palais d'été, lâchement, ou, pire que cela, gro-
« — A trente-cinq mille cinq cents francs ! »
dit le commissaire d'une voix émue.
Le duc de Galiera fait un imperceptible signe de
-
nous bornerons à répéter ce que la reconnaissance
tesquement abandonné, avec toutes ses archives et tête à son agent, qui transmet le télégramme à l'offi-
Crachait à notre âme attendrie au début deee récit : ses trésors, aujourd'hui éparpillés dans la capitale cier public, lequel reprend avec éclat :
qui a fourni cette régicide Chartreuse verte ou jaune?
? Il y a encore de beaux jours pour la France, Elle devait décidément être jaune, puisque telle est « — A trente-six mille francs, messieurs ! »
Puisque les cœurs généreux n'y manquent pas! » la couleur impériale dans l'empire du milieu ! En ce moment le marquis d'Herford a rejoint son
Seulement, notons, pour montrer que la joie ne partenaire, son adversaire, et, le saluant courtoise-
n.ous ôte rien du calme nécessaire à toute profes-
vwvw On se souvient de la pénible impression que ment il lui dit :
8ion intellectuelle,
que pour la première acquisition causa, dans le monde parisien, la nouvelle de l'attaque « — L'Antiquaire est à vous, mon cher duc !
dont il
ne s'agissait pas, il faudrait ainsi trouver de paralysie dont avait été brusquement frappé, il y » — Justement j'allais vous l'abandonner.
"0)000
cœurs généreux — à un sou la pièce ! a quelques mois, l'honorable M. Empis, membre de » — Je suis donc heureux de vous avoir prévenu
l'Académie française et ancien administrateur géné- dans cette aimable attention ! »
'\rvvvv. Une grande opération de rente viagère a été ral du Théâtre-Français. Sauvé de cette crise, en- Et on se salua pour se séparer.
conclue la semaine dernière par un riche industriel
du dernier touré des soins les plus empressés, les plus tendres, « — La plaisanterie me coûte au moins 20,000 fr.
règne, qui paraît avoir voulu se venger M. Empis passa tout l'été dans sa petite retraite de en sus de la valeur du tableau! » — dit le duc à un de
de deux
nièces, ses héritières naturelles, dont il croit Bellevue. Ceux qui purent approcher alors cet ses amis qui l'accompagnait.
aYOlr à
se plaindre : l'une d'elles, veuve d'un an homme si estimable et si excellent, purent se con- Quant à Camille Roqueplan, il sortit de là ivre
eiel, député, s'étant récemment remariée, contre
"avis du vieillard, vaincre que la force de son caractère et la sérénité de comme s'il avait bu une bouteille entière du vin rhé-
avec un étranger. Les trois mil- nan de Ravensberg frappé dans un alcaraglace.
ans de l'oncle ont été abandonnés à une compagnie sa conscience dominaient le mal, et on s'étonnait, en
de cinq se réjouissant, de le trouver si résigné et presque gai, (nouvelle carafe à rafraîchir inventée par le burgrave
associés qui doivent fournir une rente via- dans une situation si peu compatible avec sa fièvreuse du susdit cru, et ainsi baptisée par Léon Gozlan). Il est
gere de 365,000 francs, soit mille francs jour.
Que fera par activité. vrai que le célèbre peintre avait bu à longs traits,
|vieillard de soixante-sept ans de cette pendant une demi-heure, de l'amour-propre, et que

-
un
slrnme quotidienne? Là est l'inquiétude extrême des
Nous avons aujourd'hui le plaisir d'annoncer à
héritiers, ceux qui, comme nous, portent une respectueuse rien n'enivre comme cela !
auxquels la perspective du capital vient d'é- affection à cet homme de bien, que, selon toutes les
chapper, à leur bien grande surprise, à leur très-vif
et prévisions de ses médecins, — parmi lesquels est PETITE CORRESPONDANCE. l'abonné ano-
egret, comme on pense bien. — A
L'idée de - son propre fils, — M. Empis reparaîtra cet hiver à nyme : semer. s'aimer. récolter.. Le récit est
se faire payer quotidiennement une rente l'Académie, où ses lumières, son expérience et sa charmant, mais — la mère n'en permettrait pas.
,, ®st
pas de l'invention du personnage dont il s'agit :
— A M. Ch. H., à Toulouse Adressez-vous aux
aUJourd'hui. Il parfaite droiture sont hautement estimées par ses
y a environ vingt ans, le même ca- collègues, affligés d'une disparition qui fut un mo-
Price prit à
un individu qui n'a assurément que ce gens qui font métier de vendre ce que vous voulez
ment une inquiétude. acheter !
Léger rapport
avec l'honorabe vieillard dont nous
Pelons, et que bon nombre de nos lecteurs auront
déjà
frèresreconnu.
Il s'agit de l'aîné de ces trop fameux
-- Un des beaux tableaux de l'exposition que
dirige M. Louis Martinet, au boulevard des Italiens,
— A Mme R. B., Paris : Jamais, madame, il n a été
question dans nos colonnes du théâtre dit de Latour-
Michel, dont le scandaleux procès criminel, et est assurément l'Antiquaire de Camille Roqueplan. Ce d'Auvergne, et pour cause. Madame se trompe de
l'immense fortune, firent tant de bruit, depuis l'épo- tableau, payé au célèbre artiste 5,000 francs par le plume. Je regrette d'être hors d'état de la rensei-
111830,
que du Directoire jusqu'à la fin de la restauration. duc d'Orléans, fut, à la mort de ce dernier, poussé gner, puisqu'elle éprouve la curiosité d'entrer là-
la fortune de ces Michel était évaluée à jusqu'à 35,000 francs par le duc de Galiera, qui pos- dedans.
quarante millions. L'aîné, devenu aveugle, n'en
dait pas moins à faire des affaires, on pourrait per- dire
sède une fort belle collection d'objets d'art dans son
vaste hôtel de la rue de Varennes (ancienne propriété
—A M., à Bordeaux :L'enseigne de votre rue
des dupes. de la Taupe, n° 32, lettres d'or sur fond brun, est
C'est ainsi qu'il feignit une grande mala- de Madame Adélaïde, un moment occupée par le gé- fort actuelle : enseignement primaire ACCÉLÉRÉ! c'est
di,,, afin obtenir une rente viagère plus
de pouvoir néral Cavaignac, après 1848). Notons, en passant,
forte de comme l'ancien roulage. Aujourd'hui que nous som-
la cession de son magnifique château d'Azay-
A^ideau,
Touraine. La rente viagère fut fixée à
que, de l'aveu du duc, cette résidence, dont les jar-
dins s'étendent jusqu'à la rue de Babylone dans toute mes au cycle du rail-way, il eût fallu dire : express
en
180,000 francs, payable à raison de 500 francs enseignement.
par la longueur de la rue Vanneau, lui impose un loyer
Jour, A Mme Virginie Octave, ex-comédienne, 148,
que le moribond devait trouver régulièrement annuel de 220,000 francs! C'est probablement le — :
sous
sa serviette en déjeunant. Sixte-Quintn'envoya particulier d'Europe à qui son logement coûte le plus rue Saint-Méry, à Fontainebleau Madame, j'ai reçu
Pas mieux
ses béquilles au diable, une fois élu pape, cher. Revenons à l'Antiquaire de C. Roqueplan. votre amusante lettre, et j'y fais droit en déclarant
que l'aîné Michel redressa, le contrat de vente Avant la vente où le docteur Véron paya 36,000 fr. urbi et orbi que vous n'êtes pas au couvent et que
J&né ! Il se même vous y songez peu. L'invraisemblable peut par-
vécut encore six ans, de sorte que les ac- le Joseph vendu par ses frères de Decamps, l'Anti-
iuereurs payèrent plus d'un million un château qui quaire avait été convoité par deux millionnairissimes, fois n'être pas vrai; aussi le bruit de cette conversion
j. ait loin de valoir Il légua tous mil- :
deux prodigues le duc de Galiera susnommé, et le avait-il couru chez tous ceux auxquels vous avez
ij?ns cette somme. ses
à frère, celui auquel l'opinion publique in- marquis d'Herford. Les experts estimaient que le ta- laissé des souvenirs — et par conséquent des re-
Mlgha son grets. Je voudrais pouvoir imprimer votre aimable
un surnom terrible. Dans son testament, bleau, qui valait une douzaine de mille francs, pour-
protestation. mais je ne puis que la communiquer Ù
-

Michel aîné offrait toute
son argenterie à M. le pre- rait aller jusqu'à quinze à dix-huit, à cause de ces
1-Qier président Séguier,
qui n'accepta qu'à la condi- hautes compétitions. mes amis, avec lesquels j'ai l'honneur d'être, ma-
clia de dame, etc.
pouvoir en employer le produit en œuvres de La vente commence. Nos deux nababs parisiens
lartté. avaient là leurs agents, — car de tels personnages ne JULES LICOMFX,
On sait qu'a
sa mort (1852), le dernier Michel daignent pas mêler leurs voix à celles du commun, et

de
res de sa vie, et chaque année
la
son existence est marquée par
Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. publication d'une de ces œuvres
sérieuses qui constituent, vis-à-vis
Comme la noblesse d'épée, la de la postérité, le bagage du savant.
noblesse de l'intelligence sait com- Parmi les plus remarquables
prendre ses devoirs. de ses ouvrages, nous citerons son
Notre siècle a déjà donné plu- Histoire générale et particulière des
sieurs exemples de l'ardente ému- anomalies de l'organisation chez
lation que le nom d'un père illustre l'homme et les animaux, ses Essais
inspirait au fils courageux. de zoologie générale, son Histoire
Parmi nos contemporains, si naturelle des insectes et des mollus-
quelqu'un a compris et mis en naturelle générale
ques, son Histoire
pratique le fameux adage, Noblesse des règnes organiques, principale-
oblige, c'est assurément l'homme
ment étudiée chez l'homme.
dont le monde savant a eu à dé-
La piété filiale lui a inspiré un
plorer la perte toute récente.
de ses livres les plus remarquables,
Fils du célèbre Etienne Geoffroy
Vie, travaux et doctrine scientifique
Saint-Hilaire, Isidore Geoffroy se
d'Etienne Geoffroy Saint-Hilaire.
livra dès son enfance à l'étude des
sciences naturelles. L'exemple et Mais l'œuvre d'Isidore Geoffroy,
les leçons du père trempèrent celle à laquelle son nom restera
vaillamment son esprit studieux. toujours attaché, est, sans contre-
Dès l'âge de 21 ans, en 1826, le dit, la fondation de la Societé im"
jeune Isidore présentait à l'Institut périale zoologique d'acclimatation,
un Mémoire sur les Mammifères, qui, créé dans une éclaircie du bois
très-remarqué par la docte com- de Boulogne, est appelé à répan-
pagnie. Ses travaux ultérieurs le dre ses bienfaits sur la France.
faisaient élire, en 1833, membre Le consciencieux savant avait,
de l'académie des sciences en année avant de met-
en 1854, une
remplacement de Latreille. Ses le- tre en pratique cette idée féconde
çons de tératologie, de mammologie exposé ce travail de propagande
et de zoologie générale, professées scientifique dans son traité de la
au Museum, lui valurent la place Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, décédé le 10 novembre. domestication et naturalisation
de directeur de la ménagerie au D'après une photographie appartenant à sa famille.
des animaux utiles.
jardin des Plantes, celle d'inspec- avait le droit de compter encore
Le monde savant
tait, et de justifier les rapides honneurs que la mémoire quand
teur général, de conseiller de l'Université et, en 1845, sur le concours d'Isidore Geoffroy Saint-Hilaire,
la croix d'officier de la Légion d'honneur. de son père lui avait rendus plus facilement accessibles à l'âge de
la mort est venu le frapper le novembre
L'ambition de toute la vie d'Isidore Geoffroy Saint- qu'aux autres savants.
MAC VERNOLL.
Hilaire a été de soutenir dignement le nom qu'il por- Le travail consciencieux a présidé à toutes les heu- 56 ans.

Une pêche au lac d'Enghien, le dimanche, 17 novembre.


vieille.

La
E.
M.
de
Tableau

(Pas-de-Calais).

Berck

à
Waban

de
route

La
main, une société se formait pour exploiter la rêverie foi, une belle chose que de mourir! Celui à qui per-
La route de Waban à Berch (Pas-de-Calais). des touristes, et une légion de barques massives se sonne ne prenait garde la veille, celui dont les souf-
TABLEAU DE M. E. LAVIEILLE. rangeaient sur la berge, prêtes à mettre à la portée des frances n'auraient peut être pas fait retourner une seule
intelligences les plus bourgeoises, pour la modique tête, celui-là, grâce à la mort, les voit toutes se décou-
Voici l'automne, la saison préférée des peintres, où la vrir devant lui.
nature semble multiplier ses richesses, augmenter ses somme de deux francs l'heure, toute la poésie qui peut
s'échapper de deux lourdes ramés frappant en cadence Parbleu! ami, il faut que je prouve à tous ces obsé-
impressions et varier ses couleurs. Les arbres ploient quieux que je fus, malgré les apparences de misère,
les flots harmonieux.
sous leurs masses jaunes, rouges ou vertes, et l'air qui Le lac d'Enghien n'était pas encore assez humilié. un homme bien élevé et de bonne compagnie. Parbleu!
les agite aux rayons du soleil produit les rapports les ami, il faut que je leur rende leur salut.
Découvert par des spéculateurs avides, forcé de réflé-
plus fugitifs, mais aussi les plus intéressants. Les pluies Voici justement que — par un hasard plein d'à-pro-
sont revenues, et les nuages, chassés par le vent, s'en-
ter dans ses eaux les ombres odieuses de villas excen-
roulent en masses sombres, brisées tout à coup par une triques, de maisons grossières, et la symétrie des tilleuls pos — nous traversons le quartier que j'habitais jadis.
rabougris, le vieil étang a eu à dévorer une injure plus Tous ces visages, je les reconnais; moi seul, je ne puis
échappée de lumière. Dans les pays du Nord, ces effets plus être reconnu! Je veux profiter de l'incognito. De
merveilleux s'accroissent encore, et les paysagistes fla- intime. Charmés par le pittoresque du site et séduits
mands ou anglais doivent une bonne partie de leur talent par l'efficacité des eaux sulfureuses, les poissons de mon vivant, je n'aurais point osé affliger mon pro-
Seine-et-Oise avaient choisi le lac d'Enghien pour y chain par une impitoyable vérité. J'ai bien le droit,
à l'étude de cette belle nature. M. Eugène Lavieille a n'est-ce pas? de faire une exception en faveur de ma
voulu nous prouver, dans son tableau de la Route de venir, pendant l'été, soigner les bronchites chroniques
et les pharyngites dont ils pouvaient être affectés. représentation de retraite.
Waban, qu'il ne se contentait point de bien rendre les
effets de neige, et, dans cette remarquable composition,
La réputation des eaux d'Enghien amène tous les ans — Bonjour, mon cher monsieur Vautour! Vous par-
dans le lac des myriades de malades appartenant à la tez, bien douillettement emmaillotté dans votre pelisse
il a su trouver le charme et l'exécution parfaite des
meilleurs peintres hollandais. LÉO DE BÈRNARD. gent sous-marine. La savante et naturelle mixtion des pour une promenade matinale. Moi aussi, je me pro-
principes sulfureux avec l'eau douce rend, après quel- mène, comme vous voyez, et en voiture! Ne froncez
ques mois de traitement, la santé à ces baigneurs es- pas le sourcil, je ne prétends pas faire concurrence à
sentiellement aquatiques, qui, une fois remis, s'em- votre coupé arrogant. Bonjour, mon cher monsieur
Les princes de Portugal. pressent de regagner leurs ruisseaux et leurs rivières. Vautour. Vous fûtes un peu bien inexorable pour moi.
Ces convalescents, assurément, méritaient tous nos Je vous devais un terme — mais la saison était si dure;
La famille royale de Portugal, la dynastie de Bra- égards. Quelque féroce qu'il fût, l'esprit de négoce de- trente-trois francs cinquante, — mais il gelait si fort!
gance, a été cruellement éprouvée depuis quelques vrait attendre qu'un séjour prolongé dans les eaux Je vous priais, je vous suppliais. Huit jours de délai.
années. vives leur eût rendu un embonpoint de bon aloi. Il n'en rien que huit jours!
Le 15 novembre 1853, mourait la reine dona Maria II est rien, et tous les deux ou trois ans, quand on juge Vous n'avez pas voulu m'écouter, et je suis parti!
da Gloria, laissant pour héritier son fils Pedro V de Al- que la saison a été abondante, les fermiers du lac met- parti en laissant chez vous le chétif mobilier et les
cantara, à peine âgé de seize ans. tent ce vivîer naturel à sec et capturent tous les poissons hardes du dénûment. Pendant deux nuits il m'a fallu
Pendant la minorité de don Pedro, la régence fat qui, se fiant à la bonne foi de l'homme, étaient venus errer à l'aventure. Vous ne m'aviez rien laissé. Il se
confiée à son père dom Fernando (Ferdinand de Saxe- demander la santé aux eaux bienfaisantes du lac d'En- pourrait bien, cher monsieur Vautour, que j'eusse
Cobourg-Gotha), qui gouverna sagement le royaume ghien. contracté dans ces deux nuits-là le germe de la mala-
pendant deux années. L'avidité humaine ne respecte rien; gros et petits die de poirrine qui m'enlève. N'importe! vous ne vous
Le 16 décembre 1855, dom Pedro, ayant atteint sa ma- poissons, tous sont ramassés par les filets, tous sont arrêtez pas à de pareils détails. Pardon de barrer la
jorité, reçut le souverain pouvoir des mains du révent, mis dans des corbeilles, pesés et vendus comme vic- route à votre cocher fringant. Je vous empêche proba-
son père, qui, dès lors, ne s'occupa plus de politique tuaille de bonne qualité. blement d'aller conclure un de ces beaux petits mar-
et se contenta de protéger les beaux arts. N'est-ce pas là une mesure barbare, anti-naturelle chés à 75 pour 100. Me voilà passé; votre conscience
Artiste distingué, dom Fernando parcourt souvent et contre laquelle la faculté de Médecine et la société est satisfaite, vous m'avez salué. Bonjour, monsieur
seul et à pied les rues de Lisbonne, visitant les maga- protectrice des animaux feraient bien de sévir? Vautour.
sins des marchands de curiosités et achetant lui-même Hélas! les savants comme les affamés de lucre — Mon superbe protecteur, je suis le vôtre, reprit la
les pièces les plus remarquables pour meubler, avec un n'ont pas d'oreilles pour des animaux qui respirent par voix après un silence et en s'adressant à un monsieur
goût exquis, le merveilleux palais de la Pena qu'il a les ouïes. Au contraire, ils ne pensent qu'à multiplier légèrement obèse et de mine paterne. Vous ne vous
fait construire à Cintra. ces victimes de notre voracité. Les poissons malades doutez pas de la direction que prend votre salut?. Vous
Mais les grandeurs ont leurs exigences et malgré son et convalescents du lac d'Enghien auront beau crier, souvenez-vous seulement du jeune homme naïf et
amour pour la vie noblement indépendante qu'il a su on ne les écoutera pas plus que ne le fait M. Lix, qui inexpérimenté qui débarquait à Paris il y a quatre ans?
se créer à Lisbonne, dom Fernando vient d'être appelé, croit devoir prêter le charme et l'habileté de son J'avais pour vous une lettre de recommandation, —
par la mort de dom Pedro V (11 novembre), à reprendre crayon à cet acte d'ichtyophagie qui s'appelle la car vous passez pour un Mécène. Oh! l'accueil fut
la régence en attendant l'arrivée à Lisbonne de son se- pêche du lac d'Enghien. charmant! Vous savez trop votre monde pour rebuter
cond fils le duc d'Oporto, destiné à succéder à son frère On voit bien que M. Lix n'a jamais mangé un pois- les novices. Seulement, pourriez-vous me dire ce que
sous le nom de Louis 1er. son pris dans l'étang de Montmorency. sont devenus les deux volumes que j'eus le plaisir de
Pendant les quatre années de son règne, le jeune roi A. ARNAUD. faire et que vous eûtes l'honneur de signer?. Ils ont
Pedro V, qui avait visité l'Angleterre, la France, l'Ita- fait un brillant chemin, m'a-t-on assuré, car votre porte
lie, la Suisse et la Belgique lors de sa minorité, s'est me fut fermée peu après!. Ma carrière, vous le voyez,
attaché à doter le Portugal des institutions qui lui a été moins brillante que celle de vos ouvrages. Quand
avaient paru les plus utiles à son pays. LE SALUT DE LA MORT. vous mourrez, vous aurez — à n'en pas douter — orai-
Sous les différents ministères du duc de Saldanha, sons funèbres et nécrologies. Moi. vous m'avez sa-
du marquis de Toulé et du duc de Terceira, le roi fit Morituri te salutant. lué, je trouve la revanche suffisante. Je suis le vôtre,
construire des routes et commencer des chemins de fer; La matinée était sombre et froide. Le corbillard — mon superbe protecteur!
de plus, encouragea l'instruction publique en fondant —C'est toi, Lisette ! Comme tu es changée, mignonne!..
l'école de Mafra et en donnant 150,000 francs sur sa un corbillard de l'après-dernière classe — stationnait à
la porte de l'hôpital de la Charité. On allait enterrer un Je m'y connais, moi qui ai passé par toutes les étapes
cassette pour le cours supérieur des lettres à Lisbonne. digne et excellent garçon qui était mort de la littéra- de la maladie. T'en souviens-tu? cela t'ennuyait de
L'armée portugaise doit une grande partie de son
organisation à dom Pedro, qui a puisé dans ses diffé- ture, pour avoir cru qu'il pourrait en vivre. m'entendre tousser. Et puis, je n'étais plus gai, je ne
Qu'avait-il manqué à ce brave cœur, à cette intelli- pouvais plus danser, je n'étaisplus le joyeux compagnon
rents voyages les idées de progrès qui font de l'An- des parties de campagne d'autrefois! Peu après tu t'en-
gleterre et de la France les premières nations de l'Eu- gence d'élite, pour se frayer à coups de renommée sa
route vers la fortune? Autant de défauts qu'il avait de volas insoucieuse vers un ciel plus azuré! Je n'essayai
rope. qualités. Fabrice était modeste, consciencieux, confiant pas de te retenir. Le plaisir, ma pauvrette, t'avait rendue
Le différend avec la France, au sujet de Charles- cruelle; prends garde qu'il ne soit cruel aussi envers
Georges, est le seul événement de politique extérieure et généreux: un terrible quatuor de périlleuses vertus!
Si bien qu'un matin, la maladie, précédée par le dénû- toi. Tes yeux aux chatoiements si vivaces sont éteints
qui ait marqué le règne de Pedro V. dans leur orbite; tes joues si rosées se flétrissent et se
Une fièvre typhoïde, à laquelle il a succombé ces ment. creusent! Lisette, Lisette, je ne t'avais pas demandé de
jours derniers, a mis fin à ce règne qui promettait de Vous savez le reste. — Nous étions trois à son con-
voi, qui venait de se mettre en route pour le cimetière me venger toi-même si terriblement! Merci de ton salut,
relever le Portugal de l'état d'infériorité relative où il mignonne; puisse le mien ne pas vouloir te dire: A
Montparnasse.
se trouve depuis la chute du marquis de Pombal. Et le lugubre cortége poursuivait lentement sa route; bientôt!
L'intelligence du duc d'Oporto, qui a atteint sa vingt-
troisième année le 31 octobre dernier, et qui a fait et, suivant un antique usage, sur son passage tous — Une révérence de votre part, illustre libraire qui
les hommes se découvraient, toutes les femmes se si- vous carrez sur le seuil de votre boutique. Lorsque,
d'excellentes études maritimes, est un sûr garant de timide et tortillant gauchement ma coiffure entre mes
la voie de progrès dans laquelle continuera de marcher gnaient, riches ou pauvres, jeunes gens ou vieillards
étant confondus dans la triste égalité de ce salut de la doigts, je me présentai jadis sur le seuil de cette bou-
la patrie du Camoëns. MAXIME VAUVERT. tique, vous tournâtes le dos. J'essayai de proposer ma
mort.
Vingt fois j'avais été témoin de la même formalité de marchandise, vous vous mîtes à siffler une polka en
respect; vingt fois j'avais donné moi-même, par un feuilletant un catalogue d'un air affairé. Bien obligé de
Une Pêche au lac d'Enghien. mouvement instinctif, ce suprême adieu aux passants votre révérence. Pourquoi n'ai-je pas pu écrire de mon
de la dernière heure. Pourquoi ce jour-là le salut de la vivant des ouvrages posthumes?
Au pied du coteau sur lequel s'élève le féodal village mort me causa-t-il une impression profonde? — Rien qu'un
banal coup de chapeau de toi, en l'amitié
de Montmorency, la nature avait discrètement creusé Sans doute la morne solitude de la cérémonie; sans de qui je croyais sincèrement. Où cours-tu donc si em-
et caché sous un rideau d'arbres un frais étang qui doute l'appareil de la mise en scène où novembre avait pressé? N'as-tu pas reçu l'avis de ma mort et la prière
faisait la joie des artistes et des amoureux. déployé toutes ses mélancolies; sans doute le souvenir de me faire une suprême escorte? Pourquoi m'aban-
La nature avait compté sans l'esprit spéculatif de du pauvre regretté. sans doute tout cela réuni. donnes-tu? Pour une visite à ton tailleur, un déjeuner
notre siècle. Toujours est-il que je me mis à songer, et qu'en son- fin ou un rendez-vous!. Tes amis prendront ma re-
Dès 1820, un village venait grossièrement s'installer geant il me sembla soudain entendre une voix bien vanche un jour, et tu comprendras comme il est poi-
sur les bords de cette pièce d'eau que les hôteliers du connue. C'était celle de Fabrice, avec son timbre franc gnant ce banal coup de chapeau de celui qui vous est
pays baptisaient immédiatement du nom de lac d'En- et vibrant, avec son ironique bonhomie et sa brusque- cher et qui passe insoucieux auprès de votre cer-
ghien. Une allée d'arbres méthodiques était plantée sur rie affectueuse : cueil!.
la rive droite, tandis que, sur la rive gauche, des en- — Tu le vois, me disait-il, ils me saluent tous au- — Merci, douce inconnue, merci. Vous êtesjeune, vous
trepreneurs bâtissaiént des villas-omnibus. Le lende- jourd'hui. tandis qu'hier!. Sais-tu que c'est, par ma êtes belle, — vous êtes bonne. Oui, bonne; je l'ai de-
viné à l'expression de compassion qu'a réflétée votre du Mexique, et mieux encore dans les luttes fréquentes cette cérémonie On remarquait, parmi les personnages
visage charmant. Vous avez eu pitié du convoi déserté que les États-Unis ont à soutenir loin des pays civilisés, de sa suite, M. Peruzzi ministre des travaux publics;
de tous. Qui sait? si la destinée vous avait placée sur contre certaines tribus indiennes. le général Menabrea, ministre de la marine; M. Bene-
Le corps expéditionnaire sera pourvu de tous les detti, ambassadeur de France; M. Techio, vice-président
ma route, vous auriez pu être mon ange gardien. Je de la chambre des députés; le comte Oldofredi, gouver-
vous aurais aimée; oh ! bien aimée, — et l'amour vrai objets nécessaires à une armée en campagne. Il aura
sauve de tant d'abîmes, soutient dans tant d'épreuves!. un immense matériel de guerre, des munitions en abon- neur de Bologne, et un grand nombre de députés.
Merci, douce inconnue, mon souhait, j'en suis sûr, vous dance, des vivres pour trois mois et demi. Le roi venant de Turin, a été reçu à Bologne par
Le général Sherman a voulu s'assurer, avant de M. le comte de la Féronnais et M. Fernand de Lahante,
Portera bonheur. administrateurs de la compagnie des chemins italiens.
Et toi, mon beau petit bonhomme aux grands yeux quitter la rade de Hampton, que le débarquement pour-

étonnés, tu ignores encore ce que c'est que la mort, rait s'effectuer avec ordre et promptement, même en Le train royal parti de Bologne dimanche au matin,
tu ignores encore ce que c'est que la vie. Ton enfance face de l'ennemi. La veille du départ de la flotte, au est arrivé à Ancône à quatre heures du soir. Le che-
moment où soldats et officiers s'y attendaient le moins, min de fer traverse les pays les plus riants et les plus
tout épanouie est pleine de grâce et de gentillesse. Tu
tiens à la main ta casquette avec un geste tout sincère. il ordonna de mettre à terre tous les régiments, en pittoresques. De Bologne à Rimini, il se fraye un pas-
Je veux te remercier par un bon conseil : ne sois pas ordre de bataille et avec leur équipement complet. On sage au milieu des plaines fertiles de la province de
homme de lettres. crut à une démonstration sur Jewell's Point, où les Bologne. De Rimini jusqu'à Ancône, il côtoie à gauche
docteur, in- séparatistes ont élevé une batterie qui commande le la mer Adriatique, à droite il longe les campagnes de
— Comment avez-vous fait, grand pour la marche d'Ancône, qui vont se perdre à l'horizon au
cliner votre auguste front? Si encore vous saviez qui je chenal.
La grande frégate le Merrimac, coulée il y a six mois pied des Apennins. Les diverses stations du chemin
suis, je croirais à un fugitif remords. Car, à dire vrai, éveillent dans l'esprit les souvenirs les plus divers, on
vos expériences in anima vili ont singulièrement hâté par les fédéraux eux-mêmes, et que les habitants de
ma fin. Défiez-vous des systèmes, pensez un peu Norfolk ont relevée, blindée et bien armée, pouvait à passe à Rimini qui fait songer à l'une des héroïnes cé-
tout instant forcer le blocus et gagner la haute mer. On lébrées par Dante, puis à Pezaro, patrie du maestro Ros-
moins à votre renommée, un peu plus à vos malades. sini. Parmi les travaux d'art exécutés par les ingénieurs
avait craint pendant plusieurs jours que, dans un accès
Ce remède
nouveau dont vous vous faites l'apôtre n'est de désespoir, les séparatistes n'expédiassent le Merri- se trouve un petit pont qui franchit un torrent à demi
qu'une duperie indigne. Heureusement les murs des desséché. Ce torrent c'est ce fameux Rubicon qui
hôpitaux n'ont pas d'oreilles! Pour ma part, je ne vous mac à toute vapeur au milieu de la flotte
fédérale.
en veux pas. Quelques journées de plus, de moins ; la Avant de succomber, il aurait fait un mal irréparable. marque une des dates les plus illustres dans la vie de
belle affaire ! Sans rancune, docteur, — mais défiez- Ces prévisions ne se trouvèrent pas justifiées. Le dé- Jules César. Pendant toute sa longueur ce chemin offre
barquement s'opéra sur la plage du fort Monroe et dans à l'œil du voyageur un panorama d'une incessante va-
vous des systèmes. riété. On passe devant des villas délicieuses construites
— Un critique influent. Il se découvre a peine; co-
- un ordre parfait, à la grande satisfaction du général
quetterie d'homme chauve. Il est une coquetterie mieux Sherman. sur des collines où les habitants de Bologne et d'Ancône
L'expédition a pris la mer le lendemain. Les bâti- viennent pendant l'été chercher l'ombrage et la fraî-
Placée que celle-là, monsieur: la coquetterie du devoir.
Vous rappelez-vous d'aventure la pièce, — ma seule ! ments de transport naviguaient sur trois colonnes, à cheur.
Toutes les gares de la ligne avaient été pavoisées de
- que vous malmenâtes avec tant de cruauté 1 — parce
que l'actrice au principal rôle était en guerre avec votre
l'arrière des navires de guerre, et ces colonnes s'ébran-
laient en lignes parallèles. Rien, si ce n'est le dessin de drapeaux. Les autorités s'y étaient réunies afin de sa-
notre collaborateur, M. Durami-Brager, rien, écrit-on luer à son passage Victor-Emmanuel. Des députations
grandeur!. Votre serviteur, monsieur!
— Un autre convoi ! Un confrère en trépas !. Allons!
allons ! j'avais tort de me plaindre. Si personne n'ac-
du fort Monroe, ne saurait donner une idée du spectacle
imposant qu'offrait ce départ de plus de cent navires
de jeunes filles vêtues de blanc ont offert au roi d'é-
normes bouquets que le wagon royal, vers la fin de la
de tous rangs et de tous modèles. journée, pouvait à peine contenir.
compagne ma dépouille, il est quelque chose de plus A Ancône, Victor-Emmanuel trouvé toute la ville réu-
horrible encore que la solitude, c'est la présence de la Le général Frémont est en pleine disgrâce. Il a éffi
femme éplorée qu'on laisse veuve, des enfants qu'on rappelé au moment où il se disposait à attaquer les nie à la gare. Le canon du port et du fort retentissait,
fait orphelins. Pauvre camarade du dernier lit! tu deux généraux Price et Ben Mac-Culloch, qui viennent les cloches des églises sonnaient à toute volée. S. M., en
de réunir leurs forces. Son successeur aura fort à faire, descendant de son wagon, est allée se reposer un instant
me donnes là une leçon de résignation dont je profi-
terai. car la guerre est difficile à conduire dans un pays aussi sous une tente magifique, que la compagnie avait fait
accidenté que le Missouri, et les deux adversaires en construire en son honneur. C'est là que M. le comte de
— Tout doux, monsieur le marchand de couronnes; la Féronnais, prenant la parole au nom de ses collè-
— ne vous prosternez pas, ce ne sont que
des malheu- face desquels il va tout à coup se trouver sont habiles
reux. Il n'y aura ni superbes mausolées à vendre, ni et audacieux. L'un d'eux, Ben Mac-Culloch, serait, si gues, les administrateurs de la nouvelle ligne, a re-
jardins de luxe à entretenir. J'avais tort de me donner l'on en croit l'Examiner de Jackson (Missouri), le petit- mercié le roi d'avoir bien voulu assister en personne à
la peine de vous prévenir. Votre regard a déjà de loin fils du célèbre bandit Michel Pezza, autrement dit Fra- la cérémonie d'inauguration. M. de la Féronnais a
toisé la situation et vous rentrez indifférent dans vos Diavolo. également témoigné à M. Peruzzi, ministre des travaux
magasins en murmurant: L'influence de Ben Mac-Culloch sur les Indiens s'é- publics, dont on sait apprécier dans toute l'Italie les
tend jusque dans le territoire de Dacotah. Les Sioux hautes capacités et l'infatigable activité, toute la re-
— Mauvaise pratique! tribus disposaient, dernières connaissance qu'il lui devait pour l'appui qu'il avait
— Eh! quoi!. jusqu'au
concierge du cimetière qui et plusieurs autres se aux
me salue. Jamais de mon vivant, je n'eus pareille bonne nouvelles, à aller rejoindre l'armée du sud. Le surin- sû sans cesse accorder à cette grande entreprise.
fortune. Décidément j'ai bien fait de démenager. Ici je tendant des affaires indiennes dans ce district avait Le roi est ensuite monté dans un carrosse qui l'a
dormirai tranquille, je n'aurai pas de loyers à payer, demandé en toute hâte au gouvernement de Washing- conduit à son palais d'Ancône. Toutes les rues de la
d'un de régulières. ville étaient pavoisées et illuminées, la foule se pressait
Pas d'huissier à craindre — et je verrai un portier poli ton, l'envoi corps troupes
envers ses locataires ! L'armée du sud, seule, a accepté les Indiens dans ses autour de la voiture.
L'armée du nord refuse le actif de Le soir Victor-Emmanuel a réuni dans un grand dîner
Le convoi était arrivé. Les employés des pompes fu- rangs. a concours
nèbres s'approchèrent pour vaquer à leur besogne or- diverses tribus qui demandaient à la suivre. ses ministres, M. Benedetti, ambassadeur de France, et
dinaire. La voix se tut. Le rappel du général Frémont a précédé d'un jour MM. le comte de la Féronnais et Fernand de Lahante.
Et toujours livré à mes méditations, je revins chez seulement la retraite du général Scott. Le vieux géné- S. M., s'adressant à ces derniers, les a vivement féli-
moi, pensant aux étranges choses que les vivants en- ral a donné sa démission. Son grand âge ne lui per- cités et s'est entretenue longtemps avec eux des beaux
tendraient si les morts leur rendaient leur salut ! mettait plus d'occuper le poste important de comman- et utiles travaux qu'ils lui avaient fait visiter. Le lende-
dant en chef de l'armée américaine. Son successeur est main le roi a quitté Ancône, et est reparti pour
PIERRE VÉRON. Turin.
le général Mac Clellan, à peine âgé de trente-cinq ans,
et qui, déjà, commande l'armée du Potomac. Le gé- Ce nouveau chemin a beaucoup d'avenir, parce qu'il
néral Scott était sincèrement dévoué à l'Union, quoique met en communication directe l'Adriatique avec la Mé-
né dans un État à esclaves; mais l'âge le rendait pru- diterranée. Il est probable que dans un avenir prochain,
COURRIER D'AMÉRIQUE. dent à l'excès ; il manquait d'initiative, et jamais il il deviendra la ligne des Indes. Il en sera ainsi quand
n'eût donné à l'armée du nord l'ordre de prendre le port d'Ancône, qu'on agrandit et que l'on creuse,
l'offansive. On pense que, sous la haute direction du pourra recevoir les bâtiments de fort tonnage. La com-
On ignore encore vers quel point de la côte du sud s'est général Mac-Clellan, la guerre sera poussée avec plus de pagnie des chemins de fer italiens poursuit d'ailleurs
dirigée la grande expédition navale dont nous annon- vigueur. activement son œuvre. Déjà on travaille à la ligne
cions le départ dans notre précédent numéro. Les armées du nord et du sud sont égales par le d'Ancône à Rome, et à celle de Rome à Naples, qui,
Cette flotte, la plus considérable qui soit jamais sor- nombre. Le nord n'a pas moins de 500,000 hommes réunies à celle d'Ancône à Bologne, compléteront le
tie d'un port américain, se compose de trois frégates à l'Italie.
sous les armes et en campagne, depuis le Missouri réseau des voies ferrées de
vapeur, vingt-six navires à voiles, quinze canonnières jusqu'au cap Hatteras Le sud oppose a cette immense GUSTAVE CLAUDIN.
à vapeur, six grands steamboats de rivière, deux puis- armée, prête à l'envahir de tous côtés, 150,000 hommes
sants remorqueurs, douze ferry-boats armés de six ca- sur les bords du Potomac, 90,000 hommes dans le reste
nons et pouvant mettre chacun en quelques minutes de là Virginie, 117,000 dans le Tennessee et le Ken-
mille hommes à terre, trente transports à vapeur, parmi tucky, 60,000 dans le Missouri, 40,000 sur les bords Mutey-Abbas et le général Prim se rendant aux
lesquels on peut citer le Vanderbilt, de 3,360 tonneaux; du Mississippi et 40,000 dans les quatre principales
l'Océan-Queen, de 2,802; l'Atlantic, de 2,845; le Baltic, exercices militaires de Caravane el.
.villes de la confédération du Sud, la Nouvelle-Orléans,
de 2,723; l'Illinois, de 2,123; le Philadelphia, le De Mobile, Savannah, Charleston.
Soto, l'Ericson, le Coatzacoalcos. Un milion d'hommes sont donc sous les armes, en Quoique le kalifat ait pu mieux que tout autre juger
Tous les navires sont armés en guerre et placés sous présence, prêts à en venir aux mains. de la discipline et de l'excellente tenue des troupes
le commandement général du commodore Samuel Du-
espagnoles, le maréchal O'Donnell a voulu le faire
Pont. Le colonel Boutelle, l'un des officiers les plus A. MALESPINE.
assister à une petite guerre aux environs de Madrid et
éminents de l'armée américaine et l'auteur des meil-
leures cartes de tout le littoral depuis Portland jusqu'à lui donner le spectacle d'une masse de forces impo-
la pointe de la Floride; accompagne l'expédition. santes manœuvrant sur un vaste champ de bataille. Ce
< simulacre ne devait avoir d'autre intérêt pour ce prince
Les troupes de débarquement, commandées par le Inauguration du chemin de fer de Bologne à An- celui de lui montrer avec quelle rapidité s'exécu-
général Sherman, sont divisées en trois brigades et que
cône par S. M. Victor-Emmanuel, roi d'Italie. tent les mouvements, et comment un général, à l'aide
forment un effectif de vingt mille hommes. Les géné- de ses connaissances stratégiques, arrive à diriger un
raux de brigade Stevens, Viele et Wright sont tous les
trois élèves de l'école militaire de West-Point et appar- L'inauguration du chemin de fer de Bologne, à An- combat et à faire manœuvrer une armée.
cône a eu lieu le 10 novembre. S. M. le roi Victor-Em- C'est au général Prim qu'avait été confié le com-
tiennent à l'armée régulière. De même que le général mandement des troupes, et certes, celui qui, à Gastil-
Sherman, ils ont fait leurs preuves pendant la guerre manuel accompagné de sa maison militaire, assistait à
gnerre.

de
flotilles

et
Schouners

brigade,corvettes

3e

brigade.

2e
-
brigade.

1re

Hampton.

de
rade

la
quittant

d'Amérique

Nord

du
Etats

des

flotte
voile.

La
ou

vapeur

à
transports

division,

2e
-
division.

2

division.

re
1

amirale.

frégate

Wabasch,
Baumann.)

Alphonse

M.

de
(Croquis

Madrid.

à
Caravanchel,

de
militaires

exercices

aux

assistant

Prim

général

le
et
Muley-Abbas
lejos, à la bataille de Tétuan, à Vad-Ras, et en bien net fourré ! Les Sohar marchands de tableaux ne ven- d'un grand dîner, je me mettrai au lit et décommande-
d'autres endroits s'est trouvé au plus fort de la mêlée, dent plus de faux Hobbema aux amateurs, et,les fils de rai mes invités. Les deux ou trois intimes qui pénétre-
conduisant ses hommes au-devant des Maures, devait M. de Pourceaugnac envoient en police correctionnelle ront dans ma chambre me trouveront étendu sur un
trouver la tâche puérile. les Samuel qui les payent en horlogerie genevoise. C'est lit de douleur, les yeux caves, le visage livide, les mains
un métier ruiné que celui de juif à Paris ; on ne se défie blêmes, sans regard et sans voix. On fait des prodiges
<-
Mais Muley - Abbas est inamusable, il regrette sa
ville conquise comme Boabdil regrettait Grenade; on pas de M. Thomas, mais gare à la maison Haroseth de fantasmagorie avec quelques pastels, une veilleuse a
le voit traverser les fêtes de Madrid, mélancolique et et C e, il n'est pas de mouton qui ne se fasse renard pour reflets et des rideaux de soie verte. Le docteur Ephraïm.
sombre, jetant un regard ennuyé sur les splendeurs traiter avec elle. Foi de Ruben, nous valons mieux qui se tiendra à mon chevet, ne laissera pas d'ailleurs
qu'on étale devant lui ; rien ne l'étonné, rien ne l'é- aujourd'hui que notre réputation. à ces chers amis le temps de se reconnaître. Deux jours
meut. C'est au nom de Tétuan seul qu'on le voit tres- Le vieux Jacobtz écoutait son dernier né avec un in- après, le Sport annonce que je suis dans un état déses-
saillir. Après avoir combattu comme un brave pour térêt presque affectueux. péré, les bulletins du docteur sonnent un glas funèbre
défendre sa ville et après l'avoir vue tomber au pouvoir — Au fait ! dit Sohar avec un peu d'impatience. et.. dix jours plus tard, je fais une entrée triomphale
des Espagnols, il vient discuter autour du tapis vert de — Le fait est déplorable pour vous, mes
chers frères, au cercle. C'est une véritable résurrection, on m'en-
la diplomatie les conditions auxquelles on lui rendra ce reprit Ruben en se croisant les bras. toure, on m'interroge, et tous de prendre sur leur car-
joyau de la couronne des rois Maures ! Vous, Sohar, qui comptez faire fortune en vendant de net le nom et l'adresse du docteur Miracle, qui leur
La reine, le roi, le maréchal O'Donnell et les mi- vieilles copies comme originaux, vous tomberez, au administre ses globules à trois louis par visite.
nistres ont tout fait pour lui rendre agréable le sou- bout de six mois, dans le trafic des lorgnettes et le col- Il est bien convenu que, fils unique d'un riche mar-
venir de son séjour à Madrid, on a tout mis en œuvre portage des couleurs et des pinceaux. chand de Smyrne, je ne suis israélite que de mère et
— Insolent ! répliqua Sohar
exaspéré. n'ai aucun lien de parenté avec les Gaesbeck de Franc-
pour lé recevoir. Mais les Maures sont de grands en-
fants barbus; et une lettre d'un général Espagnol qui
le suivait avec attention dans tous ses faits et gestes
- Vous, Samuel, continua Ruben, vous commen-
cerez par la banque et finirez par l'échoppe du prêteur
fort !
— Frère, dit l'aîné des Gaesbeck eiî venant s'incliner
depuis son arrivée en Espagne, m'apprenait que le seul à la petite semaine. devant Ruben, tu seras le bienfaiteur de ta famille, la
jour où il ait vu le prince se dérider, est celui où il a — En tous cas, répliqua Samuel, la banque et l'é- gloire de notre tribu, nous te rendons hommage !
choppe ne vous prêteront pas un écu. Et moi, je te commandite de 25,000 thalers, s'écria
assisté aux exercices équestres du cirque de Price. —
Le prince et sa suite applaudissaient par de francs — En effet, dit Ruben avec un
sourire narquois, le vieux Gaesbeck enthousiasmé.
éclats de rire les clowns s'envoyant les soufflets tra- c'est par sacs d'or qu'elles compteront avec moi. feuil-

I
écoutez-le, mes enfants, s'écria en ce Le chapitre s'arrêtant là, je voulus tourner les
ditionnels; les chevaux leur paraissaient mesquins, les — Ecoutez, lets du livre, mais Francis le reprit vivement et l'en-
uniformes pauvres et au dire des interprètes, les belles moment le bonhomme Gaesbeck en étendant les mains
Espagnoles elles-mêmes n'ont pas trouvé grâce devant vers ses fils pour conjurer l'orage. Il a un plan su- ferma dans son cabinet.
les yeux du prince qui, aujourd'hui que sa mission est
terminée, brûle du désir de revoir sa blanche ville.
perbe! c'est évident! superbe!
— Quant à vous, docteur
Ephraïm, vous pouvez faire
-- Eh bien, lui dis-je, et la suite du feuilleton?
Une suite, répondit Francis, qui parle de suite?.••
quelque chose de votre médecine, en prenant la spé- Mais, malheureux, tu veux donc que je ruine toute une
0 cialité que je vous choisirai. famille pour le plaisir de te conter des histoires?
messieurs ! s'écria le — Donc, les Gaesbeck?.

— Célébration de la fête de S. M. l'Impératrice


à l'Asile impérial du Vésinet.

Quoique des circonstances particulières aient déter-


miné Leurs Majestés à ne pas laisser célébrer la Sainte-
— Mais c'est de la démence,
docteur en se retournant vers ses frères, et nous som-
mes en vérité trop bons d'écouter les divagations d'un
cerveau malade.
— Très bien) dit Ruben en aparte. Une voix pro-
fonde, de la chaleur dans le débit. Ce garçon-là fera
— Les Gaesbeck gagnent leur million bon an mal
an, et il est probable, sinon certain, que tu apportes
ton seau d'eau à cette rivière.

FIN.
ADRIEN ROBERT.

Eugénie au palais de Compiègne, les femmes conva- un parfait homéopathe.


lescentes de l'asile impérial du Vésinet, placé sous le — Et toi, que seras-tu, que
devendras-tu? demanda
patronage de l'Impératrice, ont voulu prouver à la fon- alors Jacobtz. -

datrice de cet établissement qu'elles se souvenaient de — Je ne serai rien et je deviendrai millionnaire.


merveilleux ! s'exclama le banquier
toutes les marques d'intérêt qu'elle ne cesse de leur — Voilà qui est
donner. Samuel. i

L'administration avait déployé un grand luxe à cet — Merveilleux est le mot, car
c'est vous qui travail-
effet, une messe en musique a été célébrée dans la lerez à m'enrichir, continua Ruben. Du reste, voici
chapelle de l'Asile, et la musique de l'artillerie de la mon programme.
impériale prêtait maître de cha- Il doit être curieux, dit Sohar. COMÉDIE-FRANÇAISE : On ne badine pas avec l'amour, comédie en
trois
garde son concours au —
où j'arrive demain à : la
pelle de Versailles accompagné de ses artistes. — Je pars ce soir pour Paris, actes, par Alfred de Musset. — PORTE-SAINT-MARTIN Reprise de
Grâce de Dieu.
réuni les notabilités du -
département midi. Je descends à l'hôtel du Louvre, et je m'occupe
Un banquet a
de Seine-et-Oise, et les fonctionnaires de l'Asile. immédiatement de louer et de meubler un appartement Le pays où se passe l'action de On ne badine pas avec
Plusieurs discours ont été prononcés : M. le vicomte de garçon dans le quartier de la Madeleine. Je prends l'amour est le pays azuré de Marivaux. Voici une Salle
de Lastic, directeur de l'Asile impérial, a rappelé les un
coupé au mois, une stalle à l'année à l'Opéra, et. de château donnant sur un parc, qui laisse soupçonner
bienfaits de Sa Majesté, le patronage tout spécial qu'elle — Tu vas à Clichy au bout de trois mois, interrompit un village à l'horizon, — un village du dix-huitième
donnait à cet établissement de bienfaisance et tout ce Jacobtz. continua siècle. Au lever du rideau, des paysans en veste rouge
qu'on pouvait encore attendre de cette haute solli- — Et, Ruben toujours aussi calme, je me et en bas à pois, coiffés par Sedaine, s'entretiennent de
citude. fais présenter ou me présente dans les cercles de la prochaine arrivée de Perdican et de Camille, le fils
Le soir, dans les vastes réfectoires de cet établisse- la jeunesse dorée. Au bout de trois mois de soupers, et la nièce de monsieur le baron, leur bon maître. Ils
réuni toutes les convalescentes dans de courses et de conquêtes (je compte beaucoup sur arrivent, en effet, les deux jeunes gens, l'un gai, gra-
ment, on a un
grand dîner, à la fin duquel plusieurs d'entre elles ont mon physique), je suis un homme lancé et n'ai plus cieux, pétulant, la jambe bien tournée, l'œil de poudre,
porté des toasts à leur bienfaitrice ainsi qu'au prince qu'à exploiter ma clientèle. en bel habit de velours; l'autre, glaciale, muette, toute
impérial. Arbitre du goût et de l'élégance, je déclare à mes d'une venue, en robe blanche. Perdican sort de l'Uni-
La musique de l'artillerie exécutait des aubades pen- chers amis et à mes élèves (je tiendrai école de genre) versité ; Camille sort du couvent. Perdican est accom-
dant le repas, et la foule, accourue des environs, as- que l'on ne peut vivre convenablement que dans un pagné de son gouverneur, Bridaine, un ivrogne; Camille
siégeait les préaux et les jardins. appartement meublé par Sohar, le roi du bric-à-brac ; est escortée de dame Pluche, la plus noire et la plus
Une illumination générale de l'hospice a terminé cette et tous de sauter comme les montons de Panurge sur sèche des duègnes. Perdican ne se sent pas de joie et
fête de famille. Il est regrettable qu'une publicité plus les potiches chinoises et les vieilles tapisseries du fils de jeunesse; tout lui est souvenir; il saute au cou de
grande n'ait pas été faite à ce sujet; avec le luxe qu'on de notre père. Cet excellent frère me fait une remise de tout le monde, excepté au cou de sa cousine. « — Ca-
déployé dans cette cérémonie, elle eût certainement 25 pour cent sur la vente, et ses ateliers du boulevard mille, laisse-moi te donner un baiser, » lui dit-il. Et Ca-
a
été, pour tous les villages des environs, une occasion Beaumarchais deviennent le rendez-vous du monde mille de détourner sévèrement la tête. « — Camille
de s'associer aux vœux que les convalescentes faisaient élégant. Connaissant la situation financière de mon abandonne-moi ta main comme autrefois. » Et Camille
S. M. l'Impératrice personnel, je ne lui adresserai que des clients de pre- de croiser ses deux mains sans répondre. « — Camille,
pour mier choix. x viens te promener en batelet jusqu'à ce vieux moulin
CHARLES YRIARTE.
Compagnon de plaisirs de cette brave jeunesse que nous aimions tant. » Et Camille de le regarder de
qui dévore à belles dents l'héritage de ses pères, je haut en bas et de se retirer dans son appartement.
serai aussi le confident de ses chagrins d'argent. Elle Monsieur le baron est confondu de la belle éducation
LES BROCANTEURS 1 me contera après boire comme quoi elle va être forcée de sa nièce; il apostrophe vertement à ce sujet dame
(Suite.) de s'adresser aux usuriers crasseux, aux lombards Pluche et la traite de pécore; après quoi, il s'enferme
féroces, pour continuer à tenir son rang. Nous ferons gravement dans son cabinet pour y rêver. Pendant ce
II
chorus de malédictions contre ces maudits juifs, et temps, Perdican, comme un écolier en vacances, court
pour tirer ces chers petits des griffes de ces coquins, je les champs, entre dans toutes les chaumières, repasse
LES FILS DE JACOBTZ GAESBECH. FRANCFURT leur ouvrirai généreusement ma bourse. Comme Asvhê- par tous les sentiers aimés; et quand, essoufflé et pou'
rus (que le Très-Haut arrête en chemin), j'aurai tou- dreux, il revient au château, c'est pour se retrouver en
Vous vous êtes crus bien habiles parce que vous avez jours cinq sols à leur service, grâce à ce cher Samuel,
suivi les traditions du passé et calqué votre pro- qui commanditera l'entreprise. Cet échange touchant
face de Camille, aussi immobile et aussi guindée
de sa
qu
paravant. Il essaye encore une fois, pour l'acquitquand
gramme sur celui des ancêtres, et qu'enfin vous des- de bons procédés et de lettres de change nous donnera conscience, d'attiédir ce beau marbre. « — A
cendez de Mosé. Nous sommes de trop bonne race et 60 pour cent d'intérêt au cours moyen. Un système notre noce, cousine? lui demande-t-il. — Je ne Jlle
nous sortons de trop forte école, vous êtes-vous dit, nouveau de renouvellements pourra même élever le marierai jamais, Perdican, — Comme tu voudras,
pour ne pas tondre et écorcher les Parisiens qui vont taux de notre escompte à 80. Camille. » Cela dit et le dos tourné, Perdican, qui aime
devenir nos clients. Nous ne leur prêterons que les Jacobtz n'y tint plus et vint serrer l'enfant prodigue à employer son temps, avise sur la place du hameau
yeux pour pleurer leurs écus. Erreur, utopie, aberra- entre ses bras. des rose3
une jeune fille en jupon rayé et court, avecl'appelle..
tion l' Votre montre retarde tout simplement d'un siècle, sur les joues, la petite Rosette, comme on
mes* bons amis. Le temps des Aaron est passé. On ne — Et moi, réclama alors le docteur Ephraîm, que
feras-tu pour moi ? prend bravement Rosette sous le bras, en lui disant:
joue plus là-bas les Shylock en robe longue et en bon- Viens moi, tu dîneras château! AinSi
— Je te ferai célèbre et te donnerai une clientèle, « — avec au »
i Voir les numéros 238 et 240. g*ee petit, répondit Ruben d'un ton protecteur. La veille finit le premier acte.
Vous avez vu le décor du deuxième acte dans les siasme, de toute sincérité! Tant mieux, si le théâtre ne c'est bien adapté à la scène française. Recevez toutes
aqua--tintes et dans les frontispices des idylles dé Léo- doit pas s'arrêter dans les chemins ombreux, ni rêver mes félicitations.
nard. A gauche, la cabane de la mère de Rosette, à aux étoiles, ni s'accouder au bord des fontaines ! Tant Castil-Blaze resta confondu, comme le sera M. Piave
demi cachée dans les feuilles et dans les fleurs; à droite mieux, si le théâtre n'est qu'un jeu mathématique, une quand on lui attribuera le Roi s'amuse! dont Rigoletto
une fontaine; au milieu de la scène un grand arbre, et chose qui s'apprend chez le dramaturge du coin ou n'est que la paraphrase. M. Piave, le versificateur paré
sous cet arbre un banc. Là sont assis, les mains entre- chez le vaudevilliste d'en face ! — Cela n'est ni ma- de la plume du poëte, aimerait, j'en suis sûr, avoir son
lacées, Perdican chiné ni charpenté, dites-vous encore? C'est vrai; on y nom figurer à côté de celui de Victor Hugo, et nous
et Rosette, les nouveaux amoureux.
Je n'entreprendrai de donner idée de dia- parle et on y agit, on y aime et on y souffre, on y rit et conseillons à l'imprimeur du Théâtre-Italien de donner
pas une ce
logue, tout plein d'une fraîcheur émue, harmonieux on y sanglotte, on y meurt comme dans la vie réelle. satisfaction à une ambition aussi recommandable. On
comme un chant de fauvette, et fait pourtant des mots Cela n'est pas du théâtre, vous avez raison, et il est pourrait aussi, par la même occasion, restituer leur
les plus simples. Ils Camille, sur heureux que cela ne soit pas du théâtre ! part d'honneur à Daubigny et Caignez, qui ont fait la
sont interrompus par Pie voleuse avant la Gazza ladra de Gherardi; à Shakes-
lui les airs indifférents de Perdican ont produit leur On ne badine pas avec l'amour est aussi bien joué
effet, et qui vient à son tour, le sourire aux lèvres, lui qu'il est possible de le souhaiter. Mlle Favart, vouée peare, qui a écrit son Othello pour aider Berio à arran-
tendre la main. — < Soyons am s, Perdican, lui dit-elle; d'habitude aux sensitives de la comédie de deuxième ger le sien; et il ne nous paraîtrait pas non plus trop
et pour commencer, racontez-moi vos amours. » Il les ordre, a révélé dans le rôle de Camille des qualités de exorbitant de voir de l'auteur de la Dame aux Camélias
raconte, le beau jeune homme, sans se douter d'aucun composition et même d'énergie. Le don de la mesure et oôtoyer sur le programme celui de la Traviata. Eh !
Piège, et cette narration ne fait qu'encourager Camille ia science indélimitable du détail lui viendront avec les parbleu ! M. Hector Crémieux avoue bien avoir imité de
~ns son projet de quitter le monde. Elle écrit, le jour représentations suivantes. En paysanne idéale, Mlle Emma Martainville son éternel Pied de Mouton.
Ineme, à amies de couvent, lui annonçant Fleury a réalisé les types dessinés par Binet et par Mo- Samedi, la représentation de Rigoletto a été un peu
une de ses en
8011 retour ; mais la vaniteuse ne peut résister au désir reau le jeune, [ces poupées coiffées d'un petit bonnet à désorganisée par suite de l'indisposition de Mario.
de lui apprendre rigueurs ont réduit son cou- lucarne, à la gorgerette défendue par un saint-esprit en M. Belart, qui a pris son rôle, n'a point les qualités re-
que ses quises pour jouer le duc de Mantoue; aussi faut-il con-
sin au désespoir. La lettre tombe- entre les mains de or, et montées sur des talons de deux pouces ; mais,
Perdican; je laisse à juger de son ébahissement. Il jure plus que les paysannes de convention, Mlle Fleury a eu sidérer qu'il n'avait là que l'occasion de montrer de la
de Punir déchirant feuille de la naïveté et l'accent naturel. Nul autre que M. Delau- bonne votonté; d'ailleurs il a su en profiter, et c'est
cette étrange fille, et, une
ses tablettes, il lui demande en deux lignes un rendez- nay n'aurait donné autant de chaleur et de vivacité à tout ce qu'on pouvait demander à un tenorino qui
vous près de la fontaine. Un homme passe. — « Holà ! Perdican. J'ai peu parlé du baron, figure comique d'une s'improvise ténor de force.
l'ami, dit-il, portez tout de suite ce billet au château et minime importance, à peine digne de se découper sur M. Delle Sedie est de plus en plus choyé au Théâtre-
remettez-le à Mlle Camille. » le transparent huilé des ombres chinoises; M. Provost Italien; on est déjà fait à son peu de voix et on appré-
Que va faire Perdican? L'imprudent jeune homme lui prête des airs tour à tour solennels et ahuris qui cie tous les jours son intelligence de chanteur et de
va tout simplement rendre sa cousine témoin de ses achèvent de la soulever de terre et de la réintégrer dans comédien. Jamais on n'avait rendu avec tant de finesse
Protestations d'amour à Rosette. Ah! Perdican, mur- le royaume du fantastique. Ses deux acolytes, Blasius et d'émotion la fameuse « scène des courtisans, » au
mure à ce moment la voix secrète du poëte, on ne ba- et Bridaine, le tabellion et le gouverneur, sont très- troisième acte de Rigoletto. Mlle Battu est une Gilda qui
dine l'amour! —Penchés tous deux sur le bord originalement représentés par M. Monrose et par ne fera pas oublier les accents si touchants de la Frez-
pas avec zolini; mais Mlle Battu doit être complimentée sur sa
de la fontaine, Perdican et Rosette se plaisent à contem- M. Barré, l'un noir comme un corbeau, l'autre rouge
pler leur sourire encadré d'herbes et de marguerites, comme une betterave. voix, très-augmentée en volume depuis l'année der-
pendant que, cachée derrière un arbre, Camille dévore Mes fonctions de chroniqueur (seules!) m'imposent le nière; on s'en est surtout aperçu dans le quatuor si cé-
silencieusement son offense. Il entasse avec un cruel devoir de passer de On ne budine pas avec l'amour à la lèbre où M. Verdi a déployé tant d'énergie et montré
plaisir les sur les serments et les baisers sur Grâce de Dieu. J'aurai assez dit de cette reprise quand un si grand instinct de la scène. Mme Alboni est tou-
promesses
les promesses ; un de ses bras est passé autour de la j'aurai mentionné un ballet que la direction de la Porte- jours la merveille que vous connaissez ; mais pourquoi,
taille de la petite
paysanne; il fait plus, il jette dans Saint-Martin y a intelligemment ajouté ; ce ballet est s'il vous plaît, Mme Alboni se dispense-t-elle de monter
l'escalier de la taverne de Sparafucile et de paraître à
l' eau
un anneau qui lui avait été donné par Camille.— une merveille, on ne saurait le qualifier autrement.
Je t'aime, Rosette ! murmure-t-il d'une voix brûlante bergers et bergères, nymphes et amours, Scaramou- la fenêtre du premier étage, comme la situation
à son oreille; et toi? Hélas! monsieurJe docteur, je ches et Polichinelles, Crispins et Colombines y bon- l'exige?. Nous en faisions la question à quelqu'un
vous aimerai comme — je pourrai, répond l'innocente.- dissent et s'y confondent dans un aveuglant tourbillon. qui a de bonnes raisons pour se dire bien renseigné, et
Tu seras A samedi Nos Intimes, le dernier succès (d'aucuns il nous a été répondu que, « passé un certain chiffre
ma femme ! » d'appointements, les artistes du Théâtre-Italien ne dai-
Le troisième acte est consacré aux explosions et aux disent le premier) du Vaudeville.
flammes gnaient plus s'aventurer sur les charpentes volantes qui
fi
de la passion. Camille aime Perdican, elle ne CHARLÊS MONSELET.
s, en fait plus mystère à eile-même; elle l'aime et elle font partie des décors, et que leur dignité les tenait
l'avoue cloués aux planches de la scène. )
hautement. Dans son oratoire, agitée, fiévreuse,
Ne croyez pas non plus que ce soit Mlle Battu qui se
se pare comme pour un bal ; adieu la robe mon-
elle
tante de la novice ! il lui faut aujourd'hui ces étoffes CHRONIQUE MUSICALE. fasse enlever par les courtisans du duc de Mantoue, ni
brillantes qui condescende à se laisser assassiner par Sparafucile.
et bruissantes sous les. genoux qui les re- Une figurante lui est substituée adroitement et touche
poussent; elle fait courir des bijoux sur sa poitrine dé- THÉATRE-ITAVEN : Reprise de Rigoletto, opéra en quatre actes de
couverte; elle resplendit; elle est sûre d'elle; - et M. Verdi. - THÉATRE-LYRIQUE : Reprise de Jaguarita, opéra-comique pour cette besogne une allocation de trois francs. Au
•ïuand vient à passer Rosette, tout effarouchée de son en trois actes de MM. Saint-Georges et de Leuven, musiqae de théâtre, il n'y a pas de sots métiers, il n'y a que des
récent bonheur, elle lui dit d'un ton et d'un regard M. Halévy. artistes trop fiers.
compatissants crois aimée, pauvre petite; eh Il d'usage Théâtre-Italien de tenir soigneu- Le Théâtre-Lyrique a repris Jaguarita, un des
: Tu te est au —
l' len ! place-toi «
à ton tour contre ce rideau, et tu ver- sement caché le nom des librettistes, tandis que celui premiers succès de Mme Cabel. La partition est de
M. Halévy et contient ce fameux chœur qui est resté
ton souffle, et tu entendras ! » Tout arrive, des compositeurs éclate sur l'affiche en caractères
Fas; retiens
vIl. effet, comme de belle apparence. Je sais qu'il y a un monde entre la populaire, tant la facture en est vigoureuse et le dessin
le veut cette damnée fille. Perdican,
bien trouvé. Après avoir entendu ce morceau, la chan-
Milieu
par tant de beauté et par tant d'éclat, n'en a pas petite importance de celui-ci et la valeur de celui-là; je
pour dix minutes à reprendre ses fers. Mais pourquoi confesse qu'un opéra ne vaut guère que par la musi- son à boire en forme de polka et le duo passionné du
deuxième acte, vous chercheriez en vain dans Jagua-
p® rideau
qui s'agite, et quel est ce soupir qui s'exhale,? sa que, tant les notes — surtout celles des trombones —
C'est
Rosette qui s'enfuit, cachant dans ses mains sont capables d'anéantir les syllabes, les mots, les rita quelques échappées de mélodie qui approchent des
b e baignée charmantes inspirations du Val d'Andorre et des Mous:,
de larmes. Et Perdican de courir après phrases et toute la rhétorique dont le poëte s'est mis en quetaires. M. Halévy, dont l'imagination est intermit-
Rosette. dépense. Mais encore ce pauvre poëte pourrait-on, en
Le cœur révolte spectacle des tor- lui donnant un peu de publicité, le consoler du mar- tente et qui, d'ailleurs, a beaucoup produit, n'a pu
se serre et se au ,
toujours s'égaler lui-même Mais l'auteur de la Juive a
tures
t dont ces deux bourreaux accablent cette enfant. tyre enduré par ses vers, outre que le public aimerait
je ne
sais pas de scène plus touchante que celle où elle peut-être savoir qui on livre à son estime ou à son eu de tels moments d'inspiration, que même ses chutes
s'agenouille les plus accentuées n'ont pu rien diminuer de l'estime
devant Perdican, en le priant de reprendre mépris. particulière en laquelle le tiennent les connaisseurs.
le
collier qu'il lui a donné et de lui permettre de se Il n'importe, le pli en est pris, et on n'y changera
retirer chez mère, parce que tout le monde se moque rien. Alors pourquoi, lorsqu'on donne Rigoletto, le nom Mme Cabel prête à Jaguarita, la reine indienne, des
d'elle dans lesavillage. C'est fait avec rien, et cela tire de M. Piave est-il inscrit en noir d'ivoire sur fond rose minauderies de Célimène ; nous souhaiterions aussi à
Mme Cabel un costume plus. sauvage et de couleur
188
larmes, Enfin, lorsque l'un et l'autre, Camille et à côté de celui de Verdi?. L'exception est flatteuse
Perdican mieux choisie. Sa robe, mi-partie de peau de tigre et de
ont assez joué avec cette pauvre âme, Rosette, assurément; mais vous verrez que les gens pressés qui lainage sang de bœuf, lui donne tout à fait l'air d'être
brisée alternatives de joie et de dou- passent de profil à côté des affiches et savent
ceur, par ces
odieuses ne que drapée dans un tapis.
meurt sans bruit, comme elle avait vécu, tout à qu'on n'y fait habituellement figurer qu'un seul nom
eolIP,
comme elle avait aimé. Ce dénoûment, farouche d'auteur iront répéter partout : M. Piave, un char- ALBERT DE LASALLE.
cooitQe
un coup de faux, terrifie Camille, qui retourne mant !.
compositeur M. Piave, le chantre de Rigoletto,
au couvent
sans regarder derrière elle. opéra de l'école de Verdi. »
Ce chef-d'œuvre, dont je n'ai pu faire entrevoir les On dira cette balourdise, parce qu'il y en a de plus
délicatesses
infinies les ardeurs puissantes (à quoi énormes encore qui courent le monde. Ouverture des Cortès à Madrid.
et
e on.
d'ailleurs, puisque depuis plus de quinze ans il Castil-Blaze, comme chacun sait, a traduit en français
est entre les mains de tout le monde?), ce chef-d'œuvre le libretto de Il Barbiere di Siviglia. Or, un soir, il se Le 8 novembre, à deux heures, a eu lieu l'ouverture
a beaucoup impressionné l'auditoire de la première re- trouvait à la Comédie-Française, où l'on venait de jouer solennelle de la session du sénat espagnol.
présentation, mais peut-être que l'auraient le Barbier de Séville de Beaumarchais. Un artiste du S. M. la reine a lu son discours d'une voix vibrante
pas autant
desiré
les lettrés. Ces phrases, dont on suit le contour Théâtre-Italien le rencontre au foyer et l'aborde avec et claire. L'organe de S. M. n'a été visiblement altéré
elqllis à
mesure qu'elles sortent de la bouche de l'ac- un sourire complimenteur. que pendant la lecture du premier paragraphe, qui rap-
e^r, ce langage qui a la précision d'une ciselure et la — Bravo,
maître ! pelait la perte douloureuse récemment éprouvée par
couleur d'un trait de pinceau, semblent avoir causé — Bravo!. et pourquoi?
la famille royale.
me <
faites pas le modeste devant un pareil Le nombre des sénateurs et des députés qui assis-
— Allons, ne
raoille- de
ravissement que d'étonnement. « Cela n'est taient à la séance était plus considérable qu'à toutes
pas du théâtre, dit-on généralement parlant succès.
ni s » assez
pièces d'Alfred de Musset; « cela n'est ni charpenté,
ni agencé, ni machiné. » Cela n'est du
en
théâtre?
- Je vous jure que je ne sais.
— Vous en avez donc fait aussi une comédie? la
les précédentes ouvertures des Cortès.
A l'entrée de la reine et du roi dans la sallo, à la fin
Eh! tant mieux, si le théâtre, — pas
tel que vous le compre- bonne idée que vous avez eue là !. C'est très-réussil de la lecture du discours du trône, et au moment où
Leurs Majestés ont quitté la chambre, d'unanimes vi-
ez; est la négation de toute poésie, de tout enthou- Quel esprit! quelle vivacité dans le dialogue. comme
Pizarro

M.G

de
(Croquis

novembre.

8
le
session,

la
çle

l'ouverttue

pour

Sériai

au

rendant

se
à'Esça^e

T&.C.&

La
événement, Constantine était privée des eaux qui l'alimentaient.
l'assemblée des tribunes, ont salué la Depuis cet
vats, partis en même temps des bancs de et avait été construite par les Français en 1844.
La conduite qui amenait ces eaux
reine. restauration dus ingénieurs de Lannoy et Lebiez sont en
envahissaient. Des projets de aux
Celles-ci ne pouvaient contenir les nombreux spectateurs qui les représente l'état actuel des travaux, qui, d'après
Sa Sainteté, l'ambas- cours d'exécution. Notre gravure
Dans celle du remarquait le nonce de
corps diplomatique, on les devis coûteront 750,000. LÉO DE BERNARD.
sadeur de France, les ministres d'Angleterre, de Prusse et de Russie, ainsi que
les titulaires des autres légations. Le calife Muley-Abbas avait pris place dans la
COURRIER DE LA MODE.
tribune des infants, où Leurs Sérénissimes Seigneuries don Francisco et don Sébas-
tien ont fait leur apparition au moment de l'entrée de Leurs Majestés dans
la salle.
devait y jouer des
incarnat avec des volants La mode est en deuil à Compiègne. Quel dommage!. On
La reine était vêtue d'une magnifique robe en moire comédies et des
de dentelle blanche, charades. Pas plus
et elle portait au cou tard qu'hier, j'ai vu
et sur la tête une dans la maison Fauvet
resplendissante pa- un joli costume de
rure de perles. Le roi paysanne, destiné à
était en uniforme de la fille de l'amiral
capitaine H***, grand chance-
- général
avec la Toison d'Or lier de France. Ce
et les ordres de costume se compo-
Charles III et de sait d'une première
t Calatrava. jupe grise et noire,
Leurs Majestés d'une seconde jupe
étaient accompa- bleue et d'un petit
gnées de la marquise tablier de mousseline
de Malpica et de la tout rayé de plis
comtesse Viamanuel, creux. Et voilà co-
dame d'honneur, et médies et charades
des dignitaires de ajournées. Occu-
leur maison. pons-nous des toi-
MAC' VERNOLL.
lettes de la saison.

La maison Fauvet
édite des robes très-
fantaisistes. Le
PONT D'EL-KANTARA
moyen de les dire
A Constantine. toutes ! l'une est en
taffetas gris fauvette,
Constantine est avec une garniture
bâtie sur un rocher chinoise en velours
taillé à pic de trois bleu azuline; l'autre,
côtés. en taffetas Havane,
for me impératrice,
Le torrent du
Rummel l'enserre richement brodée
de ses eaux tumul- d'une ciselure byzan-
tueuses, et on n'ar- tine en point de cro-
rive à ce nid de vau- chet noir.
tours que par deux La broderie forme
voies. La première plastron et tablier
est la route carros- en s'arrêtant de côté
sable qui, passant en grecques, illus-
sur le pont d'Aumale, trées de rosaces
serpente sur les orientales. Ou bien
flancs du rocher, et c'est une robe en
vient déboucher à velouté blanc, par-
la Porte de la Brèche, semé do fleurs de
à l'endroit où fut tué pêche, avec garni-
le général Damré- tures de ruches en
mont. La seconde taffetas fleurs de pê-
voie de communica- che, alternant avec
tion, est le pont d'El- d'autres ruches en
Kantara qui unit la coquilles de blonde
rive gauche du tor- et en bouclettes de
rrnt à la ville. velours assorti.
Le pont d'El-Kan-
tara, construction Je ne cite que deux
romaine hardie et ou trois robes. Si
imposante comme j'avais, pour bavai-
tout ce qui sortait à Constantin. (Croquis de M. J. Ce.) der, toutes les co-
Travaux actuels du pont de l'El Kantara)
des mains du peuple- lonnes du Monde
roi, et auquel les illustré, vous sau-
Arabes ont donné le bon?. mois prochain les nouvelles de la
au-dessus du Rummel à une hauteur dépassant 57 riez. A quoi Remettons au
nom d'El-Kantara, s'élevait
la plus longue des voûtes naturelles supportant l'aqueduc cour.
On dit que S. M. l'impératrice Eugénie décrète pour cet hiver une simplicité
mètres Il fut établi sur
Sidi-Malruk à Constantine. pé-
qui amenait les eaux de la source rigoureuse. Pourtant la mode n'a pas l'air de s'amender, ni de se mettre en
domination turque, furent reconstraites en 1790
Ces arches, détruites sous la nitence.
Malheureusement on employa dans ce travail de res- dentelles, et
par les soins de Salah-bey. étalent de splendides tissus, d'artistiques
Mansourah.
tauration la pierre tendre de
attribuer la catastrophe du 18 mars
Les Magasins du Louvre
c'est en prévision des bals, que la fée Confection imagine de ravisants par-dessus
C'est à la friabilité de ce calcaire qu'on doit
s'écroula entraînant deux voûtes qui n'ont pas leurs pareils.
1857, par laquelle une pile de l'étage supérieur en
Comment sont-ils donc?.
dans sa chute.
Très-élégants, très-confortables et très-commodes,
les trois conditions du succès. En cachemire blanc,
sa clientèle dans le royaume de Lilliput, quand elle
traite les costumes d'enfants. Solution du Problème n° 17. >
avec riche broderie orientale profilée d'or; ou bien en On dirait qu'elle dispose de la baguette d'une fée, 10 Les Blancs ayant le trait.
cachemire noir, avec entre-deux d'armure d'acier, et car une jeune mère peut habiller son petit garçon et sa itf Blancs. Noirs.
doublure de satin blanc. C'est presque un vêtement de petite fille à la minute, comme dans une pièce de la 1. T échec.
8° R 1. pr T
deuil sans en être un.
Si les magasins du Louvre font de la simplicité de
Porte-Saint-Martin. Elle n'a qu'à souhaiter: le costume 2. D 8e CR échec. 2. R
R 2e D (1)
est tout prêt et il arrive. 3. D 8e F D échec. 3. R ou D pr D (2)
bonne compagnie, ils savent aussi ce que vaut l'art Les petites filles portent-elles de la crinoline? Telle 4. F pr C ou 4e T éch. et mat.
décoratif. est la question qu'on m'adressait dernièrement dans (1)
Les tuniques de dentelle reviennent avec les coiffures 2. 2. C c F R
une lettre. Sans doute. La tournure des petites filles a 3. F 4e T D échec et mat le coup suivant.
en plumes. C'est leur droit. besoin d'être un peu ballonnée, pas à ce point cepen-
(2)
Les magasins du Louvre sont en mesure d'habiller dant qu'au moindre mouvement leurs jupes s'enlèvent 3. 3. R 3e FD
tout un régiment de toilettes de bal. comme celle d'une danseuse. 4. D 8e R mat.
C'est comme Mme Tilman pour les coiffures. La crinoline en a beaucoup rabattu, grâce à la mai- 2° Les Noirs ayant le trait.
;. Quelle originalité!. quelle suprême fantaisie!. son Foucqueteau, qui a su imprimer à la cage Milliet
Sous Louis XV, les fières et tendres marquises n'a- Noirs. Blancs.
une nouvelle coupe, très-élégante pour la taille et pour 1. T pr C échec.
vaient pas mieux. la toilette. Les femmes restent faites comme elles sont 1. R 2e T (A)
2. T 6e T R échec 2. R pr T (1)
Mme Tilman dédaigne de toute sa supériorité la et n'ont plus la rotondité des ballons. Avec les robes 3. T 8e T échec.
cou- 3. R 2e C
ronne classique. Elle monte ses coiffures en artiste princesse, Gabrielle et impératrice, il faut un jupon qui 4. F 6e F R mat.
inspirée, qui cherche l'imprévu et qui rencontre le évase la jupe vers le bas et qui l'étalé des côtés, en l'ap- (A)
goût et la grâce. platissant par devant et sur les hanches; tel est le pres- 1. 1. R 2e C
Rien n'est charmant comme le nœud Vénus en vio- tige de la cage Foucqueteau. J'écris hardiment le mot 2. F 6e F échec, etc.
lettes d'Alphonse
; Karr, ou en roses printemps, soutenu cage, et non pas le mot jupon. La cage est à jour, l'air
(1)
2. 2. R 2e C
par des fils d'or, tissés par Vulcain sans doute, pour y penètre sans rencontrer aucun obstacle; c'est pour- 3. F 6e F échec et mat le coup suivant.
retenir l'inconstante déesse. Ce nœud se répète dans quoi elle n'a aucun mouvement de va et vient, et elle
la nuque, au-dessus ou au-dessous du chignon de reste fixe au poste qui lui a été assigné. Solutions justes par MM. Lemaître, à Chartres;
cheveux. La maison Foucqueteau a perfectionné la cage en la Fraiche; Bellin, sergent-fourrier; Café de l'Opéra, à
Et la couronne Louis XV, en roses Dubarry, posée garantissant, vers le bas, d'une double housse en mous- Nancy; Lantoine; Menendez; colonel Sylvestre; Fa-
de côté dans les créponnés de cheveux, comme elle est
allégorique avec son papillon de nuit qui la butine de
seline pour l'été, et en étoffe de laine rayée pour l'hiver, brice; Société des Beaux-Arts, Nantes; Duval, à
Rennes; Visto; A. Charbonnet; Café du Cercle, boule-
à
qu'on recouvre d'un grand ou de plusieurs petits volants.
ses ailes de velours noirs pailleté d'acier et de ses ailes Maintenant que la mode est en cage, il sera bien dif- vart Montmartre; capitaine Didier, au camp de Châ-
blanches transparentes !.
Et la pauvre Trianon en roses blanches, à cœur
ficile de l'en faire sortir.
On s'habitue si vite au bien-être et à l'élégance.
lons; un Irlandais; Ch. Delsart: Cercle de l'Union, à
Aurillac; R. B., à Sablé; Café-Divans, à Limoges; Café
rosé, avec étamines couleur bois, comme elle est sé- Dites aux femmes intelligentes de renoncer à la cein- Aimé, à Condom; Cercle de Nérac; H. Naudet; J. Mer-
duisante au milieu de ses petits boutons de roses très- ture régente de MMmes de Vertus sœurs, et il y aura une laud et L. Martin, Brasserie du Rhin; Breuil de Col-
vifs et mousseux ! révolution féminine. longe; Cercle du Château, à Bernis; Delahaye; Cercle
Mme Tilman compose avec cette rose Trianon La ceinture régente remplit toutes les conditions du des Echecs de Marchiennes; Café Français, à Chartres;
double diadème à deux faces se perdant dans les che- un Wallet; Cercle de Montreuil-sur-Mer.
corset, sans être ni une prison ni un étau de coutil.
veux. Pour la cour de Prusse, lors du couronnement, Loin de comprimer les poumons, elle laisse à la poi- Solutions justes du no 16, par MM. le docteur Revel;
elle avait capitonné une robe de tulle blanc de vingt- trine toute sa liberté d'action. La femme respire la Grosdemange; Lantoine ; Menendez; Fabrice; G. Spill-
quatre douzaines de ces mêmes roses. Une tunique vie et la santé; la taille seule est cambrée, amincie et mann, à Turin; Cercle des Orphéonistes d'Arras;
d'Angleterre voilait en partie les fleurs. soutenue, aussi est-elle plus souple et plus gracieuse. Visto; Lemaître, à Chartres; Fraiche; colonel Sil-
Comme ombre à ces fraîches peintures apparaît un MMmes de Vertus sœurs font revivre toutes les femmes vestre.
diadème Marie-Thérèse en feuilles de velours noir pou- charmantes du siècle de Louis XV. qui, certes, n'étaient Autres solutions justes. Problème no 15. Cercle de la
dré d'acier, fruits de cyprès glacés d'acier et fleurs pas des poupées à ressorts. Le nom de ceinture régente
Paix, à Mirande; Lecadet; Barbier; Cercle Oriental, a
d'astène en jais blanc, jais noir et acier. indique sa mission et son but. elle domine les contours Alger.
L'acier joue cet hiver un très grand rôle dans la mode. de la poitrine et des hanches, voilà tout. Les femmes Problème no 14. Cercle des Officiers, à Ammi-Moussa,
Il en a été de même sous le premier empire. délicates et minces s'en trouvent à ravir; les femmes Algérie ; Cercle Oriental, à Alger.
,> La maison Chauffier, qui fait partie de l'état-tnajor
un peu fortes l'apprécient encore davantage.
de la passementerie, offre pour coiffure de théâtre et La ceinture régente rajeunit et embellit.
de soirée de très-souples résilles en mailles d'acier, La coquetterie y trouve son compte.
Match entre MM. Paulsen et Kolisch.
couronnées par des nœuds de velours, ou par des ru-
ches de dentelle noire, avec brindilles de mousse d'a-
cier. D'autres coiffures plus simples sont en chenille
ou en soie. Il y en a un très-grand choix. Le goût ne
peut pas demander davantage.
N'avoir que l'âge qu'on paraît, tel est l'acte de nais-
sance qu'il faut toujours produire. Pour tricher au
grand jeu du calendrier de la vie, il ne faut pas avoir
de cheveux gris ni de cheveux blancs. On a donné
trente-cinq ans à M. Ratazzi, en dépit de ses cheveux
Nulles.
Parties gagnées par M.
id. M.
Paulsen.
Kolisch. 6
15
7

On m'accuse parfois d'égarer mes lectrices dans un gris; il n'en aurait eu que vingt-cinq, si sa chevelure IIe PARTIE
luxe insensé, et messieurs les maris se liguent contre eût conservé sa teinte primitive. Les cheveux gris vont Gambil Evans.
moi Aujourd'hui, je vais donner aux femmes écono- très-bien à un homme d'Etat; mais pour un homme
mes et aux mères de famille le moyen de faire leurs qui ne connaît que la diplomatie de l'amour, c'est un MATCH ENTRE MM. PAULSEN ET KOLISCH.

chapeaux toutes seules. Elles n'ont qu'a prendre dans écueil. Quand on veut se costumer en monsieur Cupi- Blancs (M. Koliscb.) Noirs (M. Paulsen.)
la maison Chauffier des chapeaux en taffetas piqué et don et porter un carquois et des flèches, il faut être 1. P 4e R 1. P 4e R
capitonné et à se transformer en modistes. C'est très- brun, blond ou châtain, sans aucun mélange grisonnant 2. C R 3e F. 2. CD 3e F
facile. Tout est si bien préparé d'avance, qu'en deux dans la chevelure. L'eau de la Floride est donc la com- 3. F 4e F D 3. F 4e F D
4. Roque. 4. e R 3e F (1)
tours d'aiguille le chapeau est fait. On choisit son ru- plaisante passive de tous ces vieux beaux qui mentent 5. P 4e C D 5. F pr P
ban, son tour de tête, et l'on peut dire hardiment: « Je avec leur cœur et avec celui des autres. 6. P 3e F D 6. F 2e R 'm
1'If
fais concurrence aux célébrités du jour. Est-ce un crime que de lutter avec la vie?. Vraiment 7. P 4e D 7. P pr P
Les rubans qui font nouveauté sont couleur Vésuve, non, c'est une condescendance pour la société entière. 8. P pr P (2) 8. CR pr PR
nuance orange avec grecque noire, coucher de soleil, L'eau de la Floride a donc son côté moral et philoso- 9. P 5e D (3) 9. CD 4e T
passant des teintes dorées de la capucine jusqu'au phique; tous les cheveux blancs seront de mon avs. 10. F R 3e D 10. CR 4e FD
pourpre, et en taffetas noir avec grecque jaune or. Les 11. F D 3e T (4) 11. C pr F
maisons de modes de province peuvent s'entendre avec Vicomtesse DE RENNEVILLE. 12. D pr C 12. Roque.
la maison Chauffier pour tout ce qui concerne l'article 13. P 6e D (5) 13. P pr P (6)
14. C D 3e F 14. P 3e CD
chapeau et coiffure, en tulle, crèpe, taffetas, velours, 15. C D 5e D (7) 15. C 2e C
peluche, chenille, blonde, rubans et guipure.
La broderie et les rubans sont à l'ordre des toilettes
ÉCHECS -:. 16. F 2e C
17. D 3e H
16. C 4e FD
17. C 3e R
de ville. 18. C R 4e D 18. F R 3e F
Toutes les femmes qui aiment les fleurs et les par- Problème numéro 18. 19. C R 6e F D (8) 19. P pr C
fums raffolent des rubans. 20. C pr F échec. 20. P pr C (9)
COMPOSÉ PAR M. JONES, DE CINCINNATI. 21. D 6e T R 21. P 4e D
Avouez que j'ai raison. 22. F pr P
La physiologie de la toilette est une étude plus pro- ,22. D 3e D
NOIRS. 23. P 4e F R 23. T c R (10)
fonde qu'on ne le suppose. 24. T 3e F R Les noirs abandonnent.
Si une belle dame demande à Chapron le mouchoir
Houlette, je parie fort qu'elle est coquette sans vanité, NOTES.
aimable, spirituelle, et qu'elle se donne la peine de (1) Les auteurs indiquent ici comme meilleure défense. P 3e D.
plaire. 2) P 5e R était aussi un bon coup.
(3) Les Blancs ont maintenant deux pions de moins, qu'ils ont
— Vous voyez tout cela dans le mouchoir-houlette, me
dira-t-on. sacrifiés pour obtenir une position d'attaque. C'est
sans contredit
une manière de jouer très-courageuse, dans un match aussi sérieux
— Sans doute, puisque c'est du Florian, du charme et contre un adversaire qui se nomme M. Paulsen.
et de la grâce. (4) Très-bien joué.
Le moachoir-houlette est illustré d'un entre-deux de (5) Ce coup, qui donnera peut-être prise à quelques critiques,
valenciennes, à travers lequel serpente une faveur de nous paraît tout à fait logique et conséquent avec le plan adopté
couleur qui se noue aux quatre coins. Parfois la faveur par M. Kolisch. L'attaque doit être poursuivie vigoureusement,
apparaît et disparaît sous la dentelle. Une faveur bleue, sans laisser aux Noirs un seul temps de répit qui pourrait leur
rose ou mauve peut bien bouder et faire la capricieuse. peimettre de développer leurs forces. Le résultat est assurément
Le mouchoir Fontanges, le mouchoir duchesse, le mou- ;
bien incertain mais, une fois engagés dans cette voie, les Blancs
choir chinois, le mouchoir oriental et le mouchoir in- ne peuvent plus s'arrêter. Il faut succomber, ou vaincre en faisant
des prodiges. Par le fait, ce coup a engendré
dien ont aussi chacun leur signification. une suite de positions
très-curieuses et une fin de partie extrêmement remarquable.
Les petites Célimènes et les petits gandins en minia- (6) Nous pensons que c'est là la principale erreur de M. Paulsen
ture, habillés par la maison Modèle ont aussi leurs mou- dans cette partie. En prenant avec le Fou, il réussissait à déga-
se
choirs. Il n'y a plus d'enfants aujourd'hui; les petites ger et restait avec l'avantage de deux pions.
(7) Les Blancs ont gagné une forte et menaçante position; ils la
filles ont, comme leurs belles mamans, des robes de maintiennent jusqu'au bout avec une rare habileté.
jais noirnoir,
velours ou d'armure
décorées d'une grecque en agrément de 8) Un trait de génie!
d'acier; des robes en cachemire (9) Il eût mieux valu ne
pas prendre et retirer le R; pourtant
brodé ou soutaché; des toilettes d'alpaga, de popeline les Blancs conservaient encore l'avantage.
et de peluche anglaise, décorées avec une fantaisie toute BLANCS.
(10) Afin de mettre la D à la case du F mais il est trop tard
rien ne peut arrêter le mat. ;
mignarde. La maison Modèle n'oublie jamais qu'elle
a Les Blancs font mat en deux coups. - P. JOURNOÛD.
bronze est un métal magnifique qui vaut par lui-même général avec une sûreté d'expression qui prouve com-
et les tons que le feu lui donne ; le temps, l'air sepatine
char- bien il s'est rendu compte d'abord de ce qu'il avait à
gent du reste, et rien ne saurait imiter la belle n'en- faire, et son rêve sort presque toujours de ses mains
qui lui vient ainsi toute seule. Mais le commerce mouvant comme il l'a conçu. 0n remarque de lui deux
tend pas les choses de cette façon lente; il faut a la- bustes de druides, réduction d'une exécution colossale
cheteur son bronze comme son vin, vieux tout de suite. qu'il a entreprise pour la Russie : voilà des têtes har-
De là les bronzures et le vernis au vert, au noir, au diment et vigoureusement venues ; ce sont bien là deux
souverains archevêques de cette religion patriotique et
rouge. Les reliefs n'y gagnent pas et les creux y per-
terrible qui faisait des héros en sacrifiant des hommes.
dent. Combien la vraie peau du cuivre est plus belle !
Nous avons vu chez M. Lerolle une figurine de conta- Un beau David après la prédiction de Nathan ; un Ho-
dine italienne, par Cordier, laissée ainsi dans la couleur mère noblement conçu; deux charmants motifs de
de fonte : c'était vivant ! chandelier, l'Amour et Zéphyre; une chose tendre et
naïve comme la vérité, la Jeune Mère faisant de son
L'exposilion de M. Lèrolle est splendide il compta
plus de cent sujets uniques ou accouplés. Le bon tra- genou et de ses bras un berceau à son enfantàendormi:
vail y respire partout. Cette maison, qui a quarante an- tout cela dans de très-bonnes conditions et des prix
fort accessibles. Ainsi nous avons vu chez ces hono-
nées d'existence, en a autant de renommée. M. Lerolle rables fabricants un sujet dont la fabrique a abusé, lia
père, son fondateur, avait laissé de bonnes choses en Diane de Gabie, pour 80 francs ; seulement c'est fouil é
Italie. Le fils a continué en décorant les palais royaux de
Naplss et de Caserte; les embellissements spéciaux du comme un grand bronze : où les autres mettent des
chemins de pleins dans la draperie, MM. Evrard et Bertin ont mis
wagon offert au pape par la compagnie des des creux.
fer romains sont aussi son ouvrage. La maison pom-
péienne du prince Napoléon, aux Champs-Elysées, lui Tout le quartier Saint-Denis connaît le vaste établis-
doit de magnifiques appareils d'éclairagre, exécutes avec sement de la maison Gelot, fabrique de bronzes et d'é-
grande pureté de goût et daos un système d études bénisterie. Ou trouve de tout dans cette métropole du
une M. Le- travail parisien : mobiliers complets, candélabres, lam-
trop rare malheureusement. Depuis quinze ans,fabrica-
rolle soutient en Belgique la concurrence des pes, lustres, pendules, bustes, groupes, et les mille
tions anglaises et allemandes, et il n'a pas eu à se repen- riens de fantaisie qui s'appellent le petit bronze. Et
pour contredire l'usage qui veut que les magasins de
tir de ses patriotiques efforts. Les bronzes qu'il a faits
RÉBUS pour le roi Léopold et pour sot fils, les lampadaires tout ne brillent pas en général par les qualités de leur
EXPLICATION DU DERNIER
somptueux de l'Opéra de Bruxelles et du théâtre de univers, M. Gelot, ou M. Poilleux, son successeur, ne
Rameau, dans ses opéras, a de fort beaux morceaux, Liège attestent que sous sa main l'industrie française fournissent en fait de bronzes que cequ'ils fabriquent
artistes;
n'a point dégénéré. Sa famille est une famille d toujours et le fabriquent bien. C'est à des artistes comme
mais l'ensemble en est suranné.

- gawfWa»
EXPOSitION DES ARTS INDUSTRIELS AU PALAIS DE L'INDUSTRIE
c'est pourquoi chez lui la décoration se produit
sous la majestueuse influence de la statuaire,
d'œuvre reste jusqu'au bout digne de la pensea et du
La maiu
dessin. Nous distinguerons dans les pièces exposees :
le Louis XIV à chev al de Girardon, réduction de la sta-
Mathurin Moreau et Maillet, deux grands prix de
Rome, qu'ils demandent leurs modèles; c'est avec con-
science et respect qu'ils les exécutent. L'Amour, la
Gourmandise, la Poésie, de Moreau, sont de très-jolis
sujets. Le groupe des deux femmes grecques jouant
tus jadis érigée sur la place des Victoires (modtle), le au jeu de 1 Oie, celui de l'Heureuse Mère, de Maillet,
4e ARTICLE.
Milon de Crotone, de Falconnet; un ravissant groupe de sont pleins de grâce, de douceur et de finesse. Un ancien
trois fi ures, la Peinture, la Sculpture et l'Architec- élève de Pradier, qui était grand prix de Rome à l'âge
FONTES, BRONZES, ETC. ture, par Fraikin, de Bruxelles; Pandore et la artiste Bohé- où l'on n'étudie pas encore, Célestin Calmels, prête
Paris, mienne au "tambour brisé, par Jacquet, autre aussi son talent à cette heureuse maison, dont un
De tous les maîtres de forges ayant un dépôt àBrouq- belge; deux figures pendants, le Croisé et le Sarrasin meuble façon Boulle, avec deux bas-reliefs en bronze
MM. Desforg
s, Brochon et Festugière frères, de
seval (Haute-Marne), sont les seuls, je crois, qui aient (modèles), par Alphonse Lerolle, élève de Pradier ; encadrés dans les portes, complète la belle et sérieuse
envoyé leurs échantillons à notre Exposition si curieuse, l'Enfant au chien, par Arnaud; une belle réduction du exhibition.
L'art a pénétré aussi dans cette industrie capitale et Voltaire de-Houdon; les quatre figures couchées de Une immense exploitation, qui fait des affaires'
terrible. Les torrents enflammés du fer liquéfié vont ou Michel-Ange, et une très-riche collection de sujets de considérables, celle de MM. Vauvray frères, a exposé
cotre goût les mène, obéissent à l'infinité de nos ca- cheminée, d'après l'antique et les bons maîtres. C'est un specimen très-satisfaisant de sa fabrication
Dante,
cou-
prices ; leur incendie dompté se moule et s éteint en une profusion dans laquelle il y M. a peu à reprendre. rante. Nous y avons distingué un beau une re-
Quelqu'un, devant nous, appelait Lerolle le Barbe- production du célèbre groupe des trois Grâces de Ger-
d s complaisances invraisemblables. On fait des oiseaux main Pilon : pourquoi le graveur a-t-il signé ce grand
et des fleurs en fonte de première et de seconde fusion; dienne du Marais : la comparaison avait du vrai.
tout à l'heure on en fera de la dentelle. Les candéla- Pour être moins touffue que celle-ci, l'exposition de nom de deux Il? une collection très-bonne de pendu-
bres, les grilles, les girandoles, les balcons, les balus- MM. Evrard et Bertin n'en est pas moins très-méritante les et de candélabres, lampes, coupes, etc. Ces mes-
tres, les bornes n'ont plus la lourdeur et le grossier et distinguée. M. Evrard est un statuaire qui fait lui- sieurs nous ont paru se tenir dans la moyenne qui
même ses modèles et n'en confie la ciselure à per- convient pour faire beaucoup, ne mécontenter per-
d'autrefois; les foyers et leurs annexes deviennent
quasi gracieux et purs de lignes ; leurs aspérités grin-
çantes ont disparu; on les touche sans se déchirer les
sonne : un ciseleur maladroit, — et combien le sont
perdrait l'œuvre de Lys;ppe. Je connais peu d'artistes
!
- sonne, et soutenir la concurrence avec un commerce
chaque jour plus menaçant et s'agrandissant, qui s'ap-
Inains à des bavures meurtrières. Et c'est toujours ayant le sentiment du beau et l'amour du bien fait au pelle bronze imitation, et dont nous allons parler. Mais
d'un bon marché sans pareil. MM. Desforges et Bro- même point que ce maître du bronze ; il travaille en avant de quitter le grand bronze, il nous faut rendre
des Christs, des
chon exposent, en outre, des croix, très-convenable, hommage à un artiste considérable, M. Révillon aîné,
ViergeS, solides effigies d'un dessin qui tous les jours prodigue à l'industrie les richesses de
Monuments de piété villageoise à d fier l'intempérie son imagination mise à prix, quand d'incontestables et
Pendant un siècle; des tritons, des lions d'un modelé de graves aptitudes l'appellent, le portent vers la grande
Parfait et une paire de chiens animés, aboyants, super- sculpture. C'est ainsi de beaucoup, hélas, à qui ce
bes. Tout cela constitue une fabrication très-recomman- temps a diminué les aîles ; consolons-nous-en, puisque
dable et iustifie pleinement les distinctions dont l'usine l'art industriel y gagne ce qu'y perd l'art souverain.
de Broussevai a été l'objet. La vierge à l'Enfant, destinée à la fonte de fer par M. Ré-
d M. Marion, fabricant d'équipements militaires, est un
villon; son Amour en bronze, fondu par M. Thiébaut,
des exposants auxquels nous devons le plus sous le et qui était au salon de l'année dernière ; un groupe
de l'Inspiration qu'il a modelé pour son frère l'habile
rapport de l'art. Grâce à la galvanoplastie, procédé ma- ciseleur; la cheminée hippique de M. Guichard. tout
nque si parfaitement mis en œuvre par MM. Lionnet cela caractérise une belle et bonne vocation qu'il a
frères, M. Marion nous a rendu les magnifiques dessins
d'armures du seizième siècle, les merveilles de repousse fallu réduire aux possibilités actuelles, ainsi que nous
réduisons les géants de l'antique, afin de les pouvoir
et de ciselure du grand Vechte, les adorables insp ra- jucher sur la tablette de nos secrétaires. Deux médail-
tions de François Briot et de JeanFeuchère. Les beaux
lons en terre cuite, les Enfants Musiciens, et un pen-
Modèles à suivrel Où fut-il jamais un chef-d œuvre dentif délicieux que le journal doit reproduire, don-
comme l'habit de guerre de François 1er, trouvé en
Hollande et restitué à la France par notre fière répu- nent l'idée de ce qu'il y a aussi de douceur et de grâce
blique? La seule garde de l'épée est une chose divine dans le talent de M. Révillon.
qui surpasse toute l'œuvre de ce temps-ci. A côté de ces Le bronze imitation est convenablement représenté
sublimes désespoirs, M. Marion expose des aigles an- à l'exposition des Arts industriels. Il n'a pas la valeui
ciens et modernes, des plaques d'armoiries, des casques artistique du bronze en cuivre, évidemment; sa durée
de dragons, en aluminium et bronze d'aluminium. C'est est moindre et l'on n'en obtient pas tout ce qu'on veut :
une heureuse et bienfaisante idée que 1 application de mais il est plus facile à manier; il coûte beaucoup
l'aluminium, un métal qui ne pèse que deux fois et moins cher; et dans les mains d'un fabricant habile, il
demie son volume d'eau, à la confection de la coiffure arrive à faire illusion. Quant à sa valeur intrinsèque
défensive du soldat. Voilà le pauvre ouvrier chassait
de notre comme métal, qu'importe ici son infériorité? Le prix
gloire délivré enfin du pot de fer qui lui la tête d'un objet d'art est dans sa forme et dans son exécu-
dans les épaules et fatalement l'abrutissait dans un tion ; et si la forme est aussi belle, si l'exécution est
temps
jpétal donné. Par le mélange du cuivre, le nouveau aussi soignée, le bronze imitation pourra toujours
et ferait, si avoir sur le bronze vrai un avantage qui ne sera pas
acquiert une résistance très-opiniàtre
Ion voulait, d'impénétrables cuirasses. Citons encore, purement commercial, celui de mettre le beau à la
Parmi les nombreux produits militaires garde, Marion,
de M. exécutés portée des petites bourse.
les beaux tabliers de trompettes de la A part la royale et colossale exposition de M. Boy,
Pour lui à Lyon sur les dessins de bouder. C excel- deux maisons de celles dont nous avons à parler
tant de travail et d'étoffe : la renommee de la fabrique font l'imitation du bronze en zinc. En 1849, cinq ou-
lyonnaise Ilarmerait encore, s'il iui restait quelque vriers de l'état, parmi lesquels se trouvait M. Ducbâ-
v
Dd l'aluminium
chose à gagner.
la main. teau, fondèrent, ayant deux cents francs chacun, l'as-
au bronze il n'y a plus que FO:;)aJon parisienne des ouvriers bronziers. Telle fut
Or, après le meuble, c'est le bronze qui caractère e l'origine modeste de a grande fabrique que fait mou-
Plus spécialement l'art industriel parisien. Encore fait- voir aujourd'hui M. Besnard, germe laborieux qu'il a
on du meuble à Lyon, à Bordeaux, à Marseide,
tandis
fécondé par l'intelligence et le capital. M. Besnard
lue je ne sache pas qu'on y fasse dii brorize. Ls bronze établit vite, bien et à bon marché : quoi de mieux?
est du cuivre auquel on ajoute 8 à 12 pour 100 detam Son genre est surtout la pendule, Il comprend la riva-
ainsi aliiagé le métal est suffisamment dur et d'une sen- lité par les bons moyens, et suit son chemin droit sans
sibilité qui se prête aux dètails les plus fins. La fabu- Fontaine en granit de 6 mètres de hauteur avec vasque d'une dénigrer ses confrères. Le progrès industriel qui se
leuse fonderie antique y mêlait, dit on, de 1 argent et (Voir le n° du '6 novembre). fait ne l'a point trouvé insensible ni rebelle; on veut
seule pièce, exécutée par M.Hermann
Il1 me de l'or : qu'il nous soit permis d en douter. Le
aujourd'hui de belles for- nid sert de motif au départ
EXPOSITION DES ARTS INDUSTRIELS AU PALAIS DE L'INDUSTRIE.
mes, il s'est adressé aux des branches, etc. Tout
bons artistes. Il a une Pan- cela est intelligent, jeune,
dore, de Carrier, qu'il peut frais ; et comme fabrication
vous donner pour le quart le zinc n'a jamais mieux
de ce qu'elle coûterait en fait ni ne fera, sans doute.
bronze ; une Minerve et un Aujourd'hui, par l'électro-
saint Michel du même. Hip- chimie, on couvre le zinc de
polyte Moreau lui a fait une cuivre, ce qui permet d'y
Peinture etun Pascal; Lau- ppliquer, par une seconde
rent une Agriculture; Cot- opération du même genre,
te, une FamilleArabe ; Piat, l'or, l'argent ou le platine.
En état, du bronze vrai
un bel enfant jouant avec cet
un chien, ce qui s'appelle au bronze faux, aucune
Amour et Fidélité. A côté distinction possible ; l'appa-
de cela, des choses d'un bas rente est absolument la
prix excessif : ainsi un même.
bronze de pendule avec fi- Or, la dorure à la pile,
si merveilleusement bé'lc,
gure, terrain, rocher, buis-
cadran, le tout doré ne coûte presque rien; on
son,
qo'1
pour trente francs, mouve- dore pour 30 francs ce
et
ment compris ! Et ce n'est jadis en eût coûté 150,
laid. les doreurs ne
meurent,
pas
Remercions donc M. Bes- plus empoisonnés par le
nard et ceux qui marchent mercure. M. Mourey a
dans sa voie. La parure du rendu là un immense ser-
logis le fait aimer; et qui vice à rindustriecTorneinen-
aime son logis aime son talion; elle le reconnaît au
travail. reste, et le salue comme son
La jeune maison B!ot bienfaiteur.
possède une fabrication Le troisième exposant de
plus variée. Elle a des fan- bronze imitation est de
taisies charmantes, et tout M. René Rigolet, un débu-
n'emploie pas le
ce qui sort de chez elle tant. Il
porte les s:gnes du bon zinc, mais l'étain allié à un
goût. Ses statuettes, ses cinquième de plomb, JIlé-
groupes, sont d'Aubert, lange qui a rendu le nom
d'Hébert, de Poitevin, de de Laurau si célèbre. Entre
Mathurin Moreau, deSamp- le bronze vrai et ce mé-
Nulle part n'a lange, il n'y grand
son. on com- a pas
pris mieux le genre orien- chose comme dépense pre-
tal, avec plus d'imagination mière; l'étain est aussi cher
et d'esprit. Ce qu'on y aime que le cuivre. L'avantage
aussi, c'est étudier les rai- est dans la fonte, et dans
d'un la main d'œuvre. Le fabri-
sons et les ressources
sujet. Ainsi le cadran cant a fait son creux, il y
d'une pendule est le bou- la fusion; après un in-
Projet de cneminée pour établissement hippique; esquisse en plâtre,, exécutée par M. REVILLON. verse
clier du paladin ou l'éven- D'après les plans, dessins et compositions de M. E. GUICHARD (Voir le numéro du 16 novembre.) stant de séjour il renverse
tail de la sultane; ainsi le moule. Il est resté une
deux rats ont volé un œuf, l'un est sur le dos et porte adhérence d'un millimètre, qui suffit pour les dimen-
l'œuf entre ses pattes, son camarade le traîne par la sions ordinaires. On cuivre et on dore comme pour
le zinc. M. Rigolet, qui est un dessinateur et un ciseleur,

Cartel de M. René Rigolet (le jour et la nuit).

exécute avec cela des choses d'un fini très-remarqua


sont
ble. Ses quatre Saisons, modelées par Aubert,
Tète de Druide de M. Évrard. quatre perles de l'exposition.
Il nous reste à parler de l'orfévrerie, de la céramique
queue: l'œuf est une écritoire. Une autre écritoire est et des étoffes. AUGUSTE LUCHET.
faite d'un beau coléoptère; la carapace est le couvercle.
Un candélabre représente une famille d'oiseaux.; le Bibliothèque de M. Roux. (Voir le numéro du 9 novembre Paris. - Imprimerie VALLÉE et C% 15, rue Breda.

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