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SERVICE DE MEDECINE

INTERNE
PR-BOUALI

Sclérose en plaques : une série de


109 patients
La sclérose en plaques (SEP) est une affection
neurologique chronique et invalidante,
c’est la première cause non traumatique de l’handicap
moteur acquis chez le sujet jeune
L’Algérie est considérée comme une zone à
faible risque, peu d’études épidémiologiques
sur la SEP ont été réalisées .
C’est la première étude effectuée dans la
région de Bejaia, une ville située au nord à
180 km d’Alger. Sa population est estimée à
177988
( 2008 office nationale des statistiques).
Patients et méthodes:

▪ Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective


incluant des patients suivis pour sclérose en
plaques dans notre service sur une période
de 4 ans , allant de janvier 2015 à décembre
2018.
▪ Le but de ce travail est d’établir le profil
clinique, para clinique, thérapeutique et
évolutif de la SEP.
Les critères d’inclusion

▪ Les sujets atteints de SEP, suivis au service de


médecine interne , du CHU de Bejaia.
Pour être inclus dans l’étude les sujets devraient
répondre aux critères suivants :
▪ Patients résidant dans la wilaya de Bejaia.
▪ Diagnostic de SEP posé selon les critères de Mc
Donald (2005,2010).
▪ Hospitalisation ou consultation au moins une fois
entre janvier 2015 à décembre 2018.
Données épidémiologiques
Durant cette période de 4 ans , 109 cas de SEP ont été suivis en
consultation de neurologie ,il s’agit de 71 femmes et 38
hommes ,soit un sexe ratio de 1,86

répartition des patients selon le sexe


F H

35%

65%
L’âge moyen des patients est 38,7 ans avec les deux extrêmes de
65 ans et 17 ans

3%

44%

53%

<20 20-40 >40


âge moyen du début de la maladie était de 31 ans [11-53]

1
>50

85
16-50

6
<16
Données Cliniques
Répartition des patients selon la forme de la SEP

8%
6%

12%

R
SP
PP
NM

73%
Syndrome clinique initial

BAV D SS DM TE

13%

24%

31%
11%

22%
Examen neurologique

Présent Absent NM
98
92
75 73 74
63

39
27 29
24
10 7 7 7 7 7 11
4
l ur
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Sy
n nd s y T r
sy
Synthèse intra-thécale des IG( PL faite chez 86 patients )

synthése intra-thécale des IG


positive negative

24%

76%
47
traitement de fond

26

10

4 5
2

rebif avonex bétaferéron cyclophosphamide azathioprine natalizumab


50
traitement symptomatique 49

22
21
19

11

3
2

y ra an t ue es ne eu
x
n ... ue
p liq in ta iq
m lax tu m rip it g
in tiio a lg
fa e a nc t
y or bo vit d
er fo an
m ine n tiv n
x a tio
to a
uc
eed
r
Effets secondaires

▪ 4malades ont présenté des effets secondaires :2 ont présenté


des courbatures ,une fatigue intense et un syndrome grippal
invalidant ayant nécessité l’arrêt de bétaféron.
▪ Un malade a présenté des signes d’hypercorticisme ,un autre
un diabète cortico- induit.
45
poussées/an

31

21

0 1 2 3 NM

poussée/an
Evolution

70
62
60

50
44
40

30

20
15
10 11

0 8
0-3 0
3,5-6
sup à 6

INITIAL ACTUEL
Caractéristiques démographiques

▪ Il est intéressant de constater les caractéristiques


démographiques et cliniques de la SEP .
Ainsi on a retrouvé une nette prédominance féminine ( 66%)
avec un sex-ratio de 1.86.
Par contre dans l’étude algérienne, on note une nette
prédominance masculine avec un sex-ratio de 0,68 ou les
hommes étaient atteint 1,5 fois plus que les femmes
Alors que, le sex-ratio de notre étude se rapproche de
celui des études faites récemment en Algérie (Blida,
Tlemcen)
Ainsi qu’au Maroc Belkheribchia et al. (2011) et en
Tunisie Gouider et al(2011)
▪ L’âge de début précoce est habituellement considéré comme
un facteur de bon pronostic
▪ Dans notre série, l’âge moyen de début est de 31 ans il est
plus précoce chez les hommes que chez les femmes.
Les études faites en Algérie comme dans les pays du Maghreb
rapportent des résultats très hétérogènes, difficilement
comparables.
▪ En Algérie l’âge de début dans deux études (Alger Blida) était
de 28,8 ans;29.01 (Tlemcen)
▪ En Tunisie, l’âge de début moyen était 31,2 ans alors qu’au
Maroc il était plus précoce dans l’étude de Zemmouri et al., et
constant entre 28 et 36 ans
▪ la SEP est une maladie multifactorielle dans laquelle
interviennent des facteurs environnementaux et une
susceptibilité génétique.
▪ La fréquence des formes familiales de SEP varie de 3 à 22 %,
ces chiffres reflétant des différences parfois importantes
entre les études, tant en ce qui concerne la méthodologie
utilisée que les populations étudiées
▪ Dans notre série ,une histoire familiale de SEP était
rencontrée dans 5.5 % supérieure à celle de l’étude Algérienne
ou la forme familiale était présente dans 2,4%, inferieur à
celle de Tlemcen 9 %
▪ De même nos résultats sont proches à ceux de la série
libanaise 5 %, alors que ce taux est plus faible que celui de
l’étude française 9,8 % qui est plus faible que celui des études
de méthodologie analogue : 22,5 % au Canada, 19 % en
Angleterre
Caractéristiques cliniques

▪ Les signes cliniques inauguraux chez nos patients sont dominés


par les troubles moteurs 43 %, dont la fréquence semblable à
celle de la littérature mais moindre que les résultats retrouvés en
Algérie (61 % PR chaouch, 53 % Tlemcen)
▪ Par contre le taux de NORB 24 %; est semblable et plus
important que dans l’étude algérienne 13% PR chaouch, 18%
Tlemcen et se rapproche de celui de l’étude Marocaine22 %
▪ 84 % de nos patients présentent un syndrome pyramidale ,61
% présentent un syndrome cérébelleux ce qui est similaire au
donnée de la littérature : plus de 80 % des patients
présenteront une atteinte pyramidale à un moment ou un
autre de l’évolution, 62,7% de patients atteints de troubles de
la marche suite à une atteinte cérébelleuse.
▪ Les troubles vésico-sphincteriens (TVS) dans notre série sont
retrouvés dans 22 %
▪ Cette prévalence est variable selon les études, le lieu et le
mode de recueil des données. Les études transversales
retrouvent une prévalence des TVS comprise entre 32% et
52%.
Caractéristiques Para-cliniques

▪ Chez nos patients la présence de bandes oligoclonales (BOC)


était retrouvée dans 76%, similaire aux résultats publiés dans
certains pays européens (90% ), et le Koweït (80,5%) et 87,5%
dans l'étude de Tlemcen
▪ Par contre au Liban et en Jordanie , la détection de bandes
oligoclonales sont similaires, elle ne sont retrouvées que dans
40%.
L’indication de l’interféron a été faite selon le consensus
maghrébin de 2005 et 2010.
- Patients âgés de 16 à 50 ans.
- Forme rémittente de SEP avec EDSS de départ inferieur à 4.
- Une fois instauré le traitement est jugé sur l’indice de progression
de handicap.
- Si la progression de l’EDSS est supérieure ou égale à 2points /an, le
traitement est considéré comme inefficace .Cette évolution étant
estimée sur 2 ans.
- Le traitement par interféron est arrêté si l’EDSS dépasse 6 .
- Si le traitement est efficace, il n y a actuellement pas de critères
pour l’arrêter.
- Si le traitement est inefficace, il est arrêté.
Caractéristiques thérapeutiques

▪ 76% patients étaient mis sous interféron 47: rebif 26: avonex
10 : bétaferan
▪ Les données issues de l’étude évidence sont en faveur d’un
effet dose et/ou d’un effet-fréquence d’administration mais ne
permettent pas d’assurer la supériorité d’un INF sur l’autre.
▪ La prise en charge de la douleur par l’utilisation d’antalgiques
classiques de type paracétamol Et lorsque elle est liée à un
trouble anxieux ou dépressif, sa prise en charge fait alors
appel aux psychotropes
▪ La prise en charge par un kinésithérapeute est indispensable
en dehors des poussées pour la spasticité, des le traitement
médicamenteux par voie orale ( baclofene , benzodiazépines )
▪ En fonction de l’existence ou pas d’un résidu post mictionnel,
on prescrira un alpha bloqueur ou un anti cholinergique ,
toxine botulique.
▪ Il y a une place pour la rééducation à tous les stades de la
maladie mais dans tous les cas en intégrant les notions de
gestion de la fatigue et de réentraînement à l’effort .
Caractéristiques évolutives

▪ Chez nos patients, la SEP- RR était retrouvée dans 73%.


▪ Les résultats de notre étude concordent avec les études
récentes réalisées en Algérie, et les travaux du Maghreb.

▪ La forme SEP-PP représentait 18 % dans la cohorte


lyonnaise . Dans l'autre grande cohorte mondiale,
Weinshencker et al. a dénombré 18,7 %
▪ Dans notre série la SEP-PP était retrouvée dans 8%, résultat
qui se rapproche de celui des études faites en Algérie ainsi que
celle du Maghreb
▪ La SEP- PP représentent 10 % à 15 % des SEP. En raison des
variations dans les définitions utilisées et le manque
d'uniformité dans les critères appliqués, il n'est pas facile de
connaître avec précision la proportion de patients atteints de
SEP qui ont une forme primaire progressive
▪ Une étude canadienne rapporte un début avant 16 ans chez 3 %
de 4 000 cas de SEP dans notre série 5.5 %
▪ Dans cette étude le cas le plus précoce a débuté à 11 ans.
▪ Dans la littérature , l'âge le plus élevé était de 69 ans, 53 ans
pour nous
PERSPECTIVES

La SEP constitue un prototype d’affection chronique nécessitant une


prise en charge multidisciplinaire bien coordonnée entre les
différents intervenants. D’où l’intérêt d’un programme d’éducation
et d’une prise en charge globale dans le cadre d’un réseau, en
articulation avec des structures spécialisées.
La création d’une unité spécialisée SEP composée de :
Un médecin neurologue traitant qui fait la prescription initiale et le
renouvellement d’un traitement de fond, assure le suivi des
patients, le dépistage des effets indésirables, et intervient aussi
pour les traitements à visée symptomatique
La prise en charge de en rééducation fonctionnelle
La prise en charge psychologique
s’assurer de l’implication active du patient ayant une sclérose en
plaques : la maladie, ses conséquences et son retentissement sur
la vie personnelle, familiale et socioprofessionnelle.
▪ L’information va porter aussi sur les traitements disponibles, les
effets indésirables possibles des traitements reçus par le patient,
▪ L’éducation thérapeutique va comporter également un
apprentissage des injections, des sondages et autres gestes
techniques
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