Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
THESE
présentée pour obtenir le titre de
par
* Directeurs de thèse
A mon mari
Qui m’a été d’un soutien quotidien
Et à notre futur Bébé
Mademoiselle Elisabeth BORREDON et Monsieur Antoine GASET, je vous remercie pour
votre accueil chaleureux au sein de votre laboratoire de recherche.
Christine, merci pour votre disponibilité tout au long de ma thèse et pour tout ce que vous
m’avez appris, notamment sur les techniques analytiques et les traitements statistiques. Vous
m’avez guidé pendant ces trois années et éclairé sur les voies les plus intéressantes à prendre.
De plus, la découverte de l’analyse sensorielle restera pour moi un souvenir inoubliable.
Gérard, je tiens à vous remercier pour votre écoute, lorsque cela était nécessaire, et de
m’avoir orienté sur la partie colorante de mes recherches.
Thierry, merci de m’avoir fait autant voyager durant ces trois années, Autriche, Espagne,
Allemagne, Grèce et Danemark et de m’avoir fait participer à des congrès internationaux.
Cela m’a permis de rencontrer des personnes compétentes dans les domaines du safran et des
arômes mais également de valoriser et d’échanger sur mes travaux de recherche.
Madame Andrée BOUNIOLS, je tiens à vous remercier d’avoir présidé mon jury de thèse
et de vous être intéressée à cette plante qu’est le Crocus sativus.
Madame Carole PROST, je vous remercie d’avoir accepté d’examiner mon manuscrit et
d’avoir été rapporteur de ma thèse. Vos remarques ont été judicieuses et m’ont permis
d’avoir une réflexion plus approfondie sur certains points.
Monsieur Christian SALLES, je vous remercie d’avoir participé à mon jury de thèse et
pour vos remarques avisées sur la partie olfactométrique.
Monsieur José-Antonio FERNANDEZ, je suis flattée que vous ayez accepté de venir
d’Espagne jusqu’à Toulouse afin de participer à mon jury de thèse, bien que l’aspect
biotechnologique n’ait pas été traité au cours de mes trois années de recherche.
Monsieur Alain FILIPOWICZ, je vous remercie d’avoir accepté de participer à mon jury
de thèse, bien que mon sujet soit très éloigné de vos domaines de compétences.
A tous les safraniers du Quercy, merci de m’avoir fait partager votre passion pour la
culture du safran. Je remercie tout particulièrement Pascal Herin qui a été mon interlocuteur
au nom des safraniers et sans qui je n’aurais pas pu avoir les différentes matières premières
nécessaires à mon étude.
Un grand merci également à Anne LUNG et Didier DANGLA pour leur aide précieuse et
leurs conseils avisés au pilote. Je n’oublierai pas les heures passées avec vous devant le
réacteur de 300 L !
Merci à Géraldine GIACINTI pour sa patience et ses conseils concernant la partie
analytique.
Merci à toutes les personnes qui ont participé au projet safran sans lesquelles ce travail
n’aurait pu être aussi complet. Danièle, Laurent, Anna-Maria, Anne, Dafinka, Anna et
notamment, Amandine et Laure, merci de vous être investis comme vous l’avez fait sur ce
sujet. J’ai été très heureuse de vous encadrer durant vos stages et projets.
Je voudrais remercier également toutes les personnes qui se sont portées volontaires pour
participer aux panels CPG/O et sensoriel. Sans vous, une partie importante du travail sur les
stigmates n’aurait pu avoir lieu : Amandine, Aude, Almudena, Cristina, Valentina, Laure,
Yao, Aurélie, Philippe, Eric, Mikaël, Colin, Delphine, Virginie, Cathy, Jérôme, Antoine, Anne
et Brigitte.
Trois ans sur le sujet du safran, c’est long et en même temps trop court pour exploiter
toutes les voies de recherche. En tout cas, cette épice aura pour moi un goût particulier !
J’ai rencontré au laboratoire des gens formidables qui resteront gravés dans ma mémoire :
Un grand merci au bureau des « gars » (Jérôme, Eric, Antoine et Philippe) mais surtout à
Julien B. et à Laure pour avoir toujours répondu à mes nombreuses interrogations et à mes
appels au secours pour les questions d’ordre pratiques !
Céline V., nous avons découvert le laboratoire ensemble puis pris des chemins divergents,
mais je me rappellerai de ton soutien pendant toute ma première année de thèse.
Almudena, nous avons partagé des moments difficiles mais également joyeux pendant
deux ans. J’espère que ton retour sur Toulouse nous permettra de nous voir plus souvent.
A Céline G. et Aurélie, merci les filles pour toutes ces discussions, pour tout votre soutien
et surtout de m’avoir toujours écouté râler (le yoga n’y a rien changé) ! Heureusement qu’il y
a eu ce voyage en Autriche et un peu d’analytique qui nous ont permis de nous découvrir !
J’espère que notre amitié perdurera au-delà de ces trois années de thèse.
Aux autres doctorants du sous-sol, bon courage pour la suite ! …
Merci également pour la bonne ambiance de la cafét pour un bon moment de détente et
de « piallage » entre 12h et 14h.
M. Lapeyre, merci de m’avoir fait découvrir la « vraie » chimie. Vos cours passionnants
en classes préparatoires m’ont permis d’acquérir les bases essentielles dans ce domaine et de
transmettre à mon tour mes connaissances et mon savoir-faire par des vacations effectuées
au cours de ces trois ans.
Merci à mes parents et à ma sœur, Solenne, pour leur soutien moral et les bons moments
de détente en Dordogne ou à Ensuès-la-Redonne.
Mais, je tiens surtout à remercier Matthieu, qui est la personne la plus importante à mes
yeux, de m’avoir soutenu et patiemment écouté pendant ces trois années, qui ne pourront que
rester inoubliables pour nous.
Application du concept de raffinage végétal au Safran du Quercy (Crocus sativus)
pour la valorisation intégrée des potentiels aromatiques et colorants
Introduction ......................................................................................................... 1
Annexes............................................................................................................. 277
Annexe I : Caractérisation d’une plante ............................................................................ 279
Annexe II : Matrices de données......................................................................................... 311
Annexe III : Schéma du procédé d’extraction à l’échelle pilote ...................................... 313
Annexe IV : Références bibliographique ........................................................................... 315
Annexe V : Publications et participations aux congrès .................................................... 329
Application du concept de raffinage végétal au Safran du Quercy (Crocus sativus)
pour la valorisation intégrée des potentiels aromatiques et colorants
Application du concept de raffinage végétal au Safran du Quercy (Crocus sativus)
pour la valorisation intégrée des potentiels aromatiques et colorants
A. : Aire
ACP : Analyse en Composantes Principales
ADF : réactif visant à doser les éléments pariétaux des végétaux (Acid Detergent Fiber)
AEDA : analyse par dilution des extraits aromatiques (Aromatic Extraction Dilution Analysis)
APCI : ionisation chimique à pression atmosphérique (Atmospheric Pressure Chemical
Ionisation)
ANOVA : Analyse de variance (Analysis Of Variance)
ASE : Accelerated Solvent Extractor
C : Crocine
CAR : Carboxen
CCM : Chromatographie sur Couche Mince
CHARM : Combined Hedonic Analysis Response Measurment
CLHP : Chromatographie Liquide Haute Performance
CPG : Chromatographie en Phase Gazeuse
C.V. : Coefficient de Variation
CW : Carbowax
D : Débit
DAD : Détecteur à barrette de diodes (Diode Array Detector)
DVB : Divinylbenzène
ΔE : Ecart de couleur
DIF : Détecteur à Ionisation de Flamme
DP : Degré de Polymérisation
DT : Desorption Thermique
EDS : Extraction Distillation Simultanée
ED : Extraction Directe
E.T. : Ecart Type
FD : Facteur de Dilution
HD : Headspace Dynamique
Hr : Humidité relative ou résiduelle
IR : Infra-Rouge
IR : Indice de Rétention
NDF : réactif visant à doser les éléments pariétaux des végétaux (Neutral Detergent Fiber)
ODP : sortie de detection olfactive (Olfactory Detection Port)
OID : bouton poussoir indiquant l’intensité de l’odeur (Olfactory Intensity Device)
O : Olfactométrie
P : Picrocrocine
P : Pression
PDMS : Polydiméthylsiloxane
PLS : méthode de régression des moindres carrées (Partial Least Square)
P.M. : Pic Majoritaire
RMN : Résonnance Magnétique Nucléaire
S : Safranal
SM : Spectrométrie de Masse
SMRI : Spectrométrie de Masse et de Rapport Isotopique
SPME : microextraction sur phase solide (Solid Phase MicroExtraction)
Application du concept de raffinage végétal au Safran du Quercy (Crocus sativus)
pour la valorisation intégrée des potentiels aromatiques et colorants
T°C : Température
Téb : Température d’ébullition
TOF : Temps de vol (Time Of Flight)
UV : Ultra-Violet
Application du concept de raffinage végétal au Safran du Quercy (Crocus sativus)
pour la valorisation intégrée des potentiels aromatiques et colorants
Introduction
Introduction
2
Introduction
L’histoire du safran, épice tirée du Crocus sativus L., remonte à l’Antiquité. Son
apparition dans les hautes vallées du Cachemire et les plateaux de Perses, date de plus de
5000 ans. La France est marquée au XIIe siècle par l’arrivée du safran, liée essentiellement
aux retours de croisades et aux échanges commerciaux avec l’orient. Cependant, les
conditions climatiques, les mutations économiques, la découverte de couleurs artificielles
(mauvéine, premier colorant découvert en 1856 par Perkin, (Brusatin, 1986)) et l’évolution
des usages alimentaires (réduction du nombre d’épices), amorcent le déclin de la culture de
cette épice en France à partir de la fin du XIXe siècle, (Algrech, 2001).
En 2004, le pays producteur majoritaire est l’Iran avec 160 t/an, suivi par la Grèce
(6t/an), le Maroc (3t/an) et l’Espagne (1t/an). La réapparition du safran en France s’inscrit
dans la redécouverte du passé des régions productrices comme celle du Quercy.
Autrefois, le safran était employé pour ses vertus thérapeutiques et son pouvoir
colorant. Depuis l’Antiquité, des pouvoirs : antispasmodique, sédatif nerveux et gingival,
stomachique et stimulant, ont été attribués à cette épice, (Sampathu et al., 1984). Des études
récentes ont démontré qu’elle possède des propriétés antitumorale et anticancérigène, (Salomi
et al., 1991; Abdullaev, 2001). Le safran était également utilisé pour sa couleur « jaune or »,
hautement symbolique, dans la peinture, (Barkeshli et Ataie, 2002) et dans la teinture des
textiles, (Mougin, 1999). Il a été remplacé au cours du XXe siècle par des colorants de
synthèse comme la tartrazine, (Orfanou et Tsimidou, 1995).
En gastronomie, le safran est employé pour sa couleur mais aussi pour sa saveur et son
arôme caractéristique, (Mehta et al., 2002). Appelé « or rouge », il est le produit alimentaire le
plus cher du monde devant la truffe blanche et le caviar. Son prix va de 2€ à 25€/g et peut
attendre 35€/g dans de petites safranières comme celles du Quercy. Sa qualité varie selon sa
pureté (il fait l’objet de nombreuses adultérations), sa couleur, son arôme et sa saveur, ces
trois derniers étant développés lors de la torréfaction. Actuellement, elle est évaluée par une
norme internationale, (ISO/TS, 2003).
Depuis 1976, le Laboratoire de Chimie Agro-industrielle de l’ENSIACET s’intéresse à
la valorisation non alimentaire de la biomasse et notamment des co-produits et sous-produits
de l’agriculture et de la forêt. Le concept de raffinage végétal a, entre autres, été appliqué au
tournesol dans le cadre de précédents travaux de recherche, (Vandenbossche Maréchal, 1998),
afin de valoriser tiges et capitules, considérés comme des déchets agricoles.
Il peut être intéressant d’appliquer ce concept au Crocus sativus qui est actuellement
cultivé uniquement pour ses stigmates issus de la fleur. En effet, pour obtenir 1kg de safran
sec, 160 000 fleurs sont émondées, (Kubo et Kinst-Hori, 1999), ce qui représente 300 kg de
3
Introduction
matière végétale à l’odeur miellée très intense. Les bulbes de ces fleurs produisent, entre
octobre et mai, environ 1,5 t de feuilles. Ces deux co-produits, fleurs et feuilles, sont
actuellement inutilisés et ont été très peu étudiés. De la fleur, seuls les pigments hydrosolubles
et quelques molécules biologiquement actives ont été extraits et identifiés, (Norbek et Kondo,
1998; Hosseinzadeh et Younesi Hani, 2002; Li et al., 2004). Les feuilles étaient utilisées
autrefois en tant que fourrage pour les animaux, (Algrech, 2001). Actuellement, seule une
étude des composés phénoliques a été réalisée sur cet organe de la plante, (Bate-Smith, 1968;
Williams et al., 1986). Les bulbes, quant à eux, sont arrachés tous les trois ans. Les plus
vigoureux sont replantés, les autres sont vendus dans des pépinières, soit environ 140 000 par
an à 0,30 € le bulbe. Lors de période de famine, les bulbes étaient consommés par les animaux
mais aussi par les hommes. De nouvelles recherches tendent à valoriser cette partie de la
plante en vue d’applications biologiques, (Fernandez et al., 2000; Vurdu, 2003).
Le but de ces travaux de recherche est de contribuer à une meilleure connaissance des
potentiels moléculaires des co-produits issus de la culture du safran : fleur, feuille et bulbe,
afin de proposer de nouvelles valorisations, en particulier dans le domaine des arômes et des
colorants.
Dans le premier chapitre de ce mémoire sera présenté le Crocus sativus : ses stigmates
et ses autres organes, fleur, feuille et bulbe. Les différentes méthodes de caractérisation de la
plante seront développées et appliquées à l’étude de la matière végétale, des composés
volatils, des colorants et du profil sensoriel. Enfin, des traitements statistiques nécessaires à
l’interprétation de données obtenues seront proposés.
Le deuxième chapitre permettra d’aborder la caractérisation du safran du Quercy selon
la norme internationale, mais également par une étude plus complète des composés volatils et
odorants émanant de l’épice, ainsi que par la détermination de son profil sensoriel.
Le troisième chapitre sera consacré à la caractérisation des autres parties de la plante à
travers l’étude de la matière végétale et de sa constitution, mais aussi des composés volatils
émis et des colorants liposolubles présents dans les feuilles et les fleurs.
Dans le quatrième chapitre sera présentée l’étude préliminaire à l’échelle laboratoire
de l’extraction des molécules aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles à l’aide d’un
solvant compatible avec un procédé industriel. Le passage à l’échelle pilote de ce procédé en
vue d’une valorisation des extraits a été réalisé. Des premiers essais d’applications colorantes
seront également évoqués dans cette partie.
4
Introduction
Références bibliographiques
Abdullaev F. I. (2001). “Saffron (Crocus sativus L.) and its possible role in the prevention of cancer.”
Phytochemistry and Pharmacology II, 8: 70-82.
Algrech C. (2001). “Le safran du Quercy.” Revue Quercy recherche, 97 et 98 (1-2-4): 20-27;9-16;18-26.
Barkeshli M. et Ataie G. H. (2002). “pH stability of saffron used in verdigris as an inhibitor in Persian miniature
paintings.” Restaurator, 23 (3): 154-164.
Bate-Smith E. C. (1968). “Phenolic constituents of plants and their taxonomic significance. II. Monocotyledons.”
J. Linn. Soc. Lond., Bot., 60 (383): 325-356.
Fernandez J. A., Escribano J., Piqueras A. et Medina J. (2000). “A glycoconjugate from corms of saffron plant
(Crocus sativus L.) inhibits root growth and affects in vitro cell viability.” J. Exp. Bot., 51 (345): 731-737.
Hosseinzadeh H. et Younesi Hani M. (2002). “Antinociceptive and anti-inflammatory effects of Crocus sativus
L. stigma and petal extracts in mice.” BMC pharmacology, 2 (1): 7.
ISO/TS (2003). “Safran (Crocus sativus L.)- Partie 1 : spécifications, Partie 2 : Méthodes d'essai.” Norme
Eurpéenne ISO/TS 3632-1 3632-2.
Kubo I. et Kinst-Hori I. (1999). “Flavonols from Saffron flower: Tyrosinase inhibitory activity and inhibition
mechanism.” J. Agric. Food Chem., 47 (10): 4121-4125.
Li C.-Y., Lee E. J. et Wu T.-S. (2004). “Antityrosinase principles and constituents of the petals of Crocus
sativus.” J. Nat. Products, 67 (3): 437-440.
Mehta B. M., Borkhatriya V. N. et Boghra V. R. (2002). “Saffron : the colouring and flavouring agent in dairy
and food industry.” Journal of Medicinal and Aromatic Plant Sciences, 24 (4): 1038-1049.
Mougin I. (1999)."Le safran Crocus sativus L. Iridacees". Faculté de médecine et de pharmacie. Besançon.
Norbek R. et Kondo T. (1998). “Anthocyanins from flowers of Crocus (Iridaceae).” Phytochem., 47 (5): 861-
864.
Orfanou O. et Tsimidou M. (1995). “Influence of selected additives on the stability of saffron pigments in
aqueous extracts.” Dev. Food Sci., 37A: 881-894.
Salomi M. J., Nair S. C. et Panikkar K. R. (1991). “Inhibitory effects of Nigella sativa and saffron (Crocus
sativus) on chemical carcinogenesis in mice.” Nutr. Cancer, 16 (1): 67-72.
Sampathu S. R., Shivashankar S. et Lewis Y. S. (1984). “Saffron (Crocus sativus Linn.) cultivation, processing,
chemistry and standardization.” Crit. Rev. Food Sci. Nutr., 20 (2): 123-157.
Vurdu H. (2003). "Room table : agronomical and biotechnological approches for Saffron improvement". 1st
International Symposium on Saffron Biology and Biotechnology, Albacete, Spain, Acta Hortic. 285-290.
5
Introduction
Williams C. A., Harborne J. B. et Goldblatt P. (1986). “Correlations between phenolic patterns and tribal
classification in the family iridaceae.” Phytochem., 25 (9): 2135-2154.
6
Application du concept de raffinage végétal au Safran du Quercy (Crocus sativus)
pour la valorisation intégrée des potentiels aromatiques et colorants
Chapitre I
Etude bibliographique
Chapitre I : Etude bibliographique
8
Chapitre I : Etude bibliographique
9
Chapitre I : Etude bibliographique
Jusqu’au XVIIIe siècle, le Quercy et le Rouergue vont devenir deux des plus grandes
régions productrices de Safran. Mais à ce siècle charnière correspond une transformation
fondamentale de la perception du safran. D’une part dans l’art culinaire français, les
caractéristiques principales tendent vers la réduction du nombre et de la quantité d’épices
utilisées, l’antinomie salé et sucré ainsi que l’utilisation du beurre et de sauces grasses.
D’autre part dans l’usage thérapeutique, les critiques s’élèvent contre un safran "pernicieux"
et "mortel" à forte dose. De plus, au XIXe siècle les mutations économiques amorcent
clairement la disparition progressive de la culture française du safran. La découverte des
couleurs artificielles, les transformations des usages alimentaires, l’industrialisation et l’exode
rural provoquent une diminution du safran en Europe et en France, (Dupont, 2001). A la fin
du XVIIIe siècle, la production du safran dans le Quercy chute brutalement. Il pourrait s’agir
de conditions climatiques particulièrement rudes, comme le long et rigoureux hiver de 1879-
1880 qui a détruit une grande quantité de bulbes de la région du Gâtinais. Même si les
cultivateurs ne se découragent pas et replantent les bulbes n’ayant pas souffert du froid,
l’hiver de 1890-1891 porte un coup décisif à la culture du safran, (Ursat, 1913), qui s’éteint
peu à peu dans cette région après la première guerre mondiale.
Depuis la fin du XIXe siècle, période à laquelle s’est arrêtée la production de safran dans
le Quercy, et jusqu’au début du XXe siècle, l’épice est restée dans les jardins et dans la
gastronomie locale. Aujourd’hui, seuls quelques jardins en possèdent encore et la
multiplication a même recommencé depuis quelques années. L’inventaire réalisé en 1997 par
la commission de travail "Les safraniers du Quercy" de l’association ASPEC a permis de
10
Chapitre I : Etude bibliographique
recenser sur plus de 20 sites conservatoires environ 500000 bulbes issus de cultures anciennes
dans le pays de Cajarc. La réapparition du safran s’inscrit dans la redécouverte du passé des
régions productrices, (Algrech, 2001). Dès 1988, la création du musée du safran de Boynes
fait resurgir l’histoire des safraniers du Gâtinais. Neuf ans plus tard, un colloque à Beaune
montre toute la diversité et la richesse des trois stigmates du Crocus sativus. La culture
actuelle du safran, dans le Gâtinais, le Quercy, la Touraine, l’Aquitaine ou encore le
Rouergue, participe à une reterritorialisation ainsi qu’à une redécouverte culturelle et culturale
du local, (Dupont, 2001).
Actuellement, le pays producteur majoritaire de safran est l’Iran (150 à 170 t/an), suivi par
la Grèce (5 à 7 t/an), le Maroc et le Kashmir (2 à 3 t/an) puis l’Espagne (1 t/an) et enfin
l’Italie (100 kg/an). Les petites productions françaises et suisses, avec le safran du Gâtinais et
du Quercy (6 kg/an) ou du Mund (1,5 à 3 kg/an), représentent peu face au marché mondial
mais sont réputées pour leur qualité, (San Mames, 2001).
Division : Spermatophyte
Sous-division : Angiosperme
Classe : Monocotylédone
Sous-classe : Liliidae
Ordre : Liliales
Famille : Iridaceae
Genre : Crocus
11
Chapitre I : Etude bibliographique
1 fleur
2 stigmate
3 bulbe
12
Chapitre I : Etude bibliographique
allongé qui se divise en trois stigmates ou flèches. Mesurant entre 20 et 40 mm, ils ont la
forme d’un cornet très étroit, évasé sur la partie supérieure qui est crénelée ou dentelée et
légèrement fendue. D’un rouge vif brillant et velouté, les stigmates sont très odorants. Ils
constituent le safran du commerce après avoir été desséchés. L’ovaire est rarement fécondé. Il
se présente sous forme de capsule allongée, trigone, loculicide, renfermant plusieurs graines
presque rondes qui mûrissent rarement de façon parfaite.
Le lieu de culture est très important. Le crocus préfère les sols légers et très bien
drainés, ceux de nature silico-calcaire ou argilo-calcaire, fertiles et assez profonds. Le sol doit
être sain, sans fumier frais ni herbes fraîchement enfouies. Les principaux ennemis du safran
sont l’eau en excès et un terrain imperméable. Le terrain doit être exposé sud, sud-est sans
ombre d’arbres à feuilles persistantes ou de bâtiment car cette plante a besoin de lumière pour
se développer. Le sol enrichi doit être propre, meuble et souple.
Les bulbes, conservés en tas à l’extrémité du champ et recouverts de paille ou en
couche mince dans un grenier, sont débarrassés, avant leur plantation, de leur filasse et de
l’ancien bulbe desséché, il s’agit de l’"épluchage". Ce travail permet de rejeter les caïeux
(nouveaux bulbes) altérés ou trop petits. Les oignons choisis sont d’une grosseur moyenne et
d’une forme régulière. La plantation a lieu de juillet à début septembre, les plantations
tardives produisant moins de fleurs. Les bulbes sont plantés à la main, la partie aplatie vers le
bas à 15 cm de profondeur et sont espacés dans le sillon de 1 à 2 cm dans le Gâtinais et de 8 à
10 cm dans le Quercy, soit en ligne, soit en quinconce. Il faut laisser 20 cm entre chaque
13
Chapitre I : Etude bibliographique
rangée et prévoir toutes les 4 rangées une allée de 50 cm pour le passage. Dans le Quercy, les
champs de crocus sont constitués de 50 à 70 bulbes au m2. Il est indispensable de placer les
bulbes à une profondeur d’au moins 15 cm car, les oignons s’élevant en terre d’au moins 2 cm
par an, suite à la formation de nouveaux bulbes, pourraient souffrir de gelées pendant les
hivers suivants. De plus, la formation d’une racine allant chercher en profondeur les éléments
indispensables au développement du crocus (azote et autres composés) épuiserait la plante. La
safranière doit être désherbée, protégée des animaux et le sol ameubli.
La maladie la plus terrible est le rhizoctone violet qui s’attaque aux bulbes de la
plante. Pour la prévenir, il faut laisser sécher les bulbes arrachés au soleil, choisir un sol
drainant et non humide et pratiquer la rotation des terres en évitant asperges et luzerne comme
précédentes cultures.
La récolte des fleurs débute vers le 25 septembre, mais a lieu principalement en
octobre. Le "plein de la fleur", selon les safraniers, se produit généralement la première
semaine du mois d’octobre. Toutefois, si l’automne est froid et humide, la récolte peut se
prolonger jusqu’au début du mois de novembre. Les meilleurs rendements en fleurs ont
toujours été obtenus lorsqu’un automne brumeux succède à un été sec. La température
optimale pour la mise en fleurs se situe entre 10 et 15°C. La vie de la fleur est éphémère : 48
heures maximum.
Les feuilles apparaissent lors de la floraison et poussent jusqu’au mois de mai. Elles
tapissent le sol pendant tout l’hiver et nourrissent les bulbes-fils. Selon Algrech (Algrech,
2001), autrefois, les agriculteurs, les arrachait et les laissait faner sur le champ avant de les
mettre en botte. Désormais, la feuille est laissée sur pied où elle sèche pour disparaître ensuite
totalement. A partir du mois d’avril et pendant la période d’été, la plante entre en dormance.
Dans le Quercy et dans le Gâtinais, les agriculteurs pratiquent l’assolement triennal,
car la quantité de fleurs produite par le crocus dans ces régions augmente pour se stabiliser la
3ème année. Le mois de juin de la 4ème année, correspond à l’arrachage des oignons qui se
trouvent alors sous la forme d’une touffe de 15 à 20 bulbes à la place de l’unique bulbe planté
la 1ère année. Les oignons sont séchés au soleil, puis replantés en juillet ou conservés dans un
grenier. Dans le Quercy, les plus petits bulbes sont placés dans des pépinières afin qu’ils
puissent grossir et donner des fleurs l’année suivante.
Dans le Gâtinais, (Ursat, 1913), l’assolement biennal avait été proposé dans les années
1891 par Paul Chappelier car il pouvait représenter de nombreux avantages. La récolte était
pleine et entière tous les ans sans interruption alors qu’avec l’assolement triennal il n’y a que
très peu de fleurs la première année, les bulbes étant épuisés en fin de troisième année. Il y
14
Chapitre I : Etude bibliographique
avait production, même pendant les années défavorables, d’oignons sains, beaux et fleureux
en quantité pour replanter une étendue au moins égale à celle arrachée. Il permettait de
réaliser une économie de main d’œuvre. Les terres sortant de l’assolement biennal étaient
moins épuisées. Enfin, il entraînait la disparition de la maladie "la mort" qui se développe
entre la 2ème et la 3ème année. Cette méthode a été appliquée par quelques agriculteurs dans le
Gâtinais mais elle reste très peu utilisée.
Les rotations de culture ne sont pas semblables dans tous les pays producteurs. Les
différences de climat et de terrain ont abouti à des périodes d’assolement plus ou moins
longues. Les oignons devant être replantés lorsqu’il y a surpeuplement et donc
appauvrissement en nutriments et en eau et une diminution du rendement en épice. Les
différentes pratiques des pays producteurs ont été rapportées par certaines auteurs, (Douglas,
1993; Negbi, 1999 ). En Italie, l’assolement est annuel. En Espagne, les oignons sont
replantés tous les 4 ans tandis qu’en Grèce tous les 5-7 ans, au Maroc tous les 5-12 ans et en
Inde tous les 10-15 ans.
15
Chapitre I : Etude bibliographique
dont dépendra la bonne qualité de l’épice. Il existe de nombreuses méthodes de séchage dont
les éléments déterminants sont le temps, la température de séchage et l’appareillage utilisé. Le
safran doit perdre environ les 4/5 de son poids et le taux d’humidité restant doit être au
maximum de 12% selon la norme internationale ISO/TS, (ISO/TS, 2003). Le safran, après
séchage, est au toucher ni trop sec, ni trop mou mais moelleux et sa couleur est rouge foncée
uniforme (sang de bœuf) et ne doit pas être marron. Le safran étant très hygroscopique, il faut
le conserver, après séchage, dans un endroit sec et à l’abri de l’air car à l’humidité il perd son
arôme et noircit.
La production peut varier d’une année à l’autre, selon les conditions climatiques, l’âge
des safranières, la nature et la qualité des terres sur lesquelles elles sont établies. Lorsque
l’assolement est pluriannuel, le rendement augmente les premières années pour ensuite se
stabiliser. Il est calculé par rapport au nombre de fleurs fraîches récoltées par hectare et à la
quantité de safran sec obtenu, sachant qu’il faut de 100 000 à 140 000 fleurs pour obtenir 1 kg
de stigmates secs. Dans le Gâtinais, les rendements sont de 3 kg/ha la première année et de 16
kg/ha la deuxième et la troisième année, (Ursat, 1913). La production serait supérieure dans le
Quercy, avec 10 à 15 kg/ha la première année puis 20 à 25 kg/ha la deuxième et 10 à 15 kg/ha
la troisième, (Algrech, 2001). L’Italie produit en moyenne 10-16 kg/ha, l’Espagne 6-29 kg/ha,
le Maroc 2-6 kg/ha, la Grèce 4-7 kg/ha et l’Inde 1,8-6,8 kg/ha, (Negbi, 1999).
Actuellement, la production des pays occidentaux est limitée par la main d’œuvre
nécessaire à la récolte et l’émondage du safran, ces étapes étant difficile à mécaniser, (Negbi,
1999).
16
Chapitre I : Etude bibliographique
Certaines analyses plus précises avaient été décrites par Sampathu, (Sampathu et al.,
1984), concernant les éléments minéraux, les vitamines et les lipides. Les minéraux présents
dans les cendres sont indiqués dans le Tableau 3.
Le bore est également présent. Des images de résidus de calcination ont montré la
présence de cristaux d’oxalate de calcium. Les vitamines contenues dans le safran sont la
vitamine B2 ou riboflavine (56,4 à 138,0 µg/g) et la vitamine B1 ou thiamine (4,0 à 0,9 µg/g)
et les lipides, le campestérol, le stigmastérol et le β-sitostérol. Plusieurs acides gras ont été
identifiés dans les stigmates, (Mougin, 1999). Il s’agit des acides palmitique, stéarique,
oléique, linoléique et linolénique. La teneur en huile essentielle du safran varie de 0,3 à 2,0%,
(Pinanelli, 1967).
I.2.1.2.1. Colorants
Les crocines, [39465-00-4], famille de C20-caroténoïdes estérifiées, rouges et solubles
dans l’eau, sont les métabolites biologiquement actifs du safran.
17
Chapitre I : Etude bibliographique
Elles sont issues d’un diacide, la crocétine [27876-94-4] plus ou moins estérifiée par
des sucres de types glucosyle (A), gentiobiosyle (B), 3-β-D-glucosyle (C), néapolitanosyle
(D) qui sont présentées sur la Figure 2. Le composé majoritaire est la crocine 4 (ou α-
crocine), digentiobiose ester de crocétine.
Dhingra, (Dhingra et al., 1975), Tarantilis, (Tarantilis et al., 1994 ; Tarantilis et al.,
1995), et Pfister, (Pfister et al., 1996), ont déterminé 6 structures de crocine. Elles sont
naturellement présentes sous forme trans, la plus stable, mais un léger chauffage entraîne une
isomérisation vers le composé de forme cis, moins coloré, (Tarantilis et al., 1994).
Selon Côté, (Côté et al., 2000), et Rubio Moraga, (Rubio Moraga et al., 2004), la
synthèse de la crocine provient de l’action d’une enzyme, la glucosyltransférase, sur la
fonction carboxylique de la crocétine et un groupement hydroxyle du sucre pour former la
liaison ester ; son activité est optimale à 40°C.
Selon Pfander, (Pfander et Schurtenberger, 1982), sont présents dans le safran des
métabolites secondaires type C40-caroténoïdes, mais en quantité minime : phytoène,
phytofluène, tétrahydro-lycopène, β-carotène et zéaxanthine. Deux voies ont été considérées
pour la biosynthèse de la crocétine : la dégradation oxydative de la zéaxanthine, et la
dimérisation de deux composés en C10, des géranylpyrophosphates, suivie de réactions de
déshydrogénation et d’oxydation. Cependant, l’absence de précurseurs de la crocétine de type
hydrocarbures en C20 dans le safran écarte la deuxième possibilité.
Selon Rödel, (Rodel et Petrzika, 1991), le clivage des doubles liaisons adjacentes aux
cycles de la zéaxanthine entraîne la formation d’une molécule de crocétine et de deux
molécules de picrocrocine (Figure 3). Cette hypothèse a été confirmée par une étude
antérieure menée par Bucheker, (Buchecker et Eugster, 1973), selon laquelle la stéréochimie
du carbone portant la fonction hydroxyle de la picrocrocine est la même que celle de la
zéaxanthine (4R). Cependant, la preuve expérimentale de l’action d’une 7,8-caroténase sur la
zéaxanthine est toujours manquante, (Winterhalter et Straubinger, 2000).
18
Chapitre I : Etude bibliographique
OR2
O
O
O 13-cis
OR1
OR1 All-trans
isomère le plus stable
H
A HO B
H OH H O OH
H O
H O H H
HO O
HO H
HO R2 O O
H OH H OH H
HO H OH
H
H H
OH
OH
O
H
H
D
H HO H
O OH H O
C H O OH
O H H
HO H H H
O OH HO O
H OH H O
H OH
O
H H H OH H
HO O HO H
H H OH H
OH
H OH H OH
HO
H H OH OH H
OH
A = glucosyle
crocine 1 : R1=D R2=B (Pfister et al., 1996) B = gentiobiosyle
crocine 2 : R1=C R2=B (Tarantilis et al., 1995) C = 3-β-glucosyle
D = néapolitanosyle
crocine 3 : R1=A R2=B
crocine 4 : R1=B R2=Β
crocine 5 : R1=Α R2=A (Pfander et al. 1982; Tarantilis et al. 1994, 1995; Pfister et al., 1996)
crocine 6 : R1=H R2=A
crocine 7 : R1=H R2=H
(crocétine)
diméthylcrocétine : R1=R2=Me
Les structures sont trans ou cis
19
Chapitre I : Etude bibliographique
OH
Zéaxanthine
HO
CO2H
HO2C
Crocétine
CHO
H OH
OH O
HO
O
HO
H H
H H 2 Picrocrocines
20
Chapitre I : Etude bibliographique
H OH
CHO H O
H OH
HO
HO OH
OH O H OH
HO
O H Glucose H
HO
H
H+ ou OH-
H
+
Δ H2O
H H
Picrocrocine CHO
β-glucosidase
H2O
H OH
H O Safranal
HO
HO OH
H
H 2O
OH
Glucose H H
+
H+
CHO
HO
HTCC
Le safran ou "or rouge", est le produit alimentaire le plus cher du monde, son prix
variant de 2€ à 25€/g dans le commerce et pouvant atteindre 35€/g dans de petites safranières.
Sa variabilité est due à l’origine de l’épice et à sa qualité, (Algrech, 2001). Celle-ci peut être
évaluée par l’aspect visuel et olfactif de l’épice : la couleur rouge, l’odeur intense et
légèrement piquante, les stigmates longs et larges avec une consistance souple, la pureté,
l’absence du style jaune, d’étamines ou de débris de pétales. Sa réelle détermination s’effectue
par l’analyse de la composition chimique du safran et notamment sa teneur en métabolites
secondaires. De nombreux facteurs influencent la formation et la rétention de ces métabolites
dans le safran : le terroir, le climat, le mode de culture, de récolte, de préparation et de
stockage. La période de récolte, la plus propice, selon Morimoto, (Morimoto et al., 1994), et
Raina, (Raina et al., 1996), se situe lorsque la fleur est entièrement sortie, sa teneur en
crocines et picrocrocine étant maximale. La qualité du safran est assurée essentiellement par
son séchage et sa conservation.
21
Chapitre I : Etude bibliographique
Une étude a été réalisée par Berset, (Berset et al., 1997), sur des safrans d’origines
différentes, Espagne, Grèce, Iran et Inde, afin d’évaluer leur teneur en pigments totaux et en
composés volatils. Les résultats montrent que la teneur en pigments totaux varie de manière
similaire à la teneur en composés volatils, les échantillons les plus riches provenant
d’Espagne et d’Iran et les plus pauvres d’Inde. Le séchage au-dessus d’un brasero apparaît
comme étant optimal par rapport à un séchage en petites bottes au soleil.
Raina, (Raina et al., 1996), et Pardo, (Pardo et al., 2002), ont testé l’influence de
différents types de séchage sur les propriétés sensorielles, aromatiques et colorantes du safran
afin de déterminer les conditions optimales de déshydratation de l’épice. Raina a utilisé un
séchage à l’ombre (4-18°C) et au soleil (12-21°C), de type solaire (49°C), par un déshydratant
(40°C), dans un four sous vide (40 mmHg, 40°C, 50°C, 65°C), dans un four ventilé (20°C,
40°C, 50°C) et dans un four électrique (40°C, 50°C, 65°C, 80°C). Pardo a séché les stigmates
à température ambiante 72 h (Humidité résiduelle, Hr = 7,3 %), sur des tamis au-dessus d’un
22
Chapitre I : Etude bibliographique
poêle électrique 30 min à 57°C (Hr = 7,7 %) et par air chaud 70°C/240s (Hr = 7,3 %),
90°C/180s (Hr = 5,6 %), 110°C/120s (Hr = 4,4 %). Selon Raina, une température trop douce,
30°C, entraîne un temps de séchage très long (27-53 h) ce qui provoque la biodégradation de
la crocine et ne permet pas la dégradation de la picrocrocine en safranal. L’intermédiaire de
cette réaction reste majoritaire et dénature l’odeur du safran. Un séchage bref, de 2 h à 4 h, à
60°C a pour conséquence une dégradation thermique des pigments. La température optimale
se situe entre 35 et 45°C pour un temps de séchage de 5-6 h. La teneur en crocine est alors
maximale (15 à 17 %). Seuls le four électrique et le séchage solaire conviennent pour obtenir
un safran de qualité donnant des notes "florale", "douce", "épicée" et peu de notes "âcres".
Les résultats de Pardo confirment qu’en appliquant un séchage à basse température
(température ambiante), le safran perd en couleur, en arôme et en saveur.
Le séchage est une étape importante pour l’obtention d’un safran de qualité, mais une
mauvaise conservation de l’épice peut en altérer considérablement les propriétés colorantes,
aromatiques et gustatives. Le safran est très hygroscopique et doit être conservé dans un
endroit sec car à l’humidité il perd son arôme et noircit, (Pierlot, 1925). Plusieurs études ont
été menées par Alonso, (Alonso et al., 1990 ; Alonso et al., 1993), et Tsimidou, (Tsimidou et
Biliaderis, 1997), dans le but de déterminer l’influence de l’humidité relative de l’air et de la
température sur la conservation du safran. Une auto-oxydation dans le temps d’ordre 1 de la
crocine et d’ordre 2 de la picrocrocine est observée pour des températures supérieures ou
égales à 25°C et des humidités relatives supérieures ou égales à 23 % (taux d’humidité des
stigmates de 4-10 %). Dans le cas de la crocine, cette dégradation est expliquée par la
fonction protectrice des caroténoïdes au sein des cellules. Ils génèrent de l’oxygène sous
forme singulet initiant ainsi le processus d’auto-oxydation. De plus, la solubilité de la crocine
dans l’eau, contrairement à la plupart des caroténoïdes, favorise son contact avec l’oxygène.
La stabilité de la crocine et de la picrocrocine est nettement améliorée par une réduction de
l’humidité relative plus que par une diminution de la température. En dessous de 0°C ou sous
azote, (Morimoto et al., 1994), aucune dégradation de ces deux métabolites secondaires n’a
été constatée. Cependant, comme le soulève Raina, (Raina et al., 1996), dans des conditions
habituelles de stockage, une humidité de 12 % des stigmates, taux admis par la norme,
(ISO/TS, 2003), semble suffisante pour hydrolyser la crocine. L’évolution du safranal a été
étudiée par Tsimidou, (Tsimidou et Biliaderis, 1997). Une humidité relative (aw)
intermédiaire, 0,43 < aw < 0,53 dégrade la crocine et la picrocrocine mais permet le
développement de l’arôme du safran, le safranal étant un produit d’hydrolyse de la
23
Chapitre I : Etude bibliographique
I.2.2.2. Adultération
Le safran, épice très onéreuse, a toujours été sujet aux adultérations. Le safran "pur" et
de bonne qualité est rare. Les fraudes résident dans l’adjonction de végétaux, de minéraux, de
matières colorantes, et autres matières afin d’augmenter le poids de la marchandise. Ces
fraudes ont été répertoriées par Semiond, (Semiond et al., 1996), et sont indiquées dans le
Tableau 5.
24
Chapitre I : Etude bibliographique
25
Chapitre I : Etude bibliographique
non polaire, est peu soluble dans l’eau, (Alonso et al., 1996; Alonso et al., 2001). De plus,
l’arôme du safran n’est évalué que de façon réductrice, par sa teneur en safranal.
Des techniques analytiques alternatives ont été proposées afin d’avoir une meilleure
connaissance de la couleur, de l’arôme et de la pureté du safran. Ont été utilisés : la CLHP, la
CPG, la CPG-O, l’analyse sensorielle, (Narasimhan et al., 1992), l’analyse multivariée,
(Marini et Balestrieri, 1992 ; Zougagh et al., 2005), le nez électronique, (Martinez et al.,
2002), la CPG-SMRI, (Bigois et al., 1994 ; Semiond et al., 1996), la colorimétrie, (Pardo et
al., 2002 ; Alonso et al., 2003), et la spectrophotométrie, (Orfanou et Tsimidou, 1996).
La CLHP a été appliquée avec succès afin de quantifier les crocines, la crocétine, la
picrocrocine, l’HTCC et le safranal, (Pfander et Rychener, 1982 ; Solinas et Cichelli, 1988 ;
Iborra et al., 1992 ; Castellar et al., 1993 ; Tarantilis et al., 1994 ; Corti et al., 1996 ; Li N. et
al., 1999 ; Lozano et al., 1999 ; Lozano et al., 2000 ; Alonso et al., 2001). Les extraits de
safran ont généralement été réalisés dans un mélange méthanol/eau (Tarantilis et al., 1994;
Tarantilis et al., 1995), ou éthanol/eau, (Sujata et al., 1992). Le dioxyde de carbone
supercritique a été utilisé par Lozano, (Lozano et al., 2000), afin d’extraire le safranal de
manière non-destructrice. Sujata, (Sujata et al., 1992), a comparé trois techniques afin de
déterminer la qualité du safran : la CCM, la CLHP et la CPG. Les deux premières donnent des
résultats comparables pour les crocines, la crocétine, la picrocrocine et le safranal. La CPG
n’est adaptée que pour la détermination du safranal. La CLHP, étant sensible et universelle,
constitue la meilleure méthode pour évaluer la qualité du safran et y déceler des adultérations,
notamment lors de l’addition d’un colorant.
La CPG permet de déterminer la qualité aromatique de l’épice et son authenticité.
Giampaoli, (Giampaoli et al., 1993), a appliqué la CPG sur des extraits à froid (éther /pentane)
de safran de diverses origines. Une variation de la composition aromatique a été mise en
évidence. Raina, (Raina et al., 1996), a utilisé la même technique en vue de déterminer la
qualité du safran après séchage. Alonso, (Alonso et al., 1996), a piégé la fraction volatile sur
un adsorbant afin de connaître l’arôme qui se dégage du safran, sans modification chimique
lors de l’extraction. Il s’agit d’une désorption thermique (DT) des composés volatils, couplée
à la CPG-SM. L’analyse de 252 safrans a démontré qu’une partie du chromatogramme est
similaire à tous les échantillons, la présence de Carthamus tinctorius (Tableau 5) ou l’addition
de safranal synthétique modifiant cette empreinte chromatographique. De plus, l’analyse de
safran par DT/CPG-SM et par spectrophotométrie ne montre aucune corrélation dans la
quantification du safranal par la norme, (ISO/TS, 2003). L’analyse sensorielle est une
méthode qui a permis de mettre en évidence la différence de qualité de safrans. Pardo, (Pardo
26
Chapitre I : Etude bibliographique
et al., 2002), a réalisé des tests hédoniques sur la couleur, l’arôme et la saveur du safran et
Narasimhan, (Narasimhan et al., 1992), a étudié le profil sensoriel donné par l’arôme du
safran. L’épice a été décrite comme étant "sucrée", "florale", "épicée", "grasse", "verte",
"âcre/âpre", et ayant des notes d’"écorce d’arbre", les safrans de faibles qualités étant plutôt
"vert", "âcre/âpre", avec des notes d’"écorce d’arbre" importantes.
I.2.2.4. Conclusions
La qualité du safran dépend de sa pureté mais également de sa composition chimique.
Parmi les nombreux facteurs influençant cette dernière, le séchage et le mode de conservation
sont déterminants. Cependant, les réactions mises en jeu sont complexes et encore peu
connues. La torréfaction doit être ni trop douce, induisant la biodégradation de la crocine, ni
trop intense, les pigments étant alors dégradés thermiquement. Le safran doit être conservé
dans un lieu sec et à basse température. Les réactions de dégradation de la crocine et de la
picrocrocine débutent à un taux d’humidité résiduelle et une température peu élevés (Hr <
12%, 25°C), ces conditions favorisant, au contraire, le développement du safranal. Ces
paramètres n’ont été que partiellement étudiés. Le contrôle qualité du safran, réglementé par
la norme internationale ISO/TS 3632, classe le safran en trois catégories selon la teneur en
crocine, picrocrocine et safranal, déterminés par spectrophotométrie. Cependant, il peut être
réalisé par d’autres méthodes donnant des informations supplémentaires sur l’arôme, la saveur
et la couleur de l’épice. Les techniques analytiques les plus couramment employées sont la
CLHP pour étudier les molécules colorantes et déceler des additions de colorant ainsi que la
CPG pour caractériser la fraction volatile du safran et évaluer son arôme.
27
Chapitre I : Etude bibliographique
ont été analysés en chromatographie en phase gazeuse. Huit composés volatils, de (1) à (8)
dans le Tableau 7, ont été identifiés, dont le safranal (1) qui constitue 47% de l’aire totale des
pics. Dans une étude complémentaire, (Zarghami et Heinz, 1971b), de nouveaux composés,
(9) à (13), ont été répertoriés ainsi que le 2-phényléthanol, le naphtalène et la 2-[3H]-
furanone, de (14) à (16). Zarghami a émis l’hypothèse que les composés dérivant de
l’isophorone (2) sont formés par oxydation et décarboxylation du safranal suivie d’une
oxydation et d’une isomérisation du composé (3). La présence de ces composés à la fois sous
forme oxydée et réduite implique que leur formation pourrait être enzymatique.
28
Chapitre I : Etude bibliographique
10
3-hydroxy-2,6,6-triméthyl-4- OH
O
-oxocylohex-2-ènal (Zarghami et Heinz, 1971b)
[33399-08-5], (a)
O
11 2-méthylène-6,6-diméthylcyclohex-
(Zarghami et Heinz, 1971b)
-3-ènal ou
(Rodel et Petrzika, 1991)
2-méthylène-5,5-diméthylcyclohex-
(Cadwallader et al., 1997)
-3-ènal
(Kanakis et al., 2004)
[33399-07-4], (a), (b), (g), (h), (i), (j)
O O (D'Auria et al., 2004)
IR= 1112 (DB-5ms), 1004 (HP-5ms)
12
3,5,5-triméthyl-4-méthylène-
(Zarghami et Heinz, 1971b)
-cyclohex-2-èn-1-one O (Rodel et Petrzika, 1991)
[20548-00-9], (a), (b), (c), (d), (e)
(Tarantilis et Polissiou, 1997)
IR= 1218 (DB-5ms)
O
13 2,6,6-triméthyl-3-oxocyclohexa-1,4-
(Zarghami et Heinz, 1971b)
-diènal
(Rodel et Petrzika, 1991)
[33399-09-6], (a), (b), (g), (h) O
(Cadwallader et al., 1997)
IR= 1312 (DB-5ms)
HO
14 (Zarghami et Heinz, 1971b)
2-phényléthanol (Rodel et Petrzika, 1991)
[60-12-8], (a), (b), (c), (d), (g), (h), (i) (Tarantilis et Polissiou, 1997)
IR= 1121 (DB-5ms), 1058 (HP-5ms) (Cadwallader et al., 1997)
(Kanakis et al., 2004)
15 naphtalène
[91-20-3], (a) (Zarghami et Heinz, 1971b)
IR= 1186 (DB5)
16 2-[3H]-furanone
γ-crotonolactone O
(Zarghami et Heinz, 1971b)
O
[20825-71-2], (a)
17 2-hydroxy-4,4,6-triméthylcyclohexa- (Rodel et Petrzika, 1991)
-2,5-dièn-1-one O (Tarantilis et Polissiou, 1997)
lanièrone (Winterhalter et Straubinger, 2000)
[28750-52-9], (b), (e), (g), (h), (c), (i) (Cadwallader et al., 1997)
OH
IR= 1163 (DB-5ms), 1098 (HP-5ms) (Kanakis et al., 2004)
18
2,4,6-triméthylbenzaldéhyde
(Rodel et Petrzika, 1991)
[487-68-3], (b), (g), (h)
(Cadwallader et al., 1997)
IR= 1321 (DB-5ms) O
19
4-hydroxy-2,6,6-triméthyl-3- O (Rodel et Petrzika, 1991)
-oxocyclohex-1-ènal O
(Cadwallader et al., 1997)
[141891-14-7], (b), (g), (h), (c), (i)
(Kanakis et al., 2004)
IR= 1346 (DB-5ms), 1258 (HP-5ms) OH
29
Chapitre I : Etude bibliographique
20
5,5-diméthylcyclohex-2-ène-1,4- O O
(Rodel et Petrzika, 1991)
-dione
(Tarantilis et Polissiou, 1997)
[45731-99-5], (b), (e)
O
21 (Rodel et Petrzika, 1991)
3,5,5-triméthylcyclohex-3-èn-1-one
(Tarantilis et Polissiou, 1997)
β-isophorone (Cadwallader et al., 1997)
[471-01-2], (b), (c), (g), (i), (j) (Kanakis et al., 2004)
IR= 1044 (DB-5ms), 1237 (HP-5ms)
(D'Auria et al., 2004)
O
22 2,6,6-triméthyl-3-oxocyclohex-1- (Rodel et Petrzika, 1991)
-ènal (Tarantilis et Polissiou, 1997)
[18378-66-0], (b), (e), (g), (h), (i) O (Cadwallader et al., 1997)
IR= 1226 (HP-5ms) (Kanakis et al., 2004)
23 3,3-diméthylcyclohex-1-ène
(Rodel et Petrzika, 1991)
[695-28-3], (b)
24
2,2-diméthyl-4-oxocyclohexanal O
(Rodel et Petrzika, 1991)
[141891-09-0], (b), (e) (Tarantilis et Polissiou, 1997)
O
O
25
2-hydroxy-3,5,5-triméthyl-4- OH
26
2,4,6,6-tétraméthylcyclohex-1-ènal
4-méthyl-β-cyclocitral (Rodel et Petrzika, 1991)
[31236-40-5], (b) (Cadwallader et al., 1997)
IR= 1313 (DB-5ms)
O
O
27
OH
2-hydroxy-3-méthyl-5,6,7,8-
-tétrahydro-1,4-quinone (Rodel et Petrzika, 1991)
[141891-11-4], (b)
O
O
28
OH
2,3-dihydroxy-1,4-quinone
[605-37-8], (b), (c)
IR= 1241 (HP-5ms) OH
O
(Rodel et Petrzika, 1991)
29 (Kanakis et al., 2004)
3-(but-1-ènyl)-2,4,4-
-triméthylcyclohex-2-èn-1-ol
[141891-12-5], (b), (c)
IR= 1337 (HP-5ms)
HO
30 2,6,6-triméthyl-5-oxocyclohexa-1,3-
-diènal (Rodel et Petrzika, 1991)
O
[141891-13-6], (b), (g), (h) O (Cadwallader et al., 1997)
IR= 1369 (DB-5ms)
31
O
2,6-diméthylbenzoate de méthyle
(Rodel et Petrzika, 1991)
[14920-81-1], (b)
O
30
Chapitre I : Etude bibliographique
32
acide-2,6,6-triméthylcyclohexa-1,3-
-diénoïque (Rodel et Petrzika, 1991)
acide β-safranique
OH
(Tarantilis et Polissiou, 1997)
[4430-99-3], (b), (e)
O
33 O
2,2-diméthylcyclohexanal
(Rodel et Petrzika, 1991)
[13155-56-1], (b), (c), (i)
(Kanakis et al., 2004)
IR= 1005 (HP-5ms)
34
1-(but-1-ènyl)-2,6,6-
-triméthylcyclohexa-1,3-diène
(Rodel et Petrzika, 1991)
isomères
[141891-15-8], (b)
35
3-(but-1-ènyl)-2,4,4-
-triméthylcyclohexan-1-ol (Rodel et Petrzika, 1991)
[141891-16-0], (b), (c) (Kanakis et al., 2004)
IR= 1342 (HP-5ms)
HO
36
5-(buta-1,3-diènyl)-4,4,6-
(Rodel et Petrzika, 1991)
-triméthylcyclohexa-1,5-dièn-1-ol
(Cadwallader et al., 1997)
[141891-18-1], (b), (g), (h), (c) HO (Kanakis et al., 2004)
IR= 1501 (DB-5ms), 1382 (HP-5ms)
37 1,3,3-triméthyl-2-(3-oxobut-1-
(Rodel et Petrzika, 1991)
-ènyl)cyclohex-1-ène
(Tarantilis et Polissiou, 1997)
β-ionone (Kanakis et al., 2004)
[14901-07-6], (b), (c), (j) (D'Auria et al., 2004)
O
IR= 1484 (DB-5ms), 1375 (HP-5ms)
38 2,4,4-triméthyl-3-(3-oxobut-1-
-ènyl)cyclohexan-1-ol OH
(Rodel et Petrzika, 1991)
2 isomères O
[141891-16-9], (b)
39 3,7-diméthylocta-1,6-diène
β-citronellene (Tarantilis et Polissiou, 1997)
[2436-90-0], (c)
IR= 950 (DB-5ms)
40
2,6,6-triméthylcyclohexa-1,4-diènal
(Tarantilis et Polissiou, 1997)
[162376-82-1], (c), (d), (e), (i) O
(Kanakis et al., 2004)
IR= 1042 (HP-5ms)
O
41
2-hydroxycyclohex-5-ène-1,4-dione
(Tarantilis et Polissiou, 1997)
[184375-39-1], (e)
O OH
42
3,3,4,5-tétraméthylcyclohexan-1-one
(Tarantilis et Polissiou, 1997)
[90974-64-4], (c)
(Kanakis et al., 2004)
IR= 1085 (HP-5ms)
O
43 4,6,6-triméthylbicyclo-[3,1,1]hept-3-
-èn-2-one
verbénone O
[80-57-9], (c), (d)
IR= 1205 (DB-5ms)
(Tarantilis et Polissiou, 1997)
44
4-hydroxy-2,6,6-triméthyl-3- O
O
-oxocyclohexanal
[184375-40-4], (e)
OH
31
Chapitre I : Etude bibliographique
45
2,2,6-triméthyl-1-(3-oxobut-1-
-ènyl)cyclohexane, O
(Tarantilis et Polissiou, 1997)
[98633-46-6], (c) (Kanakis et al., 2004)
IR= 1320 (HP-5ms)
46 2,4,4-triméthyl-3-(3-oxo-1- OH
-butènyl)cyclohex-2-èn-1-ol O
(Tarantilis et Polissiou, 1997)
[15401-34-0], (e)
47
2-(buta-1,3-diènyl)-1,1,3-triméthyl-
-4-méthylènecyclohexane
(Cadwallader et al., 1997)
isomères, (g)
IR= 1262 (DB-5ms)
48 6-(but-2-ènylidène)-1,5,5-
-triméthylcyclohexène (Cadwallader et al., 1997)
isomères [71186-25-9], [51468-85-0], (Kanakis et al., 2004)
[71186-24-8], [51468-86-1], (g), (c), (j), (D'Auria et al., 2004)
IR= 1323, 1363, 1365 (DB-5ms), 1273 (HP-
5ms)
49 O
2,6,6-triméthyl-4-oxocyclohex-2-
-ènal
[79163-18-1], (g), (h),
O
(Cadwallader et al., 1997)
50 4-hydroxy-2,6,6-triméthylcyclohex-
-2-èn-1-one O
crocusatin A
[64809-50-3], (g), (h)
OH
IR= 1258 (DB-5ms)
O
51
2-hydroxy-3,5,5-triméthylcyclohex- OH
-2-èn-1-one (Cadwallader et al., 1997)
[4883-60-7], (g), (h), (j) (D'Auria et al., 2004)
IR= 1152 (DB-5ms)
52 2,6,6-triméthylcyclohepta-2,4-dièn-
-1-one
eucarvone
[503-93-5], (g), (h)
IR= 1229 (DB-5ms) O
53 5-tertiobutylcyclopenta-1,3-diène
[35059-40-6], (g), (h)
IR= 884 (DB-5ms)
HO
54 3,7-diméthylocta-2,6-dièn-1-ol
géraniol
[106-24-1], (h)
IR= 1849 (DB-5ms) (Cadwallader et al., 1997)
55 6,10-diméthylundeca-5,9-dièn-2-one
géranylactéone O
[689-67-8], (g), (h)
IR= 1449 (DB5)
56 buta-2,3-dione O
32
Chapitre I : Etude bibliographique
58 2-[5H]-furanone
O (Cadwallader et al., 1997)
[497-23-4], (h), (j)
(D'Auria et al., 2004)
IR= 912 (DB-5ms) O
59 acide acétique
HO
(Cadwallader et al., 1997)
[64-19-7], (h), (j)
(D'Auria et al., 2004)
IR= 660 (DB5), <700 (DB-5ms) O
60 furfural O
[98-01-1], (g)
O
IR= 852 (DB5), 832 (DB-5ms)
61 3,7-diméthyloct-1,6-èn-3-ol OH
linalool
[78-70-6], (g), (h)
IR= 1101 (DB5), 1104 (DB-5ms)
O
62 acide 2-méthylpropanoïque
acide isobutyrique
[79-31-2], (h) OH
63 5-méthylfurfural O
[620-02-0], (g)
O
IR= 965 (DB5)
HO
64 buta-2,3-diol
[513-85-9], (h) (Cadwallader et al., 1997)
IR=782 (DB5), 794 (DB-5ms) OH
O
65 sulfinylbisméthane
[67-68-5], (h) S
O
67 acide 3-méthylbutanoïque
acide isovalérique
OH
[503-74-2], (h)
IR= 843 (DB5), 869 (DB-5ms)
68
acétate de 2-phényléthyle O
[103-45-7], (g), (h) O
IR= 1258 (DB-5ms), 1233 (DB-5ms)
O
69 1,3,3-triméthyl-2-(3-oxobut-1-
-ènyl)cyclohexane
(Cadwallader et al., 1997)
dihydro-β-ionone (D'Auria et al., 2004)
[17283-81-7], (g), (h), (j)
IR= 1433 (DB5)
O
70 acide hexanoïque
[142-62-1], (h) OH
73
2,6,6-triméthylcyclohex-2-èn-1-one
[20013-73-4], (f) O
[23069-00-3], (f)
33
Chapitre I : Etude bibliographique
HO
75
3,5,5-triméthyl-4-(3-hydroxy-1-
-butènyl)cyclohex-1-èn-1-ol, [309757-87- (Winterhalter et Straubinger, 2000)
7], (f)
OH
O
76
4-méthylène-3,5,5-
-triméthylcyclohex-2-èn-1-one
[20548-00-9], (c), (i)
IR= 1218 (DB-5ms), 1151 (HP-5ms)
77
3,5,5-triméthyl-4-(1-oxobut-2- O
-ènyl)cyclohex-3-èn-1-ol OH
[5915-02-7], (i)
IR= 1379 (HP-5ms)
78 1,2-epoxy-2-(3-oxobut-1-ènyl)-1,3,3-
-triméthylcyclohexane
O O
[23267-57-4], (i)
IR= 1382 (HP-5ms)
79
3,5,5-triméthyl-(3-hydroxylbut-1-
-ènyl)cyclohex-3-èn-1-ol
[33759-63-6], (i)
IR= 1490 (HP-5ms) HO OH
OH
80 4-(2,6,6-triméthylcyclohex-2,4-
-ènyl)but-3-èn-2-ol
[13215-85-9], (i) (Kanakis et al., 2004)
IR= 1503 (HP-5ms)
81
3,5,5-triméthyl-4-(2-hydroxybut-3- HO
-ènyl)cyclohex-3-ène-1,2-diol
[97039-06-0], (i)
IR= 1518 (HP-5ms) HO HO
82 2-furanyléthan-1-one
[15022-16-9], (c), (i) O
O
IR= 873 (HP-5ms)
83 7-méthyl-3-méthylènocta-1,6-diène
β-myrcéne
[123-35-3], (c)
IR= 939 (HP-5ms)
84 1-méthyl-4-(1-
-méthyléthènyl)cyclohex-1-ène
limonène
[7705-14-8], (c)
IR= 1031 (DB5), 1029 (DB-5ms), 971 (HP-
5ms)
85 3,7-diméthylocta-1,6-èn-3,8-ol OH
8-hydroxylinalool
[64142-78-5], (i)
IR= 1294 (HP-5ms) HO
86
2,7,7-triméthyl-2,4-cycloheptadien-
-1-one O
[37459-89-5], (j)
(D'Auria et al., 2004)
87
5,5-diméthylcyclohexa-1,3-diènal
O
[68483-47-6], (j)
34
Chapitre I : Etude bibliographique
88 4-(2,6,6-triméthylcyclohexènyl)but-
-3-èn-2-ol
ionol
[220-29-76], (j) OH
89
2,6-di-t-butylphenol
[128-39-2], (j)
OH
90 hexadecane
[544-76-3], (j)
IR= 1600
91 heptadecane
[629-78-7], (j)
IR= 1700
92 2-méthylpropanal
[78-84-2], (j) O
97 O
1-(6,6-diméthyl-bicyclo[3.1.0]hex-2-
-èn-2-yl)éthanone
[24555-40-6], (j)
a
(a) extraction à l’éther diéthylique, à froid
(b) extraction distillation simultanée éther diéthylique/pentane 2 :1
(c) microextraction distillation simultanée à l’éther diéthylique
(d) headspace sous vide
(e) entraînement à la vapeur
(f) soxhlet à l’éther de pétrole, à l’éther diéthylique et au méthanol
(g) extraction distillation simultanée au dichlorométhane
(h) extraction directe au dichlorométhane
(i) extraction par solvant à l’eau/éther diéthylique (1 :1), assistée par ultrasons
(j) microextraction sur phase solide
b
Indices de rétention de la littérature sur des colonnes de type DB5 (Kondjoyan et Berdague, 1996), DB-
5ms (Cadwallader et al., 1997; Adams, 2001) et HP-5ms (Kanakis et al., 2004)
Rödel, (Rodel et Petrzika, 1991), a extrait les composés volatils par extraction-
distillation simultanée (EDS) à l’aide d’un mélange d’éther diéthylique et de pentane (2 :1).
Le safranal, avec 60% de l’aire totale des pics, est le composé majoritaire. 36 composés ont
été décelés dans ces extraits. L’identification des volatils de (17) à (38), (Tableau 7), a été
réalisée en CPG-SM par comparaison à une librairie et par étude de leur fragmentation. La
plupart de ces composés ont une structure proche du safranal et selon Zarghami, (Zarghami et
35
Chapitre I : Etude bibliographique
Heinz, 1971b), leur formation provient de l’oxydation de ce dernier. Selon Rödel, (Rodel et
Petrzika, 1991), les composés, comportant une chaîne en C4 insaturée en position 1, sont
formés par clivage de doubles liaisons le long de la chaîne polyénique de la zéaxanthine,
libérant ainsi le cycle de la ionone. D’après les résultats CPG-O de cet auteur, le safranal est
le composé aromatique clef du safran bien que des composés volatils mineurs y contribuent.
Tarantilis, (Tarantilis et Polissiou, 1997), a utilisé trois techniques d’isolement des
composés volatils. L’entraînement à la vapeur donne 16 composés, la microextraction-
distillation simultanée à l’aide d’éther diéthylique en extrait 13 et l’headspace sous vide, 8.
Huit nouveaux composés ont été identifiés, de (39) à (46). Les extraits obtenus par
entraînement à la vapeur d’eau, méthode la plus drastique, comportent des composés à haut
point d’ébullition. Ces molécules sont probablement générées pendant l’extraction par
oxydation : du safranal pour l’acide β-safranique (32) et de caroténoïdes pour le 3,7-
diméthylocta-1,6-diène (39). Le safranal représente 70% de l’aire totale des pics, suivi par
l’isophorone (2, ~14%), la β-isophorone (21, ~5%), la cétoisophorone (5, ~4%) et le 2,6,6-
triméthylcyclohexa-1,4-diènal (40, ~3%).
Cadawaller, (Cadwallader et al., 1997), a comparé deux méthodes, l’extraction-
distillation simultanée et l’extraction directe par solvant (ED) à l’aide de dichlorométhane. 46
composés volatils ont été identifiés, dont 30 sont communs aux deux types d’extraction, les
composés (1), (2) et (5) étant les plus abondants. Les extraits par ED contiennent plus
d’acides, acide acétique (59), acide 2-méthylpropanoïque (62), acide 3-méthylbutanoïque (67)
et acide hexanoïque (70), tandis que le taux de composés volatils est plus important dans les
extraits par extraction-distillation simultanée. Ces volatils sont générés par hydrolyse
thermique des précurseurs glycosidiques et des sucres, ce qui explique la présence du furfural
(60) et du 5-méthylfurfural (63).
Winterhalter, (Winterhalter et Straubinger, 2000), a extrait les composés volatils du
safran par soxhlet avec de l’éther diéthylique puis a procédé à leur identification par CPG-
SM. Les composés détectés étaient pour la plupart connus ((1) à (9) et 17), mis à part 3
nouvelles molécules (73, 74, 75).
Kanakis, (Kanakis et al., 2004), a utilisé deux techniques d’isolement des composés
volatils, la microextraction-distillation simultanée avec de l’éther diéthylique et l’extraction
par solvant eau/éther diéthylique (1/1) assistée par ultrasons, sur du safran séché de manière
traditionnelle et lyophilisé. Dix nouveaux composés ont été identifiés par CPG-SM, les
molécules de (76) à (81) ainsi que le 2-furanyléthanone (82), le β-myrcéne (83), le limonène
36
Chapitre I : Etude bibliographique
(84) et le 8-hydroxylinalool (85). La lyophilisation peut être appliquée au safran car aucune
perte en composés volatils majeurs n’a été constatée. Les extraits réalisés par EDS sont plus
riches en safranal tandis que le composé majoritaire de ceux assistés par ultrasons est
l’HTCC. La température appliquée lors de l’EDS est assez élevée pour convertir l’HTCC en
safranal alors que l’extraction assistée par ultrasons est, quant à elle, trop douce pour obtenir
le safranal, la teneur en HTCC correspondant à celle présente initialement dans les stigmates.
D’Auria, (D'Auria et al., 2004), a caractérisé la fraction volatile se dégageant de
safrans italien et iranien en les piégeant par microextraction sur phase solide (SPME, fibre de
type PDMS) et en les analysant par CPG-SM. Douze volatils supplémentaires ont pu être
identifiés, (86) à (97).
En 35 ans, plus de 90 composés volatils ont été identifiés. Ils proviennent
essentiellement de dégradations thermiques de caroténoïdes et de l’hydrolyse de précurseurs
glycosidiques, (Kanasawud et Crouzet, 1990b; a; Crouzet et Kanasawud, 1992). Dans chaque
étude les auteurs ont cherché à isoler fidèlement les composés volatils présents dans le safran,
les extractions chimiques entraînant des dégradations et étant synonymes d’artéfacts. Parmi
ces molécules, une minorité participe à l’arôme caractéristique du safran (cf. I.2.3.2).
Tableau 8. Composés aromatiques présents dans le safran « Mancha Supérieur » (Cadwallader et al., 1997).
Moyenne
N° Composés IR1 Notes aromatiques2 Log3 (facteur FD)3
EDS4 ED5
sucrée
56 buta-2,3-dione* 614 beurré, fromage blanc <1 <1
4-hydroxy-2,5-diméthyl-3(2H)-furanone* barbe à papa,
98 1060 nd6 <1
[3658-77-3] framboise
florale
21 3,5,5-triméthylcyclohex-3-èn-1-one 1042 safran, florale, paille 1,33 <1
61 linalool* 1096 florale, miellée 1,67 <1
14 2-phényléthanol 1115 florale, rose <1 1,33
37
Chapitre I : Etude bibliographique
Les deux extraits de safran possèdent des notes distinctes. L’extrait ED donne des
notes "sucrée", "épicée", "florale" tandis que des notes "noisette", "riz cuit" et "foin" ont été
décelées dans l’extrait EDS. Au total, 25 composés odorants ont été détectés dans les deux
extraits, l’extraits EDS comportant 23 composés contre 22 dans le second, 18 étant communs
aux deux. Ces molécules peuvent être regroupées en catégories, selon le vocabulaire
développé pendant l’étude sensorielle de Narasimhan, (Narasimhan et al., 1992), "sucrée",
"florale", "épicée", "grasse", "verte", "âpre/âcre" et notes d’"écorce d’arbre". Le composé (17)
possède le plus grand facteur de dilution dans les deux extraits (5,50) suivi par le safranal
(5,33 et 4,00). Alors que les études précédentes désignaient le safranal comme le seul
composé déterminant de l’arôme du safran, cette étude montre que le composé (17), malgré sa
faible teneur au sein de la fraction volatile (environ 10 à 20 fois inférieure à celle du safranal)
38
Chapitre I : Etude bibliographique
participe aussi activement, sinon plus, que le safranal à l’odeur caractéristique de l’épice. Ce
composé, peu présent à l’état naturel, est synthètisé à partir de l’α-isophorone dans l’industrie
agroalimentaire afin d’aromatiser la nourriture et le tabac, (De Buyck et al., 1985). Plusieurs
composés ont un facteur de dilution élevé : 2 composés inconnus, d’odeurs respectivement
"safranée", "florale", "rose", et "riz cuit", "pain cuit" ainsi que le safranal, donnant des notes
"safranée" et de "thé". D’autres composés participent à l’arôme global du safran. Le linalool,
le benzeneméthanol et le 2-phényléthanol, proviennent de précurseurs glycosidique, le 2-
acétyl-1-pyrroline, la buta-2,3-dione, le 3-(méthylthio)propanal et l’acide 3-
méthylbutanoïque, de la réaction de Maillard et le oct-1-èn-3-one, le nona-2,6-diènal et le
déca-2,4-diènal, de l’oxydation des lipides
Knapp, (Knapp et al., 1999), a isolé les composés volatils de safran grec par EDS et
ED réalisées dans un mélange pentane : éther diéthylique (1:1). L’analyse par dilution de ces
extraits confirme que les plus hauts facteurs de dilution appartiennent au safranal et à la 2-
hydroxy-4,4,6-triméthylcyclohexa-2,5-dièn-1-one (17), mais aussi au linalool et à
l’isophorone (21). Deux composés non–identifiés ont révélé des notes "noisette" et "melon".
Lors de ces études, 25 composés odorants ont été mis en évidence dont deux
majoritaires, la 2-hydroxy-4,4,6-triméthylcyclohexa-2,5-dièn-1-one (17) et le safranal. Les
molécules participant activement à l’arôme du safran sont souvent à l’état de traces et ne sont
pas détectées en CPG-SM. Elles proviennent principalement de la dégradation de précurseurs
aromatiques glucosidiques, de réactions de Maillard lors du séchage et de l’oxydation des
lipides, (Cadwallader, 2002).
39
Chapitre I : Etude bibliographique
H H
1a 2a
O-Glu
4a
O-Glu
Gen-O
O O O
O
11a C9 8a O
C8
O
Glu-O
O-Glu-R
OH
HO Zéaxanthine
CO2R
RO2C
C10
CHO 5a CHO
12a
OH
Glu-O
Picrocrocine
Gen-O
O C13
7a
Glu: glucopyranose
Glu-O O Glu-O
O
Gen: gentiobiose
O Glu-R: O
O
CH2O-Glu O OH
9a 3a
H O
O
OH O
OH
Glu-O O
HO
Glu-O
O
Glu-O
O
OH
Glu-O
O Glu-O
O
O
O
Glu-O Glu-O
40
Chapitre I : Etude bibliographique
De nouveaux glycosides ont été isolés et identifiés en 1998, (Straubinger et al., 1997a;
Straubinger et al., 1998; Knapp et al., 1999): le (4R)-4-hydroxy-2,6,6-triméthylcyclohexenal
O-β-D-gentiobioside (5a), l’acide (4R)-4-hydroxy-2,6,6-triméthylcyclohexenoïque O-β-D-
glucopyranoside (6a), 6-hydroxy-3-(hydroxyméthyl)-2,4,4-triméthylcyclohexa-2,5-diènone 6-
O-β-D-glucopyranoside (7a), le 1-[1-(2,4,4-triméthyl-3,6-dioxocyclohexenyloxy)-O-β-D-
glucopyranosid-6-yl) ester de l’acide (2Z)-3-méthylpent-2-ènoïque (8a), le (5S)-5-hydroxy-
7,7-diméthyl-4,5,6,7-tétrahydro-3H-isobenzofuranone O-β-D-glucopyranoside (9a), le
(1S,5S,6R)-5-(hydroxyméthyl)-4,4,6-triméthyl-7-oxabicyclo-[4,1,0]-heptan-2-one O-β-D-
glucopyranoside (10a), le (1R)-3,5,5-triméthylcyclohex-3-ènol O-β-D-glucopyranoside (11a)
et le roséoside (12a).
Cinq autres glycosides ont été identifiés, (Winterhalter et Straubinger, 2000) : les
glucosides du 4-hydroxydihydrofuran-2-one, du 2-phényléthanol et du phénylméthanol,
source de la 2-[3H]-furanone et du 2-phényléthanol détectés pour la première fois par
Zargahmi, (Zarghami et Heinz, 1971b). La formation du lanièrone, composé clef de l’arôme
de safran, restant jusqu’à présent inexpliquée, Knapp, (Knapp et al., 2002), ont synthétisé le
2-glucopyranosyloxy-4,4,6-triméthyl-2,5-cyclohexadien-1-one, précurseur présumé du
lanièrone. Une analyse par CLHP-SM-SM a permis de conclure que ce glycoside est à
l’origine du composé odorant.
19 précurseurs glycosidiques ont été mis en évidence au cours de ces dernières années.
Le mécanisme de libération des composés volatils a été peu étudié jusqu’à présent.
41
Chapitre I : Etude bibliographique
42
Chapitre I : Etude bibliographique
crocine dans l’eau, représente un grand avantage pour l’industrie agro-alimentaire. Plusieurs
études ont été menées sur la stabilité du safran en solution aqueuse. Selon Tsimidou,
(Tsimidou et Tsatsaroni, 1993), la dégradation des pigments est du première ordre quelles que
soient les conditions expérimentales et est favorisée par des températures élevées, un pH bas
et par l’action de la lumière. Les caroténoïdes, de part leur structure polyénique, sont sujets à
des réactions d’isomérisation et d’oxydation accélérées par la lumière, et à des dégradations
thermiques et enzymatiques. Lorsqu’ils sont polaires, ils sont sensibles au pH. Selon Orfanou,
(Orfanou et Tsimidou, 1995), l’ajout d’antioxydant et de conservateurs est efficace sur la
stabilité de la crocine. L’α-crocine, produite in vitro afin de limiter son coût, pourrait être un
bon remplaçant de la tartrazine. Comparativement à d’autres colorants naturels alimentaires
comme le β-carotène ou le paprika, le safran a une tenue excellente à la chaleur et à la lumière
(Greaves, 2002).
43
Chapitre I : Etude bibliographique
La médecine traditionnelle chinoise indique que le safran était utilisé pour soigner des
troubles du système nerveux central. Actuellement, des chercheurs japonais, (Abe et Saito,
2000), étudient l’effet d’extraits de safran et de ses constituants sur l’apprentissage et la
mémoire chez la souris. La crocine est la molécule la plus active. Le safran pourrait être
utilisé dans le traitement de maladies neurodégénératives accompagnées de perte de mémoire.
Le safran a une activité sur les fonctions sanguines et rétiniennes. Les résultats de
plusieurs études montrent qu’il pourrait être utilisé afin de soigner les troubles sanguins,
(Liakopoulou-Kyriakides et Kyriakidis, 2002) et oculaires telles que la rétinopathie et la
dégénérescence de la macula, (Abdullaev, 2001).
Le safran possède donc de nombreuses activités thérapeutiques. Les chercheurs se
basent actuellement sur les vertus attribuées au safran dans l’Antiquité afin de découvrir les
molécules actives de cette épice.
44
Chapitre I : Etude bibliographique
culture in vitro des stigmates se développe afin d’assurer une production de crocine à faible
coût.
Les stigmates ne représentent qu’une très faible partie de la plante. Pourtant, la fleur,
la feuille et le bulbe n’ont été que très peu étudiés.
I.3.1. La fleur
Différents aspects de la fleur ont été étudiés : son arôme, ses pigments et l’activité
biologique de certaines de ses molécules.
I.3.1.1. L’arôme
Les fleurs de safran, après en avoir retiré l’épice, dégagent une odeur "florale"
agréable de "rose miellée" forte et enivrante.
Les laboratoires Monique Rémy (Parc industriel des Bois de Grasse, 06130 Grasse)
ont effectués des essais d’extraction, en vue d’une valorisation en cosmétique ou dans la
parfumerie, dans une unité d’extraction en Lozère, la « SADEV » (La chazotte, 48130
Aumont-Aubrac).
Le rendement de l’extraction à l’hexane est de 0,196% et celui de l’absolue de
0,102%. Les notes obtenues sont "florale épicée", "chaude", "miellée", très fixées et très
soutenues. Les principaux constituants de l’absolue sont : le 2-phényléthanol, l’acétate et
l’acide phénylacétique, l’acétate de linalyle et les acides gras de C10 à C30 avec leurs esters
principalement méthyliques et éthyliques. Le safranal est présent sous forme de traces,
(Algrech, 2001).
45
Chapitre I : Etude bibliographique
OH
OH
HO O+
OH
OH
Garrido, (Garrido et al., 1987), a identifié dans un extrait aqueux de pétales trois
flavonols : les aglycones de myricétine, de quercetine et de kaempférol. La structure générale
de ces pigments jaunes ou co-pigments des anthocyanines est présentée sur la Figure 7.
OH
OR'
46
Chapitre I : Etude bibliographique
Flavonoïdes (%)* OH
Kaempférol
Quercétine-3-O-β-sophoroside HO O
(>40%)
Kaempférol-3-O-β-sophoroside (>20%) OH
OH
Myricétine-3-O-α-(2-O-β-glucosyl)-rhamnoside-7-O-β- OH
glucoside OH O
Quercétine
Quercétine-3-O-α-(2-O-β-glucosyl)-rhamnoside-7-O-β- HO O
glucoside
Kaempférol-3-O-α-(2-O-β-glucosyl)-rhamnoside-7-O- OH
β-glucoside OH
OH
Kaempférol-3-O-α-(2-O-β-glucosyl)-rhamnoside-7-O- OH O
Myricétine
β-(6-O-malonyl) glucoside HO O
Kaempférol-3-O-α-(2,3-di-O-b-glucosyl) rhamnoside OH
Kaempférol-3-O-α-(2-O-β-glucosyl)-rhamnoside-7-O-
β-(6-O-acétyl) glucoside OH
Kaempférol-3-O-α-(2-O-β-glucosyl)-rhamnoside OH O
* numéros cas (délphinidine [528-53-0], kaempférol [520-18-3], quercétine [117-39-5] et myricétine [529-
44-2])
I.3.1.4. Conclusions
La fleur de crocus étant éphémère, difficile à conserver et présente sur une courte
période de l’année, n’a été que très peu caractérisée. L’étude aromatique révèle un intérêt
olfactif non négligeable. Seul les pigments hydrosolubles ont été isolés et certains d’entre eux
possèdent une activité biologique.
*qui se rapporte à tout stimulus produisant une sensation douloureuse, aux récepteurs qui captent de telles
sensations, ou aux réactions provoquées par ce type de stimulus.
47
Chapitre I : Etude bibliographique
I.3.2. La feuille
Le Crocus sativus produit une importante quantité de feuilles d’octobre à mai. La
production d’1 kg de safran est accompagnée par la croissance de 1,5 t de feuilles pouvant
dépasser un mètre de long. Pourtant, peu d’études ont été menées sur cet organe.
I.3.2.1. Caractérisations
Les composés phénoliques des feuilles de crocus (Tableau 10) ont été étudiés par
Bate-Smith, (Bate-Smith, 1968), et Williams, (Williams et al., 1986), en vue de démontrer
leur signification en taxonomie.
I.3.2.2. Applications
Autrefois, les feuilles de crocus étaient utilisées en tant que fourrage pour les animaux.
Les vaches laitières appréciaient cette herbe et le lait était de couleur jaune plus intense,
(Algrech, 2001). Une étude a été réalisée, (Valizadeh, 2000), sur la digestibilité de la matière
sèche et organique des feuilles de crocus par des moutons et des chèvres. Il en résulte que les
feuilles sont de qualité moyenne pour la nutrition des ruminants. Un apport alimentaire
supplémentaire est nécessaire pour une bonne utilisation.
Les feuilles, et notamment leur pouvoir colorant, ont été peu étudiés et n’ont pas
d’utilisation spécifique de nos jours.
I.3.3. Le bulbe
La reproduction du crocus étant végétative, les bulbes, après épuisement du sol, sont
déterrés en juin. Seuls les plus beaux sont replantés en juillet-août.
I.3.3.1. Caractérisations
Les premières études menées sur les bulbes ont été réalisées par Hirose, (Hirose et al.,
1962), puis par Loukis, (Loukis et al., 1983). Ils ont étudiés les sucres, le mucilage, les acides
aminés, les saponines, les acides triterpéniques, les matières grasses et l’amidon. L’amidon se
trouve sous forme de grains striés, simples (3 à 18 µm) et composés (20 à 28 µm), sphériques,
ellipsoïdes ou polyédriques. Il a été étudié plus amplement par Craig, (Craig et al., 1985),
48
Chapitre I : Etude bibliographique
dans des bulbes de crocus indien (Tableau 11). Selon la méthode de dosage colorimétrique
décrite par Dubois, (Dubois et al., 1956), le taux d’amylose est de 27,4% ce qui est supérieur
au taux de nombreuses céréales et pomme de terre.
49
Chapitre I : Etude bibliographique
Tableau 12. Taux d’amidon, de sucres totaux, de protéines et d’azote dans le bulbe.
Teneur en consituants (%) Mai Octobre
% d’amidon par rapport au poids sec 50% 4%
% de sucres totaux par rapport au poids sec 6% 14%
% de protéines solubles par rapport à la matière humide 0,2% 1,2%
% de protéines sous formes de granules par rapport à la matière humide 0,04% 0,09%
% d’azote total (dosé par Kjeldahl) par rapport à la matière humide 0,2% 0,38%
I.3.3.2. Applications
I.3.3.2.1. Alimentaires
Autrefois, les bulbes étaient consommés par les animaux mais aussi par les hommes
pendant les périodes de famines. Ils étaient broyés et rajoutés au pain dans la région de
Caussade. Les jeunes bulbes sont consommés aujourd’hui au Tibet et au Cachemire, comme
des radis. Les oignons de safran auraient également servi après fermentation à la fabrication
d’alcool.
I.3.3.2.2. Biologiques
Des études biologiques ont été menées par Escribano et Frenandez, (Escribano et al.,
1999a; Escribano et al., 1999b ; Escribano et al., 2000a; Fernandez et al., 2000), sur l’effet
antitumoral d’un protéoglycane présent dans le bulbe de safran. Il est constitué à 94,5% de
polysaccharide dont le composé majeur est à 36,4% du rhamnose, les 5,5% restant étant une
protéine composée d’acide aspartique, aspargine, alanine, acide glutamique, glutamine,
glycine et serine (Escribano et al., 1999c). Lors de l’extraction du protéoglycane, Escribano,
(Escribano et al., 2000b), a isolé une lectine représentant 30% du taux total de protéines et
étant liée à un mannane. Quatre autres lectines, du même type, ont été identifiées par Oda,
(Oda et Tatsumi, 1993). Les lectines extraites de plante sont très utilisées pour des
50
Chapitre I : Etude bibliographique
I.3.3.3. Conclusions
Les bulbes de crocus ont été peu étudiés. De nouvelles recherches tendent à les valoriser
en vue d’applications biologiques directes ou par la production de l’épice in vitro. Les
caroténoïdes majoritaires, ainsi produits seraient utilisés pour leurs activités biologiques.
Actuellement, le seul débouché économiquement rentable, surtout pour des petits producteurs,
est la commercialisation des bulbes, obtenus après multiplication, dans des pépinières. Dans le
Quercy, 140 000 bulbes sont vendus par an à 0,30€/bulbe.
Actuellement, le Crocus sativus Linn. est cultivé essentiellement pour ses stigmates,
source de safran. Le procédé d’obtention de l’épice, dont en dépendra la qualité, est constitué
des étapes de cueillette, d’émondage et de séchage, opérations très délicates et peu
mécanisables, nécessitant un savoir-faire.
Le safran a été cultivé en France, dans la région du Quercy, jusqu’au XVIIIe siècle. La
réapparition de l’épice s’inscrit dans la redécouverte du passé et la production de safran reste,
actuellement, très faible. Afin que cette activité soit économiquement rentable, la qualité du
produit doit être supérieure à celles des safrans provenant des productions massives des pays
étrangers. Une étude de la qualité du safran quercynois par la caractérisation des composés
volatils présents dans les stigmates ainsi que l’étude du séchage de l’épice permettrait de
promouvoir et de valoriser ce produit. Différents types d’extractions sélectives de la fraction
volatile ainsi que des techniques analytiques et sensorielles pourraient être mises en œuvre.
De plus, une attention particulière doit être portée sur les composés volatils des stigmates frais
qui n’ont jamais été étudiés auparavant.
Les fleurs et les feuilles, considérées actuellement comme des déchets, sont des co-
produits peu étudiés et peu exploités. Des essais préliminaires avaient été effectués sur
51
Chapitre I : Etude bibliographique
l’extraction d’arôme de fleurs, dégageant une odeur fortement "miellée" lors de la cueillette et
sur les colorants hydrosolubles isolés et identifiés. Bien que les agriculteurs aient constaté une
affection particulière des animaux pour les feuilles de crocus et une coloration jaune du lait de
vache, seuls les composés phénoliques ont été répertoriés en vue d’une classification
taxonomique du crocus. L’exploitation de ces parties ne peut être réalisée sans la
caractérisation chimique de la matière végétale, en ce qui concerne les feuilles, et l’étude des
composés volatils, aromatiques et colorants liposolubles pour les deux sous parties de la
plante. Plusieurs techniques d’extraction peuvent être utilisées : l’headspace dynamique et
statique ainsi que l’appareillage de type Likens-Nickerson en vue d’une caractérisation de la
fraction volatile mais aussi l’hydrodistillation et la macération afin d’obtenir un extrait végétal
valorisable dont l’obtention est extrapolable à l’échelle pilote. Les bulbes, dont le seul
débouché économique est la vente en pépinière, doivent être caractérisés, notamment la
fraction lipidique mais également l’amidon, les sucres totaux et les protéines consitutionnels,
en vue d’applications dans des domaines à forte valeur ajoutée.
Ces différentes caractérisations permettront d’envisager une valorisation à plus grande
échelle en vue de futures applications.
52
Chapitre I : Etude bibliographique
Références bibliographiques
Abdullaev F. I. (2001). “Saffron (Crocus sativus L.) and its possible role in the prevention of cancer.”
Phytochemistry and Pharmacology II, 8: 70-82.
Abdullaev F. I. et Frenkel G. D. (1992a). “Effect of saffron on cell colony formation and cellular nucleic acid
and protein synthesis.” BioFactors (Oxf.), 3 (3): 201-204.
Abdullaev F. I. et Frenkel G. D. (1992b). “The effect of saffron on intracellular DNA, RNA and protein
synthesis in malignant and non-malignant human cells.” BioFactors (Oxf.), 4 (1): 43-45.
Abe K. et Saito H. (2000). “Effects of saffron extract and its constituent crocin on learning behaviour and long-
term potentiation.” Phytother. Res., 14: 149-152.
Algrech C. (2001). “Le safran du Quercy.” Revue Quercy recherche, 97 et 98 (1-2-4): 20-27;9-16;18-26.
Alonso G. L. et Salinas M. R. (1998). “Crocin as colouring in the food industry.” Recent Res. Devel. In
Agricultural & Food Chem., 2 (1): 141-154.
Alonso G. L., Salinas M. R. et Garijo J. (1998). “Method to determine the authenticity of aroma of Saffron.” J.
Food Protection, 61 (11): 1525-1528.
Alonso G. L., Salinas M. R., Garijo J. et Sanchez-Fernandez M. A. (2001). “Composition of crocins and
picrocrocin from spanish saffron (Crocus sativus L.).” J. Food Qual., 24: 219-233.
Alonso G. L., Sanchez-Fernandez M. A., Saez J. R., Zalacain A. et Salinas M. R. (2003). “Evaluation of the
color of spanish saffron using tristimulus colorimetry.” Ital. J. Food Sci., 15 (2): 249-258.
Alonso G. L., Varon R., Gomez R., Navarro F. et Salinas M. R. (1990). “Auto-oxidation in saffron at 40°C and
75% Relative Humidity.” J. Food Sci., 55 (2): 595-596.
Alonso G. L., Varon R., Salinas M. R. et Navarro F. (1993). “Auto-oxidation of crocin and picrocrocin in saffron
under different storage conditions.” Boll. Chim. Farmaceutico, 132 (4): 116-120.
Barkeshli M. et Ataie G. H. (2002). “pH stability of saffron used in verdigris as an inhibitor in Persian miniature
paintings.” Restaurator, 23 (3): 154-164.
Basker D. (1999). “Saffron chemistry.” Medicinal and Aromatic Plants : Industrial Profiles, 8: 45-52.
Bate-Smith E. C. (1968). “Phenolic constituents of plants and their taxonomic significance. II. Monocotyledons.”
J. Linn. Soc. Lond., Bot., 60 (383): 325-356.
Berset C., Giampaoli P. et Richard H. (1997). "Histoire de safran : arômes et pigments du safran". Colloque de
Beaune de Rolande, France, ENSIA laboratoire de chimie des substances naturelles. 89-98.
53
Chapitre I : Etude bibliographique
Bigois M., Casabianca H., Graff J. B., Philit B., Jame P. et Perrucchietti C. (1994). “Authentification d'arômes
naturels par chromatographie chirale et mesures de rapports isotopiques.” Spectra anal., 23 (181): 19-22.
Buchecker R. et Eugster C. H. (1973). “Absolute configuration of picrocrocin.” Hel. Chim. Acta, 56 (3): 1121-
1124.
Cadwallader K. R., Baek H. H. et Cai M. (1997). "Characterization of saffron flavor by aroma extract dilution
analysis". Spices : Flavor Chemistry and antioxydant Properties. Risch S. J. et Ho C. T. ACS Symposium
Series. Washington, 660. 66-79.
Castellar M. R., Montijano H., Manjon A. et Iborra J. L. (1993). “Preparative high-performance liquid
chromatographic purification of saffron secondary metabolites.” J. Chromatogr., 648 (1): 187-190.
Chrungoo N. K. et Farooq S. (1985). “Correlative changes in carbohydrate content and starch hydrolyzing
enzymes in corms of saffron crocus (Crocus sativus L.) during dormancy and sprouting.” Biochem. Physiol.
Pflanzen, 180 (1): 55-61.
Chrungoo N. K. et Farooq S. (1988). “Correlative changes in nitrogen fractions, proteins, protease activity and
nucleic acids in corms of saffron crocus (Crocus sativus L.) during dormancy and sprouting.” Acta Physiol.
Plant., 10 (3): 247-255.
Chrungoo N. K., Koul K. K. et Farooq S. (1986). “Phenolic compounds in Corms of saffron Crocus (Crocus
sativus L.) during bud development.” Plant Physiol. Biochem., 13 (2): 78-81.
Corti P., Mazzei E., Ferri S., Franchi G. G. et Dreassi E. (1996). “High-performance thin-layer chromatographic
quantitative analysis of picrocrocin and crocetin, active principles of saffron (Crocus sativus L.-Iridaceae): a new
method.” Phytochem. Anal., 7 (4): 201-203.
Côté F., Cormier F., Dufresne C. et Willemot C. (2000). “Properties of a glucosyltransferase involved in crocin
synthesis.” Plant Sci., 153 (1): 55-63.
Craig S. A. S., Stark J. R., Dhar D. N. et Tiwari U. K. (1985). “Studies on starch from indian crocus.”
Starch/Stärke, 37 (7): 220-224.
D'Auria M., Mauriello G. et Rana G. L. (2004). “Volatile organic compounds from saffron.” Flavour Fragr. J.,
19 (1): 17-23.
De Buyck L., Yao Z. P., Verhe R., De Kimpe N. et Schamp N. (1985). “Improved synthesis of 2-hydroxy-4,4,6-
trimethyl-2,5-cyclohexadienone, useful as a flavoring additive.” Bulletin des sociétés chimiques belges, 94 (1):
75-80.
Dhingra V. K., Seshadri T. R. et Mukerjee S. K. (1975). “Minor carotenoid glycosides from Saffron (Crocus
sativus).” Indian J. Chem., 13 (4): 339-341.
54
Chapitre I : Etude bibliographique
Dubois M., Gilles K. A., Hamilton J. K., Rebers P. A. et Smith F. (1956). “Colorimetric method for the
determination of sugars and related substances.” Anal. Chem., 28: 350-356.
Dupont J. (2001). “Dimensions culturelles et culturales du safran en France.” Empan, 41: 34-38.
Ebrahimzadeh H. et Radjabian T. (1998). “Comparative analysis of pigments in petals and stigmata of Crocus
almehensis C. Brickell and B. Mathew and Crocus sativus L.” J. Sci. Islam. Repub. Iran, 9 (2): 127-135.
Escribano J., Alonso G. L., Coca-Prados M. et Fernandez J. A. (1996). “Crocin, safranal and picrocrocin from
saffron (Crocus sativus L.) inhibit the growth of human cancer cells in vitro.” Cancer Lett., 100: 23-30.
Escribano J., Diaz Guerra M. J. M., Riese H. H., Alvarez A., Proenza R. et Fernandez J. A. (2000a). “The
cytolytic effect of a glycoconjugate extracted from corms of saffron plant (Crocus sativus) on human cell lines in
culture.” Planta Med., 66 (2): 157-162.
Escribano J., Diaz-Guerra M. J. M., Riese H. H., Ontano J., Garcia-Olmo D., Garcia-Olmo D. C., Rubio A. et
Fernandez J. A. (1999a). “In vitro activation of macrophages by a novel proteoglycan isolated from corms of
Crocus sativus L.” Cancer Lett., 144 (1): 107-114.
Escribano J., Piqueras A., Medina J., Rubio A., Alvarez-Orti M. et Fernandez J. A. (1999b). “Production of a
cytotoxic proteoglycan using callus culture of saffron corms (Crocus sativus L.).” J. Biotechnol., 73 (1): 53-59.
Escribano J., Rios A. et Fernandez J. A. (1999c). “Isolation and cytotoxic properties of a novel glycogonjugate
from corms of saffron plant (Crocus sativus L.).” Biochim. Biophys. Acta, 1426: 217-222.
Escribano J., Rubio A., Alvarez-Orti M., Molina A. et Fernandez J. A. (2000b). “Purification and
characterization of a mannan-binding lectin specifically expressed in corms of saffron plant (Crocus sativus L.).”
J. Agric. Food Chem., 48 (2): 457-463.
Farooq S. et Kaul K. K. (1983). “Changes in gibberellin-like activity in corms of saffron plant (Crocus sativus
L.) during dormancy and sprouting.” Biochem. Physiol. Pflanzen, 178 (8): 685-9.
Fernandez J. A., Escribano J., Piqueras A. et Medina J. (2000). “A glycoconjugate from corms of saffron plant
(Crocus sativus L.) inhibits root growth and affects in vitro cell viability.” J. Exp. Bot., 51 (345): 731-737.
Garrido J. L., Diez de Bethencourt C. et Revilla E. (1987). “Flavonoid composition of hydrolyzed tepal extracts
of Crocus sativus L.” An. Bromatol., 39 (1): 69-80.
Giampaoli P., Petrov M., Thiercelin J. M. et Richard H. (1993). "Etude de la fraction aromatique de safrans de
diverses origines". 11èmes journées internationales des huiles essentielles, Digne. 615-621.
Greaves J. (2002). “Colorants for cereal and snack foods.” Cereal Foods World, 47 (8): 374, 376-377.
Himeno H. et Sano K. (1987). “Synthesis of crocin, picrocrocin and safranal by saffron stigma-like structures
proliferated in vitro.” Agric. Biol. Chem., 51 (9): 2395-400.
Hirose Y., Hayashi S., Eto S., Kawagishi E., Hori T., Nomura Y. et Matsuoka C. (1962). “The utilization of
plant products. II. Crocus 1.” Kumamoto Pharm. Bull., 5: 7-15.
55
Chapitre I : Etude bibliographique
Hosseinzadeh H. et Younesi Hani M. (2002). “Antinociceptive and anti-inflammatory effects of Crocus sativus
L. stigma and petal extracts in mice.” BMC pharmacology, 2 (1): 7.
Iborra J. L., Castellar M. R., Canovas M. et Manjon A. (1992). “TLC preparative purification of picrocrocin,
HTCC and crocin from saffron.” J. Food Sci., 57 (3): 714-716.
ISO/TS (2003). “Safran (Crocus sativus L.)- Partie 1 : spécifications, Partie 2 : Méthodes d'essai.” Norme
Eurpéenne ISO/TS 3632-1 3632-2.
Kanakis C. D., Daferera D. J., Tarantilis P. A. et Polissiou M. G. (2004). “Qualitative determination of volatile
compounds and quantitative evaluation of safranal and 4-Hydroxy-2,6,6-trimethyl-1-cyclohexene-1-
carboxaldehyde (HTCC) in Greek Saffron.” J. Agric. Food Chem., 52 (14): 4515-4521.
Knapp H., Straubinger M., Stingl C. et Winterhalter P. (2002). “Analysis of norisoprenoid aroma precursors.”
ACS Symposium Series, 802 (Carotenoid-Derived Aroma Compounds): 20-35.
Knapp H., Straubinger M., Witte A. et Winterhalter P. (1999). "Aroma formation in saffron". Frontiers of
Flavour Science, 9th, proceedings of the Weurman Flavour Research Symposium, Freising, Germany. 440-444.
Kondjoyan N. et Berdague J.-L. (1996). "A compilation of relative retention indices for the analysis of aromatic
compounds". Edition du Laboratoire Flaveur.
Kubo I. et Kinst-Hori I. (1999). “Flavonols from Saffron flower: Tyrosinase inhibitory activity and inhibition
mechanism.” J. Agric. Food Chem., 47 (10): 4121-4125.
Kuhn R. (1994). “Uber das flavonol-glykosid aus crocus-pollen.” Berichte der deutschen chemischen
gesellschaft abteilung B : abhandlungen, 77: 196-203.
Li C.-Y., Lee E. J. et Wu T.-S. (2004). “Antityrosinase principles and constituents of the petals of Crocus
sativus.” J. Nat. Products, 67 (3): 437-440.
Li N., Lin G., Kwan Y.-W. et Min Z.-D. (1999). “Simultaneous quantification of five major biologically active
ingredients of saffron by high-performance liquid chromatography.” Journal of Chromatography A, 849 (2):
349-355.
Loukis A., Al-Kofahi A. et Philianos S. (1983). “Etude des constituants des bulbes de Crocus sativus L.” Plant.
méd. phytothér., 17 (2): 89-91.
Lozano P., Castellar M. R., Simancas M. J. et Iborra J. L. (1999). “A quantitative high-perforamance liquid
chromatographic method to analyse commercial saffron (Crocus sativus L.) products.” Journal of
Chromatography A, 830 (2): 477-483.
Lozano P., Delgado D., Omez D., Rubio M. et Iborra J. L. (2000). “A non-destructive method to determine the
safranal content of saffron (Crocus sativus L.) by supercritical carbon dioxide extraction combined with high-
56
Chapitre I : Etude bibliographique
performance liquid chromatography and gas chromatography.” J. Biochem. Biophys. Methods, 43 (1-3): 367-
378.
Martinez J., Pioggia G., Rodriguez-Mendez M. L. et De Saja J. A. (2002). "A dedicated Saffron (Crocus sativus
L.) odour quality measurement system". The 9th International Symposium on Olfaction and Electronic Nose,
Rome, Technical Digest. 210-211.
Mehta B. M., Borkhatriya V. N. et Boghra V. R. (2002). “Saffron : the colouring and flavouring agent in dairy
and food industry.” Journal of Medicinal and Aromatic Plant Sciences, 24 (4): 1038-1049.
Morimoto S., Umezaki Y., Shoyama Y., Saito H., Nishi K. et Irino N. (1994). “Post-harvest degradation of
carotenoid glucose esters in saffron.” Planta Med., 60: 438-440.
Mougin I. (1999)."Le safran Crocus sativus L. Iridacees". Faculté de médecine et de pharmacie. Besançon.
Narasimhan S., Chand N. et Rajalakshmi D. (1992). “Saffron : quality evaluation by sensory profile and gas
chromatography.” J. Food Qual., 15: 303-314.
Negbi M. (1999). "Saffron. Crocus sativus L.". Harwood Academic Publishers. Amsterdam.
Norbek R. et Kondo T. (1998). “Anthocyanins from flowers of Crocus (Iridaceae).” Phytochem., 47 (5): 861-
864.
Oberdieck R. (1975). “Die aromastoffe der natürlichen würzessenzen aus gewürzen, kraütern und drogen Teil
IV.” Alkohol-Ind., 88 (17): 397-401.
Oda Y. et Tatsumi Y. (1993). “News lectins from bulbs of Crocus sativum.” Pharmaceutical society of Japan,
16: 978-981.
Orfanou O. et Tsimidou M. (1995). “Influence of selected additives on the stability of saffron pigments in
aqueous extracts.” Dev. Food Sci., 37A: 881-894.
Orfanou O. et Tsimidou M. (1996). “Evaluation of the colouring strength of saffron spice by UV-Vis
spectrometry.” Food Chem., 57 (3): 463-469.
Pardo J. E., Zalacain A., Carmona M., Lopez E., Alvarruiz A. et Alonso G. L. (2002). “Influence of the type of
dehydratation process on the sensory properties of Saffron spice.” Ital. J. Food Sci., 14 (4): 413-421.
Pfander H. et Rychener M. (1982). “Separation of carotenoids by HPLC. Part 2. Separation of crocetin glycosyl
esters by high-performance liquid chromatography.” J. Chromatogr., 234 (2): 443-7.
Pfister S., Meyer P., Steck A. et Pfander H. (1996). “Isolation and structure elucidation of carotenoid-glycosyl
esters in Gardenia Fruits (Gardenia jasminoides Ellis) and Saffron (Crocus sativus Linne).” J. Agric. Food
Chem., 44 (9): 2612-2615.
57
Chapitre I : Etude bibliographique
Pinanelli V. (1967)."Le safran, une culture à developper dans le sud-ouest. Les constituants volatils et leurs
analyse par CPG dans différents organes". Bordeaux II. Palerme.
Raina B. L., Agarwal S. G., Bhatia A. K. et Gaur G. S. (1996). “Changes in pigments and volatiles of Saffron
(Crocus sativus L.) during processing and storage.” J. Sci. Food Agric., 71: 27-32.
Rodel W. et Petrzika M. (1991). “Analysis of the volatile components of Saffron.” J. High Resolution
Chromatogr., 14 (11): 771-774.
Rubio Moraga A., Fernandez Nohales P., Fernandez Perez J. A. et Gomez-Gomez L. (2004). “Glucosylation of
the saffron apocarotenoid crocetin by a glucosyltransferase isolated from Crocus sativus stigmas.” Planta, 219
(6): 955-966.
Saitô N., Mitsui S. et Hayashi K. (1960). “Delphin, the anthocyanin of medicinal saffron and its identity with
hyacin as shown by paper chromatography of partial hydrolysates.” Bot. Mag. Tokyo, 36: 340-345.
Salomi M. J., Nair S. C. et Panikkar K. R. (1991). “Inhibitory effects of Nigella sativa and saffron (Crocus
sativus) on chemical carcinogenesis in mice.” Nutr. Cancer, 16 (1): 67-72.
Sampathu S. R., Shivashankar S. et Lewis Y. S. (1984). “Saffron (Crocus sativus Linn.) cultivation, processing,
chemistry and standardization.” Crit. Rev. Food Sci. Nutr., 20 (2): 123-157.
Semiond D., Dautraix S., Desage M., Majdalani R., Casabianca H. et Brazier J. L. (1996). “Identification and
isotopic analysis of safranal from supercritical fluid extraction and alcoholic extracts of saffron.” Anal. Lett., 29
(6): 1027-1039.
Solinas M. et Cichelli A. (1988). “HPLC analysis of color and flavor components of saffron.” Ind. Aliment., 27
(262): 634-639, 648.
Straubinger M., Bau B., Eckstein S., Fink M. et Winterhalter P. (1998). “Identification of novel glycosidic aroma
precursors in Saffron (Crocus sativus L.).” J. Agric. Food Chem., 46: 3238-3243.
Straubinger M., Bau B., Eckstein S., Jezussek M. et Winterhalter P. (1997a). "Isolation of new saffron
constituents using counter-current chromatography". Natural Product Analysis: Chromatography, Spectroscopy,
Biological Testing, Wuerzburg, Germany. 27-34.
Straubinger M., Jezussek M., Waibel R. et Winterhalter P. (1997b). “Novel glycosidic constituents from
Saffron.” J. Agric. Food Chem., 45 (5): 1678-1681.
Sujata V., Ravishankar G. A. et Venkataraman L. V. (1992). “Methods for the analysis of the saffron metabolites
crocin, crocetins, picrocrocin and safranal for the determination of the quality of the spice using thin-layer
chromatography, high-performance liquid chromatography and gas chromatography.” J. Chromatogr., 624: 497-
502.
Tarantilis P. A. et Polissiou M. G. (1997). “Isolation and identification of the aroma components from Saffron
(Crocus sativus).” J. Agric. Food Chem., 45: 459-462.
Tarantilis P. A., Polissiou M. G. et Manfait M. (1994). “Separation of picrocrocin, cis-trans-crocins and safranal
of saffron using high-performance liquid chromatography with photodiode-array detection.” Journal of
Chromatography A, 664: 55-61.
58
Chapitre I : Etude bibliographique
Tarantilis P. A., Polissiou M. G., Morjani H., Avot P., Bel Jebbar A. et Manfait M. (1992). "Anticancer activity
and structure of retinoic acid and carotenoids of Crocus sativus L. on HL60 cells". The 4th international
conference of anticancer research, Crete, Greece. 1889.
Tarantilis P. A., Tsoupra G. et Polissiou M. G. (1995). “Determination of saffron (Crocus sativus L.)
components in crude plant extract using high-performance liquid chromatography-UV-visible photodiode-array
detection-mass spectrometry.” Journal of Chromatography A, 699: 107-118.
Tsatsaroni E. G. et Eleftheriadis I. C. (1994). “The color and fastness of natural saffron.” J. Soc. Dyers Colour.,
110 (10): 313-315.
Tsimidou M. et Biliaderis C. G. (1997). “Kinetic studies of Saffron (Crocus sativus L.) quality deterioration.” J.
Agric. Food Chem., 45 (8): 2890-2898.
Tsimidou M. et Tsatsaroni E. (1993). “Stability of saffron pigments in aqueous extracts.” J. Food Sci., 58 (5):
1073-1075.
Valizadeh R. (2000). “Utilization of saffron leaves as an animal feedstuff.” Agricultural sciences and
technology, 14 (1): 3-9.
Vickackaite V., Romani A., Pannacci D. et Favaro G. (2004). “Photochemical and thermal degradation of a
naturally occurring dye used in artistic painting. A chromatographic, spectrophotometric and fluorimetric study
on saffron.” International Journal of Photoenergy, 6: 175-183.
Visvanath S., Ravishankar G. A. et Venkataraman L. V. (1990). “Induction of crocin, crocetin, picrocrocin, and
safranal synthesis in callus cultures of saffron-Crocus sativus L.” Biotechnol. Appl. Biochem., 12 (3): 336-340.
Vurdu H. (2003). "Room table : agronomical and biotechnological approches for Saffron improvement". 1st
International Symposium on Saffron Biology and Biotechnology, Albacete, Spain, Acta Hortic. 285-290.
Williams C. A., Harborne J. B. et Goldblatt P. (1986). “Correlations between phenolic patterns and tribal
classification in the family iridaceae.” Phytochem., 25 (9): 2135-2154.
Winterhalter P. et Straubinger M. (2000). “Saffron-renewed interest in an ancient spice.” Food Rev. Int., 16 (1):
39-59.
Zarghami N. S. et Heinz D. E. (1971b). “The volatile constituents of Saffron.” Lebensm. Wiss. U. Technol., 4
(2): 43-45.
Zougagh M., Rios A. et Valcarcel M. (2005). “An automates screening method for the fast, simple
discrimination between natural and artificial colorants in commercial saffron products.” Analytica Chimica Acta,
535: 133-138.
59
Chapitre I : Etude bibliographique
60
Application du concept de raffinage végétal au Safran du Quercy (Crocus sativus)
pour la valorisation intégrée des potentiels aromatiques et colorants
Chapitre II
62
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
63
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
64
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Le taux d’humidité et de matières volatiles est plus élevé pour les échantillons récoltés
en 2002 que pour ceux de 2003. En 2002, seulement deux échantillons sur 13 répondent à la
norme (Hr < 12%) tandis qu’en 2003, ce nombre est plus élevé, 9 sur 12. Les conditions
climatiques peuvent expliquer cette différence. Lors de la cueillette des fleurs en 2002, le
temps était pluvieux, entraînant un taux d’humidité élevé des stigmates qui étaient alors plus
difficiles à sécher. Le déshydrateur électrique (A) est plus répétable que le four classique à
chaleur tournante (B), 7,6+1,1 %, contre 12,3+5,5 %.
65
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
La teneur en picrocrocine doit être supérieure à 70 pour satisfaire la norme. Tous les
échantillons, issus des productions de 2002 et 2003 y répondent, la valeur la plus faible étant
82 et la plus élevée 115. En moyenne les échantillons du Quercy possèdent un taux de
picrocrocine de 97+7, soit de 96+5 pour 2002 et de 98+9 pour 2003. La valeur moyenne est
légèrement supérieure pour 2003.
La teneur en safranal doit être comprise entre 20 et 70. Tous les échantillons satisfont
la norme excepté le 24A. Aux vues des faibles quantités reçues pour cet échantillon, la norme
n’a pu être appliquée sur la quantité requise de stigmates (mpoudre < 500mg soit 480mg). Ce
résultat pourrait être écarté. Les safrans de 2002 ont en moyenne une teneur en safranal plus
élevée que ceux de 2003 (respectivement, 40+6 et 27+3, mis à part 24A).
Les séchages "laboratoire" et "C" étant réalisés dans un four ventilé classique, il
semble que ce système de séchage induise un taux de safranal plus élevé. Cependant, les
séchages sont difficilement comparables sur les années 2002 et 2003, les conditions
climatiques ayant induit des taux d’humidité des stigmates très hauts en 2002.
66
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Six échantillons de 2002 sont hors norme car leur taux de crocine est inférieur à 100,
deux sont en catégories III, un en II et quatre en I. Seul un échantillon de 2003 est hors norme,
un en catégorie III et dix en I. Les safrans de 2002 ont une faible teneur en crocine, 119+91,
en comparaison avec ceux de 2003, 225+58. Les safrans utilisant le séchage A sont tous en
catégorie I. Le séchage par un déshydrateur électrique semble induire un taux de crocine
élevé, 259+11.
Le classement des safrans selon les catégories imposées par la norme est indiqué dans
le Tableau 7.
Tableau 7. Classement des safrans selon la norme internationale.
2002
Prod. C D
Séch. Laboratoire Séchage C Laboratoire
Ech.a 14CL 17CL 21CL 24CL 28CL 30CL 14CP 17CP 21CP 24CP 28CP 24DL 28DL
Cat. Hrb HN DN HN DN HN
Cat Pb I
Cat. Sb DN
Cat. Cb I III I III HN HN HN I HN HN II I HN
Cat.b,c HN HN HN HN HN HN HN I HN HN HN I HN
2003
Prod. A B
Séch. Séchage A Séchage B
Ech.a 21A 22A 23A 24A 25A 26A 21B 23B 24B 26B 28B 30B
Cat.Hrb DN HN DN
Cat. Pb I
Cat. Sb DN HN DN
Cat. Cb I I I I I I I I III I HN I
Cat.b,c I I I HN I I I I HN HN HN I
a
le nom de l’échantillon est composé du jour de récolte en octobre, du type de séchage et de la safranière
d’origine et, pour les échantillons de 2002, du lieu de séchage (producteur (P) ou laboratoire (L)).
b
catégories définies par la norme (I, II, III), (Tableau 2). DN (Dans la Norme), HN (Hors Norme).
c
catégorie finale.
67
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Deux safrans de 2002 sont en catégorie I, les autres étant hors norme, contre neuf en
2003. Des safrans dont le taux d’humidité est hors norme peuvent être convenablement
classés en ce qui concerne leur teneur en métabolites secondaires, 14CL (I), 21CL (I), 26B (I),
28CP (2), 17CL (III), 24CL (III), 24B (III). Une étude des métabolites secondaires a donc été
réalisée en fonction du taux d’humidité présent dans les stigmates afin d’évaluer l’impact de
ce dernier sur l’arôme, la saveur et la couleur des safrans.
300
250
200
C
150 P
E
100
50
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Hr %
68
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
crocine
picrocrocine
safranal
Figure 2. Courbes d’absorbance des safrans (Hr, de 12,0% à 31,0%) en milieu aqueux.
Selon Alonso, (Alonso et al., 1993), la dégradation de la crocine est expliquée par la
fonction protectrice des caroténoïdes au sein des cellules. Générant de l’oxygène sous forme
singulet, ils initient le processus d’auto-oxydation. De plus, la solubilité de la crocine dans
l’eau, contrairement à la plupart des caroténoïdes, favorise son contact avec l’oxygène. La
crocine s’hydrolyserait en crocétine (incolore) au sein des stigmates (Figure 3).
OR2
crocine O
O
OR1
O-R1 et O-R2 sont des liaisons
H20
glycosidiques
OH
crocétine O
O
OH
69
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
II.1.7. Conclusions
Lors de cette étude deux facteurs sont à prendre en compte : les différentes conditions
de séchage des safrans ainsi que le taux d’humidité résiduelle de l’épice lors de sa
conservation. Ces deux paramètres ont un impact sur la teneur en métabolites secondaires.
Le séchage est plus important et répétable avec le déshydrateur électrique ce qui induit
un taux de crocine plus élevée et celui de safranal plus faible. L’augmentation du taux
d’humidité entraîne une chute rapide du taux de crocine tandis que celui de la picrocrocine
diminue légèrement et celui du safranal augmente faiblement.
La classification de la norme semble insuffisante car elle est non efficace quand à
l’évaluation du pouvoir colorant du safran et les variations de la picrocrocine (82 à 115) et du
safranal (44 à 25) n’ont aucun impact sur la catégorie finale du safran.
70
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Figure 4. Puissance aromatique des safrans frais donnée par l’aire totale des pics obtenue par
CPG-SM.
71
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Abundance
TIC: S21101A.D
27.65
9000000
CPG-SM
8000000 BPX5 (60mx0,32mmx1µm) linalool cétoisophorone
40°C, 5°C/min, 290°C (20 min)
7000000 T°C inj., 210°C ; T°C dét., 300°C
PHe, 1,5 bars
6000000 dihydro-β-ionone
5000000
29.89
4000000
38.50
3000000 3-hydroxybutan-2-one 30.24
35.39
2000000 31.81 37.58
14.0016.0018.0020.0022.0024.0026.0028.0030.0032.0034.0036.0038.00
Time-->
Figure 5. Chromatogramme CPG-SM des composés volatils d’un safran frais extraits par
headspace dynamique.
31 volatils ont été extraits et 27 ont été identifiés. Le composé majoritaire émis par les
stigmates frais est le linalool présent en moyenne à 59,1% de l’aire totale des composés (de
39,0 à 73,6%). Bien que les sept safrans étudiés présentent des profils similaires (Figure 6), de
très grands écarts de valeurs de pourcentage sont constatés sur les composés minoritaires
(nonane (Coefficient de Variation (C.V.) = 265), heptanoate d'éthyle (C.V. = 265), undécane
(C.V. = 265), 2-méthylène-5,5-diméthylcyclohex-3-ènal (C.V. = 180), décanal (C.V. = 265),
tridécane (C.V. = 265), β-cyclocitral (C.V. = 265), non-identifié (IR = 1452, C.V. = 265) et
dihydro-β-ionol (C.V. = 265)). Huit composés sont présents dans chaque safran : la β-
isophorone (aire moyenne : 1,1%), le linalool (59,1%), l’α-isophorone (2,2%), la
cétoisophorone (9,4%), le lanièrone (5,5%), le safranal (2,5%), la dihydro-β-ionone (2,2%) et
un composé non-identifié (IR = 1376, 6,5%).
Bien que le safranal se développe lors de la torréfaction des stigmates, les résultats de
cette étude montrent qu’il est déjà présent en faible quantité dans le safran frais. Ceci
confirme qu’en milieu humide, la picrocrocine s’hydrolyse légèrement pour générer ce
composé caractéristique. Douze composés supplémentaires ont été identifiés comparativement
au safran sec, dont des alcanes - nonane, décane, undécane, dodécane, tridécane - et d’autres
composés tels que l’heptanoate d’éthyle, la 6-hydroxy-2,4,4-triméthylcyclohex-2-èn-1-one, le
décanal, le β-cyclocitral, la dihydro-β-ionone, le junipène et le dihydro-β-ionol.
72
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
2-méthylène-5,5-diméthylcyclohex-3-ènal F28CL
1153 F28DL
α-isophorone
a-isophorone+4-hydroxy-2,6,6-triméthylcyclohex- F30CL
2-èn-1-one
cétoisophorone
2-hydroxy-3,5,5-triméthylcyclohex-2-èn-1-one
lanièrone
dodécane
6-hydroxy-2,4,4-triméthylcyclohex-2-èn-1-one
dihydroxophorone
décanal
safranal
β-cyclocitral
b-cyclocitral
tridécane
1366
2,6,6-triméthyl-4-oxocyclohex-2-ènal
4-hydroxy-2,6,6-triméthyl-3-oxocyclohex-1-ènal
4-hydroxy-2,6,6-triméthyl-3-oxocyclohexa-1,4-
diènal
1452
dihydro-β-ionone
dihydro-b-ionone
junipène
dihydro-β-ionol
dihydro-b-ionol
β-ionone
b-ionone
Figure 6. Profils des composés volatils de sept safrans frais obtenus par HD/CPG-SM.
(Identification réalisée par les indices de rétention, les librairies (NIST 98, Agilent, France ;
WILEY, Hewlett Packard, France) et la littérature, (Tarantilis et Polissiou, 1997), (Zarghami et Heinz,
1971), (Cadwallader et al., 1997)).
73
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Les composés volatils ont été extraits du safran sec, par la méthode d’headspace
dynamique (piégeage sur Tenax TA), et analysés en CPG-SM (Figure 7). Douze safrans issus
de la production de 2002 sont inclus dans cette étude, sept ont été séchés par le laboratoire (L)
dans un four électrique ventilé dont six provenaient de la safranière (C) et un de la (D) et cinq
par le producteur (P) selon la méthode de séchage (C), sur une grille dans un four ventilé. Six
échantillons de safrans frais précédemment étudiés (cf. II.2.1) et séchés en laboratoire (L)
participent à cette caractérisation. Les safrans ont été nommés comme dans le Tableau 1 (cf.
II.1), "S" signifiant Sec. Les modes opératoires ont été détaillés dans la partie expérimentale
(cf. V.2.4.2).
Abundance
safranal
CPG-SM
TIC: SEC2110A.D
1.4e+07 BPX5 (60mx0,32mmx1µm) 34.54
40°C (1 min), 5°C/min, 140°C, 3°C/min, 240°C
1.2e+07 T°C inj., 240°C ; T°C dét., 300°C
3-hydroxybutan-2-one PHe, 1,5 bars
1e+07
15.21
8000000
12.00 14.00 16.00 18.00 20.00 22.00 24.00 26.00 28.00 30.00 32.00 34.00 36.00
Time-->
Figure 7. Chromatogramme CPG-SM des composés volatils d’un safran sec extraits par headspace
dynamique.
74
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
L
P
P
4C
7C
1C
4C
8C
4C
7C
1C
4C
8D
8C
0C
S1
S1
S2
S2
S2
S1
S1
S2
S2
S2
S3
S2
Le nom de l’échantillon est composé de l’état du safran (Sec, S), du jour de récolte en
octobre, du type de séchage, de la safranière d’origine et du lieu de séchage (Producteur,
P, ou Laboratoire, L).
Figure 8. Puissance aromatique des safrans secs donnée par l’aire totale des pics obtenue par
CPG-SM.
26 volatils ont été extraits et 22 ont été identifiés (Figure 9). Le composé majoritaire
est le safranal, présent en moyenne à 62 % par rapport à l’aire totale (de 42 à 85 %), valeur
similaire aux données bibliographiques, 47 % pour Zarghami, (Zarghami et Heinz, 1971), 60
% pour Rödel, (Rodel et Petrzika, 1991) et 70 % pour Tarantilis, (Tarantilis et Polissiou,
1997). La 3-hydroxybutan-2-one, lorsqu’elle est détectée dans les échantillons, est présente à
un taux élevé, en moyenne 9,3 % (de 4,2 à 30,8 %) contre 6,3 % pour l’α-isphorone. Ces
valeurs, par rapport aux études antérieures, sont élevées pour la 3-hydroxybutan-2-one et
faibles pour l’α-isphorone qui représentait 14 % des composés volatils extraits par Tarantilis,
(Tarantilis et Polissiou, 1997).
Le profil général des échantillons est composé du 2-méthylène-5,5-diméthylcyclohex-
3-ènal (2,0%), de l’α-isphorone (6,3%), de la cétoisophorone (2,9%), de la dihydroxophorone
(3,3%) et du safranal (62,0%). Le linalool est présent dans certains échantillons à un taux très
faible, 0,3% en moyenne. Le safranal, majoritaire, a été développé pendant la torréfaction
tandis que le pourcentage de linalool diminue considérablement. L’arôme des six échantillons
analysés avant et après séchage est composé en moyenne de 2,5% de safranal et de 62,5% de
linalool à l’état frais contre 58,4% de safranal et 0,26% de linalool lorsqu’ils sont secs.
Cependant, le rapport linalool/safranal, pour chaque échantillon, ne montre aucune corrélation
avec le taux d’humidité résiduelle (Hr) après séchage.
Cinq composés supplémentaires ont été identifiés par rapport à la littérature: le 3-
méthylbutanal, le 2-méthylbutanal, la 5-méthyldihydro-2(3H)-furanone, la 6,6-diméthylcyclo-
-hex-2-èn-1-one et l’heptanoate d'éthyle.
75
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Le nom de l’échantillon est composé de 0,0 5,0 10,0 15,0 20,0 25,0 30,0 35,0
l’état du safran (Sec, S), du jour de récolte % aire
en octobre, du type de séchage, de la
safranière d’origine et du lieu de séchage 3-méthylbutanal
(Producteur, P, ou Laboratoire, L).
2-méthylbutanal
S14CP S17CP
S21CP S24CP acide acétique
S28CP S14CL
3-hydroxybutan-2-one
S17CL S21CL
S24CL S28CL 902
S28DL S30CL
dihydro-2(3H)-furanone+2(5H)-furanone
5-méthyldihydro-2(3H)-furanone
5,5-diméthylcyclohex-2-èn-1,4-dione
6,6-diméthylcyclohex-2-èn-1-one safranal
% aire 0 20 40 60 80 100
1092
S14CP
2,2-diméthylcyclohexanal S17CP
S21CP
heptanoate d'éthyle S24CP
S28CP
linalool S14CL
S17CL
S21CL
1121
S24CL
S28CL
2-méthylène-5,5-diméthylcyclohex-3-ènal S28DL
S30CL
2-phényléthanol
α-isophorone
a-isophorone+époxyoxoisophorone
cétoisophorone
non-identifié+2-hydroxy-3,5,5-triméthylcyclohex-2-èn-1-one
lanièrone
dihydroxophorone
acide β-safranique
acide b-safranique
Figure 9. Profils des composés volatils de 12 safrans secs obtenus par HD/CPG-SM. (Identification
réalisée par les indices de rétention, les librairies (NIST 98, Agilent, France ; WILEY, Hewlett
Packard, France) et la littérature, (Tarantilis et Polissiou, 1997), (Zarghami et Heinz, 1971),
(Cadwallader et al., 1997)).
76
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
II.2.3. Comparaison des profils des composés volatils des safrans frais et secs
Les safrans frais et sec n’exaltent pas le même arôme. Le composé majoritairement
émis par le safran frais est le linalool à 59,1 % en moyenne, qui donne des notes "fraîche",
"florale" et "citronnée" tandis que celui émis par le safran sec, le safranal à 62,0 %, donne une
note "safranée" caractéristique de l’épice. Le safran frais possède des composés volatils plus
lourds que les stigmates séchés (les indices de rétention expérimentaux allant respectivement
jusqu’à 1528 et 1359) et est plus riche en composés, 31 contre 26 dans le safran sec (Tableau
8). Le séchage des stigmates peut entraîner la perte de composés volatils légers mais aussi des
réactions de dégradations thermiques formant des molécules plus faibles en poids
moléculaires pouvant expliquer ce phénomène. Les stigmates ont en commun 10 composés
volatils, présents dans des proportions différentes : la 3-hydroxybutan-2-one, l’heptanoate
d’éthyle, le linalool, le 2-méthylène-5,5-diméthylcyclohex-3-ènal, l’α-isophorone, la
cétoisophorone, la 2-hydroxy-3,5,5-triméthylcyclohex-2-èn-1-one, le lanièrone, la
dihydroxophorone et le safranal. Une diminution du lanièrone est observée entre les stigmates
frais et secs (de 5,5 à 0,2%) bien que celui-ci participe activement à l’arôme du safran selon
Cadwallader, (Cadwallader et al., 1997).
77
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Deux hypothèses peuvent être émises afin d’expliquer le taux élevé de linalool piégé
par headspace dynamique dans le safran frais, le safran sec n’en contenant que très peu :
• Le safran frais contient une quantité importante de linalool intrinsèque.
• Le safran frais contient peu de linalool mais génère cette molécule en grande quantité
par action enzymatique, (Cseke et al., 1998).
78
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Afin de confirmer l’une de ces hypothèses, les composés volatils présents dans les
safrans frais (Hr = 76,0 %) et sec (Hr = 2,8%), issus de la récolte de 2003 ont été extraits à
l’aide d’un appareil de type Lickens-Nickerson, dans de l’éther diéthylique avec ajout d’un
étalon interne, le carvacrol (cf. V.2.5).
Tableau 9. Composés volatils de safrans frais et sec extraits par Likens-Nickerson et analysés par
CPG-SM.
m m
% A. % A.
Composés IRa Fragments de masse [m/z (%)] (µg/g) (µg/g)
frais b sec b
fraisc secc
96(100),81(93),138(83),123(76),95(73),41(50),
β-isophorone [471-01-2] 1081 67(45) 7,9% 2,6% 340 230
71(100)43(85)41(83)93(80)55(70)69(50)80(20
linalool [78-70-6] 1123 ) 2,0% - 80
2-méthylène-5,5-diméthylcyclohex-3-
1162 121(100),107(35),79(33),91(30),135(5) - 0,2% - 20
-ènal [33399-07-4]
4-hydroxy-3,5,5-triméthylcyclohex-2-
1169 112(100)98(80)97(60)69(40)83(30)110(20) 2,5% 0,7% 110 60
-èn-1-one* [14203-59-9]
α-isophorone [78-59-1] 1179 82(100),138(25),54(10),39(8),95(5) 2,7% 1,3% 120 110
cétoisophorone [1125-21-9] +
2-hydroxy-3,5,5-triméthylcyclohex-2- 1199 96(100),68(95),40(50),39(48),152(40),41(30) 2,7% 1,6% 130 150
-èn-1-one [4883-60-7]
109(100),124(45),152(38),137(35),39(33),79(2
lanièrone [28750-52-9] 1207 5),91(10) 3,0% 1,2% 130 100
42(100),56(98),139(60),154(50),70(35),83(20),
dihydroxophorone [20547-99-3] 1227 95(5) - 0,8% - 70
107(100),91(80),121(70),150(65),105(40)135(
safranal [116-26-7] 1259 10)151(5) 67,8% 85,5% 2940 7770
étalon (carvacrol [499-75-2]) 1353 135(100),150(40),91(10),115(8),107(7),15(2) 6,0% 2,1% 260 190
6-(but-2-ènylidène)-1,5,5- 105(100),176(85),119(80),161(75),91(74),133(
1404 50),148(30) - 0,4% - 40
-triméthylcyclohexène* [71186-25-9]
4-hydroxy-2,6,6-triméthyl-3-oxo-
1417 153(100),125(60),43(50),111(20),182(10) 4,0% 0,6% 180 50
-cyclohex-1-ènal [141891-14-7]
4-hydroxy-2,6,6-triméthyl-3-oxo- 109(100)137(95)180(80)152(78)123(65)91(45)
1462 165(35) 1,2% 3,0% 50 270
-cyclohexa-1,4-diènal [35692-95-6]
a
indice de rétention calculé à partir des alcanes.
b
pourcentage moyen.
c
masse en µg de composés dans l’extrait par g de matière sèche de stigmates.
*nouveaux composés extraits et identifiés par SM.
L’analyse par CPG-SM montre que le linalool est présent en faible quantité dans
l’extrait de safran frais, 2,0 %, soit 80 µg/g de matière sèche et est absent du sec, confirmant
le fait que le safran frais dégagerait spécifiquement du linalool. Le taux élevé de safranal dans
les deux extraits, avant et après torréfaction (67,8 et 85,5 %), laisse penser que les composés
volatils, soumis à des températures comprises entre 30 et 80°C au cours de l’extraction,
pourraient évoluer thermiquement (dégradation, synthèse), comme la picrocrocine vers le
safranal. De plus, les profils de la fraction volatile sont différents de ceux obtenus par
79
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
80
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Chaque fibre, après avoir été conditionnée, a été testée en fonction du temps de
piégeage afin d’évaluer son efficacité pour extraire les composés aromatiques (aire totale et
nombre de pics) et le temps optimal de piégeage. La quantité d’échantillon fournie étant très
faible, le paramètre masse d’échantillon n’a pas pu être étudié.
3,0E+09
2,5E+09
2,0E+09
Aire totale
1,5E+09
1,0E+09
5,0E+08
0,0E+00
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3
Temps de piegeage (h)
PDMS 100µm aire PDMS DVB aire CW DVB aire CAR PDMS aire
Figure 10. Etude de l’aire totale des composés volatils extraits en fonction du temps de piégeage
pour les 4 fibres testées.
81
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
100
90
80
Nombre de pics
70
60
50
40
30
20
10
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3
Temps de piegeage (h)
PDMS 100µm pics PDMS DVB pics CW DVB pics CAR PDMS pics
Figure 11. Etude du nombre de pics, en fonction du temps de piégeage pour les 4 fibres testées,
obtenus par CPG-SM.
L’aire totale et le nombre de pics, indiqués sur la Figure 10 et la Figure 11, évoluent
quasiment de façon identique selon le type de fibre et le temps de piégeage. La fibre CW-
DVB paraît être la moins favorable pour piéger les composés aromatiques du safran puisque
pour des temps de piégeage inférieurs ou égaux à deux heures, l’aire totale et le nombre de
pics piégés ont des valeurs plus faibles que pour les autres fibres. La fibre PDMS extrait de
façon quasiment constante en fonction du temps de piégeage et donne un nombre de pics
moyen par rapport aux autres fibres. La PDMS-DVB tend à extraire les composés volatils
efficacement à partir d’un temps de piégeage relativement long (2h00). La fibre CAR-PDMS
semble être la plus favorable pour extraire les composés volatils du safran sec puisque les
valeurs de l’aire totale et du nombre de pics extraits sont bien supérieures à celles données par
les autres fibres, indépendamment du temps de piégeage. De plus, cette fibre permet de piéger
les composés polaires.
Les fibres SPME permettent de piéger les composés volatils du safran sec. La fibre
CAR-PDMS paraît être la plus appropriée. Un temps de piégeage d’une heure a été fixé,
permettant ainsi d’effectuer un plus grand nombre de répétitions sur chaque échantillon, le
pourcentage de chaque composé donné par extraction SPME étant peu reproductible.
82
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
II.2.4.2. Profils des composés volatils extraits des stigmates secs du Quercy
Les composés volatils de 12 échantillons du Quercy ont été extraits par SPME puis
analysés par CPG-SM (Figure 12).
Abundance
CPG-SM
DB5ms (30mx0,25mmx0,25µm) Safranal
TIC: P2VA28B3.D
500000
40°C (1min), 5°C/min, 100°C, 3°C/min, 17.63 2-hydroxy-3,5,5-triméthylcyclohex-2-èn-
125°C, 6°C/min, 240°C 1,4-dione
450000 T°C inj., 260°C ; T°C dét., 280°C
400000 DHe, 1,4 mL/min
buta-2,3-dione
350000 2,2-diméthylcyclohexènal
+
2-méthylène-5,5-diméthylcyclohex-3-ènal
300000 acide acétique
α-isophorone
250000 2.70
14.83
cétoisophorone
200000 dihydroxophorone
150000 3-hydroxybutan-2-one 5-hydroxy-2,6,6-triméthyl-
acétone 3-oxocyclohexa-1,4-diénal
100000 3.71 14.38 16.51
1.76 15.60 HTCC
50000 2(5H)furanone 25.20
24.06
2.06 18.67
1.97 8.46 14.71
13.03
Figure 12. Chromatogramme CPG-SM des composés volatils d’un safran sec extraits par SPME.
Le profil général du safran est donné par les composés présents dans tous les
échantillons (Figure 13) : acétone (0,5 %), buta-2,3-dione et acide acétique (8,6 %, l’acide
acétique étant majoritaire), 2,2-diméthylcyclohexanal (0,2 %), nonanal (0,2 %), 2-méthylène-
5,5-diméthylcyclohex-3-ènal (1,1 %), α-isophorone (3,1 %), cétoisophorone (1,4 %),
dihydroxophorone (2,2 %), éthylbenzaldéhyde (0,2 %) et safranal (76,8 %).
Sur 35 volatils extraits du safran sec, 32 ont été identifiés (Figure 13). Le composé
majoritaire est le safranal avec en moyenne 76,8 % en aire (de 61,8 à 84,5%). Cette valeur est
supérieure à celle obtenue lors de l’extraction par headspace dynamique (62,0%) et à celles
données dans la littérature par piégeage sur SPME type PDMS de quatre échantillons,
(D'Auria et al., 2004), de 41,1 à 72,5 %. Le safranal est coélué avec trois composés présents à
l’état de traces : la verbénone, l’eucarvone et la 2-hydroxy-3,5,5-triméthylcyclohex-2-èn-1,4-
dione. La buta-2,3-dione et l’acide acétique sont les deux composés majoritaires, après le
safranal, 8,6% en moyenne avec un taux très variable (de 1,2 à 16,1%). L’α-isophorone est
présente à 3,1 % (de 0,7 à 6,6 %), valeur inférieure à celle donnée par l’extraction headspace
6,3 % et par la littérature, 5,3% par extraction SPME type PDMS effectuée sur quatre
échantillons de safran, (D'Auria et al., 2004).
83
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
% aire 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
éthanol
acétone
2-méthylpent-1-ène
safranal + verbénone,
1-hydroxypropan-2-one eucarvone, 2-hydroxy-3,5,5-
Le nom de l’échantillon est
triméthylcyclohex-2-èn-1,4-
composé du jour de récolte en
acide propanoïque dione (traces) % aire
octobre, du type de séchage et
de la safranière d’origine. 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
3-hydroxybutan-2-one
24A
24A 21A 23B
774 21A
21B 23A 26A 23B
22A 25A 30B hexanal 21B
26B 24B 28B 23A
2(5H)furanone 26A
22A
β-isophorone
b-isophorone 25A
30B
2,2-diméthylcyclohexanal
26B
24B
1078
28B
1-(3,4-diméthylphényl)-éthanone
linalool
nonanal
2-méthylène-5,5-diméthylcyclohex-3-ènal
2-phényléthanol + 2,6,6-triméthyl-3-oxocyclohex-1-ènal
a-isophorone
α-isophorone
cétoisophorone
lanièrone
6-hydroxy-2,4,4-triméthylcyclohex-2-èn-1-one
dihydroxophorone
1175
éthylbenzaldéhyde
2,6,6-trimethyl-3-oxo-1,4-cyclohexadiene-1-carboxaldehyde + acide
b-safranique
acide β-safranique
5-hydroxy-2,6,6-triméthyl-3-oxocyclohexa-1,4-diènal
4-hydroxy-2,6,6-triméthylcyclohex-1-ènal (HTCC)
Figure 13. Profils des composés volatils de 12 safrans secs du Quercy extraits par SPME et analysés
par CPG-SM. (Identification réalisée par les indices de rétention, les librairies (NIST 98, Agilent,
France ; WILEY, Hewlett Packard, France) et la littérature, (Tarantilis et Polissiou, 1997), (Zarghami
et Heinz, 1971), (Cadwallader et al., 1997)).
84
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Neuf nouveaux composés ont été identifiés par rapport à la littérature : l’éthanol,
l’acétone, le 2-méthylpent-1-ène, la 1-hydroxypropan-2-one, l’acide propanoïque, la 1-(3,4-
diméthylphényl)-éthanone, la 6-hydroxy-2,4,4-triméthylcyclohex-2-èn-1-one, l’éthyl-
benzaldehyde et le 5-hydroxy-2,6,6-triméthyl-3-oxocyclohexa-1,4-diénal.
Ces extractions ont été réalisées sur des safrans secs de productions différentes, de
2002 pour l’headspace dynamique et de 2003 pour la SPME. Néanmoins, il semble que la
SPME permette d’extraire un nombre plus important de composés volatils, 35 contre 26 par
headspace dynamique (Tableau 11).
Tableau 11. Composés volatils (obtenus par CPG-SM) de safrans secs extraits par headspace
dynamique et par SPME.
% A. E.T. % A. E.T.
Composés IRa Fragments de masse [m/z (%)]
HDb c SPMEb c
éthanol [64-17-5] 496 45(100),46(50),43(30),42(15),41(2) - - 0,26 0,41
acétone [67-64-1] 506 43(100),58(30),42(10),45(7),41(5),44(1) - - 0,50 0,33
buta-2,3-dione [431-03-8] 601 43(100),86(20),42(8),45(4),41(3)
43(100),45(88),60(80),28(35),42(15),44(8) 5,80 7,26 8,62 3,79
acide acétique [64-19-7] 621
2-méthylpent-1-ène [763-29-1] 658 41(100),44(98),58(80),71(30),57(25),42(15) - - 0,19 0,27
1-hydroxypropan-2-one [116-09-4] 667 43(100,)74(20),56(10),42(8),44(2) - - 0,18 0,17
3-méthylbutanal [590-86-3] 671 44(100),41(80),58(50),71(30),86(3) 2,51 6,95 - -
2-méthylbutanal [96-17-3] 679 57(100),41(90),58(70),29(50),82(10),71(5) 0,25 0,82 - -
acide propanoïque [79-09-4] 701 74(100),45(98),73(70),57(50),60(45),55(30) - - 0,24 0,23
3-hydroxybutan-2-one [513-86-0] 709 45(100),43(85),29(23),88(16),42(12),73(5),55(3) 9,34 9,39 0,74 0,80
774 774 55(100),84(90),40(60),42(10),60(5),44(2) - - 0,13 0,24
hexanal [66-25-1] 802 44(100),56(99),41(90),57(85),43(60),72(30),82(25),55(10) - - 0,05 0,09
902 902 55(100),67(50),110(48),39(30) 0,01 0,05 - -
dihydro-2-[3H]-furanone [96-48-0]
912 55(100),42(80),84(73),41(48),86(40),110(30),109(24) 2,67 3,6 1,60 1,16
2-[5H]-furanone[497-23-4]
5-méthyldihydro-2(3H)-furanone
972 56(100),85(70),41(70),41(30),100(10) 0,04 0,14 - -
[108-29-2]
5,5-diméthylcyclohex-2-èn-1,4-dione
1020 95(100),70(90),110(40),138(38),67(35),82(20) 0,04 0,08 - -
[45731-99-5]
β-isophorone [471-01-2] 1040 81(100),96(96),95(90),138(87),123(78),42(50),67(45) - - 0,14 0,21
6,6-diméthylcyclohex-2-èn-1-one
1057 107(100),125(35),81(33),55(30),91(28),140(28),122(15) 1,30 1,06 - -
[6553-64-6]
1062 1062 112(100),71(65),43(55),42(30),98(20),113(18),107(18) 0,43 0,87 - -
2,2-diméthylcyclohexanal
1063 121(100),105(60),91(55),107(35),150(33),79(30),151(5) 0,04 0,1 0,18 0,07
[13155-56-1]
heptanoate d'éthyle [106-30-9] 1097 88(100),43(98),57(60),113(40),70(38) 0,03 0,1 - -
1098 1098 111(100),43(70),86(30),71(20),91(15),55(10),107(10) - - 0,02 0,03
1-(3,4-diméthylphényl)-éthanone 1099 133(100),105(80),148(75),77(35),91(30),103(29),119(20) - - 0,12 0,08
85
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
[3637-01-2]
linalool [78-70-6] 1100 71(100),43(85),41(80),93(75),55(55),121(20),136(8) 0,28 0,25 0,05 0,07
1102 1102 82(100),57(80),95(40),138(38),70(35),152(20) 0,04 0,09 - -
nonanal [124-19-6] 1104 57(100),41(95),43(93),55(70),56(60),69(50),81(40),98(38) - - 0,16 0,10
2-méthylène-5,5-diméthyl-
1108 121(100),91(60),107(50),79(40),135(20),150(10) 2,02 0,95 1,09 0,42
-cyclohex-3-ènal [33399-07-4]
2-phényléthanol [60-12-8]
91(100),92(50),122(30),65(10)
2,6,6-triméthyl-3-oxocyclohex-1-ènal 1115 123(100),166(20),108(10),105(8),95(5),138(3) 0,01 0,04 0,03 0,05
[18378-66-0]
α-isophorone [78-59-1]
4-hydroxy-2,6,6-triméthyl-
1121 82(100),138(30),125(10),153(10),168(2) 6,35 3,03 3,15 1,76
-cyclohex-2-èn-1-one[64809-50-3]
époxyoxoisophorone
cétoisophorone [1125-21-9] 1143 68(100),96(95),152(48),109(15),137(13),153(5),81(4) 2,93 1,7 1,42 0,85
non-identifié +
2-hydroxy-3,5,5-triméthylcyclohex- 1150 154(100),70(70),139(50),98(40),83(30),111(28),125(10) 0,33 0,29 - -
-2-èn-1-one [4883-60-7]
lanièrone [28750-52-9] 1156 109(100),124(50),152(35),137(33),123(25),91(23),110(20) 0,22 0,25 0,11 0,08
6-hydroxy-2,4,4-triméthylcyclohex-
1164 110(100),67(75),95(60),109(28),154(10),137(8) - - 0,01 0,02
-2-èn-1-one [4883-60-7]
dihydroxophorone [20547-99-3] 1171 56(100),139(90),42(88),69(70),154(69),83(20),111(10) 3,35 3,96 2,18 1,49
1175 1175 137(100),95(80),133(75),105(60),77(55),91(53) - - 0,02 0,04
éthylbenzaldéhyde [53951-50-1] 1185 134(100),133(99),105(75),77(30),91(20),103(10) - - 0,22 0,04
safranal [116-26-7]
verbénone, eucarvone,
1199 107(100),91(80),121(50),150(45),105(40),79(25),135(10) 61,98 12,58 76,83 7,01
2-hydroxy-3,5,5-triméthylcyclohex-
-2-èn-1,4-dione (traces)
2,6,6-trimethyl-3-oxo-1,4-
-cyclohexadienal [133399-09-6] + 1306 166(100),121(80),93(79),137(60),149(58),109(30) 0,01 0,05 0,13 0,17
acide β-safranique [4430-99-3]
5-hydroxy-2,6,6-triméthyl-3-
1387 109(100),137(95),180(80),152(78),123(65),91(45),165(35) - - 0,67 0,78
-oxocyclohexa-1,4-diènal
4-hydroxy-2,6,6-triméthyl-
-cyclohex-1-ènal (HTCC) 1426 107(100),135(95),91(70),121(68),168(30),150(20),153(18) - - 1,00 1,37
[35692-94-5]
a
indice de rétention calculé à partir des alcanes.
b
pourcentage obtenu par extraction headspace dynamique et SPME.
c
écart type sur les pourcentages.
Les profils en composés volatils majoritaires sont similaires dans les deux types
d’extraits (HD/SPME) avec la présence d’acide acétique (5,8 / 8,6 %), de 2-[5H]-furanone
(2,7 / 1,6 %), de 2-méthylène-5,5-diméthylcyclohex-3-ènal (2,0 / 1,1 %), d’α-isophorone (6,4
/ 3,2 %), de cétoisophorone (2,9 / 1,4 %), de dihydroxophorone (3,4 / 2,2 %) et de safranal
(62,0 / 76,8 %). L’headspace dynamique extrait trois composés supplémentaires en quantité
importante (% A. > 1 %) : le 3-méthylbutanal, la 3-hydroxybutan-2-one et le 6,6-
diméthylcyclohex-2-èn-1-one. La SPME permet également d’extraire l’HTCC, composé
intermédiaire dans la synthèse du safranal.
86
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Les deux types d’extraits comportent une forte teneur en acide acétique (5,8% HD /
8,6% SPME) qui pourrait provenir d’une fermentation alcoolique. Les sucres libres ou
polymérisés sous forme d’amidon présents dans le safran à un taux de 20%, (Berset et al.,
1997), seraient converti en éthanol (extrait par SPME à 0,3 %) et en sous-produits tel que
l’acide acétique (extrait en moyenne à 0,01 / 0,13 % par HD / SPME). La présence d’acide β-
safranique résulterait de l’oxydation du safranal dans les échantillons les plus humides
(Tarantilis et Polissiou, 1997). L’HTCC est un composé intermédiaire dans la synthèse du
safranal (IR = 1426) dont le pourcentage est assez variable au sein des échantillons (de 0,0 %
à 3,8 %) et tend à augmenter avec le taux d’humidité notamment pour les échantillons dont Hr
est supérieure à 12 % (Figure 14).
4,0
3,5
3,0
2,5
% aire
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
0 5 10 15 20
Figure 14. Taux d’HTCC (% aire) en fonction du taux d’humidité des safrans.
Cependant, le taux de safranal ne paraît pas en être affecté puisque aucune baisse du
pourcentage de safranal n’a été constatée pour des taux élevés d’humidité. Il semble même
plus élevé (Hr < 12%, 75,8% en moyenne, Hr > 12%, 80,0%), ce qui est en accord avec les
résultats déterminés par l’application de la norme (cf. II.1.6). A l’inverse, la picrocrocine
semble moins élevée dans les échantillons les plus humides (cf. II.1.6). Lors du séchage, le
safranal est synthétisé directement à partir de la picrocrocine, (Himeno et Sano, 1987) mais
lors du stockage d’échantillons plus humides, elle pourrait s’hydrolyser lentement en HTCC
puis en safranal par l’intermédiaire de l’enzyme β-glucosidase, d’où un taux élevé en HTCC,
un taux équivalent voire supérieur en safranal, (Tsimidou et Biliaderis, 1997) et une légère
diminution de la picrocrocine (cf. I.2.1.2.2). Les enzymes mises en jeu n’ont, en effet, pas été
dénaturées, le séchage ayant eu lieu à des températures inférieures ou égales à 60°C (cf.
87
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
V.2.2). La teneur en eau résiduelle des tissus des stigmates leurs permet d’exercer alors leur
activité, (Gregory et al., 2005).
La puissance aromatique des échantillons tend ainsi à augmenter avec le taux
d’humidité (Figure 15).
3,0E+08
13,6%
8,6% 9,3%
2,0E+08
7,1% 7,5% 8,9%
1,0E+08 6,4%* 6,5% 6,5% 7,4%
0,0E+00
24A 21A 23B 21B 23A 26A 22A 25A 30B 26B 24B 28B
Le nom de l’échantillon est composé du jour de récolte en octobre, du type de séchage et de la
safranière d’origine.
* taux d’humidité, Hr (%).
Figure 15. Puissance aromatique des safrans, secs donnée par les aires totales des pics obtenues par
SPME/CPG-SM, en fonction du taux d’humidité Hr (%).
Les profils de la fraction volatile des safrans du Quercy (cf. II.2.4.2) et de quatre
safrans étrangers provenant d’Espagne, de Gréce, du Maroc et d’Iran (acquis auprès de M.
Algrech, conservatoire du safran "Le Safranario") ont été comparés afin de déterminer
l’existence de différences notables entre l’arôme du safran quercynois et celui de safrans
étrangers. Les composés volatils de ces échantillons ont été extraits comme précédemment par
SPME puis analysés par CPG-SM.
Les safrans étrangers évalués lors de cette étude montre une puissance aromatique très
proche de celle de l’ensemble des échantillons du Quercy (Figure 16).
88
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
3,0E+08
2,0E+08
1,0E+08
0,0E+00
Espagne Grèce Iran Maroc
Figure 16. Puissance aromatique des safrans étrangers donnée par l’aire totale des pics obtenue
SPME/CPG-SM.
Les composés volatils des safrans étrangers ont globalement le même profil comme
indiqué sur la superposition des quatre chromatogrammes illustrée sur la Figure 17, celui-ci
étant similaire à celui du safran du Quercy avec la présence d’éthanol, d’acétone, d’acide
acétique, de buta-2,3-dione, d’α-isophorone, de cétoisophorone, de dihydroxophorone et de
safranal (Figure 18).
Abundance
CPG-SM
Safranal BPX5 (60mx0,32mmx1µm)
TIC: ESPAGNE.D 40°C, 5°C/min, 290°C (20 min)
900000 TIC: GRECE.D (*)
TIC: IRAN1.D (*)
T°C inj., 210°C ; T°C dét., 300°C
800000 TIC: MAROC.D (*) PHe, 1,5 bars
buta-2,3-dione
700000
2-méthylène-5,5-diméthylcyclohex-3-ènal
+
acide acétique α-isophorone
600000 cétoisophorone
500000 dihydroxophorone
Éthanol
400000 acétone
dihydro-2(3H)furanone
300000 2(5H)furanone 5-hydroxy-2,6,6-triméthyl-
Verbénone 3-oxocyclohexa-1,4-diénal
200000 Eucarvone HTCC
2-hydroxy-3,5,5-
100000
triméthylcyclohex-2-èn-1,4-dione
2.00 4.00 6.00 8.00 10.00 12.00 14.00 16.00 18.00 20.00 22.00 24.00
Time-->
Figure 17. Chromatogrammes CPG-SM des composés volatils extraits de safrans étrangers par
SPME.
89
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
A% Espagne éthanol
A% Maroc acétone
A% Grèce 1-hydroxypropan-2-one
A% Iran acide propanoïque
3-hydroxybutan-2-one
774
hexanal
acide 3-méthylbutanoïque
acide 2-méthylbutanoïque
buta-2,3-dione + acide acétique
dihydro-2(3H)furanone + 2(5H)furanone
limonène 0,0 10,0 20,0 30,0 40,0
β-isophorone
b-isophorone
2,2-diméthylcyclohexanal
e
gn
pa
1078
Es
%
1-(3,4-diméthylphényl)-éthanone
oc
A
ar
M
linalool
%
A
e
èc
nonanal
Gr
2-méthylène-5,5-diméthylcyclohex-3-ènal %
A
n
Ira
2-phényléthanol + 2,6,6-triméthyl-3-oxocyclohex-1-ènal
%
A
α-isophorone
a-isophorone
cétoisophorone
lanièrone
6-hydroxy-2,4,4-triméthylcyclohex-2-èn-1-one
dihydroxophorone
1175
éthylbenzaldéhyde safranal
acide β-safranique
acide b-safranique
Es
1318
%
oc
A
ar
1321
M
%
A
1355
è ce
Gr
2,6,6-triméthyl-5-oxo-cyclohexa-1,3-diénal
%
A
n
Ira
5-hydroxy-2,6,6-triméthyl-3-oxocyclohexa-1,4-diènal
%
A
caryophyllène
4-hydroxy-2,6,6-triméthylcyclohex-1-ènal (HTCC)
Figure 18. Chromatogramme des composés volatils de safrans étrangers, Espagne, Maroc, Grèce et
Iran, extraits par SPME et analysés par CPG-SM. (Identification réalisée par les indices de
rétention, les librairies (NIST 98, Agilent, France ; WILEY, Hewlett Packard, France) et la
littérature, (Tarantilis et Polissiou, 1997), (Zarghami et Heinz, 1971), (Cadwallader et al., 1997)).
90
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Le safran grec est le plus pauvre, 32 composés volatils contre 37 pour le safran iranien.
Huit composés supplémentaires ont été extraits par rapport aux safrans Quercynois, cinq ont
été identifiés dont 3 jamais décrits dans la littérature : l’acide 3-méthylbutanoïque, l’acide 2-
méthylbutanoïque, et le caryophyllène. Le limonène et le 2,6,6-triméthyl-5-oxocyclohexa-1,3-
diènal étaient présents dans la littérature, (Kanakis et al., 2004); (Rodel et Petrzika, 1991;
Cadwallader et al., 1997).
Tableau 12. Composés volatils (obtenus par CPG-SM) de safrans secs du Quercy (moyenne sur les
12 échantillons), d’Espagne, du Maroc, de Grèce et d’Iran extraits par SPME.
%A. %A. %A. %A. %A.
Variablesa/Identification Spectre de Masse IRb E.T.d c
Qc E Mc Gc Ic
V1 éthanol [64-17-5] 45(100),46(50),43(30),42(15),41(2) 496 0,26 0,41 0,29 0,20 0,06 0,11
V2 acétone [67-64-1] 43(100),58(30),42(10),45(7),41(5),44(1) 506 0,50 0,33 0,68 0,36 0,16 0,32
buta-2,3-dione [431-03-8] 43(100),86(20),42(8),45(4),41(3) 601
V3 43(100),45(88),60(80),28(35),42(15),44(8) 621
8,62 3,79 34,69 21,32 23,86 8,78
acide acétique [64-19-7]
V4 2-méthylpent-1-ène [763-29-1] 41(100),44(98),58(80),71(30),57(25),42(15) 659 0,19 0,27 0,00 0,00 0,00 0,00
V5 1-hydroxypropan-2-one [116-09-6] 43(100,)74(20),56(10),42(8),44(2) 667 0,18 0,17 1,02 0,66 0,35 0,00
V6 acide propanoïque [79-09-4] 74(100),45(98),73(70),57(50),60(45),55(30) 701 0,24 0,23 0,38 0,44 0,55 0,09
V7 3-hydroxybutan-2-one [513-86-0] 45(100),43(65),88(15),29(5),73(5) 709 0,74 0,80 0,49 0,24 0,00 0,28
V9 hexanal [66-25-1] 44(100),56(99),41(90),57(85),72(30),82(25),55(10) 802 0,05 0,09 0,00 0,09 0,00 0,00
V10 acide 3-méthylbutanoïque [53-74-2] 60(100),43(60),41(40),45(30),87(10),91(2) 843 0,00 - 0,00 0,12 0,19 0,00
V11 acide 2-méthylbutanoïque [116-53-0] 74(100)57(50)41(48)87(20)73(18)60(10) 854 0,00 - 0,00 0,16 0,24 0,00
dihydro-2-[3H]furanone [96-48-0]
V12 55(100),84(65),42(35),86(25),54(24),56(23),85(10) 912 1,60 1,16 3,70 2,81 3,60 6,96
2-[5H]furanone [497-23-4]
V13 limonène [7705-14-8] 68(100),93(80),136(45),121(43),107(40), 41(35) 1028 0,00 - 0,00 0,00 0,00 0,16
V14 β-isophorone [471-01-2] 96(100),81(97),95(80),138(76),123(70),67(40),41(37) 1040 0,14 0,21 0,00 0,00 0,00 0,09
2,2-diméthylcyclohexanal
V15 121(100),105(75),91(70),107(60),79(40),150(38) 1063 0,18 0,07 0,06 0,18 0,00 0,07
[13155-56-1]
V16 1078 111(100),43(70),86(30),71(20),91(15),55(10),107(10) 1078 0,02 0,03 0,12 0,12 0,00 0,00
1-(3,4-diméthylphényl)-éthanone
V17 133(100),105(80),148(75),77(35),91(30),103(29),119(20) 1091 0,12 0,08 0,29 0,19 0,09 0,09
[3637-01-2]
V18 linalool [78-70-6] 93(100),71(99),41(55),55(53),80(40),121(25),136(10) 1100 0,05 0,07 0,00 0,00 0,00 0,10
V19 nonanal [124-19-6] 57(100),41(95),43(93),55(70),56(60),69(50),81(40),98(38) 1104 0,16 0,10 0,07 0,00 0,08 0,17
2-méthylène-5,5-diméthylcyclohex- 121(100),91(50),107(40),79(38),105(35),135(30),150(10)
V20 1108 1,09 0,42 0,27 0,55 0,23 0,45
-3-ènal [33399-00-9]
2-phényléthanol [60-12-8]
V21 2,6,6-triméthyl-3-oxocyclohex-1-ènal 91(100),92(50),122(40),65(15),77(8)
123(100),166(20),108(10),105(8),95(5),138(3) 1116 0,03 0,05 0,16 0,13 0,06 0,24
[18378-66-0]
V22 α-isophorone [78-59-1] 82(100),138(30),54(10),95(5) 1121 3,15 1,76 0,69 1,52 5,19 12,46
V23 cétoisophorone [1125-21-9] 68(100),96(80),152(45),39(30),109(20),137(15),156(3) 1143 1,42 0,85 3,19 3,94 6,26 8,56
V24 lanièrone [28750-52-9] 109(100),124(70),137(50),152(25),79(25),123(34),91(23) 1156 0,11 0,08 0,34 0,28 0,23 0,38
6-hydroxy-2,4,4-triméthylcyclohex- 110(100),67(80),91(70),79(65),96(40),138(5),150(2)
V25 1164 0,01 0,02 0,22 0,20 0,12 0,35
-2-èn-1-one [4883-60-7]
V26 dihydroxophorone [20547-99-3] 56(100),139(98),42(68),69(56),154(53),70(56),83(20) 1171 2,18 1,49 1,04 2,16 4,88 6,28
V27 1175 137(100),95(80),133(75),105(60),77(55),91(53) 1175 0,02 0,04 0,11 0,31 0,44 0,15
V28 éthylbenzaldéhyde [53951-50-1] 134(100),133(99),105(75),77(30),91(20),103(10) 1185 0,22 0,04 0,62 0,28 0,32 0,29
V29 safranal [116-26-7] 107(100),91(80),121(75),150(65),105(40),79(30),135(10) 1199 76,83 7,01 46,68 55,33 48,09 47,85
verbénone [80-57-9] 107(100),91(70),135(60),79(50),150(40), 67(20),122(10) 1204 traces - traces traces traces traces
91
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
V30 eucarvone [1125-21-9] 107(100),150(70),109(45),66(44),91(40),135(35),122(15) 1220 traces - 1,28 1,81 2,39 1,73
2-hydroxy-3,5,5-triméthylcyclohex- 84(100),126(69),168(50),56(48),153(40),125(38),140(35)
V31 1231 traces - 0,96 1,74 0,84 0,29
-2-èn-1,4-dione [503-93-5]
2,6,6-trimethyl-3-oxo-1,4-
V32 cyclohexadienal [133399-09-6] 91(100),93(95),121(94),77(70),164(30),149(25),166(10) 1306 0,13 0,17 0,89 3,93 0,96 0,40
acide β-safranique [4430-99-3]
V33 1318 147(100),148(90),119(50),91(45),77(44),105(30) 1318 0,00 - 0,00 0,00 0,00 0,17
V34 1321 116(100),172(45),118(40),88(30),53(25),144(20),157(5) 1321 0,00 - 0,15 0,26 0,26 0,20
V35 1355 153(100),111(70),107(55),43(53),91(30),125(25),79(20) 1355 0,00 - 0,00 0,00 0,00 0,45
2,6,6-triméthyl-5-oxo-cyclohexa-1,3- 93(100),91(90),136(80),121(50),107(45),149(30),164(25)
V36 1368 0,00 - 0,12 0,11 0,09 0,00
-diénal [141891-13-6]
5-hydroxy-2,6,6-triméthyl-3-
V37 -oxocyclohexa-1,4-diènal 109(100),137(95),180(80),152(78),123(65),91(45),165(35) 1387 0,67 0,78 1,67 0,88 0,82 1,88
[329323-90-2]
V38 caryophyllène [87-44-5] 93(100),133(98),79(95),105(50)120(40),161(20),185(10) 1426 0,00 - 0,00 0,00 0,00 0,14
4-hydroxy-2,6,6-triméthylcyclohex- 107(100),135(95),91(70),121(68),168(30),150(20),153(18)
V39 1426 1,00 1,37 0,09 0,06 0,04 0,23
-1-ènal (HTCC) [35692-94-5]
a
dénomination utilisée pour les traitements statistiques, variables Vn.
b
indice de rétention calculé à partir des alcanes.
c
pourcentage moyen.
d
écart type sur les pourcentages.
Le nombre de variables (composés volatils, Vn) étant élevé (39, Tableau 12), une
représentation en analyse en composante principale (ACP) permet une meilleure visualisation
des résultats. La formation de groupe au sein des échantillons (différences entre safrans
quercynois et étrangers) peut être mise en évidence ainsi que les corrélations existantes entre
les variables. La réduction du nombre de variables est réalisée par l’expression de celles-ci sur
de nouveaux axes, allant de la variance expliquée la plus importante sur les premiers axes à la
plus faible sur les axes suivants. Cette analyse permet donc de représenter les composés
volatils caractérisant un groupe d’individu (safrans) et de visualiser les différences entre
safrans du Quercy et étrangers (Figure 19). Les axes PC1 et PC2 donnent 54% d’explication
tandis que PC1 et PC3, 47%. La variance expliquée totale des trois axes est de 66%. Selon
l’analyse de variance (ANOVA), deux variables ne sont pas significativement discriminantes
(p > 0,05), l’éthanol (V1) et le 2-méthylpent-1-ène (V4), Tableau 13.
L’axe PC1 discrimine les safrans du Quercy de ceux étrangers. Le safranal (V29) et
l’eucarvone (V30) sont très proches de l’axe PC1 et sont anti-corrélés. Ces deux molécules
permettent de dissocier les deux groupes d’échantillons, les safrans du Quercy étant riches en
safranal, (76,8% en moyenne contre 49,5% (de 46,7% à 55,3%) pour les safrans étrangers),
bien que leur teneur en HTCC reste très faible (de 0,04 à 0,23%), et ceux de provenance
étrangères en eucarvone (1,8% en moyenne). Les safrans étrangers semblent plus riches en
composés mineurs. L’acide 3-méthylbutanoïque est caractéristique des safrans espagnol,
marocain et grec. Les axes PC2 et PC3 mettent en évidence les différences au sein des deux
groupes d’échantillons. Le safran iranien est différent des trois autres safrans par ses teneurs
92
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
eucarvone
Iran
Iran
Grèce
Maroc
Espagne
Figure 19. ACP des résultats donnés par l’analyse SPME/CPG-SM des safrans du Quercy et
Etrangers (M : Maroc, G : Grèce, I : Iran et E : Espagne), réalisée avec 39 variables et 16
échantillons.
93
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Tableau 13. ANOVA sur les variables (composés volatils) à partir des 16 échantillons (Quercy et
étrangers).
Variables Lambda F-Statistic Significance Variables Lambda F-Statistic Significance
V1 0,839 1,125 0,3465
V21 0,008 709,085 0,0000
V2 0,061 90,203 0,0000
V22 0,011 532,416 0,0000
V3 0,056 99,522 0,0000
V23 0,006 991,121 0,0000
V4 0,777 1,685 0,0687
V24 0,032 179,060 0,0000
V5 0,446 7,281 0,0000
V25 0,012 492,740 0,0000
V6 0,605 3,833 0,0000
V26 0,080 67,804 0,0000
V7 0,495 5,995 0,0000
V27 0,000 114724,857 0,0000
V8 0,720 2,278 0,0090
V28 0,001 6281,804 0,0000
V9 0,248 17,825 0,0000
V29 0,011 521,301 0,0000
V10 0,030 189,361 0,0000
V30 0,001 5748,912 0,0000
V11 0,153 32,477 0,0000
V31 0,042 134,326 0,0000
V12 0,327 12,086 0,0000
V32 0,531 5,175 0,0000
V13 0,308 13,169 0,0000
V33 0,360 10,439 0,0000
V14 0,245 18,073 0,0000
V34 0,074 73,735 0,0000
V15 0,517 5,473 0,0000
V35 0,030 187,212 0,0000
V16 0,525 5,306 0,0000
V36 0,037 154,716 0,0000
V17 0,693 2,596 0,0029
V37 0,168 29,019 0,0000
V18 0,302 13,563 0,0000
V38 0,024 243,215 0,0000
V19 0,219 20,966 0,0000
V39 0,230 19,615 0,0000
V20 0,238 18,835 0,0000
94
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
II.2.5. Conclusions
L’étude des composés volatils présents dans l’headspace des safrans frais et sec
permet de mettre en évidence la différence d’arôme du safran avant et après séchage, le
linalool étant le composé majoritairement émis par le safran frais (59,1% extrait par HD) et le
safranal par les stigmates secs (62,0 et 76,8 % par HD et SPME). Le linalool présent en faible
quantité intrinsèque dans les stigmates frais (2% dans l’extrait issu du Likens-Nickerson),
semble être relargué préférentiellement par la plante lorsqu’elle est vivante après émondage.
Le profil des composés volatils majoritairement extraits par SPME et par headspace
dynamique est similaire. Cependant, comparativement à l’headspace dynamique, la SPME
permet une meilleure caractérisation du safran sec puisqu’elle extrait un plus grand nombre de
composés volatils et notamment des composés clefs dans la synthèse du safranal, tel que
l’HTCC.
Bien que les profils des safrans quercynois soient semblables, une variation de la
proportion des composés volatils a été observée au sein de ces échantillons, notamment
l’HTCC, qui tend à augmenter avec le taux d’humidité des stigmates. La variation du taux
d’humidité après séchage semble avoir un impact sur le pourcentage des composés volatils.
95
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
96
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
10 10
pic10
9 Hr=6,4% 9 Hr=6,5%
pic 9 pic 10 pic9
8 8
7
pic 2 7
fréquence de détection
fréquence de détection
6
pic 7 6
pic 8
5 5
pic7
4 pic 6 4
2 2
1 1
0 0
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
temps de rétention (min) temps de rétention
10
pic 10
pic 9
9 Hr=6,5%
8
7
fréquence de détection
6
pic 8
pic 2 pic 7 pic 14
5
pic 12 pic 13
3
0
0 5 10 15 20 25 30
temps de rétention (min)
pic 2
Aromagramme de l'échantillon 25A Aromagramme del'échantillon 22A
10 10
pic 10 pic 9
pic 9
9 Hr=7,5% 9 Hr=8,7%
pic 12 pic 10
8 8
7 7
fréquence de détection
fréquence de détection
pic 7
6 6
pic 8 pic 2
5 5
2 2
1 1
0 0
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
temps de rétention (min) temps de rétention (min)
Figure 20. Aromagrammes des extraits SPME de safrans du Quercy représentatifs de la production
de 2003 avec Hr < 12%, obtenus par CPG-SM/ODP.
97
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
10
pic 10
9 Hr=13,4%
pic 7
8
pic 9
7
fréquence de détection
pic 2 pic 12
6
pic 3
5
pic 8 pic 11
3
0
0 5 10 15 20 25 30
temps de rétention (min)
Aromagramme de l'échantillon 24B Aromagramme de l'échantillon 28B
10 10
fréquence de détection
2 2
1 1
0 0
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
temps de rétention (min) temps de rétention
Figure 21. Aromagrammes des extraits SPME de safrans du Quercy représentatifs de la production
de 2003 avec Hr > 12%, obtenus par CPG-SM/ODP.
98
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
le pic 9 a été décrit majoritairement comme ayant des notes "foin" et "épicée" à faible
concentration et "foin" et "piquant/âcre" à concentration élevée.
Tableau 14. Résultats des analyses CPG-SM/ODP sur l’ensemble des fractions volatiles des safrans.
Fréquence
Pics Descripteursa IR Composés
de détectionb
1 Florale (67%), Epicée (33%) 506 Acétone* 3,7%
2 Grasse (68%) 601 Buta-2,3-dione
58,7%
Piquant/âcre (26%) 621 Acide acétique
3 Animale (59%) 843 Acide 3-méthylbutanoïque 25,0%
4 Fruitée (40%), Grillée (20%) 854 Acide 2-méthylbutanoïque* 6,2%
5 Grillée (20%), Epicée (20%) 912 2(5H)furanone* 5,0%
6 Agrume/fraîche (41%), Fruitée (24%) 1100 Linalool 20,0%
7 Florale (40%), Foin (28%) 1121 α-isophorone* 56,2%
8 Foin (55%) 1143 Cétoisophorone* 35,0%
9 Foin (49%) 1156 Lanièrone 83,7%
10 Epicée (70%) 1199 Safranal 92,5%
11 Florale (67%), Grillée (33%) 1221 Eucarvone* 3,7%
12 Foin (51%), Florale (31%) 1335 Non détecté
41,2%
(pas de signal)
13 Douce (33%), indéterminée (33%) 1379 Non détecté
11,2%
(pas de signal)
14 Foin (45%) 1379 Non détecté
32,5%
(pas de signal)
a
fréquence d’attribution du descripteur pour un pic >20% par l’ensemble des juges.
b
fréquence de détection du pic sur l’ensemble des échantillons.
*indique les composés dont l’activité odorante a été déterminée pour la première fois dans le safran.
99
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
P1: Florale
100
P14: Foin P2: Grasse-Piquante/Acre
80
P13: Douce 60 P3: Animale
40 Hr > 12%
P12: Foin 20 P4: Fruitée
Hr < 12%
0
Figure 22. Profils sensoriels des 8 échantillons du Quercy regroupés selon Hr < 12% (21A, 22A,
24A, 25A et 23B) et Hr > 12% (24B, 26B et 28B). Pour chaque pic odorant le pourcentage indique
la fréquence de détection parmi les échantillons : Hr < 12% et Hr > 12% et le descripteur associé le
plus fréquemment attribué par les juges (Tableau 14).
La teneur en humidité résiduelle des safrans a un impact non négligeable sur la nature
des molécules odorantes actives libérées. La présence des notes "fruité" et "animale",
essentiellement données par l’acide 2-méthylbutanoïque et l’acide 3-méthylbutanoïque,
résulterait de réactions d’oxydation et/ou d’hydrolyse au sein des stigmates en milieu humide,
contrairement aux safrans espagnols pour lesquels, selon Cadwaller (Cadwallader et al.,
100
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
II.3.4. Conclusions
Sur les 14 pics odorants détectés, les deux composés majoritaires mis en évidence dans
l’arôme du safran sont le safranal et le lanièrone donnant respectivement des notes "épicée" et
de "foin", les autres composés minoritaires participant activement à l’arôme global du safran.
Un séchage poussé produit un safran riche en note "épicée", le safranal étant généré au
cours de la torréfaction, mais pauvre en autres notes aromatiques, tandis qu’un séchage plus
doux donne des safrans plus riches en notes aromatiques ("grasse-piquante/âcre" et
"animale"), générées par hydrolyse et/ou oxydation, mais potentiellement indésirable comme
la note "animale", donnée par l’acide 3-méthylbutanoïque.
101
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Tableau 16. Etude de la cohérence du panel par une ANOVA à deux facteurs (juges et safrans)
avec interactions.
Foin
Intensité
Epicé Terreux Renfermé Grillé Fumé Piquant Boisé Sucré Beurré Herbe Rouge Marron
globale
Végétal
Probabilité
<0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001
du modèle
Juges <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001
Produit 0,037 <0,0001 0,300 <0,0001 0,001 0,000 <0,0001 <0,0001 0,008 <0,0001 0,321 <0,0001 <0,0001
Répétition 0,151 0,090 0,844 0,370 0,731 0,128 0,817 0,505 0,255 0,152 1,000 0,048 0,048
Juges x Safrans 0,899 0,020 <0,0001 0,220 0,780 0,000 0,006 0,122 0,058 0,409 0,007 <0,0001 0,008
La probabilité du modèle est inférieure à 0,0001 pour tous les descripteurs. Les
variables explicatives (les descripteurs) apportent une quantité d’information significative au
modèle. Onze descripteurs sont significatifs et discriminent les produits : "intensité globale",
"épicé", "renfermé", "grillé", "fumé", "piquant", "boisé", "sucré", "beurré", "rouge" et
"marron". Tous les descripteurs ont un effet juge significatif. Les juges évaluent et notent
alors différemment les produits ; ils utilisent l’échelle de notation de manière différente. En
effet, l’intensité perçue pour un descripteur et un échantillon est souvent variable selon le
102
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
sujet. Néanmoins, l’effet répétition étant non significatif, les juges sont répétables sur les
doublons, pour chaque descripteur. Ils sont donc fiables dans leur notation.
Un effet interaction juges x safrans est significatif pour les descripteurs suivants :
"épicé", "terreux", "fumé", "piquant", "foin/herbe/végétal", "rouge" et "marron". Le panel
n’est donc pas consensuel sur ces descripteurs. Pour les variables "épicé", "fumé", "piquant",
"rouge" et "marron", l’effet produit étant très significatif, les juges utiliseraient l’échelle de
notation différemment selon leur perception et leur sensibilité. Pour "terreux" et
"foin/herbe/végétal", ces descripteurs étant non discriminants, les juges classeraient les
produits dans un ordre différent. La compréhension du descripteur est alors remise en cause.
Le panel est donc répétable et cohérent. Les résultats obtenus lors de l’Analyse
Descriptive Quantitative sont donc exploitables.
Tableau 17. Moyenne des scores obtenus pour chaque descripteur et chaque échantillon par
l’ensemble des juges.
Foin
Intensité
Ech.a Epicé Terreux Renfermé Grillé Fumé Piquant Boisé Sucré Beurré Herbe Rouge Marron
globale
Végétal
Iran1 49 28 21 21 32 20 23 27 27 33 30 47 48
Iran2 51 30 30 29 34 19 22 33 28 23 41 54 42
23B1 51 30 25 17 36 18 25 27 38 37 41 68 24
23B2 49 33 32 16 34 14 17 27 28 38 36 71 25
24B1 57 51 28 21 23 29 34 35 24 17 35 54 43
24B2 54 53 22 26 24 22 30 34 24 18 29 53 39
26B1 63 54 30 26 24 31 33 42 31 23 41 58 38
26B2 52 39 38 29 24 29 25 41 25 21 36 57 35
28B1 48 49 25 32 23 29 27 33 18 14 36 25 74
28B2 55 49 33 30 23 21 33 41 24 20 35 26 68
30B1 41 34 32 19 24 21 14 30 27 34 30 73 23
20B2 47 29 28 17 37 19 19 24 38 44 32 71 23
21A1 47 39 25 16 25 21 20 27 29 35 33 73 21
21A2 46 31 26 16 43 17 13 26 31 26 33 77 20
22A1 42 34 35 19 43 17 16 25 29 32 34 69 26
22A2 50 31 28 12 44 19 18 23 32 40 41 71 28
23A1 55 38 27 14 41 17 21 27 36 36 34 71 26
23A2 48 41 28 20 29 20 25 29 32 31 39 64 32
24A1 55 41 25 19 36 22 28 39 26 22 33 56 43
24A2 59 48 37 21 27 22 32 40 25 28 35 63 34
25A1 55 39 34 33 33 13 25 35 31 25 43 71 29
25A2 55 35 31 25 35 18 29 31 32 29 41 71 21
26A1 48 23 31 18 31 15 26 25 33 34 38 72 26
26A2 54 26 27 19 34 15 15 30 37 40 40 70 26
a
les chiffres 1 et 2 correspondent aux doublons effectués pour chaque échantillon.
103
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Les profils sensoriels des safrans, obtenus et illustrés Figure 23, montrent que les deux
descripteurs les plus intenses sont les couleurs, rouge (max. 72) et marron (max. 71), ceux
décrivant l’odeur étant assez faibles (max. 57 pour l’"intensité globale", 52 pour "épicé", 42
pour "foin/herbe/végétal", 43 pour "grillé" et 41 pour "boisé").
Intensité globale
80
Marron 70 Epicé
60 Iran
50 23B
Rouge Terreux
40 24B
30 26B
20 28B
Foin/Herbe/Végétal 10 Renfermé 30B
0 21A
22A
23A
Beurré Grillé 24A
25A
26A
Sucré Fumé
Boisé Piquant
Une ACP permet de représenter de manière plus explicite les échantillons et les
variables (cf. Tableau 17) et de mettre en évidence les différences de profils entre
échantillons. Les axes PC1 et PC2 permettent d’expliquer 67% de l’information tandis que
l’axe PC4 seulement 8%, PC1 et PC4 étant significativement discriminants (p < 0,05) vis à
vis des 12 échantillons (Figure 24). Le cumul de la variance expliquée de PC1 à PC4 est de
84%. Une analyse de variance, ANOVA à un facteur (safran), sur les variables sensorielles a
été réalisée afin de déterminer de façon précise les descripteurs ayant une influence
significative sur la discrimination des produits. Le Tableau 18 montre que 8 descripteurs sont
104
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
discriminants (p < 0,05) : "épicé", "renfermé", "fumé", "piquant", "boisé", "beurré", "rouge" et
"marron".
G4
G2
G5
G1 G3
Figure 24. ACP des résultats donnés par l’Analyse sensorielle avec 13 variables et 12 échantillons
(n=2).
105
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
expliqués par les descripteurs. Les entraînements du panel ayant été effectués sur des safrans
du Quercy, les juges ont discriminé le safran iranien mais ne possédaient peut être pas le
vocabulaire nécessaire à l’interprétation des différences par rapport aux safrans quercynois.
Toutefois, son profil odorant semble se rapprocher du groupe 5, tout en ayant une couleur
marron assez intense caractéristique des groupes 1 et 2.
Tableau 18. ANOVA sur les variables sensorielles à partir des 11 échantillons du Quercy et du
safran iranien.
Variables Lambda F-Statistic Significance
Iglobale 0,3115 2,4108 0,0730
Epicé 0,1187 8,0977 0,0005
Terreux 0,5671 0,8326 0,6158
Renfermé 0,1621 5,6371 0,0029
Grillé 0,3420 2,0991 0,1092
Fumé 0,1821 4,8985 0,0054
Piquant 0,2246 3,7654 0,0156
Boisé 0,1275 7,4685 0,0008
Sucré 0,3039 2,4985 0,0654
Beurré 0,1671 5,4378 0,0034
Foin/Herbe/Végétal 0,3946 1,6734 0,1947
Rouge 0,0207 51,6082 0,0000
Marron 0,0302 34,9921 0,0000
106
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
G4
G5
G3 G1 et G2
Figure 25. ACP des résultats de l’Analyse sensorielle réalisée sur les 11 variables odeurs et les 12
échantillons (n=2).
Dans l’ACP, représentée sur la Figure 26, seules les variables discriminantes sont
prises en compte. Les axes PC1 et PC2 expriment une plus grande quantité d’informations, la
variance expliquée cumulée est de 82%. Seul PC1 est significativement discriminant
(p < 0,05) pour les 12 échantillons. Les échantillons sont discriminés selon PC1 et sont
divisés en deux groupes principaux, le groupe 1 et 2 dont les notes dominantes sont "boisé",
"piquant" et "épicé" et le groupe 5 plutôt "beurré".
107
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
G4
G3
G5
G1 et G2
Figure 26. ACP des résultats de l’Analyse sensorielle réalisée sur les 6 variables odeurs
discriminantes avec les 12 échantillons (n=2).
Le safran iranien est peu expliqué par les descripteurs d’odeurs définis par le panel.
L’analyse de variance ANOVA sur les 11 échantillons du Quercy, fournit les mêmes
descripteurs discriminants que celle réalisée sur les 12 échantillons (cf. Tableau 18). Aucune
perte d’information n’est observée lorsque seuls les échantillons du Quercy sont pris en
compte.
Les safrans du Quercy semblent répartis en deux groupes principaux dont la couleur et
l’odeur sont très différentes : l’un est décrit comme "marron", "épicé", "piquant" et "boisé" et
l’autre "rouge" et "beurré".
108
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Intensité globale
70
Marron 60 Epicé
50
Rouge 40 Terreux
30
20
Foin/Herbe/Végétal 10 Renfermé
0
Beurré Grillé
Hr = 14%
Hr < 12%
Sucré Fumé
Hr > 18%
Boisé Piquant
Figure 27. Profils sensoriels des safrans du Quercy pour Hr < 12%, Hr = 14% et Hr > 18%.
II.4.3. Conclusions
L’Analyse Descriptive Quantitative a permis de définir le profil sensoriel du safran du
Quercy. Le traitement statistique de ces données a mis en évidence deux groupes
d’échantillons au sein des safrans quercynois, ayant chacun des notes et une couleur
caractéristiques. Ces variations pourraient être fonction de la torréfaction et de l’humidité
résiduelle des stigmates qui dégradent des produits ou favorisent certaines réactions. Un
séchage poussé pourrait induire des réactions de Maillard donnant les notes "beurré" et
109
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
"grillée" tandis qu’un séchage insuffisant donnerait par l’eau résiduelle des réactions
d’hydrolyse, d’oxydation et/ou de fermentation pouvant être enzymatiques, induisant une
dégradation de la crocine et un brunissement des tissus, la formation du safranal (note
"épicé") et générant des acides donnant des notes "piquant" et "boisé".
L’analyse de variance ANOVA sur les variables identifie trois composés non
significativement discriminants (p > 0,05) pour les 8 échantillons : l’éthanol (V1), le
caryophyllène (V38) et un composé non-identifié (V8, IR = 774), (Tableau 19). Ces variables
ne sont donc pas pris en compte dans les modèles de régression développés.
L’analyse de régression PLS1, illustrée Figure 28, permet de mettre en évidence les
corrélations existantes entre les données analytiques (variables, cf. Annexe II, Tableau 2 et 3)
et le taux d’humidité des échantillons (cf. Annexe II, Tableau 1).
110
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Tableau 19. ANOVA sur les variables (composés volatils, V1-V39) à partir des huit échantillons du
Quercy.
Variables Lambda F-Statistic Significance Variables Lambda F-Statistic Significance
V1 0,883 1,361 0,2349 V19 0,747 3,481 0,0029
V2 0,680 4,839 0,0002 V20 0,364 17,949 0,0000
V3 0,176 48,294 0,0000 V21 0,347 19,357 0,0000
V4 0,824 2,191 0,0449 V22 0,029 344,002 0,0000
V5 0,537 8,874 0,0000 V23 0,022 466,634 0,0000
V6 0,697 4,475 0,0004 V24 0,579 7,480 0,0000
V7 0,528 9,191 0,0000 V25 0,763 3,200 0,0052
V8 0,895 1,209 0,3089 V26 0,167 51,157 0,0000
V9 0,246 31,524 0,0000 V27 0,438 13,186 0,0000
V12 0,620 6,306 0,0000 V28 0,741 3,590 0,0023
V14 0,252 30,604 0,0000 V29 0,187 44,864 0,0000
V15 0,654 5,444 0,0000 V32 0,553 8,323 0,0000
V16 0,725 3,911 0,0011 V37 0,338 20,151 0,0000
V17 0,804 2,508 0,0230 V38 0,845 1,891 0,0834
V18 0,591 7,111 0,0000 V39 0,246 31,468 0,0000
PC1 et PC2 expriment 64% de l’information des variables actives (composés volatils)
et 99% et 5% de la variable illustrative "Hr", la variance résiduelle de ces deux axes étant de
0,11. Les échantillons sont discriminés selon PC1, axe corrélé avec le taux d’humidité. Les
échantillons 24B et 28B, orientés selon le vecteur Hr, ont un taux d’humidité élevé (Hr >
18,1%) et les échantillons opposés à ce vecteur ont un taux d’humidité faible (Hr < 6,5%).
Les données analytiques permettent de prédire avec succès le taux d’humidité des safrans
(coef. de calib., 0,999 et coef. de valid., 0,987).
6,4<Hr<6,5
18,1<Hr<19,1
8,7<Hr<8,9
Hr=13,6
111
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Figure 28. PLS1 illustrant les corrélations entre données analytiques et taux d’humidité pour les 8
échantillons du Quercy les plus représentatifs.
L’analyse de régression PLS1, illustrée Figure 29, représente les données analytiques
exprimées en fonction du taux de crocine déterminé selon la norme (ISO/TS, 2003), (cf.
Annexe II, Tableau 1).
112
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
6,4<Hr<6,5
Hr=13,6
8,7<Hr<8,9
18,1<Hr<19,1
Figure 29. PLS1 illustrant les corrélations entre données analytiques et taux de crocine pour les 8
échantillons du Quercy les plus représentatifs.
PC1 et PC2 expliquent 62% de l’information des variables actives (composés volatils)
et 98% de la variable illustrative "crocine (C)", la variance résiduelle étant de 0,23. Les
échantillons comme précédemment sont discriminés selon l’axe PC1 en fonction de leur taux
de crocine. Le vecteur crocine est corrélé à l’axe PC1. Les échantillons ayant un taux de
crocine important (E1%1cmCmoyen = 260) sont dirigés selon le vecteur C et possèdent un faible
taux d’humidité (Hr moyen = 6,4%). A l’inverse, les échantillons pauvres en crocine
(E1%1cmCmoyen = 107) sont orientés dans le sens inverse du vecteur et sont humides (Hr moyen
= 18,6%). Cette représentation confirme les observations réalisées sur les données brutes (cf.
113
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
114
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
18,1<Hr<19,1
6,4<Hr<8,9
Hr=13,6
Figure 30. PLS1 illustrant les corrélations entre données olfactives et taux d’humidité pour les 8
échantillons du Quercy les plus représentatifs.
L’étude précédente a montré que le taux d’humidité avait une influence sur les
composés odorants présents dans le safran. Les relations entre les données de l’Analyse
sensorielle (cf. II.4.1.2, Tableau 17) et les teneurs en eau et en crocine du safran (cf. Annexe
II, Tableau 1) ont alors été étudiées afin d’évaluer l’impact de l’eau résiduelle sur l’arôme
global et la couleur du safran. Seules les variables significativement discriminantes pour les
115
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
huit échantillons (p < 0,05), et déterminés par l’analyse de variance ANOVA, ont été utilisées
pour les analyses de régression : "épicé", "renfermé", "grillé", "fumé", "piquant", "boisé",
"beurré", "rouge" et "marron" (Tableau 20).
Tableau 20. ANOVA sur les variables sensorielles à partir des huit échantillons du Quercy.
Variables Lambda F-Statistic Significance
Iglobale 0,3071 2,5787 0,1040
Epicé 0,1799 5,2087 0,0167
Terreux 0,5606 0,8958 0,5512
Renfermé 0,1262 7,9155 0,0046
Grillé 0,2395 3,6285 0,0456
Fumé 0,2033 4,4786 0,0258
Piquant 0,1891 4,8996 0,0200
Boisé 0,0826 12,6891 0,0009
Sucré 0,3005 2,6605 0,0970
Beurré 0,1264 7,8987 0,0046
Foin/Herbe/Végétal 0,3214 2,4135 0,1202
Rouge 0,0108 104,8530 0,0000
Marron 0,0268 41,4586 0,0000
L’analyse de régression PLS1 illustrée par la Figure 31, représente les données
sensorielles et le taux d’humidité des safrans évaluées selon la norme, (ISO/TS, 2003).
18,1<Hr<19,1
6,4<Hr<8,9
Hr=13,6
116
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Figure 31. PLS1 illustrant les corrélations entre données sensorielles et taux d’humidité pour les 8
échantillons du Quercy les plus représentatifs.
PC1 et PC2 expliquent 86% de l’information donnée par les descripteurs et 87% de
celle de la variable illustrative "Hr", la variance résiduelle étant de 0,40 sur PC2. Les safrans
sont discriminés selon PC1 en fonction de leur taux d’humidité.
Les données sensorielles sont corrélées au taux d’humidité (coef. de calib., 0,932). Le
modèle ne permet pas de prédire le taux d’humidité des safrans. Néanmoins, ce graphique
montre que les échantillons secs sont d’aspect "rouge" et ont une odeur "grillé" et "beurré"
tandis que les échantillons moins séchés sont "marron", "renfermé", "fumé" et "épicé", ce qui
avait été constaté sur les données brutes (cf. II.4.2).
L’analyse de régression PLS1 illustrée par la Figure 32, représente les données
sensorielles (couleurs et odeurs du safran) en fonction du taux de crocine, évalué selon la
norme (ISO/TS, 2003). PC1 et PC2 montrent 87% de l’information pour les données
sensorielles et 89% pour la variable illustrative "Crocine (C)", la variance résiduelle étant de
0,39. Les données sensorielles sont corrélées au taux de crocine (coef. de calib., 0,941), le
vecteur crocine étant proche et dans la même direction que le descripteur "rouge" et opposé au
vecteur "marron". Cependant, le modèle ne permet pas de prédire le taux de crocine. Les
échantillons, comme précédemment, sont globalement discriminés selon le taux d’humidité et
selon leur teneur en crocine, les échantillons les plus secs (Hr < 8,9%) étant les plus "rouge"
et ayant un taux de crocine élevé (E1%1cmCmoyen = 261).
117
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Hr=13,6 6,4<Hr<8,9
18,1<Hr<19,1
Figure 32. PLS1 illustrant les corrélations entre données sensorielles et taux de crocine pour les 8
échantillons du Quercy les plus représentatifs.
Les profils sensoriels sont différents pour les safrans, les plus humides étant plutôt
"marron" et ayant des notes "épicé" et "piquant", les plus secs étant "rouge", "beurré" et
"grillé". A différents taux d’humidité, les juges observent les différences visuelles et
olfactives, provenant de réactions au sein des stigmates en milieu humide ou au contraire lors
de la torréfaction.
118
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
II.5.1.4. Conclusions
La fraction volatile, les composés odorants et le profil sensoriel (couleurs et odeurs) du
safran sont fortement corrélés au taux d’humidité, le taux de crocine étant lui-même relié au
taux d’humidité. Les pourcentages des composés volatils et notamment l’HTCC, permettent
de prédire de manière significative la teneur en humidité et en crocine des safrans. L’étude
suivante permet de déterminer s’il existe une corrélation entre ces différents résultats.
Teneur en humidité
119
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Figure 33. PLS1 illustrant les corrélations entre les variables discriminantes des données
analytiques (cf. II.5.1.1, Tableau 19) et celle illustrative (P3) provenant des données olfactives sur
les 8 échantillons du Quercy les plus représentatifs.
120
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
6,4<Hr<6,5
18,1<Hr<19,1
Hr=13,6
8,6<Hr<8,9
épicé
beurré
Figure 34. PLS2 illustrant les corrélations entre les variables discriminantes des données
analytiques (cf. II.5.1.1, Tableau 19) et les deux variables illustratives "odeur", provenant de
l’analyse sensorielle, les plus corrélées pour les 8 échantillons les plus représentatifs du Quercy.
121
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Les données olfactives (cf. Annexe II, Tableau 4) ont été représentées sur le même
graphique que celles de l’analyse sensorielle (cf. II.4.1.2, Tableau 17), (descripteurs
significativement discriminantes, cf. II.5.1.3, Tableau 20) et caractérisant l’odeur du safran,
selon une PLS2. Seules les variables illustratives les plus corrélées ont été conservées pour
une nouvelle analyse PLS2 (Figure 35) : pic 3 (coef. de calib., 0,855), pic 7 (coef. de calib.,
0,851) et pic 13 (coef. de calib., 0,744). Les axes PC1 et PC2 représentent 87% de
l’information des données sensorielles et 76% des variables illustratives "pic 3", "pic7" et "pic
13". Les échantillons sont répartis globalement selon deux groupes, échantillons plutôt secs et
ceux humides, discriminés selon l’axe PC1. Vers les échantillons secs est orienté le vecteur
douce pic 13 corrélé à la variable "beurré" et vers les safrans plus humides, sont dirigés les
vecteurs pic 3 "animale" donné par l’acide 3-méthylbutanoïque et le pic 7 "florale/foin" donné
par l’α-isophorone. Les pics 7 et 3 contribuerait à la perception de "fumé" et de "renfermé" en
analyse sensorielle. Néanmoins, le modèle ne permet pas de prédire l’intensité de ces trois
molécules odorantes.
Hr<8,9
13,6<Hr<19,1
122
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Figure 35. PLS2 illustrant les corrélations entre variables discriminantes des données sensorielles
"odeur" (cf. II.5.1.3, Tableau 20) et trois variables illustratives (pic3, pic7 et pic13), provenant des
données olfactives, les plus corrélées pour les 8 échantillons les plus représentatifs du Quercy.
II.5.2.4. Conclusions
Les données analytiques, olfactives et sensorielles semblent être en parties corrélées.
Cependant, les composés volatils pouvant expliquer les données olfactives ou sensorielles ne
sont pas à l’origine des notes perçues car ils ne possèdent pas d’activité odorante. La teneur en
HTCC (inodore) est nettement corrélée à l’intensité du pic 3 "animale", provenant de l’acide
3-méthylbutanoïque. Les notes "beurré" et "épicé" déterminées par l’analyse sensorielle sont
également corrélées aux données analytiques mais aucun composé odorant n’est proche de ces
deux vecteurs. Les notes olfactives "florale/foin" et "animale" contribueraient à la perception
des notes "fumé" et "renfermé" dans l’arôme global du safran.
L’analyse du safran selon la norme est une méthode simple qui permet d’évaluer
correctement le taux d’humidité et celui de la crocine. Cependant, elle reste insuffisante pour
déterminer le pouvoir aromatique du safran : le safran n’est évalué que de façon sommaire et
les autres composés aromatiquement actifs ne sont pas pris en compte.
L’analyse du safran par HD/CPG-SM a permis de caractériser les composés volatils du
safran frais, émettant majoritairement du linalool par action enzymatique et ceux du safran
sec, le composé principal étant le safranal. La méthode d’extraction SPME semble plus
appropriée puisqu’elle permet d’extraire une plus grande quantité de composés volatils. La
123
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
fraction volatile des safrans quercynois a un profil différent de celles des safrans étrangers
(espagnol, grec, marocain et iranien), plus riche en safranal mais comportant moins de
composés mineurs.
Les molécules ayant une activité odorante dans le safran du Quercy ont été
déterminées et identifiées. Sur 14 zones odorantes, six nouveaux composés actifs ont été
repérés. Le profil sensoriel du safran du Quercy a été établi.
Les échantillons du Quercy ont des taux d’humidité très disparates. Il en résulte une
teneur en composés volatils différente, notamment avec la présence dans les safrans humides
d’HTCC, produit d’hydrolyse enzymatique de la picrocrocine et intermédiaire dans la
synthèse du safranal. Les composés odorants sont également modifiés avec l’apparition d’une
note "animale", provenant de l’acide 3-méthylbutanoïque, produit d’hydrolyse et/ou
d’oxydation, contrairement à la littérature qui l’indiquait comme étant synthétisé par réaction
de Maillard. Le profil sensoriel donnant des notes "grillé" et "beurré" pour les échantillons
secs, générées lors de la torréfaction, montre des notes "piquant", "fumé", "boisé" et "épicé"
pour ceux dont la teneur en humidité résiduelle est plus élevée, ces odeurs pouvant provenir
du safranal et de l’acide acétique, libérés, respectivement, par hydrolyse et par fermentation
alcoolique. Un taux élevé d’eau résiduelle entraîne également une modification de la couleur.
Le taux de crocine évalué par la norme chute. En analyse sensorielle, les échantillons humides
sont décrits comme "marron" et les secs, comme "rouge". La crocine par des réactions
d’hydrolyse et d’auto-oxydation est dégradée en crocétine, molécule incolore. De plus, des
enzymes de type polyphénol oxydases entraînent le brunissement des tissus des stigmates.
Ainsi, une extraction SPME des composés volatils émis par les échantillons, permet de
prédire le taux d’humidité des safrans ainsi que le taux de crocine. Le taux d’humidité est
également fortement corrélé aux données olfactives (note "animale") et aux données
sensorielles ("marron" et "renfermé"). Le taux d’HTCC est également corrélé à l’intensité
odorante de la note "animale", étant tout deux dépendants du taux d’humidité. Cependant, les
données analytiques ne permettent pas d’expliquer celles olfactives et sensorielles car les
molécules proches des vecteurs les plus corrélés n’ont a priori pas d’activité odorante connue.
Le séchage est l’étape délicate dans la préparation du safran. Dans cette étude deux
paramètres sont à prendre en compte : le séchage et l’évolution lors du stockage. Ces deux
paramètres devront être étudiés séparément afin d’en évaluer les effets.
124
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Références bibliographiques
Alonso G. L., Salinas M. R., Garijo J. et Sanchez-Fernandez M. A. (2001). “Composition of crocins and
picrocrocin from spanish saffron (Crocus sativus L.).” J. Food Qual., 24: 219-233.
Alonso G. L., Varon R., Salinas M. R. et Navarro F. (1993). “Auto-oxidation of crocin and picrocrocin in saffron
under different storage conditions.” Boll. Chim. Farmaceutico, 132 (4): 116-120.
Berset C., Giampaoli P. et Richard H. (1997). "Histoire de safran : arômes et pigments du safran". Colloque de
Beaune de Rolande, France, ENSIA laboratoire de chimie des substances naturelles. 89-98.
Cadwallader K. R., Baek H. H. et Cai M. (1997). "Characterization of saffron flavor by aroma extract dilution
analysis". Spices : Flavor Chemistry and antioxydant Properties. Risch S. J. et Ho C. T. ACS Symposium
Series. Washington, 660. 66-79.
Cseke L., Dudareva N. et Pichezsky E. (1998). “Structure and evolution of linalool synthase.” Mol. Biol. Evol.,
15 (11): 1491-1498.
D'Auria M., Mauriello G. et Rana G. L. (2004). “Volatile organic compounds from saffron.” Flavour Fragr. J.,
19 (1): 17-23.
Devos M. (1990). "Standardized Human Olfactory Thresholds". Ed.Devos M., Patte F., Rouault J., Laffort P. et
Van Gemert L. J. Oxford University Press. New York.
Gregory M. J., Menary R. C. et Davies N. W. (2005). “Effect of drying temperature and air flow on the
production and retention of secondary metabolites in saffron.” J. Agric. Food Chem., 53: 5969-5975.
Himeno H. et Sano K. (1987). “Synthesis of crocin, picrocrocin and safranal by saffron stigma-like structures
proliferated in vitro.” Agric. Biol. Chem., 51 (9): 2395-400.
Holopainen J. K. (2004). “Multiple functions of inducible plant volatiles.” Trends in Plant Biology, 9 (11): 529-
533.
ISO/TS (2003). “Safran (Crocus sativus L.)- Partie 1 : spécifications, Partie 2 : Méthodes d'essai.” Norme
Eurpéenne ISO/TS 3632-1 3632-2.
Kanakis C. D., Daferera D. J., Tarantilis P. A. et Polissiou M. G. (2004). “Qualitative determination of volatile
compounds and quantitative evaluation of safranal and 4-Hydroxy-2,6,6-trimethyl-1-cyclohexene-1-
carboxaldehyde (HTCC) in Greek Saffron.” J. Agric. Food Chem., 52 (14): 4515-4521.
Macleod G. et Ames M. (1986). “Comparative assessment of the artefact background on thermal desorption of
Tenax GC and Tenax TA.” Journal of Chromatography, A, 355: 393-398.
Narasimhan S., Chand N. et Rajalakshmi D. (1992). “Saffron : quality evaluation by sensory profile and gas
chromatography.” J. Food Qual., 15: 303-314.
Pawliszyn J. B., Ed. (1997). "Solid phase microextraction: theory and practice". USA, Wiley-VCH Inc.
Pawliszyn J. B. et Belardi R. P. (1989). “The application of chemically modified fused silica fibres in the
extraction of organics from water matrix samples and their rapid transfer to capillary columns.” Water Pollut.
Res. J. Can., 24: 179.
Rodel W. et Petrzika M. (1991). “Analysis of the volatile components of Saffron.” J. High Resolution
Chromatogr., 14 (11): 771-774.
125
Chapitre II : Caractérisation des métabolites secondaires et des composés volatils du safran du Quercy
Tarantilis P. A. et Polissiou M. G. (1997). “Isolation and identification of the aroma components from Saffron
(Crocus sativus).” J. Agric. Food Chem., 45: 459-462.
Tsimidou M. et Biliaderis C. G. (1997). “Kinetic studies of Saffron (Crocus sativus L.) quality deterioration.” J.
Agric. Food Chem., 45 (8): 2890-2898.
Zarghami N. S. et Heinz D. E. (1971). “The volatile constituents of Saffron.” Lebensm. Wiss. U. Technol., 4 (2):
43-45.
126
Application du concept de raffinage végétal au Safran du Quercy (Crocus sativus)
pour la valorisation intégrée des potentiels aromatiques et colorants
Chapitre III
128
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
- SPME
La fleur - HydrodistillationÆ Huile essentielle (cf. Annexe I, 2.1.2.)
- Living plant
et - Likens-Nickerson
La feuille (éther diéthylique, pentane ou hexane)
- Macération (éther diéthylique)Æ Concrète (cf. Annexe I,
2.1.2.)
Figure 1. Méthodes d’extraction des composés volatils présents dans la fleur et la feuille.
Tableau 1. Teneur en humidité et en matières volatiles (Hr %) des fleurs, des feuilles et des bulbes.
Fleurs Feuilles Bulbes
Hrmoyen% 85,5 66,5 68,7
La matière végétale est constituée majoritairement par de l’eau présente dans les
cellules (68-86%). La fleur de crocus en est l’organe le plus riche (85,5%), ce qui rend
difficile sa conservation. (Le taux d’humidité a été mesuré avant chaque expérimentation afin
de déterminer les rendements d’extraction par rapport à la matière sèche.)
129
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Tableau 2. Composition pariétale et teneur en composés hydrosolubles par rapport à la matière sèche.
Feuilles Bulbes
% Ecart typea % Ecart typea
Matières minérales 10,2 0,1 1,0 0,6
Cellulose 23,9 0,4 5,0 0,1
Hémicellulose 5,5 0,7 5,3 0,4
Lignine 5,7 0,4 3,1 0,2
Hydrosolubles 49,4 0,4 73,4 0,2
a
écart type sur la teneur (%).
Les feuilles sont plus riches en matières minérales et en cellulose que les bulbes qui
contiennent plus de composés hydrosolubles. Les taux d’hémicellulose et de lignine sont très
faibles pour les deux organes de la plante. Ces résultats sont cohérents avec le rôle que joue
chaque organe, le bulbe étant un lieu de réserve et les feuilles d’échange pour la
photosynthèse. Le taux élevé d’hydrosolubles présents dans les bulbes de Crocus sativus
pourrait être dû à une importante quantité d’amidon (50%), comme décrit par la littérature,
pour des bulbes récoltés en mai, (Chrungoo et Farooq, 1985; Craig et al., 1985).
130
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Tableau 3. Teneurs en amidon, en lipides, en sucres et en protéines dans le bulbe par rapport à la
matière sèche.
Amidon Lipide Sucres Protéines =N x 6,25
Teneur (%) 56,4 1,00 49,9 3,57
Ecart type - 0,03 - 0,09
III.1.3.1. Amidon
Les bulbes, organes de réserve, sont une source importante d’amidon, principale
substance glucosidique synthétisée et stockée par les végétaux supérieurs à partir de l’énergie
solaire.
X 40
Figure 2. Grains d’amidon (violet) présents dans les bulbes de crocus, mis en évidence par
colorimétrie.
La coupe montre qu’une importante quantité d’amidon est présente au sein des bulbes
et confirme les données bibliographiques, (Chrungoo et Farooq, 1985; Craig et al., 1985).
131
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Chrungoo, (Chrungoo et Farooq, 1985), avait déterminé une teneur de 50% par rapport à la
matière sèche pour des bulbes récoltés en mai. Cette teneur, élevée, est supérieure à celle de
certaines céréales telle que l’avoine (40,5%) et est proche de celle de l’orge (60,0%) et de la
pomme de terre (71,0%), (Sauvant et al., 2002).
Cette teneur explique le rôle alimentaire qu’avaient autrefois les bulbes de crocus
pendant les périodes de famines.
Le bulbe de crocus est très riche en amidon. Son extraction devra être réalisée à une
température inférieure à 70°C.
III.1.3.2. Lipides
La teneur en composés lipidiques de la poudre de bulbes a été évaluée après extraction
au cyclohexane, à l’aide de l’ASE (en anglais : Accelerated Solvent Extractor), à chaud et
sous pression. Elle est estimée à 1% en masse par rapport à la matière sèche. La composition
en acides gras libres, indiquée dans le Tableau 4, a été déterminée par CPG-DIF, après
microestérification des extraits. Les modes opératoires ont été détaillés dans la partie
expérimentale (cf. V.3.2.6).
132
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
L’identification des composés, effectuée à l’aide d’un mélange d’étalon (Grain Fatty
Acid Methyl Ester Mix, Supelco), n’a pu être réalisée que sur 90,9% de la fraction lipidique.
Les composés majoritaires sont : l’acide linoléique (36,0%, présent dans les huiles végétales
et notamment dans celles de tournesol et de noix mais également dans les huiles animales),
l’acide palmitique (22,2%, présent dans toutes les graisses, huiles végétales - coco et palme -
et animales) et l’acide oléique (21,3%, abondant dans toutes les huiles animales et végétales
comme celles de soja et de tournesol).
Ces données confirment et complètent les données bibliographiques selon lesquelles
sont présents dans la fraction grasse, les acides : palmitique, palmitoléique (C16:1, n-9),
oléique, linoléique et linolénique, (Loukis et al., 1983).
III.1.3.3. Sucres
La teneur en sucres totaux de la poudre de bulbes a été déterminée selon la méthode
colorimétrique de Dubois, (Dubois et al., 1956), (cf. V.3.2.8), par étalonnage externe à l’aide
du D-glucose. L’absorbance a été mesurée pour des sucres de type hexose à une longueur
d’onde de λ = 490 nm, l’amidon étant le composé majoritairement présent dans les bulbes, et
étant formé de motifs cyclisés de glucose.
L’échantillon de poudre de bulbes présente une absorbance de 0,45 soit une
concentration en sucre de 50,5 mg/L. La teneur en sucres totaux de la poudre de bulbes est
estimée à 49,9% en masse par rapport à la matière sèche. Cette valeur devrait correspondre à
la teneur en amidon (56,4%, cf. III.1.3.1.2) additionnés des sucres totaux "hors amidon"
(évalué à 5% par Chrungoo, (Chrungoo et Farooq, 1985)). La valeur déterminée par la
méthode de Dubois est sous-estimée (49,9% contre 61,4%). En effet, l’hydrolyse de l’amidon
est incomplète (49,9% < 56,4%) et les sucres de types pentoses ne sont pas pris en compte.
133
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Elle permet tout de même de mettre en évidence la faible teneur en sucres de types hexoses
"hors amidon" et de confirmer ainsi les données bibliographiques.
III.1.3.4. Protéines
La teneur en protéine sur la poudre de bulbes a été déterminée par la méthode
Kjeldhal, (cf. V.3.2.7). Cette méthode dose le taux d’azote présent dans la matière puis à
l’aide d’un facteur de conversion donne la teneur en protéine. Ce facteur, calculé selon la
composition en acides aminés, est de 6,25 pour des matières riches en protéine et est employé
dans la littérature pour les bulbes de Crocus sativus, (Chrungoo et Farooq, 1988). Il en résulte
une teneur en azote de 0,57% et en protéines de 3,57% par rapport à la matière sèche. Les
teneurs en azote totale et en protéines sont sous-estimées par rapport aux données
bibliographiques. Sur des bulbes récoltés en juin, Chrungoo, (Chrungoo et Farooq, 1988),
avait déterminé, selon cette même méthode, un taux d’azote de 0,24% et un taux de protéine
de 1,53% par rapport à la matière humide, valeurs supérieures à 0,18% et 1,13% mesurées
pour les bulbes du Quercy.
III.1.4. Conclusions
Dégageant une odeur intense lors de leur récolte et seuls les colorants hydrosolubles
violets ayant été étudiés, la caractérisation des fleurs a été orientée plus spécifiquement sur
l’étude des fractions volatiles et colorantes liposolubles, présentée dans une deuxième et
troisième partie (cf. III.2.2, III.3).
Les feuilles ont une faible teneur en éléments pariétaux. Une caractérisation et une
valorisation des fractions volatiles et colorantes ont été envisagées et décrites dans les parties
III.2.3, III.3.
Les bulbes contiennent une fraction lipidique intéressante de par sa composition en
acides gras : palmitique 22,2%, oléique 21,3% et linoléique 36,0%, ce dernier étant utilisé
dans l’industrie de la cosmétique. L’amidon est également présent en grande quantité dans
cette partie de plante (56,4%), teneur pouvant rivaliser avec celles de certaines céréales. Une
valorisation de ces deux fractions est envisageable. Cependant, une étude complémentaire a
été effectuée sur les composés volatils présents dans les bulbes (cf. III.2.1). Le Crocus sativus
fait partie de la même famille que l’iris (iridacées) dont le rhizome est connu pour sa teneur
élevée en précurseurs d’α-irones, molécules très recherchées en parfumerie. Cet organe est
oxydé lentement à l’air libre pour fournir la précieuse molécule avec un rendement
d’extraction de 0,05 à 3% selon le procédé utilisé, (Navres, 1974). Tout en caractérisant la
fraction volatile du bulbe de Crocus sativus, la recherche de traces d’α-irones a été réalisée.
134
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Abundance
TIC: B246041C.D
3500000 CPG-SM 52.17
DB5ms (30mx0,25mmx0,25mm)
3000000 50°C, 2°C/min, 100°C, 4°C/min, 250°C (20 min) Acide hexadécanoïque
T°C inj., 200°C ; T°C dét., 250°C
2500000 DHe, 0,78 mL/min
2000000 Acide
2-[5H]-furanone linoléique
1500000
8.92
55.63
1000000
15.63
500000 4.13 7.42 21.98
4.627.63 13.88 46.10
48.71
48.08
5.00 10.00 15.00 20.00 25.00 30.00 35.00 40.00 45.00 50.00 55.00
Time-->
Les composés volatils (dont le temps de rétention est inférieur au C18) sont au nombre
de 22 (Tableau 5). Le composé, le plus abondant est la 2-[5H]-furanone, présent à 28,4%.
Cette molécule a été décrite par les notes "grillée" et "épicée" dans le chapitre II (cf. II.3.2)
lors de l’étude CPG-ODP des stigmates.
135
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Tableau 5. Composés volatils (obtenus par CPG-SM, n=3) de l’huile essentielle extraite par du
dichlorométhane après hydrodistillation des bulbes.
Identificationa IRb Fragments de masse [m/z (%)] % A. E. T.c
1-pentanol 765 55(100),42(90),91(80),70(70),92(50) 0,12 0,02
776 774 84(100),55(90),57(30),91(20) 0,73 0,06
hexanal [66-25-1] 803 44(100),56(90),41(70),72(40),82(38) 2,84 0,23
2,5,5-triémthylhex-2-ène [40467-04-7] 825 57(100),70(80),41(50),126(45),111(30) 0,13 0,05
heptan-2-one [110-43-0] 897 43(100),58(60),57(40),71(30),82(28),114(10) 0,21 0,03
cyclohexanone [108-94-1] 905 55(100),42(70),98(60),69(30),70(28),83(20) 1,99 0,57
heptanal [111-71-7] 907 70(100),44(90),57(50),81(30),86(28),96(25) 1,13 0,22
2-[5H]-furanone [497-23-4] 934 55(100),84(80),27(30),39(28),54(20) 28,37 4,13
945 945 70(100),71(90),43'70),55(69),84(40),97(38),140(30) 0,21 0,12
hept-2-ènal [18829-55-5] 963 83(100),41(80),55(70),69(40),84(2) 0,26 0,05
3-éthyl-2-méthyl-hexa-1,3-diène [61142-36-7] 1033 67(100),95(60),124(50),109(40) 0,82 0,07
oct-2-ènal [2548-87-0] 1063 70(100),55(95),41(90),83(70),97(30),108(10),111(5) 3,05 0,53
(E,Z)-nona-2,6-diènal [557-48-2] 1154 41(100),70(98),69(70),94(10),109(8) 0,20 0,04
non-2-ènal [2353-63-8] 1162 41(100),55(99),70(98),83(80),96(40),111(10),22(5) 1,43 0,17
(E,E)-nona-2,4-diènal [5910-87-2] 1220 81(100),138(20),67(18),95(5),109(2) 0,11 0,06
5-pentyl-2-[3H]-furanone 1279 98(100),55(90),111(88),154(40),70(38),123(30) 0,24 0,09
1417 1417 121(100),91(70),77(68),94(60),150(59),103(10),107(8) 0,15 0,03
(E,E)-déca-2,4-diènal [25152-84-5] 1322 81(100),95(10),152(8) 0,23 0,06
1336 1340 84(100),55(70),125(65),126(20) 0,12 0,06
α-irone [79-69-6] 1534 121(100),93(50),136(48),137(30),206(28),191(2) 0,05 0,08
1503 1503 88(100),55(90),101(70),155(85),157(83) 0,01 0,01
acide tétradécanoïque [544-63-8] 1775 73(100),60(80),129(50),185(45),228(40) 1,00 0,22
Fraction volatile de l’extrait (%) 43,4 0,9
a
identification réalisée à partir des indices de rétention, les librairies (NIST, Agilent, France ; WILEY,
Hewlett Packard, France) et la littérature.
b
indice de rétention calculé à partir des alcanes.
c
écart type sur les pourcentages (n=3).
Les composés majoritairement extraits (% A. > 1%), sont décrits par la littérature,
(Arctander, 1994), par des notes "puissante", "verte" et "grasse": l’hexanal (2,8%, "puissante",
"verte" et "grasse"), la cyclohexanone (2,0%, "puissante", "mentholée" et "camphrée"),
l’heptanal (1,1%, "puissante", "grasse", "rance" et "piquante"), l’oct-2-ènal (3,0%, "verte",
"feuillage" et "grasse"), le non-2-ènal (1,4%, "puissante", "grasse" et "odeur d’iris") et l’acide
tétradécanoïque (1%, "grasse"). Ces molécules sont pour la plupart des aldéhydes pouvant
provenir de la dégradation de précurseurs par réactions d’hydrolyse et d’oxydation dans l’eau
au cours de l’extraction.
Trois acides gras sont présents en quantité élevée dans ces extraits: l’acide
hexadécanoïque (ou palmitique, 22,1% en moyenne), l’acide linoléique (7,0% en moyenne) et
l’acide tétradécanoïque (1,0%). Le point de fusion de l’acide hexadécanoïque est de 62,9°C et
celui de l’acide tétradécanoïque de 58,5°C, ce qui explique l’aspect solide de l’huile
essentielle obtenue à température ambiante. Ces données confirment la forte teneur des bulbes
136
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
137
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
100
90
80
70
Aire (%)
60
50
40
30
20
10
0
]
6]
5]
0]
]
-3
-6
-2
-4
7-
-
9-
86
76
10
50
9
-8
-4
-5
8-
4-
5-
9-
99
99
29
13
2
e[
[1
[5
e[
[6
[6
e[
én
ne
ol
on
ne
ne
èn
1-
m
rè
ca
rv
ca
on
-
cy
nd
ca
de
an
de
lim
a-
lla
tri
ex
tra
ét
he
lh
te
m
hy
-p
ta
ét
bé
2-
Figure 4. Composés volatils (obtenus par SPME/CPG-SM, n=4), émis par la fleur émondée.
(L’identification a été réalisée à partir des indices de rétention, les librairies (NIST, Agilent,
France ; WILEY, Hewlett Packard, France) et la littérature).
piège
pompe
fleur
piège
Figure 5. Extraction et concentration des composés volatils émis par la fleur sur pied par HD.
138
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Abundance
TIC: FLEU4.D
450000 2-phényléthanal
400000 10.44
18.09
350000
300000
250000
linalool
200000
nonanal
12.13
150000 octanal 2-phényléthanal
23.42
100000 benzaldéhyde 15.29 22.11
12.64
12.27
50000
décanal 19.13 22.86
8.01 9.26
6.00 8.00 10.00 12.00 14.00 16.00 18.00 20.00 22.00 24.00
Time-->
Deux temps de piégeage ont été testés : 20 min et 45 min. Un temps de piégeage de 45
min semble être le plus approprié puisqu’il permet d’extraire 23 composés contre 21 pour 20
min (Tableau 6).
Tableau 6. Composés volatils émis de la fleur sur pied (obtenus par HD/CPG-SM, n=3).
% A. % A.
Identificationa IRb Fragments masse [ m/z (%)] E. T.d E. T.d
20minc 45minc
éthylbenzène [100-41-4] 841 91(100),106(50),77(20),65(18),107(2) 0,40 0,69
1,4-diméthylbenzène [106-42-3] 849 91(100),106(50),28(30),105(28),77(20),103(2) 1,33 0,71 1,04 1,80
1,3-diméthylbenzène [108-38-3] 872 91(100),106(50),43(40),55(38),69(30),28(28),103(2) 0,71 1,00 0,42 0,72
heptanal [111-71-7] 883 43(100),70(98),28(80),41(78),55(75),57(73),81(20),86(18) 1,22 1,72 - -
benzaldéhyde [100-52-7] 943 106(100),105(99),77(88),51(40),102(2) 1,63 0,55 2,30 1,01
1,3,5-triméthylbenzène [108-67-8] 973 105(100),120(70),91(20),119(2) - - 0,39 0,67
décane [124-18-5] 981 57(100),43(80),71(50),85(40),99(2),142(1) 0,65 0,92 0,54 0,08
octanal [124-13-0] 985 43(100),57(90),84(70),69(50),100(10),110(5) 1,81 0,78 0,13 0,22
limonène [138-86-3] 1012 68(100),67(80),93(78),79(50),121(35),136(33),107(28) - - 0,35 0,49
2-éthylhexan-1-ol [104-76-7] 1013 57(100),40(50),28(48),83(20),117(2),120(2) 0,39 0,54 0,87 0,45
2-phényléthanal [122-78-1] 1027 91(100),92(30),120(29),65(20),121(1) 19,43 20,75 23,27 7,63
linalool [78-70-6] 1089 71(100),93(80),43(50),55(45),121(20),136(10) 15,79 8,68 10,20 1,54
nonanal [124-19-6] 1094 57(100),41(70),70(50),82(45),98(40),114(5),124(2) 5,05 2,59 0,79 0,23
2-phényléthanol [60-12-8] 1107 91(100),92(50),122(30),65(20),103(2),123(1) 2,30 3,25 2,27 1,98
cétoisophorone [1125-21-9] 1136 68(100),96(80),152(40),40(38) 0,69 0,98 0,64 0,66
lanièrone [28750-52-9] 1146 109(100),124(50),137(48),152(45),91(30) - - 0,19 0,33
décanal [112-40-3] 1195 57(100),43(80),70(70),82(65),95(30),112(28),128(2) 5,22 2,04 0,19 0,32
β-cyclocitral [432-25-7] 1208 137(100),152(90),123(70),81(60),109(50),67(40) 0,84 1,18 0,17 0,29
1300 1299 83(100),112(100),98(95),55(60),125(20),139(5),153(2) 29,10 6,18 36,67 1,17
2,6,6-triméthyl-4-oxocyclohex-
1306 82(100),111(70),110(68),123(40),98(20),166(5),138(2) - - 0,33 0,57
-2-ènal [79163-18-1]
4-hydroxy-2,6,6-triméthyl-3-
oxocyclohex-1-ènal 1337 153(100),125(50),182(10),154(8) 3,51 1,82 12,81 2,96
[141891-14-7]
4-hydroxy-2,6,6-triméthyl-3- 1382 137(100),180(90),109(80),152(70),123(60),165(50) - - 1,30 0,53
139
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
oxocyclohexa-1,4-diènal
[35692-95-6]
dihydro-β-ionone [17283-81-7] 1432 121(100),161(50),136(40),176(30),194(10) 3,86 5,45 2,32 1,60
α-himachalène [403786-35-6] 1450 93(100),119(80),189(79),105(70),161(60),204(50) 1,63 2,31 - -
β-ionone [14901-07-6] 1477 177(100),43(30),178(10),192(2) 0,79 1,11 1,62 0,31
1478 (M=204) 1478 133(100),93(98),105(95),204(70),119(68),189(39),147(30) 1,07 1,51 - -
β-himachalène [1461-03-6] 1499 119(100),204(50),105(38),134(37),161(10),189(3),206(2) 3,03 4,28 - -
a
identification réalisée à partir des indices de rétention, les librairies (NIST, Agilent, France ; WILEY,
Hewlett Packard, France) et la littérature.
b
indice de rétention calculé à partir des alcanes.
c
pourcentage moyen.
d
écart type sur les pourcentages.
Les composés majoritaires (% A. > 1%) sont aux nombre de 10 dont certains
possèdent des notes intenses "amande amère" et "vert piquant" et douces "florale", "miellée"
et "boisée", (Arctander, 1994): le 1,4-diméthylbenzène , le benzaldéhyde ("amande amère"),
le 2-phényléthanal ("verte piquante"), le linalool ("légère, florale"), le 2-phényléthanol
("fruité, miellée"), le 4-hydroxy-2,6,6-triméthyl-3-oxocyclohex-1-ènal, le 4-hydroxy-2,6,6-
triméthyl-3-oxocyclohexa-1,4-diènal, la dihydro-β-ionone, la β-ionone ("chaude, boisée") et
un composé inconnu (IR = 1300).
Certains de ces composés avaient été extraits directement des stigmates frais par HD
(cf. II.2.3) : le décane, le linalool, la cétoisophorone, le lanièrone, le décanal, le β-cyclocitral,
le 2,6,6-triméthyl-4-oxocyclohex-2-ènal, le 4-hydroxy-2,6,6-triméthyl-3-oxocyclohex-1-ènal,
le 4-hydroxy-2,6,6-triméthyl-3-oxocyclohexa-1,4-diènal, la β-ionone, la dihydro-β-ionone et
le composé inconnu (IR = 1300). Ils représentent 67,8% de la fraction volatile totale extraite
par HD. D’autres composés volatils proviennent seulement des fleurs tels le limonène et le 2-
éthylhexan-1-ol. Les faibles pourcentages de ces deux dernières molécules (respectivement
0,35 et 0,87%), étant pourtant largement majoritairement émises par la fleur émondée
(respectivement 16,0 et 79,2%), confirme que la fraction volatile émise par les stigmates
serait majoritaire par rapport à celle émise par la fleur émondée. Certains composés n’ont été
identifiés ni dans les effluves émises par la fleur ni dans celles des stigmates (le 1,4-
diméthylbenzène, le benzaldèhyde ou le 2-phényléhanal par exemple) et ne pourrait se
dégager que lorsque la fleur est encore sur pied, en terre.
140
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Afin d’extraire une huile essentielle, les fleurs émondées ont été hydrodistillées
pendant 3h, temps utilisé pour des fleurs de type fragile (comme le jasmin), (Eddaouiri et al.,
1993). L’huile essentielle, obtenue en très faible quantité (rendement par rapport à la matière
sèche estimé à 3,3.10-2%), a été extraite de l’eau de cohobage par solvant. Le mode opératoire
a été détaillé dans la partie expérimentale (cf. V.3.3.2).
Les extractions aux nombres de trois, sont reproductibles aux vues des écarts types
obtenus sur les pourcentages des composés extraits. Sur 28 composés volatils (temps de
rétention inférieur au C18), 23 ont été identifiés (Figure 7). La fraction volatile (composés dont
le temps de rétention est inférieur au C18) représente 87,2% de l’ensemble des molécules
détectées par CPG-SM.
141
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Aire (%)
0 10 20 30 40 50 60
3-méthylbutan-1-ol [123-51-3]
744
779
hexanal [66-25-1]
furfural [98-01-1]
hexan-1-ol [111-27-3]
2-[5H]-furanone [497-23-4]
benzaldéhyde [100-52-7]
2-éthylhexan-1-ol [104-76-7]
2-phényléthanal [122-78-1]
linalool [78-70-6]
1106
2-phényléthanol [60-12-8]
α-isophorone
a-isophorone [78-59-1]
camphor [76-22-2]
non-2-énal [2463-53-8]
terpinèn-4-ol [562-74-3]
safranal [116-26-7]
dihydrocarvone [7764-50-3]
isodihydrocarvéol [500-00-5]
dihydrocarvéol [38049-26-2]
carvone [99-49-0]
pipéritone [89-81-6]
1265
dihydro-β-ionone
dihydro-b-ionone [17283-81-7]
pentadècane [629-62-9]
dodécanoate de méthyle [111-82-0]
1575
Figure 7. Composés volatils, (obtenus par CPG-SM, n=3), de l’huile essentielle extraite par du
dichlorométhane, après hydrodistillation des fleurs. (L’identification a été réalisée à partir des
indices de rétention, les librairies (NIST, Agilent, France ; WILEY, Hewlett Packard, France) et la
littérature. Les indices de rétention ont été calculés à partir des alcanes et les écarts types, sur les
pourcentages).
142
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
données de la littérature (cf. Annexe I, 2.1.1). Les modes opératoires ont été détaillés dans la
partie expérimentale (cf. V.3.3.3.1). Les extraits ont été analysés par CPG-SM (Tableau 7).
Tableau 7. Composés volatils (obtenus par CPG-SM, n=3) extraits des fleurs par Likens-Nickerson
(éther diéthylique et hexane).
% A. E. % A. E.
Identificationa IRb Fragments masse [m/z (%)]
Eth.c T.d Hex.c T.d
heptane [142-82-5] 705 43(100),57(80),71(79),41(78),100(30),85(2) 3,76 5,61 8,81 6,60
3-méthylbutanol [123-51-3] 732 55(100),70(80),42(70),57(20),69(10),71(2) 0,01 0,02 - -
4-méthylpentan-2-one [108-10-1] 735 43(100),57(90),41(80),85(40),100(38),70(30),98(2) 0,01 0,02 - -
octane [111-65-9] 801 43(100),85(50),57(40),71(35),114(5) 1,39 1,67 2,07 1,41
hexanal [66-25-1] 801 44(100),56(98),41(90),72(40),82(38),114(2) 0,08 0,13 - -
811 811 43(100),45(50),61(20),73(18),70(10) 0,12 0,05 - -
nonane [111-84-2] 899 43(100),57(90),85(40),71(30),99(10),128(8) 0,20 0,20 0,69 0,29
heptanal [111-71-7] 902 70(100),44(80),41(79),55(70),81(30),86(25),96(20) 0,05 0,09 0,08 0,07
2-[5H]-furanone [497-23-4] 920 55(100),84(60),54(20),104(2) 0,57 0,98 - -
2-éthylhexan-1-ol [104-76-7] 1031 57(100),41(50),70(30),83(28),98(10),112(5) 81,45 7,74 77,00 9,22
β-isophorone [471-01-2] 1042 96(100),81(95),95(80),138(70),123(60) 0,23 0,39 0,80 0,10
2-phényléthanal [122-78-1] 1046 91(100),92(30),120(28),65(25) 3,84 2,06 4,85 0,78
γ-terpinène [99-85-4] 1058 93(100),91(90),136(40),121(35),105(10) 0,03 0,04 0,14 0,12
linalool [78-70-6] 1101 55(100),71(70),93(69),83(64),121(10),136(2) 0,25 0,34 - -
nonanal [124-19-6] 1106 55(100),57(98),83(40),98(38),114(5),126(5) 0,74 0,20 0,61 0,54
1112 1112 91(100),92(50),138(48),122(20),54(10,)67(5) - - 0,07 0,13
2-phényléthanol [60-12-8] 1119 91(100),55(50),92(49),122(40),101(10) 0,17 0,19 0,65 1,00
α-isophorone [78-59-1] 1120 82(100),138(30),54(20),95(19),79(18) - - 0,07 0,13
terpinèn-4-ol [562-74-3] 1181 71(100),93(50),111(49),154(20),136(10) 0,18 0,16 0,20 0,03
α-terpinéol [98-55-5] 1195 59(100),93(80),121(70),136(60),81(40),139(10),137(8) 0,03 0,05 0,22 0,09
safranal [116-26-7] 1198 107(100),91(80),121(70),150(30),135(10) 0,33 0,39 0,38 0,03
dihydrocarvone [7764-50-3] 1204 67(100),95(98),82(60),152(40),109(30),137(10) 0,18 0,16 0,39 0,07
isodihydrocarvéol [500-00-5] 1218 107(100),79(98),82(88),93(85),121(80),136(70),154(2) 0,44 0,22 0,20 0,21
dihydrocarvéol (isomére) [38049-26-2] 1232 93(100),107(95),121(90),136(40),141(10) 1,15 0,38 - -
carvone [99-49-0] 1244 82(100),54(50),93(48),108(45),150(10),135(5),121(2) 1,22 0,12 1,34 0,08
hexadécan-1-ol [36653-82-4] 1270 43(100),57(99),69(70),82(68),95(50),109(30) 0,26 0,10 0,30 0,06
nonanoate d'éthyle [123-29-5] 1292 88(100),101(50),135(40),141(38),115(5),157(1) 0,02 0,03 0,12 0,16
1397 1397 57(100),43(80),71(70),141(5),99(2) 0,19 0,12 - -
2,6-di-(tbutyl)-4-hydroxy-4-méthyl-
1457 205(100),165(85),57(70),180(40),220(20),236(5)
cyclohexa-2,5-dièn-1-one [10396-80-2] - - 1,32 0,70
pentadécane [629-62-9] 1498 57(100),43(80),71(70),85(50),212(5) 0,64 0,32 0,43 0,13
dodécanoate de méthyle [106-33-2] 1522 74(100),87(60),168(20),143(18),183(15),214(2) - - - -
ionol [128-37-0] 1551 219(100),234(30),220(25) 0,40 0,47 - -
2,2,4-triméthylpentan-1,3-
1585 71(100),43(50),149(10),111(5),205(2) 0,16 0,27
dioldiisobutyrate - -
hexadécane [544-76-3] 1596 57(100),43(80),71(79),85(50),99(10) 0,48 0,52 - -
2-propanoate de dodécyle [2156-97-0] 1691 55(100),69(50),83(48),111(30),127(20),140(1) 0,66 0,76 - -
heptadécane [629-78-7] 1698 57(100),71(80),43(75),85(70),99(20),240(1) 0,56 0,70 - -
octadécane [593-45-3] 1799 57(100),43(80),71(79),85(60),99(20),113(10),127(2) 0,33 0,36 - -
a
identification réalisée à partir des indices de rétention, les librairies (NIST, Agilent, France ; WILEY,
Hewlett Packard, France) et la littérature.
b
indice de rétention calculé à partir des alcanes.
c
pourcentage moyen des composés volatils extraits à l’éther et à l’hexane.
d
écarts type sur les pourcentages.
143
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
144
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
quantité importante au sein de la plante, entre 77,0% et 81,5% selon le solvant utilisé. Le
limonène représente 16% de la fraction volatile émise par la plante mais n’est pas présent
dans les extraits par solvants. Ainsi, cette molécule serait libérée par la plante en quantité
importante au cours du temps tout en étant présente à l’état de traces au sein de ses tissus.
Tableau 8. Rendements d’extraction moyens en concrètes de fleurs par rapport à la matière sèche
(Hr = 85,5%) en fonction du temps de macération dans l’éther diéthylique, 15 min, 30 min et 60
min (n=3).
Solvant et temps d’extraction (min) Ether 15 min Ether 30 min Ether 60 min
Rendements d’extraction moyens en concrète (%) 1,9 2,2 2,9
Ecart type 0,4 0,2 1,2
Le caractère aromatique des concrètes, a été évalué sur des extraits de fleurs récoltées
en 2003. Ces concrètes ont été caractérisées globalement par le parfumeur Pierre BERDOUES
(Parfums Berdoues SA, 31270 Cugnaux, France) par des notes "miellées" mais aussi
"florales" telles que "mimosa", "genêt" et "soucis" et évaluées comme étant susceptibles
d’intéresser l’industrie de la parfumerie. La macération de 30 min semble légèrement
145
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
différente olfactivement puisqu’elle présente également des notes "verte". Les concrètes de
fleurs ont été reprises dans de l’éthanol absolu à 40°C afin d’éliminer les cires qui précipitent
dans ce solvant à froid.
Elles ont été analysées par CPG-SM/ODP, afin de déterminer séparativement les
composés ayant une activité odorante (cf. V.3.3.4.1.1). Les zones odorantes, présentes dans
les absolues de fleurs, ont été détectées par un juge qualifié (sujet choisi pour sa capacité à
effectuer une analyse sensorielle GC-O et dont les performances ont été contrôlées). Des
descripteurs ont été attribués pour chaque pic odorant dont l’intensité a été évaluée sur une
échelle allant de 0 à 5.
Les concrètes ont également été analysées par CPG-SM afin de caractériser leur
fraction volatile (composés dont le temps de rétention est inférieur au C18). Cette étude a été
menée sur des macérations de fleurs récoltées en 2004, les concrètes ayant été produites sur
trois lots différents pour chaque temps de macération (cf. V.3.3.4.1.2).
Les résultats obtenus ont été regroupés dans le Tableau 9.
Tableau 9. Résultats des analyses par CPG-SM/ODP (n=3) de la fraction volatile présente dans les
extraits de fleurs issus de macérations dans l’éther diéthylique (15 min, 30 min et 60 min).
% A. % A. % A.
Fragments Odeurs
Picsa Identificationb IRc 15 30 60
de masse [m/z (%)] perçuesd
min min min
44(100),56(80),57(60),
Pic 1 hexanal [66-25-2] 808 72(35),82(20),67(15) verte -e - -
f
Pic 2 - 880 - cacahouète nd nd nd
55(100),84(80),27(20),
- 2-[5H]-furanone [497-23-4] 924 39(15)149(1) - 1,69 1,78 1,60
55(100),70(80),27(40),
Pic 3 oct-1-èn-3-one 979 83(10),97(10),111(2) champignon - - -
57(100),41(30),70(28),
- 2-éthylhexan-1-ol [104-76-7] 1032 83(25),29(15),112(1) - - 0,32 0,76
57(100),43(80),71(70),
Pic 4 undécane [1120-21-4] 1097 85(40),70(5),84(3),99(2),156(2) brûlée - - -
57(100)41(75),70(45),
- nonanal [124-19-6] 1107 82(35),98(30),149(1) - 0,09 0,03 0,08
91(100),92(55),122(30), florale,
Pic 5 2-phényléthanol [60-12-8] 1117 65(15),39(1),51(1) 0,09 0,28 0,11
miellée
formiate de 2-phényléthyle 104(100),91(75),51(25), verte
Pic 6 1176 105(15),92(10),103(5),122(2) - - -
[104-62-1] piquante
dihydro-4-hydroxy-2-[3H]- 44(100),74(30),29(15),
- 1213 102(15),149(1) - 9,05 25,09 20,27
-furanone [5469-16-9]
acide phénylacétique 91(100),136(30),92(20),
Pic 7 1245 65(20) fruitée - - -
[103-82-2]
florale,
Pic 8 - 1267 - nd nd nd
miellée
Pic 9 - 1328 - pain de mie nd nd nd
107(100),138(30),77(28), miellée,
Pic 10 4-hydroxyphényléthanol 1367 108(4) - - -
florale
180(100),137(97),109(95),
- 5-hydroxy-2,6,6-triméthyl-3- 1387 152(70),39(60),77(50) - 0,02 0,04 -
146
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
-oxocyclohex-1,4-diènal
[329323-90-2]
81(100),67(20),55(10),27(8),
déca-2,4-diènal [2363-88-4] 1323 29(5),107(1),122(1) - - - 0,05
florale,
Pic 11 - 1407 - nd nd nd
miellée
4-hydroxy-2,6,6-
-triméthylcyclohex- 135(100),107(80),121(70),178(70),
- 1426 168(60),91(50),79(50) - 0,04 0,17 0,22
-1-ènal (HTCC)
[35692-94-5]
4-hydroxyphényléthanol 107(100),138(30),77(20),
- 1444 51(2),149(1) - 0,52 0,75 0,88
[501-94-0]
2,6-di(tbutyl)-4-hydroxy-4-
165(100),180(70),57(70),
- -méthylcyclohexa-2,5- 1458 137(40),41(40),22(20),77(5) - - 0,03 0,00
-diènone [10396-80-2]
2,6-di(tbutyl)-4
161(100),203(70),218(60),
- -méthylènecyclohexa-2,5- 1472 175(40),185(20) - - 0,03 0,05
-diènone
acide dodécanoïque 73(100),60(95),43(55),85(25),
- 1566 129(25),157(20),200(10) - 0,14 0,05 -
[143-07-7]
151(100),135(95),109(85),
- 1661 1661 43(75),95(30),208(25) - 0,02 - -
acide tétradécanoïque 73(100),60(90),43(70)
1784 129(45)185(30),228(25) - 0,45 - -
[544-63-8]
Fraction volatile de l’extrait (%) 12,1 28,6 24,0
a
pics odorants perçus lors du sniffing.
b
identification réalisée à partir des indices de rétention, les librairies (NIST, Agilent, France ; WILEY,
Hewlett Packard, France), la littérature et les odeurs perçues.
c
indice de rétention calculé à partir des alcanes, sur un pic détecté par CPG-SM ou par CPG-ODP.
d
descripteurs attribués lors du sniffing pour chaque pic odorant.
e
- composé dont le pourcentage est inférieur au seuil de quantification fixé.
f
nd, composé perçu lors du sniffing mais non-détecté en CPG-SM.
Les molécules ayant une activité odorante ont des indices de rétention faibles
(IR < 1407) et sont particulièrement volatiles. Les composés majoritairement extraits sont la
dihydro-4-hydroxy-2[3H]-furanone (de 9,0% à 25,1%) et la 2-[5H]-furanone (de 1,6% à
1,8%) qui n’ont pas été perçus par le juge. Onze pics odorants, de type "vert", "pyrogéné",
"floral", "fruité" et "champignon", ont été détectés dans les concrètes de fleurs, leurs intensités
variant avec le temps de macération (Figure 8).
147
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
verte : hexanal
Pic1
5,0
florale, miellée (IR=1407) Pic11 Pic2 cacahouète (IR=880)
4,0
florale, miellée :
4-hydroxyphényléthanol 3,0
0,0
pain de mie Pic9 Pic4 brûlée : undécane
(IR=1328)
Figure 8. Profils aromatiques des absolues de fleurs, obtenues par macération dans l’éther, réalisés
par CPG-SM/ODP (n=3). (L’identification a été effectuée à l’aide des indices de rétention et les
librairies, NIST, Agilent, France ; WILEY, Hewlett Packard, France. Seules les notes dont
l’intensité moyenne perçue a été > 0,7 ont été prises en compte).
Les notes les plus intenses sont "cacahouète" (pic 2, IR = 880), "brûlée" (pic 4,
undécane) et "florale, miellée" (pic 5, 2-phényléthanol et pic 10, 4-hydroxyphényléthanol). La
concrète de 15 min possède un plus grand nombre de notes aromatiques diverses : "verte" (pic
1, hexanal), "fruitée" (pic 7, acide phénylacétique) et "florale, miellée" (pic 8, IR = 1267).
L’étude olfactive de la concrète de 30 min confirme les données du parfumeur, elle est plus
"verte" (pic 6, intensité de 3,3), note donnée par le formiate de 2-phényléthyle. Le seul
composé quantifiable et perçu en CPG-ODP est le 2-phényléthanol. La note aromatique
donnée par le 4-hydroxyphényléthanol a été jugée intense dans les trois extraits 15 min (4), 30
min (4) et 60 min (3,3). Peu de différences olfactives ont été notées avec l’augmentation du
temps d’extraction. La fraction volatile ne constitue qu’un faible pourcentage des composés
détectés en CPG-SM. Néanmoins, sa proportion au sein de l’extrait ainsi que le nombre de ses
composés évoluent légèrement en fonction du temps de macération. Après 15 min
d’extraction, dix composés volatils ont été extraits, mais en faible quantité (12,1%), après 30
min, ce nombre augmente légèrement (11) mais la quantité extraite est plus importante par
148
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
rapport aux autres composés (28,6%) et dans l’extrait de 60 min, seulement neuf composés
sont présents avec une fraction volatile de 24,0%. Lors d’un temps de macération trop long, la
proportion de composés volatils diminue. Ce phénomène pourrait être du à la dégradation et à
la solubilisation de composés volatils hydrosolubles au contact de la phase aqueuse présente
dans le milieu après 60 min de macération, mais aussi à l’extraction de composés plus lourds
avec l’augmentation du temps de macération.
149
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
concrète est la dihydro-4-hydroxy-2-[3H]-furanone (de 9,1 à 25,1%) et les notes les plus
intenses sont "florale miellée" (2-phényléthanol et 4-hydroxyphényléthanol), "cacahouète"
(IR=880) et "brûlée" (undécane). Le 2-éthylhexan-1-ol est présent en très faible quantité dans
ces extraits (de 0,3 à 0,8%). Le temps de macération le plus approprié est de 60 min. La
valorisation aromatique des fleurs devra être réalisée par extraction à froid de la matière
végétale dans un solvant compatible avec un procédé industriel, tel que l’hexane.
150
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Tableau 10. Composés volatils (obtenus par CPG-SM, n=3) de l’huile essentielle extraite par du
dichlorométhane après hydrodistillation des feuilles.
% %
E.T.c E.T.c
Identificationa IRb Fragments de masse [m/z (%)] A. A.
8h 16h
8h 16h
pent-3-èn-2-one [625-33-2] 732 69(100),41(98),43(60),39(40),84(38),98(3) 0,09 0,10 - -
pent-2-ènal [1567-87-0] 748 55(100),83(60),39(55),84(54),86(10),88(2) 0,10 0,13 0,03 0,03
pentan-1-ol [71-41-0] 762 42(100),55(75),31(70),41(68),70(60),84(10) 0,11 0,13 0,01 0,01
cyclopentanone [120-92-3] 767 55(100),84(50),27(30),85(2),91(1) 0,65 0,41 0,44 0,06
hexanal [66-25-1] 801 41(100),44(80),56(70),49(65),84(30),86(28),98(2) 0,27 0,26 0,09 0,05
furfural [98-01-1] 827 96(100),95(95),39(70),49(15),67(11),84(10),98(2) 0,84 0,79 1,03 0,29
hex-2-ènal [505-57-7] 848 41(100),55(80),69(70),83(50),57(45),98(30) 3,93 3,79 0,49 0,10
hex-2-èn-1-ol [928-95-0] 859 57(100),41(30),82(20),71(18),86(3) 0,09 0,15 - -
hexan-1-ol [111-27-3] 863 56(100),43(50),55(45),69(40),84(3),87(2) 0,15 0,16 0,01 0,02
2-[5H]-furanone [497-23-4] 916 55(100),84(40),27(30),39(20),95(5),110(2) 6,58 1,98 5,81 1,31
hept-2-ènal [18829-55-5] 951 41(100),55(80),57(75),83(70),39(65),69(50),97(2) 0,04 0,06 0,00 0,00
benzaldéhyde [100-52-7] 956 77(100),106(90),105(87),51(40),74(10),110(1) 0,03 0,04 0,14 0,04
coumarone [271-89-6] 991 118(100),89(50),90(40),63(30),119(5) - - 0,03 0,03
hepta-2,4-diènal [4313-03-5] 1009 81(100),53(20),39(19),67(18),110(10) 0,14 0,13 0,11 0,02
2-phényléthanal [122-78-1] 1038 91(100),65(30),92(28),39(10) 0,37 0,30 0,30 0,08
octan-1-ol [111-87-5] 1068 56(100),41(90),55(85),69(60),70(59),84(40) 0,44 0,31 0,11 0,04
nonanal [124-19-6] 1103 57(100),41(90),70(40),82(38),98(35),114(2) 0,17 0,13 - -
non-2-ènal [2463-53-8] 1260 43(100),41(90),70(88),55(80),83(50),124(10) 0,07 0,08 - -
1266 1266 43(100),84(50),87(30),127(10),110(5) 0,27 0,22 0,08 0,08
1287 1287 43(100),84(50),87(30),127(10),110(8),134(5) 0,10 0,06 - -
4-(2,6,6-triméthylcyclohexa-1,3-diènyl)-
1325 119(100),43(50),91(45),105(40),147(30),192(20) 0,18 0,15 - -
butan-2-one
1346 1346 157(100),142(50),172(30),141(20),115(10),173(2) 1,32 2,06 0,33 0,05
β-damascénone [23726-93-4] 1373 69(100),121(50),190(10),105(5),175(3) 0,42 0,33 0,12 0,05
1381 1381 43(100),159(90),91(70),105(50),119(40),192(2) 1,15 0,96 0,21 0,04
1389 1389 163(100),43(30),105(20),193(2) 0,04 0,03 0,26 0,04
1,3,5,7-tétraméthyladamantane [1687-36-
1397 121(100),177(80),159(79),136(40),192(20) 0,07 0,03 0,01 0,02
1] + ionone [127-41-3]
4-(2,6,6-triméthylcyclohexa-1,3-diènyl)-
1402 119(100),43(30),84(28),121(25),192(23),159(10) 0,16 0,18 - -
butan-2-one
1-(6,6-diméthyl-2-méthylènecyclohex-3-
1420 43(100),105(40),147(38),91(30),190(28),175(20) 0,15 0,10 0,14 0,04
ènyl)-butèn-3-one
géranyl acétone [3796-70-1] 1444 43(100),69(30),107(10),136(9),151(8),161(1) 0,12 0,14 - -
1451 1451 43(100),91(50),105(45),147(43),190(40) 0,04 0,07 - -
β-ionone [14901-07-6] 1472 177(100),43(50),135(10),192(5) 0,04 0,07 - -
acide dodécanoïque [143-07-7] 1578 60(100),73(98),129(30),157(2),200(10),171(5) 2,98 1,94 1,21 0,58
dodécanoate d'éthyle [106-33-2] 1590 88(100),101(50),43(30),157(20),183(18),228(10) 0,15 0,16 0,20 0,28
1608 1608 43(100),97(50),111(43),137(30),165(10) 0,04 0,04 _ _
acide tétradécanoïque [544-63-8] 1767 78(100),60(98),43(50),129(35),185(30),228(28) 1,66 0,50 1,48 0,38
Fraction volatile de l’extrait (%) 23,0 0,8 12,7 0,3
a
identification réalisée à partir des indices de rétention, les librairies (NIST, Agilent, France ; WILEY,
Hewlett Packard, France) et la littérature.
b
indice de rétention calculé à partir des alcanes.
c
écarts type sur les pourcentages.
151
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Les trois hydrodistillations sont peu reproductibles. Après 8h00 d’extraction, sur 35
composés volatils extraits (temps de rétention inférieur à celui du C18), 28 ont été identifiés.
Ces composés possèdent globalement des notes puissantes, "verte", "florale" et "grasse",
(Arctander, 1994). Six composés volatils sont majoritaires (% A. > 1%) : l’hex-2-ènal (3,9%)
donnant une odeur "verte puissante", la 2-(5H)-furanone (6,6%), l’acide dodécanoïque (3,0%)
et l’acide tétradécanoïque (1,7%) ayant tout deux des notes "grasse" et "cireuse" et deux
composés inconnus (IR = 1346 et 1381). Après 8h00 supplémentaires d’hydrodistillation,
seulement 25 composés volatils ont été extraits. Les composés volatils majoritaires sont le
furfural (1,0%) donnant des notes "épicée" et "cannelle", la 2-[5H]-furanone (5,8%), l’acide
dodécanoïque (1,2%, "grasse") et l’acide tétradécanoïque (1,5%, "grasse"). L’huile essentielle
générée lors de l’hydrodistillation s’appauvrit en composés volatils au cours de l’extraction.
La fraction volatile (composés dont le temps de rétention est inférieur à celui du C18) est de
23,0% après 8h00 d’extraction et de 12,6% après 8h00 supplémentaires. Le pourcentage de
certains composés participant à l’arôme global de l’extrait diminue notablement : l’hexanal
(de 0,3 à 0,1%), l’hex-2-ènal (de 3,9 à 0,5), le nonanal (de 0,2 à 0) et le non-2-ènal (de 0,1 à
0). Une partie des composés volatils sont des aldéhydes, produits par des réactions
d’oxydation et d’hydrolyse de composés par action de l’eau et du chauffage.
L’extrait obtenu est très riche en acides gras, lui conférant cet aspect solide à
température ambiante: acides dodécanoïque (C12:0, Téb = 44°C, 3,0% après 8h d’extraction),
tétradécanoïque (C14:0, Téb = 58,5°C, 1,7%), les acides hexadécanoïque (C16:0, Téb =
62,9°C) et linoléique (C18:2), étant les deux composés majoritaires de ces extraits, présents
respectivement après 8h00 d’extraction, à 19,5% et 40,6% et après 8h00 supplémentaires, à
28,4% et 54,1% (Figure 9 et Tableau 11). La présence d’acide gras en quantité importante,
confirme l’hypothèse d’hydrolyse de triglycérides, émise précédemment. D’après Akoh,
(Akho et Min, 2002), comme dans le cas des bulbes, la formation d’hexanal (0,26% après
8h00 d’extraction), d’hexan-1-ol (0,15%) et du non-2-ènal (0,08%) provient de l’oxydation de
l’acide linoléique au cours de l’extraction.
152
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Abundance
TIC: F228031M.D
TIC: F228032A.D (*)
CPG-SM
3500000
DB5ms (30mx0,25mmx0,25mm) Acide linoléique
50°C, 2°C/min, 100°C, 4°C/min, 250°C (20 min)
3000000
T°C inj., 200°C ; T°C dét., 250°C
DHe, 1,3 mL/min
2500000
Acide hexadécanoïque
2000000
1500000
1000000
500000
0
10.00 20.00 30.00 40.00 50.00 60.00 70.00
Time-->
Tableau 11. Acides gras majoritaires (obtenus par CPG-SM, n=3) dans les extraits au
dichlorométhane, issus de l’hydrodistillation de feuilles.
Acides gras majoritaires Aire (%) 8h00 Aire (%) 16h00
Acides hexadécanoïque et linoléique 60 72
Ecart type 8 2
Le phytol (composé dont l’indice de rétention est supérieur à celui du C18), utilisé dans
la synthèse des vitamines E et K et dans la parfumerie, est également présent dans les extraits
à 0,3% et provient de l’hydrolyse de la chlorophylle des feuilles dans l’eau.
Les acides gras sont majoritaires devant les composés volatils dans cet extrait,
notamment l’acide hexadécanoïque et linoléique.
153
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Aire (% )
0,0 5,0 10,0 15,0 20,0 25,0
706
pent-2-ènal [1567-87-0]
pentan-1-ol [71-41-0]
cyclopentanone [120-92-3]
hexanal [66-25-1]
furfural [98-01-1]
hex-2-ènal [505-57-7]
hexan-1-ol [111-27-3] 2-[5H]-furanone [497-23-4]
benzaldéhyde [100-52-7] 0,0 20,0 40,0 60,0
hepta-2,4-diènal [4313-03-5]
% A. 1h
6-methyl-bicyclo[4,1,0]-heptan-2-one
2-éthylhexan-1-ol [104-76-7] % A. 2h
2-phényléthanal [122-78-1] % A. 3h
α-isophorone
a-isophorone [78-59-1] % A. 4h
octan-1-ol [111-87-5]
% A. 5h
nonanal [124-19-6]
β-cyclocitral
b-cyclocitral [432-25-7] % A. 6h
(Z)-dec-2-ènal [2497-25-8]
deca-2,4-diènal [2363-88-4] % A. 1h
4-(2,6,6-triméthylcyclohexa-1,3-diènyl)-butan-2-one % A. 2h
β-damascénone
b-damascénone [23726-93-4]
% A. 3h
1385
% A. 4h
1393
1,3,5,7-tétraméthyladamantane [1687-36-1] + ionone
% A. 5h
[127-41-3]
4-(2,6,6-triméthylcyclohexa-1,3-diènyl)-butan-2-one % A. 6h
1-(6,6-diméthyl-2-méthylènecyclohex-3-ènyl)-butèn-
3-one
géranyl acétone [3796-70-1]
1457
β-ionone
b-ionone [14901-07-6]
α-ionone
a-ionone [127-41-3]
acide dodécanoïque [143-07-7]
1613
1616
1671
hexadecanol [36653-82-4]
acide tétradécanoïque [544-63-8]
Figure 10. Composés volatils (obtenus par CPG-SM, n=3) de l’huile essentielle extraite par du
dichlorométhane après hydrodistillation des feuilles à t = 1h, 2h, 3h, 4h, 5h et 6h. L’identification a
été réalisée à partir des indices de rétention, les librairies (NIST, Agilent, France ; WILEY, Hewlett
Packard, France) et la littérature. Les indices de rétention ont été calculés à partir des alcanes.
154
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
155
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Tableau 12. Composés volatils (obtenus par CPG-SM, n=3) extraits des feuilles par Likens-
Nickerson (éther diéthylique et pentane).
% A. % A. % A. % A.
Identificationa IRb Fragments de masse [m/z (%)] pent. pent. eth. eth.
1h30 3h00 1h30 3h00
pent-1-èn-3-ol [616-25-1] 683 57(100),55(30),84(2) - - 6,82 5,80
pentan-3-one [96-22-0] 700 57(100),29(60),43(30),86(20),100(2) - - 0,39 0,19
heptane [142-82-5] 701 44(100),81(98),57(40),96(38),53(30),86(5),100(2) 0,97 2,46 1,85 1,75
pentan-3-ol [584-02-1] 703 59(100),41(20),55(5) 1,28 1,59 6,79 4,90
pentan-1-ol [71-41-0] 730 55(100),42(80),70(79),86(2) 0,31 0,24 1,03 0,48
3-méthylbutan-1-ol [123-51-
734 55(100),70(80),42(78),41(75),69(30),71(5) 0,42 0,30 0,64 0,53
3]
(E)-pent-2-ènal [1567-87-0] 752 55(100),83(70),84(68),39(60),41(55),85(2) 0,22 0,79 0,83 0,71
771 771 55(100),84(98),91(2),98(2) - 0,54 8,11 17,22
octane [111-65-9] 800 41(100),69(40),55(35),85(5),98(2) 11,78 10,70 2,15 1,92
hexanal [66-25-1] 801 44(100),56(98),72(30),82(20),98(2) 4,99 3,09 4,04 3,35
810 810 43(100),45(60),61(30),73(28),207(2) - - 0,04 -
furfural [98-01-1] 831 96(100),95(98),39(60),67(10) - 0,63 0,22 2,07
5,5-diméthyl-1-
éthylcyclopenta-1,3-diène 841 107(100),91(60),122(30),105(10) 0,46 0,87 1,16 0,84
[496862-86-3]
7-oxabicyclo[4,1,0]heptane
843 55(100),41(90),83(85),69(70),97(10) 0,98 0,70 1,30 1,19
[286-20-4]
hex-2-ènal [6728-26-3] 852 41(100),55(80),69(75),83(60),98(20) 52,24 40,49 38,69 32,60
phényléthane [100-41-4] 859 91(100),106(30),55(20),69(18),103(5) 0,49 1,02 1,01
nonane [111-84-2] 899 557(100),43(90),68(50),84(48),128(5),98(4) - 0,17 - -
heptanal [111-71-7] 902 70(100),41(98),55(80),81(30),86(28),96(20) 0,54 0,54 0,46 0,33
3-méthylthiopropanal
908 48(100),104(70),76(40),61(30),112(5) - 0,07 - -
[3268-49-3]
2-[5H]-furanone [497-23-4] 911 55(100),84(60),95(5),110(2) - - 6,95 5,36
hept-2-ènal [18829-55-5] 956 41(100),55(80),83(75),97(5),112(5) 0,55 0,48 0,55 0,27
benzaldéhyde [100-52-7] 962 106(100),105(98),77(97),51(40) - 0,11 0,04 -
6-méthylhept-5-èn-2-one
983 43(100),55(30),69(28),71(27),108(25),126(5) 0,14 0,27 0,22 -
[110-93-0]
2-pentylfurane [3777-69-3] 988 81(100),82(30),53(20),138(18),109(5) 0,70 0,65 0,53 0,73
(E,E)-hepta-2,4-diènal [4313-
996 81(100),110(30),68(20),136(5) 0,39 0,54 0,60 0,38
03-5]
octanal [124-13-0] 1002 41(100),43(98),57(80),55(78),84(60),100(30),10(20) 1,11 1,28 0,87 0,84
hepta-2,4-diènal (isomère)
1011 81(100),110(30),53(28),67(20),79(10) 0,37 0,79 0,71 0,18
[5910-85-0]
1019 1019 68(100),124(20),81(10),105(8),109(5),150(2) 0,06 0,39 0,08 -
1036 1036 41(100),67(80),54(75),85(60),100(50),111(20),128(10) 0,08 0,65 0,09 -
2-phényléthanal [122-78-1] 1044 91(100),65(30),129(28),92(20) 11,03 10,49 6,72 6,45
2-éthyl-6-méthyl-1,5-
1050 69(100),41(80),95(20),109(10),138(8),123(5) 0,16 0,25 0,17 -
heptadiène [10054-09-8]
oct-2-ènal [2548-87-0] 1058 82(100),41(90),55(80),70(75),91(50),138(10) 0,10 0,37 0,13 -
octan-1-ol [111-87-5] 1072 55(100),41(98),84(60),109(10),123(5) 0,16 1,02 0,51 -
terpinolène [586-62-9] 1085 93(100),121(98),136(80),79(50),105(30) - - - 0,30
undécane [1120-21-4] 1098 57(100),43(80),71(60),85(40),98(5),156(4) 0,58 0,57 - -
nonanal [124-19-6] 1104 57(100),41(80),70(40),98(38),82(35),124(5) 6,75 4,34 3,66 2,95
β-terpinéol [138-87-4] 1150 71(100),93(80),136(65),107(63),121(62),139(5) - - - 0,28
non-2-ènal [2353-63-8] 1158 43(100),55(98),83(80),70(70),96(40),109(30),152(5) - 0,15 - -
α-terpinéol [10482-56-1] 1194 59(100),93(80),121(78),136(70),81(65),139(5) - - 0,16 2,53
dodécane [112-40-3] 1195 57(100),43(80),71(50),85(35),170(5) 0,64 0,41 - -
156
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Le profil général des extraits est le même pour les 4 types d’extraction. Le composé
majoritairement présent est l’hex-2-ènal. Dans les extraits éthérés (1h30/3h00), il constitue
38,7%/32,6% de l’ensemble des volatils et dans ceux au pentane 52,2%/40,5%, donnant une
odeur "verte puissante" aux extraits. Le pourcentage tend à diminuer lorsque le temps
d’extraction augmente, cette molécule semble être extraite dès la première heure de
manipulation, fait également observé lors de l’hydrodistillation (cf. III.2.2.2.1). Les composés
présents sont en grande partie des aldéhydes (21), formés par des réactions d’oxydation et
d’hydrolyse lors du chauffage de la matière végétale dans l’eau, hypothèse formulée
également lors de la caractérisation des volatils présents dans l’huile essentielle.
Avec l’éther diéthylique, 46 composés volatils ont été extraits après 1h30 alors que
seulement 36 sont présents dans les extraits de 3h00, les deux extraits ayant 31 composés
communs. Les composés volatils supplémentaires présents dans l’extrait d’1h30 présentent
157
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
158
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
caractérisation, l’éther diéthylique a été choisi pour sa polarité (index de polarité de 2,8,
(Burdick et Jackson, 1982)) et son faible point d’ébullition. Trois temps de macération (sur
trois lots de feuilles récoltés en 2003) ont été testés : 3, 5 et 7 jours, temps requis selon les
données bibliographiques pour des feuilles (cf. Annexe I, 2.1.2).
Tableau 13. Rendements d’extraction moyens en concrètes de feuilles par rapport à la matière
sèche (Hr = 73,8%) en fonction du temps de macération dans l’éther diéthylique (n=3).
Solvant et durée d’extraction (jour) Ether 3 jours Ether 5 jours Ether 7 jours
Rendements d’extraction moyens en concrète (%) 1,40 1,65 1,80
Ecart type 0,06 0,02 0,70
Le pouvoir aromatique des concrètes, ayant une odeur globale "verte" très intense, a
été évalué note par note distinctement par CPG-SM/ODP par un juge qualifié (cf.
V.3.3.4.2.2). Parmi les trois extraits réalisés pour chaque temps de macération, 3, 5 et 7 jours,
les extraits les plus riches en composés volatils ont été sélectionnés pour réaliser cette analyse.
Les composés odorants étant pour la plupart détectés à l’état de traces par CPG-SM, leur
identification a été délicate. L’intensité des pics odorants a été notée sur une échelle allant de
0 à 5 et les notes perçues ont été décrites par le juge.
Les concrètes, effectuées à partir de trois lots de feuilles pour chaque temps de
macération, ont été également diluées dans du dichlorométhane et analysées par CPG-SM afin
de les caractériser (cf. V.3.3.4.2.3). Seule l’identification des composés les plus volatils (dont
le temps de rétention est inférieur à celui du C18) a été étudiée. Elle s’est avérée délicate,
surtout concernant les composés les plus lourds (IR > 1540).
159
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Tableau 14. Résultats des analyses par CPG-SM/ODP (n=3) de la fraction volatile présente dans les
extraits de feuilles issus de macération dans l’éther diéthylique (3 jours, 5 jours et 7 jours).
Fragments Odeurs % A. % A. % A.
Picsa Identificationb IRc
de masse [m/z (%)] perçuesd 3j 5j 7j
55(100),84(55),28(25), cacahouète
Pic 1 2-[5H]-furanone [497-23-4] 931 39(5),29(5),18(1) 2,75 2,88 4,47
grillée
e
Pic 2 - 992 - champignon nd nd nd
28(100),81(45),39(5),53(3),
- hepta-2,4-diénal [5910-85-0] 1015 79(1),91(1),110(1) - 0,00 0,06 0,07
28(100),57(65),41(7),70(5),
- 2-éthylhexan-1-ol [104-76-7] 1045 18(2),83(1),98(1) - 0,06 0,00 0,30
91(100),120(20),65(10), miellée,
Pic 3 2-phényléthanal [122-78-1] 1081 92(5),89(3) -f - -
florale
28(100),90(70),122(15),65(3), miellée,
Pic 4 2-phényléthanol [60-12-8] 1132 18(2),103(1),41(1) 0,27 0,06 0,53
piquante
dihydro-4-hydroxy-
28(100),44(74),74(10),18(5), miellée,
Pic 5 -2-[3H]-furanone 1180 55(5),102(3),45(1) 61,29 63,09 56,45
verte
[5469-16-9]
miellée,
Pic 6 - 1190 - nd nd nd
verte
120(100°,91(50),65(10), miellée,
Pic 7 coumaran [496-16-2] 1225 94(5),121(2) - - -
foin
acide 2-phénylacétique 91(100),136(30),92(20),
Pic 8 1251 95(5),120(1) miellée - - -
[103-82-2]
2-méthoxy-4-vinylphénol 28(100),150(45),135(40),
- 1329 107(10) - 0,13 0,15 0,19
[7786-61-0]
(E,E)-déca-2,4-diénal 28(100),81(45),44(15),55(5),
- 1337 67(3),121(1),152(1) - 0,04 0,05 0,06
[25152-84-5]
71(100),125(45),96(43),110(20),
- 1356 1356 41(15),27(3),83(1) - 0,35 0,26 0,12
Pic 9 - 1364 - foin, sucrée - - -
2,6-diméthylocta-2,7-diène-1,6-
43(100),71(80),55(45),93(10),
- diol 1381 137(1) - 0,27 0,18 0,24
[64142-78-5]
124(100),123(60),95(15),39(10),
- orcinol [504-15-4] 1425 69(10),27(1),107(1) - 0,13 0,07 0,00
2,6-di(t-butyl)-4-hydroxy-4-
méthyl- 165(100),57(90),43(50),137(40),
-cyclohexa-2,5-dièn-1-one 193(10),236(2)
- 1475 177(100),220(70),135(50),149(40), - 0,69 0,35 0,58
[10396-80-2]
205(34),192(10)
2,6-bis-(1,1-diméthyléthyl)-
-cyclohexa-2,5-dièn-1,4-dione
28(100),93(40),32(30),234(5),
- 1540 1540 149(1),219(1) - 0,19 0,09 0,03
153(100),57(20),43(15),181(10),
- 1567 1567 27(1),237(1) - 0,14 0,04 0,00
193(100),43(55),73(20),60(20),
- 1577 1577 109(15),12(10),208(1) - 0,25 0,23 0,09
127(100),99(3),69(1),41(1),83(1),
- 1588 1588 168(1),193(1) - 0,22 0,10 0,11
[3S,5R,6R,7E,9Xi]-3,6-epoxy-7- 43(100),109(45),208(35),125(30),
- 1615 99(10),55(15),166(1) - 0,29 0,33 0,08
-megastimène-5,9-diol
28(100),43(20),111(5),55(1),
- 1630 1630 121(1),137(1),165(1) - 0,06 0,02 0,00
43(100),97(75),111(50),137(40),
- 1633 1633 81(10),121(1),165(7) - 0,06 0,02 0,00
99(100),43(45),137(35),119(25),
- 3-oxo-α-ionol [97-07-5] 1660 181(10),211(8),267(1) - 0,46 0,21 0,69
108(100),137(60),43(50),57(45),
- 1663 1663 182(15),219(5),267(1) - 0,14 0,31 0,07
- 1687 1687 28(100),43(30),125(12),107(8), - 0,15 0,40 1,37
160
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
82(5),208(3),166(1)
43(100),193(98),123(80),91(12),
- 1703 1703 147(7),55(6),208(1) - 0,40 0,34 0,50
acide tétradécanoïque 28(100),73(15),60(15),129(2),
- 1778 228(2),185(2),97(1) - 0,12 0,11 0,06
[544-63-8]
Fraction volatile de l’extrait (%) 68,4 69,3 66,0
a
pics odorants perçus lors du sniffing.
b
identification réalisée à partir des indices de rétention, les librairies (NIST, Agilent, France ; WILEY,
Hewlett Packard, France), la littérature et les odeurs perçues.
c
indice de rétention calculé à partir des alcanes, sur un pic détecté par CPG-SM ou par CPG-ODP.
d
descripteurs attribués lors du sniffing pour chaque pic odorant.
e
nd, composé perçu lors du sniffing mais non-détecté en CPG-SM.
f
- composé dont le pourcentage est inférieur au seuil de quantification fixé.
Les composés odorants sont des molécules légères et très volatiles (IR < 1364). Les
deux composés majoritairement extraits sont la dihydro-4-hydroxy-2-[3H]-furanone (de 56,5
à 63,0%) et la 2-[5H]-furanone (2,8 à 4,5%). Ils donnent respectivement des notes "miellée
verte" et "cacahouète grillée".
Neuf pics odorants, de type, "pyrogénés", "miellé", "piquant", "vert" et "foin", ont été
détectés par CPG-SM/ODP, leur intensité variant avec le temps de macération (Figure 11).
2,0
miellée:
Pic8 1,0 Pic3 miellée florale : 2-phényléthanal
acide
2-phénylacétique 0,0
Figure 11. Profils aromatiques des concrètes de feuilles réalisées dans l’éther diéthylique (obtenus
par CPG-SM/ODP). L’identification a été effectuée à l’aide des indices de rétentions et les librairies
(NIST, Agilent, France ; WILEY, Hewlett Packard, France). Seules les notes dont l’intensité
moyenne perçue était > 0,7 ont été prises en compte.
161
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Cinq pics odorants sont présents dans les trois extraits : pic 1, "cacahouète grillée" (2-
[5H]-furanone), pic 2, "champignon terreux" (IR = 992), pic 4, "miellée piquante" (2-
phényléthanol) et pics 5 et 6, "miellée verte" (dihydro-4-hydroxy-2-[3H]-furanone, IR =
1190). La note "miellée piquante", donnée par le 2-phényléthanol, est beaucoup plus intense
(intensité : 4, 5 et 5) que la note "miellée verte" caractéristique de la dihydro-4-hydroxy-2-
[3H]-furanone (1,3, 1,3 et 1,7), quelques soit l’extrait, bien que son aire absolue soit très
faible par rapport à celui de la furanone. Le 2-phényléthanol possède donc un seuil de
perception beaucoup plus bas (Devos, 1990), que la dihydro-4-hydroxy-2-[3H]-furanone. Une
note "verte" est perçue à deux reprises, au cours de l’évaluation olfactométrique, avec une
note "miellée" de fond (pics 5 et 6), confirmant la perception odorante globale de l’extrait.
Le nombre de notes croit avec le temps de macération ainsi que l’intensité totale
résultante (Tableau 15).
Tableau 15. Nombre de notes et intensité totale résultante perçus dans les concrètes de feuilles par
CPG-ODP.
Durée (jour) 3 5 7
Nombre de notes 5 6 9
Intensité totale 12 16 24
162
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
dégradation des feuilles et solubilisant des composés volatils hydrophiles et d’autre part
l’extraction de composés plus lourds.
163
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Tableau 16. Composés (obtenus par CPG-SM) présents dans les fleurs, les feuilles et les bulbes.
% A. Fleurs % A. Feuilles % A. Bulbes
hexanal 0,4 0,3 2,8
2-[5H]-furanone 15,1 6,6 28,4
acide hexadécanoïque (C16:0) 0,8 19,5 22,1
acide linoléique (C18:2) 0,4 40,6 7,0
164
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Tableau 17. Rendement par rapport à la matière sèche des extraits sélectifs de caroténoïdes présents
dans les fleurs et les feuilles.
Caroténoïdes fleurs Caroténoïdes feuilles
a
Rendement (%) 0,2 1,1
a
extraction réalisé sur 35g de fleurs fraîches et 100g de feuilles congelées.
165
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
CLHP-DAD (λ=450nm)
C18 omnisphère (100mmx3mmx3µm)
Eluant : Eau (UHQ) A,
acétonitrile + 0,05% triéthylamine (B)
DEluant, 0,4mL/min
Mode gradient
Figure 12. Chromatogramme de l’extrait sélectif des caroténoïdes des fleurs, obtenu par CLHP à
λ = 450 nm.
Les spectres d’absorption en UV-Visible obtenus pour chaque molécule sont indiqués
dans le Tableau 18. Ces spectres sont typiques des caroténoïdes et sont peu différents les uns
des autres. Les courbes des spectres d’absorption des pics 4 et 5 (pics les plus intenses) ont été
illustrées Figure 13, à titre d’exemple.
Tableau 18. Spectres d’absorption en UV-Visible des molécules détectées à λ = 450 nm par CLHP
avec un détecteur à barrette de diodes dans l’extrait de fleurs.
Pics Temps de rétention Spectres UV-Visible
1 30,02 415 sh ; 435,0 ; 460,9
2 30,64 273,4 ; 415 sh ; 436,5 ; 461,2
3 31,30 332,5 ; 415 sh ; 440,7 ; 466,4
4 31,95 415 sh ; 441,7 ; 468,8
5 32,49 268,8 ; 420 sh ; 446,6 ; 473,6
6 34,13 Signal trop faible
7 34,86 Signal trop faible
166
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
pic 4 pic 5
Figure 13. Spectres d’absorption en UV-Visible des pics 4 et 5, obtenus par CLHP avec un détecteur
à barrette de diodes.
L’extrait sélectif des caroténoïdes présent dans les fleurs semble être composé d’un
groupe de molécules de structures très proches et ayant des spectres d’absorption semblables.
CLHP-DAD (λ=450nm)
C18 omnisphère (100mmx3mmx3µm)
Eluant : Eau (UHQ) A,
acétonitrile + 0,05% triéthylamine (B)
DEluant, 0,4mL/min
molécules plus polaires
Mode gradient
Figure 14. Chromatogramme de l’extrait sélectif des caroténoïdes des feuilles, obtenu par CLHP à
λ = 450 nm.
Les spectres d’absorption en UV-Visible obtenus pour chaque molécule sont indiqués
dans le Tableau 19. Ils sont caractéristiques des caroténoïdes. Les spectres obtenus pour les
167
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
pics 1, 2 et 3 sont légèrement différents des autres. Les courbes des spectres d’absorption des
pics 3 et 4 (pics majoritaires) ont été illustrées Figure 15, à titre d’exemple.
Tableau 19. Spectres d’absorption en UV-Visible des molécules détectées à λ = 450 nm par CLHP
avec un détecteur à barrette de diodes dans l’extrait de feuilles.
Pics Temps de rétention Spectres UV-Visible
1 6,34 416,0 ; 436,9 ; 463,4
2 6,65 404,0 ; 425,4 ; 451,2
3 7,24 416,5 ; 439,5 ; 467,0
4 17,62 267,5 ; 448,4 ; 475,2
5 18,36 454,0 ; 478,6
6 20,46 415 sh ; 444,5 ; 471,1
7 29,99 331,9 ; 415 sh ; 442,9 ; 469,7
8 22,05 346,1 ; 448,8 ; 473,5
pic 3 pic 4
Figure 15. Spectres d’absorption en UV-Visible des pics 3 et 4 obtenus par CLHP avec un détecteur
à barrette de diodes.
Les caroténoïdes présents dans les feuilles semblent être de deux types. Des molécules
plus polaires sortant en début d’analyse et des molécules plutôt apolaires sortant en fin
d’analyse. Ces deux types de caroténoïdes ont des spectres d’absorption légèrement différents,
notamment le pic 3 par rapport aux autres molécules.
III.3.2.1.3. Etalons
Deux étalons, la zéaxanthine et la lutéine, ont été analysés par CLHP. Les temps de
rétention, selon la méthode utilisée, sont situés entre 29 et 35 min pour les extraits de fleurs et
entre 15 et 25 min pour les extraits de feuilles. Les spectres d’absorption en UV-Visible de
ces deux molécules sont indiqués dans le Tableau 20 et illustrés Figure 16.
168
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Tableau 20. Spectres d’absorption en UV-Visible des étalons détectés à λ = 450 nm par CLHP avec
un détecteur à barrette de diodes.
Composés Spectres UV-Visible
zéaxanthine 277,4 ; 452,3 ; 477,8
lutéine 268,2 ; 446,0 ; 473,2
zéxanthine lutéine
III.3.2.1.4. Conclusions
L’injection de deux étalons, la lutéine et la zéaxanthine, montre des temps de
rétention, et des spectres d’absorption comparables à ceux obtenus pour les fleurs (pics de 1 à
7) et pour les feuilles (pics de 4 à 8). Les molécules présentes dans ces extraits auraient une
structure et une polarité proche de ces étalons. Cependant, ces données ne permettent pas de
conclure quant à l’identité des molécules présentes dans les extraits de fleurs et de feuilles. Du
fait de la matrice des extraits et des molécules à analyser, une variation importante des temps
de rétention a été observée.
Certaines structures de molécules, présentes dans les deux types d’extraits, semblent
être proches. Les pics présents dans l’extrait de fleurs correspondent en temps de rétention
aux molécules plutôt apolaires présentes dans les extraits de feuilles.
169
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Tableau 21. Fragments de masse des molécules présentes dans l’extrait sélectif des caroténoïdes de
fleurs (pics de 1 à 7), à λ = 450 nm, obtenus par CLHP-SM.
Pics Temps de rétention Fragments de masse [(m+H)/z]
1 - -
2 14,34 407, 473, 551, 569
3 15,10 425, 445, 469, 533, 551, 569
4 15,96 425, 443, 503, 519, 533, 551, 568, 569
5 16,82 441, 459, 519, 533, 551, 567, 568, 569
6 - -
7 - -
Figure 17. Spectre de masse du pic majoritaire (5) présent dans l’extrait sélectif des caroténoïdes
des fleurs à λ=450nm, obtenu par CLHP-SM.
Les fragments de masse sont similaires pour les différents pics obtenus.
Tableau 22. Fragments de masse des molécules présentes dans l’extrait sélectif des caroténoïdes de
feuilles (pics de 1 à 8), à λ = 450 nm, obtenus par CLHP-SM.
Pics Temps de rétention Fragments de masse [(m+H)/z]
1 6,30 409, 473, 565, 583, 601
2 6,65 565, 583, 601
3 7,12 565, 583, 601
4
17,55 441, 533, 551, 567, 585
5
6 19,50 409, 551, 567, 583
7 19,91 409, 477, 551, 567
8 - -
170
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
CLHP-SM, APCI +
Pic 3 (λ=450nm), [400-1000], T°C source 300°C
C18 omnisphère (100mmx3mmx3µm)
Eluant : Eau (UHQ) A, acétonitrile (B)
DP : 30
Pics 4-5
Figure 18. Spectres de masse des pics majoritaires 3 et 4-5 présents dans l’extrait sélectif des
caroténoïdes des feuilles à λ=450nm, obtenus par CLHP-SM.
Les fragments de masse obtenus sont différents pour les deux groupes de pics (Figure
18). Il s’agirait donc de molécules de structures et de masses différentes.
III.3.2.2.3. Etalons
L’analyse des étalons de lutéine et de zéaxanthine, par CLHP-SM, donne les spectres
de masse indiqués dans le Tableau 23 et représentés sur la Figure 19.
Tableau 23. Fragments de masse des deux étalons (zéaxanthine et lutéine) obtenus par CLHP-SM.
Composés Fragments de masse [(m+H)/z]
zéaxanthine 477, 551, 569, 585
lutéine 459, 533, 551, 569
zéaxanthine
CLHP-SM, APCI +
(λ=450nm), [400-1000], T°C source 300°C
C18 omnisphère (100mmx3mmx3µm)
Eluant : Eau (UHQ) A, acétonitrile (B)
DP : 30
lutéine
171
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
III.3.2.2.4. Conclusions
Les fragments de masse caractéristiques des caroténoïdes présents dans les extraits
sont 551 et 583. La lutéine et la zéaxanthine présentent toutes deux le fragment 551, ainsi
qu’un grand nombre de caroténoïdes, (Britton et al., 2004). Cette analyse n’est donc pas
suffisante pour conclure quant à la masse ou l’identification des caroténoïdes extraits des
feuilles et des fleurs. L’analyse de la masse exacte de ce fragment, présentée dans le
paragraphe suivant (cf. III.3.2.3), permet de déterminer la formule brute de la molécule
correspondante.
172
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
l’abondance isotopique, deux formules correspondent avec une marge d’erreur de 10 ppm :
C40H550 et C36H55O4. La molécule étant peu polaire (polarité proche des étalons, lutéine et
zéaxanthine, cf. III.3.2.1.4), seule la formule (M-H20+H) C40H550 est possible. Elle équivaut à
la molécule C40H56O2.
La recherche de la masse 583,4376 a également été effectuée. Une masse de 583,4151
pourrait être retenue avec une marge d’erreur de 22 ppm, compte tenu de la faible intensité du
fragment. La formule C40H5503 correspondrait à cette masse. Cette formule (M-H20+H)
correspond à la molécule C40H5604.
Dans l’extrait de fleurs, les molécules de type caroténoïde, présentes auraient une
masse moléculaire de 568 et correspondrait à la formule brute C40H56O2. Dans les extraits de
feuilles, deux types de caroténoïdes seraient présents, un de masse moléculaire 568 et de
formule brute C40H56O2 et un plus polaire, de masse 600 et de formule brute C40H5604. La
formule, commune aux deux extraits, correspond à celles de la lutéine et de la zéaxanthine.
Cependant, cette méthode d’analyse ne permet pas de conclure quant à l’enchaînement des
groupements dans la molécule.
III.3.3. Conclusions
Les extraits végétaux sont très difficiles à analyser car ils sont constitués de nombreux
composés qui générent un bruit de fond très important. Les caroténoïdes saponifiés présents
dans les fleurs sont de types C40H56O2 et ont une masse de 568. Ceux contenus dans les
feuilles correspondent à des molécules plus polaires de type C40H5604, de masse 600, présents
en faible quantité et à des molécules moins polaires, C40H56O2, de masse 568. D’après la
littérature, (Harborne, 1984), les caroténoïdes présents dans les feuilles sont généralement : la
lutéine, la zéaxanthine, la violaxanthine, la néoxanthine, la cryptoxanthine, le β-carotène et
l’α-carotène à l’état de traces. Les caroténoïdes les plus polaires, présents dans l’extrait de
173
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
feuilles, (M = 600 g.mol-1) pourraient être la violaxanthine et/ou la néoxanthine et les autres,
communs aux deux extraits de feuilles et de fleurs (M = 568 g.mol-1), la lutéine et/ou la
zéaxanthine. Ces dernières molécules sont présentes à 0,34% dans l’extrait sélectif de
caroténoïdes de feuilles soit un rendement d’extraction dans la feuille par rapport à la matière
sèche de 3,75.10-3%. Aucune étude à ce jour n’avait fait état de ces molécules dans les feuilles
et les fleurs de safran.
Tableau 24. Fractions valorisables des co-produits de la culture du safran et les perspectives
d’applications.
Fractions Potentiels
Co-produits Perspectives d’applications
valorisables moléculaires
Industrie des bioplastiques en
tant que co-constituant de
Amidon (56,4%) -
plastiques biodégradables
Bulbes
(après traitement)
Acide linoléique
Lipides (1%) Industrie de la cosmétique
(36,0%)
Composés volatils Extraction dans un solvant
Concrètes éthérées compatible avec l’extrapolation
Notes miellées
(Rdt : 2,9%, 1,6%) à l’échelle industrielle dans les
Fleurs 2-phényléthanol
domaines de la parfumerie ou
& Caroténoïdes de la cosmétique
Feuilles Extraits sélectifs de Rouge-jaune (concrète industrielle et
colorants liposolubles Xanthophylles formulation à base de néo-
C40H46O2,C40H5604 pigments)
Les bulbes de Crocus sativus possèdent une teneur élevée en amidon (56,4%). Après
extraction, il pourrait être utilisé, comme dans le cas du maïs, comme matrice ou comme co-
constituant en mélange avec d’autres thermoplastiques, tels que des polymères à base de
monomères naturels, dans certains plastiques biodégradables commercialisés (Rouilly, 2002).
En vue d’une éventuelle application, son extraction devra être réalisée à une température
inférieure à celle de gélatinisation déterminée dans cette étude à 70°C. Les grains seraient
ensuite extrudés ou mis sous pression afin de leur conférer des propriétés thermoplastiques.
La fraction lipidique des bulbes est également intéressante pour l’industrie cosmétique de par
174
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
sa composition en acides gras, notamment avec l’acide linoléique (oméga-6), dont les effets
biochimique et thérapeutiques sur la peau ont été prouvés par des études cliniques.
Les composés volatils présents dans les fleurs et les feuilles sont intéressants et
pourraient être valorisés par extraction de la fraction volatile par macération. Le 2-éthylhexan-
1-ol, responsable de notes "douce", "sucrée", "florale" et de "rose", est le composé volatil
majoritairement libéré (79,2% dans les extraits SPME) et contenu par la fleur (55,7% dans
l’huile essentielle et 77,0/81,5% dans les extraits Likens-Nickerson éther/hexane). Les
concrètes de fleurs, réalisées à l’éther, possèdent des notes "miellée" et "florale" intenses,
données par le 2-phényléthanol et le 4-hydroxyphényléthanol. Le rendement d’extraction pour
un temps de macération de 60 min est de 2,9%.
Les composés volatils majoritairement extraits des feuilles sont différents selon le type
d’extraction. L’hex-2-ènal (note "verte puissante") et la 2-[5H]-furanone (note "cacahouète
grillée") sont présents respectivement à 3,9 et 6,6%, dans l’huile essentielle tandis que l’hex-
2-ènal l’est de 40,5 à 52,2% dans l’extrait par Likens-Nickerson. La concrète, réalisée à
l’éther, est riche en dihydro-4-hydroxy-2-[3H]-furanone (61,3%), responsable de notes
"miellée verte" et possède également une note "miellée piquante" intense, donnée par le 2-
phényléthanol. Le rendement d’extraction des composés volatils est légèrement inférieur à
celui obtenu par macération des fleurs. Après 5 jours de macération, il est de 1,6%.
L’extraction des composés volatils des fleurs et des feuilles a été effectuée par la suite dans un
solvant compatible avec la production industrielle (cf. chapitre IV).
Selon l’étude des colorants liposolubles, de type caroténoïde, présents dans les fleurs
et les feuilles, ces deux parties de la plante sont constituées de xanthophylles C40H56O2, à
3,75.10-3% pour les feuilles ainsi que de molécules plus polaires en ce qui concerne les
feuilles de formule, C40H5604. Les molécules hypothétiquement présentes seraient la
violaxanthine et/ou la néoxanthine et la lutéine et/ou la zéaxanthine. Les extraits végétaux
étant très difficilement analysables de part leur matrice complexe, seul l’isolement de ces
molécules par chromatographie préparative et analyse des fractions obtenues par RMN, IR et
analyse élémentaire permettrait de conclure quant à leur identification.
La valorisation des fleurs et des feuilles, par extraction des molécules aromatiques et
colorantes par macération dans un solvant compatible avec l’industrie, est décrite dans le
chapitre IV, à l’échelle laboratoire dans une étude préliminaire (macération à l’hexane) puis à
l’échelle pilote (macération au cyclohexane), afin d’étudier l’extrapolation du procédé
d’extraction et d’obtenir des extraits en quantité suffisante en vue d’explorer de nouvelles
applications.
175
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Références bibliographiques
Akho C. et Min D. (2002). "Food lipids". Dekker, M. New York.
Algrech C. (2001). “Le safran du Quercy.” Revue Quercy recherche, 97 et 98 (1-2-4): 20-27;9-16;18-26.
Arctander S. (1994). "Perfume and Flavor chemicals". Ed.Stream C. Allured Publishing Corporation. USA.
Boehringer (1997). "Enzymatic bioanalysis". Methods of enzymatic bioanalysis and food analysis using test-
combinations. Boehringer Mannheim GmbH Biochemicals. Mannheim, Germany. 159.
Britton G., Liaaen-Jensen S. et Pfander H. (1995). "Carotenoids. Isolation and Analysis". Birkhauser Verlay.
Boston.
Britton G., Liaaen-Jensen S. et Pfander H. (2004). "Handbook : Carotenoids". Ed.Britton G., Liaaen-Jensen S. et
Pfander H. Birkhäuser Verlag. Basel.
Burdick et Jackson (1982). "High Purity Solvent Guide". Burdick and Jackson Laboratories. Muskegon,
Michigan USA.
Chrungoo N. K. et Farooq S. (1985). “Correlative changes in carbohydrate content and starch hydrolyzing
enzymes in corms of saffron crocus (Crocus sativus L.) during dormancy and sprouting.” Biochem. Physiol.
Pflanzen, 180 (1): 55-61.
Chrungoo N. K. et Farooq S. (1988). “Correlative changes in nitrogen fractions, proteins, protease activity and
nucleic acids in corms of saffron crocus (Crocus sativus L.) during dormancy and sprouting.” Acta Physiol.
Plant., 10 (3): 247-255.
Craig S. A. S., Stark J. R., Dhar D. N. et Tiwari U. K. (1985). “Studies on starch from indian crocus.”
Starch/Stärke, 37 (7): 220-224.
Devos M. (1990). "Standardized Human Olfactory Thresholds". Ed.Devos M., Patte F., Rouault J., Laffort P. et
Van Gemert L. J. Oxford University Press. New York.
Dubois M., Gilles K. A., Hamilton J. K., Rebers P. A. et Smith F. (1956). “Colorimetric method for the
determination of sugars and related substances.” Anal. Chem., 28: 350-356.
Eddaouiri M., Belanger A. et Benjilali B. (1993). "La verveine : effet de séchage du matériel végétal sur le
rendement en huile essentielle et sa composition chimique". 2èmes journées Internationales des Huiles
Essentielles, Dignes-Les-Bains, Instituto Tetrahedron. 713-726.
Garnero F., Joulain D. et Buil P. (1978). “De l'influence du stockage des rhizomes d'Iris sur la composition de
l'huile essentielle ou beurre d'iris et quelques constituants inédits.” Riv. Ital. EPPOS, 60: 568-590.
Loukis A., Al-Kofahi A. et Philianos S. (1983). “Etude des constituants des bulbes de Crocus sativus L.” Plant.
méd. phytothér., 17 (2): 89-91.
Mariotti J. P., Tomi F., Bernardini A. F., Costa J. et Casanovan J. (1993). "Etudes d'huiles essentielles de Cistus
ladaniferus L, cultivé en Corse". 12èmes journées Internationales des Huiles Essentielles, Digne-Les-Bains.
615-620.
176
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
Norbek R. et Kondo T. (1998). “Anthocyanins from flowers of Crocus (Iridaceae).” Phytochem., 47 (5): 861-
864.
Raynal-Ioualalen R. (1996)."Procédé de fractionnement des sons de blé. Extraction et étude des propriétés
fonctionnelles des arabinoxylanes.". Institut National Polytechnique de Toulouse. Sciences des Agroressources.
Toulouse.
Sauvant D., Perez J. M. et Tran G. (2002). "Tables de compositions et de valeur nutritive des matières premières
destinées aux animaux d'élevages". INRA Editions Versailles. 304.
177
Chapitre III : Caractérisation des fleurs, des feuilles et des bulbes de Crocus sativus
178
Application du concept de raffinage végétal au Safran du Quercy (Crocus sativus)
pour la valorisation intégrée des potentiels aromatiques et colorants
Chapitre IV
180
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
181
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
Tableau 1. Rendements d’extraction moyens des concrètes de fleurs (n=3) par rapport à la matière
sèche (Hr = 85,5%) en fonction du temps de macération dans l’hexane, 15 min, 30 min, 60 min et
120 min.
Solvant et
Hexane 15 min Hexane 30 min Hexane 60 min Hexane 120 min
Temps d’extraction (min)
Rendements moyens
1,70 1,80 2,10 2,04
d’extraction (%)
Ecart type 0,30 0,10 0,20 0,02
182
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
Abundance
TIC: FL1511HX.D
750000 TIC: FL1H16HX.D (*)
TIC: FL2H01HX.D (*)
700000 TIC: FL3013HX.D (*)
650000 2-éthylhexan-1-ol
600000
HTCC
550000
2,6-di(t-butyl)-4-hydroxy-4-
500000
méthylcyclohexa-2,5-dièn-1-one
450000
400000
350000 CPG-SM
300000 DB5ms (30mx0,25mmx0,25mm)
250000 60°C, 5°C/min, 280°C (20 min)
nonanal T°C inj., 220°C ; T°C dét., 290°C
200000
2-phényléthanol DHe, 1,4 mL/min
150000
100000
50000
4.00 6.00 8.00 10.00 12.00 14.00 16.00 18.00 20.00 22.00 24.00
Time-->
Figure 1. Chromatogrammes CPG-SM d’extraits issus des macérations de fleurs à froid dans
l’hexane (t = 15 min (noir), 30 min (violet), 60 min (vert) et 120 min (bleu)).
Tableau 2. Résultats des analyses par CPG-SM/ODP (n=3) de la fraction volatile présente dans les
concrètes de fleurs issues de macérations à l’hexane (15 min, 30 min, 60 min et 120 min).
% A. % A. % A. % A.
Pics Fragments Odeurs
Identificationb IRc 15 30 60 120
odorantsa de masse [m/z(%)] perçuesd
min min min min
44(100),56(80),57(60),
Pic 1 hexanal [66-25-2] 810 72(35),82(20),67(15) verte -e - - -
Pic 2 - 826 - grillée ndf nd nd nd
Pic 3 - 880 - cacahouète nd nd nd nd
44(100),70(70),55(60),
Pic 4 heptanal [111-71-7] 906 57(45),81(20),86(10),96(5) animale - - - -
Pic 5 oct-1-èn-3-ol [4312-99-6] 978 - champignon - - - -
28(100),81(45),39(5),
- hepta-2,4-diénal [4313-03-5] 1000 53(3),79(1),91(1),110(1) - - - 0,09 0,06
Pic 6 - 1024 - brûlée - - - -
57(100),41(25),43(25),
- 2-éthylhexan-1-ol [104-76-7] 1032 70(20),83(20),112(1),149(1) - 1,56 2,15 1,98 2,69
57(100),43(80),71(70),85(40),
Pic 7 undécane [1120-21-4] 1097 70(5),84(3),99(2),156(2) brûlée - - - -
57(100),41(70),69(40), miellée,
Pic 8 nonanal [124-19-6] 1113 82(35),98(35) 0,05 0,09 0,11 0,08
piquante
91(100),122(25),65(15), florale,
Pic 9 2-phényléthanol [60-12-8] 1121 39(5),77(2),103(1) 0,35 0,43 0,34 1,15
miellée
miellée,
Pic 10 - 1142 - nd nd nd nd
piquante
miellée,
Pic 11 - 1164 - nd nd nd nd
fraîche
formiate de 2-phényléthyle 104(100),91(75),51(25),105(15), verte,
Pic 12 1172 92(10),103(5),122(2) - - - -
[104-62-1] piquante
93(100),55(98),107(95),
- dihydrocarvéol [38049-26-2] 1236 41(85),141(45),16(25) - - 0,05 0,07 0,17
82(100),93(40),108(39),
- carvone [99-49-0] 1245 54(30),150(10),77(5) - 0,04 0,03 - -
81(100),67(20),41(18),
- déca-2,4-diénal [2363-88-4] 1322 55(15),95(5),121(2),152(1) - 0,02 - 0,10 0,11
4-hydroxy-2,6,6-triméthyl-
28(100),135(8),107(5),
- -cyclohex-1-ènal (HTCC) 1423 43(3),55(3),91(2),168(2),153(1) - - 0,05 0,16 0,37
[35692-94-5]
183
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
2,6-di(t-butyl)-4-hydroxy-4-
165(100),57(60),180(60),
- -méthylcyclohexa-2,5-dièn- 1462 137(25),221(20),151(3),236(3) - 0,99 1,02 0,95 0,95
-1-one [10396-80-2]
72(100),45(45),170(45),
- 1510 1510 127(10),56(3) - 0,15 0,04 0,13 0,09
73(100),60(85),41(50),85(30),
- acide dodécanoïque [143-07-7] 1534 157(27),115(25),200(10) - - 0,04 0,05 0,04
108(100),119(60),149(45),
- 1575 1575 192(20),91(15) - - - - 0,03
Fraction volatile de l’extrait (%) 3,2 3,9 4,0 5,8
a
pics odorants perçus lors du sniffing.
b
identification, des composés détectés lors du sniffing et de l’analyse CPG-SM, réalisée à partir des indices
de rétention, des librairies (NIST, Agilent, France ; WILEY, Hewlett Packard, France), de la littérature et
des odeurs perçues.
c
indice de rétention calculé à partir des alcanes, sur un pic détecté par CPG-SM ou par CPG-ODP.
d
descripteurs attribués pour chaque pic odorant lors du sniffing.
e
- composé dont le pourcentage est inférieur au seuil de quantification fixé.
f
nd, composé perçu lors du sniffing mais non-détecté en CPG-SM.
Les molécules ayant une activité odorante ont des indices de rétention faibles (IR <
1172) et sont particulièrement volatiles. Le 2-éthylhexan-1-ol, composé majoritairement
extrait (de 1,6 à 2,7%) et responsable de notes "florale", de "rose" (Arctander, 1994a), n’a pas
été perçu lors du sniffing son pouvoir olfactif massique étant faible (5,88, pour comparaison,
celui du 2-phényléthanol est de 7,06, (Devos, 1990)). 14 pics odorants ont été détectés
olfactivement, l’intensité perçue variant en fonction du temps de macération (Figure 2).
verte : hexanal
Pic1
florale, miellée (IR=1404) 5,0 grillée (IR=826)
Pic14 Pic2
4,0
pain de mie (IR=1329) Pic13 3,0 Pic3 cacahouète (IR=880)
2,0
verte, piquante : Pic12 Pic4 animale : heptanal
1,0
formiate de 2-phényléthyle
0,0
miellée, fraîche (IR=1164)Pic11 champignon :
Pic5
oct-1-èn-3-ol
Figure 2. Profils aromatiques des absolues de fleurs issues de macération dans l’hexane, obtenus
par CPG-SM/ODP (n=3). (L’identification a été réalisée à l’aide des indices de rétentions et des
librairies (NIST, Agilent, France ; WILEY, Hewlett Packard, France). Seules les notes dont
l’intensité moyenne perçue > 0,7 ont été prises en compte).
184
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
Les pics odorants les plus intenses sont "brûlée" (pic 7, undécane), "verte piquante"
(pic 12, formiate de 2-phényléthyle) et "florale miellée" (pic 9, 2-phényléthanol). Cette
dernière note a été perçue moins intensément dans la macération de 60 min. La note "brûlée"
(pics 6 et 7) pourrait contribuer à la note de "chaud", décrite par le parfumeur, et le formiate
de 2-phényléthyle (pic 12), décrite dans la littérature comme ayant des notes "puissante",
"verte" et "herbacée", (Arctander, 1994a), à la note "verte". Cette dernière, très intense,
constitue une note de queue susceptible d’être plus persistante que la note de tête "verte"
générée par l’hexanal. La note "miellée" est présente dans plusieurs zones odorantes
consécutives (pics 8, 9, 10 et 11). Le 2-phényléthanol donne une note "miellée" très intense,
son pouvoir olfactif massique étant élevé, 7,06 (Devos, 1990) - et persiste donc en note de
fond.
Les concrètes obtenues dans l’hexane semblent être différentes de celles réalisées dans
l’éther diéthylique. Les pourcentages de la fraction volatile des concrètes (de 3,9 à 5,8%) sont
bien inférieurs à ceux obtenus pour les macérations dans l’éther diéthylique (de 12,1 à
28,6%). Cette différence pourrait provenir de la différence de polarité des deux solvants. Les
deux composés majoritairement extraits par l’éther diéthylique, la dihydro-4-hydroxy-2-[3H]-
furanone et la 2-[5H]-furanone, sont polaires et n’ont pas été extraites à l’hexane. L’hexane
extrait plutôt des composés apolaires, types alcanes, présents parmi les composés lourds. Le
mode de concentration des deux types d’extraits ainsi que le point d’ébullition des deux
solvants pourraient être également à l’origine de cette différence, la fraction volatile étant
185
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
L’étude précédente montre l’intérêt aromatique d’une concrète de fleur issue d’une
macération à l’hexane. L’extrait obtenu paraît globalement "chaud" et "vert", notes également
données par des zones odorantes distinctement perçues en CPG-ODP. Les composés odorants
les plus intenses sont le nonanal ("miellée piquante"), le 2-phényléthanol ("florale miellée"),
le formiate de 2-phényléthyle ("verte piquante") et le undécane ("brûlée").
Le suivi cinétique d’extraction des fleurs à froid a montré:
• Une dégradation des fleurs et la formation d’une phase aqueuse dans le milieu à partir
de 60 min, son volume augmentant à 120 min.
• Une augmentation du rendement d’extraction jusqu’à 60 min.
• Peu d’évolution aromatique des extraits, les notes "miellée", "verte", "piquante" et
"brûlée" étant majoritairement présentes.
• Une faible évolution des pourcentages, 60 min étant un temps suffisant pour extraire le
nonanal et 120 min pour le 2-phényléthanol.
• Un composé majoritairement détecté en CPG-SM, le 2-éthylhexan-1-ol, quelque soit
le temps de macération.
186
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
Tableau 3. Rendements d’extraction moyens des concrètes de feuilles (n=3) par rapport à la matière
sèche (Hr = 73,8%) en fonction du temps de macération dans l’hexane, 3 jours, 5 jours et 7 jours.
Solvant et temps d’extraction (jours) Hexane 3 jours Hexane 5 jours Hexane 7 jours
Rendements moyens d’extraction (%) 0,84 1,10 1,00
Ecart type 0,02 0,20 0,70
187
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
Abundance
TIC: FE3J44HX.D
450000 TIC: FE5J45HX.D (*) CPG-SM
TIC: FE7J45HX.D (*) DB5ms (30mx0,25mmx0,25mm)
400000 60°C, 5°C/min, 280°C (20 min)
2,6-di-(tbutyl)-4-hydroxy-4- T°C inj., 220°C ; T°C dét., 290°C
350000 méthylcyclo-hexa-2,5-dièn-1-one DHe, 1,4 mL/min
300000
250000 3-oxo-α-ionol
200000
4-oxo-α-ionone
nonanal
150000 2-éthylhexan-1-ol 2-phényléthanol
100000
50000
0
4.00 6.00 8.00 10.00 12.00 14.00 16.00 18.00 20.00 22.00 24.00
Time-->
Figure 3. Chromatogrammes CPG-SM d’extraits de feuilles issus des macérations à froid dans
l’hexane (t = 3 jours (noir), 5 jours (vert) et 7 jours (bleu)).
Tableau 4. Résultats des analyses par CPG-SM/ODP (n=3) de la fraction volatile présente dans les
extraits de feuilles issus de macérations dans l’hexane (3 jours, 5 jours et 7 jours).
Pics Fragments Odeurs % A. % A. % A.
Identificationb IRc
odorantsa de masse [m/z(%)] perçues d
3j 5j 7j
Pic 1 - 911 - cacahouète nde nd nd
2-[5H]-furanone 55(100),84(60),27(20),39(15), animale,
Pic 2 926 57(1) 0,07 0,00 0,04
[497-23-4] cacahouète
champignon,
Pic 3 - 992 - nd nd nd-
terreux
hepta-2,4-diènal 81(100),28(35),39(30),53(25),
- 1005 110(15),120(1) - 0,00 0,00 0,04
[5910-85-0]
2-éthylhexan-1-ol 28(100),57(65),41(7),70(5),18(2),
- 1043 83(1),98(1) - 0,00 0,00 0,05
[104-76-7]
57(100),43(90),41(87),68(48),82(40), miellée,
Pic 4 nonanal [124-19-6] 1120 119(20),109(1) 0,05 0,05 0,01
piquante
2-phényléthanol 91(100),28(80),122(20),65(7),51(2), miellée,
Pic 5 1132 103(1),123(1) 0,08 0,28 0,22
[60-12-8] florale
miellée
Pic 6 - 1142 - nd nd nd
douce
44(100),40(80),60(78),73(75),84(50), florale,
Pic 7 acide octanoïque 1170 122(40),105(10) -f - -
verte
59(100),93(98),81(95),121(90),67(60), miellée,
Pic 8 α-terpinéol 1194 136(40),43(38) - - -
florale
miellée,
Pic 9 coumaran 1217 120(100),91(50),65(10),94(5),121(2) - - -
florale
55(100),67(90),139(95),41(60),
- 1248 1248 83(75),110(1) - 0,08 0,13 0,11
(E)-dec-2-ènal 28(100),18(30),2(30),43(30),
- 1268 137(1) - 0,00 0,00 0,01
[3913-81-3]
28(100),79(70),67(45),41(45),
- 1296 1296 55(30),92(30),12(5) - 0,00 0,00 0,01
81(100),28(65),41(30),55(15),
- 1325 1325 121(5),152(2),166(1) - 0,00 0,00 0,02
28(100),150(30),135(20),107(5),
- 1315 1328 77(3),40(1),51(1) - 0,00 0,00 0,03
188
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
2,6-di-(tbutyl)-4-hydroxy-
165(100),57(75),137(25),221(15),
- 4-méthylcyclo-hexa-2,5- 1474 91(5),193(5),236(3) - 0,51 0,38 0,38
-dièn-1-one [10396-80-2]
28(100),72(10),170(2),124(1),
- 1534 1534 180(1) - 0,04 0,00 0,01
dihydroactinidiolide 111(100),43(55),137(45),67(30),
- 1545 180(25),152(5),95(5) - 0,04 0,03 0,05
[17092-92-1]
acide dodécanoïque 73(100),60(95),41(60),129(30),
- 1579 157(20),97(2),171(1) - 0,07 0,02 0,12
[143-07-7]
127(100),99(5),55(5),128(2),
- 1586 1586 28(2),43(3),16(1) - 0,04 0,04 0,04
108(100),28(70),43(40),109(20),
- 3-oxo-α-ionol [97-07-5] 1658 152(18),135(5) - 0,13 0,14 0,10
4-oxo-α-ionone 43(100),108(70),119(60),150(30),
- 1660 159(28),192(10) - 0,09 0,13 0,18
[27185-77-9]
55(100),41(70),70(70),83(68),
1667 1667 98(50),208(2),171(1) - 0,00 0,00 0,03
1-(3a,4,5,6,7,7a-hexahydro-
43(100),57(50),81(45),95(30),
- -4,4,7a-triméthyl-2- 1676 125(30),208(3),166(1) - 0,00 0,00 0,01
-benzofuranyl)-éthanone
193(100),43(70),175(20),123(20),
- 1699 1699 147(15),55(5) - 0,14 0,14 0,20
acide tétradécanoïque [544- 73(100),60(90),43(60),129(50),
- 185(25),228(20),27(3) - 0,08 0,07 0,17
63-8] 1780
Fraction volatile de l’extrait (%) 1,4 1,4 1,8
a
pics odorants perçus lors du sniffing.
b
identification, des composés détectés lors du sniffing et de l’analyse CPG-SM, réalisée à partir des indices
de rétention, des librairies (NIST, Agilent, France ; WILEY, Hewlett Packard, France), de la littérature et
des odeurs perçues.
c
indice de rétention calculé à partir des alcanes, sur un pic détecté par CPG-SM ou par CPG-ODP.
d
descripteurs attribués pour chaque pic odorant lors du sniffing.
e
nd, composé perçu lors du sniffing mais non-détecté en CPG-SM.
f
- composé dont le pourcentage est inférieur au seuil de quantification fixé.
Comme dans le cas des fleurs, les molécules ayant une activité odorante ont des
indices de rétention faibles (IR < 1217) et sont des molécules particulièrement volatiles. Le
2,6-di-(tbutyl)-4-hydroxy-4-méthylcyclohexa-2,5-dièn-1-one, composé majoritairement
extrait (de 0,5 à 0,4%), n’a pas été détecté olfactivement.
189
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
cacahouète (IR=911)
Pic 1
5,0
miellée, florale : animale, cacahouète :
coumaran Pic 9 4,0 Pic 2 2-[5H]-furanone
3,0
2,0
miellée, florale :
α-terpinéol Pic 8 1,0 Pic 3 champignon, terreux
(IR=992)
0,0
florale, verte :
acide octanoïque Pic 7 Pic 4 miellée, piquante :
nonanal
miellée, florale :
miellée, douce (IR=1142) Pic 6 Pic 5
2-phényléthanol
Figure 4. Profils aromatiques des extraits de feuilles issus de macérations dans l’hexane, obtenus
par CPG-SM/ODP (n=3). (L’identification a été réalisée à l’aide des indices de rétentions et des
librairies (NIST, Agilent, France ; WILEY, Hewlett Packard, France). Seules les notes dont
l’intensité moyenne perçue > 0,7 ont été prises en compte).
Le nombre de notes perçues est quasiment le même pour les trois temps de macération
(6 pour 3 jours et 7 pour 5 et 7 jours). Cependant, l’intensité globale des zones odorantes est
croissante avec le temps de macération (13,0 pour 3 jours, 15,3 pour 5 jours et 23,0 pour 7
jours). Les extraits s’appauvrissent en note de tête (composés légers IR < 1142, pics 4 et 5
donnant des notes "miellée piquante" et "miellée florale") et s’enrichissent en note de queue
(composés lourds IR > 1142, pics 6, 7, 8, 9 donnant des notes "miellée douce", "florale verte"
et "miellée florale"). Le nombre de composés volatils détectés, indiqués dans le Tableau 4, est
de 13 pour les macérations de 3 jours, de 11 pour celles de 5 jours et de 21 pour celles de 7
jours. Une augmentation notable a été constatée pour la macération la plus longue. La fraction
volatile constitue 1,4% des composés détectés pour les macérations de 3 et 5 jours et 1,8%
pour celle de 7 jours (Tableau 4). Ces valeurs sont très faibles, les extraits sont donc
composés essentiellement de composés lourds.
190
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
diéthylique (de 66,0% à 69,3%). Cette différence pourrait provenir, comme précédemment
dans le cas des fleurs, de la polarité du solvant (les deux composés majoritairement extraits
par l’éther étant deux molécules polaires (la 2-[5H]-furanone et la dihydro-4-hydroxy-2-[3H]-
furanone) et du mode de concentration des extraits. Les extraits obtenus dans l’éther
diéthylique (cf. III.2.3.3, Tableau 14) et ceux dans l’hexane comportent le même nombre de
pics (9), dont quatre sont en communs : pics 2, 3, 5 et 9, donnant des notes "animale
cacahouète" (2-[5H]-furanone), "champignon terreux" (IR = 992) et "miellée florale" (2-
phényléthanol et coumaran).
Les extraits issus de macérations de feuilles donnent des notes "cacahouète" (2-[5H]-
furanone), "miellée" (2-phényléthanol, α-terpinéol et coumaran), "verte" (acide octanoïque) et
"piquante" (nonanal).
L’étude de la cinétique d’extraction des feuilles par macération dans l’hexane à froid a
montré :
• Une dégradation des feuilles et la formation d’une phase aqueuse dans le milieu à
partir de 5 jours de macération.
• Une faible augmentation du rendement d’extraction jusqu’à 5 jours de macération.
• Un accroissement de l’intensité des zones odorantes avec l’augmentation du temps de
macération et une évolution aromatique de l’extrait vers des notes de queue.
• Une faible fraction volatile due à la polarité et à la température d’ébullition du solvant
• La fraction volatile correspondant à la macération de 5 jours est la plus riche en
nonanal et 2-phényléhanol, ces deux composés ayant une forte activité odorante.
Une extraction de 5 jours est nécessaire et suffisante pour obtenir un extrait
aromatique valorisable. Le procédé d’extraction en est simplifié d’une étape : la décantation,
n’étant nécessaire qu’à partir de 7 jours de macération.
191
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
Abundance
TIC: FL41CY.D
TIC: FL1H16HX.D (*)
500000
TIC: FL3013HX.D (*)
450000 2-éthylhexan-1-ol
400000
350000
300000 CPG-SM
DB5ms (30mx0,25mmx0,25mm)
250000 60°C, 5°C/min, 280°C (20 min)
2-phényléthanol
200000 Hepta- T°C inj., 220°C ; T°C dét., 290°C
nonanal DHe, 1,4 mL/min
-2,4-diènal
150000
100000
50000
0
4.00 6.00 8.00 10.00 12.00 14.00 16.00 18.00 20.00 22.00
Time-->
192
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
Tableau 5. Résultats des analyses CPG-SM (n=3) des composés volatils présents dans les extraits de
fleurs issus de macérations à froid dans l’hexane (30 min et 60 min) et dans les extraits issus du
soxhlet à chaud (7h30).
% A. % A. % A.
Identificationa IRb Fragments de masse [m/z(%)] mac. c mac. c sox. d
30min 60min 7h30
hepta-2,4-diénal [4313-03-5] 1000 28(100),81(45),39(5),53(3),79(1),91(1),110(1) - 0,09 -
2-éthylhexan-1-ol [104-76-7] 1032 57(100),41(25),43(25),70(20),83(20),112(1),149(1) 2,15 1,98 2,83
1,2,3-triméthylcyclopentane
1086 57(100),70(75),41(50),83(25),29(20),112(2),16(1),97(1) - - 0,21
[2815-57-8]
nonanal [124-19-6] 1113 57(100),41(70), 69(40),82(35),98(35) 0,09 0,11 0,18
2-phényléthanol [60-12-8] 1121 91(100),122(25),65(15),39(5),77(2),103(1) 0,43 0,34 1,13
acide benzoïque [65-85-0] 1183 104(100),91(60),77(20),60(25),122(15),119(1) - - 0,09
dihydrocarvéol [38049-26-2] 1236 93(100),55(98),107(95),41(85),141(45),16(25) 0,05 0,07 0,05
carvone [99-49-0] 1245 82(100),93(40),108(39),54(30),150(10),77(5) 0,03 - 0,04
acide nonanoïque [112-05-0] 1280 57(100),73(80),41(80),115(50),29(45)129(15),146(5) - - 0,09
déca-2,4-diénal [2363-88-4] 1322 81(100),67(20),41(18),55(15),95(5),121(2),152(1) - 0,10 0,05
1345 1345 71(100),43(20),55(10),67(2),96(2),109(1),121(1) - - 0,13
4-hydroxy-2,6,6-triméthylcyclohex-
1423 28(100),135(8),107(5),43(3),55(3),91(2),168(2),153(1) 0,05 0,16 0,20
-1-ènal (HTCC) [35692-94-5]
2,6-di(t-butyl)-4-hydroxy-4-
-méthylcyclohexa-2,5-dièn-1-one 1462 165(100),57(60),180(60),137(25),221(20),151(3),236(3) 1,02 0,95 -
[10396-80-2]
1510 1510 72(100),45(45),170(45),127(10),56(3) 0,04 0,13 -
1524 1524 73(100),60(85),129(25),115(15),157(20),200(10),17(1) - - 0,07
acide dodécanoïque [143-07-7] 1534 73(100),60(85),41(50),85(30),157(27),115(25),200(10) 0,04 0,05 0,05
heptadécane [629-78-7] 1710 71(100),57(99),43(80),85(75),99(40),113(30),127(20) - - 0,11
Fraction volatile de l’extrait (%) 3,8 4,0 5,9
a
identification réalisée à partir des indices de rétention, des librairies (NIST, Agilent, France ; WILEY,
Hewlett Packard, France) et de la littérature.
b
indice de rétention calculé à partir des alcanes.
c
macération à froid dans l’hexane (t = 30 min et t = 60 min).
d
extraction à chaud au soxhlet dans le cyclohexane (t = 7h30).
La fraction volatile (composés dont le temps de rétention est inférieur à celui du C18)
représente 5,2% des composés détectés en CPG-SM, ce qui est légèrement supérieur aux
valeurs obtenues pour les macérations à froid de 30 et de 60 min (3,9 et 4,0% respectivement).
Le profil des composés volatils est comparable pour les deux types d’extraits, le
composé majoritaire est le 2-éthylhexan-1-ol dans les deux cas (2,0 et 2,2% pour les
macérations de 30 et 60 min et 2,8% pour l’extraction à chaud). Le nonanal et le 2-
phényléthanol, donnant des notes "miellée piquante" et "miellée florale" (cf. IV.1.1.1, Tableau
2) sont également présents dans des quantités relatives proches (respectivement (0,09 et
0,11%) et (0,43 et 0,34%) pour les macérations de 30 et 60 min et 0,18 et 1,13 pour
l’extraction à chaud). La présence d’acides supplémentaires a été constatée dans les extraits
réalisés au soxhlet. L’acide benzoïque (0,09%) et l’acide nonanoïque (0,09%), proviendraient
de réactions de dégradations thermiques, l’extraction étant réalisée à chaud et sur une durée
prolongée (7h30).
193
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
TIC: FE8H43CY.D
TIC: FE5J45HX.D (*)
300000 TIC: FE7J45HX.D (*)
280000
CPG-SM
260000
DB5ms (30mx0,25mm
x0,25mm)
240000
60°C, 5°C/min, 280°C
220000 2-phényléthanol (20 min)
200000
T°C inj., 220°C ;
180000
acide octanoïque T°C dét., 290°C
160000
nonanal DHe, 1,4 mL/min
140000
120000 2-éthylhexan-1-ol
100000
80000
60000
40000
20000
0
4.00 6.00 8.00 10.00 12.00 14.00 16.00 18.00 20.00 22.00
Time-->
194
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
Tableau 6. Résultats des analyses CPG-SM (n=3 pour les macérations et 4 pour les soxhlets) des
composés volatils présents dans les extraits de feuilles issus de macérations à froid dans l’hexane (5
jours et 7 jours) et dans les extraits issus du soxhlet à chaud (8h00).
%
% A. % A.
A.
Identificationa IRb Fragments de masse [m/z(%)] mac.c mac.c
sox.d
5j 7j
8h00
2-[5H]-furanone [497-23-4] 926 55(100),84(60),27(20),39(15),57(1) 0,00 0,04 -
hepta-2,4-diènal [5910-85-0] 1005 81(100),28(35),39(30),53(25),110(15),120(1) 0,00 0,04 0,10
2-éthylhexan-1-ol [104-76-7] 1043 28(100),57(65),41(7),70(5),18(2),83(1),98(1) 0,00 0,05 0,11
nonanal [124-19-6] 1120 57(100),43(90),41(87),68(48),82(40),119(20),109(1) 0,05 0,01 0,06
2-phényléthanol [60-12-8] 1132 91(100),28(80),122(20),65(7),51(2),103(1),123(1) 0,28 0,22 -
dihydro-4-hydroxy-2-[3H]-furanone
1178 28(100),44(70),32(27),42(10),74(10),57(7),102(2) - - 0,14
[5469-16-9]
acide octanoïque [124-07-2] 1186 60(100),43(75),73(70),55(40),84(20),101(20),115(1) - - 0,09
2-(2-butoxyéthoxy)-éthanol 1199 45(100),57(82),29(15),41(20),75(8),87(3),101(1) - - 0,05
3-éthyl-4-méthyl-1H-pyrrole-2,5-dione
1238 139(100),67(80),53(45),124(35),39(20),96(13),121(1) 0,32
[20189-42-8]
1248 1248 55(100),67(90),139(95),41(60),83(75),110(1) 0,13 0,11
hexylcyclohexane [4292-75-5] 1253 83(100),55(70),67(45),28(30),41(30),139(2),168(2) - - 0,03
(E)-dec-2-ènal [3913-81-3] 1268 28(100),18(30),2(30),43(30),137(1) 0,00 0,01 -
1296 1296 28(100),79(70),67(45),41(45),55(30),92(30),12(5) 0,00 0,01 -
1325 1325 81(100),28(65),41(30),55(15),121(5),152(2),166(1) 0,00 0,02 -
1315 1328 28(100),150(30),135(20),107(5),77(3),40(1),51(1) 0,00 0,03 -
2,6-diméthylocta-2,7-dièn-1,6-diol
1379 48(100),71(80),67(65),55(50),82(40),137(4),125(2) - - 0,03
[64142-78-5]
2,6-di-(tbutyl)-4-hydroxy-4-
méthylcyclo 1474 165(100),57(75),137(25),221(15),91(5),193(5),236(3) 0,38 0,38 -
-hexa-2,5-dièn-1-one [10396-80-2]
1534 1534 28(100),72(10),170(2),124(1),180(1) 0,00 0,01 -
dihydroactinidiolide [17092-92-1] 1545 111(100),43(55),137(45),67(30),180(25),152(5),95(5) 0,03 0,05 -
acide dodécanoïque [143-07-7] 1579 73(100),60(95),41(60),129(30),157(20),97(2),171(1) 0,02 0,12 -
1586 1586 127(100),99(5),55(5),128(2),28(2),43(3),16(1) 0,04 0,04 -
3-oxo-α-ionone [79734-43-3] 1643 108(100),43(70),119(20),77(10),150(15),159(1),192(1) - - 0,44
3-oxo-α-ionol [97-07-5] 1658 108(100),28(70),43(40),109(20),152(18),135(5) 0,14 0,10 0,04
4-oxo-α-ionone [27185-77-9] 1660 43(100),108(70),119(60),150(30),159(28),192(10) 0,13 0,18 0,16
1667 1667 55(100),41(70),70(70),83(68),98(50),208(2),171(1) 0,00 0,03 -
1-(3a,4,5,6,7,7a-hexahydro-4,4,7a-
1676 43(100),57(50),81(45),95(30),125(30),208(3),166(1) 0,00 0,01 -
-triméthyl-2-benzofuranyl)-éthanone
2-hydroxy-β-ionone 1682 123(100),43(85),193(80),109(8),175(7),208(1) - - 0,58
1683 1683 137(100),182(50),119(40),108(40),43(40),149(5),192(2) - - 0,54
1699 1699 193(100),43(70),175(20),123(20),147(15),55(5) 0,14 0,20
acide tétradécanoïque [544-63-8] 1780 73(100),60(90),43(60),129(50),185(25),228(20),27(3) 0,07 0,17 0,16
1797 1797 28(100),73(50),147(12),221(5),281(5),295(1),341(1) - - 0,15
Fraction volatile de l’extrait (%) 1,4 1,8 3,0
a
identification réalisée à partir des indices de rétention, des librairies (NIST, Agilent, France ; WILEY,
Hewlett Packard, France) et de la littérature.
b
indice de rétention calculé à partir des alcanes.
c
macération à froid dans l’hexane (t = 30 min et t = 60 min).
d
extraction à chaud au soxhlet dans le cyclohexane (t = 8h00).
195
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
IV.1.3. Conclusions
Les pourcentages des fractions volatiles des macérations de fleurs et de feuilles dans
l’hexane sont bien inférieurs à ceux obtenus par des macérations réalisées dans l’éther
diéthylique (Tableau 7), ces différences pouvant provenir de la nature des solvants. La teneur
en composés volatils de l’extrait de fleur est supérieure à celle de l’extrait de feuilles dans le
cas des macérations à l’éther diéthylique, phénomène inversé lors des macérations à l’hexane.
Tableau 7. Fractions volatiles (%) des extraits de fleurs et de feuilles (issus de macérations à froid
dans l’hexane et dans l’éther diéthylique et d’extraction à chaud au soxhlet dans du cyclohexane).
Solvant Hexane Cyclohexane Ether diéthylique
15 30 60 120 15 30 60
Fleurs 7h30
min min min min min min min
(%)
3,2 3,9 4,0 5,8 5,2 12,1 28,6 24,0
3 5 7 3 5 7
Feuilles - 8h00
jours jours jours jours jours jours
(%)
1,4 1,4 1,8 - 3,0 68,4 69,3 66,0
196
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
2 Condenseur
Vapeurs d’eau
+
Vapeurs de solvant
Décanteur
3
Récupération
du solvant dans Milieu biphasique
la cuve Eau + solvant
Elimination de
Gâteau solvaté l’eau
Vapeur d’eau
1
Figure 8. Etapes de dessolvatation du gâteau de matière végétale par stripping à l’échelle pilote.
198
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
colonne, puis récupérées dans une cuve hermétique, permettant le recyclage du solvant. Le
débit du reflux de solvant, la température au sein de l’évaporateur et celle en tête de colonne
ainsi que l’aspect du milieu (moussant légèrement) ont été contrôlés au cours de cette étape.
Le chauffage et le vide ont été constants jusqu’à l’obtention d’une pâte visqueuse au fond de
l’appareillage d’environ 5 kg (~ 4 L). Après arrêt du chauffage, remise du milieu à pression
atmosphérique et refroidissement pendant une nuit, l’extrait liquide a été récupéré par le fond
de l’évaporateur qui a été rincé par 2 L de solvant.
Figure 9. Matière végétale (fleurs fraîches) introduite dans le réacteur et extrait végétal obtenu
après macération, filtration et concentration à sec.
Le rendement de cette extraction est de 2,55% par rapport à la matière sèche, valeur
légèrement supérieure à celle obtenue à l’échelle laboratoire lors d’une macération de 60 min
dans l’hexane (2,1%).
199
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
Ces feuilles, après un broyage partiel (5 cm, grille de 15 mm, broyeur à marteaux
Electra, France), ont été extraites à l’échelle pilote selon les conditions déterminées lors de
l’étude à l’échelle laboratoire (cf. IV.1.1.2 et V.3.3.4.2.1). La matière végétale (5,5 kg), ainsi
que 100 L de cyclohexane, ont été introduits dans un réacteur, les feuilles étant totalement
recouvertes par le solvant. La structure longue, fine et fibreuse des feuilles a empêché toute
agitation mécanique, même après broyage. La matière végétale aurait pu endommager l’axe
d’agitation en s’enroulant autour de celui-ci. Les feuilles ont donc formé un gâteau en surface,
limitant la diffusion du solvant à l’intérieur de la matière.
Après 5 jours de macération, le milieu a été filtré sur toile filtrante et le solvant
enrichi, de couleur jaune, introduit dans l’évaporateur à l’aide d’une pompe. La matière
imbibée, restante dans le réacteur, a été séchée partiellement par pression d’azote. La totalité
de l’extrait récupéré, a été concentré pendant 2h00 sous pression réduite (P = - 0,7 bars). Le
chauffage du milieu a été régulé par le débit de vapeur d’eau envoyé dans la double enveloppe
de l’évaporateur. Les vapeurs de solvant en tête de colonne de distillation ont été condensées
et le solvant a été stocké dans la cuve de récupération. Le débit du reflux, la température du
milieu et celle en tête de colonne ainsi que la pression et l’aspect du milieu (formation d’une
mousse en surface) ont été contrôlés tout au long de cette étape qui a conduit à un volume de
concentra verdâtre d’environ 5 L.
200
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
Condenseur
Vapeur de solvant
Pompe à vide
1
Introduction
de la matière
végétale
Solvant recyclé
Pompe
Cuve de
Solvant enrichi récupération Récupération
de l’extrait
3
2
Evaporateur
Réacteur 300L + Filtre (toile)
197
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
Figure 10. Matière végétale (feuilles séchées) introduite dans le réacteur, extrait obtenu après
macération, filtration et concentration, et gâteau de feuilles épuisées après extraction.
Le rendement de cette extraction est de 1,38% par rapport à la matière sèche, valeur
légèrement supérieure à celle obtenue lors de l’extraction à l’échelle laboratoire de 5 jours
dans l’hexane (1,1%).
IV.2.1.3. Conclusions
Les deux procédés d’extraction mis au point à l’échelle laboratoire ont donné des
résultats concluant à l’échelle pilote. Il n’a été constaté aucun problème de filtration du
milieu, étape délicate du procédé. Une amélioration de l’agitation mécanique (mode
d’agitation et réduction de la vitesse de rotation de l’axe de la canne) dans le cas des fleurs
permettrait l’obtention d’un milieu monophasique dont le traitement serait alors facilité. Avec
un broyage plus fin des feuilles (grille < 15 mm) une agitation mécanique pourrait être
envisagée ce qui permettrait peut être d’accroître le rendement d’extraction.
Les rendements d’extraction sont satisfaisants (2,55% pour les fleurs et 1,38% pour les
feuilles) puisqu’ils sont légèrement supérieurs à ceux obtenus à l’échelle laboratoire (2,1%
pour les fleurs et 1,1% pour les feuilles) et comparables à ceux donnés par la littérature. Il est
de 0,25% par rapport à la matière fraîche dans le cas par exemple de la rose, (Arctander,
1994b), ce qui est légèrement inférieur à celui des fleurs de Crocus sativus qui est de 0,37%.
201
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
Abundance
TIC: FLPILCY3.D
2400000
2200000
carvone pic pollution
2000000 provenant du solvant
1800000
1600000
1400000
1200000
CPG-SM
1000000 dihydrocarvone DB5ms (30mx0,25mmx0,25mm)
800000 60°C, 5°C/min, 280°C (20 min)
2-phényléthanol T°C inj., 220°C ; T°C dét., 290°C
600000
DHe, 1,4 mL/min
400000 limonène
200000
4.00 6.00 8.00 10.00 12.00 14.00 16.00 18.00 20.00 22.00 24.00
Time-->
Figure 11. Chromatogramme CPG-SM d’extrait de fleurs issu de la macération à froid dans le
cyclohexane réalisée à l’échelle pilote.
202
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
Tableau 8. Composés volatils (obtenus par CPG-SM) présents dans l’extrait de fleurs issu de la
macération réalisée dans du cyclohexane à l’échelle pilote (60 min).
Fragments % A. / % A. /
Identificationa IRb E.T. E.T.
de masse [m/z(%)] Extraitc P. M.d
28(100),81(70),32(45),105(45),
hepta-2,4-diènal [4313-03-5] 1008 120(15),110(10),67(3) 0,89 0,06 7,34 0,11
68(100),93(70),53(17),41(20),
limonène [138-86-3] 1039 107(12),121(12),136(10) 1,72 0,15 14,14 0,27
57(100),41(75),43(55),29(45),
nonanal [124-19-6] 1115 70(30),98(25) 0,28 0,06 2,28 0,32
91(100),122(25),65(15),51(2),
2-phényléthanol [60-12-8] 1125 77(2),123(1) 1,66 0,15 13,67 0,22
pentylcyclohexane 28(100),82(70),83(70),55(65),
1145 41(10),154(6),97(1) 0,43 0,04 3,58 0,18
[4292-92-6]
cyclopentylcyclohexane 28(100),55(2),41(1),68(3),82(5),
1202 96(1),109(1),152(1) 0,16 0,27 1,34 2,32
[1606-08-2]
67(100),95(70),41(65),81(60),
dihydrocarvone [7764-50-3] 1212 55(50),109(45),152(5) 1,35 0,10 10,80 0,30
hexylcyclohexane 83(100),82(85),55(75),41(300),
1249 28(15),168(7),97(1) 2,08 0,11 17,17 0,32
[4292-75-5]
82(100),54(50),39(40),93(35),
carvone [99-49-0] 1257 108(35),67(10),150(5) 12,13 0,88 100,00 0,00
1-méthyl-2-cyclohexyl- 55(100),82(70),97(68),67(40),
1367 41(35),180(45),39(5) 0,27 0,03 2,21 0,07
-cyclohexane [50991-08-7]
dicyclohexylméthane 82(100),55(95),67(50),96(40),
1384 180(30),39(5),109(1) 0,50 0,02 4,13 0,08
[3178-23-2]
57(100),43(80),71(75),85(50)
1713 1713 112(1),155(1) 0,22 0,01 1,82 0,06
Fraction volatile de l’extrait (%) 21,7 0,3 -
a
identification réalisée à partir des indices de rétention, des librairies (NIST, Agilent, France ; WILEY,
Hewlett Packard, France) et de la littérature.
b
indice de rétention calculé à partir des alcanes.
c
pourcentages par rapport à la totalité des pics présents sur le chromatogramme CPG-SM de l’extrait.
d
pourcentages par rapport au pic majoritaire (P.M., carvone) de la fraction volatile.
203
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
Le profil des composés volatils de cet extrait est légèrement différent de celui obtenu
par macération à froid dans l’hexane durant 60 min (Figure 12).
La carvone est extraite en quantité importante (12,2%) et le limonène en quantité non
négligeable (1,7%) alors que ces deux molécules étaient absentes de l’extrait à l’échelle
laboratoire. Le 2-éthylhexan-1-ol (coélué avec le limonène) se trouve désormais à l’état de
traces alors qu’il était présent à 2,0%.
Néanmoins, l’extrait issu de l’échelle pilote est aromatiquement très riche, la fraction
volatile étant très importante (21,7%) et les composés extraits particulièrement odorants.
% A. pilote
Aire %
laboratoire
% A. paillasse 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
hepta-2,4-diènal [4313-03-5]
2-éthylhexan-1-ol [104-76-7]
limonéne [138-86-3]
nonanal [124-19-6]
2-phényléthanol [60-12-8]
pentylcyclohexane [4292-92-6] *
cyclopentylcyclohexane [1606-08-2] *
dihydrocarvone [7764-50-3]
dihydrocarvéol [38049-26-2]
*
hexylcyclohexane [4292-75-5]
12,1%
carvone [99-49-0]
déca-2,4-diénal [2363-88-4]
1-méthyl-2-cyclohexylcyclohexane [50991-08-7] *
dicyclohexylméthane [3178-23-2] *
4-hydroxy-2,6,6-triméthylcyclohex-1-ènal (HTCC)
[35692-94-5]
2,6-di(t-butyl)-4-hydroxy-4-méthylcyclohexa-2,5-
dièn-1-one [10396-80-2]
1510
1713
Figure 12. Comparaison de l’extrait de fleurs réalisé à l’échelle laboratoire dans l’hexane avec
celui réalisé à l’échelle pilote dans le cyclohexane. * contaminations.
204
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
Tableau 9. Composés volatils (obtenus par CPG-SM) présents dans l’extrait de feuilles issu de la
macération dans le cyclohexane de 5 jours à l’échelle pilote.
Identificationa IRb Fragments de masse [m/z(%)] % A. E.T.
hepta-2,4-diènal [4313-03-5] 1015 81(100),39(30),110(27)53(22),95(1) 0,59 0,10
hexylcyclohexane [4292-75-5] 1256 83(100),55(70),67(45),28(30),41(30),139(2),168(2) 1,49 0,32
1310 1310 67(100),81(80),92(60),77(60),55(50),121(50),107(20) 0,03 0,06
déca-2,4-diénal [2363-88-4] 1315 81(100),41(25),55(10),95(10),67(12),152(3),109(1) 0,35 0,05
1-méthyl-2-cyclohexyl-
1372 55(100),82(80),97(80),180(50),67(40),41(35),77(1) 0,22 0,07
-cyclohexane [50991-08-7]
dicyclohexylméthane
1394 82(100),55(80),67(45),96(30),180(25),41(25),109(1) 0,32 0,09
[3178-23-2]
1403 1403 28(100),32(30),41(15),55(15),69(10),83(10),97(6) 0,23 0,06
dodécanoate d'éthyle [106-33-2] 1659 28(100),88(50),32(30),55(13),101(15),157(3),183(1) 0,43 0,26
3-oxo-α-ionone [79734-43-3] 1666 108(100),43(70),119(20),77(10),150(15),159(1),192(1) 0,14 0,12
1692 1692 87(100),57(90),41(70),69(70),109(30),151(28),222(10) 0,25 0,07
1749 1749 57(100),82(95),43(75),68(65),97(50),111(10),136(6) 0,07 0,12
Fraction volatile de l’extrait (%) 4,1 0,1
a
identification réalisée à partir des indices de rétention, des librairies (NIST, Agilent, France ; WILEY,
Hewlett Packard, France) et de la littérature.
b
indice de rétention calculé à partir des alcanes.
En comparaison avec les concrètes obtenues par macération des feuilles dans l’hexane,
cet extrait est pauvre en composés volatils odorants (Figure 13). Ces deux concrètes n’ont en
commun aucun composé volatil. Seul le déca-2,4-diènal, présent à 0,4% dans l’extrait, donne
des notes puissantes "orange", "sucrée" et "citronnée", (Arctander, 1994a).
La pauvreté aromatique de cette concrète pourrait être due au séchage des feuilles
réalisé avant extraction qui rappelons-le a été indispensable à leur conservation (cf. IV.2.1.2).
205
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
hepta-2,4-diènal [5910-85-0]
nonanal [124-19-6]
2-phényléthanol [60-12-8]
1248
hexylcyclohexane [4292-75-5] *
1,5%
1310
déca-2,4-diénal [2363-88-4]
1-méthyl-2-cyclohexylcyclohexane [50991-08-7] *
dicyclohexylméthane [3178-23-2] *
1403
2,6-di-(tbutyl)-4-hydroxy-4-méthylcyclohexa-2,5-
dièn-1-one [10396-80-2]
dihydroactinidiolide [17092-92-1]
laboratoire
% A. paillasse
acide dodécanoique [143-07-7]
% A. pilote
1586
3-oxo-α-ionol
3-oxo-a-ionol [97-07-5]
1749
acide tétradécanoique [544-63-8]
Figure 13. Comparaison de l’extrait de feuille à l’échelle laboratoire dans l’hexane avec celui
réalisé à l’échelle pilote dans le cyclohexane. * contaminations.
IV.2.2.1.3. Conclusions
La valorisation aromatique de l’extrait de fleur est très intéressante de part sa fraction
volatile importante (21,7%) et les molécules odorantes qui la composent (limonène notes
"fraîche" et "citronnée", nonanal et 2-phényléthanol notes "florale", "miellée" et "piquante",
dihydrocarvone notes "chaude" et "herbacée" et carvone notes "herbacée" et "épicée"). Le
206
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
procédé d’extraction est concluant et permet d’obtenir des concrètes qui pourraient être
utilisables en parfumerie.
La concrète de feuille est pauvre en composés volatils odorants (déca-2,4-diènal notes
"orange", "sucrée" et "citronnée"). Les concrètes de feuilles à l’échelle laboratoire étant
aromatiquement plus riches, seul le procédé d’extraction peut être mis en cause et notamment
le séchage des feuilles avant extraction. Un séchage moins poussé permettrait une bonne
conservation des feuilles tout en évitant la perte de molécules odorantes.
207
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
été saponifié puis analysé (cf. V.4.3.1). Le rendement de cette étape est de 43,1%. Le profil
analytique obtenu, illustré Figure 14, est similaire à celui de l’extrait sélectif des caroténoïdes,
avec sept pics présents dans les mêmes proportions et donnant les mêmes spectres UV (cf.
III.3.2.1.1, Figure 12 et 13 et Tableau 18).
CLHP-DAD (λ=450nm)
C18 omnisphère (100mmx3mmx3µm)
Eluant : Eau (UHQ) A,
acétonitrile + 0,05% triéthylamine (B)
DEluant, 0,4mL/min
Mode gradient
Les caroténoïdes présents dans la concrète de fleur auraient le même squelette que
ceux extraits sélectivement, mais sous formes estérifiés. Le rendement d’extraction des
caroténoïdes saponifiés (macération à l’échelle pilote suivie d’une saponification) par rapport
à la matière sèche est de 1,1%, valeur supérieure à celle obtenue lors de l’extraction sélective
(0,2%) qui nécessitait un plus grand nombre d’étape (cf. V.3.4.1.1). Un des acides gras
présents en bout de chaîne pourrait être l’acide palmitique, ce dernier étant présent dans la
fleur (cf. III.2.2.2.1, extrait par hydrodistillation des fleurs de Crocus sativus à 0,8%).
208
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
chromatogramme (du pic 4 au pic 8, cf. III.3.2.1.2, Figure 14 et 15 et Tableau 19). Les
molécules les plus polaires, présentes dans l’extrait sélectif des caroténoïdes, sont absentes de
l’extrait issu de la concrète de feuilles (Figure 15).
Profils identiques
CLHP-DAD (λ=450nm)
C18 omnisphère (100mmx3mmx3µm)
Eluant : Eau (UHQ) A,
acétonitrile + 0,05% triéthylamine (B)
DEluant, 0,4mL/min
Mode gradient
Molécules absentes
de l’extrait issu de la
macération
Extrait sélectif de Extrait issu de la
caroténoïdes macération à
l’échelle pilote
209
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
CLHP-DAD (λ=450nm)
C18 omnisphère (100mmx3mmx3µm)
Eluant : Eau (UHQ) A,
acétonitrile + 0,05% triéthylamine (B)
DEluant, 0,4mL/min
Mode gradient
Extrait issu de la
macération à
l’échelle pilote après
Extrait issu de la saponification
macération à
l’échelle pilote
Les caroténoïdes présents dans les feuilles se trouvent sous forme simple. Le
rendement d’extraction de ces caroténoïdes (macération à l’échelle pilote suivie d’une
saponification) par rapport à la matière sèche est de 1,0%, valeur similaire à celle obtenue
pour l’extraction sélective (1,1%).
IV.2.2.2.1.3. Conclusions
Les profils analytiques et les spectres UV, montrent que les caroténoïdes présents dans
les fleurs seraient sous formes estérifiées par des acides gras de type acide palmitique, car
après saponification de l’extrait issu de la macération à l’échelle pilote, le profil
chromatographique obtenu est identique à celui de l’extrait sélectif de caroténoïdes.
Les caroténoïdes présents dans l’extrait de feuille issu de la macération à l’échelle
pilote auraient également une structure proche de ceux présents dans l’extrait sélectif des
caroténoïdes. Cependant, seuls les moins polaires ont été extraits, au vue de la polarité du
solvant.
Ces données ont été confirmées par l’analyse CLHP-SM, réalisée dans la partie
suivante.
210
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
Tableau 10. Fragments de masse (obtenus par CLHP-SM) des molécules colorantes, (pics de 1 à 7),
détectées à λ = 450 nm, présentes dans l’extrait saponifié, issu de la macération de fleurs dans du
cyclohexane à l’échelle pilote.
Pics Temps de rétention Fragments de masse [(m+H)/z]
1 13,59 459, 533, 551, 569
2 14,49 459, 533, 551, 569
3 15,22 459, 533, 551, 469
4 16,12 425, 459, 533, 551, 569
5 16,90 459, 533, 551, 569
6 20,16 421, 459, 533, 551, 569
7 - -
Figure 17. Spectre de masse (obtenu par CLHP-SM) du pic 5 majoritaire présent dans l’extrait de
fleurs, issu de la macération à l’échelle pilote dans du cyclohexane, après saponification.
Les fragments de masse sont les mêmes pour les différents pics et sont identiques à
ceux obtenus dans l’extrait sélectif des caroténoïdes (cf. III.3.2.2.1, Tableau 21 et Figure 17).
211
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
Tableau 11. Fragments de masse (obtenus par CLHP-SM) des molécules colorantes (pics de 4 à 8),
détectées à λ = 450 nm, présentes dans l’extrait de feuilles, issu de la macération dans du
cyclohexane à l’échelle pilote avant et après saponification.
Fragments de masse [(m+H)/z] Fragments de masse [(m+H)/z]
Pics Temps de rétention
dans l’extrait de feuille dans l’extrait de feuille saponifié
4
17,40 423, 492, 533, 551, 567, 611 423, 533, 551, 567, 585
5
6 - - -
7 19,70 419, 445, 551, 613 419, 551, 557, 567, 585
8 - -
1)
pic 4 et 5
2) CLHP-SM, APCI +
(λ=450nm), [400-1000], T°C source 300°C
C18 omnisphère (100mmx3mmx3µm)
Eluant : Eau (UHQ) A, acétonitrile (B)
DP : 30
Figure 18. Spectres de masse des pics 4 et 5 coélués présents dans les extraits de feuilles, issus de la
macération à l’échelle pilote dans du cyclohexane, avant (1) et après (2) saponification.
Ces fragments sont similaires à ceux obtenus dans l’extrait sélectif des caroténoïdes
(cf. III.3.2.2.2, Tableau 22 et Figure 18).
IV.2.2.2.2.3. Conclusions
Le fragment caractéristique de ces caroténoïdes, déterminé par CLHP-SM, est 551. Le
profil analytique, les spectres UV et le fragment de masse majoritaire, étant les mêmes, les
caroténoïdes présents dans l’extrait de fleur issu de la macération à l’échelle pilote, après
saponification, et ceux obtenus par extraction sélective, seraient identiques. Il en est de même
pour les caroténoïdes les moins polaires présents dans les feuilles.
Cependant, une analyse par TOF, évaluant la masse exacte d’un fragment moléculaire
donné et déterminant sa formule brute, permet de confirmer ces données. De plus, un dosage
approximatif du fragment majoritaire a pu être réalisé par cette même technique.
212
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
213
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
IV.2.2.2.4. Conclusions
Une partie des caroténoïdes présents dans les fleurs seraient sous formes estérifiées par
des acides gras, de type acide palmitique. Après saponification, ces caroténoïdes présents dans
l’extrait végétal ont une masse de 568 et une formule brute de C40H5602 et seraient identiques
à ceux extraits sélectivement. Ils sont présents approximativement à 5,98% dans l’extrait
saponifié de fleurs. Le rendement d’extraction de ces caroténoïdes par rapport à la matière
sèche est d’environ 65,7.10-3%, soit de 9,5.10-3% par rapport à la matière humide.
L’extrait végétal de feuille contient des caroténoïdes de masse 568 et de formule brute
C40H5602, identiques à ceux peu polaires présents dans l’extrait sélectif de caroténoïdes.
L’extrait saponifié de feuille comporte 0,41% de ces caroténoïdes, soit un rendement
d’extraction par rapport à la matière sèche de 3,9.10-3% et de 3,5.10-3% par rapport à la
matière humide.
Ces caroténoïdes présents dans les extraits saponifiés de feuilles et de fleurs sont
identiques, leurs teneurs étant largement supérieures dans les fleurs. D’après les données
bibliographiques, (Harborne, 1984), les molécules envisageables pourraient être la lutéine
et/ou la zéaxanthine. La teneur des fleurs en ces caroténoïdes est proche de celle des épinards,
produit riche en lutéine et zéaxanthine (11,9.10-3%) et celle des feuilles, des brocolis (2,4.10-
3
%), (USDA-NCI, 1998).
214
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
215
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
(Littmann, 1982), semble avoir une influence positive sur la couleur finale de la poudre. La
présence d’eau paraît être nuisible à une bonne fixation des caroténoïdes sur l’argile. Des
réactions d’hydrolyse des molécules colorantes (réactivités des doubles liaisons présentes sur
les caroténoïdes de type C40H5602, cf. Figure 13, Annexe I, 3.1) pourraient avoir lieu au cours
du chauffage entraînant une perte de couleur. L’homogénéisation du milieu a été réalisée par
ajout d’éthanol.
216
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
Tableau 12. Couleur des néo-pigments, à base d’extrait de fleurs et de feuilles, donnée dans le
référentiel L*a*b* et l’écart de couleur (ΔE) par rapport à l’argile seule (bentonite), mesurée par
spectrocolorimétrie.
Argile et temps de chauffage L* a* b* ΔE
Référence (bentonite) - 81,50 1,07 16,36 -
Bentonite déshydratée, 30 min 53,21 11,33 62,49 55,08
Néo-pigments
Bentonite, 60 min 56,71 10,59 58,72 50,02
d’extrait de fleurs
Bentonite, 30 min 50,58 9,24 52,96 48,60
Nép-pigments Bentonite déshydratée, 90 min 30,57 2,18 27,58 52,16
d’extrait de feuilles Bentonite, 120 min 43,54 0,44 25,34 30,01
Selon les résultats indiqués dans le Tableau 12, les néo-pigments à base d’extrait de
fleurs possèdent une clarté légèrement supérieure à la moyenne (> 50), une couleur jaune
intense (les valeurs de b* sont élevées) et légèrement rouge (a* > 0), confirmant les
constations visuelles selon lesquelles les poudres semblent être jaune-orangé, très vif. L’écart
de couleur, ainsi que la valeur donnée par b*, sont plus importants par fixation sur support
déshydraté, l’eau n’induisant pas de réactions de dégradations des molécules colorantes.
Les néo-pigments à base d’extraits de feuilles possèdent des valeurs de L*, a*, b* et
ΔE plus faibles que celles obtenues pour les néo-pigments à base d’extrait de fleurs. Les
poudres sont vertes-jaunes. L’écart de couleur, comme précédemment, est plus important pour
les néo-pigments réalisés sur l’argile déshydratée.
La résistance à la lumière de ces néo-pigments a été testée afin d’étudier la possibilité
de les inclure dans des formulations.
217
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
a) b) c)
Extrait de fleurs sur bentonite déshydratée (120°C,
30 min)
Figure 19. Néo-pigments à base d’extraits de fleurs et de bentonite a) avant suntest, b) après suntest
(8h00) et c) argile seule, bentonite.
a) b) c)
Extrait de feuille sur bentonite (120°C, 120 min)
Figure 20. Néo-pigments à base d’extraits de feuilles et de bentonite a) avant suntest, b) après
suntest (8h00) et c) argile seule, bentonite.
218
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
ΔE
45
extrait de feuille+bentonite déshydratée
40
(90 min)
35 extrait de feuille+bentonite (120 min)
30
extrait de fleur+bentonite (30 min)
25
20 extrait de fleur+bentonite (60 min)
Figure 21. Ecarts de couleur (ΔE) mesurés, lors de l’exposition à la lumière (suntest) des néo-
pigments à base d’extrait de fleurs ou de feuilles et de bentonite, par spectrocolorimètrie.
219
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
y = -5,0582x + 56,569
40 R2 = 0,9845 y = -3,3363x + 55,806
R2 = 0,9562
y = -1,083x + 25,891
30
R2 = 0,8344
20
y = -0,789x + 24,885
R2 = 0,9244
10
0 heures
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Figure 22. Représentation du paramètre b*, dans le référentiel L*a*b*, des néo-pigments à base
d’extraits de fleurs ou de feuilles et de bentonite, en fonction du temps d’exposition (en heure) au
suntest, obtenu par spectrocolorimètrie.
Les molécules colorantes présentes dans l’extrait de feuilles sont des caroténoïdes non
estérifiés (C40H5602, M = 568 g.mol-1) et de la chlorophylle (chlorophylle a, C55H72O5N4Mg et
Mchlorophylle a = 893,5 g.mol-1 et chlorophylle b, C55H7006N4Mg et Mchlorophylle b = 907,5 g.mol-1)
donnant respectivement une couleur jaune et verte. Celles présentes dans l’extrait de fleurs
sont des caroténoïdes estérifiés (C40H5602 + par ex : 2 x C16H330, M=1048 g.mol-1), donnant
une couleur jaune vif. La diminution des paramètres b* et a* indique une perte de couleur
jaune et rouge et donc la photodégradation des caroténoïdes, qui est plus importante dans le
cas des néo-pigments issus de fleurs, ces poudres étant jaune-orangé vif initialement. Les
poudres issus des extraits de feuilles tendent alors vers une couleur verte (-a*) donnée par la
chlorophylle.
220
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
IV.2.3.3. Conclusions
Les néo-pigments possèdent des couleurs, jaune-orangé pour ceux obtenus à partir
d’extrait de fleurs et jaune-vert pour les extraits de feuilles, les poudres les plus intenses étant
réalisées à l’aide de bentonite déshydratée et d’éthanol.
Ces néo-pigments végétaux, possédant des notes "verte" et "miellée", pourraient être
éventuellement valorisés dans des formulations de produits cosmétiques de type fonds de
teint. L’emballage de la poudre ou de la crème devra être parfaitement opaque afin d’éviter
l’initiation de la photodégradation des caroténoïdes. De plus, ces produits seraient riches en
caroténoïdes, agissant contre la photooxydation, chez les végétaux mais aussi chez l’homme,
(Borel, 2004).
221
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
222
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
feuilles, sont présents des caroténoïdes de masse 568 et de formule C40H5602 non estérifiés, le
rendement d’extraction de ces molécules colorantes étant bien inférieur : 3,89.10-3%. Les
teneurs en caroténoïdes des fleurs et des feuilles se rapprochent de celles des brocolis et des
épinards, matière végétale riche en lutéine et zéaxanthine.
La valorisation colorante de ces extraits pourrait passer par la réalisation de néo-
pigments à base de concrète de fleurs ou de feuilles et de bentonite, augmentant la résistance
des molécules colorantes présentes, face aux agressions extérieures. La photodégradation des
pigments, jaune-orangé dans le cas des fleurs et vert-jaune dans celui des feuilles, est de
l’ordre de 10h au soleil. Elle pourrait être améliorée par l’ajout d’additifs tels que des
antioxydants et des absorbeurs UV. Une application potentielle serait la formulation de
produits cosmétiques de type fonds de teint à l’aide de ces néo-pigments, possédant des notes
"miellée" pour ceux issus des fleurs et "verte" pour ceux issus des feuilles. Un emballage
spécifique protégeant de la lumière devra être employé. De plus, ces poudres colorantes
pourraient agir par l’intermédiaire des caroténoïdes contre la photooxydation des tissus de la
peau. Ces néo-pigments doivent faire l’objet d’études complémentaires portant sur l’ajout
d’additifs, la formulation de produits cosmétiques et les effets éventuels au contact de la peau.
223
Chapitre IV : Valorisation des fractions aromatiques et colorantes des fleurs et des feuilles de Crocus sativus
Références bibliographiques
Arctander S. (1994a). "Perfume and Flavor chemicals". Ed.Stream C. Allured Publishing Corporation. USA.
Arctander S. (1994b). "Perfume and Flavor Materials of Natural Origin". Ed.Stream C. Allured Publishing
Corporation. USA.
Britton G., Liaaen-Jensen S. et Pfander H. (1995). "Carotenoids. Isolation and Analysis". Birkhauser Verlay.
Boston.
Britton G., Liaaen-Jensen S. et Pfander H. (2004). "Handbook : Carotenoids". Ed.Britton G., Liaaen-Jensen S. et
Pfander H. Birkhäuser Verlag. Basel.
Burdick et Jackson (1982). "High Purity Solvent Guide". Burdick and Jackson Laboratories. Muskegon,
Michigan USA.
Devos M. (1990). "Standardized Human Olfactory Thresholds". Ed.Devos M., Patte F., Rouault J., Laffort P. et
Van Gemert L. J. Oxford University Press. New York.
Littmann E. R. (1982). “Maya Blue - further perspectives and the possible use of indigo as the colorant.” Am.
Antiq., 47 (2): 404-408.
USDA-NCI (1998). "USDA-NCI Carotenoid Database", Nutrient Data Laboratory Agricultural Research
Service.
Young A. et Britton G. (1993). "Carotenoids in Photosynthesis". Ed.Young A. et Britton G. Chapman & Hall.
London.
224
Application du concept de raffinage végétal au Safran du Quercy (Crocus sativus)
pour la valorisation intégrée des potentiels aromatiques et colorants
Conclusion générale
Conclusion générale
226
Conclusion générale
Nos objectifs scientifiques ont été d’une part de trouver de nouvelles techniques de
caractérisation des stigmates du Crocus sativus afin d’avoir une connaissance plus
approfondie des composés volatils du safran frais et sec, la norme internationale ISO/TS 3632
évaluant uniquement le safranal et de manière peu précise. Les limites de la norme dans la
détermination de la qualité du safran ont ainsi été démontrées dans ces travaux. L’impact du
taux d’humidité sur la qualité organoleptique de l’épice et la typicité du safran du Quercy a
également été étudié. D’autre part, le potentiel moléculaire des co-produits issus de la culture
du safran : fleur, feuille et bulbe, a été évalué afin de proposer des voies possibles de
valorisations, en particulier dans le domaine des arômes et des colorants.
Le safran frais libère majoritairement du linalool (59,1%). Cette molécule est présente
en faible quantité dans la plante (80 ppm). Après torréfaction, le principal composé est le
safranal (62,0%), caractéristique de l’odeur "safranée" de cette épice. La méthode d’extraction
SPME semble être la plus adaptée pour caractériser ces composés volatils.
Une teneur en eau résiduelle importante des stigmates (Hr > 12%) entraîne une
modification des composés volatils présents dans le safran, avec notamment des taux élevés
d’HTCC (jusqu’à 3,8%). L’analyse Sensorielle Quantitative Descriptive du safran du Quercy
a montré qu’il est perçu comme étant plus "marron" et "épicé". Il contient, en effet, un taux de
safranal légèrement supérieur (80,0%). Cependant, d’autres notes, potentiellement
indésirables, apparaissent telles que la note "animale", provenant de l’acide 3-
méthylbutanoïque ou la note "piquante", donnée par l’acide acétique, sous-produit de la
fermentation alcoolique. Les safrans secs étaient décrits comme "beurré", "grillé" et "rouge".
Le traitement statistique des données instrumentales a permis de montrer qu’une analyse par
SPME/CPG-SM du safran pouvait prédire le taux d’humidité des échantillons ainsi que le
taux de crocine, directement liés à l’arôme et à l’aspect du safran.
Les bulbes de Crocus sativus possèdent une teneur en amidon de 56,4%, valeur
supérieure à celle de certaines céréales. Ce constituant pourrait être utilisé, après extraction et
traitement, dans la co-constitution de plastiques biodégradables. La fraction lipidique du bulbe
représente 1% de la matière sèche. Bien qu’ils soient largement répandus dans la matière
végétale, les acides gras de type oméga-6, tel que l’acide linoléique présent à 36,0% dans
cette fraction, sont recherchés dans les formulations de produits cosmétiques pour leur effet
régénérant sur les tissus de la peau.
227
Conclusion générale
228
Conclusion générale
229
Conclusion générale
son utilisation. Les caroténoïdes pourraient également avoir une action contre la
photooxydation des tissus de la peau.
230
Application du concept de raffinage végétal au Safran du Quercy (Crocus sativus)
pour la valorisation intégrée des potentiels aromatiques et colorants
Chapitre V
Partie Expérimentale
Partie expérimentale
232
Partie expérimentale
233
Partie expérimentale
234
Partie expérimentale
V.1.3. Etalons
Tableau 3. Etalons utilisés pour identifier et/ou caractériser les molécules extraites à partir de la
matière végétale.
Masse molaire Numéro
Etalon Fournisseur Pureté
(g.mol-1) CAS
zéaxanthine 568,89 [144-68-3] Extrasynthèse -
lutéine 568,89 [127-40-2] Extrasynthèse -
carvacrol 150,22 [499-75-2] Aldrich > 98%
linalool 154,25 [78-70-6] Fluka > 95%
safranal 150,22 [116-26-7] Aldrich > 88%
2-phényléthanol 122,16 [60-12-8] Fluka > 99%
méthional 104,17 [3268-49-3] Fluka -
acide isovalérique 102,13 [503-74-2] Fluka > 98%
Commercial
acide acétique 60,05 [64-19-7] -
alimentaire
acide isobutyrique 88,11 [79-31-2] Aldrich 99%
4-nonanol 144,26 [5932-79-6] Sigma-Aldrich -
235
Partie expérimentale
Les safrans secs (~ 2g) et frais (~ 11g), avant d’être analysés, ont été conservés dans
des flacons étanches à l’abri de la lumière et à température ambiante.
Les safrans étrangers, espagnol, grec et marocain ont été fournis par M. Algrech
(conservatoire du safran "Le Safranario"), assurant ainsi leur provenance. L’iranien est un
safran commercial.
236
Partie expérimentale
V.2.3.2.1. Broyage
Le safran (1g < m < 2g) est broyé dans un mixer (Moulinex super junior) sur une
courte durée afin d’éviter les échauffements dus aux frottements. Une poudre fine et rouge
sang est obtenue.
V.2.3.2.2. Tamisage
Lorsque la poudre est assez fine, elle est passée sur un tamis de 500 µm. Le tamisat
doit constituer plus de 95% de la masse initiale de la poudre. Le tamisat et le refus ont été
regroupés.
237
Partie expérimentale
V.2.4. Extraction et analyse des composés volatils des stigmates frais et sec par
HD/CPG-SM
V.2.4.1. Stigmates frais
Les stigmates frais (11 g), provenant de la production de 2002 (7 échantillons,
17CL à 30CL, 24DL et 28DL, cf. V.2.1, Tableau 4) sont placés, le jour suivant leur réception,
dans une cellule en verre de 350 mL (préalablement lavée à l’eau chaude), balayée par un
courant d’hélium de 30 mL/min. Les composés volatils sont piégés sur du tenax TA (130 mg)
pendant 15 min, l’adsorbant ayant été préalablement conditionné dans un four à 240°C sous
un débit d’azote de 60 mL/min pendant 2h30 (Figure 1).
Piège tenax He
Cellule
en verre
He
Stigmates
Figure 1. Piégeage et concentration des composés volatils libérés par les stigmates.
Le piége est introduit dans un injecteur chisa (SGE) dans un chromatographe en phase
gazeuse (HP 5890, Hewlett Packard, France), muni d’une colonne apolaire (BPX5 60 m, 0,32
mm d.i., 1 µm e., SGE, France), couplé à un spectromètre de masse (HP 5971, Hewlett
238
Partie expérimentale
Packard, France), le temps de désorption étant de 3 min. L’ionisation est réalisée par impact
électronique à 70eV. La température de l’injecteur était de 210°C, celle du détecteur de
300°C. La température du four débutait à 40°C et augmentait jusqu’à 290°C à 5°C/min (20
min). La pression en tête de colonne était de 1,5 bars.
Les n-alcanes (C5-C18) ont été piégés puis injectés dans les mêmes conditions
chromatographiques. L’identification a été réalisée à l’aide des indices de rétention, des
librairies NIST 98 (Agilent, France) et WILEY (Hewlett Packard, France) et de la littérature.
V.2.5. Extraction et analyse des composés volatils des stigmates frais et secs par
Likens-Nickerson et CPG-SM
V.2.5.1. Evaluation de la teneur en eau et en composés volatils selon la norme ISO/TS
3632 (Hr)
Les stigmates (~ 3 g), provenant de la récolte de 2003, ont été analysés dans les mêmes
conditions que celles décrites au paragraphe V.2.3.
239
Partie expérimentale
chambre de
mélange
solvant enrichi en
eau appauvrie en
composés volatils
composés volatils
ballon 50 mL
(solvant) ballon 100 mL
(eau + matière végétale)
240
Partie expérimentale
chromatographiques (split 100 mL/min). L’identification a été réalisée à l’aide des indices de
rétention, des librairies NIST 98 (Agilent, France) et WILEY (Hewlett Packard, France) et de
la littérature.
V.2.6. Extraction et analyse des composés volatils des stigmates secs par
SPME/CPG-SM/ODP
V.2.6.1. Choix de la fibre SPME
Les stigmates secs (0,17 g, 28CP de 2002, cf. V.2.1, Tableau 4), ont été placés dans un
flacon en verre (10 mL), fermé hermétiquement par un septum en téflon. Les différentes
fibres (Tableau 5), après avoir été conditionnées selon les indications mentionnées par le
fabriquant, ont été introduites dans l’espace de tête (en anglais : headspace) du safran. Les
composés volatils ont été piégés à des temps, t, compris entre 0 et 3h, à température ambiante.
241
Partie expérimentale
V.2.6.3.3. L’analyse
La méthode CPG-O choisie est la fréquence de détection. Elle ne nécessite pas
d’entraînement particulier des juges, ces derniers étant alors facilement interchangeables,
(Van Ruth et Roozen, 2004).
242
Partie expérimentale
Les juges devaient appuyer simultanément sur une touche du clavier d’ordinateur, afin de
déclencher le logiciel SNIF, et sur le bouton poussoir, pour marquer le chromatogramme,
lorsqu’ils détectaient une zone odorante. Les juges ont analysé l’effluant (cf. V.2.6.2) entre 0
et 26 min (sortie de la colonne et détection SM du dernier composé).
Abundance
TIC: P5AD24B6.D
800000
750000
700000
650000
600000
550000
500000
450000
400000
350000
300000
250000
200000
150000
100000
Abundance
50000
2.5e+07
2e+07
1.5e+07
1e+07
5000000
0
2.00 4.00 6.00 8.00 10.00 12.00 14.00 16.00 18.00 20.00 22.00 24.00 26.00
Time-->
Au cours de ces deux séances d’analyses, réalisées sur des échantillons de safran
riches en notes aromatiques (24B et 28B, cf. V.2.1, Tableau 4), une liste de termes descriptifs
a été générées par les juges pour chaque zone odorante perçue. Lors d’une réunion de groupe
des juges, des standards leur ont été présentés (Tableau 6) et l’ensemble des attributs ont été
regroupés par consensus en 15 pôles descriptifs : "beurrée", "piquant/âcre", "végétale",
"animale", "grillée", "terreuse", "épicée", "florale", "fruitée", "agrûme/fraîche", "foin",
"boisée", "douce", "pain cuit", "soufrée" et "indéterminée", tout en laissant aux juges la
possibilité de qualifier une odeur d’"interminée", si elle ne correspondait à aucun pôle
descriptif prédéfini.
243
Partie expérimentale
V.2.6.3.3.2. L’analyse
Lors des séances d’analyse, les juges signalaient la détection olactive en appuyant sur
un bouton poussoir et au moyen du logiciel SNIF. Ce dernier demandait également aux juges
d’attribuer, en fin de détection, un des 15 pôles descriptifs définis précédemment selon leur
perception. Chaque échantillon (8) a été senti par dix juges, trois juges de réserve ayant été
entraînés en cas d’indisponibilité.
Une étude statistique élémentaire du nombre moyen de réponses (odeurs senties) par
juge, tous échantillons confondus, a montré une homogénéité correcte (Figure 4).
244
Partie expérimentale
Moyenne
Et
Déviation standard
juges
Figure 4. Moyenne et déviation standard du nombre de réponses (odeurs senties) pour chaque juge,
tout échantillons confondus.
Après la construction des aromagrammes par addition des détections, seules les odeurs
dont la fréquence de détection était supérieure à deux ont été prises en compte (2/10
réponses). Les traitements statistiques ont été effectués à l’aide du logiciel Unscrambler
(Camo, France).
245
Partie expérimentale
pendant au moins une heure précédent la séance de toute prise de nourriture, de tabac et de
boissons autres que de l’eau.
V.2.7.3. L’analyse
L’analyse sensorielle de type Analyse Quantitative Descriptive a été réalisée avec 11
juges, qui ont évalué l’intensité de descripteurs, définis au préalable, sur des échelles
d’intensité non structurées, afin de déterminer le profil sensoriel des échantillons de safrans.
La procédure, suivie lors de cette étude, est présentée ci-dessous.
246
Partie expérimentale
V.2.7.3.2.1. Familiarisation
Deux tests ont été réalisés afin de familiariser les panélistes avec la salle et les
procédures de l’analyse sensorielle : un test de classement d’intensité et un test
d’apprentissage d’échelle.
Le test de classement d’intensité odorante a été réalisé sur deux produits le linalool
([78-70-6], Fluka, > 95%) et le safranal ([116-26-7], Aldrich, > 88%), composés majoritaires
dans le safran frais et sec, à des dilutions de 10, 100, 500 et 1000 % dans du propan-1,2-diol.
Chaque solution (4 gouttes) a été déposée sur un coton dans un flacon en verre fumé, fermé
hermétiquement. Les 4 solutions diluées et un blanc devaient être classés en fonction de leur
intensité croissante.
Le test d’apprentissage d’échelle a été réalisé sur quatre produits, le 2-phényléthanol
([60-12-8], Fluka > 99%), le méthional ([3268-49-3], Fluka), l’acide isovalérique ([503-74-2],
Fluka > 98%) et l’acide acétique (commerciale alimentaire), composés présents dans les
extraits headspace de safran, à des dilutions de 10, 100, 500 et 1000 % dans du propan-1,2-
diol. Chaque solution (4 gouttes) a été déposée sur un coton dans un flacon en verre fumé,
fermé hermétiquement. L’intensité de chaque dilution et d’un blanc devaient être notées sur
des échelles structurées allant de 0 à 5.
Les résultats ont permis d’évaluer la sensibilité des panélistes aux notes proposées et
leur aptitude à classer des échantillons en fonction de leur intensité.
247
Partie expérimentale
2002), ont été ajoutés, par consensus, ceux décrits par les juges ainsi que "l’intensité
odorante" et les deux descripteurs relatifs à la couleur, "rouge" et "marron". Au cours de cette
réunion, des références d’odeurs ont été présentées afin d’aider les sujets dans le choix des
termes (Tableau 7).
Suite à cette réunion de groupe, un essai de notation a été réalisé sur deux séances en
cabine. Pour les deux évaluations, les quatre mêmes échantillons, représentatifs du safran du
Quercy, ont été présentés aux juges, randomisés selon un plan équilibré utilisant les matrices
définies par MacFie, (MacFie et al., 1989). Les sujets ont évalué l’intensité de chacun des
descripteurs de la liste générée en traçant une marque sur une échelle non structurée de 10 cm
encochée aux deux extrémités par les indications « peu » et « beaucoup ».
Peu Beaucoup
L’intensité odorante globale a été évaluée en premier, à l’ouverture du flacon, puis ont
été notées les intensités des odeurs perçues et celle de la couleur en dernier. Une analyse
248
Partie expérimentale
statistique, ANOVA et ACP, réalisée à l’aide des logiciels Unistat (Microsoft) et Unscrambler
(Camo, France), ainsi qu’une nouvelle réunion de groupe des juges ont permis de réduire le
nombre de descripteurs en éliminant les termes redondants et corrélés entre eux. (Les deux
descripteurs "pomme de terre bouillie" et "champignon" ne sont pas discriminant (p = 0,89 et
0,88 respectivement)). Au cours de cette réunion de groupe, les références ont été à nouveau
présentées aux sujets. Dix descripteurs ont finalement été retenus : "épicé", "terreux",
"renfermé", "grillé", "fumé", "piquant", "boisé", "sucré", "beurré" et "foin/Herbe/Végétal",
auxquels ont été ajoutés l’"intensité odorante" et les couleurs "rouge" et "marron".
Suite à cette réunion en groupe, un essai de notation a été réalisé sur deux séances en
cabine avec deux répétitions de deux échantillons, représentatifs du safran du Quercy. Les
sujets ont utilisé la liste des 13 descripteurs sélectionnés et ont procédé comme précédemment
pour l’évaluation. Un traitement statistique par ANOVA et ACP a été établi afin de
déterminer la pertinence des descripteurs et la répétabilité des juges. Une définition a été
attribuée par consensus des juges, pour chaque descripteur (Tableau 8) à l’aide des références
d’odeurs déjà sélectionnées, Tableau 7.
Les panélistes ont été conviés à deux séances en cabine ayant pour but de les
familiariser avec les définitions établies précédemment. Une feuille, sur laquelle était inscrites
les définitions, a été présentée aux juges en cabine avec les références d’odeurs associées.
Un essai de notation a été réalisé en cabine sur deux séances. Lors des deux
évaluations, les quatre mêmes échantillons ont été présentés aux juges, randomisés à chaque
session selon un plan équilibré défini par MacFie, (MacFie et al., 1989), avec la liste des
définitions. Des courbes de répétabilité des juges sur la notation de l’intensité des
249
Partie expérimentale
descripteurs, au cours de deux séances (sur des répétitions d’échantillons), ont été établies afin
de déterminer leur performance. Tous les panélistes ont été jugés répétables.
La réduction du nombre de descripteurs et l’entraînement des juges a nécessité trois
réunion de groupe des juges, 6 essais de notations en cabine ainsi que 2 familiarisation en
cabine avec les définitions des descripteurs, et deux traitements statistiques d’ANOVA et
d’ACP.
250
Partie expérimentale
• L’analyse PLS par le logiciel Unscrambler (Camo, France) afin de représenter les
variables actives (descripteurs) en présence d’une ou plusieurs variables illustratives
(Hr, taux d’humidité résiduelle, C, crocine).
251
Partie expérimentale
masse Mm a été pesé. Le pourcentage de matière minérale a été déterminé par le rapport :
MM = 100 × ( Mm − t ) /( Mo − t ) .
Les réactions d’attaque de la matière végétale ont été effectuées dans des frittés
spéciaux de porosité 2, prévus pour s’adapter sur un système Fibertec M2 (Fibertec SystemM,
1017 hot extractor, FOSS) équipé d’un dispositif de chauffage et de reflux, et qui permet de
faire l’ensemble des manipulations sans avoir à transvaser l’échantillon. La matière végétale
finement broyée (1g) a été introduite dans un fritté. Le réactif ADF ou NDF (100 mL) a été
introduit puis l’ensemble a été porté à ébullition pendant 1h. A l’issue, après filtration, la
matière a été abondamment rincée à l’eau bouillante, jusqu’à disparition de la mousse. Après
séchage et pesée, le fritté ayant subi l’attaque ADF, a été soumis à une deuxième attaque par
une solution mixte, à froid, pendant 90 min, afin de solubiliser les lignines. Après filtration, le
rinçage a été effectué à l’aide d’une solution déminéralisante, jusqu’au blanchiment total des
252
Partie expérimentale
fibres restantes (30 min maximum). Le résidu a ensuite été lavé à l’éthanol 80% puis à
l’acétone.
Préparation du réactif NDF :
60 g de lauryl sulfate de sodium + 37,22 g d’EDTA + 9,12 g de phosphate disodique + 13,72
g de borate de sodium décahydraté + 18,6 g d’éthylène glycol monoéthyl éther.
Ces composés ont été introduits dans une fiole de 2L. Après ajout d’1L d’eau distillée, le
milieu a été agité à l’aide d’un barreau aimanté. Quelques gouttes d’octanol permettaient
d’éviter l’apparition de mousse. La fiole a ensuite été complétée jusqu’au trait de jauge.
Préparation du réactif ADF :
40g de CTAB + 53,6g d’acide sulfurique concentré.
L’acide a été ajouté, goutte à goutte, dans une fiole de 2L, remplie à moitié d’eau distillée. Le
CTAB a été introduit dans la fiole qui a alors été complétée jusqu’au trait de jauge.
Préparation de la solution de permanganate de potassium saturé :
Le KMnO4 (50g) a été dissout dans 1L d’eau distillée dans une fiole jaugée.
Préparation de la solution mixte :
2 volumes de solution de KMnO4 saturée (50g/L), préparée précédemment, ont été ajoutés à 1
volume de solution tampon (6 g de Fe(NO3)3, 9 H2O + 0,15 g de AgNO3 dans 100 mL d’eau
distillée + 500 mL d’acide acétique glacial + 5 g d’acétate de potassium + 400 mL de tert-
butanol)
Préparation de la solution déminéralisante :
50 g d’acide oxalique dihydrate + 700 mL d’éthanol à 95% + 50 mL d’HCl 12N + 250 mL
d’eau distillée ont été introduits dans un flacon et homogénéisés.
253
Partie expérimentale
V.3.2.5.2. Dosage
Ce dosage a été réalisé par le laboratoire "Lara Europe Analyses" à Toulouse. La
détermination de ce taux a été réalisée par mesure de l’absorbance du glucose libéré par action
d’une enzyme, l’amyloglucosidase, sur l’amidon (Kit 207748, Boehringer Mannheim,
(Boehringer, 1997)).
L’amyloglucosidase (AGS) catalyse l’hydrolyse de l’amidon en glucose à pH=4,6.
AGS HK
Amidon + (n-1) H2O n Glucose, puis, Glucose + ATP G-6-P + ADP
Dans une réaction catalysée par la glucose-6-phosphate-déshydrogénase (G6P-DH), le
glucose-6-phosphate formé (G-6-P) est oxydé spécifiquement en gluconate-6-phosphate en
présence de nicotinamide-adénine-dinucléotide-phosphate réduit (NADPH).
G6P-DH
+
G-6-P + NADPH Gluconate-6-phosphate + NADPH + H+
La formation de NADPH, mesurée par l’augmentation de l’absorbance à 334, 340 ou
365 nm, est proportionnelle à la quantité de glucose libéré par hydrolyse de l’amidon.
Le dosage de l’amidon présent dans la poudre de crocus a été réalisé sur 0,3 g (Hr =
9,8%). Un témoin a permis de certifier la validité de la réponse.
254
Partie expérimentale
effectués à 105°C sous 100 bars. Le solvant utilisé a été le cyclohexane moins toxique que
l’hexane, recommandé par la norme NF V 03-908, (NF V 03-908, 1988). Le filtrat a été
évaporé à sec sous pression réduite. L’extrait obtenu était orangé et gras.
L’identification des acides gras libres présents dans l’extrait est obtenue par
transformation de ces derniers en esters méthyliques suivie d’une analyse chromatographique
en phase gazeuse.
L’extrait lipidique, type huile (0,02 g) a été dilué dans du TBME
(tertiobutylméthyléther, 1 mL). La solution (100 µL) ainsi que du TMSH (hydroxyde de
triméthylsulphonium, 50 µL à 0,5 M dans le méthanol) ont été introduits dans un flacon. La
solution a été homogénéisée puis injectée (1 µL) en chromatographie en phase gazeuse en
mode split 1:100.
Le chromatographe (Varian 3800) est équipé d’un détecteur à ionisation de flamme
ainsi que d’une colonne polaire CP (en anglais Cyano-propyl modified Phases) - select CB
(en anglais Chemically Bonded) for FAME (en anglais Fatty Acid Methyl Esters) fused silica
WCOT (en anglais Wall Coated Open Tubular) 50m, 0,25 d.i., 0,25 e. Le gaz vecteur était
l’hélium (1,2 mL/min). Les températures de l’injecteur et du détecteur étaient de 250°C et le
four était en isotherme à 185°C (40 min) puis augmentait de 15°C/min jusqu’à 250°C (10,6
min). L’injection a été réalisée en triplicat. Les acides gras sont identifiés par injection d’un
mélange d’étalons d’acides gras estérifiés allant du C8 au C22, (Grain Fatty Acid Methyl Ester
Mix, supelco).
255
Partie expérimentale
256
Partie expérimentale
V.3.3. Caractérisation des composés volatils des fleurs, des feuilles et des bulbes
V.3.3.1. Etude des composés volatils libérés par la fleur (par SPME et HD)
V.3.3.1.1. SPME/CPG-SM
Les fleurs fraîches et émondées (40 g et 100 g, lot de 2004) ont été insérées dans une
cellule en verre (5 L, préalablement lavée à l’eau chaude). Le piègeage de l’headspace par une
fibre SPME, PDMS 100 µm (Supelco), sans équilibrage, a duré de 1h à 2h. La fibre a été
désorbée pendant 3 min dans l’injecteur du CPG-SM (Agilent 6980/5973N, France, ionisation
par impact électronique, 70eV) muni d’une colonne apolaire DB5ms, (30 m, 250 µm d.i., 0,25
µm e., SGE, France). La température de l’injecteur était de 200°C et celle du détecteur de
300°C. Le débit d’hélium était de 1,4 mL/min. La température du four débutait à 40°C puis
augmentait de 3°C/min jusqu’à 85°C (1min) puis de 2°C/min jusqu’à 105 et de 30°C/min
jusqu’à la température finale de 200°C.
piège
pompe
fleur
piège
La fleur sur pied (2004), est insérée dans une petite cellule (20 mL) munie d’un piège
en tenax TA (130 mg) et d’une pompe (Gerstel GS1, Agilent Technologies) dont le débit était
de 300 mL/min afin de concentrer les effluves. Deux temps de piégeage ont été testés : 20 min
et 45 min. Le piège est désorbé pendant 3 min dans un injecteur chisa (SGE) du CPG-SM (HP
5890/HP5971, Hewlett Packard, France, ionisation par impact électronique, 70eV) muni
d’une colonne apolaire DBO5 (30 m, 25 mm d.i., 0,25 µm e). La température de l’injecteur
était de 240°C et celle du détecteur de 300°C. La température du four débutait à 40°C puis
augmentait de 5°C/min jusqu’à 240°C (10 min). La pression en tête de colonne était de 1 bar.
257
Partie expérimentale
Les n-alcanes (C5-C18, 0,2 µL déposé sur un papier) ont été piégés puis injectés dans les
mêmes conditions chromatographiques. L’identification a été réalisée à l’aide des indices de
rétention, des librairies NIST 98 (Agilent, France) et WILEY (Hewlett Packard, France) et de
la littérature.
V.3.3.2. Hydrodistillation
réfrigérant
secondaire
huile essentielle
eaux florales de
cohobage
matière végétale
+
eau distillée chaude
258
Partie expérimentale
mL/min) et celle du détecteur de 250°C. Le débit d’hélium dans la colonne était de 0,78
mL/min. La température du four débutait à 50°C et augmentait de 2°C/min jusqu’à 100°C
puis de 4°C/min jusqu’à 250°C (20 min).
Les n-alcanes (C5-C18, 0,1 µL) ont été injectés dans les mêmes conditions
chromatographiques (split 100 mL/min). L’identification a été réalisée à l’aide des indices de
rétention, des librairies NIST 98 (Agilent, France) et WILEY (Hewlett Packard, France) et de
la littérature.
259
Partie expérimentale
par bullage à l’azote à l’aide d’un Kuderna-Danish afin d’obtenir un extrait de 1 mL. Il était
très odorant (note "verte") et de couleur légèrement verte. Les feuilles, immergées dans l’eau,
ont été conservées en l’état jusqu’au jour suivant. Après une nuit, l’hydrodistillation a été
reprise pendant 8h supplémentaire. L’huile essentielle, verte et solide à température ambiante,
et l’eau de cohobage ont été récupérées et l’huile essentielle a été extraite comme
précédemment. L’hydrodistillation a été réalisée en triplicat.
260
Partie expérimentale
Annexe I, 2.1.1). Le solvant présent dans le ballon et dans la boucle de l’appareillage a été
récupéré. L’extrait a été concentré sous courant d’azote à l’aide d’un Kuderna-Danish jusqu’à
1 mL. Il est limpide et très odorant. Une solution de 4-nonanol ([5932-79-6], Sigma-Aldrich),
étalon interne, a été ajoutée à l’aide d’un pipette man (5 µL) à l’extrait concentré. Un blanc
d’extraction a été réalisé dans les mêmes conditions opératoires décrites précédemment sans
ajout de matière végétale dans le ballon.
261
Partie expérimentale
Tableau 9. Masses de concrètes de fleurs (récolte de 2003) obtenues lors des macérations dans
l’éther diéthylique et dans l’hexane.
Solvant Ether diéthylique Hexane
Durée (min) 15 30 60 15 30 60
m (g) 0,32 0,23 0,29 0,22 0,19 0,22
Les cires ont été enlevées à froid par dilution de la concrète (10 mg) dans de l’éthanol
absolu (750 mg). Les extraits ont été filtrés à l’aide d’un filtre en PTFE
(polytétrafluoroéthyléne) 0,45 µm avant toutes analyses en CPG-SM/ODP (Agilent,
6980/5973N, ODP2, Gerstel GmbH, RIC, France). L’ionisation a été réalisée par impact
électronique (70eV). En sortie de la colonne apolaire (DB5ms, 30 m, 0,25 mm d.i., 0,25 µm
e., JW Agilent technologies, USA), l’effluent était séparé en proportion 1 : 2 vers le
spectromètre de masse et vers le nez (sortie olfactive). Le débit d’hélium était de 1,4 mL/min.
Le four débutait à 90°C et augmentait de 5°C/min jusqu’à 280°C (20 min). Les absolues (2
µL) ont été injectées (split 10 mL/min ; température de l’injecteur 200°C et celle du détecteur
290°C). Un juge expert, entraîné sur des stigmates de Crocus sativus et sur les techniques du
sniffing et de l’OID, a évalué les extraits en triplicat (Figure 8). Les odeurs ont été décrites et
leurs intensités déterminées sur une échelle de 0 à 5. Les scores ont été moyennés afin
d’établir un profil aromatique. Les notes dont l’intensité était inférieure à 0,7 n’ont pas été
prises en compte (bruit de fond). Treize catégories ont été définies : "verte", "cacahouète",
"champignon", "brûlée", "florale miellée", "pain de mie", "florale", "miellée piquante",
"fruitée", "miellée fraîche", "grillée", "verte piquante" et "animale". Le sniffing a été effectué
sur 15 min, aucune note odorante n’étant sentie après ce temps de rétention. Le bouton
262
Partie expérimentale
poussoir (OID : Olfactory Intensity Device) a été utilisé pour marquer les pics sur le
chromatogramme.
120000
110000
100000
90000
7
80000
70000
7
60000
7
50000
40000
7
30000
20000
0
10000
2.00 3.00 4.00 5.00 6.00 7.00 8.00 9.00 10.00 11.00 12.00 13
time
me-->
Figure 8. Chromatogramme d’une absolue de fleur réalisée dans l’hexane (t = 15 min) et son
marquage à l’aide de l’OID.
Les n-alcanes (C5-C18, 0,1 µL) ont été injectés dans les mêmes conditions
chromatographiques (split 100 mL/min). L’identification a été réalisée à l’aide des indices de
rétention, des librairies NIST 98 (Agilent, France) et WILEY (Hewlett Packard, France) et de
la littérature.
263
Partie expérimentale
Tableau 10. Masses de concrètes de fleurs (récolte de 2004) obtenues lors des macérations dans
l’éther diéthylique et dans l’hexane.
Solvant Ether diéthylique Hexane
Durée (min) 15 30 60 15 30 60 120
m moyenne (g) 0,19 0,22 0,29 0,17 0,18 0,21 0,21
Ecart type 0,04 0,02 0,13 0,03 0,01 0,02 0,01
Les concrètes (20 mg) ont été diluées dans du dichlorométhane (1 mL). La dissolution
étant difficile, les échantillons ont été placés dans un bain à ultrasons pendant 10 min puis
filtré sur un filtre PTFE (0,45 µm). Les extraits limpides obtenus (1 µL) ont été analysés par
CPG-SM (HP 5890/HP5971, Hewlett Packard, France, ionisation par impact électronique,
70eV) sur une colonne apolaire (DB5ms, 30 m, 0,25 mm d.i., 0,25 mm e.). Le four a été porté
à 60°C puis jusqu’à 280°C à 5°C/min (20 min). La température de l’injecteur était de 220°C
(split 10 mL/min) et celle du détecteur de 290°C. Le débit d’hélium dans la colonne était de
1,4 mL/min.
Les n-alcanes (C5-C18, 0,1 µL) ont été injectés dans les mêmes conditions
chromatographiques (split 100 mL/min). L’identification a été réalisée à l’aide des indices de
rétention, des librairies NIST 98 (Agilent, France) et WILEY (Hewlett Packard, France) et de
la littérature.
V.3.3.4.2.1. Extraction
Les feuilles décongelées et morcelées (70 g, récolte de 2003, Hr = 73,8%) ont été
immergées dans un solvant (400 mL) contenu dans un flacon en verre teinté et bouché. Deux
types de solvants ont été testés, l’éther diéthylique et l’hexane. Les temps de macération ont
été de 3, 5 et 7 jours. Chaque type et temps de macération ont été effectués sur trois lots de
feuilles. Les flacons ont été régulièrement agités au cours du temps. Le milieu a été filtré sur
un filtre en polyéthylène. Une phase aqueuse est observée pour les macérations de 7 jours,
provenant de la dégradation des feuilles, nécessitant une étape supplémentaire de décantation.
La coloration des extraits est croissante avec le temps de macération. Les extraits éthérés, de
couleur verte, sont évaporés sous azote. Les extraits hexaniques, jaunes, sont concentrés sous
pression réduite à 48°C. Les concrètes obtenues étaient plutôt d’aspect très sec, vertes foncées
pour celles réalisées à l’éther diéthylique et jaunes-vertes pour celles réalisées dans l’hexane.
Les masses obtenues sont indiquées dans le Tableau 11. Les gâteaux de feuilles épuisées sont
de couleur jaune pâle.
264
Partie expérimentale
Tableau 11. Masses de concrètes de feuilles obtenues lors des macérations dans l’éther diéthylique
et dans l’hexane.
Solvant Ether diéthylique Hexane
Durée (jours) 3 5 7 3 5 7
m moyenne (g) 0,26 0,30 0,34 0,15 0,21 0,18
Ecart type 0,01 0,00 0,13 0,00 0,03 0,04
Les concrètes (20 mg) ont été diluées dans du dichlorométhane (1 mL). La dissolution
étant difficile, les échantillons ont été placés dans un bain à ultrasons pendant 10 min puis
filtré sur un filtre PTFE (0,45 µm).
265
Partie expérimentale
Abundance
TIC: ET7J41.D
300000 Signal: ET7J41.D\AIB1A.CH
280000
07
260000
240000
07
220000
200000
07
180000
160000
140000
07
120000
100000
07
80000
60000
00
40000
20000
0
6.00 7.00 8.00 9.00 10.00 11.00 12.00 13.00 14.00 15.00
Time-->
266
Partie expérimentale
d’un cycle était de 60 min. Après 7h30 d’extraction, aucune coloration n’a plus été constatée.
L’extraction a alors été considérée comme complète. L’extrait a été évaporé sous pression
réduite à T = 45°C, puis à sec sous courant d’azote. Cette extraction a été réalisée en triplicat.
L’extrait obtenu est cireux orangé de masse moyenne de 0,432 g, soit un rendement moyen de
1,9% par rapport à la matière sèche.
267
Partie expérimentale
V.3.4.1.1. Fleurs
L’extraction sélective des caroténoïdes a été réalisée selon le protocole préconisé par
Britton et Harborne, (Britton et al., 1995), (Harborne, 1984). Les fleurs fraîches (35 g, récolte
de 2003, Hr = 85%) ont été introduites dans un erlenmeyer avec de l’acétone (400 mL).
L’homogénéisation de l’extraction a été réalisée manuellement pendant 15 min. Une
coloration orange du solvant a été observée. L’extrait a été filtré sur papier filtre à l’aide d’un
entonnoir. De l’éther diéthylique (200 mL) et de l’eau distillée (100 mL) ont été ajoutés à la
solution acétonique précédente. La phase inférieure aqueuse, orange-marron, a été écartée et
la phase supérieure éthérée, jaune, a été récupérée, séchée par du MgSO4 et filtrée sur
büchner. L’extrait a été concentré par évaporation sous courant d’azote.
L’extrait sec a été repris dans de l’éthanol (20 mL) afin de saponifier les cires et les
caroténoïdes présents sous forme estérifiée. Une solution de KOH à 60% dans l’eau distillée a
été introduite dans un flacon fermé ainsi que l’extrait (5 mL). Après une nuit, l’extrait est de
couleur jaune-orange. De l’eau distillée (15 mL) a été ajoutée. Le milieu a été introduit dans
une ampoule à décanter et a été extrait trois fois par de l’éther diéthylique (jusqu’à ce que
l’éther ne se colore plus). Les phases éthérées, de couleur jaune, ont été regroupées puis
lavées avec de l’eau distillée (3 x 10 mL). Le dernier lavage n’étant pas coloré, la
saponification a été complète. La phase éthérée a été séchée par du MgSO4 et filtrée sur
büchner puis évaporée sous courant d’azote.
L’extrait sec a été repris dans de l’éther de pétrole (10 mL) et placé au congélateur (-
15°C) afin de faire précipiter les stérols présents dans l’extrait. Après une nuit à basse
température et une centrifugation à 2000G pendant 1 min, la solution était jaune limpide avec
présence d’un amas au fond du tube. Le surnageant a été évaporé sous courant d’azote.
L’extrait obtenu (11,7 mg) est jaune-orangé. Le rendement de l’extraction a été de 0,22% par
rapport à la matière sèche.
V.3.4.1.2. Feuilles
L’extraction sélective des caroténoïdes a été réalisée selon le protocole préconisé par
Britton et Harborne, (Britton et al., 1995), (Harborne, 1984). Les feuilles congelées (100 g,
récolte de 2003, Hr = 72,0%) et morcelées (2 cm) ont été introduites dans un erlenmeyer avec
de l’acétone (1 L). L’homogénéisation de l’extraction a été réalisée manuellement pendant 15
min. Une seconde extraction a été effectuée avec de l’acétone (500 mL), le solvant
268
Partie expérimentale
d’extraction étant peu coloré. Les deux extraits ont été regroupés et filtrés sur papier filtre.
Une solution jaune-verte est obtenue. Une partie de l’acétone (environ 250 mL) a été évaporée
sous pression réduite. Dans une ampoule à décanter ont été introduits, l’extrait, de l’éther
diéthylique (250 mL) et une solution saturée en NaCl (250 mL). L’extraction a été réalisée par
une faible agitation afin de minimiser les risques d’émulsion. La phase organique a été lavée
avec de l’eau distillée (3 x 150 mL). La phase aqueuse, jaune-orange et rouge a été écartée et
la phase éthérée, de couleur jaune-verte a été récupérée, séchée par du MgSO4, filtrée puis
évaporée sous courant d’azote. L’extrait obtenu est vert, noir.
L’extrait a été repris dans de l’éthanol (20 mL) et de l’éther diéthylique (2 mL) afin de
solubiliser complètement l’extrait, avant de réaliser la saponification de la chlorophylle et des
cires présentes dans les feuilles. Une solution de KOH à 60% dans de l’eau distillée (2,2 mL)
a été introduite dans un flacon fermé contenant l’extrait. Après une nuit, l’extrait est vert et
non homogène. L’extrait et de l’éther diéthylique (25 mL) ont été introduit dans une ampoule
à décanter. L’interphase étant difficilement discernable, de l’eau distillée a été ajoutée (10
mL). La phase éthérée a été rincée par de l’eau distillée (3 x 10 mL). Elle est passée d’une
couleur verte et d’une consistance épaisse à un jaune limpide. La phase aqueuse est verte, non
homogène et épaisse. Le dernier lavage est limpide, la saponification a été complète. La phase
aqueuse a été extraite à nouveau par de l’éther diéthylique (10 mL). Les phases organiques
ont été regroupées, séchées par du MgSO4, filtrées et évaporées sous courant d’azote.
L’extrait obtenu (307 mg) est jaune cireux. Le rendement de l’extraction a été de 1,1% par
rapport à la matière sèche.
269
Partie expérimentale
Tableau 12. Programmations de la pompe CLHP pour l’analyse des extraits issus des feuilles et des
fleurs.
Programmation pour les feuilles Programmation pour les fleurs
Temps (min) %B Temps (min) %B
0 80 0 60
5 90
15 95
30 100
35 80
40 100
80 100
85 60
270
Partie expérimentale
éluants utilisés ont été l’eau UHQ (A) et l’acétonitrile (B). La détection a été réalisée à λ =
450 nm et par spectrométrie de masse.
Tableau 13. Programmations de la pompe CLHP pour l’analyse des extraits issus des feuilles et des
fleurs.
Programmation pour les feuilles Programmation pour les fleurs
Temps (min) %B Temps (min) %B
0 80 0 90
5 90
15 95
30 100 30 90
35 80
V.3.4.2.3.2. Dosage
Le dosage des caroténoïdes, types C40H56O2, a été réalisé par calibration externe avec
de la lutéine.
Abondance
4500
y = 2E+07x - 167,05
4000
3500 R2 = 0,9929
3000
2500
2000
1500
1000
500
0 [lutéine] mol.L-1
0 0,00005 0,0001 0,00015 0,0002
271
Partie expérimentale
272
Partie expérimentale
V.4.3.3.2. Dosage
Le dosage des caroténoïdes, types C40H5602, a été réalisé par calibration externe avec
de la luéine (cf. V.3.4.2.3.2, Figure 10). Les extraits de fleurs (9,5 mg dans 1 mL
d’acétonitrile/méthanol 9/1) et de feuilles (13,8 mg dans 1 mL d’acétonitrile/méthanol 9/1)
ont été dilués respectivement par 20 et par 10 dans un mélange acétonitrile/méthanol 1/1, avec
1% d’acide acétique. L’effet matrice a pu être évalué pour l’extrait de feuilles, le caroténoïde
dont la structure est proche de la lutéine étant en faible quantité dans l’extrait.
273
Partie expérimentale
des principaux problèmes de l’espace Yxy, à savoir que les distances égales sur le diagramme
de chromaticité x, y ne représentent pas les différences égales de couleurs perçues.
Dans l’espace L*a*b* (Figure 11), L*, indique la clarté tandis que (a* et b*) sont les
coordonnées de chromaticité, indiquant le sens des couleurs : +a* va vers le rouge, -a* vers le
vert, +b* vers le jaune et –b* vers le bleu. La valeur de L* s’échelonne de 0, pour le noir, à
+100, pour le blanc. Plus on s’éloigne du centre, plus la saturation augmente.
où ΔL*, Δa*, Δb*, sont les valeurs d’écart de couleurs entre l’échantillon et la référence.
Les poudres obtenues par fixation des molécules colorantes par voie thermique sur un
support argileux, ont été analysées par un spectrocolorimétre (CM-508i, Minolta), le logiciel
d’acquisition étant Chromacontrol (Minolta) et le capteur, une matrice photodiode au silicium
avec une matrice de fibre spectrale. Les longueurs d’ondes sont comprises entre 400 et 700
nm. Le système d’éclairage/lecture est d/2 (éclairage diffuse/angle de lecture 2°). La source
274
Partie expérimentale
lumineuse est la lumière du jour moyenne sans la zone des ultraviolets avec une température
de couleur corrélée de 6774K.
Les mesures ont été effectuées en plaçant l’échantillon dans une capsule en plastique
de 3 cm de diamètre.
échantillons
L’illumination a été réalisée à 550 W/m2, à une température de 30°C sur une période
de 8h.
275
Partie expérimentale
Références bibliographiques
Boehringer (1997). "Enzymatic bioanalysis". Methods of enzymatic bioanalysis and food analysis using test-
combinations. Boehringer Mannheim GmbH Biochemicals. Mannheim, Germany. 159.
Bradstreet R. B. (1965). "The Kjeldahl method for organic nitrogen". Academic Press. New York.
Britton G., Liaaen-Jensen S. et Pfander H. (1995). "Carotenoids. Isolation and Analysis". Birkhauser Verlay.
Boston.
Cadwallader K. R., Baek H. H. et Cai M. (1997). "Characterization of saffron flavor by aroma extract dilution
analysis". Spices : Flavor Chemistry and antioxydant Properties. Risch S. J. et Ho C. T. ACS Symposium
Series. Washington, 660. 66-79.
Dubois M., Gilles K. A., Hamilton J. K., Rebers P. A. et Smith F. (1956). “Colorimetric method for the
determination of sugars and related substances.” Anal. Chem., 28: 350-356.
Eddaouiri M., Belanger A. et Benjilali B. (1993). "La verveine : effet de séchage du matériel végétal sur le
rendement en huile essentielle et sa composition chimique". 2èmes journées Internationales des Huiles
Essentielles, Dignes-Les-Bains, Instituto Tetrahedron. 713-726.
ISO/TS (2003). “Safran (Crocus sativus L.)- Partie 1 : spécifications, Partie 2 : Méthodes d'essai.” Norme
Eurpéenne ISO/TS 3632-1 3632-2.
Jaubert J. N., Gordon G. et Dore J. C. (1987a). “Une organisation du champ des odeurs, 2ème partie : modèle
descriptif de l'organisation de l'espace odorant.” Parfums, cosmét. arômes, 78: 71-82.
Jaubert J. N., Gordon G. et Dore J. C. (1987b). “Une organisation du champs des odeurs.” Parfums, cosmét.,
arômes, 77: 53-56.
MacFie H. J., Bratchell N., Greenhoff L. V. et Vallis L. V. (1989). “Designs to balance the effect of order
presentation and first-order carry-over effects in hall tests.” J. sens. stud., 4: 129-48.
Mariotti J. P., Tomi F., Bernardini A. F., Costa J. et Casanovan J. (1993). "Etudes d'huiles essentielles de Cistus
ladaniferus L, cultivé en Corse". 12èmes journées Internationales des Huiles Essentielles, Digne-Les-Bains.
615-620.
Van Ruth S. M. et Roozen J. P. (2004). “Gas chromatography-olfactometry analysis and its importance in food
quality control: influence of assessors' training and sampling methods on gas chromatography-olfactometry
data.” Adv. Exp. Med. Biol., 542: 155-165.
276
Application du concept de raffinage végétal au Safran du Quercy (Crocus sativus)
pour la valorisation intégrée des potentiels aromatiques et colorants
Annexes
278
Annexes
279
Annexes
1. LA MATIERE VEGETALE
La matière végétale, telle que les feuilles et les bulbes de plante, est constituée
d’éléments pariétaux tels que la lignine, la cellulose et l’hémicellulose, mais également de
protéines et d’amidon, dans des proportions différentes selon l’organe.
OH OH
O H
O O H
O O O O
O
O
O
OH O H O
HO OH
H H
O O
O H O
H
OH OH
O H O H
O O O O O
O O
O
O H O
OH OH
HO
O O
H H
280
Annexes
281
Annexes
faisant barrière aux enzymes cellulolytiques, chimique ou atmosphérique et par ses propriétés
antioxydantes et hydrophobes.
OH OH OH
γ
β
α
OH OH OH
282
Annexes
1.3. L’amidon
L’amidon est, après la cellulose, la principale substance glucidique synthétisée et mise
en réserve par les végétaux supérieurs à partir de l’énergie solaire. Les principales sources
d’amidon, selon Makoumbou, (Makoumbou, 1988), sont : les graines de céréales (30 à 40 %
de leur poids sec), les graines de légumineuses, (30 à 70 %) et les tubercules (65 à 85 %).
L’amidon est constitué d’au moins trois composantes glucosydiques : l’amylose,
l’amylopectine et le matériel intermédiaire. Ces éléments polysaccharidiques sont des
glucosanes organisés pour former un polymère macromoléculaire de D-glucose : le grain
d’amidon.
L’amylose est une macromolécule linéaire, constituée de résidus de D-
anhydroglucopyrannose associés entre eux par la liaison α (1Æ4) (Figure 3). La chaîne
principale présente des ramifications de type α (1Æ6) à raison d’une liaison pour plusieurs
résidus de glucose. L’amylose native présente un degré de polymérisation moyen (DP) qui
varie entre 200 et 6 000, suivant l’origine botanique, le mode et les conditions d’extraction.
L’amylopectine est une macromolécule ramifiée, formée par l’association de résidus de D-
anhydroglucopyrannose reliés entre eux par la liaison α (1Æ4) en des chaînons linéaires
(ramifications), greffés les uns sur les autres par des liaisons α (1Æ6). Le nombre de liaison α
(1Æ6) représente 5 à 6 % de l’ensemble des liaisons.
283
Annexes
Les grains d’amidon, illustrés Figure 4, sont organisés par l’intermédiaire de liaisons
hydrogènes intermoléculaires en faisceaux cristallins, orientés radialement et appelés
micelles. Celles-ci maintiennent la structure du grain et lui permettent de gonfler dans l’eau
chaude sans rupture complète et sans solubilisation des molécules individuelles d’amidon. Les
liaisons hydrogènes qui conditionnent la résistance physique et la solubilité des molécules
peuvent être rompues, par traitement thermique ou à l’aide de réactifs chimiques. Une hausse
de température induit un gonflement de la structure par désorganisation des liaisons et
insertion des molécules d’eau, qui s’accompagne d’un accroissement de la viscosité. Ce
phénomène appelé gélatinisation est cependant réversible jusqu’à une valeur moyenne de
température de 65 à 80°C selon le type d’amidon, (Raynal-Ioualalen, 1996). Au-delà, le
processus est irréversible.
284
Annexes
285
Annexes
leur inertie, ne génèrent que peu d’artéfacts, (Macleod et Ames, 1986). L’extraction d’arôme
est améliorée par une augmentation de température ou par une réduction de pression. La
première peut induire des dégradations thermiques tandis que la deuxième, selon Guentert,
(Guentert et Werkhoff, 1996; Guentert et al., 1998), est plus appropriée pour l’extraction
d’arômes.
Ces techniques, l’extraction-distillation simultanée à pression atmosphérique et sous
vide, l’headspace dynamique et l’headspace sous vide, ont été comparées lors de l’extraction
aromatique de fruits frais, (Guentert et Werkhoff, 1996). Il en résulte une différence
significative entre les méthodes. L’headspace sous vide représente fidèlement la composition
de la fraction volatile et permet d’obtenir des extraits de haute qualité organoleptique.
Cependant, sa mise en œuvre est très délicate. Dans les concentrés obtenus par headspace
dynamique, les composés les plus volatils sont sur-représentés par rapport aux composés à
haut point d’ébullition. L’extraction distillation simultanée, en raison de l’influence
thermique, génère des notes de cuisson, perçues comme négatives d’un point de vue qualitatif.
Une autre méthode d’extraction a été inventée au début des années 1990 par
Pawliszyn : la micro-extraction en phase solide (anglais, Solid Phase Micro-Extraction,
SPME). Les composés volatils sont absorbés, ou adsorbés selon le type de polymère greffé,
sur une fibre de silice fondue portée par une seringue. L’échantillon étant enfermé dans une
cellule hermétique lors du piégeage, l’headspace est appauvri en analytes jusqu’à atteindre la
capacité maximale de la fibre. Cette technique comme l’headspace statique et dynamique
permet de ne pas utiliser de solvant, ni de chauffer, (Boyd-Boland et al., 1994; Pawliszyn,
1999). La SPME, type PDMS, a été testés par Yang, (Yang et Peppard, 1994), sur différents
échantillons liquides afin d’en analyser la fraction volatile. L’addition de sels augmente
l’adsorption de la fibre. Le volume d’headspace doit être le plus petit possible et le liner doit
avoir un faible diamètre. Les avantages et les limites de la SPME ont été discutés. La fibre est
très facile à mettre en œuvre, l’extraction ne durant que quelques minutes, mais la
quantification des analytes est difficile. Dans le cas de matrices solides, des températures
élevées permettent aux analytes de se dissocier plus facilement de la matrice pour aller dans la
partie de l’espace de tête. Cependant, le coefficient de distribution de la couche de la fibre
décroît avec la température. Pour empêcher cette perte en sensibilité, la couche de la fibre
peut être refroidie en même temps que l’échantillon est chauffé, (Pawliszyn, 1997). La SPME
est utilisée dans de nombreux domaines afin d’extraire les composés volatils ou semi-volatils
de l’air, de l’eau ou d’un solide, (Zhang et Pawliszyn, 1993) : jus d’orange, (Steffen et
Pawliszyn, 1996), cola, (Elmore et al., 1997), pommes, (Matich et al., 1996 ; Song et al.,
286
Annexes
1997), fromage, (Frank et al., 2004), et tabac, (Clark et Bunch, 1997). Plusieurs études ont été
réalisées afin de comparer cette technique, plus simple à mettre en œuvre, à l’headspace
dynamique. Il en résulte que la SPME est comparable en matière de fidélité aromatique,
(Elmore et al., 1997; Marsili et Miller, 2000; Marsili, 2002) : les principaux odorants sont
extraits. L’optimisation de cette technique passe par le choix de la fibre, le temps de piégeage,
la masse d’échantillon nécessaire et le temps de désorption.
2.1.2. Valorisation
Les composés volatils ne représentant qu’une infime fraction des molécules présentes
au sein de la plante, d’autres techniques permettent de les extraire moins sélectivement afin
d’obtenir un rendement plus important en extrait aromatique.
L’hydrodistillation est une technique qui date de l’Antiquité : les Perses l’aurait
découverte pour fabriquer de l’eau de rose. Diffusée en Europe par les Arabes, elle consiste à
entraîner l’huile essentielle lipophile présente dans les plantes par la vapeur d’eau. Elle peut
être réalisée avec ou sans recyclage de l’eau obtenue lors de la décantation de l’huile
essentielle, le premier cas nécessitant un appareillage de type Clevenger, (Ganou, 1993). Les
eaux aromatiques de cohobage sont appelées eaux florales. La durée d’extraction est variable
suivant la matière hydrodistillée, 2h00 pour la verveine, (Eddaouiri et al., 1993), et 8h00,
(Mariotti et al., 1993), pour le Cistus Ladaniferus. L’hydrodistillation, basée sur
l’entraînement à la vapeur des composés peut entraîner des dégradations thermiques, des
réactions d’hydrolyses et d’oxydations des analytes et extrait également des composés à haut
point d’ébullition, (Tarantilis et Polissiou, 1997).
L’extraction à chaud par solvant, dans un appareillage appelé soxhlet, est utilisée pour
caractériser les composés volatils et semi-volatils présents dans les plantes. Cette méthode
permet d’extraire une grande quantité de matière, le solvant étant recyclé après chaque
passage sur la matière. Elle est composée en majeure partie de composés lipophiles, type
acides gras, phospholipides et cires, de molécules colorantes et de composés volatils,
imbriqués dans la matrice. Le temps d’extraction est compris entre 4h00, (Scalia et al., 1999),
et 20h00, (De Vasconcelos et al., 2000), ou plus selon la nature de la plante. Les solvants
utilisés sont l’éthanol, (Vagi et al., 2005), qui permet d’extraire une large gamme de
composés du fait de sa polarité, (index de polarité 5,2, (Burdick et Jackson, 1982)), et
l’hexane, (Vilegas et al., 1997), extrayant essentiellement les molécules apolaires, majoritaires
287
Annexes
parmi les composés aromatiques. Cette méthode donne un bon rendement. Cependant, le
chauffage prolongé de l’extrait peut entraîner des dégradations thermiques.
La macération à froid est une technique très ancienne. Basée sur le principe de
l’extraction solide-liquide, elle consiste à isoler dans un solvant les composés présents dans la
plante. La concrète obtenue après évaporation du solvant possède une qualité olfactive plus
proche de la réalité que des extraits réalisés à chaud. Le solvant doit solubiliser les composés
volatils et avoir un point d’ébullition assez bas pour être éliminé facilement. Les solvants
utilisés sont l’hexane, (Vilegas et al., 1997; De Vasconcelos et al., 2000) et l’éthanol, (Scalia
et al., 1999), le temps de macération pouvant être court pour des fleurs fragiles (fleurs de
jasmin ou roses) ou longs pour des feuilles, 3 à 4 jours ou plus.
Les méthodes d’évaluation ont été répertoriées, (Van Ruth, 2001): l’analyse par
dilution, la méthode de fréquence de détection, la méthode d’intensité postérieure et celle de
288
Annexes
L’analyse par dilution permet de donner une valeur potentiométrique basée sur la
dilution de l’extrait jusqu’au seuil de perception. La méthode d’analyse par dilution des
extraits aromatiques (en anglais Aromatic Extraction Dilution Analysis AEDA), (Grosch,
1993), permet de déterminer le Facteur de Dilution, FD, à partir duquel l’odeur est perçue.
Cette mesure, selon la méthode CHARM (en anglais : Combined Hedonic Analysis Response
Measurement), (Acree et Barnard, 1994), peut être combinée avec une réponse hédonique.
La méthode intensité postérieure enregistre l’intensité perçue sur une échelle après
élution du pic. Une variation importante est observée entre deux panélistes.
Les données CPG-O sont analysées par des traitements statistiques, (Lee, 2003), et ne
donnent que des informations sur les composés seuls et non sur la synergie des composés
entre eux. La recombinaison biomimétique permettrait de juger de la représentativité des
notes aromatiques au sein d’une formulation.
289
Annexes
3.1. Généralités
Le rôle des caroténoïdes au sein de la photosynthèse a été largement étudié par Britton,
(Young et Britton, 1993). Ils ont trois fonctions principales dans les plantes. Ils participent à
la photosynthèse en milieu oxygéné ; excités par la lumière, ils assurent le transfert d’énergie
vers la chlorophylle initiant le processus de photosynthèse. Ils agissent également en agent
protecteur contre la photooxydation des autres molécules présentes dans la plante et apportent
de la couleur aux fruits et aux fleurs. Ces C40-tétraterpénoides, constituent une famille très
large de pigments liposolubles allant du jaune au rouge. Ils sont synthétisés dans les plantes à
partir d’un précurseur, C5-terpénoïde, le diphosphate isopentenyle converti en géranyle
géranyle diphosphate qui par une suite de réactions de dimérisation et de déshydrogénation
conduit au lycopène (Figure 5), (Rubio Moraga et al., 2003). Il existe plus de 600
caroténoïdes connus, répertoriés dans le Handbook des caroténoïdes, (Britton et al., 1995),
dont seulement quelques-uns sont communs au sein des plantes. En général, les problèmes
d’identification des caroténoïdes peuvent être résolus en faisant référence à ces composés. Les
caroténoïdes les plus connus sont les hydrocarbures insaturés basés sur la molécule du
lycopène C40H56 et leurs dérivés oxygénés, les xanthophylles. Le lycopène est constitué de
deux chaînes de 4 isoprènes jointes tête-bêche ce qui donne un système entièrement conjugué
lui conférant son caractère chromophore et donc coloré.
290
Annexes
IPP CH2OPP
CH2OPP CH2OPP
GGPP (C20) phytoéne Synthase GGPP (C20)
géranyle géranyle diphosphate
phytoéne (C40)
Phytoéne désaturase
phytofluéne (C40)
Phytoéne désaturase
ξ-carotène (C40)
ξ-carotène désaturase
Neurosporène (C40)
ξ-carotène désaturase
cis-lycopène (C40)
Caroténoïde isomérase
lycopène β−cyclase
lycopène ε−cyclase
ε−carotène
γ-carotène
lycopène β−cyclase
α−carotène lycopène β−cyclase
β-carotène
HO HO
291
Annexes
Les hydrocarbures
lycopène
β-carotène
α-carotène
ε-carotène
Les xanthophylles
β-cryptoxanthine
HO
OH
zéaxanthine
HO
OH
lutéine
HO
HO
néoxanthine O
OH
OH
violaxanthine O
HO
O
Les caroténoïdes, les plus rares, ont généralement des structures complexes : plus
hydroxylés (groupement cétonique), plus insaturés (allénique ou acétylénique) ou plus longs
avec des isoprènes supplémentaires (donnant des C45- ou C50-caroténoïdes). Les fonctions les
plus fréquentes sont « hydroxy », « méthoxy », « carboxy », « oxo » et « époxy ». Ce type de
caroténoïdes est, en général, naturellement présent sous forme trans mais peut s’isomériser
par exposition à la lumière.
292
Annexes
Dans les pantes, le β-carotène est le caroténoïde le plus largement répandu, mais d’un
point de vu quantitatif, les xanthophylles sont plus importantes. La production annuelle de
caroténoïdes par les plantes est de l’ordre de 108 tonnes. Dans les extraits liposolubles des
feuilles de végétaux supérieurs, sont généralement présents : la lutéine, la violaxanthine, la
néoxanthine et le β-carotène et à l’état de traces l’α-carotène, la cryptoxanthine et la
zéaxanthine. Souvent leur couleur, masquée par le vert de la chlorophylle, est révélée en
automne, (Harborne, 1984; Young et Britton, 1993).
Les formes combinées de caroténoïdes sont plutôt présentes dans les fleurs et les fruits
des végétaux supérieurs et apparaissent sous forme de xanthophylles estérifiées par des acides
gras (acides palmitique, oléique ou linoléique), (Harborne, 1984). Les pigments floraux sont
souvent fortement oxydés avec des groupements époxydes et des traces de carotènes sont
parfois présentes. Dans les fruits, il faut tenir compte du fait que les caroténoïdes acycliques
tendent à s’accumuler (lycopène dans la tomate) et que des composés spécifiques peuvent être
synthétisés par certaines plantes (par exemple la rubixanthine par la famille des Rosa, ou la
capsanthine par celle des Capsicum), (Harborne, 1984).
293
Annexes
est l’APCI (en anglais : Atmospheric Pressure Chemical Ionization), (Clarke et al., 1996; Van
Breemen et al., 1996; Glaser et al., 2003 ; Maoka, 2003), qui est une technique plus douce en
terme d’ionisation et de fragmentation que l’électrospray.
3.3.1.1. L’attapulgite
L’attapulgite a pour formule générale (pour la demi-maille) : Si8Mg5O20(OH)2(OH
H+)4, 4H2O. Sa composition chimique paraît liée aux types de gisement. Dans les gîtes
hydrothermaux une substitution du Si par Al peut apparaître, cette tendance étant moins
marquée dans les formations sédimentaires.
Elle fait partie de la classe des silicates et de la sous-classe des phyllosilicates. Sa
structure est de type, pseudo-feuillets à couche octaédrique discontinue en bandes parallèles
(Figure 7). Les quatre molécules d’eau, zéolithiques, sont logées dans des canaux apparaissant
dans la structure. Il en est de même pour les ions H+ qui, placés dans ces canaux, compensent
les déficits de charges dûs aux effets de bordure, (Caillere et al., 1982). Le départ de l’eau
zéolithique et de coordination forme des canaux de dimensions approximatives respectives de
3,7 x 6,0 Å et de 3,7 x 12 Å, (Barrer et Mackenzie, 1952). Les molécules d’eau sont
généralement coordinées aux cations de Mg localisés dans les canaux et aux bords des
couches octaédriques. La majorité des groupements OH associés sont généralement
perpendiculaires au plan [100], les autres étant orientés vers les canaux. Aux bords des
feuillets, les liaisons Si-OH sont perpendiculaires sur le plan [100] car il existe un effet de
répulsion dû aux protons de l’eau de coordination. Les groupements hydroxyles qui se
trouvent aux bords des feuillets participeraient aux réactions de protonation-déprotonation,
(Cao et al., 1996).
294
Annexes
Elle est présente dans de nombreux produits et domaines, (Galan, 1996; Murray,
2000): les boues de forages, les peintures et les adhésifs (pour ses propriétés gélifiantes et
épaississantes), l’industrie pharmaceutique et cosmétique (lait, masque, fonds de teint et
poudre - propriétés gélifiantes, épaississantes et opacifiantes), les produits phytosanitaires,
agents de catalyseur et décolorants (surface d’adsorption), traitement de rejets toxiques,
l’industrie des cigarettes, les plastiques et l’alimentation animale.
295
Annexes
296
Annexes
ou au savon. Elle possède une capacité d’échange cationique de 100 à 130 méq pour 100 g
d’argile calcinée à 900°C.
Elle est utilisée dans plusieurs domaines et produits, (Caillere et al., 1989; Cravero et
al., 2000; Murray, 2000) : les plastiques, les peintures et le papier, la décoloration des huiles,
l’industrie du vin, les nanocomposites, les produits phytosanitaires, les catalyseurs, les
produits pharmaceutiques, l’industrie pétrolière, l’industrie minière et l’industrie
agroalimentaire.
297
Annexes
3.3.2.2.2.1. La photodégradation
Les réactions photochimiques sont des réactions extrêmement complexes. Lorsqu’une
molécule absorbe de la lumière à une fréquence appropriée, l’énergie du photon absorbé est
transmise à cette molécule. Elle passe alors de son état électroniquement neutre et stable à un
état excité, de niveau énergétique plus élevé, chimiquement instable, qui est généralement un
état singulet. Le singulet peut alors passer à un état excité triplet, état généralement impliqué
dans les réactions photochimiques. Bien qu’en général la réactivité de l’état singulet soit plus
importante que celle de l’état triplet (due à une énergie plus importante de l’état singulet), la
durée de vie de l’état singulet est nettement plus courte que celle de l’état triplet. A cet état, la
diffusion du réactif jusqu’à la molécule se trouve favorisée qui possède alors plus de temps
pour subir la réaction photochimique.
Les réactions de photodégradation incluent des ruptures de chaînes, des oxydations
introduisant des groupements carbonyles, carboxyles ou péroxydes, des réactions
298
Annexes
299
Annexes
4. L’ANALYSE SENSORIELLE
L’analyse sensorielle permet d’étudier les caractéristiques sensorielles des produits de
manière unique puisqu’elle fait intervenir l’Homme comme instrument de mesure et met en
relation directe le produit et le consommateur. Cette méthode d’analyse, (Barthélémy et al.,
1998; Cougant, 1999), repose sur l’évaluation des produits par un panel de sujets humains.
Les systèmes sensoriels stimulés sont la vision, l’audition, la somesthésie, l’olfaction ou le
goût.
300
Annexes
301
Annexes
302
Annexes
303
Annexes
Références bibliographiques
Acree T. E. et Barnard J. (1994). "Gas chromatography-olfactometry using CharmAnalysis". In trends in
flavour research. Proceeding of the 7th Weurman Flavour Research Symposium, Amsterdam, Elsevier. 211-220.
Barnoud F. (1980). "La cellulose". Les polyméres végétaux. Monties B. BORDAS. Paris. 66-86.
Barthélémy J., Clément J. F., Danzart M., Issanchou S., Köster E. P., Mac Leod P., Nicod H., Sauvageot F.,
Sztrygler F. et Touraille C. (1998). "Evaluation sensorielle. Manuel méthodologique". Ed.ACTIA. Technique et
Documentation - Lavoisier. Paris.
Bovjin L., Pirotte J. et Berger A. (1958). Gas chromatography (Amsterdam Symposium), London, UK. 310-320.
Boyd-Boland A. A., Chai M., Luo Y. Z., Zhang Z., Yang M. J., Pawliszyn J. B. et Gorecki T. (1994). “New
solvent-free sample preparation techniques based on fiber and polymer technologies.” Environ. Sci. Technol., 28
(13): 569A-574A.
Bradley W. F. (1945). “Molecular associations between montmorillonite and some polyfunctional organic
liquids.” J. Am. Chem. Soc., 67: 975-981.
Britton G., Liaaen-Jensen S. et Pfander H. (1995). "Carotenoids. Isolation and Analysis". Birkhauser Verlay.
Boston.
Britton G., Liaaen-Jensen S. et Pfander H. (2004). "Handbook : Carotenoids". Ed.Britton G., Liaaen-Jensen S. et
Pfander H. Birkhäuser Verlag. Basel.
Burdick et Jackson (1982). "High Purity Solvent Guide". Burdick and Jackson Laboratories. Muskegon,
Michigan USA.
Caillere S., Henin S. et Rautureau M. (1982). "Minéralogie des argiles. II. Classification et nomenclature".
Masson. Paris.
Clark T. J. et Bunch J. E. (1997). “Qualitative and quantitative analysis of flavor additives on tobacco products
using SPME-GC-mass spectroscopy.” J. Agric. Food Chem., 45 (3): 844-849.
Clarke P. A., Barnes K. A., Startin J. R., Ibe F. I. et Shepherd M. J. (1996). “High performance liquid
chromatography/atmospheric pressure chemical ionization-mass spectrometry for the determination of
carotenoids.” Rapid Commun. Mass Spectrom., 10 (14): 1781-1785.
Craig S. A. S., Stark J. R., Dhar D. N. et Tiwari U. K. (1985). “Studies on starch from indian crocus.”
Starch/Stärke, 37 (7): 220-224.
Cravero F., Keith K. S., Murray H. H. et Toth T. (2000). “A white bentonite from San juan province, Argentina-
geology and potential industrial applications.” Appl. Clay Sci., 16: 31-43.
304
Annexes
De Vasconcelos E. C., Vilegas J. H. Y. et Lancas F. M. (2000). “Comparison of extraction and clean-up methods
for the analysis of friedelan-3-ol and friedelin from leaves of Maytenus aquifolium martius (celastraceae).”
Phytochem. Anal., 11 (4): 247-250.
Debonneville C., Orsier B., Flament I. et Chaintreau A. (2002). “Improved hardware and software for quick gas
chromatography-olfactometry using CHARM and GC-"SNIF" Analysis.” Anal. Chem., 74 (10): 2345-2351.
Dirinck P. et Van Opstaele F. (1998). “Volatile composition of southern European dry-cured hams.” Dev. Food
Sci., 40: 233-243.
Duprat F., Gallant D., Guilbot A., Mercier C. et Robin J. P. (1980). "L'amidon". Les polyméres végétaux.
Monties B. BORDAS. Paris. 176-231.
Eddaouiri M., Belanger A. et Benjilali B. (1993). "La verveine : effet de séchage du matériel végétal sur le
rendement en huile essentielle et sa composition chimique". 2èmes journées Internationales des Huiles
Essentielles, Dignes-Les-Bains, Instituto Tetrahedron. 713-726.
Frank D. C., Owen C. M. et Patterson J. (2004). “Solid phase microextraction (SPME) combined with gas-
chromatography and olfactometry-mass spectrometry for characterization of cheese aroma compounds.”
Lebensm. Wiss. U. Technol., 37 (2): 139-154.
Fulller G. H., Steltenkamp R. et Tisserand G. A. (1964). “The gas chromatography with human sensor :
perfumer model.” Annals. New York Academy, 116: 711-724.
Galan E. (1996). “Properties and applications of palygorskite-speiolite clays.” Clays clay miner., 31 (4): 443-
453.
Galan E., Mesa J. M. et Sanchez C. (1994). “Properties and applications of palygorskite clays from Ciudad Real,
Central Spain.” Appl. Clay Sci., 9: 293-302.
Giles C. H. et McKay R. B. (1963). “The light fastness of dyes : a review.” Tex. Res. J., 33 (7): 528-577.
Glaser T., Lienau A., Zeeb D., Krucker M., Dachtler M. et Albert K. (2003). “Qualitative and quantitative
determination of carotenoid stereoisomers in a variety of spinach samples by use of MSPD before HPLC-UV,
HPLC-APCI-MS, and HPLC-NMR on-line coupling.” Chromatographia, 57: 19-25.
Grosch W. (1993). “Detection of potent odorants in foods by aroma extract dilution analysis.” Trends Food Sci.
Technol., 4: 68-73.
Guentert M., Krammer G., Sommer H. et Werkhoff P. (1998). "The importance of the vacuum headspace
method for the analysis of fruit flavors". ACS Symposium Series, Washington DC. 38-60.
305
Annexes
Guentert M. et Werkhoff P. (1996). “La tehnique d'headspace sous vide dans la recherche des arômes.” H&R
Contact, 3: 3-16.
Jerkovic I. et Mastelic J. (2003). “Volatile compounds from leaf-buds of Populus nigra L. (Salicaceae).”
Phytochem., 63 (1): 109-113.
Joseleau J. P. (1980). "Les hémicellulose". Les polymères végétaux. Monties B. BORDAS. Paris. 87-121.
Kleber R. L., Masschelein-Kleiner L. et Thissen J. (1967). “Etude et identification du bleu maya.” Stud.
Conserv., 12 (2): 41-56.
Lee S.-J. (2003). “Finding key odorants in foods: gas chromatography olfactometry (GC/O).” Food Science and
Biotechnology, 12 (5): 597-602.
Likens S. T. et Nickerson G. B. (1964). “Determination of certain hop oil constituents in brewing products.” Am.
Soc. Brew. Chem. Proc.: 5-13.
Littmann E. R. (1980). “Maya Blue - a new perspective.” Am. Antiq., 45 (1): 87-100.
Littmann E. R. (1982). “Maya Blue - further perspectives and the possible use of indigo as the colorant.” Am.
Antiq., 47 (2): 404-408.
MacDaniel M. R., Miranda-Lopez B. T., Watson B. T. et Libbey L. M. (1990). “Pinot noir aroma : a sensory/gas
chromatographic approach.” Develop. Food Sci., 28: 23-36.
Macleod G. et Ames M. (1986). “Comparative assessment of the artefact background on thermal desorption of
Tenax GC and Tenax TA.” Journal of Chromatography, A, 355: 393-398.
Maoka T. (2003). “Analysis of carotenoids by combined HPLC, UV-Vis absorption spectrometry and APCI
mass spectrometry.” Lipid Technol., 15 (2): 39-42.
Maoka T., Fujiwara Y., Hashimoto K. et Akimoto N. (2002). “Rapid identification of carotenoids in a
combination of liquid chromatography / UV-visible absorption spectrometry by photodiode-array detector and
306
Annexes
atmospheric pressure chemical ionization mass spectrometry (LC/PAD/APCI-MS).” Journal of Oleo Science, 51
(1): 1-10.
Marechal P. (2001)."Analyse des principaux facteurs impliqués dans le fractionnement combiné de pailles et de
sons de blé en extrudeur Bi-Vis : obtention d'agromateriaux". Institut national Polytechnique de Toulouse.
Sciences des procédés. Toulouse.
Mariotti J. P., Tomi F., Bernardini A. F., Costa J. et Casanovan J. (1993). "Etudes d'huiles essentielles de Cistus
ladaniferus L, cultivé en Corse". 12èmes journées Internationales des Huiles Essentielles, Digne-Les-Bains.
615-620.
Marsili R. T. (2002). "SPME comparison studies and what they reveal". Flavor, Fragrance and odor analyse.
Marsili R. New York USA, 115. 205-227.
Marsili R. T. et Miller N. (2000). “Determination of major aroma impact compounds in fermented cucumbers by
solid-phase microextraction-gas chromatography-mass spectrometry-olfactometry detection.” J. Chromatogr.
Sci., 38 (7): 307-314.
Martens M. et Martens H. (1986). "Partial least squares regression". Statistical Procedures in Food Research.
Piggott J. R. Elsevier Applied Science. London. 293-359.
Matich A. J., Rowan D. D. et Banks N. H. (1996). “Solid phase microextraction for quantitative headspace
sampling of apple volatiles.” Anal. Chem., 68 (23): 4114-4118.
Monties B. (1980). "Les lignines". Les polyméres végétaux. Monties B. BORDAS. Paris. 122-154.
Murray H. H. (2000). “Traditional and new application for kaolin, smectite, and palygorskite : a general
overview.” Appl. Clay Sci., 17: 207-221.
Nickerson G. B. et Likens S. T. (1966). “Gas chromatographic evidence for the occurence of hop oil components
in beer.” Journal of Chromatography, A, 21: 1-5.
O'Mahony M. (1986). "Sensory evaluation of food : statistical methods and procedures". Dekker, M. New York.
Pawliszyn J. B., Ed. (1997). "Solid phase microextraction: theory and practice". USA, Wiley-VCH Inc.
Pawliszyn J. B., Ed. (1999). "Applications of solid phase microextraction". UK, The Royal Society of
Chemistry.
Pfander H., Socaciu C. et Neamtu G. (1994). “High performance liquid chromatography in carotenoid research.”
Stud. Univ. Babes-Bolyai, Chem., 39 (1-2): 70-77.
Piggott J. R. et Sharman K. (1986). "Statistical Procedures in Food Research". Piggott J. R. Elsevier Applied
Science. London. 181-232.
Pollien P., Ott A., Montigon F., Baumgartner M., Munoz-Box R. et Chaintreau A. (1997). “Hyphenated
headspace-GC-sniffing technique: the "SNIF" method.” Riv. Ital. EPPOS: 126-135.
Raynal-Ioualalen R. (1996)."Procédé de fractionnement des sons de blé. Extraction et étude des propriétés
fonctionnelles des arabinoxylanes.". Institut National Polytechnique de Toulouse. Sciences des Agroressources.
Toulouse.
Rubio Moraga A., Fernandez J. A. et Gomez-Gomez L. (2003). "Biosynthesis of carotenoids in Saffron". 1st
International Symposium on Saffron Biology and Biotechnology, Albacete, Spain, Acta Hortic. 99-107.
307
Annexes
Scalia S., Giuffreda L. et Pallado P. (1999). “Analytical and preparative supercritical fluid extraction of
Chamomile flowers and its comparison with conventional methods.” J. Pharm. Biomed. Anal., 21 (3): 549-558.
Serna C., Van Scoyoc G. E. et Ahlrichs J. L. (1977). “Hydroxyl groups and water in palygorskite.” American
Mineralogist, 62: 784-792.
Siano F., Ghizzoni C., Gionfriddo F., Colombo E., Servillo L. et Castaldo D. (2003). “Determination of
estragole, safrole and eugenol methyl ether in food products.” Food Chem., 81 (3): 469-475.
Sinyinda S. et Gramshaw J. W. (1998). “Volatiles of avocado fruit.” Food Chem., 62 (4): 483-487.
Song J., Gardner B. D., Holland J. F. et Beaudry R. M. (1997). “Rapid analysis of volatile flavor compounds in
apple fruit using SPME and GC/Time-of-Flight mass spectrometry.” J. Agric. Food Chem., 45 (5): 1801-1807.
Stashenko E. E., Jaramillo B. E. et Martinez J. R. (2004). “Analysis of volatile secondary metabolites from
Colombian Xylopia aromatica (Lamarck) by different extraction and headspace methods and gas
chromatography.” Journal of Chromatography, A, 1025 (1): 105-113.
Steffen A. et Pawliszyn J. (1996). “Analysis of flavor volatiles using headspace solid-phase microextraction.” J.
Agric. Food Chem., 44 (8): 2187-2193.
Tarantilis P. A. et Polissiou M. G. (1997). “Isolation and identification of the aroma components from Saffron
(Crocus sativus).” J. Agric. Food Chem., 45: 459-462.
Torres L. M. (1988). “Maya blue : low the mayas could have made the pigment.” Mater. Res. Soc. Symp. Proc.,
123: 123-128.
Vagi E., Simandi B., Suhajda A. et Hethelyi E. (2005). “Essential oil composition and antimicrobial activity of
Origanum majorana L. extracts obtained with ethyl alcohol and supercritical carbon dioxide.” Food Research
International, 38 (1): 51-57.
Vallet N., Piquenot E. et Michaud A. (2002). "Analysis of 12 nature yoghurts by GC-O: the data statistical tests".
Flavour Research at the Dawn of the Twenty-First Century, Proceedings of the 10th Weurman Flavor Research
Symposium, Beaune, France. 737-740.
Van Breemen R. B., Huang C.-R., Tan Y., Sander L. C. et Schilling A. B. (1996). “Liquid chromatography/mass
spectrometry of carotenoids using atmospheric pressure chemical ionization.” J. Mass Spectrom., 31 (9): 975-
981.
Van Olphen H. (1966). “Maya blue : a clay-organic pigment.” Science, 154: 645-646.
Van Ruth S. M. (2001). “Methods for gas chromatography-olfactometry: a review.” Biomolecular engineering,
17 (4,5): 121-128.
Van Ruth S. M. et Roozen J. P. (2004). “Gas chromatography-olfactometry analysis and its importance in food
quality control: influence of assessors' training and sampling methods on gas chromatography-olfactometry
data.” Adv. Exp. Med. Biol., 542: 155-165.
Van Ruth S. M., Roozen J. P. et Posthumus M. A. (1995). “Gas chromatography/sniffing port analysis evaluated
for aroma release from rehydrated French beans (Phaseolus vulgaris).” J. Sci. Food Agric., 69: 393-401.
Van Soest P. J. (1963). “Use of detergents in the analysis of fibrous feeds. II. A rapid method for the
determination of fiber and lignin.” Journal of the A.O.A.C., 46 (5): 829-835.
308
Annexes
Van Soest P. J. et Wine R. H. (1967). “Use of detergents in the analysis of fibrous feeds. IV. Determination of
plant cell-wall constituents.” Journal of the A.O.A.C., 50 (1): 50-55.
Van Soest P. J. et Wine R. H. (1968). “Determination of lignin and cellulose in acid-detergent fiber with
permanganate.” Journal of the A.O.A.C., 51 (4): 780-785.
Vilegas J. H. Y., De Marchi E. et Lancas F. M. (1997). “Extraction of low-polarity compounds (with emphasis
on coumarin and kaurenoic acid) from Mikania glomerata ("guaco") leaves.” Phytochem. Anal., 8 (5): 266-270.
Yang X. et Peppard T. (1994). “Solid-phase microextraction for flavor analysis.” J. Agric. Food Chem., 42 (9):
1925-1930.
Young A. et Britton G. (1993). "Carotenoids in Photosynthesis". Ed.Young A. et Britton G. Chapman & Hall.
London.
Zhang Z. et Pawliszyn J. (1993). “Headspace solid-phase microextraction.” Anal. Chem., 65 (14): 1843-1852.
Zuhang H. et Barth M. (2002). "Fatty acid oxidation in plant tissues". Food lipids : chemistry, nutrition and
biotechnology. Akoh C. C. et Min D. B. Dekker M. AG, Basel. New York. 413-463.
309
Annexes
310
Annexes
Tableau 1. Taux d’humidité (Hr) et de crocine (C) pour les huit échantillons du Quercy.
Tableau 2. Composés volatils (Vn) extraits par SPME et analysés par CPG-SM (%) des 8
échantillons du Quercy les plus représentatifs.
Ech. V1 V2 V3 V4 V5 V6 V7 V8 V9 V12 V14 V15 V16 V17 V18 V19 V20 V21 V22
24A 0,34 0,74 7,32 0,00 0,00 0,00 2,88 0,00 0,00 4,35 0,63 0,21 0,00 0,26 0,18 0,22 1,74 0,00 4,76
21A 1,20 1,12 7,85 0,97 0,00 0,00 0,43 0,00 0,00 0,39 0,21 0,28 0,00 0,29 0,00 0,16 1,90 0,00 1,48
23B 1,01 0,83 16,08 0,34 0,46 0,75 0,64 0,00 0,24 0,94 0,48 0,28 0,00 0,15 0,21 0,33 1,39 0,06 5,60
22A 0,13 0,28 7,68 0,21 0,36 0,21 0,76 0,09 0,00 1,93 0,09 0,17 0,00 0,15 0,00 0,23 1,03 0,03 2,62
25A 0,00 0,25 8,46 0,00 0,18 0,15 0,30 0,15 0,00 1,50 0,08 0,16 0,00 0,13 0,05 0,08 1,00 0,00 2,46
26B 0,12 0,27 6,42 0,10 0,32 0,24 0,61 0,00 0,00 2,52 0,00 0,04 0,05 0,06 0,04 0,05 0,67 0,05 3,04
24B 0,17 0,17 7,84 0,00 0,34 0,23 1,60 0,06 0,00 1,18 0,02 0,15 0,09 0,05 0,09 0,03 0,65 0,04 2,21
28B 0,09 0,17 7,31 0,06 0,20 0,20 0,93 0,00 0,00 0,64 0,00 0,24 0,06 0,08 0,07 0,03 0,64 0,17 2,37
(Suite du Tableau 2)
V23 V24 V25 V26 V27 V28 V29 V32 V37 V39
24A 2,65 0,15 0,00 3,78 0,00 0,21 69,32 0,00 0,25 0,00
21A 0,96 0,00 0,00 0,85 0,00 0,24 81,43 0,00 0,14 0,00
23B 3,38 0,19 0,00 3,51 0,00 0,25 61,81 0,15 0,52 0,14
22A 0,96 0,08 0,00 1,62 0,00 0,25 80,47 0,09 0,17 0,40
25A 1,56 0,09 0,00 1,92 0,00 0,25 80,88 0,13 0,19 0,00
26B 0,86 0,06 0,00 1,27 0,00 0,17 80,95 0,13 0,45 1,50
24B 0,67 0,08 0,00 1,02 0,10 0,14 78,21 0,11 0,76 3,80
28B 0,76 0,08 0,07 0,95 0,09 0,17 80,76 0,07 0,52 3,43
311
Annexes
Tableau 3. Noms des variables (Vn), composés volatils extraits par SPME et analysés par CPG-SM
dans les échantillons du Quercy et dans les safrans étrangers (Espagne, Grèce, Iran, Maroc).
2-phényléthanol [60-12-8]
V1 éthanol [64-17-5] V21
2,6,6-triméthyl-3-oxocyclohex-1-ènal [18378-66-0]
V2 acétone [67-64-1] V22 α-isophorone [78-59-1]
V3 buta-2,3-dione [431-03-8] et acide acétique [64-19-7] V23 cétoisophorone [1125-21-9]
V4 2-méthylpent-1-ène [763-29-1] V24 lanièrone [28750-52-9]
V5 1-hydroxypropan-2-one [116-09-6] V25 6-hydroxy-2,4,4-triméthylcyclohex-2-èn-1-one [4883-60-7]
V6 acide propanoïque [79-09-4] V26 dihydroxophorone [20547-99-3]
V7 3-hydroxybutan-2-one [513-86-0] V27 1175
Tableau 4. Pics odorants (Pn) des extraits headspace par SPME des huit échantillons du Quercy,
déterminés par CPG-O (Intensité sur 100).
P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10 P11 P12 P13 P14
Floral Grasse Animal Fruité Grillé Agrume Floral Foin Foin Epicé Floral Foin Douce Foin
Ech.
Epicé Piquant Grillé Epicé Fraiche Foin Grillé Floral Indéterminé
Acre Fruité
23B 30 70 0 0 0 0 60 50 90 100 0 30 30 70
24B 0 90 70 50 0 50 70 30 80 100 0 60 0 30
26B 0 80 70 0 0 0 80 40 70 100 30 60 0 0
28B 0 90 80 0 50 50 90 50 90 100 0 70 0 60
21A 0 0 0 0 0 0 60 0 80 100 0 0 0 30
22A 0 50 0 0 0 0 40 40 100 90 0 50 30 30
24A 0 70 0 0 0 40 60 50 80 90 0 0 0 30
25A 0 40 0 0 0 30 60 50 90 100 0 80 0 40
312
Annexes
313
Annexes
314
Annexes
Abdullaev F. I. et Frenkel G. D. (1992a). “Effect of saffron on cell colony formation and cellular nucleic acid
and protein synthesis.” BioFactors (Oxf.), 3 (3): 201-204.
Abdullaev F. I. et Frenkel G. D. (1992b). “The effect of saffron on intracellular DNA, RNA and protein
synthesis in malignant and non-malignant human cells.” BioFactors (Oxf.), 4 (1): 43-45.
Abe K. et Saito H. (2000). “Effects of saffron extract and its constituent crocin on learning behaviour and long-
term potentiation.” Phytother. Res., 14: 149-152.
Algrech C. (2001). “Le safran du Quercy.” Revue Quercy recherche, 97 et 98 (1-2-4): 20-27;9-16;18-26.
Alonso G. L. et Salinas M. R. (1998). “Crocin as colouring in the food industry.” Recent Res. Devel. In
Agricultural & Food Chem., 2 (1): 141-154.
Alonso G. L., Salinas M. R. et Garijo J. (1998). “Method to determine the authenticity of aroma of Saffron.” J.
Food Protection, 61 (11): 1525-1528.
Alonso G. L., Salinas M. R., Garijo J. et Sanchez-Fernandez M. A. (2001). “Composition of crocins and
picrocrocin from spanish saffron (Crocus sativus L.).” J. Food Qual., 24: 219-233.
Alonso G. L., Sanchez-Fernandez M. A., Saez J. R., Zalacain A. et Salinas M. R. (2003). “Evaluation of the
color of spanish saffron using tristimulus colorimetry.” Ital. J. Food Sci., 15 (2): 249-258.
Alonso G. L., Varon R., Gomez R., Navarro F. et Salinas M. R. (1990). “Auto-oxidation in saffron at 40°C and
75% Relative Humidity.” J. Food Sci., 55 (2): 595-596.
Alonso G. L., Varon R., Salinas M. R. et Navarro F. (1993). “Auto-oxidation of crocin and picrocrocin in saffron
under different storage conditions.” Boll. Chim. Farmaceutico, 132 (4): 116-120.
Arctander S. (1994a). "Perfume and Flavor chemicals". Ed.Stream C. Allured Publishing Corporation. USA.
Arctander S. (1994b). "Perfume and Flavor Materials of Natural Origin". Ed.Stream C. Allured Publishing
Corporation. USA.
Barkeshli M. et Ataie G. H. (2002). “pH stability of saffron used in verdigris as an inhibitor in Persian miniature
paintings.” Restaurator, 23 (3): 154-164.
315
Annexes
Barnoud F. (1980). "La cellulose". Les polyméres végétaux. Monties B. BORDAS. Paris. 66-86.
Barthélémy J., Clément J. F., Danzart M., Issanchou S., Köster E. P., Mac Leod P., Nicod H., Sauvageot F.,
Sztrygler F. et Touraille C. (1998). "Evaluation sensorielle. Manuel méthodologique". Ed.ACTIA. Technique et
Documentation - Lavoisier. Paris.
Basker D. (1999). “Saffron chemistry.” Medicinal and Aromatic Plants : Industrial Profiles, 8: 45-52.
Bate-Smith E. C. (1968). “Phenolic constituents of plants and their taxonomic significance. II. Monocotyledons.”
J. Linn. Soc. Lond., Bot., 60 (383): 325-356.
Berset C., Giampaoli P. et Richard H. (1997). "Histoire de safran : arômes et pigments du safran". Colloque de
Beaune de Rolande, France, ENSIA laboratoire de chimie des substances naturelles. 89-98.
Bigois M., Casabianca H., Graff J. B., Philit B., Jame P. et Perrucchietti C. (1994). “Authentification d'arômes
naturels par chromatographie chirale et mesures de rapports isotopiques.” Spectra anal., 23 (181): 19-22.
Boehringer (1997). "Enzymatic bioanalysis". Methods of enzymatic bioanalysis and food analysis using test-
combinations. Boehringer Mannheim GmbH Biochemicals. Mannheim, Germany. 159.
Bovjin L., Pirotte J. et Berger A. (1958). Gas chromatography (Amsterdam Symposium), London, UK. 310-320.
Boyd-Boland A. A., Chai M., Luo Y. Z., Zhang Z., Yang M. J., Pawliszyn J. B. et Gorecki T. (1994). “New
solvent-free sample preparation techniques based on fiber and polymer technologies.” Environ. Sci. Technol., 28
(13): 569A-574A.
Bradley W. F. (1945). “Molecular associations between montmorillonite and some polyfunctional organic
liquids.” J. Am. Chem. Soc., 67: 975-981.
Bradstreet R. B. (1965). "The Kjeldahl method for organic nitrogen". Academic Press. New York.
Britton G., Liaaen-Jensen S. et Pfander H. (1995). "Carotenoids. Isolation and Analysis". Birkhauser Verlay.
Boston.
Britton G., Liaaen-Jensen S. et Pfander H. (2004). "Handbook : Carotenoids". Ed.Britton G., Liaaen-Jensen S. et
Pfander H. Birkhäuser Verlag. Basel.
Buchecker R. et Eugster C. H. (1973). “Absolute configuration of picrocrocin.” Hel. Chim. Acta, 56 (3): 1121-
1124.
Burdick et Jackson (1982). "High Purity Solvent Guide". Burdick and Jackson Laboratories. Muskegon,
Michigan USA.
316
Annexes
Cadwallader K. R., Baek H. H. et Cai M. (1997). "Characterization of saffron flavor by aroma extract dilution
analysis". Spices : Flavor Chemistry and antioxydant Properties. Risch S. J. et Ho C. T. ACS Symposium
Series. Washington, 660. 66-79.
Caillere S., Henin S. et Rautureau M. (1982). "Minéralogie des argiles. II. Classification et nomenclature".
Masson. Paris.
Castellar M. R., Montijano H., Manjon A. et Iborra J. L. (1993). “Preparative high-performance liquid
chromatographic purification of saffron secondary metabolites.” J. Chromatogr., 648 (1): 187-190.
Chrungoo N. K. et Farooq S. (1985). “Correlative changes in carbohydrate content and starch hydrolyzing
enzymes in corms of saffron crocus (Crocus sativus L.) during dormancy and sprouting.” Biochem. Physiol.
Pflanzen, 180 (1): 55-61.
Chrungoo N. K. et Farooq S. (1988). “Correlative changes in nitrogen fractions, proteins, protease activity and
nucleic acids in corms of saffron crocus (Crocus sativus L.) during dormancy and sprouting.” Acta Physiol.
Plant., 10 (3): 247-255.
Chrungoo N. K., Koul K. K. et Farooq S. (1986). “Phenolic compounds in Corms of saffron Crocus (Crocus
sativus L.) during bud development.” Plant Physiol. Biochem., 13 (2): 78-81.
Clark T. J. et Bunch J. E. (1997). “Qualitative and quantitative analysis of flavor additives on tobacco products
using SPME-GC-mass spectroscopy.” J. Agric. Food Chem., 45 (3): 844-849.
Clarke P. A., Barnes K. A., Startin J. R., Ibe F. I. et Shepherd M. J. (1996). “High performance liquid
chromatography/atmospheric pressure chemical ionization-mass spectrometry for the determination of
carotenoids.” Rapid Commun. Mass Spectrom., 10 (14): 1781-1785.
Corti P., Mazzei E., Ferri S., Franchi G. G. et Dreassi E. (1996). “High-performance thin-layer chromatographic
quantitative analysis of picrocrocin and crocetin, active principles of saffron (Crocus sativus L.-Iridaceae): a new
method.” Phytochem. Anal., 7 (4): 201-203.
Côté F., Cormier F., Dufresne C. et Willemot C. (2000). “Properties of a glucosyltransferase involved in crocin
synthesis.” Plant Sci., 153 (1): 55-63.
Craig S. A. S., Stark J. R., Dhar D. N. et Tiwari U. K. (1985). “Studies on starch from indian crocus.”
Starch/Stärke, 37 (7): 220-224.
Cravero F., Keith K. S., Murray H. H. et Toth T. (2000). “A white bentonite from San juan province, Argentina-
geology and potential industrial applications.” Appl. Clay Sci., 16: 31-43.
317
Annexes
Cseke L., Dudareva N. et Pichezsky E. (1998). “Structure and evolution of linalool synthase.” Mol. Biol. Evol.,
15 (11): 1491-1498.
D'Auria M., Mauriello G. et Rana G. L. (2004). “Volatile organic compounds from saffron.” Flavour Fragr. J.,
19 (1): 17-23.
De Buyck L., Yao Z. P., Verhe R., De Kimpe N. et Schamp N. (1985). “Improved synthesis of 2-hydroxy-4,4,6-
trimethyl-2,5-cyclohexadienone, useful as a flavoring additive.” Bulletin des sociétés chimiques belges, 94 (1):
75-80.
De Vasconcelos E. C., Vilegas J. H. Y. et Lancas F. M. (2000). “Comparison of extraction and clean-up methods
for the analysis of friedelan-3-ol and friedelin from leaves of Maytenus aquifolium martius (celastraceae).”
Phytochem. Anal., 11 (4): 247-250.
Debonneville C., Orsier B., Flament I. et Chaintreau A. (2002). “Improved hardware and software for quick gas
chromatography-olfactometry using CHARM and GC-"SNIF" Analysis.” Anal. Chem., 74 (10): 2345-2351.
Devos M. (1990). "Standardized Human Olfactory Thresholds". Ed.Devos M., Patte F., Rouault J., Laffort P. et
Van Gemert L. J. Oxford University Press. New York.
Dhingra V. K., Seshadri T. R. et Mukerjee S. K. (1975). “Minor carotenoid glycosides from Saffron (Crocus
sativus).” Indian J. Chem., 13 (4): 339-341.
Dirinck P. et Van Opstaele F. (1998). “Volatile composition of southern European dry-cured hams.” Dev. Food
Sci., 40: 233-243.
Dubois M., Gilles K. A., Hamilton J. K., Rebers P. A. et Smith F. (1956). “Colorimetric method for the
determination of sugars and related substances.” Anal. Chem., 28: 350-356.
Dupont J. (2001). “Dimensions culturelles et culturales du safran en France.” Empan, 41: 34-38.
Duprat F., Gallant D., Guilbot A., Mercier C. et Robin J. P. (1980). "L'amidon". Les polyméres végétaux.
Monties B. BORDAS. Paris. 176-231.
Ebrahimzadeh H. et Radjabian T. (1998). “Comparative analysis of pigments in petals and stigmata of Crocus
almehensis C. Brickell and B. Mathew and Crocus sativus L.” J. Sci. Islam. Repub. Iran, 9 (2): 127-135.
Eddaouiri M., Belanger A. et Benjilali B. (1993). "La verveine : effet de séchage du matériel végétal sur le
rendement en huile essentielle et sa composition chimique". 2èmes journées Internationales des Huiles
Essentielles, Dignes-Les-Bains, Instituto Tetrahedron. 713-726.
318
Annexes
Escribano J., Alonso G. L., Coca-Prados M. et Fernandez J. A. (1996). “Crocin, safranal and picrocrocin from
saffron (Crocus sativus L.) inhibit the growth of human cancer cells in vitro.” Cancer Lett., 100: 23-30.
Escribano J., Diaz Guerra M. J. M., Riese H. H., Alvarez A., Proenza R. et Fernandez J. A. (2000a). “The
cytolytic effect of a glycoconjugate extracted from corms of saffron plant (Crocus sativus) on human cell lines in
culture.” Planta Med., 66 (2): 157-162.
Escribano J., Diaz-Guerra M. J. M., Riese H. H., Ontano J., Garcia-Olmo D., Garcia-Olmo D. C., Rubio A. et
Fernandez J. A. (1999a). “In vitro activation of macrophages by a novel proteoglycan isolated from corms of
Crocus sativus L.” Cancer Lett., 144 (1): 107-114.
Escribano J., Piqueras A., Medina J., Rubio A., Alvarez-Orti M. et Fernandez J. A. (1999b). “Production of a
cytotoxic proteoglycan using callus culture of saffron corms (Crocus sativus L.).” J. Biotechnol., 73 (1): 53-59.
Escribano J., Rios A. et Fernandez J. A. (1999c). “Isolation and cytotoxic properties of a novel glycogonjugate
from corms of saffron plant (Crocus sativus L.).” Biochim. Biophys. Acta, 1426: 217-222.
Escribano J., Rubio A., Alvarez-Orti M., Molina A. et Fernandez J. A. (2000b). “Purification and
characterization of a mannan-binding lectin specifically expressed in corms of saffron plant (Crocus sativus L.).”
J. Agric. Food Chem., 48 (2): 457-463.
Farooq S. et Kaul K. K. (1983). “Changes in gibberellin-like activity in corms of saffron plant (Crocus sativus
L.) during dormancy and sprouting.” Biochem. Physiol. Pflanzen, 178 (8): 685-9.
Fernandez J. A., Escribano J., Piqueras A. et Medina J. (2000). “A glycoconjugate from corms of saffron plant
(Crocus sativus L.) inhibits root growth and affects in vitro cell viability.” J. Exp. Bot., 51 (345): 731-737.
Frank D. C., Owen C. M. et Patterson J. (2004). “Solid phase microextraction (SPME) combined with gas-
chromatography and olfactometry-mass spectrometry for characterization of cheese aroma compounds.”
Lebensm. Wiss. U. Technol., 37 (2): 139-154.
Fulller G. H., Steltenkamp R. et Tisserand G. A. (1964). “The gas chromatography with human sensor :
perfumer model.” Annals. New York Academy, 116: 711-724.
Galan E. (1996). “Properties and applications of palygorskite-speiolite clays.” Clays clay miner., 31 (4): 443-
453.
Galan E., Mesa J. M. et Sanchez C. (1994). “Properties and applications of palygorskite clays from Ciudad Real,
Central Spain.” Appl. Clay Sci., 9: 293-302.
Garnero F., Joulain D. et Buil P. (1978). “De l'influence du stockage des rhizomes d'Iris sur la composition de
l'huile essentielle ou beurre d'iris et quelques constituants inédits.” Riv. Ital. EPPOS, 60: 568-590.
Garrido J. L., Diez de Bethencourt C. et Revilla E. (1987). “Flavonoid composition of hydrolyzed tepal extracts
of Crocus sativus L.” An. Bromatol., 39 (1): 69-80.
Giampaoli P., Petrov M., Thiercelin J. M. et Richard H. (1993). "Etude de la fraction aromatique de safrans de
diverses origines". 11èmes journées internationales des huiles essentielles, Digne. 615-621.
Giles C. H. et McKay R. B. (1963). “The light fastness of dyes : a review.” Tex. Res. J., 33 (7): 528-577.
319
Annexes
Glaser T., Lienau A., Zeeb D., Krucker M., Dachtler M. et Albert K. (2003). “Qualitative and quantitative
determination of carotenoid stereoisomers in a variety of spinach samples by use of MSPD before HPLC-UV,
HPLC-APCI-MS, and HPLC-NMR on-line coupling.” Chromatographia, 57: 19-25.
Greaves J. (2002). “Colorants for cereal and snack foods.” Cereal Foods World, 47 (8): 374, 376-377.
Gregory M. J., Menary R. C. et Davies N. W. (2005). “Effect of drying temperature and air flow on the
production and retention of secondary metabolites in saffron.” J. Agric. Food Chem., 53: 5969-5975.
Grosch W. (1993). “Detection of potent odorants in foods by aroma extract dilution analysis.” Trends Food Sci.
Technol., 4: 68-73.
Guentert M., Krammer G., Sommer H. et Werkhoff P. (1998). "The importance of the vacuum headspace
method for the analysis of fruit flavors". ACS Symposium Series, Washington DC. 38-60.
Guentert M. et Werkhoff P. (1996). “La tehnique d'headspace sous vide dans la recherche des arômes.” H&R
Contact, 3: 3-16.
Himeno H. et Sano K. (1987). “Synthesis of crocin, picrocrocin and safranal by saffron stigma-like structures
proliferated in vitro.” Agric. Biol. Chem., 51 (9): 2395-400.
Hirose Y., Hayashi S., Eto S., Kawagishi E., Hori T., Nomura Y. et Matsuoka C. (1962). “The utilization of
plant products. II. Crocus 1.” Kumamoto Pharm. Bull., 5: 7-15.
Holopainen J. K. (2004). “Multiple functions of inducible plant volatiles.” Trends in Plant Biology, 9 (11): 529-
533.
Hosseinzadeh H. et Younesi Hani M. (2002). “Antinociceptive and anti-inflammatory effects of Crocus sativus
L. stigma and petal extracts in mice.” BMC pharmacology, 2 (1): 7.
Iborra J. L., Castellar M. R., Canovas M. et Manjon A. (1992). “TLC preparative purification of picrocrocin,
HTCC and crocin from saffron.” J. Food Sci., 57 (3): 714-716.
ISO/TS (2003). “Safran (Crocus sativus L.)- Partie 1 : spécifications, Partie 2 : Méthodes d'essai.” Norme
Eurpéenne ISO/TS 3632-1 3632-2.
Jaubert J. N., Gordon G. et Dore J. C. (1987a). “Une organisation du champ des odeurs, 2ème partie : modèle
descriptif de l'organisation de l'espace odorant.” Parfums, cosmét. arômes, 78: 71-82.
320
Annexes
Jaubert J. N., Gordon G. et Dore J. C. (1987b). “Une organisation du champs des odeurs.” Parfums, cosmét.,
arômes, 77: 53-56.
Jerkovic I. et Mastelic J. (2003). “Volatile compounds from leaf-buds of Populus nigra L. (Salicaceae).”
Phytochem., 63 (1): 109-113.
Joseleau J. P. (1980). "Les hémicellulose". Les polymères végétaux. Monties B. BORDAS. Paris. 87-121.
Kanakis C. D., Daferera D. J., Tarantilis P. A. et Polissiou M. G. (2004). “Qualitative determination of volatile
compounds and quantitative evaluation of safranal and 4-Hydroxy-2,6,6-trimethyl-1-cyclohexene-1-
carboxaldehyde (HTCC) in Greek Saffron.” J. Agric. Food Chem., 52 (14): 4515-4521.
Kleber R. L., Masschelein-Kleiner L. et Thissen J. (1967). “Etude et identification du bleu maya.” Stud.
Conserv., 12 (2): 41-56.
Knapp H., Straubinger M., Stingl C. et Winterhalter P. (2002). “Analysis of norisoprenoid aroma precursors.”
ACS Symposium Series, 802 (Carotenoid-Derived Aroma Compounds): 20-35.
Knapp H., Straubinger M., Witte A. et Winterhalter P. (1999). "Aroma formation in saffron". Frontiers of
Flavour Science, 9th, proceedings of the Weurman Flavour Research Symposium, Freising, Germany. 440-444.
Kondjoyan N. et Berdague J.-L. (1996). "A compilation of relative retention indices for the analysis of aromatic
compounds". Edition du Laboratoire Flaveur.
Kubo I. et Kinst-Hori I. (1999). “Flavonols from Saffron flower: Tyrosinase inhibitory activity and inhibition
mechanism.” J. Agric. Food Chem., 47 (10): 4121-4125.
Kuhn R. (1994). “Uber das flavonol-glykosid aus crocus-pollen.” Berichte der deutschen chemischen
gesellschaft abteilung B : abhandlungen, 77: 196-203.
Lee S.-J. (2003). “Finding key odorants in foods: gas chromatography olfactometry (GC/O).” Food Science and
Biotechnology, 12 (5): 597-602.
Li C.-Y., Lee E. J. et Wu T.-S. (2004). “Antityrosinase principles and constituents of the petals of Crocus
sativus.” J. Nat. Products, 67 (3): 437-440.
321
Annexes
Li N., Lin G., Kwan Y.-W. et Min Z.-D. (1999). “Simultaneous quantification of five major biologically active
ingredients of saffron by high-performance liquid chromatography.” Journal of Chromatography A, 849 (2):
349-355.
Likens S. T. et Nickerson G. B. (1964). “Determination of certain hop oil constituents in brewing products.” Am.
Soc. Brew. Chem. Proc.: 5-13.
Littmann E. R. (1980). “Maya Blue - a new perspective.” Am. Antiq., 45 (1): 87-100.
Littmann E. R. (1982). “Maya Blue - further perspectives and the possible use of indigo as the colorant.” Am.
Antiq., 47 (2): 404-408.
Loukis A., Al-Kofahi A. et Philianos S. (1983). “Etude des constituants des bulbes de Crocus sativus L.” Plant.
méd. phytothér., 17 (2): 89-91.
Lozano P., Castellar M. R., Simancas M. J. et Iborra J. L. (1999). “A quantitative high-perforamance liquid
chromatographic method to analyse commercial saffron (Crocus sativus L.) products.” Journal of
Chromatography A, 830 (2): 477-483.
Lozano P., Delgado D., Omez D., Rubio M. et Iborra J. L. (2000). “A non-destructive method to determine the
safranal content of saffron (Crocus sativus L.) by supercritical carbon dioxide extraction combined with high-
performance liquid chromatography and gas chromatography.” J. Biochem. Biophys. Methods, 43 (1-3): 367-
378.
MacDaniel M. R., Miranda-Lopez B. T., Watson B. T. et Libbey L. M. (1990). “Pinot noir aroma : a sensory/gas
chromatographic approach.” Develop. Food Sci., 28: 23-36.
MacFie H. J., Bratchell N., Greenhoff L. V. et Vallis L. V. (1989). “Designs to balance the effect of order
presentation and first-order carry-over effects in hall tests.” J. sens. stud., 4: 129-48.
Macleod G. et Ames M. (1986). “Comparative assessment of the artefact background on thermal desorption of
Tenax GC and Tenax TA.” Journal of Chromatography, A, 355: 393-398.
Maoka T. (2003). “Analysis of carotenoids by combined HPLC, UV-Vis absorption spectrometry and APCI
mass spectrometry.” Lipid Technol., 15 (2): 39-42.
Maoka T., Fujiwara Y., Hashimoto K. et Akimoto N. (2002). “Rapid identification of carotenoids in a
combination of liquid chromatography / UV-visible absorption spectrometry by photodiode-array detector and
atmospheric pressure chemical ionization mass spectrometry (LC/PAD/APCI-MS).” Journal of Oleo Science, 51
(1): 1-10.
Marechal P. (2001)."Analyse des principaux facteurs impliqués dans le fractionnement combiné de pailles et de
sons de blé en extrudeur Bi-Vis : obtention d'agromateriaux". Institut national Polytechnique de Toulouse.
Sciences des procédés. Toulouse.
322
Annexes
Mariotti J. P., Tomi F., Bernardini A. F., Costa J. et Casanovan J. (1993). "Etudes d'huiles essentielles de Cistus
ladaniferus L, cultivé en Corse". 12èmes journées Internationales des Huiles Essentielles, Digne-Les-Bains.
615-620.
Marsili R. T. (2002). "SPME comparison studies and what they reveal". Flavor, Fragrance and odor analyse.
Marsili R. New York USA, 115. 205-227.
Marsili R. T. et Miller N. (2000). “Determination of major aroma impact compounds in fermented cucumbers by
solid-phase microextraction-gas chromatography-mass spectrometry-olfactometry detection.” J. Chromatogr.
Sci., 38 (7): 307-314.
Martens M. et Martens H. (1986). "Partial least squares regression". Statistical Procedures in Food Research.
Piggott J. R. Elsevier Applied Science. London. 293-359.
Martinez J., Pioggia G., Rodriguez-Mendez M. L. et De Saja J. A. (2002). "A dedicated Saffron (Crocus sativus
L.) odour quality measurement system". The 9th International Symposium on Olfaction and Electronic Nose,
Rome, Technical Digest. 210-211.
Matich A. J., Rowan D. D. et Banks N. H. (1996). “Solid phase microextraction for quantitative headspace
sampling of apple volatiles.” Anal. Chem., 68 (23): 4114-4118.
Mehta B. M., Borkhatriya V. N. et Boghra V. R. (2002). “Saffron : the colouring and flavouring agent in dairy
and food industry.” Journal of Medicinal and Aromatic Plant Sciences, 24 (4): 1038-1049.
Monties B. (1980). "Les lignines". Les polyméres végétaux. Monties B. BORDAS. Paris. 122-154.
Morimoto S., Umezaki Y., Shoyama Y., Saito H., Nishi K. et Irino N. (1994). “Post-harvest degradation of
carotenoid glucose esters in saffron.” Planta Med., 60: 438-440.
Mougin I. (1999)."Le safran Crocus sativus L. Iridacees". Faculté de médecine et de pharmacie. Besançon.
Murray H. H. (2000). “Traditional and new application for kaolin, smectite, and palygorskite : a general
overview.” Appl. Clay Sci., 17: 207-221.
Narasimhan S., Chand N. et Rajalakshmi D. (1992). “Saffron : quality evaluation by sensory profile and gas
chromatography.” J. Food Qual., 15: 303-314.
Negbi M. (1999). "Saffron. Crocus sativus L.". Harwood Academic Publishers. Amsterdam.
Nickerson G. B. et Likens S. T. (1966). “Gas chromatographic evidence for the occurence of hop oil components
in beer.” Journal of Chromatography, A, 21: 1-5.
Norbek R. et Kondo T. (1998). “Anthocyanins from flowers of Crocus (Iridaceae).” Phytochem., 47 (5): 861-
864.
Oberdieck R. (1975). “Die aromastoffe der natürlichen würzessenzen aus gewürzen, kraütern und drogen Teil
IV.” Alkohol-Ind., 88 (17): 397-401.
Oda Y. et Tatsumi Y. (1993). “News lectins from bulbs of Crocus sativum.” Pharmaceutical society of Japan,
16: 978-981.
323
Annexes
O'Mahony M. (1986). "Sensory evaluation of food : statistical methods and procedures". Dekker, M. New York.
Orfanou O. et Tsimidou M. (1995). “Influence of selected additives on the stability of saffron pigments in
aqueous extracts.” Dev. Food Sci., 37A: 881-894.
Orfanou O. et Tsimidou M. (1996). “Evaluation of the colouring strength of saffron spice by UV-Vis
spectrometry.” Food Chem., 57 (3): 463-469.
Pardo J. E., Zalacain A., Carmona M., Lopez E., Alvarruiz A. et Alonso G. L. (2002). “Influence of the type of
dehydratation process on the sensory properties of Saffron spice.” Ital. J. Food Sci., 14 (4): 413-421.
Pawliszyn J. B., Ed. (1997). "Solid phase microextraction: theory and practice". USA, Wiley-VCH Inc.
Pawliszyn J. B., Ed. (1999). "Applications of solid phase microextraction". UK, The Royal Society of
Chemistry.
Pawliszyn J. B. et Belardi R. P. (1989). “The application of chemically modified fused silica fibres in the
extraction of organics from water matrix samples and their rapid transfer to capillary columns.” Water Pollut.
Res. J. Can., 24: 179.
Pfander H. et Rychener M. (1982). “Separation of carotenoids by HPLC. Part 2. Separation of crocetin glycosyl
esters by high-performance liquid chromatography.” J. Chromatogr., 234 (2): 443-7.
Pfander H., Socaciu C. et Neamtu G. (1994). “High performance liquid chromatography in carotenoid research.”
Stud. Univ. Babes-Bolyai, Chem., 39 (1-2): 70-77.
Pfister S., Meyer P., Steck A. et Pfander H. (1996). “Isolation and structure elucidation of carotenoid-glycosyl
esters in Gardenia Fruits (Gardenia jasminoides Ellis) and Saffron (Crocus sativus Linne).” J. Agric. Food
Chem., 44 (9): 2612-2615.
Piggott J. R. et Sharman K. (1986). "Statistical Procedures in Food Research". Piggott J. R. Elsevier Applied
Science. London. 181-232.
Pinanelli V. (1967)."Le safran, une culture à developper dans le sud-ouest. Les constituants volatils et leurs
analyse par CPG dans différents organes". Bordeaux II. Palerme.
Pollien P., Ott A., Montigon F., Baumgartner M., Munoz-Box R. et Chaintreau A. (1997). “Hyphenated
headspace-GC-sniffing technique: the "SNIF" method.” Riv. Ital. EPPOS: 126-135.
Raina B. L., Agarwal S. G., Bhatia A. K. et Gaur G. S. (1996). “Changes in pigments and volatiles of Saffron
(Crocus sativus L.) during processing and storage.” J. Sci. Food Agric., 71: 27-32.
Raynal-Ioualalen R. (1996)."Procédé de fractionnement des sons de blé. Extraction et étude des propriétés
fonctionnelles des arabinoxylanes.". Institut National Polytechnique de Toulouse. Sciences des Agroressources.
Toulouse.
Rodel W. et Petrzika M. (1991). “Analysis of the volatile components of Saffron.” J. High Resolution
Chromatogr., 14 (11): 771-774.
324
Annexes
Rubio Moraga A., Fernandez J. A. et Gomez-Gomez L. (2003). "Biosynthesis of carotenoids in Saffron". 1st
International Symposium on Saffron Biology and Biotechnology, Albacete, Spain, Acta Hortic. 99-107.
Rubio Moraga A., Fernandez Nohales P., Fernandez Perez J. A. et Gomez-Gomez L. (2004). “Glucosylation of
the saffron apocarotenoid crocetin by a glucosyltransferase isolated from Crocus sativus stigmas.” Planta, 219
(6): 955-966.
Saitô N., Mitsui S. et Hayashi K. (1960). “Delphin, the anthocyanin of medicinal saffron and its identity with
hyacin as shown by paper chromatography of partial hydrolysates.” Bot. Mag. Tokyo, 36: 340-345.
Salomi M. J., Nair S. C. et Panikkar K. R. (1991). “Inhibitory effects of Nigella sativa and saffron (Crocus
sativus) on chemical carcinogenesis in mice.” Nutr. Cancer, 16 (1): 67-72.
Sampathu S. R., Shivashankar S. et Lewis Y. S. (1984). “Saffron (Crocus sativus Linn.) cultivation, processing,
chemistry and standardization.” Crit. Rev. Food Sci. Nutr., 20 (2): 123-157.
Sauvant D., Perez J. M. et Tran G. (2002). "Tables de compositions et de valeur nutritive des matières premières
destinées aux animaux d'élevages". INRA Editions Versailles. 304.
Scalia S., Giuffreda L. et Pallado P. (1999). “Analytical and preparative supercritical fluid extraction of
Chamomile flowers and its comparison with conventional methods.” J. Pharm. Biomed. Anal., 21 (3): 549-558.
Semiond D., Dautraix S., Desage M., Majdalani R., Casabianca H. et Brazier J. L. (1996). “Identification and
isotopic analysis of safranal from supercritical fluid extraction and alcoholic extracts of saffron.” Anal. Lett., 29
(6): 1027-1039.
Serna C., Van Scoyoc G. E. et Ahlrichs J. L. (1977). “Hydroxyl groups and water in palygorskite.” American
Mineralogist, 62: 784-792.
Siano F., Ghizzoni C., Gionfriddo F., Colombo E., Servillo L. et Castaldo D. (2003). “Determination of
estragole, safrole and eugenol methyl ether in food products.” Food Chem., 81 (3): 469-475.
Sinyinda S. et Gramshaw J. W. (1998). “Volatiles of avocado fruit.” Food Chem., 62 (4): 483-487.
Solinas M. et Cichelli A. (1988). “HPLC analysis of color and flavor components of saffron.” Ind. Aliment., 27
(262): 634-639, 648.
Song J., Gardner B. D., Holland J. F. et Beaudry R. M. (1997). “Rapid analysis of volatile flavor compounds in
apple fruit using SPME and GC/Time-of-Flight mass spectrometry.” J. Agric. Food Chem., 45 (5): 1801-1807.
Stashenko E. E., Jaramillo B. E. et Martinez J. R. (2004). “Analysis of volatile secondary metabolites from
Colombian Xylopia aromatica (Lamarck) by different extraction and headspace methods and gas
chromatography.” Journal of Chromatography, A, 1025 (1): 105-113.
Steffen A. et Pawliszyn J. (1996). “Analysis of flavor volatiles using headspace solid-phase microextraction.” J.
Agric. Food Chem., 44 (8): 2187-2193.
325
Annexes
Straubinger M., Bau B., Eckstein S., Fink M. et Winterhalter P. (1998). “Identification of novel glycosidic aroma
precursors in Saffron (Crocus sativus L.).” J. Agric. Food Chem., 46: 3238-3243.
Straubinger M., Bau B., Eckstein S., Jezussek M. et Winterhalter P. (1997a). "Isolation of new saffron
constituents using counter-current chromatography". Natural Product Analysis: Chromatography, Spectroscopy,
Biological Testing, Wuerzburg, Germany. 27-34.
Straubinger M., Jezussek M., Waibel R. et Winterhalter P. (1997b). “Novel glycosidic constituents from
Saffron.” J. Agric. Food Chem., 45 (5): 1678-1681.
Sujata V., Ravishankar G. A. et Venkataraman L. V. (1992). “Methods for the analysis of the saffron metabolites
crocin, crocetins, picrocrocin and safranal for the determination of the quality of the spice using thin-layer
chromatography, high-performance liquid chromatography and gas chromatography.” J. Chromatogr., 624: 497-
502.
Tarantilis P. A. et Polissiou M. G. (1997). “Isolation and identification of the aroma components from Saffron
(Crocus sativus).” J. Agric. Food Chem., 45: 459-462.
Tarantilis P. A., Polissiou M. G. et Manfait M. (1994). “Separation of picrocrocin, cis-trans-crocins and safranal
of saffron using high-performance liquid chromatography with photodiode-array detection.” Journal of
Chromatography A, 664: 55-61.
Tarantilis P. A., Polissiou M. G., Morjani H., Avot P., Bel Jebbar A. et Manfait M. (1992). "Anticancer activity
and structure of retinoic acid and carotenoids of Crocus sativus L. on HL60 cells". The 4th international
conference of anticancer research, Crete, Greece. 1889.
Tarantilis P. A., Tsoupra G. et Polissiou M. G. (1995). “Determination of saffron (Crocus sativus L.)
components in crude plant extract using high-performance liquid chromatography-UV-visible photodiode-array
detection-mass spectrometry.” Journal of Chromatography A, 699: 107-118.
Torres L. M. (1988). “Maya blue : low the mayas could have made the pigment.” Mater. Res. Soc. Symp. Proc.,
123: 123-128.
Tsatsaroni E. G. et Eleftheriadis I. C. (1994). “The color and fastness of natural saffron.” J. Soc. Dyers Colour.,
110 (10): 313-315.
Tsimidou M. et Biliaderis C. G. (1997). “Kinetic studies of Saffron (Crocus sativus L.) quality deterioration.” J.
Agric. Food Chem., 45 (8): 2890-2898.
Tsimidou M. et Tsatsaroni E. (1993). “Stability of saffron pigments in aqueous extracts.” J. Food Sci., 58 (5):
1073-1075.
USDA-NCI (1998). "USDA-NCI Carotenoid Database", Nutrient Data Laboratory Agricultural Research
Service.
Vagi E., Simandi B., Suhajda A. et Hethelyi E. (2005). “Essential oil composition and antimicrobial activity of
Origanum majorana L. extracts obtained with ethyl alcohol and supercritical carbon dioxide.” Food Research
International, 38 (1): 51-57.
326
Annexes
Valizadeh R. (2000). “Utilization of saffron leaves as an animal feedstuff.” Agricultural sciences and
technology, 14 (1): 3-9.
Vallet N., Piquenot E. et Michaud A. (2002). "Analysis of 12 nature yoghurts by GC-O: the data statistical tests".
Flavour Research at the Dawn of the Twenty-First Century, Proceedings of the 10th Weurman Flavor Research
Symposium, Beaune, France. 737-740.
Van Breemen R. B., Huang C.-R., Tan Y., Sander L. C. et Schilling A. B. (1996). “Liquid chromatography/mass
spectrometry of carotenoids using atmospheric pressure chemical ionization.” J. Mass Spectrom., 31 (9): 975-
981.
Van Olphen H. (1966). “Maya blue : a clay-organic pigment.” Science, 154: 645-646.
Van Ruth S. M. (2001). “Methods for gas chromatography-olfactometry: a review.” Biomolecular engineering,
17 (4,5): 121-128.
Van Ruth S. M. et Roozen J. P. (2004). “Gas chromatography-olfactometry analysis and its importance in food
quality control: influence of assessors' training and sampling methods on gas chromatography-olfactometry
data.” Adv. Exp. Med. Biol., 542: 155-165.
Van Ruth S. M., Roozen J. P. et Posthumus M. A. (1995). “Gas chromatography/sniffing port analysis evaluated
for aroma release from rehydrated French beans (Phaseolus vulgaris).” J. Sci. Food Agric., 69: 393-401.
Van Soest P. J. (1963). “Use of detergents in the analysis of fibrous feeds. II. A rapid method for the
determination of fiber and lignin.” Journal of the A.O.A.C., 46 (5): 829-835.
Van Soest P. J. et Wine R. H. (1967). “Use of detergents in the analysis of fibrous feeds. IV. Determination of
plant cell-wall constituents.” Journal of the A.O.A.C., 50 (1): 50-55.
Van Soest P. J. et Wine R. H. (1968). “Determination of lignin and cellulose in acid-detergent fiber with
permanganate.” Journal of the A.O.A.C., 51 (4): 780-785.
Vickackaite V., Romani A., Pannacci D. et Favaro G. (2004). “Photochemical and thermal degradation of a
naturally occurring dye used in artistic painting. A chromatographic, spectrophotometric and fluorimetric study
on saffron.” International Journal of Photoenergy, 6: 175-183.
Vilegas J. H. Y., De Marchi E. et Lancas F. M. (1997). “Extraction of low-polarity compounds (with emphasis
on coumarin and kaurenoic acid) from Mikania glomerata ("guaco") leaves.” Phytochem. Anal., 8 (5): 266-270.
Visvanath S., Ravishankar G. A. et Venkataraman L. V. (1990). “Induction of crocin, crocetin, picrocrocin, and
safranal synthesis in callus cultures of saffron-Crocus sativus L.” Biotechnol. Appl. Biochem., 12 (3): 336-340.
Vurdu H. (2003). "Room table : agronomical and biotechnological approches for Saffron improvement". 1st
International Symposium on Saffron Biology and Biotechnology, Albacete, Spain, Acta Hortic. 285-290.
Williams C. A., Harborne J. B. et Goldblatt P. (1986). “Correlations between phenolic patterns and tribal
classification in the family iridaceae.” Phytochem., 25 (9): 2135-2154.
Winterhalter P. et Straubinger M. (2000). “Saffron-renewed interest in an ancient spice.” Food Rev. Int., 16 (1):
39-59.
327
Annexes
Yang X. et Peppard T. (1994). “Solid-phase microextraction for flavor analysis.” J. Agric. Food Chem., 42 (9):
1925-1930.
Young A. et Britton G. (1993). "Carotenoids in Photosynthesis". Ed.Young A. et Britton G. Chapman & Hall.
London.
Zarghami N. S. et Heinz D. E. (1971b). “The volatile constituents of Saffron.” Lebensm. Wiss. U. Technol., 4
(2): 43-45.
Zhang Z. et Pawliszyn J. (1993). “Headspace solid-phase microextraction.” Anal. Chem., 65 (14): 1843-1852.
Zougagh M., Rios A. et Valcarcel M. (2005). “An automates screening method for the fast, simple
discrimination between natural and artificial colorants in commercial saffron products.” Analytica Chimica Acta,
535: 133-138.
Zuhang H. et Barth M. (2002). "Fatty acid oxidation in plant tissues". Food lipids : chemistry, nutrition and
biotechnology. Akoh C. C. et Min D. B. Dekker M. AG, Basel. New York. 413-463.
328
Annexes
M. Bergoin, C. Raynaud, G. Vilarem, J.M. Bessière and T. Talou, Fresh saffron stigmas to
typical dried spice : Evolution of organoleptic properties, The 34th International Symposium
on Essential Oil ISEO, 7 10 septembre, 2003, Würzburg, Allemagne.
329
Annexes
330
1nierna:ionii S~cietyfor Holiicuiiurai Science
Or0 Société Internationale de la Science Horticûle
~ d i t o r i aAdvisory
l Board of Acta ~orticuiturae@
Secretariat o f ISHS
PO Box 500 Phone: +32,16.22
3001 Leüven 1
Belgiurn E-mail: info@ishs.
Internet: ww.ishs.
Flan? Materiai
A I X - plant used Ln Lnese experimen~swas C sarivus. Smpies of 6iied stigmas and
7%
Treahents
5002 oiflowers have bezn sxtracted 5y maceration in 5L af hexane. Solvent ws
svapora~eàand concen~ratedto give a cancrere. W ~ x e sfiom concrete were rernoved
iising absolute ethanol.
Analytical PIefhods
Dynamique Headspace (DHS) techrdque was used to concentrate s d h o n volatiles.
About O.lg of dried stigmas were placed into a glass cell. Volatiles were trapped on
TE?;= \vith a stripping gas Cflelium) flow rate of 30mllmin during I'imin at Taon
cemperature. The sane batches of sanpie were concentrated during 120min by the Solid
Phase UlicroExtraction (SPME) recbniqu~usinga carboxen-PDMS stationary phase S'ore.
!ieadspace exrract were a d y s e d by a gas chromato~aph(HP 5890) coupledto a -
mass spectrometer (HF'5971) and performed with a BPXj column (60m, 0.32mm id.,
Iprn f.t.). A CHISA injector (SGE device) has been used for the DHS anaiysis (Breheret,
et al, 1997). Desorption time was 2min. The conditions were as foliows: cmier gas,
'neliuni at 1.5 bar; temperature program, 40°C, Irnin, 5'C/min, 140°C, j0C/min, 340°C;
split 10rnlImin; detector, .300°C, kjector, 240°C. Compo-mds were identified by
cornparison of their specpa with those of ?he NIST 95 and WILEY library and literahre
(Winterhalter, 2002; and Cadwallader et al., 1997).
GC-,~lfactometry(GC-O) system consisted of a Varian 3900 equipped with a
flame ionization detector (FID) and a sniifrng port Column effluent was split 1:1 between
FID and sniffing port by using a DB5ms column (Som, 0 . 3 2 m i.d., O.52,um £1.). Helium
was used as carried gas at a constant flow rate l.Smi/min. Oven temperahire was fixed at
60°C duririg 2 min and increased from 60°C to 110°C at a rate of ?"Cimin and then at
5"Clmin to 280°C during 20min. One pl of extract was injected (split IOmlImin; 200°C
injector temperature; 780°C detector temperame). An expert assessor >vas used for
evaiuation of absolute in three replicates by GC-O anaiyses. Odorants were described and
the odour intensity >vas measured using a scale up to five points. Scores across replicates
were analysed to give the aroma profiles of absolute.
RESULTS A N D DISCUSSION
Stigmas volatiles have been idemified by the GC-MS andysis (Table 2). SPME
and DHS extractins methods were compared by chromatography profiles (Figure 1 and
2). The 3-hydroxy-2-butanone is higher extracted by DI-IS using TENAX trap. Volatiles
are presents after the elution of the safranal, suggesting that higher boiling point
compounds have been extracted with SPME: 2-hydroxy-3,5,5-trimethyl-2-cyclohexen-
1,4-dione, 4-hydroxy-3,5,5-tiimethylcyclohex-2-enone, 2,4,4-trimethyl-3-
carboxzldehyde-6-hydroxy-2,5-cyclohexûde, 4-(2,6,6-trimethyl-1-cyclohesen-1-
yl)-;-buten-2-01. This technique seemed to be more adaptable to concentrate saffron
volatiles and to evaiuate saffron qualit.] by giving more information on the volatiles
extract. Bad aromatic quality of safiion could be valorised in producing oieoresin (Table
1).
The fies11 fiowers solvent extraction gave 1.48 g of voncrete. The extraction yieid
was 0.19%. A yellow- sweet-smelling absolute has been obtained by removing waxes. The
sensory characteristics of flowers absolute were obiained by GC sniEng (Figure 3). The
dctection of an odour at the sniffing port beiow an intensity of hÿo was considered as
"noise". Sniffing port analysis revealed that odorants could be classified in seven
çategories: "bumed", "roasted", "iloral", "green", "nutty", "pungsnt honey" and "svireet
boney" notes. At the Segiming of the elution, fiesh o d o ~ ~such
r s as "floral" and "green"
--.
236
actes were detected by the assessor followcd by û rebative irxense " n u - " note. in the
i nliddie of the anaiysis strong "honey" notes were perceived ma at Trile end "p)irogeneousn
noies svere more present. The odom contribution cf compounds (Figure 4j showed that
"
honey" notes and "nutty" notes represent respectively 50% and 20% of the totd odoürs
intenslty. SniEng port maijsis of absolute çives interesring sensory data. The
diversieing note and the important contribution of honey odour sugges? that s a s o n
flowers absolute couid have 2 porerit appiicaiion in flavour and fragrance indurrry.
i CDNCI,USZON
I Our investigations consisted in fmding new- analytical methods io detemine
quaiity maîkers in safkon aroma. SPME methoà seemed to be more adaptable to ex*act a
wider range of volatiles from saffron. SaBon, evaluated by SPMEIGC-MS technique and
determinea. as low aromatic value; could be used in industry to obtain oleoresins.
FIower's wastes represent a reaI aromatic interest. The intense "honey" notes Go~n
absolute could Iind an applicetion kagance industry.
Funber research developments tumed towards the application of the agroresource
refin;ng concept to the other parts of the plant, s-le, pet&: sramens, leaves, stem and
corms are actually undenway in order ?O valorise ail the.organs of the plant.
ACKNOWLEDGMEXTS
Tlie authors thailk the "Safraniers du Quercy" sociery for providing saffi-on
s'amples, flowers, leaves and bulbs, the Midi-Pyrénées Regional Council and Regional
De1egation of Ministry of Research for sponsoring this study, the French Minisrry of
Research for allowing a Ph.D. granr.
Literature Cited
Basker, D. 1993. SafGon the costliest spice: drying and quahty supply and pnce. Acta
Horticulturae 344: 56-97.
Brebere?, S., Talou, T., Rapior, S. and Bessière, J.M. 1997. Monoterpenes in the aramas
of 5esh wild mushrooms (Basidiomycetes). J. A g . Food Chem. 45: 831-836.
Cadwaliader, KR., Baelc, H.H. and Cai, M. 1997. In Spices: Flavor Cheniistry and
-4ntioxidant Properties. ACS (-4merica11Cllemical Society) Symposium 660: 66-B.
Diot, M., Bonne C. and Sincholle, 1).1991. Préparation cosmétique contenant un esrait
de tourteaux de tournesol (Helinnllzusannuus) WO 91111169.
ISO. 1993. Saffron (Crocus sati~usLinnaeus). Pa? 1 (Specification) and Pari 2 (Test
methods). ISO 3632-1. The international OTgmization for Standardization. Geneva,
Switzerland.
Kubo, 1. and Kinst-Hori; 1, 1999. Flavonols from saffion fiower: tyrosinase inhibitos.
activity and inhibition mechanism. J. Ag.Food Chem. 47: 4121-4125.
Marechal, V.,Rigal, L. 1999. Characterizauon of by-ptoducts of sunflower culture.
Commercial applications for stalks and heads. Ind. Crop. Prod. 10: 188-200.
Raina, B.L., Argmwal; S.G., BatLia, A.K., Gaur, G.S. 1996. Ckanges in pigments and
volatiles of saBon (Crocussativus L.) during processing and storage. J. Sci. Food
Agric. 71:27-32.
M'interhalter, P. 2002. Carotenoid-Denved Arorna compounds. ACS (American Chemiçal
SocieQ) Symposium Senes 802: 220-239.
Yorgun, S.; Sensoz, S. wd Rocl<ar,O. M., 2001. Flash pyrolisis of sunflower ail cakr for
production ofliquids fitels. J. Ana!. Appl. Pyrol. 60: 1-12,
-1 able 1. Agoiesource reiining concept anplied io Croclls rar!v~is..
--
Pans of !he plant i;<:raction ay-?raducis >.ppl.;carion
-
Stigmas 2"* î i o i ~ e ehwol extraction olearesinr
tiavour and fiasrancc iiiiustry
aqle Efianoi cxtracdan oleorcsiiis
samen soivcnt exmetion cancrr,eizbsoiure tlavam & dyz i n d u s w
prrals h:*drodistiliatian , cssentisi ail
ilavour and eag-diice indus:.
-
ieaves & stem hydrodistillation arornaiic warcrs
hydrodistillation rssenriai oil
c n m s Ydchnice flaveur and f r a p n c c iiiousrrj
- oxidarion Erornziic çxttnct
Advancing the
RSC l Chernical Sciences
. .
, .
,
, ,.
Edited by
A.M. Spanier
USDept ofAgriculture, Rockville, Malyland, USA
F. Shahidi
Memonal University ofhiewfoundland, St John's, m,Canada
T.13. Parliment
Parliment Consulting, New Ci@, USA
C. Mussinan
I F F R a , Union Beach, NJ; USA
C.-T. Ho
Rutgers University,New Brunswicic, NJ USA
E. Tratras Contis
Eastern Michigan University, Ypsilanti, ~ 2 USA
;
The proceedings of the 1lmInternational Flavor Conference: Recent Advances in Food
Fiavor Chemisiq, George Charaiambous Mernoriai Symposium held on 29 June to
2 July 2004 in Samos, Greece.
1
-
ISBN 0-85404-653-4
Apnrt from ony fair deoling for thepurpose ofresearch orprivate study foior non-
comm~rciolpurposes,or criticism or reviov aspermitted under the terms of the UK
Copyright, Designs andPalents Act, 1988 and the Copyright andRelated Righis
Regulations 2003, thispiiblicotion mny not be reproduced, stored or transmitted, in any
form or by ony means, without thepnorpermission in writing of The Royal Socieiy of
Cliemisfry,oor in fhe case of reprographie reproduction only in occordonce with the terms
of the iicences issued by the Copyright Licensing Agency in the UK or in accordance with
the t e m s of the licences issued by rhe appropriate Reproduction Rights Organnation
ouside the UK. Enquiries concerning reproduction ouiside the terins stored here shiuld
be sent to The Royal Socieq of Chemistry al the oddressprinted on fhispage.
1. ABSTRACT
Saffron is a high-value spice obtained from dried Crocus sativus Linnaeus stigmas. It is
widely used as condiment for its delicate flavour and intense color. Although the
production of 1 kg of safion requires more than 160,000 flowers, only few studies have
been carried out on Crocus sufivus L flowers. Especially the aroma potential of the flower
has not yet been subject of detailed investigation. During the saffron harvesting season in
october 2002, flowers from the Quercy area (France) have been collected. Afier removing
the stigmas, Gesh flowers have been extracted by two different methods: hexane
maceration was applied, leading to extracts called "concrete" and "absolute". The essential
ail and the aromatic water were obtained by s t e m distillation. The headspace volatiles of
these products were analyzed by gas chromatography, after direct injection or dynamic
headspace sampling Compounds of high olfadory impact were determined by sniffing
detection GCiO and identified by mass selective detection GCMS.
2. INTRODUCTION
Saffron, dried Crocus safivus Linnaeus stigmas, is a high value spice appreciated
in the Mediterranean countries for its flavor, aroma and colonng properties. In 2003, the
estimated global saffron market was about 170 tons. To produce 1 kg of saffron, more
than 160,000 flowers are required, representing 300 kg of floral waste' and about 1.5 tons
of leaves fomerly used as cattle forage. At a global scale, Crocus sativus L. wastes
represent a real potential.
The objective of this work was the development of new ways of adding value to
saffron by-products. 'This approach is also known as the agroresource refining concept
(ARC) for different parts of the plant. ARC has been widely used for different parts of the
sunfiower plant. Apart from the main product, sunflower oil, cosmetic prod~c*~and
f ~ e l s have
, ~ been produced îrom the oil cake. From stem and flower, essential oil was
extracted and both paper pulp and low density agromaterials similar to polystyrene4have
been developed.
I
The objective of this work was to apply ARC (Figure 1) concept to Crocus sativus
L. in order to investigate its potentiai for obtaining aromatic and dye products from
fiowers, ieaves an6 bulbs. On flowers, previous stndies have been hcused on
'
l
I 3. MATERIALS AND METEIIODS
The plant used in these experiments was Crocus sativus L. Flowers were harvested in
Quercy area (South-West of France) and immediately shpped to us for analysis. The ARC
1 protocol is shown in (Figure 1).
F Oleoresin
Essential oil
Aromatic water
4. RESULTS A h J DISCUSSION
The hydrodistillation of fresh saffron flowers was not enough efficient. Essential
oil was extracted from aromatic water in order to be characterized. The GClMS profile of
the dichloromethane extract (Figure 2) shows that the main compound was hexadecanoic
acid (20% of total area). The volatiles which contribute to the overall odor (Table 1) were:
2-ethyl-1-hexanol and phenylethyl alcohol giving hoth "floral" notes and
phenylacetaldehyde, L-carvone and ion01 giving "herhaceous" notes?
hexadecanoic acid
\
R
hydrodistillafion
108 Food Flavor und Chemise: Explorations into the 21st Century
i 105(48), 136(40),
1
179(36), 194(1Oj 1
balsamic undertones
" Identification by comparison of their spectra with those of the NIST 98 and Wiley
libraries Experimental retention indices S. Arctander; Perfume and Flavor
Chemicals, 1994, Vol. 1-2.
The various diethyl ether extracts (15 min, 30 min and 60 min) possess four
common notes among which a "burned" and iwo "floral honey" notes (A and B, figure 4)
were very intense ("burned" note upto 3.7 units and "floral honey" notes upto 3.0 and 4.0).
In addition to these notes, other odorants are present in high amounts in single sample. In
the shortest time maceration a "bread" note was present, in the 30 min maceration sample
it was a "pungent green" note and for the longest tirne maceration, an intense "peanut"
note was perceived (3 7 units). It has been observed that the "burned" and "mushroom"
notes were increasing with increasing maceration time whereas the "bread" one was
decreasing.
A total of 14 volatile compounds possess detectable odors in hexane extracts
whereas in diethyl ether extracts only eleven notes were perceived. Main notes were
'-burned" and "pungent green". Moreover, the 15 min maceration sample eontained
intense "mushroom" and "floral honey" notes (3.7 and 5.0 respectively) and the 30 min
maceration one featured a second intense "bumed" note (4.3) and the same "floral honey"
noie (4.7). The "mushroom" and "floral honey" notes were decreasing with increasing
maceration iime.
4.2-07 ( F a q Green) (Floral Piney Citrus)
--C071 Hexanal (Green Pungent) Nonmal
3.8e-07;
\ (21.5%)> Benzenacetaldehyde (5!2.25%)
=.-*a74 \.l I (1.3%).
(Musty Marine
Z.--07
Cucumber Beefy)
Z.--07
Z.2e-07
Decanal
1.8e-07
7.6e-07
7 .IreCo7
.Ze-07
le-07
aOOoDoO
~000000
4000000
='P"P@O
Ti--=
Composition
Green
Fresh Honey
Figure 6 Aroma projiles of notes from fresh safion flowers absolute corresponding
to increasing duration of hexane maceration
Green
s0000
a--=-
Time (min)
I
/ Figure 8 OID (Olfactory lntensity Device) und GC/MS responses offiesh soflon
jlowers absolute from hexane macerution (time=IS min)
5. CONCLUSIONS
The objective of the reported investigations was to add value to saffron flower waste
matenal. Absolutes from hexane macerations with their intense "honey" and "pungent
/ green" notes could find an application in fragrance industry. Concretes fiom saffron
flowers without stigmas possess an intense yellow color confened by carotenoïds
suggesting a possible use in cosmetic and food industries which are increasingly interested
in plant dyes.
In the framework of the agroresource ~efiningconcept (ARC), Our research on
Crocus sativus L. is still underway to find potential application to al1 plant organs (style,
petals, stamens, leaves, stem and corms) into value.
References
1. ABSTRACT
Nine new compounds have been identified in saffron and six new key-odorous ones
were detected using frequency detection GC/O method. A remaining high moisture
content in saffron after drying process induces modifications in chemical composition
and on aroma with the emergence of HTCC and an “animal” note the 3-methylbutanoic
acid.
2. INTRODUCTION
Safranal is the major constituent of saffron volatile fraction, generated by hydrolysis
and enzymatic reactions durying drying process [1]. The quality of the aroma, colour
and flavor of saffron depend on drying process [2] and on final moisture content [3-4].
Currently, these properties are evaluated by international standard ISO/TS 3632 [5],
measuring safranal, crocin and picrocrocin by spectrophotometry. But minor
compounds contribute to the overall aroma like for example 2-hydroxy-4,4,6-trimethyl-
2,5-cyclohexadien-1-one (lanierone) [6] and the absorption of cis-crocin at the same
wavelength as safranal and its low solubility in water, overstated the total content of
safranal [7]. The aim of this work was to determine the real impact of dehydration
process on saffron properties, colour, flavor and aroma using complementary analytical
methodologies.
3. MATERIALS AND METHODS
Eight saffron samples (2003) from Quercy area (France) were dried by two producers,
using two different drying processes: (A) electrical dehydrator, from 55°C to 60°C
(depending on moisture content) during 40 min or (B) ventilated oven at 60°C during 30
min. Moisture content and safranal, crocin and picrocrocin contents were mesured as
described in standard ISO/TS 3632-2 [5] by spectrophotometry, giving E1%1cm. Volatiles
from 0.2g of dried stigmas were extracted by a SPME using a carboxen-PDMS fiber [9].
2
All the samples were analysed by a GC/MS (Agilent 6980/5973N, France) with a
DB5ms column (30m, 0.25mm i.d., 0.25µm f.t., JW Agilent Technologies, USA)
coupled to an Olfactory Detector Port (Gerstel-ODP2, RIC, France) GC/MS/ODP [10]
(split ratio 1:2). Helium was used as carried gas at a constant flow rate of 1.4 mL.min-1.
Oven temperature started at 40°C during 1 min and was increased at a rate of 5°C.min-1
to 100°C, at 3°C.min-1 to 125°C and at 6°C.min-1 to 240°C. Compounds were identified
by comparison of their spectra with those of the NIST 98 (Agilent, France) and WILEY
(Hewlett Packard, France) libraries, using retention indices and literature [1, 6, 11]. To
GC sniffing, ten panelists were asked to assign a descriptor from a list of 15 odour
classes. Data acquisition was performed by a dedicated SNIF Software (Wageningen
University). The analytical and olfactive data were treated using ANOVA.
Relationships between data and moisture and crocin contents were explored by Partial
Least Square (PLS) regression.
4. RESULTS
The content of moisture, crocin, picrocrocin and safranal in saffrons is presented in
Table 1. Two saffrons (B3 and B4) are excluded fom category I.
Table 1. Secondary metabolites and moisture rates of saffron samples from producers, dried with
two different processes (A and B).
Saffrons A1 A2 B1 A3 A4 B2 B3 B4
MC% 6.36 6.49 6.49 8.64 8.87 13.58 18.05 19.14
E1%1cmPicrocrocin 93.8 114.5 97.2 106.5 105.4 95.4 84.3 82.4
E1%1cmCrocin 270.5 274.3 235.8 256.8 255.2 221.8 129.1 84.7
E1%1cmSafranal 11.7 27.4 24.7 31.3 26.2 27.7 26.6 32.5
35 volatiles were extracted by SPME from saffron samples and 32 were identified by
GC/MS. Nine of them have never been reported in literature (Table 2.) Three
compounds are coeluted with safranal: verbenone [12], eucarvone [6] and 2-hydroxy-
3,5,5-trimethl-2-cyclohexen-1,4-dione [11]. According to the ANOVA only two
volatiles were nonsignificant (p>0.05) in discriminating saffrons. PLS1 on analytical
data gives successful prediction for moisture (coef. of calib, 0.999, coef. of valid.,
0.989) and crocin rates (coef. of calib, 0.996, coef. of valid., 0.913). PCs1 described a
moisture and a crocin dimension. Loading weight plots show that HTCC and two
unknown compounds (RI: 1078, 1176) predict moisture content.
14 odorous areas were detected in all the saffrons. The more odorous sample (B4) and
the less one (A2) had respectively 11 and 5 odorous areas. Peaks, 7, 9 and 10 have been
sniffed in all the samples as peak 2 and 8 (except in A2 see Table 2.). Saffron samples
(Figure 1) were especially “hay” and “spicy” but could be “fatty” and “animal” when
the moisture content was high. PLS1 on sensory data confirms that moisture content is
correlated to 3-methylbutanoic acid, which give an “animal” note.
3
Table 2. Volatiles and descriptors identified from saffrons using SPME/GC/MS/ODP. *Indicates
compounds not previously detected in saffron, ** Indicates odorous compounds not previously
detected in saffron aroma. aFrequency detection odour calculated on overall saffrons. bFrequency
of assignment of odour descriptors > 20%.
Frequency
RI Compounds Odours Descriptorsb
detectiona
496 ethanol*
506 acetone* ** P1: 3.7% Floral (67%), spicy (33%)
601,621 2,3-butadione [6] + acetic acid [6] P2: 58.7% Fatty (68%), acidic/pungent (26%)
658 2-methyl-1-pentene*
667 1-hydroxy-2-propanone*
701 propanoic acid*
709 3-hydroxy-2-butanone [6]
802 hexanal [8]
843 3-methylbutanoic acid [6] P3: 25.0% Animal (59%)
854 2-methylbutanoic acid** P4: 6.2% Fruity (40%), roasted (20%)
912 2-[5H]-furanone** [6] P5: 5.0% Roasted (20%), spicy (20%)
1040 β-isophorone [1]
1063 2,2-dimethylcyclohexane-1-carboxaldehyde [1]
1091 1-(3,4-dimethylphenyl)-ethanone*
1100 linalool [6] P6: 20.0% Citrus fruits/fresh (41%), fruity (24%)
1104 nonanal [8]
1108 2-methylene-6,6-dimethyl-3-cyclohexene-1-arboxaldehyde [11]
1115 phenylethylalcohol [11] + 2,6,6-trimethyl-3-oxo-1-cyclohexene-carboxaldehyde
1121 α-isophorone**[11] P7: 56.2% Floral (40%), hay (28%)
1143 4-Ketoisophorone**[11] P8: 35.0% Hay (55%)
1156 lanierone [1, 6] P9: 83.7% Hay (49%)
1164 6-hydroxy-2,4,4-triméthylcyclohex-2-èn-1-one*
1171 2,2,6-trimethyl-1,4-cyclohexanedione [11]
1185 ethylbenzaldehyde*
1199 safranal [11, 6] P10: 92.5% Spicy (70%)
1121 eucarvone** P11: 3.7% Floral (67%), roasted (33%)
1306 2,6,6-trimethyl-3-oxo-1,4-cyclohexadiene-1-carboxaldehyde [11] + β-safranic acid [1]
1335 undetected P12: 41.2% Hay (51%), floral (31%)
1379 undetected P13: 11.2% Soft (33%), unidentified (33%)
1387 2,4,4-trimethyl-3-carboxaldehyde-5-hydroxy-2,5-cyclohexadien-1-one*
1417 undetected P14: 32.5% Hay (45%)
1426 HTCC [11]
Figure 1. Sensory profiles of saffrons, MC<12% (A1, A2, B1, A3, A4) and MC>12% (B2, B3,
B4). For each odorous area, the pourcentage indicate the frequency detection among MC<12%
and MC>12% samples and the descriptor associated was the frequentliest used by panelists.
4
P 1: Flo ral P8: Hay
80 100
60 80
P 7: Flo ral P 2: Fatty P14: Hay P9: Hay
60
40
40
20
20
0
0
M C<12%
P 5: Ro asted P 4: Fruity
P12: Hay P11: Floral
Application of the Agroresource Refining concept to saffron (Crocus sativus), aiming the
utilisation of its by-products for aroma and dying purposes
The characterization of stigmas volatiles has allowed gaining further insight into the
aroma of saffron. The specificity of saffron from the Quercy area has been demonstrated. The
main volatile compound of fresh stigmas is linalool. High moisture content induces an
increase of HTCC and safranal (spicy note), a loss of colour and the formation of 3-
methylbutanoic acid (animal note). The molecular potential of bulbs, leaves and flowers has
been evaluated to suggest novel utilisation strategies for the by-products of saffron
cultivation. Bulbs contain a high amount of starch and their lipid fraction is rich in omega 6
fatty acids. Concretes from flowers and leaves give “honey” (2-phenylethanol) and “green”
notes. Carotenoïds from flowers and leaves were identified as C40H56O4 and C40H56O2
xanthophylls, esterified by fatty acids in the case of flowers. The extraction of aromatic and
colouring molecules has been successfully tested at pilot scale.