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5 sonnets from the collection "La Leçon d'Otilia. Sonnets complets 1992-1994 " by Alexis Saint-Amand (Didier Coste). Paris: La Différence, 1995.
Claude-Michel Cluny praised this book of verse in Lire/L'Express.
Many rimes from it are quoted in the Dictionnaire des rimes, Éditions le Robert.
5 sonnets from the collection "La Leçon d'Otilia. Sonnets complets 1992-1994 " by Alexis Saint-Amand (Didier Coste). Paris: La Différence, 1995.
Claude-Michel Cluny praised this book of verse in Lire/L'Express.
Many rimes from it are quoted in the Dictionnaire des rimes, Éditions le Robert.
5 sonnets from the collection "La Leçon d'Otilia. Sonnets complets 1992-1994 " by Alexis Saint-Amand (Didier Coste). Paris: La Différence, 1995.
Claude-Michel Cluny praised this book of verse in Lire/L'Express.
Many rimes from it are quoted in the Dictionnaire des rimes, Éditions le Robert.
tes mains dlies dressent la forme du beau qui est celle de la clart quelles rpandent flatter laliz, cueillir des amandes. Le jour qui ne te voit pas, ton frre identique, recouvre dans ton geste sa ferveur antique, et si je ne suis que lombre du messager, faut-il mabattre comme un oiseau passager? Lclair est moins vif, concept de plnitude, et quand la nymphe a bris son jouet de foudre, je me ddie dans le silence son tude. Cest ainsi que sous la frondaison repli je te vois mieux et plus proche que dans la poudre des ailes et dans lclat par lastre ni.
XII
Parce que plus un cri, plus un seuil ne tattend,
une enfant passe enfin dans la gloire du temps : cest ce que dit laveugle te croyant partie, cest ce quil clame aprs la saison avertie. Or tu nes pas venue ni ton heure surgie, ltre de ltre se rit de ma liturgie, des branches fruit dont la mollesse lvente, des sottes louanges que le langage invente. Je ne te vois, je nentends pas ta voix; ton tre, ta lvre ouverte sur les livres de linstant est en moi qui lis le seul sujet du connatre. Prenne parmi la pierre qui nous entoure, et toi la studieuse, peine assise, habitant le lieu, que faut-il pour que le dsordre accoure?
XIII
Rien ne manque, pas une moirure de vitre,
pas un pleur dapprenti pote son pupitre, pas un pot de granium au balcon den face, pas une jeune fille riant sa glace. Or ce dcor duvrette plant par lhistoire, la forme de ltre le rend alatoire, contingent la commodit dun rcit dont lpilogue, bien avant, eut lieu ici. La substance de ltre est la plus concentre dans sa propre forme qui est un paysage o la dure des saisons na pas son entre. Ltre cre dans la dure son propre tmoin pour quon y dcouvre lautre de son visage, mais, dfait, celui-ci nen rayonne pas moins.
XIV
Cette beaut qui se blesse sa propre cible,
ta beaut tourne vers lintrieur du visible, abrite en son tre le chant quelle convoque et tout ce qui est tu rside en son poque : La pierre encore une fois, largile, la flamme, les routes jusquau village o marche une femme, car la main qui est na besoin de rien offrir, tant le vu de ltre, la fin du souffrir. Tout ce qui est dit se fait chair imprissable, se fait regard et mouvement contre la loi, se veut prcaire dans un suspens quitable. Tout ce qui est ainsi conu cde loubli de limpossible, qui la fait semblable soi et diffrent des choses du monde tabli.
XV
Comme la persienne prend au pige le corps
de la lumire et la libre de son sort de transparence pour quelle vive chez nous, loiseau, leau, le roseau rvent tes genoux. Le pome a fait ce long dtour pour se taire, pour apprendre quil nest rien que le locataire de la parole qui prend au pige le corps de la prsence et la libre de son sort. Que tu sois est de tous le rve le plus fou : comme si le soleil, gal son poids dambre, pouvait se soutenir aux cieux seul et sans nous, Comme si, leve sur le dehors la persienne, tu pouvais rester librement dans cette chambre o la lumire a pris ton ombre pour la sienne.