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Mise en place d’outils de gestion de la


performance des services biomédicaux
A. MARIACCIA (Stagiaire Ingénieur Biomédical) 1, A. STAHL (Ingénieur Biomédical) 2, C. GROSS (Ingénieur Biomédical) 2
1
Missionné AFIB, France
2
Centre Hospitalier de Valence, France

1) Introduction
Le service biomédical joue un rôle essentiel au sein de l’établissement de santé. A travers son
expertise technique, l’équipe biomédicale contribue à la stratégie hospitalière. Elle intervient
tout au long du cycle de vie des dispositifs médicaux, de l’achat, de son exploitation jusqu’à
sa réforme. Pour cela, l’ingénieur biomédical occupe une fonction polyvalente et assure des
missions telles que :
- Gérer l’obsolescence de son parc d’équipements
- Mettre en place une politique de maintenance
- Manager l’équipe de techniciens biomédicaux
- Préparer, élaborer et exécuter le plan d’équipement médical de l’établissement
(Source : Fiches métiers – Travaux AFIB 2016)

Une partie de ces missions est d’ailleurs reprise dans le manuel de certification des
établissements de santé établi par la Haute Autorité de Santé (HAS) à travers le critère 8.K :
Gestion des équipements biomédicaux. (Figure 1).

Critère 8.K Gestion des équipement biomédicaux

E1) Prévoir E2) Mettre en œuvre E3) Evaluer et améliorer

- L’établissement a défini un système - Le système de gestion des - La gestion des équipements


de gestion des équipements équipements biomédicaux est mis en biomédicaux est évaluée et donne
biomédicaux, comprenant un plan œuvre sous la responsabilité d’un lieu à des actions d’amélioration.
pluriannuel de remplacement et professionnel identifié.
d’investissement
- La maintenance des équipements
- Une procédure (équipement de biomédicaux critiques est assurée et
secours, solution dégradée ou les actions sont tracées.
dépannage d’urgence) permettant
de répondre à une panne d’un - Les professionnels disposent des
équipement biomédical critique est documents nécessaires à
formalisée et est opérationnelle. l’exploitation des équipements
biomédicaux.

- Les patients et leurs familles sont


informés de la conduite à tenir en
cas de dysfonctionnement (alarme)
des équipements biomédicaux
installés au domicile

Figure 1 : Cartographie du critère 8.k - Gestion des équipements biomédicaux (source : Manuel de certification des
établissements de santé V2014. HAS)

© 2021 published by Elsevier. This manuscript is made available under the Elsevier user license
https://www.elsevier.com/open-access/userlicense/1.0/
Pour piloter ces missions, l’ingénieur biomédical doit s’appuyer sur des tableaux de bord, lui
permettant ainsi une maîtrise des budgets alloués et d’atteindre les objectifs fixés (Figure 2).

Figure 2 : Cartographie des processus de la bonne pratique BPM2 « Manager la mesure du succès » (source :
Guide des bonnes pratiques de l’ingénierie biomédicale en établissement de santé édition 2011)

Ces tableaux de bord peuvent également être employés comme de très bons moyens de
communication pour manager l’équipe biomédicale mais aussi pour communiquer avec les
services de soins et la Direction. Sur la durée, la maîtrise de la performance d’un service
biomédical devient un élément essentiel pour définir les axes d’amélioration continue.
S’inscrivant dans une démarche d’assurance qualité à l’échelle du service, une telle maîtrise
constitue un véritable gage de qualité pour les différents pôles de l’hôpital. Pour ce faire,
l’ingénieur biomédical doit pouvoir s’appuyer sur des données factuelles fiables. Pour cela, il
peut compter sur sa GMAO (Gestion de la Maintenance Assistée par Ordinateur), logiciel
central de l’activité biomédicale, regroupant à la fois l’inventaire du parc et l’ensemble détaillé
des interventions de maintenance. Grâce à sa GMAO, l’ingénieur peut recueillir une part
importante des données brutes nécessaires à l’élaboration de tableaux de bord. Néanmoins,
exploiter et interpréter ces données peut devenir complexe et chronophage. Cette démarche
n’a d’ailleurs de sens que si elle est répétée fréquemment, un indicateur pouvant rapidement
devenir obsolète.

Pour cerner les attentes des ingénieurs biomédicaux et dessiner les contours de ces outils,
nous avons réalisé une étude auprès de la communauté biomédicale (Source : questionnaire « Outil
de suivi de la performance des services biomédicaux » – Newsletter AFIB mai 2021). Cette étude a montré
que seul 26,1% des répondants étaient engagés dans une démarche de suivi de la
performance. Parmi ces derniers, 79.2% déclarent ne pas disposer d’outils ni d’algorithmes
pour mesurer et suivre la performance de leur service. D’après les réponses obtenues, les
objectifs de maintenance semblent être plus complexes à suivre que ceux axés sur
l’investissement. 59,6% des répondants déclarent ainsi que le suivi des objectifs de
maintenance étaient une tâche difficile voire très difficile contre seulement 35,4% pour
l’investissement.
Suite à ce constat, nous avons développé des outils semi-automatisés permettant de suivre
l’activité et la performance des services biomédicaux. Ceux-ci s’appuient sur des données
exportables depuis un logiciel de GMAO et des données saisies manuellement.
Sur cette base, 4 outils semi-automatisés distincts ont été créés sous un format Excel (pour la
facilité d’accès et d’utilisation) afin de :
- Faire un état des lieux du parc de dispositifs médicaux (VBA)
- Suivre des indicateurs de maintenance (VBA)
- Suivre des taux de disponibilité (VBA)
- Suivre des indicateurs d’achat (VBA)
Ces outils ont été développés en VBA (Virtual Basic for Applications) permettant d’obtenir un
outil hybride mêlant à la fois interface Excel et interface graphique. Ainsi, il est possible
d’exploiter les indicateurs à partir de données extraites directement depuis une GMAO,
proposant une interprétation fidèle et rapide. La qualité des indicateurs d’activité retranscrits
dépend de ce fait de la qualité des données saisies dans la GMAO. Une opération de
configuration initiale permettra de consolider en amont la mise en forme et le format de la base
de données importée pour la rendre compatible au code utilisé dans ces outils génériques.
Cette première version d’outils de gestion de la performance des services biomédicaux est le
fruit d’un travail réalisé grâce à l’accompagnement de l’AFIB. Le souhait étant que ces outils
puissent être transposables d’un centre hospitalier à l’autre pour être utilisables par le plus
grand nombre de services biomédicaux, quels que soient les organisations et les outils utilisés.
Les indicateurs présentés ci-dessous ne sont pas exhaustifs mais permettent d’avoir une
première vision globale des activités biomédicales. Ces 4 outils seront disponibles en accès
libre pour les adhérents sur le site internet de l’AFIB.

2) Faire un état des lieux du parc de dispositifs


médicaux et suivre son évolution sur les 15
dernières années
2.1) Objectifs
Avoir un aperçu global de son parc de dispositifs médicaux, voilà toute l’utilité de ce premier
outil. En prenant une photo du parc à un instant donné, cet outil permet à l’utilisateur de cibler
des points critiques ou de vigilance dans l’optique d’anticiper de futurs investissements. Il
permet en outre d’éditer en quelques minutes seulement un rapport détaillé de l’état du parc.
En fonction des besoins de l’utilisateur, cette vision quantitative et financière peut se décliner
pour un établissement, une unité fonctionnelle, voire pour un fournisseur ou encore un type
d’équipement en particulier.
Les indicateurs affichés sont multiples et vont de la répartition par famille d’équipements au
suivi de l’âge, du nombre et de la valeur des équipements en activité sur les 15 dernières
années.

2.2) Configuration initiale


Afin d’obtenir les principaux indicateurs relatifs à l’état du parc de dispositifs médicaux, il est
nécessaire d’importer une base de données puis de procéder à une configuration permettant
de consolider l’inventaire propre à chaque établissement au code générique utilisé (Figure 3).

Figure 3 : Onglet d'accueil de l'outil d'analyse de l'inventaire. Un manuel utilisateur dépeignant les étapes
d’importation et de configuration est directement accessible depuis cet onglet. L’étape de configuration a pour
objectif de cibler la position des données exploitées par l’algorithme (source : auteurs).

2.3) L’interface graphique


L’interface graphique se présente sous la forme d’une fenêtre interactive (Figure 4). La partie
supérieure se compose de six boutons : quatre d’analyse, un de sauvegarde et un
d’impression, ainsi que de deux fenêtres informatives : l’une pour indiquer l’élément analysé,
l’autre pour signaler à l’utilisateur la date où l’inventaire a été mis à jour pour la dernière fois.
Par mise à jour, on entend ici le fait d’ajouter un nouvel équipement à l’inventaire ou d’en
réformer un ancien.

Figure 4 : Application graphique telle qu'elle apparaît après analyse. Cette exemple affiche l'indicateur de suivi
quantitatif et financier de la valeur du parc du bloc opératoire sur les 15 dernières années (source : auteurs).
La partie inférieure est quant à elle destinée à afficher les différents indicateurs. Elle se
compose au total de neuf onglets différents.
Une fois l’analyse lancée et terminée, l’utilisateur peut librement naviguer entre les
différents onglets pour consulter les indicateurs suivants :

- Répartition quantitative (Figure 5) et financière (Figure 6) des familles d’équipements selon


4 classifications : vue globale, dispositifs médicaux dont le prix unitaire est supérieur à
48 000€ TTC (seuil de procédure de mise en concurrence officielle régi par le code de
la commande publique), compris entre 48 000€ et 5 000€ TTC, compris entre 5 000€
et 500€ TTC. Cet indicateur s’appuie essentiellement sur le CNEH de la base de
données analysée et fonctionne quelle que soit sa version.

Figure 5 : Indicateurs de répartition quantitative des équipements pour un établissement (source : auteurs).

Figure 6 : Indicateurs de répartition financière des équipements pour un établissement (source : auteurs).
- Évolution de la taille et de la valeur du parc sur les 15 dernières années (Figure 7).

Figure 7 : Évolution de la taille et de la valeur du parc entre 2007 et 2021 (source : auteurs).

- Évolution de l’âge du parc sur les 15 dernières années (Figure 8).

Figure 8 : Évolution de l’âge du parc d’équipements pour un établissement (source : auteurs).

- Représentation quantitative (Figure 9) et financière (Figure 10) des équipements mis en


service et des équipements réformés sur 15 ans.
Figure 9 : Représentation quantitative et annuelle des mises en service et des réformes pour une UF (source :
auteurs).

Figure 10 : Représentation financière et annuelle des mises en service et des réformes pour une UF (source :
auteurs).

- Représentation quantitative (Figure 11) et financière (Figure 12) de la vétusté du parc, en


fonction de la classification par prix unitaire précédemment établie, selon 3 tranches
d’âges : âge de l’équipement compris entre 0 et 7 ans, 7 ans et 10 ans, 10 ans et plus.
Figure 11 : Représentation quantitative de la vétusté des équipements pour un établissement (source : auteurs).

Figure 12 : Représentation financière de la vétusté des équipements pour un établissement (source : auteurs).

- Représentation quantitative et financière du parc de dispositifs médicaux en fonction


des fournisseurs (Figure 13).
Figure 13 : Représentation quantitative et financière des équipements par fournisseur pour une UF (source :
auteurs).

3) Suivre des indicateurs de maintenance


3.1) Objectifs
La maintenance est une des missions principales de l’activité d’un service biomédical et plus
particulièrement de l’atelier biomédical. La qualité perçue par les services de soins dépend en
grande partie des capacités de l’atelier à apporter les bonnes réponses aux services de soins,
d’être disponible et de réduire au maximum le temps d’indisponibilité des dispositifs médicaux.
Dans ce sens, il est indispensable de bien connaître l’activité de maintenance afin d’en définir
les objectifs. Une bonne connaissance permettra de mettre en évidence les points forts, les
axes d’amélioration et de mieux définir les charges de travail.
D’un point de vue réglementaire, la maintenance peut, selon les applications et la typologie
des dispositifs médicaux, devenir une composante obligatoire permettant d’assurer l’utilisation
d’équipements opérationnels en toute sécurité pour le patient et l’utilisateur (Décret n°2001-
1154 du 5 décembre 2001 relatif à l'obligation de maintenance et au contrôle de qualité des
dispositifs médicaux prévus à l'article L. 5212-1 du code de la santé publique).
Pour assurer le suivi de la maintenance, les services biomédicaux sont dotés de GMAO.
L’activité de maintenance s’articule autour de ce progiciel de traçabilité et de planification. Il
existe dans nos services diverses GMAO, pouvant parfois être mutualisées avec d’autres
services supports de l’établissement. Ce logiciel représente également, à travers sa base de
données, une source d’information essentielle au management de la maintenance.
Selon l’étude réalisée, les répondants s’accordaient à dire que la maintenance représentait
une part tout aussi importante dans la gestion de la performance que l’investissement, tout en
précisant que le suivi des indicateurs relevait d’une démarche plus difficile à mettre en œuvre.
Cette perception peut s’expliquer par le nombre important d’indicateurs possibles, que ceux-
ci reposent sur le travail réalisé par une équipe et que les informations brutes doivent être
saisies de manière homogène par une multitude d’intervenants différents. Toujours selon cette
étude, les principales préoccupations relevées étaient : le respect des délais d’intervention, la
limitation de l’indisponibilité des dispositifs médicaux et la réalisation des maintenances
préventives dans le respect des réglementations.
S’appuyant sur ce constat, l’outil développé permettra de visualiser des indicateurs de
maintenance aussi bien pour l’ensemble de l’atelier biomédical que pour un technicien en
particulier. Ceux-ci reprendront le suivi du nombre d’interventions, une représentation des
phases de la période d’indisponibilité, tout comme une représentation par famille
d’équipements. Les données exploitées proviennent de la GMAO via une exportation sous un
format xls ou xlsx.

3.2) Configuration initiale


Afin d’obtenir les principaux indicateurs relatifs à la maintenance des dispositifs médicaux, il
est nécessaire d’importer une base de données et de procéder à une configuration permettant
de de consolider les informations de maintenance propres à chaque établissement au code
générique utilisé (Figure 14)

Figure 14 : Onglet d'accueil de l'outil d’indicateurs de maintenance (source : auteurs).

3.3) L’interface graphique


L’interface graphique se présente sous la forme d’une fenêtre interactive (Figure 15). La
partie supérieure se compose de 4 boutons, deux d’analyse, un de sauvegarde et un
d’impression, et de deux fenêtres informatives : l’une pour indiquer l’élément analysé, l’autre
pour signaler à l’utilisateur la date de la dernière mise à jour de la base de données.
Figure 15 : Application graphique telle qu'elle apparaît après analyse. L’analyse est ici concentrée sur un technicien
en particulier (source : auteurs).

La partie inférieure est quant à elle destinée à afficher les différents indicateurs. Elle se
compose au total de neuf onglets différents.
Une fois l’analyse lancée terminée, l’utilisateur peut librement naviguer sur les différents
onglets pour consulter les indicateurs suivants :
- Suivi annuel du nombre d’interventions correctives archivées et du temps moyen (en
jour) d’indisponibilité des équipements lors des maintenances correctives (durée entre
la date de signalement de la panne et la date de remise en service de l’équipement
réparé) au cours des 10 dernières années (Figure 16). Ces deux indicateurs sont repris
dans une décomposition mensuelle de l’année analysée (Figure 17)
Figure 16 : Suivi annuel du nombre d’interventions correctives archivées chaque année depuis 10 ans et du temps
moyen d’indisponibilité lors des maintenances correctives (source : auteurs)

Figure 17 : Suivi mensuelle du nombre d’interventions correctives archivées et du temps moyen d’indisponibilité
lors des maintenances correctives de l’année analysée (source : auteurs)

- Suivi annuel du délai (en jours) de prise en charge d’une panne (durée entre la date
de signalement et la date de début d’intervention) et du délai (en jours) de réparation
(durée entre la date de début d’intervention et la date de remise en service de
l’équipement réparé) (Figure 18) sur les 10 dernières années. Ces deux indicateurs sont
repris dans une décomposition mensuelle de l’année analysée (Figure 19)
Figure 18 : Suivi annuel de la durée moyenne de prise en charge d’une panne et de la durée moyenne d’une
réparation (source : auteurs).

Figure 19 : Suivi mensuel de la durée moyenne de prise en charge d’une panne et de la durée moyenne d’une
réparation sur l’année analysée (source : auteurs).

- Suivi annuel (sur les 10 dernières années) et mensuel (sur l’année analysée) du
nombre d’interventions préventives et de contrôles qualité archivés (Figure 20).
Figure 20 : Suivi annuel et mensuel du nombre d’interventions préventives et de contrôles qualités archivés
(source : auteurs).

- Suivi du nombre « En cours » au premier de chaque mois sur l’année analysée. Un


« En cours » est une intervention en cours de traitement. (Figure 21).

Figure 21 : Suivi mensuel du nombre d''En cours" (source : auteurs).

- Répartition du nombre interventions correctives archivées en fonction du temps


d’indisponibilité induit pour l’année analysée (Figure 22).
Figure 22 : Répartition du nombre interventions correctives archivées en fonction du temps d’indisponibilité induit
(source : auteurs).

- Répartition des interventions correctives archivées par UF. Cet indicateur affiche les
10 UF cumulant le plus d’interventions correctives au cours de l’année sélectionnée
par l’utilisateur (Figure 23).

Figure 23 : Répartition des interventions correctives par UF (source : auteurs).

- Répartition des interventions correctives par familles d’équipement. Cet indicateur


affiche les 10 familles d’équipements cumulant le plus d’interventions correctives au
cours de l’année sélectionnée par l’utilisateur (Figure 24). Cet indicateur s’appuie
essentiellement sur le CNEH de la base de données de l’utilisateur et fonctionne quelle
que soit sa version.
Figure 24 : Répartition par familles d'équipements (source : auteurs).

4) Suivre le taux de disponibilité


4.1) Objectif
Le taux de disponibilité peut s’avérer être un élément très critique pour certains dispositifs
médicaux comme par exemple les modalités d’imagerie lourde. Pour ces équipements, le taux
de disponibilité est bien souvent contractualisé avec un prestataire de maintenance avec
potentiellement des pénalités conséquentes en cas de non-respect des engagements. Au-delà
de cet aspect, c’est toute une organisation de prise en charge de patients qui peut se retrouver
en défaut. Le taux de disponibilité de ces équipements peut donc représenter un enjeu majeur
pour l’établissement et pour le service biomédical en charge de son suivi.
Là aussi, un outil semi-automatisé a été développé afin d’obtenir le taux de disponibilité d’un
équipement donné et de faciliter les revues de contrat. Il sera possible de mettre en regard la
durée d’indisponibilité, en fonction de la plage d’activité, aux engagements contractualisés
depuis les informations renseignées dans la GMAO.

4.2) L’interface
Cet outil, au même titre que les autres, repose sur la configuration d’une extraction GMAO.
L’outil ne charge cette fois-ci plus une interface graphique mais un tableau référençant la liste
des pannes associées à l’équipement. Pour chaque panne est calculée une durée
d’indisponibilité. Cette durée est calculée à partir de champs complétés par l’utilisateur (Figure
25). Ces informations permettent de connaître les jours et les créneaux horaires où l’appareil
est en fonctionnement. La date d’anniversaire du contrat est également nécessaire pour
calculer l’indisponibilité sur une année.
Figure 25 : Champs à compléter par l'utilisateur pour calculer l'indisponibilité d'un équipement.

L’analyse terminée, l’algorithme indique pour chaque panne la durée d’indisponibilité. Il affiche
enfin le taux de disponibilité de l’équipement sur une année.

5) Suivre les indicateurs d’achat


5.1) Objectifs
Une des autres missions principales du service biomédical repose sur le volet achat. En effet,
le service biomédical conseille son établissement et pilote les opérations d’acquisition de
dispositifs médicaux. Il est de fait garant du choix et de la maîtrise budgétaire tout en
respectant les directives du code de la commande publique.
Fin 2011, la DGOS (Direction Générale de l’Offre de Soins) a lancé un programme de
transformation sur les achats hospitaliers, le programme PHARE (Performance Hospitalière
pour des Achat Responsables), dont l'objectif est « d'aider les hôpitaux à réaliser des «
économies intelligentes » tout en préservant la qualité des soins ». Celui-ci prévoit l’élaboration
et le pilotage d’actions achat avec la mise en place d’un PAAT (Plan d’Actions d’Achats de
Territoire) annuel. Ce PAAT est ensuite communiqué aux ARS locales et comprend entre
autres les gains/achats réalisés par les EPS. Les économies générées par les stratégies
d’achat et les négociations deviennent donc un indicateur de performance pour l’établissement
public et un moyen pour valoriser le travail réalisé par le service biomédical.
De plus, la participation du service biomédical au recensement des besoins annuels et son
implication dans la priorisation des investissements définis dans le plan d’équipement annuel
et pluriannuel lui permet d’avoir une vision d’ensemble des opérations à venir.
Sur la base d’un plan d’équipement type sous format Excel, il a été développé un outil pouvant
être utilisé tant en phase de définition des priorités, que dans le suivi de la réalisation ou encore
pour le suivi des indicateurs « achat ». Cet outil semi-automatisé permet d’interpréter et de
mettre en forme des indicateurs en exploitant des données saisies manuellement par
l’utilisateur.

5.2) L’interface graphique


L’interface se présente sous la forme d’une feuille Excel retraçant sur ses onglets les
différentes étapes d’un plan d’équipement, du recensement du besoin à sa réalisation, en
reprenant :
- Les « Informations générales », reprenant le budget alloué pour l’année n+1 et la liste
des pôles de l’établissement
- Le « Fichier de recensement » afin de faciliter le recensement des besoins pouvant
être exprimés par les service de soins.
- La « Validation du PE » permettant de faciliter la priorisation des investissements
- La « Synthèse du PE » permettant une représentation graphique de l’ensemble des
demandes initiales et des besoins validés pour achat (Figure 26)

Figure 26 : Représentation fictive de l’onglet « Synthèse du PE » (source : auteurs).

- Le « Suivi de réalisation » permettant de faciliter le suivi des achats à réaliser et la


répartition de la charge de travail
- La « Synthèse réalisation PE » qui permet de mettre en forme les données du
précédent onglet afin de générer des indicateurs liés aux achats de dispositifs
médicaux (Figure 27).

Figure 27 : Représentation fictive de l’onglet « Synthèse réalisation PE » (source : auteurs).


Ce dernier onglet permettant d’avoir une vision d’ensemble, sous forme d’un tableau de bord,
de l’avancement des achats réalisés a pour objectifs de :
- Assurer le suivi régulier de réalisation du plan d’équipement
- Assurer le suivi régulier de la maîtrise du budget alloué en alertant en cas de
dépassement et en proposant une projection budgétaire
- Valoriser les gains sur achat réalisés par le service biomédical au travers de la stratégie
d’achat et des négociations réalisées
- Faciliter l’exercice de clôture des comptes
- Partager les résultats avec la Direction de rattachement du service biomédical et la
Direction des affaires financières

6) Conclusion

Les indicateurs disponibles à travers ces outils ne sont pas exhaustifs de l’ensemble des
indicateurs pouvant intéresser l’ingénieur biomédical dans l’exercice de ses multiples
missions. Cependant, nous avons souhaité proposer à travers ces outils en libre accès, la
possibilité de mettre en place facilement et rapidement des indicateurs de performances
permettant d’avoir une première représentation de l’activité du service sur 4 principales
thématiques :
- Gérer l’obsolescence du parc d’équipements
- Mettre en place une politique de maintenance
- Manager une équipe de techniciens biomédicaux
- Préparer, élaborer et exécuter un plan d’équipement médical d’établissement
Les indicateurs disponibles pourront être exploités pour définir les objectifs et les axes
d’amélioration tout en servant de support de communication en générant des bilans d’activité.
Les ingénieurs biomédicaux pourront utiliser librement ces outils et les adapter à leur
organisation propre. Pour que ceux-ci soient acceptés par l’ensemble de l’équipe biomédicale,
il nous semble indispensable d’apporter une attention particulière quant aux objectifs de leur
mise en œuvre. Dans un autre registre, ces indicateurs pourraient permettre d’optimiser et de
réorganiser les ressources de l’équipe biomédicale voire de les renforcer si les résultats
d’activité ne sont pas en adéquation avec les attentes de l’établissement.

Nous avons imaginé ces outils pour être les plus ouverts possible en les testant avec plusieurs
GMAO, cependant toutes n’ont pas pu être testées. A terme, ces outils devront vivre et
s’enrichir des retours d’expériences de chacun afin de pouvoir être améliorés. En ce sens,
nous vous remercions par avance des commentaires et des impressions dont vous pourrez
nous faire part.

Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de lien d’intérêt.

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