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1. (Le Seigneur :) « Tous ces animaux, dont le nombre est assez immense pour
permettre la plus grande diversité des dispositions du caractère, sont cependant soumis à une
loi contraignante qui les fait se développer dans une direction définie - donc celle de la "plus
haute intelligence possible" -, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas capables d'agir autrement que ne
le permet le domaine où entre leur forme d'âme. Par exemple, vous aurez beau montrer à un
oiseau très minutieusement qu'il vaudrait peut-être mieux pour lui ne pas se construire un nid
ouvert, mais se tresser une sorte de maison, il ne s'en tiendra pas moins à son nid ! Et vous
pouvez être certains que, depuis que les espèces sont apparues, chacune a toujours bâti sa
demeure de la même façon qu'elle le fait aujourd'hui. La raison se trouve dans cette espèce
d'horizon limité (leur forme d'âme) qu'ils ne peuvent élargir - exactement comme un enfant ne
saurait apprendre l'art difficile des mathématiques supérieures avant d'avoir acquis les
principes élémentaires du calcul.
2. Les différentes formes que doivent traverser les animaux sont en résonance avec les
âges ou les années d'évolution de l'homme. Une fois que l'intelligence animale a atteint son
plus haut degré - notez bien que cela n'est en aucun cas une question de forme extérieure,
mais seulement d'évolution de l'âme -, les intelligences ainsi développées peuvent se réunir en
une âme humaine, et celle ci renferme donc d'abord des formes d'intelligence hautement
évoluées qui se complètent mutuellement, mais, puisqu'elle est la succession de nombreuses
vies inférieures, elle est aussi à l'image de toute cette vie inférieure, puisque tout cela est
contenu en elle. Elle est dès lors achevée, tant selon sa forme extérieure que selon sa forme
intérieure capable d'évolution. Le couronnement de la Création, la forme humaine, est donc
atteint dans l'être humain nouveau-né, avec son germe capable d'une évolution supérieure.
3. C'est alors que débute la seconde tâche de l'homme : il doit atteindre une liberté
suprême de la conscience dans la connaissance du Créateur et dans l'évolution de l'homme
intérieur.
4. Jusque-là, la forme psychique restait muette, ne se souciant pas de l'esprit, mais
seulement de choses matérielles, et elle ne connaissait que le droit du plus fort. Pourtant, la
divinité veut à présent que son œuvre, amenée à grand-peine à ce point, la reconnaisse et
cherche à se rapprocher d'elle par amour, non par crainte de sa force. Comment est-ce
possible ?
5. Si elle veut atteindre ce but, la divinité doit se dévoiler, autrement dit, elle doit
placer sa créature dans des conditions qui lui permettront de reconnaître ou non, d'elle-même
et librement, la divinité. Celle-ci ne doit donc exercer aucune contrainte, sans quoi ce n'est pas
l'amour qui dirigerait la volonté, mais la crainte qu'il faut éviter. Et songez vous-mêmes s'il
vous plairait d'être entourés de serviteurs qui ne vous serviraient que par crainte, sans aucun
amour ! Cette petite plante qu'est l'amour ne peut apparaître que lorsque l'âme humaine, grâce
à sa clairvoyance toujours plus grande dans la perception des choses, trouve sans contrainte
des preuves du grand amour et de la sagesse que Dieu lui donne en retour, et qui forcent son
admiration et son amour.
6. Mais l'âme humaine reçoit aussi une aide pour son ascension : car, en tant que forme
accomplie ne pouvant être perfectionnée davantage, l'âme toute seule ne verrait plus rien au
dessus d'elle-même s'il ne lui venait alors une perception spirituelle, le sentiment d'une
puissance qui la rend humble et la pousse dès lors à rechercher son Créateur. C'est l'étincelle
divine, l'esprit déposé en elle et destiné à se développer en même temps qu'elle, à l'imprégner
toujours davantage grâce à une bonne éducation, et à l'amener à toute connaissance à travers
les enseignements qu'elle se donne à elle-même.
7. Mais cette bonne alliance, qui commence dès la naissance de l'homme, est
considérablement gênée dans son évolution, car, s'il est vrai que l'âme se développe avec la
nécessaire croissance du corps, l'esprit qui est en elle y demeure le plus souvent à l'état
d'embryon. Mais c'est pourtant le but de la vie que de les faire progresser tous deux en même
temps, afin qu'ils dépendent toujours l'un de l'autre comme il se doit.
8. Cette étincelle divine vient de Dieu et renferme en elle dès l'origine toute vérité et
toute vraie connaissance. Grâce à elle, l'homme est dans la relation la plus étroite avec l'esprit
même du Dieu créateur, qui lui permet de pénétrer tous les secrets et la sagesse même de
Dieu. Bien sûr, très peu d'hommes ont ne serait-ce que le pressentiment de cela. Et c'est le but
de Ma mission d'enseignement que de faire de ce pressentiment, parfois encore fugitif, un vrai
savoir et une par faite certitude - et Ma doctrine montre le chemin pour y parvenir. »
GEJ11 C53
La vision spirituelle
1. Il est temps d'ajouter ici quelques mots sur la vision spirituelle à l'intention de ceux
qui suivent Mes voies et qui veulent reconnaître en eux-mêmes jusqu'où peut évoluer l’âme
encore incarnée. On n'enseignera pas ici comment on acquiert certaines facultés miraculeuses
ou magiques, et l'on ne donnera pas de recette pour la recherche de ce seul but, mais on
montrera le chemin qu'il faut suivre pour surmonter les multiples doutes intimes qu'éprouve
l'âme aussi longtemps qu'elle n'est pas détachée de la chair. Car c'est là le véritable but : ne
plus dépendre de la chair avec tous ses désirs, ses doutes et ses erreurs, afin que l'âme puisse
se trouver bien dans le monde véritable où elle devra entrer après la mort du corps, et qu'elle
puisse y entrer tout à fait librement.
2. Il va de soi que la vie de l’âme se manifeste d'elle-même, quand les chaînes qui
l'enserraient dans la chair se défont. Et ceux qui n’éprouvent pas en eux cette vie de l'âme
lorsqu'ils entendent Ma parole sont encore enfermés dans ces liens de la chair : ils entendent
Ma parole, mais ne s'y conforment pas.
3. Celui qui se libère de ses chaînes se met à voir plus clairement les hommes et la
nature, d'abord d'une manière qui lui donne seulement à penser que son sens de l’observation
s'est beaucoup aiguisé : mais ce qu'il perçoit en réalité, c'est le mouvement de l'esprit devenu
plus libre en lui. Que l'homme s'accoutume alors à regarder en lui-même, c'est-à-dire à
reconnaître les images que perçoit l'œil de son esprit et qu'il peut observer indépendamment
de ses yeux de chair, et, s'il vit dans l'amour de Moi et continue de s'édifier sur cette
fondation, il recevra bientôt le don spirituel que vous nommez "clairvoyance" mais c’est là
une qualité toute naturelle et non magique de l'âme, qui ne peut pas plus s'en défendre que
vous ne pouvez empêcher vos diverses facultés de se développer dans votre corps charnel.
4. Dans les maladies, où il arrive souvent que l'âme se détache quelque peu du corps -
mais c'est alors une forme malsaine de clairvoyance qui donne lieu à beaucoup d'erreurs,
parce qu'elle est causée par l'affaiblissement du corps -. il n'est pas rare que l’âme se mette à
vivre dans son propre monde étranger au corps, et les nombreux fantasmes qui lui
apparaissent alors ne sont que des images symboliques de ce monde de l'âme - symboliques,
parce que la langue dans laquelle l'esprit s'adresse à l'âme n'est pas faite de mots. Mais
seulement d'idées pleinement constituées, tandis que les mots ne communiquent
qu'imparfaitement les idées.
5. Pendant la vie terrestre, il est non seulement utile, mais indispensable de développer
cette capacité à comprendre le langage symbolique, langage que vous connaissez au moins
sous sa forme verbale des correspondances : car sans cela, après la mort du corps, l'âme se
sentira dans le royaume des esprits comme un étranger qui arrive dans un pays tout à fait
inconnu, dont il ne comprend pas la langue et où il ne parvient qu'à grand-peine à se faire
comprendre - à la seule différence que les habitants de ce pays comprennent l'étranger, tandis
que celui-ci ne les comprend pas, et, pour retrouver la laborieuse langue du corps physique
dont ils s'étaient désaccoutumés, qui ne permet de communiquer qu'en mots au lieu de suites
d'idées, il leur faut donc se charger à nouveau des lourdes chaînes de la vie des âmes.
6. C'est pourquoi les hommes spirituellement avancés regrettent souvent de ne pouvoir
exprimer suffisamment leurs impressions par des mots, ou que l'écrit et la parole ne
permettent pas de fixer le cours de la pensée aussi rapidement que l'esprit le laisse entrevoir à
l'âme. Or, il n'en serait pas ainsi si la langue de l'esprit n'était pas faite d'images fugitives et de
suites d'idées.
7. Il existe donc autre chose que ce que peuvent communiquer la parole et l'écriture, et
nul ne doit croire que la langue écrite ou le don oratoire les plus accomplis sont ce que l'âme
humaine peut exprimer de plus merveilleux ; car ils ne sont qu'un pâle effet de l'aspiration
profonde de l'esprit à faire connaître à l'âme la très grande perfection qui est en lui. Aussi, que
nul ne s'imagine avoir accompli grand-chose lorsqu'on le tient pour un maître de ces voies
extérieures imparfaites. Il n'est qu'un misérable apprenti devant la fécondité du maître
intérieur, qui ne déploie pas ses dons au-dehors.
8. S'efforcer malgré tout, par Ma force et par l'amour de Moi, de donner à ce maître
intérieur l'expression la plus parfaite, c'est cela qu'on appelle suivre Mes voies et Me suivre :
car, dans Ma vie terrestre incarnée. J'ai suivi ce même chemin et ai dû le parcourir
péniblement, étape après étape, comme n'importe quel homme. - Et à présent, revenons aux
Miens.
GEJ8 C70
Du contenu scientifique des sixième et septième livres de Moïse. De l'âge de la Terre
1. Je dis : « Écoute-Moi, Mon très cher Marc, Je vous ai déjà dit et montré bien des
choses, et vous en montrerai encore ; mais tout cela sera sans grand effet sur vos proches
descendants, parce que les hommes de ce monde ne conçoivent ni ne comprennent cela, et ils
ne le croiront donc pas. Tu as certes fourni un fort bon motif pour que l'explication que tu
demandes sur les conditions d'existence de cette terre semble tout à fait nécessaire à la
consolidation de la foi des hommes en Ma doctrine. Cependant, ne vous ai-Je pas dit aussi que
l'Esprit révélerait toutes ces choses qui arrivent dans Ma Création à tout homme qui renaîtrait
en esprit ? Et ces hommes comprendront alors de la manière la plus claire ce qu'il en est de
toutes ces choses qui te paraissent encore si inconcevables.
2. Cependant, vous croirez ce que Je vais vous dire là-dessus parce que vous l'aurez
entendu de Ma bouche : mais quant à le concevoir en profondeur, vous ne le pourrez pas, et
encore moins en donner une juste idée aux autres hommes dont l'esprit est encore tout à fait
aveugle. Les hommes devront donc attendre encore longtemps pour recevoir à toutes ces
grandes questions des réponses qu'ils soient capables de comprendre.
3. Les Juifs eux-mêmes, qui, outre que Moïse en personne leur a expliqué tout cela par
la bouche de son frère Aaron dans les deux livres additionnels, étaient jadis le peuple le plus
éclairé de la terre, en sont venus à ne plus rien savoir ni rien comprendre à toutes ces choses
concernant le monde primitif. Tout ce qu'ils trouvent de ces vestiges primitifs, ils le prennent
pour un effet du Déluge de Noé, qu'ils ne comprennent plus, et, si tu veux les détromper, ils te
condamneront comme hérétique !
4. Quant à vous, païens, vous avez dans votre mythologie divine le récit de deux
grandes submersions de la Terre dont vous faites la cause première de tous ces phénomènes,
et le peuple y croit dur comme fer. Dites-leur la vérité, et ils vous riront au nez, ou, au mieux,
vous diront : "Hé, qui petit savoir cela ? Les dieux seuls !" Que leur répondrez-vous alors ?
C'est pourquoi les hommes ne seront capables de comprendre les vérités de cette sorte que
lorsque, tout d'abord, ils seront versés dans toutes sortes de sciences, et ensuite, quand leur
esprit les leur aura révélées !
5. Cependant, Je veux bien vous donner quelques indications sur ce qu'il en est de ces
choses, bien que Je ne sache que trop clairement que votre entendement actuel ne vous permet
pas de toutes les comprendre, d'abord parce qu'il vous manque la notion des très grands
nombres, ensuite parce que vous ne savez des astres, de leur éloignement et de leur
mouvement que ce que Je vous en ai dit Moi-même : tout cela ne sera pour vous aussi qu'une
connaissance extérieure tant qu'elle ne sera pas transformée dans votre esprit en une vérité
lumineuse, née par elle-même.
6. Que cette terre ait un âge si élevé que, quand bien même Je vous le dirais, vous ne
pourriez concevoir le nombre de ses années d'existence, Je vous l'ai déjà montré au mont des
Oliviers. Mais enfin, en bref, cette terre existe en tant que corps céleste depuis un temps quasi
incommensurable selon vos concepts, et sa surface a connu bien des changements pour en
venir à son aspect présent. Le feu, l'eau, les tremblements de terre et autres grandes tempêtes
ont été, surtout dans les premiers temps, les moyens qui ont fait d'elle, selon Ma volonté, ce
qu'elle est aujourd'hui. Et, pour qu'elle se perpétue et devienne encore plus apte à nourrir
temporairement bien d'autres hommes et d'autres créatures, il faudra que le feu, les flots, les
tremblements de terre et les tempêtes petites et grandes œuvrent encore, selon les besoins, en
elle, sur elle et au-dessus d'elle. »
GEJ8 C44
Des esprits naturels de l'air
1. Je dis : « Tu as certes fort bien parlé, et, chez les purs, cette nouvelle doctrine que Je
vous donne se conservera dans toute sa pureté jusqu'à la fin des temps ; mais si tu crois qu'il
en serait autrement du judaïsme si Moïse et les prophètes avaient parlé aussi clairement au
peuple que Je vous parle à présent, tu te trompes fort, Je te le dis. Car si Moïse et les
prophètes avaient parlé au peuple de la manière dont Je vous parle, celui-ci, qui ne comprenait
bien alors que le langage symbolique, ne les aurait pas compris.
2. Alors, même les gens simples et ordinaires possédaient la science des
correspondances, l'écriture était faite de symboles, et le langage constitué de métaphores bien
connues du peuple. Mais par la suite, en devenant plus opulent et plus prestigieux, ce peuple
ne tarda pas à se trouver toutes sortes de besoins terrestres, qui ne pouvaient être satisfaits que
par des moyens naturels. Tous ces besoins et ces moyens reçurent donc pour les désigner des
noms très simples qui ne cachaient aucun symbole. Ces mots simples conçus tardivement par
les hommes pour nommer leurs nombreux besoins et les moyens de les satisfaire
supplantèrent bien vite l'écriture pictographique avec sa signification profonde, et ce n'est
donc pas la faute de Moïse ni des prophètes si les Juifs d'aujourd'hui ne les comprennent plus,
mais bien la faute des hommes eux-mêmes, dont la mondanité croissante a fait se perdre la
connaissance de l'écriture et de la langue anciennes, qui recelaient toujours un sens profond
spirituel.
3. Si, au temps de Moïse, tu avais parlé comme tu parles aujourd'hui, ni Moïse, ni
aucun autre prophète ne t'auraient compris ; et c'est parce que l'ancienne langue, pour les
raisons que Je vous ai dites, s'est aujourd'hui totalement perdue, que vous ne pouvez plus
comprendre ni Moïse, ni les prophètes.
4. Mais le ciel pâlit à l'orient, et l'on commence à bouger dans l'autre pièce, où nos
templiers s'apprêtent à se mettre en route pour regagner leurs demeures et y prendre les
dispositions décidées en vue de leur départ. Ils s'en iront bientôt d'ici, après quoi nous
sortirons et poursuivrons nos réflexions dehors.
5. Cependant, ami Lazare, tu ferais bien de charger quelques-uns de tes serviteurs de
les escorter jusqu'à la porte du jardin ; car, en pensée, ils revoient les trois lions les attendant
sur le chemin, et cela leur fait redouter de partir. Envoie donc quelques valets dans leur
chambre pour leur dire qu'il n'y a plus trace de ces lions. S'ils hésitaient encore, que les valets
proposent de les accompagner ; ils accepteront avec joie et partiront sur-le-champ, et alors,
nous pourrons sortir. »
6. Lazare m'ayant aussitôt obéi, les valets furent en quelques instants auprès des
templiers, qui, de ce moment, partirent en moins d'un quart d'heure.
7. Puis J'appelai Raphaël et, à cause des personnes présentes, lui dis à haute voix : «
Quant à toi, occupe-toi de nos jeunes gens : qu'ils partent en avant pour Béthanie par un autre
chemin que la route habituelle. Attendez-nous là-bas, nous vous y rejoindrons dans trois
heures. »
8. Raphaël se rendit en hâte auprès des jeunes gens et fit sans retard tout ce que J'avais
demandé.
9. Entre-temps, l'aube s'était levée, et nous quittâmes l'auberge pour nous rendre sur
l'éminence déjà décrite. Dans le ciel brillaient encore les plus grosses étoiles, la lune déjà
fortement entamée et la planète nommée Vénus, le tout offrant un spectacle magnifique.
10. Cependant, la matinée était assez fraîche, et les Romains déclarèrent : « Ce
spectacle rare serait sans doute fort beau, si la fraîcheur matinale ne se faisait autant sentir ! »
11. Je dis : « Il est vrai que ce froid est un peu désagréable à la peau, mais il est
fortifiant pour le corps et pour l'âme : car c'est l'heure où les purs esprits de l'air passent
auprès de nous. Mais si vous avez trop froid, Je vais faire en sorte de vous réchauffer
intérieurement, tandis que nous garderons, nous autres, cette pure température. »
12. Les Romains dirent : « Ah, en ce cas, nous aussi ; car ce qui fortifie le corps et
l'âme ne peut faire de mal aux Romains que nous sommes ! »
13. Tout le monde s'estima donc satisfait et content, et nul ne se soucia plus du froid.
14. Agricola Me dit alors : « Seigneur et Maître, les esprits qui passent à présent
devant nous ont-ils une forme définie, ou bien sont-ils informes et en quelque sorte confondus
ensemble, telles les gouttes d'eau dans la mer ? »
15. Je dis : « Ami, il serait un peu difficile de répondre à ta question d'une manière
tout à fait compréhensible ; mais nous allons essayer d'une autre manière : Je vais de nouveau
ouvrir pour quelques instants votre vision intérieure, et vous conclurez vous-mêmes de ce que
vous verrez ! »
16. Les Romains en furent d'accord, et J'ouvris aussitôt leur vision intérieure, ainsi
qu'à Agrippa et à Laïus, qui étaient venus avec nous d'Emmaüs.
17. Alors, ils virent flotter devant eux une foule sans nombre de formes diverses
pressées les unes contres les autres, et Agrippa s'écria : « Ah, comme c'est étrange ! Quelle
infinité de formes indescriptibles ! Il y a là toutes sortes d'herbes et de plantes, et, entre elles,
des graines ! Sur les plantes, je vois aussi une quantité d’œufs d'insectes de toute espèce, et
aussi leurs larves et les insectes déjà formés. A l'intérieur de toutes ces formes, tant plantes,
graines, neufs et larves qu'insectes achevés, je vois comme des points très lumineux, et,
flottant entre elles, un nombre incalculable de points lumineux minuscules ! Et tout cela se
mêle dans un beau désordre, sans qu'aucune forme se confonde avec une autre. Ainsi, ce sont
là les purs esprits de la nature ? »
18. Je repris aux Romains la vision intérieure, et, de nouveau, ils ne virent plus que de
l'air.
19. Agricola dit : « Seigneur et Maître, à quoi servent donc ces esprits ? Sont-ils à
l'origine de tout ce dont leur forme porte manifestement en elle la disposition, ou bien sont-ils
en quelque sorte les âmes des plantes, herbes, arbres et insectes défunts ? »
20. Je dis : « Non pas la seconde chose, mais la première, telle que la vision intérieure
vous l'a montrée !
21. Leur intelligence, qui se manifeste aussi à travers leur forme, les pousse à s'unir à
tout ce qui, dans ce qui vit sur cette terre, leur est étroitement apparenté par la forme. Ils se
mettent donc au travail dans les plantes, et de leur nombre et de leur activité dépendra
l'abondance de telle ou telle récolte, ainsi que le nombre des diverses petites bêtes que vous
appelez moucherons, insectes ou vers. Car ce sont toujours là les premiers animaux d'une
planète en formation*, et c'est la réunion de leurs âmes qui constitue ensuite les animaux plus
grands.
22. Agricole : « Mais, Seigneur et Maître, pourquoi donc n'avons-nous pas vu d'âmes
humaines défuntes de cette terre ? »
23. Je dis : « Pour deux raisons. D'abord, Je n'ai ouvert votre vision intérieure que dans
une mesure qui vous permettait de voir des esprits naturels déjà très matérialisés, ce qui
correspond au premier degré de la vision intérieure, que beaucoup d'hommes simples
possèdent naturellement. Mais les âmes humaines, surtout les plus accomplies, ne sont pas
visibles à ce niveau de vision intérieure, qui relève encore davantage de la vision matérielle
que de la vision purement spirituelle.
24. Ensuite, pour ce qui est des âmes impures qu'il vous aurait été possible de voir par
cette vision que Je vous ai accordée pour quelques instants, vous ne les avez pas vues parce
qu'il ne s'en trouvait aucune en ce lieu ; car de telles âmes sentent les lieux où Je Me trouve
pleinement et en personne, et elles les évitent soigneusement. - Telles sont les deux raisons
pour lesquelles vous n'avez pu voir cette fois aucune âme défunte ! »
25. Se déclarant satisfaits de cette explication, les Romains ne Me posèrent dès lors
plus de questions sur ces sortes de choses.
GEJ8 C30
De la connaissance de l'avenir
GEJ8 C29
De la relation entre les êtres et l'intelligence universelle
GEJ7 C16
Comment les esprits de la nature contribuent à la formation des métaux. Le
secret des miracles
1. (Raphaël : ) « Par exemple, tu ne vois certes pas flotter dans l'atmosphère la matière
dont est fait l'or pur : pourtant, elle s'y trouve, et moi, je la vois et la distingue fort bien de la
multitude des autres éléments. Et, parce que je peux faire cela et, à cette fin, étendre
indifféremment ma volonté dans toutes les directions, je peux sur-le-champ rassembler en un
tas visible l'or élémentaire très pur contenu dans l'atmosphère, et tout aussi facilement lui
donner n'importe quelle forme solide, comme par exemple celle d'un récipient à boire ; ainsi,
tu pourras voir instantanément devant toi aussi bien un tas d'or de n'importe quelle taille qu'un
récipient en or, et cet or ne sera pas en quelque sorte miraculeux et irréel, mais tout aussi
naturel que celui que les hommes extraient des montagnes, et, une fois débarrassé de ses
impuretés, fondent au feu pour en faire toutes sortes d'objets précieux.
2. Car, dans la matière des montagnes, ce sont des esprits naturels particulièrement en
affinité avec l'or libre de l'air qui attirent à eux cet or libre au moyen de leur intelligence
réduite et de la force de volonté qui lui est liée - dite par les chimistes** force d'attraction - et,
au bout de plusieurs siècles de ce processus, on finit par voir en un tel lieu une quantité d'or
réellement considérable.
3. Or, si cette accumulation de l'or dans la nature est fort lente, la faute en est à la très
faible intelligence de ces esprits mineurs de la nature et à leur force de volonté tout aussi
réduite, dans l'état nécessairement jugé où ils se trouvent.
4. Mais, moi qui suis un esprit parfait absolument libre, pourvu d'une intelligence
supérieure sans limites et de toute la force de volonté de Dieu. Je puis réaliser en un instant-
comme je l'ai déjà montré - ce que les esprits naturels à la volonté aussi limitée que leur
intelligence ne peuvent accomplir que progressivement.
5. A présent, sois bien attentif, car je vais accomplir devant toi l'un de ces miracles.
Mais, pour te faire plaisir, je vais le faire un peu plus lentement, afin que tu voies mieux l'or
tiré de l'air libre s'accumuler directement dans ta main. Regarde je veux, et voici déjà sur la
paume de ta main une mince couche d'or ! Regarde, il y en a de plus en plus ! Maintenant, tu
as sur ta main un disque d'or d'un poids déjà conséquent. Et voici qu'un rebord bien formé
commence à s'élever au-dessus de ce disque. Il continue de monter, et, regarde, en quelques
instants, c'est tout un récipient d'or très pur et, Je le dis, parfaitement naturel, qui s'est formé
sur ta main ! Désormais, aucune force de la nature ne pourrait le dissoudre à nouveau sans
peine dans son élément d'origine, mais seulement un esprit parfait. Je te laisse ce récipient. Tu
pourras le vendre, le faire transformer par un orfèvre en un autre objet, ou bien le conserver
tel qu' il est.
6. Tu m'as vu faire devant toi un miracle quelque peu ralenti : à présent, tends l'autre
main, et je ferai le même miracle en un instant. Regarde : je veux, et voici que tu as dans la
main gauche un second récipient tout à fait identique !
7. Et, de même que j'ai pu faire cela grâce à la force qui est en moi, j'ai fait toutes les
autres choses que je t'ai données pour tes nombreux hôtes. Pour autant, tu n'as pas à leur faire
cadeau de leur repas : car ce sont tous de riches marchands, et ils doivent paver pour ce qu'ils
auront mangé et bu. Après quoi ils retourneront bien vite à leurs échoppes restées fermées
entre-temps et attireront le client par leurs clameurs. Aussi, envoie maintenant tes serviteurs
recueillir l'argent. »
8. Lazare appela donc ses serviteurs et leur dit qu'ils ne devaient pas demander plus
d'un denier à chacun. Ainsi fut fait, et tous payèrent de bon cœur le denier demandé, se
déclarant même reconnaissants d'avoir été si bien traités et demandant s'ils pouvaient revenir
le soir même ainsi que les deux jours suivants, permission que Lazare, bien sûr, leur accorda
de fort bonne grâce.
9. Quand tous ces convives furent redescendus vers la ville, les serviteurs, selon leur
habitude, voulurent débarrasser les tables. Mais Raphaël leur dit qu'ils pouvaient s'épargner
cette peine et que, lorsque les mêmes convives reviendraient le soir, ils n'auraient rien d'autre
à faire que leur demander le prix du repas et laisser toutes les tables servies, comme à présent.
On s'en tint donc là, et c'est ainsi que, pendant deux jours encore, tous les convives furent
pourvus de nourriture et de boisson sans que Lazare eût à tirer de sa réserve un seul poisson,
un seul morceau de pain ni une seule coupe de vin.
GEJ7 C17
Des éléments de la Création
1. Comme tous les convives s'en étaient allés, notre ami Lazare posa à Raphaël cette
question : « Dis-moi, homme-esprit empli de la gloire de Dieu, tu m’as dit tout à l'heure qu'il
y avait dans l'air, flottant librement, une quantité incalculable d'éléments et de substances de
toute sorte, qu'un esprit parfait pouvait, par sa sagesse et sa volonté, identifier et réunir pour
les assembler en un corps solide. Et les exemples que tu m'as donnés m'ont certes grandement
éclairé : cependant, une autre question tout à fait essentielle m'est venue à l'esprit, qui est
celle-ci il se peut assurément, comme tu me l'as montré fort clairement en vérité, que les
éléments et la matière de la Création soit présents dans l'atmosphère de cette terre : mais d'où
viennent-ils à l'origine ? Comment peut-il s'en trouver une telle quantité et une telle diversité
dans l'air de notre terre, et probablement une diversité plus grande encore dans celui des
innombrables autres mondes que le Seigneur en personne, dans Sa grande bienveillance, m'a
fait connaître comme à tous les autres disciples ? Explique-moi encore cela, veux-tu ? »
2. Raphaël : « Tiens, tiens ! Il est curieux que tu ne l'aies pas compris de toi-même !
Hors Dieu Lui-même, existe-t-il donc quelque chose qui ne soit pas issu de Lui ? Tout ce dont
l'espace éternel et infini est empli n'est-il pas Sa pensée, Son idée, Sa sagesse, Sa volonté ?
3. Dans la totalité parfaitement illimitée et intarissable qui va d'éternité en éternité, Ses
pensées sont véritablement les éléments, la substance première de tout ce qui, sur terre et dans
les cieux, existe par la puissance éternelle et sans partage de la volonté divine. Or, même en
Dieu, aucune pensée, aucune idée ne peut naître ni durer sans Sa volonté. Et c'est précisément
parce que chaque pensée et chaque idée, étant née par Sa volonté de l'intelligence suprême de
Dieu, recèle en elle, en tant qu'intelligence séparée, la part correspondante de volonté divine,
que chacune de ces pensées isolées portant en elles la volonté de Dieu, et de même chacune
de Ses grandes idées, ne peut pas plus avoir de fin que Dieu Lui-même, parce que, dans Sa
conscience d'une lucidité absolue, Il ne peut jamais oublier une pensée une fois conçue,
encore moins une idée conçue plus profondément encore. Et, parce qu'il est parfaitement
impossible que Dieu oublie aucune de Ses pensées ou idées, même la plus petite pensée,
même l'idée en apparence la plus insignifiante est à jamais indestructible sous sa forme
première de création spirituelle.
4. Mais comme, en outre - ainsi que je l'ai déjà dit chaque pensée et chaque idée de
Dieu, en tant qu'étincelle d'intelligence divine, porte nécessairement en elle une part de
volonté divine sans laquelle elle n'eût jamais été conçue, chacune de ces pensées ou idées
individuelles peut, soit seule, soit par l'association de plusieurs sages pensées - c'est-à-dire une
idée -, en venir à exister durablement par elle-même à sa manière et dans son domaine,
atteindre une certaine perfection dans ce qu'elle est, se multiplier à l'infini, et même, en
s'associant intelligemment à d'autres éléments et substances, devenir plus évoluée et plus
parfaite.
5. Ainsi, un soleil en formation n'est d'abord qu'un scintillement d'éther lumineux, la
concentration d'innombrables idées et pensées de Dieu par l'effet de la part de volonté divine
déposée tout exprès en elles. Grâce à cette volonté, elles ne cessent d'attirer à elles ce qui leur
ressemble dans l'éther infini, et c'est ainsi que l'éther lumineux se contracte et acquiert peu à
peu la densité de l'atmosphère de cette terre. Comme ce lent processus se poursuit, c'est l'eau
qui apparaît ; à son tour, celle-ci, en se contractant, donne naissance au limon, à la glaise et à
la pierre, donc à un sol déjà plus ferme.
6. Mais les éléments et substances d'origine spirituelle, toujours plus étroitement liés,
commencent à ressentir le malaise de leur emprisonnement ; ils commencent à faire des
efforts pour se libérer, et c'est ainsi que, surtout dans ses parties les plus solides et les plus
pesantes, ce corps céleste commence à s'embraser. Cet embrasement des éléments et
substances originellement libres et désormais opprimées déchire les parties solides du
nouveau corps céleste ; souvent même, les parties internes jaillissent vers l'extérieur, tandis
que l'extérieur, à l'inverse, est projeté dans les profondeurs, et ce n'est qu'au terme
d'innombrables combats de cette sorte que le nouveau corps céleste commence à s'apaiser et à
s'ordonner, et que les pensées et idées originelles de Dieu emprisonnées en lui trouvent une
autre voie pour se libérer de leur grande oppression.
7. Bientôt apparaissent toutes sortes de plantes et d'animaux, et cela se poursuit jusqu'à
l'homme, dans lequel un très grand nombre de pensées et d'idées premières de Dieu trouvent
enfin la rédemption complète et la libération de l'ancien jugement. Alors seulement, les
hommes reconnaissent en Dieu l'origine de toute existence et de toute vie et, devenus des
créatures autonomes et parfaitement libres, du moins s'ils ont vécu selon Sa volonté reconnue,
reviennent vers Lui.
8. Mais, dans ce retour spirituel parfaitement libre, il y a, entre les innombrables
mondes infiniment divers, des différences tout aussi grandes qu'entre ces mondes eux-mêmes.
Le retour le plus parfait vers Dieu n'est possible que de cette terre entre tous les mondes, parce
que ce n'est qu'ici que tout homme, s'il le veut, peut devenir parfaitement semblable à Dieu
dans son âme et en esprit : car, sur cette terre, celui qui aspire à Dieu arrivera jusqu'à Dieu. -
Comprends-tu ces choses ? »
9. Lazare dit : « Je les comprends, certes, puisque le Seigneur m'a déjà donné sur la
structure des mondes des notions fort complètes ; pourtant, il est encore bien des choses que je
ne puis comprendre et sur lesquelles je voudrais t'interroger. »
10. Raphaël dit : « Oh, mais il en va de même pour moi, cher ami ! Car une infinité de
choses sont encore cachées en Dieu que même nous, les plus grands et les plus purs esprits
après Dieu, ne savons pas ; car pour les esprits bons et purs, Dieu en a en permanence une si
grande réserve qu'il peut sans cesse les surprendre infiniment, et faire ainsi grandir sans cesse
leur félicité. Aussi pourrait-il fort bien arriver que tu me poses une question et que je ne sache
y répondre ! »
11. Lazare dit : « Oh, je veux bien te croire ; pourtant, je suis assuré que tu sauras fort
bien répondre aux questions que mon entendement humain encore fort limité est capable de
poser pour le moment !
12. Voici : j'ai lu naguère un vieux livre intitulé "Les Guerres de Yahvé", où il était
question, dans une langue bien sûr fort mystique, de la chute des premiers anges créés.
13. Au commencement, c'est-à-dire bien sûr, fort longtemps avant la création d'un
quelconque monde, Dieu aurait créé sept grands esprits correspondant aux sept esprits en
Dieu. Il leur donna une grande puissance et une sagesse tout aussi grande, afin qu'ils fussent
capables, à l'instar de Dieu, de créer eux-mêmes une infinité de plus petits esprits semblables
à eux, et c'est ainsi que l'espace fut empli d'innombrables armées d'esprits.
14. Selon cet ancien écrit, le plus grand et le plus puissant de ces sept premiers esprits
créés était à l'évidence Lucifer. Mais, fort de sa puissance et de sa grandeur, celui-ci se révolta
et, non content d'égaler Dieu, voulut Lui être supérieur et régner. Dieu Se mit en colère et, Se
saisissant du traître, le rejeta pour toujours dans le jugement. Mais les six autres grands esprits
avec leurs innombrables esprits subordonnés demeurèrent près de Dieu, ne servant que Lui
seul d'éternité en éternité, tandis que les esprits subordonnés à Lucifer devenaient avec lui les
mauvais démons réprouvés par Dieu et, brûlant au feu éternel de la colère de Dieu, devaient
subir éternellement les pires tourments sans le moindre apaisement. - Toi qui es à coup sûr
l'un de ces premiers anges de Dieu, qu'as-tu à dire là-dessus ? »
CHAPITRE 33
- 18 février 1847 -
La pluie tombe sur terre en gouttes, et la neige en flocons, tantôt petits, tantôt grands;
la même chose vaut aussi pour la grêle, dont parfois ne tombent que de très fins grains, tandis
que quelquefois le poids des grêlons va par livres, et sur les hautes montagnes il arrive même
que tombent des blocs de quelques quintaux ; et tout cela habituellement en très grand
nombre, un nombre parfois si grand qu'il serait bien difficile de l'exprimer. Et là se pose la
question: Mais si chaque petite goutte de pluie, si chaque flocon de neige, ou bien si chaque
grêlon entraîne avec lui un esprit, d'où proviennent donc tous ces esprits en nombre
incalculable ? Et si à l'époque d'Adam il a déjà plu, neigé et grêlé, d'où venaient alors les
esprits, étant donné qu'aucune créature humaine sur la Terre ne pouvait être encore morte ?
Mais, si quelqu'un voulait considérer la chose de ce point de vue, il commettrait une erreur
aussi grande que l'est la Terre elle-même.
En ce qui concerne les âmes des hommes trépassés sur la Terre, ils peuvent être
impliqués dans des processus qui doivent être appliqués aux êtres spirituels qui ne sont qu'au
début de la voie des incarnations. Quand donc il neige, il y a toujours des puissances
spirituelles dans les flocons de neige, c'est-à-dire des esprits nouvellement arrivés qui,
associés aux âmes délivrées venues de la Terre, entreprennent en leur compagnie la
pérégrination à travers le règne des apparitions naturelles.
Ces esprits ne sont donc pas des esprits d'hommes défunts, mais ce sont pour ainsi dire
des nouveaux arrivés, ou bien pour être encore plus précis, des nouveaux esprits émergeant du
long sommeil de la matière terrestre.
Cependant, il y a des esprits d'hommes défunts qui ne veulent pas s'adapter à l'ordre
progressif, et à ceux-ci il arrive d'être poussés à nouveau sur cette même voie par laquelle
doivent s'acheminer les nouveaux venus. Les nouveaux restent d'ailleurs dans la matière et
sont contraints à parcourir la route qui leur est assignée ; les esprits des trépassés par contre
retournent vers en-haut, après une courte période d'humilité, ce qui se révèle déjà aussi dans le
monde naturel. Car, lorsqu'il pleut, la pluie pénètre dans le terrain, et est ensuite absorbée par
les plantes, par les animaux et aussi par les minéraux ; mais ici et là, déjà durant la pluie ou
bien après on peut apercevoir comment dans un endroit ou dans l'autre, particulièrement dans
les régions les plus hautes s'élèvent de minces nuages de couleur blanchâtre. Cela est certes la
très minime partie de la pluie tombée, qui sous forme de nuage refait sa route vers le haut.
Cependant c'est en même temps cette très minime partie d'entre les esprits qui provient
d'hommes trépassés de la Terre, par rapport à la très grande partie constituée par ces esprits
qui sont simplement des nouveaux arrivés.
Dans l'apparence extérieure du phénomène on ne voit aucune différence ; mais dans la
manière même dont le phénomène se produit et dans le lien entre l'essence spirituelle et le
phénomène il y a une différence immense. En ce qui concerne les esprits nouvellement arrivés
et les éléments animiques nouvellement émergés de la captivité de la matière terrestre, tant le
spirituel que l'animique sont encore parfaitement enfermés dans la matière; en ce cas la
matière n'est pas un centre de gravité intérieur se manifestant dans une apparence et entraînant
vers le bas l'esprit comme le nœud liquide dans notre homme-ballon mentionné
précédemment, mais bien plutôt, tant le spirituel que l'animique est encore très divisé, de sorte
que c'est au moins dans un million de gouttes de pluie, de flocons de neige ou de grêlons
qu'est dispersée sur la Terre l'essence complète d'un esprit particulier et de son âme ; tandis
qu'au contraire quand il s'agit d'un esprit déjà complet le cas est bien différent, parce que ce
sont de lui seulement les désirs et les tendances matérielles qui sont comprimés et condensés
en un noyau sous cette forme matérielle, et qui y doivent pour une courte période partager le
sort, certes très rude, de ces puissances spirituelles qui sous la forme mentionnée commencent
à peine le grand cycle de leur libération.
Il serait très difficile de déterminer en quelle goutte de pluie ou en quel flocon de neige
se trouve un esprit naturel ou bien un esprit qui a déjà quitté la nature, parce que l'apparence
extérieure est la même ; cependant quelque chose peut servir à peu près de règle, à savoir, si
les gouttes de pluie, les flocons de neige ou même les grêlons sont plus grands et plus pesants
que d'ordinaire. Dans un semblable gros grêlon se trouve souvent un esprit humilié qui a déjà
fait son parcours terrestre, mais lorsque les manifestations produisent des formes plus petites,
il s'agit toujours exclusivement de ce que l'on appelle les esprits naturels, dont naturellement il
doit y avoir une quantité indiciblement grande, car ils ne viennent pas à la surface de la Terre
comme une entité complète mais bien plutôt comme une entité subdivisée en un nombre infini
de particules spirituelles spécifiques, de même que ne sort jamais de la Terre une âme
complète avec tous ses éléments spécifiques spirituels, mais au contraire toujours divisée au
maximum. Mais pourquoi vraiment cette division ?
Une telle division a une double très importante raison. La première est à rechercher
dans l'être spirituel originel même, c'est-à-dire lorsque chaque esprit par l'effet de sa propre
volonté de domination et de grandeur provoqua sa propre division et sa dispersion à l’infini ;
la seconde raison ensuite tient en ce que justement en conséquence de cette division un
semblable esprit créé originellement s'est naturellement affaibli jusqu'à la dernière goutte de
sa puissance originelle, et ce complet affaiblissement fut la cause qu'il ne pût jamais plus
mettre à exécution les plans grandioses conçus par son propre orgueil.
Cette dispersion de l'esprit a une certaine affinité avec la confusion des langues qui
s'est manifestée à Babel ; comme alors les peuples durent se disperser, ainsi durent se
disperser les idées dans un esprit, et la conséquence fut qu'il ne put jamais plus concevoir en
lui une pensée dans son intégrité, et moins encore ensuite un quelconque plan.
Pour cette raison Satan est, encore de nos jours, occupé avec acharnement à
rassembler à nouveau son être originel dans chacun des hommes et des esprits, afin de
retrouver ainsi la puissance qui était la sienne à l'origine. Mais afin qu'il ne puisse plus jamais
arriver à une semblable puissance il a été divisé et dispersé dans toute la Création, et son
spirituel fut transformé en matière, dont à présent est issu ce qui est animique en chaque
homme, tandis qu'un nouvel élément spirituel est inspiré dans l'animique, afin que de chacune
de ces âmes renaisse un être complet qui soit égal à cet être primordialement créé, qui dans
son orgueil démesuré ou son extension d'idées voulait s'élever au-dessus de la Divinité, mais
qui avec cela s'est d'une certaine façon de lui-même brisé et dispersé en un nombre infini de
parties, de sorte qu'à présent il n'est resté de lui que son propre moi, et avec cela son absolue
volonté perverse ; mais par contre toutes ses capacités, ses idées et ses innombrables
perfections intellectuelles lui ont été enlevées, et ce sont justement elles qui à présent arrivent
continuellement sur les corps de l’Univers, et pour leur plus grande part se trouvent déjà
confinées dans les corps mêmes de l’Univers, et qui se subdivisent en éléments animiques et
spirituels, de sorte que dans l'animique émerge à nouveau de la matière le moi donné et la
conscience de soi-même ; et avec le spirituel est à nouveau instillé dans l'animique la
connaissance de Dieu, sans laquelle l'âme, comme une plante sans pluie et sans soleil,
sécherait bien vite et mourrait.
Dans la plante, comme vous le savez, émerge avant tout la vie animique ; mais celle-ci
ne pourrait pas se développer si elle n'obtenait pas la nourriture spirituelle de l'air.
De ce qui est dit, apparaît clairement comment et pourquoi tant d'éléments spirituels
descendent sur la Terre sous forme de phénomènes comme ceux mentionnés plus haut, et l'on
peut aussi comprendre avec facilité que, étant donné la multiplicité de tels phénomènes, la
conclusion n'est pas tant celle que nécessairement sur la Terre doivent avoir déjà vécu de
nombreux hommes, mais celle que sur elle de très nombreux auront encore à vivre. Mais
lorsqu'un jour tout l'élément spirituel et l’animique de cette Terre seront épuisés, alors à la
place de la Terre naturelle succédera une Terre parfaite et spirituelle, qui ne consistera plus en
esprits et âmes confinés et captifs, mais en esprits et âmes en parfaite liberté.
Que la Terre consiste à présent principalement en âmes et esprits confinés, cela est
prouvé non seulement par les phénomènes météorologiques qui se reproduisent
quotidiennement, mais aussi, et particulièrement pour ces hommes simples qui ont la faculté
de voir le spirituel et l'animique, par ces armées bien souvent innombrables d'esprits des eaux,
de la terre, des montagnes et de l'air, qui de tout temps ont été vus par l'un ou l'autre de tels
hommes.
Le monde savant ne voit certes pas de semblables choses; mais il ne voit même pas
tant d'autres choses qui leur sont encore plus proches, et qui leur seraient plus nécessaires que
de voir de tels esprits relégués dans la matière terrestre. Cependant, que les hommes de
science du monde aient la foi ou non, les choses de toute façon restent comme elles le sont et
comme elles furent depuis l’origine, et l'oiseau peut de nos jours comme dans les temps
primordiaux dominer l’air, bien qu’il n’ait jamais passé les examens de rigueur en
aérostatique auprès de quelque université de Paris ou d'une autre capitale.
Et il y a aussi de nos jours encore quantité d'hommes très simples qui dans leur
ingénuité voient et bien souvent savent beaucoup plus qu’une faculté entière de savants. Il y a
aussi, il est vrai, des savants un peu meilleurs qui au moins ne mettent pas en doute de
semblables choses ; cependant, quant à les voir, très peu y réussissent.
A tout cela nous pouvons ajouter encore quelques autres observations utiles, et ainsi il
nous sera ensuite très facile d'embrasser d'un seul regard toute la Terre Spirituelle restante.
Prochainement nous ferons donc encore quelques considérations de ce genre, et nous
nous arrêterons encore sur tout ce qu'il y aura de remarquable.
CHAPITRE 39
- 27 février 1847 -
Partout où une grande entreprise réalise un travail important, de quelque genre que ce
soit, il doit y être placé des dirigeants qui disposent tout et surveillent la bonne marche,
maintiennent dans l'ordre et dans l'efficacité les machines et mesurent les forces motrices ;
sans de tels dirigeants un travail quel qu'il soit ne peut absolument pas se dérouler ou tout au
plus très imparfaitement. Il en est de même dans notre sphère atmosphérique inférieure.
Il est certes vrai que celle-ci n'est réellement qu'un lieu de rassemblement où toutes les
intelligences animiques dispersées se réunissent, pour ainsi dire instinctivement, autour d'un
centre spirituel, pour la raison qu'elles le reconnaissent comme leur propre centre. Mais ce
rassemblement se ferait de la façon la plus grossière et informe s'il ne se déroulait pas selon
un ordre bien déterminé ; ce serait comme si quelqu'un jetait en désordre en un seul tas tous
les matériaux de construction destinés à une maison. Il y aurait, c'est vrai, des pierres, de la
chaux, du ciment, du bois, de la quincaillerie, des tuiles et tout ce qu'il faut pour fabriquer une
maison ; mais quelle différence entre un semblable amas de matériaux, et une maison
construite selon les lois de l'art où chaque matériau particulier est placé à l'endroit qui lui
revient avec ordre et selon les règles de l'art.
Et comme quand il s'agit d'une maison à construire quand les matériaux sont déjà
prêts, ainsi en est-il au sujet du spirituel dans notre sphère de construction inférieure. Ici, il y a
des matériaux en grande abondance, c'est-à-dire des éléments spécifiques animiques
d'intelligence et des centres spirituels, mais ces matériaux, bien qu'en chacune de leur parcelle
se trouve une intelligence propre vivante, ne peuvent d'eux-mêmes se construire et se former
en être humain parfait, cela pour le motif que chaque intelligence particulière ne reconnaît en
soi qu'une seule intelligence particulière parmi une infinité d'autres intelligences. Et c'est
seulement lorsque les innombrables intelligences nécessaires pour constituer un être sont
réunies grâce à l’œuvre des constructeurs-spirituels dans une forme et dans un être, qu'un tel
être peut alors parvenir progressivement à une connaissance générale capable de superviser
chaque ordre, mais certes, peu à peu seulement, comme d'ailleurs vous l'apprend votre
expérience elle-même, selon laquelle, comme vous dites, aucun savant n'est jamais encore
soudainement tombé du ciel, ni moins encore, aucun sage.
Mais que signifie "apprendre" ? Apprendre ne veut rien dire d'autre que
réveiller les intelligences particulières de l’âme, et puis les relier et les coordonner pour
une action commune.
Plus quelqu'un a réveillé en soi un grand nombre de ces intelligences et les a reliées
ensemble en s'y appliquant avec diligence et zèle, plus il acquiert de science et d'érudition;
mais cette science n'est pas encore et de bien loin ce que l'on appelle le savoir, parce que le
savoir correspond au réveil de l'esprit, qui, lorsqu'il est complètement réveillé, pénètre en un
instant toutes les innombrables intelligences de sa propre âme, les réveille à leur tour et les
réunit toutes en lui-même, de sorte que l'être s'élève à une connaissance parfaite et totalement
semblable au savoir divin.
Il en est comme si quelqu'un était conduit dans un grand musée d'art tandis qu'il fait
nuit profonde. Si même une autre personne qui connaît le lieu le conduit tout autour, et lui fait
tâter les objets d'art en lui donnant même les explications les plus détaillées, il ne pourra se
faire qu'une idée bien pâle, et même seulement pour très peu des objets rassemblés dans le
musée ; parce que là où il y a une grande richesse de trésors artistiques, un semblable visiteur
dans l'obscurité n'en pourra reconnaître que bien peu au toucher de la main dans un temps
relativement court, et de bien maigre efficacité seront toutes les explications. Certainement, le
visiteur dira au professeur qui le conduit par la main : "Monsieur! S'il y avait ici au moins un
peu de lumière, nous pourrions avec beaucoup de facilité embrasser d'un seul regard beaucoup
de choses qu'ainsi dans l’obscurité nous n'arrivons à connaître que mal et avec fatigue en nous
servant de notre grossier sens du toucher." - Ainsi aussi questionne l'esprit dans l'homme. Et
un savant est quelqu'un qui a été instruit ainsi dans l'obscurité du musée.
Mais si, pour celui qui se trouve en ce musée se lève soudain le soleil, et qu'il illumine
dans les coins les plus secrets toutes les salles, aura-t-il besoin d'avancer péniblement à tâtons
pour pouvoir se faire une idée des objets rassemblés là ? Oh, certainement non ; car d'un seul
regard il embrasse alors dans son intégralité et non seulement en partie, tout ce qui est exposé
dans le musée ; et si les objets sont placés avec un certain ordre, il peut même reconnaître
avec une grande facilité, aussi bien la raison d'être principale du musée, que celle particulière
de chacun des objets exposés.
Vous voyez, la première méthode d'instruction équivaut à faire apprendre
mécaniquement, et une reconnaissance même multiple des objets d'art exposés dans le musée
selon un tel système, correspond ordinairement à la science du monde.
La sagesse par contre se trouve dans la seconde méthode. Elle voit dans la lumière la
plus parfaite, en un seul instant, beaucoup, et même une infinité de choses, que la simple
science connaît seulement en partie pour les avoir apprises en allant à tâtons dans la nuit.
De tout cela il résulte qu'à une construction ordonnée de toutes les parcelles animiques
d'intelligence appartenant à un être, n'est pas, et de bien loin encore, réunie cette connaissance
universelle qui est nécessaire justement dans notre région édificatrice inférieure, pour
ordonner et regrouper chaque intelligence animique autour d'un centre spirituel, au point de
rendre vraiment possible avec le temps, la formation d'une connaissance parfaite. Il est donc
compréhensible que les susdites particules animiques d'intelligence ne peuvent s'ordonner
d'elles-mêmes, mais bien plutôt que doivent être continuellement présents des entités ou êtres,
qui ont la mission de surveiller et de diriger ce travail ordonnateur et constructeur des
créatures.
Mais qui sont ces maîtres constructeurs ? Cela ne sera pas trop difficile à deviner ! Les
hauts dirigeants d'un tel travail sont avant tout, les anges ; donc dans votre région les anges
viennent très souvent, et ils y sont nombreux.
Comme dirigeant suprême de cette immense action figure en premier lieu MOI-
MÊME, qui certes ne peut être très loin de vous étant donné que c’est justement MOI en
personne qui suis en train d'allumer ici dans votre musée d'art une lumière après l'autre ; et là
où Je Me tiens, se tiennent aussi de très nombreux autres qui se tiennent toujours - comme ils
ont toujours été - très volontiers à côté de Moi.
Mais à cause de cela aussi règne ici un grave conflit; car, là où le Ciel développe la
plus grande activité, là justement une non moindre activité est exercée aussi par l'enfer.
Cependant cela doit absolument être ainsi ; car autrement ne serait absolument pas imaginable
un état de libre fluctuation entre ces deux polarités.
Mais comment les anges, sous Ma Direction, et d'autres meilleurs esprits sous la
conduite des anges procèdent à la formation indiquée des êtres, depuis la plante jusqu'à
l'homme, ce sera l'objet de notre étude dans la prochaine communication.
CHAPITRE 41
- 2 mars 1847 -
Une soi-disant maxime en vogue auprès de vous, qui est certes quelque
peu mutilée et qui définit imparfaitement ce qu'elle voudrait signifier, dit ainsi:
"Memento homo quia pulvis es, et in pulverem reverteris" (Souviens-toi,
homme, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière).Ce dicton dénote
bien sûr avec le mot "poussière" aussi la dissolution totale du corps, mais il est
imprécis dans sa signification, en ce que chacun entend sous le mot "poussière"
l'ensemble de ces particules de terre ou de pierre réduites en miettes que le vent
soulève avec facilité et porte dans l'air. En outre avec ce mot on peut entendre
aussi la poussière solaire qui est certes quelque chose de plus ténu que la
poussière que le vent soulève sur les routes. Si le corps matériel se limitait à se
dissoudre en une semblable poussière, il en retirait bien peu d'avantage, ainsi
que sa propre âme ; parce que même la poussière la plus fine que l’œil peut
encore apercevoir dans le monde naturel, est cependant toujours matière et ne
peut absolument pas être réunie à l'âme et à l'esprit tant qu'elle reste matière.
Cependant, mieux que "poussière" serait la dénomination : "atome spécifique
animique"; ceci n'est alors plus matériel mais substantiel. Or, entre matière et
substance il y a une immense différence.
Pour bien comprendre la chose dans son ensemble, il est nécessaire que
vous connaissiez à fond cette différence. Considérez un aimant; ce que vous
voyez de lui est matière, mais par contre ce qui dans l’aimant agit comme force
attractive ou répulsive. Cette substance ne peut certes pas être aperçue par les
yeux du corps ; mais l’œil n'est pas l'unique révélateur de l'existence des
éléments animiques ou spirituels, et l'homme possède encore d'autres sens qui
sont proches plus de l’âme que de la vue, qui est à peu près le sens le plus
extérieur qu'il y ait dans l’homme. L’ouïe est un sens déjà profond, l'odorat et le
goût sont plus profonds encore, mais celui qui de tous est le plus en rapport avec
l'âme c'est le sens du toucher.
Donc, lorsque quelqu’un approche deux aimants entre eux, il percevra
immédiatement la réciproque attraction, et cela lui suffira même en se basant sur
la seule impression des sens extérieurs, pour conclure que dans l’aimant il doit
exister une force ou une substance qui, bien qu’invisible, occasionne cette
attraction.
Cet exemple est suffisant pour que chacun puisse avec facilité faire la
distinction entre matière et substance. De même dans ce que l'on appelle une
machine électrique, chacun peut distinguer sans difficulté le matériel du
substantiel. Matière, ce sont les disques de verre, les coussinets de frottement,
les conducteurs métalliques et même certaines sortes de bouteilles. Si la machine
est arrêtée, toute personne qui s'en approche ne percevra qu’une sensation
quelconque; mais si la machine est mise en mouvement, alors la substance
latente en elle et dans l'air qui l'environne est excitée, et si quelqu'un s'approche
de la machine il sentira immédiatement ses cheveux se dresser, et s'il s'en
approche encore plus, la substance se rendra visible à lui sous forme d'étincelles
crépitantes qui parfois piquent fortement, et si elles sont plus fortes elles
provoquent même des contractions musculaires. Mais une telle étincelle
électrique, bien que visible dans le temps et dans l'espace matériels, n'est plus
matière, mais bien substance ou puissance semblable à l'élément animique,
laquelle repose dans la matière; mais quand cette substance est excitée, elle se
manifeste immédiatement comme force qui pénètre tout et à laquelle aucun
obstacle matériel ne peut être opposé pour lui être un frein.
Ceci est un autre exemple approprié de la différence existant entre matière
et substance. Considérez encore la poussière de détonation bien connue de vous,
qui se compose de soufre, de salpêtre et de poussière de carbone. Le grain de
cette poussière est inerte et comme toute autre matière tombe du haut vers le
bas; cependant en ce grain est innée une quantité de force substantielle. Si cette
substance est excitée moyennant quelque chose de semblable à elle, elle brise
avec la rapidité de l'éclair en de très petits atomes la prison en laquelle elle est
tenue enfermée, et entre ensuite dans la sphère de sa propre liberté. A cette
substance est similaire le feu, qui est donc le moyen qui sert à l'exciter; et
lorsque cela arrive, elle se manifeste également comme une force substantielle à
laquelle aucun empêchement naturel n'est capable de mettre des limites. De
même la force substantielle existe aussi dans l'eau, force qui peut être excitée
moyennant un degré élevé de chaleur. Si quelqu'un veut obliger cette force dans
des limites données, elle fera éclater n'importe quelle prison où l'on voudra la
contraindre et elle se répandra ensuite dans sa propre liberté. Le feu est l'élément
similaire de cette substance, et donc est aussi son moyen excitateur, et elle aussi
donne la preuve qu'elle est une puissance substantielle à laquelle aucun obstacle
naturel n'est capable de placer des limites. Donc, presque en chaque matière est
présente une substance; le problème est seulement celui-ci:comment et avec
quels moyens peut-elle être excitée pour qu'elle se manifeste activement.
Les savants, bien souvent de très infatués scrutateurs de la nature, ont bien
sûr découvert certaines forces fondamentales innées en toute la matière, comme
les forces d'attraction et de répulsion, dont celle d'attraction est précisée
davantage comme force de cohésion ou de gravité, et celle de répulsion comme
force centrifuge. Outre cela, l'élasticité ou force d'expansion, la divisibilité et la
pétrification de la matière furent traitées et discutées avec beaucoup de science
et furent classées elles aussi parmi les forces fondamentales propres à la matière;
mais si ces érudits infatués, lesquels, il n'y a rien à dire, sont eux aussi des êtres
vivants, avaient fait un seul pas en avant, et avaient accordé une petite place
dans leurs fascicules aussi à la force vitale qui domine tout et remplit tout, ils
auraient déjà depuis longtemps fait un pas immense en avant dans leur science,
et ils n'auraient aucun besoin de peser et d'analyser des forces mortes, ce qui est
l'absurdité la plus patente, mais ils auraient eu à faire tout bonnement avec cette
condition fondamentale de toute existence, dans laquelle eux déjà depuis
longtemps auraient été en mesure de reconnaître parfaitement et avec facilité
eux-mêmes et toute la matière depuis l'unique point de vue réel et efficace; au
contraire, et ceci est vraiment le côté le plus sot et le plus ridicule de la chose,
les vivants vont en tâtonnant alentour dans l'obscurité au milieu des seules
forces mortes, et voudraient à la fin démontrer peut-être que la "force vivante"
est tout bonnement "un mélange et un composé" de forces toutes mortes !
Oh, l'horrible folie qu'est celle-ci parmi tant qu'en puisse commettre
l'homme ! Sur la base de quelle logique peut être considérée comme morte une
force qui agit ? Il ne peut être de plus grande folie que celle qui se commet en
attribuant un effet déterminé bien perceptible à une cause morte, ce qui
correspond exactement à ne pas reconnaître à un effet quelconque une cause
propre. En effet, "mort"', sous certains aspects, signifie encore moins que rien, et
on ne peut considérer une chose comme morte seulement alors et en ce qu'elle
est bannie hors d'une quelconque sphère d'action, et tant qu'elle en reste exclue;
et l'âme et l'esprit de l'homme peuvent être morts, lorsqu'en conséquence du
mauvais emploi de leur faculté d'être libres, ils ont attiré sur eux la nécessité
fondée dans l'ordre prescrit de retomber en cette prison dans laquelle leur est
barrée la voie à n'importe quelle activité effective et réelle.
Mais si donc dans la matière se découvrent des forces agissantes, cela veut
dire qu'elles ne sont absolument pas mortes, mais bien qu'elles sont vivantes et
intelligentes, car sans une intelligence déterminée d'une manière ou de l'autre on
ne peut imaginer aucun effet, comme on ne peut l'imaginer sans une force qui en
soit la cause.
Mais comme on peut reconnaître la force à l'effet, pareillement on peut
reconnaître l'intelligence de la force par la constante théorie ordonnée
planimétrique sur la base de laquelle cette force se manifeste. La croissance de
l'herbe, ainsi que celle de toute autre plante ne procèdent-elles pas selon une
théorie intérieure constante et bien déterminée, qui se laisse facilement connaître
de quiconque a, même simplement, vu une plante ? Tout autant en arrive-t-il
dans le processus de décomposition et dans tous les autres phénomènes, dont il
est nécessaire d'admettre qu'ils sont la résultante d'une force en tant que cause;
de sorte que chacun peut avec facilité en tirer la conclusion.
Là où l'on ne voit que des effets, il doit y avoir justement autant de forces
qu'il y a d'effets eux-mêmes; et puisque tous ces effets se rendent manifestes
selon un ordre et selon un plan, il doit justement y avoir tout autant
d'intelligences qu'il y a de forces agissantes; et de cette déduction se rend ensuite
compréhensible comment la matière est donc faite d'autant d'éléments animiques
d'intelligences, qui conformément à l'ordre et selon la nécessité peuvent être
temporairement retenues et fixées par l’œuvre de forces et d'intelligences
supérieures. Mais quand le temps de la fixation est passé, ces intelligences
particulières se réveillent et se regroupent comme substance primordiale à
nouveau en cet être pour la formation duquel elles furent à l'origine modelées
par Moi, le Créateur; et cette réunion est en partie l’œuvre des intelligences
elles-mêmes, mais en partie l’œuvre des esprits supérieurs que vous connaissez
déjà.
31. LA VIE COSMIQUE
14 juillet 1876
Je vous ai dit beaucoup de choses concernant la vie, Je vous ai montré dans des
périodes diverses, comment elle se manifeste et ce qu'elle est en réalité. Cependant, il y a
toujours quelque chose de plus à dire, à savoir, que cette vie, en tant qu'influx d'une
puissance spirituelle, n'est en réalité rien d'autre, que le pouvoir de Ma volonté, qui se
manifeste dans des millions de façons différentes.
En vue de vous présenter cette vie spirituelle et de vous désigner même plus
clairement encore la différence entre l'esprit et la matière, ce message ayant pour titre "La
Vie Cosmique" élucidera pour vous plus entièrement la vie spirituelle, généralement et aussi
individuellement. Autrement dit, que c'est toujours le même principe, le même motif, qui, en
commençant par l'atome d'éther le plus petit et en finissant avec l'esprit de l'ange le plus
haut, est seulement Mon Moi divin qui se manifeste sur des niveaux divers et dans des
formes diverses, lutte pour le développement et la perfection, inspire et implique le progrès
spirituel et se manifeste visiblement dans tout en tant que vie.
Quand Je dis "la vie cosmique", Je l'entends dans le sens originel de ce mot, tiré du
grec classique, où il exprime comme "une vie universelle comprenant l'univers entier". Car
tout ce qui existe doit être basé sur une idée : pourquoi cela a-t-il été créé, quel était son but
et quel sera son destin suprême.
Conformément à vos recherches scientifiques et à vos enquêtes régulières, vos
scientifiques s'efforcent de retracer tout depuis l'origine, jusqu'aux forces originelles
suprêmes les plus simples qui animent tout et le conduisent à sa conclusion. Et donc Je vous
révélerai ce moteur suprême, qui est la raison, ou la base, de tout l'existant et qui prépare
graduellement tout pour son nouveau développement.
Si vous voyez l'univers entier d'un œil spirituel, croisant le royaume de l'espace
éthérique infini avec le pouvoir de la pensée, tout que vous serez capables d'y découvrir
serait "des atomes d'éther", ou les constituants les plus subtils des substances matérielles.
Cependant, vos instruments, comme vos microscopes, vos électromètres, etc., ne seront
jamais capables de les rendre visibles à vos yeux physiques.
Toutes ces particules d'éther les plus fines ont en leur centre une ramification de Mon
Esprit, de Mon Être, qui imprime ainsi sur eux la permanence éternelle et la forte envie
éternelle pour le développement, la conservation et le progrès.
Dans chaque atome il y a une particule spirituelle de Moi. Autrement dit, existe là,
dans votre organisme, quelque chose qui s'étend intérieurement et extérieurement, aux
ramifications extrêmes les plus fines de votre système nerveux comme une sensation dans la
peau. Étant un principe psychique, elle n'a aucun autre but que de construire, de supporter et
de spiritualiser le corps.
De même que votre âme dans la sphère de votre corps est omnisciente à cause du fin
fluide des nerfs imprégnant votre corps, et vous entourant même comme une enveloppe
vaporeuse d'éther de vie extérieure, il y a aussi dans chaque atome d'éther quelque chose de
Moi. Ainsi, comme Je l'ai exposé dans un autre message, il n'y a aucune raison pour que,
dans le royaume visible et invisible de Ma création spirituelle et physique, Je ne sois pas
omniprésent, voyant et sentant tout ce qui arrive.
Sur cela sont basées la prétendue omniscience et omniprésence que vous possédez
aussi dans votre corps. La seule différence repose dans le fait que la vie spirituelle qui est en
vous ainsi que dans l'âme et l'esprit construit le physique et le psychique, tandis qu'avec Moi
le physique est inapplicable puisque Je ne vois pas de matière, mais seulement du Spirituel,
et ceci même quand vous pensez avoir découvert des substances élémentaires.
Bien, pour en revenir aux atomes d'éther, Je dois d'abord vous expliquer la nature de
cet atome, sa mission et le but de son existence. Ecoutez :
Selon vos concepts, un atome d'éther est incorporel ou si J'emploie une de vos
expressions, une chose impondérable. Cependant, il est quelque chose de séparé, de limité,
étant donné qu'il devra de nouveau se dissoudre dans l'état illimité en quelque chose d'autre.
Ainsi, malgré son insignifiance, un tel atome a des dimensions comme un autre
corps, ce qui signifie une largeur, une profondeur et une longueur.
Dans cet atome une étincelle de Moi est incluse ; car, puisque Je l'ai créé, il doit
contenir quelque chose de Moi et doit pour cette raison posséder seulement Mes attributs. Sa
forte envie pour un nouveau développement est inhérente à cela et chaque atome doit différer
des autres atomes quantitativement et qualitativement, afin de représenter toutes les
substances élémentaires essentielles pour la création de l'univers. Et ainsi s'est développé là
entre les atomes, au moyen de l'enveloppe vaporeuse qui les entoure, l'assimilation et
l'association, et (comme beaucoup d'insectes font avec leurs antennes) ces enveloppes
respectives vaporeuses attirent l'homogène et repoussent l'hétérogène.
De cette manière, les atomes ont formé des molécules et de celles-ci, des cellules et
des cristaux. Là ce sont alors développé la chaleur, la lumière et la vie, accélérant ainsi la
formation de corps plus grands.
Après la formation des corps cosmiques commença la vie organique et à partir de la
vie spirituelle l'effort pour imiter le divin, vers lequel finalement l'étincelle divine inhérente
aux atomes les plus petits doit retourner pas à pas à cette place d'où elle était partie.
Il va de soi que, là où Je veux créer des créatures vivantes, J'ai d'abord dû leur donner
une place où vivre et une forte envie leur en donnant la possibilité, comme des êtres
individuels, au milieu de l'infini entier suivant le cours spirituel qui leur était imparti par la
vie.
Cependant, comme vous le savez par beaucoup de Mes messages, mis à part Mon
attribut de Créateur, Je suis aussi l'amour personnifié et l'amour consiste seulement dans la
création d'autres êtres heureux qui découvriront à leur tour leur propre bonheur et le bonheur
dans celui des autres. Donc, Moi en tant que Dieu d'amour J'ai dû créer pour vous des
domiciles de bonheur, J'ai dû doter ces êtres, en tant qu'images de Moi, avec les formes qui
doivent exprimer cet amour comme leur inhérent divin. Et ainsi, à partir des petites
particules d'éther, des mondes ont surgi et, seulement après leur formation matérielle, ont
suivi les créatures vivantes, qui représentent toutes certains attributs de Moi. Alors l'homme
sur la terre, comme la pierre angulaire de la création matérielle, dans sa mission en tant
qu'homme terrestre, doit préparer le pas suivant spirituel comme habitant futur d'un royaume
de l'esprit, car il n'y a aucun saut soudain, mais seulement une transition douce d'un niveau
au suivant ; et cela implique le progrès graduel dans Mon Royaume.
Ainsi les mondes ont été formés à partir de l'immense réserve amassée dans l'espace
d'éther et c'est pourquoi leur mouvement orbital, grâce à la friction générée par leur
déplacement, développe la chaleur et la lumière. Cela réveille les atomes les plus petits de
leur inertie et, en les forçant à s'amalgamer, les mène sur leurs immenses orbites pendant les
longues périodes de temps vers des régions où ce qui est dépensé la plupart du temps par une
substance est toujours rempli de nouveau par une nouvelle, la plupart du temps par une qui
n'est pas déjà présente dans les constellations précédentes.
L'orbite d'un monde autour d'un autre, la rotation autour de son propre axe ont pour
unique but de réveiller et de diffuser la vie au moyen de ces deux mouvements.
Vous voyez, partout cette forte envie de ne rien laisser s'agiter seul. Car tout ce qui
possède un poids cherche son point de repos, où il resterait s'il n'était pas toujours menacé
soit par la forte envie intérieure de se désagréger soit par les influences du monde extérieur.
Le mouvement est la vie et ce mouvement est le grand mouvement circulaire du
monde ou la vibration de la lumière et de la chaleur, doivent contribuer au réveil des objets
ou des êtres pour les faire sortir de leur léthargie, en les forçant à un nouveau
développement, à une modification, pour qu'aucune chose créée ne soit permanente, mais
soit dans l'obligation de progresser en changeant constamment.
Ainsi les millions de millions de soleils et de mondes se sont formés dans le grand et
vaste piège de l'éther. Ainsi à présent les comètes, en tant que premiers commencements de
systèmes cosmiques entiers, se forment et orbitent dans les longues traces elliptiques autour
de leur grand soleil central dont elles ont été expulsées. Et donc le royaume apparemment
matériel porte en lui le germe pour un nouveau développement, jusqu'à devenir des mondes,
qui bien qu'immenses peuvent, après avoir achevé leur cycle et avoir tout spiritualisé et
raffiné en eux, entrer dans d'autres unions. Ainsi ils forment naturellement les globes du
monde d'un ordre plus haut, et aussi des demeures pour des êtres spirituellement plus hauts.
De niveau en niveau la matière développe la vie qui réside en elle, avant qu'elle ne
puisse aussi faire la transition du dur visible vers le plus subtil et le plus éthérique. Ainsi
donc des êtres de chaque sorte se développent, doivent se perfectionner graduellement, parce
que leur demeure doit se conformer à leur condition spirituelle.
Comme Je l'ai dit une fois : "Dans la maison de Mon Père il y a de nombreuses
demeures." Je le répète maintenant : oui, il y a vraiment beaucoup de demeures ou des
domiciles spirituels, où les êtres aussi spirituels aimeront ces béatitudes qui seront conformes
à leur propre constitution spirituelle. Ces béatitudes sont d'une telle nature et d'un
arrangement tel que, en dehors du plaisir permanent, les êtres pourront aussi avoir la
connaissance anticipée d'un bonheur plus grand et de domiciles spirituels plus purs. Car là où
Je suis, aucun arrêt n'est possible parce que quelque chose de toujours plus grand attire à Moi
et ouvre de plus en plus de perspectives, puisque Je suis infini et que Mon monde doit porter
ce même caractère.
Donc vous voyez la vie cosmique commence dans l'atome d'éther le plus petit, puis
en luttant vers le haut à partir de la matière insensible jusqu'à l'esprit d'un ange qui possède
la conscience spirituelle de soi-même, et qui, d'un seul coup d’œil embrassant tout le monde
matériel, est capable de saisir Mes idées et possède la force pour les effectuer.
Ainsi ces îles cosmiques existent comme "des globes-coquille", dont il y a un nombre
incalculable, et tous, comme un tout séparé, doivent passer à maintes reprises, par le biais de
leur processus de développement, dans le grand tout.
Ainsi ces grands mondes existent avec leurs êtres créés qui leur sont analogues. Votre
fantaisie est inadéquate pour comprendre la distance et l'ampleur de ces mondes. Tous,
quoique séparés l'un de l'autre par de grandes distances, se déplacent indépendamment dans
le grand espace de l'éther, afin de développer et de perfectionner les êtres et les habitants
vivant sur eux pour des buts futurs. Aussi aride qu'il soit, ce royaume matériel amène vers
son but, seulement la partie spirituelle de plus grande splendeur qui peut sortir de l'existant.
L'Ecriture sainte dit : "Pour Moi mille ans est comme un jour!" Mais Je vous dis :
"Des millions d'années sont pour Moi seulement comme un instant, car des mondes matériels
innombrables orbitent dans l'immensité de la création. On ne peut pas compter les millions
d'années qui ont passé avant que ces mondes n'aient pris forme, aient formé leurs planètes et
leurs comètes et se soient suffisamment perfectionné pour devenir des domiciles pour des
êtres dotés de sens.
Les années de vos vies, la révolution de votre terre autour du soleil, tout le temps
durant lequel votre système solaire tourne autour de son point central, tout cela représente
moins d'une seconde sur la grande horloge cosmique sur laquelle la durée ou l'existence de
Ma création cosmique est enregistrée.
De là votre stupéfaction et admiration quand vous regardez Ma création, parce que
votre entendement s'applique à une trop petite échelle pour juger ou mesurer la création d'un
Dieu infini.
Il y a des systèmes solaires et des globes-coquille entiers, dont la lumière met des
millions d'années pour vous atteindre. Que connaissez-vous de ces mondes, combien grands
doivent-ils être pour n'être juste visibles à vous que comme la plus minuscule étoile. Où est
votre arithmétique capable de saisir ou d'expliquer clairement ces distances dans des chiffres,
que votre fantaisie n'oserait imaginer ni ne serait capable d'apprécier l'ampleur de tels
mondes !
Et pourtant, Mes enfants, ces mondes ne sont pas les dernières bornes de frontière de
Ma création. Loin au-delà de ces mondes éloignés il y a toujours d'autres systèmes
cosmiques, dont les rayons lointains sont si éloignés que votre terre et votre soleil
n'existeront plus avant qu'un clair rayon en provenance de ces mondes n'atteigne l'espace où
une fois votre système solaire orbitait.
Elevez-vous et saisissez cette ampleur du monde matériel. Appropriez-vous le
concept de l'omnipotence qui a créé cela avec peu de moyens, à savoir seulement l'attraction
et la répulsion, la lumière et la chaleur. Comprenez ce Seigneur et ce Créateur, dans les yeux
duquel votre soleil avec toutes ses planètes et ses comètes apparaît seulement comme un
point. Ne serait-Il pas ce qu'Il est vraiment, à savoir un Père pour Ses enfants, qui aurait
laissé, il y a longtemps, une génération comme la vôtre en venir à la ruine, laquelle, après
tout ce qu'Il a fait pour elle, se comporterait d'une façon si indisciplinée et si indocile envers
Lui. Comprenez cet Amour, qui, comme Il l'a une fois dit, "Le soleil ne se lève-t-il pas
chaque jour sur le bon aussi bien que sur le mauvais," et que, malgré toutes les aberrations et
le dénigrement du divin, chaque seconde l'humanité reçoit des millions de grâces !
Comprenez ce Dieu, qui est une fois descendu du ciel, dans la forme humaine, vers
vous faibles êtres créés, et vous a laissé des préceptes d'amour, de tolérance, de pardon.
Imprégnez-vous par la pensée de Sa grandeur, de Sa force, de Sa création infinie.
Comprenez en même temps ce que cela signifie que Lui, ce Créateur infini et Seigneur, ne
veuille pas vous laisser ressentir Ses attributs qui vous accableraient, mais veuille seulement
être votre Père, votre guide d'amour et qui, même maintenant, a été depuis assez longtemps
en contact direct avec vous, essayant de vous tirer à Lui, en vous expliquant et en vous
révélant tous les secrets de Son Moi, de Sa création. Et cela seulement pour que vous
puissiez apprendre à l'aimer et que vous trouviez votre chemin spirituel plus facilement,
chemin qui est tracé pour tous ceux qui ont été créés par Lui et à travers Lui.
Si vous considérez tout cela et quand, aux heures calmes, vous voulez élever vos
cœurs vers Lui, efforcez-vous pour cela d'être digne de Lui et de vous. C'est seulement de
cette façon que vous pourrez vous attendre à ce qu'Il vous accorde vos prières. Car "Il est un
Esprit et celui qui veut l'adorer, doit l'adorer en esprit et en vérité."
Voila plus de mille ans que J'ai prononcé ces mots et vous ne les comprenez pas
encore, vous êtes devenus absorbés dans des soucis temporels et vous Me demandez des
choses sans signification. Vous oubliez totalement que vous, en tant que Ma progéniture et
futurs participants aux béatitudes spirituelles, vous avez d'autres missions plus hautes et des
buts suprêmes plus exaltants qu'adhérer aux choses passagères de cette vie terrestre et
chercher votre salut entier en elles.
C'est pourquoi vous avez des déceptions, des aspirations qui ne se réalisent pas, car
vous n'avez jamais compris Moi ou Mon monde, vous n'avez jamais compris que J'ai des
intentions différentes vous concernant, et que nécessairement vous devez souvent être
conduit contrairement à vos désirs, puisque vous considérez souvent des sujets sans
importance comme des objets de première nécessité.
Malgré tous les messages que Je vous ai donnés jusqu'ici, vous ne savez pas encore
ce que signifie "vivre spirituellement", ce que signifie "la vie cosmique".
Cette vie universelle, qui est la loi fondamentale de la création entière, où chaque
"pourquoi" trouve sa raison, vous ne la connaissez pas !
Si vous pouviez complètement comprendre ces grandes lois, vous comprendriez
beaucoup plus facilement qu'aucune créature ne peut y échapper et chaque fois que l'une
d'entre elles les ignore, la punition doit nécessairement suivre. Tant que vous êtes incapables
de vous intéresser à des idées grandes et profondes, vous persévérerez dans le sol de cette
petite terre, avec seulement un petit horizon à parcourir, qui ne s'étend pas au-delà de votre
sphère intérieure.
C'est le pourquoi de Mes messages, Mes remontrances, Mes explications. C'est
pourquoi Mes révélations diversifiées, quant au comment des grandes choses, ne peuvent
seulement qu'être réalisées au travers des petites, de sorte que, en suivant Mon exemple,
vous puissiez aussi devenir petits dans votre vie terrestre pour, ensuite, devenir grands
spirituellement et vous élever. Alors vous monterez en flèche jusqu'à cette hauteur du
concept "d'homme", où dans toute la clarté et la tranquillité vous comprendrez, au travers des
lois cosmiques, les processus liés au développement du monde matériel. Vous apprendrez
aussi à clairement reconnaître que même ces lois, spirituelles et infinies, valables pour le
monde matériel, trouvent leur point culminant seulement dans la perfection spirituelle. Et
ainsi seulement vous pourrez, en progressant point par point, vous rapprocher toujours de
Moi, et reconnaître qui Je suis en tant que Créateur!
Ainsi, l'amour s'implique lui-même quand, basé sur le respect, il est la conséquence
naturelle de ce dernier. Cette fois Je vous ai appris à reconnaître le Maître par Ses travaux,
vous pouvez comprendre quels attributs doivent l'orner et pourquoi, avec une telle force, tant
de bonté et d'amour sont toujours répandus !
Prenez de nouveau ce message de Ma main. C'est la main du Père, qui veut vous tirer
jusqu'à Lui. Ne la méprisez pas, car si vous le faisiez, c'est seulement vous qui en viendrez
au chagrin. Amen.