FES-Bénin sur la relecture du Code du Numérique. Parakou le 11 août 2020. Par Afouda Vincent AGUÉ, Juriste - Journaliste web – spécialiste des médias numériques - Assistant de recherche au Civic Academy for Africa’s Future Contacts : 0022966262925 | vincent.ague@gmail.com - vincent.ague@ciaaf.org Twitter : @afoukin Contenu
• La peine privative de liberté : ce que c’est
• Les contenus abusifs en ligne • Les infractions de droit commun commis en ligne Les peines privatives de liberté en question
• La sanction pénale qui emporte une privation de la liberté d’aller et de
venir du condamné. A ne pas confondre avec les mesures privatives de liberté susceptibles d’intervenir antérieurement au jugement, telles la garde à vue ou la détention provisoire. Les peines privatives de liberté en question
• Synonyme d’emprisonnement Les peines privatives de liberté en question
• Ont pratiquement disparu des sanctions des délits de
presse au Bénin. Les peines privatives de liberté en question
• Mais restent applicables en cas de :
trouble à la paix publique, atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et détournement des Forces armées de leurs devoirs militaires (cf. Art 264 ; 266 et 267 Code info & com) MALHEUREUSEMENT Les peines privatives de liberté rattrapent les journalistes avec le Code du numérique De nombreuses dispositions du CDN qui exposent le journaliste béninois à l’emprisonnement Dans une 20taine d’infractions commises en ligne ou au moyen de tout support électronique, le journaliste risque la prison CONTENUS ABUSIFS EN LIGNE susceptibles d’envoyer les professionnels des médias en prison. (Livre VI/Titre I/Chap. 9) Art. 548 : Diffusion de matériel raciste et xénophobe par le biais d’un système informatique. Sanction : 6 mois à 7 ans d’emprisonnement + 1 à 10.000.000 Fcfa d’amende. Même peine prévue à l’article 549 :
Menace avec une motivation raciste
et xénophobe par le biais d’un système informatique. Art. 550 : Harcèlement par le biais d’une communication électronique Sanction : 1 mois à deux ans d’emprisonnement ET/OU 500 mille à 10 millions d’amende pour tout initiateur d’une communication électronique qui contraint, intimide, harcèle ou provoque une détresse émotionnelle chez une personne, en utilisant un système informatique dans le but d’encourager un comportement grave, répété et hostile. Art. 550 : Harcèlement par le biais d’une communication électronique
Même sanction contre quiconque auraharcelé, par le biais
d’une communication électronique, une personne alors qu'il savait ou aurait dû savoir qu'il affecterait gravement par ce comportement la tranquillité de la personne visée. Art. 550 al.3 : Harcèlement par le biais d’une communication électronique
Fausse information contre une personne par le biais des
réseaux sociaux ou toute forme de support électronique sanction : 1-6 mois d’emprisonnement ET/OU 500 mille à 1 million d’amende. Art. 551 : Injure avec une motivation raciste et xénophobe commise par le biais d’un système informatique
Sanction : 6 mois à 7 ans d’emprisonnement
ET 1 à 10 millions d’amende. Articles 552 à 555 : Incitation à la haine et à la violence, Incitation à la rébellion, Incitation à la commission d’une infraction, etc.
Peines variant entre 6 mois et 7 ans d’emprisonnement + des amendes.
Art. 557 : Incitation ou provocation à la commission d’actes terroristes et apologie des actes terroristes
Sanction : 10 ans d’emprisonnement et 25
000 000 de francs d’amende. DES INFRACTIONS DE DROIT COMMUN COMMISES EN LIGNE susceptibles d’envoyer les professionnels des médias en prison. (Livre VI/Titre I/Chap. 10) Art. 574 : Atteinte à la vie privée commise sur internet.
Sanction : 5 ans d’emprisonnement et 25
000 000 de francs d’amende. Art. 574 : Atteinte à la vie privée commise sur internet.
C’estcapter, enregistrer ou transmettre, sans le
consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel. Art. 574 : Atteinte à la vie privée commise sur internet.
C’est aussi le fait de fixer, enregistrer ou
transmettre, sans le consentement de celle-ci, l'image d'une personne se trouvant dans un lieu privé. Art. 576 : Atteinte à la représentation de la personne.
C’est-à-dire le fait de publier sur internet, par quelque
voie que ce soit, le montage réalisé avec les paroles ou l'image d'une personne sans son consentement, s'il n'apparaît pas à l'évidence qu'il s'agit d'un montage ou s'il n'en est pas expressément fait mention. Art. 576 : Atteinte à la représentation de la personne.
La sanction, c’est : 5 ans d'emprisonnement
et 25 000 000 de francs CFA d'amende. Art. 583 : Circonstances aggravantes.
Lorsque l’une des infractions prévues en vertu du
présent Livre porte atteinte à des données informatiques ou aux systèmes informatiques liés à des infrastructures stratégiques ou sensibles, la peine initialement prévue s’élève jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité et jusqu’à cinq 500 000 000 de francs CFA d’amende ou l’une de ces deux peines seulement. Voilà exposés quelques armes braquées sur la tempe des citoyens justiciables de la loi béninoise y compris les journalistes en l’état actuel des choses.
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