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2017-BOURGES-CEDRIC-VO
2017-BOURGES-CEDRIC-VO
Spécialité CHIMIE
Ingénieure de recherche,
Mme Vivian NASSIF Examinatrice
Institut Néel, Grenoble
Chapitre I: Généralités
1. Préface........................................................................................................................................................................ 11
2. Aspects historiques............................................................................................................................................... 12
3. Principes fondamentaux de la thermoélectricité ..................................................................................... 13
3.1. Effet Seebeck ................................................................................................................................................... 13
3.2. Effet Peltier ...................................................................................................................................................... 15
3.3. Effet Thomson ................................................................................................................................................ 16
4. Conversion d’énergie par effet thermoélectrique .................................................................................... 18
4.1. Bilan d’énergies et rendement de conversion................................................................................... 18
4.2. Rendement et figure de mérite ZT ......................................................................................................... 22
4.3. Relations complémentaires des grandeurs thermoélectriques................................................. 23
4.4. Critères de sélection des matériaux et voies de recherche actuelles ...................................... 27
5. Du matériau au dispositif ................................................................................................................................... 33
5.1. Le couple thermoélectrique...................................................................................................................... 33
5.2. Le module thermoélectrique .................................................................................................................... 34
5.3. Les applications ............................................................................................................................................. 35
6. Etat de l’art ............................................................................................................................................................... 39
6.1. Les matériaux thermoélectriques conventionnels.......................................................................... 39
6.2. Les nouveaux matériaux thermoélectriques ..................................................................................... 42
7. Conclusion ................................................................................................................................................................ 57
Références bibliographiques:................................................................................................................................ 58
-5-
Table dees matières
Chapitre V: Etude
E de
e compo
osés CuC
CoxTi2-xS4 et Cu226V2Sn6S32
1. Intrroduction ..................................................... ......................................................................................................... 165
2. Thiiospinelle ..................................................... ......................................................................................................... 166
2.1. Etat de l’arrt ............................................. ......................................................................................................... 166
2
2.1.1. Structu ne ................... ......................................................................................................... 166
ure cristallin
2.1.2. Intérêtt et propriéttés thermoéélectriques .................................................................................... 167
2
2.2. Elaboration des matérriaux .............. ......................................................................................................... 169
2.3. Analyses sttructurales ........................
. ......................................................................................................... 170
2.4. Propriétés thermoélecctriques........ ......................................................................................................... 172
3. Colusites: Cu26V2Sn6S32 ............................... ......................................................................................................... 178
-6-
Table des matières
Annexes................................................................................................. 221
A. Techniques expérimentales ........................................................................................................................... 223
B. Données complémentaires ............................................................................................................................. 239
Références bibliographiques:............................................................................................................................. 240
-7-
I. Généralités
Chapitre I: Généralités
1. Préface
Ce chapitre introductif a pour objectif d’aborder les différents principes et concepts
nécessaires à la compréhension des phénomènes thermoélectriques. La thermoélectricité,
phénomène liant le flux de chaleur qui traverse un matériau au courant électrique qui le
parcourt, présente de multiples intérêts en tant que nouvelle source d’énergie électrique et
s’inscrit notamment au cœur de nombreux projets de recherche sur le développement durable.
Dans ce chapitre, nous commencerons par décrire les différentes découvertes sur les
effets thermoélectriques (effets Seebeck, Peltier et Thomson) au cours du XIXème siècle. Ceci
nous amènera à la description des relations mathématiques liées à ces effets afin de mieux
appréhender les lois physiques qui régissent le fonctionnement de la conversion dans un
dispositif thermoélectrique. On montrera alors que le rendement de conversion d’énergie est
entre autres déterminé par les caractéristiques intrinsèques des matériaux thermoélectriques
mis en œuvre, lesquelles sont rassemblées dans l’expression de la figure de mérite
adimensionnelle ZT. Nous aborderons alors les critères de sélection des matériaux ainsi que les
voies d’optimisation de ces derniers.
Dans la seconde partie de ce chapitre, nous montrerons un modèle de «convertisseur
thermoélectrique» actuellement utilisé ainsi que quelques exemples d’applications, en
réfrigération et en génération d’électricité.
Enfin, nous présenterons une liste non exhaustive de divers matériaux
thermoélectriques. Cet état de l’art abordera, dans un premier temps, les composés dits
«conventionnels», employés dans les dispositifs thermoélectriques actuels. Il s’en suivra la
présentation des «nouveaux matériaux thermoélectriques» actuellement en développement:
intermétalliques, oxydes et chalcogénures. Dans cette dernière partie, les composés
chalcogénures, notamment ceux à base de soufre, seront plus particulièrement traités puisqu’ils
constituent l’essence de ce travail de thèse.
-11-
Chapitre I: Généralités
2. Aspects historiques
Les effets Seebeck, Peltier et Thomson sont les trois manifestations des phénomènes de
conversion d’énergie par effet thermoélectrique. Ces derniers ont été découverts au début du
XIXème siècle mais la première constatation d’un effet thermoélectrique semble avoir été
observée lors d’une expérience, menée en 1794 par Alessandro Volta (1745-1827) et rapportée
en 1796, par Mario Glozzi dans un ouvrage intitulé «Storia della Fisica». Volta avait constaté
qu’une patte de grenouille, plongée à son extrémité dans de l’eau bouillante, se trouvait excitée
sous l’effet d’un courant électrique.
Néanmoins, c’est en 1822 que l’Allemand Thomas Johann Seebeck (1770-1831), montra
qu’une aiguille métallique était déviée si elle était placée entre deux matériaux conducteurs de
natures distinctes formant un circuit fermé et dont une des deux jonctions était chauffée.1 Il
pensa être confronté à un phénomène d’origine magnétique et assigna cette déviation à un
phénomène thermomagnétique (production d’un champ magnétique lié à un écart de
température). Il crut alors fournir une explication au magnétisme terrestre en s’appuyant sur la
différence de température existant entre les pôles et l’équateur. S’il avait, à l’époque, pu placer
un galvanomètre dans un tel circuit, il se serait rapidement aperçu qu’un courant électrique
circulait. Il établit, néanmoins, un classement des matériaux en fonction de ce que l’on nomme
aujourd’hui le facteur de puissance thermoélectrique PF (= S²/ρ où S est le coefficient Seebeck et
ρ la résistivité électrique).
Une dizaine d’années plus tard en 1834, le scientifique français Jean-Charles Peltier
(1785-1845) observe l’effet réciproque de l’effet Seebeck: l’apparition d’un gradient de
température aux jonctions de deux matériaux de natures différentes traversés par un courant
électrique.2 Il venait de découvrir le second effet thermoélectrique, qui sera par la suite désigné
«effet Peltier».
Cependant, c’est en 1851 que William Thomson (1824 - 1907), qui deviendra par la suite
Lord Kelvin, établit les premières relations thermodynamiques entre l’effet Peltier et l’effet
Seebeck. En effet, il obtint des écarts entre les résultats théoriques et expérimentaux d’une étude
sur l’influence de la température sur la conduction électrique. Ces résultats vont le mener à la
conclusion qu’un troisième effet thermoélectrique existe, l’effet connu à ce jour sous le nom de
l’effet Thomson.3 Cet effet décrit qu’un conducteur soumis à un gradient de température et
traversé par un courant électrique, échange de la chaleur avec le milieu extérieur. Il établit alors
les relations thermodynamiques de Kelvin qui relient les trois effets thermoélectriques
(Seebeck, Peltier et Thomson).
Finalement, en 1909, c’est Edmund Altenkirch, scientifique allemand, qui exprima une
théorie satisfaisante de la thermoélectricité en montrant qu’un matériau thermoélectrique
-12-
Chapitre I: Généralités
performant doit posséder un fort coefficient Seebeck (S), une faible conductivité thermique ( )
²
et une faible résistivité électrique (ρ) au travers de la relation = où Z est la figure de mérite
thermoélectrique exprimé en K-1. Cette figure de mérite permet d’évaluer les performances d’un
matériau thermoélectrique.
Un peu plus tard, dans les années 1950, la thermoélectricité progresse quand Abraham
Ioffe découvre que les semi-conducteurs dopés ont un effet thermoélectrique plus élevé que les
autres.4 D’un point de vue applicatif, ce n’est qu’en 1947, soit un siècle et demi après la
découverte de Volta, que le premier générateur thermoélectrique est mis au point par Maria
Telkes (1900-1995). Elle réussit alors à convertir l’énergie solaire en énergie électrique à l’aide
d’un couple formé d’antimoniure de zinc et d’un alliage Bi-Sb.5 C’est lors de cette période que les
composés à base de Bi-Te, de figure de mérite adimensionnelle ZT ≈ 1, ont été découverts. Après
une période de «relâche» entre les années 60 et 90, la recherche dans le domaine de la
thermoélectricité a connu un regain d’intérêt dû, d’une part, à la préoccupation grandissante
pour les sources d’énergies renouvelables et, d’autre part, à l’émergence de nouveaux concepts
théoriques de basse dimensionnalité et de nano-structuration permettant d’accroître les
propriétés des matériaux.
Les effets thermoélectriques ont été mis en évidence dans un premier temps dans les
conducteurs métalliques puis dans les semi-conducteurs.
-13-
Chapitree I: Généraliités
Figu
ure I-1. Reprrésentation de
d l’effet Seebeck
L
La différencce de tension
n observée p
pour une diffférence de températurre est définie
e comme
le coefficient Seebecck, ou le pou moélectrique du matériau:
uvoir therm
= lim
m → K
, en V/K Rela
ation I-1
Où: Δ
ΔV: Différen
nce de poten
ntiel observéée aux extrémités de l’écchantillon een V
Δ
ΔT: Différen
nce de tempé
érature messurée aux exxtrémités de
e l’échantilloon en K
L
Le signe du
u coefficien
nt Seebeck dépend du majoritaires dans le
u type de porteurs m
matériau. Pour un matériau
m omogène, le coefficient Seebeck estt positif pouur un condu
ho ucteur de
type p d
dont les portteurs majoriitaires sont les trous ett négatif pou
ur un conduccteur de typ
pe n dont
les portteurs majorritaires sontt les électroons. En valleur absolue
e à tempéraature ambiante, les
métaux//semi-métau
ux ont un co
oefficient Seeebeck faiblee (de l’ordre
e de 1 à 50 µµV/K) alors que ceux
des sem
mi-conducteu
urs sont plu
us élevés (su
upérieur à 100 µV/K). Par
P ailleurs, il convient de noter
que le co
oefficient Seeebeck évolu
ue sensiblem
ment avec laa température.
A
Afin d’obserrver cette différence
d d
de potentiel ΔV, il s’avè
ère indispennsable de fe
ermer le
circuit, c’est-à-dire de connectter un autree matériau conducteurr, au milieu duquel se situe un
galvanomètre. Le dispositif
d ex
xpérimentall est souveent schéma
atisé tel quee deux conducteurs
distinctss A et B reliés en série à leurs extrrémités par deux jonctio
ons portées à des temp
pératures
ntes (Figure I-2). C’est le
différen e principe m
même d’un th
hermocouple.
-14-
Chhapitre I: Généralités
= . =( − ). ation I-2
Rela
Où: représente le coefficien
nt Seebeck d
de la jonction
n AB.
3
3.2. Effe
et Peltierr
L
L’effet Peltiier correspond à l’effe
fet réciproq
que de l’efffet Seebeckk. En consid
dérant à
nouveau ducteurs hoomogènes A et B à la même tem
u deux mattériaux cond mpérature, lo
orsqu’un
courant électrique I traverse la jonction
n entre ces deux maté
ériaux, un ddégagementt ou une
absorption de chaleeur est obse
ervé à l’interrface selon la
l direction du courantt de façon ré
éversible
(Figure I-3).
-15-
Chapitree I: Généraliités
L
La quantité Q de chale
eur échangéée est alors proportionnelle à l’inttensité du courant
c I
dans le ccircuit. Elle peut être ex
xprimée ainssi:
= . =( − ). n I-3
Relation
L
Le coefficien
nt , exprimé en W/A
A ou V, correespond au co
oefficient Peeltier de la jo
onction
AB. Par convention,, ce dernier est positif q
quand le cou que circule dde B vers A et
urant électriq
entraînee une absorp
ption de cha
aleur à la jon
nction.
3
3.3. Effe
et Thomsson
L
Le troisièmee effet therm
moélectriquee, dit effet Thomson,
T décrit la relatiion entre un
n courant
électriqu
ue et un flu
ux de chaleu
ur au sein d
d’un matériaau conducteur, mettantt en évidencce le lien
entre efffet Seebeck et effet Peltier. Ainsi, T
Thomson a montré
m un matériauu conducteur soumis
qu’u
à un graadient de teempérature ΔT et parcoouru par un
n courant I échange,
é ouutre l’effet Jo
oule, une
quantitéé de chaleurr avec le milieu
m extériieur (producction ou abssorption, en fonction du
u sens du
courant)). Réciproqu
uement, un même matéériau soumiss à un gradie
ent de temppérature et parcouru
p
ue. La différence fondaamentale des effets
par un flux de chaaleur, génèrre un couraant électriqu
k et Peltier avec
Seebeck a l’effet Thomson
T es t que l’effett Thomson ne
n décrit qu’’un seul ma
atériau et
ne nécesssite pas de jonction.
-16-
Chhapitre I: Généralités
( ) ( )
= . . Relation I-4
4
R
Relation th amique de Kelvin: Lo
hermodyna ord Kelvin a montré qque les tro
ois effets
thermoéélectriques (Seebeck,
( eltier et Thoomson), sont interdépen
Pe ndants. Les coefficients Seebeck
(S) et Peltier ( ), définis
d par les
l caractérristiques inttrinsèques des
d matériauux, sont liéss par les
deux rellations suivaantes:
= . Relation
n I-5
= Relation
n I-6
L
La relation I-5
I démontrre la réversiibilité des deux
d effets, Seebeck
S et P
Peltier, et pe
ermet de
détermiiner le coeffficient Peltier via le cooefficient Seebeck, c’estt-à-dire à paartir de mesures de
tension et de temp
pérature bea
aucoup pluss simples à réaliser qu
ue les mesuures de tran
nsfert de
chaleur..
E
En ce qui co
oncerne l’éq
quation I-6, elle relie lees effets Seebeck et Thoomson et pe
ermet de
définir la valeur abssolue du coe
efficient See beck d’un seeul matériau
u selon:
= − = − Relationn I-7
-17-
Chapitre I: Généralités
= Relation I-8
-18-
Chhapitre I: Généralités
L
Le rendem
ment de conversion
c thermique-électrique d’un couuple de matériaux
m
thermoéélectriques est donné par
p la relati on I-9, qui suppose le système isoolé, c’est-à-d
dire avec
des perttes de chaleur négligeab
bles. Le prin
ncipe de con
nservation de
d l’énergie eest applicab
ble à tout
systèmee: la somme des énergies entrantess est égale à la somme des énergiees sortantess (Figure
I-5).
à
ƞ= = Relaation I-9
A
Ainsi, le bilaan des puissances est le suivant:4
Puissance électriqu
ue :
.
: Puissan
nce électriqu
ue générée = . avec =
Soit:
. .
= Relation
n I-10
( )
-19-
Chapitree I: Généraliités
Chaleur fournie :
P
Pour simpliifier le bila
an, nous avvons choisi de décrire le bilan ddes chaleurss sur un
matériau de type n en mode générateur dee puissance (Figure
( I-6).
n:
: Chaleur par conduction = . .
: Chaleur Peltierr
- libérrée du côté chaud: ( )= . .
- abso
orbée du côtté froid: ( )= − . .
: Chaleu
ur Thomson produite paar le barreau
u:
- = . . = . .
: Chaleur dissipée
e par effet Jooule: = − .
: Ch
haleur fourn
nie, corresp ond à la som
mme des ch
haleurs , ( )
eet ½
Où: , conductiv
vité thermiq
que moyennee: = (W/m
m K)
A
A, section dee la jambe (ccm²)
L, longueur de la jambe (cm)
L
, différen érature entrre le côté chaud et le côtté froid: ΔT = TH -TC (K)
nce de tempé
, coefficien
nt Seebeck moyen
m : = (V/K)
TC/TH, temp
pérature du côté
c froid/cchaud (K)
II, courant géénéré par le dispositif (A
A)
, résistaance interne
e du modulee (Ω)
-20-
Chapitre I: Généralités
Pour simplifier les calculs de rendement, les hypothèses suivantes ont été appliquées:
- La résistance interne est uniquement liée à la résistivité du matériau thermoélectrique.
- = 0, c’est-à-dire que les gradients du coefficient Seebeck, de la conductivité
thermique et de la résistivité en fonction de la température sont négligeables.
- Les pertes de chaleur par convection et radiations sont négligées.
- La chaleur est dissipée de la même manière par effet Joule des deux côtés du barreau.
- Les contacts ne possèdent aucune résistance car ils sont supposés idéaux.
Rendement de conversion ƞ:
Pour une application de génération de puissance électrique, le rendement d’un seul
barreau est déterminé à l’aide des relations I-9, I-10 et I-11 tel que:
.
ƞ= = Relation I-12.1
. . . . / . .
( )
ƞ= . Relation I-12.2
. . ( )
. . .
( )
²
En posant = , nous obtenons:
ƞ= . ( )
Relation I-12.3
.
.
D’un point de vue technologique, afin d’obtenir une efficacité maximum, il convient
d’ajuster la valeur de la résistance de charge (et ainsi la valeur de m) pour avoir un rendement
ƞ
maximum. Ce maximum est obtenue quand = 0.
. −1
ƞ = . Relation I-13
. +
-21-
Chapitre I: Généralités
( − )²
=( + )
Relation I-14
Cette figure de mérite, présentée par la relation I.14, dépend des propriétés de transport
des deux matériaux constituant le couple thermoélectrique. Ainsi, pour un rendement de
conversion maximum, il convient de choisir des matériaux similaires pour former le couple.
Cependant, dans la pratique, il est plus facile de s’intéresser aux deux jambes du couple
individuellement, afin de les optimiser séparément. Pour cela, on définit une figure de mérite
adimensionnel individuelle telle que:
²
= = Relation I-15
-22-
Chapitre I: Généralités
Coefficient Seebeck:
L’expression du coefficient Seebeck varie en fonction du matériau. Le coefficient Seebeck
S peut être défini comme la chaleur ramenée à un porteur de charge ( ≈ ), avec q la charge
électrique du porteur.
Pour un métal, les porteurs de charge sont assimilés à un gaz d’électrons pour lesquels
.
≈ ≈ . Relation I-16
La valeur de S, pour les métaux, est de l’ordre de quelques µV/K à température ambiante
(Tableau I-1). Quand la température diminue (EF >> kBT), S diminue également.
≈ ≈ . Relation I-17
.
Les semi-conducteurs et les isolants ont des valeurs de S plus élevées pouvant aller jusqu’à
quelques mV/K (Tableau I-1). Lorsque la température diminue, la valeur de S augmente.
∗ /
∝ . . Relation I-18
-23-
Chapitre I: Généralités
∗
Avec désignant la masse effective des porteurs de charge. Les semi-métaux ou semi-
conducteurs ont des valeurs de S de l’ordre de la centaine de µV/K (Tableau I-1). Lorsque le taux
de porteurs de charge diminue, la valeur absolue de S augmente.
Conductivité électrique:
La relation suivante permet de relier la résistivité électrique ρ/conductivité électrique σ
à la concentration en porteurs de charge :
= = . .μ Relation I-19
La relation I-19 révèle que, pour une mobilité constante des porteurs de charge,
l’augmentation de la concentration des porteurs de charge permet d’atteindre des conductivités
électriques élevées.
Pour les métaux, la concentration des porteurs de charge est élevée et permet des
conductivités élevées. La bande de conduction est partiellement occupée et une augmentation de
la température va provoquer une diminution de la conductivité électrique dû aux vibrations du
réseau cristallin (phonon) qui s’accroissent et entraînent une réduction de la mobilité
électronique.
Dans le cas des semi-conducteurs, la concentration des porteurs de charge est plus faible.
Les électrons (type n) ou les trous (type p) vont se placer, respectivement, près de la bande de
conduction ou près de la bande de valence. Un accroissement de la température va provoquer
une augmentation du nombre de porteurs de charge mobiles et par conséquent, une
augmentation de la conductivité électrique.
Conductivité thermique:
chaleur et le flux d’énergie thermique . Ce flux d’énergie entraîne ainsi les porteurs de
charge qui traversent le matériau en subissant des collisions de natures diverses. La conductivité
thermique dépend alors du libre parcours moyen des porteurs de charges (électrons ou trous) et
des phonons au sein de l’échantillon. Ceci revient à relier la conductivité thermique à plusieurs
processus de diffusion:6,7
- Diffusion des porteurs de charge par les joints de grains
- Diffusion des porteurs de charge par le réseau: ~
-24-
Chapitre I: Généralités
.
= = = 2.443 10 ( / ) Relation I-20.1
Soit:
.
= Relation I-20.2
Pour les semi-conducteur, une déviation de la valeur de la constante de Lorentz, en lien avec le
coefficient Seebeck, peut être considérée selon la relation:9
| |
= 1.5 + exp − Relation I-20.3
Pour les métaux, la concentration élevée des porteurs de charge va induire une part
électronique de la conductivité thermique très largement supérieure à celle des semi-
conducteurs/isolants qui, au contraire, sera faible voir négligeable (isolant).
= .( . . ) Relation I-21
Pour des températures supérieures à 300 K, dans la plupart des matériaux, les termes
et deviennent indépendants de la température et la contribution phononique de la
conductivité thermique ne dépend plus que du libre parcours moyen des phonons. A basse
température, le libre parcours moyen des phonons dépend de la taille des grains et de la
présence de défauts tandis qu’à haute température, les interactions phonons-phonons mènent à
la diminution du libre parcours moyen.
-25-
Chapitree I: Généraliités
L
Les dépen
ndances en
n concentrration des porteurs de chargge des prropriétés
thermoéélectriques sont représsentées parr la Figure I-7, pour le
es trois grooupes de ma
atériaux:
isolants,, semi-conducteurs et métaux.
m D’ap
près cette fiigure, il en résulte
r que ni les métau
ux, ni les
isolants ne peuven
nt présenter des figur es de mériite élevées. En effet, lees métaux ont une
nte conductiivité électriique σ maiss un coefficcient Seebecck S faible et une conductivité
excellen
thermiq
que très élevée. Les isolants ont des coefficients Seebeck élevés, m
mais contrebalancés
par de ttrop faibless conductiviités électriq
ques. La con
nductivité thermique ddes isolants est très
variablees en fonctio
on de la stru nts légers ouu lourds). Il apparaît
ucture et de la composittion (élémen
donc claairement qu
ue seuls les semi-cond
ducteurs peeuvent atteindre des ffigures de mérite
m Z
élevées. De plus, daans le cas de
es semi-con
nducteurs, ill est possible de contrôôler la conce
entration
des porteurs de ch
harge par do
opage. Génééralement, les
l figures de
d mérite lees plus élev
vées sont
obtenuees pour des concentratiions de porrteurs de ch
harge comprrises entre 11019 et 10211 cm-3, ce
qui corrrespond auxx semi-condu
ucteurs forteement dopéés.10
Figurre I-7. Evoluttion du coeffficient Seebeeck (S), de la conductivitté électrique (σ), du facteeur de
puisssance (S²σ), de la conducctivité therm
mique totale ( ), ainsii que les part
rts électroniq
que et
phononique de cellee-ci( / ) et de laa figure de mérite
m (Z) en
n fonction dee la concentrration en
porteeurs de charg
ge (n)
-26-
Chhapitre I: Généralités
E
En résuméé, le Table
eau I-1 p
présente les gammes de valeuurs des grrandeurs
thermoéélectriques à la température ambiaante des tro
ois catégorie
es de matérriaux: isolan
nts, semi-
conductteurs et méttaux.
4
4.4. Crittères de sélection
n des mattériaux et
e voies d
de recherrche
actuellles
L
Les relation
ns présentée
es précédem
mment sur lees différente
es grandeurrs thermoéle
ectriques
témoign
nent de la co
omplexité de
d la recherrche de matériaux perfo
ormants danns le domaiine de la
C dernières montren
thermoéélectricité. Ces nt que la diffficulté réside dans l’innterdépenda
ance des
grandeu
urs qui carractérisent la figure d
de mérite. Cependant, bien que les grande
eurs qui
interviennent dans l’optimisatiion des matéériaux therm
moélectriques tendent à être mutuellement
nistes, certaiins critères de sélectioon et d’optim
antagon misation de
es matériauxx ont été éttablis de
manièree empiriquee au cours des annéess. Plusieurss voies de recherche sse sont disstinguées
pant chacunee un certain nombre de fondements et conceptts.
regroup
V
Voies classiq
ques:
L
Les voies classiques re
eposent surr des fondeements théo
oriques bienn connus à ce jour,
raison p
pour laquelle elles son
nt encore laargement uttilisées dans les recherrches actue
elles. Les
ues» visent,, soit à auggmenter le facteur de puissance, soit à dim
stratégiees «classiqu minuer la
conducttivité thermiique par:11–113
1. Optiimisation de
e la concentrration de po
orteurs de ch
harge entre 1019 et 10211 cm-3;
C
Comme il a été monttré précéde mment, l’en
nsemble de
es grandeurrs dépendent de la
concenttration des porteurs
p de charge (Figgure I-7). Son influence a largemennt été étudié
ée sur les
semi-conducteurs à faible gap
p pour lesq
quels il est possible de
e la contrôller en utilisant des
dopantss. Il a été montré qu’en du matériau,, la gamme optimale dee concentra
n fonction d ation des
porteurss de charge,, afin de max
ximiser la figgure de mérrite, varie en
ntre 1019 et 11021 cm-3.11,14
-27-
Chapitree I: Généraliités
2. Utiliisation de do
opants qui p
peuvent intrroduire des niveaux d’éénergies pro
oches des
niveeaux résonna
ant avec le n
niveau de Feermi du mattériau;
C
Ce point con
ncerne l’am
mélioration d
du facteur de
d puissance
e PF. Outre l’optimisatiion de la
concenttration de po
orteurs de charge,
c les éétudes théorriques monttrent que lee coefficient Seebeck
peut êtrre augmentté en modiffiant la den sité d'états électroniqu
ues au vois inage du niiveau de
urs ou les acccepteurs d’électrons
Fermi.155,16 En effet, les donneu d peuvent
p intrroduire des niveaux
d’énergiie proches du
d niveau de Fermi. Dee cette manière, la denssité locale d''états électrroniques,
et doncc la masse effective des charges m*, peut être
ê ment augmeentée sans modifier
égalem
significaativement laa concentra
ation de porrteurs de ch
harge. Il en
n résulte unne augmentation du
coefficieent Seebeck
k. Cette app
proche est ttrès intéresssante puisq
qu’elle peut être combiinée aux
approch
hes précédeentes. Par exemple,
e e composé PbTe dopé Tl peut
il a été rapporté que le
atteindrre une figurre de méritte adimensiionnelle ZT élevée, jussqu’à 1.5 (FFigure I-8),17
1 soit le
double d
de celle du composé Pb
bTe dopé N
Na.17 Cette fo
orte améliorration du faacteur de mérite
m est
considérrée comme résultant de
e l’augmenttation du coefficient See
ebeck (S ≈ 3350 μV/K) grâce
g à la
modificaation de laa densité d'états
d électtroniques au
a voisinage du niveaau de Ferm
mi. Cette
modificaation résultee de l’introd
duction de n iveaux d’énergie résonn
nants par l’éélément dop
pant (Tl).
-28-
Chapitre I: Généralités
La première approche (point 3) proposée par Ioffe vers la fin des années 50 consiste à
utiliser des éléments de grande masse atomique.4 En effet, les atomes lourds peuvent présenter
des fréquences de vibration faibles. La conductivité thermique phononique peut donc être
faible aussi bien à température ambiante qu’à haute température.
La seconde approche (point 4) est de concevoir des matériaux présentant des défauts
ponctuels pour accroître la diffusion des phonons. En effet, dans le réseau cristallin d’un
composé, il est possible de créer des fluctuations par la différence de masse atomique d’un
élément majoritaire et d’un élément de substitution. Ces fluctuations de masse jouent le même
rôle que les défauts ponctuels à l’échelle atomique, et sont donc très efficaces pour accroître la
diffusion des phonons et ainsi diminuer la conductivité thermique. Cette approche est
considérée comme étant parmi la plus efficace pour diminuer la conductivité thermique.
La dernière approche «classique» (point 5) est celle qui a inspiré en partie mes travaux
de thèse. Elle consiste à utiliser des matériaux ayant des structures cristallines complexes.
L’essentiel de cette approche est issu des travaux de G.A. Slack qui décrit le concept de «Phonon
Glass and Electron Crystal» (connu sous l’acronyme PGEC).18 En effet, ce concept décrit que les
matériaux recherchés doivent avoir une structure cristalline d’une certaine complexité afin que
le transport thermique soit limité, comme dans les verres, et que le transport des charges reste
libre ce qui reviendrait à un découplage des propriétés thermiques et électriques. Cela peut être
obtenu en réalisant, par exemple, des structures cristallines présentant de grandes cages qui
peuvent être comblées par des atomes faiblement liés − des «rattlers». Ces atomes faiblement
liés peuvent vibrer dans ces espaces vides et diffuser ainsi de manière efficace les phonons. En
ce qui concerne le transport des charges, le désordre induit par ces atomes n’occasionne pas de
dégradation importante de la conductivité électrique. Cette approche constitue l’un des axes les
plus utilisés dans le domaine des matériaux thermoélectriques massifs et a mené à l’étude de
plusieurs matériaux thermoélectriques actuellement performants tels que les skutterudites et
les clathrates qui seront développées lors de l’état de l’art en fin de chapitre. L’origine de ce
concept peut être retrouvée dans les idées proposées par Ioffe dans les années 50.4
-29-
Chapitre I: Généralités
Au sujet du point 1: Au début des années 90, Hick et Dresselhaus proposent une nouvelle
approche par l’augmentation du coefficient Seebeck, et donc du facteur de puissance en utilisant
un effet de confinement quantique des porteurs de charge.19–21 Dans leurs travaux, ils ont
montré une amélioration du facteur de mérite d’un facteur 10. En effet, le coefficient Seebeck est
donné par les relations I-16-17-18 (page 23). Pour les métaux et les semi-conducteurs, il est
calculé par:17
( ) ( )
= + Relation I-22
( )
D’après la relation I-22, le coefficient Seebeck peut être augmenté par le facteur .
-30-
Chhapitre I: Généralités
T
Toutefois, notons
n qu’à ce jour l’au
ugmentation
n du coefficient Seebeckk apportée par
p cette
he n’a pas encore claire
approch ement été vvérifiée et co
onfirmée pa
ar des résulttats expérim
mentaux.
Les résultats expéérimentaux de Hicks eet Harman sur des su
uper-réseauux de PbTe
e/Te ont
effectiveement révéllé une augm
mentation im
mportante du nt Seebeck, mais l’amélioration
d coefficien
du facteeur de puissaance PF et de
d la figure d
de mérite ad
dimensionne
elle ZT restee modeste.22
P
Pour certain
ns matériau
ux, le libre parcours moyen
m des phonons
p s’éétend sur une
u large
gamme de valeurs allant de quelques nan usqu’à plusieurs centai nes de nanomètres.
nomètres ju
Celui dees porteurs de charge étant que d
de quelquess nanomètre
es, il est touut à fait posssible de
renforceer de manièère sélective
e la diffusioon des phon
nons. La con
nductivité tthermique peut
p être
ainsi diiminuée san
ns altérer le transporrt des portteurs de ch
harge et doonc la cond
ductivité
électriqu
ue. De pluss, dans les nanostructu
ures, les tailles de différentes «sttructures» (atomes,
nanoparrticules, déffauts, joint de mensions, d’’où la possiibilité de
d grains) ssont de diffférentes dim
diffuser des phonons de libre parcours m
moyen comp
pris dans un
ne large gam
mme de vale
eurs. Par
-31-
Chapitree I: Généraliités
-32-
Chhapitre I: Généralités
5. Du matériau
m u au disp
positif
5
5.1. Le couple
c th
hermoéle
ectrique
U
Un «converrtisseur thermoélectriq
que» est un
n assemblag
ge de couplle thermoéllectrique
élémenttaire forman
nt ainsi un module
m therrmoélectriq
que. Pour ra
appel, le couuple est com
mposé de
deux maatériaux con
nducteurs (d
dits «jambess»), l’un de type
t p et l’au
utre de type n. Ces derniers sont
reliés à une extrémité par une jonction
j méétallique et à l’autre extrrémité par uun circuit électrique.
Ainsi, lees deux jamb
bes sont connectées éleectriquemen
nt en série et thermiquuement en parallèle.
p
Du fait de la réversibilité du processus de conversion, le mo
odule therm
moélectrique
e a deux
configurrations posssibles, réfrig
gération et ggénérateur électrique.
é
E
En configurration réfrig
gération (Figgure I-11a), un couran
nt électriquee est impossé par le
générateeur créant un gradien
nt de temp
pérature par effet Pelttier. Le côtté froid du module
absorbeera la chaleu ejetée dans le milieu exxtérieur, au niveau de laa face chaud
ur, qui est re de. Ici, le
flux de cchaleur est opposé
o à la conduction
c thermique.
En configurration générrateur électrrique (Figure I-11b), un
E u gradient de tempéra
ature est
imposé entre les deeux extrémiités du coup
ple. Celui-ci provoque le déplacem
ment des porrteurs de
charge d
du côté chau
ud vers le cô
ôté froid, prooduisant ain
nsi par effet Seebeck, unn courant éle
ectrique.
Figu
ure I-11. Montage d’un couple
c therm
moélectriquee a) en mode
e réfrigératioon et b) en mode
m
générrateur de co
ourant
-33-
Chapitree I: Généraliités
5
5.2. Le module
m thermoél
t lectrique
e
A
Au regard des
d applicattions viséess actuellemeent, les perrformances de conversion d’un
seul cou
uple thermo uffisantes. C’est pourquuoi, l’assemb
oélectrique ne se révèèlent pas su blage de
plusieurrs couples de
d semi-cond
ducteurs dee type p et n au sein d’u
un dispositiff appelé mo
odule, est
primord
dial afin d’o
obtenir des performan
nces suffisan
ntes. Ces co
ouples sontt placés enttre deux
plaques de céramiiques isolan
ntes électri quement mais
m conducctrices therrmiquementt (Figure
our un mod
I-12). Po dule à générration de co urant, l’app
plication d’une différencce de tempé
érature à
nèrera un courant éleectrique. In
ses inteerfaces gén nversement, la circulaation d’un courant
électriqu
ue au traverrs du module réfrigéran
nt engendreera une abso
orption de cchaleur d’un
n côté du
module et un rejet de
d l’autre, op
pérant ainsii en mode rééfrigération.
M
Malgré leurss performan
nces encore limitées, less modules th
hermoélectrriques sont d’ores et
déjà intéégrés dans divers
d équip
pements en raison des avantages notables
n qu’’ils présente
ent vis-à-
nnels. En efffet, l’aspecct silencieux
vis des dispositifs convention x, le faible encombrem
ment, ou
encore l’absence de
d pièces mobiles
m sup
pprimant to
outes vibrattions et to utes opérattions de
nance consttituent des avantages indéniabless. Il est dev
mainten venu aisé dde se procu
urer des
moduless thermoéleectriques po
our des sysstèmes de refroidissem
r ment (moduules à effet Peltier).
Pour lees applicatio
ons de con
nversion à haute tem
mpérature, les disposittifs sont ce
ependant
restrein
nts à des seccteurs de niiches technoologiques co
ompte tenu de leurs cooûts élevés (procédé
(
d’élaborration, comp
posés utilisé
és). De nomb
breux projetts portent actuellementt sur la rech
herche de
nouveau
ux matériau
ux et le déve
eloppementt de nouveaaux thermog
générateurs pour la pro
oduction
d’électriicité à partirr de la chaleur perdue.
Figure I-12.
I Le mod
dule thermoéélectrique (h
http://energ
giein.e-monsi
site.com)
-34-
Chhapitre I: Généralités
5
5.3. Less applicattions
A
Application en mode «rréfrigération
n»: Les modu
ules à effet Peltier
P
A
Actuellemen
nt, les disp
positifs therrmoélectriq
ques semble
ent être pllus adaptéss à leur
utilisatio
on en confiiguration ré
éfrigération en raison des
d avantag
ges précédeemment cité
és. Outre
leurs faaibles rendeements, le principal
p avvantage de ces disposiitifs par rappport aux systèmes
s
classiqu
ues est l’abseence de liquide ou de gaaz réfrigéran
nt.13,26 De plus, grâce à lleurs compa
acités, les
moduless réfrigéran
nts peuvent être utiliséés pour un refroidisse
ement local des compo
osants et
systèmees électroniq
ques (micro ncés, LED…) (Figure I-113a). Cela pe
oprocesseurrs sur-caden ermet de
limiter ll’échauffement de ces derniers ett ainsi d’aug
gmenter leu
urs perform
mances et du
urées de
vie.27 Cees modules sont aussi utilisés daans des app
plications de réfrigérattion itinéran
nte sous
forme d ables, qu’ilss soient aliimentaires, ou utiliséss pour le transport
de réfrigéraateurs porta
d’organees (Figure I--13b).
D
De nos jourrs, certains industriels utilisent l’eeffet Peltierr à plus graande échelle
e comme
dans dees systèmess de climatiisation. En effet, dans le secteur automobilee, cette tech
hnologie,
particulièrement fiiable, a con
nduit à la cconception de
d systèmes climatiseuurs réversib
bles. Par
exemplee, depuis 19
999, Genthe
erm, sociétéé américainee, anciennem
ment Ameriigon, comm
mercialise
un modèle de siège
s autom
mobile chaauffant ou refroidissant utilisaant des diispositifs
thermoéélectriques (Figure I-13
3c). Cette so ciété vise ég
galement à refroidir
r loccalement le passager
p
en utilissant des ven
ntilateurs th
hermoélectriiques. L’idéee est ici d’év
viter de refrroidir compllètement
l’habitaccle du véhiccule et ainsi de diminu
uer la conso
ommation du moteur liiée à une uttilisation
exagérée de la climaatisation.
Figu
ure I-13. App
plications de refroidissem
ment à base de modules thermoélecttriques: a) ciircuit
imprimé, b)) réfrigérateeur portablee, et c) siège automobile
-35-
Chapitree I: Généraliités
D
D’autres gro
oupes de re
echerche traavaillent au
ussi sur l’inttégration dee microdisp
positifs à
effet Pelltier au sein
n des fibres textiles afin
n de confecttionner des vêtements intelligents ayant la
capacitéé de refroidiir ou réchau u. Ces recheerches intéressent notaamment l’armée afin
uffer la peau
d’équipeer les soldaats, interven
nant dans d
des milieux désertique
es ou polairres, de systèmes de
climatisation portaables de faib
ble masse. C
Ces vêtemen
nts intellige
ents pourraiient être ég
galement
utilisés p
par des perssonnes travaillant danss des zones de mpératures (pompiers, ouvriers
d fortes tem
sidérurggistes, artisaans verriers…).
E
Enfin, les mo
odules offra
ant un contr ôle très précis de la tem
mpérature (tthermostabiilisation)
sont utillisés dans certains appa
areils de meesure où la température
t e doit être pparfaitemen
nt ajustée
et stabillisée (polarimètre par exemple).
A
Application en mode «g
générateur d
de courant»:: Les thermo
ogénérateurrs
L
Les thermogénérateurss (TEG) bassés sur le principe décrrit précédem
mment sontt utilisés
depuis longtemps pour la génération dee puissancee électrique, allant dess basses pu
uissances
watts) jusqu
(microw u’aux hautes puissancess (quelques kilowatts), à partir de sources de chaleurs
diversess. Par exemp
ple, on peut citer les rad
dios alimenttées par des TEG chaufffées par une
e lampe à
pétrole dans des réégions lointtaines de Si bérie dans les années 50 (Figure I-14a), ou bien des
fours à b
bois qui peu
uvent produ
uire quelquees dizaines de
d watt d’éle
ectricité grââce à un mod
dule TEG
4b). Ce type d’applicatioons est doncc spécifique aux zones iisolées ou lo
intégré (Figure I-14 ointaines
où il n’yy a pas de résseaux électrriques.
-36-
Chhapitre I: Généralités
U
Un autre exemple
e célèbre d’appllication estt celui des Radioisoto pes Thermoelectric
Generattors (RTG).28,29 Ces disp
positifs utilissent le rayonnement na
aturel de la décomposittion d’un
élémentt radioactif (238Pu comm
me le montrre la Figuree I-15b, 90Sr ou 210Po paar exemple)) comme
source de chaleurr (environ 1000 °C). Ils sont développés pour l’alim
mentation éllectrique
d’équipeements requérant une source d'éénergie stab
ble et fiable, sur plusieeurs annéess et sans
mainten
nance. Ces générateurs
g sont utilis és pour l’allimentation électrique de système
es placés
dans dees environn
nements iso
olés ou inacccessibles (phares
( et balises
b de nnavigation, stations
météo). L’applicatio
on la plus co
onnue des R
RTG concern es spatiales de la NASA
ne les sonde A (Figure
I-15a).288,29 Dans ce cas,
c l’utilisation de ce tyype de généérateur est nécessaire
n caar, lorsqu’un
ne sonde
est envo
oyée au-dellà de Mars, les panneaaux solaires ne reçoive
ent plus asssez de rayon
nnement
solaire p
pour alimen
nter les insttruments dee la sonde. Les
L thermog
générateurs RTG sont la
a preuve
irréfutab
ble de la grrande fiabilité des disp
positifs therrmoélectriqu
ues. En effeet, la sonde spatiale
américaaine Voyagerr, lancée en 1967, contiinue à transmettre des informationns depuis less confins
du systèème solairee plus de 40 ans aprèss son lanceement. Elle a quitté le système so
olaire en
septemb
bre 2013. Un
n autre exem
mple est la ssonde Cassini qui vientt d’émettre sses dernierss signaux
le 17 Sep
ptembre 2017 après 20
0 ans de foncctionnemen
nt notammen
nt autour dee Saturne.
ption a) d’un
Figure I-15. Descrip n RTG dans lle domaine de
d l’aérospattial, et b) d’uune pastille de
d 238Pu
utiliséee dans certaiins RTG
A l’heure acctuelle, la th
hermogénéraation est l’u
une des applications less plus prom
metteuses
de la theermoélectriccité compte tenu de l’én
norme quan eurs perduees produites dans les
ntité de chale
secteurss industriell, automobiile et du b
bâtiment. Cette
C énergiie pourrait être récup
pérée et
convertiie en puissance électriique. Par exxemple, au sein d’une automobilee, 70% de l’énergie
produitee par un mo
oteur thermiique lors dee la combusttion du carburant est peerdue sous forme
f de
chaleur (Figure I-1
16a).30,31 Aiinsi, par l’u
utilisation de
d thermogénérateurs situés sur la ligne
d’échapp
pement (Figgure I-16b),, la chaleur perdue serrait transforrmée en éneergie électriique afin
-37-
Chapitree I: Généraliités
d’alimen
nter les diffférents disp
positifs élecctroniques de
d la voiturre. A noter qu’afin de pouvoir
exploiteer cette émisssion de cha
aleur, il est n
nécessaire d’utiliser
d un matériau thhermoélectrique très
stable à 400 °C. Cees thermogénérateurs permettron
nt alors de diminuer laa consomm
mation en
carburant et ainsi de réduire
e les émiss ions de gaz à effet de serre. Dee nombreux
x grands
nts automob
fabrican biles et équiipementierss s’intéresseent à la therrmoélectriciité tels que Renault
Trucks, Fiat, GM, To
oyota, Jaguarr Land Roveer, Valéo, Sango, Komatssu, Hutchinsson. Certaines séries
de véhiccule de chez BMW ont déjà
d été équiipées de pro
ototype comme en témooigne la Figu
ure I-16c.
Néanmo
oins l’intégrration de modules
m su
ur une ligne d’échappement est technologiq
quement
compliq
quée, en raisson des fortes vibration
ns et des cyccles de temp
pérature quui ne permetttent pas
de prod
duire une source électrique constan
nte. Aucun constructeur
c r n’a à ce jouur commerccialisé ce
type de produit.
-38-
Chapitre I: Généralités
appareils médicaux permet ainsi un suivi à distance du patient ainsi qu’une amélioration de son
confort de vie.32
Tout comme dans les applications en réfrigération, plusieurs études portent également
sur la réalisation de textiles thermoélectriques mais en thermogénération.33,34 Dans le secteur
militaire, la possibilité d’équiper les futurs soldats de «vêtements thermoélectriques»
permettrait d’alimenter l’ensemble de l’équipement tactique de combat porté par les soldats
(GPS, système de transmission d’informations...). En utilisant ces textiles, une réduction de poids
(jusqu’à 30%) est espérée car ces thermogénérateurs permettraient de se dispenser des
batteries habituellement utilisées pour l’équipement tactique. Les avancées scientifiques sont
cependant encore très limitées.
6. Etat de l’art
6.1. Les matériaux thermoélectriques conventionnels
Les matériaux dits conventionnels sont ceux qui sont utilisés dans les dispositifs actuels,
que ce soit en réfrigération ou en génération d’électricité. Bien que découverts il y a plusieurs
dizaines d’années, les matériaux qui vont être évoqués dans cette partie font toujours l’objet de
recherches actives de la part de la communauté scientifique, afin d’améliorer leurs propriétés.
Ces matériaux peuvent être classés selon leur gamme de température optimale de
fonctionnement.
-39-
Chapitre I: Généralités
Les composés à base de Bi2Te3 sont utilisés pour une gamme de température allant de
200 K à 450 K et sont principalement employés pour des applications de refroidissement. Au-
delà, les performances sont fortement dégradées.
-40-
Chhapitre I: Généralités
spatiales Voyager. Le Si et Ge
G sont dess semi-cond
ducteurs qu
ui présenteent des factteurs de
puissance PF élevéss mais sont limités par leur conducctivité therm
mique assez forte. Il est possible
de réduiire cette con hermique paar l’intermédiaire de la formation ddes solution
nductivité th ns solides
Si1-xGex. Ainsi, par exemple,
e un
ne conductivvité thermiq
que à tempé
érature ambbiante de l’o
ordre de
3.6 à 4..5 W/m K est
e obtenue
e pour la soolution solid
de Si0.8Ge0.2.39 Ces valeeurs sont ne
ettement
inférieures aux con
nductivités thermiques
t u du Ge purr (63 W/m K).15 Les
du Si (150 W/m K) ou
mances élev
perform vées de ce
es matériau
ux ont peermis de remplacer
r les alliages Pb-Te
habituelllement emp
ployés danss les RTG. D
D’autre part, il est possiible d’obtennir des maté
ériaux de
type p et n en utiilisant des dopages au
u B ou P respectivem
r ent. Les forrmulations les plus
intéresssantes du po
oint de vue thermoélect
t trique ont étté observéess dans les coomposés riches en Si
gures de mérrite ZT atteignant 0.7 à haute tempéérature.40,41
(pour x = 0.1 - 0.3), avec des fig
L
La Figure I-17 montre, qu’à l’heure acttuelle, les matériaux thermoéle
ectriques
conventtionnels, bieen qu’étendu
us sur une gamme de températures importannte (150 – 1300 K),
présenteent des figures de mérite enccore trop faibles pou
ur porter le domaine de la
thermoéélectricité à grande éch
helle (Figurre I-17). Cess dernières sont actueellement voiisines de
l’unité, cce qui cond
duit à des rendements de converssion d’enviro
on 5 - 7%. Ces valeurss restent
faibles een comparaison du ren
ndement d’u
un moteur à combustion moderness (≈ 30 - 40
0%),42 ou
celui d’eenviron 30%
% pour les réfrigérateu
urs domestiiques.13 À ces résultatss s’ajoutent d’autres
ons telles que la toxicité (Pb, Te) ou le coût élevé (Ge, Ag) des élééments emp
limitatio ployés. Si
l’équilib
bre inconvén
nients/avan
ntages est accceptable po
our certaine
es applicatioons de niche
e, il reste
-41-
Chapitre I: Généralités
néanmoins fortement limitant pour concurrencer les systèmes traditionnels, que ce soit en
réfrigération ou en génération d’électricité. L’amélioration des matériaux existants et le
développement de nouveaux matériaux sont donc primordiaux pour envisager des applications
économiquement rentables.
Les Half-Heusler
Les composés de type Half-Heusler, de formule générale XYZ avec X et Y des métaux de
transition et Z un métalloïde ou un métal, cristallisent dans une structure cubique à face
centrée.43 L’absence d’une partie des atomes Y (phases d’Heusler : XY2Z), remplacée par un sous-
réseau ordonné de lacunes, permet d’obtenir des propriétés semi-conductrices, voir semi-
métalliques. Ces composés présentent ainsi des facteurs de puissance PF relativement élevés, à
la fois en type n et en type p. De plus, le nombre considérable de substitutions et/ou dopages
possibles permet de moduler aussi bien les propriétés de transport que le type de conduction
électrique. Cependant, en raison de leur faible complexité cristalline, ces matériaux possèdent
des conductivités thermiques trop élevées pour obtenir des ZT supérieurs à l’unité (ZT ≈ 0.7 à
700 - 800 K).44,45
-42-
Chapitre I: Généralités
Les Clathrates
La deuxième grande famille de composés est celle des clathrates. Ces matériaux ont des
structures dites à «cages». Les atomes qui les constituent forment des polyèdres complexes, à
l’intérieur desquels peuvent se retrouver emprisonnés des atomes ou des molécules (on parle
alors de «cages» ou de «cavités»). Les deux principales structures des clathrates
thermoélectriques sont les types I et II; ces deux structures diffèrent par le nombre et la taille de
leurs cavités. Ces composés présentent généralement une faible conductivité thermique et un
très grand nombre de variétés structurales. A l’heure actuelle, les composés les plus étudiés sont
constitués d’un réseau Si, Ga-Ge ou Ga-Sn, formant les «cages», tandis que les atomes
emprisonnés sont principalement des terres-rares ou des alcalino-terreux.46 Pour les clathrates
et pour des températures proches de 800 K, des ZT de l’ordre de 1.2 en type p et de l’ordre de 1.4
en type n peuvent être atteints, comme c’est le cas pour Ba8Ga16Ge30.46–49 Néanmoins, ces
matériaux sont coûteux, du fait des éléments qui les composent (Ge, Ga).
Les Skutterudites
Les skutterudites font partie des matériaux les plus prometteurs pour des applications à
température intermédiaire (600 - 900 K). Cette famille de matériaux regroupe des composés
binaires de formule générale MX3, où M désigne un métal de transition (Co, Rh, Ir) et X un atome
du groupe V appelé pnictogène (P, As ou Sb). Ces matériaux possèdent de nombreuses
possibilités de substitutions, aussi bien sur le site du métal que sur le site du pnictogène et ils
offrent un très large éventail de propriétés physiques (thermoélectricité mais aussi propriétés
magnétisme ou supraconductivité). Ces composés peuvent également être représentés sous la
forme #M4X12 où # représente une lacune. Les skutterudites peuvent alors être «remplies»
lorsque ces cavités, caractéristiques de leur structure, sont occupées par des atomes tels que des
alcalins, des alcalino-terreux ou encore des terres-rares. Parmi tous les composés de cette
famille qui ont été synthétisés et étudiés, le composé CoSb3 et ses dérivés possèdent à ce jour les
meilleures performances thermoélectriques avec des ZT avoisinants l’unité à 773 K.50 Ces
matériaux sont aujourd’hui étudiés par la NASA pour une intégration dans des RTG.
-43-
Chapitre I: Généralités
au niveau du coût des matières premières (Yb). Très récemment, une nouveau composé
appartenant à la famille des phases de Zintl a été rapporté avec des performances
thermoélectriques élevées (ZT = 1.51 à 716 K), le composé Mg3(Sb,Bi)2.55,56 Les performances de
ce dernier proviennent d’un réseau de conduction électronique isotrope malgré une structure en
couche hétérogène. Il a été montré, sur ce composé, que le désordre Sb/Bi permet de réduire la
conductivité thermique phononique du matériau à sa limite intrinsèque sans affecter le
transport électronique.
-44-
Chhapitre I: Généralités
Les dicchalcogénu
ures MX2
C
Cette catéggorie de co
omposés, see nomme aussi «Tran
nsition Mettal Dichalco
ogenides
(TMDCss)», et a unee formule gé
énérale MX2, où X est un
n chalcogène (S, Se, Te)), et M est Re,
R Pt, Sn,
Pb ou un métal de transition
t des
d groupes IVb, Vb, VIb
b. D’un poin
nt de vue strructural, ce sont des
composés lamellairres qui posssèdent doncc une forte anisotropie
a de liaisons : des liaison
ns fortes
covalenttes au sein des
d couchess et des inte ractions plu
us faibles de
e Van der W
Waals assuran
nt le lien
entre cces couchees. Leur structure
s llamellaire résulte d’un empileement de feuillets
bidimen
nsionnels in
nfinis compo
ortant la succcession de trois couch
hes atomiquues X-M-X. Les
L deux
couchess externes de
d chaque fe
euillet sont constituées d’atomes de
d chalcogènnes en arrangement
nal compact,, tandis que la couche ceentrale est composée
hexagon c d’atomes méttalliques.
L
La coordinaation préférrentielle es t alors détterminée pa
ar le caracttère plus ou moins
covalentt de la liaiso
on métal/chalcogène (c’’est-à-dire par
p la différe
ence d’électrronégativité
é entre le
métal ett le chalcoggène). Ainsi, la coordinaation octaéd
drique sera privilégiéee dans les co
omposés
plus ion
niques pour les métaux issus du grroupe IVb puisqu’elle maximisera
m lla distance entre les
chalcogèènes chargéés négativement. En r evanche, lee recouvrem
ment des foonctions d’o
ondes du
métal ett du chalcoggène est optimisé en c oordination
n trigonal prrismatique pour les mé
étaux du
groupe V
Vb et VIb (sauf Cr puisq
que CrX2 n’eexiste pas). L’empilemen
L nt des feuilleets S-M-S se
elon l’axe
c donne naissance à de nombre
eux polytypees (Figure I--18).
T
Toutes les formes
f de polytypes
p possibles (notées selon la systémaatique de Ramsdell)
p
résulten
nt de glissem
ments latéra
aux de feuilleets, voire d’u
une alternan
nce de feuilllets octaédrriques ou
trigonau
ux prismatiq
ques.61 Ils so
ont réperto riés selon l’’appellation 1T, 2H, 3R,
R, 4H et 6R. Les trois
-45-
Chapitre I: Généralités
premiers étant représentés à titre d’exemple sur la Figure I-18. Dans cette notation, le chiffre
indique le nombre de sandwiches S-M-S par cellule élémentaire le long de l’axe c ; T, H, et R
indiquent respectivement les symétries trigonale, hexagonale ou rhomboédrique des mailles
élémentaires. Le métal est en site octaédrique dans la phase 1T, alors qu’il peut être
respectivement en site trigonal prismatique ou en coordination mixte, octaédrique et trigonale
prismatique, dans les polytypes 2H, 3R, 4H et 6R.
Comme précisé précédemment, le comportement électrique de cette famille de composés
varie grandement en fonction du métal associé au chalcogène. Par exemple, le comportement
électrique des composés sulfures MS2 varie depuis l’isolant (HfS2) jusqu’au métal (NbS2), en
passant par un caractère semi-conducteur (TiS2). Il en résulte que très peu de composés MX2
répondent réellement aux critères pour la thermoélectricité précédemment présentés.
Le composé le plus étudié dans ce domaine est le composé TiS2. Les propriétés
thermoélectriques de ce dernier ont été rapportées en 2001 par Imai et coll. avec une valeur de
coefficient Seebeck élevée (S = -250 μV/K à 300 K) associée à une résistivité électrique
relativement faible et métallique (ρ = 1.7 mΩ cm à 300 K) sur monocristal.62 Un facteur de
puissance de 3.71 mW/m K² est alors obtenu. Cette valeur est comparable à celle du composé
Bi2Te3. Néanmoins, la conductivité thermique de réseau de ce composé reste élevée d’où
l’obtention d’un facteur de mérite ZT faible (0.15 à température ambiante, 0.4 à 700 K).63–65 Dans
le cadre de ces travaux de thèse, nous nous sommes intéressés au composé TiS2, et plus
particulièrement, à l’effet de l’élaboration par mécanosynthèse sur les propriétés
thermoélectriques (Chapitre III). Un état de l’art de ses propriétés thermoélectriques y sera
présenté de manière approfondie.
D’autre part, des travaux théoriques récents ont montré un certain potentiel
d’amélioration des propriétés thermoélectriques d’autres composés de cette famille, tels que le
MoX2 ou encore WX2 (X = S, Se).66,67 Néanmoins, malgré des améliorations significatives, les
figures de mérites restent assez faibles.
-46-
Chhapitre I: Généralités
thermoéélectrique en raison de leur structture adaptéee au concept PGEC (Phoonon Glass Electron
Crystal) présenté précédemm
ment. En eeffet, la co
ouche TS intercalée est princip
palement
responssable de la diffusion de
es phononss (réduction
n de ) et la couchhe MS2 de ty
ype CdI2
correspo
ond à la cou
uche de transport des ch
harges.69,70
Figure I-19.
I Représeentation de lla structure du composé
é misfit (LaS)
S)1.14NbS2
[MS]1+mT
TiS2 avec M = Sn, Pb ou Bi ont été éétudiés pourr leurs prop moélectriques.63,71–77
priétés therm
Les systtèmes à basee de NbS2 po
ossèdent un
ne conductio
on de type p, tandis quee les système
es à base
de CrS2 montrent un
n type de co
onduction n.
L
Les composés sulfures de type mis fit sont très sensibles aux variationns microstru
ucturales
en raiso
on de la naature anisotrope de leeurs liaison
ns atomique
es. Cette annisotropie in
nduit de
grandess différencess des propriiétés de tran
nsport. Par exemple, da
ans les compposés (LaS)1.2CrS2 et
(LaS)1.144NbS2., il a été
é démontrré une faiblle conductiv
vité thermiq
que , enn particulierr dans la
direction hors-plan
n, avec un
n minimum
m observé pour les matériaux
m fortement texturés
(LaS)1.2C
CrS2 ( ≈ 0.92 W/
/m K) et (LaS)1.14Nb
bS2 ( ≈ 1.34 W/m
m K). Ceci résulte
principaalement de la
l très faible
e contributioon phononiq
que de la conductivité tthermique de
d l’ordre
de ≈ 0.84 W//m K et W/m K, respectivement,, à 950 K. CCette faible
≈ 0.52 W est
attribuéée au fait que
q les intterfaces enttre les cou
uches MS2 et les coucches TS inttercalées
accroisssent grandem
ment la diffu honons.71 Ceette anisotropie des proopriétés se retrouve
usion des ph
aussi su
ur les propriiétés de tran
nsport électrrique et nottamment surr le coefficieent Seebeck. Comme
pour , le coefficcient S a été jugé hautem
ment anisottrope pour le
es composéss de misfit à base de
NbS2 forrtement texturés. Par exemple, les valeurs abssolues | | da
ans le plan eet hors du plan
p sont
-47-
Chapitree I: Généraliités
| | ≈ 83
3 μV/K et | | ≈ 56 μV/
/K respectivvement pou
ur (LaS)1.14NbS
N 2 à 950 K
K. Cette aniisotropie
provient de la struccture des ba
andes. Les ccalculs de laa structure de
d la bande ont montré
é que des
dispersiions d'énerggies fortes en uches (≈ 1.0 eV) se produisent près du niveau de
ntre les cou d Fermi,
tandis q
que des disspersions plus petites de 0.01 - 0.05 eV se
e produisennt dans la direction
d
intercalaaire.78,79 Dees texturatio
ons contrôléées ont perrmis d’atteindre des va
valeurs de figure
f de
mérite de ZT = 0..14 à 950 K dans (LaaS)1.2CrS2, tandis que l'échantillonn avec une
e texture
faiblemeent orientéee a un ZT de
e 0.15 le plu
us élevé à 95
50 K parmi les échantilllons (LaS)1.14NbS2.71
D’autress composéss de sulfure
es de type m
misfit ont été
é rapporttés avec dess figures de
e mérite
intéresssantes dans les séries (M
MS)1+x(TiS2)2 (M = Pb, Bi, Sn) notam
mment avec des ZT maxiimum de
0.37 à 700 K pour lee composé (SnS)
( 1.2(TiS2 )2.
63
Les pha
ases homo
ologous
Les structurres des phasses de type homologou
L us sont consstruites seloon le même principe
que les composés de d type missfit.80–84 Elles consistentt en une altternance de couches
d sulfures de
présentaant des stru
uctures différentes.
P
Par exemplee, la structu
ure cristallin
ne du comp
posé homolo
ogous CsBi4T
Te6 consiste
e en une
alternan
nce de couch
hes de type Bi2Te3 avecc des couches composé
ées uniquem
ment d’atomes de Cs,
tel que lle présente la
l Figure I-2 deux couchees sont emp
20a.86,87 Les d pilées alternaativement le
e long de
l'axe c, résultant en
e une stru
ucture tridiimensionnellle d’épaisseurs variabbles. Les prropriétés
thermoéélectriques des composés homoloogous peuveent être alté
érées en m
modifiant la taille ou
encore la forme du (des) mo
odule (s) sttructurel (s). Par conséquent, les composés de type
-48-
Chapitre I: Généralités
homologous sont des composés structuralement anisotropes pouvant présenter des propriétés
physiques sensibles à l’orientation de leurs structures.
Du point de vue des propriétés thermoélectriques, la Figure I-20b montre les valeurs de
figure de mérite ZT d’un échantillonnage de composé de type homologous. On y retrouve
CsBi4Te6 membre de la série homologous Cs4[Bi2n+4Te3n+6],86,87 SnBi2Te4, membre de la série
homologous [SnTe]n[Bi2Te3]m,88,89 Pb5Bi6Se14, un membre de la série homologous cannizzarite,90
PbBi2S4, un membre de la série homologous galenobismuthite,90 et Pb7Bi4Se13, un membre de la
série homologous lillianite.91 On peut constater que la gamme de température efficace des
composés de type homologous couvre les basses comme les hautes températures en fonction de
leurs compositions. En sus, cette famille de composés est représentée par des matériaux de type
p tout comme des matériaux de type n. Par exemple, le CsBi4Te6 et SnBi2Te4 montrent un
comportement de type p, tandis que Pb5Bi6Se14, PbBi2S4 et Pb7Bi4Se13 montrent un
comportement de type n. La structure cristalline complexe de cette famille de composés
contribue largement à des conductivités thermiques phononiques très faibles de l’ordre de
0.15 à 1.15 W/m K sur une plage de température s’étalant de 100 K à 763 K, en fonction du
composé. Ce sont les caractéristiques de conductivité thermique phononique très faibles de
cette famille de composés qui permettent d’obtenir des valeurs de figure de mérite ZT élevées.
Par exemple, des ZT records, proches de 0.8 à 225 K et de 0.9 à 775 K ont été trouvés
respectivement dans CsBi4Te6 et Pb7Bi4Se13.
-49-
Chapitree I: Généraliités
E
En effet, il a été montré
é sur monoccristal que lors
l de la transition strructurale à 750
7 K, la
conducttivité électrique σ augmente (Figu
ure I-22a) selon les axes
a cristalllographique
es b et c
on un ordre de grandeur. Le coefficcient Seebeck diminue mais
d’enviro m conservve une valeu
ur élevée
supérieu
ure à 300 µV/K,
µ indép
pendammen
nt de l’axe cristallograp
c phique (Figuure I-22b), ce qui a
pour eff
ffet une auggmentation conséquentte du facteu
ur de puissance PF sellon les orie
entations
ographiques b et c (F
cristallo Figure I-22cc). Le tauxx de porteu
urs de charrge étant constant,
c
l’explicaation de ces écarts prov
vient de la m
mobilité des porteurs
p de charge pluss élevée les axes b et
c. D’auttre part, la conductiviité thermiq ue présente de légerss écarts enn fonction des
d axes
cristallo
ographique mais
m reste relativemen
r nt stable auttour de ≈ 0.3 W/m
m K à 975 K (Figure
I-22d). L
L’augmentattion importa
ante du PF aassociée à laa conductivité thermiquue très basse
e permet
alors d’aatteindre dees valeurs de
e figure de m
mérite très élevées
é selon
n les axes b et c.
SSur échanttillon polyccristallin, d
des observ
vations sim
milaires de l’évolution
n de la
conducttivité électriique σ sont observées selon le plaan et hors plan
p perpenndiculaire à l’axe de
pression
n de mise en
n forme du matériau.
m Nééanmoins, des
d figures de
d mérite pllus modestes ont été
rapportées autour de ZT = 0.5 à 820 K.996 Il a été montré
m que l’origine dee ces performances
thermoéélectriques plus
p faibles est liée à dees conductiv
vités thermiques totalees plus éle
evées sur
le composé SnSe po
olycristallin que sur mo nocristal. Paar exemple, des valeurss proches de 0.6
W/m K à 850 K et 0.7
0 W/m K à 750 K ont été rapportées sur les échantillons
é s polycristallins purs
et substtitués, respeectivement, alors qu’ellees sont auto
our de 0.3 W/m
W K à 9755 K sur mon
nocristal.
Des étu
udes utilisan
nt la métho
ode de calcu
ul ab initio ont suggérré que la prrésence d’u
une forte
anisotro
opie de la co
onductivité thermique d
de réseau entre to
ous les axess cristallogra
aphiques
expliqueerait ces diifférences de
d ZT obserrvées entre polycristall et monocrristal.97 Cette étude
-50-
Chhapitre I: Généralités
théoriqu
ue semble en accord avec les vvaleurs des échantillon
ns polycristtallins, maiss diffère
nettemeent des vaaleurs pourr les échan
ntillons mo
onocristallins. Les résuultats obte
enus sur
monocristal resten
nt aujourd’h
hui très coontroversés. D’autre part,
p de réccents résulltats sur
nce de la non
l’influen n-stœchiométrie du Se ainsi que dee la substitu
ution du Se ppar le Te ont montré
qu’un tyype de condu
uction n est possible daans le compo
osé SnSe.98,999
Figu
ure I-22. Dép
pendance en températurre a) de la co
onductivité électrique
é σ, b) du coefficcient
Seebecck S; c) du fa
acteur de puiissance PF, dd) de la cond
ductivité therrmique totalle et de la part
phononiique de la co
onductivité thermique enn insert , du compossé SnSe sur m
monocristal selon les
orientations
o a, b et c de la
l structure 92
P
Par analogie avec le co
omposé SnSSe, le compo
osé SnS, a lui aussi atttiré l’attentiion de la
commun
nauté therm
moélectrique
e. Ce compoosé, peu coûteux et de toxicité
t réduuite en comparaison
du SnSee, présente également une structu
ture en cou
uches.100,101 Les premieers rapportss sur les
propriéttés thermoéélectriques du
d composéé SnS ont mo
ontré des va
aleurs encouurageantes de
d figure
de méritte de ZT = 0.6 à 973 K pour
p les com
mposés substtitués avec de
d l’Ag.36,102,1103
-51-
Chapitree I: Généraliités
• Tétrraédrite (T
Type p)
C posés chalccogènes présentées
Contrairemeent à de nombreusees familles de comp
précédeemment, la phase tétra
aédrite n’esst pas une structure en
e couche, mais une structure
s
cubiquee (groupe d’’espace 43 ) présentaant une stru
ucture et de
es propriétéés isotropess (Figure
I-23).
C
C’est un minéral
m natu
urel de form u, Fe, Ag, ZZn)12Sb4S13 dont les
mulation géénérale (Cu
propriéttés thermoéélectriques ont été rap portées pou
ur la première fois parr Suekuni ett coll. en
2012.1077 Ce dernieer a rapporrté sur ce composé un
u facteur de puissan ce PF relattivement
importaant et une co
onductivité thermique ttrès faible autour
a de la
a températurre ambiante
e. Suite à
ce prem
mier rapport,, de nombre
euses étudess ont été con
nsacrées à ce
ette phase eet à l’optimissation de
sa figurre de méritte ZT.108–111 Grâce à laa très faiblee conductiv
vité thermiqque de rése
eau et à
l’optimisation du taux de porteurs de ch
harge de la phase tétra
aédrite, la ffigure de mérite
m ZT
maximaale est de l’orrdre de 0.8 à 700 K.
-52-
Chhapitre I: Généralités
A
Au sein du laboratoire
e CRISMAT, des travau
ux récents ont
o été mennés sur un composé
c
appartenant à la même
m famille
e de compossés: la stann
noidite de fo
ormulation Cu8Fe3Sn2S12.114 Par
analogiee au compossé kesterite, l’ajusteme nt du rappo
ort stœchiom
métrique Cuu/Fe et la trrès faible
conducttivité thermique phononique du m
matériau ontt permis de rapporter uune figure de
d mérite
intéresssante de 0.35
5 à 630 K po
our la compoosition Cu8.55Fe2.5Sn2S12.114
-53-
Chapitre I: Généralités
-54-
Chapitre I: Généralités
température. Une première transition a lieu vers la forme cubique (intermédiaire) à 473 K puis
une seconde transition à 543 K vers la forme stable à haute température de type cubique
antifluorite. Dans cette dernière forme, stable à haute température, les cations occupent
aléatoirement six des huit sites tétraèdriques.120 Il est possible de considérer cette structure
comme la structure stable Dg du composé chalcocite dopé au Fe.
Le composé chalcopyrite CuFeS2 a fortement intéressé la communauté thermoélectrique
depuis que Li et coll. ont rapporté un ZT de 0.21 pour CuFeS2-x (pour x = 0.2) à 700 K associé à un
type de conduction n.121 En sus, il est possible de contrôler la concentration de porteurs de
charge par la création de lacunes de soufre. En effet, les lacunes de soufre permettent
d’augmenter la concentration en porteur de charge mais aussi de diminuer la conductivité
thermique phononique. D’autre part, Tsujii et coll. ont rapporté les premiers effets de la
substitution du Cu par le Fe ou le Zn selon les formulations Cu1-xFe1+xS2 (x = 0 - 0.3) et Cu1-
yZnyFeS2 (y = 0, 0.03).122–124 Ces substitutions ont permis d’obtenir un facteur de puissance de
l’ordre de PF ≈ 1 mW/m K² à 400 K. Plusieurs groupes ont rapporté des ZT similaires entre 0.15
et 0.3 dans différents composés (Cu1-xFe1+xS2, Cu1-xCoxFeS2, CuFeS2(1-x)Se2x).125,126,127 Le facteur
limitant le ZT du composé chalcopyrite est sa conductivité thermique phononique élevée en
raison de la «simplicité» de la structure.
Pour le composé bornite, la transition de phase s’accompagne d’effet important sur les
propriétés de transport électronique. La dépendance en température de type «semi-conducteur»
de la résistivité électrique permet d’obtenir des facteurs de puissances de PF = 0.25 mW/m K² à
700 K. Malgré ces propriétés de transport électroniques modérément élevées, le point fort de ce
composé est sa conductivité thermique qui est extrêmement faible avec des valeurs de < 0.5
W/m K sur la gamme de température comprise entre 100 et 700 K. Ces valeurs sont corrélées à
la microstructure complexe du composé à basse température et à l’effet de désordre cationique à
haute température.120 Pour le composé bornite Cu5FeS4, la combinaison du facteur de puissance
PF associé à la conductivité thermique intrinsèquement faible du composé aboutissent à une
figure de mérite ZT = 0.4 à 700 K.128 Par analogie au composé chalcopyrite, la maitrise de la
stœchiométrie du composé par la substitution du Cu par le Fe a permis d’améliorer
sensiblement le ZT à des valeurs de 0.5 à 700 K pour Cu5+xFe1-xS4 (x = 0.02, 0.04).
-55-
Chapitre I: Généralités
-56-
Chapitre I: Généralités
7. Conclusion
L’objectif de ce chapitre a été de mettre en évidence le fort potentiel des systèmes de
conversion thermoélectrique en tant que nouvelle source d’énergie fiable et non polluante.
Cependant, le rendement encore faible de ces systèmes de conversion thermoélectriques
constitue un frein important au développement et à l’utilisation de ces dispositifs à grande
échelle.
Lors de ce chapitre, il a été démontré que l’amélioration du rendement passe
nécessairement par l’optimisation des matériaux utilisés. Ces matériaux doivent répondre aux
exigences en termes de stabilité thermique et chimique dans toute la gamme de température
visée, de disponibilité de ressources naturelles des éléments constituants (problème de coût), de
toxicité et nocivité. De plus, ils doivent présenter une figure de mérite la plus élevée possible
dans cette gamme de température. Enfin, il a été présenté, de manière non exhaustive, les
tendances actuelles de recherche ainsi que état de l’art sur les principales familles de matériaux
développées dans ce but.
-57-
Chapitre I: Généralités
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Chapitre I: Généralités
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Chapitre I: Généralités
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-62-
Chapitre I: Généralités
-63-
Chapitre I: Généralités
-64-
Chapitre I: Généralités
-65-
II. Contexte et objectifs de la
thèse
Chapitre II: Contexte et objectifs de la thèse
1. Contexte
L’humanité est maintenant confrontée à un double défi de nature énergétique. D’une part
les ressources conventionnelles vont rapidement arriver à un niveau d’exploitation tel que leur
pérennité ne puisse être durablement assurée pour les générations à venir. D’autre part, la
pollution atmosphérique engendrée par la surconsommation actuelle de ces énergies,
essentiellement fossiles, nous oblige à considérer le plus rapidement et massivement possible
les sources d’énergie dites alternatives. Les sources d'énergie renouvelable actuelles (solaire,
éolienne et géothermique) ne fournissent aujourd’hui qu'une petite fraction de l'électricité
consommée. Il existe néanmoins des ressources abondantes, à faible coût et encore relativement
peu exploitées sous forme de chaleur. Il s’agit de toute la chaleur résiduelle produite par de
nombreuses et diverses sources (activités industrielles, échappement de voitures,
incinérateurs,…) jusqu’au très généreux rayonnement solaire. Cette énergie peut être récupérée
et transformée en électricité, notamment à l’aide de dispositifs thermoélectriques.
Les matériaux thermoélectriques conventionnels utilisés dans des dispositifs
thermoélectriques sont les composés Bi2Te3 à température ambiante, les composés du système
Pb-Te aux températures intermédiaires et les composés du système Si-Ge pour les hautes
températures. Cependant, sans tenir compte de leurs performances thermoélectriques, ces
composés comportent de nombreux désavantages tels que des éléments toxiques et/ou nocifs
pour l’environnement (Pb, Te), une abondance faible ou encore un coût élevé des éléments (Te,
Ge). Par ailleurs, la conversion thermoélectrique de l'énergie, bien que découverte il y a plus
d'un siècle, n'a pas trouvé à ce jour d'applications industrielles généralisées du fait de son faible
rendement (inférieur à 10%). Ces matériaux ne sont donc utilisés que pour des applications très
spécifiques telles que la réfrigération des containers permettant le transport des organes, ou
encore pour la génération d’électricité dans les sondes spatiales; deux domaines où la fiabilité et
la durabilité des dispositifs priment. Il s’avère donc nécessaire de développer des matériaux
thermoélectriques performants, robustes, peu coûteux, composés d'éléments non toxiques, et
transposables à un développement industriel.
L’émergence des nouveaux concepts dans les années 90 a mené à la découverte de
nombreux nouveaux matériaux thermoélectriques. Les composés oxydes présentent de réels
avantages tels qu’une stabilité thermique élevée et une toxicité réduite des éléments. Cependant,
leurs performances thermoélectriques se révèlent encore trop faibles notamment aux
températures intermédiaires. Les composés intermétalliques et chalcogénures (Se/Te) font
partie des candidats les plus prometteurs en termes de performances à ces températures.
Néanmoins, les coûts ainsi que la toxicité de certains éléments utilisés dans ces composés
restent un frein non négligeable à des applications à grande échelle. Dans ce contexte, ce travail
de thèse s’est focalisé sur des matériaux sulfures, constitués le plus souvent d’éléments
-69-
Chapitre II: Contexte et objectifs de la thèse
relativement abondants et peu couteux. Par ailleurs, les composés sulfures appartiennent à l'une
des classes de composés les plus riches, en termes de structures cristallines et de diversité des
propriétés physiques. C’est un terrain de jeu propice à de nombreuses et fascinantes
découvertes pour les céramistes, chimistes, et physiciens.
2. Objectifs
Mes travaux de thèse se sont articulés autour de la synthèse et la caractérisation
structurale et physico-chimique de composés sulfures à propriétés thermoélectriques. Lors de
ces travaux, l’intérêt s’est porté sur plusieurs familles de composés.
Le composé TiS2 à structure lamellaire a été le premier objectif de mon travail de thèse
(cf chapitre III). Ce composé à structure simple possède des propriétés électriques intéressantes,
d’un point de vue thermoélectrique. Cependant, sa conductivité thermique doit être
significativement diminuée afin d’obtenir une valeur de ZT élevée. Ce point a été le premier
objectif de ma thèse. Nous avons donc effectué une approche d’optimisation du matériau par
micro-/nanostructuration du composé. Pour cela, nous avons utilisé une méthode d’élaboration
encore jamais développée sur ce composé: la mécanosynthèse. Le but de cette approche est la
création de barrières, comme les interfaces (structurales) ou les joints de grains, pouvant jouer
un rôle majeur dans la diffusion des phonons. De plus, afin d’atteindre des valeurs de
conductivités thermiques les plus faibles possibles, nous avons substitué le titane avec un
élément plus lourd (niobium) afin d’induire des effets de fluctuation de masse.
Par la suite, nous avons porté un intérêt croissant aux composés à structures plus
complexes. Les structures dites complexes sont favorables à l’obtention de conductivités
thermiques intrinsèquement faibles. Nous nous sommes donc intéressés à une seconde famille
de composés, les sulfures à base de Cu, et notamment au composé ternaire Cu4Sn7S16 (cf chapitre
IV. Ce composé de type semi-conducteur, bien que potentiellement intéressant pour la
thermoélectricité, n’a jamais fait l’objet d’investigations plus poussées. Nous avons synthétisé ce
matériau selon deux modes d’élaborations distincts: la voie conventionnelle en tube scellé et la
mécanosynthèse. Les analyses structurales et chimiques seront présentées et reliées aux
propriétés de transport.
Enfin, mes travaux se sont orientés vers d’autres composés présentant également des
structures relativement complexes mais caractérisés par un comportement électrique de type
métallique: les composés CuCoxTi2-xS4 et colusite Cu26V2Sn6S32 (cf chapitre V). Le premier
composé appartient à la famille des thiospinelles à base de Cu. Ces derniers encore peu étudiés
pour la thermoélectricité sont caractérisés par des conductivités électriques élevées
dépendantes de la valence des éléments. Une étude portée sur l’influence de l’occupation du site
-70-
Chapitre II: Contexte et objectifs de la thèse
(Co/Ti) a été développée afin, d’une part d’ajuster le taux de porteurs (et donc d’optimiser le PF)
et également de mieux comprendre le mécanisme de conduction dans ce système. Le second
composé, rapporté récemment comme matériau prometteur du point de vue de la
thermoélectricité, présente des divergences de propriétés de transport importantes dans la
littérature. La synthèse de ce composé par mécanosynthèse combinée à deux techniques de
densification différentes (SPS et pressage à chaud) a été étudiée afin d’obtenir un composé
homogène et stœchiométrique. Cette approche nous a permis de comprendre les mécanismes à
l’origine de ces divergences et d’accroître ses performances thermoélectriques.
-71-
III. Mécanosynthèse et
propriétés thermoélectriques du
disulfure de titane TiS2
Chapitre III: Mécanosynthèse et propriétés thermoélectriques du disulfure de titane TiS2
1. Introduction
Dans ce chapitre, nous nous sommes intéressés à un composé binaire déjà étudié au sein
du laboratoire CRISMAT, le composé TiS2. Diverses études réalisées ont démontré le fort
potentiel de ce matériau pour des applications thermoélectriques à basse et moyenne
température (300 – 700 K). En effet, les performances électriques (S et ρ) du composé TiS2 sont
équivalentes à celles des meilleurs matériaux existants tel que le composé de référence Bi2Te3.
Ce composé possède également une structure lamellaire propice à la chimie d’intercalation
permettant d’influencer ses propriétés physiques. Cependant, ce dernier est caractérisé par une
conductivité thermique élevée, principalement liée à sa structure cristallographique simple et
«légère», qui limite l’obtention d’une figure de mérite ZT élevée.
Les objectifs de ces travaux sur le composé TiS2 étaient doubles. D’une part, nous
souhaitions étudier la faisabilité de l’élaboration du composé par mécanosynthèse suivi d’une
densification par Spark Plasma Sintering (SPS) pour réaliser des matériaux de haute densité.
D’autre part, nous voulions connaitre l’influence de ce mode d’élaboration sur la structure et les
propriétés de transport.
Au travers de ce chapitre, nous présenterons l’état de l’art du composé TiS2, mais aussi
celui de la mécanosynthèse afin d’introduire cette méthode de synthèse qui a été très largement
utilisé lors de ces travaux de thèse. Il s’ensuivra alors la présentation des résultats obtenus le
composé TiS2 et sa solution solide Ti1-xNbxS2.
-75-
Chapitree III: Mécanossynthèse et propriétés
p thhermoélectriiques du disu
ulfure de titanne TiS2
2
2. Etat de
d l’art
2
2.1. Le disulfure
d e de titan
ne, TiS2
L
Le composée TiS2 a tout d’abord fascciné la comm
munauté sciientifique daans le doma
aine de la
d’intercalation et des ba
chimie d atteries. Jean
n Rouxel, l’u
un des pè ress fondateurss de la chim
mie douce
et perso
onnalité du monde
m des chalcogè ness, donna naiissance au premier
p sulfu
fure à large domaine
d’intercaalation, NaxTiS
T 2.1,2 La crrise de l’é neergie en 1973 souligna l’inté
l rê t de cces maté riau
ux qui se
prê taien
nt à une uttilisation comme catho des de battteries Na ou Li.1,2 Suitte à ces tra
avaux, de
nombreuses é tudess ont é té me
ené es sur l’iintercalation
n du Li au sein du com
mposé TiS2.3––6 Durant
cette mêê me pé riodee, le compossé lamellaire TiS2 a faitt l’objet de travaux en raaison de la diversité
des prop
prié té s physsiques, é lecttriques ou en
ncore mé can
niques qu'il peut pré sennter.7–9
2
2.1.1. Stru
ucture crisstalline et non-stœch
hiométrie
L
Le composéé TiS2 apparrtient à la faamille des dichalcogé nures
u de mé taaux de transition en
couche ((TMDC) de formule
f MX
X2 (M = mé taaux de transsition des colonnes IVb, Vb ou VIb, X = S, Se,
Te). Dan
ns sa forme 1T (la plus stable),
s la sttructure estt constitué e de couches S-Ti-S, sé paré
a es par
un gap de Van der Waals (Figure III-1
1).9 Cette sttructure aniisotrope apppartient au
u groupe
d'espacee trigonal 3 1 (n°164
4) avec des p
paramè tres de
d maille a = 3.312 A ett c = 5.449 A.
A
L
Le composeé TiS2 est connu pou
ur sa non-stœchiomé trie
r en soufr
fre en raiso
on de la
volatilisation de ceet é lé ment lors de la syynthè se. Ain
nsi, d’aprè s Murray et ccoll. et Mikk
kelsen et
coll., la tempé rature optimale
e pour form
mer un com
mposé TiS2 «stœchiom
mé trique» serait
s de
632 °C.110,11 Au-delà de cette tem
mpé rature, lla non-stœch
hiomé trie du composé est accrue en
e raison
-76-
Chapiitre III: Mécanosynthèse eet propriétéss thermoélecctriques du ddisulfure de tiitane TiS2
-77-
Chapitre III: Mécanosynthèse et propriétés thermoélectriques du disulfure de titane TiS2
-78-
Chapitre III: Mécanosynthèse et propriétés thermoélectriques du disulfure de titane TiS2
cationiques par substitution des é lé ments. Par exemple, une ré duction significative de la
conductivité thermique a é té rapporté e à l’aide d’une occupation mixte S/Se des sites anioniques
dans TiS2-xSex.18 Gascoin et coll. ont ainsi rapporté une diminution de la conductivité thermique
phononique de ≈ 3 W/m K à ≈ 1.5 W/m K pour TiSSe soit une diminution notable de
50% à 300 K. Ce dé sordre peut aussi ê tre induit en substituant le Ti par des cations lourds, tels
que le Ta ou le Nb afin de gé né rer un effet de fluctuations de masse. Beaumale et coll.32 ont
rapporté une diminution de la conductivité thermique phononique de ≈ 1.27 W/m K pour
le composé mè re TiS2 à ≈ 0.55 W/mK pour le composé Ti0.6Ta0.4S2 à 700K.
En ré sumé , ces diffé rentes approches consistent essentiellement à cré er un dé sordre
structural au sein du composé TiS2 par substitution et intercalation afin de favoriser la diffusion
des phonons par le ré seau. La maı̂trise de ces approches a permis d’accroı̂tre la figure de mé rite
ZT des composé s TiS2 jusqu’à des valeurs optimales de ZT ≈ 0.5 à 700 K.12,33 Cependant, cette
valeur de ZT reste encore faible pour envisager un dé veloppement à plus grand é chelle de ce
maté riau dans des modules thermoé lectriques.
Le facteur limitant les performances thermoé lectriques du composé TiS2 é tant sa
conductivité thermique, nous avons entrepris de dé velopper la synthè se de ce composé par
mé canosynthè se. Cette mé thode d’é laboration simple, transposable à des applications à plus
grande é chelle, est de plus en plus couramment utilisé e dans la synthè se de composé s sulfures.
De plus, cette derniè re est propice à la cré ation de dé fauts structuraux/microstructuraux (taille
de grains, contraintes, dé fauts…) susceptibles de favoriser la diffusion des phonons.
2.2. Mécanosynthèse
Le broyage est sans nul doute l'une des activités les plus anciennes de l'homme. II
constitue maintenant un nouveau moyen d'élaboration de matériaux. La mécanosynthèse
("mechanical alloying")34–36 se définit comme un procédé de synthèse par cobroyage, en général
à sec, de mélanges de poudres d'éléments purs ou combinés dans un broyeur à haute énergie.
L'énergie mécanique fournie à la charge (poudres + billes) est telle que les billes sont dans leur
grande majorité et en permanence en mouvement relatif. Limitée d'abord à l'élaboration de
superalliages à dispersion d'oxydes, la mécanosynthèse connaît un développement considérable
en raison de l'intérêt porté aux nanomatériaux ainsi qu’aux matériaux métastables. En effet,
l'élaboration de matériaux par voie mécanique peut mettre en œuvre un grand nombre de
mécanismes réactionnels susceptibles de modifier l’équilibre de formation de composés et de
favoriser la formation d’espèce métastable.37 Il convient de noter que de nombreux travaux
tentent, en outre, de comprendre et modéliser les mécanismes de synthèse intervenant lors du
broyage.38,39
-79-
Chapitree III: Mécanossynthèse et propriétés
p thhermoélectriiques du disu
ulfure de titanne TiS2
L
L’un des efffets majeurs du broyagge, même réactif, est la
a réalisationn de poudre micro-
/nanom
métrique. Parr exemple, la Figure III--3 illustre une
u évolution classique de la granu
ulométrie
d’un allliage métalllique lors d’un
d broyagge énergétiq
que similairre à la méccanosynthèsse. Il est
possiblee d’identifieer deux étap
pes majeurees. La prem
mière étape, au début ddu broyage jusqu’au
point b, illustre la coalescence
c des élémen
nts entre eu
ux. Il s’ensuiit une phasee de réductiion de la
taille dees particuless.
L
La premièree étape corrrespond à l’’étape «réacctive» du brroyage. Le m
mouvement des bols
de broyyage provoque des collisions bille/p
paroi et billle/bille souss l’action dee la force ce
entrifuge.
Les billees vont ainsi transférerr, par chocs inélastiquess, une partie
e de l’énerggie cinétique
e qu’elles
ont acqu
uise aux prrécurseurs sous
s forme de contrain
ntes mécaniiques au seein des préccurseurs,
mais au
ussi sous fo
orme de ch
haleur. C’es t cette éneergie therm
mique transfférée, assocciée à la
relaxatio
on des contraintes cré
éées, qui voont entraineer la formation des liaaisons chim
miques et
mener à la formatio
on de la pha
ase plus ou m
moins bien cristallisée.
c L’énergie aiinsi transférrée peut-
être ausssi grande que l’énerg
gie thermiq
que pouvant être appo
ortée lors dd’un recuit en four
classiqu
ue.39 Cepend
dant, certaines études ont permis de démontrer que ll’énergie th
hermique
transférrée par les chocs inéla
astiques resste limitée et empératuree des bols lors d’un
e que la te
broyagee (même trèss intense) ne dépassait que raremeent les 573 - 673 K.38
L
La seconde étape, du po
oint b à la fiin du broyag
ge, correspo
ond à l’étapee d’équilibre
e suivant
la formaation de la phase.
p En fonction de laa granuloméétrie des pou
udres ainsi que des parramètres
de broyage, la taillee des particu
ules forméees lors de l’éétape précéd
dente va êtrre réduite par
p l’effet
du broyyage mécanique. Par ailleurs, le moouvement dees billes et les
l collisionns possèdent un rôle
de brasssage; les poudres
p pro
oduites von
nt généralement être caractériséees par une
e grande
-80-
Chapiitre III: Mécanosynthèse eet propriétéss thermoélecctriques du ddisulfure de tiitane TiS2
D
Dans le cass de la syntthèse de coomposés su
ulfures, des mécanismees similairess à ceux
observéés sur les alliages méta
alliques peuvvent être en
nvisagés ma
algré une naature différente des
précurseurs en term
me de ductillité, dureté, réactivité, etc…
e Cette méthode
m d’éllaboration a déjà été
utilisée avec succès pour la synthèse
s dee plusieurs composés sulfures
s telss que les co
omposés
CuCrS2 40, Ni3S2 4 ,
41 SnS 43,
42,4 Cu2SnS3 44–46 ou Bi
B 2S3 47–49. Au laboraatoire CRISMAT, la
mécanosynthèse a été étudiée avec su
uccès pour la synthèsse de com
mposés tern
naires et
naires tels qu
quatern ue les comp
posés Cu12Sb
b4S13, Cu5FeS
S4, Cu8Fe3Sn
n2S12, Cu11Fee4Ge2S16. En effet, les
synthèses par voiee conventio nent pas syystématique
onnelle en tubes scellés ne mèn ement à
l’obtentiion de matériaux
m de
d grandess puretés en raison
n de probblèmes d’é
équilibre
thermod
dynamique, d’homogén
néité ou eencore de volatilisatio
v on du souffre lors de
es cycles
thermiq
ques. La méthode
m d’é
élaboration par mécaanosynthèse
e est doncc très inté
éressante
puisqu’eelle offre une appro
oche altern
native danss la réalisation de m
matériaux sulfures
thermoéélectriques. Par ailleurrs, cette mééthode perm
met de prod
duire des loots de poud
dres plus
-81-
Chapitree III: Mécanossynthèse et propriétés
p thhermoélectriiques du disu
ulfure de titanne TiS2
3
3. Elabo
oration des mattériaux
L
Le cycle d’éélaboration d’un matérriau céramiq
que suit le procédé suuivant: synth
hèse des
poudress - mise en
n forme – frittage.
f Com
mme décritt en annexe, l’élaboraation des matériaux
m
s’effectu
ue en deux principales étapes: la ssynthèse dees poudres par voie méécanosynthè
èse suivi
d’une éttape de denssification pa
ar Spark Plassma Sinterin
ng.
3
3.1. Syn
nthèse de
es poudre
es
• S
Synthèse d’un échantiillon de réfé
férence TiS2 par voie conventionn
nelle en tub
be
sscellé
D
Dans le butt de pouvoiir observer les effets de
d la mécan
nosynthèse sur la stru
ucture, la
microstrructure, ou bien encorre sur les p
propriétés de
d transportt électriquess et thermiques, un
échantilllon référence a été synthétisé par vvoie conven
ntionnelle en
n tube scelléé tel que décrit dans
la littéraature.10,31 Lees poudres de
d Ti (Alfa A
Aesar, 325 mesh,
m %) et de S (Allfa Aesar, 32
99.5% 25 mesh,
99.5%) sont mélan
ngées (stœchiométrie 1
1:2) dans un mortier à la main puuis placées en tube
scellé so
ous vide primaire. Le mélange
m est eensuite chau
uffé à 632°C
C pendant 122 heures (m
montée et
descente à 50°C/h) tel que le prrésente la F igure III-5.
-82-
Chapiitre III: Mécanosynthèse eet propriétéss thermoélecctriques du ddisulfure de tiitane TiS2
• S
Synthèse des poudress Ti1-xNbxS2 par mécanosynthèse
L
Les poudress de Ti (Alfa
a Aesar; 325
5 mesh; 99.5
5%), S (Alfa Aesar; 325 mesh; 99.5%
%) et Nb
(Alfa Aeesar; 325 meesh; 99.5%)), sont direcctement placés dans de
es bols en caarbure de tu
ungstène
contenaant un nomb
bre de billess équivalant à un ratio de
d 25/1 foiss la masse dde poudre pe
esée. Les
nt par la suitte mis dans un broyeurr à haute éneergie (Fritscch Pulveriseette 7 Premiium line)
bols son
selon un
n cycle défin
ni.
A
Afin d’élimin
ner la prése
ence inoppoortune de traaces d’oxyde
e de titane ((TiO2), les sy
ynthèses
ont été réalisées en
e pesant les
l précurseeurs en boîte à gants. En effet, lors des prremières
synthèses, des traces d’oxyde de titane (T
TiO2) sont observées
o su
ur les analys
yses structurrales par
diffractiion de rayon
ns X sur pou
udre (DRX).. Cette préseence inoppo
ortune d’oxyyde induit des
d effets
néfastess sur les pro
opriétés de transport.
t Lees manipulaations réalisées en boîtee à gants perrmettent
de limitter l’adsorp
ption d’eau ou d’hydrroxydes à la surface des poudrees, qui pro
ovoquent
l’oxydattion du Ti peendant la sy
ynthèse et/oou l’étape dee densificatiion. De plus,, la mécanossynthèse
est une technique très sensiblle à l’atmossphère d’où l’importance de mettrre les bols sous gaz
inerte pour s’affran ques de con taminationss (de l’argon
nchir des risq n dans notree cas).
L
La synthèsee par voie mécaniquee du comp
posé TiS2 n’étant
n pas rapportée dans la
littératu
ure, les paraamètres de broyage
b ontt été déterm
minés suite à une étude bibliograph
hique sur
la mécanosynthèse d’autres matériaux
m su
ulfures. En recoupant
r le
es informatiions, des co
onditions
initialess ont été cho
oisies, et suite à quelqu
ues tests prééliminaires sur la taillee des billes à utiliser
ainsi que sur la viteesse du broy
yeur, seul le ttemps de brroyage a été ajusté (Tabbleau III-1).
-83-
Chapitree III: Mécanossynthèse et propriétés
p thhermoélectriiques du disu
ulfure de titanne TiS2
D
Des temps de broyage
e de 12h, 24
4h, 36h ain
nsi que 48h ont été tesstés afin d’o
observer
l’évolutiion de la fo
ormation de
e la phase. Les diffractogrammes de rayons X sur poudre sont
es quatre rééflexions priincipales de la phase 1T
présentéés sur la Figgure III-6. Le T-TiS2 ((001
1), (011),
(012), (110)) sont signalées
s pa
ar la présen
nce des réfleexions théorriques (bas de la figure
e) afin de
rendre ccompte de la
l formation
n de la phas e. Pour des temps de broyage
b de 112h et 24h, la phase
TiS2 ten
nd à se form
mer mais la présence
p de réflexions corresponda
c ant aux préccurseurs utilisés (Ti
et S), eest observéée. À partir de 36h de broyage, les inten
nsités de cces réflexio
ons sont
significaativement réduites
r ne que les réfflexions principales dee la phase 1T-TiS2
e laissant q
apparen
ntes. Les diaagrammes de diffractioon des pou
udres ayant subi un brroyage de 48h
4 sont
caractérrisées par laa présence moindre
m dess réflexions correspond
dant aux préécurseurs uttilisés, ce
temps d
de broyage a donc été retenu
r pourr la suite dee l’élaboratio
on de la sérrie de comp
posés Ti1-
xNbxS2 (0 ≤ x ≤ 0.075).
L
Les diffracttogrammes de rayons X sur poud
dre avant densification
d n par Spark
k Plasma
Sinterin
ng de la sériie de compo
osés Ti1-xNb
bxS2 (0 ≤ x ≤ 0.075) son
nt présentéss sur la Figu
ure III-7.
Chaque diffractogrramme a étté analysé par affinem
ment Rietve
eld (voir A
Annexes Tecchniques
mentales) affin de confirmer la forrmation de la phase TiiS2 et d’obteenir les parramètres
Expérim
udres aprèss l’étape de mécanosyn
structurraux des pou nthèse. L’affiinement sysstématique du profil
des difffractogramm
mes, par l’utilisation du modèle de Thomsson-Cox-Hassting, a pe
ermis de
confirmer que la ph
hase TiS2 esst majoritairrement form
mée dans l’e
ensemble dees échantillo
ons de la
série.50 Les affinem
ments confirm
ment la form
mation d’un
ne phase triigonale (grooupe d’espace P3m1
(n°164), a = 3.409 Å et c = 5.669 Å) avec dees facteurs de é assez faibl es (Tableau
d reliabilité u III-2).51
-84-
Chapiitre III: Mécanosynthèse eet propriétéss thermoélecctriques du ddisulfure de tiitane TiS2
Figure III-7. Diffracctogrammess de rayons X sur poudre des composés de la sériee Ti1-xNbxS2 pour
p x=
0, 0..025, 0.05, 0.075
0
En raison dee la largeur importante des pics de diffraction, les paramèttres de maillles n’ont
E
pas pu êêtre déterm
minés avec précision
p (Taableau III-2). À cela s’a
ajoute la préésence d’éve
entuelles
phases secondairees difficilem
ment identiifiables en raison d’u
un bruit dde fond élevé des
ogrammes. A ce stade, il est imposssible de con
diffracto nclure quan
nt à la substtitution du Nb
N sur le
site du Ti. Toutefois, le modèle structuraal a permis d’extraire une
u estimattion de la taille
t des
domainees cohéren
nts diffracttants. Ces domainess présenten
nt une d istribution étroite,
ndante de la composition, comprisee entre 20 ett 40 nm (Tableau III-2) et sont suscceptibles
indépen
de correespondre à la
l taille des cristallites
c fformées.
Tablea
au III-2. Para
amètres des affinements
a hantillons de
pour les éch e TiS2 et les ssolutions soliides Ti1-
xNbxS2
C
Cette hypo
othèse est supportée par les observations
o s effectuée s par miccroscopie
électron
nique à transmission (M
MET) commee le montre la Figure III-8. L’étudee MET a dém
montré la
présencce de particcules de faiibles dimen
nsions composées par des domaiines nanocristallins
correspo
ondant à laa structure 1T-TiS2. C
Ces domaines sont carractérisés ppar des dim
mensions
-85-
Chapitree III: Mécanossynthèse et propriétés
p thhermoélectriiques du disu
ulfure de titanne TiS2
Figure II
III-8. a) Micrrographie ME
ET des partiicules et clich
hé de diffracction électronnique corresspondant
à l’anallyse d’une pa
articule (inseert); b) Micrrographie ha
aute résolutiion(HRTEM)) des nanopa
articules
aveec le modèle de transform
mé de fourriier correspon
ndant du com
mposé TiS2 m
mécanosynth
hèse
L
Les microggraphies efffectuées paar microsco
opie électro
onique à baalayage (MEB) des
poudress sont également préssentées surr la Figure III-9. Celle
es-ci mettennt en évide
ence des
microstrructures trrès différentes selon lla méthodee d’élaborattion. Nous pouvons, en
e effet,
constateer que l’éch
hantillon de
e référence synthétisé par voie conventionn
c nelle en tub
be scellé
présentee des tailles de grains comprises en
ntre 1 et 5 µm
µ (Figure III-9.a) et estt caractérisé
é par des
grains tyypiquementt anisotrope
es sous form
me de plaqueette hexagonale. Cette ccroissance de
d grains
est prin
ncipalementt régie parr la structu
ure cristalliine de la phase TiS2.. En effet, elle est
généraleement obserrvée dans des structurees anisotrop
pes constitué
ées de chaînnes ou de couches de
polyèdres qui présentent des énergies su
uperficielless anisotrope
es. Les planss atomiques fermés
ont unee faible énerrgie de surfface et sontt plus stablees thermody
ynamiquem
ment. En suss, de tels
plans on
nt égalemen
nt tendance à être atomiiquement lissses, rendan
nt la croissaance perpendiculaire
au plan difficile à nu
ucléer ce qu
ui favorise u
une croissan
nce dans le plan.
p Le longg temps de synthèse
s
utilisé d
dans les réacctions solide ment la croissance de
e-liquide-vaapeur (tube scellé) favorise égalem
ces grain
ns de grande taille en fo
orme de plaq
quette. Par opposition,
o nous pouvoons constate
er que les
-86-
Chapiitre III: Mécanosynthèse eet propriétéss thermoélecctriques du ddisulfure de tiitane TiS2
ure III-9. Miccrographies MEB des pouudres TiS2 éllaborées parr a) tube scelllé (référencce) b)
Figu
mécaanosynthèse (48h)
3
3.2. Den
nsificatio
on par Sp
park Plassma Sinte
ering (SP S)
Les poudress synthétisées par voie conventionnelle et méccanosynthèsse ont été densifiées
L
selon lees mêmes conditions
c de
d traitemeent thermiq
que. Ces con
nditions so nt décrites dans le
Tableau
u III-3a. La température
t e de palier eest de 800 °C
° avec un temps
t de paalier de 30 min
m sous
une preession uniaxxiale de 64
4 MPa danss une matriice en graphite de diaamètre 10 mm.
m Ces
conditio
ons de densiification perrmettent d’oobtenir des échantillons de haute ddensité (> 96
9 %) en
un temp
ps de traitem
ment therm
mique relativvement courrt (Tableau III-3). Il connvient de noter que
l’ensemb
ble des denssités sont dé
éterminées géométriqu
uement et co
omparées à la densité th
héorique
calculéee à partir dess paramètre
es de maille réels déterm
minés par afffinement Riietveld.
Tableau
u III-3. Condiitions SPS uttilisées pour l’échantillon
n TiS2 issu de
e la voie connventionnellee en tube
scellé eet les solution
ns solides Tii1-xNbxS2 issuues de la méccanosynthèse
e ainsi que lees densités relatives
r
des échantilllons après densification
d n
-87-
Chapitre III: Mécanosynthèse et propriétés thermoélectriques du disulfure de titane TiS2
-88-
Chapiitre III: Mécanosynthèse eet propriétéss thermoélecctriques du ddisulfure de tiitane TiS2
Figure IIII-10. Courbes de retraitt et de tempéérature de trraitement thermique parr SPS effectu
uées pour
l’échanttillon de a) TiS
T 2 référence synthétisé en tube scelllé; b) pour la série Ti1-xN
NbxS2 synthéétisée par
m écanosynthèèse
4
4. Analy
yses stru
ucturale
es et miicrostru
ucturale s
L
La Figure IIII-11 illustre
e l’importan
nce de l’étape de densiification surr la formatiion de la
phase isssue de la mécanosynth
m èse. Cette fiigure présen
nte l’analyse
e par diffracttion de rayo
ons X sur
poudre des échanttillons TiS2 synthétiséss par mécaanosynthèse avant et aaprès SPS. La forte
diminuttion de la largeur
l à mi-hauteur
m des réflexio
ons permett de confirm
mer par afffinement
Rietveld
d la formation de la ph
hase 1T-TiS2 pure et bien cristallissée après seeulement 30
0 min de
cycle theermique de densificatio
on.
-89-
Chapitree III: Mécanossynthèse et propriétés
p thhermoélectriiques du disu
ulfure de titanne TiS2
L
La Figure IIII-12 présen
nte les diffrractogramm
mes de l’écha
antillon de référence ainsi
a que
ceux dess composés de la solutiion solide T
Ti1-xNbxS2 (0 ≤ x ≤ 0.075
5) après dennsification par Spark
Plasma Sintering. Les
L diffracto
ogrammes ssont indexéss selon la phase
p 1T-TiSS2 (groupe d’espace
P3m1, N
N°164, a = 3.409 Å et c = 5.669 Å) een considéraant un site Ti
T (1a (0, 0, 0)) et un sitte soufre
(2d (1/3
3, 2/3, ≈1/4 mentaires (FFigure III-12a) n’est
4)). Aucune trace visiblle de réflexions supplém
observéée sur les diiffractogram
mmes attesttant de la haute pureté
é des échanntillons obte
enus. Les
affinemeents Rietvelld ont été ré
éalisés en teenant comptte d’une répartition stattistique du Nb
N sur le
site du T
Ti à hauteurr du taux de
e substitutioon théoriquee. Toutes les tentativess de modélissation de
mise en
n ordre entre les atome Nb lors de l’analyse dess diagramm
es de Ti et N mes de diffra
action de
rayons X n’ont abouti à aucune solution ssatisfaisantee. Ces résulttats suggèreent une sub
bstitution
des atom
mes de Nb su
ur les positiions du Ti en
ntièrement aléatoire.
a
E
En outre, il convient de
e noter que le modèle d’affinement
d t Rietveld a entraîné de
es écarts
importaants entre les
l largeurss à mi-hautteur calculéées et expérrimentales lors des prremières
tentativves d’affinem
ment, en parrticulier surr les réflexio
ons d’indexa
ations (011)) et (012). La
L Figure
III-12b iillustre cet écart
é où un élargissemeent important a lieu uniquement suur la réflexion (012)
par com
mparaison à la réflexio
on (110) su
ur les échan
ntillons issus de la méccanosynthèse. Nous
avons allors utilisé un
u modèle qui
q permet de tenir com
mpte de la morphologi
m ie des crista
allites, en
se basan
nt sur des ob
bservations similaires rrapportées pour
p les com
mposés polyccristallins Ag
A xTiS2.33
-90-
Chapiitre III: Mécanosynthèse eet propriétéss thermoélecctriques du ddisulfure de tiitane TiS2
L
Les résultatts des affinem
ments Rietvveld réalisés sur la série de composéés Ti1-xNbxS2 après
densification par Sp a Sintering s ont présenttés dans le Tableau
park Plasma T III-44. Ces résulta
ats
révèlentt une forte augmentatio
a on de l’agitattion thermiq
que isotrope
e des sites caationiques pour
p les
échantilllons substittués. Ce poin une modificcation structturale pouvaant, dans notre cas,
nt atteste d’u
être liéee à l’occupattion mixte du
u site pour lles concentrrations x > 0 en Nb. L’abbsence de réflexions
supplém
mentaires daans les diffra
actogrammees de rayonss X après SPS (Figure IIII-12) semble
e
confirmer la formattion de la ph
hase 1T-TiS2 jusqu’à unee limite de solubilité de 7.5% at. de
e Nb.
-91-
Chapitree III: Mécanossynthèse et propriétés
p thhermoélectriiques du disu
ulfure de titanne TiS2
Tablleau III-4. Pa
aramètres dees affinemennts Rietveld pour
p les solu
utions solidess Ti1-xNbxS2 après
a
densification ppar Spark Plasma Sintering
C
Cette hypothè se est sou
utenue par l’é volution des paramèetres de maiille (Tableau
u III-4 et
Figure IIII-14). En effet,
e les pa de maille suivent une lo
aramè tres d oi de Vegarrd en fonction de la
concenttration thé orique
o de Nb.
N L'espaccement moy
yen entre les
l couchess du composé TiS2
(paramèè tre c) augm 2(1) A, resppectivement pour x =
mente liné airrement de c =5.701(1) A à c = 5.712
0 et x = 0.075. Inverrsement, le paramè
p tre d
de maille a diminue
d lé gèerement de a = 3.406(1
1) A à a =
3.402(1) A, respectiivement pou
ur x = 0 et x = 0.075. Cess ré sultats sont en accorrd avec la diistorsion
de l'octaaè dre MS6, en raison de
d la diffé ren
nce des ray es du Ti4+ (00.605 A) et du Nb4+
yons ionique
(0.68 A)), dé jà rappo
orté e dans le
e composé T
TiS2 sur la seé rie Ti1-xNbxS2 (0 ≤ x ≤ 11)54,56 mais aussi
a sur
les soluttions solidess Ti1-xTaxS2 32,57
3 et MoxW 1-xS2 (0 ≤ x ≤ 1).58
L
La limite de
d solubilité
é du Nb daans notre composé
c TiiS2 est supéérieure à la valeur
maximu
um rapportéée dans les travaux
t de B
Beaumale ett coll. de 5%
% at. de Nb ssans formation de la
phase 3R-NbS2.29,54 Cette limite
e de solubilitté plus élevéée peut être attribuée à la mécanossynthèse.
Cette technique, dee par sa natu
ure, induit u
une dispersion et une homogénéit
h té des éléme
ents plus
ynthèse parr voie conventionnelle solide-liquuide-vapeur en tube
importaante que lorrs d’une sy
scellé. C
Cette méthod
de est donc favorable à une extension de la lim
mite de solubbilité d’élém
ments. Ce
point a d
déjà été abo
ordé lors de l’état de l’arrt sur la méécanosynthèse en débutt de chapitre
e (Figure
La synthèse par voie so
III-4). L olide-liquidee-vapeur, po
our sa part, reste senssible au gra
adient de
tempéraature dans le
l four, à la pression intterne du tub
be ou encorre à la stœchhiométrie lo
ocale des
élémentts présents qui peut mener
m à dess équilibress locaux po
ouvant limitter la solub
bilité des
élémentts.
-92-
Chapiitre III: Mécanosynthèse eet propriétéss thermoélecctriques du ddisulfure de tiitane TiS2
F
Figure III-14
4. Evolution des paramèttres de maillle en fonction du taux dee substitution
L
Le modèle d’affinemen
nt Rietveld
d utilisé permet de modéliser
m enn 3D la forrme des
osées dans la Figure IIII-15. La mo
cristallittes. Celles-cci sont expo odélisation 3D semble dans sa
globalitéé en accord
d avec la strructure lam
mellaire de la
l phase TiS
S2 et proposse une form
me plane
ovoïdalee selon les plans
p ab de la
l maille criistalline. L’excroissance au centre dde la cristalllite selon
l’axe c a été attribu
uée à un pro
obable artefaact du modèèle. Les taillles des dom
maines de co
ohérence,
pouvantt être assim
milées aux ta
ailles des criistallites, prrésentent de
es valeurs m
moyennes de l’ordre
de la ceentaine de nanomètress (Tableau III-4). Un laarge écart entre
e les vaaleurs minimales et
maximaales est notaable mais pe
eut s’expliqu
uer par les dimensions
d anisotropess des cristallites. En
effet, dees tailles siggnificativem
ment variablees selon less axes crista
allographiquues a, b et c (Figure
III-15) p
peuvent êtree attendues.
-93-
Chapitree III: Mécanossynthèse et propriétés
p thhermoélectriiques du disu
ulfure de titanne TiS2
A
Afin de con
nstater l’évolution de la microstrructure aprrès SPS, dees observatiions par
microsccopie électro
onique à ballayage et traansmission (MEB et ME
ET) ont été réalisées. La
L Figure
III-16 p
présente les micrographies MEB
B d’une secction transv
versale dess échantillo
ons non-
substitu
ués réalisés par la voie
e convention
nnelle en tu
ube scellé et mécanosyynthèse. La taille de
grains d
des échantillons issus de poudre s synthétiséées par mé
écanosynthèèse après SPS reste
réduite, avec une taille
t (diamè
ètre) moyen
nne comprisse entre 200 nm et 1 μμm (Figure III-16b).
L’échanttillon référeence (Figure
e III-16a) prrésente, pour sa part, de
es tailles de grains de l’ordre de
la dizain
ne de µm.
L
Le cycle thermique de
e densificatiion reste co
ourt (30 min) ce qui llimite la crroissance
granulaiire et perm
met de con
nserver la ttaille de grrains faible des échanntillons issu
us de la
mécanosynthèse. Par
P ailleurs, il est intérressant de noter que la
l morpholoogie des grrains des
échantilllons issus de
d poudres synthétiséees par mécaanosynthèse, change apprès la densification.
En effet,, la forme sp
phérique avant SPS devvient anisotrrope après seulement
s 3 0 min de tra
aitement
thermiq
que à 800°C.. Cela indiqu
ue clairemen
nt que la cin
nétique de croissance
c sselon les pla
ans ab de
la maillee est très éleevée dans la structure c ristalline en
n couche du composé TiiS2.
L
Les observaations par microscopie
m e électroniq
que à transm
mission ontt confirmé la
l forme
prédite par la modéélisation strructurale (Fiigure III-17)). En effet, on
o peut obseerver des fo
ormes de
grains aanisotropes cristalliséss sous form
me de plaquettes de dimensions
d d’une centaine de
nanomèètres d’épaissseur et pouvant aller ju
usqu’à des diamètres
d prroches du µm
m (Figure III-17a).
D
Des analysees de texture doivent éggalement êttre réaliséess pour vériffier l’alignem
ment des
plaquetttes en fonctiion des cond
ditions de syynthèses des poudres.
-94-
Chapiitre III: Mécanosynthèse eet propriétéss thermoélecctriques du ddisulfure de tiitane TiS2
L
Les microgrraphies hautte résolution
n (HRTEM) ont égaleme
ent mis en éévidence la présence
p
de défaauts étendus selon l’ax
xe c des grrains (Figurre III-17b). L’utilisatioon de la diiffraction
électron
nique de zon
ne sélective (SAED) n’a montré auccun écart avec la structuure 1T-TiS2 dans ces
zones permettant d’affirmer
d u’il s’agit bieen de faute d’empileme
qu ent et non dde l’apparition d’une
ucture. Nouss avons attrribué la forrmation de ces défautss à l’étape dde densifica
sur-stru ation par
Spark P
Plasma Sinteering. En efffet, c’est lorrs de cette étape
é d’élab
boration quue l’apport d’énergie
d
nécessaire à la cristallisatio
c n des pou
udres issues de la mécanosynth
m hèse a été réalisé.
L’association du faiible degré de
d cristallisaation des po
oudres (Figure III-7 et Figure III-8
8) et des
ons de denssification ra
conditio urs favorables à la forrmation de
apides sontt des facteu e défauts
structurraux. Néan
nmoins, les mécan
nismes inttervenant lors de cette éta
ape de
cristallissation/denssification pa
ar traitemen
nt thermiquee n’ont pas été analyséés en détailss. Il reste
donc périlleux d’en affirmer l’origine.
5
5. Proprriétés th
hermoé
électriqu
ues
5
5.1. Pro
opriétés de tra
ansport électriq
ques et facteurrs de
puissa
ance
• C
Comparaison voie con
nventionneelle et méca
anosynthèse
e
L
La Figure III-18 présentte les dépen
ndances en températurre des proppriétés de transport
électriqu
ues de l’éch
hantillon ré
éférence en
n comparaisson de l’éch
hantillon m
mécanosynth
hèse non
substitu
ué. Les valeu
urs négatives du coeffficient Seebeeck indique
ent que les porteurs de charge
majoritaaires sont les électron
ns (type n)) en accord avec la littérature.117 Une dép
pendance
croissan
nte en temp bsolue du coefficient Seebeck est oobservable dans les
pérature de la valeur ab
-95-
Chapitree III: Mécanossynthèse et propriétés
p thhermoélectriiques du disu
ulfure de titanne TiS2
C
Cette hypotthèse est, notamment, appuyée paar l’évolutio
on des paraamètres de maille c
respectiifs. L’échanttillon de ré
éférence posssède un paramètre c = 5.702(1)) Å très lég
gèrement
ur à celui dééterminé sur l’échantilloon mécanossynthèse (c = 5.701(1) Å
supérieu Å) par diffra
action de
rayons X sur poudre. Il est posssible de corrréler ce paramètre avecc le rapport Ti/S sur la base des
-96-
Chapiitre III: Mécanosynthèse eet propriétéss thermoélecctriques du ddisulfure de tiitane TiS2
-97-
Chapitree III: Mécanossynthèse et propriétés
p thhermoélectriiques du disu
ulfure de titanne TiS2
• E
Effet de la substitution
s n au Nb
L
Les dépendances en température d
du coefficient Seebeck S des compposés de la série
s Ti1-
xNbxS2 issus de la mécanosynt
m thèse sont p
présentées sur
s la Figure III-19a. Laa valeur absolue du
coefficieent Seebeck
k diminue avec
a l’augm
mentation dee la concentration en N ord avec
Nb, en acco
l’augmentation de la concentrration en p
porteurs dee charge (Tableau III-55a). Par exe
emple, à
tempéraature ambiaante, la valeu
ur absolue d
du coefficien
nt Seebeck diminue
d de | | = 180 µV
V/K pour
x = 0 à | | = 109 µV//K pour x = 0.075. Ceci est en accorrd avec l’aug
gmentation du taux de porteurs
de n = 5.3 × 1020 cm
m-3 pour x = 0 à n = 4.3 × 1021 cm-3 pour x = 0.07
75 à 300 K.
Figu
ure III-19. Dépendances en températture a) du co
oefficient Seebeck S et b)) de la résisttivité
que ρ des com
électriq mposés de laa série Ti1-xNb
N xS2 issus de
e la mécanosy
synthèse
E
En effet, daans le comp
posé TiS2, lee coefficient Seebeck a été décritt par un mo
odèle de
Boltzmaann à une bande (Relation II.1).115,19 Dans lee cas d’un semi-conduucteur dégé
énéré, le
coefficieent Seebeck
k doit augm
menter de ffaçon linéaiire avec la températurre et possé
éder une
dépendaance en n-2/33.59–61
∗ /
= . ( ) Relation
R III.11
L
La Figure III-20 met en éviden ce que noss échantillo
ons suiventt cette dép
pendance
proporttionnelle à n-3/2 illustré par la courb
be en bleu sur
s la figure. Cela confirrme que la variation
v
eliée à la modification de la
du coeffficient Seeebeck des échantillon s est direcctement re
concenttration en po
orteurs de charge.
-98-
Chapiitre III: Mécanosynthèse eet propriétéss thermoélecctriques du ddisulfure de tiitane TiS2
D
D'autre partt, les courbe
es de dépen
ndances en température
t e de la résisstivité électrrique des
échantilllons (Figurre III-19b) démontren
nt une tend
dance nette
e vers un ccomportement plus
conductteur lorsquee la concen
ntration en Nb augmente. Par ex
xemple, à 7700 K, la ré
ésistivité
électriqu
ue diminue de ρ = 11.9
90 mΩ cm à ρ = 4.74 mΩ
m cm lorssque x augm
mente de x = 0 à x =
0.075 (T
Tableau III-5
5b). Ce comp
portement ss’explique par
p l’augmen
ntation du taaux de porte
eurs. Ti4+
possédaant une conffiguration électronique
é e d0 et le Nb
b étant de co
onfigurationn électroniq
que d1, la
substitu
ution du Ti par
p le Nb ap
pporte un éélectron sup
pplémentaire
e dans la baande de con
nduction.
Par ailleeurs, le recouvrement entre les orb
bitales du méétal tend à croître,
c lorsqque les atom
mes de Ti
sont pro
ogressivemeent remplaccés pour le N
Nb. Par conséquent, le caractère m
métallique augmente
dans la série Ti1-xNb
bxS2 tel qu'il a été déjà démontré dans
d la série
e de compossés Ti1-xNbxS2 et Ti1-
xTaxS2.
32
2,54,57
• Facteur de puissance PF
F
L
Les dépend
dances en températurre du facteeur de puisssance PF de l’ensem
mble des
ur la Figure III-21. Le faacteur de puissance dim
échantilllons sont prrésentées su minue drastiq
quement
pour tou
us les échan
ntillons issuss de la mécaanosynthèsee en comparraison de l’écchantillon référence
r
avec dess valeurs nee dépassant par PF ≈ 1 m
mW/m K² su
ur l’ensemblle de la gam
mme de temp
pérature.
Le facteur de puissaance de l’éch
hantillon dee référence varie
v pour sa part de PFF = 1.64 mW
W/m K² à
98 mW/m K²², respective
PF = 0.9 ement pour 300 K et 70
00 K (Tablea
au III-5). La principale raison
r de
cette réd
duction est liée à l’augm
mentation im d la résistivité électriqque des échantillons
mportante de
issus dee la mécanossynthèse.
-99-
Chapitree III: Mécanossynthèse et propriétés
p thhermoélectriiques du disu
ulfure de titanne TiS2
P
Pour la série Ti1-xNbxS2 issue de la mécanosyn
nthèse, le meilleur facteeur de puisssance est
obtenu pour le com
mposé x = 0 en dessouss de 450 K. Au-delà de
e cette temppérature, le meilleur
facteur d
de puissancce est alors systématiqu
s uement attribué à un des échantilloons substitué
és. A 300
K, les vaaleurs de faccteur de puiissance variient de PF = 0.33 mW/m
m K² pour x = 0.075 à PF
P = 0.89
mW/m K² pour x = 0. A 70
00 K, la vaariation du facteur de
e puissancee en fonctio
on de la
concenttration en Nb
N est plus restreinte,
r vvariant alorss de PF = 0.5 K² pour x = 0 à PF =
59 mW/m K
0.78 mW
W/m K² pou
ur x = 0.05. En résuméé, l’élaborattion par mé
écanosynthèèse semble avoir un
effet néffaste sur less propriétés de transporrt électriquees du compo
osé TiS2. En effet l’augm
mentation
importaante de la résistivité
r éllectrique, p rovoquée en
e grande partie
p par l’ augmentation de la
densité de joints dee grains, réd
duit le facteu
ur de puissaance du com
mposé. En suus, l’optimissation de
la conceentration en
n porteurs de
d charge nee semble pas pouvoir co
ompenser l’’effet de perrte sur le
facteur d
de puissance dû à l’augm
mentation tr
trop importaante de la ré
ésistivité éleectrique.
5
5.2. Pro
opriétés de
d transp
port therrmiques
• C
Comparaison voie con
nventionneelle et méca
anosynthèse
e
L
La Figure III-22 présente les déépendancess en tempé
érature, resspectivemen
nt, de la
conducttivité therm
mique (F
Figure III-2
22a) et de la part ph
hononique de la conductivité
thermiq
que (Figgure III-22b
b) des échan
ntillons TiS2 élaborés pa
ar voie convventionnelle
e en tube
scellé ett par mécano
osynthèse.
-100-
Chapiitre III: Mécanosynthèse eet propriétéss thermoélecctriques du ddisulfure de tiitane TiS2
-101-
Chapitree III: Mécanossynthèse et propriétés
p thhermoélectriiques du disu
ulfure de titanne TiS2
L
La Figure IIII-23 illustre les trois priincipaux faccteurs favoriisant la diffuusion des ph
honons:
Les défauts éten
ndus tels qu
ue les disloccations ou encore les fa
autes d’empiilement qui activent
les m
mécanismess de diffusion
n des phonoons de moyeennes et grandes longueeurs d’ondess.
Les défauts pon
nctuels tels que l’inserttion ou la prrésence de lacunes ato miques qui activent
les m
mécanismess de diffusion
n des phonoons de faiblees longueurss d’ondes.
Les centres de diffusion tels que la su
ubstitution atomique
a d’éléments dee masses attomiques
très différentess qui active
ent les méccanismes dee diffusion des phononns de moye
ennes et
ndes longueu
gran urs d’ondes.
F
Figure III-23
3. Schéma dees origines dee la diffusion
n des phononns
D
Dans notre cas, nous av
vons montréé que les éch
hantillons sy
ynthétisés ppar mécanossynthèse
sont caaractérisés par
p une microstructur
m re composéée de taille
es de grainns significattivement
réduitess en comparraison de l’échantillon rréférence (F
Figure III-16). Il en résullte qu’un plus grand
nombre de surfacess et d'interfa
aces existen
nt dans les écchantillons issus
i de la m
mécanosynthèse. Tel
que décrrit précédem
mment, les joints de graains sont pro
opices à accentuer la difffusion des phonons
par une diminution
n de leurs lib
bres parcourrs moyens. A cela s’add
ditionne la pprésence dess défauts
planairees, observéss par micrroscopie éleectronique à transmission haute résolution (Figure
III-17b), qui sont susceptibles
s s de contrib
buer à la diminution
d significative
s e de la conductivité
que phononiique.
thermiq
E
En vue d’éétayer ces hypothèsess et de com
mprendre l’évolution
l ductivité
de la cond
thermiq
que, une an
nalyse des dépendancces en tem
mpérature de
d la part phononiqu
ue de la
conducttivité thermique selon le de Debye-Caallaway a étté entreprisee afin d’identifier le
l modèle d
mécanissme prédom
minant de difffusion des p
phonons dan
ns nos échantillons.
L
Le modèle de
d conductiv
vité thermiq ye-Callaway prend en coompte trois types de
que de Deby
processu
us de diffusion des phonons : l’effett de paroi, l’’effet de flucctuation de m
masse et la diffusion
d
à trois p
phonons. Le modèle de Debye-Calla
D away 62,63 peut être exprrimé commee suit:
-102-
Chapitre III: Mécanosynthèse et propriétés thermoélectriques du disulfure de titane TiS2
/ ) ( )
= Relation III-2
( / ) /
ℏ
Avec = Relation III-3
Où N est le nombre d'atomes par unité de volume, θD est la température de Debye, est
la vitesse moyenne des phonons, ω est la fréquence circulaire, d est le libre parcours moyen des
phonons aux joints de grains et ħ est la constante de Dirac.
= .( . . ) Relation III-4
Où est la chaleur spécifique par unité de volume due aux vibrations du réseau et est
la vitesse du son.
À basse température, le modèle de Debye estime que peut être approximée à :
-103-
Chapitre III: Mécanosynthèse et propriétés thermoélectriques du disulfure de titane TiS2
ne conduisent néanmoins pas toutes à des effets dissipatifs. En effet, la collision la plus simple
dénommée «mécanisme normal» ou «mécanisme N» correspond à une interaction entre trois
phonons dont on peut écrire la règle de sélection sous la forme:
+ = Relation III-6
+ = + Relation III-7
-104-
Chapiitre III: Mécanosynthèse eet propriétéss thermoélecctriques du ddisulfure de tiitane TiS2
Figure III-2
24. a) Processsus normal;; b) Processu
us Umklapp
L
Les paramèttres = 334
43 m/s 26, θD = 240 K 69 et A = 750 /s
/ K,4 ont étéé utilisés en
n rapport
avec la littérature.54
5 Les résult
tats du mod
dèle sont prrésentés dan
ns le Tableaau III-6. On constate
que les régressionss du modèle de Debyee-Callaway ne
n concordent pas parrfaitement avec
a nos
courbess expérimentales. Il est néanmoins possible d’o
observer une tendance dans l’évolu
ution des
paramèttres. Un parramètre B plus élevé esst visible daans l’échantillon issu dee la mécanossynthèse
attestan
nt d’un proccessus Umk
klapp plus in
ntense. On peut égalem
ment observ
rver une dim
minution
significaative du parramètre d (d
distances m
moyennes en
ntre les joints de grainss) dans l’éch
hantillon
d référence. Ce résultatt nous a suggéré que
mécanosynthèse paar comparaisson avec l’écchantillon de
le mécaanisme préédominant, expliquantt la diminu
ution de la conductiv
ivité therm
mique de
l’échanttillon mécan
nosynthèse, est bien liié à la diffu
usion aux joints de grrains, plutôtt qu’à la
n Umklapp. La distance
diffusion e moyenne entre les joints de grains a été esttimée à d = 12.8 nm
pour l'échantillon de
d mécanosy
ynthèse alo rs que cellee pour l’écha
antillon de rréférence esst de d =
45.4 nm
m. Ces taillees sont pluss petites qu e les tailless des grainss déterminéées par microscopie
électron
nique à balaayage et tran
nsmission ((Figure III-1
16 et Figure III-17), ce qui suggère
e que les
défauts d'empilemeent, en plus de la diffusiion aux jointts de grains, jouent égaalement un rôle
r dans
la diffussion des pho
onons.
-105-
Chapitree III: Mécanossynthèse et propriétés
p thhermoélectriiques du disu
ulfure de titanne TiS2
• E
Effet de la substitution
s n au Nb
L
La Figure III-25 présen
nte les dépen
ndances en températurre de la connductivité th
hermique
(Figgure III-25a)) et de la pa
art phononiq
que de la co
onductivité thermique
t (Figure
e III-25b)
de la séérie Ti1-xNbxS2 (0 ≤ x ≤ 0.075). Laa conductivité thermique tend à ddiminuer lo
orsque la
teneur een Nb augm
mente de x = 0 à x = 0
0.075. Il a déjà
d été montré par Beeaumale et coll. que
l’originee de ce phén
nomène estt principalem
ment régie par un effe
et de fluctuaations de masse.
m 32,54
L
La combinaaison de ces effets p
permet de diminuer drastiqueme
d ent la cond
ductivité
thermiq
que du com
mposé TiS2, conduisant
c urs faibles rarement rrapportées dans
à des valeu d ces
composés de = 2.16 W/m K à 300 K ett = 1.71 W/m K à 70
00 K pour Tii0.925Nb0.075S2 (Figure
III-25a eet Tableau III-5). En co
omparant cees valeurs avec
a la littérrature,54 à ttaux de sub
bstitution
identiqu
ue en Nb de
d x = 0.05
5, les échan
ntillons méécanosynthè
èse présenteent des valeurs de
conducttivité thermique total ett phononiqu us faibles. L’’effet du mé
ue significattivement plu écanisme
de diffussion des pho
onons Umkllapp étant n
négligeable, l’effet de flu
uctuation dee masse com
mbiné à la
-106-
Chapiitre III: Mécanosynthèse eet propriétéss thermoélecctriques du ddisulfure de tiitane TiS2
diffusion
n aux interffaces sont le
es contributiions majeurres à la diffu
usion des phhonons danss la série
Ti1-xNbxS2 élaborée par mécano
osynthèse.
5
5.3. Figure de mérite
m
C
Comme exp
primé dans le chapitree I, l’expresssion de la figure
f de m
mérite ZT re
eflète les
perform
mances therm
moélectriques d’un mattériau. Les dépendances
d s en tempérrature de la figure
f de
mérite Z
ZT de l’ensem
mble des éch
hantillons s ont présenttées sur la Fiigure III-26..
L
La Figure III-26a prése
ente, à titre comparatif,, les valeurss de l’échanttillon référe
ence issu
de la voie conventio
onnelle en tu
ube scellé e t celui non-substitué issu de la méccanosynthèsse. Leurs
dépendaances en tem
mpérature sont
s équivallentes avec des valeurs qui varientt de ZT ≈ 0.1
11 à ZT ≈
0.25, reespectivement à 300 ett 700K. En résumé, l’aaugmentation significattive de la ré
ésistivité
ue ρ, due à la diminutio
électriqu on de la moobilité des porteurs de charge,
c réduuit significattivement
le facteu
ur de puissaance de l’éch oins, cela esst contrebalancé par
hantillon méécanosynthèèse. Néanmo
la dimin
nution notab
ble de la con
nductivité th
hermique liée aux effets de difffusion des phonons
accrus par la multiplication du nombrre d’interfacces. Il en résulte unee figure de
e mérite
équivaleente malgré des méthod
des d’élaborration induisant des microstructurres significattivement
différen
ntes.
L
La substituttion du Ti par
p le Nb in
nfluence peu
u la figure de
d mérite ccomme en atteste
a la
Figure IIII-26b. A teempérature ambiante, ll’échantillon
n x = 0 présente la figurre de méritte la plus
élevée d
de l’ensemb
ble de la sé
érie. Au-dellà de 450 K,
K les valeu
urs de la figgure de mé
érite des
-107-
Chapitre III: Mécanosynthèse et propriétés thermoélectriques du disulfure de titane TiS2
échantillons substitués sont légèrement plus élevées que celles du composé x = 0. Ce dernier
présente une valeur de ZT = 0.24 alors que le composé x =0.05 présente une valeur légèrement
supérieure de ZT = 0.30 à 700 K. Ces résultats sont sensiblement identiques à ceux rapportés par
Beaumale et coll. (ZT = 0.24 pour x = 0.05 à 700 K) pour la même série élaborée par voie
conventionnelle en tube scellé.54
-108-
Chapitre III: Mécanosynthèse et propriétés thermoélectriques du disulfure de titane TiS2
6. Conclusion
Dans ce chapitre, les composés de la solution solide Ti1-xNbxS2 (0 ≤ x ≤ 0.075), ont été
élaborés par mécanosynthèse suivi d’une densification par Spark Plasma Sintering. Les
caractéristiques structurales et microstructurales ainsi que les propriétés thermoélectriques ont
été comparées à celles d’un échantillon TiS2 référence élaboré par voie conventionnelle en tube
scellé suivi d’une densification par Spark Plasma Sintering.
D’un point de vue structural, les analyses par diffraction de rayons X sur poudre et par
microscopie électronique à transmission ont mis en évidence la présence de particules de faibles
dimensions (< 200 nm) après mécanosynthèse. Ces particules contiennent des domaines
nanocristallins compatibles avec le groupe d’espace de la phase 1T-TiS2 reliés entre eux par des
domaines mal cristallisés. Après l’étape de densification par Spark Plasma Sintering, la phase 1T-
TiS2 est formée et caractérisée par une microstructure composée de taille de grains réduite (< 1
µm). Parallèlement, l’existence des solutions solides Ti1-xNbxS2 (pour x ≤ 0.075) est également
confirmée par affinement Rietveld, en reliant le taux de substitution et l’évolution du paramètre
de maille par une loi de Vegard.
Du point de vue des propriétés thermoélectriques, nous avons montré que ce mode
d’élaboration induit une diminution significative de la conductivité thermique phononique en
raison d’un accroissement de la diffusion des phonons aux interfaces. Néanmoins, ce gain sur les
propriétés thermiques est contrebalancé par l’augmentation significative de la résistivité
électrique ρ, qui réduit fortement le facteur de puissance du composé. L’ajustement de la
concentration en porteurs de charge par l’utilisation de la substitution du Ti par le Nb ne permet
cependant pas de compenser les pertes sur le facteur de puissance PF.
Les valeurs de ZT obtenues dans cette étude sont inférieures aux plus hautes valeurs
rapportées dans la littérature. En effet, dans les composés non-stœchiométriques Ti1+xS2 (0 ≤ x ≤
0.05), la figure de mérite ZT se situe entre 0.29 et 0.48 à 700 K. Dans notre étude, la plus haute
valeur de ZT obtenue est 0.30 pour le composé Ti0.95Nb0.05S2 à 700 K.12 Cela démontre qu’il est
difficile de briser la forte corrélation entre les propriétés de transport électronique et thermique
du composé TiS2 par cette approche de micro-/nano-structuration utilisant la mécanosynthèse.
Cependant, ces travaux ont démontré la faisabilité de la synthèse de ce composé sulfure par cette
mécanosynthèse couplée au SPS.
Suite à ces premiers résultats, j’ai élargi mon travail de thèse à la recherche de phases
sulfures caractérisées par des structures cristallographiques plus complexes permettant de
favoriser des conductivités thermiques intrinsèquement faibles. En effet, les structures
complexes caractérisées par un grand paramètre de maille, un grand nombre d’atome par maille,
des différences de masse élevées entre les éléments ou encore un large paramètre de Grüneisen
-109-
Chapitre III: Mécanosynthèse et propriétés thermoélectriques du disulfure de titane TiS2
favorisent une grande diffusion des phonons. Nous nous sommes donc intéressés à des systèmes
ternaires et quartenaires de sulfures pouvant potentiellement répondre à ces critères dans les
chapitres suivants.
Nous avons particulièrement développé la synthèse des composés par mécanosynthèse
et frittage SPS étant donné les résultats prometteurs obtenus sur le composé TiS2 notamment en
termes d’homogénéité et de réactivité des poudres.
-110-
Chapitre III: Mécanosynthèse et propriétés thermoélectriques du disulfure de titane TiS2
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Chapitre III: Mécanosynthèse et propriétés thermoélectriques du disulfure de titane TiS2
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Chapitre III: Mécanosynthèse et propriétés thermoélectriques du disulfure de titane TiS2
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-115-
V. Etu
IV ude du co
ompposé terna
t aire
Cuu4Sn7S16
Chapitre IV: Etude du composé ternaire Cu4Sn7S16
1. Introduction
Les travaux présentés lors du chapitre précédent ont révélé les limites dans
l’optimisation des performances thermoélectriques d’un matériau à structure simple tel que le
composé TiS2. Ce dernier présente une très forte corrélation entre ses propriétés de transport
électriques et thermiques qui mène à de grandes difficultés de découplage des propriétés. Nous
nous sommes donc intéressés à des matériaux à comportement semi-conducteur ou métallique
susceptibles de présenter une conductivité thermique intrinsèquement faible.
Dans ce but, nous nous sommes orientés vers des matériaux présentant des structures
plus complexes favorables à l’obtention de conductivité thermique faible en s’appuyant sur les
concepts de G.A. Slack nés dans le milieu des années 90. Ce dernier met en avant, à travers la
description du «Phonon Glass and Electron Crystal», l’intérêt d’une structure cristalline
complexe pour obtenir une conductivité thermique intrinsèquement faible.1 Ce concept a été
repris en 2008 dans la revue de J. Snyder.2 Il est montré que des structures caractérisées par de
larges paramètres de maille, un grand nombre d’atomes par maille, une différence de masse
importante entre les éléments ou encore un large paramètre de Grüneisen (anharmonicité du
réseau), permettent de favoriser la diffusion des phonons et donc d’induire des conductivités
thermiques intrinsèquement faibles.
Dans ce chapitre IV, nous présentons les résultats obtenus sur le composé ternaire
Cu4Sn7S16 qui est caractérisé par un comportement semi-conducteur et des caractéristiques
structurales propices à générer une conductivité thermique faible. Le chapitre V exposera, pour
sa part, les résultats obtenus sur les composés quaternaires thiospinelles CuCoxTi2-xS4 et
colusite-Sn Cu26V2Sn6S32, à comportement métallique.
-119-
Chapitre IV: Etude du composé ternaire Cu4Sn7S16
2. Etat de l’art
Dans ce chapitre de thèse, nous nous sommes focalisés sur un composé du système
ternaire Cu-Sn-S, à savoir le composé Cu4Sn7S16. La structure de ce composé a pour la première
fois été rapportée sur monocristal par Chen et coll. en 1998.3 Lors de cette période, un intérêt
considérable est porté aux composés chalcogénures à base d’Ag ou de Cu dans la mesure où ces
derniers présentent des caractéristiques structurales qui peuvent être associées à des propriétés
physiques originales. Par exemple, certaines structures sont caractérisées par une occupation
partielle de leurs sites Ag ou Cu. Cette occupation partielle provoque des phénomènes de mise
en ordre cationique et donne lieu à des transitions structurales pour des composés du système
Cu-Sn-S.4 D’autres composés tels que Cu6PS5Hal (Hal = Cl, Br, I) et Ag3.8Sn3S8 présentes des
propriétés de conductivités ioniques élevées.5,6
En raison de leur comportement électrique semi-conducteur à faible gap, certain
composé de la sous-famille des chalcogénures ternaires Cu-Sn-X (X = S, Se), ont été
particulièrement étudiés pour des applications d’électro-optiques, d’acousto-optiques ou encore
de photovoltaïques. De nombreux efforts portent alors sur la résolution structurale de composés
appartenant à ce système. Une grande diversité de structures est alors rapportée: la structure
monoclinique des composés Cu2SnSe3 et Cu2SnS3,7–10 la structure tétragonale du composé
Cu2SnS3,3 la structure cubique du composé Cu2SnSe4,11 la structure rhomboédrique du composé
Cu4SnS6 12 ou encore la structure orthorhombique du composé Cu4SnS4.13 Pour certains de ces
composés, les propriétés physiques ont été étudiées pour des utilisations potentielles en tant
que matériaux thermoélectriques.3,12,14 C’est dans ce contexte que la structure du composé
Cu4Sn7S16 a été étudiée en 2006 par Jemetio et coll. sur monocristal. Les propriétés électriques
de ce composé sont rapportées pour la première fois sur poudres compactées. La conductivité
thermique de ce composé, au début de mes travaux de thèse n’avait, quant à elle, jamais été
rapportée.
-120-
Chapitre IV: Etud
de du compossé ternaire Cu
C 4Sn7S16
occupen
nt quatre sittes diffé rents: deux sitess 18h (x, -x, z)
z et deux sites 6c (0, 0,, z). Il en ré sulte
s que
3/4 des sites té traéé driques et 1/8 des sitees octaé driq
ques sont occupé s par les atomes de Cu et
que 7/8
8 des sites octaé driquess sont occup
pé s par les atomes
a de Sn
n (Figure IV
V-1) laissantt 1/4 des
sites té ttraé driques vacants.
v Le composé peeut donc ê tree formulé (C
Cu0.75□0.25)(SSn1.75Cu0.25)S
S4.
L
La structuree a é té «ré vissé e» en 200
06 par les traavaux de Jem
metio et coll..15 En effet, l'une
l des
caracté rristiques de la structure cristallinee du composé Cu4Sn7S16 est lié e auux atomes de
d Cu du
site 6c ((z ≈ 0.295). Ces dernierrs sont situéé s dans un environnem
e ment plan forrmé par dess atomes
de soufrre (18h (x ≈ 0.507, -x, z ≈ 0.376)). C
Cela conduit à une forte agitation thhermique an
nisotrope
des atom
mes de Cu perpendicula
p airement à cce plan trigo
onal dé fini par
p les atom
mes de soufre
e (Figure
IV-1) ett donc parallè le à l’axe
e cristallograaphique c. Cette agitattion atomiquue anisotro
ope a é té
dé crite p
par Jemetio et coll. à tra
avers une diivision (splitt) du site Cu
u 6c (z ≈ 0.2 95) en deux
x sites 6c
(z ≈ 0.3
302 et z ≈ 0.290)
0 occup
pé s statistiq
quement.15 Il convient de noter, p ar analogie, que les
atomes de Cu sur lee site 3a sont dans un environnem
ment octaé drique forméé par des attomes de
soufre ((18h) et préé sentent é galement
a un e forte agitation therm
mique anisottrope sous la forme
d’un dissque perpeendiculaire à l'axe crisstallographiique c (Fig
gure IV-1), né anmoinss aucune
division
n du site n’a éeté considé ré
r e.
-121-
Chapitree IV: Etude du
d composé ternaire
t Cu4SSn7S16
L
Les distancces interatomiques calcculé es à paartir de la structure ccristalline in
ndiquent
l'absencce de liaiso
ons chimiqu
ues S-S, et donc l’absence de pa
aires S22-.3,115 Les analy
yses par
Spectrom
mé trie Pho
otoé lectroniq porté la prré sence excclusive de Cu+.3 En
que X (XPSS) ont rapp
consé qu
uent, en con
nsidé rant le
e degré d’ooxydation fo
ormel de Sn
n4+, la balannce des cha
arges du
composé a é té considé
c ré selon
s la foormulation (Cu+)4(Sn4+)7(S2-)16 cee qui sugg
gè re un
comporttement é lectrique isolant à basse teempé rature.
2
2.2. Inté
érêt et propriétés th
hermoélecttriques du
u composé Cu4Sn7S166
L
Le composéé Cu4Sn7S16 respecte en
n partie less critè res su
usceptibles de promou
uvoir des
perform
mances therm
moé lectriqu
ues attractivves. En effet, comme l’expose les FFigure IV-2 et
e Figure
IV-3a, lee composé Cu
C 4Sn7S16 a éeté rapportéé comme é tant
a un semi-conducteurr à faible ga
ap (gap =
0.8 eV) et une haute densité d’é tats prochee du niveau de Fermi (F
Figure IV-2--droite). Il en
n ré sulte
un coeffficient Seebeeck é levé (S ≈ -600 µV/K 0 K et 435 K (Figure IV--3b). La conductivité
K) entre 300
é lectriqu
ue est relatiivement faib
ble autour dee la tempé rature
a ambia
ante tel que iillustré sur la Figure
IV-3.15 N
Né anmoins, les mesure
es de condu
uctivité é lecttrique ayantt é té ré aliséé es sur des cristaux
compactté s (donc dee faible densité (≈ 60 %
%)), il est po
ossible de pré voir un gaain considé rable
r sur
la mobilité des porrteurs de ch
harge dans des maté riaux de hau
ute densité ((> 90 - 95 %). Une
optimisaation du taaux de portteurs, par u
un dopage é lectroniqu
ue, favoriseerait é galem
ment une
augmen
ntation du faacteur de puissance du ccomposé .
C
Comme préecisé pré cé demment,
d laa conductiviité thermiqu
ue du compposé Cu4Sn7S16 n’est
pas rap
pporté e dan
ns la litté ratture. Toute fois, la stru
ucture cristtallographiqque complex
xe de ce
composé (Figure IV
V-1) mè ne à penser quee ce composé est suscep
ptible d’ê tree caracté riséé par une
conducttivité therm
mique de ré seau intrin sè quement faible. En effet, ce coomposé resp
pecte de
-122-
Chapitre IV: Etud
de du compossé ternaire Cu
C 4Sn7S16
3
3. Prem
miers réssultats
3
3.1. Elaboration
n des mattériaux
L
Le cycle d’éélaboration d’un matérriau céramiq
que suit le procédé suuivant: synth
hèse des
poudress - mise en
n forme – frittage.
f Com
mme décritt en annexe, l’élaboraation des matériaux
m
s’effectu
ue en deux principales
p étapes:
é la syynthèse dess poudres pa
ar voie convventionnelle
e en tube
scellé ett/ou mécano
osynthèse su
uivie d’une éétape de den
nsification par
p Spark Pllasma Sinterring.
• Par voie co
P onventionnelle solid
de-liquide--vapeur en
n tube scelllé
L
Les poudress de Cu (Alfa
a Aesar; 325
5 mesh; 99.5%), Sn (Me
erck; <71µm
m; 99.9%), et
e S (Alfa
Aesar; 3
325 mesh; 99.5%) sont mélangées ((stœchioméétrie 4:7:16) dans un moortier à la main
m puis
placées en tube sccellé sous vide primairre. Le mélan
nge est ensuite chaufféé selon deu
ux cycles
ques (Figuree IV-4). Le premier cyclle consiste en
thermiq e un pré-pa
alier à 450° C afin d’élim
miner les
risques d’explosion d quartz poouvant être engendrés par une suurpression de
ns du tube de d soufre
ne montée en
lors d’un e température trop raapide. Il s’en
nsuit un pre
emier palierr de chauffe à 850°C
pendantt 2h, pour atteindre l’’état liquidee, qui est suivi
s d’un second
s palieer à 700°C de 48h
-123-
Chapitree IV: Etude du
d composé ternaire
t Cu4SSn7S16
correspo
ondant à la températurre de formaation de la phase
p Cu4Sn7S16.4,16 La ppoudre a ensuite été
broyée, mise sous forme de pastilles et sscellée à nou
uveau sous vide primaaire pour un
n second
cycle th
hermique. Ce dernier consiste
c en une chauffee à 700°C pendant
p 72 h afin d’éliminer la
présencce de phasees secondaiires identifi
fiées après le premierr recuit (Snn2S3 et Cu2SnS3) et
d’accroîître l’homoggénéité de la
a poudre. Le s rampes dee montée et descente soont de 100°C
C/h pour
l’ensemb
ble des cyclees thermiqu
ues.
Figu
ure IV-4. Cyccles thermiquues de la syn
nthèse du com
mposé Cu4Snn7S16
• P
Par voie so
olide en méccanosynthèèse
P
Pour la syn
nthèse par voie
v mécan
nique, les prrécurseurs de Cu (Alfaa Aesar; 32
25 mesh;
99.5%), Sn (Merck;< 71 µm; 99
9.9%), et S (A
Alfa Aesar; 325
3 mesh; 99.5%),
9 sontt directemen
nt placés
dans dees bols en caarbure de tu e billes équivvalent à un ratio de
ungstène coontenant un nombre de
25/1 fois la masse de poudre pesée. Les b
bols sont paar la suite placés
p dans un broyeurr à haute
énergie (Fritsch Pullverisette 7 Premium lin
ne) selon un
n cycle défin
ni (Tableau IIV-1).
D
De la mêmee manière que
q lors de la mécanossynthèse du
u composé T
TiS2 décrite
e dans le
chapitree précédent,, les synthèsses ont été r éalisées en pesant
p les précurseurs
p en boîte à gants
g afin
de s’affrranchir des risques
r de contaminatioon/oxydatio
on.
L
La synthèsee par voie mécanique
m d
du composéé Cu4Sn7S16 n’étant pass rapportée
e dans la
littératu
ure, des parramètres de broyage ont été séllectionnés en
e se basannt sur les résultats
précédeemment obteenus sur le composé
c TiSS2 (cf Chapittre III).
-124-
Chapitre IV: Etud
de du compossé ternaire Cu
C 4Sn7S16
Tableau IV
V-1. Conditio
ons de mécannosynthèse utilisées
u pou
ur le composéé Cu4Sn7S16
• D
Densificattion par Sp
park Plasm
ma Sinterin
ng
L
Les poudress préparées selon les d
deux voies de
d synthèsess ont ensuitte été densifiées par
Spark Pllasma Sinterring (SPS) selon le cyclee présenté dans
d le Table
eau IV-2.
D
Des conditio
ons de denssification id
dentiques on
nt été réalissées sur les poudres issues des
deux mééthodes d’éllaboration. Une
U secondee températu
ure de densiification, pluus faible de 600°C, a
été réallisée sur la poudre mé
écanosynthèèse. En effeet, de par la forte réaactivité des poudres
synthétiisées par mécanosynth
m hèse, nous pouvons en
nvisager de
e réduire lees températtures de
densification afin de limiter les risquess de volatilisation du soufre (cf Chapitre IIII). Pour
l’ensemb
ble des échaantillons, de
es densités rrelativementt élevées son
nt obtenuess (> 95%).
-125-
Chapitree IV: Etude du
d composé ternaire
t Cu4SSn7S16
L
La Figure IV
V-5 présentte les diffracctogrammess de rayons X sur pouddre des échantillons
aux diffférentes éttapes d’élab
boration seelon les deux voies de
d synthèsee des poud
dres. Les
diffracto
ogrammes de
d rayons X sur poudree de l’échan d la voie coonventionnelle sont
ntillon issu de
présentéés sur la Figgure IV-5a. La présencce de phasess secondaires correspoondant au co
omposés
Sn2S3 ( ) et Cu
C 2SnS3 ( 42 ) est ob servée à laa suite du premier
p cyccle thermique de la
synthèse par voie conventionn pe de recuitt a permis d’éliminer lla phase secondaire
nelle. L’étap
Sn2S3. Laa phase Cu2SnS3 est élim
minée lors d
de l’étape dee densificatiion par Sparrk Plasma Sintering.
S
Seules les réflexions corresspondant aau composéé Cu4Sn7S166 ont été identifiées sur le
diffracto
ogramme dee rayons X après densifiication.
L
La Figure IV
V-5b expose l’analyse paar diffractio
on de rayonss X sur pouddre suite à l’étape de
mécanosynthèse. Comme
C obse
ervé précéd
demment su
ur le composé TiS2, dees largeurs de pics
importaantes et des intensités faibles
f sont observées après
a l’étape de synthèèse des poud
dres. Cet
effet estt intrinsèquee à ce mode
e d’élaboratiion tel qu’il l’a été décriit lors du chhapitre précé
édent (cf
Chapitree III). Cela peut
p être re
elié, entre au
utres, à des tailles de cristallites
c rréduites ou encore à
des conttraintes stru
ucturales tellles que nou
us avons pu le mettre en évidence ssur le comp
posé TiS2.
L’ensem
mble des réfflexions ontt été indexéées dans le groupe d’espace 3 en considé
érant les
6.010 Å) et semble confirmer la
paramèttres de maillle du composé Cu4Sn7S 16 (a = 7.372 Å et c = 36
formatio
on de la ph
hase. A la su
uite de l’étaape de densification par SPS, les ddiffractogram
mmes de
rayons X révèlent des
d largeurs de pics pluss réduites ainsi que dess intensités pplus élevéess (Figure
où l’indexation des réfle
IV-5b) o exions obserrvables correspond au composé
c Cu44Sn7S16.
-126-
Chapitre IV: Etude du composé ternaire Cu4Sn7S16
-127-
Chapitree IV: Etude du
d composé ternaire
t Cu4SSn7S16
L
La morpho
ologie et la hantillons ont été étuudiées de manière
a compositiion des éch
B). Les anaalyses EDS (Energy
systémaatique par microscopie électroni que à balaayage (MEB
Dispersiive Spectroscopy) ont confirmé laa stœchiométrie moyen
nne 4-7-16 sur l’ensem
mble des
échantilllons. Aucun
ne différence significatiive visible de
d la compo
osition chim
mique a été observée
o
entre l’ééchantillon issu de la voie conveentionnelle et ceux issus de la m
mécanosynth
hèse. Les
analysess EDS ont, cependant,
c révélé
r la préésence d’inclusions de faible
f dimennsion corresspondant
à la com
mposition Sn
S 2S3 dans l'échantillon
n issu de la synthèse par voie cconventionn
nelle. Les
microgrraphies MEB de la su
urface fractturée des échantillons
é issus de la mécanossynthèse
(densifiéés respectiv
vement à 600
6 °C et 7 00 °C) présentent une
e microstruucture comp
posée de
grains issotropes et relativemen
nt homogèn
nes en taille, similaire à celle obserrvée sur le composé
c
-128-
Chapitre IV: Etud
de du compossé ternaire Cu
C 4Sn7S16
TiS2 dan
ns le chapittre précédent. La taillee de grains moyenne augmente
a seensiblementt avec la
tempéraature de deensification par SPS. N
Néanmoins, cette taille de grains reste de l’o
ordre du
micromètre sur lees deux échantillons (Figure IV--7a et b). L'échantilloon issu de la voie
conventtionnelle estt composé de
d grains en forme de pllaquettes de
e grande dim
mension, jusqu'à 100
µm suivvant la plus grande
g dime
ension (Figu
ure IV-7c et d).
d
D
Des analysees par micrroscopie éleectronique transmission
t n (MET) onnt été réalissées afin
d’apportter des élém
ments complémentairess aux analysses par diffraction de raayons X, nottamment
sur la cristallinitéé des échantillons. Laa Figure IV
V-8a présen
nte les clicchés de diiffraction
nique suivan
électron nt les directtions [001] et [120] aiinsi que la micrographhie haute ré
ésolution
réalisée suivant la direction [1
120] d’un ééchantillon issu
i de la mécanosynth
m hèse. Les cllichés de
diffractiion électron
nique ont pu être com
mplètement indexés dan
ns le grouppe d’espace R3m en
aille détermiinés précédemment (Fiigure IV-6a et b) par diiffraction
utilisantt les paramèètres de ma
-129-
Chapitree IV: Etude du
d composé ternaire
t Cu4SSn7S16
de rayons X. Ces ob
bservations corroboren
nt la cristalllinité élevée
e de ces échhantillons en
n accord
avec less résultats obtenus pa
ar diffractioon de rayon
ns X et s’o
observe, nottamment, à travers
l’absencce de défautss structurau
ux sur ces écchantillons, qu’ils soientt densifiés à 600 °C ou 700
7 °C.
D
Dans l’échaantillon syn
nthétisé paar voie con
nventionnellle, les étuddes par diiffraction
électron
nique confirrme la structure R3m en utilissant les pa
aramètres dde maille issus
i de
l’affinem
ment des diaagrammes de
d diffraction
n de rayonss X. Cependa
ant, une anaalyse de l’éch
hantillon
par miccroscopie haute résolu
ution a révéélé la préseence répété
ée de zoness d’intercro
oissances
localiséees aux niveaaux des join
nts de grain
ns. La micrographie hau
ute résolutioon, présenté
ée sur la
Figure IIV-8b, monttre une interrcroissance communém
ment observ
vée au sein dde l’échantiillon issu
de la vo
oie conventiionnelle. Ce
elle-ci consisste en une rotation de
e 90° de la sstructure crristalline
parfaitement cohérrente entre deux domaiines orientéés suivant le
es direction s [121] et [120].
[ En
effet, cees domainess peuvent s'accorder
s een considérrant une rotation de 990° le long de l'axe
cristallo
ographique [210]. Le clliché de diff
ffraction électronique réalisé
r sur ccette zone, présenté
dans l’in
nsert supérieur droit de V-8b, corresspond bien à la superpoosition des clichés de
e la Figure IV
-130-
Chapitre IV: Etude du composé ternaire Cu4Sn7S16
diffraction suivant les directions [121] et [120]. A l’aide des modèles théoriques et
expérimentaux, la relation entre deux domaines a pu être décrite comme suit: [121]B//[120]A,
[210]B//[210]A, [012]B//[001]A.
Par ailleurs, les Figure IV-9a et c montrent des micrographies à faible grossissement et à
haute résolution (HAADF) de la même région que celle présentée par la Figure IV-8b. Le
contraste dans l’analyse HAADF-MET est approximativement proportionnel au carré moyen du
nombre atomique moyen (≈ Z2); les modifications de la composition et de la position Sn (Z = 50)
et Cu (Z = 29) peuvent alors être facilement détectées. Une différence notable de contrastes
entre les parties séparées par une intercroissance est observée, même à faible grossissement
(Figure IV-9a), suggérant une possible variation de la composition. Cependant, l'analyse
chimique par cartographie EDS (Figure IV-9, centrale gauche) ainsi que l'image haute résolution
HAADF (Figure IV-9, coin supérieur droit) présentent un contraste uniforme attestant d'une
composition chimique homogène. La variation de contraste de la Figure IV-9a a donc été
attribuée à la différence d'épaisseur de l’échantillon analysé sur la Figure IV-9a.
En se basant sur la micrographie HAADF haute résolution d’une zone (Figure IV-9c)
présentant une intercroissance parfaitement hétéroépitaxiée entre deux cristallites orientées
différemment ([121] et [120]), nous avons pu proposer un modèle structural de cette zone
d’intercroissance (Figure IV-9-centre droit). Ce modèle a permis d’interpréter la formation de
ces défauts à travers la correspondance parfaite entre les deux domaines ([121] et [120]) sans
création de contrainte au sein de la structure ni variation significative de la composition
chimique. Néanmoins, ils convient de noter que ce modèle cristallographique correspond
uniquement au type d’intercroissance le plus communément observé dans l’échantillon issu de
la voie conventionnelle. Ce modèle n’est pas systématiquement applicable à tous les types
d’intercroissance présents dans l’échantillon et ne permet pas réellement d’exclure l’hypothèse
d’une déviation de la stœchiométrie de cet échantillon au niveau de ces défauts.
-131-
Chapitree IV: Etude du
d composé ternaire
t Cu4SSn7S16
-132-
Chapitre IV: Etud
de du compossé ternaire Cu
C 4Sn7S16
Fig
gure IV-10. Les spectres expérimenta
e aux (noir) ett calculés (ro
ouge) de Mösssbauer de 1119Sn
enreg
gistrés à 12K
K des compossés synthétissés par méca
anosynthèse (MA_SPS@7700 °C) et pa
ar voie
conventionnnelle (ST_SP
PS@700°C)
D
D’autre parrt, afin de vérifier
v l'éttat d'oxydattion des ato
omes de Snn, des mesu
ures par
spectrosscopie Mössbauer de 119Sn ont éété effectuéées sur les échantillonns issus de
e la voie
conventtionnelle ett mécanosy
ynthèse den
nsifiés à 700°C (respectivement ST_SPS@7
700°C et
ur la Figurre IV-10). La spectro
MA_SPS@700°C su oscopie Mössbauer dee 119Sn perrmet de
caractérriser les diffférents états d'oxydatioon des atom
mes de Sn. Les
L spectress Mössbauerr (Figure
IV-10) o
ont révélé un
u pic centré
é à 1.15 mm
m/s, pour l'ééchantillon issu
i mécanoosynthèse densifié
d à
700 °C ((MA_SPS@7
700°C), et de
eux pics cen
ntrés à 1.15
5 mm/s et 3.41
3 mm/s ppour celui isssu de la
voie co
onventionneelle densifié
é à 700 °°C (ST_SPS@
@700°C). Ces
C valeurss de dépla
acements
isomériq
ques (IS) sont caracté
éristiques d
des atomes d’étain dan
ns l'état d'ooxydation +IV
+ pour
1.15mm
m/s (c'est-à-dire SnS2 ett Sn2S3) et +
+II pour 3.41 mm/s (c'e
est-à-dire SnnS et Sn2S3).
) 17,18 Les
affinemeents des spectres Mösssbauer enreegistrés à 12
2 K ont perm
mis de quanntifier la proportion
d’atomees d’étain selon leurrs degrés d’oxydation dans l’échantillon issu de la voie
conventtionnelle. Un
ne proportio
on de 97 at..% et 3 at.%
%. de Sn dan
ns l'état d'oxxydation + IV et + II,
respectiivement, estt obtenue. Ce
C résultat p
peut être reelié à la préssence des qquelques trè
ès petites
inclusions de Sn2S3 détectée
es lors dess analyses MEB bien que les liimites de l’analyse
microsccopique ne permettent pas de qu
uantifier la proportion de ces incclusions. Ce résultat
suggère néanmoin omogénéité de compo
ns une inho osition du composé ssynthétisé par
p voie
conventtionnelle.
-133-
Chapitre IV: Etude du composé ternaire Cu4Sn7S16
-134-
Chapitre IV: Etud
de du compossé ternaire Cu
C 4Sn7S16
Figure IIV-11.Dépen
ndances en teempérature de la résistivité électrique ρ, et du ccoefficient Seeebeck S,
de l’écchantillon a)) voie conventionnelle ddensifié à 700
0°C et b)c) voie mécanossynthèse den
nsifié à
600°C
6 (b) et 700°C (c)respectivemen
nt
P
Par ailleurss, les données de diffraaction de raayons X surr poudre n'aayant pas révélé
r de
différen
nces structu
urales sign
nificatives eentre les échantillons
é s susceptibbles d’expliquer ce
comporttement méttallique, nou
us avons inteerprété la modification
m du comporttement de transport
électron
nique entre les deux séries d'échan
ntillons par un écart à la stœchiom
métrie théorrique. En
effet, le composé Cu
u4Sn7S16 estt sujet à la n
non-stœchiométrie tel qu’il
q a été raapporté par Fiechter
et coll.166 Le comporrtement sem
mi-conducteeur de type n du composé Cu4Sn7S 16 suggère soit une
sous-stœ
œchiométriee sur les site
es du soufree, soit une occupation
o partielle
p dess sites tétraédriques
vacants par des élééments cationiques sup
pplémentairres. Il est ad
dmis que lees lacunes de
d soufre
peuventt créer dess changeme
ents significcatifs dans la concentration de pporteurs de
e charge
(plusieu
urs ordres de grandeur)), comme ceela a été mon
ntré par exe
emple dans les composé
és TiS2.19
Dans lee cas du composé Cu4Sn
S 7S16, les lacunes de soufre peu
uvent agir ccomme dess défauts
donneurrs. Du fait de
d la condu
uction de tyype n du composé Cu4Sn
S 7S16, on ppeut spécule
er que la
formatio e et/ou l'occcupation dess lacunes de Cu peuventt être décrittes par le
on de lacunees de soufre
modèle théorique des
d défauts ponctuels
p (P
PDM) selon les
l relationss suivantes:
••
→ 4 +7 + (16 ) + +2 Relation IV-1
•
→ 4 +7 + 16 + + R
Relation IV-2
2
-135-
Chapitre IV: Etude du composé ternaire Cu4Sn7S16
Les deux types de défauts agissent comme des défauts donneurs et peuvent expliquer la
concentration plus élevée en porteurs de charge dans le composé issu de la synthèse
conventionnelle (n = 9.2 × 1018 cm-3). Néanmoins, les limites en termes de précision des
techniques d’analyse EDS ainsi que d’affinement du taux d’occupation du soufre par la
diffraction de rayons X sur poudre n'ont pas permis de révéler des modifications significatives
de la composition. Seule la présence des défauts structuraux et d’inclusions de Sn2S3, mise en
évidence dans l'échantillon issu de la voie conventionnelle, suggère une possible modification de
la composition locale.
-136-
Chapitre IV: Etud
de du compossé ternaire Cu
C 4Sn7S16
N
Nous avonss néanmoins pu estim
mer la condu
uctivité thermique minnimale du composé
c
Cu4Sn7S16 en utilisaant le modèle de Cahill et Pohl.33 Ce
C modèle utilise
u la vittesse du son
n dans le
matériau massif (v = 3672 m/ss dérivé de lla températu
ure de Deby
ye (395 K)) extraite de mesures
de chaleeur spécifiqu
ues (Figure IV-13)).33 C
Cette vitessee du son a ég
galement étté confirmée
e par des
mesuress directes lo
ongitudinale
es (vL = 3647
7 m/s) de l’échantillon massif. La ccourbe de a été
ajoutée sur la Figu
ure IV-12. Les valeurss mesurées sont déjà très prochhes de ce minimum
m
théoriqu
ue, bien quee les courbes continuen
nt de diminu
uer à mesure
e que la tem
mpérature augmente
Cela sugggère qu'il y a encore une possibiilité d'améliioration ava
ant que la llimite «vitre
euse» du
composé ne soit attteinte, notam
mment à tem
mpérature ambiante.
-137-
Chapitree IV: Etude du
d composé ternaire
t Cu4SSn7S16
• F
Facteurs de
d puissan
nce PF et figgures de mérite
m ZT
E
En raison de la résistiv
vité électriqu
ue ρ relativeement élevé
ée, les facteuurs de puisssance du
composé Cu4Sn7S166 sont mode
estes commee le présente la Figure
e IV-14. Less valeurs ma
aximales
atteintes par les écchantillons issus de la m
mécanosynthèses (b et c) sont de ll’ordre de PF
P ≈ 0.16
K Une valeur deux fois plus élevéee de PF = 0.32 mW/m K² à 325-350 K est
mW/m K² à 700 K.
obtenuee pour le composé
c isssu de la vooie conventtionnelle, prrincipalemeent en raiso
on d’une
résistiviité électriqu
ue significattivement plu
us faible. Néanmoins,
N la
l dépendannce en température
métalliq ur de puissance à haute températture qui dé
que affecte sensiblement le facteu écroit de
37.5% ((PF = 0.2 mW
W/m K² à 70
00 K) à hautte températu
ure.
-138-
Chapitre IV: Etud
de du compossé ternaire Cu
C 4Sn7S16
L
Les conducttivités therm
miques rem
marquablement faibles du compossé Cu4Sn7S166 (Figure
IV-12) ssont contreb
balancées par les facteu
urs de puisssance, dans l’ensemble,, peu élevéss (Figure
IV-14) d
du matériau
u, indépend de d’élaboration. Le faacteur de puissance
damment dee la méthod
constitu
ue le facteur limitant dess figures du mérite ZT tel
t que le pré
ésente la Figgure IV-15.
Figu
ure IV-15. Déépendances en
e températture de la fig
gure de mériite ZT de l’écchantillon a)) voie
conventionnellee densifié à 700°C
7 et b)c)) voie mécan
nosynthèse densifié
d à 6000°C (b) et 70
00°C
(c))respectivem
ment
U
Une valeur maximale de ZT = 0.2
2 à 600 K a été attein
nte sur l'échhantillon issu de la
synthèse conventionnelle (Figu
ure IV-15a). Les échantillons issus de la mécannosynthèse exhibent
des valeeurs maximaales de ZT au
utour de ZT = 0.16 à 700
0K.
D
Des calculs utilisant un modèle parrabolique simple,22 nous ont permiis d’estimer la figure
de mériite ZT maxiimum du composé Cu
u4Sn7S16 à haute
h tempé
érature. Pouur cela, nou
us avons
détermiiné sa dépendance en fonction dee la concenttration en porteurs de charge à 600K. Les
valeurs expérimenttales de ZT
T obtenues sur les éch
hantillons on
nt servi de point de référence
r
(Figure IV-16). Un ZT maximall théorique de 0.34 estt prédit sur la base de cce modèle pour
p une
concenttration de porteurs de charge de n = 5.2 × 10
019 cm-3. Ce résultat révvèle que le composé
c
Cu4Sn7S16 possède un certain potentiel d
d'optimisatio
on de sa fig
gure de méérite ZT parr dopage
électron
nique. Par exemple,
e la synthèse d
de composéé Cu4-xMxSn7S16 (M = m
métal de tra
ansition)
pourraitt non seulem
ment aider à augmenterr la concenttration des porteurs
p de charge, maiis aussi à
ajuster la structuree de la band
de au voisin
nage du niveeau de Ferm
mi, afin d'obbtenir un fa
acteur de
puissance optimal.
-139-
Chapitree IV: Etude du
d composé ternaire
t Cu4SSn7S16
4
4. Effet de la no
on-stœchiométrrie
A travers la littérature, il a été dévooilé que le composé
c Cu4Sn7S16 préssente une ga
amme de
compositions senssiblement large
l avec des formu
ulations po
ouvant variier de Cu2Sn3S7 à
Cu2Sn4S9.4,16,34,35 Les premiers résultats, p
présentés précédemme
p ent, ont souulevé le faitt que les
pation catio nique sont susceptibles
lacunes de soufre et/ou l'occup s s de modifieer considéra
ablement
portement de
le comp d transportt électriquee de ce com
mposé. En efffet, les stœ
œchiométries limites
peuventt mener, pou
ur le même composé,
c à des ratios Cu/S
C très varriables (0.222 à 0.29) en fonction
de la forrmulation th
héorique rap
pportée dan
ns la littératu
ure (Cu2Sn3S7/Cu4Sn7S166/Cu2Sn4S9).
N
Nous avons donc mené une étude ssur l’influence de la non
n-stœchioméétrie en souffre sur le
composé Cu4Sn7S16. Une série d’échantilloons non-stœ
œchiométriq
ques de form
mulation Cu
u4Sn7S16±x
25; 0; + 0.25
(x = - 0.2 5) a été réaliisée selon d es cycles dee synthèse se
ensiblementt différents. En effet,
il est possible de réduire considérablem
ment les temps de syn
nthèses pouur former la
l phase
Cu4Sn7S16.
Par mécanosynthèse, un te
emps de brooyage de 3h
h correspond
dant à 6 cyccles de 30 min,
m sans
mod
dification dees autres parramètres dee broyage, esst suffisant pour
p formerr le composé
é.
-140-
Chapitre IV: Etude du composé ternaire Cu4Sn7S16
-141-
Chapitree IV: Etude du
d composé ternaire
t Cu4SSn7S16
4
4.2. Pro
opriétés de
d transp
port élecctriques
B
Bien que lees analysess par diffraaction de raayons X su
ur poudre nne révèlentt pas de
différen
nces notablees entre les échantillons
é s, ces dernieers présente
ent des proppriétés de transport
électron
niques (Figu
ure IV-18) significativem
s ment variab
bles en foncction de leuur stœchiom
métrie en
soufre. En effet, un
ne large am
mplitude de valeurs de résistivité électrique
é ρρ, s’étalant sur
s trois
ordres d
de grandeurrs, est visible
e (Figure IV
V-18a) et s’acccompagne de dépendaance en température
allant d’un comporrtement métallique pou
ur x = - 0.2
25 à semi-co
onducteur ppour x = + 0.25. En
outre, lee point le plu
us intéressa
ant est une vvaleur de coefficient See
ebeck positiive très élev
vée à 300
K (S = +9
922 µV/K) pour
p ntillon x = + 0.25 et qui change de signe à hautee températu
l’échan ure. Cette
inversio
on du signe de S attestte d’un chan
ngement dee mode de conduction de l’échanttillon. Ce
phénom ommun est rarement o bservé sur des matéria
mène peu co aux thermooélectriques et a fait
l’objet d
d’un dévelop
ppement app
profondi quaant à son orrigine à la su
uite de cette partie.
P
Pour les éch
hantillons x = - 0.25 et x = 0, le sig
gne du coeffficient Seebbeck est nég
gatif avec
des valeeurs absoluees comprisess entre S = --227 et - 335
5 µV/K à 30
00 K, respecttivement, po
our x = 0
et x = - 0
0.25 et entre S = -432 et
e -434 µV/K
K à 675 K. Ces valeurs négatives
n dee coefficient Seebeck
sur l’enssemble de la gamme de
e températu
ure indiquen
nt que les porteurs
p de charge majoritaires
sont les électrons ce
c qui en acccord avec noos résultats précédent et ceux de JJemetio et coll.15 Ces
valeurs se révèlent proches de
e la valeur d
de S = -225 μV/K à 300 K rapportéée pour l’éch
hantillon
synthétiisé par voie convention
nnelle lors d ». Un compoortement métallique
des «premierrs résultats»
-142-
Chapitre IV: Etud
de du compossé ternaire Cu
C 4Sn7S16
similairee se retrouv
ve à traverss une dépen
ndance de ρ croissante avec la tem
mpérature asssociée à
des valeeurs de ρ relativement faibles
f de ρ = 51 à 102 mΩ
m cm, respectivement à 300 et 675 K pour
l’échanttillon x = - 0.25 (F
Figure IV-18 e Tableau IV-3). Ce résultat confirme
8a-insert et c
l’interprrétation selo
on laquelle les
l lacunes een soufre so
ont à l’origin
ne du compoortement mé
étallique.
En effett, les lacuness agissent comme des d
défauts don
nneurs qui augmentent
a la concentrration en
porteurss de charge. Les mesurres de specttroscopie Mössbauer 119Sn montre la présence
e de Sn2+
en petitte quantité (probablem
ment associéé à la présence de la phase seconddaire Sn2S3) sur cet
échantilllon et tend à appuyer cette interprrétation par analogie avec les «prem
miers résulta
ats».
-143-
Chapitree IV: Etude du
d composé ternaire
t Cu4SSn7S16
un cyclee de traitem
ment thermiq
que passantt en phase liquide (850
0 °C), suivi dd’un second
d recuit à
haute teempérature. Ces traitements therm
miques rép
pétés favorissent la volaatilisation du soufre
menant à la créatio
on d’un gran
nd nombre d
de lacunes de
d soufre. Dans l’échanttillon x = 0, un cycle
que sans passsage en ph
thermiq hase liquide et sans recuit a été réa
alisé. Ce cyccle thermiqu
ue limite
l’évaporration de soufre provoq
quant un écaart à la stœcchiométrie plus
p faible eet peut rédu
uire ainsi
en partiie la création de lacune
es de soufre . Cela se refflète par une concentraation en porrteurs de
charge p
plus faible (n
( = 1.9 × 1018 cm-3) coorrespondan
nt à un régim
me interméddiaire par rapport
r à
celle rap
pportée dan
ns la première partie dee ce chapitree (n = 9.2 × 1018 cm-3) ssur l’échantiillon issu
de la voiie conventio
onnelle des «premiers
« rrésultats».
E
Enfin, l’échaantillon x = + 0.25 préésente un comporteme
c ent de condduction de type
t p à
tempéraature ambiaante mis en évidence paar une valeu
ur positive élevée du c oefficient Seebeck à
300 K d
de S = +921
1 μV/K (Figure IV-18b et Tableau IV-3). Cette
e valeur de coefficient Seebeck
décroit rrapidementt et devient négative auttour de 600
0 - 625 K pour atteindree une valeurr de -457
μV/K à 675 K (Tablleau IV-3). Ce
C comporteement inhab
bituel attestte d’un channgement de porteurs
de chargge majoritaaires au sein empérature.. Cette évolution du
n du matéri au en foncttion de la te
coefficieent Seebeck
k s’accomp
pagne d’unee dépendan
nce en tem
mpérature ddécroissantte de la
résistiviité électriqu
ue (Figure IV
V-18a) correespondant à un comporrtement sem
mi-conducte
eur. Cette
-144-
Chapitre IV: Etud
de du compossé ternaire Cu
C 4Sn7S16
évolutio
on est cohérrente avec les
l résultatts précédentts sur les échantillons mécanosyn
nthèse et
ceux de Jemetio et coll.15 Néan
nmoins, les valeurs de ρ sont sign
nificativemeent plus élev
vées que
celles raapportées sur les échan
ntillons den
nses jusqu’alors (ρ = 61
1 Ω cm à 3000 K; Tablea
au IV-3).
Cette co
onduction dee type p sera
a discutée daans le parag
graphe suiva
ant (4.4).
4
4.3. Pro
opriétés de
d transp
port therrmiques et
e figuress de mérite
L
Les conducttivités therm
miques des échantillon
ns de la sérrie non-stœ
œchiométrie ont une
dépendaance en tem milaire à ce lles présenttées dans la première paartie (Figure IV-12),
mpérature sim
et sont comprises entre = 1.03
1 - 1.27 W
W/m K à 300
3 K et = 0.72 – 0.881 W/m K à 675 K
u IV-3). Less valeurs de ρ étant éélevées sur l’ensemble des échanttillons, la prrincipale
(Tableau
ution provieent de la parrt phononiq ue de la con
contribu nductivité th
hermique liéée au réseau
u et donc
à la strructure com
mplexe du composé C u4Sn7S16. Cees propriéttés thermiqques supporrtent les
analysess par diffracction de rayo
ons X qui n’oont révélé aucune différrence structturale majeu
ure entre
les échaantillons pou
ur entrainer un effet siggnificatif surr les propriétés de transsport thermiique.
L
Le facteur limitant de
e la figure de mérite ZT pour ce
e composé reste le faccteur de
puissance PF. Pour les échantilllons x = - 0.2
25 et x = 0, la
l résistivité
é électrique encore élev
vée limite
l’obtentiion d’un faccteur de puisssance élevéé. En effet, des
d valeurs de PF = 0.222 mW/m K²² à 525 K
et PF = 0
0.14 mW/m
m K² à 625 K sont obtenu
ues, respecttivement surr les échantiillons x = -0..25 et x =
0. Ces vvaleurs corrrespondent aux valeurrs les plus élevées
é obte
enues sur ccette série (Tableau
IV-3). Les concentrrations en porteurs
p de charge des échantillon
ns x = - 0.255 et x = 0 semblent
s
encore ttrop faibles pour maxim
miser le PF et atteindree la limite th
héorique dee ZT de 0.34
4 (Figure
IV-16). D
Des valeurs de ZT = 0.1
15 - 0.13 à 6
675 K sont obtenues.
o Dans le cas dde l’échantilllon x = +
0.25, la résistivité électrique
é nduit un faccteur de puiissance pressque nul et donc un
trrès élevée in
ZT extrêêmement faiible quelle que
q soit la teempérature.
-145-
Chapitre IV: Etude du composé ternaire Cu4Sn7S16
-146-
Chapitre IV: Etud
de du compossé ternaire Cu
C 4Sn7S16
L
Les résultaats des affiinements R ont révélé aucune vaariation strructurale
Rietveld n’o
es structuress cristallographiques à températurre ambiante et à 673
significaative (Tableau IV-4). Le
K sembllent corresp
pondre parffaitement à la structuree du composé Cu4Sn7S116 comme en
n atteste
les facteeurs de reliaabilité (RBraggg et Rf) faiblees. De faiblees variationss sont obserrvables sur le
l site du
split Cu2A/2B (6c; 0, 0, z ≈ 0.291(1)) à 6
673 K comm
me l’expose le Tableauu IV-4. Les positions
p
ues Cu2 sem
atomiqu mblent marq
quées par un
n split plus marqué en lien avec uun taux d’occupation
du site du soufre S4
S (6c; 0, 0, z ≈0.377(1 ble (89.7%) à 673 K enn comparaisson de la
1)) plus faib
tempéraature ambiaante. Ce site de soufre SS4 correspon
nd à l’un des sommets du tétraèdrre du site
Cu2. Une lacune crééée sur ce site peut alorrs expliquer la sensible variation
v dee position se
elon l’axe
c du sitte Cu2. Cep
pendant, il reste diffic ile d’affirmer que cettte variationn structurale puisse
expliqueer le changgement de mode
m de coonduction en
e températture. Des caalculs DFT (Density
Function
nal Theory)) ont été initiés en utili sant les mo
odèles d’affin
nement obttenus par diffraction
des neuttrons sur po
oudre mais le
l traitemen
nt des donnéées est, à ce jour, toujouurs en cours..
C ue la variation importan
Ces résultatts semblent indiquer qu nte du coeffficient Seebeck ainsi
que le comportem
ment de con
nduction de type p n’eest pas reliés à une vvariation strructurale
marquée du comp
posé Cu4Sn
n7S16. Nous avons don
nc cherché
é à interprréter autrem
ment ce
comporttement.
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Chapitree IV: Etude du
d composé ternaire
t Cu4SSn7S16
Tableau
u IV-4. Tableeau de résulttats des affinnements Riettveld du com
mposé Cu4Sn77S16.25 à 295 K et 673
K
D
Dans le cas du composé
é Cu4Sn7S16..25, la transittion de type
e p-n est révversible uniq
quement
sur un n
nombre lim
mité de cycle
es thermiqu
ues. Une étu
ude approfo
ondie de la rreproductib
bilité des
propriéttés a mis en évidence qu
ue le compoosé est métaastable. Il peut être cycléé thermique
ement un
certain n
nombre de fois
f avant de subir une transition irréversible vers un modde de condu
uction de
type n ssur l’ensemble de la ga
amme de teempérature. La Figure IV-21a préssente les va
aleurs de
coefficieent Seebeck des 9 premiers cycles tthermiques du composé
é Cu4Sn7S16.225. On peut constater
c
qu’à la suite du 7ème cycle
e, l’échantilllon présen aleurs de ccoefficient Seebeck
nte des va
exclusivvement négaatives sur l’ensemble d
de la gammee de tempérrature. Il connvient de noter que
cela estt propre à chaque éch
hantillon. A
Ainsi, sur d’’autres écha
antillons, cee changeme
ent peut
survenirr à la suite d’un
d nombre
e de cycles th
hermiques différent.
d
C
Ce phénom
mène de varriation du ccoefficient Seebeck s’a
accompagnee systématiq
quement
d’une réduction dee la résistiv
vité électriq
que commee illustré par la Figurre IV-21b. Lors
L des
premierrs cycles theermiques, le
e coefficientt Seebeck à 700 K est instable et varie sur une
u large
amplitude comprisee entre S = -680 µV/K eet S = -560 µV/K. En pa
arallèle, unee baisse sign
nificative
de la réésistivité éleectrique de l’ordre de 40% est co
onstatée. Suite à ces deeux premierrs cycles
thermiq
ques, le coeffficient Seeb
beck ne varrie plus de manière sig
gnificative eet correspon
nd à des
valeurs classiquemeent trouvées dans le co mposé Cu4Sn
S 7S16 stable
e autour de S ≈ -600 µV/K à 700
K. D’auttre part, la réésistivité éle
ectrique con
ntinue de déécroître (ρ = 600 mΩ cm
m à 700K, 9ème
è cycle)
et tend progressiveement vers des valeurrs plus faiblles semblab
bles aux réssistivités éle
ectriques
obtenuees sur les composés Cu4Sn7S16 stablles (ρ = 100 c à 700K ppour x = - 0.25 et x =
0 - 130 mΩ cm
0, respeectivement). Cet état mé
étastable du
u composé nous
n a mené à une interrprétation co
ohérente
plication de la conductio
sur l’exp on de type p à températture ambian
nte.
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Chapitre IV: Etud
de du compossé ternaire Cu
C 4Sn7S16
L
Le composéé Cu4Sn7S16 stable
s mportement semi-conduucteur de ty
préseente un com ype n sur
ble de la gaamme de température mesurée. Ce dernier su
l’ensemb uit un schém
ma de cond
duction à
bande cclassique tel que rappo
orté par Jem
metio et coll.15 A basse
e températuure, le composé est
intrinsèquement issolant. La montée en
n températture apportte l’énergiee d’activatio
on pour
permetttre le passagge des porteurs de chaarge (électro
ons) de la bande
b de vaalence à la bande
b de
conducttion ce qui rend le comp
posé semi-coonducteur avec
a un mod
de de conducction de type n. Pour
le cas d
des composéés de type n avec un ccomportem
ment métalliq
que, on peuut supposerr que les
lacunes de soufre induisent des
d niveaux d’énergie supplément
s taires infériieurs à la bande
b de
conducttion et que l’’on est dans le cas d’un semi-condu
ucteur dégén
néré.
D
Dans le cas du composé
é avec un coomportemen
nt de type p à températture ambian
nte, nous
avons in
nterprété lee comportem
ment de cettte phase méétastable Cu
u4Sn7S16 parr la présencce de Cu0
métalliq
que. La préssence du Cu ation de Cu22+ par compensation
u0 métalliquee entraîneraait la forma
des charrges. La préssence de Cu
u2+ affecteraiit le diagram
mme de band
de en impliqquant la présence de
trous dans la band
de de valen
nce (compoortement seemi-conductteur de typpe p à température
ambiantte). Lors dee la montée en tempéraature un méécanisme éq
quivalent à celui décritt pour le
composé stable de type n indu
uirait le passsage de porteurs de cha
arge (électrrons) de la bande
b de
valence à la bande de conductiion et entraiinerait une compétition
n avec les poorteurs majoritaires
(trous). Dans les seemi-conductteurs, les baandes de vaalence et de
e conductionn sont disjointes, de
ue la condu
sorte qu uctivité élecctrique est assurée à la fois par les électroons de la bande
b de
l bande de valence. A températur
conducttion et par lees trous de la t e ambiante,, la concentrration de
trous esst plus impo
ortante et ex
xplique le tyype de cond
duction p. Né
éanmoins, loors de la montée en
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Chapitre IV: Etude du composé ternaire Cu4Sn7S16
température, une concurrence entre la mobilité des porteurs de charge et leurs concentrations
détermine le mode de conduction préférentiel. La concentration des deux types de porteurs
augmentant simultanément avec la température, c’est la mobilité des électrons plus élevée que
celle des trous qui provoque la transition vers la conduction de type n à haute température.
Les analyses EDS locales, effectuées par microscopie électronique à transmission, n’ont
pas permis de mettre en évidence la présence de Cu0 métallique au sein du matériau.
Néanmoins, ce modèle théorique est basé sur une présence du Cu0 en quantité de dopage (faible)
donc très difficile à révéler. Le comportement métastable du composé de type p à température
ambiance supporte cette interprétation à travers le fait que le Cu0 est susceptible de réagir à
nouveau lors des cycles thermiques et mènerait à terme à une stabilisation du composé suite à
un grand nombre de cycles (Figure IV-21a). Cette interprétation est supportée par l’absence de
variations structurales «visibles» entre les composés «dits» stables et métastables. Les
techniques d’analyse employées (DRX/DNP/MET), bien que performantes, ne sont pas
suffisamment précises pour mettre en évidence de manière incontestable ce type de variation
infime. Néanmoins, les paramètres de maille sensiblement plus faibles du composé x = + 0.25
(Figure IV-17b) semblent concorder avec cette interprétation en soulignant une réduction du
volume de la maille pouvant provenir de ces éventuelles lacunes de Cu.
Ces résultats ont montré l’importance de la non-stœchiométrie en soufre sur le composé
Cu4Sn7S16. En effet, nous avons montré que les lacunes de soufre et/ou l’occupation cationique
sont à l’origine de comportements de transport électronique variables. Par le contrôle de la
stœchiométrie en soufre du composé Cu4Sn7S16, nous avons pu optimiser les propriétés
thermoélectriques jusqu’à des valeurs de ZT = 0.28 à 700 K. Ce résultat a été obtenu pour un
échantillon non-stœchiométrique Cu4Sn7S15.75 issu d’une synthèse par mécanosynthèse selon le
nouveau cycle de broyage. Ces résultats sur la phase Cu4Sn7S16 métastable, nous ont mené à
étudier la stabilité thermique du composé Cu4Sn7S16.
5. Stabilité thermique
Les connaissances sur la stabilité/instabilité thermique des composés sont des
informations primordiales que la communauté scientifique doit prendre en compte dans le cadre
d’applications en température, et tout particulièrement dans le domaine de la thermoélectricité.
Ces résultats peuvent permettre également de mieux comprendre les mécanismes réactionnels
pour synthétiser des composés de haute pureté.
Le travail a porté ici sur l’étude de la température de décomposition, de la stabilité
thermique et des produits de réaction du composé Cu4Sn7S16. Le diagramme de phase ternaire
Cu-Sn-S a été étudié par plusieurs auteurs.4,16,34,35 Ce système ternaire se caractérise par un
-150-
Chapitre IV: Etud
de du compossé ternaire Cu
C 4Sn7S16
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Chapitree IV: Etude du
d composé ternaire
t Cu4SSn7S16
L
Les affinem
ments ont étté effectués en tenant compte de la descripttion de la structure
s
cristallin
ne rapportéée par Jem
metio et co ll.15 Les paaramètres de
d maille eet les coorrdonnées
atomiqu
ues ont été affinés
a alors que les tauxx d’occupatiion atomiqu
ue ont été fixxés à ceux ra
apportés
par Jemetio et coll. Les résultatts sont recu
ueillis dans le
l Tableau IV
V-5. L’absennce de réflex
xion non
indexée témoigne de la hautte pureté d
de l’échantilllon. A cela
a s’additionnne des factteurs de
reliabilitté faibles qui démontrent un exceellent accord avec la sttructure du composé Cu
C 4Sn7S16
rapporté par Jemetiio et coll.
A
Afin d'effecttuer un suiv
vi quantitatiff in situ de la décompossition de la pphase Cu4Sn
n7S16, des
acquisittions de diagrammes de diffraction
n des neutrrons de 2 minutes
m ont été enregisstrées en
continu de 300 K à 823 K avec une vitessee de chauffe de 20 K/miin puis de 8223 K à 1010
0 K à une
vitesse d
de 2.5 K/min. Les coorrdonnées attomiques dééterminées à 300 K (Taableau IV-5)) ont été
fixées d
dans les affiinements à haute tem pérature. Les
L intensité
és des pics de diffracttion sont
00 K et 823 K, ce qui in
constantes entre 30 ndique l'abssence d'évolution de la structure crristalline
sur cettee plage de teempérature. Cette obseervation est supportée par
p les analyyses calorim
métriques
différen
ntielles à balayage (DSC)) et thermoggravimétriques (TG) présentées suur la Figure IV-23.
I En
dessouss de la température de 821
8 K, aucu
une perte dee masse ni variation du signal DSC n’atteste
de la déécompositio
on de la pha
ase. Au-delàà de cette teempérature, deux signaaux endothe
ermiques
sont obsservés pouv
vant suggére
er l’évaporattion du souffre ou encore la fusion ddu composé..
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Chapitre IV: Etud
de du compossé ternaire Cu
C 4Sn7S16
L mmes de difffraction dess neutrons enregistrés entre 823 K à 1010 K ont été
Les diagram
soigneusement an
nalysés afin omposition de la phhase Cu4Sn
n de suivrre la déco n7S16. Le
thermoggramme dess enregistrements entree 823 K et 1010
1 K est représenté
r ssur la Figure
e IV-24a.
La dépeendance en températurre de la réfllexion indép
pendante (2
208) (2θ = 557.4 °) du composé
c
Cu4Sn7S16 et de la réflexion (2θ = 81.2 °) correspo
ondant à la phase secoondaire Cu3SnS4 est
affichée sur la Figgure IV-24b
b. Jusqu'à 8
891 K, les diagrammes de diffraaction des neutrons
n
présenteent uniquem
ment les réflexions corrrespondantt à la phase
e Cu4Sn7S16 ce qui indiique que
cette ph
hase est ch
himiquement stable jussqu'à cette températurre. La réacttion endoth
hermique
21 et 902 K sur le sign al DSC pourrrait donc correspondree à l’évaporration du
observaable entre 82
soufre. A
Au-dessus de
d 891 K, de
es réflexionss supplémen
ntaires appa
araissent surr les diagram
mmes de
diffractiion des neutrons et, sim
multanémen
nt, l'intensitté des réflex
xions corresspondant à la phase
Cu4Sn7S16 diminue. Ces résulta
ats indiquen
nt que la phase Cu4Sn7S16 commennce à se déco
omposer
us de 891 K à la vitesse de chauffagge de 2.5 K/
au-dessu /min. Les réfflexions suppplémentaire
es liées à
la décom
mposition thermique
t de la phasee Cu4Sn7S166 sont caracctéristiques de la pha
ase Sn2S3
(groupee d’espace Pnma,
P n ° 62)
6 42 et d'u
une phase de
d sulfure de Cu pourr laquelle plusieurs
p
descripttions de stru
ucture la criistalline peu
uvent être considérées (voir ci-desssous). Au-d
dessus de
960 K, l''intensité dee toutes les réflexions d
diminue forttement (Figu
ure IV-24). A
Au-dessus de
d 976 K,
les réfleexions correspondant à la phase Sn
n2S3 ne sont plus observ
vées et, à parrtir de 990 K,
K seul le
signal d
de la phase de sulfure de
d Cu est tooujours déttecté. Cela pourrait
p êtree lié à l'obsservation
expérim
mentale (aprrès refroidisssement) d'u
une réaction
n entre l'éch
hantillon et le porte-éch
hantillon
en V. À partir de l''étude therm
modynamiq
que du systèème Sn-S, Lindwall et ccoll. ont rap
pporté la
diminuttion de la teempérature de fusion du
u composé Sn2S3 avec la
l diminutioon de la pre
ession du
-153-
Chapitree IV: Etude du
d composé ternaire
t Cu4SSn7S16
• D
Détermina
ation de la
a phase sullfure de Cu
u
Afin de déterminerr plus précissément la sstructure criistalline de la phase dee sulfure de
e Cu, des
affinemeents Rietvelld ont été efffectués sur le diagramm
me de diffra
action des neeutrons enrregistré à
990 K en
n considérant:
(i) la forrme monoclinique du co
omposé moh
hite Cu2SnS3 (groupe d’espace , n ° 9),4,10,44
(ii) la fo
forme tétraggonale du composé
c Cu
u2SnS3 danss la structurre stannite Cu2FeSnS4 (groupe
d’espacee 42 , n ° 121),
1 3
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Chapitre IV: Etud
de du compossé ternaire Cu
C 4Sn7S16
T
Toutes ces structures
s é équivalentte des affinements. Il
crristallines coonduisent à une qualité
est impo
ortant de no
oter que la structure
s crristalline de la forme ha
aute tempérrature de la digénite
Cu2-αS (ggroupe d’esspace 43 , n ° 216 ou
u 3 , n ° 225) ne co
orrespond ppas correcte
ement au
profil dee diffraction
n observé.
SSelon Di Ben
nedetto et coll.,
c 47 la stru
ucture cristaalline tétrag
gonale du coomposé Cu3SnS4 (iii)
génère d
des réflexions qui sont absentes daans le modèèle de neutro mental (c.-à-d. (002),
ons expérim
(101), ((110)), maiss cohérentes avec la sp
phalérite cu
ubique - stru
ucture de ty
type (iv) et (v). Une
interpréétation similaire peut être effecctuée avec la forme monocliniqu
m ue (i) et la forme
tétragon
nale (ii) du composé mohite
m Cu2SSnS3. Par co
onséquent, nous pouvoons conclure que la
phase de sulfure ricche en Cu dé
étectée par diffraction de neutronss cristallise dans la stru
ucture de
halerite cub
type sph bique (group
pe d’espace 43 ) aveec un param
mètre de maaille affiné a = 5.483
(2) Å à 9
990 K. À ce stade, la forrme cubiquee du compo
osé mohite Cu
C 2SnS3 (iv) et la forme cubique
du comp
posé kuram
mite Cu3SnS4 (v) ne peuvvent pas êtrre distinguées. Cependaant, considérant que
la formee cubique du
u composé Cu2SnS3 (iv)) est connuee pour être stable au-ddessus de 10
053 K,3,10
on peut supposer qu'à 990 K, la
a phase de ssulfure de Cu
u est la form
me cubique ddu composé
é Cu3SnS4
(v). L’afffinement du
u diffractogrramme de n eutrons à 99
90 K en tena
ant compte de la stœch
hiométrie
Cu3SnS4 est présentté sur Figure
e IV-25.
Figure IIV-25. Résulttat de l’affineement du diaagramme dee diffraction des neutronns enregistréé à 990 K
(λn = 2
2.52 Å) en teenant comptte de la struccture de typee sphalérite du composéé kuramite Cu3SnS4
D
Dans la stru
ucture du typ
pe ZnS de laa sphalerite,, les sites cristallographhiques 4a (0
0, 0, 0) et
4c (¼, ¼
¼, ¼) sont entièrement
e d soufre, reespectivement. Ainsi,
occupés pa r des atomees de Zn et de
-155-
Chapitree IV: Etude du
d composé ternaire
t Cu4SSn7S16
Figu
ure IV-26. An
nalyse quantitative de laa décomposiition en phasse Cu4Sn7S166 à une vitessse de
chauffage de 2.5
5 K/min à pa
artir de l’afffinement Rieetveld des dia
agrammes dde diffraction
n des
neuttrons sur poudre
-156-
Chapitre IV: Etude du composé ternaire Cu4Sn7S16
-157-
Chapitre IV: Etude du composé ternaire Cu4Sn7S16
6. Conclusion
Dans ce chapitre, le composé Cu4Sn7S16 ainsi qu’une série de composés non-
stœchiométriques Cu4Sn7S16±x (x = - 0.25, 0, + 0.25) ont été élaborés par voie conventionnelle et
mécanosynthèse suivi d’une densification par SPS. Les caractéristiques structurales et
microstructurales ainsi que les propriétés thermoélectriques ont été rapportées sur ce composé
caractérisé par une structure complexe.
Les analyses par diffraction de rayons X sur poudre et par microscopie électronique à
transmission ont mis en évidence la formation de la phase parfaitement ordonnée par
mécanosynthèse mais aussi la présence de défauts structuraux sous forme d’intercroissance
dans l’échantillon issu de la voie conventionnelle. En outre, des valeurs de conductivité
thermique intrinsèquement faibles ( ≈ 1 W/m K), liées à la structure complexe du composé
Cu4Sn7S16, ont été rapportées pour la première fois. Néanmoins, les résistivités électriques
encore trop élevées du composé limitent le facteur de puissance du matériau et entrainent des
figures de mérite modestes (ZT ≈ 0.2 à 600 K pour l’échantillon issu de la voie conventionnelle).
Un comportement métallique inattendu de ce composé normalement semi-conducteur a été
également observé. Ce dernier a été interprété à travers une déviation à la stœchiométrie du
composé issu de la voie conventionnelle en tube scellé.
Dans la deuxième partie de ce chapitre, nous avons montré que le comportement de
transport électronique du composé Cu4Sn7S16 est intimement dépendant de la non-
stœchiométrie de ce dernier. En effet, nous avons révélé qu’une déficience en soufre, forcée ou
induite par des cycles thermiques à haute température, favorise la formation de défauts
donneurs qui augmente la concentration en porteurs de charges et conduisent au comportement
métallique du composé. D’autre part, nous avons montré qu’une sur-stœchiométrie du même
élément permet de produire un composé Cu4Sn7S16 métastable ayant un type de conduction
électrique dépendant de la température. Ce phénomène a pu être interprété à travers la
présence de lacune de Cu en quantité de dopage (non détecté).
Enfin, nous avons présenté une étude sur la stabilité thermique ainsi que les produits de
décomposition de ce composé qui sont des informations rarement rapportées mais néanmoins
importantes pour la synthèse des composés et pour l’utilisation des matériaux dans des
applications dans le domaine de la thermoélectricité. A travers cette partie, nous avons
notamment mis en évidence que le composé Cu4Sn7S16 est parfaitement stable jusqu’à 822 K et
chimiquement stable jusqu’à 891 K.
Les résultats obtenus sur ce composé ont révélé le fort potentiel des matériaux à
structure complexe pour favoriser des conductivités thermiques intrinsèquement faibles.
Cependant, les propriétés de transport électronique de ce composé restent le facteur limitant
-158-
Chapitre IV: Etude du composé ternaire Cu4Sn7S16
pour atteindre une figure de mérite ZT élevée. Nous avons donc élargi mes travaux de thèse à
l’étude de composés quaternaires de sulfures de Cu caractérisés par des structures
cristallographiques complexes mais présentant des propriétés de conduction intrinsèquement
métalliques.
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Chapitre IV: Etude du composé ternaire Cu4Sn7S16
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-162-
V. Etude des composés
CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
Chapitre V: Etude des composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
1. Introduction
Les résultats obtenus sur le composé Cu4Sn7S16 ont montré le potentiel des structures
complexes pour induire des conductivités thermiques intrinsèquement faibles. Cependant, dans
le cas du composé Cu4Sn7S16, le caractère semi-conducteur limite les performances électriques.
Ceci nous a mené à nous intéresser à de nouveaux systèmes de composés plus conducteurs,
notamment à valence mixte.
Dans ce chapitre, nous présenterons les résultats obtenus sur les composés CuCoxTi2-xS4
de type thiospinelle et sur la colusite Cu26V2Sn6S32, un composé d’origine minérale. Ces deux
familles de composés présentent des comportements électriques de type métallique et des
caractéristiques structurales propices à générer une conductivité thermique faible.
-165-
Chapitre V: Etude des composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
2. Thiospinelle
2.1. Etat de l’art
Les résultats obtenus sur la structure spinelle lacunaire du composé Cu4Sn7S16 nous ont
conduit à nous intéresser aux composés thiospinelles de formulation générale CuM2S4. La
combinaison inhabituelle de propriétés magnétiques, optiques et électriques des composés
thiospinelles de structure type spinelle AB2X4 a suscité l’intérêt de la communauté scientifique
depuis plusieurs dizaines d’années. Dans cette famille, les composés à base de Cu ont fait l’objet
d’un intérêt particulier vis-à-vis de leurs propriétés physiques. On peut citer par exemple les
composés CuCr2X4 (X = S, Se), Cu0.5Co0.5Cr2Se4, Cu(CrxTi1-x)2S4, Cu2CoTixSn3-xS8 et CuTi2S4.1–5 Si la
physique de ces matériaux a largement été étudiée, peu d’études de leurs propriétés
thermoélectriques ont été rapportées à ce jour. Or, de nombreux composés appartenant à cette
famille sont rapportés avec des propriétés de transport électroniques variant de semi-
conducteur à métallique.6,7 Par ailleurs, la structure de type thiospinelle, décrite par la suite,
présente des caractéristiques structurales «suffisamment complexes» pour probablement
obtenir des conductivités thermiques phononiques relativement faibles. Lors de mes travaux de
thèse, nous nous sommes donc intéressés à plusieurs systèmes de composés de type thiospinelle
à base de Cu. Dans ce chapitre, nous présenterons uniquement les résultats obtenus sur les
composés CuCoxTi2-xS4 avec (0 ≤ x ≤ 1) qui ont montré les performances thermoélectriques les
plus élevées. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre de mon séjour au Japon en Juillet-Août 2016
(JSPS Summer Program 2016) au sein du laboratoire du Professeur Yuzuru Miyazaki (Tohoku
University).
-166-
Chaapitre V: Etu
ude des comp
posés CuCoxT
Ti2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
Figure V
V-1. a) Repréésentation sttructurale tyype; b) princcipaux param
mètres structturaux des composés
c
thiospineelles CuTiS4/CuCoTiS
/ 4
2
2.1.2. Intérêt et prropriétéss thermo
oélectriqu
ues
L
Les compossés de type thiospinellee ternaire ett quaternairre à base dee Cu présen
ntent des
comporttements électriques varriant de sem
mi-conducteu
ur à métallique. De pluss, les deux modes
m de
conducttion (type p et n) sont re
eprésentés aau sein de ceette large famille de com
mposés ce qui
q est un
atout po
our le domaine de la the
ermoélectri cité où les matériaux
m de type n resstent rares. En
E 1980,
il a été m
mis en évideence par Pad
diou et coll. que les prop
priétés de trransport éleectriques de
es phases
thiospin
nelles sont fo
ortement co
orrélées à l’ooccupation du
d site octaé
édrique de lla structure spinelle.
C’est cettte dernièree qui définit la structuree de bande du
d composé
é thiospinellle.6 Par exem
mple, des
propriéttés de tran
nsport électrronique de type métallique sont rapportéess sur des co
omposés
thiospin
nelles CuM2S4, avec M = Ti, V, Crr, Co ou Zr, alors que des propriiétés de typ
pe semi-
conductteur sont raapportées pour
p CuTrTiiS4, CuTrSn Tr = V, Cr ou Co.6,7
nS4 ou CuTrrZrS4 avec T
D’autre part, la stru
ucture, cara
actérisée pa r un grand nombre d'a
atomes (N = 56) par maille,
m est
propice à générer une
u conducttivité therm
mique phononique modérée. Ill a d’ores ett déjà été
rapporté des condu
uctivités therrmiques phoononiques relativemen
r t faibles ( < 2 W/m
m K) dans
mposés thio- et seleno-sp
des com pinelles.10–122
IIl convient de noter qu
ue les comp
posés de la famille thio
ospinelle n’oont été étudiés que
depuis p
peu pour des applications dans la th
hermoélectrricité. Les co
omposés thiiospinelles à base de
Cu semb
blent avoir le
l plus gran metteurs, on trouve
nd potentiel . Parmi les matériaux les plus prom
les comp
posés thiosp
pinelles CuC
CrTiS4 ou en
ncore les com
mposés Cu2TrTi
T 3S8 (Tr = Mn, Fe, Co
o, Ni).13,14
Sur ces derniers, il est rapportté un mode de conductiion de type n avec des valeurs abssolues de
k modérées (| | ≈ 50 – 150 µV/
coefficieent Seebeck /K) ainsi que des résiistivités éle
ectriques
relativem
ment faiblees (ρ ≈ 1 – 3 mΩ cm
m) entre 30
00 et 650 K. Des faccteurs de puissance
-167-
Chapitree V: Etude dees composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn
n6S32
relativem
ment élevéss, supérieurs à 0.4 mW//m K² à 650
0K pour Tr = Mn, Ni et Co (Figure V-2),
V ont
été rapp
portés. En outre,
o il a étté montré q ue les valeu
urs de conductivité the rmique pho
ononique
son
nt relativem
ment faibles indépendam
i mment de la températurre. Ceci indiqque un proccessus de
diffusion
n des phono
ons multiple
e plutôt qu'u
un processu
us de type Umklapp.
U Dees valeurs de
d l’ordre
de = 1.2-1.6 W/m
W K à 650
0 K ont été rrapportées (Figure
( V-2)), comparablles à celles des thio-
et selen
no-spinelles rapportéess dans la llittérature.10–12 Des va
aleurs de fiigure de mérite
m ZT
modérées ont été raapportées pour Tr = Mn
n, Ni et Co vaariant entre 0.16 - 0.18 à 650 K. Cependant,
l’étude de Suekuni et coll. surr la série Cu
u2TrTi3S8 (T
Tr = Mn, Fe
e, Co, and N
Ni) ne présente pas
l’évolutiion des pro
opriétés en
n fonction d
du rapport d’occupation du site octaédriqu
ue de la
structurre spinelle. Cette
C approche permetttrait d’une part d’ajustter le taux dde porteurs (et donc
d’optimiser le PF) et égaleme
ent de mieu anisme de conduction dans ce
ux comprendre le méca
systèmee constitué de
d multipless éléments p
potentiellem
ment à valencce mixte.
N
Nous avonss donc jugé judicieux d e composés quaternairres de la
de revisiterr l’étude de
famille des thiosspinelles, tels
t que CuVTiS4, CuTiSnS
C 4 et
e CuCoTiSS4. Les prropriétés
thermoéélectriques les
l plus élev
vées ont été obtenues dans
d la série CuCoxTi2-xS 4 et sont présentées
dans la p
première paartie de ce ch
hapitre.
Figure V
V-2. Dépenda
ances en tem que ρ, b) du ccoefficient Seebeck S,
mpérature dee a) la résistiivité électriq
c) du ffacteur de pu
uissance PF, d) de la connductivité thermique ( et inccluses) et e) et
e de la
figure de mérite
m ZT de la série de ccomposés Cu
u2TrTi3S8 (Trr = Mn, Fe, Coo, and Ni)14
-168-
Chapitre V: Etude des composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
-169-
Chapitree V: Etude dees composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn
n6S32
u V-1. Param
Tableau mètres de den
nsification ppar Spark Pla
asma Sinteriing de la séri
rie CuCoxTi2-xxS4 (0 ≤ x
≤ 1)
2
2.3. An
nalyses structur
s rales
L
La Figure V-3 présente les analysees par diffraction de ray
yons X sur ppoudre aprè
ès l’étape
de denssification paar SPS à 70
00 °C. Les aaffinements ont été réa
alisées en teenant comp
pte de la
structurre type thio
ospinelle (grroupe d’esp
pace Fd3 , n ° 227). Le
es positionss atomiquess ont été
fixées ett les taux d’occupationss des sites T
Ti/Co ont étéé fixés à hau
uteur du rappport théoriique. Les
affinemeents ainsi ob
btenus ont confirmé
c qu
ue tous les écchantillons de
d la série CCuCoxTi2-xS4 jusqu’à x
= 0.8 correspondeent à la structure de lla thiospineelle. Un affinement Riietveld du composé
c
CuCo0.6T
Ti1.4S4 est prrésenté sur la Figure V
V-4 en exemple. Les affinements Riietveld cond
duisent à
des facteeurs de reliaabilité faible
es sur l’enseemble de la série
s CuCoxTi
T 2-xS4 (Tableeau V-2).
Figu
ure V-3. Diffrractogramm
mes de rayonss X sur poud
dre après den
nsification p ar Spark Pla
asma
T 2-xS4 (0 ≤ x ≤ 1)
Sinttering de la ssérie CuCoxTi
-170-
Chaapitre V: Etu
ude des comp
posés CuCoxT
Ti2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
P
Pour l’échan
ntillon x = 0,
0 l’absence des réflexio
ons très inte
enses d’indeexation (211
1), (220),
(321) eet (422) de la forme rhomboédri
r que (group
pe d’espace R3 , n ° 166) du composé
c
CuTi2S4, semble con
nfirmer la présence excclusive de laa forme cubiique thiospiinelle Fd3 avec un
paramèttre de maillee de a = 9.99
97(1) Å (Figgure V-3).6,8
P
Pour l’échan
ntillon x = 1,
1 la phase majoritaire est la phasse thiospineelle cubique (groupe
d’espacee Fd3 , n ° 227) avec un
u paramètrre de maille a = 9.764(1
1) Å (Tableaau V-2 et Fig
gure V-3)
en acco
ord avec la littérature.6 Néanmoin
ns, des réfllexions supp
plémentairees non inde
exées de
faibles intensités so
ont observée
es sur cet écchantillon (aasterisk sur la Figure V
V-3) correspondant à
la préseence de cattiierite de forrmulation CooS2 (groupe d’espace 3, n°205, aavec a = 5.54
4 Å). Les
affinemeents Rietvelld du diffracctogramme de rayons X ont permiss de déterm
miner une proportion
théoriqu
ue de 95% de
d composé CuCoTiS4 ett 5% de catttierite. Cependant, ces rrésultats ne tiennent
pas com
mpte de la prrésence dess traces d’un
ne potentiellle 3ème phasse secondairre liée à la présence
p
de réflexxions non in
ndexées de très
t faibles intensités. La
L très faible intensité dde ces réflex
xions n’a
pas perm
mis d’identifier cette de
ernière phasse secondairre.
L
La variation
n quasi-linéa
aire des parramètres de maille entre les deux ccomposition
ns limites
CuTi2S4 (a = 9.99 Å)) et CuCoTiS
S4 (a = 9.76 Å
Å) semblentt attester de
e la substituttion du Co sur le site
Tableau V-2 et
du Ti (T e Figure V-5).
-171-
Chapitree V: Etude dees composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn
n6S32
Fig
gure V-5. Evolution des paramètres
p de maille en
n fonction du
u taux de subbstitution en
n Co
2
2.4. Pro
opriétéss therm
moélectriiques
L
La variation
n de l’occupation Ti/Coo du site octtaédrique da
ans la struccture est sussceptible
d’affecteer la balance des charg
ges et donc d ment de vallence du Ti et du Cu
d’entrainer un changem
par effet de compensation. Le comportem
ment de tran
nsport électrronique du composé pe
eut donc
être larggement affeccté par la teneur en Co.
• Propriétés de transpo
P ort électriqu
ues et facte
eur de puiss
sance
L
Les dépendaances en tem
mpérature d
du coefficien
nt Seebeck S,
S de la résisttivité électrique ρ et
du facteeur de puisssance PF en
ntre 300 K et 675 K dans
d la série
e CuCoxTi2-xxS4 (0 ≤ x ≤ 1) sont
présentéées sur la Fiigure V-6a, b et c, respeectivement. Le signe nég
gatif du coeefficient Seeb
beck, sur
ble de la séérie, indique que les é lectrons sont les porte
l’ensemb eurs de chaarge majorittaires en
accord aavec les étu
udes précéd
dentes.6,14 Poour les com
mpositions comprises enntre 0 ≤ x ≤ 0.8, un
comporttement méttallique des échantillon
ns est visiblle sur la gam
mme de tem
mpérature comprise
c
-172-
Chapitre V: Etude des composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
+ ↔ + Relation V-1
Du fait que cet équilibre est aisément déplacé vers la gauche, la présence de Cu+ comme
élément majeur, implique la formation de Ti3+ dans la matrice Ti4+ et c’est le couple Ti3+/Ti4+ qui
domine le mécanisme de transport dans tout le domaine de composition. On peut distinguer
principalement deux domaines.
Pour 0 ≤ x ≤ 0.5, la considération des valences formelles permet d’écrire la formule de ces
sulfures sous la forme (Cu+)(Co2+)x(Ti4+)1+x(Ti3+)1-2x(S2-)4. Le degré d’oxydation de Co (+2, LS) a
été confirmé par différents auteurs.14,15 La valence mixte Ti3+/Ti4+ explique bien ici les propriétés
de ces sulfures qui sont métalliques et dont la bande de conduction 3d du Ti permet la
conductivité électronique élevée qui diminue lorsque x augmente en accord avec la diminution
du taux de porteurs de charge de type n (Figure V-6b et Figure V-7), c’est-à-dire avec la
concentration en Ti3+.
Cependant, lorsqu’on atteint la limite x = 0.5, l’écriture de la valence formelle
impliquerait une compensation des charges conformément à la formule (Cu+)(Co2+)0.5(Ti4+)1.5(S2-
)4. Le fait que le matériau présente toujours un comportement métallique, bien qu’il ait une
conductivité électrique plus faible, implique que l’équilibre de la relation V-1 est toujours
déplacé vers la gauche, conduisant à la formule (Cu+)1-ε(Cu2+)ε(Co2+)0.5(Ti4+)1.5-ε(Ti3+)ε(S2-)4.
Dans le deuxième domaine, pour 0.5 ≤ x ≤ 1, le remplacement du Ti par le Co conduit à la
formulation (Cu+)1-ε(Cu2+)ε(Co2+)x(Ti4+)2-x-ε(Ti3+)ε(S2-)4. Dans ce domaine, les porteurs de type n
sont également apportés par le couple Ti3+/Ti4+. Cette interprétation est en accord avec la
-173-
Chapitree V: Etude dees composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn
n6S32
Figure V
V-6. Dépenda
ances en tem
mpérature a))du coefficieent Seebeck S,
S b) de la réssistivité élecctrique ρ,
et c)
c du facteurr de puissan ce PF de la série
s CuCoxTi
T 2-xS4 (0 ≤ x ≤ 1)
-174-
Chaapitre V: Etu
ude des comp
posés CuCoxT
Ti2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
F
Figure V-7. Evolution
E dess paramètrees de maille en
e fonction de
d la concenntration de Co
C
C
Cette dernièère peut êtrre interpréttée par une densité relative de nootre échantilllon plus
faible dee 90.2% (Taableau V-1) en comparaaison de la densité rapportée danss la littératu
ure (> 98
%). En effet, en vue
v d’empê
êcher une ééventuelle décomposittion partiellle et de limiter la
volatilissation du so
oufre de noss échantillo ns lors de l’étape
l de densification
d n, nous avon
ns fait le
choix dee densifier nos
n échantillons à la tem
mpérature de
d formation
n du compoosé thiospine
elle (700
°C). Or, l’échantillon
n rapporté dans
d la littéérature a étéé densifié à une tempérrature sensiiblement
-175-
Chapitree V: Etude dees composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn
n6S32
• Propriétés de transpo
P ort thermiq
ques
L
La Figure V-8 présente les dépend
dances en teempérature de la conduuctivité therrmique
et de la contributio
on phononiq
que dan
ns la série CuCo
C xTi2-xS4 (0 ≤ x ≤ 1). Cette figure met en
Figu
ure V-8. Dép
pendances en
n températu re de la cond
ductivité the
ermique a) et b) de sa part
phonon
nique dee la série CuCoxTi2-xS4 (0
0 ≤ x ≤ 1)
L
Les conducttivités therm c dernierss sont essenntiellement reliées à
miques pluss faibles de ces
une con
ntribution électronique
é e plus faiblle dans less échantillons substituués au Co qui
q sont
-176-
Chaapitre V: Etu
ude des comp
posés CuCoxT
Ti2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
• F
Figures de mérite ZT
L
Les dépend
dances en te
empérature de la figurre de mérite
e ZT de l’ennsemble de la série
CuCoxTii2-xS4 (0 ≤ x ≤ 1), sont présentées
p ssur la Figurre V-9. Nouss rapportonns, pour la première
p
fois, les valeurs de figures de mérites dess composés CuTi2S4 (x = 0) et CuCCoTiS4 (x = 1)
1 qui se
révèlentt faibles aveec des ZT = 0.02
0 - 0.04 à 675 K.
D
Dans le cas du
d composé
é ternaire Cu
uTi2S4 (x = 0), le ZT estt limité prinncipalementt par une
conducttivité thermique trop éllevée en graande partie due à une contribution
c n électroniq
que forte.
Pour le composé limite CuCoT
TiS4 (x = 1), le facteur limitant estt le facteur de puissancce faible.
-177-
Chapitre V: Etude des composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
Pour la composition intermédiaire CuCo0.6Ti1.4S4, une valeur maximale de ZT = 0.18 à 675 K est
obtenue, équivalente à la meilleure valeur rapportée dans la littérature pour x = 0.5.14
Les composés de type thiospinelle à base de Cu sont des candidats répondant aux
critères susceptibles de promouvoir des propriétés thermoélectriques intéressantes. En effet,
cette large famille de composés est caractérisée par un comportement électrique de type
métallique. Le taux de porteurs de charges peut être ajusté pour converger vers un caractère
plus semi-conducteur et propice à générer des facteurs de puissance plus élevés. Néanmoins la
conductivité thermique demeure trop élevée en raison d’une contribution électronique trop
élevée. La conductivité thermique de réseau est faible mais demeure bien supérieure à celles
observées dans d’autres composés sulfures à base de Cu présentant des structures
cristallographiques plus complexes. Nous nous sommes donc focalisés sur un autre système
Cu26V2Sn6S32 (colusite).
3. Colusite: Cu26V2Sn6S32
3.1. Etat de l’art
La colusite est un minéral naturel de formulation générale M34±xS32 (M = Cu, As, V, Sn, Ge,
Sb, Fe;).16 Le composé colusite a, pour la première fois, été évoqué en 1916 par Murdoch en tant
que probable nouveau minéral et a été nommé enargite de bronze.17 Cependant, ce n’est qu’en
1939 que des analyses chimiques fiables ont été réalisées par Berman et Gonyer.18 Ils ont
indiqué que le V était un élément essentiel à la structure colusite et ont proposé la formule
Cu24(As, Sn, V, Fe, Te)8S32. De multiples études sur la composition de la colusite ont été effectuées
dans différentes localités et ont révélé une gamme de stœchiométrie du composé assez large. En
effet, dans le composé colusite, Cu, V, As et S semblent les éléments constituants, alors que Sn,
Sb, Fe et Ge sont souvent présents en quantités plus faibles. La première résolution structurale
en diffraction des rayons X de la colusite a été effectuée par Zachariasen en 1933, qui a proposé
une structure de type sphalérite.19 Par la suite, les résolutions structurales sur le composé
colusite se sont succédées avec l’évolution des techniques d’analyses structurales et chimiques
jusqu’en 1994. Spry et coll. ont alors rapporté une résolution structurale et microstructurale
aboutie du composé colusite contenant uniquement du Cu, V, As, Sn et S. Ils montrent pour la
première fois la formation de deux phases colusite, l’une riche et l’autre pauvre en Sn.20
Dans cet état de l’art, nous nous sommes concentrés uniquement sur la description du
composé colusite de formulation Cu26V2Sn6S32, appelé aussi nekrasovite ou colusite-Sn.20
-178-
Chaapitre V: Etu
ude des comp
posés CuCoxT
Ti2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
3
3.1.1. Structure crristalline
e
C
Comme le présente
p la Figure
F V-10,, le composé colusite Cu26V2Sn6S32 cristallise dans
d une
structurre cubique centrosymét
c trique de grroupe d’esp
pace P43n (n
n ° 218) avvec un param
mètre de
maille a = 10.60 Å.20
2 Cette stru
ucture cristaalline est caaractérisée par
p 66 atom
mes répartis sur sept
sites cristallographiiques: trois sites pour l e Cu (6d, 8ee et 12f), un site pour lee V (2a), un site
s pour
le Sn (6
6c) et deuxx sites pou
ur le S (8ee et 24i). L’ensemble
L des sites ccationiques sont en
environnement tétrraédrique. Dans
D la struccture, les téttraèdres [VS
S4] partagennt six arêtess avec les
tétraèdrres [CuS4], taandis que le
es tétraèdrees [SnS4] et [CuS
[ 4] sont liés
l par les ccoins, se con
nnectant
en troiss dimension
ns. Il convie
ent de note r que la forte liaison covalente CCu-S empêcherait la
migratio
on du Cu au sein des téttraèdres [Cu
uS4].21
Figure V
V-10. a) Reprrésentation de
d la structuure et b) Prin
ncipaux para
amètres struucturaux du composé
coluusite Cu26V2Sn
S 6S32
E
En outre, le n est sujet à un phénomène strructural original et
l composé colusite-Sn
ment rare: le phénomène d’exsol ution. Le phénomène d’exsolutionn correspon
relativem nd à une
dissociaation de la phase princip
pale en deuxx phases collusites struccturalementt identiques avec des
ment différeents à tempéérature ambiante.21–23 CCette dissociation est
paramèttres de maillle sensiblem
reliée à un équilib
bre thermod
dynamique qui, lors dee la descente en temppérature, fav
vorise la
formatio
on de deuxx phases ay
yant des coompositionss chimiquess légèremennt différenttes mais
identiqu
ues d’un poiint de vue structurale. U
Une des phaases ainsi fo
ormée seraitt plus riche en Sn et
l’autre p
plus pauvre.20
-179-
Chapitree V: Etude dees composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn
n6S32
3
3.1.2. Structure de bande e
et disperrsion dess phonon
ns
N
Nous avonss calculé la
a structure de bande électronique ainsi quee la disperssion des
phononss du composé Cu26V2Sn
n6S32 en se b
basant sur lee modèle de
e la structurre cristallogrraphique
décrit précédemmeent. Ces trav
vaux ont été réalisés en collaboratio
on avec Marrco Fornari et Rabih
Al Rahall Al Orabi dee la Central Michigan Un
niversity (U
USA). Pour ce
ela, nous avoons utilisé le
e logiciel
AFLOW ,24 basé sur une infrastructu
i ure Quantu
um Espressso.25 Nous avons utilisé les
pseudop
potentiels ultrasoft
u PB
BE,26 qui n
nous ont peermis d’obttenir des eensembles de base
converggents correspondant à une
u coupuree d'énergie de 60 Ry po
our les foncctions d'ond
de et 600
Ry pourr la densité de
d charge. Pour
P l’intégrration de la zone
z Brillou
uin, nous avoons utilisé une
u grille
structurrale 4 x 4 x 4. Les corre
ections de H
Hubbard U ont
o été calcu
ulées en utillisant une approche
a
Agapito-Curtarolo-B
Buongiorno Nardelli (A L valeurs sont préseentées sur la Figure
ACBN0)27. Les
our l'ACBN0
V-11. Po 0, nous avon
ns utilisé dees pseudopo
otentiels con
nservateurss de la norm
me (Ecut =
150 Ry)). La concen
ntration de porteurs
p de charge a étté calculée par
p l’intégraale de l’énerrgie de la
densité d’états au-d
dessus du niv
veau de ferm
mi et jusqu’een haut de la
a bande de vvalence.
-180-
Chapitre V: Etude des composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
-181-
Chapitree V: Etude dees composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn
n6S32
l’environ
nnement ch
himique de cet élémentt sur les pro
opriétés de transport thhermique. Le
L même
effet a été démontréé dans les matériaux
m BiC
CuOS et tetrraédrite Cu12Sb4S13.29,34
D
D’autre partt, ces calculs nous ont p
permis d’ob
btenir la vite
esse du son ainsi que la
a chaleur
spécifique du comp
posé Cu26V2Sn6S32. Les valeurs ob
btenues son
nt en excelleent accord avec les
mesuress expérimen
ntales. En efffet, nous avvons calculé une vitesse
e du son lonngitudinale moyenne
m
de 3217
7 m/s (expéérimentalem
ment 3230 m
m/s) et une températurre de Debyee de 367 K (très
( bon
accord aavec une valleur expérim
mentale de 3
350 K - 375 K).
K
3
3.1.3. Intérêt et prropriétéss thermo
oélectriqu
ues
C
Comme le composé
c Cu
u4Sn7S16, le composé Cu26V2Sn6S32 respecte een grande partie
p les
critères susceptiblles de promouvoir d es perform
mances therrmoélectriquues attracttives. La
structurre complexee, composée d’un gran
nd nombree d'atomes (N = 66), de nombre
eux sites
cristallo
ographiques et d’une diifférence dee masses im
mportante en
ntre les élém
ments (Cu/V
V, Sn, S),
est prop
pice à indu
uire une con
nductivité tthermique phononique
p faiblee.35 Par ailleurs, les
calculs d ns montrent clairementt une vibratiion importa
des phonon ante du site Cu (8e). La
a valence
mixte du Cu ((C
Cu+)22(Cu2+)4(V5+)2(Sn4++)6(S-2)32) engendre
e également
é un compo
ortement
métalliq
que. Toutefo bstituer les sites du Cu par un méttal de transiition afin
ois, il est posssible de sub
de réaliser un dopage en électrons. Le coomportemen
nt électriqu
ue métalliquue peut ainssi tendre
ment semi-conducteur ffavorable à l’obtention d’un facteuur de puissa
vers un comportem ance plus
élevé.
-182-
Chaapitre V: Etu
ude des comp
posés CuCoxT
Ti2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
• P
Premiers rapports
L
Les premiè res
r proprié té
t s thermoéelectriques du
d composée colusite onnt é té rappo
orté es en
2014 par Suekuni et coll. Au
u travers d
de deux pub
blications distinctes,
d ills ont pré senté
s les
proprié tté s à basse et
e haute tem
mpé ratures d
des sé ries Cu26-xZnxV2M6S32 et Cu26V 2M6S32 (M=
= Sn, Ge),
respectiivement.21,222
SSur la sé rie Cu26V2M6S32
3 (M= Sn, G
Ge) mesuré e à haute tem
mpé rature, il a é té rapporté un
comporttement mé tallique
t de ty
ype p caractté risé par un
ne ré sistivite
é é lectrique relativemen
nt é levé e
(ρ ≈ 10..5 mΩ cm aà 673K) et un
u coefficien
nt Seebeck positif é leve
é (S ≈ +2200 µV/K à 67
73K). Ces
premiè rres mesuress ont permiss d’atteindree un facteurr de puissan
nce é levé (PPF ≈ 0.5 mW
W/m K² à
673K) ssur ce comp
posé à haute
e tempé ratu
ure.21 La com
mplexité strructurale é leevé e de ce composé
c
(Figure V-10) cond
duit à des conductivité s thermiquees trè s faiblles ( ≈ 0.555 W/m K à 673 K)
prochess de la cond
ductivité thermique d’u
un verre.21 Il en ré sulte une figuure de mé rite de ce
composé inté ressan
nte avec un
ne valeur m
maximale de 0.56 à 673
3 K pour la phase Cu266V2Sn6S32
(Figure
e V-13). Ces premiè res valeurs de pproprié té s thermoé
t lectriques à hauute tempé rature
a ont
dé montrré le fort potentiel de ce
e composé p
pour des app
plications th
hermoé lectrriques.
Fig
gure V-13. Déépendances en températture de la fig
gure de mériite ZT des coomposés colu
usite
Cu26V2M6S32 (M
M = Sn, Ge) dee 300 à 673 K 21
N
Né anmoins, en vue de mieux situ er les proprié té s therm
moé lectriquees obtenuess lors de
mes travvaux de thè se,
s il convien
nt de prend
dre en comptte la second
de publicatioon sur les prroprié té s
thermoeé lectriques àa basse tem
mpé rature dee la sé rie Cu26-xZnxV2Sn6S32 (pour 0<< x < 4). Cess travaux
rapporteé s par les mê mes auteurs, ont ré vé lé une seconde gamm
me de prroprié té s
thermoeé lectriques possible du
u composé ccolusite-Sn.22
2 En effet, en compara
ant les donn
né es des
deux artticles à la mê me tempé rature
r (300 K), il est possible de me
ettre en é viddence des va
aleurs de
proprié tté s significaativement diiffé rentes (T
Tableau V-3)), bien que les composiitions de déé part des
composé s Cu26V2Sn
n6S32 soient thé
t oriquem ent identiqu
ues. En effett, le compos é Cu26V2Sn6S32 de ce
second article pré sente
s un caractè re plu s «mé talliqu
ue» avec un
n coefficiennt Seebeck (S
( ≈ +24
-183-
Chapitree V: Etude dees composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn
n6S32
Tableau
u V-3. Résum
mé des proprriétés thermooélectriquess du composé
é de formulaation Cu26V2
2Sn6S32
ain
nsi que de la série Cu26-xZn
Z xV2Sn6S32 21–23
2
• E
Effet de la non-stœchi
n iométrie ett substitutio
ons
SSuite à ces premiers
p rapports de p
propriétés th
hermoélectrriques, le coomposé Cu266V2Sn6S32
a fait l’o
objet de plu
usieurs étud
des, notamm
ment sur la substitutio
on d’élémennts ainsi que
e sur les
effets de la non-sttœchiométriie.23,36,37 Cess multiples études ont permis, d’uune part, de
d mieux
ndre l’influence de la non-stœchiiométrie su
compren ur ce compo
osé mais auussi d’améliiorer les
-184-
Chapitre V: Etude des composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
-185-
Chapitree V: Etude dees composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn
n6S32
Tableau
u V-4. Condittions de mécanosynthèsee utilisées po
our la série colusite
c Cu26--xZnxV2Sn6S322 (0 ≤ x ≤
2)
L
Les microggraphies réalisées parr microscop
pie électronique à trransmission
n (MET),
présentéées sur la Figure V-14b, montreent que la poudre estt composéee de nanoparticules
aggloméérées telles que classiq
quement ob
btenu en mécanosynth
m hèse (cf Chaapitre III ett IV). La
diffractiion électron
nique (ED) met
m en évideence des an
nneaux de diffraction
d poouvant être
e indexés
dans la sstructure ty
ype du comp
posé colusitee (Figure V-1
14a).
Figure V
V-14. a)Diffractogrammees de rayonss X sur poudrre après méccanosynthèsse et b) Micro
ographie
MET du ccomposé Cu26
2 V2Sn6S32
-186-
Chaapitre V: Etu
ude des comp
posés CuCoxT
Ti2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
• D
Densification par Sparrk Plasma SSintering
L
Les poudress ont ensuitte été densiifiées par Sp
park Plasma
a Sintering (SPS) selon
n le cycle
nditions dee densification permetttent d’obte
présentéé dans le Tableau V--5. Ces con enir des
échantilllons relativ
vement den
nses, pourvu
us d’une tenue mécaniique suffisaante. Une ra
ampe de
montée//descente en tempéra
ature lentee (50 °C/m
min) ainsi qu’un palieer en température
sensibleement long (45
( min) ontt été nécess aires afin d’’obtenir des échantillonns moins fragiles.
P
Par ailleurss, les tempé
ératures de densification plus éle
evées au SP
PS ne semb
blent pas
affecter significativ
vement les propriétés
p d
de transporrt du compo
osé. Nous avvons donc choisi
c de
conservver le cycle th
hermique à 600 °C (Figu
ure V-15b) afin de limitter la volatillisation du soufre.
s
-187-
Chapitree V: Etude dees composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn
n6S32
3
3.2.2. Ana
alyses strructurale
es
SSuite à l’étape de densiification parr SPS à 600 °C, les quatre échantill ons de la sé
érie Cu26-
xZnxV2Sn
n6S32 se com
mposent de la phase colu
usite pure et bien crista
allisée. Les ddiffractogram
mmes de
rayons X et de neutrons sur poudre de l'échantillo
on non substitué confiirment l'abssence de
phases secondairess telle que la phase d
digenite Cu2-xS (Figure V-16). La sstructure crristalline
(groupee d’espace 43 ; a = 10.538 – 10..621 Å) du composé co
olusite Cu26V 2Sn6S32, ré
ésolu par
Spry et coll.,20 est co
onfirmée pa
ar affinemen
nts Rietveld sur l’ensem
mble des diaagrammes de rayons
utrons (Tableau V-6) ave
X et neu ec des facteu
urs de reliab
bilité faibless.
F
Figure V-16. Affinements
A Rietveld a)ddu diffractog
gramme de rayons
r X surr poudre (avec
l’agrandissement de
d la réflexion
n (440) en innsert) et b) du
d diffractog
gramme de nneutrons surr poudre
D1B) du com
(ILL-D mposé Cu26V2Sn6S32 synthhétisé par mécanosynthè
èse et densififié par SPS à 600°C
L
L’agrandisseement de la réflexion (440) sur le diffracto
ogramme d e rayons X (Figure
V-16a-in
nsert) perm
met de metttre en évid
dence la présence du
u phénomènne d’exsolu
ution sur
l’échanttillon non su
ubstitué tel que rapportté dans la liittérature su
ur le compoosé Cu26V2Sn
n6S32.20–23
Pour rap
ppel, le phéénomène d’e
exsolution ccorrespond à une disso
ociation de lla phase colusite en
deux ph
hases structu
uralement id
dentiques aavec des parramètres de maille senssiblement diifférents.
Cela se ttraduit par un dédoubllement de l’ ensemble des
d pics de diffraction.
d Nous avons pu tenir
N
compte de la préseence des deu
ux phases C
Cu26V2Sn6S32 dans l’affin
nement Rietv
tveld (Tableau V-4a)
et ainsi pu déterminer les para
amètres de maille respectifs de chaque phasee. Des valeurrs de a =
10.757((6) Å et 10.790(6) Å sont obtenuees pour less phases 1 et
e 2, respecctivement, avec
a une
proporttion relativee de ≈ 80% et ≈ 20%. A
Aucune difféérence nota
able de compposition n’a
a pu être
estimée par les analyses EDS réalisées p ar microsco
opie électronique (MEB
B et MET) entre
e les
hases. Ces dernières étant intim
deux ph mement liées et indisssociables dd’un point de vue
microstrructural, il est difficile
e de pouvoiir estimer avec
a exactittude un écaart de composition.
-188-
Chaapitre V: Etu
ude des comp
posés CuCoxT
Ti2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
Néanmo
oins, en com
mparant nos données XRD avec celles
c rappo
ortées par Kim et colll.,23 nous
pouvonss supposer que
q notre ph
hase princip
pale (80%) pourrait
p corrrespondre à une phase riche en
V et Sn een raison dee son paramètre de maillle sensiblem
ment plus fa
aible.
Tab
bleau V-6. a)) Paramètress de maille eet facteurs dee reliabilité des
d affinemeents Rietveld
d des
diagra ayons X (λ = 1.5406 Å) ett de neutron
ammes de ra ns (λ = 1.28 Å)
Å du compoosé Cu26V2Sn6S32; b)
coord
données ato
omiques, tauxx d’occupatiion et param
mètres d’agittation therm
mique isotrop
pes du
comp
posé Cu26V2Sn
S 6S32 issus des
d données de diffractio
on sur poudrre de neutroons enregistrrées à
temp érature amb
biante
C
Contrairemeent à la phase
p Cu26V 2Sn6S32 synthétique et
e stœchiom
métrique, la forme
minérale de la colussite, naturelllement préssente dans la
l lithosphère, cristallisse habituelle
ement en
nd nombre d’isotypes. Ces phasee ne diffèreent les une
un gran es des autrres qu’en te
erme de
composition chimiq a formule ggénérale M344±xS32 (M = Cu, As, V, SSn, Ge, Sb, Fe).16 La
que, d’où la
plupart de ces structures miné
érales sont n
naturellemeent stabilisées par la prrésence d'im
mpuretés.
Dans le cas des sulffures de Cu, on peut retrrouver les éléments Fe, Zn, Ag, As oou encore Hg.20 Pour
posé Cu26V2Sn
le comp e a été réalissée uniquem
S 6S32, la résolution de la structure cristalline ment sur
des éch
hantillons co
ontenant en
n faibles prroportions du
d Fe, Ge et/ou
e As.20 Contrairem
ment aux
minérau
ux naturels, les échantillons synthé tiques de laaboratoire so
ont élaboréss à partir d'é
éléments
très purrs comme prrécurseurs ce
c qui peut conduire à ce
c phénomè
ène d’exsoluution. En exe
emple, le
phénom
mène d’exso
olution est égalementt observée sur la tétraédrite ssynthétique et non
uée, conduisant à des ph
substitu hases pauvrres (Cu12Sb4S13) et riches (Cu14Sb4S113) en Cu.38 La phase
pure Cu
u12Sb4S13 n'aa jamais été synthétisé pure à ce jour. Une de
es observatiions expérim
mentales
utient ce raisonnemen
qui sou nt est la d
disparition du phénom
mène d’exssolution lorrs de la
-189-
Chapitree V: Etude dees composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn
n6S32
substitu
ution du Zn sur le Cu co
omme l’illusstre la Figure V-17b. La substitutionn du Zn agitt comme
une imp
pureté et stabilise la sttructure, mêême en faib
ble proportion (x = 0.5)), ce qui entraine la
on d’une seeule phase Cu26V2Sn6S332. Une observation sim
formatio milaire a étté rapporté
ée sur le
composé tétraédrite Cu12Sb4S133 avec une su
ubstitution du Cu par le
e Ni.34,39
L
L'existence de la soluttion solide Cu26-xZnxV2Sn
S 6S32 (0 ≤ x ≤ 2) se confirme à travers
l’évolutiion des paaramètres de
d maille (Figure V-1
18.). En efffet, ces deerniers aug
gmentent
proporttionnellemen
nt avec le ta
aux de subsstitution en Zn de a = 10.757(6)
1 Å à a = 10.8
821(4) Å,
respectiivement pou
ur x = 0 (com
mpte tenu d
du paramètrre de la pha
ase majoritaaire) et x = 2 (Figure
V-18). C
Cette évolutiion du param
mètre de m
maille peut êttre interprétée en raisoonnant sur la
l charge
formellee du composé. Pour rap
ppel, du poiint de vue de
d la charge
e formelle, lla colusite peut
p être
décrite selon la forrmulation (C existence thhéorique d’ions Cu2+
Cu+)22(Cu2+) 4(V5+)2(Sn4++)6(S2-)32. L'e
permet de supposerr qu’il est po
ossible de lees substituerr par un autre ion divaleent, tel que le Zn2+, à
hauteurr de 4 atom
mes de Cu par unité fformulaire sans modiffication de la charge formelle.
f
L’augmeentation du paramètre de
d maille avvec le taux de substitutio
on serait doonc en accorrd avec la
différen
nce des rayons ionique
es du Zn2+ (0.60 Å), du
d Cu+ (0.6
60 Å) et duu Cu2+ (0.5
57 Å) en
coordinance tétraéd
drique.40
-190-
Chaapitre V: Etu
ude des comp
posés CuCoxT
Ti2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
Fig
gure V-18. Evvolution des paramètress de maille en
n fonction du
u taux de subbstitution en
n Zn
D
Dans le but d’approfond
dir l’analysee de structurre par diffra
action de rayyons X, des mesures
de diffraaction des neutrons
n (DN
NP) sur pou dre ont été réalisées afiin de déterm
miner sur qu
uels sites
sont localisés les atomes de Zn.. Les différe nces entre les longueurrs de diffusioon cohérenttes du Cu
(7.718 ffm), Zn (5.68
80 fm) et V (- 0.3824 fm
m) sont asseez significatiives en diffrraction des neutrons
n
sur pou
udres pour éventuellem
ment permeettre une diiscriminatio
on des atom
mes sur cha
aque site
cristallo
ographique. Ceci n’est pas envisageeable par difffraction dess rayons X ssur poudre en
e raison
de leurss numéros atomiques Z respectiffs trop procches.41 Les diffractograammes de neutrons
n
expérim
mentaux ont été comparés à des sim
mulations considérant des atomes dde Zn sur cha
aque site
de Cu, m
mais aussi su
ur le site du V. Dans le p
premier cass, les variatio
ons d’intenssité sont tro
op faibles
pour co
onclure sur l’occupation
n préférenttielle du Zn sur un site
e Cu particuulier. Néanm
moins, la
présencce d'atomes de Zn sur le site V a pu être exclue
e car elle
e aurait cconduit à une
u forte
augmen
ntation de l'iintensité de plusieurs p
pics de diffraaction en cas d’occupatiion du Zn, ce
c qui n'a
pas été observé exxpérimentallement (An
nnexe B-1). La substitu
ution du Znn semble donc être
localiséee sur les sitees Cu de ma
anière aléatooire. En outtre, la spectrroscopie Möössbauer de
e 119Sn de
la série Cu26-xZnxV2Sn6S32 (x = 2) montre la présencee d'un seul pic centré à 1.53(3) mm/s
m sur
ble de la série (Annexe
l’ensemb e B-2) correespondant à des valeurss de déplaceements isom
mériques
(IS) caraactéristiques des atome
es de Sn dan
ns l'état d'oxy
ydation +IV
V (cf Chapitree IV).
L
Les études par
p microsco
opie électroonique en traansmission (MET) des ééchantillonss de Cu26-
xZnxV2Sn
n6S32 après SPS montre
ent que la sstructure est ordonnée et exemptee de défautss (Figure
V-19). L
Les diagram
mmes de difffraction éleectronique (ED)
( des zones princippales (Figure
e V-19a)
s’indexeent suivant le
l groupe d’e
espace 43 (a = 10.8 Å).
Å Aucune superstructu
s ture n’a été observée
o
due à u
une mise en
n ordre posssible à lon
ngue ou à courte
c dista
ance du Zn ce qui app
puie une
distribu oire. Les micrographie s haute résolution illustrent bieen ces résu
ution aléato ultats en
-191-
Chapitree V: Etude dees composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn
n6S32
3
3.2.3. Miccrostructtures et p
propriété
és mécan
niques
L
Lors des étaapes d’élaboration et d’analyses structuraless, nous avoons constaté
é que la
ution au Zn élimine le phénomèn
substitu ne d’exsoluttion, stabilisse la phasee d’un pointt de vue
structurral et aboutit à des éch
hantillons ayyant une meeilleure tenue mécaniqque (moins fragiles).
Nous avvons donc so nomène d’eexsolution à l’évolution microstructturale de
ouhaité corrréler ce phén
nos mattériaux. Cettte évolution de la microostructure est illustrée par
p les micrrographies obtenues
o
en microscopie éllectronique à balayagge (MEB) d’une section transveerse fractu
urée des
échantilllons Cu26-xZn
Z xV2Sn6S32 massifs pou
ur x = 0 et x = 2 (Figurre V-20a et b, respectiv
vement).
L’échanttillon non-substitué (x = 0) présen
nte une micrrostructure caractériséee par des fisssures et
des form
mes de grain
ns déformée
es de taille iindéfinie (F
Figure V-20a
a). Cet échanntillon présente une
exsolution à temp
pérature am
mbiante. Il est donc formé par deux (au minimum)) phases
Cu26V2Sn
n6S32 ayant des paramètres de maaille légèrem
ment différe
ents. La form
mation de ces
c deux
-192-
Chaapitre V: Etu
ude des comp
posés CuCoxT
Ti2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
-193-
Chapitree V: Etude dees composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn
n6S32
N
Néanmoins, les résultats des tessts de com
mpression ont révélé ddes diverge
ences de
propriéttés mécaniq
ques entre le
es échantilloons de comp
position limiite de la gam
mme (Figure
e V-21b).
Les diaggrammes dee compression des échaantillons x = 0 et x = 2,, ont montrré un compo
ortement
élastiqu
ue linéaire traditionnel
t l jusqu'à la fracture de ces deux échantillonns, représen
ntatif de
matériaux fragiles. Malgré une forte disperrsion des vaaleurs de contrainte à laa rupture, in
nhérente
à de telss matériaux fragiles, une augmentaation significcative de la limite à la rrupture est observée
o
sur l’éch
hantillon sub mélioration de plus de 40%
bstitué (x = 2). Cette am 4 de la liimite à la co
ontrainte
peut êtrre interprétéée par la modification m
microstructturale des échantillons substitués. En effet,
l’échanttillon non-su
ubstitué pré
ésente une m ure caractérisée par la pprésence de
microstructu e fissures
ce qui n’’est pas le caas des échan
ntillons subsstitués.
C
Ces résultatts témoignent qu’il est profitable de
d substitue
er le matériiau colusite--Sn pour
améliorer les proprriétés mécan
niques de réésistance à la
l contrainte de ce dernnier. La sub
bstitution
au Zn peermet d’élim
miner l’exsollution préseente dans la Cu26V2Sn6S32 synthétiqque non-substitué tel
qu’il l’a été rapporrtée dans la
a littératuree.22,23 L’exso
olution étan ment à l’orrigine de
nt probablem
nte structu
contrain urale impliq
quant la fformation de défauts microstruucturaux (ffissures).
L’élimin
nation de cee phénomèn
ne permet d
d’améliorer grandement
g t les propriéétés mécaniques du
composé.
-194-
Chaapitre V: Etu
ude des comp
posés CuCoxT
Ti2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
3
3.2.4. Pro
opriétés thermoé
t électrique
es
• P
Propriétés de transpo
ort électriqu
ues et facte
eurs de puis
ssance
L
Les propriéétés de tra
ansport éleectroniques sont décrrites sur laa Figure V-22.
V La
dépendaance en tem
mpérature du coefficien
nt Seebeck S,
S la résistivité électriquue ρ et le fa
acteur de
puissance PF entre 300 K et 70
00 K dans laa série Cu26-xxZnxV2Sn6S322, sont préseentées sur le
es Figure
V-22a,b et c, respeectivement. Indépendaamment de la teneur en
e Zn, une valeur possitive du
coefficieent Seebeck est mesurée
e et confirm
me que les po
orteurs de charge majorritaire sont les trous
en accorrd avec la liittérature.211,22 Les valeu eck varient de +30 µV/
urs de coeffficient Seebe /K à +94
µV/K po
our l'échantillon non-su
ubstitué, de 300 K à 700
0 K. Ces vale
eurs sont laargement infférieures
à celles rapportés dans
d les articcles sur le coomposé Cu26
2 V2Sn6S32 (S
S =+125 µV//K et S = +21
15 µV/K,
à, respectivement, 300
3 et 673 K.21,23 Cepen
ndant, nos données
d son
nt en accordd avec les prropriétés
métalliques» (S = +27 µV
plus «m V/K à 300 K)) rapportéess dans la secconde publiccation de Su
uekuni et
coll. de 2014.22 De telles diffé
érences sontt intimemen
nt liées à la
a stœchiom
métrie des co
omposés
après ssynthèse. En
E effet, les
l conditiions de sy
ynthèse de
es poudress (tube sccellé ou
-195-
Chapitre V: Etude des composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
-196-
Chaapitre V: Etu
ude des comp
posés CuCoxT
Ti2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
une réd
duction non
n négligeable du facteu
ur de puissance, en pa
articulier à haute température
(Figure V-22c).
• P
Propriétés de transpo
ort thermiq
ques
L
La Figure V-23
V présentte la dépend
dance en température de la conduuctivité therrmique
ainsi qu
ue de sa partt phononiqu
ue de l’ensem
mble de la série
s Cu26-xZn
Z xV2Sn6S32 (0 ≤ x ≤ 2). Pour les
échantilllons 0 ≤ x ≤ 1, les valeu
urs de condu
uctivité therrmique sontt similaires eet comprises dans la
gamme = 2.60 - 2.90 W/m K à 300 K et = 1.63
3 - 1.67 W/
/m K à 7000 K. Une dim
minution
significaative de la conductivité
c é thermiquee (Figure V--23) est obsservable surr l’échantillon x = 2
avec dees valeurs de
d = 1.97
7 et 1.11 W
W/m K, respectivemen
nt à 300 K et 700 K, soit une
diminuttion de l’ord
dre de 30%
%. Cette dim
minution est principale
ement attribbuée à la réduction
importaante de la contributio
on électron
nique de la conductivité therm
mique en lien avec
-197-
Chapitree V: Etude dees composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn
n6S32
Figure V
V-23. Dépend
dances en température dde la conducctivité therm
mique (sym
mboles pleins)) et de la
condu
uctivité therm
mique du résseau (sy
symboles creeux) de la sérrie Cu26-xZnxV 2Sn6S32 (0 ≤ x ≤ 2)
L
La dépendan pérature de la figure de mérite ZT de
nce en temp d la série Cuu26-xZnxV2Sn
n6S32 (0 ≤
x ≤ 2), est présentéee sur la Figu
ure V-24. Dess valeurs maaximales de 0.40 à 700 K sont obte
enues sur
les échaantillons de compositions x = 1 et x = 2. Pour l’échantillon x = 1, le ffacteur de puissance
élevé (P
PF = 0.92 mW/m
m K² à 700 K) perm
met d’obten
nir cette valeur de ZT pplus élevée à 700 K.
Cependaant, pour l’’échantillon x = 2, le ffacteur de puissance est
e beaucouup plus faib
ble et la
diminuttion de la co
onductivité thermique
t ttotale de ce dernier lui permet d’attteindre cettte valeur
de ZT à h
haute tempéérature.
-198-
Chaapitre V: Etu
ude des comp
posés CuCoxT
Ti2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
C
Ces résultaats ont pro
ouvé la faiisabilité de l’élaboration du com
mposé colu
usite par
mécanosynthèse suivie d’une
e densificattion par SPS.
S Cette approche ppermet de réduire
considérrablement le temps de synthèse du C 26V2Sn6S322 qui nécessiite initialem
u composé Cu ment plus
d’une ceentaine d’heeures de tra
aitement theermique parr voie conve
entionnelle et densifica
ation par
pressage à chaud.211–23 Nous avo
ons montré que la mécanosynthèse suivie d’unne densifica
ation SPS
permet d’obtenir dees échantillo
ons de hautte pureté et bien cristallisés pour uune dizaine d’heures
hèse. En outtre, l’utilisattion de la su
de synth ubstitution du
d Cu par le
e Zn aboutitt à une amélioration
significaative des propriétés de tenue mécaanique ainsii que du faccteur de puiissance le pllus élevé
grâce à l’optimisation de la con
ncentration de porteurss de charge. Cependant,, nos échanttillons se
situent dans la gaamme de propriétés
p caractériséee par des propriétés de transport plus
«métalliiques». La conductivité
c é thermiquee trop élevéee de nos échantillons cconstitue un
n facteur
limitantt une réelle amélioratio
on de la figu
ure de mériite du comp
posé. La trèss faible conductivité
thermiq
que phononiique = 0.5 W/m K,, rapportée dans les artticles de K. SSuekuni, com
mbinée à
un facteeur de puissance optimiisé, obtenu ssur nos échantillons, se
erait suscepttible de pro
omouvoir
des figu
ures de mériites élevées. Nous avon
ns donc entrrepris une étude
é plus aapprofondie visant à
corrélerr l’influence des procéd
dés de synth
hèse et den
nsification su
ur les proprriétés électrriques et
thermiq
ques. Une collaboratio
c n avec K. Suekuni (U
Université de
d Kyushu) et M. Ohtta (ASIT
Tsukubaa) a été entrreprise débu
ut 2016. Dan
ns le cadre de
d mon séjo
our au Japonn (Juillet/Ao
oût 2016,
JSPS Sum
mmer Fellow
wship). J’ai pu réaliser lle frittage par pressage
e à chaud (H
Hot Pressing
g) de mes
poudress synthétisées par méca
anosynthèsee au sein du
u laboratoire
e de M. Ohtaa. Nos poudrres étant
homogèènes et stœ
œchiométriq
ques, l’obje ctif était d’étudier
d l’iinfluence dde la techn
nique de
-199-
Chapitre V: Etude des composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
densification ainsi que les paramètres associés (pression, température, atmosphère) sur les
propriétés finales des matériaux.
le frittage par Spark Plasma Sintering à 600 °C (SPS 873 K) selon le cycle indiqué lors de la
partie précédente, rappelé sur le Tableau V-8, afin d’avoir des échantillons de référence
provenant du même lot de poudre (CRISMAT),
le pressage à chaud à 750 °C (HP 1023 K) suivant le cycle présenté sur le Tableau V-8(AIST
Tsukuba); ce cycle thermique de densification correspond aux traitements utilisés dans les
articles publiés par Suekuni et coll. sur le composé colusite à très faible .21–23,42
-200-
Chaapitre V: Etu
ude des comp
posés CuCoxT
Ti2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
Tab
bleau V-8. Pa
aramètres de densificatiion par Sparrk Plasma Sin
ntering et prressage à ch
haud
3
3.3.2. Ana
alyses strructurale
es
L
La pureté dees échantillo
ons a été coonfirmée paar affinemen
nt Rietveld des diagram
mmes de
diffractiion des rayons X (Figu
ure V-25) ett de neutro
ons sur poudre enregisstrée à température
ambiantte (Annexe B-3). Les ré
ésultats dess affinementts confirmen
nt la structuure cubique (groupe
d’espacee 43 , n ° 218) de la
a colusite C
Cu26V2Sn6S322, résolue par Spry et coll.,20 sur les deux
d’échanttillons avec des facteurrs de reliabillité faible (T
Tableau V-9). Bien que la forme des pics de
diffractiion et les po nées semblent équivale
ositions atomiques affin entes, certaaines différe
ences sur
les posittions et inteensités des pics
p sont obsservées entrre les deux échantillons
é .
-201-
Chapitree V: Etude dees composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn
n6S32
déviatio
on de la com
mposition chimique
c en
ntre les échantillons. En outre, less données issus des
affinemeents des diaagrammes de
d diffraction
n de rayonss X et neutro
ons de l'échaantillon den
nsifié par
SPS à 823 K sembllent sensible
ement plus proches dee la structurre cristalloggraphique ra
apportée
par Spryy et coll. qu
ue celles de l’échantillon
n densifié par
p HP à 1023 K.20 Cecii conconde avec des
facteurss de reliabillité légèrem
ment plus faiibles (Figurre V-25 et Tableau
T V-99) pour l’éch
hantillon
densifiéé par SPS.
A
Afin de con
nfirmer une possible déviation de la com
mposition cchimique entre les
échantilllons, une an
nalyse EDS semi-quanti
s itative, a étéé réalisée sur les grains révélés parr fracture
des mattériaux den
nses. Les compositions moyennes mesurées sont
s Cu27.1V 1.9Sn6.0S31.0 pour les
n6.0S32.8 pour les échanttillons denssifiés par
échantilllons densifiiés par HP à 1023 K ett Cu25.3V1.9Sn
SPS à 8
823 K. A paartir de cess analyses ssemi-quantiitatives, il est
e possiblee de disting
guer une
tendancce nette verss une compo
osition richee en Cu et pauvre
p en so
oufre dans l''échantillon
n densifié
par HP à 1023 K, en
e comparaiison de l'éch
hantillon deensifié par SPS
S à 873 K
K. Cette com
mposition
ue riche en Cu associée avec un paramètre de maille plus
chimiqu p élevé ddes échantilllons HP
densifiéés à 1023 K suggère une occupatioon de sites cationiques
c mixtes ou eencore une insertion
i
d'atomee dans un sitte interstitie
el de la stru
ucture.36,37 Afin
A de confiirmer ces hyypothèses, plusieurs
p
modèless structurau
ux ont été efffectués sur les données de diffracttion des rayyons et neuttrons sur
poudre. Alors que lees tentativess d'insertion
n d'atomes dans
d les site
es interstitieels 6b (0, 0, ½)
½ et/ou
24i (~0,, ~¼, ~¼) n'amélioren
n nt pas le moodèle initial, de légères amélioratioons ont été obtenues
o
en tenan
nt compte d'une
d substittution partieelle du site V (site 2a) ainsi
a que duu site Sn (site
e 6c) par
des atom
mes de Cu. Cependant, de telles ooccupations mixtes ne peuvent
p êtrre déterminées sans
ambiguïïté uniquem
ment à partir des donnéées seules de
d diffractio
on de rayonns X et neuttrons sur
poudre.
A
Afin de conffirmer la strructure crisstalline et d'étudier la structure
s à l’échelle locale, des
analysess par micrroscopie électronique à transmiission (MET
T), compreenant la diiffraction
-202-
Chaapitre V: Etu
ude des comp
posés CuCoxT
Ti2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
électron
nique (ED) et l’analyse
e HAADF-M
MET, ont été réalisées. Ces analysses ont mo
ontré les
échantilllons sont majoritairem
m ment bien cristallisés ce qui estt en accordd avec les analyses
dentes. Les clichés de diffraction, ainsi que les
structurrales précéd l micrograaphies HAA
ADF-MET
d’un éch
hantillon deensifié par SPS
S à 873 K
K, sont préssentés sur la
a Figure V-226. Les échantillons
semblen
nt bien cristallisés. Surr cet échanttillon, aucun défaut nii superstruccture n'a étté révélé
comme il a déjà été mis en évid
dence dans laa partie précédente.
L
Les analysess MET de l'échantillon
n densifié par HP à 1023
1 K ontt révélé da
ans deux
nombreuses cristaallites un fort désoordre strucctural associé à diffférents déffauts et
caractérristiques strructurales originales.
o LLa micrographie HAADF-MET préssentée sur la
l Figure
V-27a m
montre claireement la prrésence de d
défauts linéaaires. En efffectuant un bbalayage d’intensité
sur une ligne d’atomes, il est possible
p d’oobtenir un profil
p caracttéristique o ù l’on observe trois
principaales intensittés de colon
nnes atomiq
ques pour lee composé colusite-Sn.
c nu que le
Compte ten
contrastte de l'imagge HAADF-M
MET est dirrectement proportionn
p nel à l'épaissseur et au numéro
atomiqu
ue des élémeents forman
nt la colonnee (~ Z2), chaaque colonn
ne d’atomes peut être asssociée à
un niveaau propre de
d luminosité correspon
ndant; dans ce cas, soit à du Sn purr (Z = 50), à un mixe
de Sn/V
V ou à du Cu
u pur (Z = 29
9). (Figure V
V-26 et Figu U inspectiion approfo
ure V-27c). Une ondie des
images montre la présence
p de colonnes S n caractérissées par une
e luminositéé nettementt réduite
par rapp
port aux co
olonnes Sn régulières
r trrès lumineu
uses. La com
mparaison ddes intensité
és révèle
égalemeent que l’inttensité au niveau
n des ssites Sn est similaire à l'intensité des colonne
es de Cu
pure.
-203-
Chapitree V: Etude dees composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn
n6S32
À cet égard, il
i est probab
ble que les d ent de la préésence de lacunes de
défauts linéaaires résulte
Sn (Figu
ure V-27b) plus
p ou moiins ordonnéées et/ou un on mixte Cuu/Sn sur les sites Sn.
ne occupatio
ons locales confirment les hypothèses émisseent par les modèles
(Figure V-27c). Cess observatio
ment de difffraction dess rayons X et neutronss sur poudrre. Pour rapppel, les affinements
d’affinem
issus dee la diffraction de rayon
ns X suggéraaient une su
ubstitution partielle
p dess atomes V (site 2a)
et/ou dees atomes Sn
S (site 6c) par
p des atom
mes de Cu. Il
I convient de
d noter quee de tels déffauts ont
été trou
uvés de maniière ponctue
elle et réparrtis aléatoireement sur le
e cristal. Danns certainess régions,
ces défaauts ont ten
ndance à s''accumuler sous la forrme de défa
auts linéairees (Figure V-27) et
peuventt aller jusqu
u’à former de grandes rrégions (clussters) comm
me cela est illlustré par la
l Figure
V-28.
C
Ces régions sont parfaitementt cohérenttes étant donné quue les sttructures
valentes. Cees résultats sont en acccord avec lles observa
ographiques sont équiv
cristallo ations de
différen
ntes colusitees minéraless rapportéess par Spry et
e coll.20 En effet, les auuteurs ont rapporté
r
-204-
Chaapitre V: Etu
ude des comp
posés CuCoxT
Ti2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
E
En résumé, les caractérrisations strructurales (DRX,
( DNP et HAADF-M
MET) assocciées aux
analysess chimiquess (EDS) ont permis
p de cconclure quee les échantiillons densiffiés par SPS
S à 823 K
sont bieen cristalliséés et ordonn
nés. Néanmooins, nous av
vons pu metttre en avannt que l’utilissation de
la densiification paar HP à 102
23 K favor ise la créattion de déffauts structu
turaux de courte
c et
moyenn
ne distance pouvant correspond re à des lacunes de Sn. Cette interpréta
ation est
corrobo
orée par l'hy
ypothèse pro
oposée par SSpry et coll., à travers laquelle le ddomaine déssordonné
pourraitt être un arrrangement structural d
de type sph
halérite pouv
vant corresppondre à un
ne phase
pseudo--sulvanite Cu
u3VS4 (grou
upe d’espacee, 43 n ° 216, a = 5.3
34 Å) par exxemple.20 En
n effet, la
volatilissation du so
oufre plus importante
i associée à l’accumulation de lacuunes de Sn
n lors de
l’étape d
de densificattion par pre
essage à cha ud pourraitt favoriser la
a formation de ce type de
d phase,
caractérrisée par un
u ratio cattion/soufre sensiblemeent plus faible (C+/S2-- = 1) de la
l phase
Cu26V2Sn
n6S32 (C+/S2- = 1.06).
-205-
Chapitre V: Etude des composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
-206-
Chaapitre V: Etu
ude des comp
posés CuCoxT
Ti2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
L
Les dépendaances en tem
mpérature d
du facteur de puissancce PF, préseentées sur la
l Figure
V-29c, m
montrent que les deux
x lots d'éch
hantillons atteignent des valeurs similaires à hautes
tempéraatures avec des valeurs maximum d
de l’ordre de
d 0.70-0.75 mW/m K² à 675 K. Cess valeurs
correspo
ondent à celles
c rapportées pou
ur les form
mulations Cu26V2Sn5.5S332 et Cu26Ta
T 2Sn6S32.
Cependaant ces valeeurs restentt inférieuress à la valeur de PF = 0.92
0 mW/m K² que nou
us avons
rapporté à 700 K po
our la formu
ulation Cu25ZZnV2Sn6S32.23,36
2
-207-
Chapitree V: Etude dees composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn
n6S32
L
Les dépendaances en te
empérature de la cond
ductivité the
ermique tottale et de
e la part
phononiique d la conducctivité therm
de mique sont présentées respectivem
ment sur le
es Figure
ux gammes de valeurs distinctes de
V-30a eet b. Les deu et sont clairrement distinctes et
corréléees aux pro
océdés de densificatioon respectiifs. Comme
e indiqué pprécédemm
ment, les
échantilllons issus de
d la densification par SSPS à 823 K ont des valeurs de connductivité th
hermique
relativem
ment élevéees comprises entre ≈ 2.1-2.9 W/m
m K à 300 K et ≈ 1.4--1.7 W/m K à 675 K.
Ces valeeurs élevées ont pu été attribuées
a à plusieurs origines:
o
i) le compo
ortement métallique
m qui provoq orte contriibution de la part
que une fo
que de la conductivité tthermique (
électroniq ≈ 0.7 - 1.6 W/m K à 300 K)
ii) l'absence de défauts de structuraaux
n températurre de la cond
Figure V-30.Dépendances en ductivité the
ermique a) tootale (sym
mboles
rempliss) et b) de la
a conductivitté thermiquee du réseau de la co
olusite Cu26V 2Sn6S32 denssifié par
Sp
park Plasma
a Sintering à 823 K (SPS--823 K) et prressage à chaud à 1023 K (HP-1023 K)
i) u
une contribution de la part
p électron
nique de la conductivité
é thermiquee relativeme
ent faible
( ≈ 0.2 – 0.3 W/m K à 300 K)
-208-
Chaapitre V: Etu
ude des comp
posés CuCoxT
Ti2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
ii) u
une diffusio
on des phonons accrue p
par l'existen
nce de défau
uts structuraaux conduissant à un
ccaractère pllus désordonné des éch
hantillons densifiés par pressage à chaud à 10
023 K. Ce
ssecond poin e sur la Figgure V-30b où la part phononiquee de la conductivité
nt s’observe
tthermique est
e alors ré
éduite sur laa gamme dee températu
ure totale aavec une dim
minution
ssignificativee de = 1.4
1 W/m K p
pour les échantillons de
ensifiés par SSPS à 873 K à =
0
0.3 - 0.4 W/m
W K pourr les échanttillons densifiés par prressage à chhaud à 1023 K. Ces
cconductivitéés thermiqu
ues correspoondent aux valeurs
v min
nimales théooriques du matériau.
m
E
En effet, unee estimation
n de la cond nimale a été réalisée en utilisant
ductivité thermique min
lle modèle de
d Cahill ett Pohl et laa vitesse du
u son du matériau
m (thééorique: 32
217 m/s,
eexpérimentale: 3230 m/s,
m cf. chapiitre V-3.1.2).43
L
La dépendance en temp
pérature dee la figure dee mérite ZT,, est donnéee par la Figu
ure V-31.
Tous less échantillon
ns présente
ent une dépeendance en températurre similaire avec une valeur
v ZT
maximaale de ZT = 0.93
0 à 675 K pour les écchantillons densifiés pa
ar pressage à chaud à 1023 K. A
notre co
onnaissancee, cette valeur est la plu ur le compossé Cu26V2Sn
us élevée raapportée su n6S32. Par
comparaaison aux échantillons
é densifiés p
par SPS à 87
73 K, c’est une
u améliorration de l’o
ordre de
300% de la figure de
d mérite à 675K.
6
Figure V
V-31. Dépend
dances à la température
t e de la figuree de mérite adimensionn
a nelle ZT de la
a colusite
Cu26V2Sn
n6S32 densifié par Spark Plasma Sinttering à 823 K (SPS-823 K) et pressaage à chaud à 1023 K
(HP-1023 K)
-209-
Chapitre V: Etude des composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
4. Conclusion
Dans ce chapitre, nous nous intéressés à l’élaboration, l’analyse structurale et la
caractérisation des propriétés thermoélectriques de deux familles de composés distincts. Les
composés de la famille des composés thiospinelles de Cu sont caractérisés par une structure
cristallographique suffisamment complexe pour promouvoir des conductivités thermiques
relativement faibles et nombre d’entre eux sont susceptibles de présenter des propriétés de
transport électronique adéquates pour la thermoélectricité. Nous avons étudié la série CuCoxTi2-
x S4 (0x≤ x ≤ 1) et rapporté des propriétés thermoélectriques prometteuses pour le composé x =
0.6 avec un ZT = 0.18. Néanmoins, ce système de composés thiospinelles est caractérisé par des
propriétés de transport très (trop) métalliques ce qui a pour effet de générer des conductivités
thermiques trop élevées. Nous nous sommes donc focalisés sur un système quaternaire plus
prometteur d’un point de vue application thermoélectrique, le composé colusite de formulation
Cu26V2Sn6S32.
Nous avons prouvé la faisabilité de l’élaboration du composé colusite par
mécanosynthèse suivie d’une densification par Spark Plasma Sintering. Cette approche permet
de réduire considérablement les délais de fabrication du composé Cu26V2Sn6S32 qui nécessite
initialement plus d’une centaine d’heures de cycle thermique par voie conventionnelle et
densification par pressage à chaud.21–23 Nous avons montré que la mécanosynthèse suivie d’une
densification SPS permet d’obtenir des échantillons de haute pureté et bien cristallisés en une
dizaine d’heures de procédé. La substitution du cuivre par l’étain a permis d’atteindre un facteur
de puissance très élevé de 0.92 mW/m K² à 700 K via l’optimisation de la concentration de
porteurs de charge. Néanmoins la conductivité thermique trop élevée de nos échantillons
colusite-Sn reste un facteur limitant l’amélioration du ZT.
Les travaux menés en collaboration avec K. Suekuni (Université de Kyushu) et Michihiro
Ohta (AIST Tsukuba) ont montré que les différentes gammes de propriétés du composé colusite-
Sn sont intimement liées aux conditions de synthèse des échantillons. Ainsi nous avons mis en
évidence des écarts à la stœchiométrie et la formation de défauts structuraux au sein des
échantillons densifiés par pressage à chaud à 1023 K. Ces défauts ponctuels, linéaires ou plus
étendus (clusters), se caractérisent par une occupation mixte des sites cationiques, notamment
l’occupation des sites Sn par le Cu, ou l’occupation de sites interstitiels par le Cu. La première
hypothèse est la plus probable. La perte de soufre à haute température est probablement à
l’origine de ce désordre structural. En effet on peut imaginer que l’occupation mixte permet au
système de préserver la neutralité des charges. Cette modification structurale a pour
conséquence de générer, d’une part, des propriétés moins «métalliques» et d’autre part, une
-210-
Chapitre V: Etude des composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
réduction significative de la conductivité thermique. Une figure de mérite de 0.93 à 675 K a ainsi
été obtenue.
-211-
Chapitre V: Etude des composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
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-214-
Conclusion générale
Conclusion générale
La première partie de mes travaux de thèse a porté sur le composé TiS2. Une étude s’est
focalisée sur la diminution de la conductivité thermique par une approche double: l’élaboration
des poudres par la mécanosynthèse et la substitution du titane par un élément plus lourd
(niobium).
L’étude des propriétés thermoélectriques a montré une diminution significative de la
conductivité thermique phononique jusqu’à des valeurs rarement observées. Ce point a été relié,
à l’aide du modèle de Debye-Callaway, à une augmentation importante de la diffusion des
phonons aux interfaces, créées par la densité de joints de grains élevée, mais aussi à un effet de
fluctuations de masse sur les échantillons substitués. Néanmoins, le facteur de mérite reste
limité par un facteur de puissance relativement faible en raison d’une résistivité électrique plus
importante. L’ajustement de la concentration en porteurs de charge par l’intermédiaire de la
substitution Ti/Nb n’a pas permis de compenser cette augmentation significative. La plus haute
valeur de ZT obtenue est de 0.30 pour le composé Ti0.95Nb0.05S2 à 700 K. Cette étude démontre la
difficulté de briser la forte corrélation entre les propriétés de transport électroniques et
thermiques du composé TiS2 par cette approche de micro-/nanostructuration par
mécanosynthèse. Il serait, néanmoins, intéressant d’étudier l’influence de la texturation des
grains sur le composé issu de la mécanosynthèse après densification. En effet, la maîtrise de la
texturation du composé pourrait permettre d’accroitre légèrement le libre parcours moyen des
porteurs de charge tout en conservant une forte diffusion des phonons. Cette perspective
ouvrirait des voies d’optimisation de la figure de mérite ZT du composé.
Ces résultats, on conduit à l’élargissement de mes travaux de thèse vers la recherche de
composés sulfures caractérisées par des structures cristallographiques plus complexes pouvant
favoriser des conductivités thermiques intrinsèquement faibles. La deuxième partie de mes
travaux a donc porté sur le composé Cu4Sn7S16. Ce composé de type semi-conducteur présente
une complexité structurale élevée (grand nombre d’atomes par maille, site vacant, forte
agitation thermique de certains sites cristallographiques,…) favorable à une forte diffusion des
phonons. Outre la synthèse de ce composé selon deux voies d’élaboration distinctes (voie
conventionnelle en tube scellé et mécanosynthèse), les propriétés de transport thermique ont
été rapportées pour la première fois avec des valeurs de conductivités thermiques
intrinsèquement faibles ( ≈ 1 W/m K à 300K). Cependant, les résistivités électriques encore
trop élevées du composé limitent le facteur de puissance du matériau et entrainent des figures
de mérite modestes (ZT ≈ 0.2 à 600 K).
L’étude structurale réalisée sur ce composé a mis en évidence la formation d’une phase
parfaitement ordonnée par mécanosynthèse mais aussi la présence de défauts structuraux sous
forme d’intercroissance dans l’échantillon issu de la voie conventionnelle. Par la suite, la preuve
a été faite que le comportement de transport électronique du composé Cu4Sn7S16 est intimement
-217-
lié à sa non-stœchiométrie. Une déficience en soufre, forcée ou induite, favorise la formation de
défauts donneurs qui augmente la concentration en porteurs de charges et conduit à un
comportement métallique du composé. A l’opposé, une sur-stœchiométrie du même élément
permet de produire un composé Cu4Sn7S16 métastable ayant un type de conduction électrique
dépendant de la température. Ce phénomène a pu être interprété à travers la présence de lacune
de Cu en quantité de dopage (non détecté). La compréhension de ce phénomène a permis de
synthétiser un composé Cu4Sn7S16 non-stœchiométrique ayant un ZT maximal de 0.28 à 700 K.
Néanmoins, la limite théorique de la figure de mérite de ce composé est de 0.34 à 600 K. Il serait
donc possible, en théorie, d’améliorer le ZT du composé par l’intermédiaire d’un ajustement de
la concentration en porteurs de charge par des substitutions cationiques. D’autre part, bien que
la structure soit complexe, il serait intéressant de réaliser des calculs de dispersion des phonons
et de densités d’états vibratoires afin de mieux comprendre les mécanismes à l’origine de la très
faible conductivité thermique de ce composé. Une analogie avec les résultats obtenus sur le
composé tétraédrite serait pertinente.
Les résultats obtenus sur le matériau Cu4Sn7S16 témoignent bien que les structures plus
complexes de sulfures peuvent favoriser des conductivités thermiques intrinsèquement faibles.
Cependant, les propriétés de transport de ce composé, bien que partiellement modulable, reste
un facteur limitant grandement l’obtention d’une figure de mérite ZT élevée. Nous nous sommes
donc intéressés à des composés caractérisés par des structures cristallographiques complexes
mais présentant des propriétés de conduction intrinsèquement plus métalliques.
La dernière partie de mes travaux a donc été focalisée sur les composés thiospinelles
CuCoxTi2-xS4 et colusite Cu26V2Sn6S32. Les composés de la famille des thiospinelles de Cu sont
caractérisés par une structure cristallographique suffisamment complexe pour promouvoir des
conductivités thermiques faibles et nombre d’entre eux sont susceptibles de présenter des
propriétés de transport électriques métalliques adéquates pour la thermoélectricité. Dans les
composés thiospinelles de type CuM2S4, l’occupation du site octaédrique M dans la structure
gouverne les propriétés électriques. L’occupation de ce site cristallographique influence
grandement la valence cationique du composé et module les propriétés électriques d’un
comportement très métallique pour CuTi2S4 à semi-conducteur pour CuCoTiS4. L’étude des
propriétés thermoélectriques a permis de rapporter une composition optimale CuCo0.6Ti1.4S4
avec un ZT = 0.18 à 700 K. Néanmoins, ce système de composés thiospinelles est caractérisé par
des propriétés de transport très (trop) métalliques ce qui a pour effet de générer des
conductivités thermiques trop élevées. Il serait envisageable de réduire la conductivité
thermique du matériau par la nanostructuration. Bien que nos tentatives d’élaboration par
mécanosynthèse soient restées infructueuses à ce jour, l’utilisation de synthèses alternatives
telle que la chimie douce (hydrothermal, sol-gel,…) reste une voie envisageable.
-218-
Conclusion générale
-219-
cristallisées après l’étape de densification par Spark Plasma Sintering. Cette nouvelle méthode
est un réel atout pour le développement des matériaux sulfures pour la thermoélectricité.
Une deuxième problématique abordée a été l’étude sur la stabilité thermique ainsi que
les produits de décomposition du composé Cu4Sn7S16. Ces informations sont rarement
rapportées mais néanmoins importantes pour la synthèse des composés et pour l’utilisation des
matériaux dans des applications dans le domaine de la thermoélectricité. A travers cette partie,
nous avons notamment mis en évidence que le composé Cu4Sn7S16 est parfaitement stable
jusqu’à 822 K et chimiquement stable jusqu’à 891 K.
Une dernière problématique abordée a été l’étude des propriétés mécaniques du
composé Cu26V2Sn6S32 ainsi que l’influence et l’intérêt de la substitution au Zn pour optimiser ces
propriétés. Les propriétés mécaniques des échantillons élaborés sont des informations
essentielles en vue de l’intégration des matériaux dans des modules.
Enfin, les différents travaux réalisés au cours de cette thèse ont montré l’importance des
procédés d’élaboration sur la structure et les propriétés thermoélectriques de ces matériaux. Ces
résultats ouvrent finalement de nombreuses perspectives pour l’identification et l’optimisation
de composés sulfures à propriétés thermoélectriques.
-220-
Annexes
Annexes
A. Technique
es expérrimenta
ales
1
1. Elaboration
n des mattériaux
L
Les matériaaux ont été synthétiséss selon diffférentes mé
éthodes. La première étape
é de
synthèse est l’élabo
oration des poudres.
p Ce tte étape esst réalisée pa
ar voie convventionnelle
e en tube
scellé ou nosynthèse. Il s’en suit une étape de
u par mécan d densificattion/frittagee, réalisée par
p Spark
Plasma Sintering (SSPS).
a) Synthèse conven
ntionnelle en
e tube scellé
A
Avant la den
nsification par
p frittage d
d’une céram
mique, une éttape de syntthèse des matériaux
m
sous forrme pulvéru
ulente est nécessaire. LLa pesée dess poudres est faite en ttenant comp
pte de la
stœchio
ométrie du composé
c fin
nal. Une prem
mière étapee de «broyag
ge mélangeaage», faite à la main
n mortier, est
dans un e nécessaiire afin d’hoomogénéiseer grossièrement les prrécurseurs. Ensuite,
cette po
oudre est placée dans un tube dee silice scellé sous vide
e (10-2 mbaar). En raison de la
volatilissation du so
oufre (T = 444.7
4 °C), lla réaction qui va avoiir lieu est uune réaction
n solide-
liquide-ggaz. Le cyclee thermique
e généralem ent utilisé est
e illustré cii-dessous (FFigure A-1):
Figure A-1.
A Schémaa d’un cycle thermique
t cllassique
C
Ces synthèses ont lieu dans
d un fou r à moufles Nabertherm
m. Un palierr de 2 heures à 450 -
500 °C eest systémaatiquement effectué
e pou
ur des raisons de sécurrité afin d’évviter une montée en
pression
n trop brussque liée à la volatilisaation du sou
ufre et un risque
r d’expplosion du tube. La
longueu
ur et le diam
mètre du tub
be sont ajusttés en fonctiion de la quantité de pooudre synth
hétisée et
de la tem
mpérature de
d synthèse pour éviter ces risques d’explosion
n.
A la fin de laa réaction, le
es tubes son
nt ouverts so
ous une hottte aspirantee ou boite à gants.
g La
poudre est alors récupérée et broyée
b man
nuellement dans
d un mortier. Enfin,, une derniè
ère étape
de tamisage (200 µm)
µ est néccessaire afin
n d’éliminer la présence de gros aggglomérats.. Comme
nous lee verrons par
p la suitte, cette grranulométrie assez grossière perrmet d’obte
enir des
échantilllons de hau
ute densité à l’issue du
u frittage SP
PS. Si un seccond cycle tthermique doit
d être
réalisé aafin d’éliminer la présence de ph ases second
daires et/ou
u d’homogéénéiser la phase, les
poudress sont alors mises sous forme de paastille puis scellées
s de nouveau
n souus vide danss un tube
de silicee.
-223-
Annexess
b) Mécano
osynthèse
L
Le mouvement de rotattion des bol s au sein du
u broyeur va
a engendrerr un mouvem
ment des
billes à l’intérieur de
d celui-ci (Figure
( A-2aa). Ce mouv
vement prov
voque, souss l’action de
e la force
uge, des colliisions entres les billes eet la paroi recouverte
centrifu r de
d précurseuurs, ou enco
ore entre
les billees, elles aussi recouverttes de préc urseurs (Fig
gure A-2b). Les billes vvont transfé
érer, par
chocs in
nélastiques,, une partie
e de l’énerrgie cinétiqu
ue qu’elles ont acquisse aux préccurseurs,
énergie sous formee de contrain que au sein des précurseurs et de chaleur. C’e
nte mécaniq est en se
relaxantt que ces contraintes vo
ont former lles liaisons et
e ainsi cond
duire à la foormation de la phase
souhaitéée. Cette én
nergie ainsi transférée eest aussi im
mportante que celle pouuvant être apportée
a
n chauffage en four radiiatif classiqu
lors d’un ue.
E
En revanche, comparée à une syn
nthèse classsique, celle--ci se démaarque par un
u grand
nombre de paramèètres, plus ou
o moins liiés les uns aux autres, ayant un iimpact direct sur la
on de la ou des
formatio d phases finales ainsii que sur leu
urs microstrructures. Paarmi ces paramètres,
nous pouvons retro
ouver:
Le vvolume du bo
ol et des billles,
La composition du revêtem
ment du bol eet des billes,,
Le raapport des masses
m et du
u volume en
ntre les billees et les préccurseurs,
Les précurseurss utilisés,
mosphère utilisée,
L’atm u
La vvitesse de brroyage,
Le teemps de bro
oyage.
C
Cette métho
ode de synth
hèse provoq
que un certaain nombre d’effets surr les caractéristiques
ales, de la oou des phases ainsi fo
structurrales et miccrostructura ormées, en comparaiso
on à une
synthèse classique par
p exemple
e en four.
-224-
Annexes
Parmi ces effets, une bonne dispersion des précurseurs est généralement observée. Dans
la cadre de nos études, cela peut permettre d’agir sur la stœchiométrie des matériaux en
répartissant de manière plus homogène les éléments composant la phase cristalline désirée.
Une modification de la réactivité des précurseurs est également observée. Les chocs
mécaniques peuvent engendrer la création de défauts, comme des dislocations, des fautes
d’empilement ou encore des lacunes, modifiant la stabilité de la structure en ayant pour
conséquence des solubilités de dopants différentes ou tout simplement des stœchiométries
variables. Ces défauts peuvent affecter les modes de diffusion des électrons et phonons et donc
potentiellement accroître ou diminuer les performances thermoélectriques des matériaux.
Pour les mêmes raisons, il est rapporté un effet important de ce mode d’élaboration sur
la microstructure. Le mode d’élaboration induit une forte contrainte sur les cristallites modifiant
la taille des grains ainsi que leurs formes. La diminution de la taille des cristallites engendre
également des effets de paroi et une diffusion des électrons et phonons modifiant les
performances thermoélectriques du matériau.
-225-
Annexess
Figure A-3
3. Schéma ett photographie du principe du SPS
n d’obtenir la
Afin l meilleure
e densificattion possible, chaque cycle
c de dennsification doit
d être
adapté en fonction
n des matérriaux à com
mpacter. En effet, les diifférents paaramètres à adapter
peuventt être :
La teempératuree de frittage,
Le teemps du pallier de fritta
age,
La vvitesse de mo
ontée en tem
mpérature,
La p
pression de frittage,
f
La vvitesse de refroidisseme
ent,
Le m
moment d’ap
pplication de
e la pression
n.
Avan
nt la caractéérisation de nos matériaaux denses, une étape de
d découpe est nécessaiire. Dans
la pastille, deux barrreaux de 3 x 3 x 10 mm
m3 (pour les analyses
a au ZEM-3) et ddeux carreau
ux de 6 x
6 x 1 m
mm3 pour les
l analysess thermiqu es) doiventt être découpés. Pour ces découp
pes, une
tronçon
nneuse STRU
UERS Secoto
om 50 est u
utilisée. A noter
n que, co
ompte tenuu de l’anisottropie de
certainss de nos mattériaux, les découpes soont effectuéées de telle manière
m quee les mesure
es soient
réalisées dans la dirrection perp
pendiculairee à l’axe presssion (Figure A-4).
-226-
Annexes
2
2. Carractérisations stru
ucturales
U
Un diffracto MPD Pro, fonctionnant avec la raddiation Kα du
omètre Philiips X’Pert M d cuivre
(Kα1 = 1
1.5406 Å et Kα2 = 1.544
43 Å). Celui--ci est équip
pé d’un filtre
e bêta au nicckel pour éliiminer la
Kβ du cu
uivre, d’un détecteur
d ra
apide X’Celeerator de type CCD, et fonctionne
f een géométriie Bragg-
Brentan
no ϴ-ϴ.
U
Un diffracto
omètre Philiips X’Pert M
MPD Pro, fonctionnant avec la raddiation Kα du
d cobalt
(Kα1 = 1
1.7890 Å et Kα2 = 1.792
29 Å). Celui--ci est équip
pé d’un filtre
e bêta au ferr pour élimin
ner la Kβ
du cobaalt, d’un déttecteur rapiide X’Celeraator de typee CCD, et fo
onctionne een géométrie Bragg-
Brentan
no ϴ-ϴ. Il estt possible de
e réaliser dees mesures sous
s vide ou
u sous atmoosphère d’azzote ainsi
que de ffaire des meesures en tem
mpérature ju
usqu’à 450°°C.
U
Un diffracto
omètre D8 Advance, fon ctionnant av
vec la radiattion Kα du ccuivre (Kα1 = 1.5406
Å et Kα2
2 = 1.5443 Å).
Å Celui-ci est
e équipé d
d’un filtre bêêta au nicke
el pour élim
miner la Kβ du
d cuivre
ainsi que d’un mono
ochromateu
ur Ge (111) d
de type Johaansson pourr éliminer laa radiation Kα2,
K d’un
ur rapide Ly
détecteu ynxEye de type CCD, ett fonctionnee en géométrie Bragg-B
Brentano ϴ-2
2ϴ. Il est
possiblee de réaliserr des mesure
es en capillaaire, sous vid
de ou sous atmosphère
a d’azote ainssi que de
faire dess mesures en températu
ure jusqu’à 9
950°C.
-227-
Annexes
Des expériences de diffraction des neutrons sur poudres ont été réalisées à l'Institut
Laue Langevin (ILL), à Grenoble, en France. La ligne de diffraction sur poudre à deux axes de
haut flux D1B (λ= 1.28 Å ou 2.52 Å) équipé d'un multidétecteur à courbe unidimensionnelle avec
une plage angulaire de 0.77° < ϴ < 128.77° (résolution de 0.11°) a été utilisée. Les diagrammes
de diffraction ont été recueillis dans les limites de la gamme de température de 2 K à 1010 K.
L’analyse des données recueillies par diffraction de rayons X et des neutrons, a été
effectuée par la méthode d’affinement de profil de raies établie par Rietveld.1,2
Elle repose sur la comparaison entre un diagramme théorique calculé à partir d’un
modèle structural et le diagramme expérimental. Le programme utilisé est Fullprof.3,4 Après
avoir établi un modèle de départ se rapprochant le plus possible de la structure réelle du
matériau étudié, et après avoir pris en compte le fond continu, le facteur d’échelle est alors
affiné. Ensuite, l’affinement du décalage par rapport à l’origine et des paramètres de la maille,
puis des profils de raies, de la position des différents atomes, du taux d’occupation et des
facteurs de déplacement atomique des sites est effectué dans le but de minimiser le diagramme
différence (données expérimentales – données théoriques). La pertinence de l’affinement est
donnée par le diagramme différence et les facteurs de reliabilité traduisant cette différence :
∑| | ∑
• Les facteurs de profil, = ∑
et de profil pondéré, = ∑
∑
• Le facteur de Bragg, = ∑ | |
où est l’intensité intégrée observée de la Kième
C’est le facteur de Bragg qui va nous permettre de valider un modèle structural: pour des
valeurs inférieures à 10 %, le modèle sera considéré comme correct. L’accord entre le facteur de
profil pondéré et le profil observé Rexp est donné par la valeur de χ2, celle-ci doit être le plus
proche possible de l’unité.
/
= avec = ∑
Relation A-1
Où: N est le nombre de points du spectre sur le domaine affiné, P le nombre de paramètres
affinés et C le nombre de contraintes entre les paramètres affinés ((N-P+C) définit le nombre de
degrés de liberté).
-228-
Annexes
b) La micrroscopie éélectroniqu
ue
IIl existe deu
ux types de microscopiee électroniq
que: la micro
oscopie élecctronique à balayage
b
(MEB) et la micro
oscopie élecctronique à transmission (MET). Les résoluutions de ces
c deux
méthodes sont resp
pectivement de l’ordree de 3 nm et
e de 1.6 Å. La microsccopie électro
onique à
balayagee permet un
ne analyse plus un échantillon, tandis que la microccopie électrronique à
p large d’u
transmission est un
ne technique
e puissante p
permettant d’étudier localement lees matériaux
x.
L
Lorsqu’un faisceau
f électronique irrradie un matériau,
m less atomes quui le constituent en
sont affeectés et plussieurs types de rayonneements sontt émis (Figurre A-5).
Micrroscopie éllectronique
e à transmisssion (TEM
M)
L
La microsco
opie électro
onique en transmissio
on permet, par l’utilisaation coupllée à de
multiplees fonctionss (la diffra
action électrronique, l’im
magerie ha
aute résoluttion, l’analy
yse EDS,
HAADF,….), d’accéd
der à la miccrostructuree et à la co
omposition des matériaaux. Elle pe
ermet de
caractérriser l’ordree et le déssordre à coourte distan
nce, les mécanismes dd’intercroisssance ou
us ou moins étendus, ett surtout de proposer de
d’autress défauts plu es hypothès es structura
ales dans
le cas des empilem
ments origina
aux. Un autrre atout maajeur de la microscopie
m électroniqu
ue est de
pouvoirr travailler sur
s des micrrocristaux isssus d’un écchantillon po
olycristallinn et ainsi de détecter
la présence de phasses secondaiires, de zonees mal cristaallisées ou amorphes.
L
Les échantiillons étudié
és sont brooyés dans une
u solution
n de n-butaanol. Une goutte de
solution
n contenant des microcristaux en ssuspension est déposée
e sur une grrille en cuiv
vre ou en
nickel rrecouverte d’une mem
mbrane trou
uée. Cette grille est ensuite plaacée sur la
a platine
gonioméétrique du porte
p spécim
men (Figure A-6).
• Diffractiion électronique
Pour la diffraction électroniqu
ue, de façon analogue à la diffraction des rayoons X, un fa
acteur de
structurre ainsi qu’un facteur de forme aatomique so
ont définis. La dépenddance du facteur de
n des électrons vis à viss du numéroo atomique est
diffusion e plus faib
ble que danss le cas des rayons
r X.
-229-
Annexess
F
Figure A-6. Principe
P de fo
onctionnemeent d'un miccroscope élecctronique enn transmissio
on
(https:///www.annab
bac.com)
• Microsco
opie électron
nique haute résolution
L
La microsco
opie électronique hautee résolution
n (MEHR) esst une technnique très puissante
p
qui permet l’obten
ntion d’imag
ges avec un
ne résolutio
on au nivea
au des coloonnes d’atom
mes. Les
images haute résolution sont obtenues
o paar interféren
nces multiples dans le plan image entre le
-230-
Annexes
faisceau incident et les faisceaux diffractés sélectionnés par un diaphragme au niveau du plan
focal de la lentille objectif permettant, par défocalisation, une étude de contraste de phases
pouvant être reliée à la structure du cristal. Ce diaphragme permet de contrôler la nature et le
nombre de faisceaux utilisés pour former l’image.
L’analyse du contraste d’une image va nécessairement se faire par rapport à des images
simulées à la fois à partir d’un modèle structural préétabli et en tenant compte des conditions
expérimentales (paramètres du microscope et épaisseur du microcristal).
-231-
Annexes
électrons rétrodiffusés, électrons Auger et RX). Ces derniers sont collectés par des
monochromateurs qui les dirigent vers les détecteurs. Ces émissions sont caractéristiques du
matériau bombardé et permettent de classer le nombre de photons en fonction de leur énergie
et donc la reconstitution du spectre d’émission de l’échantillon ce qui permet de déterminer sa
composition. Les électrons pénètrent plus ou moins profondément dans l’échantillon et
constituent un volume d’interaction (poire de diffusion) dont la forme dépend principalement de
la tension d’accélération et du numéro atomique de l’échantillon.
Les études microstructurales ont été effectuées avec un MEB Zeiss Supra 55. Son système
de détection est composé d’un détecteur d’électrons rétrodiffusés «in-lens» ou SE1, d’un
détecteur d’électrons secondaires Everhart Thornley ou «SE2» avec un «collector bias» ajustable
de -250 à 400 V situé dans la chambre et d’un détecteur d’électrons rétrodiffusés AsB situé à
l’extrémité de la colonne. La chambre est également équipée d’une caméra InfraRouge aidant le
positionnement de la platine. Le détecteur « SE2 » est sensible aux électrons secondaires. Il est
situé dans la chambre et permet d'observer un contraste représentant la topographie de la
surface du matériau. À l’intérieur de la colonne, le détecteur «in-lens» est sensible aux électrons
rétrodiffusés. Il fournit une meilleure résolution en formant une image avec les électrons de
surface (une faible tension, proche de 5 kV, est alors nécessaire). La possibilité de mixer les
contributions de ces détecteurs (SE2 et in-lens) permet d’optimiser la qualité de l’image.
Une troisième sonde EDAX est ajoutée au dispositif. Elle permet de capter les émissions
de photons X libérées par l’échantillon irradié par les électrons. Cette méthode est appelée EDS
ou EDX pour «Energy Dispersive X-Ray Spectrometry». L’énergie émise par les photons est
caractéristique de chaque atome. Elle est égale à la différence d’énergie de deux couches
électroniques juxtaposées. Cependant, la dispersion de l’énergie des photons est relativement
large, ce qui entraîne une faible résolution pour les raies de basse énergie généralement émises
par les atomes légers. Ainsi, l’analyse quantitative est obtenue pour les atomes possédant plus
de deux couches électroniques (Z > 10).
c) La spectroscopie Mössbauer
La spectrométrie Mössbauer est une méthode de résonance nucléaire non destructive
permettant d'étudier les états de valence des atomes, leurs liaisons chimiques ainsi que leur
coordinence au sein de phases solides. Cette technique principalement connue pour l'étude des
matériaux à base de fer, peut être utilisée pour une quarantaine d'isotopes et notamment l’étain.
Les fondements de la spectrométrie Mössbauer reposent sur le principe de résonance
nucléaire lié à l'émission puis à l'absorption de photons g sans effet du recul du noyau. Cette
absence de recul ne s'observe que lorsque l'atome sonde appartient à une matrice rigide : par
conséquent, cette technique ne s'applique donc qu'à la matière condensée, et ne peut pas être
-232-
Annexes
applicable à des liquides et des gaz. Le phénomène de résonance nucléaire s'observe lorsque les
énergies de transition de l'émetteur et du récepteur sont identiques. Les sources d'excitation
doivent être adaptées à l'isotope du composé étudié (ex : 57Co pour 57Fe). Seulement une
quarantaine d'isotopes sont accessibles dont les plus couramment étudiés et les plus
intéressants sont le 57Fe, 119Sn, 119Sb, 170Dy, 197Au,...
L'instrumentation requiert une source radioactive émettant un rayonnement et une
chaîne de détection (compteur de détection + amplificateur + sélecteur monocanal). La source
est fixée directement sur la tige d'un vibreur (accélération constante) ce qui permet d'établir la
résonance de l'ensemble des transitions hyperfines par effet doppler. L'échantillon est placé
entre la source et le système de détection dans le cas de la spectrométrie Mössbauer en
transmission qui reste plus conventionnelle et plus facile à mettre en oeuvre.
Elle constitue une technique complémentaire de celles de diffractions et de microscopies
électroniques. Le noyau est soumis à des champs électriques et magnétiques créés par son
environnement conduisant à des perturbations des niveaux d'énergie nucléaire, appelées
interactions hyperfines. Elles sont de l'ordre de 10-7 à 10-8 eV et sont observables par
spectrométrie Mössbauer et quantifiables au travers des paramètres hyperfins suivants : (1) le
déplacement isomérique ou déplacement chimique (en mm/s) qui reflète l'état d'oxydation de
l'atome sondé, son état de spin nucléaire, sa coordinence, sa liaison chimique et la nature des
ligands environnants ; (2) la séparation quadripolaire (en mm/s) qui témoigne de l'asymétrie de
toutes les charges environnantes ; et (3) le champ hyperfin (Bhyp en T) qui résulte de
l'interaction du moment magnétique du noyau avec son environnement magnétique, voire d'un
champ magnétique extérieur. De plus l'absorption résonnante rend compte quantitativement de
la variété des sites cristallographiques occupés par l'atome sonde, voire de différentes phases
cristallines présentes.
3. Caractérisations thermoélectriques
-233-
Annexess
Fig
gure A-7. a) Photograph
P ie du disposiitif ZEM-3; b)
b Schéma du
u système dee mesure ZEM
M-3
C
Certains écchantillons présentant des résistaances de contact
c élevvé ont néce
essité la
réalisatiion de contaact à l’Au pa
ar pulvérisaation cathodique. Pour cela,
c des «m
masques» et «boîtes»
nze industriielle UE12 ont été usi né. Des dép
en bron pôts d’envirron 200 nm
m d’épaisseurs sont
réalisés et permettent de réaliiser des con
ntacts localissés sur les échantillons
é s dont la calibration
-234-
Annexes
correspo
ond aux possitions posssibles des th
hermocouplees du ZEM-3
3 (Figure A--8). Un conttact avec
de la pââte d’Ag a été
é faite à l’extrémité
l de chaque barreau po
our assurer le contact avec les
électrod
des de Ni.
Figu
ure A-8. Phottographie dees masques eet boites perrmettant un dépôt d’Au ppar pulvérisa
ation
cathodiquee
b) Mesure
e de la diffu
fusivité the
ermique : méthode
m ««laser flash»
L
La méthodee «laser flash
h» est actue llement la méthode
m la plus
p utiliséee pour déterrminer la
diffusiviité thermiqu
ue des maté
ériaux solidees au-delà de
d la tempérrature ambiiante. Le priincipe de
cette tecchnique estt présenté à la Figure A
A-9. L’échan
ntillon à mesurer, sous forme d’un
n carreau
(ou d’un
ne pastille), d’épaisseurr connue, es t irradié surr l’une de se
es faces par un laser (im
mpulsion
< 1 ms). L’élévation
n de tempérrature du côôté opposé est
e alors enrregistrée paar un détecteur (une
photodiode, une caméra infrarouge ou un thermocouple), l’impulsion provo quant une élévation
é
de la température sur cette fa
ace du fait d
de la propag
gation de la
a chaleur à ttravers le matériau.
m
L’augmeentation dee températture engen
ndrée par l’impulsion
n décroît ensuite de façon
asympto
otique jusqu
u’à la température ambiiante et la durée nécesssaire pour attteindre la moitié
m de
la tempéérature maxximale obten
nue, appeléee "half time" (t1/2), perm
met de déte rminer la diffusivité
thermiq
que α définiee par l’équattion suivantte (th définit l’épaisseur de l’échantiillon):
.
= Relation
R A-2
2
/
A
Au cours dee cette thèse
e, l’appareilllage utilisé est de la ma
arque Netzssch LFA 457
7 (Figure
A-9). Lee système LFA 457 utilise un laaser (λ = 1064
1 nm) et
e un déteccteur infrarrouge de
composition InSb. La
L diffusivitté thermiqu
ue des échan
ntillons a étté détermin ée sous flux
x d’azote
00 K et 700 K par palierr de 50 K. Ch
entre 30 haque mesu
ure a été rép
pétée 3 fois à chaque pa
alier et la
-235-
Annexess
diffusiviité thermiqu
ue est finalement calcu
ulée par le logiciel « Netzsch
N Protteus LFA an
nalysis »
(Algoritthme Cape Lehman
L Pluss correction)).
Fig
gure A-9. a) Représentattion schémattique du prin
ncipe de la méthode
m « Laaser Flash » ; b)
photograph
hies et descriiption du disspositif Netzsch LFA 4577
L
La conductiivité thermique est calcculée grâce aux données de diffussivité therm
mique, en
utilisantt la relation ci-dessous:
= . . Relation
R A-3
3
Où: est la conductivité therrmique totaale, , la difffusivité thermique, , lla chaleur sp
pécifique
et , la d
densité de l’échantillon.
-236-
Annexes
P
Par soustracction, nous obtenons
o aloors la condu
uctivité thermique de rééseau:
= Relation
n A-5
U
Un récent rapport
r de J.J Snyder ett coll. a néan
nmoins mon
ntré que daans le cas des
d semi-
conductteurs dégénéérés le nombre de Loreentz est dépeendant en te
empératuree et varie en fonction
du coeffficient Seebeeck du comp
posé selon laa formule:6
| |
= 1.5 Relation
n A-6
c) Mesure
e par effet Hall
D
Des mesures par effet Hall
H ont été effectuées à température ambiantee afin de détterminer
les tauxx de porteurrs de charge
e de nos éch
hantillons. L’effet
L Hall est
e un effet créé par la force de
Lorentz sur des porrteurs de charge en mou
uvement. Lo amp magnéttique
orsqu’un cha est appliqué
sur un vvolume traveersé par un courant élecctrique, nou
us pouvons appliquer
a laa relation suivante:
= . . Relation
R A-7
7
Où: eest la force de
d Lorentz et
e est la viitesse de l’éllectron danss le volume.
C
Cette force,, appliquée aux porteu
urs de charrge, va entrraîner un ddéplacement de ces
électron
ns perpendiiculairemen
nt à la fois au couran
nt I et au champ
c maggnétique . Sur un
échantilllon carré, il en résullte une diffférence de potentiel entre
e les ddeux points B et C
perpend
diculairemen
nt au coura
ant AD (Figu
ure A-10). L’utilisation
L de ce phénnomène, l’effet Hall,
permet de mesurerr le taux de porteurs d e charge daans le matérriau à partirr de la consstante de
Hall, RH.
-237-
Annexes
Les échantillons à mesurer ont été préparés par un polissage préalable et un découpage
sous forme de plaques fines d’épaisseur comprise entre 0.15 et 0.35 mm et de surface 3 × 3 mm².
Des contacts électriques (en indium) sont déposés aux quatre coins de l’échantillon (Figure
A-10). En appliquant un champ électrique longitudinal (courant I de 5 mA) entre deux coins
opposés de l’échantillon, ainsi qu’un champ magnétique perpendiculaire à la face de l’échantillon
allant de -9 à +9 T (PPMS Quantum Design), la tension VH est mesurée entre les deux coins de
l’échantillon. Le taux de porteurs est ensuite déterminé par le calcul du coefficient directeur de
la droite VH = f( ).
-238-
Annexes
B. Do
onnées complém
c mentairres
Figure B
B-1. Diagram
mme de diffraction des nneutrons expérimental de
e Cu24Zn2V2SSn6S32 à temp
pérature
mbiante (λ = 1.28 Â) et le diagrammee de diffractiion de neutro
am ons simulé ccorrespondant à
ation partiellle de Zn sur lle site V tétrraédrique de
l’occupa e la structuree colusite
Figu
ure B-2. Spectres Mössba
auer de 119Snn observés et calculés da
ans la série CCu26-xZnxV2Sn
n6S32
-239-
Annexess
Figure B
B-3. Diffracto
ogramme dee neutrons suur poudre (IL
LL-D1B) du composé Cuu26V2Sn6S32 syynthétisé
pa
ar mécanosyynthèse et deensifié a) pa r pressage à chaud à 75
50 °C et b) paar SPS à 600
0°C
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h Seebeck co
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-240-
Annexes
-241-
Résumé: Synthèses, analyses structurales et propriétés thermoélectriques de matériaux sulfures
Les travaux présentés dans cette thèse portent sur la synthèse et la caractérisation structurale et
physico-chimique de composés sulfures à propriétés thermoélectriques. Un intérêt a été porté sur
plusieurs familles de composés sulfures avec pour objectif le développement et/ou l’optimisation des
performances thermoélectriques de ces composés.
Un premier composé binaire, TiS2, a été élaboré par mécanosynthèse suivi d’une étape de
densification par Spark Plasma Sintering (SPS). Les caractérisations structurales ont démontré un effet du
processus d’élaboration sur la microstructure ainsi que sur la stœchiométrie du composé. Ce procédé
induit une réduction considérable de la conductivité thermique mais aussi électrique du matériau ne
permettant pas d’optimiser la figure de mérite du composé. Un second composé a ensuite été développé
selon deux voies de synthèses (conventionnelle et mécanosynthèse), le composé ternaire Cu4Sn7S16. Il a
été mis en évidence que ce composé semi-conducteur possède une structure complexe qui favorise une
conductivité thermique intrinsèquement faible. Les propriétés thermoélectriques ainsi que l’influence de
la non-stœchiométrie sur ce composé ont été rapportées. Enfin les composés CuCoxTi2-xS4 et Cu26V2Sn6S32
ont été au cœur des derniers résultats présentés. Ces composés présentent des propriétés de transport
plus métalliques propices à l’obtention de facteurs de puissance plus élevés que dans composé Cu4Sn7S16.
D’une part, l’élaboration du matériau et l’influence du taux de Co sur le transport électronique ont été
discutées sur le composé CuCoxTi2-xS4. D’autre part, l’élaboration par la mécanosynthèse ainsi que les
conditions de densification ont été reliés aux propriétés de transport du composé Cu26V2Sn6S32. Une
amélioration significative des performances thermoélectriques de ce dernier a été rapportée.
Ces différentes études ouvrent des perspectives intéressantes dans l’élaboration et l’optimisation
des composés sulfures en vue d’applications industrielles.
The work presented in this thesis focuses on the synthesis and the structural/physicochemical
characterizations of sulfide compounds with thermoelectric properties. Several families of sulphide
compounds have been studied with the aim of developing and/or optimizing their thermoelectric
performances.
A binary compound, TiS2, was synthesized by mechanical alloying followed by a densification
using Spark Plasma Sintering (SPS). The structural characterizations have revealed the effect of the
elaboration on the microstructure and stoichiometry of the compound. This process induces a
considerable reduction in the thermal and electrical conductivity of the material which hindered the
optimization of the figure of merit. The ternary compound Cu4Sn7S16 was then developed according to two
synthetic routes (conventional and mechanical alloying). It has been demonstrated that this
semiconductor compound has a complex structure which promotes an intrinsic low thermal conductivity.
The influence of the non-stoichiometry on the thermoelectric properties has been reported. Finally, the
CuCoxTi2-xS4 and Cu26V2Sn6S32 compounds were the last interesting results presented. These compounds
show metallic transport properties with high power factors. The synthesis and the influence of the Co
content on the electronic transport properties have been discussed on the CuCoxTi2-xS4 compound. The
effect of mechanical alloying and densification conditions were related to the transport properties of the
Cu26V2Sn6S32 compound. Substantial improvement of the thermoelectric performances as reported.
These various studies open interesting perspectives for the development and optimization of
sulfide compounds for industrial application.