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Larousse, P.. Jardin des racines latines. 1887.

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MÉTHODE LEXICOLOGIQUE LAROUSSE

JARDIN
DES
RACINES LATINES
ECOLES
At.'HSAMDES
NORMALES ET SUPÉRIEURES, DE3 LYCÉES, DES PENSIONNATS OEJKUNKS FILLES

UB I,'ENSE)GKEMEXT PRtMAIRK SUPERtEUR

PAR P. LAROUSSE

LIVRE
DE~'ÉZ~B
~tNGT-QUATR[ÈMK~OfT;ON

PARIS
LIBRAIRIE LAROUSSE

t3-t7, RUE MONTPARNASSE (6')

Su~RSAI~QJ~~O~j~O
tMttMtKUKt.B.f.
Ma. Ru* je*N-jAURts. aea
(S«M«
j~jMAte~MMt-At~ORT
Le Jardin des Racines lapines et le Jardin des Racines
grecques sont les premiers ouvrages qui aient t'<!?faits sur ce
plan et avec un aussi grand <<fM~/<CH!f<t~'ils présentent tous
les caractères d'une propriété. Les ~j!~Mr< pow~t<tt))'ott< non
MU<etHett<les coH<<'e/of<eM~,moM imitateurs de ces livres,
qui continuent la Méthode de Pierre LaroM~e.

A LA MIEME LÏBRAIRÏE

JARDIN DES RACINES GRECQUES

Par P. LAROUSSE.Étude raisonnée de plus de 4 000 mots que


les sciences, les arts, l'industrie, ont empruntés à la langue grec.
que; à l'usage des Écoles normales, des Écoles primaires supé*
) ieures, etc. Livre de t'Étève, cartonné 1 fr. <?
Livre du Mattre, cartonné. 3 francs
Le Jardin des ThMtttM~ree~Me~ de P. LM'ousscest. avec le Jardin <te<
Racines !<t<<n«,destiné à comhterce qui est une lacune dans nn cours
d'étcdes dont les langues anciennes ne sauraient être la base.
Dans'une série de ieçons courtes et simples, accompagnéesd'exemples
choisis et suivies d'exercices, l'auteur initie les élèves aux racines les
plus importantes, à celles qui entrent dans la composition des mots
usuels amsi que de nos termes techniques. Quelques mois leur suliront
pour étudier ces ou'rag;cs, qui sont devenus le complément indtspensaMt
des études de français.

JARDIN DES RACINES FRANÇAISES

Et de leurs dérivés, par L. GntMBLOT.Plus de 600 groupes on


familles étymologiques de mots. avec de nombreux exercices
d'application; ouvrage précédé d'une étude pratique des PnÉFtXM
et SuFDXES a l'usage des Écoles normales et des Écoles pri-
maires supérieures, des candidats aux brevets de l'enseignement
primaire et au certificat d'études primaires. Livre de J'Élève,
cartonné, 1 fr. 60. Livre du Maitre, cartonné. ffanea

J~enttOM honorable de la Société ~o«t' l'Instruction ~n<en<at't'e.

Lea deux ouvrages ci-dessus sont adopté* poM


les ËcolM de la Ville de ParM.
PREFACE
DE LA PREMIÈRE ÉDITION

Il y a deux choses à considérer dans l'étude d'une langue


la syntaxe et le vocabulaire. La syntaxe est, comme l'indique
l'étymologie, ce /aMCMt<de règles d'accord et de construc-
tion qui fait rjobjot du livre élémentaire appelé rudiment. La
syntaxe étant rœuvre des grammairiens, chaque langue doit
avoir une syntaxe particulière, le plus souvent fille du caprice
et de l'imagination. Sous ce rapport, la syntaxe française n'a
rien à envier à aucune tangue elle abonde en règles contra-
dictolires, en abstractions et en futilités grammaticales. Tou-
tefois, j:omme la syntaxe française est aujourd'hui à peu
~prés fixée,c'est un code que chacun doit apprendre et auquel
H faut obéir sans le discuter <hfra <M;,sed lex. Ce code est
enseigné dans toutes les écoles, depuis les plus humbles jus-
qu'aux plus élevées, d'après l'autorité de Vaugelas, de Bou-
hours, de Waiity, de Restaut, de Boniface. de Chapsal, etc.
Le vocabulaire d'une langue, ce sont les mots eux-mêmes
.considérés dans leur constitution, dans leur signification,
dans leur acception et dans leur étymotogie. Ces mots se
~trouvent dans le dictionnaire, œuvre lente, pénible, labo-
rieuse, mais parfaite de nos grands écrivains. Le dictionnaire
? de la langue française a réettement pour auteurs Montai-
~Hgae, Rabotais, Matherbe, Descartes, Pascal, Corneitte, Ra-
? cia6, Boitëau, La Fontaine, Molière, Buffon, Montesquieu,
Yottoire, Rousseau, etc. La connaissance d'une langue con-
siste tout entière dans l'étude de ces deux parties dis-
~tmotes et pourtant corrélatives la grammaire et le die-
? ttontMire. Nous avons vu comment on enseigne aux enfants
tes trois à quatre cents règles grammaticales qui composent
~!& syntaxe française; mais comment leur enseignè-t-on!e<
,;f vocabulaire,c'est-à-dire les quatre-vingt ou cent mille mots
M~a ta connaissance desquels les règles elles-mêmes ne
6 JARDIN DES RACINES LATINES.

peuvent recevoir aucune application? H faut bien l'avouer,


la plupart des maîtres abandonnent cette étude au hasard.
Ils croient quil suffit, pour connaître une langue, de l'avoir
sucée avec le lait maternel, ou même de l'avoir apprise par
l'usage « C'esten parlant qu'on apprend à parler, disent-ils
c'est en forgeant qu'on devient forgeron. » Ils se trompent;
la langue n'est pas un instrument comme le marteau, la
scie, le vilebrequin, dont it suffit de connaître le maniement
pour faire un bon forgeron, un bon menuisier, un bon ébé-
niste. C'est, au contraire, une machine extrêmement com-
pliquée dont il faut se rendre compte, dont il faut avoir
étudié toutes les parties, tous les ressorts, et qu'il faut pou-
voir démonter et remonter en quelque sorte pièce à pièce.
Quand une langue n'a pas été minutieusement, méthodi-
quement étudiée, on n'arrive à en tirer qu'un parti médiocre;
on ne parvient à exprimer qu'un très petit nombre d'idées
vulgaires que l'on exprime mal. Et cet inconvénient se repro-
duit aussi dans la lecture car on ne saisit qu'imparfaite-
ment, rendues par autrui, des idées qu'on ne saurait rendre
soi-même si on les avait. Aussi tous les esprits sérieux scint-
ils convaincus de la nécessité d'étudier une langue pour la
savoir; mais beaucoup se trompent sur la difficulté et les
conditions d'une telle étude. Ils voient bien que l'usage seul
n'enseigne pas la grammaire d'une langue; mais ils pen-
sent qu'il n'y a point d'autre maître qui puisse en enseigner
le vocabulaire et, s'ils invoquent pour l'enseignement des
règles une méthode analytique, rationnelle, savante, ils se
reposent sur le dictionnaire pour l'enseignement des mots.
Le premier venu leur est bon, pourvu que les mots s'y trou-
vent ou s'y montrent au hasard de l'alphabet. C'est une erreurr
qui peut avoir des suites fatales.
Un dictionnaire, assemblage confus des mots d'une langue,
est un livre que l'on consulte mais peut-il être étudié? Qui
s'avisera de lire les uns après les autres tous les mots d'une
langue contenus dans un dictionnaire? Qui aurait, assez de
mémoire pour les retenir? Enfin, qui les posséderait assez
pour en (aire un juste emploi? Comment en connaîtra-t-on,
comment surtout en sentira-t-on la signification exacte, in.
time, jH~ôureuse, l'idée essentielle? Comment en saisira-
t-on, pour ainsi parler, la note? Comment arrivera-t-on à
construire les mots selon leur accord, non point gramma-
PRÉFACE. 7
tical,mai8,cequi est plus difficile, expressif et conforme au
génie de la langue? Comment produira-t-on enfin l'harmo-
nie du discours?
De ce qui précède il résulte que les jeunes gens de nos
écoles primaires et professionnelles étudient parfaitement
la syntaxe de leur langue, parce qu'ils ont des livres ad hoc,
d'excellentes grammaires, et qu'ils négligent complètement
d'étudier le vocabulaire de leur langue, faute de livres com-
posés à cet effet.
Cette lacune conduit à des conséquences regrettables nos
élèves, qui n'ont fait que des études de français, savent la
grammaire et n'entendent rien, ou presque rien, à nos
grands écrivains, à nos philosophes, à nos poètes.
Ceux-ci se recrutent, pour la plupart, parmi les élèves de
nos collèges et de nos lycées, et cette aristocratie des lettres
doit sa naissance à la différence des études bien plus qu'à
l'inégalité des intelligences. Le lycéen, par la lecture com-
parée des auteurs français et des classiques grecs et latins,
étudie la nature intime, le caractère propre des mots. En
remontant à l'origine, il découvre la cause première qui
leur a fait donner telle forme plutôt que telle autre, et cette
langue qu'il parle et qu'il écrit en maître devient l'esclave
docile de sa pensée et lui obéit comme le cheval obéit à
t'écuyer.
On le voit, l'étymologie est une partie essentielle des études
qui ont la langue pour objet. S'il restait encore quelques
doutes à cet égard, un fait bien connu suffirait pour les dis-
siper. Depuis quelques années, de nombreuses et vives atta-
ques se sont élevées contre les études classiques; on a dit
et répété qu'il était absurde de passer dix ans de sa vie à
apprendre des langues que personne ne parle plus. Mais,
quelque violentes qu'aient été ces attaques, nos collèges
subsistent toujours, et les parents qui ont à coeurde donner
à leurs enfants une éducation soignée continuent et conti-
nuerônt longtemps encore de les envoyer au collège. Pour-
qubi C'est que l'expérience est un grand maître, et, comme
nous l'avons déjà dit plus haut, elle nous a toujours montré
une différence essentielle, profonde entre ceux qui ont étu-
dié les deux langues classiques et ceux qui ne les ont pas
apprises. Ceux-ci peuvent être très forts en mathématiques,
~~n physique, en chimie, etc.; mais, s'ils veulent écrire, on
¡C.A/
8 JARDIN DES RACINES LATINES.

sent toujours qu'il tour manque quelque chose; leur style,


si l'on en excepte quelques intelligences privilégiées qui doi-
vent tout à la nature, n'atteint jamais à ce degré de perfec-
tion magistrale que l'étude des auteurs seule peut donner.
On a souvent attribué ce résultat à l'influence puissante
des beaux modèles que fournit l'antiquité dans tout ce qui
tient aux lettres. Sans doute, la lecture de Cicéron, de Vir-
gile, d'Horace, d'Homère, de Démosthène, doit nécessaire-
ment porter des fruits; mais notre langue a aussi ses chefs-
d'œuvre, et pour ceux qui considèrent comme le plus grand
avantage des études classiques la fréquentation des grands
écrivains d'Athènes et de Rome, il reste à expliquer pour-
quoi Racine, Bossuet, Fénelon, Rousseau, Voltaire, Cha-
teaubriand, dont le génie égale au moins celui des anciens,
sont impuissants à les remplacer quand il s'agit de former
à la connaissance et à la pratique du beau langage.
L'explication nous en semble bien simple: Bossuet, Féne-
lon, Rousseau, etc., parlent merveilleusement notre langue,
mais Us ta parlent toute faite, et ils ne nous apprennent
rien sur la formation, sur l'essence des mots. Ces secrets,
ces rapports mystérieux, on ne les découvre que 'dans le
travail laborieux du thème et de la version.
En effet, de même que notre civilisation est fille' de la
civilisation gréco-romaine, mariée à la rudesse celtique,
notre langue est aussi fille des langues qui exprimaient cette
civilisation, mariées à celle de nos ancêtres. Mais t'etément
grec, l'élément latin surtout, y domine de beaucoup t'eté-
ment celtique. De là l'impérieuse nécessité, trop méconnue
en ces jours de vue courte, en ces temps de positivisme, où
l'on ne comprend que ce qui est d'utilité immédiate, pal-
pable, matérielle, de là donc la nécessité des études classi-
ques pour quiconque veut parvenir non seulement à un
plein développement de son intelligence, mais à la connais-
sance entière de sa langue. La raison des mots est dans leur
origine. Ils ont un sens primitif qui persiste dans leurs
variations, comme le principe vital dans les changements
successifs des êtres organiques. On ne les connaît pas dans
leur nature intime quand on s'arrête à leur signification
pratique, superficielle en quelque sorte, et quand on ne ro-
monte pas jusqu'à la signification première, qui est ta vraie.
Mais l'étude du grec et du latin exige de longues années
PRÉFACE. &

et de longs loisirs nous ne parlons pas de la fortune


qui manquent à la plupart des hommes. 'C'est pourquoi
nous nous sommes demandé s'il n'y aurait pas quelque
moyen de suppléer une étude si nécessaire et toutefois si
négligée de quelques-uns, en même temps qu'impossible au
plus grand nombre; enfin, si ceux mêmes qui ne peuvent pas
consacrer six ou huit ans à t'étude des langues anciennes
ne pourraient pas participer un peu aux avantages que cette
étude procure.' Sans apprendre assez de latin pour lire
Cicéron ou Virgile, ne pourraient-ils pas apprendre au moins
les mots latins qui ont été transportés dans notre langue et
qui ont servi de base à toutes ces transformations succes-
sives que le caprice ou les influences des faits et des lois
ont amenées dans le langage du peuple fixé sur le sol de
notre patrie?
Qu'on ne s'effraye pas de cette pensée qu'il faudra faire
apprendre des mots en us à des étéves que les parents n'ont
~jamais eu l'intention d'envoyer au collège. Ce n'est pas le
latin que nous voulons enseigner, qu'on le remarque bien
c'est un peu de latin, quelques mots seulement, et tou-
jours au point de vue de notre langue seule. H s'agit, ne
.l'oublions pas, de sortir de la routine, et, pour cela, il faut
bien se résoudre à faire quelque chose qui ne se faisait pas
avant nous. Nous voulons diminuer un peu l'inégalité que
tout le monde remarque entre l'éducation classique et l'édu-
t cation élémentaire ou industrielle dans un siècle et chez un
h peuple où, par un principe de justice, toutes les inégalités
de race ont été supprimées. Dans l'accomplissement de
g cette tâche, tous ceux qui aiment le progrès doivent nous
.tendre la main. Si nous ne nous faisons pas illusion, non
seulement l'étude des racines latines initiera au fond,mème,
aa génie de notre langue, mais elle fera disparaître une
Coûtede bizarreries choquantes qui paraissaient n'avoir au-
cane raison d'être, et qui, par cela même, curaient l'incon-
renient d'accoutumer l'esprit des enfants à accepter servi-
~tement des choses peu rationnelles. Un seul exemple fera
~comprendre notre pensée. Vous dites aujourd'hui à un en-
~tfant que la prière commençant par Notre Père nous ~aété
renseignée par ~Vo(M-Se!yMeMr, et demain vous lui direz que la
~jmème prière est désignée sous le nom d'OroMOtdominicale.
~(~<Mt euet cela doit-il naturellement produire sur l'esprit de
10 JARD)N DES RACINES LATINES.

cet enfant s'il réfléchit un peu, et les enfants réfléchissent


plus qu'on ne pense? Il doit se dire que ceux qui ont créé
ces dénominations agissaient au hasard et selon les caprices
du moment, puisque, sans raison apparente, ils emploient,
selon les temps, des mots si différents pour nommer les
mêmes choses. Mais, au contraire, si vous dites à l'enfant
qu'en latin dominus veut dire seigneur, et oratio prière, il
coinprendra tout de suite qu'en créant les mots Oraison do-
M!)Mca<e,on avait un motif raisonnable, et* dés tors i! ne
pourra plus s'étayer de l'exemple d'autrui pour s'affranchir
dans sa conduite des règles dictées par la raison. 1
Nous avons publié, il y a deux ans, un Jardin des Racines
grecques; nous publions aujourd'hui un Jardin des .RacMM
latines, plus nombreuses encore dans notre langue, et qui
sont la source d'où dérivent la plupart de nos termes les
plus caractéristiques, les plus usuels, les plus français.
Le titre seul de notre ouvrage en montre le but, la portée,
l'utilité. Tous les mots de la langue sont ramenés à un pe-
tit nombre: ceux-ci, qui sont comme des chefs de groupes
ou de familles sous lesquels se rangent tous les autres, sont
ramenés à leur tour à leur origine latine, et réduits par
cela même à leur signification précise.
La première partie de notre livre donne les règles ou les
lois naturelles qui président à la formation même des mots t
elle enseigne comment les cent mille mots de notre langue
se peuvent réduire à deux mille environ, dont its sont ou
des dérivés ou des composés; comment ces deux mille mots
se rapportent eux-mêmes à sept ou huit racines primitives,
lettres-racines, qui constituent la substance des mots radi-
caux et les forment en vertu de cette espèce d'analogie ou
de rapport mystérieux du son avec l'idée qu'on appelle ono-
matopée. Les règles de la dérivation et de la composition,
par lesquelles les mots se produisent ou s'engendrent les
Tins les autres,'sont l'objet d'une seconde partie consacrée
aux préfixes et aux ~M/~jrM.Une troisième partie donne toute
la série, par ordre alphabétique, des termes latins qui sont la
souche des diverses familles de termes français. La quatrième
partie traite des définitions étymologiques; c'est un travail
qui développe l'intelligence en obligeant l'élève à des déduc-
tions rigoureuses, et qui enrichit son esprit d'une foule de
notions précieuses; le sens du mot jaillit de sa décomposi-
PRÉFACE. n
tion même. Cette étude logique des mots a une extrême im-
portance. C'est là une vérité incontestable que nous plaçons
-sous l'autorité d'un grand nom <( La connaissance des
mots conduit à la connaissance des choses (1). ? Enfin, fou-
vrage se termine par un Dictionnaire des étymologies curieuses.
Ici, l'origine no jette, le plus souvent, aucune lumière sur
la signification actuelle. Nous présentons la liste des mots
qui sont en dehors de la loi commune de filiation. Ces
mots, on ne sait le plus souvent ni où ils vont, ni d'où ils
viennent, sortes de zingaris dont la biographie est, par cela
même, extrêmement curieuse. Il nous suffira de citer argot,
assassin, bamboche, breloque, chat-huant, estoc, gifle, haro,
huguenot, etc. En étudiant, en lisant la vie aventureuse de
ces mots, véritables bohémiens du vocabulaire, on assiste
à de singulières catastrophes suivies d'élévations soudaines
on y voit~ comme dans les contes du moyen âge, des rois
devenus bergers et des bergers devenus rois cMMM~t donne
coquin; m:'<fe, mitron; fief, ~e~ Flandre, flandrin; /tMT
seigneur), A~'e; ross (coursier), rosse; buch (livre), bouquin.
Par une fortune contraire, connétable et wo<'A'/ta<, mots sor-
tis des écuries, en sont venus à désigner les premières di-
gnités de nos armées. L'étude de ces péripéties offre un
attrait singulier, et l'histoire des mots devient plus inté-
ressante que l'histoire des hommes. D'autre part, et dans lé
cours de leurs pérégrinations aventureuses, certains de ces
mots dépouillent complètement leur physionomie primitive;
par des métamorphoses lentes et successives, Auguste devient
août: aqua, eau dies, jour; o<MMt,toisir;MMt, luette; a<H!<<t,
tante; enfants défigurés,

Et que meconna.ltcait l'œil même de leur père.

Ce chapitre est la partie amusante de notre livre, la ré-


création après le travail. Toutefois, il y a dans ces bizarre-
ries autre chose que de futiles singularités elles ne sont
pas l'opposé du sérieux; elles en sont le corollaire, et, par-
tant, elles ont encore avec l'utile des liens intimes de pa-
renté.
Notre livre est donc le vrai dictionnaire de la langue

(<) Platon.
12 JA RDIN DE~ RACINES LATINES.

française; c'est-à-dire qu'il en enseigne les mots non plus,


comme font les dictionnaires, au hasard et d'une façon tout
empirique, mais il donne la science des mots, comme la.
grammaire donne la science des règles. Quiconque a étudié
cet ouvrage possède la raison des mots. H les rattache à un
nombre limité .de mots primordiaux, qu'il ramène eux-
mêmes à leur antique origine; en sorte qu'il sait non seu-
lement ce que veut dire le terme dont il use, mais encore
pourquoi ce terme a reçu telle forme ou telle destination plu-
tôt que telle autre; il peut le comprendre et l'employer en
connaissance de cause; il peut lire enfin, il peut parler; ce
qu'il ne pouvait faire, quelque fort qu'il fùt en grammaire,
s'il n'avait pas étudié le latin. Notre pensée a été d'extraire
en quelque sorte le suc des études classiques, pour l'offrir
à ceux qui doivent être privés de cette nourriture inteUec-
tuelle, la plus substantielle de toutes, mais qui, jusqu'à ce
jour, est restée le privilège du petit nombre
Pauci quos tequns amavit
Jupiter.
PusttRE LAROUSSE.
JARDINDESRACINES
LATINES

PREMIÈRE PARTIE
FORMATION DES MOTS

PREMIÈRE LEÇON
Formation des mots d'nne langue.

Posséder sa langue, ce n'est pas seulement être en état d'en


écrire correctement les mots et de les combiner dans une phrase
conformément aux règles de la syntaxe grammaticale; il faut en
connaître la valeur et ne point se tromper sur leur signification.
Or, pour arriver à ce résultat, il est nécessaire de les étudier dans
leur principe, de remonter, pour ainsi dire, à leur source pre-
mière et d'observer comment ils se sont formés.
Notre langue française a trois sources principales le celtique,
qui était la langue nationale des Gaules avant l'invasion romaine;
le /ar/f<, qui, après la conquète, tendit à se substituer à la langue
vulgaire, et enfin divers dialectes germaniques connus sous le nom
générât de tudesque. Mais notre langue a fait tant d'emprunts à
ta langue latine, elle se l'est tellement assimilée sous le rapport
des radicaux, qu'on peut la considérer à juste titre comme la pre-
mieredestanguesnéo-tatincs.
L'ouvrage que nous publions sous le titre de Varf/tn des Racines
/n<MMa donc pour but d'arriver à une connaissance plus appro-
fondie de la langue française, par l'étude de ses rapports de Btia-
tion avec l'ancienne laugue de Rome.
Pour que notre travail, qui est avant tout uu travail d'analyse
et d'étymologie, ait une base plus rationnelle, nous croyons devoir
le faire précéder de quelques notions générales sur les procédés
qu'a suivis l'esprit humain dans la formatiot) des langues.
Ces procédés sont au nombre de trois l'Imitation, la Dérivation
etJaCo)Mp<Mt<!on.
DESMOTSPARMUTATION. ONOMATOPÉE.
FORMATION
t LKTTMS-RACtKES.
Les mots sont des signes purement conventionnels qui servent
aux hommes à exprimer leurs idées. Cependant, lorsqu'on étudie
attentivement ta forme extérieure et les articulations nécessaires
14 JARDIN DES RACINES LATINES.

pour les prononcer, ou est frappé de i analogie qui existe entre


leur structure et les idées qu'ils sont destinés à éveiller dans l'es-
prit, et l'on demeure convaincu que les mots ne doivent point leur
création au hasard, mais qu'ils ont été formés en vertu de l'ono-
matopée, c'cs~à-dire de telle sorte que le son imite l'objet repré-
senté par le mot, qui en devient ainsi l'image, l'écho fidèle.
Chaque fois qu'it a fallu assigner une dénomination à un objet
qui produit un son, un bruit ou nn mouvement quelconque, on a
été instinctivement conduit à choisir, pour représenter cet objet,
l'articulation qui devait le plus exactement le figurer à i'esprit par
son harmonie imitative. Dans toutes les langues, aussi bien que
dans la notre, on remarque, en effet, nue foule de mots qui ont
été évidemment construits d'après ce principe. Lorsqu'on dit des
eaux d'un fleuve qu'elles coM<<')!du vent qu'il souffle ou qu'il niM-
d'une mouche qu'elle bourdonne, du serpent qu'il siffle, d'une
porte qu'elle grince, d'une charpente qu'elle craque, de la foudre
qu'elle gronde, etc., l'analogie entre ces diverses articulations et
les idées qu'elles expriment frappe aussitôt l'esprit. Or, comment
l'homme est-il parvenu à saisir ce rapport et à l'exprimer d'uue
manière si pittoresque? H y est parvenu par l'imitation, à laquelle
le porte à son insu la nature, son premier maître en toutes choses.
Cette sorte d'imitation se nomme onomatopée, et l'on donne la
même dénomination aux mots qui en résultent et qui s'appellent
conséquemment mota onomatopées. Ces mots imitatifs du son peu-
vent s'.dtérer pins ou moins par un long usage et par leur passage
d'une langue dans une autre mais toutes les langues en offrent
un grand nombre qu'il est facile de reconnaître.
Si le langage a ses onomatopées pour peindre les phénomènes
que nous percevons par l'onïe, en est-il de même des phénomènes
qui arrivent à notre connaissance par les autres sens, la vue, le
tact, le goût, l'odorat? En d'autres termes, la voix de l'homme, de
même qu'elle peut imiter et peindre les sous, peut-elle aussi peindre,
jusqu'à un certain point, les qualités sensibles des objets, la forme,
l'action, la manière d'être, la légèreté, la pesanteur, la lenteur, la
vitesse ou toute autre modification?
Oui, la voix peut les imiter et les peindre par des articulations
fortes ou faibles, graves ou aiguës, rudes ou douces, lentes ou ra-
pides, enfln par des sons analogues aux phénomènes que l'on vent
représenter à l'esprit. Prenons pour exemple les mots rester, con-
sister, stable, stupeur, stagnation, état (autrefois M<a<);ne sem-
blent-ils pas tous, au moyen de cette articulation désigner la
fermeté, la Bxité, l'immobilité? D'autre part, ne trouvons-nous
pas la fluidité, la mobilité dans les mots flot, /~MM, /!<tMme,MM~e,
glisser? et la dureté,~ ta rudesse dans les mots d~, dcr?, roc,
rompre, ~ae/f)', (or</re, Mftfo' 7
il n'est pas jusqu'aux phénomènes de l'ordre moral, c'Mt-à-dire
JARDIN DES RACINES LATINES. i8

ceux dont l'idée ne nous arrive point par l'intermédiaire des sens,
qui ne présentent des rapports très sensibles entre le signe et la
chose siguiSée, entre le mot et l'idée; si bien que les savants qui
ont pénétré dans les secrets de la linguistique ont signalé, même
dans les mots qui représentent des idées morales, une physiouo-
mie caractéristique en rapport avec la chose exprimée. Entre l'ordre
physique et l'ordre moral, les analogies sont, en effet, si faciles à éta-
blir, que les faits moraux, suivant te rapport qu'ils avaient avec les
faits physiques, et selon l'impression agréable ou pénible qu'ils
produisaient su? l'Ame, ont dû nécessairement être caractérisés par
les mème3 signes et manifestés dans le langage par les mêmes
articulations que leurs analogues de l'ordre matériel.
De ce qui précède, il résulte qu'une langue a pour base et pour
éléments primitifs diverses onomatopées que nous trouvons dans
les mots et que nous allons essayer de ramener à leur forme la
plus simple, à laquelle nous donnerons le nom de racine.
Nous établirons d'abord une distinction entre ces deux expres-
sions, racine et radical, que l'on emploie fréquemment l'une pour
l'autre.
Le radical est un mot complet, auquel it n'est besoin de rien
ajouter pourqu'il ait par lui-même une signification, comme mont,
net, p<M.
La racine peut ne consister qu'en une seule consonne, comme
r, r, ou en une consonne douhle, que les grammairiens ont appelée
consonne-diphtongue, comme fi, gl, etc. La racine n'est donc point
par elle-même un mot complet; pour constituer un mot, elle a be-
soin d'être au moins suivie d'une désinence. Ainsi, les racines s,
)- p/, avec une désinence, formeront les mots radicaux son, roue
/!or, glu.
Il n'entre pas dans te plan de cet ouvrage de donner la série de
toutes les racines qui ont présidé à la formation de la longue no-
menclature de notre vocabulaire. Nous présentons seulement ici
celles que l'on rencontre dans les combinaisons de syllabes qui
ont formé les familles de mots les plus remarquables.
1o s (ou c avec le son de s) est racine des mots que l'on emploie
pour exprimer un bruit aigu, perçant, une sorte de déchirement,
une action produisant un bruit semblable à celui que font les
tëvreB dans la prononciation de cette consonne, comme dans les
mots sourdre, sucer, sillon, signe, source.
9° La consonne R, initiale ou précédée d'une autre consonne,
comme OR, FR, BR, PR, on, TR, propre à exprimer les sons rudes
et forts, est racine onomatopée de la plupart des mots destinés à
représenter tout ce qui est âpre, raboteux, tout ce qui exige un
effort pénible et quelquefois bruyant, comme dans les mots sui-
vants o'i, ct-e!H;,/)-e«e)', /acas, &o!/e)', prendre, t'dpo', gratter,
<<'o<w, etc..
16 JARDIN DES RACINES LATINES.

3° ST. La situante s sert à appeler; ajontez-y l'intonation sèche


et brève marquée par le t, et vous obligez ta personne que vous
appelez à s'arrêter; est mème une sorte d'interjection dont on
se sert pour faire rester quelqu'un dans l'immobilité. D'où il suit
que ~<est racine des mots qui expriment une idée de fixité, de sta-
bilité, de persistance et, conséquemment, il désigne l'être en géné-
rai Ex dire (autrefois M<re), ~/aMe, statue, M«r (autrefois bas-
<), buste, fM<e; etc.
4" CL. La prononciation de cette consonne-diphtongue, exigeant
que la langue claque contre les dents, forme par imitation claquer,
clairon, clameur, éclat, Me/a'it/re, enelurne, et une foule de mots
qui désignent une idée analogue.
S" FL. Cette diphtongue, figurant par sa prononciation le bruit
d'un liquide qui s'écoule ou d'un gaz qui s'échappe, est la racine
de tous les mots qui peignent cette action ou one action analogue
fleuve, flot, flair, /oMWtf, flamber, souffle, etc.
6° GLest une onomatopée qui se saisit mieux qu'elle ne peut se
déBnir; on la trouve dans une foule de mots d'une harmonie imi-
tath'e assez frappante, tels que glas, ~<M<~oM,glouton, glu,
glaise, etc.
Y"CER,c)R, COR, coutt, cuR figurent geueratement ce qui a la
forme courbe ou circutaire, comme dans cercle, ct''con/!<)'e/tee,cor,
cotte, courbe, cMt'fi/~ie, etc.
8° 8TRse trouve dans la p!upart des mots qui marquent l'action
de celui qui construit,qui serre avec effort, qui fait tourner, comme
dans ~<rMc<M''c, instruire, astreindre, strangulation, ~<t'<e, etc.

FORMATION
DESMOTSPARDÉRIVATION.
I

C'est par l'onomatopée que se forment les racines et les radicaux


d'une tangue, mais une tangue serait bien pauvre et bien bornée
si, pour exprimer toutes les sensations, toutes les idées, elle ne
possédait que ces mots simples et primitifs fournis par l'imitation.
Une fois les mots primitifs inventés, il ne s'est plus agi que de
leur faire subir les diverses modifications de la pensée générale
qu'ils expriment.
Dans ce but, on est convenu d'ajouter au mot radical certaine
terminaison ou désinence qui le déterminerait à exprimer une,
circonstance particulière du fait générât qu'il dé.iigue et qni ajoute.
rait nne idée accessoire à l'idée originelle.
Un exemple rendra plus sensible et fera mieux comprendre le
principe que nous venons de poser.
L'onomatopée coquerico éveiUe dans l'esprit l'idée d'un animal
qu'on reconnait à l'instant même, c'est le coq. Si, au radical coq,
on ajoute et, qui est la terminaison des diminutifs, on obtient
coquet (un cochet), petit coq et, ngurément, celui qui a les allures
JARDIN'HESRAOKESLATt~ES. 17

et le caractère du coq. L'addition de la terminaison er indiquera


la manière d'être, l'action du coquet, et l'on aura le verbe caqueter;
tes plumesde conservant de signe de ralliement, s'appelleront une
cocarde; une fleur, un insecte dont la couleur imite celle de la
crête du coq se nommeront coquelicot, etc.
Voilà un exemple de dérivation pris au hasard; nous pourrions
les citer tous, que le procédé employé pour suivie la filiation des
dérivés serait toujours le même. Le travail de la dérivation est
d'ailleurs une opération si logique et si natuteite à notre esprit,
que, lorsqu'il s'agira de descendre du radical à ses dérivés, ou de
remonter des dérivés au radical, l'élève le fera toujours sans diffi-
culté et comme par une sorte d'instinct.
Par dérivé il faut donc entendre un mot qui se forme d'un mot
p)'tm!<t' on radical par l'addition d'une désinence.
Ainsi le radical crt a Dour dérivés crier, c<'M;e, crtetf! criard,
criailleur, criaillerie.
Le radical signe a pour dérivéa ~tyner, signataire, t'tg'OM/Mfc,
signal, ~t~Mo~er,signalement, etc.
Remarquons toutefois qu'un mot ~<'t~ peut devenir lui-même
primitif relativement des dérivés d'un ordre secondaire. Ainsi.
dans le dernier exemple que nous venons de citer, ~:y))H<,qui est
un dérivé immédiat de signe, est lui-même primitit relativement
aux dérivés médiats .t~/M/ff, ~t~M~rnc)~ --·

Y FORMATmf UES MOTS PAR COMPOS!T!ON.

La dérivation est certainement une source de richesses pour le


vocabulaire d'une langue; mais, si féconde qu'elle soit,etle serait
insufûsante sans la compost<tOH.
La composition peut s'opérer de deux manières
)° Par la réunion en un seul mot de dfnx ou plusieurs mots
simples, nom, adjectif on verbe, joints on nou par le trait d'union;
tels sont garde-fou, grand-père, /«M;B-/M; pnr/e/~K;7/c, calo-
rifère, homicide, homogène, patronymique.
9° En plaçant devant le radical une ou plusieurs particules pré-
positives appelées préfixes, qui en modifient le sens «n y joignant
leur propre signification; tels sont les composés (M/jf'e, refaire,
parfaire, surfaire, où les préSxes dé, <'e, contre, p<t',
<:oHf<'e/~t)'6,
sur mo'tiScnt diversement le radical faire. Tels sont encore <Mpo-
Mf, imposer, composer, ff~eompo~o', recfceompos~)',où nous voyous
le dernier mot, rpdécomposer, précédé de trois préfixes, <M,coM.
Ainsi, un mot composé est celui qui est formé par la réunion
de plusieurs mots simples en un seut.
Les notions préliminaires que présente cette leçon trouveront
leur développement dans les leçons suivantes, qui traitent des fa-
milles de mots, du iadical, des préfixes et des suffixes. Les exer-
18 JARDIN DES RACINES LATtNES.

cices d'intelligence auxquels nous soumettrons l'élève lui feront


acquérir sur cette matière des idées plus claires et plus précises
que celles que pourraient lui fournir les plus longues théories.
Voici une première application
Nous «M~M distingué huit consonnes-racines, soit simples, ~o!'<
<<o~MM ce sont s, r, st, ci, fi, gl (cer, cir, cor, cour,
cur), str. Nous donnons une liste de noms oit ~M~t~ ce!
COn!Oy:HM-M[C~</l'élève ?'aM~CM! ces mots par colonnes, sous
le chef dont ils dépendent.

Station, serpent, globe, circuler, estrade, ramper, cloche,


flèche, son-t-frémLr, état (pour e$tat), clabauder, flux, corps,
construire, rou.e, sonder, stabilité, clapotèment, nwde, sif-
fler,-glotte, agglutiner, cerner, obstruer, strabisme, corde,
router, stagnation, studieux, claquet, clarinette, stujtenr, flo-
con, gtand, cercueil, construction, scission, braire, arres-
tation, ciifoire, flagetier.~angUon, cerveau, instructeur, si-
gnal, bruire, deatittfer, cliquetis, Rhône, f!ageoiot, gtuau,
cirqae, astringent, Tnstrument, cour, gtatre~Mattër, esetan-
dre,'institution, creux, craquer, siHer,'sec, enseigne, frire,
gîte (;MM?-'giste), éciater, flagorner, agglomération, circuit,
Rhin, soupir, gratter, stoïque, reflet, éclabousser, prostra-
tion, glose, courbature, fléau, styfe, déclarer, sue, griffer,
succion, grincer, stance, éclore, glossaire, souffle, courge,
estropier, strie~déglutition~Meur, suer, siby)!e,ironquer,
exclamation, raNe,'glace, cornette, strident, corset~~oriotej
soufflet, éclair, tretter, stère, cucurbitacées.
FL–GL–CER, CIR,COR~COUR,CUR STR–S–R–ST–CtK

DEUXIEME LEÇO.N

Familles de mets.

Uno nation se compose d'un nombre plus on moins COMM~-


rable d'individus ces individus ne sont pas seulement les citoye~
d'un même État; ils se distinguent entre eux par des rapports <te
filiation et de parenté plus immédiats que ceux qui les rattachent
à la commnne patrie, c'est-à-dire qu'ils se groupent par familles.
chaque famille se composant d'un nombre indéterminé de mem-
JARDIN DES RACINES LATINES. 19

bres qui se distinguent par les nuances de ieur physionomie, mais


qui trahissent leur commune origine par un type particulier et par
des analogies de mœurs et de caractère. Nous voulons dire qu'àà
défaut de titres authentiques, on pourrait constater par induction
que tel individu appartient à telle famille, soit à cause d'une ''M-
MtK&/«<tce physique observée dans les traits et dans tout l'extérieur,
et que l'on appelle vulgairement un air de famille, soit à cause
d'une )'MMM&/n~ee?!<))'<;<<* résultant de la conformité des idées,
des penchants et, en général, de ce qu'on appelle /e caractère. Telle
famille, par exempte, se distingue par un nez aquiiin, un front
développé et par la pénétration de l'in'elligence telle autre par un
nez épaté, un front comprimé et par un esprit obtus.
Expliquons maintenant notre comparaison
De même qu'un peuple se compose d'une multitude d'individus
qui se groupent par familles, ainsi une langue s'est graduellement
formée d'une foule de mots dont il est facile de constater la filia-
tion, et que l'on peut également classer par familles.
Notre langue française, qui compte plus de cent mille mots,
peut se répartir en deux mille familles environ, ayant chacune
pour chef un mot distinctif que l'on appelle facf)ca<.
Les mots appartenant à la même famille se reconnaissent 1° à
une )'MMM&~ce physique consistant daus certaines lettres, celles
du radical, qui se reproduisent invariabtement dans chacun d'eux;
2° à une t'eMemManeemorale, qui réside dans un rapport de sigui-
fication en vertu duquel l'idée particulière et restreinte que chaque
mot représente se rattache à l'idée générale exprimée par le mot
générateur ou radical.
Prenons, sans choisir, le premier mot simple qui se présente, le
mot temps, par exemple. Je reconnais aussitôt, comme appartenant
à la famille dont il est le générateur, les mots suivants tempo-
raire, <ewpofM)'etMettf,<cwpO)'e!, <empo)-Mer,co~emporatM, contem-
pora~t~, eon<<'<etMp<, tempdte, tempêter, tempétueux, intempestif,
~t~/eMp~, jM't'n~ntp~, etc.
~~Tous ces mots ont, en enet, un air de famille. Tous sont carac-
térisés par la syllabe <emp,qui reproduit le ''oA'ea~; voi)à pour la
ressemblance physique. D'autre part, chacun de ces mots, malgré
sa modification particulière, présente à l'esprit l'idée de temps,
exprimée par le radical, qui est la souche commune; voilà pour la
)'MM'M&/<fKCC MOt'U~e.
Ann que l'élève se pénètre mieux du principe général que nous
venons d'exposer, nous lui donnons à répartir en tableaux deux
classifications correspondantes aux deux termes de la comparaison
que nous avons employée, c'est-à-dire un premier tableau com-
prenant des familles historiques et un second tableau comprenant
des familles de mots, qui doivent être rangées chacune sous le
terme qui en est le chef.
20 JARDIN DES RACINES LATffES.

PERSONNAGES CLASSÉS
HISTORIQUES PARFAMILLES
(1).
personnages '/«< suivent <MM-<:eytWM<
aux <<re/t<M fa-
milles </oM<les noms ~M~Mnfct-<~rM,' Me~ en fera la
classification.

Richard Cœur de Lion. Pépin de Landen. Jean le


Bon. Philippe (frère de Z.of<M XI V). David. Chitdé-
ric. Henri IV. Jean sans Terre. Philippe le Hardi
('yua~'tCMC fils de Jean le -B~. Charles le Sage. Salo-
mon. Joseph.–Le Régent. Roboam. Mathathias.
Robert le Fort.-Marie (rivale f/MS~~).–Louis XIII.
Judas. Napoléon 1er. PhHippe-Égatit6. Lucien.
Josaphat. Clovis. Charles VH. Jean sans Peur.
Simon. Louis XI. Pépin d'Héristal. Clotaire.-
Joas.–AnnedeBeaujeu.–Aehaz. Eudes Hugues
le Grand. Jacques I" Louis XIV. Charles-Martel.
Charlemagne. François I' Louis XV. Robert
le Pieux. Philippe t~. Louis. Arthur de Bretagne.
Chilpéric. Charles IX. Charles I"\ Lonis-Phi-
lippe. Jérôme. Edouard I" Louis le Débonnaire.
Louis le Gros. Louis XVI. Charles le Chauve.
Henri Ht. Philippe VI. Charles le Gros. Philippe
le Bon. Charles VIII. Edouard HL Caroline. La
princesse Adélaïde. Hyrcan. Charles le Téméraire.
Le prince Noir. Charles Il. Manassès. Dagobert.
Louis le Jeune. Le prince de Joinville. Aristobule.
Phitippe-Auguste. Louis XH. Chramm. Chartes
le Simple. Le duc d'Alençon. Louis XVII. Le duc
de Berry. Alexandre Jannée. Marie (/eMMede .Ma.n-
<M!7:'eM<<'AM<rif'/te).–HenriVL–Ctodomir. Saint Louis.
Louis XVIII. Richard HL–Ctodoatd. Napoléon Hî.
Louis d'Outremer. Philippe le Bel. Jacques Il.
Charles X. Chartes-Edouard.

(t) t.es noms qui figurent dans ces familles sont exclusivement emprun-
tés à l'histoire sainte, à l'histoire de France et à l'histoire d'Angleterre
celle ci est si intimement tiéc ait nôtre, qu'il n'est pas nécessaire d'en
avoir fait une étude spéciale pour connaître les prh ces dont les noms doi-
vent entrer dans ce table-au. Du reste, nous laissons a!) maitre le soin de
donner, s'il en est besoin, quelques notions historiques.
JARDIN DES RACINES LATINES. 2t

FAMILLE ROYALE DE JuDA. MACCHABÉES (Famille asmo-

néenne). MÉROVINGIENS. CARLov~mENs. CAPÉTIENS


(directs). VALOIS. VALOtS-ORLHANS. DUCS DE BOUR-
GOGNE (Vatols). PLANTAGENETS. STUARTS BOURBONS.
FAMILLE D'ORLÉANS (issue de Louis XIII). FAMILLE
BONAPARTE.

MOTS USUELS A CLASSER PAR FAMILLES.

Les mots qui suivent a~ar<!CftMn<aux t<t'en<M familles


dont les ~t~'en<! radicaux figurent ci-dessous; l'élève en
fera la classification.
Frontal. Position. Clairement. Bordée. –Voyelle.
Passer. Tourner. Torsion. Folie. Formel.
-Fonder. Filer. Corner. Éclair. Border.
Fronton. Composition. Cornet. Formule.
Contorsion. -Filament. Défoncer. Folâtrer. Jeter.
Compas. Bistourner. Vocation. Bordure.
Éclairer. Frontière. Déposer. –Terroir.–Tortueux.
Formalité. Cornette. Filandreux. Plafond.
Affoler. Compasser. Convoquer. Détour. Tor-
ture. Terrier. Clarté. Cornue. Filasse. Ap-
profondir. Bordereau. Irrévocable. Entourage.
Torticolis. Territoire. Opposer. Affronter. Ab-
ject. Passager. Injecter. Bafouer. Formaliser
Aborder. Dispositif. Terrine. Objet. Format.
Déborder. Filature. Corniche. Clairvoyant.
Rebord. Clairet. Cornichon. Filon. Conformité.
Projectile. Passoire. -Indisposition. -En'errement.
-Tortillard. Invoquer. Recomposer. Sujet.
Diftbrmité. Fondateur. Réformateur. Jeton.
Transposition. Souterrain. Torsade. Tom-niquet.
Provocation. Apposer. Terrasse. Entorse.
Tournoi. Vocaliser. Clarifier. Bigorne. Affiler.
Fondrière. Bâbord. Transformation. Raffoler.
Confrontation. Décomposer. Terrasser. Médi-
terranée. Tortiller. Autour. Avocat. Territorial.
–Effondrer. Déclarer. Uniformément. Adjectif.-
Interjection. Passerelle. Impasse. Clairière.
Cornemuse. Effiler. Profond. Sabord. Informa-
22 JARDIN DES RACINES LATINES.

tion. Follet. Effronté. Projet. Repassage. Im-


pôt. Atterrer. Retors. Contour. –Évoquer.–Fon-
dement, Enfilade. Raccornir. Clairon. Inabor-
dable. Informe. Folichon. Effronterie. Rejetoii.
Trépasser. Interposer. Parterre. Extorquer.
Pourtour. D'abord. Clarinette. Profil. -–Btseornu.
Fondamental. Aériforme. Frontispice. §urjet.
Passementier. Supposer. Tertre. Vocabulaire.
Tortue.

BoKD. –Cf.Afn. CoRNf! FIL. FOND. F*ORMË.–


Fou, FOL. Fno~T. JET. PAS. POSE. ÏEHRE.
ToRS. TouR. Voix (de oMwe, appeler).

TROISIÈME LEÇON
Dn radical.
La leçon précédente nous a fait voir que les mots qui composent
le vocabulaire d'une langue se distribuent par familles, et que
chaque famille a à sa tête un chef appelé radical, mot simple qui
se retrouve plus ou moins intégralement dans chaque mot com-
plexe et qui en fixe le sens général.
Au radical viennent s'adjoindre certaines syllabes qui en altè-
rent la physionomie primitive et en modifient la signification. Ces
syllabes, qui sont des p~/i~e~ on des suffixes, ne se fondent pas
teUtment avec le )'<!c~c~,qu'il ne soit facile de recon naître ce der-
nier en l'isolant des parties superposées et en quelque sorte acces-
soires. C'est ainsi que dans les mots complexes tMt«'MoM<«Me,pr~-
<~p(Mt<;M, en élaguant dans le premier les syllabes M, sur, able,
et dans le second les syllabes pré, dis, ition, on met à-découvert
fes radicaux mon< et pose.
Dans /f devoir ~Mtfa~<, nous donnons des Mm<~ cow~~e.ce~/
/<'t)e en c!~M:~s le mot simple u!< radical.
Amortissement (1). Engouement. Exhumation.

(t) Les élèves qui donneraient le mot amortir comme le radicatdottMM'-


M<MKMtt< ne seraient pas suffisammentexacts. ~mo<'Mrest bien la racine
immédiate d'amorMMement;mais c'est le radical médiat, primitif qit'H
s'agit d'indiquer. Or, amortir exprime une idée d'amoindris~emett. de
dostrnction successive et, par suite, d'annulaton, de mort. Le radical
médiat d'otntoWt'MCMMttt est donc wn)r<.
JARDIN DES RACINES LATINES. 23

Exportation. Souterrain.–Inondation.–Empiétement.
Ensorceler. Enchantement. Débonnaire. Com-
Désorganiser. Préposition. Conformation.
passer.
Séminaire. Embrassade. Dérivation. Apparte-
n~ Affluence. Insupportable. An-
Agglutinatif.
notation.– Acclimatement.–Réconforter. Alignement.'
Dénuement. Aboucher. Boucherie. Allégement.
Effluve. Muraille. Maturité. Accoster. Coti-
sation. Affamer. Raffinerie. Laitue. Enlaidisse-
ment. Annulation. Appesantissement. Orfèvrerie.
–Commémoration.–Assainissement.–Anomalie. -Mus-
cadin. –Panetière. Missionnaire. –Sensualité. Démo-
ralisation. Coordination. Dénicheur. Incompressi-
bilité. Acheminement. Pressentiment. Élancement.
Adjonction. CEiHct. Arrondissement.
_Empiéter.
Minauderie. Ossification. Balourdise. Empau-
mer. Ramollissement. Excommunication. Innom-
brable. Pépiniériste. Compatriote.–Paternellement.
Disgracieusement. Enraciner. Pé-
Apaisement.
nitentiaire. Impatiemment. Empoigner. Becqueter.
Picorer. –Insignifiant. Incrimination. Contem-
Supplantation. Aplanisscment. Anéan-
poranéité.
tissement. Englober. Embrocher. Abrutissement.
–Routinier. Conjuration.–Désajuster. –Collabora-
tion. Délimitation. Baïonnette. -Menuisier. Insa-
nité.–Consanguinité. Expropriation. Pointi'icux.

QUATRIÈME LEÇON

Dn radical (MH'/e).

DatM~<~o<M:wM<, MOtM~OKHOK< les m ots simples ou radi-


de chacun ~'exj.
CMUt; l'élève Mt~Mera dix dérivés/Or~!
NOTA.Ce devoir Mt la contta-pMtie du précèdent.
BAnns. BauT. CADTE. CRI. FER. FtN (no)M).
F)N (ft'<'C<). LONG. Pun. ROND. SON. –IJ!<.

NOTA.L'ét&vepourra indiquer égatementles mots çomplexesoù entrent


<Mradicaux Mivant)! bruit, an, arme, barque, bec, &fa)M,bon, t'-M,
(cot).dent, dire, <!oKa-,
brun, MM, chant, char, cheval(cavale),<-o<t /~t/;r,
ton.
6'M,~9' ;"«' ligne, ntMte,mou(mot), pmm,C!, Mt! <<'mp<.
M JARDIN DËSnAC!~r;SLAT)NES.

CINQUIEME LEÇON

Dnradicat(~M:<e).

Le pins grand nombre des mots de notre iangnc a nne origine


latine; ainsi main vient de MMnMf; c<B<<)',de cor, cor~M; lire, de
/~e~, /cc<MM, etc. Il est facile cependant de voir qu'en passant
du latin dans le français, les mots ont subi nne altération, non,
seulement dans leur terminaison, mais quelquefois même dans
leur radical. Par exemple, Hi~/M diffère de M<MM; ca'M- de cor;
~e de /<< par suite d'une addition, d'une suppression on d'une
transposition de lettres.
Maintenant, si nous pas.'ons aux mots français dérives de main,
de ca'Mr, de lire, nous remarquons un fait lexicologique qui n'est
pas sans intérêt ces dérivés conservent presque tons avec le ra-
dical latin nn rapport étymologique rigoureux; le radical tatin s'y
retrouve le pins souvent en entier et dans toute sa pureté. C'est
ainsi que le radical latin man, qui est altère dans MoM, sert à for-
mer manier, maniable, t!MK<BMM'C, manipuler, manuel, tKOt)K/<!<
ture, manuscrit, etc.; que cor, c,rd. qui sont altérés dans cacw,
se retrouvent en entier dans les dérivés efr~t'a~, cordialité, «cco'
concorde, discorde, etc.; que leg. lect. altérés dans ?'< se
trouvent dans nos dérivés légende, ~Mafa!e, lecture, etc.
~<'<'<eMr.

REMARQUE. Les 6)èves auxquels s'adresse ptas~tartientièrement ce livre


n'étant pas initiés aux radimenta de la langue latine, ils s'étonneront
peut,être de ce qu'en citant un radical latin nous énoncions quctqaefoi!.
doux formes. Ainsi nous avons dit que e<Mr vient du latin cor, corfKt/qHB
Pourquoi ces deux formes, torsqu'en français
lire vient de legere, <M<t<t)t.
nous n'en citons qu'une seute,<'<Bxr,<t'-e? Nous devons faire a cet égard
deux observations que nous recommandons à toute l'attention de l'élève,
afin qu'il les applique d~ns les circonstances analogues qui se préscnternnt
dans le cours de cet ouvrage
)* Lorsque nous aurons à citer soit un nom. soit un adjectif latin, non*
le présenterons fréquemment sous deux formes la premièrf, qui est
celle du nominatif ou sujet, et la seconde,qui est celle du ~«f/oucom-
p)ément. La première forme étant considérée comme la principale ne 118
sépare point de la seconde, que l'on ne cite jamais toute seule. Mais. dans
la forme du nomttta~Y, le radical latin n'apparaît pas toujoars intégrate~
ment. tt s'y trouve souvent altéré par une contraction c'est pourquoi
l'on cite la seconde forme, celle du génitif, qui présenta satM:altération
toutes les lettres du radical. Or, comme c'est du radical que sont formés
les mots français qui dérivent du latin, nous sommes bien obtigé deciter
le génitif, qui contient ca radical. Nous donnerons seulement le nominatif
des noms et des adjectifs latins qui ont autant de ~yttabesaanonMMttK
qu'au génitif, parce que, dans ce cas, le nominatif nous offre le radieal Nms
altération. Ainsi nous avons dit que manier vient de m<Mtm, nous ne
JARU): DES RACEES LATTES. 28

donnons que cette forme, m<m<M,qui est celle du nominatif, parce qu'elle
renferme le radical man. Mais nous avons d:t que cœur vient de cor,
coff«<, parce que, s'il est vrai que cœM)'soit formé du nominatif cof, nous
ne trouvons pas dans cor le radical tout entier, cord, d'où sont dérivés
cordial, (M'<'Ot'cter,tHaco)'de/et voilà pourquoi nous citons la seconde
forme du nom latin, cette du génitif.
20 n arrivera très souvent que nous présenterons le verbe latin sous
deux formes. Ainsi nous avons dit que lire vient du verbe latin tegm'f.
lectum. Ces deux formes appartiennent toutes deux au mode infinitif
latin la première est appelée simplement t'M/ïm'<t/et la seconde se nomme
supin. Leur radical n'est pas identique, comme on peut s'en assurer, et
si l'on cite la seconde forme, c'est a-dire le supin, en même temps que la
première, c'est que le supin prête son radical à presque tous les noms
français qui dérivent des verbes latins, comme nous le verrons dans la
suite. Ainsi de mottere. monitum (avertir) sont dérivés monttftff, moni-
«om,'de acct'po'e, accepium. (recevoir) viennent accepter, acceptation,
acceptable. Le supin joue donc le principal rôle dans la formation des
noms qui viennent des verbes; voilà pourquoi on le cite toujours en même
temps que la première forme de l'infinitif.
Le devoir que nous allons donner est fondé sur ce principe, ex-
posé pins haut, qu'un grand nombre de mots dérives différent dn
radical français et viennent directoment dn radical latin.

Nous ~oKHOM le mot latin et son équivalent fH /<'an<'aM re/cM


indiquera les dérivés français qui sont plus particulièrement
en rapport de radical <Mpc le mot latin.

NOTA. Tontes les lettres en italique doivent se retrouver dans chaque


dérivé.

Af; air. Anima, âme. Cf</or, chaleur. Ca'M/ius.


champ. (7at'&«, ea~'6oHis, charbon. Co/o; couleur.
Credere, creditum, croire.-Dubitare, dubitatum, douter.-
Flos, /loris, fleur. Frater, fratris, frère. Fugere, fugi-
tum, fuir. Gloria, gloire. ./MKgere,/twc<um, joindre (<).
Z.:&er, /:6n, livre. –L~er, <:&i (2), libre.<Men,<u-
minis, lumière. Marc, mer. Mos, moris, mœurs.
Nasus, nez. -Pascere, pastum (3), paître.–Pe/)is,peau.–

't) En passant dans le français, un est devenu on.


(2) Remarquez le mot Hter.qni signifie à la fois livre et libre. Cfpen-
tiant si vous considérez bien les génitifs; vous vous apercevrez que le ra-
dical de liber, livre, est libr, tandis que le radical de liber, libre, est li-
hef; ce dont il est facile de se convaincre en ôtant la terminaison i du
fténinf. Cela confirme l'importance de l'observation que nous avons faite
Plus haut sur la seconde forme des noms latins.
(3) Dans plusieurs dérivés français, la consonne s du radical past a été
LIVRE DE L'Ét.KVE. ?
26 JARDIN DES RACINES LATINES.

Radix, ~M-is. racine. Sal, sel. Spc:~um, siècle.


Species, espèce.
MODÈLEDU DEVOtH.
A~ air. Aérer, aérien, aeriforme, aérolithe,
aéromancië, aéronaute, aérostat. aéro-
statique.

SIXIEME LEÇON
Du rttdicat(~Mi<e).
Noue avons vu dans la leçon précédeute
t" Que la piupart de nos mots français ont une origine latine
2" Qu'en passant du latin dans le français, les mots ont subi
quelque altération;
S" Qn'ttti certain nombre de dérivée français sont en rapport
étymologique non ftveCle radical français, niais avec le radical
latin. Ainsi, o/ot;'e ne sert former directement aucun mot fran-
çais commençant par ~!oA' tandis que, du latin gloria (~/of)),
sont sorlis le dérives glorieux, ~/oWfMMMeM<, y<or< ~o)-t/!c<
tion, etc
Mais ce dernier cas est loin d'être général, et il arrive souvent
que les dérivés français se partagent en deux séries bien distinctes
les uns ayant pour radical le mot latin, les autres le mot français.
Un exemple va nous faire mieux comprendre soit le verbe
latin cantare, cantatunt, qui se traduit dans notre tangue par
chanter. Le radical primitif latin canl, <a'!<«~,forma directemeht
iesinoM ca)i<Mf, cantate, M'!<a~ce, can<a&<7~,!f)Mn<o<!OHjet le
radical équivalent ftancais chant, forme de cant par une légère al-
térittioa, est, de son côté, racine des dérivés ctan~ chanteur,
chantre, chanterelle, enc/tantex)', enc~on~mMt, <(ne/t«n<CMt', etc.
ti peut même arriver qu'un troisième radical, résultant d'une
altération de l'un des deux premiers, serve à former, à son tour,
une nouvelle série de mots appartenant encore a la même famille.
Ainsi, de chant, s'est formé, par altération, chans, qui sert de ra-
dical aux mots chanson, chansonnette, chansonner, chansonnier.
Dans le devoir suivant, nous e!oK~OK<une ~)'!e <<cradicaM
latins, f'<:fM <<f!mots fr&tiçais qui en ~ôn</hhM<<!~a;' aM-

supprimée et rcmptacée par FaCcontcirconHcxC(pn<).Cette shpprcsstM),


appelée syncope, est très fréquente dans la langue ffancaise. (Voit notre
f;)~mmn.'rf f;<-mf)ttat)'flexl'eolngiq1de
[f' année], page 2<t.
JARDIN DES KACiKHSLATt~S. 27

)'t((!(W.~t'c/eue écrira à la t~u<<e(<e c/tt«/t<e)'f«/<c«<,ô'u:< latin,


<oi</<Y«tcaM,la série des mots français ~«t f: t<t'o6tt<. (Voir
te modèle du devoir.

.4 A/<e;' (t), «t<<<'e. -~(~(us, t~'< 7~<i<M, ~<c. C"-


c/t'<m&re. C'<M<are,M'tta~nt, <t«~<e[', c/tCf'Mon.
-Mtera,
Caro, eaf'nis, chair, qui se change en f.'t<M'. C/a/'us, c/ft<<~i~
C)'"x, crucis, croix. D<f/)~ex,<<t<cis, double. ~'o/ium'
feuille. Fr(fe<us, /<-MX,/<t~is,/t't<!t.

MOUÈLHDU DEVOtH.
A/h'r. Altérable, altération, altérer,alterna-
Ut', attcrnation, aUcrnative, alternati-
vement, inaltérable, subatterno (2).
At<<t'< Autrefois, autrement, autrui.

tSEPTIËME LEÇON

DHr<Kttcttl~tM<e) ),
Dans le devoir suivant, nous ~ott):o)M M)te série de radicaux
latins, suivis des mots trançais qui en sont /t))'m6~ par alté-
)'«<tOM.L*c<eue A't'!r« « la (/rt<t<ede chaque radical, <«!<latin,
suit /r<M~<M, /« série Jet mots trançais y«t e<t<~<ee~<.

Gt'aMum (3), grain, ye/t. C'Mtus, '/ut*ft. Jt<(<ex, ~«-


<Mcis,.yM~e. Lex, legis, <o).–Lw~Ma, ~it'/ue. Magister,
Ma~re. J~erx,KeMts, !M«rcAandise. ~fovero, motum,
MOMuotr. A~cctcrc, nexum, MMer. ~Vufus, H0t<t;eau.
Numerus, M«))t&<e. 7~(x, ~«ci's, ;<t'x. ~s,~e<<ia, ~ied.
~<~tt/us,~e((~~e. –QtHtiquc, c«" R(tlio, <'a«oKis, t'ati<o;t.
Rota, ~ue.–SaMc<us, K<:M<.–&'i«!<7is, A«MM<, semblable.

MOD6L);PU DEVOm.
G''«nnm. Grange, granit, granitique, grani-

(t) Toutesles lettres en italique doivent se retrouver dans chaque dé-


rivé.
(!) Nous rangeons les dérivés ~ar ordre atphitbétiquo les composés
ne viennent qu'ensuite.
(3) Toutes les lettres en italique doivent se retrouver dans chaque d6-
rivé.
28 JAKDi~ DESKACtXES LATtMjS.

vorc, granulation, granuler, granuleux,


engranger (i).
Grain. Ct'aine.grainier,égraincr.
Gren. Grenade, grenadier, a;renadière,gt-e-
nadine, grenage, grenaille, grenaiHer.
grenat, greneterie, grènetier, grenier,
grenu.

HUITIEME LEÇON
De quelques principes qui ont préside à la
transformation des mots latins

On a pu s'apercevoir, par les explications et les exercices précé-


dents, qu'en passant dans notre langue, les mots latius subissent
presque toujours quelque altération et qu'ils abandonnent leur
physionomie primitive pour s'accommoder aux exigences de notre
idiome national. A mesure que nous avancerons dans l'étude
comparée des deux langues, ces transformations nous deviendront
plus familières, au point qu'un mot latin étant donné, nous sau-
rons lui prèter nous-mêmes au besoin une physionomie française.
C 'la prouve que ces altérations des radicaux latins ne se sont
point faites au hasard, et qu'elles ont eu lieu en vertu de cer-
taines lois générâtes. Nous ne voulons pas dire cependant qu'une
Académie ait présidé à ce travail pour le régulariser: c'est le peu
pie lui-mème qui fait sa langue. Indépendamment des différentes
causes générâtes qui déterminent l'altération des sons dans toutes
les langues abandonnées à l'insouciance, à l'ignorance et aux in-
stincts du peuple, il eu est une qui exerça une action spéciale sur
les mots de la langue latine parlée dans les Gaules et qui contribua
à la transformation de ces mots lorsque la langue romane prit
naissance. Ce fut l'influence de notre climat du Nord sur la pro-
nonciation d'une langue née daus une contrée méridionale. Les
mots se sont modifiés insensiblement dans la bouche du vulgaire,
qui parle et ne sait pas écrire l'orthographe s'est pliée à la pro-
nonciation, et l'on a fini par écrire les mots à peu près comme
on les prononçait. C'est ainsi que le latin co~'tfMcerea donné cc-
gnoistre, qui, d'altération en altération, de simptincation en sim-
plification, est devenu co'!MOM<p,connoitre, coM')~M''e.
Nous n'avons pas la prétention de faire ici l'historique des phases

()) Nous rangeons les dérivés par ordre alphabétique; les composésne
viennent qu'ensuite.
JAROtK DES RACt~HS LATINES. 29

diverses que la langue latine a parcourues pour arriver à sa trans-


formation définitive, telle que nous la présente aujourd'hui notre
langue néo-latine. Ce serait ta une étude fort curicnse sans doute,
mais que rejettent les tunites d'un livre élémentaire. Nous vou-
tons seulement poser quelques principes généraux, qui nous ont'
paru de nature à dirige' l'élève dans l'étude des rapports de filin-
tion. qui existent entre sa langue maternelle et la langue latine.
1° Uu grand nombre de mots latins sont restés à l'état pur dans
notre langue et out conquis le droit de cité dans nos vocabulaires;
les uns, parce que ce sont des termes d'école ou de pratique; les
antres, parce qu'il aurait étédifËcile de leur un équivalent
eu français tels sont

Accessit, n~eMt/a, alibi, e«t):p<M, errata, exeat, /t'MM)', /<M~


M<'meH<o, Mt('~<o)'ai!<~MM, OMMt&M~, peccat; p< orn<ff, </M:p)'ogMo,re-
<yHt'en),silex, dictanten, t</<:mc/Mn), vivat, ad hoc, ad hominem, ex
«/o'«/j<o, ecce /<ontt),e.E/x'o/i?MO,e.t<'Y<'?!Uro~, er-voto, in M/)'c'?!/).
!)! < /;t, t/xo /ac<o, )He<!culpd, Mt0<«proprio, xet; /</M6'u«rff, 4<u<«
~uo, etc.

2° Un certain nombre de radicaux latins se sont dépouillés de


leur terminaison en passant dans le français c'est ainsi que l'on
a fait, par apocope
Sot; de son-us. JMMrdemMr-us.
~"t<<<let)e')<-us. Prudent de prxcfeHt-is.
JMo«<deMOH<-is. Se;-pett<de~e'<pH<-is.
So''< de sor/-is. Temple de <eM~-um.
7)OMde cfon-mn. Mmedet/oM-us.
Pu)' de pur-us. Corps de corp-us.
DM;' de cfMt'-us. ï'tMp~de<en)~-us.

3<*Quelques mots latins ont perdu, par aphérèse, leur pretniere


syllabe; c'est ainsi qu'on a fait:
Itogne de «rrogans. Jeûne de ycjunmm.
Oncte de attuticntus. Pavot de papaver.
Bossu de ~t&bosus. Boire de bibere.
t° La consonne initiale c des mots latins se remplace souvent
par le digramme ch, comme on peut le voir dans les mets sui-
vants
Chameau de canKtus. C/'ieu de canis.
Champ de campus. Chaleur de calor.
C/<ambre de camera. Charbon de carbo.
C/tam)9nedec.nn()e)a. C/)airdccaro.
CAerdecarus. CAardondeearduus.
:? JA.RDt~ DE~RAO~ËS LATINES.

ë" Les voyelles simples a, e, i, o, u des r-idiMux latins se chan-


gent souvent, par épenthèse, en une des voyelles doubles ai, e<)
ie, eM,o!ot/< d'aptes ce p)')!~cipeque notre langne préfère ge-
uMt'atementiavoyeUsdoubto à )a.voye)Iesin)pte.Exemptes:
Main de manns. Not'xdenMX.
~i'merdeamarc. Croix (le crux.
Paix de pax. Rotderex.
Pain de punis. Voie de via.
Mi'etdeme). Poing de pugnus.
FtetdoM. Pot'ntdepMnctu))).
Nuit de nox. Fleuve de tluvius.
Voix de vox. L<tMpde lupus.
mo!redef{)oria. Oitrsdet<rsus.
6" Les consonnes labiales b, p, v se substituent l'une à l'au-
tt'e en passaut du latin dans le français. Exemples
Href de brevis. Fevedefa&a.
Nno/'de uo~us. Prouver de probare.
Avril de aprilis. Double de duplex,
Hiver de hibernus. Ca&t'i de capor.

tl en est de même pour les autres consonnes de même nom


ainsi notre mot cadenas vient du latin catena par la substitution
de la dentale A à la dentale t. Nous pourrions multiplier tfs
exemples.
?<' Quelques mots latins commennatit par sp, ~c, st, sont, par
prosthèse, précèdes d'un e en français. Exemptes
J~-pace de spa.tium. ~MbeIledescabeUnm.
espèce de specils. Espoir de spes.
Esprit de spiritus, Estomac de stomachns.
Escalade de scala. Esquinancie de squmancia.
Ëcumedespunia. B:C!H'boticled6sc!ijt'hunculns.
Quelquefois même la prothèse absorbe le qui se trouve sup-
m'imé. comme dans les motti suivauts
Étai'te(estabte)dest:tbnluu). Etoile (estoile) de stella.
Ét.(t(estat)dostat)ts. Ecole (escole) de schota.
Etab)ir(establir)des[abilh'a. Étude (estude) de studium.
Étang (estant de stagnum. Étoupe(estonpe)destfipa.
Éponge de .-pongia. Épine de spina.
s" Certains motatatins présentent avant leur terminaison la
syllabe el, qui se change en MM dans le dérivA français, comme
Château (cMtci) de castcMmn. Escabeau de scabcHum.
JAftD)N b);S )!AC)KES).AT)Nt:S. .31

Beau (bel) dcb<us. Tableau de Ube//a.


Chameau de camelus. Peau de pellis.

NOTA. En passant du latin dans le français, caMeHum, 6effM,c~te-


~8,sca~e~unt, tabella, pellis, etc., n'ont pas revêtu du premio~Mp les
formes actuelles c~o~faM, beau, chameau, escabeau, <a~~aUtj~Mt, etc. La a
plupart ont dû conserver tout d'abord une partie de la terminaiso, la-
tine cas~, escabel, pel, etc. Les formes en f6H<ne sont que de deu ème
formation. Nous en trouvons dè nombreux exemples dans nos vieux au-
teurs. Il n'ést besoin que d'ouvrir un livre du xn' ou du xm* siècle pour
rencontter à chaque page castel ou<:MM,MM'otfre<, damoisel, mottcci et
tant d'autres semblables. Dans la suite s'est changé en eau, et nous
avons eu c/tdteou, poa~OMreau, dOMtO~a~au, t~Ottecou. Cependant la con-
sonne t est restée dans quelques d&rfvésc'est ainsi que nous avons cAa-
<m.<n'm,c/Ki<E;.e<. eMtEL~nM. C diverses permutations vont nous four-
nn'iexercioeauiv&nt:
Nous donnons MHm~[<e?'MMHepar EAU l'élève :wh~M~'a tous
les dérivés {<a~c~Me& les lettres EL ont été conservées.

Exemple Peau, en latin pellis, en vieux frannais pet, nous a


ftouné les mots peler, ~e<HS'e,pelard, pelisse, p?<t«'e, pelleterie,
pelletier, pt'<ei</c. Le travail de l'élève consisterait donc ici dans
la recho'chc de ces huit derniers mots.

Agneau, anneau, appeau, bandeau, bateau, beau, bois-


seau, carreau, cerveau, chameau, chapeau, château, ciseau,
ctaveau, cordeau, couteau,créneau, damoiseau, escabeau,
grumeau, jouvenceau, jumeau, manteau, marteau, monceau,
museau, niveau, nouveau, oiseau, pastoureau, peau, pru-
neau, râteau, sceau, tonneau, vaisseau, vermisseau.

NEUVIÈME LEÇON

Décomposition des mots.


Dans la leçon précédente, nous avons essayé de poser quelques-
"uus des règles qui ont dû présider à la transformation des mots
latins et à leur passage, à leur naturalisation dans le vocabulaire
de la langue française. Il nous reste un nouveau cas à examiner,
celui des mots français qui se sont formés par la fusinn de deux
mots latins, comme /Mn!teMe ( de /;OMo, homme; c-Bo~'e, tuer)
"MMMcr!<(de nMHM, main; .!c)'!A?<'c, écrit'e), vivipare (de Mt<M,
vivant; jMo'o' produire), /u!m&t</e (de/un~ corde; omAM/at'c,
marcher). Nous avions présenter aux éieve!! une série d'exercices
sur ce sujet.
z JARD)N DES RACINES LATINES.

Sous donnons M'Mliste <~ mots trançais /b)'w<?~par la fusion


de deux mots latins; l'élève en opérera la décomposition,
puis il les définira.
Omniscience, omnivore, granivore, herbivore, frugivore,
insectivore, carnivore, carnaval, fratricide, déicide, liberti-
cide, homicide, parricide, régicide, infanticide, suicide,
équipollence, équivoque, équilatéral, équilibre, équivalent,
équinoxe, noctambule, funambule, somnambule, putréfac-
tion (1), liquéfaction, torréfier, certificat, ossification, déi-
fication, factotum, pacifier, panification, lapidification, pé-
trification, caléfacteur, raréfaction, clarifier, dulcifier,
ratifier, sacrifice, satisfaction, saponification, sudorifique,
frigorifique, falsifier.
NoTA.–Le petit vocabulaireci-joint donnera aux élèves tatraductieu
française de tous les etémentslatins.
~Quus, egaL HoMO,uoMtKis, homme.

AMnuLAnK, marche)'. tNFANS, iNt'ANTts, enfant.

C~DERR, tM)'. INSECTUM, insecte.

CALOB, Cha)PU)'. LA'tUS,LATRRtS, Côte.

CARO, CAnNis, chair. L.APis,t.*ptDts, pierre.


CERTUS, certain. LtBF.nTAS, iiberte.

CLAMS, cL'tir. LiRRA, balance.

DEus,))F. Dieu. LIQUOR, Uquem'.

DL'LCIS, doux. Nox,NOCTis, nuit.

!ACEnE,FACTUM, f:)))'t'. OMNts, tont.

FALSus, t'anx. OS, OSSIS, OS.

FRATER, FRATRtS, f~éfe. PANis, pai)i.


FRMUS, FR!GORtS, froid. PATKR, PATRIS, père.
FpUGKS, ft'nitS. PAX, pACts, paix.
FuNfs, corde. PETRA, pierre.
GRANUM, grai~. POLt.KHE, V:dui!

HEnBA, herbe. ['u'rms, pourri.

(1) ).c verbe latin/'ocef<! (faire) entre, sous des formes assez divorsrs,
dans la composition de ce mot et de tous ceux qui suivent. Ces formes
n'étonneront pas l'élève s'il considère que, dans sa propre langue, les ra-
dicaux des verbes ne se ressemblent quelquefois que par une seule lettre,
comme dans moMMt'r, meut, je mu<; savoir, <oc/Kt)tt,sM.~e sais. Nous
n'avons pas à rendre compte ici des différentes modifications que, subit le
radical /'ac dans ces différentes formes, /<tc<t'on,/'ac<<!ttr,fier, ~otte, ~cc,
/!<M«on,~c<t<eur,/t9t«. L'élève voudra bien admettre que, toutes les fois
qu'un mot. français se termine par l'une de ces formes, elle ajoute tou-
jours une idée d'action au mot qu'elle sort composer.
JARDIN DES KAC'NËS LATINES. 33

)!AHU9, rare,déUé. SUDOR, sueur.


RATus, approuve. Sut, soi, de soi.
REX,R).MS, roi. ToRREpE, rôtir.
SACRUM, chose sacrée. 'i'OTUM, tout.
SAPO, S.tVOU. VA'.E, adieu.
SATIS, assex. VALERE, VaiOU'.
SctENTtA. science. VORARE, dévorer.
SoMNcs, soxnneit. Vox, vocis, voix.

MODÈLEDU DEVOIR.
OM'osctEtScn. ~OMMtM, tout; sc:<'n<M,science.) Connais-
sance infinie, que Dieu seul possède.
OMNtvORE. (OMMM,tout vorare, dévorer.) Qui se
nourrit indistinctement de chair ou
de végétaux, comme l'homme.

DIXIÈME LEÇON

DecMMposttion des mots (st<!<e).

TVotM<~oMMO)M une liste de mots français /brM~ /~a<' la /)<<);!


de deux mots latins,' f<e('e en o~trer« la décomposition,
puis il <Mdé&nira.
Manufacture, manutention, manuscrit, quadrumanes, ma-
noeuvre, sinécure, pédicure, pédiluve, palmipèdes, omnipo-
tence, plénipotentiaire, jurisprudence, juridiction, juridi-
que, fatidique, jurisconsulte, sénatus-consulte, pusillanime,
magnanime, Chartemagne, majordome, tèse-majeste, Char-
les-Quint, quintessence, somnolent, somnifère, soportfère.
ombellifères, conifère, Lucifcr, aurifère, cëtérifere, taniferc,
lactifère, calorifère, mammifères, crucifère, crucifix, cru-
ciforme, cunéiforme, crinoline.
NOTA. Le petit vocabulaire ci-joint donnera aux élèves la traduction
française de tous les éléments latins.
ANIMUS, âme. CRUx,CRuct9, croix.

AuMJM, or. CUNEUS, Mm.


CALOR, chaleur CURA, soin.
CKLER, prompt. DtCEM,DicTUM,dirf.
CoNStjLERr., délibérer. DoMus, iDai-on.
Ca~Nts, crin. HssuKTn, essenfe.
34 JAttDIK DES RACINES LATINES.

FACERE, faire. PA~MA, paume de la


FATUM, destiu. main.avirou.
FEM, porter. PES,pEDia, pied.

Jus, Juins, droit. PLENUS, plein.


Kôr)os(srec), c~ne. PoTEKTtA, pouvoir,

LAC.LACTtS, lait. PftUDENTfA, prudence, science

L~sus, blessé. PUSILLUS, chétif.


laine.
LANA, QuAunu,pour
LENTUS, > lent, appesanti. QUATUOR, quatre.

LiNUM, tin,toi[e. QuiNTus, cinquième.

LUERE, laver. ScRIUERE.SCRJP-

Lux.LUCjs~ lumière. TUM, écrire,


MAGNus, grand. SENATL's, sénat.

MAJOR, plus grand. SINE, sans.


MAMMA, marnette. SûMNtJS, sommei).

MANus, main. Sopo~ sommeit.


tout. TENERE, tenir.
OMNIS,
OPERAIIE, tr<tvai)ter. UMBELLA, parasol.

MODÈLE DU DEVOIR.

MANUFACTURE (AfctKtM, main facere, faire.) Primitive-


ment, atelier où l'on travaillait des
mains, et, par extension, établisse-
ment où se fabriquent en grand des
produits industriels. (Dér. manufac-
turer, manufacturier.)
MANUTENTION. (JMaM~ main; <eM~'e,<eH<M)H, tenir).
Action de tenir la main à une chose,
de l'administrer par extension, éta-
blissement où se fabrique le pain pour
t'armée.

ONZIÈME LEÇON
Bécontp~sttton des mots (fi!<t<e).
Nous ~OMKo/M une liste de mots français/'wMM~'a/'<«/M~MMt<e
deux mots latins ~'c~fe en o~e/'erala décomposition, p'
il les d6finira.
Primevère, printemps, primordial, primogéniture, pri-
midi, méridien, quadrilatère, quadrupède~, quadrangulaire,
JARDIN DES RACINES LATINES. 35

rectangle, acutangle, triangulaire, trèfle, ovipares, vivipares,


viticulture, agriculture, horticulture, arboriculture, sylvi-
culture, pisciculture. apiculture, sériciculture, agricole,
vinicole, ventriloque, soliloque, aqueduc, viaduc, digiti-
grades, pIanUgradas, tardigrades, multiflore, multicolore,
patenôtres, curviligne, rectiligne, mixtiligne, iQCOtpotion.
Noi'A. Le petit vocabulaire ci-joint donnera aux élèvesla traduction.
française de tous les éléments latins.

ACUTUS, aigu. MuLTus, MULTt, nombreux.


AGER, AGRI, champ. NoaTER, notre.
AKGULUS, angle. ORNUM, oommencetnent.

Acts, abeille. OvUM.OVt, œuf.

AQUA, eau. PARERE, produire.


ARB&R.AnBOMS, arbre. PATER, père.
COLERE,cuL'ruM, cultiver. PES, MD)S, pied.
Coi-on, couleur. Piscts, poisson.
CURVUS,cuRVi, courbe. PLANTA, plante.
DIES, jour. PRIMUS, premier.

DiGtTU~ doigt, QUATUOR, quatre.


Duc~RE, conduire. RECTUM, &ËCT:, droit.

FLOS,~U)Rts, fleur, SERicuM, soie.

FoutUM, feuille. SoLus, seul.


GENtï~RA, production. SYLVA, foret.

GnADMR, je i~arehe, TARpua, TARut, lent.

HoRT~s, HORTf, jardin. ÏEMPUS, saison.

LATUS,f.ATERIS,c6té. TRES, trois.

Locus, lieu. VEKTEB,v)fNTrRts, ventre.

LoQUtj parler. VER, printemps.


MËmus, milieu. VIA, voie.

MERUS, MBM, ViNUM.vtN), vin.


pur.
MIXTUS,Mt.\Tt, méië. Vms, vigne.
MOVERE, MOTUM, mOUVOlf. Vivus, vivant.

MODÈLEBU DEVOHt.

PMMEV$a~ (fr!~M~, premier; M)', printemps, j


Petite qui fleurit aux approches du
printemps.
PRINTEMPS. (Pr!WtM, premier <eM~tM,saison.) Pre-
mière saison de l'année.
36 JAttUt~ DI:S RACfNESLATtKLg.

DOUZIEME LEÇON

Décomposition des mots (suite).


Nous donnons une liste de mots français formés par la /'M'MM
de deux mots latins; fe~fc en opérera la décomposition,
puis il les déSDira.
Vermifuge, fébrifuge, lucifuges, centrifuge, centripète,
duumvirs, triumvirs, décemvirs, fac-similé, similor, tour-
nesol, solstice, orfèvre, génuflexion, législateur, belligérant,
atrabilaire, capricorne, castramétation, république, canti-
lène, frontispice, ndéicotumis, prestidigitateur, dentifrice,
longévité, mappemonde, Méditerranée, plébiscite, horripi-
lation, tacryma-Christi, parisyllabique, planisphère pru-
d'hommes, salpêtre, torticolis, chattemite, négoce.
NorA. Le petit vocabulaireci-joint donnera aux étèves la traduction
française de tous les cléments )atins.
~ËvuM, âge. FuGERË, fuir.
ATRA(fén).de). ATKRnoi'e. Gi~u, genou.
BELLu~f, BELU, guerre. GERERE, faire.
!hus, bile. HoRRER);, se hérisser.
CANTU9, chant. tNspicERE. regardor.
CAP! chèvre. LÀcRY~tA, larme.
CASTHA, camp. LEN!9, doux.
CENTtHJM, Ct.r<T[tt, centre. LEx,LK&is, toi.

CttRtSTt, du Christ. LoNGUM, long.


COLLUM, COU. Lux~Lucts, lumière.
CoMMissus, confie. MAPPA, nappe, étoffe
CoRNu, corue. MEDIUS, milieu.
UECHM, dix. mesurer.
METARt;,METATUM,
fJKNS, UHKns, dent. Mme, dunx.
doigt. Mutons, monde.
UtGnus,
Uuo, deux. NEC, h0n.~

FABER, ouvrier. OTtU! loisir


t'ACERE, taire. f. PAR.pARtS, égal
FEBMs, fièvre. PETERE, aller
FERRE, LATUM, porter. PETRA, pierre"
F;DE!, à i~ foi. PILUS, poil.
Ft.ECTËRE, Ft.KxuM, Oëchir. PLAKUS, pi.ttt.

FtucARE, hotter. PLEUs,p).HH)s, peuple.


FaoNS, t'ROKTts, front. PRËSTofmotitML),ieste,h:U~[e.
FuGARK, mettre en PRUDENTES, expérimen-
fuite. tés.
JARDIN DES RACINES LATINES. 37

PUBL]CA, )ubUt)HP. STATIO, arrêt.


REs, chose. TmRA, terre.
SAL, sel. TouïuM, tor;
Scm;M, odounam'c. TRHS, trois.
S]Mt'.IS,S[MtLË, semh).t)))C. V);RMIS, ve!.
SOL, soleil. VA, homme.

MODÈLEDU DEVOIR.

VERMIFUGE. (VermM,ver; /f'< mettre en fuite.)


Médicament propre à expulser les
vers.
FÈBMFUGE. (f~'t'M, ftèvre /arF, mettre en fuite.)
Remède propre a apaiser la fièvre.

f)N CE LA rRKtUERi! PAttHE.


DEUXIÈME PARTIE
DES PRÉFIXES ET DES SUFFIXES

TREIZIÈME LEÇON

Des préfixes.

Nous avons dit (leçon t") que la plupart des mots composéS
ont été formés en plaçant devant le radical une ou plusieurs par-
ticules, que nous avons désignées sous le nom de pf~h:M.
Les préfixes sont, pour la plupart, des prépositions ou même des
adverbes empruntés à la langue latine ou à la langue grecque,
et qui ajoutent une idée accessoire à l'idée primitive du mot sim-
ple auquel on les adapte.
Les p;<:M ont été appelés jM<<tcM<e.s inséparables, parce qu'ils
ne sont jamais employés seuls dans notre langue; on leur a
aussi donné le nom d'initiales (du latin initium, commencement),
parce qu'ils sont toujours placés au commencement du mot dans
lequel ils entrent en composition.
Nous allons faire connaître successivement les principaux pni-
fixes, en indiquant le rôle que joue chacun d'eux dans la compo-
sition des mots.
AB, ABS
An ou ABSest une préposition latine qui se traduit ordinaire-
ment par de et qui, placée devant un mot français, marque ex-
traction, séparation, étoiguement.
AB-JECT. (Jaec; jactum, jeter.) Ce qu'on doit jeter
loin de soi ce qui est vil et méprisable.
AB-HORRER. (Hot'na'e, avoir horreur.) S'éloigner avec hor-
reur de.
AB-DIQUER. (DiMK'e,dédifr.) Cesser de se cMahc; de se
vouer à une chose.
AB-suttDE. (Surdus, sourd.) Ce à quoi l'esprit est sourd;
ce qui est contraire à la raison.
AB-RUPT. (Ruptus, rompu.) Ce qui est roMp~ coupe
droit, escarpé.
JARDiN DES RACINES LATtXES. 39

AB-souDRE. (Soufre, detier.) D~~e; délivrer d'une accu-


sation.
ABs-ENT. (CtM, e<t<M,étant.) ~'<HM<loin de. tjm (t'est
pMprésettt.
APO.
Apo, préposition grecque; a en composition la même force que
AB,ABS.
Apo-copE. (Gr. topad, couper.) Qui coMpede.Sgure
de grammaire qui consiste à retrancher
une ou plusieurs lettres à la fin d'un mot.
Apo-THÉosE. ( Gr. r/MfM, Dieu. ) Cérémonie qui d'un
homme fait un dieu; déification.
APH-ËRÈsB. (Gr. a!)'e<?,retrancher.) Qui !'e<r<MeAede.
figure de grammaire qui consiste à retran-
cher uue on plusieurs lettres au commen-
cement d'un mot.
ApH-EUB. (Gr. hdlios, soleil.) Point de l'orbite d'une pla-
nète, où elle est à sa plus grande distance
du soleil.
AU
Ao est une pt'epo-iitioti latine qui, placée devant un mot fran-
çais, marque uue tend~uce vers un but physique ou moral, la
proximité, qM[qtiefois riutensite de l'action.
ADAPTKH. (~jt<<«r< rendre apte.) Rendre apte à.
ajuster.
AD-JAOKNT. (~acfM. couc)K'.) Ce qui est Muc/~ près de.
continu.
&D-HÉRER. (Ha'iwe, s'attacher.) S'u~aeAe;' H. te~îr
f~rtemeut à une chose.
AD-vERSH. ( ~o'~Mi,tounié.) Tourné vers. qui est d'un
); parti opposé.
AD-KttNtSTRER. (.Ut'M.!<<we,servir.) Set'[)!r, donner ses soins
à une chose. <
ADse change en Ac devant un c (1).
AC-COSTER (C<M<a,càte, flanc.) Se mettre au côté.
aborder quelqu'un.

(t) Ce changement a lieu, par euphonie, en vertu de la règle dite d'as-


simitation ou d'apposition, devant un radical commençant par e, f, 9,
n, p, )', a, t. !) serait dur, en effet, de dire ad-c<M<er,ad-~n)Mf,<t(<-SMMM<t,
od-fMntSt',ad-rioter, ad-parailre, atd.nM)', ad-socier, ad-tirer.
40 JARDIN DES RACINES LATINES.

AC-eËcER. (Cedere, marcher vers.) Se réunir & con-


sentir.
Ac-coLACE. (Co~/MtK,cou.) Action de se jeter au cou de
quelqu'un, de t'embrasser.
AC-cottD. (Cor, cor~<) coeur.) État de deux co'Mr~ qui
s'entendent.
AC-CROCHER. Pendre à un crochet.
AC-CLIMATER. Accommoder au climat.
ADse change en AFdevant un f.
AF-FABLE (Pari, parler.) Auque! on peut aisément par-
~f.
AF-FRANCHtn Rendre /')'<~c, libre.
AF-FRONT. Ce qui frappe au /)'o; insutte.
AF-nuEtt. (Filius, fils.) Mettre au nombre des
adopter, associer.
AF-FioÉ. (Ft(/M, foi.) Celui à la foi duquel on se livre,
confident.
ADse change en AGdevant uu y.
Au-GfAVKR. Rendre p))tsy''at)e.
AGGLOMËREH (G~oM~'a~, mettre en peloton.) Assembter,
entasser.
AG-onjTiNER. (Gluten, s'/M<int~,glu.) Joindre comme avec
de la glu.
ADse change en ALdevant un
AL-LUMËR. (Lurnen, lumière.) Mettre la <<<Mit<'<'e à.
embraser
AL-LOCATioK. (Locare, placer.) Action d'allouer, d'acc irdt'r
àqnetqu'uu.
AL-LIER. Z./e;' à. mèler, combiner.
AUse change eu AN devant un ~t.
AN-NEXER. (Nec<c''< /<M:f«i, nouer.) A'OK~ attacher à.
AN-NiHtLER. (A' ncn.) Réduite à r/M, anéantir.
AD se ehangti eu Ap devant un p.
Ap-fENDiCE. (PM</M' pendre.) Ce qui pend. ce qni est
attaché à. toute partie qui sert de prc-
longement à une partie principale et en
forme une dépendance.
Ap-pAuvRiR. Réduire à la pauvreté.
Ap PAtunR. (/'«', parx, pair.) Assortir par /'oM'c.
JARDIN DES RACINES LATINES. 4)

ADse change en AR devant un r.


AR-ROGER(s'). (~"t'~ demander.) Dc'MOK~v pour soi.
s'attribuer.
Ap-RivER. Parvenir à la rive.

ADse change en AS devant un .<.


As-SEom. B<o&t'ac6tedc,snr.
As-gAn.MR. (SQ~)'sauter.)S'c~")cc)-vers.attaquer.
As-sisTER. (SM<e)'c,se tenir.) Se tenir à côté de. prête)'
secours.
ADse change en ATdevant un
AT-TR~Tto?). Action de ~i~'e son esprit vers un objet.
AT-TMTKK. (Testis, témoin.)Certi6er,prendre:iLf<!H;oM.
Aï-TRApEn. Prendre comme à nue <rHpp< à un piège.

Q~ftquefnis le du préfixe ad disparait complètement, et l'on se


sert simpte'nent de « (1).
A-BpRDER. AHcrverste6o<'<<.
A-cHEMiNEp(s Faire chernin vers un endroit.
A'ouERRtR. Rendre propre àtt~uf')'?.
A-MÉMORER. (Afc/!Ot',meitteur.)t<endrem?t7~Mr.
A-BRÉvtATMN. (nren~ bref.) Action de rendre p)ns&)-f/,
plus court.
A-GRESSEUR. (G)'n~t, gressus, marcher.) Celui qui m~t-cAe
contre un autre, qui attaque.
A-uNKA. (Linea, ligne.) Commencement d'nn article
qui se met à la ligne.
EXERCICE.
Dans les MM<)! dont la liste suit, Mère séparera te préSxe du
radical <'< déSnira chaque mot, f'M!! que nous /'at'on! fait
dans le ~cM<<<'H!e«<, en ayant ~nM de souligner ~a«! sa
définition le terme qui rend le sens du radical.
NOTA. U arrive que)quefoisque ce terme ne se trouve pas en entier

(t) !i ne fnut attribuer qu'aux modifications de notre orthographe la


suppression de cette consonne du préfixe. li n'y a pas si longtemps que l'on
écrivait encore op-perce~Otr, «p-p~naer, ft~-orcsstOtt. Il est probable que,
dans l'origine, tous les mots ayant le préfixe ad portaient une douMo
consonne, et que l'on éeritait<t& <))'et)Mtfon, at-MgtM'f, <tm-m<'n<'r.L'or-
thographe tend toujours à se simplifier, même au mépris de t'étymotogie,
quand lei exigences de la prononciation ne s'y opposent pas.
42 JARDIN DES RACINES LATINES.

dans le mot à définir, mais il y est toujours implicitement compris. C'est


ainsi que horreur, cote,fils se découvrent facilement dans les composés
at/«MW,a<'c<M<er,o/Kcr.
Aberration, aborigènes, abstenir (s'), abstraire, apogée
(gr. y<?,terre), apologie (gr. ~yo!, discours), apostat (~<a)'e,
se tenir), adjudication, adjectif (jacere, jactum, jeter),
.t<<!<M)H,
adopter, advenir, adverbe, adjoindre, accoupler, accompa-
.gner, accouder (s'), accréditer, affamer (/<:)He.<, faim), affluer,
anermer, afficher, allaiter, allocution, annoter, annuler,
appareiller, appesantir, apporter, approcher, arranger,
arrondir, assainir, assembler, assentiment, assouplir, as-
socier, attirer, attenter, atténuer, attribuer (<n&Mre, accor-
der), abnisser, abêtir, aboucher, aligner, apurer, anéantir,
aboutir.
MODÈLEDU DEVOIR.

AB-ERRATfON Action d'errer loin de. erreur d'esprit.


AB-o!uG)';Nns. Qui tirent leur o~Me du pays même,
qui y sont des l'origine.

QUATORZIÈME LEÇON
Des pféUxes (suite).

AM, AMU, AMBt (AMPHI)


Ces préfixes signifient at<<oMr,des deux cOtés; ils ont la même
valeur que cmcA, cmcuM chez les Latins et AMPIIIchez les Grecs.
AMB-AGEs. (~~o'e, agir.) Circuit, embarras de paroles.
AMB-iau (~f'f, agir.) Qui a double seus, double em-
ploi.
AMB-!Ttox. (/)'?, i'<MtM,aller.) Action d'a~'aotoar, de
circonvenir, daus le but d'obteuir fortune,
honneurs, etc.
AMB-jANT (/)-< aller.) Qui va font antour, qui enveloppe.
Attt-t'uTEn. (Putare, couper.) CoM/j~'tout autour, retran-
cher.
AMpm-B!r. (Gr. &;b. vie.) Qui a une dohMë vf~ sur
la terre et dans l'M'].
AMPHi-sctEKs (Gr.n, ombre.) Peitples ftui ont t'oni&t'e
tantôt au nord, tantôt au midi.
JARDIN DES RACINES LATINES. 43

ANTE, ANTI.

Ces préfixes viennent du latin ANTE,qui signifie avant, et mar-


quent une priorité de temps ou d'ordre.
ANT-ËRiEun. Qui est avant.
ANTI-nATER. Avancer une date.
ANTÉ-mnjvjE~ (Diluvium, déluge.) Qui est avant le déluge.
AKTE-cÉDENT. (Cedere, marcher.) Qui wat'cAe avant, qui
précède.
ANTt-cHAMBRr. Quiest.avantunec/tam&rc.

ANTi-et~n. (Capct'e, prendre.) Prendre d'avance, empié-


ter sur.
Souvent ce préNxe vient du grec anti, et alors il marque oppo-
sition.
ANTË-CHtUST. Opposé au Christ.
AXTt-sociAL. CoutraireàIaMCM'M.

CtUCUM, CHtCON, CtRCU (en g<ec PÉRI)

Ces préfixes, dont les trois premiers se ressembtent par la syl-


tahe ctuc (du latin omcunjs, cercle), ont en composition la même
sigmtiMtion et se traduisent en français par autour, alentour.
cjMoN-STANcu. (S/aMf, se tenatit.) Fait accessoire autour du
fait principal.
cmno~-votStN. Qui est aux alentours.
cmcoN-scM&E. (So'!&e/'c, écrire.) tertre autour, renfermer
dans des limites.
CIRCON-SPEC'f. (Spec~are, regarder.) Qui re~«fa'e autour de
soi avant d'agir.
NRHj-LAiRt: (CM'cM/M,cercle.) En forme de M<'c/e.
cincu-iT. (~)'c, !<Mm,aller.) Tour, détour.
pËKi, préposition grecque, a souvent e!t composition te nieme
sens que' circum.
~~MtTBE. (Gr. Me~ot), mesure.) ~e~M du eoutour.
PÉM-CAB.DE. (Gr. <:«)'<?!,coeur.) Membrane qui enveloppe
le c<pMr.
PËm-sctENS. (Gr. skia, ombre.) Habitants des /ones gia-
ciales, pour qui les ()N!&rM
font chaque jour
le tour de l'horiMn.
44 JAHDIN DES RACINES LATINES.

CtS.CIT
Ces prcûxes ne sont autre chose que la préposition latine crs,
OTRA, qui signifie en ~n, ils ont pour opposé ULTRA,T~ANS,«M
fA?/A.
CIS-PADANE. (Po~M, Pô.) Qui est en deçà du Pd.
ct-TÉMEUR. Qui est en </f~, de notre c&të, par rapport à
un fleuve, à une montagne ~a~xe cité-
r!<-Mre, qui est eu deçà de t Èbre.

CONTRA,CONTRE
Ces deux préfixes conservent le sens d'opposition propre à la
pt'ëpositiou Itttu'e CONTRA,
qui signifie cortre.
CONTRA-STE. (S~'f, se tenir.) Qui M tient, qui est en op-
positionàdespatoie~âdesactes.
GONTRA-VENTION. (~!<re, t)e~«M, veuit'.) Acte qni est eti op-
position avec uue loi, une o'dounauce.
coNTHE-MANDEH. (.M«n</arc, donner ordre.) Donner contre-
ordre.
coNTRE-TEMps. Évéuen~ent qui arrive eu temps inoppot'tun.

CO, COL, COM, CON, COR (en grec SYN)


Ces préfixes, dont les cinq premiers sont formes de la préposi-
tion iatine cuM, qui signifie «fec, gardent ce même sens en com-
position. Ils marquent l'union, la concomitance, l'action simnitanée,
tjuetquefoi- même ils ne servent qu'à donner plus de force et d'in-
tensité aux mots qu'ils précèdent.
co s'emploie devant un mot simple qm commence par une voyolle
ou un /< muet.
GO-ADJUTEUR. (~'7/MNHrf,adjutum, aider.) Qui est adjoiut
àunprélatetexerceteministèt'ecoojoiu-
himeut avec lui.
co-uABiTKR. Ha!c'tvec quelqu'uu.
co-HÉSNN. (N~)'e<'e,A~MM, s'attacher.) Force qui at-
<ac/;e,UDitIes)uo)éca)es des corps.
co-iNCiDENCE. (/MMt/e)'e,tomber.) État de deux choses qui
<OM&eM< l'uue sur l'autre, qui s'ajustent.

cor. s'emploie devant nu mot qui com~neuce par


coL-LÈGE. (~ere, /~c<M?/?,ramasser.) MMMibnde por-
sounes dans un but dctct'uliuc.
JAROIN DES RACINES LATINES. 48

coL-LECTton. (Légère, lectum, choisir.) Choix d'objets


ayant du apport entre eux.
coL-nstOK. (Lr//crc, /.p<MW,hiessm', briser.) Choc, ren-
contre de deux corps,de deux partis op-
posés.
COMs'emptoie devant b, p, w.
coM-BiNER. («M, deux fois.) Mèler eusemtde deux choses
et, par exteusiou, uu pins grand nombre.
coM-pENSUR. (Pc;iM' peser.) Contre-pMe; balancer une
chose avec une autre.
coM-MENSAL. (Mensa, table.) Q')i vit à la même <a6/e.
coM-MERCE. (Mera:, nwcM, marchandise.) Échange de
marchandises.

CORs'emploie devant les mots qui commencent par r.


coa-ROMpRE. ~!otnp)'el'encha!!)ement des parties d'un tout;
t'attérer, le gâter.
con-ROBOREK. (Ro&ur; force.) Donner plus d'intensité à la
~orce.

coN s'emploie dans tous les autres cas.


CON-COURIR. CoM)'/<'eusembte au mème but.
MN-FEDÉRATiOD /cMfe<'M,
(~'(B<~M~, alliance.) ~Mt«MceHUtreplu-
sieurs puissances.
CON-GËN&M. (Genus, generis, genre.) Qui est du mÈme
genre, de la même espèce.
coN-GmTfNEn. Hendre visqueux comme la glu.
coK-JUGAL. (~M~Mm, joug.) Qui' est sous le même joug,
qui concerne i'uuion des époux.
CON-NEXION. (Nf'.Eu~ iien.) Liaison qui existe entre deux
choses.
coN-QuËnm. C/<e)'cAer,obtenir par des efforts soutenus.

SYN
La préposition grecque SUN,qui prend en composition les formes
suivantes, SYN,SYM,sy, SYL,a la même valeur que le préfixe co,
coM.ete.,
SYN-fAXK. (Gr. tassd, arrauger.) Ordre, «''<-«M~<-MeM<.
des mots entre eux.
SYM-pHO~iE. (Gr.p/«!nf',voix.) Voix, instruments qoi
fomiuut accord.
46 JAH[)[N DES RACINES LATTES.

sYL-LABE. (Hr. labein, prendre.) Plusieurs lettres pr:


ensemble.
SYSTÈME. (Gr.f/</<~Mt, se tenir,) AssembLiga Je par-
ties, de principes ()Ut6'e<!<'HMM<.

EXERCICE.

L'élère décomposera e< déBnira les mots suivants, en aya);<


soin ~c souligner, dans sa définition, le terme qui rend le
sens t<Mradical.
Ambitionner, ambidextre, amputation, amphithéâtre (gr.
</tMM<<K, regarder), antériorité, antépénultième, anticipation,
antiphrase, antipape, circumnavigation, circonlocution, cir-
convenir, circonscription, circonspection, circulation, péri-
crâne, périphrase, cisalpin, cisjurane, cisrhénane, contra-
diction, contredanse, contrefaçon, coétcrne), coexistence,
cohéritier, coordonner, coopération, collaborateur (laborare,
travailler), collatéral (latus, lateris, côté), colloque (loqui,
parler), combattre, commutation, complaire, correspondre,
commensurable (mensura, mesure), corrélatif, concitoyen,
condisciple, conforme, confondre, conjonction, conjuration,
connivence (M!UM'e,cligner de l'œil), consanguin, consonne,
contemporain, convenir, synchronisme (gr. c/M'o~o~,temps),
synonymie (gr. o~MMO, nom), sympathie (gr.~a</MM, pas-
sion, sentiment), symétrie.

MODÈLEDU DEVOIR.
AMB-n-ioNtŒR. AM~ autour, circonvenir, rechercher
avec ardeur.
AMM-D~xTttL. Qui a double main <<)'(/<e.

QUINZIEME LEÇON
Des prëBxes (~M!/e).

DÉ, DES, DI
Le préfixe D~ est le plus souvent négatif et marque la <nppM8-
sio)tf)c)'if)ceë~o)tcéepM)en)Otsimp)e.
DEMARQUE)! Quitter la barque.
JARDIN UES RACINES LATINES. 47

DÉ-BORDER. Oter les bords, dépasser ies&<M</s.


DË-BoiTER. Faire sortir un os de sa &o~f.
DÉ-RÈGLEMENT. Conduite en dehors des règles.
DÉ-MMR Effacer les rides, égayer.
DÉ-VAU8ER Privet de valise, dëponiUfr.

DE, négatif, se change quelquefois en DÈS, DF. ri.


DËs-AVouEa Cesser d'a!)oMef.
tiËs~K«NUYRR. Faire cesser t'~MNM!
DÈs-HABrruER. Faire perdre l'habitude.
DES-iKtAnEssÉ: Qui n'a pas d't/tM)' qui tient peu à ses
f):
DËs-ORDRE Négàtion de i'f))'<7t'<
DEs-siu.ER. (Cilium, cil.) Écarter les cils, ouvrir les yeux
à quelqu'un.
Dt-VEMENCE. (Vergere, tendre vers.) Direction de deux li-
gnes qui vont en s'écartant l'une de l'autre.

Le préfixe DÉsert quelquefois à étendre la signiScation du mot;


alors il est dit ~n!p~n<t/, comme dans les mots suivants

nÉ-coupER. Couper en morceaux et avec un certain art.


DÉ-TEMR ÏeM!?',garder en son pouvoir.
DÉ~T):RM!NEn S'arrêter à un <e)-Mf,préciser, résoudre.
DË-TREMpisR. T't'~Mpo' abondamment.
DENONCER. (JVM~hiM, nouvelle.) Annoncer publiquement,
dëctarer.

Bt,tmpUatif, se change en Dl dans un certain nombre de mots:


Di-LATER. (Latus, )&)'ge.) Donner plus de latitude, plus
d'étendue.
N-MiNUER. (~!HMM'e,amoindrir.) Rendre plus menu.

DIS, D)F
Ce préfixe marque le plus sonvent la négation.

Ms-cuLpER. (Cf~a, faute.)Jnsti(tet'qnetqu'und'une/}<M/<


Ns-joNCTivM. Co'o'!c<!o~ qui, tout en unissant les mot-
sépare les idées.
Ms-suADER. (Suadeie, consci~er.) Détourner quelqu'un
d'un projet.
Ms-LOQUER. (tocttt'e~ ptacer.) D~~ace)' violemment.
48 JARDIN DES RACINES LATINES.

Dis <n:u'qne quctqnefois la diversitë, la division, la (iispersio.i,


et alors il est souvent ampliatif.
DIS-PUTEn. (PM<o;'f, penser.) P~M~f diversement, de là
disputer.
Dts-CERKEn. (C?)'t)e''c, voir.) ~o! les différences, faire nnee
distinction.
Dts-sEQtjEft. ('!M'<!)'coupe!)S<)w)esdit!'e!'entes par-
ties d'un cadavre.
Dts-StDRNT. (Scde<-<sIëger).Qui~«'yeàrec.nl,quise
sépare d'nn grand nombre.
os-TMBuKR. (7'<M<r<accorder.)Parta.ger,rë[!artir.
DM-'D~GuRn. (7';Hyo'e. teindre.) Teindre diversement, ce
qui est un moyen de distixgHer.

mssechangeenDttdev:mtnn/
D!F-FAMEn (FY!MM,réputation.) Perdre qnetqu'nn de ré-
~!<<~)'OM.
DtF-F~'sMN. Action de se répandre.

E, EX
Ce préfixe n'f'st aHtto que la préposition latine R, ex, qui M t)-)-
'h)it p de; il m.ir~He une idée accessoire d'extraction, d'émission,
d'exclusion il a donc assez souvent le sens négatif, mais parfois
aussi une vateurampiiative.
~-nMMRn (Gimen, senit.) Mettre dehors.
É-MANER. (~a~are, conter.) Sortir, ~coM~
<; MtssMN. (~<?, Mt'MMtH, envoyer.) Action lie pott~er
hors de soi.
Ë-p]LER. (Pilus, [joit.) Arracher le poil.
i~-VADEtt. (Ff~f'-e, aUer.) S'échapper.
tsx-ALTER. (~/<"<, haut.) Mettre au-dessus des autre.}.
Ex-oRB)TAt<T. Oui sort de son orbite, exngérë.
Ex-TmpER. (Stirps, souche, racine.) Déraciner.
EF-FftÉNË Qui est hors de /<'eM.
KF-ronoEtt(s'). Employer bcancoup de force.

EXTIIA

Préposition htine qni sa tiadnit par hors, nx~rc, <~K'<)M.


EXTRA. C~'qni est en dehors.
JAnONDESRAONESLATtNES. 49

F.XTttA-MUROS Hors des mu~.

EXTRA-VASER Sortirdu vase, des vaisseaux ordinaires.

EXERCICE
L'élève décomposera e<définira les mots suivants, en ayant
soin de souligner, dans sa ~tM<!OM,le terme qui )'en<< le
sens <~<radical.
NOTA. A6nde le guiderdansce travail, nousfaisonspréeodcrd'an
Mtérisquelesmotsoùle prétixeest ampliatif.
DébaHer, débloquer, décapiter (ca/)M<,tête), décourager,
dédire, déloyal, désarçonner, désespoir, désinfecter, désceu-
vré. désosser, désunion, débonnaire, déchoir, ~défaiUir.
dëtaisser,* dépasser, dessécher, divaguer, *divu)guer,
disgrâce, disparité, disproportion, difficile, difforme, dis-
courir, disposer, *dissimuler, disséminer (semen, se-
mence), dissolution, 'distraire, ébrancher, *ébrécher,
ébruiter, ef!cuiiter,écosser,ëdenté,*égosi)ier[s'), *é)argir,
énerver, épousseter, excentrique, excommunier, 'ex-
hausser, exhumer (humus, terre), expectorer, exporter,
extraire, extrajudieiaire, extraordinaire, extravaguer.
MODÈLE
DU DEVOIR.
DÈ-BAT.LER. Sortir de la balle.
DÉ-BLOQUEn. Délivrer du blocus.

SEIZIEME LEÇON
Des préaxes (suite).

'IN
La préposition latine M se traduit par en, <~M~,<K)';le plus sou-
vent elle donne un sens négatif au mot qn'ette précède.
tN-AMMÉ. Prived'<tMe,devie.
m-ADVKRTAKCE. (~</ue<'<e)'f,tourner vers.) Faute d'attention.
JN-AMtssiBLE. (~nit</fr<°, amissum, perdre.) Qui ne peut se
perdre ~t'dce !NAMisstBt.E.
tt<-coGN!TO. (Cognitus, connu.) Sans être connu.
UYMDBL'ÉLÈVE. 3
50 JARCtN DES RACINES LATINES.

)Nsechangeeti!Mdevant&p.
iM-HEttBE. Sang6a'-&c.
m-MONDE. (~uM~Mt,propre.) Qui n'est pas monde, pro-
pre.
tM-MUABLE. (Mutabilis, sujet à changer.) Qurna change
pas.
iM-pASStBLE. (Pati, passus, souffrir.) Qui ne MM~'e p~s,
qui n'a point d'émotions.
JN se change en IL devant un <.

U.-LÉGAL. Qui n'est pas /<<.


iL-uMtTH. Qui n'a point de/<e.!t

iN se change en IR devant un
]R-RÉFRA&ABLE (He/i'a~<!)' résister.) Qu'on ne peut r~CMef.
ttt-nÉvocABLE. Qai ne peut être t'ej.'o~t«'.
Le préfixe iN, comme ses équivalents EM, EN, IL, IM, IR, est
quetfjuefois employé dans le sens positif; il s~gniHa{ttors </c~)!
vers, pour, et mahjue l'intërient' d'une chose, on une tendance
vers un but ou bien il estsentemfnt augmentatif.
m-AUGURER. Prendre les augures pour.()).
iN-CAMKREtt. (C<!f< prison.) Mettre en pt'~o?!.
!r<-ctNËRATm. (C/n;<'<f)tr~, cendre.) Action de réduire en
ce«<~M.
iN-vESUGATiON. (Ve~<t~tM)?!,trace.) Action d'aller sur les fM-
tiges, snr les traces, recherche.
tN-vëTËRË. (Vetus, veteris, vieux.) r/<7/enraciné dans.
EM-ausQUEtt(.,). (De l'ancien mot bosc, bots.) Se cacher dans
un totx pour surprendre l'ennemi.
EM-pAUMER. Recevoir dans la ~Mn)e de la main.
EN-CLAVER. (Claudere, ctore.) Enfermer une chose dans
une autre.
Ett-Mum. Ct~Mte)'dans, coucber en terre.

(t) Ce mot s'emploie par allusion à l'usage qu'avaient les anciens de een*
satMt les ouc'<« avant l'installation d'un hontmo en place ou avant une
entreprise qutteonque. Ainsi o') appelle t'tMK'S)M'aMom une cérémonie re-
ligieuse qui se pratique au couronnement d'un souverain. Par extension,
on dit l'inauguration d'une statue, d'un monument public. On dit aussi
d'un fonctionnaire qu'il fait un dtMOurs d'inauguration.
JARDIN DES RACINES LATINES. 51

iL-LusiON. (Lu</ere.<M~'MMjjouer.) Ce qui se joue de no-


tre esprit.
IR-RUPTION. (~Mtnpft' t'Mphfn)~rompre.) Mouvement son-
dah) et violent pour ~énetr.'t'.

A
Le préfixe A ne se rencoutre que dans les mots qui nous vienneut
du grec, et it a, comme iN, te sens négatif. Par euphonie, A de-
vient ANquand le radical commence par une voyelle.
A-cÉpHAL): [Gr.)/;a~,téte.)San9/~e.
A CAuns. (Gr.Aa«<o<, tige.) Sans <
A-DYNAM]K. (Gr. ~Mxantts, force.) Absence de /brct-, fai-
blesse causée par la maladie.
A-THEË. ((jt'.Meo~,dieu.)SansDMM.quimeD:CM.
AN-ooiN. (Gr. o<<MM~, douleur.) Sans dou/eM'
AN-UMAUË. (Gr. onta/<M, uni, régulier.) Manque de t-A/M-
~t';M.
1NTER
)NTE&est une préposition latine que nous rendons par entre,
;jH~M; dans la composition des mots français, elle devient quel-
ftucMs~ffoeteMfre.
iNTÉn-EssER(s'). (ËMf, être.) JÉtre parmi, être mète à, pren-
dre part à.
MTM-Mttt: Parler entre. pour miro.obstacte, enlpêcher.
fNTEn-M;Èt);Aim: (Medium, milieu.) Qui tient le MiHeMëntre
deux choses.
INTEB.-STICE. (S<(fre, se esteutre
tenir.) Qut~<t<tt<, qui
les molécules.
iNtRD-DuiBE. (OMce)- conduire.) faire entrer dans.
ENTM-PONT. Intervalle entre deux ponts d'un b~Huaent.

OB
Préposition latine qui signifie devant, en face de, à l'opposé de.
OB-STACLM. (S<«t'c, se tenir.) Ce qui se tient devaut, ce
qui empêche.
oa-sTRUER. (S<Me''e, bâtir.) B(!<:r devant, boucher, efu-
bayrasser.
oa se change en oc devant un c.
oc-CASiON. (Casus, chute.) Ce qui <&nt&<ce qui se pie-
seute devant, rencontre.
S2 JAr.Oi~ DES MACtKHS LATINES.

oc-cifUT. (C«pM<,tète.) Partie opposée,derrière de la


<~e.

oa se change en oFdevantun/
of-FMR. (Ferre, porter.) Porter devant, mettre à la
disposition de quelqu'un.
OF-FusouER. (Fuscare, faire ombre.) Empêcher de voir ou
d'être vu.

on se change en op devant un p.
op-posER. Poser devant, faire obstacle.
op-pRESSER. Presser devant, étouffer.

EXERCICE

L'élève décomposera e< dé&nira mots suivants, 'en ayant


soin de souligner, dans sa définition, le terme qui rend le
sens du radical.

Inaccessible, inaliénable, inamovible, inconstant, indo-


lent (dolere, souffrir),- indubitable (dubitare, douter), immé-
diat, immeuble, impeccable (peccare, pécher], impondérable
(pondus, poids), illicite, mettre, illégitime, irréductible, irre-
vérent, incarnation (caro, carrais, chair), incorporer, inflam-
mation, inhumation (humus, terre), inquiet (quies, repos),
embrasser, empaler, endolori, enclouer, entonnoir, illumi-
ner (lumen, luminis, lumière), irrigation (rigare, arroser),
athéisme (gr. theos, dieu), apathie, apétale, aphonie (gr.
~/tjH~, voix), apode (gr. pous, podos, pied), anarchie (gr. ar-
chos, chef), anonyme (gr. onuma, nom), interlinéaire (<)tea,
ligne), interjection, intertropical, introduction, entremet-
teur, entremets, entr'acte, obvier (via, voie), obséder (se-
dere, s'asseoir), occipital, occurrence, offrande, opposition,
oppression.
MODÈLEDU DEVOiR.
tN-AccEssiBLE Qui n'est pas acceM: dont on ne peut
approcher.
t~-AUÉNABLE. Qu'on ne peut aliéner, vendre.
JAH[)tN DES RACINES LATINES. 63

DIX-SEPTIEME LEÇON
Des préaxes ).
(!t<t<e).
FER
PERest une préposition latine qui stgniSe par, durant, au ira-
feff de, pendant. Elle désigne, en composition, l'accomplissement,
la perfection d'une chose, l'action d'aller an travers et aussi luin
que possible.
pEn-FMTtOK. (Facere, factum, faire.) Achèvement entier,
qualité parfaite.
PER-HBE. (Fides, foi.) Qui va à travers la foi, qui
manque de loyauté.
PÉMR. (Ire, aHer.) «et-, passer au travers et au
delà de la vie.
PER-MANENT. (Jt<<M<ff,rester.) Qui reste aussi longtemps-
que possible.
fEn-MMABL.)! (~Mc«re,couler.) Qui livre passage à un fluide.
PERdevient quelquefois PAR.
PAUFAIT. Fait aussi bien que possible.
PAR-JURK. A travers le serment, mépris, violation du
serment.
PAR-VENU. t~ettMà travers, arrivé malgré les obstacles.

POST
Ce préfixe n'est que la préposition latine POST,qui signifie après,
<<e~Mti M est le contraire de ANTÈ,qui veut dire avant, efct'ant.
En composition, il indique qu'une chose vient après une autre
sous le rapport du temps on de l'ordre.
PosT-ÉRtEun. Ce qui est après daus l'ordre des temps.
PosT-ÉRiTË. Ceux qui seront dans la suite des temps.
Posf-scRUTUM. (Scr'ptMM, écrit.) Ce qu'on ajoute à nue
lettre après la signature.

PME
Ce préfixe a le même sens que la préposition latine pp~B, qui se
traduit par deuaMt, au-dessus de; en composition, iit indique
dotic qu'une chose est avant nue autre ou au-dessus d'elle.
PRÉ-AMBULN (~Ht&M/afe, marcher.) Ce qui marche en
avant, sorte d'exorde, d'avant-propos.
84 JARDIN DES RACINES LATINES.

pRÉ-cocE. (Coelus, cuit.) Ce qui est cuit, ce qui a mûri


avant le temps.
pRÉ-D!LECT!û~ (Diligo, d'(;<MH!, chérir.) ~OM)' de, préfé-
rence.
puÉ- FACE. (faW, parler.) Discours eu tête d'un ouvrage.
rnÈ-FERER. (Ferr?, porter.) Mettre en avant, aimer mieux.
p~Ë-UMMAiRE. (Limen, seuil.) Qui est devant le seuil, au
début d'un ouvrage.
PRE-LUDM (~uf/etc, jouer.) Essayer sa voix, son instru-
ment à l'avance.
pRE-MATum' (JMa<MrM, mur.) Ce qui est w: trop tôt.
put-TEXTE. (ï'Mw?, <M'h<Mi,tisser.) Raison apparente
mise eu avant pour dissimuler un dessein
caché.
PM-BTANC~ (S<are, se tenir.) Qualité de l'homme qui
affecte de se tenir au-dessus des autres, qui
tt de la gravité, de la dignité.
pBË-suMËR. (SsMer~, preudre.)Prftt/)-e d'avance, juger
par induction.

PRO

Lf) pt'etix~ pnu est mM pt9pQs!tion l<tt.iuequi se traduit ordin-tt-


tement par poM; OMlieu de, au /&tM,deuanf, eM auaM<et qui, en
composition, ajoute au mot q)i'i! précède l'une des significations
indiquées ci-dessus.
pM-coNauL. Magistrat qui commande à la place du consul.
pM-cuMUR. (CM~we, prendre soin.) Qui prend soin pour.
pRO-FANE. (Fanum, temple ) Qui se tient ou doit se te-
nir loin du <emp<c.
fho-CESSION. (Ce~f/'e, cM~un!, marcher.) ~«'c/<e so!ehneUe
accompagnée de chettit~ et de prières.
PM-FESSMN. (ff! fasius, avouer.) Aveu public, ce
qu'on fait publiquement.
pM'aMssË~ (C''c~M~,pas.) Faire des pas eu avant.
fttO-STBR~eft (S~roere, <<r<t<MM, étendre.) ~<M<~ jeter
devant queiqu'un.
pRO-TK(,En. (T'ocre, <?c<MM,couvrir.) CoMM'')' devant,
défendre, garantir.
JARDtN DES RACINES LATtNES. 8H

PM-viOENCE. (Yidere, voir.) Attribut de Dieu, qui consiste


àM)!')'tout,àveit)er sur tout.
pno-viNCE. (Vincere, vaincre.) Pays vaincu au loin (1).
Devant certains mots, au lieu de p)'o, on,se sert de pour, avec
la même signification.
poun-vnm. FoM-à l'avance, veiller à ce que rien ne
manque.
poun-suivRE. Sto'M'e au loin.

Le préfixe p~o est aussi une préposition grecque employée dans


la composition de certatns mots français d'origine grecque il a
toujours le sens de avant.
pno-ORAMME. (Gr. gramma, lettre, écrit.) ~<'t'< qui annonce
un spectacle, une fête.
pM-LËGOMtuM. (Gr./c~onMna, choses dites.)~ Notions préli-
minaires d'un ouvrage, d'une science.
pM-NosTic. (Gr. gindskd, eomuattre.) Conjecture de ça qui
doitarriver.
pRn-pHÈTE. (Rr. ;)/<~m!dire.) Qui annonce a t'avance,
qui prédit.

nxRttn)c.n

JL't~cK décomposera p< définira les Hto<<suivant.s, e~ oyo))<


.<oMtde 8ouligner,~<!))ss<tf~/??!!<MH, terme qui rend le sens
f<« radical.

Perforer, permettre, parsemer, parcourir, postcommu~


nion, postdater, posthume (humus, tèrre), préa!ab!e, précé-
der (cedere, marcher), prédestination, prédire, prédoauMr,
préfixe, prémunir, prénom, prépondérance (~onrhof, ~oMf<e-
)'«, poids), préposition, prévatoi)', prévenir, prévision, pro-
c)amer (c~Marc, crier), procéder, produire (ducere, conduire),
proéminence, proférer, professeur, progrès, projectite, pro-
mener, promotion, prostra~Qn, protecteur, provocation (oo-
care, appeler), pourchasser, pourparler, pourvoyeur, pro-

()) Les Romains donnaient le nom de pfotxttce aux p~ya qu'ils ~v&!en)
conquis hors de l'Italie. C est ainsi qu'ils appelèfent pfoetttce fotttatM
(pfootnc<a fomMKe) la partie m~ridion~te de la 8au)o qu'ils avaient sou-
mise avant Jntes César, et qui, du latin provincia, a conservé le nom do
~~o~p~ce.
86 JARO)NUES RAC)'<E8).AT)'<);S.

chronisme (gr. chronos, temps), prologue (gr. logos, dis-


cours), pronostiquer.
MODÈLE DU DEVOIR.

PER-FORER. Percerà travers.


PER-METTRE. Mettre, laisser passer à travers, auto-
riser.

DIX-MU ITfÊME LEÇON

De8pre&xe8(!'<<e).

Le préfixe sÉ es, en français comme en latin, une particule
inséparable, qui marque, dans tes mots auxquels elle est jointe,
l'action de séparer, de mettre à l'écart.
sÉ-cuMTË. (C«'a, souci.) Soucipat't.abseuced'ittquiô-
tude.
SÉ-DITION. (Ire, tYun), a))er.) Action d'aller à part, de
se révolter.
st-DmnE. (Ducere, condMrp.) Mener à l'écart, cntrat-
ner dans ses desseins.
SÉ-PARER. (P~)'a)-e,dispose)'.)M(;ttt'e&)'éc.'n't.

SIN, SINE
Ce préâxe vient de la préposition I.ttiue siN~ qui signifie sans;
il marque la privation, l'absence de la chose.
stNË-cuRE. (Cura, soin.) Charge satanée qni n'exige au-
cun soin, aacun travail.
SYN-c&RE. (Cera, cire.) Pur comme le miel sépare <te la
cire.
stM-PM. (P~cOj plier.) Sans pli, tout uni.

SUD.
Cette préposition tatine, qui siguifie MMS,en-</<'MOM~,jH7)-t-Mot«,
entre daus la composition d'un certain nombre de mots de notre
langue et conserve ta même signification qn'pn latin.
suB-tn. (frp, a)!er.) .e)' dessous, se mettre à la dis.
crétion de.
JARDIN DES RACINES LATINES. M

suB-joNCTiF. (Junctus, joint.) Placé dessous; dépendant


d'un autre mode.
suB-juGUEp. (~uytt'n,joug.)MettresousIe~oug'.
SUB-MEMER. (Af~'s'pt'e,mcrïMtt, plonger.) Engloutir dans
l'eau.
suB-sTANGK. (S<a''e, se tenir, être.) Ce qui est an-dessous;
ce qui existe indépendamment de la forme.
suB-STn'uER (S<o/M?t'e, p)acer.) Mettre au-dessous, à ta
place de.
suB-VERNF. (Vertere, fe~ut!, tourner.)-Qui <OMt'Me en
dessous, qui bouleverse.

SuB prend diverses formes et devient suc, sup, suo, sou, suivant
t'initiale dn mot avec lequel il entre en composition.

suc-CËDER. (Cc</e''e, marcher.) Qui marche eu dessons,


qnivientaprès.
F.uc-coMBËR. (Cubare, se coucher.) Être acca.bie sous.
sut' FOQUKR. (fMMCM,go)'ge.)Prend)'esousiaj/o)-s'<etouf!b!.
suF-FtnE. (Facet-e, faire.) Fatre, fournir en dessous,
mettre à la place de, tenir lieu de toute
autre chose.
suG-o~RER. (Gerere, porter.) Por<e<'en dessous, insinuer.
SOU-PLE (Plico, plier.) Qui plie sous, mauiable.
sou-vEN!R. Ce qui vient en dessous de l'esprit, cequ'ou
se rappelle.
SOUF-FLER. (F/~re, agiter l'air.) ~yt<e<' <'ntr en dessous.
souF-FBYR. (Ferre, porter.) <'0t'<crdessous.éttesous la
douleur.

SUS, SUR, SUPER

Ce prélixe a, en composition, la force de la préposition latiue


MUt'ER,qui est t'opposé de sua, et que nous traduisons par su;, ««-
(/eMM, p~tt'-cfeMMs.)t indique une manière d'être ou d'agir a la-
quelle est attachée l'idée de haut, d'en haut, de haut en bas, de
trop.
sus-NT. Quiaete</i< plus haut.
autt-CM!T. Ce qui e''f'« par-dessus, ce qui est ajouté.
SUR-ENCHÈRE. Enchère mise sur une enchère précédente.
suR-ExcrrATto~ ~.rota~o/t porté.; à l'excès.
SUR-FACE. La/«cededessus.
suR-FAtRE: Faire, apprécier an-des~u~ de la valeur réeiie.
? JARDIN DES RACINES LATINES.

SUR-JET. Me pat-dessus~coututH faite àdeux mor.


ceaux appliqués l'un sur l'autre.
SUR-NUMÉRAIRE. (~MMC)-M~, nombre.) Qui est au-dessus, au
delà du to/t&re ordinaire.
suR-vEtLLËh ~!7/ft- d'en haut, avec autorité.
SupEn-if.un. Qui est au-dessus de.
supER-BE. Qui va, quiséiève trop haut.
supER-F;ciE. (Facies, face.) La face de dessus, la surface.
MPtt~-FUj. (Fluere, couler.) Ce qui coule de trop, ce qui
est au dplà du nécessaire.
SUPER-LATIF. (~a~M~porté.) Ce qui est porté par-dessus
qualité porMe au plus haut degré.

TRANS,TRA
Ce prenxe n'est que la préposition latine TRANS,qui signifie ait
</e~,pa)'~eM,'&f<M<eedM; il marque donc le passage d'un
ëtatàunautre.d'unlieuâun autre.
TH.ANS-ACTMn. Act. par tequetoapasse outre, on termine
un din'érmd, oo arrange des difficultés.
TRANS-GMS8ER. (Gt'<:< gressus, marcher.) Marcherau delà,
par-dessus, violer, enfreindre.
TRANs-tT. (/?, !<ttM,atter.) Qui fa au delà. Facuhe
de faire passer des marchandises au delà
d'une ville d'un pays, sans payer de
droits.
TRANS-iTiF. (/< itum, aller.) Qui va au delà. Marquant
une action qui passe immédiatement du
sujet du verbe à nn complément direct.
TRANS-L.vnoK.. (Ferre, /«<Mw, porter.) Action de porter au
delà.
TRA-BtJtM. (0)«'e, <<«c<«w,conduire.) Faire passer un
texte d'une tau~uo dans une autre.
TttA~nc. (Faco-e, faire.) Action de /<tt<'c,de negoeier
au loin.
TRAJET. (~c/!M, jeté.) Ce qui est jeté, ce qui s'éteud
au delà, espace à parcourir.
TRA-vERStN. (~Mt, tourné.) Qui est <o«f~, piae~ en
travers d'un lit.
MÉ-pAS. Action d< )ta~- au delà de cette vie.
JARDIN DES RACINES LATINES. 8ë

ULTRA, OUTRE

ULTRAe<t une préposition latine qui se traduit par ouh'f, et qui


modifie <)am ce sens les mots auxquels elle est jointe.
ULTRA. Qui a des opinions exagérées.
DtjT&A-MONTAtN. Qui professe des opinions adoptées imdotà
des Mon~.
ot)tM:u. Aller outre, exagérer.
ouTRE-cu]DANCE. (CMt</e' ancien mot français qui signiËe dési-
fe)', Mu~otf.) Présomption.

EXERCIC K
L'élève décomposera et définira ~M!t)an<f!,eM <tt/an<MH!
de souligner, dans sa définition, le terme qui <'e/t~ le sens
<<«radical.

Séditieux, séduction, séparation, sinécuristc, sinecrité,


simplicité, subalterne (alter, autre), subdélé~uc, subdiviser,
sublunaire, submersion, subordonner, substantif, subsé-
quent (sequi, suivre), substitut succession, suffocation,
suggestion, soucoupe, soulèvement, souligner, soumettre,
soupeser, sourire, souscrire (so'tiwe, écrire), soussigné,
soutenir, sua-énoncé, suspendre, surcharger, surhumain,
surintendant, surnager, surnom, surprendre, survivant,
superfin, superposer, superfluité, transalpin, transjurane,
transrhénane, transférer, transparent (apparens, qui paraît),
transmigration (w~twe, passer dehors), transcription,
transvaser, transfuge (/«gwe, fuir), travestir, ultra-révolu-
tionnaire; outrage (agere, agir), outremer, outre-tontbe.

MODÈLEntj DEVOIR.
SÉ-DrriEUX. Qui o<t à l'écart, qui se révolte.
sÈ-fucTto~ Action de cu~xM'c à l'écart pour gagaer
pour corrompre.
60 JARD)X DES RACINES LATINES.

DIX-NEUVIÈME LEÇON
Des preaxes ( suite).
BIS Bt (e)i grec DIS)

Ce prétixe vient de l'adverbe Bts. qui signifie deux fois. Dis,


préfixe (!)\;c, a le même sens en composition.
B[S-SER. Redemander ou répéter deux fois, en partant
d'un air, d'un couplet.
Bf-~Ep. Donner deux façons à une terre; cé~éhrer
deux fois la messe daus le même jour.
Bt-ENNAL. Qui dure deux ans.
Bt-FURCATio'< (fM''e~, fourche.) Division en deux branches
ou fourchons.
Bt-ooRNE. Etictume à deux eo-MM.
Bi-N-ocLE. (Of.'M/M.~œiL)Lunette pour les deux yeux.
Même racine que bes-icles.
Bi-RÈME. («~MM,rame.) Galère à deux rangs de raHiM.
B!-VALVE. (t~/tur, battauts de porte ) Coquillage formé
de deux valves unies par uue charnière.
Dts-coRDE. (Cor, cordis, coeur.) Deux ca°MM.Division
entre gens qui ne deYraient avoir qu'un
<'<BMf.
ot-pHTONattE. (Gr. phthongos, sou.) Deux ~om différents et
simultanés.

BÉNÉ
Adverbe latin qui signifie bien.
BÉNÉVOLE. ( Volo, vouloir.) Qui veut bien, indulgent,
Meudisposé.
BÉN-M. Uoux,humaiu.
BEN-ÊT. Du iatin6f'H<'<<;e<Mt,beuoit~ pris eu mau-
vaise p:u't. Sot, niais, badaud.
BtEN-s~ANCE. (Sedens, assis, placé.) Ce qui sied bien.
BtEN-VEiLLANCE. (Velle, vouloir.) Bonne garde, bon<. soios,
disposition à obliger.

FOR.FOUH.FAU
Ce préfixe vient de l'adverbe latin FORAS,</?/to~. Il sert à mar-
quer une action, uue chose faite en dehors de certaines homes,
JARDIN DES RACINES LATIXES. 61

soit physiques, soit morales. De FORASest fonuee notre préposition


hors, hormis.
FOR-FAJRE. fa!c quelque chose qui est hors des borne;,
dudevoir.
FOR-CENÉ. (Ital. MHno, sens.) Qui est hors de sens, in-
sensé.
FOR-Lia~ER. Faire nue action honteuse eu dehors de la
réputation honorable de son lignoge, du
ses ancêtres.
FouR-vovER. Mettre quetqu'uu hors de sa voie.
FAU-BOURG. Bourg bâti hors de l'enceinte d'une vi~e.

MALÉ, MAL, ME, MÉS


MALE,adverbe latin, dont nous avons fait M«/ et, par abrévia-
tion, ME, MÉs, marque eu composition une idée de mal, de défaut,
de privation, d'é)oignement, de déplaisir.
MALË-FtCE. (f acéré,faire.) Pouvoir prétendu de causer
du mal sortilège.
MAL-]*). Qui prend plaisir à faire, à dire du mal.
MAL-tN-GM. (De M, dans, et ~ere;'e, porter.) QuipoWe
le mal en soi.
MAU-TORNE. {ror~Mt, tour, instrument du tourneur.) Mal
tourné, gauche, grossier.
MAL-OTRu. (~i~ruc<M<,élevé.) Grosi-icr, mal <e<
MAL-vERSATMN. (t~Mare, manier.) Mauvaise gestion des de-
niers publics; détournement de fonds.
MAus-s-ADE. (Sf«<e,vieux mot qui signiËe<7oMj.) Désa-
gréable.
MAU-VETTE. (JHn~aouts, mauvais oiseau.) Genre de gri-
ves qui fait du tort aux vignes.
M~-coMpTK. Erreur de eo'~<< espérance trompéti.
ME-PRISER. Ne pas priser, avoir du dédain pour.
M~-cttEANT. Qui ne croit pas à la religion.
Mes-AVENTURE.4)jM<«)'efacheuse.
MÉs-OFFRiR. C'<' au-dessous de la valeur d'une chose.

NON, NE, NI
Préfixes négatifs, eti frauçais comme en latin.
«OK-oHSTAKT: (0~'<a''c, s'opposer.) Maigre les o&~ac<c<,
sans avoir égard à.
62 JARDIN DES RACINES LATINES.

NON cttALAKf. (Du vieux mot cAa<oM',se soucie)'.) Qui man-


que de chaleur, de zèle en agissant.
NÉ-ANT. (&M, être.) Cequi n'est pas.
NËG-ATMN. Actioudenier,dedirenou.

NEG-LiOEKT. (<~e<'e, choisir, cueittir.) Ne choisissant pas,


qui ne prend pas de soi us.
NËG-ocE. (O~'M)H,loisir.) Affaires, tracas de commerce.
NON-pAREiL. Qui n'a pas de pareil.
NON-vALEun. Valeur dépréciée, deveuue nulle.

PÊNE

PENE, adverbe latin, a pour équivalent en français l'adverbe


p)'~f/Mc il n'est guère usUe en composition que dans les mots
suivants
FÉN-tNsuLE (~MM/o,tte.) Presqu'~p.
pËN-oMBRE. Demi-lumière, passage du clair à l'obscur.
pËN-w/nÈME. (t//M?<M, dernier.) Presque dernier, avant-
</e)'y!:o~

EXERCtCC
L'élève déoompoBera e< deanira mots suivants; en ayant
soin t<e souligner, dans M f<c~M~MM,le terme qui )'e;t6fle
sens du radical.

Bisaïeut, biscuit, bimane ()ttaMt< main), bipède (/?e~e(<t$,


pied), bissac, bissection, biscornu, bistourné, dicotylédones,
dissyllabe,. bénir, bénédiction, bénéfice (/ace;'c, faire), bien-
faisance, bienvenue, malédiction (dicere, t/!c<HM, dire)~ ma-
laisé, malfamé (fama, réputation), malgré, malheur, mal-
mener, malveillant, maudire, maugréer, méconnaitre,
médire, méfait, méfiant, mésalliance, mésestimer, mésin-
telligence, m~u~er, nenni, nier, non-sens, non-succèS) p6-
ninsulaire.
MODÈLEDU DEVOIR.
Bis-AfEUL Père du grand-père, et par conséquent
deux fois aïeul.
Bis-cuiT. Pain auquel on a donné deux CMMMHs.
JAHD)N PR&KACiNESLATINHS. 03

VINGTIEME LE~ON
Des prëNxes ()'M!<e).
RETRO
RETRO,adverbe latin, siguifie én ar<c< 11 n'est guère usité
que daus les mots suivants et leurs dérivée.
RÈTRO-ACTtF. Qui a action, effet sur le passé.
RÉTRO-cËDER. Rendre à quelqu'un le droit qu'il avait cédé.
RÉTRO-GRADE. (GfOt/tM,pas.) Qui retourne en arrière, op-
posé au progrès.
RÉTRO-spECTiF. (Spee<are, regarder.) Qui regarde eu arrière;
qui a rapport au passé.

RÉ, RES
Ces preaxes sont une abréviation de l'adverbe latin nupsus,
qui signifie de nouveau, cferMA~. Us modinent (Hverse~aent ies
mots au commencement desquels ils se trouvent, ainsi que nous
allons l'indiquer.

RÉ, RESmarquent le plus ordinairement la réitération, la rédu-


pUcation dé l'action.
RË-iTÉRER. (~~t'ttt?!, de nouveau.) Répéter la même ac-
tion.
aÉ-CApiruLER. (Copt<<, tète, chapitre.) Reprendre par cAa-
pt<fM, résumer.
RÉ-coxctuER. CoHe(7!'M' de nouveau.
n-AppELEh. ~~pc~er une seconde fois;
M-MËMORER. (AfentoWo, mémoire, souvenir.) Rappeler à
laMCMuu'e.

RE, RESOnt souvent le sens ampliatif et marquent par con-


séquent rinteusîte de t'aCtiou:
RE-CHERCitER. C/t~'cAo'avecsoin, avec persévérance.
RE-couRBË. Cow Mfortement, en forme de cercle.
M-JETER. Je<e)'toindesoi.
RE-N)FLER. Aspirer par te Kez avec ettort.
RE-stSTER. (St~~t'e, arrêter.) Ne pas céder.
Ms-SERRM. Se;w fortement.
64 JARDIN DES RACINES LATINES.

BE, RES marquent aussi une opposition à une action contraire.


RE-FLux. Mouvement des eaux contraire au flux.

RE-FRÉNM (Ft'enKM, frein.) Serrer le c; pour arrêter.


RE-pRiMËR. (fr~t~'e, presser.) Arrêter ce qui cherche à
s'étendre.
RE-puGNER. (PM~Mare,combattre.) Être en opposition
avec les goùt~.

Hemarquons ici que le mot composé a qoetquefois de~ significa-


tious bien din'é:pntes,se)on que l'e du préfixe est muet ou fermé.
Ainsi, fe/«M< siguitie ~o/t</)'cune seconde fois, et r~ow/ ré-
ptiquer; refornaer, c'est /b<'tMerde nouveau, ct''</<M'Mfr,c'est cor-
riger )'f/)o~n', c'est partir de nouveau ou répliquer, et't'~a~t;
c'est distribuer.

SAT, SATfS

Adverbe latin qui signifie assez.

SATts-FAtRE. Faire assez, contenter.


SATt-ËTË. Réplétion d'aliments qui va jusqu'au dégoût.
SAT-URATioN. Combinaison de deux substances portée an
point où il y en a assez, et où il est im-
possibte d'en mettre davautage.

SEMI, DEMI, MI (en grec HEM))

Ces préfixes viennent du latin sEMts, qui signifie à demi, /<


moitié; ils ont le même sens en français, cependant Mt signifie
plus particulièrement le milieu. Le préfixe nÉMi, qui vient du
grec, a la mêmevaleur.

8EMt-LUNA!RË Qui est OUdemi-/«/te.


SEMt-coUHLE. A moitié, prosque~oM~/f.
DEMt-DtM; Héros du paganisme.
Mi-Di. (Dies, jour.) Moitié du jour.
MI-AOUT. Milieu du mois d'<:û!<
HEMf-CYCLE. (Gr. <;Mt/os,cercle.) Demi-ce<'c~een amphi-
théâtre.
ttEMt-sttcnE. (Gr. ~tc/«M, vers.) Moitié d'un t'c~ alexan-
drin.
JAnDtN DES RACINES LATINES. 6!)

SEX

SEXsignifie six et forme sEXAGiNTA, six fois dix ou MtM~e. De


8EXet de SEXAGtKTA ont été formés les mots suivants
BEx-TANT. Instrument formé de la sixième partie d'un
cercle et mesurant 6e degrés.
SE-MESTttE. Espace de six mois.

SËXAG KNAiM: Qui a soixante ans.

SIMUL, SIMIL
Ce préfixe n'est que l'adverbe latin atMUf.,qui signifie eM~n~/c,
de pat)';iiil marque donc en composition la ressombia~ce, i'egatite.
siMUL-ACM. Ressemblance, image.
8!MUL-TANË. Qui a lieu en n~éme temps.
siMUL-KR.. Faire seniblant.
stMtL-AtRE. Qui est d~ même nature.
SEMB-LER. Avoir une certaine apparence, un air de
conformité.

TRI, TER, TRES


Cospr~xe~q'u viennent de l'ad\erbe)atinTER,signinanth-OM
fois, consfrvent le même sens en français.
TM-pLE. Ï!'ois fois autant.

TM-ENNAL. (/)t!HMx,an.) Qui dure trois ans.


Tm-ADE. Assemblage de trois unité:
TM-vtAL. (Via, chemin, carrefour.) Qui se trouve dans
les lieux où aboutissent trois ou quatre
cA<'m:'tM,dans les carrefours; qni est com-
mun, rebattu, sans noblesse.

UN, UNI
Ces préfixes viennent de l'adverbe latin uNA,qui siguifie eMMM&<e,
de compagnie, à la fois.
UN-m. (Ire, aller.) Faire aller ensemble,confondre
en un seul.
UM-s-sox. Accord de plusieurs .<on<.
tJNi-vEM. (Vertere, tourner.) Tout ce qui se meut en-
semble, tout ce qui existe.
06 JARDIN DESRACtNESLATtNES.

UKi-VERsiTK. Corps de professeurs dont l'enseignement


comprend la totalité des sciences exigées
pour faire un savant,

Ex ERr. t E
f:
~'<pHc décomposera et dé finira les mots suivants, en ayant
MM de souligner, dans .<« ~t'H<toM, le terme qui le
sens du radical.

Rétroaction, rétrocossipn, rétrograder, rechute, recompo-


ser, réimprimer, rempailler, recueillir, rehausser, remplir,
renseigner, réagir, se récrier, repousser, satisfaction, semi-
circulaire (cireulus, cercle), demi-tune, demi-ton, minuit,
mi-carême, hémisphère, sexte, sextidi, sexagésime, simili-
tude, similor, dissimuler, assimiler, assembler, ressembler,
triangle, tricorne, tridi, tricolore, trident, trimestre, tri-
rème (;wMM!,rame), trisafeu), union, unanime («K!Mt)M,es-
prit), uniforme, tinipétale, univalve.
MODÈLEDU DËVOtR.

RÉTno-ACTtON. A~M): qui a effet sur le passé.


H~TRO-cEsstON. Acte par lequel on rend un droit qui
avait été f~

VINGT ET UNIEME LEÇON


Des préfixes grecs
Nor*. Dans les leçons précédentes, nout avons étudié les préftxes
français dérivés 4e )<tin eh<tq)]<fois que CMprénxes avaient un équiva-
lent en grec, nous l'avons signaté. Pour que notre travail sur les pré-
fixes soit complet, nous allons passer 90 revue certains mots purement
grecs, qui sont entrés dans notre langue à titre de prénxes.
ANA
La sjgniCMtioB du prti<)M ANAest tré< vari~bte; on pourrait la
traduire par derechef, avec, dans, Mf/~t <ca)'<. En composi-
tion, elle marque le plus souvent réduplication, mouvement fie
bas fn haut, changement, b(M)!eversement.
ANA-CHORÈTf. (C~<i''<'M,se retirer.) Qui se )~~H'cà J'écart.
JARDIN DESRÀCtNESLATtNES. 67

ANA-ORAMMK. (Gramma, lettre.) Transposition de M<


ÀNA-LOGîE. (Logos, discours, rapport.) Rapport entre des
choses.
ANA-LYSE. (~.Md,dissoudre, délier.) Dissolution, décom-
position.
ANA-THÈME. (Tithémi, mettre.) Sentence qui Hie<à l'écart,
excommunication.

DIA

Ce préfixe a le sens de par, à travers, entre, autour de.

NA-CHYLON. (Chulos, suc.) Emplâtre de sucs visqueux.


0!A-OÈME. (Pe< lier.) Bandeau autour de la tète.
DtA-LECTiQUE. (Z- dire.) Moyen, art de raisonner.
DtA-p~soN. (Pa~ tout.) Étendue de tous les tons.
D!A-PHANE. (MaMtd, bnHer.) Qui laisse paraître, 6)-t7/<;<'
à travers.
DIA-TRIBE. (Ï'' !&< écraser.)Qui eo'a~-eà tort et à tra-
vers,critique violente et iujnste.

CATA

Cette préposition grecque aj en composition, une valeur qu'il est


difficile de précisa', et qui dépend souvent du mot qu'elle accom-
pagne. Contrairement à la préposition ANA,elle indique le mou-
tement de haut en bas, l'infériorité, t'opposidoa l'intensité,
quelquefois l'ordre, comme dans cn/a~Me, ou le bouleversement,
comui8dausc~<ac<~stM<.Quelques exemples feront mieux connattte
la portée de sa signification.

CATA-cmtÈSE. (C/<)'A't~,us.~ge.) Emploi abusif que l'on fait


d'un mot en le transportant du sens pro-
pr(iausenstiguré,commequandondit:
aHerac/te~/sm'un&c!~)!.
CATA-CLYSMK. (~<M6-Mo~, déluge.) Inondation qui cause de
grands ravages.
CATA-coMBEs. (~M~t*o~,cavité.) Ca~ souterrains où se
réuaissaient les premiers chrétiens.
CATA-pLAsME. (P<aM< enduire.) ~'tcfMtt, sorte d'empl&tre
qu'on pose sur uhe partie malade.
CATA-RACTE. ('Ma~ briser.) B'MSM'!f, chute t~rusque et
violente des eaux d'uu fleuve.
68 JARDIN DES RACINES LATINES.

cATA-RMtE. (<<«!, couler.) tnnammation d'une mem-


brane muqueuse, accompagnée d'écoule-
ment.
CAT-ÉCHISME (Ë'e/)o.t,retentissement.) Ae<eM<tMeMeM<
de la
parole sainte.

MÉTA
Cn préfixe peut se traduire par a"<<'ente'!<,aM-c~MM<~e,~Mt'uaM<,
;«!rntt, après, selon le mot qu'il précède.
MÉTA-MORPHOSE. (JMor/)/f~,forme.) Chaugemeut de forme.
META-pnoM. (PAe;-d,porter.) Passage du sens propre d'un
mot an sens nguré.
MÉTA-PHYSIQUE. (Phusis, nature.) Ce qui est au-dessus de la
Ma<Mre ~eH~tA/e.
MÉT-uoDE. (tM<M, vole), Voie, moyen ar-
logique pour
river à un but.

MÉTÉ-onE. (Orad. voir.) Ce qui se voit en haut, phéno-


mène atmosphérique.

ÉPI

Préposition qui a le sens de pour, sur, a«-<~M~M,après.


Épt-DÈMH! (D~MM, peuple.) Maladie qui tombe sur le
pe«p/c.
Épt-MpsiE. (Z~p~M, prise. ) Mal caduc, haut mal, qui
prend subitement.
~pt-LOGUE. (Lo~M, discours.) Discours après, à la Cn,
conclusion.
Épt-TApHE. (Taphos, tombeau.) Inscription sur uu tom-
beau.
ËPt-THÈTE. (ï'<</tAMt,placer.) Placé après, qualificatif
ajouté au nom.

PAHA
Ce prénxe a te sens de près de, contre, au delà.
PARA-DoxE (Do:m, opinion.) Idée qui est contre l'opinion
commune.
t'ARA-LOGtSME. N«MOH~e~!ett< qui est contre les lois do la
logique.
JAKDtN DES RACtNES LATINES. 69

PAR-ONE. (Cachant, poème.) Poenieàc&té,en déri-


sion d'nu autre.
pARA-LYSfE. (Lt«?, détier.) Relàchement des partieo ner-
veusesetmusculenses.
pARA-sÈLÈNE. (Se~/)~, lune.) Image de la lune vue dans
les nuages.
PAR-OXYSME. (O-fM~,aigu.) Au delà de t'at~M; extrême in-
tensité.

HYPO

Préposition qui signifie sous, en dessous.


uïpo-ctustE. (Krisis, jugement.) Jugement en dessous;
dissimulation de mœurs, de caractère.
HYpo-TÈNUSE. (retMo, tendre,) Ligne tendue sous l'angle
droit d'un triangle.
uYpo-THËQUt; (TWt~t, placer, poser.) Placé dessous; im-
meuble soumis aux droits d'un créancier.
uYpo-THÈsK. Sup-p<M<<<wt dont on tire une conséquence.

ARCHI

Ce préfixe vient du grec ARCH&,qui signifie principe, ~rtnx<M~,


com«!M'<~MM<. En composition, il exprime les mèmes idées,
comme dans arcAet)~ue, archiduc, ou quelquefois un très haut
degré, comme dans «)'c/ti/«M,~rc/n/ftpot!.

AUcm-pEL. (Pe~o~, mer.) Ater principale chez les Grecs.


Anciu-TECTE. (reAMn, ouvrier.) Chef des ouvriers, ouvrier
conducteur.
HiÉR-AUcntË (~'<M, sacré.) Pouvoir Mère, et, par exten-
sion, ordre et subordination dans lei pou-
voirs.
oua-AMHîË. (Oligos, peu, petit nombre.) Pouvoir, gou-
vernement de quelques-uns.
pAtRi-ARcnE (Pa<er, pn<~M,père.) Chef pa<<;fMe/,chef de
famille.
pENT-ARCHtE. (Pente, cinq.) Gouvernement de cinq chefs.
HEpr-ARCtUE. (~<a, sept.) Gouvernement de sept chefs.
7& JARDIN DES RACINES LATINES.

CACO
Ce préfixe vient de l'adjectif cAcos, qui signifie mauvais.
CACo-cnYME. (C/;«Mo~,humeur.) Malsain qui a de mau-
vaises/tMMcMt'
CACO-LOGIE. (D~MM)~ vicieux; recueil de phrases mal
construites qu'il faut rétablir.

PAN, PANTO,PASI
Ce préfixe est formé de l'adjectif grec PAS,PANTOS,qui signifie
tout.
PAN-ACÉE (Akos, remède.) yicmeefeà tout, remède uni-
versel.l.
PAN-DOM. (Ddron, don.) Tout don; femme oruëe de
toutes les qualités.
PAN-ÉGYMQUË. (~~Mrt~ assemblée.) ~soew~/ee g.'Héraie où
se lisaient des poèmes ou de~ discours en
ihouNem de que)qu'uit,et,parextei)sio)),
discours à ta louauge d'un personnage.
pAN-OBAMA. (OruM«,spcctac)e.) Spectacle entier; tableau
circulaire qu'on peut embrasser d'un seul
coupd'œit.
pANTo-MtME. (.MiM<M, mime.) Pièce de théiUre où tout est
exprime par gestes.
pASt-GKApHtE. (Gr~Ao~ écrire.) ~c'v<Mfeuniverselle.
MONO
Préfixe venant de l'adjectif grec MONOs,qui signifie ~M~ t(Mt~M?.
MONo-oHApmE. (G'Y<~M,décrite.) D~c<'t~<t0~ d'un geure,
d'un seul Individu.
MONO-GRAMME. ((~YM!<M<t, lettre.) Chiffre composé des ptin*
cipales ~e~M d'une appellation. JHS est
le monogramme de ./ésns Sauveur des
Hommes.
MONo-MAN!E. JMa~ted'une seule chose, idée fixe.
tMN-oom. (Du latin ac«/M~,)Bit.)Lunette qui n'a qu'unil
seul verre, et dans laquelle on regarde
avec un seul a!!7.
MONO-POLE. (Po/eM, vendre.) Privilège de t)M~'e seul
certaines denrées;
JARDIN DES RACINES I.ATJNES. 71

POLY

Ce préOxe vient d'un adjectif grec qui signifie p<M~<'MM.

pûLY-GONE (G~M'o,angle). Figure à ptusienrs n~y/M.


pOLY-GAMo' (Gameô, se marier.) J~a''M~c avec plusieurs
femmes simultanément.
POLY-PE (Poux, pied.) Animal aquatique qui a beau-
coup de p!'fr/ ou tentacules.
pOLY-TEcuKtQUE. (~c/tH~, art.) Qui embrasse plusieurs scien-
ces, plusieurs arts.

EXERCICE.

~A'/cw décomposera c< définira les mots suivants, en ayant


soin de souligner, <f<MM sa d~Mi~e?:, le terme qui rend le
<emti du radical.

Anabaptistes, anachronisme (chronos, temps), dialogue,


diamètre (Me<)'oH,mesure), catalogue, catastrophe (<<t'epA<
tourner), catholique (o&M,tout), épicrane, épiderme (dM-)M~,
peau), épigraphe, épiphanie, ephémérides (<*MMY!, jour), pa-
ragraphe, paraphrase, parachute, parapluie, parasol, para-
tonnerre, paravent, hypogastre (.~<M<M',estomac, ventre),
archange, arehiprêtre, archétype, archevêque, anarchie,
monarchie, cacophonie (~/K~, voix), eaco~raphie, pancarte,
panthéon (theos, dieu), pantographe, pasigraphie, monolithe
(<</t0!, pierre), monologue, monopétale, monosyllabe, mono-
tonie (tonus, ton), polyglotte (y<o«o. langue), polypétale, po-
lysyllabe, polythéisme.

MODÈLEDU DEVOIR.
ANA-BAPTtSTBS. Sectaires qui ?'et<)/M)t< ceux qui ont été
baptisés dans l'enfance.
ANA-cHRQtiisME (C/iroM<M,temps). Déplacement <o~MM,
erreur de dates.
NOTA. Maintenant que nous avons épuisé la série des préfixe!),nous
croyOMdevoir présentct uue observation, que d'aiUeurs l'élève a dej~
faite par tui-m6n)e e'est que le même mot peut avoir plusieurs préNxe~
et de nature din~ronte. Dans aucua ea~ ils na vontjutqn't quatre, mais
quelques mots en admettent trois et beaucoup en offrent deux. Nous en
'72- JARUtNDESnAONESLATtNES.
citerons quelques exemples dont il nous sufnt d'indiquer la décomposi-
tion, attendu que le sens de chaque préfixe a é'e suffisammentdéterminé
dans testerons qui précèdent.
Ap-pré-hender, os-sx-jettir.co-adjuteur, co-ïn-cider, <<M-ap-prouver,
e-con-duire, in-dis-position, xt-ftt's sn)ub)e,im-pré-voyant, re con-naître,
re-pro-duire, sMf-t'M-tendant.
In-ae-com-modable,ir-ré-con-ciliable, in-com-pré-honsihlo,ir-ré-pré-
hensiMe,re-dé-com-poser.

VINGT-DEUXIÈME LEÇON

Des suffixes.

On entend par suffixes, en grammaire, les syllahes qui termi-


nent les mots. Bien que la signification fondamentale des mot-!
ne puisse étr. en générât, autant modMée par les tinates que par
les initiales, il importe cependant d'apprécier l'influence que les
ûnaies peuvent avoir sur cette siguification. H est vrai que cette
i~Nuence est souvent trop peu sensiMe pour qu'it soit facile de la
déterminer d'une manière précise, et nous sommes d'avis que plu-
sieurs grammairiens qui ont abordé cette matière ont posé des lois
contredites par trop d'exceptions, et qu'ils ne sont arrivés, dans Hen
des cas, qu'à nous donner des distinctions subtiles. Nous ne les
suivrons pas sur ce terrain, et nous nous contenterons d'indiquer
ici les suffixes ou désinences dont la valeur nous a paru le moins
prêter an doute et à ta contestation. Vouloir poser des règles géné-
râtes en pareille matière, ce serait risquer d'être détnenti par un
trop grarul nombre de faits.
Nous distinguerons deux sortes de terminaisons les terminai-
sons acc:</eMte/~ ou grammaticales et les terminaisons spécifiques.
Les terminaisons accMentettes ne sont autre chose que les va-
riations que subissent es mots par suite du changement de cas,
dans les langues qui ont des déclinaisons, ou par suite des diffé-
rentes modifications de genre, de nombre, de personne, do mode
et de temps; tels sont les s ou tes .p qui terminent les noms ptu-
riels; telles sont encore les finales e, ions, <M, f)w, oMt'M, etc.,
dans tes différentes formes aiux',aimtotM, aim<!< aimo'aif.aimfM-
siez, etc. Ces terminaisons sont purement grammaticales, et
t.ous n'avons point à nous en oc uper.
Les terminaisons spécifiques affectent dans sou essence même le
sens du radical telles sont les terminaisons i, itié, able, a/eMr,
dans ami, amitié, aimable, ama~<-«' Onles a appelées, ponr cette
raison, terminaisons ~f~MM; nous les désignons simplement
JA RDIN DES RACINES LATINES. ?3

so:ts le nom de suffixes, par opposition à celui de pr~M, que


nons avons employé pour désigner les initiales.
Nous allons étudier successivement les snfnxes des noms, les
snffixes des adjectifs, les sufûxes des verbes et les suffixes des
adverbes.
Snfftxes des noms.

ADE, AGE, FIGE, MENT, ION.


Ces suffixes marquent plus spécialement l'action.
1° ADE.

MAv-AM. Action de faire le brave.


ACCOL-ADE Action de se jeter au cou, d'embrasser.
BASTONK-ADE Action de donner des coups de bâton.
CROts-ADE. Action de prendre la o'ou'.
ESCAL-ADE. (Scala, échelle.) Action dti monter à t'~c/<e/
d'escalader.
RECUL-ADE. Action de reculer.
AUB-ADE Action de donner un coucert à l'aube du jonr.
sÉnÉN-ADE. (Se;'<},tard.) Action de donner un concert-le
xo«'.

!<' AGE
Cette terminaison vient probablement du verbe latin <f' agir,
pousser en avant, et, à l'idée principale d'action, elle parait ajou-
ter une idée accessoire de continuité, de dorée ou d'ensemble.
ouvn-AGR. C'est la chose, i'<B'<H;'e
qui se fait ou qui est
terminée.
PATCR-AGE. Action de pa<Mro', le lieu où se fait cette
action.
pAS!GE. L'action de passer, le lieu où l'ou passe.
ouTR-AOE. L'action outr~, l'insulte.
coua-AGE. (Cof, cœur.) Le mouvement spontané, fac-
tion propre du ca't<qni se porte à quel-
que chose de h;)rdi.
CAtw-AGE. (Caro, carnis, chair.) L'action de tailler la
cAot; de tuer.
M -\GE. L'action de se marier, de s'épouser.
~o -AGE L'action de suivre une route, une voie; te
chemin que l'on a fait.
HVM DE L'ÉLÈV. 4
74 JARDIN DES RACINES LATINES.

â-ncE.
PNB, venant de FAC,Hc, radical du verbe latin fACEM, faire,
mafqne évidemment nne chose faite on à faire.
AMTi-FME. L'art de faire une chose, ou la chose faite
avec art.
ADr-FtCR (~MM, maison.) Construction faite.
SACRi-FicE. Om'ande .Mcr~ faite à Dteu.
BÉNH-FiCE. (BeM~,bien.) Quelque chose qui tient du bien
fait.
MALË-FtCR. (~/<?, mal.) Action M~c/MMM;M< faite.

<" MENT.
RAMONNE-MENT. Ce qui est la m~oo, ce qui fait, ce qui éta-
blit la preuve d'une cho'e.
DtOUV6-AIF.NT L'action de se MOMfo/)'.
AVEUGLE-MRNT Ce qui rend oMM~/c.
TouR-MENT. Ce qui fait l'action de torturer.
TESTA-MBNT. Ce qui sert à attester.
BttiSR-MKfT. L'action de briser.
SEME-MM)T. f/action de serrer.
Nous ferons observer ici que bien des noms marquant égatement
l'action ou le résultat d'une action, et qui ont le même radical,
diO'èrcnt cependant par la terminaison on ment, comme lavage,
lavement; ~ffOM~f, arroM~tfn~; A<!&:7<ny<, A<!&Me~!M<)-o~a~c,
/)'o<ft~. Les noms terminé) en < sont plus particulièrement
usités dans les métiers, tandis que ceux en ment appartiennent
plutôt au style relevé; ainsi l'on dit le lavage des étoffes et le lave-
n!M< des autels; le /o«a~ d'un appartement et le /t'o/<Mtct)<de
deux corps, en physique babillement appartient au langage
scientifique, babillage est un terme familier.

5° ION.
Cette terminaison, ordinairement précédée d'un s, d'un t on
même d'un ;r, traidt son origine latine. Les noms français ainsi
terminés viennent tous d'une forme intnitive latine, que l'on
appelle tMpw (<).

()) c est )o supin qui prête son radical h plupart des noms français
d'origine latine, qu'ils soient terminés en ion ou en «Mf. Ainsi de agere,
faire, supin a<'<Mm,on)tfaitoc«ot,ao«ttf,' de struere, bâtir, ;.upin
JARDIN. DES RACINES LATINES. Tji)

CONFES-SION. (De ccn/eMM~.) Action d'auoMer.


DEvor-tON. (De devotum.) Action, habitude de dévoue-
M<<.
iMpRESs-HK. (De tmpt-MtMM.)Action d'imprimer.
coNNEX-)Ot). (De connexam.) Action de /<e;

ESSE ANGE et ENGE-UDE ~tITUDE– IE et n'Ë.


Ces sufSxes marquent plus spécialement l'existence, t'état, la
durée.
10 ESSE.
Cette terminaison ne parait être autre chose que i'infhtidf du
verbe substantif latin ESSE, être. En ce cas, elle doit indiquer
l'existence vague, iudétime de la chose; le plus souvent, elle se
joint au radical de l'adjectif pour former le uou]. Ainsi
SAG-EssEvient de M~c.
SoupL-ESSE,de souple.
FAIBL-ESSE,de faible.
HARDI-ESSE,de /ta)di.
PROU-ESSE, de pt'eMT.

2-' ANCE et ENCE.


Ces suffixes marquent également l'existence, mais avec une Idée
de durée.
SOUVMN-ANCK. C'est la constance du MMMntt'.
ESPËR-ANCE. C'est la durée de l'espoir.
coNCURR-ENCE. C'est l'état habituel de co'ieoM)-
ABOND-ANCE. C'est l'état de ce qui abonde.

~UDEetrrrDE.
Ces suffixes désignent l'existence physique ou morale, l'état, ht.
manière d'être des choses.

HABi'r-uDB. État persistant.

t<ructunt, construction, oonstructeur t de <tu(«fe, entendre, supin <n«K-


tum, audition, auditeur; de monere, avertir, supin monitum, moniteur
de m<t-eW,admirer, supin m<fahtm, adMiratioa, admirateur. Il MM se-
rait facilede tnultipiier ces citations.
~6 JARDIN DES RAONES LATINES.

<xQU]ËT-unE. Position d'on& personne M~M/c/e.


MULT-tTUDE. (Multus, nombreux.) Existence simuttanéo
de plusieurs objets rassemMés.
SOL-ITUDE. Existence, état solitaire.
MANsuÉT-tjDE. (Mansuetus, apprivoisé.) Ëtut, caractère do
Ihomnie ~OM.r.

f IE et )TÉ.
Ces deux suffixes, formés des terminaisons latines tA et ITAS,
empruntées elles-mûmes à des formes vieillies du verbe ESSE,étt'c.
indiquent aussi l'existence avec une modification ou dans un état
quelconque.
INERT-IE.

APATH-IE.
FR.ÉNËS-JE.

LETHARG-IK.

Il en est de même de mfM/c, folie, jalousie, tMa~< etc.

vÉn-iTÉ. (t~rtM, vrai.) Ce qui ejt M;-Ht.


MAGNANtM ]TÉ. (~a~t«M, grand; a/!tM!M<, esprit.) État d'uuo
grande f!n!c.
nuMAN-tTÉ État de ce qui est /tt<MnM.
RÉAL-ITÉ. (Res, chose.) Existence effective, état d'une
chose réelle.
!t en est de même de facilité, hérédité, <<Mt<<obésité, etc.

EUH.
Le suffixe Eun, en latin OR, marque spécialement la cause, celui
qui fait, qui a coutume de faire l'action; il désigne aussi fort
souvent celui qui app:trtient& uneprofessiou qaetcotique.
cnËAT-Eutt. Celui qui crée.
pRocucT-ËUM. Celui qui jOfo<~M;7.
coMPOs)T-KUtt. Celui qui compose des ouvrage.
sËDUCT-EUR. Qui fait métier de séduire.
voL-EUR. Qui fait profession de <«<
pARL-EUR. Qui a l'habitude, la manie de parler.
scm.pT-EUR. Qui exerce l'art de la MM//)<«)'e.
Nous pourrions citer également auteur, ae<<'M' imprimeur, gra-
/0~</cM', etc.
fe«tj H<u)'«McfeM;
JAHDtK DES RACEES LATINES. T7

URE.

Ce suffixe marque spécialement l'effet,-le résultat de l'action.

ERÉAT-uRE. OEovre du Créateur.


SERR-uRE. Ouvrage du M)'M) !cr.
SCULPT-URE. OEuvredu~cK//)<<'m'.
ËcRtT-uRE. Résultat de l'action d'écrire.
ENGEL-uRE. Effet de la gelée.

Peinture, dorure, couture, usure, courbure marquent également


le résultat des actions exprimées par les verbes corespondants,
peM<~)'c, <7o''er, coudre, user, coMt'&f;

NOTA. Nous avons prévenu les élèves au commencement de cette


leçon que nous n'entendions pas attribuer aux suffixes une valeur géné-
rale et absolue. Les exceptions trop nombreuses détruiraient, au lieu de
confirmer, les règles que nous aurions établies. Par exemple, comment
prouver que tes sufnxes ode, age marquent l'action dans rade, yaca~c,
pintade, grenade; <t~e,ao<m<a~<<ftye,p<ft~< que le suffixe Mrs marque
le résultat d'une action dans Aure, atature, bure, etc. T
?
Aussi, quoique les principes que nous venons de poser sur la valeur de
certains suffixes s'appuient de l'autorité de grammairiens recomman-
d!tbtes,)e vague qu'ils laissent dans l'esprit et la loi que nous nous
sommes imposée d'être toujours clair, ne nous permettent pas de faire
suivre d'un exercice cette leçon, et il en sera de même des deux leçons
suivantes.

VINGT-TROISIÈME LEÇON
Des snfBxes (suite).

ABLE, IBt.Ë.
Les terminaisons ABLE, tBt.E, dérivées du iaUn ABtt.ts; teins,
marquent spécialement qu'une chose peut se faire ou doit être
faite.
l" ABLE.

Aim-able, estim-able, agréable, redout-able, détest-able, se disent


des choses que l'on peut ou que l'on doit M~o', estimer, agréer,
redouter, ~<M~r.
Contrairement, M!a<aMc, M~&or6f-a& t't;conM/-aA/e, :'n?.ror-
able, se disent de ce qui ne peut être rassasié, a&orcM, consolé,
~C/<
~8 JARDtN DES RACINES LATIKES.

2°IBLE.
Qui doit inspirer de la terreur, de r/<on'~M)'.
HORR-tBLE.
TERR-IBLE,
ACCESs-iBL' (Accedere, acMMMn!, approcher) Dont on
peutop/x'oc/tcr.
NuisinLE. Qui peut nuire.
pus-iBt.E. (FMn~e)'f,/M~um, fondre.) Que l'on peut
fondre.
Contrairement
iNVts-jnt.E (~</erf, tx'~MM,voir.) Qu'on ne peut to:r.
;NBic-!B[.E. (0!ce~,dire.)Q)unepeutse~<'c.
t*<SENS-iBLE. Qui ne peut sentir ou être senti.
MfAtLL-iBLE. Qui ne peut/atMtt', se tromper.

AQUE, IQUE.
l'AQUE.
Ce suffixe vient manifestement du participe latin ac~M. qui
signifie pou~e, agité, eM<ra~
MAKi-AQUE. Possédé d'une manie.
D)!o~'t-AQUE. Agité par le démon.
HYPOCONDRI-AQUt;Atteint d'A!/pOCOM~M.

~IQUË.
Ce suffixe vient du participe latin MTUS,qui signifie /i'ap/)~,
poussé.
FANAT-iQUE. Tourmente d'une fureur religieuse.
LUN-AT-IQUE Frappé en quelque sorte par la /M'i<?.
MÉLANCOL-iQUE. (Melas, noir.) Possédé d'une humeur noire..
puLMON-iQUE. (PM<Mo,poumon.) Atteint d'une maladie de
/)0!<moH.
En outre, ique marque ce ~f't a rapport a, ce qui a <)'a<<a.' p/t/-
losoph-ique, <7o~mn<-tOMc, mo~He/'ioM~,qui a rapport à la philoso-
p/t!p, au dogme, au Mo~n~t~Me.
ATRE.
Ce suffixe est tiré du latin ATER,qui signifie sombre, sauvage,
et, conséqueu]ment,ii porte toujours avec lui un sens générale-
JAnmNDFiS RACINES LATINES. '79

ment peu favorable, ainsi qu'on peut le voir par les mots sui-
vants
MAR-ATRE. Mauvaise mère.
ACARt-ATRE. (A privatif, c~nt'M, grâce.) D'humeur aigre
et fâcheuse.
DoucE-ATRE. D'une f/oMMMrfade.
ouv-ATRE De couleur olive,. basané.
ROME-ATRE. Qui tire sur le rouge, mais qui platt moins
que le rouge.
'VERD-ATRF. D'uu vert mélangé, peu agréable à l'œil.
BF.t.L-ATRE. Qui a un faux air de beauté.

ÈME, IME, 1SSIME.


Ces trois sufflxes, dérivés du latin EMus,iMus, jssiMus, marquent
tous trois un très haut degré, et pourraient se traduire par très,
M<te<eMet:<,pa)'/at~tney)<, à fond.
supR-ÊME. (S«]u?'<en haut.) Ce qu'il y a de plus élevé.
F.xTR-EME (E'7<<-a,au delà.) Ce qu'il y a de plus bas.
BL-ÊME. Qui est extrêmement pàle.
ABST-ÈME. Qui s'<!6~ten/complètement de vin.
auBL-tME Ce qu'il y a de plus élevé, de plus noble.
MiN-iME. Ce qu'il y a de plus petit.
tNf-!ME. Ce qu'il y a de plus bas.
]N-r-!MB: Ce qu'il y a de plus profond, de plus t~-
r;'e«<
i~e]T-!ME. (Lex, legis, loi.) Ce qui est tout !t fait selon
la lot.
Enfin, à la terminaison de l'adjectif simple, nous ajoutons vo-
lontiers t'M M! qui est celle du superlatif latin. C'est ainsi que de
riche nous formons rtc/t-MSt'tM,très riche; de .a~, jyra~-tMwe;
d'fa'M//c; MCfMe'it-~M!)?)~, et de bravo, &)'af-<M!'Mo.
OND.
La suffixe ONDcorrespond à la terminaison latine tJNDua,qui est
elle-même dérivée de UNnA,onde, abondance, excès.
FURtB-oND. Qui a des accès, des transports de /)<rcM)-.
vA~AB-OND. (Faym, errant.) Qui erre à l'excès, licen-
cieusement.
puciB-oND Qui a une grande pudeur.
80 JAtiUtK )ŒS RACINES LATINES.

MOKtB-oND. Qui flutte entre la vie et la mort.


m)B!C-OND. rougeur.) Qui a la face très rouge.
(/{«&<))',
VOUE.
Le suffixe vomi, du latin voRARE,d'où nous avons fait <Mtwe;
exprime l'habitude, le goût de cette action.
CARN!-vopK. (Ca;'o, cfM'~M,chair.) Qui mange de la chair.
GRAti-vonE. (GraHMM,grain.) Qui mange des graines.
;)ERB!-voRE. Qui se nourrit d'herbes.
FRuai-voRE. Qui se nourrit de fruits.

INSECTI-VORE. Qui mange des insectes.


OMN!-voRE. (Omnt.<,tout.) Q.u mange de tout, viande et
végétaux.

VINGT-QUATRIÈME LEÇON

Suffixes des verbes.

C'est surtout au présent do l'iunnitif que se trouve la terminai-


son spécifique des verbes. Mais si l'on réduit leurs suffixes aux
quatre désinences ef,t')-, oir, re, qui nous servent à distinguer nos
quatre conjugaisons, il sera impossible de leur trouver une signi-
fication particulière et distincte. On a donc imaginé de joindre à
ces désinences une ou deux lettres qui les précèdent, pour former
ainsi un certain nombre de terminaisons distinctes, telles que
asser, ailler, onner, f~M-, iller. eler, iger, gne, fier, t' et
d'autres encore au sujet desquelles nos grammairiens ont hasardé.
des conjectures plus ou moins ingénieuses. Nous allons essayer
d'apprécier en quelques mots celles que nous venons de citer.
l" Les suffixes aM~f, a<7/M-.onner, oyer, terminent les verbes
qui ont un sens augmentatif ou péjoratif, comme écrivasser, ri-
MaMo-, chantonner, Mr<<oye)-.
a" Les suffixes tK~ e<?)', iger, terminent les verbes qui ont un
sens diminutif, comme sautiller, foMo', voltiger.
La leçon 25", étant consacrée aux augmentatifs et aux diminu-
tifs, nous dispense de donner ici des développements sur ce point.
3" fLER, dont on a fait un suffixs, n'est que la consonne diph-
tongue suivie de o', terminaison caractéristique de l.t première
cenjugaison. Combinée avec un radical ou avec un préfixe, elle a
formé les verbes MM/(')',eM-?)', y<<M-e; ~)/ &ot<)'.M)< etc.
JARDIN DES RACINES LATINES. 81

4° GnER, à la un des verbes, indique particuticrement quelque


chose de rude, de pénible ou de compliqué dans l'action, comme
répugner, t'ec/t~Mer, t'e/i'oyier, grogner, <«'p<y/!e)',cogner, pei-
gner, rogner, éborgner, ~rQ<t!M', empoigner, etc.
S" FIERest évidemment uu suffixe formé du latin FACERE,faire.
rendre tel; il en a toute la signification à la fin des verbes fran-
çais.
KOtt-FtER (Notus, connu.) Rendre connu, faire co<wf<<e.
GLOM-Firn. Faire, rendre glorieux, rendre honneur et
gloire.
JUSTI-FIER Faire juste, prouver l'innocence.
ctj~-mFtEa. Rendre clair.
DÉt-FiER. Faire dieu, admettre au rang des dieux.
RARË-fiEn Faire t'nfe, rendre moins dense.
pAd-FiER Faire, établit la paix.
6° tsER exprime également l'idée de rendre tel, de faire acte de.
FAnnnAR-iSHR. Rendre /<im!7!'e)'.
oviL-tSEn. Rendre civil.
AtGu-jSEn. Rendre aigu.
MARTYR-tSER Rendre niof~t'.
MVAL-tSER. Agir en rival.
FRATERN-isER Faire acte de /i'e<
MAtTR-JSER Faire acte de ma!<)'e, dominer.
DOGMATISER. Faire, poser des dogmes.
Qnant aux autres terminaisons des verbes, qu'elles soient er, ir, oir ou
re, comme dans chanter, finir, devoir, rendre, eUesne sont ajoutées au
radical que pour exprimer l'action en généra), et, conséqucmment, elles
ne se distinguent pas de la terminaison caractéristique que l'on a donnée
arbitrairement aux verbes français.

Snfftxes des adverbes.


La plupart de nos adverbes se terminent en me~. Sans vou-
loir contredire ceux qui prétendent que ment est l'ablatif du mot
MENS,signifiant esprit, étymologie dont la raison n'est pas évi-
dente, nous dirons que cette terminaison Mie~rmarque la manière.
Ainsi
PRUDEMMENTsignifie d'une manière prudente.
d'une manière ~th'e.
SUREMENT,
d'une manière évidente, etc.
ÉVIDEMMENT,
82 JARDIN DES RACINES LATINES.

Quant aux adverbes qui ne se terminent pas en ment, ils sont


simples, comme bien, mal, point, peu, et alors, ils sont bornés à
la signification de leur radical; ou ils sont composés, et dans ce
cas, pour en saisir clairement le sens, il -faut bien pénétrer celui
de leurs radicaux; par exempte
TOUJOURS. Signifie tous les jours.,
jAMAis Du latin ~aM magis, déjà plus.
BEAUCOUP. Du latin M/~ copia, signifie belle quantité.
AILLEURS De alio loco, en autre lieu.
DÉSORMAIS. Est formé des trois mots, dès, depuis, o~ du
latin hora, heure, et n: plus.
DORÉNAVANT. Mis pour d'ores en avant, de cette heure en
avant.
AUJOURD'HUI. Mis pour aM jour d'hui. Le- mot /<M:tout
seul signifiait autrefois le jour présent.
MAINTENANT. De <eMaM< et main, pendant qu'on y tient la
main, qu'on est après, au moment même.
NONOBSTANT. Du latin MoM,négation, et obstans, se po-
sant devant; c'est-4-dire qui ne fait pas
obstacle, malgré, en dépit de.

VINGT-CINQUIÈME LEÇON
SnMxes augmentatifs, dtmhtntïfs, péjoratifs.
Certains suffixes ajoutent aux radicaux auxquels ils sont joints
une idée accessoire de grandeur ou de petitesse, de beauté ou de
laideur, d'estime Ou de mépris; ces sufnxes sont augmentatifs, ~<-
Mt'MM<t'ou péjoratifs.
On appelle sufnxps augmentatifs ceux qui marquent l'augmen-
tation, l'ampliation, la fréquence, comme aille dans muraille,
grand MM; agne dans montagne, grand mont, suite de monts.
On appelle suffixes diminutifs ceux qui marquent la diminution,
la réduction, comme ette dans fillette, petite fille; ule dans ani-
malcule, petit animal.
Si les suMxes, augmentatifs ou diminutifs, ajoutent an radical
une idée défavorable, comme ule dans Augustule, lissier dans
écrivassier, ils sont péjoratifs, du latin pe/o; pire.
Les mots dans tesquets entrent les suffixes augmentatifs, dimi-
uutifs, péjoratifs, sont appelés eux-mêmes augmentatifs, diminu-
tifs, péjoratifs. Ainsi, muraille est augmentatif de mur; fillette est
diminutif de fille; avocassier est péjoratif de avocat.
JARDIN DES RACINES LATINES. 83

Les MfOxes qui s'ajoutent le plus communément aux radicaux,


pour marquer les idées accessoires dont il vient d'ètre question,
sont:

AILLE,AILLER,AILLEUR,comme dans bataille, batailler, butail-


leur (de &a<e).
ASSE,ASSER,ASSIER,comme dans paperasse, papo'asM' pape-
rassier (de papier).
ILLE, ILLER, comme dans muntille, de manteau, sautiller, de
sauter.
EAU,comme dans lapereau, de lapin; louveteau, de loup.
ET, ETTE maigrelet, maigrelette, de maigre; doucet, doucette,
de doux.
OT,0'rrs ou OTER vieillot, vieillotte, de vieux; vivoter, de vivre.
ULE animalcule, de animal; ventricule, de ventre.
tNE bottine, de &o«e; bécassine, de McoMC.
ATRE )'oM~c<!<)'c,de rouge; o/tftXt'e, de olive.
ON caneton, de caoa~, n~atV/on, de médaille.

f' EXERCICE.

Nous t~n/M~M une M'rie de Mots que l'élève transformera ~t


augmentatifs, diminutifs ou peioratiïs par ~a<<t<t<)o<t
ou le
c/<f;M~pMM< ~u suffixe.

Antiquité, chien (caMtt), ciseaux, fer, mur, race, battre (se),


roc, sonner, sonneur, valet, vivres (ft'c<M~,disputer, fouet-
ter, jouer, grain ou graine, bon, homme, mou, savant, rê-
ver, mante, coque, escadre, flotte, croûte, pendre, arbre,
orme, arc, baleine, bécasse, caille, cave, cercle, fripon,
jambon, lapin, vipère, tourterelle, couleuvre, auge, agneau,
aigre, baril, bateau, blanc, bois, cerveau, grand, gai, joli,
chèvre, coussin, écrevisse, opéra, rond, gentil, sac, à l'a-
veugle, au vinaigre, boule, blond, broche, brun, cache,
chambre, coudrier, dîner, doux, épingle, face, femme, fosse,
fourche, goutte, herbe, loge, croc, mie, planche, cheville,
bobine, histoire, paille, bûche, lance, serpe, manche, bande,
hache, manteau, bac, !le, main, pâle, boire, piquer, géline,
animale, concile, corps, pied (pes, pedis), prince, mont, ou-
vrage (opus), peau (pellis), vessie (vesica), racine ()'a</u'), bé-
casse, botte, choléra, ohnumière, gelée, javelot, brun, rouge,
bleu, jaune, vert, beau, blanc, grappe, ducat, barbeau, bro-
chet, cruche, aigle, mâcher, poêle, corbeille, médaiHc, nè-
gre, oie, clocher, cane, cascade, coupe, tour, court, fin,
84 JARDtN DES RACINES LATINES.

rouge, fêter, verdir, feuille j/Mt'M~t), gloire, allegro, rcvf,


rèver, sensibilité.
MODÈLEDU DEVOIR.
Antiquité, antiquaille.
Chien JM<!M), canaille.

lie EXERCICE.

.V'«;t <<u/</M/M des augmentatifs, des diminutifs et péjora-


tifs; l'élève indiquera les mots dont ils dérivent
NOTA. Ce devoir est la contre-partie du précèdent.
Marmaille, pierraille, rimaiHcr, rimailleur, tirailleur,
criailler, criaiHcur, portail, marchandaiiter. bretailleur, fu-
taille, avocassier, filasse, paperasse, poputacc, brindille,
porntiHer, sautiller, mordiller, faucille, fendiller (M), pecca-
dille, tortiller, lionceau, louveteau, paonneau, perdreau,
fauconneau, pigeonneau, pruneau, soliveau, souriceau, ton-
neau, vermisseau, dindonneau, volereau, fabliau, livret, mai-
grelet, mantelet, noisette, osselet, pauvret, roitelet, rondelet,
rouet, cochet, coffret, sellette, pochette, tablette, trompette,
vergette, vignette, aveuglette (à f), vinaigrette (à la), ban-
quette, ramette, chansonnette, chaussette, chemisette, ci-
boulette, clairet, cordelette, côtelette, tartelette, pincettes,
grassouillet, suret, lunette, bâtonnet, craqueter, languetté,
cuvette, chaînette, follet, vanette, statuette, vieillot, vieillotte,
clignoter, crachoter, tapoter, trembloter, vivoter, durius-
cule, glandule, globule, particule, ventricule, acidule,
veinule, lettrine, vitrine, diablotin, tambourin, Mscotin,
blondin, noirâtre, grisâtre, gentillâtre, olivâtre, folâtre,
douceâtre, peloton, ânon, puceron, oisillon, folichon, chan-
tonner, aileron, biberon, bouvillon, chaton, chaudron, cor-
don, carpillon, carafon, ourson, ruelle, prunelle, noiraud,
lourdaud, levraut, flamboyer, tournoyer, bestiole, féverole,
bravache, rosace, voltiger, arbuste, coutelas, doucereux,
furibond, moribond, richard, richissime, révérendissime,
éminentissime.
MUDËLEDU DEVOIR.
Marmaille, marmot.
Pierraille, pierre.
FIN Df: LA DEUXtÈME PARTIE.
TROISIÈME PARTIE
RADICAUX LATINS ET DÉRIVÉS

FRANÇAIS

VINGT-SIXIÈME LEÇON
Nous donnons le mot latin et son équivalent en français
l'élève indiquera tous les mots de notre langue qui sont e't
rapport de sena avec le Hio< français et en rapport d'éty-
mologie avec le mot latin.

NOTA. Dans ce travail des élevés il y avait deux marches à suivre


f mettre les dérivée par ordre alphabétique; les disposer d'après ic
plus ou moins d'importance qu'ils ont dans la langue. L'ordre alphabé-
tique aurait rendu la correction des devoirs plus facile mais nous avons
souvent préféré l'autre méthode, comme étant plus naturelle. Les dérivés
composés viennent toujours à la suite des simples.

ABJICERE, ABJECTUM, rejeter. AcEf), ACRts, aigu, piquant.


ABLUERE, ABLUTUM, laver. AcETUM,
vinaigre.
ABOLERE, ABOLITUM, détruire. ACUTUS,
aigu.
ABSORBERE, ABSORPTUM, en- ADDERE, ADDITUM, ajouter.
gloutir. ADJACERE, être auprès.
net-
AasTERGERE,ABSTERSUM, AcjuTOR, qui aide.
toyer. ADOLESCERE, ADULTUM, cro!-
A BSrINERE, ABSTENTUM, SC tre.

priver de. ADULARI, ADULATUS, flatter.


ABSTRAIIERE, ABSTRACTUM, ti- ADVERSUS,
opposé.
rer do, séparer. ~EMULAR), ~MULATus, rivali-
ACCEUERE, ACCESSUM, S'ap- ser.
procher. ~Quus, égal.
AcctDERE,arriver par ha- AER, air.
sard. AFFINIS, allié.
ACCIPERE, ACCEPTUM, rcce- AFFLUERE, couler vers.
voir.
AGER, AGRI, champ.
86 JARDIN DES RACINES LATINES.

AGERE, ACTUM,faire. AMBULARE, AMBULATUM, mar-


AGGLOMERARE, mettre en tas. cher.
Ac-GREDi, AGGRESSUS, atta- ÂMŒNUS,a~reabto.
quer. AMOVERE,mettre de côté.
ALBUMEN,blanc d'œuf. AMPUTARE,AMPUTATUM, COU-
ALBUS, blanc. per.
ALEA, chance, sort. AMYCDALA, amande.
ALTER, autre. ANt'RACTUs,détour.
ALTERNUS,l'un après l'autre. ANGERE,suffoquer.
ALTUS,haut, élevé. ÂNGULUS,angle.
AMB)RE,AMB)TUM,environner. ANNULUs,anneau.
MODÈLEDU DEVOIR.
ABJtCËRE, AMEC-
TUM,rejeter. Abject, abjection.
ABLUERË,ABLUTUM,
laver. Ablution.

VINGT-SEPTIEME LEÇON
A~tM ~KM«M~le mot latin c< son éqnivalent en français
l'élève :Ht/MM'a tous les mots de ~ohe langue qui sont en
rapport de sens avec le mot français et en rapport d'ety-
mologie avec le mot latin.
(Voir le nota, leçon :e).
ApERiRE, ouvrir. ÂRCANUM, secret.
APIS,abeille. ÂRDERE,brûler.
ApPETERE, APPETITUM, déSt- AREA, surface.
rer. AREM, sable.
APPREHENDERE APPREHEN-ARGUTUS, fin,détié.
~UM,craindre. ARMILLA, bracelet.
AppROXtMARË APPROXtMA- ARTtcuLUs,jointure.
TUM, approcher. AscENDERE, ASCENSUM, mon-
AQUA,eau. ter.
AQUtLA, aigle. AstNUs,âne.
ARABE, ARATUM, tabouro'. AsrER, ASPERI, rude.
ARBtTER, juge. AspERGERE, ASPERSUM, arro-
ARBOR, arbre. ser.
JARDIN DES RACINES LATINES. ~7

ASSENTIRE,consentir. BALSAMUM, baume.


AsTER,f)eurétoiIée. BEATus, heureux.
AïER,ATRi,noir. BELLUM,guerre.
ArDCtJs, Athénien. BENEDicERE,BBNEMcTUM, bé-
AUDIRE, AUDITUM, écouter, nir.
entendre.
BENEFiot)M, bienfait.
AuRtcuLA, petite oreille.
BESTIA,bête.
AttRUM, or.
écouter. BiBERE, boire.
AUSCULTARE,
Bis, deuxfois.
AusTER, vent du sud.
AuxILIUM, secours. Bos,Bovis,bœuf.
AVERTERE,AVERSUM,détour- BHËVts, court.
ner. BULLA, boule.

Axis, essieu. BurYRUM, beurre.


BALBUTiRE,bégayer. BRACHiuM,bras.
MODÈLE DU DEVOIR.

ApËRmH,ouvrir.. Apéritif.
Apfs,abcine. Apiculture, apiculteur.

VINGT-HUITIÈME LEÇON

Nous donnons le mot latin et son équivalent en français;


l'élève indiquera tous les mots de notre langue qui sont en
rapport de sens avec le mot français <*<en rapport d'éty-
mologie avec le mot latin.

CADERE, CASUM, tomber, ar- CANDtDus, blanc.


river par hasard. CANIS, chien.
C~cus, aveugle. CANTUS,chant.
CALCULUS, petit caillou. CAPERE, cApiUM, prendre.
CALLUM, durillon. CApiLLus, cheveu.
CALOR, chaleur. CAPRA, chèvre.
CALVUS,
chauve. CApTARE,CAPTATUM,surpren-
CALX, CALCts, chaux. dre.
CAMERA, chambre. CAPUT, CAPITIS,tête.
CAMISA, chemise. CARBO,CARBOtoa,charbon.
CAMPANA, Cloche. CARCER, prison.
CAMPUS,
champ, plaine. CARDO,CARDtNtS,gOnd.
88 JARDIN DES RACINES LATINES.

CARDUUS, chardon. CEREBRUM,cerveau.


CARO, CARNIS, chair. CHARTA,papier.
CASTELLUM, chàteau. CICER, pois chiche.
CASTRA, camp. CINIS, c)XER)s, cendre.
CAUDA, queue. CIRCULUS,cercle.
CAUSTICUS, brùiant. Ctvis, citoyen.
CAUTELA, précaution. CLAMARE, Cf.AMATUMcrier.
CAUTERIUM remède qui CLAUDERE, CLAUSUM. fer-
brûle. mer.
CAVARE,CAVATUM,creuser. CLAUDUS,boiteux.
CEDERE, CESSUM, se retirer. CLAVts, clef.
CELARE, cacher. COERCERE, COERCITUM,COn-
CELER, CELERIS, prompt. traindre.
CERA, cire. COLERE,cultiver.
MODÈLEDU DEVOIR.
CADERE, CASUM, Cadence, cadencer, caduc, caducité,
tomber, arriver cadavre (1), cas, casuo!, casuellement,
par hasard. occasion, occasionnel, occasionnelle-
ment, occasionner, décadence.
C~ECUS,aveugle.. Cécité.

VINGT-NEUVIÈME LEÇON
~VoMs~owMM le mot latin et MK équivalent en français;
l'élève indiquera tous les mots de notre langue ~M<sont en
rapport de sens avec le mot /'MM<'aMet en rapport d'éty-
mologie avec le mot latin.
COLLIDERE, COLLISUM, heur- CoMEDEBE, man-
COMESTUM,
ter. ger.
COLLIGERE, COLLECTUM, re- COMPR!MEHE, COMPHESSUM
cueillir. serrer fortement.

COLLUM,COU. CoNciDERE, CONCISUM re-


CoLOR,couleur. trancher.

CoMA,chevelure. CONCILIUM, assemble.


COMBURERE,COMBUSTUM,
brû- CoNcoMitoK, j'accompagne.
ler. CONFtTER),<.ONFESSUS,avouer.
(t)Lecad(tofe est une masse inerte, sans ressort, sans en
élasticité,
un mot, un corps qui <ont<'e. (V. aux Ëtymotogics curieuses.)
JAnDtNDESKAONESLATfNES. 89
Co?<[,AGt!A):t:CONFLAG[)ATUM,
CoNVEKTL's, réunion.
êtreenfeu. CONVERTERË, CONVERSUM,
CONGREGARE, CONGREGATUM, changer.
rassembler. CONVIVERE, vivre avec.
CoNGRUERE, convenir. CopiA, abondance.
CoNjux, CONJUGIS, époux. COQUERE, cocTUM, cuire.
Co~NtVERE, cti~ner de t'oeH. CoR, CORDIS, cœur.
CONSANGUINEUS, de même CbR)UM, cuir.
sang. CORONA, couronne.

CONSCRIBERE, CONSCRtPTUM. CORRODERE, coRposuM, ron-


enrôler. ger.
CûNSfSTORHJM, conseil. CORTEX, coRTicis, écorce.
CoxspUERE, cracher sur. CREDERE, CREDtTUM, croire.
CoNSTtTUERE, CONSTtTUTUM, CREMARE, CREMATUM, brù-
établir, régler. ler.
CopiSUMERE, CONSUMPTUM, dé- CREPO,CREriTUM, faire un
truire. bruit éclatant.
COKTEMNERE, CONTEMPTUM, CRUDUS, CRUDI,cru.
mépriser. CRUon, sang.
CONTENTIO, débat, dispute. CRUS, CRURIS, jambe.
CONTERERE, CONTRITUM, bri- CRUSTA, croûte.
ser. CRUX, cpucts, croix.
CoNTRADICERE, CONTRADK;- CucuRarrA, citrouille.
TUM, contredire. CuLiNA, cuisine.
CONTRAHERE CONTRACTUM CuLMEN, cuLM)N!s, sommet.
resserrer. CULPA, faute.
CONTUNDERE CONTUSUM CUMULUS, monceau.
broyer, meurtrir. CupERE, désirer.
se fortifier.
CoNVALESCERE, CupA, soin.
CONVELLERE CONVULStJM CURRERE, cuRSUM, courir.
ébranler. CUTIS, peau.

MODÈLE DU DEVOIR.

COLLIDERE, COLLI-
suM, heurter. Co)tision.
Con.tGERE,COLLEC-
TUM,recueillir. Collecte, collection, collectionner, col
Iectif,co))ectivemcnt.
90 JARDIN DES RACINES LATINES.

TRENTIÈME LEÇON

Nous ~oMHOMle mot latin et son équivalent en trançais


Mcoe indiquera tous les mots de notre ~an~c qui sont f)t
rapport de sons avec le mot /raMMM e< en rapport d'éty-
mologie avec le mot latin.

DAMNUM, perte, dommage. DEUS,DEt,Dicu.


DEBERE, DEBITUM, devoir. DEXTERA ou DEXTRA, main
DECANUS, doyen. droite.
DECEDERE, DECESSUM SO r0- D)AOONus, diacre.
tirer. D)ES,jour.
DECEM, dix. DIGITUS, doigt.
DEcioERB, DECtsuM, trancher. Dn.uvtuM, déluge.
DECtMus, dixième. DISCERE, apprendre.
DECIPERE, DECEPTUM, trom- DissifERE, être en désaccord.
per. DiviDERE, DivfsuM, partager.
DEFERRE, DELATUM, porter, DocERE, DocTUM, instruire.
dénoncer. DoLERE, souffrir.

DEFICERE, DEFECTUM, man- DOMINUS, maître, seigneur.


quer. DoMUS, maison.

DELERE, effacer, détruire. DORSUM, dos.


DEUNQUERE, DELICTUM, com- Dos, DOT)S, don, présent.
mettre une faute. DUALIS, de deux.
DENSUS,épais. dou-
DuBtTARE,DUBITATUM,
DERIVARE, DERIVATUM, tirer ter.
de. DucERE, DUCTUM, conduire.
DESERERE, DESERTUM, quit- DULCIS, doux.
ter. DuooECtM, douze.

DESINOOE, finir. DupLEx, Dupf.îc.is, double.


DETERIOR, pire. Dux, Duos, chef.

MODÈLE DU DEVOIR,

DAMNUM,perte, Dam, damner, damnation, damnablo,


dommM~e. condamner, condamnation, condamna-
ble.
DEBERE, DEBITUM,
devoir. Débit, débiteur, débiter, débet.
JARDIN DES RACINES LATINES. 91

TRENTE ET UNIÈME LEÇON

A~'M donnons le mot latin et son équivalent en français;


/'e/cue indiquera tous les mots de notre langue }M: son! en
rapport de sens avec le mot français et en rapport d'éty-
mologie avec le mot latin.

EfERE, EDITUM, mettre au EXPUGNARE, prendre d'as-


saut.
jour.
EDUCARE, EDUCATUM, élever. ExTtNGUERE EXTtNCTUM
Eco, moi. éteindre.

ELECTRUM, ambre. ExTORQuERE, arracher par


ELIGERE, ELECTUM, choisir. force.
EMANARE, EMANATUM, décou- EXTRICARE, EXTRICATUM, dé-
ler. mêler.
s'élever.
EMINERE, abondant.
ExuBERARE,rendre 1.
EM[TTERE,EMissuM, envoyer FABRI,ouvrier.
FAHER,
EMOLDRE, amoUir. FACERE, FACTUM, faire.
EPHEMERIS, journal. FALLERE, FALSUM, tromper.
Eptscopus, évéque. FAMA, renommée.
EpisTOLA, lettre. FAMES, faim.

ËQuus, cheval. FANUM, temple.


Epoo, donc. FAR, blé.
ERIGERE, ERECTUM, dresser. FASCIS, faisceau.
ERRARE, ERRATUM, se trom- FATUM, destin.

per. FAVERE, FAUTUM, favoriser.


EpUDiRE, ERUDITUM in- FEBRia, fièvre.
struire. FELIS,chat.
ERUMPERE, EpupTUM, jaiUir. FEux, FEuus, heureux.
EssE, être. FEMINA, femme.
EvADERE, EVASUM, a'éohap- FENUM, foin.
per. FERtRE, frapper.
EVENIRE, EVENTUM, arriver. FERRE, LATUM, porter,
EXPANDERE, EXPANSUM, déve- FERVERR, bouillir.
lopper, étendre. FILIUS,(its.
EXPECTARE, EXPECTATUM, at- FINDERE, FissuM, fendre.
tendre. FINGERE, FICTUM, imaginer.
EXPLODERE, chas-
EXPLOSUM, Fiscus, sac pour renfermer
scr avec force. de l'argent.
92 JARDIN DES RACINES LATtNES.

être mou.
FLACCERE, FLECTERE, FLEXUM, COUrbcr,
FLAGELLUM, fléau. plier.
FLAGRARE, briiler. FLûs, FLoms, ftcur.

MODÈLE DU DEVOIR.

EDERE, EDITUM,
mettre au jour. Éditer, éditeur, édition, inédit.
EDUCARE,EDUCA-
TUM,étevcr. Éduquer, éducation, éducateur.

TRENTE-DEUXIEME LEÇON
~e mot latin e< MMéquivalent en français;
Nous ~o/t/M~M
<V~uewcf~Mera<OM~ /M 'Mu~'de M0<?'e/an~M<'qui W!<e;!
rapport de sens avec /e mot /rancaM c<eMrapport d'éty-
mologie avec /f "!«<&<<w.

FujERE, FmxuM, couler. FusTfs~,bâton.


Fujvius, fleuve. GALLUS, coq gaulois.
FODERE, FOSSUM, creuser. GAUDIUM,
joie.
FosDus, FCEDERts, alliance. GENU, genou.
FOLIUM, feuille. GERERE, GESTUM, exercer.

FORARE, FORATUM, percer. GERMEN, GERMINIS, semence.

FoxuM, place publique. G)GAS, GIGANTIS, géant.


FnANGERE, FRACTUM, briser. GLADIUS, épëo.
FRATER, FRATHIS, frère. GLORIA, gloire.
tomberen miettes. GLUTINARE, coller.
FRIARI,
FRICARE, FRICTUM, frotter. GmTtBE, GLUTITUM, englou-
FRIGUS, FRIGORIS, froid. tir.

FttucTUs, fruit. GRADIOR, GRESSUS, je marche.


P'UGERE, FUGITUM, fuir. GRAMEN, GRAMfNIS, gazon.
FuLMËN, FULMINIS, foudre. GRANUM, GRANI, grain.
FUNDERE, FUSUM, verser, fon- GRATUS, agréable.
dre. GpAVts,pesant, lourd.
FUNGI, FUNCTUS, s'acquitter GREX, cREGts, troupeau.
d'une charge. GURGES, GURGITIS, gouffre.
FUNIS, corde. GUSTARE, CUSTATUM, gOÙter.
FUR, voleur. GUTTUR, GUTTURIS, gosier.
JARDIN DES RACINES LAT)XES. 93

MODÈLEDU DEVOIR.
FLUERE, FLUXUM,
coûter. Fluer, flux, fluxion, fluide, fluidité,
fjuctuation, fluet, afiluer, affluent, af-
fluence, confluent, effluves, influer, in-
fluence, refluer, reflux, superflu, super-
fluité.
Fmvtus, fleuve.. Fluvial, fluvialité.

TRENTE-TROISIÈME LEÇON

~V<MM donnons le mot latin et son équivalent en français;


l'élève w<~t<c)'a <0!Mles mots de notre langue qui sont en
rapport de sens avec le mot /ta~ca!~ e<en rapport d'éty-
mologie avec le mot latin.

!!AB!DS, qui a de la disposi- fMpETRARE, obtenir.

tion, une capacité pour. iMpETus, élan.

I)~.RERE,n.t:suM, s'attacher, IMPROVISUS, imprévu.


tenir. INANIS, vide.
H/MRES,HtEREDtS,héritier. INCENDERE, enflammer.

IIALARE, HALATUM,SOufOer. INCIDERE, tNCISUM, COUpCr.


IIEBDOMAS,HEBDOMADtS,se- INCIDERE, tomber.
maine. INCLUDERE, INCLUSUM, enfer-

IIEBETARE,émousser. mer.

H)ARE, HiATUM,bâiHer. INCUBARE, INCUBATUM, COU-

Hn.AR)s, gai. ver.

HuRA, heure. avoir besoin.


iNDtGERE,
HoRTUs, HORTI,jardin. entrer dans.
INGREDI,
f[ospES,nosp)t)s,hoto. INIMICUS, ennemi.

IIOSTIS, ennemi. INITIUM, commencement.

HuMUS, HUMI,terre. INQUIRERE, tNQUIStTUM, re-

IIOSTIA, victime. chercher.

HVEMS, HYEMts, hiver. INSIGNIS,


remarquable.
IDEM, lé même. !NSTtGARE, exci-
iKSTiGATUM,
IGNIS, feu. ter.
ILLUDERE,ILLUSUM,Se jouer. INSULA, !te.

tMMtNERE,menacer. INTEGER, tNTEGRts, entier.

IMPERARE,IMPERATUM,COm- INTFLLIGERE tNTELLECTUM


mandor. comprendre.
94 JARDIN DES RACINES LATINES.

INTERMITTERE, discontinuer. ITEMJM, de nouveau.


INTERNUS, intérieur. JACERE,se reposer.
INTRUDERE, iNTRusuM, se mê- vanter.
JACTABE,
ler dans.
JANUA, porte.
INTUITUS, coup d'œi!.
JUBILARE, se réjouir.
tNVESTtGARE, )NVESTtGATUM,
rechercher. JUDEX, JUD)C)S, JUgO.

IRA, colère. JUGUM, JOUg.

IRRUMPERE, tRRUPTUM, Se JUNGERE, JUNCTUM, joindre.


Jus, jCRis, droit.
précipiter.
ItER, ITINERIS, route. JUVENTA, jeunesse.

MODÈLE DU DEVOIR.

HABfus,quiade)a Habile, habilement, habileté, habi-


disposition, une lité (1), inhabile, inhabilité, etc.
capacité pour.
H.eRERE, H~suM, Adhérence, adhérent, adhérer, adhé-
s'attacher, te- sion, cohérence, cohérent, cohésion, in-
nir. hérence, inhérent, incohérence, inco-
hérent.

TRENTE-QUATRIEME LEÇON

Nous donnons le mot latin e< son équivalent en français;


l'élève indiquera tous les mots de H0<rp langue qui sont en
rapport de sens avec le mot français et en rapport d'éty-
mologie avec le mot latin.

LABIA, lèvres. LAMINA, lame.

LABOR,LABOR)s, travail. LApfs,LAptD)s, pierre.


LAC, LACTIS, lait. LATERE, être caché.

LACRYMA, larme. L.ATUS,LATERtS,CÛté.


blesser.
L~DERE,L~ESUM, LATus,large.

(1) NaMKM, que l'on confond quelquefois à tort avec Aott'~M, est uh
terme de droit qui s'emploie pour désigner la c&pMité de quelqu'un h
recueillir une succession; on dit habilité à succ<<ter.
JARDIN DES KACtNES LAT)N['S. 93()

LAUDARE, I.AUDATUM, touor. LINEA, ligne.


LAVERE, LOTUM, laver. LtNGUA,langue.
LAXARE, LAXATUM, étendre, L)QUESCERE, devenir liquide.
élargir. Lis, LITIS, procès.
LEGARE, LEGATUM, députer LtTTERA, lettre.
vers. LITTUS, LITTORIS,rivage.
LENIS,doux. Locus, lieu.
LEO, LEONIS, lion. LoQUt, LOCUTUM,parler.
LETHUM, oubH, mort. LucRUM, gain, profit.
LEX, LEGIS, ici. LucuBRARE, travailler la
L)BEH.us, petit livre. nuit.
LIBER, UBRt, )ivre. LuMBUs, rein.
LtBER, DBER), libre. LUMEN,LUMINIS,clarté.
LtnRA, balance. LUSTRARE,LU~TRATUM,puri-
LICET, il est permis. fier.
LtOTADE, UCITATUM, onch6- LUTUM.boue.
rir. Lux, njcis, tutnièro.
LIGARE, LIGATUM, lier. LuxARE, LUXAT~JM,déboiter.
LiMEN, L!Mt!<tS, SOU)). LYMpHA,eau.

MODÈLEDU DEVOIR.

LAB<A,)èvres. Labial, labié.


LABOR, LABORjS,
travail. Laborieux, laborieusement, labcor,
laboratoire, labour, labourer (i), labou-

(!) ~.at'oufm-.de laborare, sjgn!0ait anciennement traMt~r en général;


il nous est même resté le substantif M«!)M-pour désigner toute espèce de
travail. Labourer no signifie plus aujourd'hui que travailler la <m'M en
lui donnant uno certaine façon; ce terme a donc pris un sens plus res-
treint. 11en est de même de
t" Traire (<~)A<M),qui avait autrefois la signification génerate que
nous donnons au verbe tirer, et qui, pris dans un sens plus restreint, ne
se dit que pour signifier tirer du lait de certaines femelles d'animaux
Saillir («'«M), qui stgntttftit primitivement sauter en génAra), et
qui ne s'emploie plus que dans certaines acceptions restreintes, comme
jaillir en parlant des liquides;
3" BtueW)' (dt'MWfM), qui signifiait d'abord <<<'<OM<*)Mf, distraire en
général, et qui est le plus souvent etnptoyé aujourd'hui pour signifier
détourner quelqu'un de ses préoccupations, le distraire de ses ennuis, de
ses soucis par des amusements
40 CMet'Htf (coWi~re), qui signifiait autrefois, comme son primitif,
f<tHta<Mf,recueillir, f«M<'mt<M',et qui ne se prend plus aujourd'hui que
dans le sens restreint de ramasser des fruits, des fleurs, des légumes, etc.
96 JAUKIN~ESRACtNËS LADNES.

reur, labourage, labourable, collabora-


Leur, collaboration, collaborer, élabora-
tion, élaborer.

TRENTE-CINQUIÈME LEÇON
Nous </oHno;Mle mot latin et son équivatemt en français;
l'élève indiquera <0)M les M0<.<de )M<e /<tM~iM</)/<.«Mi<c;t
rapport de sens avec le ??to<//aHcaM et <*?:rapport d'éty-
mologie avec le )Ko<latin.

MACER, maigre. MEARE, couler, circuler.


MACULA, tache, souillure. MEDIUS, milieu.
MAGISTER, maUre. MEDULLA, moelle.
!\tAOXEs, MAGNETis, aimant. MUL, MELLIS, miel.
MAGNUS, grand. MEuoR,meiUeur.
MAJOR, plus grand. MEMOR,qui se souvient.
~~ALLEUS, marteau. MENS, MENTIS, esprit.
MANARE, MANATUM couler table.
MENSA,
de. MENSIS,mois.
MANCfpiuM, esclave. MENSURA, mesure.
MANDARE, MANDATUM, char- MERGERE, MERsuM, plonger.
j~fr, donner ordre. MERIDIES, midi.
MA~[:r<s, qui demeure. MERX, MERos, marchandise.
MAN)'s,niain. MESstS, moisson.
MAt'pA, nappe. MtGRARE, MtGRATUM, aller
MARCESSERRE, se flétrir. ailleurs.

MARE, mer. ~IILES,


MILES, MtUTIS,
MILIT18~, soldat.
MARGO, MARG!NtS, bord. M)NtMus, très petit.
MARS,MARTIS,Mara, dieu de MiNOR, plus petit.
la guerre. MINUTIA, parceite.
MASTtCARE, MASTtCATUM, mâ- MISCERE, M)XTUM, mêler.
cher. Mms, doux.
MATER, mère. M! rTERK, MfssuM, envoyer.
MATMMOfujM, mariage. \)oDO, récemment.
MATR)cuLA, registre, souche. .\)oDus, manière, façon.
MATupus, mur. MoLA, meule de moulin.
MAXILLA, mâchoire. MoLus.mou.
très grand.
MAXtMUS, Mo\ERE, Mo~tTUM, avertir.
tABON DES RACINES LAT'NES. 97Î

MoRBus,matadte. MuNDUs,propre, net.


Mos, Moms, coutume. MuNus, MUNER)S, don, pré-
MovERE,MOTUM, mouvoir. sent.

Mucus, humeur. MuTARE, MUTATUM, changer.


MuLTUs, beaucoup. MuTUS, muet.

MODÈLEnu DEVOR.

MACER,maigre. Macérer, macération.


MACULA, tache,
souillure. Maculer, maculation, maculature, ma-
quereau (poisson dont le corps est ta-
cheté de vert et de noir), immaculé.

TRENTE-SIXIÈME LEÇON
Nous donnonsle mot latin et son équivalent en français;
l'élève M<<t~uera<o(Mles mots de notre <a!)~MCqui sont en
rapport de sens avec le mot français et en rapport d'éty-
mologie avec le Mo</<t<M.
NAsa, NATUM, naître. Novus,t<ovf,nouveau.
NASUS,nez. Nox,NOCTIS,
nuit.
NATARE, NATATUM, nager. NuMERus, nombre.

NAUTA,mate)ot. NuMisMA, médaille.

NAVis,vaisseau. nourrir.
NuTR)RE,NUTRITUM,
NEBULA, brouillard. OBESUS,gras.
NECTERE, HEXUM, lier. OM'CERE, ONËCTUM, mettre

NEGATUM, nier. devant.


NEGARE,
NEGOTtUM, 'affaire. OssEûN, suivre, avoir de la
NEpos, NEPOTIS, neveu. complaisance.
NEUTER, ni l'un ni l'autre. OBStDERE, OBSESSUM, assié-

NtOER,noir. ger.
tuer.
NIHIL,rien. OcctDERE, OCCISUM,
N)X,NtVts, neige. OcotDERE, occASUM, tomber.

NocERE,nuire. OccuLTus,caché.
NONAGINTA, quatre-vingt-dix. OcTO, huit.
Not)us, neuvième. OCTOGINTA,
quatre-vingts.
NORMA, règle. œi).
OCULUS,
NovEM, neuf. ODIUM, haine.

HVMBEt.'MLÈVE. ¡¡
5
98 JARDIN DES RACINES LATtNES.

OpHCfUM, devoir. ORDIRI, comtnencBt*.


OLËuM,huHe. OKDO,t)t4MNtS,rang.
OMEN, OMiNis, présage. OaiËNâ,oME!<tTis,<{ui sel~e.
OMtttS, tottt. ORO,ORATUM, paf!6~, prier.
Onus, ûNERts, t&fdeau. OSTENDERÈ, oâtË~SUM,motl-
Ors, opts, richesse. trer.
OpTjMus, très bon. OvuM,œuf.
ORR)s,eercie. Ovia, brebis.
MOBÈLB BU DEVÔtR.

NAscf, NAtuM, naî-


tre. Nature, naturel, naturellement, natu-
raliste, naturaHsor, natal, natif, nativité,
nation, national, nationaliser.
NAsus, nez. Nasal, naseau, nasiller, nasalement,
nasiHM,na$Ht&rd,nasHleur,nasitiement.
~f-M––u-

TRENTE-SEPTIÈME LEÇON

~Vou; t~tMOtM &<tt tàtitt e< son équttMeM en tfaa~MJt; i


l'élève Mt~t~era Ottit m<«s de MO<Mlangue ~M<~6M<fM
rapport dé Mht aoec ? Mc< /')yt<tM~ M rapport 4'6ty-
mologit tt'~ ? mot &<

PAGANUS,paysan. PATI, pAbaus, souffrir.


PALUbM, manteau, ~aUc. PAUPER, pAupents, pauvre.
PALMA,paume de! la maif). PAVO, PAVONts< paon.
PAt.t)S,pt6U. PAx, PACIS, pat~.
PANGERE, fACtUM) ~tP4 al- PECCARE, pécher.
H&hce. PsoTtjs. pEBTOttts, poitrine.
PANis.pain. PECULIUM, épargneSt
PAR, MR! MHCOUpte. PECUNtA, argent.
PARjt'ABt~~at. PECUS, pEcomS) bétail.

PAMERE, éaottOthiaef. PEDICULUS, pou.


PARERE, mettre au tï~ondo. 'PËJOR, ptre.
PARtBS, pARtËtts, muraiHb. PELLERE, PULSUM, p8UM6r,
PASSER, moineatt. chasser;
PATER, PATRIS,p~'8t PELLis, peau.
JARDtK DES RAC'N~S t.AT!t<ES. 99

PESE, presque. PERtMERE PEREMPTU4)

PEN~A< plume. anéantir.


PERITIA, habiteté.
PENSARE, peser.
PERCIPERE, PERCEPTU~t, per- PERPETRARE, PERPETRATHM,
cevoir. accomplir.
PERCUTERE, pERcussuM, frap- PERSPtCERE PERSPEpTUM,
voir.
per.
PEREGRtNARt, PERIGRINATUS, PES, pEp)s, pied.
très mauvais.
PESSIMUS,
voyager.
PERFICÉRE, PERFECTUM, ache- PETERE, PETITUM,deman-
ver. der,
PERtCULUM, danger. PETRA, pierre.

MODÈLE DU DEVOIR.

PAGANUs,paysan. Paganisme (i).


PALHUM, man-
teau, voile Pallier, palliatif, palliation, pallium.

TRENTE-HUITIEME LEÇON

Nous donnons le mot latin e< MM équivalent en français


l'élève indiquera tous les mots de notre langue qui WM<e/t
rapport de sens avec le mot /ra?tc<!Met en rapport d'ety
mologie sMc mot latin.

PtuJS,poiL PoBULUS, peup)e.


Ptscts, poisson. PosT, après.
Pt~ACARB, p~ACATUM, apaiser. PQTARE, bQ;re.

PLACET, il plaît. PR~DA,hntm.


PLEBS, PLEBIS, pOUpte. PR~DtCAttE PR~MCATUM,
PLEXUS, entrelacé, pmbar~- prêcher.
rassé. PRAVUS, mauvais.

PnjvtA,p!uie. PRETIUM, prix.

POLLUERE, POLLUTUM, SOuH- PRIMUS,premier.


ter.
Chef.
pRtNCEPa,BB)NpfP)S,
PONDUS, POH&EMS, poids. PRIOR,le premier.

(t) Voir ce mot j~x KtymotQt'M eunenses (an do cours).


100 JARDIN DES RACINES LATINES.

PROBARE, prouver. PULMO, PULMONtS, pOUMOn.


PROJICERE, PROJECTUM, jeter PuLvts, pULVERtS, poussière.
en avant. PUNCTUM, point.
Ppouxus, long, étendu. PuNtcus, carthaginois.
PROPENSUS, porté à. PURGARE, puRGATUM, net-
PROSTERNERE, PROSTRATUM, toyer.
abattre. PURPURA, pourpre.
PROVIDERE, PROVISUM, pour- PuTRts, puTRtos, pourri.
voir. Qu~RERE, QtLEsrruM, cher-
PRûxiMUS,proche. cher, demander.

PRUINA, petite pluie fine. QUADRA, carré. QuARTUS,


PSALMUS, psaume. quart, quatrième. QuA-
PuDERE,pUDtTUM,avoir honte. TUOR, quatre.
PUER, enfant. QutES, QMETts, repos.
PuoNus, poing. QmuQUE, cinq.
PULLUS,poussin. QUINTUS, cinquième.

MODELE DU DEVOIR.

PILUS,poit. Épiter, épilatoire, épileur, horripila-


tion, dépilatif, dépilation, dépilatoire,
dépiter.
Ptscts, poisson. Pisciculture, pisciculteur, piscine.

TRENTE-NEUVIEME LEÇON
Nous donnons le mot latin e< son équivalent en hançaK;
fe~fe indiquera tous les mots de notre langue qui sont en
rapport de sens avec le mot /ra~{'sMet en rapport d'éty-
mologie avec le mot latin.

RAMus,rayon. RECTUS, droit. ReoERE,


RAMX, RADICIS, racine. gouverner.
RAPERR, RApruM, ravir. REDtMERE,REDEMPTUM, ra-
RATIO, RATtONtS, raison. cheter.
RECALCITRARE, résister opi- REFERRE, RELATUM,
rappor-
niâtrement. ter.
RECiD:vus, qui revient. REHCERE, REFECTUM, restau-

RECIPERE, RECEPTUM, rece- rer.


voir. règle.
REGULA,
JARUtN DES RACINES LATINES. iOt

RELABt, REtApaus, retom- RtDERE,MSUM,rire.


ber. RfGARE, arroser.
REUQUtjM, reste. RtGERE,être raide.
REMtmsct,se souvenir. RIPA,rive.
ReMtTTRRE, REMtssuM,re- RtTUS,cérémonie.
mettre. RixA,querelle.
REPERE, REPTUM, ramper. RoBUR,ROBORI5, force.
REPREHENDERE, REPREHEN- RooERE,ROSUM, ronger.
SUM, reprendre. RoGARE,ROGATUM, prier.
RES, RM,chose. RoTA,roue.
RESPONDERE, RESPONSUM, ré- RUBER,RUBRt,rouge.
pondre. RUDIMENTUM commence-
RETICERE, taire. ment.
RETRO,en arrière. RUMPERE,RUPTUM, rompre.
HEVERTERE, REVERSUM, re- Rus, RURtS,campagne.
tourner. RuTtLus, éclatant. comme
REx, RMts, roi. l'or.
MODELE DU DEVOIR.

RADtus, rayon. Radieux, radié, irradiation.


RAOtx,BAMCts,ra-
cine. Radical, radicalement, radicalisme (i),
radicule, radis.

QUARANTIÈME LEÇON
~VoM~MMMM met latin et <Mtéqnivaiemt en irançais;
f<?/~e indiquera tous <MMO~ de notre langue qui sont en
rapport de sens avecle mot /)Y!MMM et en rapport d'éty-
mologie avec le wo<latin.
SACCHAMHt, sucre. SALUBER, SALUBMS, satu-

S~ytRE, agir cruellement. taire.

SAGAX,SAGAas,pénétrant. SANCTUS, SANCTI, saint.

SAOtTTA, flèche. SANtTAS, santé.

SAL,SAUs,ae!. SAPO, SAPoms, savon.

(t) Le M<McoK<m< est le système politique de ceux qui ne se contentent


pas de rtformea modérée* et progressives, mais qui voudraient <Mr<M<tMf
d'un sen) coup tous les abus et modincr pt-ofondcmeat la forme de la
Mc:été.
tOQ JARDIN. DES RACINES LATtNES.

SATj)s,as$cz. SiM9TER, gauche.


SATURARE, rassasier. SOLERE, souTus, avoir cou-
SAXUM, sAXt, rocher. tume.
SCABIES, gale. SOLUS,souus, seuL
SCALA,
échelle. SOLVERE, SOLUTUM, délier,
boiteux.
SCALENUS, payer.
SCALPERE, tatUef. SOMNUS,soMNt,sommeil.
école.
SCHOLA, SOPOR,sommeit.
SciENS, sctEKTta, qui sait. SpAT:uM, espace.
SciNDERE, sossuM, diviser. SPECIES, espèce, apparenco.
SCINTILLA, étincel)e. SPECTARE,SPECTATUM, regar-
ScRtBERB, scRipTUM, écrire. der.

SCRUPULUS, petite pierre. SPIRITUS, esprit.


ScRUTARt, SCRUTATtJM, fpui)- SPLENDERE, briller,
ter. SPOLtARE, gPOUATUM, dé-
SscARB,
aECATUM, couper. pouiller.
SECULUM, SECuu, siècle. SPONGIA, éponge.
SECURUS, SECURI, sans in- STAGNUM, étang.
quiétude. SrARB,STATUM, se tenir de-
SEDARE, SEDATUM, catmpr. bout.
SEMEN, SEMINIS, semence. STELLA,ét0)te.
SE)tfER, toujours, STELHO, STELLIONIS, fourt)C.
SENEX, SENIS, vieillard. STER!<UTARE, STERNUTATUM,
SEpTUAGtNTA, soixante-dix. éternuer.

SEQUt, sECuïus, suivre. STILLA, goutte.


SERUM, petit-lait. STIMULUS, aiguillon.
SERUS,du soir. STip~ttbiuM,solde.
SEX,six.. STIPULA, paille.
SËxAGtNTA, soixante. STOMACHUS, estomac.
S)CA,poignard. STRANGULARE, STRÀNGULA-
Siccus, sec. TUM,étrangler.
SIDUS, stDERis, astre. STRIDERE, faire du bruit.
SfMH.ts.~mMabte. STRINGERE, STRicTUM, serrep'
SfitiUL,ensemble. · fortement.
StNAP(, moptarde. STRUERE, STRUCTUM, bâtu',
SINGULARIS, seul. STUDIUM, étude.
MODÈLE DU DEVOIR.

SAccHA!ujM,sncrp.Sacchari~.
8~vmE,agircruet-
iement. Sévir, sévices.
JARDIN DES RACINES LATINES.

QUARANTE ET UNIÈME LEÇON

Nous donnons le mot latin et son èquivilent en îrànoàM;


l'élime indiquera tous /e.! mots de notre langue qui sont en
rapport de sens avec /e mot /ran<'<t! el en rapport d'éty-
Ntologie fMcc ? mot latin.

STUPENS, étonné. TiMËRË, craindre..


SïYLUs, poinçon. ti~GERE, TttfCTUM, teindre.
SuB, sous. TtTULUs, titre.
SUBJICERE, SUBJECTUM, mettre TORPIDUS, engourdi.
dessous. TORQUERE, TORTUM, tordre,
SuBuMARË,élever en haut. tourmenter.
SuBMpERE, SUBREPTUM,pren- TORRERE, brûler.
dre à la dérobée. Totus, tout.
SuDOR,transpiration. ToxtcuM,poison.
StjERE, sutitM, coudre. ÏRADERE, TRADITUM, HVrer.
SuLFUR, SULFURIS, soufre. TRADUCERE TRADUCtUM
SuMptus, dépense. faire passer.
SUPER, sur. TuAHERE, tRACTUM, tirer.
SupERBUS, Orgueilleux. TRAJICERE, TRAjECTUM, tra-
SupRA, au-dessus de. verser.
SURGERE, SURRECTUM, Se te- TpANS,au delà.
ver. tpANSCENDERE, monter au
SuRous, sourd. delà.
SYLVA,forêt. TpANStGERE, TRANSACTUM,
1
TACERE, TACITUM, taire. traiter.
TAUs, tel, semblabte. TRANSIRE, tRANsrruM, passer
TANGERE, TACTUM, toucher. au delà.
TEMPUS, TEMPoms, temps. TRANSVERSUs,pos6 en travers.
TENAX, TENAOS, qui tient. TREPIDARE: TREPtDATUM
TENUtS, mince, délié. trembler.
TER, trois fois. TRES,TRIUM,trois.
TERERE, TRITUM, broyer. TRtViUM, carrefour.
TERRBRE, épouvanter. TuBER, TUBERIS, tumeur.
TESTA, écai))e. TuMËRE, s'enHer.
TESTARI, TESTATUS, Mmoi- TupRARE, troubler.
gner. TURBO, TURBINIS, sabot, tou-
TEXERE, TEXTUM, tisser. pie.
104 JARDIN DES RÀCtttES LAT!t)Ea.

TYMPANUM, tambour. URBS,URBtS,V)He.


UBERARE, être abondant. U RGERE, presser.
UBIQUE, partout. URTtCA,ortie.
ULT!Mus,le dernier. UTERUS, sein.
U~GERE,UNcruM,oindre. UT),usus, se servir.
MODÈLE DU DEVOIR.

SrupENS,étonné.. Stupéfaction, stupéfait.stupéSant.stu-


péner, stupeur, stupide, stupidement,
stupidité.
STYLUS,poinçon. Stylet, style (i), styler.

QUARANTE-DEUXIÈME LEÇON
Nous <<<MMMMM le mot latin et son équivalent en iraaçaia
l'élève !'n'~t<er<!tous les mots de notre langue qui sont en
rapport de sens avec le mot /)wtc<!Met en rapport d'éty-
mologie avec le mot latin.

VACARE, être vide.


VACATUM, VERBUM,
parole.
vache.
VACCA, VERGENS,qui penche.
VAOUs,errant. VERMIS,
ver.
VALETUM VALETUONtS VERSARE OU VERT)!RE, tour.
santé bonne ou mauvaise. ner.
VAPOR, vApoms, vapeur. VESICA, vessie.

VEIIERE, VECTUM, porter. VEST)s~habit.


VELLE, vouloir. VETus,VETERIS, ancien.
vELoas, prompt.
VELOX, VtA,route
VEMRt, chasser. VtMNUS,v&tsin.
VENENUM, poison. ViDERE,VtsuM.voir.
VENIA, pardon. ViGtLARE, veiller.
V6tt)RE,se vendre. VINCERE, VICTUM, vaincre.
VENTILARE, VENTILATUM, ra- VINDICARE, VINDICATUM, tirer
fratchir. vengeance, réclamer.
VER, VEMS, printemps. VtR, homme.
VERBERARE, VERBERATUM, VIROO, VIROINIS, vierge.
frapper. VIRTUS, force.

(1) Voir le mot <<<<aux Etymo)oj;itt eurieu'ics.


JARDIN DES RACINES LATINES. ios

VISCERA, entrailles. VOLARE, VOLATUM,voler.


VtSCUM.gtU. VoLVERE, VOLUTUM,tourner,
VITA,vie. rouler.
Vms, vigne. Vox,vocts,voix.
VtTnuM, VITRI, verre. VuLGUs,le bas peuple.
VOCABULUM, mot. VULNUS, VULNERIS bles-
VocARE,vocATUM,appe)er. sure.

MODÈLE DU DEVOIR.

VACARE, VACATUM,
être vide. Vacant, vacance, vacation, vacuité,
évacuation, évacuer.
vache.
VAÇCA, Vaccine, vaccin, vaccination, vacci-
ner.

MN DM LA TROtS!f:!d!j! PAttftt:.
QUATRIEMEPARTIE -1

DÉFINITIONS ÉTYMOLOGIQUES

QUARANTE-TROISIÈME LEÇON

Nous donnons & mot français et les e!éments, pour la plu-


part latins, dont il est composé; l'élève fera ressortir, au
M0!/e;td'une <M/Mt<M,l'analogie qui existe entre le mot
français et M! élémentsétymologiques.
AuDOMËN (De abdere, cacher; omen,présage) parce
que.
ABHOCETABtjAC.(De ct&,de; AoC)celui-ci; ab, de; bac,
celle-ci) parce que.
AB ovo. (De ab, depuis; ovo, Fœuf) c'est-à-dire
dès le principe, par allusion à.
ABM. (De arbor, arbre) parce que.
ABgTÈME. (De ab, privatif; temetum; vin) parce
que.
AccESSiT. (Mot latin qui signifie il a <t~ar<x'~)
parce que.
AccoLADE. (De ad collum, au cou) parce que.
ADJECTIF. (De a<<Mre, adjectum, ajouter) parce
que.
ADULTE. (De a<<M/<M~ devenu grand): parce que.
ADVERBE. (De ad, près de; verbum, verbe) parce
que.
AFFICHES. (De /!ye<-e,attacher ad, à) parce que.
AFFLUENT. (De/luere, coûter ad, vers): parce que.
ArpouAGE. (De ad, pour; focus, foyer) parce que.
JARDtN PE'i PAC!NES LA~tNES. 107
ApFM~T. (De <t(<, vers /tWM, front) parce que.
Aot~GATtON. (De a< vers; ~M", yeyM, troupeau)
parce que.
ALAMp'Q~E. (De <<fm&!< vase dtstit)atoire) parce
que.
ALBMN. (De f</<'iM,blanc) nom donné à t'Angte-
terre, à cause de.
AL&ATOtRE. (De alea, dé, jeu de hasard) parce que.
AuBi. (Adverbe latin signifiant atMeMM) parce
que.
ALTESSE. (De altus, élevé) parce que.
ALVÉOLE. (De alveolus, petit lit) parce que.
AMBIDEXTRE (De ant6o, deux; dextera, main droite)
parce que.

MODÈLEDU DEVOIR.

AB~o~EN. (De(t~~ere, cacher omeM, présage) parce


que. l'abdomencontient, cache les en-
trailles que les prêtres romains con-
sultaient pour en tirer des présagés.
AnHOCETABHAC. (De ab, de; hoc, celui-ci; a&, de;Aoc,
celle-ci) parce que. parler ab Aocet
ab /toc, c'est aller d'une chose à une
autre sans suite et sans ordre, à tort
et à travers.

QUARANTE-QUATRIÈME LEÇON
~oM<<~oKtOtM le a~ot françaM << les plements.~our~u-
part latins, dont il est composé; l'élève fera ressortir, ait
moyen (<'«ne (léfinition, <'analon~ qui existe entre le mot
français et ses éléments~yMo<o~t<e!.
AMpUt.ANCE. (De ambulare, marcher, se déplacer):
parce que.
AMO!)T. (De ad, vers mo~em, la montagne]
parce que.
1'
i88 JARDtN DES RACtNES ~ATtNESf

AMYGDALES. (De <!myy</a&amande) parce que.


ANGINE. (De angere, suffoquer, étrangler) parce
que.
ANGOISSE. (Deangere,serrer, sunbquer): parceque.
ANNULAiRE~doigt). (De annulus, anneau) parce que.
APLRITIF. (De aperire, ouvrir) parce que.
AQUEDUC. (De aqua, eau; ducere, conduire) parce
que.
AQUILIN(nez). (De aquila, aigle) parce que.
ARTÉSIEN(puits).. (De Artois) parce qu~
AnuspiCE. (De «r«, autel; M~Kwe, observer): parce
que.
AscENStON (fête de
l'). (De ascendere, OKM~MM, monter) parce
que.
AuBADE. (De aube) parce que.
AuBAiNE(droit d'). (Deo&&~aiiteur8;na<M,né): parcoquc.
AuBEdu jour. (De albus, blanc) parce que.
AUBÉPINE. (De alba, blanche; ~ma, épine) parce
'que.
AUGURE (Deavium, des oiseaux garritus, ramage):
parce que.
AURICULAIRE ( té-
moin, confes-
sion, doigt). (De a«rM, oreille): parce que.
AuspicES. (De auM, oiseaux; inspicere, observer):
parce que.
AuTEL. (De altus, élevé) parce que.
AVALANCHE. (De ad. vers; vallis, vaHée) parce que.

MODÈLE
DU DEVOIR.
AMBULANCE. (De ambulare, marcher, se déplacer):
parce que. les ambulances sont des
espèces d'hôpitaux militaires attachés
à un corps. d'armée, et qui peuvent se
<ttcer, se transporter en tout lieu.
JARCtN DES RACINES LATINES. i09

AMONT. (De ad, vers; Mto?t<em,la montagne)


parce que. cette expression amont est
employée pour signifier l'endroit de
la rivière qui est plus rapproché de
la source (de la montagne),par rapport
à un autre endroit qui est plus bas et
que l'on dit être en aval. (Voir aval.)

QUARANTE-CINQUIÈME LEÇON

Nous dwMMMM le mot iramçais les élémenta, pour la plu-


part latiM, dont il est composé; l'élève fera ressortir,-au
moyen d'une définition, l'analogie qui existe entre le mot
/ht~Fan et ses élémentsd<yt)«~oy!~MM.
AvML. (De aprilis, qui vient lui-même de ope-
rire, ouvrir) parce que.
RACCALAURÉAT.(De bacca,baie; laurea, de laurier) parce
que.
BACCHANALE. (De Bacchus) parce que.
BAGUE. (De bacca, perle) parce que.
--BALANCE (De bis,deux lanx, plateau) parce que.
BANQUEROUTE. (De l'italien banco rotto, banc rompu)
parce que.
BESACE. (De bis, deux; Mce<M,sac) parce que..
BEStcn.s (De bis, deux; oculus, oeil) parce que.
BIFURCATION (Debis,deux /!<~ca,fourche) parce que.
BtLAN. (De bilanx, balance) parce que.
BILLARD. (Depila, boule) parce que.
BiLLEVESÉE. (De~t&t,boute oeMca,vessie): parce que.
BINOCLE. (De bis, deux oeu~tM,oeil) parce que.
BtSAtGUK OUBESAt-
GUE. (De &M,deux fois; ac«<t<f.aigu, tran-
chant) parce que.
BtscutT. (De bis, deuxfois; fr. cuit) parce que.
w JAROtN !)E~ RA<ES LATINES.

BoucLiER, (De ~MceM/a, bouc}e) parce que.


BRANCHE. (De brachium, bras) parce que.
BpuMAiRE. (De AruMa,brouillard) parce que.
CABRER(se). (De cf~ro, chèvre) parce que.
CAumoLE, (De capreolus, jeune chevreau) parce
que,
CADAVRE. (De caa~re, tomber) parce que.
CADENAS. (De catena, chaîne) parce que.
CADENCE., (De cadere, tomber) parce que.
CADUC. (De cadere, tomber) parce que.
CAGNARD. (De c<MtM, chien) parce que.
CALCu~ (De <ejU/tM,pettt caillou) parep que,
CALENDRIER. (De ca~t~, calendes) parce que.
CALVAiRE, (De calvus, chauve) .parce que.
DUDEVOIR.
MODÈLE

AVRIL. (Deaprilis, qui vient lui-même de aperire,


ouvrir) parce que. à cette époque
de r~nnée, ta terre paraît alors Qt<f7'<
son sein pour recevoir les' plantes,
faire germer les semences qu'on lui a
connées.
BACCALAUREAT.(De bacca,baie; /<!t<rM, de laurier): parce
que. autrefois on donnait à l'étudiant
reçu au grade de bachelierune branche
de laurier chargée de ses &a!M.
J.~RDMPE§RACitr<E§ LATTES. tit

QUARANTE-SIXIEME LEÇON

Nous donnons le mot français et les céments, pour la plu-


part latins, dont il est composé; l'élève fera ressortir, au
BM~H <MM ~<K:<i<M,~'analogie qui e-rM~eentre le mot
/)'an~«Met ses ~OneM~~ymo~t~MM.

ÇAMRACE. (De ca~et'a, chambre) parce que.


CAME~ÇTp. (De ccpMe~),cb~a~au) parce que.
CAMOUPt.E.T. (De ~<t<M,souffle; calamo, avec un cha-
tmneau) parce que.
CAMMARp. (De camisa, chemise) parce que.
CAMPOS. (De campus, campagne) parce que.
CANAILLE. (De c<mM,chien) parce que.
CANDiDAT. (De caM~tM, blanc) parce que.
CAMCUL~ (De caM!CM/a, dmimutif de ca?t~ ctnen)
parce que.
CANtNE. (De canis, chien) parce que.
ÇApfLLAtRE. (De capfllus, cheveu) parce que.
CAPITAINE. (De <'ajOM<,tête) parce que.
CAPITALE. (De ca~M<,tête) parce que.
CAPRICE. (De capra, chèvre) parce que.
CARDtNAL. (De cardo, gond, charnière): parce que.
CARÊME. (Contraction de ~MaarayMMMa, quaran-
taine) parce que.
CARNAVAL. (De caro, carnis, chair; vale, adieu):
parce que.
CARTEL. (D~çharta, papier) parce que.
CATHÉDt~ALE. (De cathedra, siège) parce que.
CÉRÉALES. (De Cérès) parce que.
CÉSURE. (De M~ere, ca?<Mm, couper) parce que,
COLLÈGE (De <'o«t~e)'e,rassembler) parce que.
CoLON!E. (De colere, cuttiyer) parce que.
COMMENSAL, (DecwM.aveç; t~~M, table): parce que.
ii2 JARDIN DES KACtNBâ LATINES.

CoMONcnoN. (De cum, avec; ~«~crc, joindre) parce


que.
CoMURATMN. (Decum, avec;/t<rare, jurer): parceque.

MODÈLE DU DEVOIR.

CAMARADE. (Dec<MKe~<t,chambre): parce que. ce mot


s'applique aux compagnons du même
métier, qui autrefois partageaient la
même c/MM&re et souvent le même lit.
CAMELOTE. (De camelus, chameau) parce que. ce
mot désigne une étoffe grossière que
l'on fabriquait autrefois avec le poit
du chameau. (V. aux Êtymotogies cu-
rieuses.)

QUARANTE-SEPTIÈME LEÇON

Nous donnons le mot irançait et les élément*, pour la plu-


part latins, dont il est composé; félève fera o rMMr~r, au
moyen d'une définition, f analogie qui existe entre le mot
/htttp<!Met <Méléments~MO~t~M«.

CONNÉTABLE. (Dëc<wtM,comte; ~atM/MMt, staNe): parce


·
que.
CONNIVENCE. (De connivere, cligner de t'œit) parce
que.
CONSONNE. (De CMM,avec; sunare, sonner) parce
que.
CONSTELLATION.(De CMM,avec ~<e~a,étoite) parce que.
CoNfAGMN. (De eMM,avec; tangere, toucher) parce
que.
CONTRAT. (De e<Mt<;H/t~e,resserrer) parce que.
CorE. (De quotus, combien) parce que.
Com'pLE. (De CMp€«!«M, coupe) parce que.
CnÈOtT. iDc<'re<erp,c?e;<<<«M,confier):
parceque.
JAttDHf DES RACINES LATINES. H3

CRiNOLINE. (De crinis, crin; linum, lin) parce que.


DÉCEMBRE (De decem, dix) parce que.
DÉCEMVfR. (De<<<*ceM, dix; vir, homme): parce que.
MctMER. (De <!ee!'MM~ dixième) parce que.
DExTËRtT)' (De dextera, droite) synonyme d'adresse,
parce que.
DIGITALE. (Dedigitus, doigt) parce que.
D)GiT)GRADEs. (Dedigitus, doigt; gradi, marcher) parce
que.
DtMANCHE. (De dies, jour; dominica, du Seigneur)
parce que.
DOMAINE. (De dominus, seigneur) parce que.
DOMESTIQUE. (De <&)MHM, maison) parce que.
DuEL. (De duo, deux) parce que.
Écu (monnaie). (De ~*M<M!K, bouclier) parce que.
ËcuYER (De MM<MM, bouclier) parce que.
'ÉDITEUR. (De e<fe~,editum, mettre au jour): parce
que.
ËDREOox. (De donum, don, présent; eider, espèce
d'oiseau) parce que.
EFFRONTÉ (De e, préfixe ampliatif; /ro)M, front):
parce que.
ÉGOÏSTE. (De ego, je, moi) parce que.
EMANCtpEn. (Dee, préfixe privatif; Monc~Mm, es-
clave) parce que.

MODÈLE DU DEVOIR.

CONNÉTABLE. (Decomes,comte; stabulum, étable): parce


que. dans le principe, le connétable
était l'intendant des ~eMn'Mroyales,
celui qui était chargé de tirer des
provinces les chevaux nécessaires au
service du roi. (V. aux Étymologies
curieuses.)
i<4 ~ARDtNOËS~ACtNES LAttNES.

CoNNtVENca. (De conniverd, cligner de t'œit) parce


que. ceux qui s'entendent pour mal
faire se parlent par signes, aSn que
les autres ne comprennent pas ce qu'ils
se disent.

QUARANTE-HUITIEME LEÇON
Nous donnons le mot français et les élémenta, pour la plu-
làtiM, dott 11 tM Cotapoité; l'élèvefera ~?0~7*, att
moyen d'une définition, faNtttO~e qui existe entre le mot
et M<<f~M~M~Mto~~ttM.
/raMFa)i.!
ENFER. (De M~rM~,inférieur) parce que.
EQUATEUR. (De~Marc, a?~Ma<MMt, égaler): parce que.
ËQNNOXE. (De ~MM.<,égal; nox, nuit): parce que.
ÉQUIVOQUE. (Dea~MtM,égal vox, parole): parce que.
ESCALADE. (De Ma~, échelle) parce que.
EechAVE. (Du fr. Slaveou JNM/aMM):parce que.
Ex-voTO. (DeM, d'apratj M<MM, vœu) parceque.
FAftÉ. (DeytBhMM,foitt) parce que.
FATALISME. (De /<<<H?M, destin) parce que.
FÉVRtER. (~&<'Ma?'t«,dérivé de/c&tMre, purifier):
parce que.
FtLLEUL. (Dé /t/M/<M,petit fils, fils chéri) parce
que.
FLORÉAL. (De /!(M,/loris, fleur) parce que.
FoiRË. (De /b~MM,place publique) 1parce que.. i.
FôLUcuLAtRE (De /bMcM~,pet! te feuille) parce que.
FoR inMneur. (Dë /Of:<tM, place publique, et, par suite,
barreau) tribunal) parce que.
FORA~ (De /M'i~t, place pubtique, foire) parce
que.
JARDIN DES RACINES LATINES. il8

FosstLE. (De fodere, /OMXM, fouiller) parce que,


FRUCTIDOR (De /rMc<tM,fruit) parce que.
FUNAMBULE. (De /'M~«, corde; ambulare, marcher)
parce que.
GALLICANISME. ~DeyaMctM,qui appartient à la Gaule,
à la France) parce que.
GALLICISME (De ya~etM, qui appartient à la France)
parce que.
(nœud).. (De Gordium, ville de Phrygie) parce
GORDIEN
que.
GUTTURALES ( !et-
tres). (De guttur, gosier) parce que.

DUDEVOIR.
MODÈLE

E;t<FNR, (De tt/ctW, inférieur) parce que. les


anciens plaçaient le sëjour des morts
dans un endroit souterrain et profond.
ÉQUATEUR (Dea?~Mare,a*aM<!<uM, égaler] parce que.
l'équateur est un cercle imaginaire qui
partage le globe en deux partira ~o~M,
par rapport au (nouvement sotaire.

QUARANTE-NEUVIÈME LEÇON
Nous donnons le mot ifaaçait et les éléments, pour la plu-
part latine, ~on~ Mt çsmBpge ~pe fera re~Qr~r, a«
moyen d'une définition, ~analogie qui existe entre le mot
français et ses ~<~ten<! étymologiques.

HA~s co~BUS. (~~M, ~p t~ aies; co~tM, ton corps)


parce que.
HEBDOMADAtRE. (Du latin hebdomas, /t~MoMa~, venant
du grée <!pta, qui signifie sept) parce
que.
iiH JAhOtN DES RACINES LATINES

HtATus. (Mot latin formé du verbe At'a~e,hiatum,


ouvrir la bouche) parèe que.
HôptïAL, HOSPICE.(De /<<M~t<!MM, hospitaUté) parce que.
HORRIPILATION. (De/MMvere, se dresser; pilus, poil): parce
que.
HosTtE. (De hostia, victime) parce que.
luENTtFMR. (De~eM,même /'oeere,faire): parceque.
iGNtvoME. (Deignis, feu; vomere,vomir): parce que.
IMMACULÉ (Deinprivatif;macula,tache):parceque.
iMMÉMAT. (De in privatif; ~e~t'Mt, milieu) parce
que.
IMMENSE. (De in privatif; menaus,mesure) parce
que.
IMMEUBLE. (De in privatif; mobilia,qu'on peut mou-
voir) parce que.
IMPÉRATIF (mode). (De imperare, imperatum, commander)
parce que.
IMPÉTRANT. (De impetrans, obtenant) parce que.
IMPERMÉABLE. (De in privatif; permeare, couler à tra-
vers) parce que.
IMPONDÉRABLE. (De in privatif; pondus, ponderù, poids).
parce que.
INMX. (De Météore, M«;<!<MM,montrer, dési-
gner) parce que.
iNAffmoft. (De M<!KM, vide) parce que.
INCANDESCENCE.(De incandescere,blanchir) parce que.
iNDtco. (De indicum, indien) parce que..<
INITIALE(lettre).. (DeMt~MM,commencement) parce que.
INITIER (DeM,dans;!re,ttMM,aHer):parceque.
INSECTE. (De insectua, divisé) parce que.
InTERjECTm~ (De t'M/e~c/tM,jeté entre) parce que.
JARDtN DES RACINES LATINES. i<7

MODELE DU DEVOIR.

HABEAS
coRpus. (Habeas,que tu aies; corpus, ton corps)
parce que. ce nom est donné à une-
loi anglaise qui permet à l'accusé de
fournir une caution en argent pour
avoit son co)~, c'est-à-dire pour être
libre de sa personne et ne pas subir
de prison préventive. Les Anglais
regardent avec raison l'habeas corpus
comme le palladium de leur liberté.
HEBDOMADAIRE.(Du latin hebdomas, hebdomadis,venant
du grec epta, qui signifie sept) parce
que. on appelle hebdomadairetout ce
qui a rapport à la semaine, laquelle
est composée de <ep<jours.

CINQUANTIÈME LEÇON
Nous donnons le mot français et les élémenta, pour la plu-
part latins, dont il est compoaé; ~~M fera ressortir, au
moyen d'une définition, l'analogie qui existe entre le mot
/r«KfaMet ses élémentsétymologiques.
INTRANSITIf (De in privatif; trans, au delà; ire, itum,
aller; c'est-à-dire, qui ne va pas au
delà) parce que.
t'<TRoïT. (De M<ro!<<M, entrée) parce que.
ITAUQUE. (De tta&etM,italien) parce que..
JACHÈRE. (Delacère, être gisant, se reposer) parce
que.
JANVIER. (Dulatin </<!ttt«t~tM,venant lui-même de
Janus) parce que.
jRnEMiAM. (Dunomduprophètc./<'r~Hte):parceque.
JÈsus [papier). (DeJf.«M,nom du Sauveur) parce que.
H8 ~Àf~tUN DES RACHtES LATtNES.

JEUDI (De ./of! de Jupiter; (<:M, jour) parce


que.
JouvENCE) fon-
taine de). (De juventus, jeunesse) parce que.
JutLLET. (De Julius, Jules) parce que.
JutN. (De Juno, Junon, ou de juniores, jeunes
gens) parce que.
LABtALE ()ettre),. (De ~'a, tevres) parce que.
LABOURER. (De~<M'<M'e,travaiUeractivement,sedon-
ner de la peine, souffrir): parce que.
LACONISME. (De ~aco, Laconis, habitant de la Laca-
nie) parce que.
LACTÉE(voie). (De &M-<eM~,laiteux, de lait) parce que.
LARVE. (De /a?'t)0, casque) parce que.
LAURÉAT (De daurus, laurier) parce que.
LAVANDIÈRE. (Do lavare, baigner) parce que.
LAZAROKE. (Mot italien, de Z<!M)'o, Lazare le pau-
Yre] parqe que,
LÉON)NE(part). (De leo, /coHM, lion)parce que.
LtsstVE (De N-f~'uM, qui vient !ui-me;ne de ~c
cendre du foyer) parce que.

MODÈLEDU DEVOIR.
iNTRANStTip. (De au de)à; ire, t<t<M,
privatjf; <)*<t<M,
aller, c'està-dire, qui ne va pas au
delà) parcp que. l'action exprimée
par pes verbes se va pas au a'eM du
sujet et ne tombe directement sur au-
cun objet; e'est pourquoi ces verbes ne
~auraient avoir (le complément direct.
iNTRol'T. (De introitus, entrée) parce que. l'In-
<)oM*est l'ente, !e début de la messe,
JAhbt<< Dt:S KAONËS LÂTtKËS. H9

CINQUANTE ET UNIÈME LEÇON

~y<MM donnons le mot fr~~ais éléments, pour la ~<u-


part tatina, dont il e<t oompoaé; rélève fera ressortir, ttM
moyen ff'MKe définition, /'analogie qui existe entre le mot
/y<!M~e:<et ses ~MCM!< Aymô~~MM.

LtCTEUH. (De ligare, ligalum, lien) parce que.


LUNDt. (De luna, lune; dies, jour) parce que.
LusTRE (1). (De lustrare, purifier) parce que.
MAtSE. (De )K<~&r,plus grand) parce que.
MALLÉABLE. (De HMtM<M<,
marteau, maittet) parce
que.
MAtOtt~Èttë~ (bê~Kt~t~tt; tnameHe; /e?w, porter):
parce que.
MANÈGE. (De manu, par ta main; agere, conduire)
parce que.
MANSARDE. (De J~aM<M' architecte du xvtt~ siècle):
parce que.
MAPPEMONDE. (De MMt~o, serviette, toile; mundus,
monde) parce que.
MAMM. (De Mars, dieu de la guerre chez les
pàMhs;<!tM,johr): parce que.
MARIVAUDAGE. (De Marivaux, auteur de comédies): parce
que.
MAROTIQUE
(style). (De Clément ~aro~ auteur du Xvt" siècle):
parce que.
MAROTTE. (Pour mérote, petite mère, petite poupée):
parce que.
MARQUis. (Du bas latin marchio, qui veut dire pré-
posé aux frontières ou Mare~) parce
que.

[t)!tsp~<iêdecHiqtn~.
120 ;JARDIN DES RACINBS LATINES.

MARRAINE (De mater, mère) parce que.


MApsuptAux (De marsupium, bourse) parce que.
MARTYR. (Du.latin MM)< venant du grec morfMr,
qui signifie témoin): parce que.
MATADOR. (Du latin mactator, tueur) parce que.
MATINES. (De matutinum, matin) parce que.
MAUVIETTE. (De MMt<a,mauvais; avis, oiseau) parce
que.

MODÈLE DU DEVOIR.

LICTEUR. (De ligare, ligatum, lier) parce que. !o


licteur était un officier public qui. pré-
cédait les premiers magistrats de
Rome, portant un faisceau de verges
liéautour d'une hache; c'était lui aussi
qui liait les patients à la potence, car
il était à la fois appariteur et bourreau.
LuNM. (De /t<Ma,lune; dies, jour) parce que.
ce~otM'étaiteonsacréàDiancouPhœbe,
la lune des anciens.

CINQUANTE-DEUXIÈME LEÇON
Nous donnons le mot français et les éiéatMita, pour la plu-
part latins, dont il est composé; l'élève /<*)'<!
rMMrhr, au
moyen d'une ~~t!<t'<Mt,ftHMlegÏt qui existe entre Mmot
français et ses éléments étymologiques.
MÉDtus. (Mot latin qui signifie mitoyen, Mtt7«u)
parce que.
MERCREDI (De3~eM!tM, Mercure; <M, jour) parce
que.
MÉRïDtEN. (Du latin McrM/t'M,formé de mc</Mdies,
mitieu du jour, ou midi) parce que.
JARDIN DES RACINES LATtNES. 121

MESSE. (Du bas latin missa, pour missio, qui si-


gnifie renvoi) parce que.
MESStDon. (De messis, moisson) parce que.
MESStE. (De l'hébreu maschiach, qui StgnineotM<)
parce que.
MESStER. (De !neM!<, moisson) parce que.
MÉTAHUE. (Du latin medietaria, formé de medielas,
quisigni(iemHieu,moitié):parceque.
MÉTEtL. (De mixtus, mêté) parce que.
MEUBLE. (De mobilis, qu'on peut changer de place)
parce que.
M)Dt. (De media, milieu; dies, jour) parceque,
MINUTE. (Dem:H!«<diminuée, petite): parceque.
MoLAtRES. (Do mola, meute) parce que.
MoNtTELn. (De MOMere, monitum, avertir); parce
que.
Mus. (De ;)!t<<are, changer) parce que.
NÉBULEUSES. (De nebula, brouillard) parce que.
NEC PLUSULTRA.. (Nec, non; plus, p)us M«f< au delà)
parce que.
NEF. (De !Mt'<, navire) parce que.
NÉGOCE. (De He;/o<tMM,affaire, embarras) parce
que.
NÉMTtSME. (De nepos, nepotis, neveu) parce que.

MODÈLEDU DEVOtR.

MÉDtUS. (Mot latin qui signifie mitoyen, Mtt7/etf)


parce que. le M~tM, troisième doigt
de la main, est placé au milieu des
quatre autres.
MEncnEDi. (De Mercurius, Mercure; cKc. jour): parce
que. ce jour était consacré au dieu
~f!'CM!'C.
UVM BS L'tL&VE. 6
122 JAnMN DES RAONES LATtNES.

CINQUANTE-TROISIÈME LEÇON

~VotM~oMHOtMmot français et les éléments, poMr&!p<


part latins, dont il est compose; l'élève fera ressortir, au
moyen d'une déflnition, l'analogie qui existe entre le mot
/r<t~aM et ses élémentsétymologiques.
NtCOTMË. (De Nicot, nom propre) parce que.
NIVBsE. (De nix, 7!tM.t,neigo) parce que.
NOCTAMBULE. (De nox, Moe< nuit; aM&M&te,mar-
cher) parce que.
NOEL. (De natalis, natal) parce que.
NORMALE (école).. (De norma, règle, modèie) parce que.
NOVEMBRE. (De novem, neuf) parce que.
NUMÉRAIRE. (De MMMtoare, compter) parce que.
OBÉsrrÉ. (De oMc~e,o&MMM, manger) parce que~
OB!T. (De obitus, décès) parce que.
OBJET. (Dejectus, jeté; ob, devant) parce que.
OBSËQUtEux. (DeM~t<su)vre;o&,autour):parceque.
OBSIDIONALE (COU-
ronne). (De o&M~tMM, siège) parce que.
ObCtPUT. (De o&. à l'opposé; caput, tête): parce
que.
OCTAVE. (De octavus, huitième) parce que.
OcTiD! (De oc<o,huit; ch'M,jour) parce que.
OCTOBRE. (De octo, huit) parce que.
OcunsïE. (De oculus, oeit) parce que.
ÛFFERTOtRE. (De o~MTe,offrir) parce que.
OFFtC!ER. (Deo/~e!MM,devoir, emploi): parce que.
OLÉAGtNEux. (De oleum, huile) parce que.
OLIBRIUS. (De Olibrius, nom propre parce que.
JARDIN DIS RACtKES LATtWES. 123
OMNtBus. (Mot latin qui signifie pour <ou~) parce
que.
OpM)ATRE. (De opinio, opinion) parce que.
OpTfMtSTE. (Deoptime, adverbe latin qui signifie très
bien, le mieux) parce que.
ORBITE (De orbis, cercle) parce que.
OftFÈVRE. (De aurMtM,or; /Me~, ouvrier) parce
que.

MODÈLE DU DEVUtR.

N)coTtNE. (Do Nicot, nom propre) parce que.


Nicot, ambassadeur français en Por-
tugal (1660),est le premier qui ait im-
porté chez nous le tabac, appelé d'abord
nicotiane, dont on extrait la nicotine.
NfvôsE. (De nix, nivis, neige) parce que. la
neigeestordinairement plus abondante
dans ce mois (~'<t'tt'er)qu'en tout autre.

CINQUANTE-QUATRIÈME LEÇON

Nous donnons le mot français et les éléments, pour la ~<u-


part latins, dont il est composé; l'élève fera ressortir, au
moyen d'une définition, l'analogie qui existe entre <e mot,
/raMyaM et ses éléments étymologiques.

OttGANË (De <M-~tMtMM, instrument) parce que.


ORPHÉON,ORPHÉO-
NISTES. (n'Orphée, nom propre) parce que.
OsTENSOtR. (De M<eM~t-e,(M<e;MMM, montrer) parce
que.
OuAtLLES. (De ovis, brebis) parce que.
OvALE. (De ofUM,œuf) parce que.
Jt24 JfARDtN DES RACINES LATtHES.

OVATION. (De OMM, brebjs) parce que.


OVIPARE. (De OHtMn, œuf; jatt~rc, produire) parce
que.
PAGAKtSME. (De~ayantM, paysan) parce que.
PALADIN. (De~a<tUM, palais) parce que.
PALEFRENIER. (Duvieux mot palefroi, qui signifiait che-
val) parce que.
PALLADIUM (Mot latin qui signifie statue de Pallas ou
Minerve, et, figurément, Mt<fe~a;'<<e)
parce que.
PALHATiF. (De~)a~:MM, voile) parce que.
PALMIPÈDES. (De~MM, paume, main pes, pedis,pied):
parce que.
PANACHE (De penna, plume) parce que.
PANtER. (De /)a~M,pain) parce que.
PANIQUE. (De Pan, dieu des bergers) parce que.
PAPIER. (Depapyrus, mot latin) parce que.
PAHFUM (De~tv, par; fumus, fumée) parce que.
PABiÉTAiME. (Deparies, ~M/ie~, muraille): parce que.
PARHAtN. (DejBa~MM~, venant de pater, père] parce
que.
DEN.-S.. (De pati, passum,souffrir) parce que.
PASSION
PATENÔTRES. (De~a<erHO~r, notre père) parce que.
MODÈLE
DU OEVOtR.
ORGAKE (De or~aKMM,instrument) parce qu'un
or~oMeest un instrument dont un être
organisé se sert-pour remplir une fonc-
tion quelconque.
OKPHÈUS,ORPHÉO-
NISTES. (Lt'O/y/t~, nom propre) parce qu'O~/tM
est le plus grand musicien de l'anti-
quité dont l'histoire fabuleusenous ait
conservé ie souvenir.
JARDIN DES RACINES LATINES. 128

CINQUANTE-CINQUIÈME LEÇON

2voMsdonnons le mot français et les éléments, pour la p~<-


part latins, dont il est composé; l'élève fera ressortir; au
moyen d'une <K:<«M, l'analogie ~Ut existe entre le mot
/yaMpa!~et seséléments étymologiques.

PATIBULAIRE ( fi-
gure, mine). (De patibulum, potence) parce que.
PAVANER (se) (De pavo, pavonis, paon) parce que.
PECCAVI. (Mot latin qui signifie j'ai péché) parce
que.
PÉcoRE. (Dopecus,pecorM, bétail) parce que.
PÉDALE. (Depes, pedis, pied) parce que.
PÉDiMANEs. (Depes, pedis, pied; manus, main) parce
que.
PESSIMISME (De~pMWtc,très mal) parce que.
PHARE. (Du nom de l'Ue de .P/tax~) parce que.
PLACET. (Motlatin qui signifie !7~<t<<): parce que.
PLANTIGRADES. (Deplanta, plante du pied; gradi, mar-
_y cher) parce que.
Pnjviôse. (Depluvia, pluie) on avait ainsi nommé
le cinquième mois de l'année républi-
caine, du 21 janvier au 21 février, parce
que.
PoncmNELLE (De l'italien ~M~CMO, dérivé lui-même du
latin pullus, petit poulet): parce que.
PONCTION. (DejMM~o,~MMC<Mm, piquer): parceque.
PosT-scRipruM. (De ~o~, après ~cnp<t<m,écrit) parce
que.
PosïE. (Depositus, placé, posté) parce que.
PoTENCE. (DejM<M~a,puissance, autorité) parce
que.
126 JARDIN DES RACINES LATtNES~

PRÉAMBULE. (De~uM?, devant; aM~M/are, marcher):


parce que.
PRÉCONISATION,
pnÉcoNîSER. (Do~pcMM'uM, proclamation publique,
éloge) parce que.
PnÉcAiRE. (DejM'cea~M, obtenu par prière) parce
que.
PRÉFACE. (De ~?, avant; /a)' dire) parce que.
PfŒFfXE. (Depra?, avant; fixus, attaché, place):
parce que.

MODÈLEDE DEVOIR.'
PATtBULAtRE (fi-
gure, mine). (De patibulum, potence): parce que. une
figure, une mine patibulaire annonce
des instincts, des penchants qui peu-
vent conduire à la portée.
PAVANER (De joaoo, pavonis, paon) parce que. se
pavaner, c'est imiter ridiculement l'or-
gueil et les prétentions du /<aoy:, lors-
qu'il fait la roue.

CINQUANTE-SIXIÈME LEÇON
Nous f~oMtto;)~le mot français et les éléments, pour la plu-
part latins, dont il est composé l'élève fera ressortir, au
moyen d'une définition, l'analogie ~ut existe entre te mot
français et ses <AM6K~ étymologiques.

PRÉLIMINAIRE (De~ra', devant; <t'MeM,liminis, seuil)


parce que.
PRÉMATURÉ. (Depfa?, à l'avance; maturus, mûr) parce
que.
PRÉMICES. (De jM't~<M', premiers; sous-entendu
/)'t<~M, froits) parce que.
JARCtNDESRACtNESLATtNES. 127

PtOjMtssES. (De ~ra?, en avant; missus, envoyé, posé)


parce que.
PRÉNOM. (DejM-a?, devant; nomen, nom) parce
que.
PRÉPONDÉRANCE.. (De pra?, plus que; pondus, ponderis,
poids) parce que.
PRÉpostTioN (De ~ra?, devant ~)<M!<tM, placé) parce
que.
PRÉSIDENCE. (De~ra?, au-dessus de; sedere, s'asseoir):
parce que.
PRESTIDIGITATEUR.(De l'italien presto, leste, et du latin ~i-
gitus, doigt) parce que.
PRIMEVÈRE. (De prima, la première; ver, veris, prin-
temps) parce que.
PRINTEMPS. (DepnMt~K, premier; <MH/)tM,temps):
parce que.
PmviLÈ&E. (De privata, privée, particulière; /e.F, <<
loi) parce que.
PROLÉTAIRE (DejM'o/M, progéniture, enfant); parce
que.
PRORATA(au\ (De pro, selon; fa~, réglée, sous-entendu
parte, part, selon la part réglée) parce
que.
PROSCRIPTION (De pro, avant; Mf:'&et'c,!cnp<MMt,écrire):
par allusion à.
PuBL~AiN. public)
(De ~M&<!<:M~, parce que.
PuBLïctSTE. (De joMMt'ctM,public) parce que.
PuÉRiuTÉ. (De puer, enfant) parce que.
PuLLULER. (De pullulus, petit rejeton) parce que.
PURGATOIRE. (De purgare, nettoyer) parce que.
PUTOIS (De pM~< puer) parce que.
QuADRAGÉsiME. (De ~Ma~'a~Mt'mu~, quarantième) parce
que.
123 JAKD!N DES BACHES LATINES.

QUADRUMANES. (Dequatuor, quatre; manus, main): parce


que.
QuARTE(fièvre). (De quartus, quatrième] parce que.
QUARTIDL. (Dequartus, quatrième dies, jour): parce
que.

MODÈLE DU DEVOIR.

PRÉLIMINAIRE (De ~'a', devant; ~HpH, liminis, seuil):


parce que. un jM'~HHMOH'e est un ar-
ticle, Un écrit qui précède la matière
principale.
PRÉMATURÉ. (De~ce, à t'avance ;Ma<t<~tM,mûr): parce
que. on donne ce nom à ce qui est
Mtt!~avant la saison, ce qui arrive
avant le temps ordinaire.

CINQUANTE-SEPTIÈME LEÇON

~VotMdonnons le mot français et les éléments, pour la ~7t<-


part latins, dont il <st composé l'élève fera ressortir, au
MoyM d'une définition, analogie qui existe entre le mot
/ranf<!M et ses éléments ~f/)HO/oyt~t<M.

QuESTEua. De ~t<a?rere, ~!<<um, chercher, recueil-


lir) parce que.
QUIÉTISME. ~De quies, }M!'e<M,repos) parce que.
QutNCONCE. (De quinque, cinq) parce que.
QutNQUAGÉStME. (De ~M:~M<t~MtMMs,
cinquantième): parce
que.
QufNTESSENCE. (De quinta, cinquième; essentia, essence):
parce que.
QuiNTim. (De ~M:'n<)t. cinquième; dies, jour) parce
que.
JARDIN DES RACINES RATINES. 129

QuipROQUo. (L'un pour (autre) parce que.


QUOLIBET. (De~t«M~,cequi;libet, pla~t): parce que.
QuoTtENT. (Dequoties,combien de fois) parce que.
RABBIN. (De l'hébreu rabbi, qui signifie maître)
parce que.
RACE. (De radix, racine) parce que.
RADtCAL. (De radix, radicis, racine) parce que.
RADtÉES
(Neurs).. (De MfHM~, rayon): parce que.
RAMIER. (Doramus, rameau) parce que
RAMURE. (De ramus, rameau) parce que.
RANÇON. (De re~eM~fto,rachat) parce que.
RAPACE. (De7'o~<M',ravisseur) parce que.
RATIFICAT(ON. (De ratum, assuré; facere, faire) parce
que.
RAVtTAtLLER. (Devictualia, vivres) parce que.
RÉBARBATIF. (De barbatus, barbe) parce que.
RÉBUS. (Mot latin qui signifie par choses) parce
que.
(Du préfixe ré, et de capitulum, petite
RÉCAPITULATION..
tête, petit chapitre) parce que.
RÉCËPtSsË. (Mot latin qui signifie avoir ~:<) parce
que.

MODÈLE DU DEVOIR.

QUESTEUR (De gM~MM,~M.e~ttMm, chercher, recueil-


·
lir) parce que. les queiletirs avaient
pour fonctions, à Rome, de percevoir,
de recueillir toutes les sommes dues à
l'État.
Qu)ÉTtSME. (De 'yM!M,quietis, repos) parce que.
cette doctrine faisait consister la per-
fection dans une sorte de reposde t'âme
en Dieu, sans œuvres extérieures.
i30 JARDtN DES RACINES LATfNES.

CINQUANTE-HUITIÈME LEÇON

Nous donnons le mot françait et les éléments, pour la plu-


part latins, dont il est oomposé l'élève fera res.sortir,au
moyen d'une définition, f analogie qui existe entre le mot
francais et ses éléments c<ymo/o~MM.
RÉCEPTACLE. (De receptaculum,dérivé lui-même de re-
cipere, recevoir) parce que.
RÉCIDIVE. (De recidere, retomber) parce que.
RÉctF. (De rescindere, briser) parce que.
RÉcipiENT (De recipere, recevoir) parce que.
RECTO. (De rectus, droit) parce que.
RÉDEMPTION. (Deredimeré,redemptum,racheter): parce
que.
RÉFECTOIRE. (De reficere, ~/ec<MM,réparer) parce
que.
RÉFRACTAiRE. (De refragari, résister) parce que.
RÉFRACTMN. (De refringere, refractum, briser) parce
que.
RÉGAL. (De ?'~a/M, royal) parce que.
RÉGIMENT. (De~MM~t,ordre, administration): parce
que.
REGRET. (De re~e~u~, retour) parce que.
RELAps. (De ~aM, relapsus, retomber) parce
que.
RELIGION (De religare, lier) parce que.
RELIQUES. (Dereliquix restes) parce que.
REMORDS. (De fe, particule réduplicative, et tKor-
m<, morsure) parce que.
RRNBCAT. (De renegare, nier) parce que.
JARDIN DES RACINES LATINES. 131
REsoNcuLK. (De ''«~ancM~, petite grenouiUe) parce
que.
RÉPERTOIRE. (De ~eri'rc~ repertum, trouver) parce
que.
REPTILES. (De repere, reptum, ramper) parce que.
RÉPUBDQUE. (De )'M,chose, affaire; publica, publique)
parce que.

MODÈLE DU DEVOIR.

RÉCEPTACLE. (De ?'eMp<acM?M~ dérivé lui-même de re-


cipere, recevoir) parce que. un r~-
ceptacle est le lieu qui reçoit les choses
qui lui arrivent de diiTérents endroits.
Ce mot ne se prend qu'en mauvaise
part Babylone était le r<'eep<<te& de
tous les vices.
RÉOMVE. (De recidere, retomber) parce que. il
y a récidive quand un individu retombe
dans une faute pour laquelle il a déjà
été puni.

CINQUANTE -NEUVIÈME LE-ÇON

Nous donnons le mot français et les éléments, pour la plu-


part latins, dont il est composé l'élève fera ressortir, au
moyen d'une définition, l'analogie qui existe M~re <emoi
/7'aHeaMet ses éléments~ywo~!ytte<.
REQUtEM. (Mot latin qui signinerqoo~ parce que.
ReoutN. (Derequiem,repos, messe funèbre) parce
que.
RESSom. (De rMur~'e, se relever) parce que.
RMSuscrfER. (De ~<MCt'ta~,
éveHter) parce que.
~32 JARDIN DES RACINES LATINES.

ResTAURAKT (De r~aMrare, réparer) parce que.


RETARD (De tardus, lent) parce que.
RÉTICENCE. (De tacére, taire) parce que.
RÉTtf. (De restare, s'arrêter) parce que.
RtVAL. (Du latin rivalis, venant de ripa, rive,
riverain) parce que.
ROBUSTE. (De robur, chêne)-: parce que.
RoGATiONs. (Derogare, roya~tfM,prier) parce que.
RosTRES. (De rostra, becs, de navire) parce que.
RuctS. (De r«~M~,rouge) parce'que.
RUDIMENT (De rMf<t'tMe~M)N,venant de nt~, novice,
qui ne sait pas; parce que.
SABBAT. (De l'hébreu M&&a</<, cessation, repos)
parce que.
SACnTAtnE. (De M~'M<H't!M, formé de sagitta, nèche)
parce que.
SAf-AtRE. (De salarium, formé de sal, sol) parco
que.
SALPÊTRE. (Do M~, sel; petra, pierre) parce que.
SALTtMBANQUE. (Du latin saltare, danser, et de l'italien
banco, banc, tréteau) parce que.
SALUT. (De salus, santé) parce que.
SALVE. (De M~e, porte-toi bien, ou satut) parce
que.
SAMEM. (De Saturnùs, Saturne; dies, jour) parce
que.
MODELE DU DEVOIR.

REQUIEM. (Mot latin qui signiner<?jMM)parce que.


une messe de requiem est une messe
funèbre, pour le repos d'une âme. Le
.~e~MMM du célèbre musicien aHemand
Mozart passe pour un chef-d'œuvre.
JARDIN DES RACINES LATINES. 133

REQUtN. (Derequiem,repos, messe funèbre) parce


que. selon le savant étymologiste
Roquefort, l'attaque de ce monstre ma-
rin ne laisse aucun espoir, et qu'il n'y
a plus qu'à chanter un requiem pour
)c repos de l'âme de sa victime.

SOIXANTIÈME LEÇON

Nous donnons /e mot irançai~ e< les éléments, ~oKr~~M-


part latins, dont il est composé l'élève/e)'a reMOt <t), ait
moyen d'une définition, l'analogie qui existe entre le mot
/)'aHfaMet ses ~~)en<< étymologiques.

SAPKUR. (Du mot français sape, onomatopée qui


peint le bruit de l'instrument dont on
se sert. pour ce travail) parce que.
ScANMLB. (De ~can<i!a~<M,
pierre d'achoppement)
parce que.
SCARLAHKE (fiè-
vrc). (Du françats écarlate) parce que.
ScEPTRE. (De seeptrum, bâton) parce que.
SCRUPULE. (De ~'MjM~tt~petite pierre, ou le plus
léger de tousses poids chez les Ro-
mains) parce que.
SÉCANTE. {De MMre,couper) parce que.
SÉCATEUR. (De Meart, couper) parce que.
SECRETAIRE. secret) parce que.
(De Mcre<MM,
SÈOATiF. f (De ~«re, apaiser, calmer) parce que.
S&MINAIRE. (De MtKMan'Mm, pépinière) parce que.
SÉMITIQUES~
(tan-
gues). (De SMH,fils de Noé) parce que..
SÉNAT. (De senex,vieillard) parce que.
iM JARDIN DES RACINES LATINES.

SENSITIVE (DeM~re, sentir) parce que.


SEpTttM. (De~y~M! septième; dies, jour) parce
que.
SÉQUELLE. (De ~t<<, suivre) parce que.
SÉRÉNADE. (De sero, sur le soir) parce que.
SERPENT. (De serpere, ramper) parce que.
SEXAGÉstME. (De sexagesimus, soixantième): parce
que.
SEXTE. (De sextus, sixième) parce que.
StCAiRE. (De ~cs, poignard) parce que.
SINCIPUT (De MM~,demi; caput, tête) parce que.
StNE QUA NON
(condition). (De sine, sans; qua, laquelle; non, non):
parce que.

MODÈLE DU DEVOIR.

SAPEUR. (Du mot français sape, onomatopée qui


peint le bruit de l'instrument dont on
se sert pour ce travail) parce que.
le sapeur. est un soldat spécial qui,
dans l'attaque des places, est chargé
du travail de la sape. Les .M/MMt~por-
taient autrefois de longues barbes;
T<oi!àpourquoi on a donné le nom de
MjMWtà ces soldats barbus qui mar-
chent en tête de nos régiments.
SCANDALE. (De scandalum, pierre d'achoppement)
parce que le scandale est un mauvais
exemple, et comme une pierre d'achop.
~mM< qui fait tomber dans le mat Jp9
âmes faibles.
JARDIN DES RACINES t-ATtNES. i38

SOIXANTE ET UNIEME LEÇON

Nous donnons le mot français et les éléments, ~oM)<a~<t<-


part latins, dont il est compose; t'élève fera ressortir, au
moyen a"M;Mdéfinition, l'analogie qui existe entre le mot
/raM<'aM e<ses élémentsétymologiques.
·
SôLDAT. (De soldus, sou) parce que.
SOLE (De solea, semelle) parce que.
SOLFATARE. (De l'italien solfato, soufre) parce que.
SOLILOQUE. ~DoM~, seul ~M:, parler) parce que.
SoupÈDE. (De solus, seul; j~e~,pedis, pied) parce
que.
SoLSTtCE. (De sol, soleil; ~<<H'e,
s'arrêter) parce
que.
SOMMAIRE. (Desumma, somme, abrégé): parce que.
SOMNAMBULE. (De sumnus, sommeil; ambulare, mar-
cher) parce que.
SOMPTUEUX. (De SMMp~M,
dépense) parce que.
SOURCE. (De ~Mr~'e, jaillir) parce que.
STAGE. (Destare, se tenir,-demourer): parce que.
STAGNATION. (De $<ayn'<M!,
étang) parce que.
STATUE. (De~<t<M~e, placer, dresser): parce que.
STATUQuo. (Mots latins qui signifient l'étatoù): parce
que.
SïELLioNAT. (De stellio, lézard (1) parce que.
STtGMATE. (De ~)tMt, marque, trace de fer rouge)
parce que.

(t) Les lézards changeant de peau, comme tous les reptiles, les anciens
en avaient fait le symbole de la fraude.
136 JARDIN DES RACINES LATINES.

STIPULER. (De stipula, paille) parce que.


SuAiRE. (Desudare, suer) parce que.
SUBJONCTIF. (De tM<Mw<!M,
soumis, dépendant: parce
que.
SUBSTANCE. (De~a~e, se tenir; sub, sous): parce que..

MODÈLE
DUDEVOtR.

SOLDAT. (De wMt< sou) parce que. le soldat


est un homme qui reçoit une payepour
le service de l'Etat. Avant Charles VII,
il n'y avait pas de troupes réglées.
Charles VII obtint des états généraux
d'Orléans, en 1439, les subsides pour
la paye des 1,600 lances qui compo*
sèrent d'abord la première armée ré-
gutière en France; et, en 1445, on éta-
blit une taitfe perpétuelle qui devait
assurer la solde de toute la gendar-
merie. C'est sous ce nom qu'on dési-
gnait l'armée royale, dont tous les
membres se nommaient gens d'armes,
et plus tard soldats.
SoLE. · (Do solea, semelle) parce que. la sole
est un poisson plat comme une se-
Me~e. Les Latins désignaient égale-
ment sous ce nom d'autres poissons
plats, tels que la limande, le cane-
let, etc<
JARDIN DES RACINES LATINES. 137

SOIXANTE-DEUXIÈME LEÇON

Nous donnons le mot français <*< <M éléments, pour la plu-


part latins, dont il est composé; l'élève fera ressortir, a:<
MtoycH d'une définition, ~'analogie qui exisle entre le mot
français-et ses éléments étymologiques.

SUCCURSALE. (De succurrere, secourir) parce que.


SuFDXE. (De ~M&,à la suite; ~cu. placé) parce
que.
TABAC. (De Tabago, nom d'une !!e qui fait partie
des Petites Antilles) parce que.
TABERNACLE. (De <a&cnMCt<~<M,
tente) parce que.
TAnoN. (De talis, tel) parce que.
TALONNEr! (Du français talon) parce que.
ÏANGEKTE (De tangere, toucher) parce que.
TENTACULES. (De <Mt<<!)'e,tâter): parce que.
TEROtVERSER. (De <«'</)<?:,dos; fo'Mrc, tourner): parce
que.
T)B)A. (De tibia, ftùte) parce que.
TORTICOLIS. (De <o~Mm,tors collum, cou): parceque.
ÏRADUCTMN. faire passer)
(De <m<<Mc~, <ff)~M<'<Mw,
parce que.
TRAME. (De <r«M, au de)à; mea~, passer): parce
que.
TRANSCENDANT. (De trans, au delà; ascendere, monter):
parce que.
TRANsmF (verbe).(De <)'a)M!n?, <ra~Mt'<Mm,aller au detà):
parce que.
TnANSSUBSTANTIA-
TION. (De h'an!, au de)à, marquant iechane'e-
138 JARDIN DES RACINES LATINES.

gement, et substantia, substance)


parce que.
TRÉFILER. (De trakere, tirer; filum, fil) parce que.
TRÈFLE. (De ~M, trois; folium, feuille) parce
que.
TmuMVtRAT. (De Ires, trois; vir, homme) parce que.
TRtvîAL. (De trivium, carrefour) parce que.
TuMULUs. (Nom latin formé de <t<MM'e,se gonfler)
parce que.
TYMPAN. (De tympanum, tambour) parce que.

MODÈLEDU DEVOIR..

SuccuRSALF! (De ~MfCMrrere, secourir) parce que.


une succursale est, en général, une in-
stitution destinée à venir en aide à une
autre, comme les succursales des pa-
roisses, les succursales de la Banque,
de la Caisse d'épargne, etc.

SIJFFIXE. (De sub, à la suite; /nM, placé) parce


que. un <M/)!;Mest une syllabe ou une
lettre placée à la suite du radical dans
les mots, pour en modifier la signifi-
cation d'une manière quelconque.

SOIXANTE-TROISIÈME LEÇON

Nous donnons /e mot français <?<<Méléments, pour /a ~&<-


part tatiM, dont it est composé; ~eM fera reMor<;r, «M
moyen c<'MMce~/MMM, l'analogie qui p.cM~ e~<re mot
e< ses éléments ~<ywo/oy:~M~.
/)'<!M~aM

UBtQUtTÉ. (De M&~Mf,partout) parce que.


ULTIMATUM (Mot latin fait de M~:MM<,dernier) parce
que.
JARDIN DES RACINES LATINES. 139

ULTRAMo~TAt~ (De ultra, au de!à de montes, les monts)


parce que.
U~ANtME (De unus, un seul (MM'mtM,
esprit) parce
que.
UNIVERSITÉ. (De MKiM~tM, entier) parce que.
Ur.BANtTH. (De Mr&aKtM,qui est de la ville) parce
que.
Un*<E (De urere, brûler) parce que.
UnT)CA)RE. (De M~t'ca, ortie) parce que.
UstNE. (De !MM~,utilité importante) parce que.
VACCtN. (De vacca, vache) parce que.
VADEMECUM. (De vade, viens; MeeM~H,avec moi) parce
que.
~ALVE. (De valva, battant de porte ou de fenêtre) s
parce que.
VANDADSMu. (De Vandale, nom d'un peuple barbare)
parce que.
VARIOLE. (De t)«;MM, tacheté, moucheté) parce
que.
VAUDEVILLE. (De val de Vire, en Normandie) parce
que.
VHDETTE. (De videre, voir) parce que.
VÉLIN. (De vitellinus, qui est de veau) parce
que.
VÉHTES. (De w~, dérivé de volare, voltiger):
parce que.
VELLErrÉ. (Diminutif formé de velle, vouloir) parce
que.
VÉLOCIFÈRE. (De ~c/o. prompt; ferre, porter) parce
que.
140 ~AKUtNOESRACtN~SLATtNËS.

MODELE DU DEVOIR.

UmourrÉ. (De ubique, partout) parce que. l'ubi-


quité est la propriété de se trouver
~ar<OM< en même temps il n'y a que
Dieu qui soit doué d'ubiquité.
ULTIMATUM (Mot latin fait,deultimus, dernier): parce
que. un ultimatum pose les condi-
tions dernièreset irrévocables que l'on
mot à un traité.

SOIXANTE-QUATRIEME LEÇON

Nous dunnons le mot français et les éléments, pour la plu-


part latins, dont il est composé; l'élève fera ressortir, au
moyen d'une définition, ~analogie qui existe entre le mot
/~anpa: et <Me~neMMétymologiques.

VÉNAUTÉ. (De MM<t/M, formé lui-même de MMtre,


se vendre) parce que.
VENDÉM!A!RE. (DoM'n~eMM?, vendange) parce que.
VËNDRHOt. (DeVenus, Veneris,Vénus, et dies, jour)
parce que.
VÉNIEL (De venia, grâce, pardon) parce que.
VuKULATËUt: (De oe; vont; ferre, <a<«M,porter)
parce que.
Vt~TtULOQUE. ventre; ~Mt, parler)
(Deventer,!;eM~M,
parce que.
VÊPRES (De oMpey,soir) parce que.
YËRDE. (De fc/~Mm,parole) parce que.
~RtMN DË& HACtNES LAtiNES. i4t
VKRDtCT. (Mot emprunté à la langue anglaise et
formé du latin verè, sincèrement; <<!<
tum,dit) parce que.
VERMtCELLE. (De fM'MtCM/tM,
petit ver) parce que.
VERMIFUGE. (De vermis, ver; fuyare, mette en fuite)
parce que.
VERSION. (De vertere, versum, tourner, changer)
parceque.
VERSO. (De~er<e)'c,
M~MM,tourner) parce que.
VnmtCE. (De vertigo, dérivé lui-même de fertefe)
parceque.
VI1:RTU. (De ctr/mt, force, courage, dérivé de vir,
homme) parce que.
VËsiCATOtRE. (De vesica, vessie) parce que.
VÉTÉRAN. (De ce<tM,!:c<e~M,
ancien) parce que.
VÈnvER. (De ve:are, défendre vermis, ver) parce
que.
VETO. (Verbe latin qui signifie je défends, je
M'o~Ote): parce que.
VIADUC. (Devia, chemin ducere, conduire) parce
que.
V)ATtQUE. provision de route) parce
(De ~M<:tt<M,
que.
VtcAtRE. (De vice, a la'place de) parce que.
VtCTtMts. (DeM'Mc:rc,t;Mc<t<M,
lier) parce que.
VtGtE. (De vigilare, veiller) parce que.
YtGtLES, (De vigilix, veilles) parce que.
VtONETTE. ~Diminutif de vigne) parce que.
i42 JARDIN DKS RACINES LATINES.

VtVtPAttES.t.. (De vivus, vivant; parère, produire).


1
parce que.
VOCABULAIRE. (De vocabulum,nom d'une chose) parce
que.
VocATioN. (Devocare,vocatum,appeler) parce que.
VOLCAN. (De Vulcanus, Vulcain) parce que.
VOLUBILIS (Mot latin signifiant qui se roule) parce
que.
VOLUME (De volvere, rouler) parce que.
VOI.UTE (Devolvere,volutum,rouler) parce que.
VoYËLLE. (De vox, vocis, voix) parce que.
VuLGATE (DecM~a<a,divulguée, répandue) parce
· que.
VtJDfihtAiRË. (De vulnus, ~M/Mcn'f.blessure): parce
que.
WmsT. (Mot anglais qui signifie silence) parce
que.

MODÈLE DU DEVOIR.

VÉNAUTÉ. (De venalis, formé lui-même de feMM, se


vendre) parce que. la vénalité est le
caractère d6 tout ce qui se cett~ 9u
cherche à se vendre, soit dans l'ordre
physique, soit dans i'ordre tnorat.
Comme on dit la vénalité des offices,
des charges publiques, on taxe aussi de
~a~ l'homme politique qui change
de parti par intérêt.
JARDIN DES RACINES LATINES. 143

VENDÉMtAtRE. (De vindemix, vendanges) parce que.


c'est pendant ce mois, du 22 septem-
bre au 21 octobre, que se font géné-
ralement les vendanges.

FIN DE LA QUAT!UÈME PARTIE.


PETIT DICTIONNAIRE

DES

ÉTYMOLOGIES CURIEUSES

AcAMATRK. D'humeur fâcheuse. H se rattache à ce mot une tra-


dition anecdotique que nous donnons pour ce qu'elle vaut. Saint
Acaire, évoque de Noyon, appelé en latin ~c«)')'M!, passait autre-
fois pour avoir la puissance de guérir l'humeur des personnes ai-
gres et querelleuses, qu'on menait en pèlerinage à sa chapelle
témoin ces vers d'un ancien poète
Tu serais plus hors de sens
Que ceux qu'on mène à saint Acaire.
ECSTACHB BKSCHAMPft. ·

On a induit de là que le mot acand<re pour! ait bien venir du


nom de saint Acaire. Acaridtre, qu'on trouve écrit ac/t0)';d~'e, ne
peut raisonnablement venir que du grec a privatif et charis, grâce,
étymologie qui répond pleinement au sens intime du mot fran-
çais. Toutefois plusieurs étymologistes le font venir de l'espagnol
cara, visage, et du latin a<e<'jnoir, somhre.

ALcoRAN.Mot formé de l'article arabe al et de Coratt qui signifie


livre, c'est-à-dire le livre ~ar excellence. L'Alcoran est pour les
musulmans ce qu'est pour nous la Bible (biblion, livre). L'usage
a prévalu de dire le Coran au Heu de l'Alcoran, afin d'éviter l'em-
ploi de deux articles, l'nu français, l'autre arabe, anomatie qu'on
a laissé subsister dans l'alcade, l'alcali, etc.

AHBORON.Le savant Hnet rapporte qu'un avocat, plaidant en


latin et voulant dire que sa partie adverse n'était pas recevable
dans les alibi qu'elle invoquait, s'écria jVM~aratio habendn est
LIVREDE L'ÉLEVÉ. 7
146 JAHDJN DES RACINES LATINES.

M~ot'MHta/t&o)'M~!(t). Le nom de cet affreux barbarisme resta à


l'avocat, et fut depuis donné à' l'ignorant qui se mète de tout et
vent parler de tout. La Fontaine l'a donné à l'âne

Arrrive un troisième larron


Qui saisit maître Aliboron.

AMADOU. AMADOUER. Dans Ja Revue de f/K~<t'MC<:(Mpu&Medu


21 juin 1860, M. Charles Nisard donne de ces mots l'étymologie
suivante « Les anciens argotiers, ceux du moins qui avaient éta-
bli leurs pénates dans la cour des Miracles, et dont la profession
était de vivre d'aumônes en simulant des infirmités, exprimaient
la substance particulière au moyen de laquelle ils se faisaient
paraître jaunes et malades, par le mot amadou. Quel était le
but de Cette grimace, sinon d'attirer les regards, d'exciter l'intérêt
des passants, de tés toucher, dé les attendrir, de les amadouer. M
Yoi)&une opinion qu'il nous est impossible de partager. L'ama-
d'oMest une sotte d'agaric extrêmement doux àu toucher. Ce mot
est évidemment composé de l'adjectif doux, de là pféposition a, et
du vieux substantif man, pour main; mOt à mot, doux a la main.
~mat/«M<r est de la même famille. Qu'est-ce, en effet, qu'ama-
f/ouo' quelqu'un? c'est le flatter, le caresser pour le rendre plus
doux, ptus tt'aitabte, plus bienveillant, plus facile. On peut ajou-
ter que c'est le prendre en a'OMMMt- avec des paroles aussi douées
que l'amadou.

AM!RAL.Chef d'une armée navale. Ce mot, d'origine arabe, a


été formé d'une manière très bizarre. Dans les autres mots em-
pruntés à cette langue, l'article, quand nous l'avons accolé au
substantif, le précède, ici, au contraire, il le suit amt'<-n~. Cela
vient de ce que amiral n'est qu'une altération de émyr a~a/i!'r,
chef de la mer, dont on a conservé le premier mot en le faisant
suivre de l'article du second.

A6M. Ce mot est une corruption d'~M~<<<<Le mois d'août s'ap-


pelait ~M:«~ chez lès Romains; Auguste lui donna Bon nom
parce que c'est dans ce mois qu'il fut élu consul, qu'il reçut
pour la troisième fois les honneurs du triomphe, qu'il se rendit
maitre de l'Egypte, et qu'il mit fin à la guerre civile. Voltaire,
par raison d'euphouie, ne se servait que de l'appellation Auguste;

(t) Gehitif barbare d'alibi, cotnmesi alibi était un nominatif pluriel.


J-ARBtN DES RACINES LATINES. 14~

il est fâcheux que le grand écrivain n'ait pas eu d'imitateurs; car


Auguste eût été préférable au mot août, peu harmonieux dans
l'expression mi-août, et aurait coupé court aux difficultés relatives
à la prononciation de ce mot et de ses dérivés, sur laquelle on ne
s'accordera peut-être jamais.

APANAGE. Ce mot est formé de la préposition latine ad et de


panis, pain. L'apanage consistait, en effet, en des terres ou revenus
qu'on donnait à des cadets de famille ou à des fils de rois, pour
fournir le pain et toutes les choses nécessaires à leur entretien.
Les apf'na~M n'ont été connus que fort tard, sous les rois de la
troisième race. Auparavant, les fils de France partageaient le do-
maine de la couronne avec leur frère ainé.

ARGOT.Langage de convention, intelligible seulement pour


ceux qui le partent, pour les initiés. L'étymologie de ce mot a
été une des plus disputées. Suivant Furetière, a~o~ viendrait du
nom de la ville d'y<M, parce que l'a'~o< renferme un certain
nombre de mots grecs. Cette étymologie ne saurait être prise au
sérieux. Le Duchat fait dériver ar~o< de Ragot, fameux béittre du
temps de Louis XU. Cette explication n'est pas plus plausible que
la précédente. Le mot familier ragot, bavardage, n'a aucun rapport
de sens avec argot, langage mystérieux à l'usage d'une certaine
classe d'individus. Il est encore moins admissible de prétendre,
comme on l'a fait, que argot vient du latin er~o (donc), mot qui
n'était guère connu hors des écoles. L'origine proposée par
M. Génin nous paraît la plus raisonnable, parce qu'olte s'adapte
d'une manière complète au sens même du mot argot, preuve la
plus sûre d'une bonne étymologte. Argot ne serait antre chose,
suivant lui, qu'une altération du mot jargon (en italien ~er~o),
qui a la même signification. Gergo serait lui-même un dértva du
grec Atet'ot'(sacré). ~g'o<, le même que swyo, serait doue de fait
et littéralement une tangue sacrée, connue des seuls initiés et
inintelligible aux profanes.

A&LEQUtN. Personnage comique de théâtre, portant un masque


noir, un chapeau gris et un habit bigarré de pièces de rapport.
Selon Roquefort, arlequin vient de l'italien il lecchino, a< /eccAt'Mo,
gourmand, téchear de plats. Selon Ménage, il faudrait rapporter
l'origine de ce nom à un fameux comédien italien qui vint à Pa-
148 JARDIN DES RACINES LATINES.

ris sous le règne de Henri IU. Comme il atl.nt souvent dans la


famille de /hr<«y, ses compagnons l'appelèrent Har/cecA/MO,c'est-à-
dire petit flarlay, nom qui est demeure aux acteurs bouffons, dont
le r6)e est de divertir le peuple par leurs plaisanteries.

ARTILLERIE.Partie du matériel de guerre qui comprend les


bouches à feu et leur train. Ou a donné à ce mot plusieurs étymo-
logies ridicules, entre autres la suivante. Un moine, Jean Tilleri,
inventeur de la poudre, aurait eu l'honneur de donner son nom à
l'artillerie (art de 7't7/e/-t).
Une autre opinion f.dt dériver ce mot du latin ars <e<'orMM,art
des armes; mais artillerie existait bien avant la poudre à canon.
Il vi~nt du vieux français artiller, manœuvrer avec art:
Avoit faict un chasteau fermé,
Qui moult estoit bien bastillé,
Si fort et si bien artillé
Qu'il ne craignoit ni roi ni comte.
(Ltt DIT DU BARIL, x<ve s.)

~t-<t7/erie, dérivé de artiller, n'eut d'abord que le sens de ma-


chines de guerre « Tous s'émerveilloient que si hautement et
sagement eHe se comportast en fait de guerre, comme si c'eust été
un capitaine qui eust guerroyé l'espace de vingt ou trente ans, et
surtout en l'ordonnance de l'ar~erM. (Procès de Jeanne d'Arc,
xve s.)

ASSASSIN.On croit généralement que nous devons cette expres-


sion aux langues orientales, mais on n'est pas d'accord sur le mot
qui nous l'a fournie. Sacy prétend que assassin vient de l'arabe
/i<McAMC/ttt),sectaires de Syrie que le Vieux de la Montagne em-
ployait à tuer ses ennemis. Joinvitte assure, au contraire, qu'il vient
de hassas, mot employé dans la Syrie et dans la basse Égypte
pour désignât' un voleur de nuit, un homme de guet-apens.

ÂTTENDEz-Mot sous L'ORME.Beaucoup d'étymologistes rapportent


l'origine de ce dicton au temps où saint Louis rendait la justice sous
un arbre, à Vincennes. Un mauvais payeur disait au créancier qui
le menaçait du tribunal Attendez-moi sous forme, et il ajoutait
tout bas ~btMm'attendrez longtemps. Cette étymologie n'est pas
admissible, car saint Louis rendait la justice sous uu chène et non
pas sous nu orme, et le peuple, tout porté qu'il est à faire des
substitutions dans son langage, n'en aurait pas fait une pareille.
On peut, avec plus de vraisemblance, attribuer l'origine de ce
JARDIN DES RACINES LATINES. 149

proverbe à l'usage où étaient les baitiis de village de rendre la jus-


tice sous un o'Me placé devant l'église ou à la porte de la maison
seigneuriale; aussi les uppetait-ou les juges de i'drme. ~«enc~z-
moi sous forme exprime on rendez-vous où l'on n'a pas dessein
d'aller. C'est par atinsion aux mauvais payeurs, qui ne se rendent
pas aux assignations qu'où leur envoie.

AujouRDnui. Ce mot est formé de «M/our de /tM:.Autrefois, on


ne disait que /<!< dont la signification était la même, venant du
latin hoc die. Ce mot sans doute parut trop court, et l'on y ajouta
répression redondante au jour; ce qni fait que at'/OMra"/tMtest
maintenant t'éqaiva)ent de au jour de ce your. Mais ce pléonasme
n'est pas encore suffisant pour le peuple, qui ne craint pas de dire
au jour d'au jour d'hui, ti nous souvient même d'avoir entendu au
jour du ~o«)' d'aujourd'hui. Le peuple aime le pléonasme et il di-
rait volontiers: Un tel, né na~cfe. a au jour du jour d'aujour-
d'hui quarante ana ef<t~c.

BADAUD.Niais qni regarde tout, admire tout. Ce mot vient du


dérive de badore, qui signifie béer, bdiller,
iat!u ha~bare &a<~a/ff<M,
avoir la bouche M<M~ habitude de ceux qui s'extasient sur toutes
choses.

BAGUENAUDER. S'amuser à des riens. Cette expression est venue


de l'usage où sont les écoliers de crever les gousses du &<~Me7MM-
dier pour produire une petite explosion.

BAMBOCHES. De l'italien bamboccio, marionnette plus grande


que les marionnettes ordinaires. On donna le nom de Bamboche
ou Bamboccio à un peintre flamand fort contrefait et qui excellait
lui-même à peindre des figures grotesques auxquelles it se plai-
sait à donner l'empreinte de ses propres difformités. Depuis, tous
les tabieaux du genre auquel il setait adonné prirent le nom de
&aM&oc/'e<, bambochades.
Des folies en peinture, ce mot a été transporté aux folies en
morale; et faire ses bamboches, c'est se permettre de grosses facé-
ties, de mauvaises pointes; c'est aussi mener une conduite peu ré-
gulière.

BANQUEROUTE. Ce mot, qui siguine faillite, rupture de la banque


d'un négociant, vient de t'itàtieu &<"icofo«o, banc rompu. Ou va-
150 JARHIN M:S RACINES LATINES.

)ie sur t'origine historique de ce mot, bien qu'au fond t'étymotogi~


demeure la même. Suivant Gui Coquille, « en Italie d'ancienneté
estoit accoutumé que ceux qui faisoient trafic de deniers pour près-
ter, ou pour changer, avoient un banc ou tabte en lieu public.
Quand aucun quittait le banc (c'est-à-dire disparaissait), se disoit
que son banc estoit rontpM. » Suivant une autre version, le mot
<'aM~Mcro:t<? ne serait plus une expression figurée. La rupture du
banc était une chose rée)ie c'était une cérémonie humiliante,
c'est-à-dire que le banc du changeur était rompu officiellement sur
la place publique.

BATELEUR. Autrefois 6a!/</cMt'.Ce mot est un de ceux sur l'ori-


gine desquels on est trompé par l'apparence. Un bateleur, disent
la plupart des dictionnaires, est un charlatan qui fait des tours de
passe-passe avec des M/ons. D'après cette définition, bateleur se-
rait un dérivé de &<t<on;mais cette étymologie est démentie par
les faits. Ces petits ustensile; à l'usage des escamoteurs, qu'on
appelle aujourd'hui gobelets, s'appelaient, au xiv' et an xve siècle,
des basteaux. On disait alors jnueur de basteaux, comme on dit
aujourd'hui joueur de gobelets. M. Géniu, à qui nous empruntons
cette remarque, cite à l'appuide son expticaMon des textes qui ne
laissent aucun doute sur l'authenticité du vieux mot français bas-
/eaM, quoique l'origine en soit inconnue.

BtjAUNE.L'étymoiogie de t~aM«e, mot qui s'applique à un jeune


homme sot et niais, serait introuvable, si l'on ne savait que ce
mot est purement et simplement un contraction de bec-jaune. Rien
n'est alors plus piausible et plus naturel que l'explication qu'on
en donne 'Ko~t'o' son béjaune, faire son béjaune, c'est prouver
qu'on n'est encore qu'un enfant, par allusion auK oiseaux niais,
non /i'< qui ne sont pas encore sortis du nid et qui ont le bec
JauM!.

Bifi.oT.Dévot outré et superstitieux. De l'anglais &y God, par


Dieu. Mais cette étymologie a besoin d'être expliquée par l'histoire.
Les Normands, qui vinrent s'établir en'France au commencement
du x° siècle, parlèrent pendant quelque temps la langue de leur
pays, idiome qui se rapprochait assez de celui des Angles. Lors-
qu'ils voulaient affirmer quelque chose avec force, et donner de
l'autorité à leurs paroles, il les accompagnaient des mots by God,
par Dteu. Bey Gott est l'expression par laquelle Rollon jura qu'il
ne baiserait pas le pied de Charles le Simple. De là le nom de
JAhDÎN bESf<AC!)!<ËS LAINES. i81

6t'yo~ que t'en donnait, pendant le moyen âge, aux habitants de


la Normandie et qu'on a donné dans la suite à Ceux qui ont sans
Cesse le nom de Dieu à la. bouche.

Bi.Ê. Ce mot, autrefois bled, eu basse latinité &/«</uM,signifia


d'abord toute sorte de céréales encore sur pied. Cette expression
générique fat restreinte dans la suite, et bléd désigna spécialement
la récolte la plus importante pour l'homme, celle qui sert princi-
palement à le nourrir.
FoMfya~e offre un exemple analogue d'un mot passant d'une si-
gtiincatiott générale à une signification particulière II vient de
l'allemand qui signifie nourriture, dans l'acceptlon la plus
étendue, ou du bas latin /bef<'KM!, qui se prenait pour les vivres,
les substances d'une armée en générai, tant pour les hommes que
pour les chevanx, ainsi que le prouve notre mot /bM)'r!'er.En pas-
sant dans le français, fourrage a encore pris un sens plus restreint,
puisque aujourd'hui il désigne seulement les herbages destinés à
la nourriture des bestiaux. (V. Wo)t</e.)

Bonf~iK, Both';MtEN.Vagabond, de mœurs déréglées, qui n'a ni


f''t) ni lieu. Ces mots font allusion à ces aventuriers basanés qui
courent le pays en exerçant la chiromancie. On les ainsi désignés
parce que les premiers qui partirent en France étaient porteurs
de passeports que Sigismond, roi de Bohême, leur Bt délivrer en
141'?, pour débarrasser d'eux son royaume. Ils étalent, dit-on, ori-
ginaires d'Egypte, d'ot) les mameluks les avalent Chassés. On n'en
voit pins Cheznous, mais on en trouve encore dans les autres pays
de l'Europe. En Angteterrë, bn les appelle ~.y/ mot qui est une
corruption de E~p/te~; en Espagne, gitanos, et en Halie~n~o;
du nom d'un oiseau aquatique qui n'a point de nid fixe, et qui
est forcé de chercher chaque jour un nouveau gite.
De nos jours, on à donné, par analogie, te nom de bohème à une
certaine classe d'artistes qui mènent une vie irréguliere ou qui ont
une existence précaire.

BONHEUR. MALHEUR. Ces mots sont formés du vieux français heur,


signifiant chance, bonne fortune, et des adjectifs bon, Mf~. Mais
d'où vient le mot AeM)'?ft est tiré du latin Ao'a, heure. Nos pères
étaient persuadés que le sort d'un homme dépend de l'heure de sa
naissance et de l'influence dés astres sous lesquels il reçoit le jour.
En conséquence, ils faisaient tirer l'~Mcope de leurs enfants pour
152 JARDIN DES RACINES LAT!NES.

connaitre la destinée qui leur était réservée. Ou disait primitive-


meut bonne heure, M«/e heure. « Seigneur, dist le compaignon,
mou vrai et propre nom de baptesme est Panurge, et à présent
viens de Turquye, où je fus mené prisonnier lorsque on alla à
Metelin en la ma/e heure. n (RABELAIS.)

BouLEVAhDon BOULEVART. Ce mot, sur t'étymotogie duquel on


a beaucoup disputé, se rencontre, avec de légères modifications,
dans toutes les langues d'origine germanique. Il est formé de deux
mots tudesques, bole, qui signifie tronc, madrier, et M'erA, ou-
vrage. Un &ou<ct<!<'d était donc, dans l'origine, un ouvrage de dé-
fense construit avec de grosses pièces de buis. Au figuré, il signifie
protection, et, par extension, une large rue plantée d'arbres.

BouRSE. Ce mot, servant à indiquer le lieu où s'assemblent,


dans les villes de commerce, les négociants, les agents de change
et les banquiers, a pour origine l'histoire que voici. A l'extrémité
d'une grande place de la ville de Bruges, où les négociants avaient
coutume de se réuuir pour leurs affaires, demeurait, vers l'an 1530,1
un noble seigneur de la famille de ~M<7er&oMr~c, dont la maison
portait trois bouraes pour armoiries. La singularité du nom de
cette famille et de ses armoiries, qui d'ailleurs ne convenaient pas
mal à des marchands, fit donner à cette place le nom de &OMrM.
Les négociants d'Anvers, que des affaires de commerce appelaient
fréquemment aux foires de Bruges, s'accoutumèrent peu à peu à
appeler bourse le lieu où, dans leor ville, ils se réunissaient eux-
mêmes, et, au bout (le quelques années, les villes de Toutouse, de
Rouen et de Londres eurent aussi ienr'&oto'M.

BMY. Mot celtique qui signifie boue, fange, /tn!OH,vase. Bray


entre dans la composition de beaucoup de noms de lieux Mibray,
Vibray, Follembray. Le pays de Bray est une contrée fangeuse de
la Normandie.
« il passa parmi la ville, où il y avoit caves et sources moult
brayeuses. (MONSTMLET.)

BRELOQUE. Ce mot à trois acceptions 1" batterie de tambour


pour appeler les militaires anx repas; 2" déraisonner; 3° objets,
bijoux de peu de valeur. Mais, de ces trois sens, quel est le pri-
JARDIN DES RAONESLATtNES. i83
mitif? Là commencent les conjectures. Les syllabes bizarres de
ce mot, qui ne vient ni du grec, ni du latin, ni d'ailleurs, ne per-
mettant guère d'y voir autre chose qu'une onomatopée, et, cette
hypothèse uue fois admise, breloque a son origine toute naturelle
dans cette batterie de tambour, saccadée et irrégutière, sans
rythme, sans harmonie, qui appelle les soldats aux distributions
de vivres. Passons maintenant à la deuxième acception. Que, dans
les exercices ordinaires, un tambour ne batte pas régulièrement
le rappel, la retraite, une marche, etc., qu'il fasse une fausse note,
un plaisant do caserne de s'écrier « On dirait qu'il bat la bre-
~fx/Me/a De là, ce nom donné à tout discours incohérent, sans
liaison et sans suite.
Reste la troisième acception, qui peut s'expliquer elle-même par
une onomatopée, une imitation du bruit que font les breloques
lorsqu'elles sout agitées par le mouvement de la marche.

BRISÉESDEQUELQU'UN ja~ei', marcher sur les). Entrer eu concur-


rence avec lui. Brisées désigne proprement les branches d'arbre
que le veneur coupe sur sou chemin pour reconnaître l'endroit où
labéte.a été détournée. 11 ne permet point qu'un autre suive ses
brisées, coure sur ses brisées.

BnoDEU.Ce mot a pour ongiue le mot bord, dont on a fait &<


der, et, par transposition &o</er, qui, pris dans une acception par-
ticutière, signifie orner les &ort~ d'une étoûe au moyen de certains
enjolivements. (V. Tremper sou vin.)

BnossE. Ustensile propre à nettoyer les habits, les meubles, etc.


Les brosses se font aujourd'hui le plus oïdiuaitetuent ett soies de
cochon ou de sanglier, mais on les faisait autrefois avec de menus
brius de bois, de jonc, de bruyère Ce mot est d'origine celtique
Brosse, broce, brousse, signifiaient menu bois, buisson. Brousse
nous a donné broussailles.

BROUETTE (autrefois Ao'oMe~e).Du latiu bis, deux, et rota, roue,


parce que ce petit véhicule à bras avait autrefois deux roues. Ce
mot a été fuimé de la même manière que bissexte, AfM!t<e, bi-
pède, <'M!«c, &e!aee. <'Q~«Hce.Le nom de la brouette actuelle, qui
154 JARDIN DES RACINES LATINES.

n'a qu'une roue, n'est donc plus en rapport avec l'objet qu'il dé-
signe. On dit encore &H'uu?«s dans les environs de Lyon.
C'est a tort qu'on attribue à Pascal l'invention de la brouetie.
Au xyn° siècle, on se servait d'une manière de chaise à porteurs,
montée sur deux roues et traînée à bras, que l'on appelait &)-oMc«<,
par mépris. Or, l'invention de Pascal consistait en un ressort par-
ticulier pour suspendre cette brouette, qui n'avait que le nom de
commun avec la brouette dont se servent nos manœuvres.

BUDGET.État des recettes et des dépenses annuelles d'un État,


d'une administration. Nos dictionnaires disent mot ano~t~;
cela n'est pas strictement vrai les Anglais nous l'avalent em-
prunté, nous l'avons repris voilà la vérité. Le primitif de bud-
get est le mot celtique bolga, bourse, petit sac de cuir, dont le ra-
dical se retrouve dans tous les idiomes neo-cettiques le breton, le
gallois, le gaël d'Écosse et d'Irlande. En passant du celtique dans
l'ancien français, bolga est devenu bouge, bougette:
« Et lui mist on une bonne toMyf«e à l'arcon de sa selle, pour
mettre sa cotte d'armes. (CûMiNM.)
Voici un exemple plus moderne

On peut se passer de mouehettcs,


Maisde pincettes, non je prétends m'en donner.
Et commedans sa poche on porte des lunettes,
Ainsi pour l'avenir je me fais une loi
De porter partout avec mot
Despincettesdansmes<'OMjy<;«M.
f.H P. Du CKRCBAU.

Le mot bouge fut transporté par les Normands, de France en


Angleterre, où il devint, par métonymie, &M<fye<.C'est ce mot, ou
plutôt cette nouvelle signiScation que nous avons'empruntee aux
Anglais.

UuissoNMÈM (école). A une certaine époque du moyen ~ge, les


écoles de Paris étaient placées sous la surveillance du premier
chantre de Notre-Dame, auquel elles payaient une redevance.
Mais il y eut plusieurs maitres, qui, pour s'anranchir de ce con-
trôle et surtout du droit qu'il fallait payer, s'en allaient avec leurs
étèves faire la classe en cachette dans les champs, derrière les
&u!MOM~ voisins de la ville; de là le nom d'écoles &u!M(M!n)~Mque
l'on donna à ces écoles de contrebande. Depuis, le sens de cette
JARDIN D~S RAONES LATTES. 168
locution primitive à bien changé; car faire l'école buissonnière
veut tout simplement dire aujourd'hui ne pasatler àt'éoote.
Voilà l'explication savante de ce mot. Mais si l'oa disait qne
/at)'e l'école &MtMOt'e;'e, c'est aiier courir les champs, jouer ou
dormir à l'ombre des buissons, comme aiment à le faire Jes éco-
liers paresseux, cette explication ne serait-elle pas plus simple et
par conséquent plus raisonnable?

BULLE.Nom que l'on donnait autrefois aux actes des princes, et


qui ne s'emploie aujourd'hui que pour désigner les lettres du pape.
Les anciens Romains appelaient bulla un ornement que les jeunes
gens de qualité portaient sur la poitrine. On prétend que cet or-
nement était en usage chez les Egyptiens. Selon Pline, Tarquin
l'Ancien est le premier qui donna une bulle d'or à son fils, âgé de
14 ans, pour le récompenser d'un acte de courage. Dans la suite,
on donna le nom de bulles aux actes des princes, parce que ces
aotes portaient un sceau d'or, d'argent ou de plomb, qui s'y trou-
vait attaché et suspendu, de la même manière que les bulles
étaient suspendues au cou des jeunes Romains. La plus célèbre
bulle du moyen âge est la Bulle d'or de Charles IV, qui réglait la
forme d'élection à l'Empire.

CADAVRE. On a prétendu que cadavre est formé des premières


Syllabes des trois mots ca''o data vexmibus, chai,' 6<Q~tx'c
aux u?~.
Cette étymologie est ingénieuse, sans doute; mais on ne peut guère
la considérer que comme une plaisanterie. Ca~t~e vient du verbe
tatin cadere, qui signine déchoir, tomber; le cadavre, en effet,
c'est l'homme qui tombe en poussière. D'ailleurs, la syllabe da est
longue dans caDAveret brève dans DAta.

CAGNAM.Lâche, paresseux, fainéant. Ce mot vient du latin ca-


Ht'~ chien, parce que le chien aime à dormir et à ne rien faire, à
se coucher au soleil ou près du foyer. Dans le Midi, on appelle ca-
gnard une sorte d'encognnre bien exposée au soleil, où les vieil-
lards, les personnes souffreteuses vont pour se réchauffer. II en
existe à Paris dans le jardin des Tuileries et du Luxembourg, aux-
quels les familiers ont eu le soin de donner, par euphémisme,
t'appe'tation plus poétique de petite Provence.
En Bourgogne~ ca~e est u terme injurieux que l'on adresse à
1S6 JARDIN DES RACINES LATINES.

un chien. On appelle cagneux celui qui a les jambes tournées en


dedans, comme celles d'un chien basset à jambes torses.
Presque tous les dictionnaires donnent au mot caler le sens Sguré
de céder, se soumettre, reculer. Beschere!)e étend cette significa-
tion à caner, de cane, canard, animal, dit-il, qui se plonge dans
l'eau au moindre brnit qu'il entend. Nous croyons que l'idée de
manquer de courage rattache plutôt ce mot à cagnard, et que l'on
devrait dire étymologiquement ca~w, il cagne. Cette faute, si
faute il y a, doit être attribuée à l'habitude que l'on a d'user de
la syncope, dans une conversation rapide /!<M:e,nc/c, <)-<< pour
/!<'Sw< nèfle, <f/ seraient dans le même cas.

CALENDES. Le premier jour du mois chez les Romains, du latin


fM/CMa'~?, fait de calare, dérive du grec ta/ct' appeler, parce que,
le jour des calendes, on convoquait le peuple pour lui indiquer les
fêtes et le nombre de jours qui restaient jusqu'aux Nones. Dans le
mois romain il y avait trois jours remarquables qui en formaient
la division c'étaient le jour des Calendes, celui des Nones et ce-
lui des Me~.Les autres jours prenaient leur dénomination de ceux-
là et se comptaient en rétrogradant. Les Calendes ayant été in-
cunnues aux Grecs, on a dit t'c/~oye;' oKc~M'Mnat'fc Calendes
grecques, pour le remettre à une époque qui ne viendra jamais.

CAMELOTE. Marchandise mal faite. On fabriquait autrefois avec


)e poil de chameau (eu latin camelus) deux sortes de tissus, 1.3ca-
melin et le camelot. Le camelin était une étoffe de prix le camelot,
an contraire, était rude et grossier. De là est venu que, pour dé-
signer une marchandise de qualité inférieure comparativement à
des produits de même nature, on a dit c'est de la CAMELOTE.

CANAM).Nom d'une anecdote controuvéo et invraisemblahie,


comme on en rencontre fréquemment aux faits divers des jour-
naux. On en donne l'étymologie suivante
Pour renchérir sur les nouvelles ridicules que les journaux de
France lui apportaient tous les matins, un journaliste belge im-
prima, dans les colonnes d'une de ses feuilles, qu'il venait de se
faire une expérience très intéressante et bien propre à caractériser
l'étonnante voracité du canard. Vingt de ces volatiles étant réu-
nis, on hacha l'un d'eux avec ses plumes et on le servit aux au-
JARDIN DES RACINES LATINES. 167

tres, qui le dévorèrent gloutonnement On immola le deuxième


qui eut te même sort, puis le troisième, et enfin successivement
tons les canards, jusqu'à ce qu'it n'en restât plus qu'un seul, qui
se trouva ainsi avoir dévoré les dix-neuf autres dans un temps dé-
terminé et très court.
Cette fable, spirituellement racontée, eut un succès que fauteur
était peut-être loin d'en attendre. Elle fut répétée par tous les jour-
naux de l'Europe; elle passa même en Amérique, d'où eUe revint
encore chargée d'hyperboles. On en rit beaucoup, et le mot canard
resta pour désignet les nouvelles invraisemblables que tes journaux
offrent chaque jour à la curiosité de leurs lecteurs. L'un des ptus
célèbres canard est le fameux serpent de mer du C<M~t<M<tOt)K~.

CAKCAK (autrefois ~uo~MQtn). Grand bruit pour peu do chose,


bavardage médisant.
Des étymologistes prétendent que ce mot n'est qu'une onoma-
topée du cri maussade et fatigant du canard. C'est l'opinion la
plus vraisemblable.
D'autres font remonter l'origine de ce mot aux longues discu.-
sions qui eurent lieu, au xvi< siècle, dans l'Université, sur la pro-
nonciation du latin. Ramus voulait que l'on prononçât ~MOMarn-
~MOMHn;, et là Sorbonne kan-kan. Le Parlement se déclara pour
Kamus. De cette dispute viendrait la locution faire un ~Ma~tfom,
un ea/tMt, c'est-à-dire beaucoup de bruit pour peu de chose.

CAUCHEMAR. Oppression que l'on éprouve parfois pendant le


sommeil. Les peuples superstitieux de la Germanie croyaient q~e
le caKe/tfwar était produit par un geme malfaisant, qui la nuit
venait s'asseoir sur la poitrine et la comprimait de façon à gèner
la respiration. Ailleurs, on s'est imaginé que le coMc/tc~ar doit être
attribué à une vieille sorcière qui descend de la cheminée pour
venir tourmenter celui qui dort. CaMC/te~u)'est formé de Hiom,
nom doané par les Germains à ce mauvais génie, et du verbe la-
tin calcare, fouler, presser.

CnAL&No.Ce mot, qui date à peine du xur siècle, servait à dé-


signer les bateaux plats qui transportaient à Paris toutes sortes de
provisions et surtout de gros pains mats et blancs, auxquels les
Parisiens dounèrent le nom de c/<H<aH<des bateaux qui les ame-
i~8 JA~DtNBEa RACINES ~ATJNpS.

naient. Le chaland jouant un grand rôle dans le commerce pan."


sien, ou appela bientôt c/<a/aMf/,non seulement le bateau et sa <Mr-
gaisou, mais l'acheteur qui venait enlever la marchandise, et un
commerçant se dit bien achalandé quand il y avait beaucoup de
chalands ou de pratiques qui fréquentaient ses'magasins. Le mot
nous est resté dans ces doux acceptions. Un c/ta~aM~est encore un
bateau plat qui fait le service sur les ports on sur les rivières;
c'est aussi la pratique, ou, pour parler le langage du jour, le
client assidu d'une maison de commerce.

Ce mot, qui est nouveau et très usité de nos jours,


CHANTAGE.
tire sou origine de cette locution familière, qui est ancienne
faire cAcM/o' quelqu'un, c'est l'obliger à faire, bon gré mal gré, ce
qu'il ne veut pas, par allusion, sans doute, la coutume o~ étaient
nos pères de chanter à table au dessert. Il se rencontre toujours
quelque convive qui, par timidité ou pour quelque autre mptiL se
défend d'abord de chanter à son tour, mais qui, à force a in-
stances, finit par s'exécuter. De là est venu manifestement le mot
chantage, qui signiSe Mo~t déloyal de tirer de ~'at'~ctf de ct<e/-
qu'un en le MMapa~t (~ eo~t'eMeMt'e ~«M M réputation, <Vt)e
consent à poye~ le ~i~Mce.

CHAT-nuANT.Suivant la plupart des lexicographes et des éty-


mologistes, chat-huant est un terme composé du substantif chat,
et du verbe huer; ce serait littéralement un chat qui hue. Cette
étymologie paraltra au moins douteuse, si l'on considère que l'oi-
seau que désigneut ces deux mots n'a aucun rapport avec le chat,
et le doute devient une certitude quand on trouve dans nos vieux
auteurs chouqnt, et, en langue d'oc, chouana. Chouan, chouette
étaient simplement des mimologismes du cri de cet oiseau. De
chouant on a fait c/;<f<-AMo~, sans aucune raison et par un de ces
caprices qui viennent si souvent corrompre les mots du langage
populaire.
Le nom de c7<oMa~,étendu à tous les insurgés de la Vendée et
de la Bretagne, venait des quatre frères Cottereau, contrebandiers
fameux, qui furent ainsi nommés parce qu'ils contrefaisaient le
cri du chouan pour se reconnaître dans les bois pendant la nuit.
C'est eu 1793 qu'ils se mirent, près de Lavai, à la tète des rassem-
bletneuts qui prirent leur nom.
JARDtN DES RACINES LATINES. 159
CHENET.Cet ustensile de cheminée avait autrefois la forme d'un
petit c/jt'et! couche, on l'appela d'abord chiennet, petit chien, et en
fincAeac)'.

CHÈRE.Faf'e bonne CHÈRE,maigre CHÈRE,voilà une expression


fort usitée et dont le véritable sens n'échappe à personne bien
qu'on ne se rende pas compte de l'orthographe du mot chère.
Pourquoi n'écrit-on pas plutôt c~ot'r? t( semble que cette ortho-
graphe serait plus en rapport avec la signification. Pour se ren-
dre raison de cette anomalie apparente, il suffit de remonter à
l'étymologie du mot chère et d'en préciser l'acception pnmitive.
Dans le latin de la décadence, le mot cara était employé pour
visage, et la langue espagnole a conservé ce mot avec la même si-
gnification. On dit ce<'a en italien, et l'on disait chère. cAi'e en
vieux français. Par métonymie, chère se prit pour accueil récep-
tion favorable ou défavorable faite à quelqu'un. Nous employons
visage daus le même sens quand nous disons « Faire bon VISAGE,
mauvais VISAGE à une ptt-soMKe.Un ancien proverbe disait: belle
CHÈREet c<BMrarrière. L'Académie autorise encore chère daM le
sens d'accueil, mais en avertissant qu'il n'est plus guère usité de
la sorte que dans cette phrase Il ne sait quelle CHÈRElui faire.
Or, un des points essentiels du bon accueil est d'offrir à son hôte
nne table bien servie. Le vieux proverbe &~e CHÈRE(bon accueil)
vaut un mets, fait allusion à cet usage. Par métonymie, on a pris
cAA'epour l'appliquer exclusivement à une réception hospitalière
enfin on a généralisé ce terme, et ii comprend aujourd'hui tout ce
qni concerne la quantité, la qualité et ta délicatesse des mets
faire une CH&RE délicate; atMe)' la bonne CHÈRE.
Comme nous ycUà lata de la HgniBcatMn du prim4H{ cara, vi-
sage 1

Cmc, CHIQUE. Ces mots, ou piutût ces syllabes, qui entrent daus
la composition d'un grand nombre de mots ft'ancais, viennent du
latin etCMni,ctecM, pellicule légère qui sépare les graines de la
grenade; un zeste, au ngurt, peu de chose, un rien.
La simple connaissance de ce radical latin suffit pour expliquer
et ramoner à la même Étymotogie plusieurs familles de mots frau-
çais qui semblent n'avoir aucun rapport d'origine entre eux, et
auxquels une différence appaiente a fait donner des étymologies
diverses. Tels sont chicaner, disputer, chercher querelle pour des
riens; chicot, petite partie de la racine d'un arbre, reste d'unj
dent brisée; eAt~iw, màcher du tabac coupé menu; cA:<ytte))aMf/e,
160 JARDIN DES RACINES LATINES.

petit coup donné du bout du doigt sur le nez (lat. Ma~M,d'où le


vieux mot KaMf~e); déchiqueter, couper par morceaux; chiche,
avare, trop ménager, qui a peur de perdre on zeste; et, par sub-
stitution d'une lettre à une autre chiper, dérober de petites
choses; c/t:/)ofe< vétilier; chipie, femme qui se formalise et crie
pour rien; c/fbM, morceau de vieux linge.
NoTt. La plupart de ces étymo!ogies sont contestées; pour eu donner
un exemple, nous prendrons le mot chicaneur, que quelques uns font
venir du grec «&att<M,qui a signiné d'abord un SioiHen,et ensuite fourbe,
trompeur, parce que les Siciliens passaient autrefois pour tels.

CHÔMER.Ce mot s'écrivait autrefois cholmer (de calamus,


chaume), parce qu'aux jours de fête les paysans restaient sous le
chaume, c'est-à-dire dans leurs maisons convertes de fAoMM. On
le fait venir aussi du celtique choum, qui signifie s'arrêter, cesser,
rester, demeurer.

CjnoucROtjTE.Ce substantif est composé de deux mots alle-


mands sauer, aigre, et t)'oM<, chou. Bien des personnes, prenant
une partie de ce mot pour l'autre et se. méprenant sur la valeur
des deux éléments formateurs, mettent un accent circonflexe sur
l'M du dernier, comme si la choucroute était une c<-c'«<ede c/<o;<.
En voyant les racines des mots ainsi déngurées, ou se rappelle in-
volontairement certain plaisant de collège qui traduisait ~an/M
Tullius Cicero par M«t-e/tHtt<<
de toiles ctt-~M.

CLERC(faire un pas de). Ce mot vient du grec e<<r<M, qui si~nine


sort, partage. On a dit en latin c~'iM, et l'ou a donné ce nom au
c~er~e, parce que, dans l'Aucien Testament, la tribu de Lévi n'a-
vait pas d'autre héritage que la part du Seigneur, c'est-à-dire une
partie prélevée annuellement sur les richesses des autres tribus.
La dtme du moyen âge n'a pas d'antre origine.
Les gens du clergé furent longtemps, en Europe, les seuls qui
cultivassent les lettres; aussi le mot clerc fut-il employé uguré-
ment pour lettré, érudit, savant. On appelait Maue/cf-c, un igno-
rant. Nous avons conservé cette ancienne acception du mot clerc
dans quelques façous de parier Il 'M< pas grand CLEM en cette
matière.
Un loup quelque peu clerc prouva par sa harangua
Qu'il fallait dévorer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux d'où venait tout le ma).
LA FoNfA~K.
JARDIN DES RACINES LATINES. -161

Les rois, les princes, les grands seigneurs, les gens de justice,
choisissaient nécessairement leurs secrétaires parmi les gens let-
trés de là vient qu'un secrétaire prit le nom de clerc. Nos rois
avaient des CLERCS du secret, qui devinrent dans la suite des se-
crétaires d'~< Les procureurs au parlement avaient des clercs,
comme en ont encore aujourd'hui les avoués, les notaires et les
huissiers. Mais comment le mot clerc, qui signifie lettré, en est-il
venu à exprimer l'idée toute contraire dans cette phrase /ait-eMt
pas de CLERC?Rien de plus simple les clercs, en se livrant cha-
que jour à un travail de copiste, commettaient souvent, par inad-
vertance, des erreurs de détail que les patrons appelaient eo'eto'o
ou vices de clerc. Dans une acception métaphorique, nous appe-
lons aujourd'hui pas de clerc toute faute commise par un igno-
rant, un étourdi. On dit il a fait un pai de c~'c dans cette
affaire. C'est là un exemple des altérations singulières que subis-
sent les mots daus leur signification.

CocACNE(/«! mdt de). Ce mot est de ceux qui out eu le privi-


lège d'exercer le plus l'humeur un peu contredisante des étymolo-
gistes. t'uretière, Brossette, La Monnoye, Huet, Roquefort, Génin,
s'en sont mêlés ce qui ne signifie pas que la question soit réso-
lue, bien au contraire. Voici ce qui nous a semblé lemoins conjec-
tural
Cocagne n'est autre chose qu'une corruption de notre vieux mot
coc~MM/jj'nf, dérivé de coq, et siguinant combat, dispute, contesta-
tion. C'est ainsi que Du Cange interprète ce mot dans son G<oMut/e.
Or, cocquaigne, cMa~te, a été transporté à Naples par les Fran-
çais au temps de Chartes VU), et y est devenu, sous la forme ita-
lianisée de e«eca~< le nom de fêtes publiques, semblables à
celles des jours gras, où le peuple se bat, se dispute pour attra-
per des saucisses et surtout des macaronis distribués gratuite-
ment.
L'opinion de Fnretière mérite d'être mentionnée. Dans le h:) ut
Languedoc, on fabriquait autrefois de petits pains de pastel dési-
gnés sous le nom de coques ou co~u«t~HM de pastel. Les coquai-
~M, qui servaient à la teinture, étaient une source de richesse
pour ce pays. De là serait venu l'usage de comparer les p.<ys ri-
ches et heureux au pays où se fabriquaient les coquatgnes, au pays
de co~MMt~MM. Cette étymologie a quelque chose de séduisant;
toutefois nous préférons la première, qui, outre l'idée d'abon-
dance, a le mérite de rappeler le Md<de COCAGNE, au pied duquel
s'établit une sorte de lutte, de joute, qui tourne'au profit du plus
adroit.
t62 JAh&!N DES hAC~EB LATtNES.

COLLATION. Léger repas, repas pris le soir et comme en passant.


Le mot co/~a~o~ n'implique nullement l'idée de cette sorte de re-
pas c'est une espèce de métonymie, empruntée des coutumes
ecclésiastiques. Dans les monastères, on faisait le soir une lecture
dans la Bible ou dans les Pères. Les moines échangeaient leurs
observations sur le texte, et cet exercice s'appelait co~a<f0j confé-
rence. A la suite de cette coilution ou foM/ëreM<'c, on prenait seu-
lement, surtout en Carême et aux jours de jeune, quelques tafrat-
chisséments. De là le nom de co«a<M)!donné à un léger repas, à
ia suite d'un ba).

CONCLAVE. Du latin coMc~aM'MH), appartement séparé et fermé à


e~ Ce nom est donné à l'assemblée des cardinaux réunis pour
nommer un pape, parce qu'ils sont enfermés à clef lors de l'élec-
tion, afin qu'ils n'aient aucune communication avec l'extérieur.
L'origine du conclave remonte à 1268, lorsqu'il s'agit de donner
un successeur au pape Clément IV, mort à Viterbe. Les cardinaux,
assemblés depuis deux ans, ne pouvant s'accorder sur soit élec-
tion, allaient quitter la ville, lorsque les habitants eh fermèrent
les portes par les conseils de saint Bonaventure, et annoncèrent
aux cardinaux qu'ils ne sortiraient pas que )6 pape ne fut nommé.
Cette circonstance détermina le concile de Lyon, en )274, à établir
le conclave et à en fixer les règles au moyen d'une constitution,
qui est encore observée aujourd'hui dans ses principales pres-
criptions.

CofHu&AL.Qui a rapport au mariage, mot formé du latin caM,


avec, et yM~Mni,joug. L'origine de Ce mot se rapporte à un usa~e
état'It.Mtez les Latins de faire passer sous le Votâtes jeunes epbnx.
De là conjugium, joug commun, pour signifier mariage. C'est sans
doute en imitation de cette coutume romaine que les époux, dans
iés cérémonies de l'Église, se placent sous un poeie lorsque le
prêtre teur donne la bénédiction nttptiate.
Peut-être aussi cette cérémonie du po~e est-elle un symbole des
âges primitifs, destiné à faire comprendre aux époux qu'ils vivront
désormais sous là même tente, sous le même toit.

CONNÉTABLE. Corruption de coM~aMe (eomM ~att<<t). Ce mot,


qui signine littéralement comte de l'étable, désignait dans t'origine
l'intendant des écuries royales. Cet officier, fut ensuite établi chef
de toute la Kendarmerie, et, sous Louis le Gros, on voit le co;)n~-
JARDIN DES RACINES LATINES. 163

'table de Vermandois prendre le commandement des armées. On


crut la dignité de connétable éteinte avec le connétable de Saint-
Pan), qui fut exécuté en l.i79~ mais François la Ht revivre en
faveur de Charles de Bourbon. Enfin, elle a été supprimée en 16~7,
après la mort du connétable de Lesdiguières. Napoléon la ressns-
cita un moment, Le mot maréchal, qui vient du tudesque ~ar,
cheval, et ~<-a<,domestique, a en la même bonne fortune que MM~-
table, puisque, de simple préposé d'écurie, le m~c/ta! (maréchal
de France) est devenu et est encore aujourd'hui le premier officier
de l'armée.

CoQUtN.Ce mot vient du latin co~MM,qui signifiait cuisinier. A


Rome, comme dans les autres pays, les esclaves étaient connus
pour leurs habitudes de rapine; ainsi le mot /'«)', qui passa an
voleur, appartint d'abord l'esclave. Parmi les esclaves, les cui-
siniers, qui avaient forcément à leur disposition toutes les richesses
gastronomiques du maître, se faisaient pins spécialement remar-
quer. Dans une de ses comédies, Plaute voudrait qu'on nommât
place Furine le marché où on louait la gent culinaire, le Forum
coquinum, la place Coquine le changement se fit, non pas dans
le nom du lieu, mais d.ins la vatenr du mot; et notre langue, en
empruntant coquin au latin vulgaire, ne lui connait plus d'autre
sens que celui de fripon, voleur.

CoRpQNMER.Queiques étytuologistes font vonir à tort ce mot de


cardon. En voici la véritable origine. On nommait autrefois cor-
efoMatiune sorte de cuir fort estimé, qui se fabriquait principale,
ment & Corcfofe, comme nous appeionii ntaro~MM une pean tra-
vailtée, qui nous est d'abord venue du Ma''oc.
On lit dans le Livre des Métiers
« Nus cordouaniers ne doit mettre basane avecques cordouan en
nul euvre qu'il face, si ce n'est en contrefort tant seulement. Nus
cordouaniers de Paris ne peut ouvrer de cordouan qui ne soit
tannez.
Ainsi coMfeHH!'crvie~t de co~CMa~t, dérivé Ini-méma de Co'
doue.

CORINTHIEN (ordre). Cet ordre d'architecture a nne origine assez


remarquable, si nous en croyons Vitruve. Une jeune fille de Co-
)-M<Aeétant morte la veille de son mariage, sa nourrice posa sur
son tombeau quelques petits vases que l'enfant avait aimés pen-
dant sa vie, et elle plaça une tuile sur le panier qui les contenait.
164 JARDIN DES RACINES LATINES.

Au printemps, les tiges d'une plante d'acanthe grimpèrent le long


du panier, et rencontrant les extrémités de la tuile, furent con-
traintes de se recourber à leur extrémité, et formèrent avec leurs
feuilles le coutournement de la volute. Callimaqne, célèbre scu)p-
teur de ce temps-là, passant près du tombeau, fut enchanté du
merveilleux effet de ces feuiDej; il les dessina avec le panier, et
imagina sur ce modè)e le chapiteau corinthien.

CouARD.Ce mot, qui signifie timide, poltron, est une altération


du latin cauda, queue; il a été formé par allusion à certains ani-
maux qui, lorsqu'ils ont peur, serrent la queue, entre les jambep.
Anciennement, on disait coMeau lieu de queue. Le vieux français
avait l'adverbe couardement et le verbe coMa)'</et-
Prenez l'avant-garde,
Gardez que nul se couarde.
(7/<o<.de JcAemde Brelagne.)

CRÉTIN.Génin tire ce mot de c/n-M~'antM, mais Littré fait obser-


ver qu'un mot si récent dans la lingue ne peut venir de là. t/éty-
mologie probable est l'allemaud &')'e:dHny, crétin, dérivé de Kreide,
craie, à cause de la couleur blanchâtre de la peau des crétins.

CURÉE.Ce mot est un terme de vénerie, qui signiûe Ngnrétuent


butin homme dpre à la CURÉE.Il vieut de curata, mot italien qui
a le mème sens, et tire son origine de cor, parce que les chasseurs
donnaient aux chiens le c<BMr,les entrailles de la bête qu'ils ve-
naient de tuer.

CuRMux. Possédé de l'envie de voir et de connattre. Pour com-


prendre l'étymologio de ce mot, il faut se rappeler que le peupla
romain était divisé en tribus et les tribus en curies. Le cto'ton,
chef de la cM)'tc,appelé aussi cMnosM~,était un officier chargé de
veiller aux intérêts de sa (.'«rt'cet qui nécessairement devait tout
connaître. Plus tard, on donna le nom de curiovus, curieux, à ce-
lui qui se mêlait aux groupes de sa curie pour savoir les nouvelles
du jour.

CzAR.Ti~e souverain de toutes les Russies. Si nous en croyons


quelques étymotogistes, ce mot vient do C<Ma; nom que portèrent
JARDIN DES RACINES LATINES. 16o

les premiers empereurs romains. Selon d'autres, ce mot (en polo-


nais Mar, en russe ~or) est un terme scythique qui signifiait pri-
mitivement chef on roi.

DÉBONNAIRE. Bon avec faiblesse, doux à l'excès. En s'arrètant


à cette signification du mot débonnaire, on est porté naturelle-
ment à ne tenir compte que da radical bon, la première et la
dernière syllabe n'étant en apparence qu'un accessoire servant
seulement à modifier le sens du mot bon; mais il n'en est pas
ainsi. La syllabe finale aire n'est point ici cette simple terminai-
son particulière à notre langue, que nous trouvons dans volontaire,
nécessaire, etc.; c'est le vieux mot français ao'c, qui signifiait le
naturel d'une personne, sa manière d'être. On disait d~emal AiRE,
de &on AIRE, c'est-à-dire de mauvais, de bon naturel. Ce mot,
d'origine germanique, nous est resté sons la forme air, manière
d'être extérieure, dehors; nous disons dans ce sens il a /'AiR bon,
méchant, doux, etc.

DE LONGUE MAIN.Il en est des mots et des locutions comme des


préjugés nous les acceptons de nos devanciers sans examen. Nos
pères disaient « Voici la nouvelle lune, le temps va changer, »
et nous attribuons, d'après eux, les variations de température aux
phases diverses de la lune. C'est ainsi que l'expression de longue
main s'est introduite dans le Dictionnaire de l'Académie. Com-
ment analyser logiquement, c'est-à-dire intelligemment, ces trois
mots d~ longue Hia'M Nous nous expliquons parfaitement le sur-
nom donné à Artaxerce; mais comment rendre raison de cette
phrase Je le connai8 DE LONGUE MAIN?
C'est tout simplement un barbarisme, mais un barbarisme reçu,
admis et naturalisé français.
Nos pères disaient de /on.oMew< pour de longue date, depuis
longtemps, de loin et la locution de longue main n'est qu'un
travestissement de de lunguement.

DE PARLE Roi. Que signifie la préposition par dans ces phrases


H? par le rot, de par la loi? Nous serions fort embarrassé s'il nous
tailait en rendre raison.
Ou disait anciennement de PARTle rot. de PARTDieu, de PART
No~e-Sc:~n?M; pour d'e <a PARTdu roi, de ~t PARTde Dieu, de <«
166 JARDIN DES RACINES LATINES.

PARTde Notre-Seigneur « Eti prophètes Ysaïe vint à lui, si Ji


dist <~ePARTJVo~e-SMyMeM; (Livre des Rois.)
Lorsque ces constructions eurent cessé d'être eu usage, on ne
comprit plus l'expression, et l'on prit le substantif part pour la
préposition par.

DÉSORMAIS. DORÉNAVANT. Le premier 'de ces adverbes est formé


de la préposition dès et des mots latins A<M'a,magis, et signifie dès
cette heure en plus, de cette heure à plus tard, c'est-à-dire à dater
de cette heure, de maintenant au temps plus éloigné qui est en-
core dans l'avenir. Dorénavant est composé de la préposition de,
du latin hora et de en avant, et signine de cette heure en avant,
de cette heure au temps qui est devant nous, qui est dans l'avenir.
Le latin Aorn, heure, ou son équivalent Ofe, ore:, or, se trouve
également dans les mots lors, alors, Mcore, etc.

Dt~DE.Cet oiseau domestique, qui nous a été apporté de t'f,


ne fut d'abord connu que sons le nom de coq ~M(/< et sa femelic
sous celui de poule d'Inde; leurs petits furent appetés poulets
~M~c. Plus tard, on a confondu la préposition avec le mot /nf/e,
et l'on a obtenu les mots d;); dindon, dindonneau.

PtjNE, monticule de sable qui se tronve au bord de la mer.


DUNETTE,partie la plus élevée de l'arrière d'un vaisseau.
Ces mots dérivent du celtique </uM,qui signifiait une éminence,
une colline. Dun s'est conservé dans lit terminaison de plusieurs
de nos villes. ~«n (Verodunum), CAd<fMt«<MM (Castellodunum),
Issoudun (Exotdnnum), Autun (Augustodunum). Nous le retrou-
vons encore dans Z.M~DUNM)M, aujourd'hui Lyou.
A propos de cette dernière ville, nousrtisons dans un traité attri-
bué à Plutarque la légende suivante
Auprès de t'Arar (la Saune) est une éminence appelée Loug-
c!oM!:on,qui reçut ce nom pour le motif que je vais rapporter.L'.
Deux chefs gaulois, qui avaient été détrônés, entreprirent, d'après
la réponse 't'un oracle, de b4tir une ville sur cette éminence. Ils
en avaient déjà jeté les fondements, lorsqu'une multitude de cor-
beaux dirigèrent leur vol de ce coté et vinrent couvrir les arbres
d'alentour. L'un des chefs gaulois, versé dans la science des au-
gures, donna à la ville le nom de Z«M~cfoMMoy), attendu que, dans
JAhDtN))ËS RACINES LATINES. t87

leur langue, les Gaulois appellent le corbeau lougon, et une émi-


nence dounon. »

EAU. Après le mot jour, il n'en est pas uue autre qui ressemble
moins, soit pour les yeux, soit pour l'oreille, à son radical latin.
Eau vient sans contestation de a~xa. On peut suivre, dans nos an-
ciens auteurs, la route qu'a parcourue ce mot latin aoMa pour ar-
river à notre substantif eau. On a dit et écrit successivement
aique, aigue, ~Me, «M, auve, eu?, eauve, aaM, eau. Trois de ces an-
ciennes formes nous ont laissé, comme souvenir de leur passage
dans notre langue, des dérivés qui sont encore actuellement en
Usage. AieuE nous a donné aiguière; EVE,<'M<')-, et AUVÉ,aMMM<.

ENGINS.t''i)ets et autres outils nécessaires à la chasse et à la


pèche'
De là naîtront eMgoMpotir vous envelopper
Et lacetspour vousattraper.
!.A P'ONTAtt<t!.

Ce mot, déjà vieux, nous est venu, par une sorte dé métonymie,
de ingenium, génie, tiUent d'invention. M sert à désigner toute es-
pèce Se machine inventée par un esprit !Hy<MttM;E.

EscLAVE.Charlemagne et les empereurs qui lui succédèrent


Breht une rude guerre aux diverses nations .t/auM, qui menaçaient
d'envahir l'Occident et qui s'avancèrent jusqu'à l'Adriatique. Après
les nombreuses défaites qu'ils éprouvèrent, les S~aMt furent ven-
dus eh grand nombre, et les Italiens en trafiquèrent comme on
trafique aujourd'hui des nègres sur les côtes de Guinée. De là
nous est venu, par prosthèse, le mot e~e~aM.

Esïoc. L'estoc était autrefois une grosse épée nommée aussi


épée d'armes. Elle ne servait que dans les combats à pied, pour
pointer et pousser. Quand elle était tranchante, elle servait aussi
pour tailler et pour sabrer; de là est venue la locution d'M<oeet
de MMe, o'est-a-dire de la pointe et du tranchant d'une épée.
168 JARDIN DES RACINES LATtNES.

ÉTIQUETTE. Petit éoite.tu que l'on met sur des sacs d'argent,
des marchandises, etc. Nous rapportons, sans la discuter, l'éty-
mologie que t'en donne de ce mot. Autrefois les procédures s'écri-
vaient en latin, et l'on mettait sur le sac qui les contenait ces
trois mots est hic ~KMh'o, ici est la question entre un tel et un
tel. Souvent on écrivait, par abréviation est hic ~MM< et des
praticiens ignorants nuiront par mettre étiquet, étiquette. De là
le nom d'~t'~fe~e donné ensuite à toute marque distinctive.

ÉTRENNES. Ce mot vient de S~'pM.e,dérivé de S~'M:M, déesse


de la force. On rapporte que Tatius, roi dc~ Sabins, ayant reçu le
1"' janvier, comme un bon augure, des branches coupées dans un
bois consacré à Strenua, l'usage s'établit de se faire des présents
à la mème époque, et ces présents prirent le nom de ~)-eM~, d'où
nous avons fait étrennes.

ÊTRES.Connaître les ~/)*Md'une maison, c'est en connaître les


coins et recoins, les endroits les plus cachés. Ce mot se trouve
dans nos vieux auteurs, mais avec une orthographe différente
~M<<'M,~<re! astres, <M)'e.s, ce qui semble donner raison aux éty-
mologistes qui font dériver ce mot du latin atrium, appartement.
Le dictionnaire de Boiste écrit encore a~'M; mais ~<'Ma prévalu
c'est l'orthographe de l'Académie.

FANFARK.Air joué par nne musique militaire en signe de joie


on de victoire. Ce mot est une onomatopée. La plupart des instru-
ments à vent sont caractérisés par la lettre f, dit Charles Nodier,
parce que cette consonne, produite par l'émission de l'air chassé
entre les dents, est l'expression du sifflement. De là, /<tn/rf, qui
est un chant de trompette.
De fanfare vient/<M/«r<M),homme qui fait pins de bruit que de
besogne, faux brave, rodomont; ainsi que les dérivés/}fn/<M-
t!Hf/<°,t!a/aroMne<<

FAUBOURG (du latin foras, hors). On appelait /bM-&OM)'you for-


bourg, du xn* au xrv siècle, la partie de la ville construite /b;'<
(hors) l'enceinte. Villehardouin nomme un /hM&OM' le bourg de
fors, et Joiuville les rues foraines. Dans la suite, /'0)'&OM)'~
s'étant
adouci par la suppression de on prononça /bAoKfy. Les lettrés
JAnDIN DES RACINES LATINES. 169

du xv. siècle, induits en erreur par cette prononciation, virent


dans un /b&oM)~un bourg faux, et ils écrivirent /~M.c-6oMry,
/a«T&oMr~; tous les auteurs de cette époque suivirent leur exem-
ple. Les érudits dn xv:' siècle, grands partisans de l'orthographe
étymotogique, renchérirent encore sur ceux du xve, et écrivirent
/U!<&OMr~et /atf/X&OKf~ (/<!<~U~
<<M)'~M~).
C'est à cette fausse étymotogie que nous devons la fausse ortho-
graphe faubourg au lieu de fobourg.
Cette même préposition for se retrouve dans un certain nombre
de mots français, et sert à marquer une action ou une chose faite
hors de certaines bornes, soit physiques, soit morales. Forfait si-
gniûe chose faite en dehors des bornes du devoir; forlancer, tan-
cer une bête hors de son gite; forjeter, se jeter en dehors de l'a-
lignement ou de l'aplomb, en parlant d'une muraille; /bt'~n<r,
faire quelque action honteuse en dehors de la réputation hono-
rable de son lignage, de ses aucètres; /brcen~, qui est hors de sens,
insensé; se fourvoyer, a)ler hors de sa voie; AomiM, qui est mis
hors de compte.

FESSE-MATHIEU. Voici l'origine de cette expression, qui désigne


un usurier, un avare. Saint Mathieu était, avant sa conversion,
publicain, c'est-à-dire collecteur des deniers publics, et, comme
tel, il devint )e patron des financiers, des hommes d'argent. Fêter
saint Mathieu est donc synonyme de prêter à usure. Or, au lieu de
dire /este-Jtfo<A!eu,onaa dit et écrit, par corruption, fesse-Mathieu,
sobriquet qui est devenu synonyme d'usurier.
D'autres étymologistes prétendent que /i?Me-~<MtCM est mis pour
face Mathieu, face de Mathieu, c'est-à-dire qui a une figure de
JXa/At~M,d'usurier. ï.a première étymologie nous semble préM-
rable.

FEU. Cet adjectif, synonyme de defnnt, que quelques étymolo-


gistes tirent de functus, sous-entendu vitd (qui s'est acquitté de la
vie), est surtout dérivé du parfait latin fuit, il fut, il a existé
FEU mon père, mon père /h<. Dans les actes du moyen âge, on
ptacait qui /~<<, /t<<,/h, après le nom d'une personne décédée;
cette locution avait le sens que nous donnons à défunt.
De l'étymologie passons a l'orthographe.
Le mot feu est-il adjectif, est-il adverbe, c'est-à-dire variable
ou invariable ? An xvn" siècle, les uns voulaient que feu fùt va-
riable dans tous les cas, les autres voulaient que ce mot fùt tou-
jours invariable. Ménage tenait pour les premiers, et le P. Bou-
MVREDE L't':Lt:VK. 8
170 JARD!N DESRAONE3 LATINES.

bours était pour les seconds. Ce fut un véritable procès dans


toutes les formes. Balzac, Gombaud, Chapelain, Segrais et Patru
se rangèrent qui d'un cOté, qni de l'autre.
Après eux vinrent tes grammairiens du siècle dernier, qui en-
treprirent de tout accommoder. Pour cela, ils prirent le parti au-
quel ils ont eu si souvent recours ils tentèrent de contenter tout
le monde au moyen d'une transaction aussi heureuse qu'elle est
logique. C'est de cette transaction qu'est résultée la merveilleuse
règle qui a été sanctionnée par l'Académie et qui nous oblige à-
dire, sous peine du crime de tèse-gt'ammaire FEUma tante est
morte avant la FEUEimpératrice Afa~M-tox~.

FIACRE,Espèce de voiture publique, à l'heure ou & ta course,


inventée en 't669. On lui donna le nom de fiacre à cause d'une
image de <aint Fiacre qui était placée au-dessus de ta porte de
l'établissement de ces nouvelles voitures, rue Saint-Antoine, à Paris.

FtBFFÈ.Le mot /!e/~ a eu le sort de beaucoup d'autres d'abord


pris en bonne part, il a passé ensuite dans la classe des mots de
mauvais aloi. Fieffé signifiait originairement un homme qui pos-
sède un fief, ou qui a reçu un fief à titre de récompense natio-
nale, comme consécration publique de son mérite et de ses ser-
vices. Aujourd'hui, nous disons un M~t<cMrfiEFF~, un sot FtEFFÉ,
pour dire un menteur, un sot, reconnu officiellement comme tel,
et en quelque sorte passé à l'état de consécration et de possession
publique.

FINANCE.Ce mot vient du verbe finer, qui signifiait autrefois


finir, terminer, conclure une affaire au moyen de ce puissant agent
-par la vertu duquet tant de choses sont menées à bonne fin; c'est
a cette acception que se rapporte cet adage cité dans les Com-
munes du Perche: quand argent faut, uNAisoN nulle, quand ar-
gent manque, nulle conclusion possible. Dans un sens plus res-
treint, /!n<°rM prit, -par métalepse, pour payer, solder, et /ht<MM
signifia ce AUmoyen de quoi l'on fine, ce avec quoi l'on paye, l'ar-
gent comptant. Nous disons encore il <) est tiré ~o~ctMa~
FINANCE, il est à COMr<de FINANCE,il M'a pas ~'nHf~ FINANCE, CtC.
On lit dans la Chronique de Bertrand Du Guesclin
f Je vous déliverrai voire par rançon.
Siro, ce dit Bertran, par le corps saint Symon,
JARDIN DES RACINES LATINES. 171

De la vostre /!n<Mtce/ J'ai d'argent grant besong;


Je suis un chovalier poure et de petit non,
Et nesuispasaussidetelle egiracion,
Là où je puis avoir ~MaMM à grant foison.
Dites vostre voloir et vostre entencion,
Et quand j'aray oy la demande et le don
Si je ne puis /<nef,je r'iray en prison.

FLAGEOLETS (Ao'-tco~ /!n~o/c~). On désigne sous ce nom de pe-


tits haricots écossés que t'en mange an commencement de la sai-
son. Mais pourquoi ~a~<'o/e<~7Rien ne ressemble moins que ce
légume à la petite uùte qui porte ce nom. Cette expression pré-
sente un exemple de corruption assez plaisant. Les Latins appe-
laient pA~M~M notre haricot; de phaseolus, nos pères flrent
/«u!'o<c,et il se servirent du diminutif/aMto/c<o<~ pour dési-
gner de petits haricots encore verts. Mais les cuisinières de Paris
ayant perdu la tradition de ces mots tombés dans l'oubli, et trom-
pées par le son, changèrent le vieux diminutif en flageolet.

FLANDRIN. De quel pays est donc ce grand jeune homme dont


le jargon est si singulier et !ës manières si empruntées? '< de-
mande une dame. On lui répond « De la F/<M<e. Deux jours
après, se trouvant avec les mêmes personnes <' Où est donc, dit-
elle, ce grand /ï<MafrM7 On rit, et le nom de /!a))dfM resta à
tous les hommes grands, secs et de peu de manières.
Roquefort dérive ce mot de flanc.

FouRmKR. Sous-officier chargé de distribuer les vivres, les out-


rages. Le primitif de ce mot est /b(~'MM,foderum, qui se prenait
pou~ tes vivres, les subsistances d'une armée eu général, tant pour
les hommes que pour les chevaux. On appelait /Ot<)'arf'Mcelui qui
était chargé de ces subsistances de là le nom de /<)tt~e; C'est
en restreignant de plus en plus le sens de /Mfat't«M qu'on en est
venu à désigner par fourrage la nourriture des chevaux.

FRONDER. Btamer, critiquer, se déclarer contre. Ce mot fait par-


tie de la langue depuis les troubles de la Fronde au temps de Ma.
zarin, pendant la minorité de Louis XIV. Le nom même de
ft-o~eM)' Fronde, donné à cette époque au parti opposé à la
i72 JARDIN DES RACINES LATINES.

cour, est un mot d'emprunt, une allusion, dont la véritable cause


n'est pas bien connue, quoique l'allusion au mot fronde, tissu de
cordes pour lancer des pierres, soit incontestable. La version de
Ménage paraît la plus vraisemblable. Le duc d'Orléans s'était
rendu on jour au Parlement pour empècher qu'on ne mit en déli-
bération quelques propositions qu'it jugeait désavantageuses au
parti de la cour. Le conseiller Le Coigneux de Bachaumont dit à
plusieurs de ses confrères, ptacés près de lui, qu'il fattait remettre
ta délibération à un autre jour où le duc d'Orléans n'assisterait
pas à la séance, Il s'appuya de l'exemple des frondeurs, qni ne
/<ott</en<pas en présence des gens de police, mais qui frondent en
leur absence, nonobstant leurs défenses. Quelques jours après, Le
Coigneux de Bachaumont, entendant opiner quelques membres du
Parlement en faveur la cour, et se souvenant de sa comparaison,
dit à ces couseiiters qu'il allait fronder leur avis. Ces mots ayant
été reçus avec approbation, on appela /)-ot)<~MMceux qui étaient
opposés à Mazarin.
Comme d'autres écrivains du temps racontent les choses d'une
manière toute différente, il serait peut-être plus simple de ne voir
dans l'acception Bgurée de /i<M<~Mt~,qu'une comparaison du mur-
mure des mécontents avec le bruit sourd et prolongé que fait la
/)'onafe avant de lancer la pierre.

FUTÉ. Fin, rusé, adroit, du latin fustis, bois coupé, bâton. Il est
difficile, pour ne pas dire impossible, de saisir le rapport qu'il
peut y avoir entre un bâton et la ruse, la finesse d'esprit. Suivant
Ménage, ce mot renferme une, allusion aux oiseaux, qui, ayant
hanté les bois, ont vu du pays et sont devenus plus rusés que les
oiseaux niais, qui ne sont point sortis de leurs nids. Cette expli-
cation étymologique est trop subtile pour ètre vraie. La formation
des langues ne procède pas ainsi. M. Génin propose une solution,
qni n'est pas plus acceptable. fftM, dit-il, vient de /<M<«/M~,qui
a reçu des coups de bâton, et qui, par suite de cette correction,
est devenu plus avisé.
Nous croyons que futé n'est qu'une abréviation d'a~M/e, qui,
dans le langage des ouvriers, signifie aiguisé. ~<<er signifie au
propre meth-e un canon sur ~on <<<, c'est-à-due le mettre en état
de tirer; au figuré, le même mot a signifié aiguiser, c'est-à-dire
mettre en état de percer ou de couper. Futé n'est donc qu'une
abréviation d'o/yt!< et veut dire aiguisé, qui a le fil et, par suite,
t'tM~,«</)'ot<,sans que le latin /<M<Mf,bois coupé, batou, ait cessé
d'être le radical.
JAHDIN DES RACINES LATINES. 173

GALIMATIAS. Discours confus, obscur, inintelligihle, qui ne signine


rien, quoiqu'il semble dire quelque chose. Ce mot vient du latin
~aM«~,yoM, coq, et Mathias, ~H</<«', nom propre il remonte à
l'époque où le.i plaidoyers se faisaient encore en latin. Un jour
qu'il s'agissait d'un c«? appartenant à une des parties nommées
Mathias, l'avocat, à force de répéter les noms de ~M//m et de Ma-
<At<M, finit par s'embrouiller, et au lieu de dire ~««tM JMaMu*(le
coq de Mathias), il dit <?««!'AfaMt'M(le Mathias du coq). Par la
suite, on fit des deux mots une seule locution dont on se servit
pour exprimer un discours embrouillé. Voltaire a converti ce
mot avec beaucoup d'esprit en celui de ~a~/<om~, pour caractéri-
ser le style un peu ampouté de Thomas, fauteur des ~t/o~M.

GAMME.Suite des sept notes principales de la musique, dispo-


sées suivant l'ordre naturel des tons, dans l'intervalle d'une oc-
tave. Gontme est le nom de la lettre grecque gw~Ma, la même
que notre g. Gui d'Arezzo, inventeur de la table musicale de ce
nom, après avoir représenté les six premiers sons par les lettres
a, b, c, d, e, prit pour marquer le septième son. la septième
lettre de l'alphabet latin, G, qu'il écrivit en grec y, ~nw~o, et ce
caractère alphabétique fit donner, par sa singularité, le nom de
gamme à toute l'échelle.
Par suite, le nom d'une lettre en est venu, grâce au hasard, à
signifier débuts, ~Mwenf! parler <f«t!escience dont on ignore t~Mc
la GAMMEpuis le même mot a signifié ton, conduite, etc. chan-
ger de GAMME.

GAMU (loup). L'esprit superstitieux de nos pères leur faisait


admettre que, par suite de maléfices, certains hommes étaient
changés eu loups. Cette superstition parait avoir régné ancienne-
ment dans presque toute l'Europe, et même chez les Grecs, qui
avaient créé le mot /~M<A)'d/)<M,homme-loup. Ces prétendus
hommes-loups se nommaient autrefois, en langue d'oil, garul, ga-
roM/, mot composé de deux radicaux germaniques dont l'un signi-
fie homme et l'autre loup. Lorsque l'origine du mot a été entie-
remeut oubliée, on a cru nécessaire de joindre le mot loup à
~«roM de là l'expression redondante de loup-garou que nous
conservon;' encore.

GAZETTE. Nom générique de toutes les feuilles publiques conte-


nant les nouvelles du jour. Ce mot remonte à l'année t63t, date
de la première feuille publique qui ait paru en France et qui fut
fondée sous le titre de yaxc«e par Théophraste Renaudot, méde
17~ JARDIN DES RACINES LATINES.

ein de Paris, lequel créa cette publication dans l'intention de dis-


traire ses malades. Le mot fit bientôt partie de la langue, comme
le témoignent ces vers de Molière

D'élogeson regorge, à la tête on les jette;


Et mon valet de chambre est mis dans la gazette.

Suivant Ménage, gazette viendrait du vénitien gazetta, nom


d'nne petite pièce de monnaie qui était le prix d'un journal pa-
raissant à Venise au commencement du xvn° siècle. Ce mot pour-
rait venir, avec autant de vraisemblance, de <ya&:e«a,dimiuutifde
gazza, qui, en italien, signifie pie. Cet oiseau a toujours été re-
gardé comme le symbole du bavardage et a pu, par une méta-
phore assez naturelle, prêter son nom à la première feuille publi-
que qui venait, chaque matin, divulguer les nouvelles de la vilte.
Du reste, si le mot est nouveau, la chose est ancienne. Nous de-
vons à M. Victor Leclerc,'doyen de la Faculté des lettres de Paris,
un savant et spirituel ouvrage sur les diaria, sorte de journaux chez
les Romains. Les journaux sont établis en Chine de temps immé-
morial.

GÈNE.Peine, chagrin, torture morale. Ce mot est une contraction


de j~Ae/we, en latin gehenna, terme dont se sert la Bible pour dé-
signer l'enfer. Il est formé, par contraction, des mots hébrexx
geia HettaK, vaDée d'Hennan, lieu près de Jérusalem où l'on brû-
lait vifs des cotants offerts au dieu Moloch.

GENTILHOMME. Homme de race noble. Chez les Romains, ye'tt~


se disait d'une race d'hommes nobles, nés de parents libres et dont
les membres n'avaient point été esclaves. Ce mot servait à dési-
gner les membres des familles patriciennes, celles qui, à l'ori-
gine, composèrent la population de Rome. Il emportait avec lui
une idée avantageuse. Notre adjectif gentil, pris dans le sens d'ai-
mable, gracieux, joli, et que nos aïeux prononçaient, par abré-
viation, gent, gente, n'a pas d'autre étymologie que celte que nous
venons de donner. C'est également au mot latin gens, gentis,
nation, qu'il faut attribuer l'origine de cette expression, les gen-
tils, employée par les auteurs sacrés pour désigner les Nattas
autres que le peuple de Dieu, celles qui étaient idolàtres.
Le mot anglais </M</emaM'â ia même étymologie que gen-
hMoM~e; il est formé de~t~t, gentil,et de man, homme, mais
il n'a pas, comme on le croit vulgairement, la même signification.
Pour être un gentleman, il suffit d'avoir des manières distinguées,
abstraction faite de la naissance. Tout gentleman n'est pas un lord
JARDIN ETES RACINES LATINES. i73
et n'a pas des parchemins à exhiber. Un lord peut fort bien 't'être
pas gentleman.
George tV, roi d'Angleterre, qui eut une jeunesse des plus dissi-
pées, se glorifiait beaucoup d'avoir été proclamé, par ses compa-
gnons de plaisir, tey~/ema': le plus accompli des trois royaumes.
Ce titre, le seul du reste qu'il ait mérite, était celui auquel il at-
tachait le plus de prix. >:

GIFLE.Soufflet. M. Génin fait venir ce mot de gypse, qui signi-


fie plâtre, gypse serait devenu ~t'Mc, puis ~~e par la conversion
du double ss en double et enfin ~t/!e, comme ~'oM/~Ms'est
formé de joue. Mais quel rapport peut-il y avoir entre gypse, plâ-
tre, et un soufflet? Le voici au moyen âge, ~<f, c'était marquer
d'un signe de confiscation an profit du trésor public; ce signe con-
sistait en un trait, probablement une croix, fait avec du pM<rf,
sur le mur ou sur la porte. La propriété qui avait reçu cette yt/~°
était connsquée. La s~" était donc un anront aujourd'hui, par
métaphore, une y<~e est un souMét bien appliqué comme cette
balafre de gypse faite à la maison confisquée.

GILET.Le nom de ce vêtement vient de Gilles, l'un des premiers


paillasses qni aient-paru sur le théâtre de l'hôtel de Bourgogne. Il
avait adopté pour costume une longne veate sans manches, que
l'on trouvait alors fort drôle, et que, plus tard, après l'avoir mo-
diBée, nous avons adoptée sous le nom de gilet.

GouptLLON.L'animal désigné aujourd'hui sons le nom de re-


nard s'appelait autrefois goupil, du latin vulpecula. Au xui° siècle
parut un poème satirique et bnriesqrte de Pierre de Saiut-Cloud,
sous le titre de 7!oMaMdu Renard. Le principal héros du poème
est un rusé goupil qui fait mille tours malicieux au loap, son on-
cle et sou compère. L'auteur donne an goupil le nom propre de
Renard; il nomme le loup l~enyrt'?!, le singe Martin, l'âne Be~
nard, etc., tout comme La Fontaine appelle le singe Bertrand, la
pie Jfar~o<, le lapin JefMno<,etc. Ce poème fut tellement du goût
de nos pères et obtint une si grande vogue, qu'on ne désigna plus
le goupil que sous le nom de re~ar~. Nous n'avons conservé que
le dérivé goupillon, aspersoir ainsi nommé à cause de sa ressem-
blance avec une queue de renard. Du reste, le nom de Renard,
donné par Pierre de Saint-CIond au héros de son roman, n'est pas
176 JARDIN DES RACtNES'LATtNES.

un mot de pure invention. En voici l'origine l'histoire ~aric d'un


certain ~Mo/ou Reinard, politique très ruse, qui vivait dans le
royaume d'Austrasie an ixe siècle et qui fut conseiller de Zuenti-
boid. Exilé par son souverain, il alla, au lieu d'obéir, se réfugier
dans un château fort dont il était le maître, et d'où il suscita au
prince tonte sorte d'affaires fâcheuses, armant cootre lui, tantôt
les Français, tantôt le roi de Germanie. Cette conduite fausse et
artineiense rendit son nom odieux. Sou sièc'e fit sur tui différeutea
chansons, dans lesquelles it est appelé Vulpecula, et, dans les siè-
cles suivants, il parut plusieurs poèmes allégoriques et satiriques
en langue romane, où il est toujours désigne sous l'emblème de
l'animal auquel, dans la nôtre, it a donne son nom.

GRANDCtEUtt(<~e). Expression souvent usitée, sans qu'on se


doute du rapport qu'il peut y avoir entre l'adjectif grand et le
substantif co'M; Mais quand on consulte les anciens auteurs et
qu'on lit de gréant cœur, pour de cœur gréant, qui agrée, on voit
que grand n'est, dans ce cas, qu'une corruption de gréant.

GRASSEMATINÉE. Veut-on faire entendre que l'on s'est levé tard


on dit y<tt ~ofMt la GRASSEMATINÉE, sans songer que l'on com-
met un affreux soiécisme. En effet, quel rapport y a-t-il entre l'ad-
jectif~ra~ et l'idée d'un sommeil protongé?
On disait autrefois une grana matinée, une grande matinée,
pour une matinée tout entière, toute pleine; de mème que nous
disons toute une grande _/oM)'M<'c,trait y)-«n~ yoto~ puis, à l'épo-
que où il s'est agi de donner une terminaison particulière aux
adjectifs féminins, on a dit GRANSSE, puis .~mMf Ma< sans se
douter que yram venait de ~rant/M, grand.

GREDiN.Homme sans probité, sans honneur. Ce n)ot est consi-


dère comme une corruption de gradin, parce que, autrefois, cer-
tains valets ou des personnages inférieurs se tenaient sur les
o~adAM ou degrés du palais de leur seigneur, en attendant ses
ordres. L'usage ayant disparu, le mot est resté pour qualifier un
homme sans considération.
Chevallet fait venir gredin du tudesque ~<!<ao, famélique,
affamé.
JARDIN DES RACINES LATINES. 177

GRIS (~)'e). C'est-à-dire iégérement pris de vin. Ce mot n'a au-


cun rapport avec son homonymH désignant la conteur grise. Les
Latins, qui aimaient à trouver des défauts aux Grecs, les accusaient
de faire la déhanche, comme nous accusions uous-mème Albion
d'être pertidt;. Ils se servaient à cet effet du mot yr.p<;a' et ils
disaient boire connue un Grec, de mème que nous disons vulgai-
rement boire comme un Polonais. A l'époque des croisades, grec
devint en français y;'MM. ViHehardouin n'emploie pas d'autre
terme. On dit alors &ot<'ecotMMCMM GMEU,et, par ellipse, être GRIS.
Notre mot y't'$'ot< date de la même époque, le mot grec étant,
aux yeux des croisés, synonyme des épithctes les plus flétrissantes.
On a donné la même origine à y'ef, oiseau qui fréquente les
vignes et se grise de raisin; mais il est plus probable qu fa .<f<
dont le plumage est tacheté de blanc et de brun, tire son nu:t) de
sa couleur grivelé signifie qni tire sur le y'

GUÈRE.Certains mots, qui ont aujourd'hui un sens négatif, ont


eu primitivement et étymologiquement un sens positif tels sont
personne, aucun, rien. Il en est de même de guère, qui vient du
germain gar, beaucoup, bien, fort, entièrement, tout à fait. Voici
quelques exemples de yMere employé pour beaucoup: "Sans~Mere
de perte, il fut seigneur de la ville. (Chronique de Chastelain.).
a Les hommes portent envie à ceux qui ont la gloire et la vertu
gratis, ou sans qu'il leur couste guère. » (Amyot.) « La poésie
ne se soucie pas guère de dire la védté. » (Amyot.) « On n'a-
vance pas ~u<t'e la besogne. » (Sully.)
Encore aujourd'hui le mot guère est employé d'une manière à
peu près semblable dans certaines locutions il a disparu sans
que l'on sache GtJÈttEce qu'il est devenu.
)1 en est aussi de même en provençal, où j/Mo'e s'emploie pour
beanconp dans certains cas « Si viou $'Mt~, acabara ton soun
ben. » S:il vit beaucoup, il achèvera tout son bien.
En général, le mot <<«<' s'emploie anjourd'hui pour pas &f<tt<-
c«M/),peu.

GuKRtR. Ce mot, qui signine proprement délivrer d'une mala-


die, avait autrefois un sens plus étendu. 11était le mème que ga-
rer, et se prenait dans le sens générât de garantir une personne
de quoique chose, l'en préserver, l'en délivrer. Alors il s'écrivait
yMat-t)- « E David s'en fuid, e Dieu la nuit le ~Mart'< (Livre
des Rois.) « Me ~Mar~ez et de mot et dé houte. » (Chanson de
Roland.)
Quelques auteurs lui ont conservé sa forme ancienne avec la si-
178 JARDIN DES RACINES LATINES.

gniScation actuelle « Toutes, pour ,qarir, se reforçoient de


boire. (Régnier.) –« Je le pansai; Dieu le garit. » (Ambroise
Paré.)
Ce mot vient de l'ancien allemand waran, qui signifiait ~arat:-
<!r. Suivant Roquefort, il viendrait tout simplement du latin
curare, dont il est la traduction.

HARICOTCE MOUTON. Ragoût de mouton avec des pommes de


terre. Il est certain que le mot haricot n'a ici aucun l'apport de
sens avec la fève de ce nom, puisqu'il n'entre jamais de haricots
dans le ragoût appelé haricot de mouton. Suivant M. Génin, ha-
ricot serait, dans cette locution culinaire, une corruption du mot
aliquote, dérivé du latin aliquot, quelques. En effet, le ragoût se
compose de parties aliquotes, autrement dit de petits morceaux de
mouton.

HARO.Locution employée par manière de vive improbation, à


l'égard d'une personne dont les paroles on les actes excitent te
mécontentement. Ce mot, qui n'est de fait qu'une simple excla-
mation, a cependant toute une histoire. En Normandie, il était au-
trefois usité comme cri d'alarme, soit pour appeler au feu, en cas
d'incendie, soit pour réctamer du secours contre un assassin ou
un voleur. Tous ceux qui entendaient ce cri devaient accourir,
sous peine d'amende, pour prêter main-forte. On en fait remonter
l'origine à Rollon (ah Rol), premier duc de Normandie, qui était
tellement redouté dans ses Etats que son nom seul, prononcé par
la victime d'un vol ou d'un guet-apens, suffisait pour mettre les
coupables en fuite.
De haro, on a fait eu vieux français Àarei
A<Mw,/<arce< poursuivre
quelqu'un avec des cris, se mettre à ses trousses, le pourchasser,
d'où le fréquentatif harceler, qui nous est re~té. Selon quelques
auteurs, il fut un temps où haro était aussi un cri de guerre.
D'après Guillaume Guiart, -les hérauts le firent entendre à la ba-
taille de Bouvines.

HASARD.Risque, sort, fortune, cas fortuit, événement sans cause.


C est de l'espagnol el Otef que nous est venu notre mot hasard.
En espagnol, el azar signine le point unique au jeu de dés, l'as.
Ce mot a passé chez nous, sous la forme de hasard, non pour dé-
signer, comme chez les Espagnols, t'«<, mais le coup de six, qui
Mt le coup de bonheur, le vrai coup de hasard. Nous en trouvons
JARDIN DES RACINES LATtKES. ne
un exemple dans te vieux fabliau de Saint-Pierre et le JoAy~eto.
Le saint choisit le moment où le diable est sorti âpre? avoir con-
né les âmes damnées à la garde du jongleur. Saint Pierre, qui
connaît la passiou effrénée de CHiM-cipour le jeu, ee présente en
enfer avec un jeu de dés, et propose une partie au jongleur
« Mais je n'ai pas une obole. Qn'est-ce que cela fait? Mets des
âmes au jeu. Oh non. J'ai juré an diable de les lui garder
scrupuleusement. Et qui ira le lui dire? Pour quelques àmes
de plus ou de moins, il n'y paraltra pas. w En parlant de la sorte,
saint Pierre dépose sur la table plusieurs pièces d'or. L'autre se
laisse persuader i cette vue, et met trois âmes an jeu. Saintt
Pierre joue le premier, et s'écrie en voyant qu'il a amené le point
le plus élevé, le six
Si tu jettes après hasard,
J'aurai trois âmes à ma part.

Ainsi hasard était primitivement synonyme de &<Mtet<r,mais,


comme tout ce qui tient an jeu est incertain, le mot hasard a nni
par impliquer l'idée de risque, d'événement fortuit on sans cause.

HEM. Un pauvre M)'e est un homme sans mérite, sans consi-


dération. Ce mot dérive de l'allemand herr, qui sjgnine seigneur.
Une métathèse de sens en a fait en français un terme de mépris.
C'est ainsi que deux autres mots allemands roM, coursier, et &t<e<
livre, sont devenus chez nous ro~e et bouquin.

thc. Mot latin qui signiûe ici. Quand ou dit c'est là le me, on
veut dire voi)a le point important, le nœud de la difficulté. Un
étymologiste prétend qu'il était autrefois d'usage de ptacer cette
particule à côté des endroits remarquaMes dans un ouvrage qu'on
lisait.
Hic (sous entendu aA;er<et!<<«w,s'HM, il faut faire atten-
tion, s'arrêter) étant devenu d'un usage familier, on l'a employé
proverbialement dans le sens que nous lui donnons encore.

UoTELDES HAtucora. Dans le langage du peuple, la substitution


d'un mot à un autre parait être un fait volontaire plutôt que le
résultat d'une erreur. Eu voici un exemple curieux et fort peu
connu, bien qu'il se rattache à des faits qui appartiennent notre
histoire contemporaine.
180 JARDIN DES RACINES LATINES.

En 18f5, le général baron Darricau fut nommé commandant des


fédérés de'Paris.et il prit des mesures énergiques pour organiser
cette milice indisciplinée. D'après ses ordres, quiconque manquait
à son service allait expier son insubordination dans une vieille
masure convertie en maison d'arrêt. L's coupables se moquèrent
du générât et de sa prison, qu'ils appelèrent par dérision I'/td<e/
Darricau. Puis que!que plaisant, jouant sur le mot et faisant allu-
sion à ta inaigre chère que l'on faisait à l'hôtel, te nomma t'A<Me/
des Ha)'t''o~ Sous la Restauration, cette prison fut destinée à re-
cevoir les gardes nationaux récalcitrants, et c'est de là que la mai-
son d'arrèt de la garde nationale de Paris a été désignée vulgai-
rement svus le nom d'/«Me<des ~f<fr!co<

HUGUENOT. Terme de mépris sous lequel les catholiques ont


commencé à désigner les protestants vers <560.Dans les premiers
temps, les réformés faisaient des ligues pour défendre leur nouvel
Evangile; de là on a induit que huguenot vient de hensquenaux, qui
signifie en Suisse gens séditieux, ou de e/efj/c~o~pM,c'est-à-dire
confédérés, ligués ensemble. Mais le mot huguenot est d'origine
francaise, et ce nom fut donné aux protestants pendant le voyage
que mt Chartes tX de la ville d'Amboise à cette de Tours. Laissons
la parole à un de nos vieux chrouiqueurs « Il y a peu de villes
où l'on ne fasse des contes de certains esprits pour faire peur an'x
femmelettes et aux petits enfants, qu'on dit qui se promènent de
nnit avec tintamarre, à qui ils ont donné divers noms c'est à
Paris le Afoy~e BoM~'ru, à Orléans, le ~Mt<M(Me<, à Toulouse, le
CfOf/Mf<ffco ou la JM<&~to;à à Caen, le Goblin; à Tours, le roi
Huguet ou HK~o/t; à Blois, le Z.<'Mp-~a''o«.Ot, les retigionnaires
du commencement ne s'osant assembler que de nuit et dans des
lieux obscurs et reculés, le peuple tes appela At~MMo~, c'est-à-dire
/M<tMcourant la HM<f,c<t~raM suivants Af roi Huguet. Mais eux
attribuèrent ce nom à gloire, le tournant en un autre sens, comme
s'its eussent été les conservateurs de la race royale, descendant de
Hugues Ca~.et,qu'ils disaient que les Guises avaient dessein de rui-
ner pour rendre là couronne à celle de Chajtemagne, dont ils se
vantaient d'être i~sus. »

tlutssiBR. Ce mot, qui vient du vieux français ~t<M,porte, et


qui signifiait autrefois, dans son sens littéral, portier, gantie.t d'un
/tMi'.f,se dit encore en ce sens des gens qui se tiennent dans les
antichambres des princes, des ministres et des hauts fonctionnaires
pour introduire les personnes qu'ils reçoivent, ainsi que des ofn-
JARDIN DES RACINES LATtXES. 181

ciers chargée du service intérieur des chambres législatives, des


acadétnies et des audiences des tribunaux.
Sous l'ancien régime, il y avait les huissiers de la chambre du
l'oi, qui gardaient les portes de l'intérieur du palais; les huissiers
de la c/tu~e, ou de la chancellerie, qui portaient une chaîne d'or
au cou; tes/tM.Mt' à fo'~e, attachés au Châtelet. En Angleterre,
on appelle encore Att/Mto' </<*/'< fcr~e no:e le premier huissier
de la chambre du souverain.
Dans un sens particulier, on nomme huissiers les fonctionnaires
publics attachés aux divers ressorts ()e justice pour signifier et faire
exécuter les jugemeuts et arrë's des tribunaux; mais, dans cette
acception, le mot huissier n'a presque plus rien de son étymologie
première.

Joua. L'étymotogie du mot jour est une des plus curieuses qu'ou
puisse imaginer, et d'autant plus curieuse qu'il est impossible de
la révoquer en doute. -/oMr vient radicalement du latin dies, même
signification, -dont l'adjectif est </<MrnM,
journalier. Du latin <<)'-
MMs,les Italiens ont fait ~tOt'MO(qui se prononce ~torno), et de
j/t'orno nous avons fait jour.

LADRE.Vilain, mesquin, d'une avarice sordide. C'est seulement


par métaphore que nous prenons aujourd'hui le mot ladre daus
ce sens; au propre, il signifiait autrefois lépreux. Voici l'origiue
de cette dénomination.
Nos pères avaient placé chaque maladie sous la protection d'un
saint, que l'on invoquait pour en obtenir la guérison. C'est ainsi
que saint Lazare, dont ils avaient fait saint Ladre, était le patron
des lépreux. En effet, dans la parabole du mauvais riche, il est
dit que le pauvre Lazare était couvert d'ulcères, et les lépreux,
l'invoquant dans leurs prières, furent appelés de sou nom Scores,
et, par abréviation, ladres. On nommait /M(/<'er!M,les hôpitaux
où ils étaient recueillis. La lèpre a aujourd'hui disparu; mais le
mot ladrerie est resté pour flétrir l'avarice, qui est la lèpre de
l'âme.
Lazare nous a donné aussi le dérivé lazaret, établissement dans
lequel on fait faire quarantaine aux personnes qui viennent d'un
pays soupçonné d'être infecté d'une maladie contagieuse.

LAXTËM<ER. Perdre le temps à des choses de rieu. On attribue


ce mot à Rabelais, qui ayant été un moine fort indévot, ne man-
182 JAKDtN DES RACINES LATINES.

quait aucune occasion de tourner en ridicule sou ancien habit et


ses habitudes monacales. Pendant tours oraisons, les moines relè-
vent leurs capuchons pour s'en couvrir la tète. Ainsi relevés, les
capuchons ressemblent à des dessus de lanterne, de là /<M<erMe'
passer son temps des oraisons, que Rabelais considérait comme
des choses oiseuses, sans doute parce qu'il s'y était fort ennuyé.
Mais voici qui bat cette étymologie en brèche Rabelais écri-
vait dans la première moitié du xvi" siècle, et nous trouvons cette
phrase dans un ouvrage qui date de i392 [celui Jehan dit au
suppliant MOM~de vilenies en le LANTERNANT.

LENDEMAIN. La prosthèse, c'eet-a-dire la figure par laqueUe il y


a addition de lettres au commencement d'un mot~joue un certain
rûle dans notre langue. C'est elle, nous l'avons vu plus ha~t, qui
nous a donné le mot dinde. C'est également à la prosthèse que
nous devons notre mot lendemain, qui n'est autre que demain,
auquel on a ajouté successivement la préposition en et l'article le:
« Ale endemaan le due manda son grand conseil. » (Villehardouin.)
La prosthèse e~t encore évidente dans les mots adieu (à Dieu),
auM (à vis), abandon (à bandon), l'abée (la bée), lierre (autre-
fois l'ierre, du latin hedera), etc.
(Voir Loriot, Luette, Nage [être en], Tante).

LIARD,ancienne menue monnaie de billon. Ce mot tire son nom


de Hugues L<a)-d, dauphin du Viennois, qui en fit fabriquer le
premier. On a dit un liard comme un louis, un c.at'o~, un ftapo-
léon. Quelques étymologistes assurent que /«!<~ vient de /t<
(pour ~Na)' orthographe du temps), at'endu qi)e c'est sous le
règne de Philippe li ardi que les liards furent mis en circulation.
Les liards étaient daus le principe de couleur grise et valaient
trois deniers; vers le milieu du xvu~ siècle, tin en fit en cuivre
rouge qui ne valaient plus que deux deniers; de là cette expres-
sion populaire il ne poMe~e pas, il ne vaut pas un ROUGELiARD.

Loisjn. La plupart des étymologistes font venir ce mot du latin


olium, qui a la même signification. Mais M. Chevallet le tire du
verbe latin licere (ètre permis), et il en donne pour raison que l'on
disait autrefois il loist, il loisait, qu'il loise, toutes formes déri-
vées de licere, et dont nous n'avons conservé que loisir, loisible.
Il m'est LOtSfBLE signiSe encore il m'est petTnis.
JARDIN DES RACINES LATINES. 183
LomoT. Oiseau de la famille des passereaux. Ce mot est dérivé
du latin o'to~M, venu lui-même d'aMt'co/M (couleur d'or), par
allusion au plumage doré de cet oiseau, dont on a fait or!f)<,puis
loriol, et enfin loriot.

LuNTE. Appendice charnu de la forme d'un graiu de raisin, qui


pend à l'extrémité de palais, à l'entrée du gosier. Ce mot nous
vient de uvetta, diminutif de uva, raisin. On a dit d'abord l'uvette,
pnis l'uetle, et, l'article se confondant avec le nom, nous avons eu
la luette.

MANANT. Homme grossier, mal élevé. Ce mot signifiait autrefois


celui qui demeure dans un pays, de manens, demeurant « Le's
manants et habitants d'Angoulême. (Pasquier.) Jules César
avait fait commander à tous les t!MM<M<~ et habitants des Alpes
et Piémont qu'ils eussent à apporter. » (Rabelais.)
!t arriva qu'au temps où la chanvre se sème,
Elle vit un manant en couvrir maints sillons.
L~FoKTAtNK.

Comme ceux qui demeuraient sur les terres des seigneurs n'é-
taient, en générât, que de pauvres gens taillables et corvéables, la
noblesse Unit par donner à manant l'acception peu ûaueuse que
noas lui avons conservée.
H en est arrivé autant anx mots paysan, rustre, vilain, et, dans
an antre ordre d idées, aux mots insolent, apothicaire, p~ayo-
yt«,etc.

MARÉCHAL. Le mot Ma''dc/;a~ du tudesque n!«)', cheval, et <ca/,


domestique, ne s'appliquait d'abord qu'a un simple serviteur de la
maison de nos premiers rois, auquel était confié le soin d'un cer-
tain nombre de chevaux. Plus tard, le KM~cAa~ fut chargé de
ranger la cavalerie en bataille sons les ordres du connétable. Ce
mot a eu une singulière destinée, puisque, aujourd'hui encore, il
signifie tout à la fois celui qui est revêtu de la première dignité
dans nos armées, et l'humble artisan qui ferre les chevaux.

MARQUISE. Sorte d'auvent qui protège contre la ptuie tes ~M'-c/fM


ou degrés d'un perron, d'an escalier, ou même d'une simple porte,
184 JARDIN DES RACINES LATINES.

de même que le Mat~MMautrefois était chargé de protéger les


marches ou frontières d'un État.

MARSENCAR&ME. MAREEENCARÊME. Le proverbe a'<M<' cornue


M«~ en car~e exprime la ponctualité, attendu que le mois de
inars se trouve toujours compris dans le carême. C'est la forme
ancienne du proverbe, Quant à la forme beaucoup plus moderne,
orri'M;' comme ~torec en Mr~c, elle n'a pas exactemeht le même
sens que l'ancienne. E)[c désigne l'à-propos et non la ponctualité.
Rien en effet ne peut arriver pins à propos que la marée, c'est-à-
dire le poisson de mer en temps de co'~ic. C'est parce que la
MMt)'~n'arriva pas à l'heure, que se donna la mort le célèbre cui-
sinier Vatel, dont madame de Sévig~té a immortalisé le nom.

MERCt.Ce mot, du latin Mt~-cM,prix, signifiait originairement


Je prix que le vaincu payait an vainqueur pour se racheter. D'où
il suit que cette expression, ~t'c à la MEpc: du vainqueur, M
rendre à MEt~ci,signifiait être réduit à subir la loi dit vainqueur
pour toutes les condition, qu'ii lui plaisait de mettre au rachat
du vaincu. On retrouve encore la trace de cette origine dans le
nom des religieux qui se consacraient au rachat des captifs et que
l'on appelait /r~-M de la ~erct. On a dit, par extension ne lais-
M)' à quelqu'un Kt trêve ni MERCI,c'est-à-dire ne pas même lui
laisser l'espoir de se racheter. D'où il suit que ces expressions
MERCI,ye ;<« à tw<)'e MERCt,je <otMREMERCIE, sont une manière
exagérée de témoigner sa reconuaisance pour un service rendu. On
n'est pas plus disposé à se mettre à la ntc/'et de quelqu'un par ces
paroles, qu'on ne l'est à s'en faire le domestique quand on écrit
au bas d'une lettre je suis voire <)'~ /tMwA/eserviteur, ou, comme
disait Molière:
Je suis ~otre valet, monsieur, de tout mon cœur.
Les Italiens et les Espagnols emploient des formules encore
plus obséquieuses.

MiGN&N,MIGNOT.Ce sont deux dunhmtifs sous une forme peu


différente, l'un en on, l'autre en o<, et qui ont à peu près la me<ne
signification. Leur commune étymotogie est le mot latin mMt~fM,
menu, délicat. Ils nous ont donné le verbe M!~o<e< caresser, dor-
loter. Les mots tM~Marcf,~ttyMar</t~ ont la même origine. On dit
JARDIN DES RACINES LATINES. 185

dans le Lyonnais uu petiot HttyMo.),et dans l'Anjou un petit Me-


gnon, pour un jolit petit garçon. A Paris, on disait autrefois par
syncope, dans le même sens, un M:toM.De Mton le peuple a formé
mioche, diminutif d'un diminutif, pour signifier un tout petit en-
fant.

MtMBOLANT. Admirable, merveilleux. Si l'on consulte les dic-


tionnaires, depuis ~tichelet jusqu'à Boiste, ce mot est un barba
risme mais si l'on consulte tout le monde c'est un mot français du
style plaisant et macaronique. Il vient de M:rc, en vieux fiançais,
médecin Bon nx'e est qui sait garir. (Ane. proverbe.)
Quand il amende au malade, il onpire au m:)'?, x (Anc. proverbe.),
et de bolus, piin)e. Hauteroche, auteur dramatique du xvn" siècle,
mit sur la scène un médecin (mire) qui traitait tous ses malades
avec des pilules (&o<M),et auquel il donna le nom de Mirobolant.
Ce mot a mis plus de deux cents ans à faire fortune, mais on
peut dire aujourd'hui que son avenir est assuré.

MITRON.On donne ce nom aux garçons boulangers, parce qu'au-


trefois ils portaient des bonnets en forme de nt!<re. A Paris, les
garçons pâtissiers, ainsi que les apprentis imprimeurs, s'en ornent
encore le chef; mais ces mt<re<sont en papier.

MoNT-DE-ptËT~. Banque de prêts sur nantissements. Ce mot vient


de l'italien monte, dans le sens d'amas, tas, accumulation. Quant
aux mots de p!~ qui y ont <Méjoints, beaucoup de personnes les
trouvent peu justes, à cause de l'intérêt très élevé que prennent
généralement ces établissements. Ce qui en justifie l'emploi, c'est
que, dans le principe, les prêts avaient lieu gratuitement, les au-
mônes des cht'étiens faisant les frais de cette institution de cha-
nté, de piété.

MOUCHARD, MoucHE.Ces mots sont synonymes d'espion, et vien-


nent, selon Ménage, de l'insecte qui porte ce nom; parce qu'il
change de place en un clin d'œil et pénètre partout fort indiscrète-
ment. Le mot latin MM~co,mouche, est plusieurs fois employé en
ce sens dans Plante.
Dans le martyrologe protestant, édition de 1619, les espions de
l'inquisition d'Espagne sont appelés MOtfcAe',en tant qu'ils se glis-
saient dans les cachots parmi les prisonniers, peur trahir ceux de
186 JARDIN DES RACINES LATINES.

ces pauvres gens qui étaient assez simples pour ne point se méfierl'
d'eux.

MOUSSE. Jeune matelot qui sert à la manœuvre sur un navire, Ce


mot vient-il du latin M<MCM,mousse, herbe rampante et para-
site qui croit sur les vieux murs, sur l'écorce des arbres, ou de l'es-
pagnol mnzo, petit garçon, jeune valet? Ni l'une ni l'autre de ces
étymotogies n'est satisfaisante et décisive. La comparaison d'un
mousse de navire avec la mousse qui s'attache aux arbres et àux
murs est évidemment trop recherchée. Quant à l'étymologie espa-
gnole, le mot mozo est d'un sens trop général pour avoir servi
spécialement à désigner un état de domesticité qui n'a de rapport
avec aucun autre. L'origine proposée par M. Génin nous parait
plus naturelle « Mousse est la même chose que MOKcAe, parce que
les petits MOM~e~voltigent dans les cordages comme des nMMc/tM.
La preuve de cette poétique origine se trouve dans ce fait que les
MOMMM s'appelaient autrefois mousques. Il est assez curieux, que
la mousse des bois vienne du masculin muaous, et le mousse d'un
navire du féminin MtMea, mouche. »

MuouM. Jeune homme d'une étoffante recherchée. L'origine de


ce nom est la fleur appelée M«yMt, parce qu'elle entrait daM la
composition des parfums à la mode, comme depuis, le musc et
t'ambre.

MUSCADIN. Petit-mattre, homme qui affecte une grande recherche


dans son costume et ses manières. Ce mot est ancien, quoiqu'il ne
nous rappelle guère que tes élégants de l'époque de la République
qui suivit la chute de Robespierre. Dans le xviie siècle, il s'éleva,
parmi les beaux esprits de l'hôtel de Ramhoulliet, une dispute
pour savoir s'il fallait dire tM~ca~tSjt ou tn«M<<h)M la discus-
sion fut orageuse, et la question fut agitée & l'Académie frànçaiM,
qui, après de longs débats, se décida en fayenr de MKMa~ttM.Voi-
ture, voulant se moquer de ceux qui avalent soutenu le mot mus-
caftH'M, lit l'épigramme suivante
Au siècle des vieux palardins,
Soit courtisans, soit çitardins,
Femmes de eonr on eitfirdines,
Prononçaient toujours nn«o<M'<H<t<,
Et ba]*rdinset balardines.
Mêmel'on dit qu'an ce temps-là
Chacun disait rose muscarde.
J'en dirais bien plusque cela;
Mais, par ma foi, je sais malarde,
Kt même en ce moment voilà
Que l'on m'apporte nne panarde.
JARDIN-DES RACINES LATINES. i87
Depuis, le mot muscadin, dans l'acception de jeune homme co-
quet, ayant été abandonné à Paris, alla se réfugier en province.
On l'avait couMrvé a Lyon pour désigner les commis des magasins
d'épicerie en gros. Les jeunes gens de la ville de Lyon ayant formé,
en 1789, un corps de volontaires, on les nomma MMMd~, à
cause de i'étégance de leur tenue. Ce mot reprit faveur en 1794,
et servit à désigner ce qu'on appelait alors un jeune aristocrate,
un contre-révolutionnaire. Les muscadins, au commencement de
notre siècle, furent remplacés par les incroyables, ainsi nommés
parce qu'on les entendait s'écrier à tout propos c'est vraiment
tNCOYABLË (1). Il y a lieu de croire, d'après l'application qu'on a
toujours faite dn mot muscadin, qu'il a été donné aux élégants et
aux petits maîtres à cause du musc dont ils faisaient usage dans
leur toilette.

NAGE(être en). Être en transpiration. Eau, venant du latin aqua,


se disait autrefois age; d'où il suit que, être eu age, c'é'.ait être
en eau, en transpiratiou. Lorsque le mot age cessa d'être eu usage,
on continua toujours à dire ~ee~ayc; seulement, l'orthographe
s'altéra, et l'on écrivit dire en nage, locution qui n'a plus de sens.

~TOUCHE(sot'tfe). Personne hypocrite qui affecte un faux air


de douceur et de simplicité. N<<OKeAe est formé de touche. On
dit aussi mitouctie, ce qui revient au même, car mitouche est
pour M!c-<oMcAe, qui ne touche mie, c'est-à-dire point.

NoTAtM. Fonctionnaire public chargé de la rédaction des con-


trats. Ce nom vient du latin Mc<< -note, parce que, chez les
Romains, les Mo<<!ifM étaient des teneurs de notes près les tribu-
naux c'étaient des sortes de sténographes. Autrefois, en France,
les notaires prenaient de simples no<M des actes que l'on passait
chez eux. Ce n'est que plus tard qu'ils les rédigèrent eu la forme
ordinaire.

NUITBLANCHE. Nuit sans sommeiL Voici l'origine de cette ex-


pression.
Le guerrier qui devait être armé chevalier passait la nuit qui

(t) Les ~ttcfo~<t&ieo


avaient une grande répugnance pour certaines con-
sonnes et surtout pour la lettre r, qu'ils supprimaient de presque tous
tes mots Ma'ame,disait l'un d'eux, je vous t'ouve v'aiment admi'aMe
auJou'd'hui.
188 JARDIN DES RACINES LATINES.

précédait sa réception, dans un lieu consacré, où il veillait auprès


de ses armes. U était revêtu d'un costume blanc, comme les néo-
phytes de l'Eglise de là vint que cette nuit, qu'on nommait
MtV/eedes armes, fut aussi nommée nuit blanche, expression que
l'usage a retenue pour signifier une nuit sans sommeil.

OcRE. Ce mot, qui est un épouvantait pour les petits enfants,


tire son origine des Hongrois, appelés autrefois Hongres, On~<
dont on a fait O~rM. Les invasions terribles de ces barbares qui,
au x" siècle, épouvantèrent nos pères, ont sans doute donné hais-
sance aux oy'M, dont on a continué à parler an foyer de la fa-
mille.
Cette étymologie est contestée; les uns font venir ogre du grec
o~t'tos, féroce; d'autres le tirent d'un mot allemand qui signifie
vorace, aHatné.

ON.Ce pronom indéfini, qui marque l'universalité des personnes,


sans distinction de genre ni de nombre, n'est qu'une altération
du mot latin &omo, homme. De Aonto on a fait successivement
/<ome,Aom, om, on. Cette étymologie rend raison de f qui précède
quelquefois le pronom on. Ce n'est pas seulement nne lettre eu-
phonique, comme le t dans dira-t-on, c'est un véritable article
précédant le substantif o~, mis pour homme.

Ouns (rue aux). Les noms de plusieurs rues de Paris offrent


l'exemple de mots substitués à d'autres la rue nommée aujour-
d'hui rue aux OM~ est daqs ce cas. Au xm* siècle, cette rue était
habitée eu général par des rôtisseurs, c'était la rue où l'on cuit les
oet, la rue où l'on cuit les oies; plus tard, elle fut simplement dé-
signée par le nom de rue «~ 0«, as 0«~, ou aux OMM; c'est au-
jourd'hui la rue aux Ours.
C'est ainsi que la rue connue actuellement sous le nom de rue
du GroM~-NMr/cM)'était nppelée primitivement rue de Hugues
Loup (Mue Leu), nom d'un chevalier qui y avait un hôtel au
xu" siècle.

OUTRECUIDANT. OUTRECUIDANCE. Voila un vocable qui avait bien


vieilli et qui était presque tombé eu désuétude, quand il a plu aux
romantiques de le rajeunir. Un e/<MM~xe ne l'emploie que discrète'
ment; cependant it est français, et il a même un petit parfum
moyen âge qui ne déplaît pas. U est formé'de la préposition outre
JARDIN DES RACINES LATINES. 189

et de l'ancien verbe coK~r, qui signine croire, penser, s'imaginer,


p)'~MMf)'.
Tel, commedit Meriin, ctt<<<e
enseigner (1) autrui
Qui souvent s'engeigne "ci-même.
LA FONTAINE.

L'ooh'fCMt/oHccest doue quelque chose comme une présomption


excessive cu]DEUn'M< pas ~~at)OM', disaient nos aMux.

PAÏKN.Idolàtre des temps anciens. Ce mot vient du latin pa.?tM,


village, on po~attMs, paysan, villageois, parce que, lors de l'éta-
blissement du christianisme, les gens de la campagne conservèrent
l'idolâtrie longtemps après la conversion des villes.
Fleury rapporte, dans son Histoire ecclésiastique, que Constan-
tin, le jeune fils de Constantin le Grand, allant combattre Ma-
gnence, qui s'était révolté, ordonna à ceux de ses soldats qui
n'avaient pas reçu le baptême de le recevoir au plus tOt, décla-
rant que ceux qui ne le feraient pas n'avaient qu'à quitter le ser-
vice et à retourner dans leur pays.

PANTALON. Vêtement qui va de la ceinture jusqu'aux pieds; per.


sonnage bouffon du théâtre italien, qui se faisait remarquer par
l'ampleur de cette espèce de vêtement. « Ce mot, dit Ménage,
nous est venu d'Italie, où les Vénitiens, qui portent ces sortes de
hauts-de-chausses, sont appelés par injure Pan<a~oMe,à cause de
saint Pantaléon, qu'il nomment Pan<a/OHfau lieu de PoN<a/eoHc.
Ce saint était autrefois en grande vénération dans les États
vénitiens; et, par cette raison, un grand nombre d'habitants
s'appellent Pa~a/eoMe, dans leurs noms de baptême d'où ils fu-
rent tous appelés de la sorte par les autres peuples d'Italie. Ou
lit, dans la plupart des dictionnaires, que le mot pantalon vient
directement du nom de saint Pantaléou, qui en aurait introduit
l'usage à Venise l'origine donnée par Ménage est beaucoup plus
naturelle et plus vraisemblable.

PATAQUÈS (p«s-<-a qui est-ce). Faute grossière de liaison dans


la conversation, la lecture. Voici l'origine de ce mot. Un jeune
homme se trouvait dans une loge du Théâtre-Français, à coté de
deux dames d'une toitette fort brillante, mais dont la conversation

()) Ttcmpor.
190 JARDIN DES RACINES LATINES.

répondait peu à leur parure. Ce jeune homme aperçoit à terre un


mouchoir brodé, le ramasse, et s'adressant à l'une de ses voisines
« Madame, lui dit-il, ce mouchoir est sans doute à vous?-Non,
monsieur, répondit-elle, it n'est poM-x-a moi. Il est donc à
vous, madame, dit-il à l'autre. Non, monsieur, répond celle-ci,
il n'est pa-<-f'f moi. Ma foi reprend le jeune homme, il n'est
pa-M l'une, i) n'est poM-x-a l'autre, je ne sais vraimen-z-alors
pa-t-à oM'~t-ce. » L'aventure fit grand bruit, et la réponse du
jeune homme parut si plaisante que l'on donna le nom de pa-â
qu'est-ce (pataquès) à toute liaison faite contrairement aux lois de
l'usage, soit au moyen d'un t, soit au moyen d'uu s.
Suivant Chevallet, l'Académie confond à tort, sous le nom de
cuir, l'emploi vicieux de nos deux lettres euphoniques. Celui de
1'~ est le seul qui se nomme cuir; celui du t s'appelle velours, et
l'on comprend les cuirs et les velours sous la désignation générale
de pa<nq'M~.
Les liaisons qui se font au moyen du t euphonique, sans l'au-
torisation de la grammaire, sont, dit-on, appelés CM')' en souvenir
de certaine scène d'une petite pièce de théâtre dans laquelle un
des acteurs, s'adressant à un coutelier, le prie de lui vendre un
rasoir avec-z-un cuir. Quant aux liaisons illicites formées au
moyen du t, je suppose qu'on les a nommées velours en compa-
rant, par moquerie, leur fallacieuse douceur à celle de toutes nos
étoffer qui est la plus douce et la plus moelleuse au toucher.
En&n, selon quelques-uns, l'emploi fautif du z serait désigné
sous le nom de ue 'oMt' et les cuirs, au contraire, seraient produits
par l'emploi fautif du <.

PATELIN.Homme mielleux, souple, artificieux, flatteur, insinuant


pour tromper, pour en venir à ses Sus. Ce mot est le nom même
du principal personnage de la jolie farce de Patelin, composée vers
la tin du xve siècle par Pierre Blanchet, et remise au théâtre, sous
le titre de l'Avocat Patelin, par Brueys et Palaprat. Patelin, dans
la pièce, est un homme qui, par son adresse et ses manières insi-
nuantes, parvient à enlever six aunes de drap à uu marchand
nommé Guillaume. Le nom de Pa<e/M est-il de l'invention de
Pierre Blanchet, ou existait-il déjà? Il est impossible de vériaer le
fait, mais il suffit que la création du caractère appartienne à
Pierre Blanchet on peut dire qu'il a créé le mot en créant le per-
sonnage.

PA.Tois.Langage grossier et corrompu, particulier aux paysans


de certaines provinces. Mais si l'on considère que le patois ne
consiste pas à mal parler la langue nationale, que c'est un lan-
JARDIN DES RACINES LATINES. t9t

gage ou le reste d'un langage propre à certains pays, ie mot pa-


tois cessera d'être pris en mauvaise part. Patois doit donc signifier
par lui-même langage du pays; et comme on écrivait autrefois
p<!<f0!<,il est indubitable que ce mot vient du latin patr/t~, sous-
entendu ~)'M!o, langage de la patrie.

PAYSAN.Rustre, grossier dans ses manières. Ce mot, comme


ma?!<M<,u'a d'abord en d'autre sens que celui d'habitant du pays.
li dérive de pays, qui vient du latin pagus, lequel, suivant quel.
quet étymologistes, a été formé du grec paga pour p~, fontaine,
parce qu'on a coutume de placer les habitations, d'établir sa de.
meure auprès des fontaines ou des eaux.

PÉTAUDIÈRE. Lieu de confusion; assemblée tumultueuse où cha-


cun fait te maitre. On dit, dans le même sens, la cour du roi
Pétaud:
Chacun y contredit, chacun y parle haut,
Et c'est tout justement la cour du roi /'et<tud.
Mot.tERtt.

Autrefois, en France, toutes les communautés, les corporations


se nommaieut un chef qu'on appelait roi. Les mendiants mêmes
avaient le leur, auquel on donnait par plaisanterie le nom de
Pétaud, du verbe latin peto, je demande. On juge bien qu'un pa-
reil roi n'avait pas grande autorité sur ses sujets, et que sa cour
ne pouvait être qu'un lieu de tumulte et de désordre.

Pmrr-MAtTM. Jeune homme qni se fait remarquer par une


élégance recherchée dans sa parure, par des manières dégagées et
un ton avantageux.
On prétend que cette dénomination fut imaginée sous la ré-
gence d'Anne d'Autriche, pour désigner le prince de Condé, le
prince de Conti, te duc de Longnevilte, le duc de Beaufort et
quelques autres jeunes seigneurs, qui prétendaient enlever l'au-
torité an cardinal Mazarin et faire la loi en matière politique.
comme ils la faisaient en matière de mode. Ce sont les préten-
tions des pe<t'<Ma«fM qui ont amené la guerre de la Fronde.
192 JARDIN DES RACINES LATINES.

PiED-pLAT.Terme de mépris par lequel on désigne un homme


de basse naissance qui ne mérite aucune considération, Il est venu
de ce que les paysans portaient autrefois des souliers plats et
presque sans talons, tandis que les seigneurs avaient, comme signe
de distinction, des souliers à talons hauts.

PiMBÈcHE.Racine a immortatisé ce mot dans sa comédie des


Plaideurs, mais il ne l'a pas créé aussi, quoique, dans cette co-
médie, it ait fait de sa comtesse de P<n!&~c~<'
le type des plaideuses,
11 n'a pu faire perdre au mot pttM&~c/tesa signification primitive.
Une ptMMeAc est encore aujourd'hui une femme ocaridh'e c< pré-
cieuse, une dame au bec pincé, car pt'wMc/fe n'est autre chose
qu'une contraction de ces deux mots.

PipE. Ce mot, en basse latinité p:p«, parait avoir désigné d'abord


nn roseau, un appeau avec lequel le chasseur imite les pipies des
oiseaux pour les attirer et les prendre à ses gtunux, de H les ex-
pressions de piper, pipée, pipeau, piperie, termes de chasse qui
ont ensuite été employés dans te sens Cgnré avec une idée de
tromperie. Pipe désignait aussi spéciatement le pe'it tube avec
lequel chacun des communiants aspirait le vin consacré. De là,
nous avons conservé le nom de pipes aux tuyaux dont on se sert
pour aspirer la fumée du tabac. Et comme les ptpMMz étaient de
forme oblongue, on a aussi donné le nom de pipes à ces tonneaux
de forme oblongue qui nous viennent de t'Anjon et de la Gnyennc.

PISTOLET.<<A Pistoye, dit Henri Estienne, petite ville qui est


à une bonne journée de Florence, se souloyent (c'~att une cou-
<KMede) faire de petits poignards, lesquels estaut apportés en
France, furent appelés du nom du lieu, premièrement pisloyers,
depuis pM<o<!e)-t,et enfin pt.'<o<e~. Quelque temps après, estant
venue l'invention des petites harquebuses, on leur transporta le
nom de ces petits poignards. Et ce pauvre mot ayant été ainsi
poufn!?))~ longtemps, a été mené jusques en Espagne et en Italie
pour signifier tours petits écus (1); et croy qu'encore n'a-t-it pas

(t) Ce mot, employé ici par Henri Estienne, a besoin d'une ex~ication.
L'arme inventée à Pistoye s'appela d'abord p<<<oi< et désignait une longue
arquebuse. C'est à cet état qu'elle passa d'abord en Franco Il est bien
plus apparent de s'asseurer d'une cpée que nous tenons au poing que du
boulet qui s'échappe de nostre pfeMe. (Montaigne.) Bussy entra dans
JARDIN DES RACINES LATINES. 193

faict (/), mais que quelque matin les petits hommes s'appelle-
ront pistolets et les petites femmes pistolettes.
La plaisanterie de Henri Estieune pourrait passer jusqu'à un
certain point pour une espèce de prophétie, puisque nous enten-
dons le peuple dire journellement c'est un cf~o~cde PISTOLET, en
parlant d'un homme qui se fait remarquer par quelque singularité.

PLATE(vaisselle). Plat, féminin plate, adjectif signifiant dont la


surface est unie, sans inégalités, sans élévation, et Bgurément
sans sel, sans agrément, sans noblesse, comme un discours, un
~<MMtMep<a<, vient du grec platus, large, ample, ouvert. Le sub-
stantif, t<t: plat de viande, de légumes, etc., a la même origine.
Do là, on a formé platenu, platane, etc.
Le mot p<"<cdans vaisselle plate (en argent) a une tout autre
étymologie. I! vient de l'espagnol plata, qui signifie argent. Rio
de la Plata, fleuve de l'Amérique du Sud qui doit sa détionunation
aux Espagnols, signifie littéralement rivière d'argent, soit Mase
de la limpidité de ses eaux, soit plutôt parce qu'ii roule des pail-
lettes d'argent. Platine vient de l'espagnol platina, diminutif de
plata. On croyait que ce métal n'était qu'une sorte d'argent, de
l'argent d'une qualité inférieure; mais le creuset ne tarda pas à
démontrer le -contraire. Le platine vaut environ huit francs le
gramme.
Suivant plusieurs étymologistes, le français ne devrait rien ici à
l'espagnol Dans les langues du Nord, et même aujourd'hui dans
l'islandais, le mot plata signifie lingot, argent massif. II passa, un
peu altéré, dans notre vieux français. Pour dire de l'argent mas-
sif, on disait de l'argent en plate. D'après cela il est facile de
voir comment la vaisselle massive dut s'appeler vaisselle enp/a~,
puis graduellement vaisselle plate.

POISSOND'AVRIL.Rien de plus connu que le sens attaché à ce


proverbe, mais rien de moins certain que son origine. Le mois
d'avril est le mois de la pèche, disent certains étymologistes. Or,
qu'y a-t-il de plus incertain que la pèche? Et que rapporte bien
souvent le pécheur dans son pauier? Des poM.KMM d'avril.

la grande chambre dorée, l'espée au poing, suivi des plus, remuants des
Seize, armés de longues pistoles. ( PalmaCayet.) Les p<t<o<e< ayant
diminué de longueur, elles forent désignées par le diminutif pi'tolet. Or,
à la même époque, une monnaie d'Kspasne. de la valeur de M francs,
avait cours en France, mais d'une valeur beaucoupmoindre on l'appela
Pistole.
LIVREDE L'ËLtiVit. 9
19~ ~t~Dt~ DBS RACINES LATtNES.

SelQn d'êtres, il faudra~ ~ttrihuet l'origine de ce dicton M


fait suivant. Chartes m, d~ic de Lppaine, ayant cédé ges Ë,tats
sqp frère te cartUna), celu~-ci ne tarda pas à. se montrer favorable
a la maispn d'~n~che. Mphelieu, qui méditait la réumon de ta
Lqrratne ta France, investit Lu~évttte, n)t~ ta main sur le nou-
veau duc ettettt~nearcéfer dans le ch~te~LUde ~ancy. !ais le
!< avril )634, le duc, trompant ses gardes, se sauva en traversant
la Meurthe à la nage ce qui St dire aux Lorrains que c'était un
poisson qu'on avait donné à garder aux Français.
Par maUteuf, le dicten est antérieur cet événement. L'exali-
eatiQt! la ntus plau8th)e §erqit caUe-ci. fp~MH ~'{)~7 dérive pa~
CQTrHptionde p~M!} d'~f~ N.'e~t-pepas, en effet, leRtusspnYent
dans ce mois que tomb~ te vandredt ~aint ?Ef (a manière dériso~a
dont le Christ fut ~enveïé d'A"n~ & C~p~e, de Catphe Patate,
de PHate à Hérode, et d'H~ada a Pt)ate, ne présente-t-elte pa~
ptécisément le oa~ct~pe de ta coutume que l'on .'ppette qhM n~us
pqtMOt)d!'ay)';< ?
« ~.insi, dit M. Stta~es Po~~ (tes B<~<~ f~MC'~Ms f~e la opa*.
t)erM(:<),te ))("<?'< <f<t!'M<§eta}t MBeparodie de la nasston de
Jésus-.Ct~ist. Si eatta afëM~ 6~ ta YM)a, naus na comprenons
pas epmm~t le§ ep.tte~ pta~anteries du ~rU ont Bu s'ét~btip
R~rnn tes chrétiens. '<

POLTRON.Pusillanime, sans courage. Les anciens étymatogistes


dérivent ce mat du latin poM~e ~MneM, ponee coupé, parce que,
disent-it:, ceux qui voûtaient autrefoie M soustraire au sertiee
militaire se coupaient te penee. Cette étymotogie ne saurait être
admtsa, ~'abord parce qu'elle est par trop inf~aieuM; en seeond
lieu, pMce qu'on ne voit nallepattdans t'histeireque desr~trac-
taifes M eeient jamais avieés de M couper te ponce. D'autres se
sont arrêtés à une étymotogie meins recherchée; ils ont fait venit:
podtron de l'itatien po/troMe, qui veut dire lit de p/M~e; ce serait
alors une métaphore empruntée de la mottesse et de la pusillani-
mité d)t ~9! ~U)vapt )~, (~épin, M~< pst rm mot franca)s,
le m&maqu~ ~H~ 4oa; qu'on.dq~~a.{;autref~s au petit <i une
po~/<rp pu' cayate (ea bas§p latinité ~<:<)'a). f !Jn po«<:Q! ~oM<-
<(-o<t,dit- est donc pe pettt poula.i'n,~)t<«! qui, gambadant at)
soleil autour de ta ~M~'e §a ~gre., s'e<arpuche ~e son ombre, et
dont le premier mouvement est toujours de seufuir. »

P~Tta. Eh~ tes anc)ens peuples tatms.~rsqu'Qt) dessinait t'en-


e6;ate d'une ~tlle, on attelait Un t~urea~ et une yaphe ta mente
charrue et l'on traçait un sit)on circulaire qui en déterfninMt
JAhbfN bËSRAbiNËSLAttXËS. !?

l'étendue. !jdand bn âMlvait au lied marque pour servir d'ehtree,


8tt soulevait là charrue et on la po~< plus toih dë là vient;
dit-On, le nom de po~, que l'on dotine dut entrées dès villës
âibsi que dès ihaisons.

PORTER( prononce! po)'<eM)'). Sorte de bière anglaise que l'on


fabrtque avec de l'orge grillée. Voici l'origine de ce mot
Utl incendie avait détroit une brasserie de Londres, et parmi
tes debfis Se tfouvait une grande quantité d'orge que le feu avait
rôtie. !.e maître de l'établissement dënutt cette orge à ses ouvriers)
à ses porteur, q))i eu Ërent une bière à laquelle on trouva une
qualité supérieure. Bientôt on se mit à fabriquer partout 9e la
bière avec de l'orge gritlée, et; en souvenir de tette découverte~
bd lui abnua le ndin de ~br< mot anglais qui a le même sens
que notre mot po~~Mr.

PouiLLEs (cAaM<e<').L'etymologie de cette locution vulgaire


nous semble moins problématique qhe beaucoup d'antres du
même genre. Selon nous, le mot pouilles, comme poM!~u.:<;(qui a
des poux), poM~er (chercher des poux), sé p<Mt!Hcr(së chërcnër
mutuellemetit des poux à la tète, c'est-à-dire s'adresser mutuelle-
ment des personnalités offensantes), vient tout bonnement de pou,
qui s'écrivait primitivement pouil, orthographe plus conforme à
l'étymologie latine, pef/tCM~. 8i~ en effet, chercher des pot<z à la
?<&de ~M~~M'an,c'est lui chercher des défauts pour en faire le
su~et de remarques blessantes, le mot peM a bien pu devenir, au
Bguré, synonyme de pe~ontta/t~ t?t/t<r<eM~.De là, pou!< chan-
ter pouilles, et moMe, ce qui conarmerait tout à fait notre asser-
tion DIRE des pouilles. Voltaire et Mm de Sévigné ont donne
l'exemple dé cette dernière façon de parler ils ~e sont dit ~)!/<6
pe~mass, toutes les pOt)in.E9 imaginables. Voltaire va même plus
loin « Un peu de maladie m'a privé de la consolation de vous
ÉCRIREdes pOMt~M.»
Cependant M. Génin, dans ses MM'~ti<M)ttpMo&~ifM, traite
de ridicule la prétention de faire ~enir p&M!~Mde pdM. Voici à
quel titre cet érudit-amateur se croit permis de chanter pouilles
aux autres dans une matière aussi conjécturaîe que celle aë9 etv-
mologies. « PoM!He, dit-il, est la traduction en orthographe
moderne de poM~c, dans le iatin du moyen âge, po~a. Cétte
notàttôn pou/:ë sonnait pOM!'Me.Mdsque signiBait p8t~:<'? CH mot
avait deux sens. D~abordle sens demêut'é.eh usage. ~Aa~te)' pbt</fe
serait donc l'iniuriër d'une voix aigre et criarde, comme
ù ~Me/ou'MM
celle d Me podtie qui grince ctâns sa chape Mûilteë. C est pbssi-
196 JARDIN DES RACINES LATINES.

ble, ajoute-t-il, mais je ne crois pas que ce soit vrai. J'aime mieux
trouver l'étymologie dans l'autre sens de poulie, étable à loger les
chevaux (pullus, pulla, pullitra, les Il mouillées poulain,
pouliche). Rue des Poulies-du-Louvre, c'est-à-dire des écuries du
Louvre, comme il y a la rue des Écuries-d'Artois rue des Vieilles-
Poulies, rue des vieilles écuries. On prononçait des pouilles du
~OMM'e, des vieilles pouilles. Chanter pouille est donc proprement
chanter écurie, gourmander brutatement, grossièrement, en style
d'écurie ou de palefrenier. »
Tout cet étalage d'érudition ne soutient pas l'examen. Premiè-
rement, poulie, dans le sens de roue mue par une corde passée
dans sa rainure, est un mot d'origine germanique en allemand,
~pt<H en anglais, ~poo/. Ce mot n'a donc rien de commun avec
pouille, quand même la prononciation eût été autrefois la même.
Secondement, où M. Géni)i a-t-il vu que poulie fùt synonyme
d'écurie ? 11 cite pour exemple la rue des FtetT/M-PoM/tM, mais
qui lui a dit que le nom de cette rue peut se traduire en celui de
rue des ~tet~M-cMft'M 7 Ce m'est ni Du Cange, ni Ménage, ni per-
sonne.
Maintenant, le mot pouilles peut-il prendre le singulier ? Comme
une pouille en appelle toujours une autre, qu'elle ne va jamais
seule, le Dictionnaire de l'Académie a pu dire que ce substantif
n'avait pas de singulier, sans prendre cela sous son bonnet, pour
parler comme l'auteur des Récréations philologiques.

PRENEUSE..Femme affectée dans son langage et dans ses ma-


nières. Ce mot, qui vient de pr~t<MtM, utile, de grand prix, n'a
pas toujours, ainsi que l'indique du reste son étymologie, été
employé dans un sens défavorable. Avant que Molière eût com-
posé sa comédie des Précieuses ridicules, les mots pr~ct'eM; et
précieuse se prenaient toujours en bonne part. Quand on voulait
faire une galanterie à une dame, on lui disait qu'elle était une
précieuse. Segrais, dans des vers adressés à la duchesse de Chàtil-
ton s'exprimait ainsi
Obligeante, civile et surtout precMMM,
Quel serait le mortel qui ne l'aimerait pas?

Il parut même, en 166t, un dictionnaire des p~e<etMM, dans


lequel l'auteur comprit tes femmes les plus illustres de son siècle.
Mais, après le succès de la comédie des Précieuses ridicules, les
femmesles plus accomplies ne voulurent plus être appetées pf~cteM-
ses, dans la crainte qu'on n'y associât l'épithète de ridicules. Métiers
prévenait cependant dans sa préface que les véritables précieuses
auraient tort de se fâcher, son intention n'étant que de jouer lés
JARDIN DES RACINES LATINES. i97

fausses preci'eM~Mqui, en cherchant à les imiter, se rendaient


ridicules.

PUNCH.Kau-de-vio ou toute autre liqueur brùtée, aromatisée,


sucrée. Ce mot et cette boisson nous viennent des Anglais, qui
les ont eux-mêmes empruntés aux Hindous vers la fin du dix-
septième siècle. Ils préparaient cette liqueur avec de l'arack, du
thé, du sucre, de l'eau et du citron, c'est-à-dire au moyen de cinq
ingrédients. Le mot hindou p«M<se/tesignifie cinq, puNcn n'en est
que ta corruption.

QuiA. Mot latin qui sigaine parce que. Être à quia, rester à
~MM,c'est être dans l'impossibilité de répondre, comme un argu-
mentateur qui, voulant donner te pourquoi d'une chose, s'arrêterait
à dire quia. ~MM.. (parce que. parce que.), faute de trouver
une raison. Cette expressiou nous vient des disputes de l'école,
ou l'argumentation se faisait en latin.

QuipROQuo. Substantif formé de trois mots latins, quid pro quod,


ceci pour cela, une chose pour une autre. On prétend que les
médecins dnxiv siècle mettaient ces mots dans leurs ordonnances,
en tète d'une colonne particulière où ils indiquaient diverses dro-
gues propres à être substituées à d'autres, dans le cas où celles-ci
viendraient à manquer. Comme ces substitutions donnaient sou-
vent lieu à de graves méprises chez les apothicaires, les trois mots
<~M/d pro çMM<n'en ont plus formé qu'un seul, qui signifie la
méprise d'une personne qui prend quid pro quod, c'est-à-dire une
chose pour une autre.

QuiNQUBT.Espèce de lampe inventée par Argant et à laquelle


le pharmacien Quinquet a don~é son nom par suite d'un perfec-
tionnemeut insignifiant. Le plagiat de Quinquet ne se découvrit
que lorsque tout te monde avait déjà l'habitude de donner le nom
de quinquet à la lampe d'Argant. S'il est permis de comparer les
petites choses aux grandes, nous rappellerons que le grand conti-
nent occidental, découvert par Christophe Colomb, ne porte poiut
son nom, il est connu sous celui d'Amérique, parce que le t'io-
tenUn Americo Vespucci a publié le premier la relation de son
voyage dans cette partie du monde.
~ARD'IN DES RACINÉS LATINES.

Qui~zÉ-viNGtg. Trois Cents. Cette expression date de t'ëpoqne où


l'on avait l'usage de compter par vingtaines. Ce mot a depuis
longtemps cessé d'exister comme terme de numération; il ne sert
plus qu'à désigner l'établissement que saint Louis fonda, an retour
(<ëtêt croisade, pour <<~ t'~i~ gentHshomtnes auxquels les Sar-
rasins avaient crevé )M yeux. Oh donne aussi le nom de Quinze-
S~~ aux pensionnaires de cet é:abUsstment; bien que leur
Nombre soit aujoutd'hu! plus considérable qu'à l'origine.

QUOLIBET.Plaisanterie basse et triviale, mauvais jeu de mots.


Au moyen âge, les scolastiques, qui étaient les savants de l'épo-
quel se piquaient de tout savoir et de discourir sur n'importq quel
sujet. Aussi donnaient-ils à leurs ouvrages )e titre de quod KAe<
(ce qu'il platt, ce qu'on veut). Mais, à mesure qua la véritable
instruction fit des, progrès, ce titre fastueux tomba dans le mépris,
et le mot quod libet, qu'on écrit aujourd'hui quolibet, nq servit
plus qu'à désigner une méchante plaisanterie, un pitoyable jeu
de mots.

R*DOTNt.Nos per~s avaient t'expretpien )'~o~ synonyme de


)iotrë mot ?-eeM<. On disait marcher à re(/o~, c'est-à-dire ~'ecM~
De ~e<fo~,on a fait. le verbe 'o<e?',t'a~o<e)-,pour~dire que l'on
déraisonne de vieillesse, que l'on recule vers l'enfance. Radoter
av~it même la forme réfléchie te )'a<~o<e)'.« Le pauvre homme se
<'a<(o<~» lit-on dans A'nyot..
Quelques étymolog~stes, plus amis du plaisant que du sérieux,
font venir le mot radoter du nom d\f~rod!o<c, historien ~rec fort
estimé .d'itille~rs, mais qui sème ses récits de toutes les tables qu'il
a recueillies dans ses voyages.

Rs~E~ËE(de). A une heure, à dedx heures de fe/?M'e, c'est-à-


dire de l'après-midi. Cette façon de parier tteut a l'usage où l'on
était autrefois de dormir après le repas du milieu du jour.

R}pA!u<t:(~a{re). Cette locution pittoresque tiré son otigine du


cnateâu de ~tpSiMe, bu Amédée Vnt, dernier comte et premier
duc de Savoie, se retira eii H6~ sur les bords du lac de Gëhëvë,
pour y vivre en ermite (ordre dé Saint-i!!tauricë),mais duitne
cessa pas d'entretenir, en compagnie de quelques seigneurs, une
table somptueusement servie. De là est venue la locution faire
J~BPtN DES RACINES) LATINES.

)-t~<Mf, pour d<re fau'e bonne chè~'e. Si cette tradition n'est pas
authentique, elle est du mbu~ fort ancienne, et n'a jamais été
cpntestee.

RonoMONT(pour fOM~e-Mon<).Homme qui se vante pqur inti-


mider; fanfitron. C'est lé nom d'un personnage aussi insofeni qne.
brave, dans le poème du Ro/an<<furieux par PArioste.~

HuBRiQUE.Quelle est l'étymologie de ~M&f:<e dans le sens


qu'on donne le pins communément à ce mot, c'est-à-dire quand
il signiËe ruses, détours, finesses ? Pouf répondre à cette question,
nous sommes obligé de faire l'histoire, du reste assez curieuse,
dé cette expressfon~ ?&f&r«~dans'qué)que acception qu'iT soit
employé, vient du )atin fM6er. rouge. A son origine française, ce
mot iervit a'dë<!gnérune espèce de ~erre rouge dont tes chirur-
giens se servaient pour étancher le sang, ainsi druecette craie rouge
dont tes charpentiers frottent fa cor~é avec !aque!te ils marquent
oe qu'il faut otér de la pièce de bois'à équ'arrir. Lors de l'inven-
tion de l'imprimerie, on imprima en ronge tout on partie ~es
titres des ouvrages, et, par suite/ on donna le nom de n<&)'Me "à
ces titres et, en généra!, & Mutesles lettres*rouges contenues dans
na livre. Le nom de l'endrMt où le livre ~tait publié étapt impnmé
également en rouge, le mot ru&rt~ue servit aussi à indiquer le
lieu de la publication d'un ouvrage. Or, à cette époque où l'im-
primerie était entourée d'entraves, beaucoup de livres imprimés
eu France, portaient la rM&n~Mede Genève, de La Haye, de Lon-
dres. Cette tt~e é~it généralement en usage au ~vM (it."u ~V'i"
steple. pe~~M~at<e s~t~~gur~ènt ~tfami'nèfem~t d~qm,
adresse, ~oe~e. Ennn, et* tertre de journet~me, sj) ~tt,
par extension, du t~tre qm indique le lieu (l'eu un~ est
Yenue ou ptutM d'au Ï'ansupp'ps~ qu'eUa yiant. Atn§iBou~elle
on d(t'i tel
Mtëst sous la '<c de Madrtt), d~'Vtenne, ~tc.

SAPB~T.Samedi, dernier jour de la semaine e{ jqn~ de re~~ des


tsr~tes. C,0!ï(me te~~pifs, dans Igurs synagQgaes, chantent pu
les m.o.J11eIgte !~lfS,.
gQ..psaumes du .sad~aE,
jp.ur dù Mt'&at, àSY!fP.~Il~ saa~ guc~t;
l~r~~IHe~.
r~ot~nt vp}ï.~ute, CÕ~H~~qt pli
rythme, chacun y donnait un ton différent, tt ep cesutte'une ~Qt:
rtHe c~cdphpnie; Daret~e à C6lle que proqu;)aient 'ptus;eurs per-
so.nnes nnt vaudr~en~ parler toutes ens~îe, sans §'éco~er
f'npe l'antre.
200 JARDIN DES RACINES LATINES.

C'est de ces assemblées des juifs, le jour du sabbat, que nous


avons donné le nom de sabbat à ces conversations tumultueuses
où tout le monde parle avec confusion et avec bruit; puis à ces
assemblées nocturnes qui, selon une superstition populaire fort
ancienne, sont tenues le samedi à minuit par les sorciers et tes
sorcières, sous la présidence de Satan, leur seigneur et maitre.
Les sorciers se rendent dans le lieu de l'assemblée, à cheval sur
des boucs, des ânes, des manches à balai, des pelles à feu, et, au
moy~n de certaines paroles magiques, ils traversent les airs ave&
la plus grande rapidité. Le mot hébren sabbath, qui signifie re/xM,
a donc été pris dans un sens tout contraire à celui qu'il présente
originairement.

SAC.Le mot sac est dans tontes les langues, tant mortes que
vivantes <a~ en hébreu, sakkos en grec, ~acctMen latin, Mfco
en italien, sack en anglais et eu altemand, etc. Un certain poète
bouffon, qui vivait à Rome il y a près de sept cents ans, explique
plaisamment dans une de ses pièces la raison de t'nniversatité
de ce mot. Ceux, dit-i), qui travaillaient à la tour de Babel,
avaient, comme nos manœuvres, chacun un sac pour mettre leurs
petites provisions. Mais quand le Seigneur confondit leurs tangues,
la peur les ayant pris, chacun Voulut s'enfuir et demanda son sac.
On ne répétait partout que le mot sac, et c'est ce qui fit passer
ce terme dans toutes les langues qu'on parlait alors.

SAC.Pillage d'une ville et massacre de ses habitants. Ce mot


vient du tudesque Ma; ou Mc&t, qui stgnifte dague, poignard, et,
avec une légère modification, pillard, brigand, voleur, d'où saa-
<M<M, pour meurtrier, et M.B<M,pour désigner mi peuple habile à
se servir du poignard. De là sont vennes les manières de parler t
gens de SACet de corde; SACCAGER un pays, etc.

SACRE.On dit, en parlant d'un homme de méchante vie et de


mauvaises manières c'est un SACRE, un rat SACRE ~'M<
conduit' comme «t SACRE.Quelques personnes ajoutent jurer
comme un SACRE.M. Francis Wey fait venir toutes ces façons de
parler de sacre, oiseau de proie, mais il ne suppose cette étymo-
logie que pour la critiquer; car, ajoute-t-il, un MM'e ne jure pas
plus qu'une oie et qu'un tiercelet. Génin est aussi de cet avis;
JARDIN DES RACINES LATINES. 201
mais, plus explicite, il donne t'étymologie de sacre, qu'il tire du
latin sacer, impie, sacrilège, maudit. Ainsi, jurer comme un SACRE
équivaudrait à jurer comme un </awnc. A son avis, t'aM~'t~o'a
/<tMtCtde Virgile corrobore cette étymotogie.
Nous croyons qne sacre vient du vieux germanique sacks, cou-
tean, poignard, épée, et qn'it a, par conséquent, la même origine
que sac (homme de sac et de corde), saccager, etc. Sacripant, `
l'un des héros du poème de l'Arioste, pourrait aussi provenir de
la même source. Alors, jurer comme un 8ACM, ce serait jurer
comme Mnhomme d'epee, «n brelailleur.

SAVON(donner un). Adresser un reproche à quelqu'un, le laver


de quelque souillure morale. Dans i origine, ce fut en donnant ou
en exprimant l'intention de donner un morceau de savon à quel-
qu'un qne les femmes enseignaient la propreié du corps. Recevoir
un morceau de savon de la main d'une femme, c'était un cruel
anront et une sévère leçon de propreté. La locution a passé de
l'ordre matériel dans l'ordre moral, en conservant sa signification.

SENSDESSUSDESSOUS, SENS DEVANT DERRIÈRE.On trouve dans


nos anciens auteurs les locutions mettre, tourner ce devant der-
rière, ce dessus dessous, ou bien ce en devant <7er<'tere,ce en des-
«M dessous, et encore c'en dessus <~eMOM~, c'en devant derrière,
c'est-à-dire mettre, tourner derrière ce qui est devant, et dessus
ce qui est en dessous. Dans la suite, nos grammairiens, ne
comprenant plus ces locations, se sont évertués à qui mieux mieux
à les déngurer. Les uns ont pris c'en pour la préposition sans, et
ils ont écrit sans dessus dessous; les autres ont pris c'en pour le
substantif sens, synonyme de côté, et ils ont écrit sens dessus
cfeMOM.C'est cette dernière orthographe qui est aujourd'hui
consacrée.

StLHOUETTE. Ce mot vient d'É).ienne de Silhouette, contrôleur


des fiuances sous Louis XV. Ce genre de dessin, qui consiste à
représenter un prufit tracé autour d'un visage, au moyen de l'om-
bre qu'il projette à la clarté d'une lumière quelconque, était connu
des anciens, mais te nom est tout moderne. Les réformes fiuau-
cières d'Étienne de Silhouette ayant paru mesquiues et ridicules,
la caricature s'en empara., et l'on nomma silhouettes ces ébauches
202 JAHtHN !iES RACINES t.ÂTiiOË~.

où l*bn sè contentait d'indiquer par un Simple trait 1~ contour des


oSjêis. Oh donhé aussi le nom de ~AoMe~M à des portraits décou-
pés avec des ciséanx dans du papier noir.

StMdNfE.Tt'aSc hohtéttx et illicite des choses spirituBHes, téties


qM le~ sacrements, les fonctions ecclësiastiqaés, etc. L'origine 86
ce mot remonte à St~iOMie Magicien; dont est p~rie dahs les
Actes des ~pd<)'e~ et qui, au rapport de saint Luc, voulut, avec
de l'argent, acheter la puissance spirituelle de faire des miracles.

Ce mot vieut du tatih ~MM!er~qui sigiiiSë g~Uchë.


Les romains regardaient comme défavorable tout pi'ésàgO qui
apparâissMt à leur gauche.

SoLÉCfSME.Faute grossière contre la syntaxe ou la construction


d'une tangue. Ce mot vient du grec M~M&MM<M, qui signifie ma-
nière de.parier partipuUpreaux habitants de iaviiiede So~M.
SofMétait un pays d'Asie où étaient venus s'établir des colons
athéniens. Ils perdirent avec le temps la pureté de leur langue
primitive, si bien que les habitants de la métropole, voulant dési-
gner un Grec dont le, iangage était incorreçt, disaient qu'il parlait
comme un habitant de So<M. Telle est l'origine du mot MMcMMC.

S~stt:. Homme parfaitement ressemblant à oh autre. Ce nom est


celui d'un personnage de la comédie de i'~Mtp/it~on de, Plaute
et de Molière. Mercure prend la ressemblance exacte dé ~Sbsie,et
il en résulte une foule de quiproquos et de scènes comiques.

Soyc:. pettë.ileur qui, daus ie langage des Céurs, est l'emblème


'du chagrin, n~à obtenu ce triste honneur que grâce a un c~tem-
bo.ur. Son nom en patois est MMMc/c,mot parfaitement Mnforme
at'étymologie (M~ c~c/M~,cercle du soleU); car cette Béur,~aux
pétales rayonnants, dont le càUce doré briltê de tous les teux du
~Âttttt~ -D)!S hXCiNBS LAttMES. ?3
St~eil, Justine pàMait&msht son nom. De ~ottcH-tf, que i'bn ne
comprenait pas, on a fait souci, et, par un Jalt dé mMs au~si heu-
reux que celui qui a fait de saint Roch le patron des tailleurs de-
pierre, on a établi une sorte de solidarité entre cette jolie petite
fleur et un mot de mauvais augure.

SYBARtTB. Hohtme livré à la mollesse et à la vclu.pte, ainsi nom-


mé par allusion aux habitants de S~&o'M, ville de l'Italie ancienne,
fameux par leur oisiveté et leur mollesse excessive.

SvcopHANTE.H~poctitêt déBoaciateur. C'est dans ce sens que


ii& Fontaine dit du ioup devenu berger
GiUotta sycophanteapproche doncement.

Ce mot, du grec sukon, figuier, et p~St'id, dénoncer, littérale-


ment dénonciateur de ngniers, est d'origine athénienne. Le terri-
toire de l'Attique, étant sec et aride, ne produisait guère que des
BUves et t)ët )<~t: CM loi avait dMettdn d'expotter des ngaiers
tt donnait une prime à cëut qM dénonçaient les intraetenM de
Bette to). MatS il ârrtv~ savent que les nén~neiations n'étAieet
que de pures calomnies, et le mot t~c~p~anfe, on <~Mt:e)M~Mt'itc
~i'~M, devint le synonyme de calomniateur de bas ëtage. C'est
Qahs cette signincatiôn que naus reiaptôy~nS encoi%.

STYLE.Les anciens n'avaient ni plumes, ni encre, ni papier.


Ils se servaient d'écorces d'arbres on de tablettes de cire, sur
lesquelles ils gravaient avec un burin qu'ils appelaient style ou
stylet. Un des bouts de ce style ou s<y~< était plat. et ~'6h s'en
sety~it pour eBacer ce qu'on voulait changer. C'est eh ce sens
qu'Horace a oit .«Sœpe~fy<Mntoet'ta~. '< Retournez souvent votre
stylet. Ce que Boileau a traduit ainsi
Ajoutezquctquetbis et souvent effacez.

En transportant la siguincation de la cause à l'effet, style est


employé aujourd'hui pour indiquer la manière, le ton, la couleur
qui règnent dans les ouvrages d'esprit ou d'art. On dit un bon,
Un 'mauvais ~h/ comme uous disbnS hué bohn~ Une mauvaise
tiiumë.
204 JARDtNDESRACjtNESLATtNES.

1.'aiguille d'un cadran solaire et certaine partie du pistil; ap-


pe)é style, ont la même origine.

TABLATURE. Ce mot désignait la totalité des lettres et des signes


dont on se servait pour écrire la musique avant l'invention des
notes. Comme cette méthode offrait d'assez grandes difacuités,
ette donna naissance à la tocution cfoMtXfcf? la <«&/M<M<-e à quel-
qu'un, c'est-à-dire de ia peine, de l'embarras, eft<fil à retordre.

TAFFETAS. Ce mot, qui désigne un tissu léger fortement lustre


et gommé, est formé par onomatopée. Quand cette étoffe est agi-
tée, elle fait entendre un bruit assez bien imité par les deux syl-
labes <o/' ~a/, qui, selon l'opinion de tons les étymotogistes, ont
servi à composer le mot <a~a~. Dans un ouvrage du xve siècle,
qui a pour titre les fotM du MOMffe.onlit que les dames portaient
des ceintures de ~~e-ta~°.

TANTE.Ce mot vient du latin amitn, dont on a fait ante, puis


tante, par l'addition d'un t. Il est probable que nous devons le t
initial de tante à ce que l'on entendait souvent sonner devant le
mot ante un t final appartenant au mot précédent. L'expression
fort usuelle grcndtante, que l'on écrivait et que l'on prononçait
~ra)t< at<c, se trouve précisément dans ce cas. On aura pris le t
final du mot qui précédait ante pour ta première lettre de ce
substantif, parce que cette consonne servait de liaison entre les
deux mots yran-<-aM<e.

TARTUFE.Hypocrite, faux dévot. C'est le titre d'une des meil-


leures comédies de Molière, d'après le nom du principal person-
nage. Ce mot vient de l'ancien français truffe, tromperie, <rM~
tromper; truffeur, trompeur (mot tiré du grec <ropM, tour de
finesse).
On se <rM~' moult bien de toi. (Froissart).
Bien vois que vous m'aUeztrM~ijnf,
Vous mecuidez pour jeune enfant.
(foMtO« du xivo <~cte.)
a U commence à <u/~?r et moquer, maluteuant les uns, main-
tenant les antres, avec brocards aigres et piquants. »,(Rabelais.)
JARDIN DES RACiKES LATINES. 20&

Ainsi toutes les histoires qu'on a faites 'sur le nom de Tartufe,


créé par Molière, sont sans fondement. Molière n'est pas allé
chercher le nom de son héros dans le cryptogame du Périgo; d il
s'est inspiré purement et simplement du génie de notre langue
pour trouver un mot analogueau caractère du principal person-
nage de sa comédie, et il est peu probable qu'on ait donné à un
hypocrite, à un homme trompeur, le nom de tartufe, parce qu'un
trompeur serait aussi difficile à pénétrer que les truffes ()), qu'on
ne trouve et qu'on ne découvre qu'avec beaucoup de difficultés.

TiM-t.AMooT (&ot'fe A). Expression proverbiale populaire, pour


dire boire à longs traits et beaucoup. Nous :d)ons rapporter tout ce
qui a été écrit sur l'origine de cette locution pittoresque. Au
xm" siech?, un archevêque de Rouen, nommé Odon Higautt, fit
don à cette ville d'une cloche d'une grosseur prodigieuse. Cette
cloche, appâtée la cloche Rigault, et, par abréviation, la Rigault,
ne pouvait être mise en mouvement sans de grands efforts. Les
sonneurs, qui s'échauffaient beaucoup, buvaient en proportion; ils
buvaient à tire la Rigault, d'où l'on fut amené à regarder les
grands buveurs comme gens qui auraient tiré la Rigault. Rabelais,
sans doute pour renchérir sur cette étymologie, dout il se moquait,
fit venir cette expression du roi des Goths, Alaric. Les soldats de ce
chef barbare portaient, dans leurs orgies, une sorte de toast à leur
roi, se disant les uns aux autres tc Je bé a <t, rei Alaric (Jo<A.H D
D'autres cro'eut que la véritable étymotogie de ce mot est larynx,
taryngos, qui signifie gosier, et qu'ainsi boire à t/fp-~rt~o~, c'est
boire à tire-gosier. Ennu Ménage, et Ménage pourrait bien avoir
raison, fait venir cette location du vieux mot français larigot, qui
signinait une nùte
Faire iiauterles bœufs au son du larigot.
RONSARD.

Comme on fabriqua dans la suite de longs verres en forme de


flûte, de larigot, dans lesquels on buvait, on /M<ai< à grandes
lampées, on en vint à dire, boire à tire-larigot, comme on a dit
depuis boire à tire-flûte ou tùter.

TOAST.Mot angta's que nous prononçons <os<eet qui signiOe


une !'d<tc. n se dit de la proposition de boire à la santé d'une

(t) Nos pères d~àient <aWu~i;pour tt-M/~e.


2t)6 JÂ&b~ DES hACtUES LÀtt~ES.

persohhe absenté, à l'accomplissement d'ûh vteu, au souvenir d'un


événement.
enAngleterre, là personne qui portaitmië ~aiité
Aneienueliient,
àtann d'un repas inettait une croûte d~ pain rôde dans isoh
verre. Apres avoir fait le tour de là tame, M verre revenait &u
preihiër convive, qdi buvait ialiqMur et màhgeait Hrûtie t'us&j~e
dé la rôtie a passé, niais le ttiot qui l'expïipiait a été consër~

TOLLÉ.Cri de réprobation, de malédiction, synonyme de Aa''0j


et qui emploie dans lë~ expressions M~ë)' <<?! T6t.i~ ~a<,
hn TOL[.ëMMt~e~, etc. 6ë mot est emprunté à l'Évangile. <*ita~,
convaincu dé rinhoc.éncé dé J'ésus, niais n'osant rést'st&rà la M-
itur.des Juifs qui exigeaient s& cbnnamh~ion, essaya, à plusieurs
réprises, de les t~tmét'. ËMn il monta 'sur bon triitunat, et Mr
preséntaMt de hodve&Û Jésus, U leur dit a Voila ~otre roi. i~
ÂlbfS ilS se mirent a cHer <o~, <o~e ~)/6te-le, ôte~a, ëthn'il
Mt ci-uciBë. e Notre vieux ian~8g ~~t ~i M verbe
~MtV, pour si§a!nér 0~ ? !<ous fut hi~ la vu'é dé la terré. M
(Joihvii)e.) « tt encore y ~voi~it Si j~and'r~e d~ RtmitM, qu~
l'un lé <oK& des mains dé l'autre. (Fr()issàrt.) il Ap])é)éi!-vMs
n'ou~ dëfeudré ~oKtr h~s privilèges? i' (Rho~iER OE LA PLÀ~cM.)

't'REMpKRsoM fM. On s'imàgihe que <)'e~)er MM t)t~ c'est le


niouilt~r, erreur évidente. T'reMcer, dans cette exprésion, yient
du verbe latin <eMpera?'e,tempérer. Au moyen âge, on écrivait
généralement <e;?!pt'e?',et par suite de la transposition de ta 'ottre
on a écrit tremper, de même que l'on a trombe de TMRBO,poMf
de PRO, Dxrtm~e de DhuANTtA, &?'<&!< de vEnvex, fromage de
FORMATM~M. On trouve dans Joinville, Instorien de Louis XI, des
exeMpi~s d6 <etHp)ei'et d6 ~~Mtpe)-. en disait e~aiémeat <<Mipc-
~t<M, !<Mp~t' dû y4-)',e'est-a-tliré ? réudt'e pius «tst!~
eh ? ptongMmt dans Feau à t'étBtt d'in~atidés~ Qn dit au-
jourd'hui tremper du fer.

tat~uÈR. Sbire en en'dqiiaat ~s vérMs ~t ëtt se provoquant..


L'nsag'é de <)'Me~ nous vient, ainsi que lé mot, des anciens peu'

())roMe est l'impératif de I'i)i6h'AiMatinto!!6f<ôter..


<ASt)}~ t)ÉS ~ÂbiNES LAft~ES.

ptes de là Bei-mànië. les Francs avaient l'hàbituue uë ? pMvo-,


quët&Mrë en §6 pdrtàht des toasts, CM hsâg~ dut sahs doutb
son origine & u& sentuneht de'blënve!Hance, mâts il dégénéra par
la suite en vét-Hablë âbu!. SetiH Qui portdit un taast a. un a)itrë
MtH par tb p8Maâ~ ~'on ët~it bbM~ de IM 8ti Mre ta~on, et
regarda un refus comme une marque de mépris. De là des t)M-
reUes, qui, à force de se renouveler, donnèrent naissance à des
lois, qui interdisaient formellement aux soldats de se provoquer à
boire les uns les autres.
Cehn qui portait un.tqast quelqu'un lui disait « H~ Aa<7,»
v~tre santë, cetut qui faisait raison du toast répondait « r~te
heil, » je bois à votre santé. Les Allemands disent encore <rMc<cet!,
boire; les Anglais, <o<tnt.

VEINE.Ce mot vient du bas latin vena, pour venna, qui signi-
nait chemin. Le mot artère est employé dans une expression toute
semblable quand on dit <M y<'M<~ ARTÈRESde la cHtM~a/tOM
M~ ~tt)~, p8ur a~aer tes pHnHpates yOies de cb~AiuhteàHon
at ë6 ptys. «oh'6 Aot t)t)<eMfsi~iNAtt adtretols petit chemiB,
Mutier; tuet~: Et ha Fontaine, 8i prMond~tMënt v~rse dans le
vieni f~~câts; M'en t~tot~t qtta~i Mtt dtt
Et le chevaLqu'à l'herbe on avait mis,
Assez peu cnhenx de semblablesmnis, `
Fut presque sur le point d'enfiler la oemeHe.

Vëu~M. (V6yM Pà~tt~.)

VïANDE.Le mot f!'MM</e, dérivé du latin vivanda, l'nue des formes


barbares de vivere, vivre, se prenait pour aliments, provisions de
bouche en générât, avant d'avoir le sens particulier que nous lui
donnons aujourd'hui. Nous n'en citerons qu'un exemple tiré d'un
~ieux poète:
Aux pMt~ MM0«t<eaœil dOtMM ta VlAKNt.

Radne o'a eu qu'à changer le dernter mot, qui avait vieihi,


poar faire le vèrs que tout le monde sait
Aux petits aes biSeauxil donne leur pa.turë.
208 JARDIN DES RACINES LATINES.

VtLAiN.Qui déplait à la vue. On appelait autrefois villa !es ha-


bitations qui étaient situées en dehors de ta cité, c'est-à-dire de
l'habitation des bourgeois. Les habitants, pour la plupart colous
et cultivateurs, s'appelaient vilains. Cette dénomination devint par
la suite celle de tous les gens de condition inférieure, de tous les
roturiers.

VILEBREQUIN. Outil d'artisan qui sert à trouer, à percer du bois,


de la pierre, du métal, par le moyeu d'une mèche de fer taillée en
spirale et qu'on fait entrer en la tournant.
Autrefois, on disait M're-&re<yMW, du verbe virer, qui signine
(oto'tte)', et de &u!tt, dérivé du tudesque borcken, qui signille
<a)'<~re,mèche à perforer.

VILLE. Ce mot a aujourd'hui une signification bien différente


de son sens primitif. La ville n'était d'abord qu'un hameau, qu'un
village dépourvu de tout moyen de défense. Le toxfy (d'où est venu
bourgeois) était une réunion de maisons plus considérable que la
ville; il était défendu par un château, et quelquefois par un mur
d'enceinte.
On appela également ville l'ensemble des villages on hameaux
qui se groupaient autour de la cité et qui en formaient ce, que
nous appelons aujourd'hui les faubourgs. La cité était la partie
centrale dans laquelle se trouvait la métropole. Ces faubourgs,
augmentant continuellement d'étendue et d'importance, resser-
rèrent la cité de tous les côtés, et finirent par l'étouuer entre les
muraitles qui gênaient son développement. Alors l'accessoire étant
devenu le principal, on appela ville l'ensemble formé par la ville
proprement dite et par la cité.

VioLON(mp«re ««). On appelle vulgairement t)t«~tt une petite


chambre continue à un corps de garde, et servant de prison mo-
mentanée pour les délinquants ou malfaiteurs .arrêtés pendant la
nuit par une patroniHe. Quel rapport, se demau!e-t-ou naturelle-
ment toutes les fois qu'on entend cette locution, peut-il y avoir
entre une prison de corps de garde et l'instrument de musique
qu'on appelle Mb/oM? Car la difticulté est là, et point aitiuurs. Il
JARDIN DES RACINES LATINES. 209

est certain, en effet, que le mot violon n'ayant qu'une seule accep-
tion et servant uniquement à désigner un instrument de musique
particulier, c'est dans la ressemblance que peut avoir cet instru-
ment, par un côté quelconque, avec une prison de corps de garde,
qn'il faut chercher la solution de la question. Or, ne dit-on pas
tons les jours qu'un homme a été cay~, pour faire entendre qu'it
a été mis en prison, c'est-à-dire enfermé dans un lieu qui n'est
pas plus grand qu'un coffre et où l'on n'a pas ses coudées fran-
ches. Nons croyons donc, sans chercher plus loin, que mettre au
violon n'est qu'une variante de coffrer, un violon étant une botte
étroite et percée de deux petites ouvertures, qui donne, mieux en-
core qu'un coffre, i'idée de la gêne qu'un prisonnier doit éprouver
entre les quatre murs d'nne cellule où le jour entre à peine.
De toutes les autres étymologies qu'on a proposées pour expli-
quer la locution qui nous occupe, nous ne citerons que la dernière,
puisqu'elle implique naturellement qu'aucune des précédentes n'a
tranché la question; c'est cette de M. Géftin, auteur qui a d'ailleurs
fait une trop grande dépense d'érudition pour q~'on ne lui en sache
pas gré, bien que sa conclusion ne nous paraisse pas renfermée
dans les prédisses. « n est constant, dit-il, qu'au moyen âge on
disait, an lieu de mettre nu violon, mettre au psaltérion, c'est-à-
dire, mettre aux sept psaumes de la pénitence, mettre en un lieu
où l'on a tout le temps de méditer sur ses sottises, et de s'en re-
penttrx.Hous passons tout ce qui regarde l'histoire du psattérion,
pour arriver à ta conclusion. Or, après avoir fait remarquer que
le mot pM/~rKMt était aussi le nom d'un instrument de musique,
M. Génin ajoute «NatureUt'ment le double sens du mot psalté-
t't'ot prêtait à l'équivoque, au jeu de mots; et le bon peuple gau-
lois, railleur de sa nature, et qui a toujours aimé le calembour,
n'a pas manqué cetui-ià. U y a si bien tenu, que; voyant le pM/-
<<')''ot (c'est-à-dire l'instrument de musique de ce nom) passer de
mode, il a baptisé la prison à laquelle on donnait le même nom
de celui de l'instrument qui avait remplacé le psattérion dans la
faveur publique le violon. Les tapageurs ramassés par le guet du
moyen âge allaient passer la nuit au psattét'ion au xix" siècle, ils
vont la passer au violon ». Tout cela, dirons-nous, est fort bieu
devisé; mais M. Génin n'a oublié qu'une chose, c'est de nous
faire connaltre le jour et l'heure où le bon peM/)/fgaulois, railleur
de sa nature, s'est avisé de remplacer le mot p4a/<<'r;o~ comme
une vieille défroque, par le mot t'K~on.
~e JApHtM pES ~RtNES LA~S.
Zcm.E.pr;tiqu~ e~Y'8~ pt.~~cha.nt. Zoïlp, na à ËR)i~j e'Hm
tt};tement optique); t'Ma~a et l'O~s~e qu ~t ~~omm~ ~e
B.éau d'H6.pi~. 0~ 4it que, ~;)6 son itdtptfat~t) pour le poetp
mqrt jipa <9J~SM détcac-
~r~c, ptoMm~e PMIadetph~ Ct tnettc~ à mqe
t~t))f.Qn QBpq~ Anst~rque 4 Zqïfg.

FIN au J~i'Bt~ C6S B4C'NES t.4T)NES.


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0)CT)OMMAtRE
SYMOfttQUE
D'ETYMOLOEtE F)!tMCt)~
Donnant la dérivation des mots usuels, classés sous leur racine
commune et en différents groupes
LATIN, GREC, LANGUES GERMANIQUES, CHLTIQUH, ANGLAIS, ITALIEN,

ESPAGNOL, PORTUGAIS, ARABE, HÉBREU, HONGROIS,

RUSSE, LANGUES SLAVES,TURQUE, AFRICAINES, ASIATIQUES,


AMÉRICAINES, AUSTRALIE ET POLYNÉSIE, INTERJECTIONS, JURONS,
LANGAGE ENFANTIN,NOMS DKLETTRES,NOTESDEMUSIQUE, ONOMATOPÉES,
fiCTtONHTTÉRMRE,MYTHOLOGIE, NOMSD'HOMMES,
NOM*GÉOGRAPHIQUES. ETYMOLOGIE DOUTEUSE ST INCONNUE.
Le plan adopté par l'auteur, dans ce livre, consiste à ~foup<f, d'une façon
méthodique.tous les mots usuels de la langue française de même provenance,
dans les autres dictionnaires, se prouvent forcement ëparpijjcs d'après
qui,
Fordre alphabétique. Ce rapprochement psi ihstrùctil et intéressant à divers
titres en guetë ae Ja dérivation d'un mot quëtconquej onavecte rencontre accom-
pagne de ses congénères, et f oii tait ainsi connaissance tout un gronne
de vocables ayant un ancêtre commun et dont on ne soupçonnait peut-être
p<Ml'étroite parenté. Oncomprend donc quel intérêt présente un teldeouvrage,
vue de
tant an point de vue des recherches étymologiques qu'au point
l'étude des mots.
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graphe d'usage, l'Emploi de la Majuscule, le Trait d'union, les PréBMS, tes
Suffixes, l'Ktymotogie, les Locutions vicieuses, les Paronymes, les Synonymes,
la Ponctuation, la Versification, l'Analyse grammaticale, l'Analyse logique et
la Rhétorique. 4* .S;;H<Mecompte (part)cipes, verbes irrégutier! etc.).
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dation dans les idées, t'ioversion. l'KUipse, le Pléonasme, la Périphrase, le
Syllogisme, le Sens propre et le Sens figuré, les Proverbes, l'Allégorie, l'Em-
btème et le Symbole, la Comparaison, etc. suivis de so Sujets gradués de
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1" Règles de la versification, 30 Exercices 2" Mécanisme de la oe)'-
<t~ca<ton, 28 Exercices; 3° Invention, 25 Exercices; 4° Vers à mettre
en prose, 47 Exercices. Livre du Maître 2 fr. »
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On trouve souvent dans ses lectures des locutions comme celles-ci: fao'e
<ft ~a
de proM MM <e
GRAMMAmtt HTTËRAtRE
MM;r. donneVoMt««
l'histoire
or/~M-e. mf")<tem'
et la signification etc., etc.
VoMe,etc., etc.
La GIWllMAIRIILITTÉRAmBdonne l'histoire et la signification exacte de ces
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j'act'a M< Bi. repetita ptacox etc., etc. Une série d'exercices rend fami-
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