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| So La France de 1919 a 1939 Dans fe rude monde d’aprés guerre, le régime de la IMI* République, adapté aux époques de paix et de prospérité, subit des crises redoutables. Sans doute, aprés la victoire, vit-on dans illusion d'un retour aux faciltés dautrefois. Mais la crise Economique mondiale anéantit définitivement ces espérances, et la France finit par se trouver acculée & un nouveau conflit dont elle avait horreur et qu'elle avait mal préparé. I. LA FIN DU MINISTERE CLEMENCEAU 1. Georges Clemenceau. NE en 1841 & Mouilleron-en-Pareds (Vendée), Georges Clemenceau a pour- suivi depuis 1870 une longue carriére politique (voir Manuel de 1"). Opposant de tempérament, il ne devint président du Conseil que sur le tard, de 1906 & 1909. Pendant la guerre, refusant de participer aux cabinets d « Union sacrée », il mena une rude campagne en faveur des mesures les plus énergiques. Son journal, Homme libre, éait plein darticles saisissants et_passionnés, dénongant la veulerie et Ia, trahison. « Mourie n'est rien, il faut vainere.» L'Homme libre ayant ete suspendu, immédiatement, Clemenceau Tanga un autre journal, Homme enchainé, Qui tira aussitr 4 100 000 exemplaire, chifte remarquable pour l'époque, Clemenceau fut particuligrement hostile au ministére Briand (1915-1917), et son animosité a I’égard du président de Ia République, Poincaré, était oélébre. Il | Clemenceau ne ménageait pas non plusles généraux, a l'exception de Foch, en qui il avait confiance, malgré la divergence de leurs philosophies : Clemenceau, radical, athée, républicain ardent; Foch, catholique pratiquant, homme de droite par tradition familisle et par tempérament. Les crises de 1917 amenérent de nombreux politiciens et journa- listes & préconiser le retour au pouvoir de Clemenceau, A la chute du cabinet Painlevé | (13 novembre 1917), Poincaré décida de laisser de cOté ses rancunes personnelles \ et, malgré opposition acharnée des socialistes et de la C.G.T., faire appel a Cle- ‘menceau. Celui-ci garda pour lui-méme la défense nationale, et s'entoura de comparses, | Pichon aux Affaires étrangéres, Klotz aux Finanees, Ayant proclamé sa foi en la | victoire et sa volonté de chatier les trahisons, Clemenceau obtint un ordre du jour de confiance par 418 voix contre 65. 2. Liaction du ministére Clemenceau. 4) La conduite de la guerre, — Nous avons vu (ef. ci-dessus, ch. 11) que Clemen- ceau adopta des mesures énergiques et réussit & faire accepter le nomination de Foch comme généralissime des armées allies | 80 b) La. répressio pacifistes. 11 obtint ¢ ancien président d ne devait passer en L’aventurier Bolo P ©) La négoctati négocia les traités d et d'aboutir a ce 4 ch, IT} ses discuss directes ou indirect nait pas davoir ét Clemenceau tint & Tardieu, qui revena ft du secrétaire gém bon. Au cours des Blessé de plusicurs Ia Victoire », du « Vietoire, les 13 et ) La ratificat réclamait, Clemenc Tle défendit ave 2 octobre 1919, Le traité avait — & gauche, fils de Kar] Marx, magne, de ne pas a Russie bolchevi partie des ouvtier ft une gsande man par le gouverneme =a droite, ct le dépuié de Ni ui reprochaient ¢ ‘Clemenceau 1 de centaines d'art que ee traité si ec ‘que vous le ferez publique, adapté ans doute, aprés is. Mais [a crise France finit par w'elle avait mat AU eneeaul a pour ). Opposant de 41909, Pendant mena une rude ans, dénongant ne bre ayant me enchaind gu (1915-1917), et ait célbbre. Il wvaitconfiance, ée, républicain mn. familiale et fens et journa- sbinet Painlevé s personnelles © appel a Cle- de comparses, sa foi en la ordre du jour ) que Clemen- ation de Foch Les fates de la victoire, le 14 juillet 1919. 6) La répression. — Clemenceau, impitoyablement, entreprit lépuration des pacifistes. Il obtint de la Chambre I'autorisation de poursuivre des députés, et surtout Vrancien président du Conseil Joseph Caillaux, qui fut arrété au début de 1918. IL ne devait passer en Haute Cour qu'en 1920. Il fut acquitté aprés 27 mois de prison, Laventurier Bolo Pacha, coupable d’espionnage, fut condamné & mort et exécuté ©) La négociation de In paix. — Clemenceau, aprés Ie triomphe de la victoire, égocia les traités de paix avec la double intention d'assurer la sécurité de la France et d'aboutir @ ce qu'il appelait « Ia paix du droit ». Nous avons vu (ef. ci-dessus ch, I) ses discussions passionnées avec Wilson et Lloyd George, Malgré les attaques directes ou indirectes de certains députés — les socialistes, Briand qui ne lui pardon- nait pas d'avoir été exclu de Ia délégation francaise & Ia Conférence de la Paix — Clemenceau tint & mener 1a négociation secrélement, avec l'aide active d’André Tardieu, qui revenait dune mission aux Etats-Unis, des ministres Pichon et Klotz, et du seerétaire général du ministére des Affaires étrangéres, le diplomate Jules Cam- bon. Au cours des négociations, Clemenceau échappa un attentat le 19 février. Blessé de plusieurs balles de revolver, il se remit rapidement. La popularité du « Pére la Victoire », du « Tigre », comme on l'appelait, ne fit que eroitre et la Féte de la Viewoire, les 13 ot 14 juillet 1919, fut son apothéose. 4) La ratification du traité de Versailles. — N'ayant pu obtenir tout ce qu'il réclamait, Clemenceau estimait néanmoins que Ie traité de paix était satisfaisant. Il le défendit avec fermeté au cours d'un long débat qui dura du 25 aoat au 2octobre 1919. Le traité avait deux catégories d’adversaires gauche, Ia plupart des socialistes, et en particulier Jean Longuet, petite fils de Karl Marx, reprochaient au traité d'etre excessivement dur & I’égard de I’Alle- magne, de ne pas tenir assez. compte du principe des nationalités, et enfin d'exclure Ia Russie bolchevique des négociations. Ils étaient soutenus par la C.G.T, et une partic des ouvriers parisiens qui avaient organisé des gréves depuis janvier 1919 et une grande manifestation le 1°* mai (qui aboutit & Moctroi de la journée de 8 heures par le gouvernement); droite, de nombreux orateurs, et notamment M'écrivain Maurice Barrés et le député de Nancy Louis Marin, trouvaient au contraire le traité trop doux. Ils lui reprochaient de ne pas assurer la sécurité de la France. Clemenceau répondit : « Quand on analyse ce traité qui a je ne sais combien de centaines d'articles, od toutes les questions sont traitées, il ne faut pas oublier que ce traité si complexe vaudra pour ce que vous vaudrez yous-mémes. II sera ce que vous le ferez. » | Finalement, le 2 octobre 1919, la Chambre vota la ratification par 372 voix contre 11 53 (dont 51 socialstes) ot 74 abstentions. etait né | Socialist 1902, m | 3. Les élections de novembre 1819 ot la chute de Clemenceau. de Ex! ministre est aprés la ratifiation du traité que Ia Chambre, élue en 1914 (ef, Manuel (cf. Ma j de 1*9, se sépara, Les élections eurent lieu le 14 novembre 1919 avec un systéme celle », compliqué de « représentation proportionnelle ». Elles donnérent la majorité & une alten coation dela deoite et du centr, le «bloc national >. Le nombre des anciens combat- Diol 5 tants élus fit surnommer la nouvelle assemblée « chambre bleu horizon, par allusion & | la couleur de l'uniforme des « poilus ». Le succés des modérés s’explique par la crainte ae du bolehevisme en méme temps que par le naionalisme que la guerre a exacerbé. On ae Chamteearcioe ev0vtit, par un vaste mouvement vers la droit, pouvoir changer profondément Ix ae pasona{ii315%4) mithodes de gouvernement. or Clemenceau pitt de cette lection qui, en apparence, tat celle de se partisans. du Co Agé de 78 ans, i apirait A quiter la prsidence du Conseil pour Ie poste supreme 1913.8 de président de la Republique, moins harassant, ct digne couronnement dune longue ala vi tt glorieuse carriére, Ses ennemis, et en particulier Briand, le desservirent auprés ration des nombreux dépuiés eatholiques tig « « Oh! Clemenceau fera trés bien comme Président de la République, disait Briand dans oe Jes couloirs, et puis, quand il mourra, ga fera de belles obséques, de superbes funérailles pation Gril. J eats au Congres Une majorite fave du Present ee Chambre, cleus, faut Deschanel gu avait proms fe reablissment de relations diplomatguss ave I seu, Vatican pes Au premier tour d'un scrutin officieux, Deschanel obtint 408 voix et Clemenceau dunt t 389. Clemenceau se retira immédiatement de la compétition ct remit la démission ineisif \ de son cabinet | Aprés un grand voyage autour du monde, il regaana st Vendée natal oi il passa sa inte t Erie et pokmgquer. Son dermee uviage, Grandeur et Misr ne nore ono des staquesassr Spree Conte Fook it mourit le 2 novembre 1939. Ia br | II, LE BLOC NATIONAL Maia i évide ' Leni | 4. Les gouvernements. er \| Trois hommes dominéent Ia pésiode du « bloc national». aes \\ 4) Alexandre Millerand fut le premier président du Conseil désigné par Deschanel. Jant | Né a Paris en 1859, avait &6 d'abord socialist, ot le premier socalste & enter | dde Pierre Taittinger, t surtout les « Croix de feu », association danciens combattants dirigée par le colonel de la Rocque. Le 6 février 1934, plus de 100 000 personnes se ‘massérent place de la Concorde pour « marcher sur la Chambre ». Iy eut des fusillades Logitation @ Pare le 6 fevrier 1934. Construee tion une barricade par des" manifestones. (Photo Keystone) SeETETEeeETaTeeeee et une ce démissio pout con 125 et se financier les comn et 12 fev ou un lar (auf su lider les continu baissére tirent & fallait 9 listes. rentor était ’ elect hosti Répt sitio 6 a «tr imp fort tit gases baissaient-ltes, S ne cessait de se deté- mais on craignait une iser de force les prix es socialites auraient r, Daladier, Sarraut, ine au point de vue jon, do Maccroisse- s étaient mécontents, accroissement des traitements restaient a déflation lorsqu’en utssalaires de 10 %, itmosphére decrise, au pouvoir en Alle: re la popularité du ante, En décembre vrit qu'il avait versé érouses. Le ministre nement Chautemps, Daladier fut appelé le préfet de police etait &réprimer les les, reerutés surtout autour du journal jeunessespairiotes» nciens combattants 0 000 personnes se won 2 ars Ie 6 er 1934. Cos re i neni Pes Keystone.) Y tt une centaine de victimes. L’émotion fut considérable & Paris. Le cabinet Daladier démissionna et Ion fit appel &I'ancien président de la République Gaston Doumergue pour constituer un gouvernement d’union, qui obtint Ia confiance par 402 voix contre 125 et se fit accorder les « pleins pouvoirs financiers » (droit de légiférer en matidre financiére par « décretslois »). Pour protester contre les « Ligues», les socialistes et les communistes rassemblerent 150 000 personnes qui manifestérent & leur tour les 9 et 12 fevsier 6) L'échee du gouvernement Doumergue et de ses suecesseurs. Jouissant au début d'un large appui de Vopinion, Doumergue la déyut par la timidité de sa politique (saufsur le plan extérieur, 03 Barthou, ministre des Affaires étrangéres,essaya de conso- lider les alliances de la France. Mais il fut assassiné le 9 octobre 1934). Doumergue continua la déflation mais sans succés : le déficit budgétaire s’accrut et les prix ne baissérent que trés peu. Doumergue fut remplacé par Flandin, puis Laval. Celui-ci continua obstiné- sent la politique de déflation, Ses manceuvres tortueuses en politique étrangére abou- tirent & sa chute en janvier 1936, La majorité d’ « union nationale » était brisée. IL fallat attendre les élections générales de mai 1936. V. LE FRONT POPULAIRE ET L'APPROCHE DE LA GUERRE 1. La eréation du Front popul 48) Ses origines. — Les partis de gauche et les syndicats avaient, depuis 1932, des raisons communes de vouloir s’unir. @)-La France restait Iargement soumise & influence des -dirigeants capita liste, Cous-ci avaient utilisé la « défense du franc » et la politiqae de Poincaré pour enforcer leurs positions, Il en résultait que la Iégislation francaise sur Ie plan social Gait fort en retard par rapport a celle des pays voisins. 5b) La politique de déflation avait créé beaucoup de mécontentement chez les ouvriets, es employés, les fonctionnaires, les petits bourgeois et certains paysans, 4lecteurs traditionnels des partis de gauche, ou convertis & lidée que seule une solide union des gauches permettrait d’améliorer leur sort 6) Les socialites et les radicaux, profondément démocrates, et les communistes, hostiles au fascisme, redoutaient la menace que les « ligues » faisaient peser sur la République. ) Pour la premitre fois, les communistes étaient résolus & ne pas pratiquer l’oppo- sition systématique et A faire taire leur hostilité & l'égard des socialistes. Cela était Tig aux consignes générales du communisme international depuis 1935 : réaliser des « fronts populaires », et au fait que le pacte franco-soviétique, signé en mai 1935, impliquait pour la défense de1'U.R.S.S, contre le danger nazi la nécessité d'une France forte. ¢) Enfin il faut noter que les partis de gauche mettaient une sourdine & leurs revendications anticléricales, et essayaient de gagner des voix catholiques par Ia poli- tique de la « main tendue >. by Sa formation. — Les premiers réflexes d'union s’étaient produits lors de la contre-manifestation du 9 février 1934. Un « Comité d'action antisfasciste et de vigi- Doumergue Chambre de 1938 lance » fut eréé le $ mars par trois professeurs : Paul Langevin qui. avait I'appui du parti communiste, Paul Rivet, qui avait celui des socialistes, et le philosophe Alain, théoricien du radicalisme, Dans les négociations en faveur d’un « front unique», Te parti communiste joua un réle déterminant dés 1934. Un « pacte d'unité d'action » fut signé le 27 juillet 1934 entre communistes et socialists. scEntre les fascstes et nous, prolétaires révolutionnaires, dt le leader communiste Maurice ‘Thorez, la course de vitesse @ commence pour la conquéte des classes moyennes.» Liessentiel était de convainere les radicaux. Sous V'influence des « jeunes radi- ‘eaux », comme Jean Zay, les dirigeants du parti en vinrent & Vidée qu’au « bloc national » — alliance avec la droite — il valait mieux substituer un « front » avec Ja gauche, De nombreux radicaux assistérent & une manifestation monstre de la gauche Te 14 jul Jet 1935 (500 000 participants). La tendance de Daladier, favorable au front, Vemporta sur la tendance Herriot hostile. En décembre 1935, le front populaire fut constitu. ©) Sanature, — C'était une alliance élecioraleentre les partis de gauche. Le mode de vote étant depuis 1928 le serutin uninominal & deux tours, i ait entendu qu’au second tour, les candidats du « front» se désisteraient pour celui d’entre eux qui aurait obtenu le plus de voix au premier. Mais le Front populaire n'avait pas un programme précis. Chacun des partis qui le constituait conservait le sien propre ; on formula simplement quelques objects communs : la défense de la liberté (dissolution des ligues, réforme de la presse et de Ia radio, défense des libertés syndicales), le maintien de la paix, abandon des décrets-lois et de Ia politique de deflation. ‘Les adversaires du Front populaire a'avaient, par contre, pas réussi & sunir, malgré la propagande du Centre des Républicains nationaux animé par le journaliste Henri de Kérilis, fondée sur la peur du communisme, ‘Notons que sar fe plan syndieal la fusion s'opéra entre la C.G.T. et la C.G.T.U. communiste. Le nom prestigieux de C.G.T. fut conservé pour l'ensemble. 2. Les élections. 4) Leatmosphére, en 1935 et au début de 1936 en France, était particulitrement agitée. Les manifestations et contre-manifestations se succédaient. Les jeunes gens des ‘ligues » et ceux des partis de gauche en venaient quotidiennement aux mains. Les premiers arboraient un ruban tricolore a la boutonnire, les autres, parfois, un ruban ‘ou une fleur rouge. La vie politique était intense : meetings, réunions, cortéges, grou- paient un nombre considérable de participants. A cOté des grands partis pullulaient Ge petites formations politiques nouvelles. Les événements extérieurs (réoccupation de la Rhénanie par Hitler en mars 1936, ef. ch. XIID étaient éclipsés par Vagitation interne, +) Le serutin, — Au premier tour (26 avril), sur 11 800000 électeurs, il y eut 84,30 % de votants. Les communistes passérent de 783 000 en 1932 & 1 468 000 suf- frages. Les socialistes restérent stables avec environ 2 000 000 de voix. Les radicaux perdirent 350.000 voix. Le centre et Ia droite gardérent leurs électeurs (4 233 000). Caan sopulare) Le Front populaire finalement V'emporta avec 378 sidges, contre 220 a ses adversaires ©) La formation du gouvernement Léon Blum. — Le parti socialiste, le plus puis- sant de la coalition, allait naturellement prendre la direction du gouvernement. C’était Elections de ! centage des Yl por le Fro un «front unique >, fe d'unité d'action » ynuniste Maurice Ta gauche le 14 juite a tendance Herriot, ux qui aurait obtenu n programme preci des ligues, réforme inten de la paix, pas réussi a s’unir, par le journali Teta CG.TU, ensemble, rent aux mains. Les s,parfois, un ruban ons, cortéges, grou= lulaient éoccupation pads par l'agitation lecteur, il y eut 1 468 000 suf- voix. Les radicaux seteuts (4 233 000). Oa ses adv liste, Te plus avernement. C'était [alas a 975% Wins o 525 Wns ao Hers oer ps Te Erections de 193 enage des vox obte parle Front populare Leminiatare Léon Blum on 1936. (Blum et dbout au premier rong, le second partir de fa drat) Léon Blum hazangue une fale immense en 1936. I solve du poing droit lev. A Vextréme droite face ou publi, Edouard Daladler, ministre de la Défense netonle, st le leader communis, Maurice "Thorez. (Photo Keystone.) la premitre fois dans histoire de France. Les radicaux-socialistes accepttrent dy participer, non les communistes, qui promettaient seulement leur soutien, Le cabinet Blum se voulait révolutionnaire dans sa méthode. Il comprenait 21 ministes, 14 sousseerétaires d'Etat, dont pour la premigre fois trois femmes. Le radical Daladier était vice-president du Conseil et ministre de la Défense natio- nale. Des ministres "Etat, parm! lesquels le radical Chautemps, ancien président du Com- sei, Te Socialiste Paul Faure, sajoutaient aux ministres aver porteleuile parmi lesquels Roger Salengro Gocialiste)& Mintéicur, Yvon Delbos (radical) aux Affaires etrangeres, Vincent Auriol (Socialite) aux finances, Jean Zay (radical) a V'édueation ‘nationale Léon Blum descendait d'une vieille famille alsacienne israélite 1 naguit & Paris en 1872. Elive exceptionngllement brillant, il fut repu & dix-huit ans a Frécole Normale supérieure, un an avant Edouard Herriot. Mais il ia quitta des 1891 pout faire son droit fut regu au concours du Coneeil d'Etat et se méla activement la Wie litéraire parsienne. Deja converti au socialisme, V'affaire Dreyfus (ef. Manvel de I") Trencouragea & participer plus activement& la vie politique. Il y subit fortement Pinfluence «du grand homme d°Etat socialite Jean Jaurés, Pendant la guerre, il fut le chef de cabinet ‘du ministre socalste Marcel Sembat. Mais il ne devint un militant du parti qua la fin 4e la guerre; il combattit ardemiment contre l'adhésion & la Lie internationale et fat Pun des fondateurs du nouveau part socialist issu de Ta sclsion, TI fut elu depute pour la pre- mitre fois en novembre 1919. et devine tres rapidement “le Teadet > du part, jowant fotamment un grand rble & Mpoque du cartel des gauches. Homme d'une vaste culture ot d’une parfaite honnéteté, idéalist, il allait se trou- ver aux prises avec d'immenses difficultés. La droite l'attaqua avec tne extréme vio lence. Charles Maurras, dans I’Action francaise, Henri Béraud dans Gringoire, exha- Iajent leur mépris raciste pour ce « Juif » et mettaient en doute son patriotisme, Des attaques du méme genre atteignirent Roger Salengro, ministre de l'intérieur, aire socialiste de Lille, et I’ébraniérent si fortement qu'il se suicida en novembre 1936. Léon Blum mais en butte & en favorisant un et ils ne cessaien se déclencha en « Frente populat faire les aspirati nationale, face gouvernement é @) La polit iances, ne demande ‘vous travail passion: meno ee oer ou Pair ae Le Royaume-Uni de 1918 4 1940 onion eo |. LE ROYAUME-UNI A L'ISSUE DE LA GUERRE bi, demain, a sein do fepdiorente) Jal te 1, Les élections générales du 14 décembre 1918. ccm ily it Saree Ere ‘De 1906 & 1916, les libéraux seuls avaient gouverné le pays. Les nécessités de la suerte amenérent en 1916 un leader libéral, Lloyd George, & consttuer un gouverne- penne caper pas dex ment union nationale, comprenant des conservateurs, mais dont il exclut son ends un toe prédécesseur, le libéral Asquith Liyod George, dés armistice, décida de précipiter les élections, d’autant plus 981, pp 322-328) que la Chambre des Communes alors en fonction avait été élue en 1910. Une loi de 1918 avait étendu le droit de vote & tous les hommes et aux femmes agées de 30 ans au moins (en 1928 seulement, elles seront électrices dés I'dge de 21 ans). OPULAIRE Ta campagne eectorale fut menée sur le theme de la victoire et de la vengeance quel‘on tierait de Allemagne : « Pendons le Kaiser!», « Faisons payer &I’Allemagne rsa das ies dépenses de guerre », « ’Allemagne paiera jusqu'au dernier penny », en furent les er area! Slogans principaux. Lloyd George bénéficia du prestige que Tui valait la victoire edocs 20 rope Sa coalition obtint 5 millions de voix et 484 sidges (dont 338 conservateurs et 136 libé- rein taux), Les dissidents libéraux °Asquith obsinrent 26 siéges. Les travailistes (labour party) $9 sigges et 2 374 000 voix, ce qui représentait un énorme progrés par rapport comme «enem » 2 leurs 400 000 voix de 1910 ‘Comme en France en 1919, un grand nombre de députés étaient des « hommes se qoute aus nouveaux » rent ft a dra: Tloyd George, alors au point culminant de sa carrie, était un homme d'une prada oe Intelligence vive, d'un grand courage, d'esprit autoritare, mais trés versatile, lement que des bonnes «all avait une sorte de sixime sens, une sensibiité de médium, un charme personne! et ‘one intuition qui devinat les pensées et percevait le moyen le plus rapide de persuader win 1987, p 103) lin adversaie ou de résoudre un probleme. Il était un génie avec une double dose de tout, aan ton et mauvais, > (Charles Loch Morvat.) sare Sa grande préoceupation fut de négocer Ia paix (c-dessus chap. 1M, Ulor Buns edo ar gi sore recctobre 1960.) De 1919 & 1922, le mouvement ouvrier se développa de fagon intense. Aprés un « boom » spectaculaire de quelques mois, jusqu’au printemps. 1920, Ia production se ralentit et une erise économique atteignit la Grande-Bretagne jusqu’a 'été 1921. Les prix, en juillet 1920, étaient deux fois et demi plus élevés qu'en 1914. ‘Ces conditions favorisérent un développement extraordinaire des syndicats, ‘roupés dans le « Trade Union Congress» (T.U.C.), centrale syndicale unigueétroitement fige au parti travailliste. En 1914, ils avaient déja 4 145 000 membres. A la fin de 1920, ils atteignirent le chiffre de 8 334 000, de beaucoup le plus élevé du monde. Le parti La Chambre cet Communes Veiet922 Lloyd George Un defile de chomes fen 1925, précéde d'une fanfare ‘se cornemuser (Radio. Times Hulton Pee ‘ure Librery) 4 Trade Unions prirent une attitude combative et déclenchérent des gréves. Celles-ci le bilan des gréves de 1919 (soit prés.de 100 000 grévistes par jour en moyenne). Le | lun déclin dans les effectifs des ouvriers syndiques. A la suite des échecs de sa politique étrangére, notamment lorsque le leader nationaliste ture Mustapha Kemal Vemporta sur le sultan, Lloyd George fut contraint par les conservateurs de donner sa démission le 19 octobre 1922, C'était la fin de la I grande coalition susctée par la guerre | Bonar Law, leader du parti conservateur, | | i | | Il. LA PERIODE DE PROSPERITE (1922-1931) | 4. Les progrés des travaillistes. et malade, lui suecéda, Il opéra 8 aussitot ta | majorité au Les lib George avee & Bonar Celui-ci, in 1923), est au libre-tc tecteurs. Pt ‘eédente. C vernement Mais ce fu ainsi la ma ‘Une nouve Tout travallist Teader de Baldwin f Mac était un h aris fer dete fren Mac sociales - 1 travail Gf. ede ‘ment de Mai ilavaitre ve baronn communi malgré I des com: raux de (5 mil Jn def de chomeurs mn 1925, precede dune fore de cormenuses. Radio Times Hulton Pie: ‘ure Ubrory}, S et le probleme de continentaux, ne se de 10.000 membres ne giande sympathie arger des armes pour ous la direction des des greves. Celles-ci ement inflationniste chomeurs dépassait ovembre 1920 leur ition de logement, lice de Liverpool, de travail perdues sr en moyenne). Le a parfois Ie troupe. ement des gréves et 1931) t lorsque le leader orge fut contraint C'était la fin de la succéda, IL opéra tusst6t la dissolution du Parlement, L’élection générale du 15 novembre donna Ia yittane imajorité aux conservateurs, avec 347 siéges. es libéraux en obtentient 117, mais divisés en deux groupes hostles, celui de Lloyd Seon ostal d®Anguith, Le resulta le plus important doit Pelection de 142 travailistes vee 4 200 000 suflrages. 2 communists furent élus. Bonar Law, atteint d'un cancer & la gorge, fut remplacé en mai 1923 par Baldwin. Cui inquiet de voir le chémage se poursuivre (1 350 000 chomeurs en octobre 1923), estima que la seule solution serait de protéger le travail national en renongant {4 Chambre des au libre-échange traditionnel et en établissant autour de I’Angleterre des droits pro- Communes de fecteurs, Pour y aboutr, il courut le risque de dissoudre & nouveau la Chambre des 1922-1923 communes et d’organiser une élection générale le 6 décembre 1923, un an aprés la pré- tédente, C'est [a une procédure traditionnelle en Grande-Bretagne : lorsque le gou- vemement propose une grande réforme, on consulte le peuple par des élections générales. ‘Mais ce fut une erreur de calcul. Les conservateurs n‘obtinrent que 258 sitges, perdant ainsi la majorité absolue. Les libéraux en eurent 158 (surtout de la tendance Asquith). Une nouvelle fois les travallistes progressérent. Ils obtinrent 191 sidges et 4348000 voix, 2, Le premier gouvernement travailliste (1923-1924). ven me Tout dépendait de attitude des libéraux. Asquith décida de soutenir Je parti travailiste qui était, comme lui, hostile au protectionnisme. Ramsay Mac Donald, leader de ce parti, devint premier ministre lorsque, le 21 janvier 1924, le gouvernement Baldwin fut mis en minorité “Mac Donald, né en 1866, fils naturel dune paysanne, « gentleman issu du peuple», | ait un homme courageux et énergique i Son éloquence exaltée et sentimentale, son charme physique avaient beaucoup d’effet Sar les masses, Ses defauts Ctaient la jalousie, une hypersensibilt€ a la critique, e gout Geinergue et du compromis. I1n'éait pas un socialise doctrinaire, mais un réformist, de temperament mover, reetant Vaction révolutionnaire. Ses principaux collaborateurs {arent fe chancelier de MEchiquier Ernest Showden, le libéral Lord. Haldane La Chambre des Communes 1923-1924, Mac Donald arrivait avec la foi dans la $.D.N., le désir de réaliser des réformes sociales — et en particulier d’encourager 1a construction de maisons & bon marché. Ttravailla & réconeilier la France et Allemagne, séparées par I'affaire de la Rubr (cf. ci-dessous, ch. XI), C’est lui qui, en février 1924, reconnut de jure le gouverne- 4 ment de TULRSS. Mais son gouvernement tomba brusquement a la suite d'affaires personnelles : if avait recu 30 000 actions dune manufacture de biscuits dont le directeur fut nommé Pp ‘Cbaronnet ». TL-avait aussi fat cesser des poursuites contre le directeur d'un journal communiste, L'opposition demanda une enquete. La Chambre des communes Ia vota fnalgré opposition de Mac Donald, Celuici décida alors de dissoudre la Chambre des communes le 19 octobre. ener ‘Les élections eurent lieu le 29 octobre. Baldwin, leader conservateur, utilisant POUr iy, in premidre fois la radio, mena la campagne sur Ie theme du « danger rouge >. ! Précisément, quatre jours avant I'ction, le Tnes pubis une ltire du leader bolchevi {MAMI Zinoviev, président du Komintern, conseillant aux communistes et au proltariat britan- k igen ds Prepare a guerre civil. Cette lee afola Tes lecteur. Les conservateurs obtinrent 415 sidues et gagnérent deux millions de voix. Les libé raux descendirent & 42 sidges, Les travaillistes gagnérent plus d'un million de voix Ly Chambre des {5,5 millions), mais n’obtinrent que 152 sidges, par suite de alliance fréquente entre —“Cormmunes de conservateurs et libéraux. La participation électorale avait été élevée. igzet929 99 Baldwin 3. Les conservateurs au pouvoir (1925-1928). Pendant cing ans, il n'y aura plus d’élection générale, Baldwin va réaliser le pro- gramme qu'il avait soumis aux électeurs : le « retour & la normale », avee « un gouver: rement sage et de bon sens ». Austin Chamberlain devint ministre des Affaires étran- sires: Winston Churchill, revenu au parti conservateur aprés vingt ans passés dans le parti libéral, fut chancelier de 'Echiquier. Baldwin considéra que le retour & la situation d’avant 1914 était possible. En 1925, avec Churchill il rattacha la livre sterling & I’étalon-or & la méme valeur qu’en 1914, ‘tait le résultat d'une politique de déflation menée depuis 1920. Cette mesure, en surévaluant la livre, rendait difficiles les exportations et nuisait ainsi & la restauration de l'économie britannique et au plein emploi. Mais pendant les années de prospérité, les effets ficheux de cette mesure de prestige napparaissaient pas encore clairement Le « retour & la normale » fut rendu difficile par la gréve générale de 1926, Le labovir-party et le T.U.C. étaient partagés entre une majorité modérée (avec Mac Donald et Ernest Bevin) et une minorité violente. Un conflit entre les mineurs du charbon et leurs employeurs devait donner & cette minorité V'occasion agit. Mineurs et patrons ne pouvaient s‘entendre sur un salaire minimum et sur la durée de la journée de travail. Le gouvernement encouragesit les propriétaires de mines a bais- set les salaires. Le vendredi 31 juillet 1925 (« Red Friday », le « vendrédi rouge»), le Jour oi la gréve devait commencer, le gouvernement intervint en faveur des mineurs cet leur demanda d’éviter la gréve pendant une période de neuf mois, au cours de laquelle lune enquéte serait faite sur leur sort tandis qurils recevraient un subside temporaire, Mais pendant que cette enquéte avait lieu, le gouvernement prépara les moyens d'assu- rer les services essentiels en cas de gréve générale. De longues négociations eurent liew Ala fin desquelles le T.U.C. insatisfait, et aprés avoir consulté tous ses membres, ordonna une gréve générale que le gouvernement décida d’affronter. La grove générale commenca le 4 mai 1926. Elle dura une semaine. Les trains, tramways, autobus furent arrétés, les dockers refusérent de décharger les navires, le gaz, 'électricité furent coupés. Il n'y eut pas de journaux. Des volontaires encadrés par I’ «Organisation for the maintenance of Supplies» s’efforeérent, comme prévu, de suppléer au travail des grévistes. Cela suscita des incidents et donna peu de résultats. Des troupes furent massées. On eut I'impression que le cabinet conservateur déclarait la guerre & la classe ouvritre, De nombreux meneurs furent arrétés. Le gouvernement se fit donner les pleins pouvoirs, prétextant d'une situation d'urgence, Le T.U.C, inquiet, décida alors d’arréter Ia gréve le 12 mai 1926. Une députation du T-U.C. se rendit chez Baldwin pour lui annoncer la fin de la gréve et lui demander d'ouvrir des feesetser sy Pendont la grande grove de 1926, In plice montse Csperse ‘des grévistes andres (Rada Times Hu ton Picture Library) ‘Mac Donel 2 un meet trovallise ata gave Bondfeld 4u la premiere tre dons un rigue. (Phod Hilton Pie négociatic tage aux reprit pro ‘Seuls accepter taires de charbonn 1925. Leg droite, P ‘commere TURSS les travai Toutefoi Churehil travaille en 1928. a) furent u Les con cette fo a. Les de souv fois, av quier. U ‘ment. ¢ Le cchomas bre 193 crise & aldwin va réaliser le pro- male », avec « un gouver- nistre des Affaires étran- vingt ans passés dans le 4 Gait possible. En 1925, néme valeur qu’en 1914, s 1920. Cette mesure, en it ainsi a la restauration les années de prospérité, it pas encore clairement, générale de 1926. ‘majorité modérée (avec conflt entre les mineurs rite occasion dagir nimum etsurla durée de iétaires de mines & bais- le« vendrédi rouge»), le en faveur des mineurs nis, au cours de laquelle un subside temporaire, épara les moyens d'assu- négociations eurent liew usses membres, ordonna ne semaine. Les trains, décharger les navires, le es volontaires encadrés rent, comme prévu, de donna peu de résultats, t conservateur déclarait reés, Le gouvernement urgence. Le T.U,C, éputation du T.U.C. se demander d'ouvrir des Pendent la grande grove de 1926, a police monte diperse es" grévister Londres, (Redo Times Hule tn Petar Lbrory) ‘Mac Danold rend le poole dun meeting du port tovaliste en 1924. Asice Ota gouche, Margaret Bondfeld ul sera en 1929 le premibre femme minis- tue dans un cabinet briton- tigue. (Phot Radio. Times Halen Picture Libro). négociations. Cétait en fait ’échee de la gréve générale, mais eet échec était dd davan- tage aux craintes des leaders syndicalistes, qu’a la masse des grévistes. Le travail reprit progressivement. Seuls les mineurs continuérent la gréve. A la fin de novembre, ils durent s‘incliner, accepter la journée de 8 heures au lieu de 7, et une réduction des salaires. Les proprié- taires de mines, soutenus par le gouvernement, avaient gagné. Mais Ia production charbonniére de In Grande-Bretagne en 1926 n’atteignit que la moitié de celle de 1925, Le gouvernement Baldwin, de plus en plus entrainé par les tendances de Iextréme- Aroite, profta des circonstances pour organiser une perquisition a I’Arcos, société commerciale soviéto-britannique, et pour rompre les relations diplomatiques avec PULRSS. (1927). Une loi de 1927 limita le droit de gréve. Ceci devait mécontenter les travailleurs ct les amener & voter massivement pour le parti travailliste en 1929. Toutefois, deux des ministres, Neville Chamberlain, ministre de Ia Santé et Winston Churchill, introduisirent des réformes sociales (pensions pour veuves, orphelins, vieux travailleurs, secours aux chémeurs). Le droit complet de suffrage fut donné aux femmes en 1928. a) Les hésitations des travaillistes. — Les élections générales du 30 mai 1929 furent un triomphe pour les travaillistes. Ils obtinrent 8 360 000 voix et 287 sieges. Les conservateurs avec 8 664 000 voix n’avaient que 261 sitges. Les libéraux, unis cette fois, avaient 5 300 000 voix mais seulement 59 sidges. Aucun communiste n’était alu, Les libéraux étaient les arbtres deta situation. Comme en 1924 is décirent de soutenir les travallstes, et Mae Donald devint Premier ministe pour Ia seconde fois, avee Henderson aux Affaires etrangéres, et Snowden comme chancelicr de 'Echi- quice Une ferme, Margaret Bonfield, entrat pour I premiere fois dans le gouverne- ment, Cait un cabinet de modées Le deuxiéme gouvernement travailiste fut en fait vitime des ciconstances. Le (2 Chambre det homage qui etait tombe 81 164 000 en juin 1929, recommenga As’Gendre. En décem- “Pyeng, GF te 1930, le nombre des chomeurs atteignait 2319 000. Cait une consequence de la crise économique qui s’était déclenchée en octobre 1929 aux Etats-Unis. valves La Chambre des Communes de 193-1935, tor Pour essayer d'endiguer Ia crise menagante, l'opposition conservatrice, dirigée par Baldwin, proposait & nouveau I'établissement du systéme protectionniste avec les pays étrangers, et le maintien du libre-échange entre les pays de I’Empire britannique. Le parti travaillste était divisé, sa gauche trouvant Mac Donald trop timoré, Les libé- raux hésitaient de plus en plus & le soutenir. b) La crise économique. — C'est dans ces circonstances que la crise éeonomique, qui avait atteint I'Autriche, I"Allemagne et l'Europe centrale depuis mai 1931, touch VAngleterre en juillet. A Ia suite d’un rapport d'une commission d'enquéte sur le ‘budgétaire, le erédit de la Banque d'Angleterre fut ébranié, Les capitalists ent l'or qui y était déposé, en échange des billets de banque, & un rythme de 2,5 millions de livres par jour. Malgré Vaide de la Banque de France et de la « Federal Reserve Bank» de New York, la Banque-d’Angleterre allaitlle étre obligée de sus- pendre ses paiements? On était, dirent des banguiers & Mac Donald, « au bord du précipice ». Le manque de confiance des financiers dans le gouvernement travailliste accroissait encore le danger. Les préts & long terme accordés trop généreusement & T’Allemagne ne pouvaient plus étre remboursés & cause de la crise économique alle- mande. Or, pour « sauver Ia livre », il fallait obtenir des préts de I'étranger, lui-méme vietime de’la situation économique défavorable. ©) La rise politique. — Pour restaurer la conflance Mac Donald imagina de constituer, comme Poincaré en 1926, un gouvernement d’Union nationale, En effet, la majorité des travaillstes ne voyait comme reméde & la crise qu'un accroissement des impdts sur les riches, Au contraire, les conservateurs réclamaient importantes économies qui ne pouvaient étre réalisées qu’en réduisant les subven- tions aux chomeurs, ce que les militants travaillistes n'admettaient pas. Mac Donald et Snowden acceptaient le point de vue conservateur. La moitié du cabinet travail- liste s'y refusait. Le 23 aode 1931, les ministres travaillistes remirent leurs démissions dans les mains de Mac Donald qui, aprés avoir consulté le roi, constitua un cabinet oi il restait Premier Ministre, mais qui était composé de 4 conservateurs, 4 travail- listes et 2 libéraux. Ni Churchill, ni Lloyd George ne faisaient partie de 1a coalition, Le nouveau gouvernement obtint la confiance de Ia Chambre des communes. Il ordonna des économies sévéres, de nouveaux impots. Surtout, le 21 septembre, rmettant fin & une longue tradition, il détacha la livre de I'étalon-or, ce qui correspondait une dévaluation (a livre qui équivalait & 4,86 dollars en aodt tombe a 3,40 a la fin de année). Le but était de stimuler les exportations. La réduction des salaires dans la marine suscita une vraie mutinerie de la flotte: le 1S septembre, 12.000 hommes refu- sérent dobéir aux ordres. Le gouvernement dut céder en partie et, comme le sang avait pas été répandu, aucun mutin ne passa en cour martial, 4) Les élections d'octobre 1931. — Baldwin et les conservateurs exigérent qu'une nouvelle élection générale e0t lieu, de fagon & soumettre au pays le probléme du réta- blissement du protectionnisme douanier, qu'ils considéraient comme le meilleur reméde {la crise, Mac Donald, qui désirait rester Premier Ministre, accepta. La majorité des travaillistes et de nombreux libéraux se déclarérent hostiles & l'Union nationale et présentérent des candidats. Mac Donald eréa alors un groupe de « Nationaux Tra- vaillistes » et Sir John Simon un groupe de « Nationaux Libéraux » qui s‘allgrent aux conservateurs. Le 27 octobre I'élection assura le triomphe de la coalition qui obtint 14,5 millions de voix contre 7,5 & l'opposition. Mais la nouvelle majorité d°Union nationale comprenait surtout des conservateurs (472 siéges sur 558); les nationaux travaillistes de Mac Donald n’avaient que 13 élus, Mac Donald restait au pouvoir. Mais sa décision de créer un cabinet d’Union nationale avait assuré le triomphe durable des conservateurs, un déclin profond de son parti d'origine, les travaillistes, et 'anéantissement du part libéral proprement dit met Alor gauche » en Gran ye @u stmi chez ait Mad quable Lay 1931, 1a furent & 1932, Di Ottawa. Vaurait désireux rence Im wealth g qu'au Ri Les mes ration & la mer 1929 1930 1931... 1932... 1932 1933. 1934 1935 1936 1937 1938 conservatrice, dirigge rotectionnisie avec les "Empire britannique. ‘top timoré, Les libé= a crise économique, puis mai 1981, toucha jon d'enquéte sur le anlé. Les capitalistes que, & un rythme de nce et de la « Federal tre obligée de sus- onald, « au bord du vemnement travalliste rop généreusement & ise économique alle- Pétranger, lui-méme Donald imagina de nationale éde i la crise qu'un cvateurs réclamaient éduisant les subven- nt pas. Mac Donald : du cabinet travail- ent leurs démissions consttua un cabinet ervateurs, 4 travail- tie de Ia coalition, bre des communes. it, le 21 septembre, cequicorrespondait ombe & 3,40 a ta fin des salaires dans la 2.000 hommes refu- t, comme le sang rs exighrent qu'une ¢ probléme du réta- ele meilleur reméde ta. La majorité des Union nationale et :« Nationaux Tra- ‘qui s'alitrent aux ation qui obtint majorité ’Union 58); les nationaux n cabinet d°Union déclin profond de ral proprement dit I, LES CONSERVATEURS AU POUVOIR (1931-1940) 1. Le cabinet national de Mac Donald et Ia lutte contre 1a crise (1931-1935). ‘Alors que la crise économique avait entraing la France & voter davantage « gauche », alors qu’en Allemagne elle devait assurer le triomphe de la dictature nazie, en Grande-Bretagne, elle avait amené un raz de marée en faveur des conservateurs. tly eut, certes, un mouvement fasciste en Grande-Bretagne la « British Union of Fascists» (UF), fondée en 193ifpar Sir Oswald Mosley, grand admirateur et ami "Hitler, anti Stmite ardent, qui recruta environ 20 000 partisans, surtout dans la classe moyenne et ther les employes, Il organisa de vastes meetings o&, vétu d'une chemise noire, il pronor fait des harangues passionnees. Malere leurs brutalits les fascists brtanniques m'impres- Slonnerent pas les masses et leur mouvement déclina rapidement, Mac Donald gouverna avec un cabinet de coalition dont la figure la plus remar- quable est celle de Neville Chamberlain, nouveau chancelier de Echiquier Ta plus importante mesure fut l'érablissement d'un tarif dowanier. Ds novembre 1931, la longue tradition du libre-échange britannique prit fin. Des droits de $0 % furent établis sur de nombreux produits. Un tarif genéral pri effet & dater du 1** mars 1932, Du 21 juillet au 20 aot 1937, une Conférence économique impériale se tint & Ottawa. Elle n'aboutit pas & maintenir le libre-éhange au sein de l’empire comme Paurait voulu Baldwin, chef de la délégation britannique, car les dominions étaient Aésireux de protéger leurs industries naissantes. Mais elle établit un systéme de « préfe- rence impériale » — droits moins élevés dans les échanges & Vintérieur du Common- ‘wealth qu’a 'égard des pays étrangers. En fait, ce systéme profita plus aux dominions qu'au Royaume-Uni et les ministreslibéraux ainsi que Snowden donnérent leur démis- sion au gouvernement. Désormais, presque tous les ministres furent conservateurs. Les mesures diverses du nouveau gouvernement aboutirent & une remarquable amélio- ration économique, trés supérieure a celles que connurent les Etats-Unis et la France la méme époque. Les deux tableaux suivants le montreront. Cone Production. 100 1933... 3 5 2 1934. 104 1931. 84 1935... 101 1932. as 1936... us 124 1937... Chémage. Pourcentage des chOmeurs Par rapport & la population active, Nombre de chomeurs recensés (en millions). 1932. ree 28s 21,9 1933 eee 295 19,8 1934 240 166 1935... 229 153 1936 tere 213 130 A ge 1,67 1,81 La Chambre des jusqu’en mai 1935. Tl devait mourir en novembre de la méme runes de Le roi George V mourut en janvier 1936. Son fils aing, le prince de Galles, li Le commerce extérieur, toutefois, n'avait pas retrouvé son niveau de 1929, quoi que ia part britannique dans le commerce mondial restit stable. La dévaluation di dbllar par Roosevelt en 1933 (ef. ch. IX) fit perdre & la Grande-Bretagne certains des avantages de sa propre dévaluation. ‘Crest done le marché intérieur qui absorba la production croissante du pays. Des mesures furent prises pour controler le marché agricole et accroitre I"étendue des terres cultivées, Pour l'industrie, les grands centres traditionnels du textile(Lancashire, Yorkshire, Irlande du Nord) et de la construction navale (Ecosse, Tyne, Tees) n’attei- sgnirent pas les niveaux de 1929, et c'est 1a que le chémage sévit le plus, Par contre la production d’acier, coordonnée par la « Fédération britannique du fer et de lacier», passa de 9,6 millions de tonnes en 1929 a 13,5 millions en 1937. ‘Mais le phénoméne le plus important fut le développement dindustries nouvelles (rayonne, caoutchouc, produits chimiques, mécanique), principalement dans la région de Londres, La production d’électricité doubla de 1931 & 1937. Enfin la construction de maisons atteignit des résultats spectaculaires, passant de 150 000 par an en 1920 8 346 000 en 1936. Sans aboutir & un « dirigisme » aussi prononcé que le « New Deal » aux Etats Unis (¢f. ch. IX), ni au systéme du «planning» économique que le grand économiste Keynes suggérait alors, le gouvernement britannique introduisit un certain contréle de I’Etat dans l'économie, Il alla méme jusqu’d nationaliser les transports aériens et les transports de Londres (autobus, tramways et « tub » ou métro).. Fait important, les Britanniques, & la différence des Allemands, n'essayérent pas de résoudre le probleme du chOmage par le réarmement, malgré les avertissements lanoés par Churchill, C'est en 1935 seulement que l'on commenga & accroitre les budgets militaires. A'ce moment, Mac Donald, malade, de moins en moins populaire, décida de démissionner & Voccasion du « Jubilé » (vingt-cing ans de régne) du roi George V. Il fut remplacé le 7 juin 1935 par le conservateur Stanley Baldwin. 2. Baldwin et Chamberlain. [La période 1935-1940 fut dominée par les événements de politique extérieure Gf. ch. XIID. Le peuple anglais, résolument pacifique, tarda & comprendre le danger ue représentait Hitler. En juin 1935, une vaste enquete, le « Peace Ballot», fut organisée par « l'Union pour la Société des Nations » avec l'aide de nombreux journaux, Il y ut 11,5 millions de réponses. Presque toutes se déclaraient en faveur de la S.D.N,, Niuwsar-untnux du désarmement par accord international, A la question : en cas dagression, les autres nations doivent-elles s'associer pour l'arréter par des mesures militaires? 6 784 368 personnes répondirent « oui » et 2 351 981 « non ». Le 14 novembre 1935, une élection générale eut lieu aprés une campagne élec- torale peu agitée. Les Conservateurs, quoiqu’en léger déclin, avaient encore 387 députés auxquels sajoutaient 33 «libéraux » nationaux et 8 « travaillstes nationaux », Les travaillistes obtinrent 154 siéges et 8,3 millions de voix (1,6 million de plus qu’en 1931, mais un peu moins qu’en 1929). Les libéraux n’avaient que 17 siéges. En fait, le gouvernement devenait purement conservateur. Mac Donald resta au gouvernement suceéda sous le nom d’Edouard VII, mais renonga quelques mois plus tard a la cou- ronne pour des raisons d’ordre sentimental 11 avait encontré, au cours d'une erosiére en Méditerranée, Mrs. Simpson, Américaine, dja divorote et en instance de divorce de son second mari, et avait cécide de T'epouser, los De gauche ats ie ave Edo lui suceé cette pro Le? seur fut pion, en effort de 1934 1935 1936 1937 1938 1939 Le Winste Crest Ia Jour VAngl n niveau de 1929, quoi- able. La dévaluation du inde-Bretagne certains croissante du pays. Des aceroitre I'étendue des Is du textile (Lancashire, sse, Tyne, Tees) n’attei- évit Ie plus, Par contre que du feret de 'acier», ; nt d’industries nouvelles palement dans a région 7. Enfin la construction 150 000 par an en 1920 New Deal » aux Etats- ue le grand économiste sit un certain controle es transports aériens et tro) nands, n’essayérent pas lgré es avertissements amenga a accrolire les ins en moins populaire, q ans de régne) du roi "Stanley Baldwin. de poltiqu exéiewre comprenre fe danger, Ballo, ut oranisee bre ourna nove den SDN, tates? 6 34 68 $s une campagne élec- 1, avaient encore 387 svaillistes nationaux » nillion de plus qu’en que 17 siéges, En fait, resta au gouvernement rane. e prince de Galles, lui ois plus tard a la cou- s Simpson, Amércaine, vaitddcide de Tépouser, De gauche 4 droite Le reine Mary et le roi George V_(PhotoRingort) La reine Elizabeth et lero! George VI (Phot Keystone). era que ce mariage n'etait pas compatible snag Te fol dela démission du eabinet ent position contre les projets du roi, Baldwin, soutenu par V'Eglise angicane, consi veo les traditions de la couronne britannique et Le Times et la plos grande partie de In presse p ave la foule acclamatt, Edouard VIII se résigna & abdiquer le 11 décembre 1936 et son frére le duc d" York lui suceéda sous le nom de George VI. Les dominions avaient donné leur accord & cette procédure, & l'exception de lIrlande (cf. ci-dessous). ‘Le 28 mai 1937, Baldwin, ébranlé par cette crise, donna sa démission. Son succes scur fut Neville Chamberlain, Comme fort du parti conservateur qui, bien que cham- pion, en politique extérieure, de I" «apaisement)s (cf. ch. XII), entreprit un important Chamberlain effort de réarmement, Dipenses de réarmement (en millions de livres). Les chifftes a’incluent pas les salaires et frais d’entretien des troupes. Royal Constr. Total Armée Marine air Force dusines 1934. 312 69 209 94 Be 1935... 26 85 242 99 - 1936 ess 0,7 125 29,6 13,6 - BT ceeceeeee 1042 214 420 39,3 15 1 es 1822 43 632 669 87 1939. 23h O16 82,9 4099, 127 Le 10 mai 1940, aprés le début de Ia guerre, Chamberlain ayant démissionné, Winston Churchill constitua un gouvernement oi les travaillstes acceptérent d’entrer. Crest ce gouvernement, associé & la Chambre des communes de 1935, qui allait avoir Ia lourde charge de subir le choc de Vattaque allemand, et, finalement, de conduire PAngleterre A la victoire, 1 LU warmée républicaine irlandalse » pendant lo guerre: « Nous me servons i fe rol alle Kose, ‘nate elon IV. LA QUESTION D'IRLANDE ‘ 1. Le Sinn-Fei Le « Home Rule », ou gouvernement autonome pour toute IIrlande, qui devait Gire établi en 1914 (cf, Manuel de 1°), avait &1€ suspendu du fait de Ia guerre. Les Nationalists irlandais, mécontents, abandonnérent de plus en plus le « parti nationa- liste irlandais», modéré, de John Redmond, en faveur du parti extrémiste du Sinn Fein (« Nous-mémes »), Celui-ci créa des « volontaires irlandais » qui décienchérent au printemps 1916 une révolte que les Britanniques réprimérent durement. Quinze lea- ders furent exéeutés, ce qui fit d’eux des martyrs de la cause nationale. Aprés l'armistice du 11 novembre, les élections au Parlement britannique amen®- | rent le triomphe du Sinn Fein, dont 73 membres furent élus sur un total de 80 députés irlandais (par contre, l'Ulsrer, au Nord, sur 32 députés élut 26 « Unionistes »). Les dépt és du Sinn Fein refusérent de venir sigger & Londres, mais se réunirent & Dublin en | «Parlement irlandais» : le Dail. La, ils proclamerent lindépendance et la République | iniandsise (21 janvier 1919) Mais il fll que cette indépendance fat reconnue. A la Conférence de Paris, | tes Irlandsis nobtinrent aucun sucels. L'un des leaders irlandais, Eamon de Valera, jeune profesrur de mathématiques, né d'un pére espagnol et d'une mére irlandaise, citoyen américain, qui avait participé & insurrection de 1916, fut envoyé aux Etats- Unis. Ity obtint un immense succés dans les milieux irlando-américains, mais ne put convaincre le gouvernement de reconnaitre le nouvel Etat 2. La guerre civil Le gouvernement britannique réagit et entreprit Ia lutte contre It « Armée répu- blicaine irlandaise » (LR.A.) qu'organisait en Irlande un autre leader, Michael Collins. Eamon de V2 Une véritabl raids de VLR vier 1919 a} Mais, si Royaume-Ui of Ireland Ac Tun au Nord feiners fure 6 sinn feiner Le 8 ju Londres av vveau domin tions avec 1 Accord » de savoir si ‘Seul le de livrer TU ou « Etat Il de son Parl de cot arra le « traité » parti, le «P dais se déck ye :IIrlande, qui devait fait de la guerre. Les lus le « parti nationa- xtrémiste du Sinn Fein qui déclenchérent au urement, Quinze lea- tonale ¢ britannique amen’ i total de 80 dépurés ionistes»), Les dépu- éunirent & Dublin en nce et la République Conférence de Paris, s, Eamon de Valera, une mére irlandaise, ut envoyé aux Etats. ricains, mais ne put re I" « Armée répu- fer, Michael Collins. rans feral, i fe Ker, Eamon de Valera (en civil) posse en revue un détachement de révolutonnaiesirlandets, (Photo Sree) Une véritable guerre se déclencha en janvier 1919, caractérisée par des attentats et des raids de I'LR.A. Elle se développa considérablement en 1920. On estime que de jan- Vier 1919 a juillet 1921, les Irlandais perdirent,752 personnes et les Britanniques 230, Mais, simultanément, Lloyd George voulait aboutir & un compromis qui, tout en reconnaissant I'autonomie 4 l'Irlande du Sud, catholique, maintiendrait dans le Royaume-Uni I'Ulster protestant. Le 23 décembre 1920 fut proclamé le « Government of ireland Act» qui divisait I'Irlande en deux et prévoyait 'élection de deux parlements, Tun au Nord, autre au Sud. Des élections eurent lieu le 24 mai. Dans JeSud, 124 sina feiners furent élus (sur 128 siges). Dans le Nord, 40 unionistes, 6 nationalistes et 6 sinn feiners. 3. Le «tralté ». Le 8 juillet 1921, une tréve fut signée et de Valera accepta de venir négocier & Londres avec Lloyd George. Celui-ci proposait que l'Irlande du Sud devint un nou- veau dominion et que l'Irlande du Nord fat libre de choisir quelles seraient ses rela- tions avee le nouveau dominion. De longues négociations aboutirent aux « Articles Accord » ou « traité » du 6 décembre 1921. Les deux problémes essentiels étaient de savoir si 'Irlande serait un dominion, et si elle inclurait ou non Ulster. Seul le réalisme de Collins, qui comprenait que les Anglais n’accepteraient pas de liver 1'Ulster aux nationalistes irlandais, avait permis d’aboutir. L'Irlande du Sud ou « Etat libre d’Irlande » devenait un dominion semblable au Canada, Les membres deson Parlement jureraient fidélité au roi d’Angleterre. L"Irlande du Nord était exclue de cet arrangement, Malgré la résistance de de Valera, le Parlement irlandais ratfia fe « trait » le 7 janvier 1922 par 64 voix contre $7. De Valera fonda alors un nouveau parti, le « Parti républicain », et recruta des volontaires. Une guerre civile entre Irlan- dais se déclencha, Collins en fut la premiere victime; des Elections générales, le 16 juin, donnérent Ia majorité aux partisans du traité, C'est seulement en avril 1923 que de Valera déposa les armes. 4, Liindépendance. La querelle entre les partisans du statut de dominion et les républicains dede Valera se poursuivit. L'abdication d’Edouard VIII en 1936 donna T'occasion au Parlement irlandais de faire un nouveau pas vers I'indépendance. Tout en restant membre du Commonwealth, lIrlande déclara qu'elle ne reconnaissait plus la souveraineté du ‘nouveau roi. Chamberlain s“inclina. De Valera prt le pouvoir et proclama en mai 1937 tune nouvelle constitution, purement républicaine. La Grande-Bretagne accepta le 29 décembre de la reconnaitre, & condition que lIrlande — qui ne devait prendre le rnom de « République d’Irlande » qu’en 1949 — restat en principe membre du Common- wealth, Mais les liens étaient fort relachés. On en rendra compte lorsqu’en septembre 1939, & la différence des autres dominions, l'Irlande ou « Eire » refusera d’entrer en. guerre aux c6tés des Britanniques. ‘Population britannique. Pourentage Total Angleterre ct ; Gde-Bretagne Pays de Galles‘ Poamse augment iit. 40831000 36071000 4761 000 10 IBA assess 42769000 37887000 4883 000 5 1931 ..-.-s. 44798000 399520004843 000 5 1939... 46560000 41382000 $008 000 5 Inlande di Nord on 1937 : 1 279 00 Nombre de véhicules 3 moter. Autos Vebicues privées Meio commerciaux, tad 1922 315000 578.000 181 00 975.000 1907 778000 6710007760001 888.00 1990... 1.082000 699000 «3340002281 000 Pens |. =LA SIGNATURE DU « TRAITE IRLANDAIS » (5 décembre 1921) Ce n'est pas le moment de raconter il cate conftronc: ele a wainé pendant des semaines: plus ne fla ell at sur Te bord sun desnste La premiere seanee fut ouverte ie IT ostobrer elle ne pit fin que fe $ décembre. “Gs jours nous avons sgt Te matin, Vaprés-midi et tard dans la nuit. Le Parlement de "Ulster du Common- en septembre a denteer en Ppurcentage d'augmenta- jon-en dix ans 10 re 1921) c semaine; plut bre ell ne et ment de PUlier ‘Si vames Craig, evant Fosvertire anion, Ia poss rie tle ference s'ajouraa Une fois de plus 1s posible d'un accord semblait avoir sombré sur Ja question de "Ulster. Le'emps passait l Bult evident que le courier qul devatt aller porter le hesoge 8 Sir James ‘craig ne pour prendre fe waln-du bateau. On fait dee arrangerbens pour son voyage ut‘Lloyd George it alors appeer Arthur Gritth, lu rappelant qu'il sat engage ®e pas nous bandonner i nous lal accordtone pour 'Ulster un comproms comme els gui tat offers Grfith ‘Sponditsimplement :« Pal dit que Je ne vous laiserts pas, ene le feral a. ‘De nourea in discussion ful reprise & porta sur Giferente points. A la fa le Premier Ministre posa ls guaston difintive « Flessous disposts 4 actepter Paccord il au te presente? » “Gritth rponait qu'il était; main ne parlait encore que pour lui tui. Cela e aut pa, dit le "rem Mine) x un neon, Rots serous coil ae dlgton, noun eoagcans Retest fa gouvernement par notre signature Estce que la dléguion ilandaie veut faire de meme? nye doin commoniquer ance Sir James Crig, ce oir. Vorct lex deus letter Que a prepares, Wrong renfeemant les articles de Taccord que nous avons coaclu entre vous ot le gowversement de Su"Wajestr Tauire dant que es represents du « Sina Fein » reusent le sermeat dalepeance ‘Somme is "reusent de fire partic de Tempire, reg einoe cove tire at eeu; gute dans tos ours, Lagele de ees deux ties Loyd George conclusit par un anpel pathétiue, leur demandant de réféchir encore evant de repotser un arrangement aust pénereuy. iT pts de it eae Ua Confrence vajurna jg’ 10 heures, A 1h, 20 ex duds inandais n'faient pas encore rentés en Seance’ Quelle lutte avait eu Tew au sein de la delegation Pendant ce temps, hows en sommes reduits aux conjectures, mis le fat tlt ley Patmoephere eat ehanee. ‘Apiés quelques explicatons, Ia signification de certains passages fut rendue plus claite. Pus le Premier Ministre Semanda une fou cas changements acciptcs par le gouvernement britannique, les représenants trans signeraient en tant que delegation et uniraleat touts leurs forces pout recommander T'accord au « Dail > Cite fais Grin repondit aw nom de tous qu'il le ferait. ‘Alors, dt le Premlet Ministry nods sceoptons. ‘Quand’ ious eurent signe, que les exemplaires du document eurent &é échangls ente lat deux partie nous quitimes notre cle de table as moment Ov ley Irlandat se leverent pour parti, Pour Epeemiee fos, nous nous sommes sere le main, expritmantTespoir davai semble pos les fonda tdons d'une comprehension definitive et d'une amie durable entre nos deux peupiee ‘ye n'ai jamais tencontré homme plus brave quARhUr Grifih (Austen CHAMBERLAIN, Au ides Années, Pars, 1936, pp. 119-121.) N.REF, Gallimard éditeur (ainsi que pour lt lecture page 62; Les Conséquences Economiques ddl Paix, par SM. Kev.) Il. UN JUGEMENT DE WINSTON CHURCHILL SUR’ LA POLITIQUE BRITANNIQUE DES ANNEES 1930 Depuis chute del contion de Lloyd Geos ya ues an, nous avons vc sou ce que von obra ape Regie air hse Boa», Cus des omnes & Bad on songs IShape Eibou?skernatventats pu pendant les cng iernres aneurin Reps i sonnet des asap et donno ete atau Hors gets aier oa Wie nis pochs han de Pause: yur kas visa ene ere tance Hot’ iin'nsods” ave sports uss Homes SEG qi fea eniey Milioveeaeoos Mee dee charne cane dus a Connon Aur Barren ls synethies de Ymca G1 (oMT ANTS Gatton de faut, Raney Mac Boni tourrbnt de wesinents tance try ‘Sincy' Sade, defor dane indlgence mveuee e'ndunte pour Ie protectoniens ae Bi ale pie ul isan du gave, atures Seay Beeps aa ae Hig Susi Wad ce gu Soncea es queso impeates tckx gu [Vader Boye es teciolar sity tuna t pacienes uf Decne eallnle tos caste tte efebings {Srusiundion Tee aue Edy pps e Se « Lbetas » teat Labo. reat homies ecalncd fat Fate mines fet Selopperests poliiqes, de cone coer fs pss ipriats, de due es gras pans de rors Tabane i epee Suede edu le Puneten: uh sess qoutene Lear Me gonsernemenal cobble sete Tats Seine pare ntle signet, dans opin Se Gert Selle nef ne Se ras ‘Sls rie ion ter pos onan gle stent Reeser usr 8 GES ine! mutcheens ated ieee Patent sy euaerent cone des tells Fst fe" fluve’ Comment x ripe vemarquaie sees jog par Thsalie? Cols depos. Esau vesfaguce gous oat gn ole race ie onpade grander eases eas EuRSht inten demance & outer er elaner et pour PEt I emp ene see sausage? Sa bon sts Papas cause paris goers Grande signe howe bets Pose Soha oBtansehe Se womsolece sede wangoltce™S supreme Acunte Ge Joho Bul ayes Wisee ces ft une car de tener fw tone pat feos inte plas alos et SMES i cence fare une chambre acres pour prditrleur mala contest gue ces SUSU carat dun ert metal, ov €'ne top rte eon iomon Corin, Jowral Poliqn, 1996193, Pas, Amio-Dumoot, 194, 9p. 444.) 109 1, La désagrégation de la démocrat 110 @ L‘avénement du fascisme : lalie et Allemagne La Grande Guerre avait &16 gagnée par les démocraties : France, Royaume-Uni, Italie, Etats-Unis, On aurait pu penser que ce type de régime sen était trouve raffermi Allemagne elle-méme avait adopté le régime républicain et parlementaire, Parmi les «Etats successeurs» de 'Autriche-Hongrie, la Tehécoslovaquie s'était donné un régime démocratique solide. L’Autriche semblait suivre la méme voie. En fait, Ie systéme démocratique allait connaitre dans 1” « entre-deux-guerres » ‘une crise dramatique. Aprement combattu, sous sa forme « occidentale », par les Soviets et par les partis communistes, il fut attaqué, souvent avec succes, par des partisans de dictatures nationalistes que l'on a groupés sous le nom général de « fascistes », le premier pays oi elles triomphérent ayant été IItalie qui, en octobre 1922, permit au « fascistes » d'accéder au pouvoir avec Benito Mussolini. Une autre grande pu sance européenne, I’Allemagne, plus tardivement, se donnera également un régime de type fasciste : le gouvernement nationalsocialiste d'Adolf Hitler en 1933. De nom- breux pays européens suivirent cet exemple. |. LITALIE ET LE FASCISME italienne, Liltalie sortait de Ia guerre victorieuse. Mais elle n’avait pu, & la Conférence de Ia Paix, réaliser toutes ses ambitions territoriales (ef. ci-dessus, ch. III). Ten résul- tait, dans les milieux d’anciens combatants, dans la petite bourgeoisie, une hyper sensibiité nationaliste bien exprimée par le podte Gabriele D'Annunzio, champion de l'annexion de Fiume, D'autre part, la situation économique et financiére était catastrophique, La misére de la classe ouvritre, des paysans — surtout dans Je sud — cet d'une grande partie de Ia classe moyenne, était extréme, De juin 1919 & juin 1920, Nitti, suecesseur d’Orlando, essaya de faire une réforme financiére qui aurait touché les capitalistes plus que les salariés. Mais il ne put trouver les ressources nécessaires pour financer les mesures prises par la Chambre des députés (par exemple Ie blocage du prix du pain), Son successeur Giolitt, le plus prestigieux des hommes politiques italiens d’avant-guerre, zéformiste méthodique, fut & son tour submergé par le désordre croissant. Il y eut un déficit de 11 milliards de lires pour le budget de 1918-1919. La lire baissa de valeur par rapport au dollar. ‘indice du coat de la vie, de 100 en 1914 passa & 300 en 1919, 400 en 1920, ‘Cet état de choses suscita trois types de révoltes contre lesquelles 1'Etat se révéla peu pres impuissant — des occupations spontanées de terres par les paysans, dans la campagne romaine, le sud et la Sicile; — des gréves avec occupations dusines, organisées par Ia « C.G.I.L. » (Confé- Aération générale italienne du Travail, en 1919 et 1920 surtout, notamment une greve aénéral Poi aux ori @) Romag Sor its exp En or aT nf nal re Mi Journal de la gu gue ses i démis Pinterve HW revint exalt). 8) 2 la fois Formés Le! sociales Dalmat en Italie De Vee Le chement (« Squac Tistes, «cham force de ya des jeunes ¢ 2.200. Royaume-Uni trouvé affermi aire, Parmi les jonné un régime -deux-guerres » par les Soviets at des partisans de « fascistes», re 1922, permit ue grande puis- ment un régime 1933, De nom- 1 Ta Conférence UD. Ten résul- ie, une hyper- nzio, champion financiére était {dans le sud — 919 a juin 1920, ui aurait touché mple le blocage mmes politiques é par le désordre e 1918-1919. La de 100 en 1914 :I'Btat se révéla is la campagne LL. » (Confé- ament une gréve ‘générale les 20 et 21 juillet 1919. Il y eut 450 000 grévistes dans le 1° trimestre de 1920; — les « expédtions punitives » des « fascistes », qui prirent le relais des gréves et ensanglantérent I'Itali, principalement & partir de 1921. 2, Mussolini et le fascisme, Pour bien comprendre ce qu’étaient les « expéditions punitives » il faut remonter aux origines du « fascisme » et & son fondateur Benito Mussolini @) Musso Romagne, Son pére, buveur, dissing, vaie «tte brilée», ait un forgeron de village. Sa mére était Une pieuse insittrie. Elle powsea ton fils Benito A devenie lui auss intituteur, Il passa Son diplome en 1901, mais exerea fort peu. Imprégné d'ides socialists et révolutionnaices, iT senfuit en Suisse pour ne pas faire son service militaire. Ily mena tne vie miserable, fexersant de nombreux miiers et passa méme une nuit sous un pont a Lausanne. II fut ‘expulsé de Berne, de Geneve, de Zurich comme militant socialist, Il collabora & des f\ nav, Frequenta les bibliouneques et les cours, appt plusieurs langues étrangeres. Il devine lun admirateur convaincu des apotres de la violence, Nietssche, Sorel (Cf. Manuel de 1"), En 1908, profiant d'une amanistie en Vhonneur de fa naissanee eu prince Umberto, ii revint en Hale et ft son service militaire dans les bersagiers 4 Vérone, I revint A son meter Gnsttuteur, fit quinze jours de prison pour avoir organise une manifestation, et se rendit 4 Trente, alors en territoie autrichien, ou il devint redacteur en chef du journal Te Popolo, 1 fat rapidement expulse. Mais il avait trouve sa yoie, Mussolini etait et restera un JOur~ nailiste de talent, Le gout du sensatlonne, des revelations Fracassantes, des gros tites en Dremiére page, il ie gardera Toragu'll sera Un dictateur toutspulsant, et cela insprera ouvent ses acts, Militant socialise et journaliste il devint, & la fin de 1912, le directeur de I'Avantt, journal du parti. Grand adversaire de la guerre de Tripolitaine, il le fut aussi, au début, de la guerre européenne. Mais il changea brusquement d'opinion — si brusquement que ses adversaires I'accusérent d'avoir ét€ payé par la France. En octobre 1914, iI démissionna de I'Avanri et fonda le Popolo d'Italia, journal socialiste préchant intervention. « Vive la guerre et Ia révolution » fut son mot dordre. Lorsque la guerre survint, il fut mobilise, se battit sur l'Isonzo, fut blessé en 1917 lors d'un exercice I revint converti au nationalisme le plus ardent (on appelait « arditi» les patriotes exaltés). Le 21 mars 1919, il créa a Milan le « Faisceau milanais de combat ». — Il naquit le 29 juillet 1883 dans Ia commune de Predappio en ) Le fascisme, — Le mot faisceau (en italien « fascio », doit fascisme) évoque 4a fois les licteurs romains, doncla tradition glorieuse des ancétres, et les faisceaux formés par les fusils, done la guerre et la violence. Le « faisceau » milanais, qui au début groupait 54 membres, proposait des réformes sociales et démocratiques, la République, mais aussi l'annexion de Fiume et de la Dalmatie. Pendant deux ans, Mussolini va s’occuper de créer des faisceaux partout en Italie, notamment & Rome avec Bortal, & Florence avec Italo Balbo, & Turin avec De Vecchi. Mais il @ assez peu de succés jusqu'en octobre 1920. L lection & Bologne d'un maire communiste, en novembre 1920, améne Ie déclen- chement des « expéditions punitives ». De jeunes fascistes, groupés en équipes volantes («Squadre »), entreprennent des raids contre les locaux des partis communistes et socia- listes, brOlent leurs journaux, mettent sac leurs « maisons du peuple », leurs «chambres du travail » et molestent les militants, souvent en leur faisant boire de force de I'huile de ricin. Naturellement les communistes et socialistes résistent et il y a des morts. Mais ces violences attirent nombre d°« arditi », de nationalistes, de jeunes gens déseuvrés, et le nombre des faisceaux augmente — Octobre 1920 : 190; Fin 1920 : 800; Février 1921 : 1 000; Novembre 1921 2200. | 3. La i Le fascisme prend sa forme définitive par la création d'un conseil national fas- iste (qui freine l'excés de violence), puis celle d'un parti national fasciste (novembre 1921), ditigé par un comité central et un conseil national. Les membres du parti font le serment d'étre préts & verser leur sang pour Ia révolution fasciste. Tis sont armés. Un syndicalisme fasciste est cré Le fascisme n'a pas une doctrine trés ferme. Ainsi, de républicain, il deviendra royaliste pour ne pas écarter nombre d'ofliciers de l'armée. II se prononce pour la journée de 8 heures, la réforme de la Constitution, pour aceroltre la foree du pouvoir ‘exécutif, mais surtout la gloire de I'ltalie. Il exalte la violence, la guerre, la conquéte, le militarisme. I] ne cosse d'attaquer la démocratie, le parlementarisme, la S.D.N., les idées de Wilson. Les Italiens, peuple « jeune », ont le droit d’avoir leur place aut soleil conquéte du pouvoir. Contre les « expéditions punitives », le gouvernement est désarmé, d’autant plus que beaucoup d’ofliciers de I'armée et de « carabinieri » (gendarmes) sont attirés par les aspects nationalistes du fascisme. 4) Sur le plan parlementaire les partis s'efforcent dy résister. Mais lextréme- gauche est divisée sur le probleme de la révolution russe. Au Congrés de Livourne, en janvier 1921, la tendance hostile & Moscou l'emporte (ala différence de la France), et les minoritaires fondent le parti communiste iralien. Les partis constitutionnels et bourgeois, dirigés par Giolitt, Nitti, Orlando, ete., sont dépassés par les événements. La seule force montante est celle d’un nouveau parti démocrate chrétien, le parti populaire italien, fondé par un jeune prétre sicilien, Don Luigi Sturzo. 11 obtint l'accord du Seerétaire d'Etat du Vatican, le cardinal Gasparri, en novembre 1918, et eréa un parti solide, Mais il venait trop tard. Les élections générales montrérent que le fascisme était loin de représenter la masse des électeurs Novembre 1919 Mai 1921 Communistes. ....-..+-++ a ee 16 Socialistes 156 12 Parti populaire italien - f 100 107 artis constitutionnels ee 239 240 Fascistes : = 35 ») Sur le plan de Vagitation. — La, le fascisme développe son action. Face & ses terribles exactions, les masses terrorisées restent passives. Dans le Nord surtout, un controle fasciste s'établit & peu prés partout. Tandis que Mussolini, élu député en mai 1921, pronongait des discours habiles et modérés, Ie parti fasciste organisa de grands rassemblements dans les villes. Dans I'été 1922, le conseil national fasciste réclama la dissolution de la chambre. Sinon, ce serait insurrection & laquelle les «milices » du parti, habillées de chemises noires, se préparaient activement. Le 20 octobre, un «quadriumvirat », sous les ordres de Mussolini (Balbo, De Vecchi Del Bono, Bianchi), organisa « la marche sur Rome », du nord et du sud. Celle-ci ‘commenga le 27 octobre, tandis que partout les fascistes s'emparaient des préfectures ct des mairies, La marche sur Rome n'était exécutée que par 26000 hommes mal ‘A droite : Mus ‘A gauche :M tun décret i Vietor-Emn effusion d Mussolini elu ©) Mus fen prenant liberté de la que, si elle dont Bonos der les ple L'administ coatinuéren de nombre La villa de En jan aurait la mi = aut du parti pe Ce fur | consell national fas- al fascste (novembre ss membres du parti tion fascste. Ils sont ublicain, il deviendra se prononce pour Ia ela force du pouvoir 2 guerre, Ia conquéte, entarisme, la S.D.N., @avoir leur place au ésarmé, d'autant plus rmes) sont attirés par ster, Mais Vextréme- mngrés de Livourne, Térence de la France), . Nitti, Orlando, ete. rate chrétien, le parti 20, 1 obtint accord nbre 1918, et créa un oin de représenter la Mai 1921 16 2 107 40 35 jon action, Face a ses sle Nord surtout, un ssolini, lu député en ti fasciste organisa de aseil national fasciste rrection a laquelle les aient activement. Le i (Balbo, De Vecchi, d et du sud. Celle-ci raient des préfectures 26.000 hommes mal ‘A droite : Musson posse en revue un groupe de « Balla» (Jeunesse fosciste). Les enfants sont armés ‘de futile, Cuniforme est lo chemize nore. (Photo Rigart) A gouche : Mussolini feisant un dlscours armés; or, il y avait 28 000 soldats pour défendre la capitale. Si le roi avait signé un décret instituant I'état de sige, les offciers lui auraient certainement obéi. Mais, Victor-Emmanuel III, pressé par plusieurs membres de sa famille, désireux d°éviter effusion de sang, préféra capituler. Dans l'aprés-midi du 29 octobre 1922, il chargea Mussolini de former le gouvernement, Celué-ci arriva & Rome le 30, vint voir Ie roi vétu de V'uniforme chemise noire. « Je demande pardon & Votre Majesté si je suis contraint de me presenter encore en chemise noite, signe de la bataille malheureusement sanglante qu'ilafalla liver. Je porte A Votre Majsté I'ltalie de Vittorio Veneto, retrempée par la victoire, et je suis Te Adele serviteur de Votre Majesté » ©) Massolini au pouvoir. — Mussolini constitua d'abord un ministéze de coalition, en prenant dans certains partis des hommes qu'il savait favorables au fascisme. La liberté de Ia presse fut pratiquement supprimée. Mussolini ne cacha pas & la Chambre que, si elle n’obéissait pas, elle serait dissoute. Il obtint un vote de confiance (429 oui dont Bonomi, De Gasperi, Giolitti, Orlando, Salandra) et 116 non. Puis il se fit accor- | der les pleins pouvoirs par la Chambre et le Sénat. Le pays opposa peu de résistance. L’administration fut épurée en faveur des fascistes. Les « expéditions punitives » continuérent. Les rédacteurs de I'Avanti, journal socialiste, furent arrétés, ainsi que de nombreux militants d'extréme-gauche, Don Sturzo fut expulsé de la Chambre. La villa de Nitti fut attaguée, janvier 1924, aprés une réforme électorale avantageant la liste nationale qui aurait la majorité relative des votes, la Chambre fut dissoute. Les élections donnérent les résultats suivants : — fascistes = 356 élus (4 306 000 voix); — autres partis = 179 élus (dont 46 socialistes, 19 communistes, 39 membres u parti populaire italien). Ce furent les dernidres élections relativement libres. Le 10 juin 1924, le député socialiste Marteort, courageux adversaire du régime, fut enlevé et disparut. On décou- writ son cadavre quelques jours aprés, lorsque les militants fascistes qui I'avaient assas siné, avouérent leur crime. Mussolini exprima des regrets. Mais il saisit cette occa- sion pour anéantir ce qu'il avait maintenu du régime parlementaire Le 3 janvier 1925, le tournant décisif eut lieu. Mussolini annonga l'établissement d'un régime totalitaire, L'opposition fut éliminée (arrestations, exils). Des lois de ‘décembre 1925 et janvier 1926 réformérent la Constitution. Le Premier Ministre, res- ponsable sculement devant le roi, se fit donner le pouvoir législatif. Le Parlement était réduit & presque rien. Une loi de septembre 1928 réduisit les élections & une parodie les syndicats fascistes, patronaux et ouvriers désigneraient une liste de 800 candidat, Sur cette liste, le grand conseil fasciste, devenu 'autorité supréme, en choisirait 400. ‘Comme il y avait 400 députés a élire, les électeurs ne pourraient répondre que par oui ou non, C’était le systéme de la liste unique et du parti unique. Mussolini, chef du parti, « Duce », était désormais le dictateur absolu de I'Italie I, LA « REPUBLIQUE DE WEIMAR» EN ALLEMAGNE L’abdication de Guillaume IT, le 9 novembre 1918 et V'armistice du 11 novembre laissaient en Allemagne un grand vide politique. Les socialites essayérent de combler ‘ce vide. Un « Conseil provisoire » de six membres fut formé sous Ia direction de I'an- cien ouvrier sellier Ebert, homme modéré, patriote, dont deux fils €taient morts & Ta guerre. II prit aussit6t des mesures démocratiques (droit de vote aux hommes et aux femmes de plus de vingt ans) et sociales (journée de huit heures, formation de conseils douvriers qui participeraient a Ia direction des entreprises). Bbert appartenait a la tendance majoritaire et réformiste de la social-démocratic. 1 était hostile & la révolution, préconisée par I’extréme-gauche :le mouvement «spar- takiste » de Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg, favorable aux bolcheviks et & la dictature du prolétariat. 11 sefforca, avec l'aide du général Groner, de rétablir ordre. La majorité des syndicats le suivit. A Berlin, les spartakistes essayérent de prendre le pouvoir. Du 6 au 11 janvier 1919, tune révolution « spartakiste » ensanglanta la vile. Elle fut durement réprimée par le socialiste Noske, ancien sous-officier, gouverneur de Berlin. Liebknecht et Rosa Luxembourg furent massacrés. L'appui des officiers de 'armée avait permis cette répression. 4) Les élections. — Une Assemblée nationale de 421 membres fut élue le 19 jan- vier 1919. Les sociauk-démocrates, rendus responsables des terribles difficultés que connaissait "Allemagne —et notamment de la famine lige & la continuation du blocus allié — n’obtinrent que 163 sidges. Les sociaux-démocrates devaient done, pour rester au pouvoir, s‘allier aux grands partis bourgeois, et notamment au Cenire catholique et aux Démocrates (bourgeoisie berate), b) L'Assemblée de Welmar. — L’Assemblée se réunit le 6 février & Weimar cen Thuringe, Berlin sortant & peine de la révolution. Le 11 février, elle élut Ebert comme président du Reich. Il le restera jusqu’a sa mort en février 1925, Ebert contfia, 4 Ia charge et Ie leade sgouvernem Affaires &t bole de la Le go En Bavitre ayant &é a Mais le 1" Plusieurs ¢ ola le 11 aon rejeté leur délégués & Reichstag, Les minist Allemagne Le préside chef des ar le Reichsta Ia déchéan de prendr mesure d'e rouge de | Coys difficult. a) Dif sociales, « Conseil de indus dépréciatic « résistano tion, dab 1914 : 4 Mai 1921, Novembre Cotte moyenne - les produc Hugo Stim menses fo 5) Dit se heurta nationalist socialiste ( disparut. On décou- qui 'avaient assas- i saisit cette occa- aire. nga Métablissement exils). Des lois de emier Ministre, res- Le Parlement était ons 4 une parodie : ¢ de 800 candidats. een choisirait 400, pondre que par oui 1 absolu de Italie, LLEMAGNE ce du 11 novembre sayerent de combler la direction de l'an- s étaient morts & la aux hommes et aux mation de conseils 5 social-démocratie, ‘mouvement «spar- « bolcheviks et & Ia de rétablir l'ordee, bau 11 janvier 1919, ent réprimée par le iebknecht et Rosa avait permis cette s fut ue le 19 jan- bles difficulés que tinuation du blocus aller aux grands erates (bourgeoisie février & Weimar er, elle élut Ebert 1925. Ebert confia, la charge de chancelier (chef du pouvoir exécutif) au socialiste Scheidemann, Noske et le leader catholique Erzberger, signataire de armistice, firent partie du nouveau gouvernement, le premier comme ministre de la Reichswehe (I'armée), Ie second aux Affaies étrangéres. Erzberger, partisan de l'acceptation du traité de Versailles, sym- bole de Ia défaite, fut assassiné en,aodt 1921 par des ultra-nationalistes Le gouvernement sefforga de nourrir la population et d’endiguer le désordre, En Bavire, notamment, le chef du gouvernement, Kurt Eisner, idéaliste et séparatiste, ayant été assassiné le 21 février 1919, Vextréme-gauche tenta ‘de prendre le pouvoir. ‘Mais le 1° mai, le général von Epp, la t&te de corps francs, s'empara de Munich. Plusieurs centaines de communistes furent fusillés. ©) La Constitution de Weimar. — Votée par I’Assemblée, elle fut promulguée fe 11 aodt 1919. Elle maintenait un certain fédéralisme : les 23 Etats, qui avaient rejeté leurs dynasties et adopté des constitutions démocratiques, envoyaient des Aélégués & une assembiée, le Reichsrar. Mais lessentiel des pouvoirs appartenait au Reichstag, assemblée élue au suffrage universel et & la représentation proportionnelle, Les ministres étaient responsables devant lui — c’était done, pour Ia premiére fois en Allemagne, un régime parlementaire —; des référendums pouvaient étre organisés. Le président de la République était élu pour sept ans au suffrage universel. Il était chef des armées, choisissait les ministres, promulguait le lois, avait le droit de dissoudre le Reichstag. Mais oe dernier, & la majorité des deux tiers, pouvait proposer au peuple la déchéance du Président, Celuici possédait le droit de décréter I'état de siege et de prendre toutes mesures utiles & la sécurité générale. Autrement dit, il était en mesure d’exercer éventuellement une dictature temporaire. Au drapeau noir, blanc, rouge de empire, on substitua le drapeau noir, rouge, of, de 1948, 2. L¥évolution du régime de Weimar (1919-1928). Ce systéme, théoriquement démocratique, se heurta dans la pratique & d’énormes iffcultés soctales. — Malgré des réformes sociales importantes (assurances sociales, contrat collectif du travail, élection de conseils d'entreprise, création d'un «Conseil économique du Reich » composé de représentants ouvriers et patronaux de l'industrie, de l'agriculture, du commerce, etc.) les masses furent vietimes de la dépréciation monétaire, que développa la nécessité de payer des réparations et la « résistance passive » a occupation de la Ruhr par les Frangais (ef. ch. XID, L'infla- tion, d’abord modérée, devint « galopante » en 1923. Valeur du dollar en marks 1914 : 4 marks oft 1923 : 4 620 455 marks Mai 1921 : 14,8 marks [Décembre 1923 : 4200 000 000 000 marks Novembre 1921 : 62,6 marks Cette inflation eréa une misére considérable dans la classe des salariés et la classe ‘moyenne — ol toute’épargne en fonds d’Etat fut anéantie, Elle favorisa au contraire les producteurs : paysans et surtout industriels. Certains magnats de l'industrie, tel Hugo Stinnes, «roi du charbon », rachetérent tout ce qu’ils purent et édifirent dim= ‘menses fortunes qui développérent leur pouvoir. +) Difficultés politiques. — La coalition de modérés de la République de Weimar se heurta & l'extréme-gauche (communistes et socialistes minoritaires) et surtout aux nationalistes d’extréme-droite : parti national allemand de Hugenberg, parti national- socialiste (cf. ci-dessous). Le socialite Ebert, de venu président elo Republique, mendie ee voix der cotholiques Ia sortie d'une elise, (Coricatare sovitique ‘de lo Pravda) Mais la dé mique mondial personnalité ex a) Ses ori monde, Adolf | Son pére & secondaire tudes de fe Vienne Tse rendit de nuit, po Sefforgat ui lat tom Sona i Munich, of Lorsque I néanmoins dan Ja guerre — au blessé, en 191 Policers transpertant done un camionréquisitonné det militants sociaux-démocrates ‘sur ordre de Vertreme-droe, (Phot ingore) Jusqu’en 1924 les troubles se multiplizrent : coup d'Etat d'exirémesdroite de Kapp 1 classe, dist a Berlin, en mars 1920, avec l'aide de la « brigade baltique » du capitaine Ehrhard, cn déduisit que La Reichswehe, commandée par le général Von Seeckr, refusa de tirer et Ebert dut du peuple», « senfuir. Mais la gréve générale des syndicats fit échouer Kapp; non au succés +s ‘Agitations owvriéres en Saxe et surtout dans la Rukr durement réprimées par la eat heacopeanes gu’Hitler se c ‘Assassinats d'hommes politiques accusés de trahison : Erzberger, industriel easaistate Walter Rathenau, président d'un vaste trust de I'électricité, ministre des Affaires E ae rangeer G4 jin 192, ons eat Te mouvement de désagrégation fut ascentué par les souffrances de inflation poles en 1923 a ceux d°Allema Walter (On note dans les pays thénans une agitation en faveur de autonomic = aufonomisme dans les juifs | athenay ‘hinan dt Dr. Dorten. De meme Un « putsch > nazi en Bavigre en novembre. 1923, des Ie produit du Emeutes communisies A Hambourg, & Dresde, et la resignation, | 6) Retour a Ia stabilité. — La création d'un nouveau mark, le «Rentenmark», Cette pris en décembre 1923, grice au ministre des Finances Luther et au président de la Reichs- racisme. Pour bank Schacht, l'afflux de capitaux étrangers, surtout américains, le plan Dawes sur la vie qu’lls se les réparations (cf. ch. XI) rétablirent Ia situation financiére et permirent d'espérer supérieure est tune stabilisation de la République de Weimar. Le gouvernement du catholique Wilhelm magne que cet Marx, avec Stresemann aux Affaires étrangéres, pratiqua une politique ’application done le peuple du traité de Versailles et de négociations avec les Alliés pour obtenir des concessions. Cola impli La prospérité revint. Les élections de décembre 1924 affaiblirent lextréme-droite et il était Pextréme-gauche au bénéfice des modérés. A la mort d’Ebert, l'ancien généralissime situation humi Hindenburg fut élu président de Ia République par 14 600 000 voix contre 200.000 sailles; a son ancien adjoint Ludendorf, candidat de I'extr€me-droite, 2 000 000 au commu — He peuy niste Thaelmann, et 13 700 000 & Marx, candidat des modérés. tune « Grande redémocrates arrétés ctréme-droite de Kapp u capitaine Erhard, de tirer et Ebert dut Pi jent réprimées par la raberger, ‘industriel ministre des AMaires frances de I'inflation en novembre 1923, des k, le «Rentenmark», résident de la Reichs- 5, le plan Dawes sur t permirent d'espérer weatholique Wilhelm oltique d'application enir des concessions. at Vextréme-droite et ancien généralissime voix contre 200 000 000 000 au commu . IL, LA CRISE ECONOMIQUE ET L'ARRIVEE D'HITLER AU POUVOIR Mais la démocratisation de I’Allemagne était encore bien fragile. La crise écono- ‘mique mondiale allait le démontrer. Elle permit en effet larrivée au pouvoir d'une personnalité exceptionnelle, Adolf Hitler. a) Ses origines. — L’homme dont L'action impitoyable allait ensanglanter le ‘monde, Adolf Hitler, naquit le 20 avril 1889, & Braunau, sur I'Tnn, prés de la frontigre. Son pére dtuit dowanie, Eléve honorable a Mécole primaire, Hitler n’entra pas a I'école secondaire, Malgré gon pere qui voulait le voir dovenit fonctionnaire, il voulut faire des udes de peintue, Elles furent peu brillantes etl échoua deux fois & PAcadémie artistique ‘de Vienne, Ses parents étant mors, Hitler se trouva seul au monde et sans argent en 1908, Ise rendit & Vienne ob il wécut misérablement de métirs dives, dormant dans les asiles deni, portant des vétements Jéchirés. Il peignait des cartes postales qu'un autre miséreux Feflorgatt de vendre, Sortout, il allait dans les cafés, lsant les journaux et tous les livres {qui ll tombaient sous Ia main, diseutant avec passion. A ceux qui le connurent alors, i Senna impression d'etre un individu bizare, anormal, En 1913, iI quita Vienne pour ‘Munich, ot mena te méme genre de ve. Lorsque la guerre éclata, il laccueillit avec enthousiasme. Réforme, il s’engagea ganmoins dans un régiment bavarois ou il occupa les fonctions d’estafette. Il aimait la guerre — au grand scandale de ses camarades — et il se battit bravement. Deux fois blessé, en 1916 et en 1918, promu au grade de caporal, il obtint Ia croix de fer de 1 classe, distinction exceptionnelle, Ayant échappé miraculeusement & la mort, il cen déduisit que la Providence le protégeait et V'appelait & de hautes destinées. « Soldat, ddu peuple», «soldat inconnu>, il fut violemment affecté parla défaite, qu'il attribua ron au succés des Allis, mais a la trahison politique en Allemagne méme by Sa doctrine, — C'est dans les années obscures de Vienne et de Munich, qu’Hitler se constitua Ia doctrine & laquelle il allait désormais s’attacher de fagon inflexible, et qu'il devait exposer dans son livre Mein Kampf (Mon combat), publié en 1925, és Ienfance, jeune Autrichien, il était devenu un ultra-nationaliste allemand, passionnément opposé aux Habsbourg qui séparaient les Allemands d’Autriche de ceux d’Allemagne, A Vienne, pour des raisons obscures, il devint antisémite. Il vit dans les juifs le grand facteur de corruption du peuple allemand, Le marxisme était le produit du juif Karl Marx, le christianisme, qui préche 'égalité des hommes et la résignation, Meeuvre du juit Jésus. Les juifs étaient 1a cause de tous les maux. Cette prise de position l'amena & élaborer une doctrine pseudo-scientifique du racisme, Pout lui, les hommes sont fondamentalement inégaux — d’oit la lutte pour Ia vie qu'ils se livrent, Mais, comme les individus, les races aussi sont inggales. La race supérieure est celle des aryens, grands, blonds, dolichocéphales. Or, c'est en Alle ‘magne que cette race est conservée dans son état le plus pur. Le peuple allemand est done le peuple supérieur. Cela impliquait des conclusions redoutables : — it ait particuligrement inadmissible que le peuple supérieur vécdt dans une situation humilige. Hitler devint done un champion de fa destruction du traité de Ver- sails; le peuple allemand devait étre regroupé en un seul Etat. Il fallait done créer tune « Grande Allemagne » en annexant & I'Allemagne les autres peuples de race alle- 7 mande qu'il confondait généralement avec ceux qui parlafent la langue germanique Autrichions, Sudétes de Tchécoslovaguie, habitants de Dantzig et du corridor, de Memel, de Alsace-Lorraine, d'une partie de la Slovénie, du Sud-Tyrol, et méme des pays baltes et de la Suisse alémanique. Ainsi, Hitler voulit-lentretenie de bonnes relations avec les Scandinaves, les Hollands, les Flamands, yore les Anglo-Saxons. Par conte, il n’avait que mépris pour les Latins, Francais, taliens — malgré son admiration pour la personne de Mussolini en qui il voyait un model — le peuple supérieur avait tous les droits, y compris celui de réduire en esclavage les peuples inférieurs. Hitler en tira la conclusion que la « Grande Allemagne », une fois constituée, devrait conguérir & Test de l'Europe, au détriment des Slaves, un vaste « Lebensraum» (espace vital) qui lui permettrait de dominer le monde. Les autres peuples seraient associés au systéme selon leur degré d’appartenance a la race germa- nique. — le peuple supérieur devait défendre la pureté de sa race. D’oit une persécution contre les julfs, qu'il faudrait finalement exterminer. Ce programme impliquait, pour étre réalisé, une personnalité exceptionnelie, émanation du peuple allemand. Hitler croyait étre cette personnalité. Il estimait que Tui seul pourrait donner au peuple allemand la grandeur qu'il méritait. Pour cela il Jui fallait Ia totalité du pouvoir. Nul homme n’était plus hostile que lui & la démocratie cen laquelle il voyait d’ailleurs le produit de 'euvre corruptrice des juts. 1! était pareil~ ement opposé au bolchevisme. ©) Son earaetére, — Hitler fut un personage complexe. Certains ont vu en Ini uun fou. Tl avait certes des crises d'exaltation, de fureur, mais expliquer sa carriére par Ia folie serait simplifier a I'excés. Ce qui domine, chez lui, c'est une volonté inflexible. Hitler n’avait pas une intel- ligence subtile. Sa doctrine était grossitre et peu scientifique. Mais il Ia tenait pour cexacte et il s'acharna & l'introduire dans les faits. Aucun obstacle ne comptait. Il n'ai- ‘mait pas la guerre pour elle-méme, mais parce qu’l y voyait le moyen de permettre la sélection naturelle de la race supérieure. De ce fait, il était inaccessible au découra- gement. Rien ne pouvait le faire démordre d’une décision prise, f0t-ce celle de ta date 4 laquelle il opérerait un coup de force. Mais ce caractére obstiné était servi par d'autres dons. C’était un orateur extra- ‘ordinaire, parlant d'abord voix presque basse et monotone, s’enflammant progres- sivement avec son auditoire jusqu’a atteindre une sorte d’hystérie collective. Tl était, parfois, un charmeur. Les ambassadeurs étrangers ont tous été frappés de voir & quel point il excellait dans l'art de gagner ses interlocuteurs & ses fagons de ‘Leut, du moins jusqu’en 1939, une extraordinaire intuition des réactions possibles de l'adversaire, Celle-ci I'aida & prendre des risques, comme dans un gigantesque jeu de poker. 1 était enfin un organisateur. A la différence de Mussolini qui aimait diriger simul- tanément plusieurs ministores & la fois, Hitler ne s’occupait jamais des détails. Cela Iuj Iaissait beaucoup de temps pour réiléchir et méme réver a ses plans. Une fois sa Aécision prise — et il savait la prendre rapidement lorsqu’il s’agissait de déclencher tune foudroyante riposte — il veillat & ce que les préparatfs fussent faits avec un soin cextréme et dans le secret le plus absolu. Ces dons exceptionnels coatérent & 'humanité, et notamment & son propre pays, des soutfrances également exceptionnelles, C'est qu'il lui manquait une qualité essen- tielle & "homme : le sens moral, le sens du bonheur et du malheur d’autrui. Hitler ‘2.446 le plus inhumain, le plus cynique et finalement le plus égoiste des hommes d°Etat du xx* sitele a) Sa forn installé & Mun constitués de 1 cchuss » (Comit Drexler. Hitler 1919. 11 parla p ‘en octobre, de qu'il allat ace main ce petit des travailleur liming. Hitler parcourut I’All citoyens. Vetus Les meetings ¢ Hitler recruta pays baltes), J Rudolf Hess. by Le puts le pouvoir en mandant des | Ludendorf, d se rendit ala B que la révoluti a travers Mun et Ludendortt de son séjour Cet éehec ‘eurent 32 élus que 120 000 1 a) La etl magne depuis ‘Allemagne y « ‘que Mexoéden capitalistes ét mois de 1931, cen 1924) furen Le catholique crates), homm perte de capit 1931, la Reic seffondra. Fonte Acier ‘Charbon langue germanique g et du corridor, de Sud-Tyrol, et méme inaves, les Hollands, mépris pour les Latins, soln en qui il voyait Je réduire en esclavage de Allemagne », une iment des Slaves, un ‘lemonde, Les autres ance a la race germa- D’ob une persécution palité exceptionnelie, alte, Il estimait que méritait. Pour cela il ue lui & la démocratie jus, 1 était pareit- ertains ont vu en lui expliquer sa carriére n'avait pas une intel- fais il la tenait pour -ne comptait. Il n°ai moyen de permettre ceessible au découra- 2, face celle de la ait un orateur extra- enflammant progres rie collective. ont tous été frappés teurs & ses fagons de ss réactions possibles sun gigantesque jeu aimait diriger simul- ais des détails, Cela s plans. Une fois sa pissait de déclencher nt faits avec un soin { son propre pays, jt une qualité essen- heur d'autrui, Hitler e des hommes d’Etat 2. Le parti national-so 8) Sa formation. — Démobilisé, Hitler dévida de se lancer dans action. Il s'était installé & Munich oi1 son régiment lui donnait encore quelques secours. La s°étaient constitués de petits groupes ultra-nationalistes, notamment le « Freier Arbeiter Auss- ‘huss » (Comité des travailleurs indépendants), créé en mars 1918 par le serrurier Anton Drexler. Hitler participa pour la premitre fois aux reunions de ce parti le 12 septembre 1919. I parla pour la premiére fois dans une grande brasserie, la Hofbrauhaus Keller, en octobre, devant 111 personnes, Ces débuts modestes montrent I'ampleur de 'eeuvre qu'il allai accomplir. Aidé par le major Roehm, en garnison & Munich, Hitler priten ‘main ce petit parti, qui regut bientOt le nom de « parti allemand national-socialiste es travailleurs» (NS.D.A.P.), dont on a tiré Pabréviation « nazi». Drexler fut Gliming. Hitler regut les pleins pouvoirs. Aidé par son éloquence, vivant de peu, il parcourut I'Allemagne pour recruter des adhérents, Ceux-ci n’étaient pas de tranquilles citoyens. Vetus d'un uniforme a chemise brune, armés, ils s'entralnaient pour la lutte. Les meetings du parti s’accompagnaient de parades, et aussi d’échauffourées avec les communistes. Un journal, le Volkisher Beobachter, fut fondé. Parmi ses partisans, Hitler recruta des intellectuels en chOmage, comme Alfred Rosenberg (eélugié des pays baltes), Joseph Gebbels, et des officiers sans solde, comme Hermann Garing et Rudolf Hess. b) Le putsch manqué. — Les troubles de 1923 luifirent penser qu'il pourrait prendre Je pouvoir en Baviére oi les nazis étaient bien implantés. II essaya de gagner le com: mandant des troupes, le général von Lossow, et organisa un « pursch». Le général Ludendorff, dont le prestige était immense, se joignit & lui. Le § novembre, Hitler serendit & la Buirgerbrau oi se tenait un meeting. II tira un coup de revolver et annonga que la révolution nationale commengait. Le 9 novembre, avec ses partisans, il marcha A travers Munich. Mais la foule ne suivit pas. La police tira. Hy eut 18 morts, Hitler et Ludendorff furent arrétés. Hitler fut condamné & cing ans de forteresse et il profita de son séjour en prison — en fait un peu plus d’un an — pour éerire Met Kampf. Cet échee nuisit pour plusieurs années aux nazis. Aux élections de 1924, ils eurent 32 élus. A celles de 1928, 14 seulement. Dans I’été 1929, le parti nazi n'avait que 120 000 membres. C'est la crise économique qui devait transformer la situation, 3, La crise éconor 4) La crise économique de I’Allemagne, — La prospérité que connaissait I"Alle- ‘magne depuis 1924 était trés instable. Les investissements de capitaux étrangers en Allemagne y contribuaient pour une large part, En 1930, et surtout en 1931, tandis que l'excédent des exportations sur les importations continuait de s'accroitre, les capitalistes étrangers commencérent a retirer leurs capitaux. Dans les sept premiers mois de 1931, 1,9 miliard de Reichsmarks (Ie nom qui avait été donné au Rentenmark ‘en 1924) furent retirés. Les réserves disponibles des bangues allemandes disparurent. Le catholique Brining, chancelier depuis mars 1930 (sans I'appui des sociaux-démo- crates), homme consciencieux et tenace, mais peu imaginati, essaya de stopper cette perte de capitaux. II pratiqua une politique de déflation qui ne réussit pas. En juillet 1931, la Reichsbank suspendit ses paiements a l'étranger. La production allemande seffondra. 1929 1932 © 15,3 millions de tones 5.2 miions de tonnes! MS ae ne Th Soe 163 i 105" S Rudolf Hess wwe et la conquéte du pouvoir, Laglation nazle pour Jo conguéte du pouvoir: la Propagande électorale. ‘hoto Ringore) Le chémage, qui affectait 1 320 000 ouvriers en septembre 1929, atteint 3 000 000 ‘en 1930 4 350 000 en 1931, 5 102 000 en 1932, plus de 6 000 000 en 1933. Brusque- ment, a misére s’abatiait Sur I'Allemagne. +) Les progrés dectoraux des nazis. — La misére rejeta des millions d’électeurs, vers les partis extrémes, communistes et nazis (ceux-ci au détriment du parti national- allemand qui n’avait pas de programme social précis) Lorsque Brining eut dissous le Reichstag, les élections (septembre 1930) don- ndrent aux nazis 6 409 000 voix au Tiew de 801 000 et 107 députés au lieu de 14, aux communistes 4 $92 000 voix au lieu de 3 265 000 et 77 députés au liew de 54. Les partis du centre étaient les grands perdants. En mars-avril 1932, Hindenburg, arrivant au terme de son septennat, se présenta nouveau. Hitler décida dese porter candidat contre ui. Au premier tour, levieuxmaré- chal obtint 18,6 millions de voix contre 11,5 4 Hitler. Il n'avait pas la majorité absolue Au second tout, il fut élu avec 19,2 millions de voix, mais Hitler en obtenait 13,5 mil- lions. Hindenburg, sur les conseils de son entourage, Ia « Camarilla », confia alors la cchancellerie & un homme habile et sournois, Franz von Papen, Noble, propriétaire foncier, il avait épousé une femme lige & la grande industrie de la Sarre. Von Papen | cut beaucoup de peine & gouverner, Les nazis développaient leur influence en Prusse, ‘A deux reprises, il décida de dissoudre le Reichstag. Aux élections du 31 juillet, les nazis obtinrent 13,7 millions de voix et 230 sitges sur 607 députés. Les troubles redou- blérent en Allemagne. Il y eut de nombreux tués, communistes et nazis, dans des heurts quotidiens qui les opposaient. Hindenburg prit les pleins pouvoirs. Mais le gouverne- -ment ne réussit pas & rétablie Vordre. Hitler refusa d°etre vice-chancelier. Une nouvelle dissolution du Reichstag donna lieu a des élections générales le 6 novembre. Les communistes atteignirent 6 millions de voix et 100 sidges. Les nazis perdaient 34 sidges (196 au lieu de 230). Mais la situation politique resta la méme, On ne pouvait gouverner ni sans les nazis, ni avec eux. Hindenburg tenta alors une derniére manceuvre. II nomma chancelier le général von Schleicher, connu pour ses idées sociales avancées. Mais Papen, outré de n’avoit A gauche A droite + pas conse Hitler au Ie Reichs poste de OL réussit et —4 nazis), il titution d police se —4 = de Ta gar rouge fur 4d furent di ~t Geant inst (Schutz plusieurs Républig 19 aoa, gitotion nozie pour le wut du pouoir : Na opagande électorale. (hota Rigert) 29, alteint 3000 000 0 én 1933, Brusque- millions d’éecteurs, nt du parti national- ptembre 1930) don- s au lieu de 14, aux ‘au lieu de 54. Les prennat, se présenta rtour,levieux maré= 1a majorité absolue, 0 obtenait 13,5 mil la», confia alors la Noble, proprietaire a Sarre. Von Papen influence en Prusse, ons du 31 juillet, les Les troubles redou- azis, dans des heurts 5. Mais le gouverne- nose. ections générales Ie 00 sidges. Les nazis ique resta la méme. hancelier le général en, outré de n’avoir ‘A ouche : Hitler salue le maréchal Hindenburg, président de lo République, Derrtre Hitler, Ge A droite: Hitler posse en revue les milices nationalistes du « Casque d'acier » ou moment oi ‘eles eleient Gere incorportes dant ler. A. (Photos Ringort) pas conservé ce poste, réussit & convainere le viell Hindenburg qu’ll fallait appeler Hitler au pouvoir, Le 28 janvier 1933, Schleicher demanda au Président de dissoudre le Reichstag. Il refusa. Schleicher démissionna et Hindenburg appela alors Hitler au poste de chancelier, le 30 janvier 1933, avec von Papen comme vice-chancelic. ©) Létablissement de la dictature nazie, — Tenant les rénes duu pouvoir, Hitler réussit en peu de mois & établir une formidable dictature — dés février, profitant de l'incendie du Reichstag (allumé d’ailleurs par les nazis), il mit les communistes hors-la-Ioi et suspendit les libertés accordées par la Cons- titution de Weimar. Des dizaines de milliers d'arrestations eurent lieu, menées par la police secréte d°Etat (geheime Staatspolizei ou « Gestapo »); des élections, Ie $ mars, donnérent 44 % des voix aux nazis; — le 24 mars, Ie nouveau Reichstag, réuni dans l'enceinte historique de I’église de Ia garnison de Potsdam, lui donna les pleins pouvoirs. Les couleurs noir, blanc, rouge furent substituées & celles de Ia République. Désormais, le drapeau fut rouge vee une croix gammée — symbole nazi — noire sur un cercle blanc; — dans les semaines qui suivirent, les autres partis s'épurérent eux-mémes et furent dissous. Restait seul le parti nazi; — la centralisation de I’Allemagne fut achevée : des Statthalter ou commissaires tant installés dans chacun des pays allemands; ~ la plupart des ministres non nazis furent exclus; — Hitler devint le conducteur, le guide, le « Fahrer »; = dans la nuit du 30 juin 1934, le parti nazi lni-méme fut épuré. Hitler s’en prit un de ses premiers compagnons, Rochm. Les S.A. (Sturm Abteilungen, troupes d'assaut), dirigés par Roehm furent pris & partie par d'autres milices nazies, les $.S. (Schutz Staffeln, groupes de protection), aidés par I'armée. Roehm fut massacré avee plusieurs centaines des siens. Hitler était désormais sar du parti — enfin le 2 aodt 1934, Hindenburg mourut. II n'y eut plus de président de la République. Hitler ajouta a’ ses fonctions de chancelier celles de chef de I'Etat. Le 19 aodt, un plébiscite confirma cette décision par 90 % des voix, IV. LES VICTOIRES DU FASCISME EN EUROPE ‘exemple italien et allemand fut suivi en de nombreux pays d'Europe. Le fascisme trouva un terrain favorable dans de nombreux Etats européens ot a démocratie n’était pas solidement assise — en Pologne, Pilsudski, le 12 mai 1926, «marcha sur Varsovie » avec trois régiments. Il s'empara aisément du pouvoir et établit une dictature qui maintint seulement les formes parlementaires; — au Portugal, également en mai 1926, un coup d’Etat militaire se produisit, vee une « marche sur Lisbonne ». Du directoire militate ainsi constitué, on passera fen 1928 ala dictature du ministre des Finances, Oliveiro Salazar, fils de pauvtes paysans, ascéte, fervent catholique, professeur & l'Université de Colmbres — en Espagne, la dictature bénigne du général Primo de Riveira, de 1923 & 1930, est différente du fascisme, La révolution républicaine de 1931 parut I’écarter. C'est en 1936 seulement qu'une guerre civile se déclenche, qui se terminera par la victoire ddu général Franco et I'établissement de sa dictature (cf. ci-dessous ch. XII); en Yougoslavie, le $ janvier 1929, Ie roi Alexandre reavoya le Parlement, suspendit la Constitution et établit un gouvernement dictatorial; — dans les pays baltes, s"instaurérent également des régimes extra-constitution- nels La démocratie ne demeura solide qu'en Europe occidentale (Royaume-Uni, France, Belgique, Pays-Bas, Suisse), dans les pays scandinaves et en Tchécoslovaquie. Les victoires intérieures du fascisme, les solutions qu'il paraissait apporter aux problémes intérieurs (par exemple en résorbant le chOmage allemand, en développant agriculture italienne : la « battaglia del grano » — bataille du bié), ne doivent pas rmasquet ce qui en a fait essence dans les années 30 : une politique extérieure impéria- liste, avide de conquéte, exaltant Ja guerre, méprisant le pacifisme des démocraties. Le fascisme, en exacerbant artificiellement le nationalisme, en prétendant trouver aux difficultés économiques et aux soufrances des remédes extéricurs, en faisant miroiter espoir d’« espaces vitaux », a été largement responsable de la Deuxigme Guerre mondiale, Le général Primo de Ri- velra, cictoteur espagre, hharangue ses _porisans. “Photo Ringare) Une eérémr se autedefe > Imocratiques + tine otmesph callective. (Ph LA La ers Sanath & st grandeme Unit ot se fo Berlin Ties et dan tlentour a hommes por “On ft sabandonnes Bourg, & Che ‘contains de np est k ‘ordre #2 pou 2. Une eo Vargent eke ‘quand es Siors Timer Cote 4a fivouto fe'forment ‘Su era fncore ne f Jeu, que oe fui’ & adop UROPE s d'Europe, tats européens od ture qui maintint taire se produisit, nstitug, on passera fepauvres paysans, de 1923 a 1930, ut Pécarter. C'est era par la victoire isch. XITD: oya le Parlement, extra-constitution- le (Royaume-Uni ) Tehécoslovaquie. cst apporter aux nd, en développant 1), ne doivent pas extérieure impéria- e des démocraties. endant trouver aux en faisant miroiter Deuxitme Guerre sndrl Primo de Ri- ry dctcteur espognel, ngue ses prisons. ‘Proto Ringer) Une cérdmonienozie sc avtodeft» de livres dé Imocrtiques et Jus dans tne tmosphére_ de heine callecive (Photo Keystone) EEE |. —LA PERSECUTION DES NAZIS CONTRE LES JUIFS |. Article de Pertinax dans « L’Echo de Paris » du 29 mars 1933 La quctre fate aux jus "Allemagne pat la dictature htirenne mérite dere signalée. Non sri psa te Dra opdamestale di nooene xn at sare gue ‘Vanni, "en quelgues jours, les concours, les complies @opinion publique Gant le"germenisms {31 grandementprofte depuis dx ans en Angletae eaux Etats-Unis, Dune un pays comine es Ets, Unis ot se fondeat tant dlementsethniques dilerents rien nest aust adieu 4 elite que les pele clogs issues de prejuges de race ‘A Berlin, ls pies exces dateni du 9 mars. Fermeture et pillage des boutiques vistes domick tsres et dans Benucoup de cas, baslonnades sanglants. C'est dant la Grenudicrsrave et dans Ss alentours que es bandes de chemises branes opertrent de presence, des bandes de cing & ene hommes portant paris I brasird de ln police, On Tore In porte Mune maton ‘On ait ain Base sur des cenalnes ou des millers de matka ot es habitants sont coves de coups, sbandonnés dane Ia rue ou trnsportes & Pnopital Mémer scénes dans les autces vies 4 Mayle Bourg, &'Chemniz, Kanigsberg,& Elbing, 4 Worms. Dans cette Joris localte Wols Jule sont contrains de sadministrer mutuelement fa bastonnade. (instrument de torture le plus souvent ‘employe est la'Stahtrute, tame dacir feuble gainee de cuit. Le LS mars encore, des atentts Ue ce ‘uke te pocrsuivtient & Bera 2. Une vue nazie (H. Zehrer dans « Tagliche Rundschau » du 2 avril 1933) explication avec rétranger n'a commence que quand l'interationale dort, celle des jis, de Vargent et du commerce, eit entrée en seen on, les vais responses e gon ies pave dsangers, quand les brits disaat que les jis sont matraités en Allemagne peuvent déclencher dana Funiwersealer une action jue d'une tele amplcur, ‘quand ees rumeurs condulsent tout 4 coup 4 découver une cooperation inetnstionsie-owvertement tiitrement avoube par les demonstration, les reunions de proeration et Ie invites nu boyeotase, Slots Finterntionale dorée se tmanifese dens toute son importance et pend conscience W'elieinene {Cote tute, gus met aujourd hl la juiveri au premier plan, 2x pas la dernare gu simpois 4 ts ‘évoluton nationale en Allemagne. Derriee lo rdeau de traieut de Iiternationale oreo, fe Torment dit les armées de «Tintersationae gree», comme Lappelst Lagarée, Vinernstionaic 4u ibtelisme, On ne dou pas oublier que le liberisne, qui domike le monde oxsilenal poaeeae ‘encore une force dexpansion suisante pour se concer le vested monde e¢amnenet au feper da ‘eu, que POccident a reconnues comme ralsonnables, bonnes et surtout tics wiles pour lucmemne, et Geils adoptees (ALEKED Gnossen, Mier, la presse et la noisrance d'une dictature, Pati, Colin.) MLE NID D’AIGLE D'ADOLF HITLER vu par Vambassadeur de France André Frangois-Poncet Det et as eo Ill, — DISCOURS DE MUSSOLINI SUR LA CREATION DE L'ETAT CORPORATIF (Rome, 28 octobre 1933) Lorsave par In création de Ia Mile, garde armée du Part et de la Révolution, par la consti- tusjon da" Grand, Conse organe supreme de Is Revolution, on frappa ds meme coup fe pratique ct le'ehore du lheralsine, on engages Yenivement dans Ta vole de la Révoltion. "Aujourd’hui nous enters le hberalsme.économighe [in 'sorporation joe sur le train economigue Te méme rOle que le Grand Conseil et la Milice cont Joué sur Ie terrain paiique (applaudissemen'). Te'conporatsme est Fesonome dscipinge, par conséquent contrSée, car il n'y @ pas de disci pling Sans contale Tete ot dhease thenlne econ ‘Le comoratieme dépasie le socialsme et dépasse le libéralisme, il erée uns nouvelle synthase Voist un fait symptomatigue, sur leque! on n'a peut pas sulfiamment recht “la decheance de capitaime coinele avec la dechdance Ju socialise: Tour ler pare socilistes Europe sont par tere Je'ne parle pas do Male et de (Allemagne, mals aussi d'autres pays Eviderhment ler deux phénoménes ne se commandaient pat wn pot de vue strcteent logique mais iyo om entre euk une coreition dordre historique Voila ‘pourguo: l'économie corporatve surgt A wn moment historique determing, lorsque les deux phenomenes parsicles, eaptaieme ot sovilisme, oat donne tout ce quis pouvalent donne. ‘Nous hertons"de Tun ee de Tautre ce quis possédaient de vital, Nous avons fepousi la thoorie de Thome éegnomique, la tncorie libra, et nogs nous sommes insurgs ehague {ols que ous tvons entendy die que Te tava ext une mazchandtse, hme éeonomigue exist neue due Tomme ital ut ext pligus, qu et eomoinigue, gues repeuk, gal et akin, gol ext puerrier (Tes Wls applaudisements) ‘Aujourd’hu: nous faisons on noweau pas cia dand la vole de le Revolution. (Elion difiive dex aren et discours de Benito Mason «1X, Flammarion, pages 261-262.) La Les dramatig a fait nc extérieur ils. decid «nouvel la norms vastes pl OL Brest-Lit les boleh vues de | gué trois Led foncitre « aysans. Led naliser, Led Te droit 4 Len quelques L'Assemb elle fut d Pour les oppres vvage sala II sépara grande in b) Le Brest-Lite devenu Ie Pindustre cat 9 tobe 1938. sicher Hider idea: parla vole re neues de iherg ou babe Te ee yormes, quand erchéa1 900 mires en dane quinvaine tant home mace cea ri aoe gue forme cena dont Tt ceTid sis cet ane ple & pliers amen d'enormes fran, meubis avec nae comme 60a sigue, Apert fe hes des i memble, bal sue ailocnant. LS dolphe Hits, 2 rans les aboeds de ce fatigue, n'est, ¢ sl, entralne dept Novs tan so oc, 08 2 es ports Tees, liters ue rarement, 18 pp. 2625) kT CORPORATIF jon, par a consis ecu a pratigue erat. | Const et Mie i n'y a pas de dis ne nourlle syathise, ech sla cheanee eerming, lorsque Tes is pouvalnt donner Sunde et pliique, qui est ssn.) ohio. fon, pages 261-262.) La Russie soviétique de 1917 4 1939 Les bolcheviks avaient pris le pouvoir en novembre 1917 dans des circonstances dramatiques. De 1917 4 1921, il leur fallut & la fois organiser un régime de type tout a fait nouveau et combattre leurs adversaires intérieurs — les Russes blancs — et extérieurs — les pays de I'Entente qui, cet la, intervinrent. C'est la période du « com- ‘munisme de guerre ». De 1922 & 1927, pour rétablir a production 2 un niveau normal, ils décidérent d'admettre un retour limité aux formes d’économie capitaliste. La «nouvelle politique économique » (NEP) donna au pays les moyens de revenir & Ja normale. Cela permit au nouveau leader, Staline, de lancer, & partir de 1928, de vastes plans de développement de Ia production, les « plans quinquennaux ». |. LE COMMUNISME DE GUERRE ET LA GUERRE CIVILE 1, Lforganisation du pouvoir. 4) Les premiers déerets. — Tandis que se négociaient I'armistice, puis la paix de Brest-Litovsk (cf. ci-dessus, ch. 11), qui mirent fin & ta guerre contre I’Allemagne, les boleheviks établirent un régime de « Dictature du Prolétariat », conforme aux ‘wes de leur principal leader, Lénine. Dés la conquéte du pouvoir, ils avaient promul- sgué trois décrets essentiels Le décret sur a terre (8 novembre), abolissant sans indemnité la grande propriété foncitre et donnant les grands domaines aux « soviets » (ou conseils) des députés paysans. Le décret sur les entreprises industrielles (14 novembre) qui, sans encore les natio- naliser, en donnait le controle aux représentants élus des ouvriers. Le décret sur les nationalités (15 novembre) donnant a tous les peuples de Russie le droit de disposer d’eux-mémes, y compris celui de proclamer leur indépendance. Le nouveau gouvernement, le Conseil des commissaires du peuple, comprit d'abord quelques socialistesrévolutionnaires de gauche, maisceux-ci furent rapidement éliminés. L'Assemblée constitwante, élue avant la révolution, se réunit le 18 janvier. Des le 19, lle fut dissoute. Pour se donner les moyens d’exercer son pouvoir dictatorial, destiné & « écraser les oppresseurs, les exploiteurs, les capitalistes», « afin de libérer "humanité de Mescla- vage salarié (L&nine), le conseil créa une police, la Tehéka, une armée, Parmée rouge. 1 sépara V'Eglise de Etat, nationalisa en 1918 les bangues, les chemins de fer, la ‘grande industrie, le commerce extérieur et enfin le commerce intérieur 5) Le communisme de guerre. — Le « répit» ayant été obtenu par la paix de Brest-Litovsk (approuvée en mars 1918 par le VIl* Congrés du parti social-démocrate, devenu le « parti communiste (bolchevik) de Russie »), les bolcheviks établirent le communisme de guerre. Celui-ci consistait & tout sacrifier & la victoire : réorganiser industri, ravitaller les villes et l'armée. Pour y parvenir, il fallait bander les énergies au maximum, et par conséquent ne pas transiger avec le systéme eapitaliste, autrement las dit, ne pas admettre le maintien de l'économie privée, aller jusqu'au bout de la socia- lisation, obtenir des travailleurs et des paysans, par la persuasion et, si ngeessaire, par Ja plus terrible contrainte, un accroissement de la production. C'est ainsi que des, détachements ouvriers parcoururent les campagnes pour réquisitionner par la force le bIé des paysans aisés ou Koulaks. Cela donna lieu a des heurts souvent sanglants. Des comités de paysans pauvres furent créés pour aider a cette tache. Le systtme du communisme de guerre impliquait la ferreur. D’ol les nombreuses exécutions dopposants : anciens ministres, socialistes révolutionnaires, et aussi la famille impériale, impitoyablement massacrée Jekaterinenbourg en juillet 1918. ©) La Constitution de 1918, — Une Constitution fut promulguée par le Congres dos soviets, entigrement dominé pat les bolcheviks. Elle ne concernait que la « Répu- blique Socialiste fédérative des soviets de Russie » (RSFSR), mais elle fut ensuite imitge ailleurs. Une « Declaration des droits du peuple exploité et travailleur » la. prévédait Le but du régime était ’« abolir I'exploitation de "homme par I’homme et d’instituer e socialisme qui ne connaltra ni classes sociales, ni Etat. » En attendant, un Etat Duissant était constitué, et une nette distinction était faite entre les classes. Le suffrage était universel sans distinction de sexe, mais excluait ceux qui exploi- taient le travail d'autrui, le clergé, les anciens policiers, ete. Les ouvriers (1 repré- sentant pour 25 000 habitants dans les ville) talent avantagés par rapport aux paysans (1 représentant pour 125.000 habitants dans les campagne). Le pouvoir appartenait en principe au Congrés pan-russe des soviets, constitué par les représentants des soviets locaux, toujours révocables par les électeurs, et qui se réunissait deux fois par an. Il le déléguait dans V'intervalle des sessions au Comité lexéeutif pan-russe, de 200 membres. De celui-ci émanait le pouvoir exécutif, le Conseil des commissaires du peuple. 2. Léni Le principal leader de la révolution fut un des plus grands hommes d’Etat de Vhistoire, Lénine. 4) Ses origines. — Vladimir Ilych Oulianov était né le 22 avril 1870 a Simbirsk, petite ville de la Volga, d'une famille assez aise. Son pére, conservateur et fd8le orthodoxe, était inspecteur des écoles. Son frére ainé ‘Alexandre, s'engagea dans une secte terrorste et complota dvassassiner le tsar Alexandre TL Arve I fut pends en mai 1887, ce qui affecta profondément le jeune Vladimir. Celuiei commenga sex études de droit 4 T'Université de Kazan, mais il en fut exclu pour propa- tande politique. En 1888, il entreprit la lecture de Karl Marx, dont il devint aussitOt un disciple résolu, II put achever son droit & l'Université de Saint-Pétersbourg, devint docteur et ouvrit un cabinet d'avocat & Samara, Mais il avait déja décidé de consacrer sa vie & Vaction révolutionnaire. 11 prit contact avec des socialistes & Saint-Pétersbourg et & [rétranger lors dun voyage en 1895 a Paris et Genéve. Revenu en Russi, il fut dénoneé A la police et arrété le 20 décembre 1895. Cotte arrestation allait jouer un grand rdle, D'abord, dans la prison de Saint Pétersbourg, il put lire énormément et maintenit une active correspondance avec les militants socialistes. La prison fut suivie de trois ans d’exil en Sibérie orientale ot il ‘mena une vie calme, chassant, nageant, et surtout travaillant, et oi il pousa une autre exilée, Nadezhda Krupskaya qui devait etre toute sa vie sa compagne aimante et sa secrétaire, Il écrivit beaucoup, et notamment un ouvrage, les Buts de la Social- Démo- cratie russe, qu'il signa pour la premiére fois du surnom de Lénine, inspiré par le fleuve sibérien de la Léna, De ou A Viskra event de Vor tion s: nels en dévou rité (x de fer. eut la a Pari Ls dessus, » terme, etter ur ma diction, «al ce Ie reste que Lé La YEnteni s bout de la socia~ 4, si néoessaie, par est ainsi que des snnet par la force souvent sanglants. tiche, ot les nombreuses naires, et aussi la en juillet 1918. uée par le Congrés ait que Ia « Repu is elle Fut ensuite eur » la prévédait mm et d'instituer attendant, un Etat les classes, sit ceux qui exploi- couvriers (I repré- apport aux paysans 5 soviets, constitué Js dlecteurs, et qui sessions au Comité cexécutif, le Conseil ds hommes d’Etat il 1870 a Simbirsk, coles. Son fre aint ner fe war Alexandre ane Vladimir. Clue! wt exclu pour propa aussit6t un disciple g, devint docteur et at-Pétersbourg et & ssi, il fut dénoncé fa prison de Saint- espondance avec les érie orientale oi il sil épousa une autre pagne aimante et sa s de la Social-Démo- -inspiré par le fleuve De gauche 4 droite : Lénine, Trotsky et le leader ruse blanc Keltchak. (Photo Ringort,) A son retour, il contribua a fonder un journal clandestin, imprimé en Allemagne, UIskra (tincelle) (1900). 11 dut ensuite s‘exiler 4 Munich, Londres, Gendve. Il était evenu un des diigeants principaux des sociaux-démocrates russes, Mais son sens de Forganisation, le caractére absolu de ses théories, sa volonté dorganiser la révolu- tion sans alliance avec les libéraux, mais par I'action de révolutionnaires profession- nels en étroit contact avec les masses, 'amenérent a créer, au sein du parti, un groupe dévous. Au Congrés de 1903, la majorité (bolcheviks), inspirée par Lénine, et la mino- rité (mencheviks) se séparérent. Lénine organisa les bolcheviks avec une discipline de fer. De 1905, date de la premiére révolution russe, & 1917, Lénine et les bolcheviks ne cessérent de préparer I'insurrection, tout en attaquant les autres partis (mencheviks, socialites révolutionnaires, « cadets » libgraux - ef, Manuel de.1**), Das 1907, if cet la haute main sur le parti. H dut & nouveau se réfugier & V'étranger, principalement Paris et, aprés 1914, en Suisse La guerre lui parut étre le cataclysme dont sortirait la révolution. On a vu (ci- dessus, ch, 11) comment il sut en profiter en 1917. ) Son earactére. — Lénine n'était pas un meneur d’hommes au sens banal du terme. Sa voix était basse. Chauve vingt-cing ans, portant une barbiche, il faisait effet d'un petit vieux. Mais il était animé dune foi profonde, en sa doctrine — le pur marxisme — et en lui-méme. I! n°hésitait pas a renier ses meilleurs amis lorsque ceux-ci lui paraissaient hétérodoxes. Passionné et violent, il n'admettait pas la contra diction. II était prét aux manaeuvres les plus eyniques, voire a usage de Ia force. «11a, dsat le socialist frangais Charles Rapoport, une volonté de fer et c'est un orga histteur incomparable. Mais il se considére comme le seul vrai socialste et quicongue ‘Soppose a lui est condamné & jamais. » est par son travail infatigable, par la tension de son esprit vers un seul but — le reste lui étant rigoureusement indifférent — et par son don génial de l'organisation que Lénine sut s"imposer. 3. La guerre ei La guerre civile fut Ia premiére épreuve des bolcheviks. Elle fut déclenchée par MEncente aprés la paix de Brest-Litovsk, dans le but de détruire un régime que l'on croyait fragile, et de reeréer un second front contre les Allemands, C’est ainsi que les ‘Anglais débarquérent & Arkhangelsk et Mourmansk, les Japonais et les Américains {a Vladivostok, les Francais & Odessa, les Anglais en Transcaucasie. Mais la pression des opinions publiques avides de démobilisation, le peu d’enthousiasme du président Wilson, rendirent ces interventions limitées et peu efficaces (cf. ci-dessus, ch. IID). Crest en aidant les « Russes blancs » que les alligs espérérent, aprés 1918, détruire le bolchevisme dont la pénétration en Europe centrale les inquiétait. La guerre civile fut une suite d’opérations confuses it se heurtérent des bandes mal armées, Elle donna liew & des souffrances inoules. Les principaux mouvement de Russes blancs furent les suivants — L’amiral Kolichak, parti d’Omsk en Sibérie, atteignit la Volga au printemps 1919. En avril, il dut entreprendre une lente retraite. Fait prisonnier en décembre { Irkoutsk, il fut fusillé, La Sibérie — sauf la zone oceupée par les Japonais — était soffrait& leurs sufTrages. Ceux-ci restaient inégaux, favorisant les ouvriers aux dépens des paysans. Le comité central bolchevik avait aussi en fait la haute main sur I"/nrernationale ‘communiste (IIl® Internationale), conaue sous le nom de Komintern et fondée en 1919. Malgré son immense pouvoir, Lénine était un homme simple, parfaitement dénué de vanité, Il était l'homme du socialisme mondial, et complétement dépourvu de tout sentiment patriotique. Chef intransigeant, implacable, peu soucieux de la vie humaine, il était, dans les rapports sociaux, gai, aimable et s€duisant. Il est certain qu'il devait ‘tre difficile & remplacer. T1fut, ds 1921, atteint de vertiges et au début de 1923, il eut une premiére attaque ui le priva de Pusage de la parole. Sa ténacité vint & bout de cette crise et il fut & nouveau sur pied en juillet 1923, Mais en décembre, il eut une seconde attaque. II mourut le 21 janvier 1924. Son corps fut embaumé et placé dans un mausolée sur la place Rouge & Moscou, Lénine avait rédigé une sorte de testament. I] émettait des réserves sur les deux principaux bolcheviks. ‘Stalin, le secrétare gtnéral du parti depuis 1922, «a concenteé entre ses mains des pou- voirsimmenses dont je cfains quil pe sache pas toujours se servir avec toute la prudence Sésirable». Trotsky sso dstingue non seulement par une rare compétence.. mais aussi par un exces de confiance en soi et par une tendance ane voir que le e0t€ administraif ‘es affaires Entre les deux, il craignait une rupture Cette rupture se produisit. En mai 1924, le testament de Lénine, qui suggérait A gauche, A droite Rouge. stl Fexclusior e mainte gouverné le social une thése dans un s aauerre (ja encore, Zi duisit des novembre Trotsky ¢ Trotsky f fen 1940. HL. s Josep de guerre nnages les Farmée ro Ma cult TURSS et que le es — dja existante viks — fut officielle- vietiques (URSS. stitution, non plus iques. ly en aura 6 la responsabilité des “TT, de la planifie e Etat es ans. Tl désignait rois fois par an et tral et parle Conseil simulait la direction is difcilement, par ies, dépendait d'un réalité du pouvoir. ux-mémes divisés en ue entreprise, dans lans les démoeraties communistes et de vorisant les ouvriers sur Mnternationale net fondée en 1919. parfaitement dénué nt dépourvu de tout x de la vie humaine, certain qu'il devait, ne premiére attaque ete crise et il fut & seconde attaque. Il tun mausolée sur la serves sur les deux re 5 mains des pou- vee toute Ia prudence mpgience.. mals asi ce eBte administatit nine, qui sugeérait A gouche, caricature de lo Provda (1923). Le « Capital» représenté sous lo figure d'un personnoge venti, riche et odieur, empéche Tes cuvriers de son pays Senter au Kominter, ‘droite, le gouvernement sovietique salue les troupes lors d'une parade sur la place Rouge, Saline au premier rang en unifrme. A'extime-droite le président Kelinine. Le dernier 8 ouche, @ Métoze supérieur, est Khrouchichey. (Photo Ringer.) exclusion de Staline, fut lu au Comité central. Zinoviev et Kamenev intervinrent pour le maintien de Staline au secrétariat général, et cette these 'emporta. Le parti fut gouverné par un « triumvirat », composé de ces trois hommes. A la thése de Trotsky «le Socialisme ne peut triompher que par la révolution universelle », Staline opposait tune thése plus séduisante pour bien des militants, celle du « triomphe du socialisme dans un seul pays », Grice au triumvirat, Trotsky fut exclu du Commissariat & la guerre (janvier 1925). Mais la querelle de la succession continua pendant deux ans encore, Zinoview et Kameney s'étant ralliés & Trotsky. Progressivement, Staline intro- dduisit des partisans & lui az Comité central (Molotov, Vorochilov, Kalinine). En | novembre 1927, les partisans de Trotsky ayant manifesté dans les rues de Moscou, Trotsky et Zinoviev, ainsi que certains autres opposants, furent exclus du part. Trotsky fut envoyé en Sibérie, puis expulsé en 1929. II devait étre assassiné & Mexico en 1940, Staline détenait désormais un pouvoir comparable a celui de Lénine. Zinoview II], STALINE ET L'ERE DES PLANS QUINQUENNAUX (1928-1939) 1. St Joseph Dougachvili, né en 1879 A Gori, en Géorgie, et qui, apres divers noms de guerre, adopta celui de Staline (Iacier), est et restera longtemps l'un des person rages les plus discutés de "histoire moderne, Pendant les vingl-cing ans (1928-1953) au cours desquels il a gouverné la Russie, comme secrétaire général du parti, par ‘moment comme chef du gouvernement, pendant la guerre comme généralissime de Parmée rouge, ila suscité & la fois un immense enthousiasme et des haines farouches. Ila cultivé cet enthousiasme au point que le XX* Congrés du parti communiste de PU.RSS. (1956) Ia accusé d'avoir développé a l'excés le « culte de la personnalité » et que fe XXII (1961) I'a condamné, a fait retirer son corps du. mausolée oi il Staline reposait aux e6tés de Lénine, eta fait débaptiser toute les villes qui portaient son nom. a lutté sans serupules et impitoyablement contre ses ennemis. Peu désireux de paraitre en public, parlant rarement, mais avec une précision incisive, rude, logique, ce petit homme & grosses moustaches, vétu d'habits trop larges, a été certainement une per- sonnalité de premier plan. Sa carrire a €té celle d'un révolutionnaire typique, Sa mére V'avat fait entrer au séminaire de Tiflis, Il en fat chasse parce qu’ll'y propageat la doctrine marxise. Employé a obser Yatoire de Tif, il dut, en 1901, entrer dans la clandestinité. Il organisa notamment une Imprimerie clandestine & Batoum et il fut arr&téen 1902.1! fut mis en prison & Btoum, puts deportéen Sibrie,Ils'en évada ct devint,en 1904, un bolcheviket un disciple de Lenin Rvnouveau, en 1907, il fut arrété et deport, A nouveal, en 1908, ils'évada et vint & Bakou pour organiser I'agitation chez les ouvriers du petrole. Ea 1912, devine membre du Comité Exntral bolchevik et édita le premicr numéro de la Pravda (la vérté) (aril 1912). fut & houvea ares, exilé en Sibérie du ‘Nord. La révolution de mars 1917 Ie libéra IT joua un role assez effct lors de la « révolution d"octobre ». C'est la puerre civile oii ‘se dstingua sur le front su et devant Petrograd qui lui donna une position prépondérante ‘dans le part, dont il fut noramé secrétaire senéral en 1922. Tl fut le principal auteur de Ta ‘Constitution’ de 1924. 2. Les plans quinquennaux. L'idée de « planification » de l'économie dérive tout naturellement du pouvoir absolu de I'Etat en ce domaine. Depuis 1925, un plan annuel était élaboré. En 1927, Vidée d'un plan quinquennal fut adoptee. 4) Le premier plan (1928-1932). — Entré en vigueur le 1 octobre 1928, il fut achevé avec neuf mois d'avance le 31 décembre 1932. Dans l'industrie, le premier plan fit disparaltre & peu prés totalement le secteur privé que la NEP avait autorisé, Le commerce fut de plus en plus assuré par des ‘coopératives et des magasins d’Etat — ces derniers finissant par absorber les coopé- ratives, Les investissements de capitaux passérent de 63 millions de roubles & $1 dans le secteur privé, de 1270 millions & 4275 millions dans le secteur socialise. Le financement était assuré par les imp6ts, par le bénéfice des entreprises d’Etat, et secondairement par le crédit, De nombreux techniciens étrangers furent embauchés. Mais un effort gigantesque fut entrepris pour développer T’enseignement de fagon & former des techniciens et des ingénieurs soviétiques. De trés hauts salaires récom- pensérent ceux qui accédaient aux postes élevés. La propagande, la création de « bri- gades de choc » permirent de créer un état d’esprit d’enthousiasme en faveur du plan dans toute la population. Le premier plan fut systématiquement orient vers le développement de l'industrie lourde + mines, acier, pétrole, mécanique. Dans Lagriculture, le premier plan consista surtout & « liquider » les koulaks et A collectiviser leurs terres. AUX sovkhozes, entreprises d’Etat, cultivées par des salariés ct qui servaient de modéle, vinrent s’ajouter les kolkhozes, vastes fermes ‘coopératives dont le sol appartenait &1’Btat et dont les produits étaient partagés entre Etat et les paysans proportionnellement & leur travail. Cette réforme suscita des crises, les paysans s’opposant a la collectivisation qui s’étendait & tout, habitations, bétail, volalles, Beaucoup tuérent leurs bétes avant d’entrer dans les kolkhozes. Tl fallut revenir en arridre et autoriser les paysans & garder en privé leurs maisons, jardins, volaille et un peu de bétail, La collectivisation fut rapide. En 1928, 1 390 000 ha Gtaient cultivés par les kolkhozes. En 1933, 75 millions. b) Le deuxiéme plan quinquennal (1933-1937), — I continua dans les mémes voies, mais en insistant davantage sur Vindustrie légére (industrie alimentaire et Gigantesquep: place Rouge Bvextrémes tinted biens de cor ations. Cel ment, quoi Ia producti ation fut er nov ayant 1 ment fut a ole Jopper Vind dérablemen Malgr tage & une plus odieu bureaucrat En 1932, 7 Lorsqu Staline dé de Kirov « «chasse Leningrad, déportés e} ils y furen épurées. L et pour &x écrivains a ui portaient son nom. u désireux de paraitre ude, logigue, ce petit ertginement une per~ fit enter au seminal ste Employé & Vobser- anise notamment une Sen prison Batoum, ct un disciple de Lénine s'évada et vinta Bakou vnt membre du Comité 6) (avtl 1912) Th fut & mars. 1917 le_ liber sila guerre civile ob postion prépondérane principal autour de fa element du pouvoir it laboré, En 1927, octobre 1928, il fut otalement le secteur plus assuré par des absorber les coopé- as de roubles & 51 le secteur socialise. entreprises d'Etat, furent embauchés, cignement de fagon auts salares récom- a création de « bri- 1 en feveur du plan ement de industrie der » les Koulaks , caltivées par des ozes, vastes fermes aient partagés entre réforme suscita des & tout, habitations, ans es kolkhozes. rivé leurs maisons, 1 1928, | 390 000 ha va dans les mémes strie alimentaire et Gigontesqueparadesurla place Rouge a Moscou, A Textéme-rouche, en ceinte do Kremin, biens de consommation), ce qui permit d'améliorer un peu le niveau de vie des popu- lations. Celui-ci restait toutefois trés inférieur & celui des Occidentaux et le rationne- ment, quoique allégé, fut maintenu. Le second plan permit d'augmenter de 121 % la production industrielle, et de $1 % la production agricole. Un mouvement dému- lation fut eréé entre les ouvriers pour améliorer le rendement. Le piqueur Alexi Stakha- ‘ov ayant réussi A abattre 14 fois plus de charbon que Ia norme prescrite, ce mouve- ‘ment fut appelé le stakkanovisme. 6) Le troisiéme plan, — Il fut entrepris en 1937, Il s¢ donnait pour but de déve- lopper l'industrie lourde et les fabrications d'armes, mais aussi de développer cons érablement V'industrie électrique et chimique. La’ guerre l'empécha d’étre réalisé. 3. L'épuration. Malgré la stabilité croissante du régime, Staline se laissa aller sans cesse davan- tage & une politique dépuration, de « purges », qui prit par moments la forme de la plus odieuse terreur. De I’étranger, Trotsky eritiquait aprement ce qu'il appelait la bureaucratisation eroissante du communisme soviétique. Ses partisans furent arrétés. En 1932, Zinoviev et Kameney furent déportés en. Sibérie. Lorsque, le 1¢* décembre 1934, le leader bolchevik Kirov futassassiné& Leningrad, Staline décida d’organiser une gigantesque répression. Tour & tour, les assassins de Kiroy et plusieurs membres du corps de garde de Staline furent exécutés. Une « chasse aux terroristes » se développa dans tous les secteurs du parti, notamment & Leningrad, sous l'impulsion de Jdanov, Des dizaines de milliers de bolcheviks furent déportés en Sibérie. Au lieu d'y jouir d'une certaine liberté, comme dans le passé, ils y furent durement traités, et soumis aux travaux forcés. Les universités furent Epurées. Les historiens recurent Vordre de refaire l'histoire pour en éliminer Trotsky et pour exalter & nouveau le patriotisme russe banni par Lénine. Désormais, les é&rivains allaient étre obligés de citer Staline et de le glorifier. Les contacts des Russes ala avec les étrangers, diplomates ou techniciens furent brusquement interdits, L'U.R.S.S. s‘enfermait dans une muraille et s"isolait du monde. Pour combattre le « sabotage », divers proces spectaculaires eurent liew : Zinoviev et Kameney et quelques autres furent condamnés a mort en aodt 1936 cet exécutés : « Tuez oes chiens enragés! » disait le procureur général Vichynski, ancien menchevik, “= Radek et quelques autres subirent le méme sort en janvier 1937, — Le maréchal Toukhatchevski et d'autres généraux en juin 1937. — Rykov, Boukharine en mars 1938, Presque tous les membres du bureau politique de’ Lénine furent ainsi éliminés, accusés d’étre les espions des pays étrangers, notamment de I"Allemagne et du Japon Certains des accusés, hagards, reconnaissaient humblement les accusations les plus surprenantes, Enfin, dans tout te pays, le parti communiste s'épura lui-méme a la suite de pénibles « autocritiques > Constitution de 1936. ‘Tandis que se produisaient ces épurations discutables — et discutées aprés la mort de Staline par les Congrés communistes — I'U.R.S.S. se donnait une troisiéme Constitution, La Constitution «stalinienne> admettait qu’aprés le communisme révo- Iutionnaire TU.RSS. était entrée dans l'étape « socialiste », prélude au « commu- riisme » de l'avenir lointain ol chacun recevrait tout selon ses besoins et oi PEtat pourrait « dépérir » et disparaitre. La Constitution maintenait les mémes rouages que celle de 1924, pour les 11 républiques qui constituaient désormais union, Elle ajoutait cependant dimportantes précisions ~ Les droits des citoyens étaient garantis, y compris la liberté religieuse. En fait, les « purges » montraient que ces garanties étaient précaires, — IIn'y avait plus désormais de citoyens exclus de la vie politique, Gait éablie entre villes et campagnes. Le scrutin serait secret — il est vrai qu’on ne pouvait toujours pas, en fait, opposer des candidats & ceux du parti communiste et des « sans-parti > adoptés par lui — L'égalité des langues, la collectivisation des campagnes devenaient des ins- titutions constitutionnelles, La Constitution de 1936 était le symbole de la stabilité que le régime, au prix de bien des souffrances, avait pu établir. Pendant les années postérieures & 1939, c'est une attaque extéricure, Magression hitlérienne, qui fera courir & 'U.R.SS. le plus grand péril de son histoire. Exon |, — LENINE EN 1920, VU PAR LE PHILOSOPHE TRAVAILLISTE BRITANNIQUE BERTRAND RUSSELL Bicntdt aprés mon ayrvde 2 Moscoy,j'eus avec Lénine une heure de conversation en anglais, Jangue qu'il parle assez bien. Un interpreie état preseat, mals nous n'edmes pour alsa dite jamais Detoin de ses services, Le cabinet de avail de Lene ees mus content un grand urea, quelques ‘aries aw mur, deux biblitheques et dou ov trove chaise dure, plus un ise confortable pour ceux ‘gu viennent fe vow. I ext manifente quil ae ent pat a luxe, ni meme au contort I et tes acu Lim esimple en apparence, sang le moindre trace-de morgic. En le vayant, sans savoir ul lex, fn nese doutcrait fas qui sede un pouvoir immense, mi meme qu sort en quot due Se sae Pordinair. Jarsae Je n'ai vs personne suas peu dispose & se Gonder des ais Simpottance; Il fixe fur vous un regard Scrutatury en fermant un i ce qo semble aecenuer tun degre inguigant 1 ores de pendtration de Taytte. It volonuers:toutd abord, son rive vous para simplement amical lieu mais peu 8 peu, a fint parle trouver un peu sardonique. Autoritae et calm il ne connalt Le promis {quennal et ton ‘alte de fro kokhoze de as ia peur nie sent Pedant pars Fe comprens coup de ge "he vient, ace @ Gorse. In Biosstien, In'iberte es Rost u AU XVIi Du poi tend fan ‘Cec ex qui e appe ace dr Pendan Individust vest on ‘ses De not ferrorivag prolana font Et cor et foyers d reuse Les ‘Gna ‘ons les versa VrEtat dane Cor 16 de 29 mil nt interdits. LURSS, aires eurent liew $A mort en aout 1936 néral Vichynski, ancien vier 1937, juin 1937. furent ainsi éliminés, llemagne et du Japon. ss accusations les plus vieméme & la suite de et discutées apres donnait une troisiéme s le communisme révo- prelude au « commu- ss besoins et ob Etat ait les mémes rouages Wésormais lunion, Elle rte religieuse. En fait, ¢ politique, et Mégalité — il est vrai qu'on ne u parti communiste et es devenaient des ins que le régime, au prix s postérieures & 1939, courir a 'U.RSS. le TRAVAILLISTE © conversation en anglais, ee pour aint dir res Se wand buea, gles pe confortable pov cue coafor est tee seve tn, sane savor qu et, or c.g gue cs de can degre nqutant it para simplment aia aleet eae, ne connalt Le premier plan quin- ‘quennel et la motor lon de Fogriculture. Ré- Cole de froment dans un fallioce deta Volga inf. I — LESSOR DE L'ECONOMIE SOVIETIQUE VU PAR STALINE AU XVlit CONGRES DU PARTI COMMUNISTE (BOLCHEVIK) DE L'U.RS.S. (25 janvier 1934) Dv point de vue de a situation de 'U.R.S.S. a périge écoulde marque un esor de pus en plus ten Hat da fe dortine de nomi naionale gnc dan is domaite clu ot essor aa pas ete une simple accumulation quantitative de frees. Il acest de remarquable guile sppordsodications de principe Gans srctre de FURS 3 Chan radeloment, Pendant ccie période 'U.R.SS. set transformée& fond: lle ses dearrasate de sn enveloppe arrest medievae. De paye agri, se est devenvc un pays indosrh. De pays de pole culere Indivigucl ell est devenue un pays de grande agriculture collects et méeantee. De pays senorans ie ot incite, ele ext devenue™~ ou'pius exaciement, ile Gevient un pays lere et Suva cov ‘ert d'un Immense réseau tools superiutes, secondaire et primairs, os Tensetenement se fat ‘ins le langues des nations de FURS. De nouvelle branches de Production ont &écréés : construction de machines-outil,industre auomotite,Zibricetion de taceurs, industic des. produits chimiques, constracion ‘de moteurs, Svions, messonneuser-batteutes, pulssantes turbines et genéeateurs. peoduction Waciers ins, dé Kremantees Se" chutchoueyntatue, uot, debe aici st" @ppaudsonents Pendant cette période des millers de nouvelles entreprises industrielles parfuitement modernes {1's Bere plus de 20 000 Kaluhozes et $000 sovkhozes, avec de nowveatx centres répionaux ct foyer dindustie & leur intention. Tans des regions presque udserdgues, sont nées de nowelles grandes ves & 1 population nom- bweute, es vss ies et es eur centres industiels se sont Consdersbement ends ‘Ga a jl les bates du combinat Oural Koumetsk reunion du charbon a coke Je Kovznetsk {du mineral defer de ural. On peut done consderer que la nouvelle hase metaluresqae de FESt ‘On a jet les ondements d'une nouvelle et pussante base péuolitre dan les régions sides sur les veeante ousstet Sud dex monte Ourais = resion de [Ouray Bachkine, Kazakstan, Test evident que les énormes capitaun, plus de 60 allarés pour Ia periode Eooues, invests par neut ds totes fs branches de eonome nations, nent pu 6 oh va donne ees {Cos realizations ont eu pous effet d'augmenter le reves national de 'U.RS.S., qui est passé 4 29 miliards de roubles en 1925 4 50 miltards, en<1953, alors que Gans fous les pays capitals Sins etceplion, le revens national accuse pour la méme période, une Salt considartbe: (Eaiions on langues erangeres, Moscow, 1952, pp. 26:27.) | ® | Les Etats-Unis de 1919 4 1941 De 1914 a 1945, trois grands événements ont affecté la vie du peuple américain : les deux guerres mondiales et, entre cellesci, la grande crise économique qui s'est déclenchée en octobre 1929. Le gouvernement a été dirigé successivement par le démocrate Woodrow Wilson jusqu'en 1921; par des présidents républicains de 1921 & 1933; enfin par le démocrate Franklin Delano Roosevelt I. WILSON ET LA « NOUVELLE LIBERTE » 1. Woodrow Wilson. Woodrow Wilson est né le 28 décembre 1856 a Staunton (Virginie), d’un ministre presbytérien d'origine écossaise et d'une mére d'origine irlandaise, Il fit ses études A T'Université de Princeton et essaya en 1882 de devenir avocat & Atlanta. Ce fut tun échec. Il se résigna alors & adopter Ia carritre beaucoup moins rémunératrice de professeur ‘Aprés des debuts asser dificiles, il fut nommé en 1890 a la chaire de Science politique & Princeton. Tl devaity faire une Brillante carrie. En 1902, il fut Gu & la presidence de Université. Désireux de renforcer Ia valeur scientifique de Princeton, et de donner plus e chances eux étudiants pauvres, il lutta contre les traditions conscrvatrices de certains Ge ses collues. Il y revela des, talents d'adminitrateur et de lutteur indomptable qui le firent connaitwe dans tous les Etats-Unis, Bn 191, tes démocrtes du New Jersey Tui ofient dre le candidat de leur part au porte de gowremneur de Véat fut du, Deut ans apie, Ia convention démocrate le désigna comme candidat a la Présidence des Etats-Unis. Le parti répu- es | et conservateurs avee Taft, Wilson fut ls, quoigue Mayant oben que 42% des ‘oie populsives | Wilton adopta un programme dit de 1s «Nouvelle Liberté, i Iu fut ingpré arn juste elbre pars lutte Gntre les trusts, Louis Brandes. Ce prosamme Consist & promouvt es formes sviles aunque e pays apiat en protgeant le pees ensepies conte lee tasty en defendant I'« mrt nationl » contre les «interes speciaux ». Asser pou préparé aia vie politique, Wilson alli, eves Taide d'une équpe ben choise ont con tm le eolosel Hone, elaoar das une | cee reformarie importante, Mais In gucree earoplenne ne tel permit bc de les | pounser rs loin, Le vote un tai douanerativement ba (teri Underwood, lune réforme monétaire qui réserva l’émission des billets.de banque au gouvernement (de « Federal Reserve System ») furent, avec une lutte intermittente contre les trusts, ses seules grandes réformes intérieures. ‘est sur Ie plan diplomatique qu’il révéla son esprit réformateur, en consti- tuant progressivement une doctrine qu'il appela Ia « Nouvelle Diplomatie » (ef, dessus, ch. II). Au nom de ce systéme, il décida de faire entrer les Etats-Unis dans 136 Brcsnr Bun A gauche, cor Ia guerre les clauses | Grand Wilson éch publique ar fondée sur Lorsqu Affaires étr approuver | Le présiden personnel d important au sein de conciliables naliste, adv Wilson, centeepri En oxto cin au, mala, France’ Une pr de Lodge. erates dev Le 19 Crétait le re procéder a Te traité ave Wilson. Le crates) et 3: Versailles 4@ 1941 vie du peuple américain : e économique qui s'est é successivement par le nts républicains de 1921 vel. IBERTE » (Virginie) d'un ministre indaise. II fit ses études yocat & Atlanta, Ce fut up moins rémunératrice nie de Science politique & fox elu A Ta présidence de inceton, et de donner plus conservarices de cera ltteur indomptable qui le ete le candidat de leur 8 aprés, la convention ats-Unis. Le parti répu- ec Théodore Roosevelt Fobtenu que 42% des rt6>, qui Tui fut inspirg randeis. Ce programme saspirait en protégeant tér€t national » contre ue, Wilson allait, avec wse), se lancer dans une ¢ lui permit pas de les s (le tarif Underwood), anque au gouvernement itente contre les trusts, réformateur, en consti- yelle Diplomatie » (ef. ter les Etats-Unis dans ‘A gouche, corte der Elections de 1912. A droite, carte dex Elections de 1916, Ia guerre en avril 1917. Pour le faire triompher, il vint luisméme négocier & Paris les clauses du traité de paix L’échec final de Wilson. Grand précurseur, mélant dans ses conceptions l'idéalsme et Mesprit pratique, Wilson échoua cependant, faute d'avoir réussi & convainere le sénat et l'opinion publique américaine de.la nécessité de pratiquer une politique « internationalste », fondée sur une participation active a la S.D.N. Torsqu'il revint aux Etats-Unis en juillet 1919, il soumit & la commission des Affaices étcangéres du sénat, comme la Constitution V'exigeait — le sénat devant approuver les traités & la majorté des deux tiers — le texte du trité de Versailles. Le président de Ia commission, le républicain Henry Cabot Lodge, était un ennemi personnel de Wilson. Il acceptait le traté, et méme le pacte de la $.D.N., mais avec importants amendements qui en cussent altéré le sens et donné aux Etats-Unis, au sein dela S.D.N,, une totale indépendance d'action. Il état soutenu pat les « ireé- conciliables », tel le fougueux sénateur Borah, le « lion de I'Idaho », fervent natio- naliste, adversaire farouche de la $.D.N. Wilson essaya d'obtenir Vappui de opinion publique pour forcer la main au sénat, et i cenirepeit en septembre une grande tournée de discours dans Ouest. Ce voyage Tepulsa En octobre, ireut une attaqve qui MaMaibit, Tne voyait plus que sa femme et son méde- «in qu, pour sa sant, ne lisaien fleet que les bonnes nouvelles, Wilson, de sa chambre de malade, crut que le Sénat se daisterait forcer Ia main. I teeta, malgre les conseils de la France et do l'Angleterre, toutes les récrves adoptéos Sut ls consells de Lodge. Une premitre fois, le sfnat eut & voter sur Ie texte du traité assorti des réserves de Lodge. Wilson, qui ne youlait pas de ces réserves, demanda aux sénateurs démo- erates de voter contre. Le 19 novembre 1919, Ie texte et Jes amendements obtinrent 39 voix contre 55. Ciétait le rejet, dd essentiellement aux démocrates fidéles Wilson. On décida de procéder & un Second vote en mars, Cette fois, une partie des démocrates, préférant Je traité avec les amendements au rejet pur et simple du traité, refusérent de suivre Wilson. Le vote, qui eut lieu le 19 mars 1920, donna 49 voix pour (dont 21 démo- crates) et 35 voix contre. La majorité des deux tiers n’étant pas atteinte, le traité de Versailles et le pacte de la S.D.N. étaient définitivement rejetés Wilson avait un dernier espoir : I'élection présidentielle de novembre 1920. Le candidat démocrate Cox, soutenu par lui, préconisait Ventrée des Etats-Unis | la S.D.N. Son concurrent, républicain, Warren G. Harding, sénateur de Ohio, | ui opposa un programme nationaliste (« L'Amérique d’abord ») et traditionaliste | | (« Retour & la normale »). Les électeurs américains — depuis 1919, les femmes avaient regu le droit de vote par le XIX® amendement — avides de revenir & lisolationnisme { traditionnel, donnérent & Harding une écrasante majorité, 16 millions de voix contre 9 & Cox. Pour Wilson (qui devait mourir en 1924), c’était I'échec de son idéal. Sans doute étaitil venu trop tt. Les idées « wilsoniennes », fondées sur la démocratie, le droit des peuples & disposer d'eux-mémes et le maintien de la paix par une orgae nisation internationale, devaient de plus en plus inspirer Ia pensée occidentale. | Ml. L'ERE REPUBLICAINE | | ET LA « POLITIQUE DU BUSINESS » (1921-1933) 1. Les Présidents. Warren Gamaliel Harding fut président de 1921 & aodtt 1923, date de sa mort. Cétait un homme peu cultivé, d’une intelligence assez médiocre. 11 tat né en 1865 dans POhio, et i fut élu en 1914 sénateur de cet état. Harding éat un homme aimable et farilier. Mais il manquait énergie, et ne savait pas dire non. Dans son cabinet, a c6té "hommes de grande valeur comme le secrétaire G'Etat Hugues et le secréiaire ai: Commerce Hoover, i nomma des personnalits douteuses, tel Albert Fall ‘qui devait ce condamné pour avoir ofe A um wpetrolier» un giement appartenant & ‘macine, moyennant tun pret» personnel de 100 000 dollar. A la mort de Harding, le vice-résident Calvin Coolidge lui suecéda, Cait un homme du Vermont, le« Yankee » par excellence. Aux manitres libres de Harding, iV opposa une rigoureuse austéié. Ils at fait connaitre surtout comme gouverneur du Massachusetts, en réprimant une gréve de la police de Boston (1920). II manquait “de magnétisme et de charme. Taciture,froi, il se considératsimplement comme wn Nips, bon servicur de la Constitution et i ne chercha pas 8 acerotre les pouvoirs de "Etat wiveevis des trast, | Coolidge ‘Coolidge, président sortant, fut élu en 1924 et resta done au pouvoir jusqu’en 1929, ' Son suecesseur, Herbert Hoover (1929-1933), état un homme d'une tout are nvergure 11 att né en 1874 dans 'lowa, d'une famille dela classe moyenne profondément attachée au mouvement religieux et pacifiste des Quakers. I fit ses études 4 Université de Stanfora fen Californie et devint ingenieur des mines. Tour & tou, il ocupa des postes en Australie, fen Chine, voyagea en Birmanie, au Transvaal, en Egypte, en Malaise ‘C’était un travailleur acharné et un admirable organisateur. II était froid, & tel point qu'un de ses amis disait : « Je ne me souviens pas de l'avoir jamais entendu rire aux éclats ». Pendant la guerre, Wilson le chargea de la distribution des secours a Belgique occupée. Aprés I'armistce, il organisa l'ensemble des secours américains a TEurope. Il était devenu une grande figure nationale et l'on songeait dés 1920 4 lui pour la présidence. En fait, il n'y sera lu qu’en 1928, Depuis 1921, sous Harding et Coolidge, il était seerétaire au Commerce et dans cette fonction, il favorisa de son mieux les grandes entreprises, oi il voyait, avec beaucoup doptimisme, le moyen d'assurer la coopération entre les hommes. Il fut assisté dans cette tche par le ban- A Carte des fn spirit quier Andi riches des il fut tion @) La Ia crise éco de 1922.8 duction ind 100 en des prix di Extéri en circulat en 1929, L tun luxe. D burgh en lions et 9 1925 : 935 b) Les D'abo le revenu p 4 90 en 19 Surtou dans un ét de Is solic elle de novembre 1920. entrée des Etats-Unis ing, sénateur de VOhio, ord ») et traditionaliste 1919, es femmes avaient evenir & isolationnisme ; millions de voix contre échec de son idéal. Sans ndées sur la démocratie, de la paix par une orga 1 pensée occidentale. (1921-1933) | 1923, date de sa mort diocre cet dat. Harding était un savait pas die non. Dans rate Etat Hugues et le ‘douteuses, tel Albert Fall un gisement appartenant a dge lui succéda. C'était nigres libres de Harding, rtout comme gouverncur ston (1920). I manquait it simplement comme un te les pouvoirs de I'Etat 1 pouvoir jusqu’en 1929. homme dune tout antre mane profondément attachée ‘AT'Université de Stanford pa des poses en Australie, : Malaise teur. I état froid, a tel e Vavoir jamais entendu distribution des secours le des secours américains on songeait dés 1920 & epuis 1921, sous Harding nction, il favorisa de son d’optimisme, le moyen 8 cette tdche par le ban BUY NOW! 1A Carte des Elections de 1920. ucements given ta those busing Pert, Sher pliquer ta prohibition, HENRY HOLLANDER > « Oncle Sam va Achetez tout de suite '» Publicité d'un commergont i Wi di Coa fon spirtueux de New York poor eculer sex stocks ‘orca elite 149.151 West Seth St. quier Andrew Mellon, secrétaire au Trésor, Yun des deux ou trois hommes les plus riches des Etats-Unis. En 1928, étant considéré comme responsable de la prospérité, il fut triomphalement élu a la Présidence. 2. La prospérité ot la « politique du business ». a) La prospérité. — Aprés les difficultés liges & Ia démobilisation, en 1919, puis la crise économique de surproduction de 1920-21 (cf. ci-dessus, ch, V), les Etats-Unis, de 1922 & 1929, connurent une période d'étonnante prospérité. Lindice de la pro- duction industrielle était passé de 73 en 1922 & 110 en 1928 et 126 en juillet 1929 (base 100 en 1913). Le revenu national de 60,7 milliards de dollars & 87,2 milliards, L'indice des prix de gros avait Iégérement décliné; les salaires avaient augmenté de 13 % Extérieurement, bien des signes révélaient cette prospérité : le nombre d'autos en circulation aux Etats-Unis, qui était de 9 millions en 1919, atteignait 26 millions en 1929, L'usage de l'automobile, qui se répandait dans toutes les classes, n’était plus tun luxe, De méme pour Ia radio. La premiére station d’émission fut ouverte & Pitts- burgh en 1920. En 1929, il y avait 13 millions de postes récepteurs (en 1940, $2 mil- lions et 900 stations d’émission). En 1919, 400 000 logements furent achevés; en 1925 + 935 000. +b) Les limites de In prospérité. — En fait, te tableau doit étre nuancé. D’abord, les agriculteurs (« farmers ») en bénéficiérent trés peu. Si l'on fixe & 100 le revenu par tte des « farmers » en 1910-1914, l'indice atteignit 230 en 1918, Il tomba 90 en 1921, et ne remonta qu’ 160 en 1929, pour s’effondrer & SB en 1932, Surtout, le « boom » de la prospérité laisse une large partie de la population dans un état misérable et bénéficia surtout aux riches et aux sociéiés anonymes, objets de La sollicitude systématique du gouvernement. En 1929, 2,3 % des familles amé- 139 140 ricaines avaient un revenu supérieur & 10 000 dollars par an. 60 % avaient un revenu inférieur & 2.000 dollars (et 21% a 1 000 dollars). Or 2 000 dollars étaient considérés comme un minimum strict Si les salaires avaient augmenté de 13 %, la productivité avait augmenté de 75 %, La plus grande partie du bénéfice allait donc aux producteurs. L'impot f€déral sur les revenus atteignait en 1920 20 % du bénéfice des sociétés. En 1929, on ’avait abaissé & 10 %, ) L’action du gouvernement et Ie « Business ». — Hoover et Mellon, qui dirigérent en fait Ia politique économique du pays, étaient des partisans convaincus du libéralisme économique & V'intérieur. Ils réduisirent au maximum intervention de VEtat et se bornérent diserétement & encourager I concentration des compagnies en trusts de plus en plus grands, ou en holdings (entreprises ayant dans leur actif des actions d'autres sociétés et dirigeant ou controlant leur activité industrielle ou commerciale). Ainsi en 1929, 15 holdings contrSlaient 80 % de la production électrique; 20 holdings 98,5 % de Ia consommation électrique. Les dirigeants de ces holdings furent moins soucieux d’expansion de la production — & la maniére des « capitaines dindustrie » avant 1914 — que de gigantesques spéculations. Coolidge considérait le « Business » comme une puissance indépendante det Etat. «Je dois insister,disitil en 1926 devant la « Chambre de Commerce des Etats-Unis », ‘ur Vindépendance la plus grande possible du gouvernement et du Business Pun par rap" port a T'autre, Chacun doit ete eouverain dans ta propre sphere.» Cet optimisme était partagé et on a pu parler dun « culte du Business ». « Jésus- Christ, disait un écrivain, a choisi douze hommes dans les rangs les plus bas du Business et a constitué avec eux une organisation qui a conquis le monde. » 4) Les mesures restrictives a I'égard de Métranger. — La politique libérale du gouvernement s'accompagna de mesures nationalistes isolant davantage le pays de Pétranger. — Le tarif douanier démocrate (Underwood) fixait & 21 % la moyenne des droits de douane Le tarif Fordney McCumber de 1922 les éleva & 38 %; le tari Hawley-Smoot de 1930 & 59 — Limmigration fut sévérement réglementée, pour interdire Vafflux des immi- grants italiens et slaves, plus difficles & assimilr. Une loi de 1921 fixa un quota pour chaque groupe national : immigration serait limitée & 3 % du nombre d'immigrants de ce groupe vivant aux Etats-Unis en 1910. Une loi de 1924 Johnson Act) abaissa le quota & 2 % et prit pour année de réfé- rence 1891 au lieu de 1910, est vrai que la population américaine croissait suffisamment par le mouvement naturel, et que les besoins en main-d’quvre étaient comblés. Il y eut méme cons- tamment un minimum d'un million de chdmeurs. Population dei Etats-Unis, Pourcentage de Total és Al'étranger la population urbaine 1910 ......., 91972000 13 515.000 45,7. % 37 370 000 1920. 105 710.000 13 920.000 312% 42.433 000 1930 122775000 14 204.000 56,2 48 829 000 131 669.000 11.419 000 565 52.148 000 Ben Dam ‘A Carte es Et > Le «jeudi: drement rove 6) Le dis Jouissance de ricains furen fondamentali La forme lag Ia vente et Ii 29 janvier 19 Les cons loi. On conti devint & lan puissante cor les bootlegge! démocrates c XVIII amen Nous avi économique « Le revenu event ag Ty-eut es touchéee. Psycholo bien plus dun perte de conf tune catastrop Hoover, avaient un revenu étaient considérés vait augmenté de rs. L'impot fédéral 1929, on Vavait lon, qui dirigérent neus du libéralisme on de I'Etat et se pagnies en trusts actif des actions ou commerciale). rique; 20 holdings lings furent moins aines d'industrie » pendante det Etat ve des Etats-Unis», osiness 'un par rap” usiness », « Jésus- ses plus bas du monde. » litque libérale du antage le pays de { la moyenne des 1438 %; le tarif Vaffiux des immi- immigration serait tats-Unis en 1910. our année de réfé- par le mouvement y eut méme cons- Population active 37 370.000 42.433 000 48 829 000 $2148 000 ‘A.Corte des Elections de 1928. > Le «jeudi noir, 24 octobre 1928, lore de efon- rementsoudein des cours bousiers 8 Wall Set 6) Le dix-tuitiéme amendement. — « Activement engagés dans la création et la jouissance dela richesse, et sOrs qu'ls marchaient enfin sur la route d’Utopie, les Amé- Ficains furent particuliérement intolérants pour la critique et Ihétérodoxie.... Le fondamentalisme religieux prit alors une forme agressive. » (Morison et Commager.) La forme la plus étrange de cette intolérance fut la décision d’interdite la fabrication, Ia vente et importation de I'alcool sur tout le territoire des Etats-Unis. Wilson avait mis son veto & une loi de ce genre. Les « prohibitionnistes » la firent alors passer le 29 janvier 1920 comme le XVIII* amendement a la Constitution. Les conséquences furent tout & fait contraires aux aspirations des auteurs de la loi, On continua & boire des boissons distllées ou importées clandestinement, et cela devint & la mode. Les « bootleggers », contrebandiers de l'alcool, constituérent une puissante corporation de gangsters et firent d'énormes bénéfices, malgré I'aceroisse- ment ruineux des erédits de la police, les policiers se laissant souvent acheter par les bootleggers. Des bars clandestins, les « speakeasies », furent eréés partout. Les démocrates condamnérent la prohibition au nom de la « liberté personnelle » et le XVILI® amendement fut finalement abrogé par le XXI° amendement de février 193 3. Les aspects politiques de la crise économique. | Nous avons vu (ci-dessus, ch. IV) pourquoi et comment se déclencha la crise économique en 1929. Ses effets furent dramatiques Le revenu national passa de 87,2 milliards de dollars en 1929 & 37 milliards en 1932, Le revenu agricole — le plus durement éprouvé — passa de & 5,1 4 8 13 milhards, Les traie {ements et salaires baissfrent de 40 7 tandis que les prix baissaient de 20 °, seulement. Iy eut en 1932 environ 1 millions de chomeurs, Les classes moyennes furent durement touchéss. Psychologiquement, la « grande dépression » devait affecter les Etats-Unis bien plus durement que la guerre. Ce fut réellement leffondrement des espoirs, la perte de confance dans le grand capitalise, dans le libralisme économique, bref, HSUEH tne catastrophe nationale. de Fares Hoover, ui avait atibué la prosprté& i politique de lise faire des Répue ont e"an lat blicains, se trouva désemparé. Il crut d'abord qu'il suffisait d'attendre la fin de la crise sans intervention énergique du gouvernement et laissa aux états et aux phi- lanthropes privés le soin de soulager les miséres les plus urgentes. Il refusa méme accepter jusqu'en 1932 un vaste programme de travaux publics. Le résultat de cette inaction fut un déclin considérable de Vinfluence des répu- blicains, En 1928, ily avait au Sénat 39 démocrates et 56 républicains, & la Chambre des représentants 163 démocrates et 267 républicains. En 1932, 59 démocrates et 36 républicains au Sénat. 313 démocrates et 117 républicains & la Chambre. ‘A Vextréme fin de sa présidence, Hoover accepta de signer une loi créant la Reconstruction Finance Corporation, destinge & preter de T'argent aux entreprises pour stimuler le travail. Mais les préts ne bénéficient pas directement aux groupes les plus matheureux. D'oi le raz de marée électoral qui, en novembre 1932, permit au démocrate Franklin Delano Roosevelt d’étre élu par 22 821 000 voix contre seulement 15761 000 au président sortant Hoover. lll, ROOSEVELT ET LE «NEW DEAL» 4, Franklin Delano Roosevelt. Celui qui devait étre pendant plus de douze ans président des Etats-Unis était né en 1882 & Hyde Park dans I'Etat de New York, d'une famille aisée d’origine hollandaise qui avait émigré aux Etats-Unis au XVII° sicle, Le président républicain Théodore Roosevelt était son parent éloigné (mais devint son once, car Franklin pousa la niece de Theodore, Eleanor Roosevel) It des études dans |'Scole légante- de Groton, puis & Université Harvard et enfin & MUnivesité Columbia de ‘New York of il fi son droit, oe gui Tui permit de devenir avocat, Tt fut elu 3 la «legisla: ture » de TEtat de New York, Wilson le nomma assstantseeréaire a la marine (1913- 1921), c€ qui lui donna une large experience de Tadmiistration. En 1920, il fut candidat Aémocrate a Ia vice-présdence et At campagne en faveur de la S.D.N. Roosevelt était alors un homme éégant, mondain, passionné de golf et de yacht- ing. Mais en aodt 1921, il fut atteint d'une poliomyélite qui devait lui faire perdre presque complétement I'usage de ses jambes. Cette Epreuve développa son énergie. Avec l'aide de sa femme, il décida de continuer son activité politique, comme militant du parti démocrate, Son exceptionnelle intelligence, l'appui du candidat démocrate ala présidence en 1928, le tribun catholique Al Smith, lui permirent d’éire alors élu ‘gouverneur de U'état de New York. [Lacrise lui donna Moocasion de manifester ses emarquables talents. I fut réa gouverneur fen 1930 avee une énorme avance de 725 000 voix. En 1932, a Convention democrats, tmalgré une certaine resistance de Vaile conservatice du parti, Ie désigna sans hesitation ‘comme son candidat a la présidence Roosevelt partageait Ia plupart des idées de Wilson. Mais il n’était pas, comme celui-ci, un doctrinaire intransigeant, Plutot que de renverser lobstacle, il essayait de le tourner, comptant & cet égard sur son charme personnel, son imagination féconde, son sens des réalités, bref sur son « pragmatisme » et son « opportunisme », Hl fut surtout un admirable « leader », saisissant par intuition les tendances de opinion, n’essayant pas de les mater, mais suprémement habile a les éduquer pour les amener dans le sens qui lui paraissait le bon. Il fut, sous des apparences souriantes, aimables, uun homme d’une volonté ingbranlable. Tl s"entoura d’amis dont le plus remarquable evait étre un haut fonctionnaize du service d'hygiéne de New York, Harry Hopkins. Comme Ie « laisse f des trusts courant de tous les don dans la vie un « dirigis Slectorale hi action go Cette m professeurs groupe fut s Fortune alan accords intel échouer une Au contrair G juin 1933) devaluation ainsi Teurs d ‘Comme exédit, Roos institutions « passer des Ic Eviter les fai qui assurait vernement fé depots, La s Act de 1935 dissoudre. 5) Lact ede afin dela cn eats of aut phe mim vfs ba is Tinfuence ds répu- int a Chambre 15309) demas isk le Chambre, va ure olen la enbre 192, permit Taro vik cone F> a... A gouche, carte des Eleetio 932, A droite, carte der Elections de 1940. 2, Le « New Deal », Comme gouverneur de l'état de New York, Roosevelt s"était convaineu que le «liner fare» des republicans t leu conface beats dans Pheacoseintustes t des Etats-Unis était des trusts et des holdings étaient responsables de la crise. Il fallait aller & contre- uml ate ocigine courant de toute in tradiion americine de ibralsme’pouversementl ea, dace tous les domaine, doner aw gowernemen fédéral et moyen @ intervene seivenent | os dans a vie économique. Par empirisme plut6t que par doctrine, Roosevelt ut done | eee un « dirigiste ». Profitant du désarroi de opinion, il fit en ce sens une campagne Javea Coun 3 Aectorale hardc,préconsant un « New Deu», cestacdve une nouvel mahede agus aaire la marine (1 Cette méthode lui fut suggérée par un petit groupe de conseillers, pour la plupart Bal fut canés: | sefesteur d'économie palitaue b ['Univere Columbis de Now York. Ce cant groupe fut surmommé brain trust (trust des cerveaux), expression qui devait faire né de golf et de yacht- fortune. 4Vsetion gouvernementale, pour teiompher de Ia crise | devat li faire perdze | ree 4) La réforme monétaire et banaire, — Roosevelt refusa de chercher dans des er accords intemationaux le moyen d'accroitre les exportations américaines et il fit Sey échouer une conférence économique internationale qu se tnt & Londres en juin 1933, Terenas ‘Au contrair, il décida d'imiter IAngletere ct de détacher le dollar de étalon or (6 juin 1933) pour finalement le stabiliser & 59,06 % de sa valeur initiale (1934). La | dévaluation stimula les exportations et soulagea largement les débiteurs qui virent fut éflo gouverneur ainsi leurs dettes amenuisées, Ceara ‘omme le développement des entreprises nécessitait un assouplissement du désigna sans hesitation Comme le développement des entrepy ait li td erédit, Roosevelt, par diverses mesures, fit abaisser les taux d°intérét, ctablir des institutions accordant des préts aux « farmers » et aux petits proprigtaires. Il fit passer des lois qui établissaient le controle du gouvernement sur les banques. Pour Gviter les faillites bancaires, il eréa la « Federal Deposit Insurance Corporation » {ui assurait les déposants contre la faillite de leur banque par la promesse du gou- vernement fédéral de leur restituer dans cette éventualité au moins une partie de leurs dépéts. La spéculation boursiére fut séverement réglementée. Le Holding Companies Act de 1935 institua un contréte de Etat sur les holdings et aboutit souvent a les dissoudre, il n’étit pas, comme Totstace, il essayait a imagination féconde, opportunisme ». 1 fut endances de opinion, aquer pour les amenet 3 souriantes, aimables, nt le plus remarquable York, Harry Hopkins. 8) action en faveur de Vagriculture. — Dés le 12 mai 1933, le Congrés vota 143 Une institution fu New Dea! la National Recovery ‘Administration 144 VAgricultural Adjustment Act (A.A.A.). Le but de cette loi était de faire remonter les prix agricoles & un niveau qui permettrait aux fermiers de vivre. En échange de subsides gouvernementaux, les « farmers » s"engageaient & réduire certaines de leurs productions essentielles. Ainsi en 1933, 5 millions d'hectares furent retirés a la culture du coton en échange de 200 millions de dollars de subventions gouvernementales. La production baissa de 4 millions de balles, ce qui permit aux prix de monter de 5,5 cents la livre & 9,5 cents. Le revenu de la récolte de coton en 1933 put étre ainsi doublé par rapport & 1932. Le revenu total de I'agriculture atteignit 8,6 milliards de dollars (nouveaux) en 1935, ‘On aboutissait ainsi a une agriculture adaptée au marché intérieur et peu soucieuse d'exportations. Mais des accords bilatéraux avee des pays étrangers permirent d’ac- croltre eellesci. Une aide fut accordée aux cultivateurs non propriétaires pour acheter leurs fermes. On s’efforga de réduire leurs dettes. ©) L’action en faveur de Vindustrie, — Elle dérive dune autre grande loi du 16 juin 1933, le National Retovery Act (N.R.A.). Celle-ci avait pour but de développer la production, de réduire les heures de travail, d'accroitre les salaires et de fournir des fonds pour de grands travaux publics. Les syndicats, brimés par les patrons pet- dant 'ére républicaine, regurent des garanties, en particulier pour l'exercice du droit de gréve. Un code rype du travail fut élaboré, fixantun salaire minimum de 40 éents Mheure et réduisant & 36 les heures de travail dans l'industrie, tout en interdisant le travail des enfants. En un an, $00 codes, concernant 23 millions d’ouvriers, furent adoptés et le nombre des chémeurs fut réduit de 4 millions. 4) L’action en faveur des travailleurs. — Un Bureau national du Travail fut eréé en aodt 1933 pour servir de médiateur dans les conflits du travail. Ceux-ci furent nombreux en 1934 (gréve générale de I'automobile, gréve générale du textile, gréve générale & San Francisco). Le nombre des ouvriers syndiqués passa de 2 127 000 en 1933 & 4 247 000 en 1940. A cOté de I'American Federation of Labour (A.FL), grande centrale syndicale de tendance modérée, se eréa, en 1938, le Committe for Industrial Organization (C.L0-), plus dynamique, dirigé par John Lewis, président des syndicats de mineurs et particuliérement combatif Enfin, un vaste programme de travaux publics fut voté (88,7 milliards en 1934, 35 et 36). Le Social Security Act de 1935 créa un systéme de retraites pour la vieillesse. €) La Tennessee Valley Authority. — Le New Deal s’efforca également de régle- menter la conservation des ressources naturelles : sol, foréts, énergie hydraulique. L'exemple le plus important est celui de l'Autorité de la Vallée du Tennessee, créée le 18 mai 1933. C’était une société investie de pouvoirs gouvernementaux, ayant Ia charge de développer les ressources naturelles du bassin du Tennessee (environ 60 000 km*, sur 7 états). La T.V.A. construisit une série de barrages qui amélioraient la navigabilité, permettaient une forte production électrique et irriguaient les terres arables. A cela s’ajoutent le reboisement, Ventichissement des sols, le perfectionne- ‘ment des techniques agricoles. Un conseil de trois membres, nommés par le président avec I'autorisation du Sénat, avait Ia responsabilité de la gestion, Plus de 50 000 fermiers participdrent & cette expérience, a la fois planificatrice et démocratique. Elle introduisait expérimentalement aux Etats-Unis certains aspects du socialisme, bilan du New Deal. Le New Deal fut trés populaire, sauf cher les patrons de l'industrie, et permit & Roosevelt d'etre triomphalement réélu en 1936, Les adversaires accusaient le systéme Courbe du chi ‘aur Etat d'etre « socials aussi de voir le fedéral. Mais co de sauver I'écon 4) Bilan go ily avait encor résorber presque national. Cela fut fai ment défcitaire 5) Bilan po utter contre le qui, composée « interventions san ‘ment des respons affirma que le > Roosevelt d aux juges agés de és, Te sénat roje rnéanmoins cat le la Constitution a (qui repricent en juges les plus vie au New Deal. C ui consistait a américaine. Au total, le capitalise, il le + permis aux Etat démocratie. Ces réforme Gait de faire remonter de vivre. En échange de éduire certaines de Jeurs furent retirés la culture tions gouvernementales. ‘aux prix de monter de nen 1933 put tre ainsi teignit 8,6 milliards de intérieur et peu soucieuse wrangers permirent ropriétaires pour acheter ne autre grande loi du tpour but de développer jes salaires et de fournir més par les patrons pen- pour l'exercice du droit ce minimum de 40 ents ie, out en interdisant le illons d’ouvriers, furent rational du Travail fut fu travail Ceux-ci furent énérale du textile, gréve jués passa de 2 127 000 tion of Labour (A.F.L.), 1 1935, le Commitiee for John Lewis, président (88,7 milliards en 1934, etrates pour la veillesse orga également de régle- 4s, énergie hydraulique ee du Tennessee, créée le wvernementaux, ayant Ia du Tennessee (environ arrages qui amélioraient ¢ et irriguaient les terres ies sols, le perfectionne- rnommés par le président gestion. Plus de 50.000 jee et démocratique. Elle spects du socialisme, fe Vindustrie, et permit & res accusaient le systéme New Deol Courbe du chomage ‘our Etats-Unis. etre « socialste » et évoquaient le plan quinquennal soviétique. Is sinquiétaient aussi de voir le réle des érats diminuer face & I'énorme aceroissement du pouvoir Jédéral, Mais cette rupture avec la tradition n°était-elle pas imposée par la nécessité de sauver l'économie du pays et de restaurer le niveau de vie de ses habitants? 4) Bilan économique. — Le New Deal ne résolut pas tous les problémes. En 1940, ily avait encore prés de 8 millions de chémeurs, Seule l'industrie de guerre allait résorber presque entiérement le chOmage. La production s'accrut ainsi que le revenu national Cela fut fait au prix de dépenses considérables et le budget fédéral fut constam- ment déficitaire, Mais emprunt permit de faire face aux besoins. 4) Bilan politique. — Les républicains et les démocrates conservateurs, pour lutter contre le New Deal, n’avaient pas l'appui de opinion. Restait la Cour supréme qui, composée de juges en majorité républicains, déclarait inconstitutionnelles les interventions sans cesse accrues du pouvoir fédéral aux dépens des états et I'accroisse- ment des responsabilités de exécutif au détriment du législatf. Ainsi, la Cour supréme affirma que le N.R.A. et I'A.A.A. élaient contraires a la Constitution, Roosevelt décida de réagir. En janvier 1937, il proposa une loi qui adjoindrait aux juges dgés de plus de 70 ans, d'autres juges plus jeunes. Aprés des débats passion- nés, le sénat rejeta cette proposition. Mais Roosevelt, vaincu. sur ce point, emporta ‘néanmoins car les juges de la Cour supréme, se sentant menacés, se mirent & interpréter la Constitution avec suffisamment de souplesse pour Iaisser passer des lois nouvelles (Qui reprirent en fait les dispositions du N.R.A. et de I'A.A.A.). D'autre part, les juges les plus vieux démissionnérent et furent remplacés par des libéraux favorables au New Deal. C’est ainsi que ’on a pu parler de la Réforme constitutionnelle de 1937, qui consistait a admettre Ia nouvelle centralisation de la structure gouvernementale ‘Au total, le New Deal ne fut pas une révolution. Loin de détruire le systdme capitaliste ile renforga en l'adaptant aux temps modernes. Son mérite est davoir permis aux Etats-Unis d’éviter Uexpérience du totalitarisme et d'avoir préservé la émocratie. 4. Liisolationnism Ces réformes profondes de structure se produisirent & une époque ot les Ftats- Unis se détournaient du monde extérieur et poussaient Visolationnisme plus loin due jamais. La nécessité de remédes nationaur'a ln erie, le mecontentement hé du telus des Européens de payer leurs detes de guerre aboutirent un repliement genécal | Roosevelt Iurméme,absorbe par son tuvreineieure, nes alana vraiment du danger te eréé par Hitler et les militaires japonais qu’a partir de 1937, Liisolationnisme de opinion explique les lois de meutralté. Frances Pek (qué que fae ar Personal ext Une commission du séna,chargée une enquete sur ls Benfcs de guerre, cru pouvoir perenaal on | ‘abi que fenree dss pays dure la Premigrs Guerre mondiale seufiqal pr ln presen satan hi txerofe ar Tes banguicts Qui avalentprete de Fargent [Entente elle en Jeu Gue 3 Tengtipe ot mie Fon inert toute exportton dares aux beligdrans — ln vic awe! bien aor pourene A mene V'agresseur — on arréterait le mécanisme qui conduit inéluctablement a la guerre. sri oe ect La guerre italo-tthiopienne suscita le vote en 1935 d'une premiére loi de neu: seulement elt trait, pour six mois. Elle fut protongée en 1936 et rendue permanente en 1937. La Pinta ae Joi de 1937 : qn politten san w etiait embargo su les armes et les munitions destingss & quelque bell- ee érant que ce fat; Spparatte comm " 7 , Phir solide er — r’autorisait exportation d’autres produits qu’en vertu de la clause cash aa: and carry, 'est-dite : paiement comptant, et transport sur des navires non américains. ahaa pt | Roosevelt ne s‘opposa pas a ces Isis qui restreignaient pourtant sa liberté de soup, auton fed manquvre. Tl se contenta dalerter V'opinion par son Discours de la Quarantaine oeralours es | rononcé & Chicago le 5 octobre ros bon sens. 1 | Pt Chicago le $ octobre 1937 orton ss ‘« La paix, la liberté et la sécurité des quatre-vingt-dix cemtiémes de la population du monde ‘moins ‘transcends Sont mises en danger par les dix autres qui les menacent d'une rupture de tout ce quest ‘ordre et droit... Quand une épidémie physique commence a s'éendre, I communauté lapprouve Ta mise en quarantaine des malades. » I! concluait en proposant des « mesures concerts» pour mete em quaranaine fs agresieurs f Les isolationnistes étaient encore trés nombreux (en février 1937, interronés caine Peet par un sondage dopinion, 95 % des Américains déclaraient, qu’en eas de confit ioe moyen te Curopéen, lear pays ne devait pas entier en guerre). Ce discours les indigns, mais Le ecepte il constitua le début d’une auvre d’éducation qui devait porter ses fruits quelques, seman ta ae années plus tard rai tomate Ares pour asi ‘agaibaue dont | thousiasme du pu | experience dels fond du cau Sune manire pr oniaéraent cd Su oat te tes plus eminent brand nombre dh ‘Gul nous intros, Sette Conference reat, immediate fx résultats a fle de vote soi Bein proble Republiqued amet rome ie pas 0 Probleme consis Figde Tone dl fe creer une unit 8 protection en eile varie ationnisme plus loin éeontentement né du patho 19 repliement général Je aval jamais pu comprendre eclement ce qui powaie bien sy paser. Son caractre neat Pas premitre loi de new slement mpl iia ontaitnre fun eae magia H Ga ur af gai oun, Par ‘moment i déployait un at pour le vengeance gu‘on pourrait appeler mesquin, et aautes moments, manente en 1937. La ipanfestaie un esprit chreien de pardon st de charte sous le forme la plus pure. I pouvet ere tn policien sans scrupule mais dafendat hautement det ami et collaborsteurs qui, Poltiguemen, 1 vraiment du danger 1. — PORTRAIT DE FRANKLIN DELANO ROOSEVELT Frances Perkng (ministre du Travail a écrit de Roosevelt qu'il était « "ete hums le plus complie t aus le ama Cnt ene Morgeiha J mntre Gu Teta) 8 fit « Rossel et une sd guerre, crit powoir Pras auuant que sinctre. un homme d'une elfrayante complete dane ses atstades et 08 mote aliguit parla pression ‘allons. » Miss Perkins et Morgenthau furent membres du cabinet de Roosevelt tle connrent plus Elle en déduisit que si longtemps et mieux que moi. Mais je ai Vu assez, spécialement aux heures de detente et de repos, | ‘vetime aussi bien que pour tte mie de die men accord, Erivain de med, j'ai sans cesaeesaye de Eien, de tepardet sscot Ala guste. [icdla de sa charmant, amasante et chatdement amicsle apparence ves son iain la plus cache. | / | Ie deservatent, et notamment Harry Hopkins (eon consi personnal et des causes Quy selon ed nées & quelque bell omsiirs le plus evidemment compétets, le condviraient sun vrable suicide polague, Il oust | Spperaltfe comme un parfait cynique, mondain, sans ilusion, et copendant for religeuse Stat Ia Dlussoldeet plus mgsercune des forse 45 disposition, Hien il fraser progres et liberal | u de la clause cash our tre accus de raison enves sa classe» demeurait en reallte un homme & -ancienne mode: | vires non américains. isi pix armors any son entourage ct conme beaucoup dm, petra de bea Eanes foup qu'on fut daccord avec Il: et cependant. [a plupart des aomioationsprierpls gull My pour ourtant sa liberté dk is cabinet ou les divers organiames du Rew Desl ov de ln Guerre, concerérent des hommes volts rs de la Quarantaine Guerelleuts ec seclstzanis Il aiait se dépeindre comme un raalite pratique, tert tere, un fos bon sens, Il dat souvent = « Winston (Churchill, Uncle Joe (Stte) ef moh ous nous ater ‘Sons bien parce que nous sommes tous le tos des reaistes» et sependant, sn idéaleme nit bas moins wranscendant que sel de Woodrow. Wilson Saree (Robert SurRwovo. Rooseve and Hopkins, New York, Harper, 1948, p. 8.) pure de tout ce qui est fendrey ia communauté ee Il. — PANAMERICANISME ET « BON VOISINAGE » i Le Pésien aes estes peongetls& tous es Prien ds stesRepubques ames nie 1997, ntecropts cin a Eee tet Seo ee | eae etn Tear eatin ane a nee Re a8 mot de es indi etic oct fruis quelques Tt de novee de cee anki prtsident Roots ft te our un second tee, var

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