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AVANT-PROPOS La table ronde des professeurs de I'Enseignement Supérieur et Universitaire de la République Démocratique du Congo, qui a eu lieu & Lubumbashi en Avril 2004, a consacré la réforme des entseignements & la Faculté de Médecine , afin de Jes adapter & 1’évolution des connaissances dans le monde, au cours des 4 derniéres décennies. Ainsi, le cours de Médecine Nucléaire a été introduit dans le programme des enseignements & la Faculté de Médecine, pour les étudiants de 3 filiéres, & savoir la section bio-médicale, la section bucco-dentaire et la section médecine physique et réadaptation. Les notions fondamentales et les applications cliniques enseignées dans le" présent syllabus du cours sont, avant tout, destinées aux étudiants des premier et. deuxiéme cycles & la Faculté de Médecine. Lrobjectif-général poursuivi est de préparer ces étudiants & une bonne compréhension de V'apport des techniques de la Médecine Nucléaire la prise en charge diagnostique et thérapeutique des patients, Quoique avant tout destiné aux jeunes étudiants de la Faculté de Médecine, ce cours peut également rendre un piécieux service aux étudiants du’ troisitme cycle, ainsi qu’a tout médecin ou professionnel de la santé désireux d’actualiser et d’entretenii ses connaissances en sciences bio-médicales. Dr §. DITUMPANDAMADL Professeur Ordinaire a la Faculté ¢ de Médecine de l'Université : de Kinshasa INTRODUCTION 1) Définition de, « Médecine Nucléaire » La Médecine Nucléaire’peut étre définie comme une branche spécialisée de la médecine moderne basée sur l'utilisation de I’énergie nucléaire provenant des ~rayonnements 8 ou y émis par certaines substances, afin de faire le diagnostic, le suivi des patients ou le traitement de certaines maladies. 2) La RDC et histoire de I’énergie nucléaire Sans chercher & sonder le mystére de ’histoire de humanité en ce qui concerne notre pays, la RDG, la nature a'voulu que, dés 1938, son.sort soit intimement lié a Uhistoire de énergie nucléaire dans le monde, comme’on peut le constater ci- dessous. En 1938 (peu avant la deuxiéme guerre mondiale), la RDC, alors encore le Congo Belge, a développé installation et exploitation de la mine d’Uranium de SHINKOLOBWE (pres de LIKAS), par l'Union Minitre du Katanga. Une grande quantité d’uranium était produit, exporté et stocké en Belgique d/abord et finalement amené dans une fle & New York (USA), avant son utilisation. II était convenu que cette utilisation ne devait étre que pour la recherche scientifique et le développement économique, Mais, de:1940 & 1945 (pendant la deuxitme guerre mondiale) cet objectif n’a pas 1. pu @tre respecté, suite & la perversion de Vesprit des puissances belligérantes, dont notamment I’Allemagne et le Japon d’un cété et les USA et I'Europe de Fautre c6té. Crest ainsi qu’en 1945, la premitre bombe atomique a été fabriquée par les USA en utilisant 'uranfum provenant de la RDC. Cette bombe a été vite larguée sur deux villes industrielles japonaises NAGASAKI et HIROSHIMA, causant des destructions matérielles massives, des blessés, des briilés et des morts innombrables, et enfin, des dégats inimaginables de la santé chez les survivants et leurs descendants, sous forme de divers cancers et de malformations congénitales dues aux mutations génétiques Ce bombardement atomique horrible mit immédiatement fin a la deuxitme guerre mondiale, Effrayées par Yampleur inattendue de ces dégats matériels et humains, les puissances belligérantes vainqueuses de cette guerre, sous I'impulsion du président américain, se sont réunies et ont décidé la création de Agence Internationale de Energie Atomique, dont le siége est Vienne (Autriche), en lui assignant comme mission : 2 - de décourager, A Vaverix, les tendances A utilisation militaire de Vénergie nucléaire, = et surtout d’encourager l'utilisation pacifique de I’énergie nucléaire pour Ic développement socio-économique de I’humanité. En 1957, A Yoccasion de sa participation & la premiére conférence organise & Vienne par I’Agence Internationale de I'linergie, Atomique (A..E.A) Mgr Luc Gillon, recteur de l'Université Lovanium |de Kinshasa, y trouva exposé le prepier réacteur nucléaire TRIGA MARK I. | * i négocia et obtint cet appareil qu’il amena A Kinshasa et installa au Centre de Recherche de son université, le Centre ‘TRICO, pour'les recherches scientifiques des professeurs de l'université. Feu avant lindépendarice’de la RDC (peu avant le 30 juin 1960) , les autorités politiques, notamment le Roi Baudouin de| Belgique et le président congolais KASAVUBU, ont signé respectivement des décrets et arrétés pour Ja création du Commissariat Général & I'Energie Atomique de la RDC, oxganisme national chargé de contrdler et surveiller l'utilisation de énergie nucléaire en RDC, en accord avec les consigiés et les recommandations de !A.LEA. En 1968, & occasion de la réunion des cliefs|d‘Etats de I‘ Organisation de I'Unité Africaine (QUA) & Kinshasa, la mission assignée au Centre TRICO fut élargie pour lui donner une vocation régionale et afticaine. Ainsi, depuis lors, le Centre TRICO eét devent: le Centre Régional d’Btudes Nucléaires de Kinshasa (CRE -dire un lieu de rencontre de tous les chercheurs. africains intéressés a l'utilisation pacifique de Vénergie nucléaire pour Je développement'socio-économique de I’Afriqué. Actuellement, grace A Yappui de I'AIEA et du gouvernement de la RDC, le CREN-K véalise des recherches scientifiques, principalement dans les domaines ci-dessous en agriculture (pour I’amélioration clu sol et des plantes) - * er alimentation (pour la conservation des aliments et la sélection ,les meilleures semences) _ : + enindustrie (mine, électricité : pour Ie contréle de qualité) = en santé animale (pour le diagnostic et le traitement des maladies du bétail) - en santé humaine (pour le diagnostic, le suivi des patients et le traitement de certaines maladies) - en recherches fondamentales (en chitnie, physiquie et biologie) Llensemble de ces recherches sont effectuées en utilisant essenticllement des techniques nucléaires. ption du Nucléaire dans le Monde L/humanité est hantée par la peuy du nucléaire, suite au mauvais souvenir de la fin de la deuxiéme guerre mondiale. Cette peur est confortée également par les dégats constatés lors des récents accidents de certaines centrales| nucléaires, tels que celui de Tehernoby! (en Ukraine, ex- Union Soviétique). Cette peur est ravivée encore pay la tendance a 'augmentation du nombre des Btats possédant actuellement uxje ame atomique (USA, France, Russie, Inde, Pakistan, Iran ? Corée du Nord ?) . D’ots, 'mergence de plusieurs groupes sociaux ou écologistes anti-nucléaires qui luttent contre la prolifération|des centrales nucléaires, des déchets nucléaires et contre fa consommation des OGM (organismes génétiquement modifiés) 4) Com ment calmer ou apaiser la montée des écologistes an Four cela, il incombe aux spétialistes et experts de I’énergie nucléaire de ninsister que sur les utilisations pacifiques de ’énergie nucléaire, en montrant le bénéfice que ‘humanité peut en tirer pour son développement. Us doivent également démontrer que des précautions et des mesures importantes sont prises et recommandées pour créer partout des conditions appropriées pour Ja stirété nucléaire en rapport avéc les différentes catégories des populations concernées, & savoir la population générale, les patients et les personnes professionnellement exposées aux radiations ionisantes. 5).Obj evtifs du cours de Médecine Nuclc A) Opjectir GENERA! Faciliter la connaissance de la contribution de la Médecine Nycléair ‘amélioration de la santé humaine. B) OBIECTIVS SPECIFIOUES a7 Ala fin de ce cours, I’étudiant devra étre capable de : s notions suivantes be - radioactivité naturelle = radioactivité artificielle - - radio-isotope ou radio-nucléides - radio-pharmaceutique - Médecine Nucléaire dun radio 2) indiquer les caractéristiques physiques fondamental nucléide : 3) indiquer les principaux types des rayonnements ionisants 1: les principales interactions des rayonnements ionisants avec Be 4) indique: a 5) citer les unités de mesure utilisées pour Ja radioactivité 6) citer nités de mesure utilisées pour V'irradiation Je: 7) indiquer les principales mesures recgmmandées pour Ja tadioprotection 8) citer les principaux types d‘instruments de détection et de mesure de la radioactivité 9) indiquer les principales applications cliniques de Ja médecine nucléaire pour le diagnostic et le suivi des patients médecine ~ 10) indiquer les principales applications cliniques de J; nucléaire pour le traitement des patients 6) Le contenu du cours de Médecine Nucl E Pour atteindre les objectifs ci-dessus mentionnés, ce cours est structuré en 4 oa chapitres Cuaprrre 1 : NOTIONS GENERALES Ces notions générales sont utiles pour faciliter la compréhension ultérieure des. - notions de la Médecine Nucléaire!proprement dite. : Biles comprendront : «la structure de I’atome , l'atome stable, l’atome instable ou radio- nucléide, . la radioactivité riaturelle la radioactivité artificielle -1a proditction des radio-nucléides - la préparation des radio-pharmaceutiques «les caractéristiques physiques d/un radio-nucléide - les principaux types des rayonnements fonisants - les interactions des rayonnements ionisants avec la matiére - les instruments de détection et de mesure de la radioactivité ~les unités de mesures de la radigactivité ~les uniigs de mesures d’irradiation - Tes mesures de Ja radio-protection W : CHapITRE 2: API PLICATIONS POUR LE DIAGNOSTIC ET LE SUIVI DU PATIE : Elles comprennent les tests in Vitro et les tests in Vivo s tests in vitro sont 1) Etude des volumes sanguins (total, plasmatique et globulaire) 2) Etude de la durée de vie des globules rouges 3) Btude du métabolisme du fer 4) Btude de absorption digestive de la vit.B12 5) Etude de l’excrétion urinaire de Viode 6) RIA des horménes (SH, PRL, LH, TSH, T3, 74, PTH, cortisol, insuline, oestradiol, progestérone, testostérone) ee 2) RIA des marqueurs tumoraux (a-foeto-protéine, PSA, CEA, g-HES) Les test in vive sont : 1) Fixation ou captation thyroidienne de I'iode 2) Recherche des sites de séquestration des globulés ronges 3) Etude des organes hématopoiétiques (moelle osseuse, foie, rate) dans utilisation du fer ¢ 4) Néphrogramme nucléaire 5) Scintigraphie dynamique 6) Scintigraphie statique 7) Scintigraphie tomographique (SPECT et PET) wd 8) Scintigraphie corporelle totale, +° CHAPITRES : APPLICATIONS THERAPEUTIOUES Elles comprennent les modalités de traitement ci-dessous : 1) Radiumthérapie 5 2) Radiothérapie interstitielle 8) Radiothérapie endo-cavitaire 4) Radjothérapie intra séreuse 5) Radiothérapie métabolique 6) Radiothérapie de surface 7) Radiothérapie endovascillaire 8) Télé gammathérapie 9) Radiothérapie externe aux RX 10) Radiothérapie externe avec aceélérateurs des particules lourdes (6, 8, protons), oti neutrons ? Conclusions du cours : ie 1) Place de la Médecine Nucléaire dans les hdpitaux modernes | 2) Avantages de la Médecine Nucléaire | 3) Cotit et rentabilité de la Médecine Nucléaite. Cuapirre 1: NOTIONS GENERALE! 1) STRUCTURE DE L’ATOME Au cours des 2'deiniers siécles, nos connaissances sur la composition de la matiére se sont accrues, grace aux avaneéés scientifiques réalisées par certaines sciences fondamentales qui sont la chimie, la physique et la biophysique. Ces sciences, mises ensemble, hous ont appris que toute matiére est un assemblage des molécules, ui elles-mémes, sont composées par des agrégats datomes, jadis considérés par leg savants comme des éléments indivisibles de la matiére. Aujourd’hui, on sait que Fatome, lui-méme, est constitué de plusieurs particules, lui donnant la configuration d’un « syst¢me solaire en miniature », C'est-A-dire comprenant un noyau central entouré d’électrons réparties autour sur plusieurs couches, appelées orbites ou mieux sur plusieurs régions appelées rbitales Le_noyau atomique, Iui-méme est composé’ des nucléons, qui sont des assemblages des protons et des nelutrons. Les protons sont chargés positivement, les neutrons ne portent aucune charge dlectrique: (= ils sont neutres); tandis que les électrons sont. chargés négativement. A état électrique neutre, latome posséde un nombre égal des protons et d'électrons. Ce nombre représente la charge électrique de I’atome et on I’appelle nombre atomique. . Il est indiqué par Z placé en bas, devant la Iettre qui symbolise l’élément chimique. Par exemple: A I Le nombre des nuciéons est appelé nombre de masse de I’atome. Il est indiqué par A placé en haut devant la lettre qui symbolise 1’éément chimique. Par exemple :a i I z La masse du neutron est sensiblement égale a celle du proton Les atomes possédant un nombre égal de protons et de neutrons se trouvent dans une configuration stable ; on les appelle|atomes stables ou non-radioactifs Les atomes possédant un nombre de neutrons supérieur ou inférieur & celui de protons se trouvent dans une configuration instable; on les appelle atomes instables ou radioactifs, parce qu’ils cherchent & retrouver une configuration stable des nucléons, en émettant soit des rayonnements sous forme des particules at ou; soit des rayonnements de type électromagnétique qui sont des rayonnements y Chacun de ces rayonnements est transporteuf d'une certaine quantité d’énergie, provenant ainsi directement du noyau atomique et qu’on appelle, pour cela, énergie nucléaire. Les atomes instables oui radioactifs d’un méme élément chimique différent par leur configuration nucigaire. On les appelle|:Radio-isotopes, Radio-nuclide ou Radio-nucleides. Par Exemple 281 71 31 BOF Les atomes stables et instables d’un élément chimique posstdent un méme nombre d’électrons péripligriques et cela leur confére les mémes propridtés chimiques et physiologiques. Par exemples: | ™ T “et I a3 B 2) Raploacrivrre NATURELI La radioactivité naturelle est I'énergie nucléaire émise par les radio-nucléides rencontrés dans la nature qui nous entoure Il s‘agit donc des radio-nucléides naturels, dont les noyaux instables sont eusceptibles & tout moment, de subir une transformation et émettre un rayonnement avant de trouver une configuration stable Ces radio-nucléides naturels’ sont la source de radioactivité naturelle qui se rencontre dans toutes les parties du monde (+ dans toutes les contrées) Par exemple - Uranium 735 U - Radium 6 Ra - Plutonium -210 - Thorium - Actinium -Polonium Toutes les populations humaines sont quotidiennement soumises’ aux effets de ces radiations ionisantes naturelles, dont la quantité varie de lieu en lieu, selon les conditions géologiques locales On considére que certaines mutations génétiques seraient attribuées, én partie, a exposition chronique & cette radioactivité naturelle Concernant les points de localisation de ces radio-nucléides naturels dans ta nature, on leur reconnait une origine double= extra-terrestre et terrestre Les radiations ionisantes d'origine extra-terrestre : sont constituées des rayons cosmiques provenant des régions hautes supra-atmosphériques, Ce sont des radiations solaires et galactiques, entrainant l'ionisation de la haute couche de I’atmosphére. Les radiations ionisantes d’origine terrestre comprennent celles qui proviennent de Ja crotite terrestre ( sol : ex. Uranium) et celles qui sont concentrées dans l’air sous forme gazeuse (ex. # K et #C). CTIVITE ARTIFICH La radioactivité artificielle est I’énergie nucléaire émise par les radio-nucléides fabriqués par ’homme En effet, il est possible de soumettre des atomes stables & des bombardements par des projectiles constitués pat certaines particules transporteuses de haute énergie cinétique, afin de provoquer des configurations instables des noyaux atomiques. Les projectiles utilisés sont des neutrons, des protons, des deuterons ou des particules a 4) PRODUCTION DES RADIONUCLEIDES ARTIFICIELS OU RADIO-ELEMENTS Actuellement, plus de 1000 radi9-éléments sont produits par bombardement des atomes stables par des projectiles appropriés, dans des machines spéciaies, qui sont : des réacteurs nucléaires des accéiéfateurs des particules des générateurs. 10 Suite aux bombardements de ces atomes stalles par des projectiles appropriés, i se forme plusieurs types des. réactions| nucléaires qui aboutissent & la libération de plusieurs radio éléments ou radio-nucléides. Ensuite interviennent les opérations de séparation chimique des radioéléments dintérét. Dans | Dans les réacteurs nucléaires, les projectiles utilisées sont des neutrons. Les réactions nucléaires mises a profit dans les réacteurs nucléaires sont-des types ci-dessous : 1) réaction-(n.y) : capture d’un neutron et émission du rayon y 2) réaction (n,p) : capture d’un neutron, émission d’un proton 3) réaction (n,f) : capturé des neutrons et réaction de fission avec production de plusieurs radio-élémenté, Dans les accélérateurs des particules, soit linéaires, soit circulaires comme le cyclotron, les projectiles utilisés sont des particules ‘chargées, telles que les protons, les deuterons, et les particules a Cos particules sont portées & des énergi¢s cinétiques assez élevées, leur permettant de provoquer des réactions nucléaires de types ci 1) réaction\(pn) : capture d’un proton, émission d’un neutron 2) réaction (d,a ou d,p)) : capture d’un deuteron et émission d’une particule « ou d’un proton 3) réaction (an) : capture dune particule a, émission d’un neutron De tous les accélévateurs des particules, le cyclotron peut étre facilement implanté dans tm Service de Médecine Nucléaire dans un h6pital pour la production des radioéléments a demi-vie trés courte. Dans es-générateurs des radio-nucléides, un radio-nuciéide de demi-vie courte appole’fille, est élué & partir d’une colonne contenant un autre radjo-nucléide & demie-vie longue, appei€ parent. Le radio-nucléide parent est produit dans un réacteur riutcléaire. Par exemple, le générateur ®Mo ~™Te 5) PRODUCTION DES RADIOPHARMACEUTIQUES. 1diopharmaceutiques sont des substances organiques marquées par un atome radioactif ef ttilisées en Médecine Nucléaire, soit pour le diagnostic, soit pour le traitement. u - Exemples : ~Iodure de Sodium 1] ~Pertechnétate de Sodium "Te Citrate de fer Fe 1 ~Sulfure colloidal - "Te lena - Pyrophosphate ~ "Te : Gluéoheptonate — "Te ” -MAA-®1Tou "Te : ~ Hématies -\Cr i On les obtient par des techniques spécialisées d’incibation et de marquage de certaines molécules organiques pures, stériles et apyrogénes. Selon lobjectif & atteindre pour chaque radio pharmaceutique, son marquage peut se faire soit avec des atomes raclioactifs émetteurs des rayons gamma, soit avec des émetteurs des rayons B. Actuellement, en Médecine Nuclfaire, les émetteurs gamma sont préférés pour : le diagnostic, tandis que les émetteurs 6 sont préférés pour le traitement. “ad %m'Te pour diagnostic (rayons y ) i ©!| pour traitement (rayons B)ou pour diagnostic (rayons y) | 2P pour traitement (rayons B) Les exigences des radiopharmaceutiques avant leurs utilisation clinique | IL est exigé de s‘assurer, avant tout, de la qualité d’un radio pharmaceutique avant son utilisation en clinique. |Pour cela le radiopharmaceutique doit subir plusieurs étapes de contréle de qualité, comprenant : 1° Le contréle de qualité physique : . ¥ Concernant ses propriétés physiques, telles que la coloration, les dimensions des particules, état physique liquide ou gazeux, le Ph, : Visotonicité, la forme ionique. ce 2° le controle de qualité chimique : Concetnant sa pureté chimique, (éxprimant en % la proportion de la : radioactivité présente dans Ja forme chimique attendue par rapport a la radioactivité totale) et sa’ pureté|radionucléique (exprimant la’ fraction de la ¢ 13 . ~ soit des rayonnements jonisants électromagnétiques (sous forme des rayons y) : : 1) In particule a correspond au noyau d’hélium doublement i 4 He ana Elle se caractérise par un pouvoir de pénétration dans la matiére tres faible (= tune fouille de papier dé cigarette peut V’arréter), par une ionisation spécifique tds élevée et par un spectre de raies continue, mono-énégétique. Spook hi kovergpce % Schéma : cas du “Ra Areplictinde $ : Emerge Cay) Tes particules a ne sont pas utilisées directement en Médecine NUicléaire clinique. Elles surviennent dans les noyaux Jourds possédant a la fois: un exces des protons et des neutrons (Z>79) 2) La particule @- (“négaton ou négatron) 4 Bille provient dune désintégration qui survient dans les noyaux ayant un excds de neutrons (= rapport N/Z trop grand). [1 y|a transformation d’un neutron en f proton et émission du rayonnement B-« Exemple d’émetteurs B- purs: 34,4 C;2P 95S Ca; PY. Sl 12 radioactivité totale présente dans un radiopharmaceutique, sous forme du radionueléide). 3° Le contréle de qualité biologique comprenant : ité cad I'absence de toute bactérie ou autres mitroorganismes dans la préparation radiopharmaceutique 1) 2) Kapyrogénéité, cad I’absence dans un radiopharmaceutique des substances pyroganes (= qui augmentent la température dans le corps), telles que des polysaccharides ou des protéines produites par le catabolisme des micro-organismes, Pour obtenir I'apyrogénéité, il faut travailler dans des conditions rigoureusement aseptiques. 3) Kabsence de toxi ela exige que tous les effets toxiques, potentiels et les doses des radiopharmadeutiques'soient bien établis avant approbation de ces radiopharmaceutiques pour usage humain. Ce contréle de qualité des | radiopharmaceutiques recourt différentes méthodes spécifiques spécialisées, telles que chromatographie sur papier, en couche mince ou sur: gel, électrophorése sur papier et sur gel; résines écharigeuses d’ions, extraction par solvant ; distillation ou précipitation, mesure des demie-vies et du spectre des radiations caractéristiques émises par les radionucléides individuels, chauffage sous pression dans une autoclave a 120°C pendant 15-20 minutes pour deg solutions aqueuses thermostables, filtration sur membranes filtrantes (filtres millipores) pour retenir des microorganismes variés. 4 Llensemble de ces exigencés obéit aux régles de l'art concernant la dispensation et l'utilisation pour les humains, tels que cela est prescrit dans la pharmacopée internationale et dans diverses pharmacopées nationales ou régionales. | 6) caractéristiques. physiques des radionuléides Les principales caractéristiques physiques des radionucléides sont - le type de rayonnement ionisant émis ~ la demie-vie ou période physique - la constante de désintégration ou de décroissance - énergie maximale de rayonndment émis A)I typ ywonnements ipnisants émis Au cours de leurs désintégrations, les radinucléidés émettent - soit des sayonnements ionisants particulaires (-sous forme des. particules_ ouB) 14 Elle se caractérise par un pouvoir de pénétration dans la matiére plus grand que celui des particules a, par un spectre d’énergie non-monoénergétique (- Spectre continu) variant de Bo & Emax et une énergie moyenne fp = 1/3 Bmax ~3. ip tas da ° E=GE ; 3) La particule G+ (positon ou pofltssny Emap. Emex Bille provient d’une désintégration survenant dans des noyaux & N/Z. tres faible (cacl ayant un excés de protons). Il y aurait transformation d'un proton en tn neutron, avec émission du rayonnement B+ =a particule B+ a les mémes caractéristiques que B-, Al’exception de leurs charges électriques respectives. On cohsidére que les B- et les B+ sont des antiparticules et’s’annihilent a leur contact. - La probabilité d’annihilation est trés giandg ds que le positron est Gecté du noyau et qu'il se trouve ralenti pat collision ; ce qui explique son existence trbs éphémére. semple: 68 Ga —— 3 30 Zn + Bt Les radionucléides emetteurs des 8- sont utijisés en Médecine Nucléaire surtout dans les recherches fondamentales en Biochimie (#H{ et * C) et ) également pour le traitement (11° Les radionucléides émetteurs des Bt sont utilisés en Médecine Nucléaire pour séaliser des scintigraphies avec les appareillages PET, 15 4) Les rayons y Us proviennent d’une émission par un noyau porté a un état d’excitation (= avec un niveau d’énergie plus élevé) et qui retourne a son état fondamental (= niveau &’énergie plus bas) en émettant jun photon d’une énergie définie. - L’excitation du noyau est provoquée : 1) par une désintégration : Cg —— ONE 2) par une réaction nucléaire : . BCosin Heh ry ° 3) pai un état d'isomérie 14m I Mp +y Se ® vse ag Liénergie du photon émis est égale a la différence entre les 2 niveatix énergétiques : Eph excité= © fond. Le rayonnement y sé caractérise par un grand pouvoir de pénétration dans la matiére, par son. origine nuclédjre, par son énergie élevée, par sa nature électromagnétique comme les rayons X, les rayons ultraviolets, infrarouges, la lumitre visible et les ondes-radio. ~ En Médecine Nucléaire, les radignucléides émetteurs des rayons 7 sont les pli:s utilisés : - Les émetieurs y & énergie faible|ou moyenne sont expldités pour le diagnostic (= tests in vitro ou scintigraphies). ~ Les émetteurs y a énergie élevée sont exploités pour le traitement ( Cobaltothérapie, césiumthérapie). B) Lad ie ou période physique d’un radio La demi-vie ou la période d’un |cadionucléide est le temps au bout duquel la moitié des atomes radioactifs d’un échantillon donné se sera désintégrée. Ce temps peut varierde quelques |minutes, heures, quelques jours, & plusieurs années. Exemples de T/2 12 Ine17H + 16 ml = BH 99 Tox oH t my os 8j , Mtoe 6Oj: Rpm je Cr 27.83 BE = 45) i 137Cs* 30 ans Cg = —-5,26.anss : : ‘En Médécine Nucléaire, pour les explorations morphologiques et fonétionnélles on recommande de plus en plus V'utilisation des radionucléides & demie-vie courte, A énergie maximale faible ou moyenne, tout cela dans le but de réduire la dose d’irradiation récue par les patients, |Tandis que les radionucléides & demie-vie tres longue sont réservées pour le tiaitement (= cas de 17 Cs ou ® Co). ©) Laconstante de désintégration ou de décroissance (A) Laconstante de désintégration ou de décrojssance d'un radionucléide est la quantité ou le nombre d’atomes radioactifs de ce radionucléide gu! s¢ désintégre par unité de temps (= seconde ou minute) dans ui échantillon donné. 5 Ce nomb;e est toujours constant pour un radionucléide donné. lle n'est pas influengable par des conditions de environnement, telles que Ta température, la pression ou des réactions chimiques. Elle est lige aur T/2 du radionucléide par la relation suivante : A= 0,693 Ainsi, connaissant le T/2 d’un radionueléide, on peut facilement calculer son A etvice-versa. Enpratique, on préfére utiliser le T/2 au lieu de A d’un radionucléide. La connaissance de T/2'd’un radionucléide est indispensable potir la dose d'un radiopharmaceutique & aéministrer au patient, & diffévents intervalles de temps 1D) Eneegic maximale d’un rayonnement émis par un radionucléide A Yexception du technétium %*e qui] émet un rayonnement y mono énetgétique de 140 Kev, la plupast des qutres radionuciéides émettent des 17 rayonnements comprenant un spectre d’énergies d’amplitudes (haauteurs) différentes, indiquant le pic photo-lectrique de I’ énergie maximale. ma: Cas of Lian 2 melleberw, vr wspegle dldmnerget t eo puce eects AR & e Pour un radionucléide donné, l¢ ple photo-électrique correspohid & son énergie maximale que l'on peut compter et mesurer avec les appareils de mesure de radioactivité. La connaissance de pic photo électrique de divers radionucléides est indispensable en Médecine Nucléaire Bn effet, c'est sur cette énergie mpximale qu’on calibre les compteurs de radioactivité pour détecter facilement les radionucléides utilisés chez les patients. ACTIONS DES RAYONNEMENTS IONISANTS AVECLA MA’ | 7) INT Tout rayonnement transporte urfe certaine quantité d’énergie, Quand il | péndtre dans la matidre, il céde tine partie ou fa totalité de son énergie au milieu. Iis'ensuit une modification des atomes de cette matiére : c'est cela i Yinteraction. Ces atomes de la matiére subissént soit une ionisation (= d’oit le terme rayonnements ionisants), soit une excitation. On distingue + - des rayonnements directement ionisants - des rayonnements indirectement ionisants 1° Rayonnements directement ionisants - Ils sont constitués des particules chargées :f-; a"; p électron® ty 2 Age: 18 Les particules 6 et les électronst sont des rayonnements de faible charge négative et de faible masse. Leurs Energies varient selon les circonstances de leur production de Kev a quelques Mev. Leur interaction avec la matiére s'accompagne d’une perte progressive de énergie le long de Ia trajectoire. Cette interaction se fait soit avec un cortége électronique de I’atome, soit avec le noyau de l'atome. Dans Ia collision avec les électrons de l'atome, il se produit ionisation ou excitation de l'atome cible, selon que I’éleciron ciblé est éjecté de son orbits ou portéA.un niveau énergétique supérieur, Dans Tinteraction avec le noyau de latome cible, il se produit un infléchissement ou incurvation de fa trajectoire de la particule incidente sous Vinfluence de la force colombienne d’attraction. Cette déviation s‘accompagne d’une émission de photon, qu’on appelle « rayonnement de freinage » ou bremsstrahlung. Les particules a" : sont doublement chargées et beaucoup plus massive que Vélectron. Leur énergie est de quelques Mev. Leur's trajectoires sont plus courtes et rectilignes. 7 Cos particules sont trés rapidement ralenties. Leur transfert linéique de I’énergie (TEL) et|leur densité d’ionisation linique (DL sont trés élevées le long de la trajectoire| Leurs interactions se font principalement avec les électrons atomiques chargés négativement, entrainant ainsi des ionisation$ et des excitations des atomes du milieu cible. Les interactions avec les noyaux cibles sont exceptionnelles et négligeables. ; Enctésumé, lorsqu’une particule chargée passe A travers les atomes, d’une matiére absorbante, elle peut produire les effets suivants : 1) ionisation: déplacer les électrons de leitrs atomes et former des ions positifs et négatits. 2) excitation : porter les électrons a des niveau d’énergie supérieurs 3) vibration : provoquer des agitations des molécules qui se trouvent au voisinage de sa trajectoire 4) cassure : casser les chaines moléculaires 5) production des rayonnements électromagnétiques (= photons), le long de sa trajectoire, s'il y a brusquement décélération ou changement de la direction de sa trajéctoire. Dans ces différents événements,|a particule chargée perd une partie ou la totalité de son énergie cinétique. 2° Rayonnlements indirectement idnisants Lorsqu’un faisceau des rayons 7 ou X pénétre dans un milieu matériel, on constate : soit une atiénuation : une diminution du nombre des photons incidents soitune absorption : une élimination du faisceau incident soit une diffusion __: un changement de direction des photons incidents. Les interactions avec les électrons atomiques produisent les ‘effet (ou diffusion) Compton : Lors de la collision entre le photon incident et un électron faiblement lié de Yatome cible, i! s/ensuit une perte partielle de I’énergie du photon incident et un changement de sa trajectoire L'dlectron éjecté est dit « électron Compton » et le photon de recul émis est dit « diffusé out photon secondaire » ee L’électron Compton acquiert une bnergie cinétique qui est égale a la différence d’énergie du photon incident et du photon diffuse, plvine - Ephdifuss La diffusion Compton est préponHérante pour les photons d’énergie moyenne (entre 100 Kev et 5 Mev) et pour les éléments légers (Zs13). lectrique 2) effet phot« Il se traduit par une perte totale de I’énergie du photon incident. En effet, le photon est absorbé et son énergie est cédée & un électron lig de l'atome, appelé «photodlectron », qui est djecté avec une énergie cinétique, égale & Emax = Ephine = Wi od Wie énergie de liaison de I’électron, souvent des couches plus internes. 20 L’atome quia perdu un électron devient| excité; il se désexcite par un réarrangement du cortége électronique de ’atome cible avec I’émission: du photon X caractéristique. Ce photon peut, A son tour, provoquer un) nowve! effet plotuélectrique, en général sur un électron des couches exterhes entrainant une émission «d’électron Auger » Leffet photoélectrique se produit lorsque [énergie du photon incident est supéricure a I’énergie de la liaison de I’électron. Cette derniére est d’autant plus grande-qué I’électron est plus proche du noyau et que le nombre atomique Z du milieu cible est trés élevé. Leffet photoélectrique est prépondérant pout les photons mous (= quelques eV 1 MeV) et pour les éléments lourds (= Z élevé). Les interactions des rayons 7 avec le noyau'de I'atome cible produisent I’effet dela matérialisation ou de création de paires électrons- positrons, suivi de I’effet d’annihilation. ‘ Effet. de'matérialisation - Dang le champ électrique intense qui régne au voisinage du noyau d’un atome cible, Ie photon incident peut se matérialiser $ous forme d’une paire d’électrons positif (= positron) et négatif (= négatron). * Ceci se passe si I’énergie du photon incident est supérieure ou égale & 1,02 MeV, énergie qui représente la masse des deux électrons crées. Liexcédent de I’énergie du photon incident se trouve sous forme _d’énergie citiétique donniée aux deux électrons et qui est finalement transférée a la matiére de la cible. | Bffet d’annihilation La production des paires donne facilement lieu & 'émission des Yayonnements secondaires. In effet, V’électron négatif (négatron) ionige le milieu jusqu’a ce qu'il soit absorbé. _’électron positif (=positron) est de courte durée ; il subit des collisions dans le miliett_ et perd progressivement son énergie cinétique. En fin de ralentissoment, i est attiré par un électron négatif du milieu et les deux dlectrons se combinent’et s‘annihilent en ddnnant naissance deux « photons 21 annihilation » d’énergiés égales & 0,51 MeV, émis dans des directions opposées. Leffet de la matérialisation est prépondérant pour les photons d’énergie élevée ( E1,022 MeV) et pour les éléments lourds (=Z élevé). sumé, Vimportance ou Iq fréquence de‘ ces 3 principaux types de d'interactions des rayons y|avec la matitre (effet Compton, effet photoélectrique et effet de matérialisation) dépend du. numéro atomique du milieu (Z) et de I’énergie (-E) du photon. Oniobserve que I’effet photoélecttique est dominant & basse énergie. I cesse de |’étre a partir de 500 Kev dans les matériaux lourds. ‘haute énergie, est I'effet de création de paires qui devient dominant, & partir ‘de5 MeV dans les matériaux de Z élevé. Entre les deux, se situe un domaine ott c'est I'effet Compton qui domine. Pour ‘les milieux de Z faible comme les tissus humains, ce domaine est extrémement large (=~ de 20 keV A ~30 MeV). "s) COEFFICIENT D’ATTE LION DUN MATERIAU. Le coefficient d’atténuation d’un matériau est sa capacité de faire subir Aun photon incident une interaction pendant sa traversée dans ce matériau, pouvant tre une élimination de ce photon, soit parce qu'il est absorbé par effet photo- électrique ou par production dé paires, soit parce qu'il est diffusé par effet Compton. Cette notion est trés utile en Médecine Nucléaire pour guider dans le ch matériau a utiliser comme boucliér (= blindage) pour la radio-protection. Ainsi pour chaque matériau, on définit sa demie-épaisseur E/2, cad celle qui-est ape de pee ung alténuation de 50% dela radigagtivite dun Po i incident. : Le niatériau préféré en Médecine Nucléaire pour construire des blitidages ou des collimateurs est le plomb, & cause de son Z élevé. 9) INSTRUMENTS DE DETECTION ET DE MESURE DE RADIOACTIVITE En matiére de détection de la radigactivité, les phénoménes exp! instruments sont : - les phénorhéries d'ionisations(gaz) - les phénoménes d’ excitation (scintillation) dans les

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