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Roussel Pierre. Un nouvel hymne à Isis. In: Revue des Études Grecques, tome 42, fascicule 195-196, Avril-juin 1929. pp. 137-
168;
doi : https://doi.org/10.3406/reg.1929.6945
https://www.persee.fr/doc/reg_0035-2039_1929_num_42_195_6945
(1) Sur ce sanctuaire et les fouilles qui y furent faites en 1925, voir le Bull.
Corr. Hellén., XLIX, 1925, p. 477-8. La stèle est maintenant conservée au musée
de Smyrne.
(2) Bull. Corr. Hellén., LI, 1927, p. 378 etsuiv., n. 3.
(3) Cf. U. Wilcken, Urkund. Ptolemaeer Zeit, t I, p. 26.
REG, XLI|, 1929, n· 195-196. 10
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(I) Dans l'édition primitive, le n° 10 a été par erreur attribué à deux versets
consécutifs ; la concordance des chiffres n'est donc point rigoureuse dans le
Bull. Corr. Hell, et ici.
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[θ]ών εις φών [sic) άνήγαγον. — (52) Έγώ δμβρων είμι κυρία. —
(53) Έγώ
50 το Ίμαρμένον νικώ. — (54) Έμοΰ το είμαρμένον ακούει.
Χαίρε Αί'γυπτε θρέψασά με .
...άρ.αλλοτόκοΐ.σί τε
γαθοριένα πεδίοισιν, οπαι στάλαν άσάλευτον
είσε ααλοθρέσκων ίερος νόμος εκ βασιλήων,
σάρια τέας, δέσποινα, μοναργείας, ίκέτοασιν
λαοΐς άπύοισαν
(1) Ed. Schwartz, Rhein. Mus., XL, 1885, p. 229 : « Cap. 27, 3-6 (iiber die Gra-
ber von Osiris und Isis in Nysa) ist. . . dem Hekataeos zu zuschreiben. — Id., αρ.
Pauly-W., s. v. Diodorus, col. 761 : « Sicherlich ist Hekataeos fremd... der Wei-
nerflndende, Weltbesiegende Osiris-Dionysos...; hierzù gehort die von D. selbst
ausdrucklich als Variante bezeichnete Episode viber die Gottergràber in Nysa. »
(2) L'hymne d'Androspeut dater du Ier s. av. J.-C; l'hymne d'Ios du m' s. ap.
J.-C. ; je ne crois pas l'hymne de Kymé antérieur au i«r ou même au ne s. de
notre ère.
442 P. ROUSSEL
(1) Cf. Jacoby, ap. Pauly-W., s. v. Euhemeros, p. 952 et suiv. ; J. Kaerst, Gesch.
des Hellenismus, II, 2° éd., p. 181 et suiv.
(2) Loc. laud., p. 382.
(3) Comme on le verra plus loin, divers indices, entre autres, le rôle d'Isis
guérisseuse passé sous silence, donnent à croire que l'hymne est notablement
antérieur à Diodore; je ne crois pas néanmoins, avec H. v. Gaertringen (dans la
3e éd. de la Sylloge inscr. graec. de Dittenberger, n. 1267), qu'il faille faire
remonter l'original jusqu'à l'époque de Ptolémée Sôter.
(4)Diod., I, 22.
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tieion une stèle à l'honneur d'Isis. Mais cet accord peut montrer
tout juste que l'auteur de l'hymne connaissait les sanctuaires
de Memphis. Bien des textes religieux, magiques, astrologiques,
alchimiques ou médicaux sont donnés comme les reproductions
de documents vénérables, conservés dans de célèbres temples,
émanant souvent de la divinité elle-même (1). Memphis était
la ville sainte par excellence : le sanctuaire d'Isis à Memphis,
cité déjà par Hérodote (2), apparaît dans les romans de Xéno-
phon d'Éphèse et d'Héliodore (3) comme un lieu de culte dont
la vogue était immense. Quel prestige devait recevoir un texte
d'une origine soi-disant memphitique !
Il ne paraît pas impossible pourtant qu'une partie du
sanctuaire de Ptah ait été hellénisée et qu'une stèle rédigée en grec
y ait trouvé place. On sait qu'il y eut de bonne heure à
Memphis une population étrangère parmi laquelle figurent des
(1) Dès l'époque pharaonique, on rencontre des documents qui sont donnés
comme des copies de textes plus anciens, sans qu'on puisse toujours déterminer
si l'on est, ou non, en présence d'une fiction. La stèle Metternich, qui contient
des formules contre les reptiles, « a été gravée sous le règne de Nectanébo I
(XXXe dynastie, vers 378-340 av. J.-C.) pour le compte d'un prêtre nommé Nes-
joum, qui dit avoir fait copier un exemplaire déposé au temple de la nécropole
des taureaux Mnévis à Héliopolis »; cf. A. Moret, Rev. hist, religions, LXX1V,
1916, p. 215; la rédaction première est souvent attribuée à un dieu; cf. ibid.,
p. 268, note 1. Une stèle memphitique, où est exposée la doctrine cosmogonique
des prêtres de Ptah, serait une copie d'un vieux papyrus, mangé parles vers;
cf. Ërman, Ein Denkmal memphitischer Théologie, Sitzber. Berl. Akad., 1911,
p. 916-950 ; Breasted, Development of religion and thought in ancient Egypt,
p. 43 et suiv. — A l'époque gréco-romaine, le thème d'une stèle hiéroglyphique
découverte dans un sanctuaire est très fréquent; cf. Jambl., De mysleriis, V11I,
4 : Ερμήνευσε δε Βίτυς προφήτης, ht άδύτοις εύρων άναγεγραμ-μένην έν ίερογλυφικοΐς
γράμμασι κατά Σάϊν την εν Αίγύπτω. — Sur l'origine des livres hermétiques, voir
les exemples cités par Kroll, ap. Pauly-W., s. v. Hermes Trismegistos, col. 794 et
802. — Des recettes médicales se trouvaient dans le temple de Ptah à Memphis;
cf. Galen., De compos, medic, per genera (ed. Kuhner, vol. 13), V, 775.
(2) Herod., 11, 176 : il attribue à Amasis la construction du sanctuaire.
(3) Xen., Ephesiaca, IV, 1,1; 3,3; V, 4,6; Hehod.,Aethiopica, I, 18 (ed. Bekker) ;
voir aussi l'index de Th. Hopfner, Fontes historiae religionis aegyptiacae, s. v.
Memphis urbs. — Le sanctuaire d'Isis semble mentionné comme une partie du
sanctuaire d'Héphaistos dans un passage mutilé de l'hymne d'Oxyrhynchos, Pap.
Oxyr., XI, 1380, col. I, I. 2 : έν τώι] 'Ηφαίστου οίκω. .. Χμεϋνιν (d'après le contexte,
on indiquerait le nom spécial que porte en ce lieu la déesse),
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(1) Sur cette question, voir U. Wilcken, Urk. Ptol. Zeit, p. 537, n. 116.
(2) La distinction entre le Sérapéum grec et le Sérapéum égyptien, établie par
Mariette, semble caduque; cf. U. Wilcken, Arch. Jahrb., XXX1I (1917), p. 149 et
suiv. ; Urk. Ptol. Zeit, I, p. 9 et suiv.
(3) W. Otto, Priester u. Ternpel im hellenistischen Aegypten, t. I, p. 127,
signale une inscription d'un σύνοδος qui aurait été érigée dans le sanctuaire de
Ptah à l'époque d'Auguste ; cf.lnscr. graec. ad res roman, per tin., Ι, η. H14, sans
précision de provenance; le premier éditeur serait Miller, Mélanges a"arch.
égypt.
' et assyr., 1 (1873), p. 52, que je n'ai pu consulter.
(4) Paus., 1, 18, 4.
UN NOUVEL HYMNE A ISIS 145
(1) On remarquera pourtant que l'hymne homérique à Déméter, qui n'est pas
influencé par l'Orient, fournit déjà un exemple analogue; la déesse se révèle à
la rnère de Kéléos : Ε'.μΙ δε Δημήττ,ρ τιμάοχος χτλ. (ν. 268 et suiv.). — Les
hymnes égyptiens, par exemple le grand hymne à Osiris, dont on trouvera
une traduction dans A. Moret, Le Nil et la civilisation égyptienne, p. 113 et suiv.,
peuvent fournir avec notre texte de nombreux rapprochements ; mais ils
s'adressent à la divinité. — Au point de vue formel, on rapprochera plutôt
quelques passages de la stèle Metternich, (citée ci-dessus, p. 143, note 1) : « C'est
moi Isis, fécondée par son mari et enceinte d'Horus, la divine. J'enfantai Horus,
fils d'Osiris, dans un nid de papyrus etc. » (trad. Moret, loc. laud., p. 232). Suit le
récit de la lutte d'Isis contre Seth, figuré par un scorpion qui pique Horus
enfant. Dans un autre passage, Isis prononce une formule de guérison : « Je
suis Isis, la déesse, maîtresse de la magie, qui crée la magie, l'initiée, celle qui
dit les paroles (magiques); tous les reptiles qui piquent m'obéissent » (p. 260).
Sur cette stèle, d'autres divinités aussi s'annoncent solennellement, Thoth,
Chnoum, enfin une divinité solaire, Min, de Koptos : « (Je suis) celui qui se lève
au ciel....; quand il ouvre l'œil, la lumière se manifeste; quand il le ferme, la
nuit se manifeste...; je suis celui qui illumine les deux terres, etc. » (p. 266).
(2) Je reproduis la traduction de A. Moret, Le Nil et la civilisation égyptienne,
p. 379.
(3) Voir surtout, pour l'époque hellénistique, les hymnes de Callimaque et, en
dernier lieu, l'hymne à Sarapis trouvé à Délos et signalé ci-dessus (p. 146, note 2 ;
ef; /<?, XI, 4, n. 1299 et Powell, Collectanea alexandrina, p. 68-71).
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' (1) On remarquera les variations intentionnelles dans la place du verbe, par
exemple §§ 39 et 40 : 'Εγώ είμι πολέμου κυρία ■ εγώ κεραυνού κυρία ειμί. Dans
l'emploi des aoristes présents et moyens, il est curieux de noter des divergences
entre les hymnes d'ios et de Kymé (συνέταξα et συνεταξάμην, 1. 19 de l'hymne
d'ios et § 12; inversement διεταξάμτ,ν et έταξα, 1. 34-35 et § 29) ; de même dans les
formes συνήγαγον et συνήγαγα (§ 15 et 1. 21), ευρον et εύρα (§ 13 et 1. 20). Dans ce
dernier cas, on peut supposer que l'auteur de l'hymne de Kymé a voulu éviter
trois finales en α (θαλάσσια Ιργα εΰρα).
(2) Cf. W. Spiegelberg, Die Glaubwurdigkeit von Herodots Bericht ilber Aegyp-
ten (Heidelberg, 1926).
(3) Sur ce point, voir les conclusions prudentes de W. Otto, Priester und Tem-
pel im^hellenisf.ischen Aegypten, t. II (1908), p. 413 et suiv.
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(1) Deissmann, op. laud., p. 111, y voit « ein tester Bestandteil der liturgischen
Texte des Isiskultes », ce qui me paraît aussi inexact que d'y retrouver, avec
Erman (cité par Deissmann, p. 109, note 2) « was einfachere Gemuter von der
Isis dachten ».
(2) Voir l'article si riche de Drexler, ap. Roscher, Ausfûhrl. Lexicon griech. u.
rb'm. Mythologie, s. υ. Isis ; plus récemment, celui de Roeder, ap. Pauly-Wis-
sowa, IX, col. 2084 et suiv., qui ne remplace pas celui de Drexler; Reitzenstein,
Zwei religionsgesc/i. Fragen (Strasbourg, 1901), p. 104 et suiv., où le rôle des
« missionnaires » d'Isis, à l'époque ptolémaïque, est singulièrement exagéré.
(3) Particulièrement au traité de Iside et Osiride. Pour tous les textes littéraires,
il suffit maintenant de se reporter aux Fontes historiae religionis aegyptiacae.
publiées par Th. Hoplner (Ronn, 1922-1925).
(4) Kaibel, Epigr. graec, 1029.
(o) Pap. Ox'jr., t. XI, n. 1380 ; cf. G. Lafaye, Litanie grecque d'Isis, Rev.
Philol., 1916, p. 55-108 et surtout R. H. van Groningen, De papyro Oxyrhyn-
chita 1380 (Dissert. Groningue, 1921), où l'on trouvera de nombreuses et utiles
observations. L'hymne d'Oxyrhynchos fournit de multiples rapprochements
avec notre document.
(6) Cf. G. Oliverio, Notizario archeol., ministero délie colonie, IV (1921),
p. 210 et suiv. (pi. XXXII). L'auteur signale aussi une inscription mutilée tardive
trouvée à Cyrène et contenant des dispositions qui se rapportent au culte d'Isis
ISO P. ROUSSEL
'Αγαθή τύχη
L ρλγ "Ισιοι και Σεράπιδι
'Αγαθός Δαίμων νεωκόρος άνέθη(κε).
Έγώ τύραννος Είσις αιώνος μόνη,
5 πόντου τε και γης τέρ μονάς τ' επιβλέπω
και σκήπτρ' έχουσα και μι' ούσ' επιβλέπω *
Καλοΰσι δη με πάντες υψίστη ν θεόν,
πάντων μεγίστη ν των εν ούρανώι θεών.
Αυτή γαρ εύρον πάντα και είλόμην πόνον.
10 Γρα©ή δ'έπι σωραγεΐσι δηλώσει σαφής
δεικνυσα τάμα πάσιν έξευρήματα,
α και βρότοις έδειξα και καρπούς βίου.
Πόλεις τε σεμνούς περιβόλοις έτείχισα
βροτοΐς τ' ενειμα ταΰτα τρανώς είδέναι.
15 Έμοΰ δε χωρίς
ούδ' άστρα γαρ ©οιτώσι
γείνετ' ουδέν
την αυτήν
πώποτε,
όδον
(1) Le couple Geb, dieu de la terre et Nout, déesse du ciel, enfante Osiris et
Isis, Seth et Nephthys. — Sur l'identification de Kronos et de Geb. que l'on
trouvait déjà chez Manéthon, cf. Pohlenz, ap. Pauly-W., s. v. Kronos, col. 2000. —
Kronos avait un temple à Alexandrie : cf. Macrob., 1, 7, 14 ; Athen., 111, 110 b. Je
ne sais pourquoi Diodore, dans la prétendue épitaphe de Nysa, le qualifie de
νεώτατος, ce qu'il précise un peu plus loin (épitaphe d'Osiris) en l'appelant :
νεώτατος θεών απάντων.
(2) On donnait parfois à Isis Hermès-Thoth pour père; cf. Plut., De Is., 3 et
12. Sur Thoth, dieu de la sagesse, inventeur des lettres, cf. Roeder, αρ. Roscher,
Lexicon, s. v. Thoth, col. 849. Sur l'assistance apportée par Thoth à Isis et à
Osiris, cf. A. Moret, op. laud., p. 100 et suiv.
(3) § 6, Horus est qualifié de βασιλεύς comme Osiris : ils ont régné l'un et
l'autre sur l'Egypte.
(4) § 7 : εγώ είμι ή έν τω τοϋ Κυνός αστρω έπιτέλλουσα. Sur lsis-Sothis, outre
Drexler, op. laud., col. 434, voir P. Perdrizet, Terres cuites de la collection Fou-
quel (1921), p. 21 et suiv. ; Van Groningen, p. 49.
(5) Au § 1, Isis est dite τύραννος πάσης χώρας, ce qui ne s'applique peut-être
qu'à l'Egypte ; cf. Van Groningen, p. 10 et 44.
(6) Herod., Il, 136.
(7) Ibid., 156.
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αδε θάλασσας
πράτον εν άνθρώποΑσι Τϊεράσιριον τίνεσα υ-όχθον
(1) De nombreux textes sont cités par Orexler, loc. laud., col. 474 et suiv.
(2) Cf. par ex. U. Wilcken, Urk. Ptol. Zeit., I, p. 35.
(3) Roeder, ap. Pauly-W., IX, col. 2116.
(4) Le plus connu de ces textes est celui du De Iside, 32, sur l'horreur des
prêtres égyptiens pour la mer et leur aversion à l'égard des pilotes qui vivent
de la mer; cf. l'index de Th. Hopfner, op. laud., s. v. mare, pisces, sal.
UN NOUVEL HYMNE A ISIS 157
ont pu, au cours de ces relations, adapter certains caractères des divinités
syro-palestiniennes.
(1) De Isid., 27.
(2) A. Moret, Mystères égyptiens (Paris, 1913), p. 3-102. — Dans les Rois et Dieux
de l'Egypte, un chapitre est consacré aux mystères dlsis (lre éd., p. 163-213);
mais il ne s'y agit que des mystères de l'époque gréco-romaine.
UN NOUVEL HYMNE A ISIS 159
il) Sur la μύησις dans le culte éleusinien, cf. Piïngsheim, Arch. Beitr. z. Gesch.
des Eleus. Kults (Bonn, 1905), p. 39 et suiv.
(2) Les caractères hiéroglyphiques sont regardés comme permettant la
transmission d'une doctrine ésotérique connue seulement des prêtres; cf. Diod., Ill,
3 ; Sourdille, op. laud., p. 309 et suiv.
(3) V. 473 et suiv. : Έ Se (Déméter) χιοΟσα θεμιστοχόλοις βασιλεΰσι | δεΐξε ... |
δρεσμοσύνην θ' ιερών καί έπέφραδεν όργια πασι.
(4) Herod., Il, 59, 156.
(5) V, 69.
(6) Cf. P. Foucart, Mystères d'Eleusis, p. 71 et suiv., où les traits communs
entre Déméter et Isis sont relevés pour démontrer l'origine égyptienne de
Déméter.
UN NOUVEL HYMNE A ISIS 161
(1) Cf. de 'Jong, De Apuleio Isiacorum mysteriorum teste (Diss. Leyde, 1900) ;
Dibelius, Die Isisweihe bei Apulejus u. venoandte Initiationsriten , Heidelberg .
Sitzber., phil.-hist. Klasse, 1917, fasc. 4. — Parmi les ouvrages plus généraux
où il est question des cérémonies discutées par Apulée, je me bornerai à
signaler F. Cumorit, Les religions orientales dans le paganisme romain, lre éd.
(Paris, 1906), chap. IV, et Reitzenstein, Die hellenistischen Mysterienreligionen,
3e éd. (Leipzig, 1927).
(2) Voir la critique pénétrante qu'en a faite Is. Levy, Rev. Hist. Rel., LXI,
1910, p. 177-196.
(3) U. Wilcken, Urkunden, Einleitung, p. 83, admet cette origine du culte de
Sarapis, que je ne discute pas ici — ce qui n'est pas une preuve d'adhésion ;
mais, ibid., p. 75, il nie avec raison l'existence de mystères de Sarapis.
(4) Cf. Otto, op. laud., t. Il, p. 265, note 1. Je ne sais si le pap. Oxyr., XIII,
1612, qui parait attribuer à Athènes le monopole des mystères éleusiniens,
apporte un appui à la thèse dOtto, comme le pense L. Deubner, Heidelberg.
Sitzber., 1919, fasc. 17, p. 10. Il importe peu ici; le fait étrange, c'est qu'un
personnage, appelé par le roi pour présider au culte de Déméter, aurait travaillé
162 P. ROUSSEL
(1) Sans admettre dans son intégrité la thèse d'Ed. Meyer, combattue par
Reitzenstein, op. laud., p. 95, selon quoi il n'existe pas, avant l'ère chrétienne,
de religions hellénistiques à mystères (Ursprung u. Anfànge des Chrislentums,
III, p. 393), on peut croire qu'elles n'apparaissent pas au iue s. av. J.-C. ;
cf. Wilamowitz-Moellendorff, Hellenislische Dic/dung, I (1924), p. 62. J. Kaerst,
Geschichte des Hellenismus, II, 2e éd. (1926), p. 266-267, s'exprime avec
ambiguïté : ο Nun fehlt es gewiss auch in der hellenistischen Frubzeit nicht vôllig
an religiôsen Strômungen, die der spâteren Mysterien-und Erlôsungsreligion
verwandt sind Aber dièse Strômungen sind zunâchst im wesentlichen noch
auf die engeren Kreise bestimmter Mysteriendienste beschrankt ».
Reconnaissons qu'on ne sait rien de ces petits « cercles » au début de l'époque
hellénistique.
(2) F. Cumont, op. laud., p. 120, avait déjà reconnu que la religion gréco-
égyptienne « prit la forme des mystères répandus dans le monde grec et fut
rapprochée en particulier de ceux d'Eleusis ». Mais, selon lui, on le devrait
attribuer aux Ptolémées qui réglèrent le rituel grec de la religion nouvelle, et
à l'intervention de l'Eumolpide Îimothéos.
UN NOUVEL HYMNE A ISIS 165
(1) Voir aussi l'hymne à Isis publié par A. Delatte, Musée Belge, 1913, p. 141,
où la déesse est appelée πυρ "Αϊοος.
(2) Herod., II, 123 : Osiris et Isis régnent sur les morts (άρχηγετεΰΐΐν τών κάτω).
(3) Ainsi Archemachos d'Eubée. Selon Plutarque, De Is., 27, Sarapis est Plu-
ton et Isis, Persephone ; cf. Hopfner, Fontes, p. 75. — Selon l'hymne d'Andros,
Isis châtie aux enfers les parents négligents (v. 41 et suiy.).
(4) Cf. Drexler, col. 521 ; Isis est parfois identifiée avec Hygie ; cf. P. Roussel,
op. laud., p. 150. Mais on ne signale aucune guérison éclatante opérée par
elle, comme c'est le cas pour Sarapis qui a déjà guéri Démétrios de Phalère
(Hopfner, Fontes, p. 58-59). Selon Diod., I, 29, la guérison des hommes serait
le principal souci de la déesse : πασαν γαρ σχεδόν την οίκου μένην μοφτυρεΐν έαυτοΐς
εις τας ταύττ,ς τιμάς φιλοτιμουμένην δια τήν έν ταϊς θεραπείαις έπιφάνειαν. 11
attribue aux Égyptiens eux-mêmes l'opinion qu'Isis a inventé toute espèce de
remèdes *al της Ιατρικής έπιττήμης μεγάλην εχειν έμπειρίαν. Mais l'auteur de notre
hymne, qui attribue tant d'inventions à Isis, s'est bien gardé de lui rapporter
l'invention de la médecine, et cette omission ne peut être fortuite.
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