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LE PROJET INTELLIGENCE

ECONOMIQUE
IMPLANTATION ET
PILOTAGE DE DISPOSITIF
Pr. Mohammed Senoussi

Master Spécialisé en « Intelligence


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Compétitive et Stratégique »
INTRODUCTION
• Devenu un élément fondamental de la démarche stratégique des
Organisations (Etats, Entreprises et ONG), l’Intelligence
économique (IE) offre une certaine visibilité sur les flux
d’opportunités et de menaces qui implique un environnement en
perpétuelle évolution. Son développement est étroitement lié à
l’implication de l’Etat dans la diffusion de ses principes et de ses
méthodes. L’Intelligence économique est une démarche dont
l’objet principal est de renforcer la compétitivité de l’entreprise ou
la compétition des autres Organisations (Etats, ONG, autres,) en
améliorant la prise de décision stratégique à travers une meilleure
connaissance de son environnement. Elle a pour principale mission,
la veille, l’interprétation et l’action en vue d’acquérir un avantage
concurrentiel ou stratégique.

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Compétitive et Stratégique
QUELS OBJECTIFS ?
• Un dispositif d’intelligence économique vise les objectifs
suivants :
• accroître les capacités collectives d’interprétation et de
compréhension des environnements globaux dans le but de
conquérir des marchés ;
• protéger le patrimoine, le capital informationnel et les savoir-
faire nationaux pour conserver un avantage compétitif et
éviter les dépendances technologiques ;
• mettre en œuvre des actions d’influence pour faciliter
l’expansion commerciale.

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Compétitive et Stratégique
CONDITIONS PREALABLES
• Il est à rappeler à cet égard, que la mise en place d’un modèle achevé d’un dispositif d’intelligence économique
nécessite la présence d’un certain nombre de conditions préalables. Les entreprises attendent finalement de
l’Etat qu’il remplisse trois rôles en matière d’intelligence économique (1), à savoir ceux de :
• L’Etat anticipateur (un Etat capable d’évaluer et de bâtir des scénarii). Rappelons à cet égard, qu’anticiper
implique donc de bien connaître les modes de pensée et d’action des concurrents et partenaires, ainsi que de
savoir décrypter les « signaux faibles ».Sue de telles bases, l’Etat est appelé à apporter des éclairages sur le
moyen/ long terme ;
• L’Etat pourvoyeur d’informations et d’expertises. Pour permettre une valorisation de ces informations et
expertises auprès des entreprises, l’Etat doit assurer la rationalisation de la production informationnelle en
évitant d’abord la multiplicité des acteurs participant à cette production, et en rendant enfin l’ensemble ces
gisements de connaissances plus lisibles et à la disposition des utilisateurs ;
• L’Etat accompagnateur, capable d’offrir à ses entreprises des clés opérationnelles facilitant la conquête des
marchés extérieurs. Les entreprises apprécient par exemple, le fait de disposer de guides pratiques présentant,
secteur par secteur, les conditions d’accès et d’influence sur un certain nombre de marchés étrangers.
Figuraient également dans les missions de l’Etat accompagnateur celle de la mise en œuvre de stratégies de
sécurité économique ;
• L’Etat doit également remplir le rôle d’assurer l’ensemble des fonctions et stratégies publiques qui permettent
de façonner positivement l’environnement global de l’entreprise.

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Compétitive et Stratégique
COMMENT METTRE PLACE UN DISPOSITIF?
• Après avoir compris l’intérêt de l’Intelligence économique, il
importe de présenter les modes d’implantation et de mise
en place d’un dispositif adapté aux besoins de l’Organisation
• Des transformations en profondeur de la vie économique
sont de plus en plus accentuées : Globalisation, vitesse des
échanges, intensité des flux obligent. Alors, dans quelle
mesure les Organisations (Etat, Entreprises, communautés,
Administrations, Collectivités territoriales, Organisations de
la société civile, etc.,) peuvent rester compétitives dans un
environnement mondialisé, incertain et constamment en
mouvement ?

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Compétitive et Stratégique
LE DISPOSITIF IE: QUELLE LOGIQUE?
• Le Dispositif IE a pour rôle premier de mettre l’information stratégique à la
disposition des décideurs au bon moment. Ce qui nécessite une économie et
aussi une intelligence, c'est-à-dire, un potentiel de renseignement. En
conséquence, seules les Organisations dotées de capacités d’organiser leurs
ressources peuvent faire de l’intelligence économique une action de haute
résonance stratégique. Faire de l’intelligence économique ne se limite pas
seulement à collecter, traiter, exploiter et diffuser l’information ; c’est aussi
entreprendre des actions pertinentes en vue d’influer sur son environnement.
L’intelligence économique est une démarche d’anticipation et de projection dans
le futur, une démarche de mise en évidence de liens unissant différents acteurs
dans un même secteur d’activité. Cette action repose sur une profonde
connaissance de l’environnement et des réseaux existants afin de pouvoir agir et
réagir à temps. Dans nos précédents cours fondamentaux, nous avons étudié les
techniques et outils des phases de Surveillance, et d’Exploitation. Aujourd’hui,
nous allons examiner l’audit qui doit être un mode préalable à l’implantation de
tout dispositif d’intelligence économique.

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Compétitive et Stratégique
L’IMPLANTATION D’UN DISPOSITIF IE PASSE PAR
UN AUDIT
• L’implantation d’un dispositif d’intelligence
économique, pour avoir un impact réel sur la
compétitivité de l’entreprise ou un avantage dans la
compétition des Etats, doit être un acte stratégique de
premier plan. C’est pour ce, il importe de commencer
par auditer le système d’intelligence économique, afin
d’apprécier l’efficacité de sa propre intelligence
collective et d’en mesurer le coût et les effets. On peut
estimer ainsi qu’il est nécessaire d’effectuer un audit
précis de l’existant. Ceci va diriger tout le processus.

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Compétitive et Stratégique
DEFINITION D’UN AUDIT
• Précisons ce qui est d’abord un audit ?
• En règle générale, l’audit est défini comme
• « Étant une mission d’examen et de vérification de la conformité (aux règles de droit, de
gestion, etc.) :
• d’une opération ;
• d’une activité particulière ;
• de la situation générale de l’entreprise » (1) ou de l’organisation.
• L’audit vise donc à bien connaître l’existant, à préciser le souhaitable et à mieux déterminer
le possible en faisant en sorte que ce possible soit très proche du souhaitable.
• En d’autre terme, l’audit vous permettra d’effectuer la cartographie de vos sources
d’informations et de renseignements, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’organisation. Les
réseaux de contacts, le savoir-faire et l’expertise doivent être enregistrés dans une base ou
une banque de données afin de planifier votre cueillette de renseignement.
• 1) Jakobiak François, L’Intelligence économique, Techniques et outils, 2è édition, Eyrolles, éditions d’Organisation Paris 2009 

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QUI PEUT ETRE CHARGE D’AUDIT?
• L’auditeur peut être soit extérieur à l’organisation, soit
membre de l’organisation. Il est très recommandé de confier
la mission (chef de Projet) à la personne susceptible de
devenir ultérieurement directeur de l’intelligence
économique. Celui-ci pourrait être assisté par un spécialiste
extérieur. Confiés à une équipe interne ou sous-traités, les
deux cas obéiront au même processus.
• Un audit complet et efficace touche l’organisation dans sa
totalité. Toutes ses composantes doivent faire l’objet de cet
audit.

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PERSONNES A AUDITER
• Le donneur d’ordre, c'est-à-dire, le chef de l’organisation ;
• Les décideurs : direction générale, directeurs opérationnels
ou fonctionnels ;
• Les documentalistes veilleurs, observateurs, etc. ;
• Les ingénieurs et chefs de Service experts ;
• Les commerciaux et les juristes ;
• La DRH ;
• Les responsables sécurité ;
• Les informaticiens ; etc.

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FORMULER UN PROJET
• Pour bien réussir l’audit, il faut le formuler en Projet, un
nouveau paradigme de management adapté à la turbulence et
à l’incertitude de l’environnement. Chaque projet doit s’auto
organiser en fonction de ses spécificités et de son
environnement. Plus l’environnement d’un projet est incertain
et turbulent, plus l’autonomie de l’équipe Projet doit être
grande.
• La pratique de l’auto organisation génère la performance. Et
tout Projet se ramène à un travail ponctuel avec des objectifs
précis, avec un délai de réalisation, c'est-à-dire, une date de
début et une date de fin bien définie, et le plus souvent avec
un budget.
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L’AUDIT: QUELLE DEMARCHE ?
• Ceci peut être expliqué en utilisant une démarche qui présente des types d’explication plus
au moins complets tels que ceux qui suivent :  
• - Tout audit commencera par une évaluation financière de la production informationnelle.
L'intelligence économique existe déjà au sein de l'entreprise. Même en l'absence de toute
formulation, celle-ci représente déjà un coût. Son budget est une réalité. Il appartiendra à
l'auditeur de le rendre visible. Le recueil, la mémorisation, l'analyse, le partage, la diffusion,
la protection de l'information coûtent du temps et de l'argent. Il conviendra d’en ajouter
également le coût de l'ignorance qui peut s révéler parfois exorbitant.
 
• - L’audit vérifie l'état des projets managériaux de l’organisation et s’assure enfin que le
système d'intelligence doive déboucher sur la perception concrète de menaces et
d'opportunités de toute nature.

- L’audit examine également la capacité de l’organisation à pouvoir identifier et créer des


réseaux pour soutenir chacun de ses projets ? Ses systèmes d'information sont-ils utilisés à
bon escient ?

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L’AUDIT: QUELLE DEMARCHE ? suite
• - L’audit examine également la capacité de l’organisation à pouvoir
identifier et créer des réseaux pour soutenir chacun de ses projets ? Ses
systèmes d'information sont-ils utilisés à bon escient ?
• « Les auditeurs vérifieront aussi sa capacité d'influence sur son
environnement. Ils mesureront sa faculté à repérer et à intégrer les réseaux
d'influence susceptibles de l'aider à anticiper sur des réglementations, des
normes, des appels d'offre, des alliances dans tous les domaines » (2).

- L’audit vérifie également dans quelle mesure l'organisation est
consciente de sa propre image auprès de ses fournisseurs, de ses clients,
de ses partenaires commerciaux ou industriels. Possède-t-elle les moyens
humains et informationnels de l'améliorer ?
• 2- Besson Bernard, L’audit d’intelligence économique, la Revue de l’Association des Diplômés de l’IAE de Paris, octobre 2007 ;

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L’AUDIT: QUELLE DEMARCHE ? suite
• Autre démarche permettra à l’audit d’être étendu aux opérations majeures
constitutives de l’intelligence économique, afin d’évaluer, pour chacune d’elles,
l’état des lieux et les mesures à préconiser. Cette démarche touche les opérations
de base suivantes (3):
• Opérations de surveillance : veille technologique et concurrentielle, veille et fonds
documentaires, veilles spécifiques, sources d’information, recherche et collecte
d’information, usage d’Internet ;
• Opérations d’exploitation : diffusion de l’information, différents documents
diffusés, analyse et validation, synthèse des informations ;
• Opérations de décision : aide à la décision, documents correspondants, processus
de décision
• Opérations plus spécifiques : organisation en réseaux, éthique et déontologie,
accès aux renseignements économiques, image de l’entreprise, sécurité- sûreté.

• 3- Jakobiak François, L’Intelligence économique, Techniques et outils, 2è édition,Eyrolles, éditions d’Organisation Paris 2009 ;

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QUEL OBJET POUR L’AUDIT ?
• L’audit d’intelligence économique doit examiner grosso
modo, les enjeux et les risques d’un tel dispositif, c'est-à-
dire, les aspects psychosociologiques et humains, en
passant en revue les fonctions couvertes par le cycle de
l’information, analyser les zones vulnérables, le projet
d’entreprise , ou organisation, sa déontologie, le
processus de décision, le coût de l’intelligence
économique, le budget informationnel propre à
l’organisation à externaliser, le prix de l’ignorance, etc. ?

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RAPPORT D’AUDIT
• A l’issue de l’audit, il convient d’établir un rapport d’audit qui servira de base aux
actions d’implantation de l’intelligence économique.
• On pourrait présenter un exemple à titre de simulation, ce qui nous permet une
inspiration pour établir un rapport d’audit. Trois axes d’audit pourraient ainsi être
envisagés :
• 1. auditer la stratégie : comment se compare-telle à celle des concurrents, et
comment justifiait-on les grosses différences ? A-t-on validé que l’on a les moyens
de la mener à bien ?
• 2. auditer les activités pour lesquelles on n’a pas la taille critique : est-on sûr que
l’on a les compétences, l’expérience requise ? Que l’on est capable de les
contrôler correctement ?
• 3. enfin, demander un audit du conseil d’administration et des organes de
gouvernance pourrait s’avérer utile. Un simple benchmark permettant de
positionner l’entreprise ou l’organisation par rapport à un référentiel
international peut déjà mettre en évidence des lacunes

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CONCLUSION
• L’établissement d’un Audit nous permet de conclure
que l’implantation du dispositif est une étape très
importante dans le processus d’Intelligence
économique.
• Comment procéder ? Comment le faire
fonctionner ?
• En se limitant au cas d’entreprise, le mode
d’implantation dépend de la dimension du dispositif
lui-même, ……..à suivre……

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MERCI

Pr. Mohammed SENOUSSI


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