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Université Abdou Moumouni de Niamey

Facultés des Lettres et Sciences Humaines


Département de Géographie

MEMOIRE DE DEA
*' Milieux et sociétés des espaces arides et semi arides : aménagement - développement ' :
Option : Aménagement et Gestion des Ressources Naturelles

La petite irrigation privée: Innovation et vulgarisation des


technologies dans les sites de Soura et Tibiri (vallée du Goulbi
Maradi).

Année 2006-2007

Présenté et soutenu par : NYSSA Abdou ; le 11 Mars 2008

Sous la direction de : Membres du Jury :


DR. GUERO Yadji : Faculté d'Agronomie Président : \f. YAMBA Boubacar M. de
DR. KORE Harouna : Faculté d'Agronomie Conférence Université AM Niamey
Encadreur : Nf. GUERO Yadji M. de Conférence
Université AM. Niamey
Assesseur M1' Maman WAZIRIMATO M. Assistant
Université AM. Niamey
DEDICACE

Je dédie ce travail :

A l'ensemble des parents, amis et connaissances qui m'ont soutenu moralement ;


A la mémoire de mes parents décidés pendant mon premier cycle universitaire que
leur âme repose en paix;
A mon épouse qui, au moment où je rédigeais ce travail, était tombée malade ;je lui
souhaite un bon rétablissement ;
A tous ceux qui me sont chers.
REMERCIEMENTS

Je remercie tout d'abord mon directeur de mémoire, Monsieur GUERO Yadji Maître
de conférence à la Faculté d'Agronomie, qui en dépit des multiples préoccupations
administratives, a voulu consacrer une partie de son temps à mon encadrement.
Mes remerciements vont également à Dr KORE Harouna enseignant chercheur à la
Faculté d'Agronomie qui a contribué à l'amélioration de ce document.
Nos remerciements vont, naturellement à Monsieur YAMBA Boubacar Maître de
conférence à la FLSH, qui malgré ses occupations a voulu sacrifier une partie de
son temps pour présider le jury de ce mémoire. Les observations et les suggestions
dans le souci d'améliorer ce travail seront les bien venus. A travers vous, tous les
membres du jury soient vivement remerciés.
Mes remerciements sont adressés à tous les enseignants chercheurs qui ont
contribué à l'enseignement pour ce cycle de DEA.
Tous les camarades de la troisième promotion DEA 2006 - 2007, trouvent ici nos
remerciements pour l'esprit de cohésion et de respect mutuel qui ont prévalu.
Je ne puis oublier d'adresser mes compliments à mes collègues de service, aux
agents du projet PIP2 et à l'ensemble des exploitants de Soura et Tibiri qui ont
accepté de contribuer pour l'aboutissement de ce travail.
Bref, tous les amis et connaissances qui, à des degrés différents ont apporté leur
modeste contribution dans l'élaboration de ce travail, qu'ils trouvent ici nos
remerciements.
RESUME

L'objectif de cette étude est de montrer comment les nouvelles technologies sont
vulgarisées dans le cadre de la petite irrigation privée dans le Goulbi Maradi par le
projet PIP2 et enfin mesurer leurs impacts socio économiques immédiats.
Pour se faire un échantillon de vingt (20) exploitants a été retenu dans la zone
d'étude située entre Soura et Tibiri sur un parcourt d'environ dix (10) kilomètres de
long.
A l'issu de ce travail plusieurs impacts positifs liés à la diffusion de ces technologies
ont été remarqués au niveau de tous les acteurs intervenants dans la petite irrigation.
Mais des impacts négatifs sont aussi observés :
la déscolarisation des jeunes filles ;
- la pression sur l'environnement physique (pompage d'eaux souterraines,
utilisation des fertilisants et pesticides) ;
- le dysfonctionnement des coopératives villageoises ;
- le problème de commercialisation (prix très bas) ;
- le problème de transformation et de stockage des produits ;
- le problème de crédit de campagne ;
- le problème d'approvisionnement en intrants de qualité.
Mais pour parer à toutes ces éventualités est dans le souci de mieux rentabiliser ces
équipements des propositions d'améliorations ont été faites :
- la création d'une boutique d'intrants pour un approvisionnement en intrants de
qualité ;
- la création d'un système d'information sur le marché au niveau local ;
- la mise en place des petites unités de transformations des produits maraîchers ;
- la diversification des cultures maraîchères ;
- la gestion rationnelle des ressources ;
- un suivi de la nappe phréatique.
ABSTRACT
This study is aimed at showing how some new private micro irrigation techniques
hâves been popularized around Goulbi Maradi by PIP2 project, and to measure out
their immédiate socio économie impacts in thé living conditions of thé population, A
total number of twenty farmers in soura and tibiri (about 10 km from Maradi city both)
were selected for thé research.
From thé study, it has been found that thé spread of thé micro irrigation new
techniques hâve shown many advantages in thé socio économie lives of ail thé
intervening actors. Some advantages of thé micro irrigation new techniques such as:
thé school leaving ofyoung girls; thé environmental problems (due to thé pumping of
water, thé use of fertilizers and pesticides); thé dysfunction of village coopératives;
thé problems in selling thé products; thé problems of getting loan crédits and thé
probiems of getting entrants supplies of good quality hâve also been observed. In
order to solve thé above problems and improve thé existing equipment, it was
recommended to:
- open an entrants shop to cope with thé problem of entrants of good quality;
- establish an information System in thé local areas;
- diversify thé market gardening farmîng;
- manage correctly thé resources;
- follow up thé phreatic water.
Sommaire i

Sigles et abréviations , IV

Liste des tableaux V

Liste des figures V

Liste des photos VI

Introduction , 1

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE 4

CHAPITRE 1 : PRESENTATION GENERALE DU MILIEU D'ETUDE 5

1. Cadre administratif 5

2. Présentation du Goulbi Maradi 6


2.1. Relief et géologie 6
2.2. L'hydrologie 8

3. Localisation du secteur d'étude 11

4. Le climat 13
4 .1. Les températures 13
4.2. L'Humidité relative 13
4.3. Les vents 13
4.4. La pluviométrie 14

5. Les sols 17

6. La végétation 19

III. Le contexte socio économique 19


3.1. La population 19
3.2. Les activités économiques 20
3.2.1. L'agriculture 20
3.2.2. L'élevage 24
3.2.3. Le commerce et l'artisanat 24
3.3. La commercialisation des produits agricoles 25
11

IV. Présentation du Projet PIP2 /ANPIP 25


4.1. Historique du projet 25
4.2. Les zones d'intervention du projet 26
4.3. L'Objectif du projet 26
4.4. L'organisation du projet 27
4.5. La stratégie d'intervention du P1P2 27
4.5.1. Les critères d'éligibilité et d'accès au fonds du PIP2 27
4.5.2 Les conditions à remplir parles bénéficiaires 28
4.5.3. Types de sous projets financés 28
4.5.4. Le montage des dossiers des sous projets 29

CHAPITRE 2 : APPROCHE CONCEPTUELLE ET METHODOLOGIQUE 31

I. Définition des concepts et l'objectif de l'étude 31


1.1. Définition des concepts 31
1.2. L'objectif de l'étude 32

II. La méthode de travail 32


2.1. La recherche documentaire 32
2.2. Les visites sur le terrain 33
2.3. L'échantillonnage 33
2.4. Les enquêtes socio économiques 34
2.5. Le traitement des données 34
2.6. Les difficultés rencontrées 35

DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSIONS 36

CHAPITRE 1 : SITUATION DE DEPART DE LA ZONE D'ETUDE ET LES SYSTEMES DE


PRODUCTION 37

I. Situation de départ 37
1.1. Le potentiel irrigable 37
1.2. Le niveau technologique 37

II. Les systèmes de production ...38


2.1. Le mode d'accès à la terre 38
2.2. La taille des exploitations 39
2.3 Les équipements d'irrigation et leur mode d'acquisition 39
2.4. Caractéristiques des systèmes de cultures 41
2.5. Le travail 44
2.6. Caractéristiques des exploitants échantillons 44
2.7. Les contraintes à la production 48
lu

2.8. Destination de la production 48


2.8.1. La commercialisation 48
2.8.2. Stockage et transformation 49
2.9. L'élevage 49
2.10. Autres revenus 50

CHAPITRE 2 : LES CAUSES D'ADOPTION DES TECHNOLOGIES 52

i. Les motifs de l'adoption des technologies 52

II. Les technologies vulgarisées 54


2.1. Technologies de captage 54
2.2. Technologies d'exhaure 59
2.3. Les systèmes de distribution 63

CHAPITRE 3 : LES IMPACTS LIES A L'ADOPTION DES TECHNOLOGIES 66

I. Analyse des résultats économiques des producteurs 66


1.1. Le revenu brut des irriguants 66
1.1.1 Estimation des revenus bruts avant le projet 67
1.1.2. Estimation des revenus bruts avec projet 68

II. Analyses de quelques indicateurs 70


2.1. Augmentation des superficies aménagées 70
2.2. Impacts sur les rendements des cultures 71
2.3. Amélioration des conditions socio économiques 72
2.4. Evolution institutionnelle 73
2.5. Impacts pour les jeunes, les femmes et les hommes 74
2.6. Impacts sur le foncier 75
2.7. Amélioration de la satisfaction des besoins en eau 76
2.8. Augmentation de la production du fourrage et du fumier 76
2.9. Impacts sur l'environnement et les mesures d'atténuations 77
2.10. Apparition des nouveaux métiers 79

Conclusion générale et suggestions 85

Références bibliographiques 87
IV

Sigles et abréviations
ANPIP : Association (Agence) Nigérienne pour la Promotion de l'Irrigation Privée
A 2 F : Association des Artisans Fabricants et Foreurs
AFVP : Association Françaises des Volontaires de Progrès
CRA : Comité Régional d'Approbation
CSO : Comité de Suivi et d'Orientation
C!MA : Composante Irrigation Manuelle Améliorée
CPEC : Caisse Populaire d'Epargne et de Crédit
DDA : Direction Départementale de l'Agriculture
EW : Enterprise Works
FAO : Food Alimentation Organisation
FED : Fonds Européen de Développement
FCFA : Francs Comité Financier Africain
FIDA : Fonds International de Développement Agricole
GSC : Groupement de Services Conseils
GR : Génie Rural
GPS: Géographical Position System
GMP: Groupe Mobile de Pompage
PM : Pompe Manuelle
HJ : Homme par Jour de travail
IEB1 : Inspection de l'Enseignement de Basel
IDA : Association Internationale de Développement
NDK : Niyya Da Kokari
LWR : Lutheran Word Relief
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ORSTOM : devenu IRD : Institut de Recherche et Développement
PPIP: Projet Pilote pour la Promotion de l'Irrigation Privée
PIP2 : Projet de Promotion de l'Irrigation Privée
PSSA : Programme Spécial de Sécurité Alimentaire
RGP /H : Recensement Général de la Population et de l'Habitat
SFD : Système Financier Décentralisé
SDR : Stratégie de Développement Rural
SRP : Stratégie de Réduction de la Pauvreté
SOGETHA : Société Générale des Techniques Agricoles
UGP : Unité de Gestion du Projet
Liste des tableaux

Tableau 1: Humidité relative Maradi (Situation de 1991} 13


Tableau 2: Evolution de la population des villages étudiés 20
Tableau 3 : Evolution de la production (mil, sorgho, niébé, arachide) au niveau du Département de
Guidan Roumdji 21
Tableau 4: Evolution des superficies emblavées en hectare (mil, sorgho, niébé, arachide) au niveau
du département de Guidan Roumdji 22
Tableau 5: Estimation des rendements des principales cultures (mil, sorgho, niébé, arachide) :kg/ha23
Tableau 6: Mode d'acquisition des points d'eau 40
Tableau 7; Superficie mise en valeur par exploitant et par cultures 43
Tableau 8: Les spéculations, les superficies mises en valeur 44
Tableau 9: Compte d'exploitation avant projet 67
Tableau 10: Compte d'exploitation avec projet 68
Tableau 11: Marges brutes en fonction de moyens d'exhaures (pompes manuelles, motopompes). 69
Tableau 12: Augmentation des superficies liées aux moyens d'exhaure 70
Tableau 13 : Estimation de la production et rendement des cultures maraîchères avant et avec projet
(site de Soura et Tibiri) 72

Liste des figures

Figure 1: Coupe type des aquifères et nappe du Goulbi Maradi 10


Figure 2: Localisation et découpage administratif de la région de Maradi 5
Figure 3: Localisation géographique de la zone d'étude 12
Figure 4: Pluviométrie annuelle en mm pour Maradi aéroport de 1933 à 2006(73 ans) 14
Figure 5: Moyenne pluviométrique mobile à pas de 5 ans période de 1933à 2006 15
Figure 6: Maradi Evolution des isohyètes 16
Figure 7: Présentation de différents types de sols de Maradi 18
Figure 8: Mode d'acquisition des terres 38
Figure 9: Taille des exploitations équipées 39
Figure 10:Type de captages utilisés 40
Figure 11: Niveau d'instruction de la population 45
Figure 12: Age des exploitants : source enquête 45
Figure 13: Situation matrimoniale des exploitants 46
Figure 14: Nombre de personnes par famille : 46
Figure 15: Nombre d'actifs par exploitation 47
Figure 16: Expérience en irrigation des exploitants enquêtes 47
Figure 17: Possession d'animaux par exploitation étudiée 50
VI

Liste des photos


Photo 1 : Exhaure avec chadouf (kutara) sur un puits bétonné 49
Photo 2 : Fonçage d'un forage PVC avec pré tubage en PVC pression 52
Photo 3 : Réalisation d'un puits forage sur un puits mixte 54
Photo 4 : Pompe aspirante refoulante gros diamètre 57
Photo 5 : Pompe aspirante Gajéra 57
PhotoS : Pompe à mains 55
Photo 7 : Borne de distribution d'un réseau PVC 59
PhotoS : Canal gravitaire 59
Photo 9 : Canal revêtu de film plastique 59
PhotolO : Jeunes filles en route pourMaradi pour vendre dujaxatu (Yalo) 70
Photo11 : Ateliers de fabrication des pompes manuelles 76
Photo 12 : Equipe des puisatiers 77
Introduction

De la régularité des précipitations, aussi bien dans l'espace que dans le temps,
dépend la survie des systèmes de productions.
L'eau reste le facteur déterminant de la production surtout en zone sahélo -
soudanienne.

Depuis plusieurs décennies, la crise alimentaire liée aux facteurs naturels et


humains est devenue structurelle tant dans l'espace sahélien que dans les autres
régions de l'Afrique.
L'agriculture sahélienne n'arrive plus à répondre aux besoins d'une population qui
devient de plus en plus croissante. Au Niger la croissance de la production
céréalière de base (2, 5% par an) ne suit pas celle de la population (3,1% par an).

Dans le souci d'améliorer les conditions d'existence de la population, les pouvoirs


publics ont adopté depuis les années 1960 plusieurs politiques de sécurisation de la
production agro-pastorale. L'irrigation a constitué une alternative en dépit de son
coût très élevé.
Les grands aménagements, réalisés entre 1967 et 1990 dans la vallée du fleuve
Niger et la Maggia, se sont soldés par de faibles performances. Le choix s'est porté
ensuite sur des petits périmètres irrigués villageois. Ainsi, la petite irrigation est
devenue un axe stratégique majeur pour le développement du secteur rural au
Niger depuis 1970 (SDR Niger, 2003).
Elle a l'avantage d'impliquer les populations dans les efforts d'aménagements tout
en encourageant l'émergence du secteur privé.
Le gouvernement et la banque mondiale ont appuyé les agriculteurs à créer une
association à but non lucratif dénommée « Association Nigérienne pour la
Promotion de l'Irrigation Privée (ANPIP) », reconnue par arrêté N° 121/MI/DAPJ du
12 juillet 1993. De 1996 à 2001, TANPIP a exécuté le projet pilote de l'irrigation
privée (PPIP), sous la tutelle du Ministère du Développement Agricole (MDA).
Sur le socle des résultats jugés satisfaisants de la phase pilote, une seconde phase
est financée par la banque mondiale afin d'étendre les acquis à l'ensemble des
zones du pays présentant un potentiel pour la petite irrigation.
L'antenne de la région de Maradi est l'une des deux représentations créées
pendant la phase pilote du projet. Cette zone possède d'énormes potentialités
(terres, eaux souterraines) dans la vallée du Goulbi.

Par ailleurs cette région connaît une forte croissance de la population (3,7%) avec
une densité moyenne de 52,7 hts/km2 (RGP/H - 2001).
L'agriculture et l'élevage constituent les activités économiques principales à partir
des quelles plus de 90% de cette population tirent leurs revenus.

Faut - il le rappeler que plus de 66 % des ménages de la région de Maradi en


général et ceux de la vallée du Goulbi en particulier vivent au dessous du seuil de la
pauvreté( SRP Niger, 2002). A ce titre le pouvoir d'achat des exploitants agricoles
ne leur permet pas d'acquérir des équipements modernes pour la petite irrigation.
Outre les précipitations, l'absence d'équipements performants d'irrigation, la faible
utilisation d'intrants, l'insuffisance d'encadrement, le problème de commercialisation
des produits, sont autant de facteurs qui expliquent la faiblesse des rendements
agro-pastoraux.

Le Goulbi Maradi correspond à une vaste vallée qui est d'un grand apport sur la
vie socio économique de la population de la majeure partie de la région de Maradi,
mais surtout des populations riveraines. Tout au long de son parcours, le Goulbi
offre d'énormes potentialités à travers de vastes plaines alluviales, mais dont
l'inondation reste de plus en plus difficile à cause de l'approfondissement de son lit.

Dans le souci d'améliorer les capacités productives de cette vallée, eu égard aux
transformations subies par celle-ci, l'introduction de nouvelles techniques de
production s'impose. Il est donc important de diffuser et vulgariser celles qui
assurent une production quantitative et qualitative, maintiennent la fertilité des sols
et sauvegardent l'environnement.

Cependant des hypothèses suivantes sont possibles :


1) les méthodes, les techniques et les outils utilisés demeurent encore archaïques
et rudimentaires; cela a des conséquences non seulement sur la production mais
aussi sur la dégradation de l'environnement.
2) li existe un déséquilibre entre la croissance rapide de la population et les
capacités productives des systèmes de productions qui diminuent ;

En effet, dans le souci d'apprécier l'approche du projet en matière de petite


irrigation et afin de suggérer des solutions nécessaires, il est important de connaître
l'apport des technologies d'irrigation dans la vie socio-économique de ces
populations.
Dans le cadre de ce mémoire, il est étudié les impacts des technologies d'irrigation
dans les villages de Soura et Tibiri, situés dans la commune urbaine de Tibiri
(Département de Guidan Roumdji).

Le présent mémoire comporte deux parties :


*> la première partie subdivisée en deux (2) chapitres, dont le premier concerne la
présentation générale du milieu d'étude et le deuxième est consacré à
l'approche conceptuelle et méthodologique ;
<* la deuxième partie est composée de 3 chapitres :
s le premier parle de la situation de départ de la zone d'étude et le système de
production ;

J le deuxième aborde les causes d'adoption des technologies ;

^ le troisième traite des impacts liés à l'adoption des technologies.


PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE
CHAPITRE 1 : PRESENTATION GENERALE DU MILIEU D'ETUDE

1. Cadre administratif
Le secteur d'étude est situé dans la commune urbaine de Tibiri Gobir
(Département de Guidan Roumdji), Cette commune s'étend d'Est à l'Ouest sur
environ quatre vingt (80 km) et du nord au sud sur environ (40 km). Elle couvre
une superficie d'environ 1200 km2.
La commune est limitée :
- à l'Est par la commune de Saé Saboua ;
- au Nord par la commune de Chadakori ;
- à l'Ouest par celles de Guidan Roumdji et Guidan Sori ;
- au Sud par la commune de Sarkin Yama et la République Fédérale du
Nigeria ;
- au Sud - Est par la communauté urbaine de Maradi (Cf. figure N°1).

Localisation et découpage administratif de la région d* Maracf


E-3T 7T» T3> 8-» 8-3D1

10C010EOOKm

4-

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•ATùMTANI
UAYAHb ISSAWAN
KANAUf AKA LEGENDE
SERKIN HAOUISA • Chef lieu commune rurale
• Chef lieu commune urbaine
£23 Département be Guidan Roumdji
[~~1 Limite des départemenls
CD Limite zone d'étude

Figure 1 : localisation et découpage administratif de la région de Maradi


Source : Géoconseil (Département de Géographie Niamey, 2006)
2. Présentation du Goulbi Maradi

Le bassin versant du Goulbi Maradi s'étant entre les latitudes 12° à 14° Nord et les
longitudes 6° à 8° Est.
Le Goulbi Maradi prend sa source au Nigeria à une altitude voisine de 650m, à
75km environ au nord- ouest de Kano, sous le nom de Gada - River. Il entre en
territoire nigérien, prés de Nielloua (Département de Madarounfa) et décrit un arc
de 120km pour ressortir du Niger à Souloulou (Département de Guidan Roumdji) et
rentrer à nouveau au Nigeria où il rejoint la Rima affluent de la rivière de Sokoto
qui se jette dans le fleuve Niger (ORSTOM, 1971).
A la station de Nielloua, le bassin versant a une superficie de 4800 km2 et sa pente
moyenne est de 0,09%. A partir de là, cette pente démunie (0,05% à Madarounfa)
et le réseau devient de plus en plus lâche (SOGETHA, 1963). Le lit mineur sinieux,
fait apparaître des zones de débordement.

La largeur de la vallée varie de 1 à 4km avec une moyenne de 2km. Le Goulbi


Maradi est le principal cours d'eau de la région et c'est sur son cours que la majorité
des opérations d'hydraulique agricole ont eu lieu et continuent de se mettre en
place. Il est encadré par des isohyètes 600mm au sud et 450mm au nord.

2.1. Relief et géologie

Les formations géologiques du massif de Zamfara sont des granitiques et de


gneiss. Le long de la frontière sud Maradi, ces formations antécambriennes
métamorphiques et éruptives plongent vers ie nord avec un pendage1 de 10m par
km (ORSTOM, 1971). Sur ce substratum repose des sédiments détritiques
continentaux d'âges indéterminés, mais rattachés au crétacé sous le vocable de
continental intercalaire. Cet ensemble est masqué soit par des alluvions
quaternaires sableuses et caillouteuses, soit par un placage sableux appartenant à
un erg maintenant fixé. La nature de ces formations se présente comme suite :
-le socle cristallin : il est constitué essentiellement du granité, gneiss et schistes ;

Pente d'un niveau stratigraphique d'un filon (fissure ou faille)


• le continental intercalaire : cette formation n'affleure pas au niveau de la vallée du
Goulbi, mais les forages et puits exécutés dans la Région ont permis de bien le
connaître il est constitué de :
• grés du type FARAK qui est un grés fin, grossier, bariolé, dont les éléments
détritiques sont noyés dans une matrice kaolinitique ;
• !es dépôts sableux à galets emboîtés dans du grés de type FARAK.

Au centre, le socle du Nord Nigeria aurait subi des phénomènes suivants :


• une altération profonde du substratum conduisant à la kaolinisation des silicates
alumineux ;
• un soulèvement du socle, un déblaiement des produits d'altération qui se
déposent à l'aval en un talus de piémont. La pente et le courant devaient être
faibles, raison pour laquelle seuls les graviers de 15mm ont été entraînés (Grés
de FARAK) ;
• une nouvelle surrection des formations antécambriennes qui entraînent le talus
du continental intercalaire et une nouvelle altération de socle mais sous climat
aride ne permettant pas la kaolinisation du fildspath (dépôt sableux en galet) ;
• un comblement des chenaux creusés dans le continental intercalaire par des
alluvions caillouteuses et par des grés de type FARAK (J. GREGERT, 1968) ;
• les alluvions anciennes caillouteuses : ces formations remplissent la vallée du
goulbi et sont constitués de grés bariolés, de sable, de galets, à patine rouge et
de bancs d'argiles, ce qui rend difficile leur différence avec le continental
intercalaire. Selon DURAND et AL. (1982) ces formations ont une épaisseur
variant de 20 à 40 m ;
• les alluvions récentes : elles couvrent les anciennes en aval de Madarounfa, ce
sont essentiellement des sables fins et des argiles extrêmement enchevêtrées de
5 à 10 m d'épaisseur. Sous ce niveau sablo - argileux, les puits ont touché des
alluvions caillouteuses à galets de quartz pouvant atteindre 10 cm de long. Ces
galets peuvent être libres ou emballés dans de l'argile ; ils ne sont pas recouverts
de patine rouge, d'où leurs différences avec les galets du quaternaire ancien.
• les revêtements éoliens : ce sont des matériaux sableux d'origine récente ;
d'épaisseur variable, ils recouvrent les plateaux de part et d'autre de la vallée.
Les degrés d'érodibilité de ces formations sont fonctions du type de sol. Les
8

formations sablo - argileuses par exemple sont relativement érodables tandis


que les formations essentielles sableuses sont très fragiles.

2.2. L'hydrologie
Le Goulbi Maradi a un régime sahélien avec des périodes respectivement humide
(mai -octobre) et sèche (sur le restant de l'année). Ce régime semble être modifié
ces dernières années avec la période humide qui débute en juin au lieu de mai, cela
est dû à la détérioration des conditions climatiques actuelles. Le maximum de
volume passe au mois d'Août. Des modules annuels sont irréguliers d'une année à
une autre ; le volume maximal observé est de 539m3 /s en 1961, pour un minimum
de 78 m 3 / s en 1984 et un débit moyen inter - annuel de 228 m3 /s.
Ce Goulbi est alimenté à partir des eaux de pluies sur l'ensemble du bassin
versant, et 90 % des eaux coulent entre juillet et septembre. Le volume d'eau
charrié est largement tributaire des pluies, si bien qu'il connaît des fluctuations
annuelles très importantes.
Le Goulbi de Gabi est un affluent très important, avec un bassin versant de 875
km2 et 275km de longueur. Il rejoint le Goulbi Maradi à travers le lac Madarounfa,
qu'il alimente en période de crue.
Les écoulements du Goulbi Maradi ont lieu souvent de Mai -juin à octobre avec un
débit de base très faible. Des crues de 3 à 4 jours entraînent un débordement sur la
plaine d'inondation. Mais depuis la réalisation du barrage de Jibia en 1990, on
constate une insuffisance d'épandage, ayant des conséquences négatives sur les
cultures de décrue et la recharge de la nappe phréatique.

Les crues interviennent en juillet ou en août selon les caractéristiques


pluviométriques de l'année. La recharge de la nappe phréatique est indispensable
pour une meilleure pratique des cultures de contre saison. La contrainte majeure
liée au Goulbi Maradi réside essentiellement dans la difficulté à faire une mise en
valeur intensive et à implanter des infrastructures notamment routières à cause du
déplacement fréquent du lit.

L'aquifère alluvial est constitué par des formations sableuses surmontant des
couches argileuses, des sables argileux, des graviers et des sables grossiers (Cf.
figure N°2).
Le niveau statique est peu profond, variant de 4 à 6m dans ta vallée de Soura et
Tibiri, ce qui facilite l'exploitation de la nappe alluviale à des fins d'irrigation.
L'amplitude moyenne de fluctuation du niveau de la nappe est de 1 à 2 m (Direction
hydraulique Maradi, 2001).
10

Forage captant la
nappe du
continental
Forage captant la intercalaire
nappe des
alluvions récentes

. . k v< "* -
'; ' '^/.---;

Figure 2: Coupe type des aquifères et nappe du Goulbi Maradi


Source : (SCET-1977)
11
3. Localisation du secteur d'étude

Le secteur objet de la présente étude est situé à 4km au nord de la ville de Maradi
chef lieu de la région et à 40km du chef lieu de Département de Guidan Roumdji (Cf.
figure N°3).
Il s'étale à environ 10km tout au long de la vallée entre les latitudes 13°,30' à
13°,34' Nord et les longitudes 7°,1' à 7°,4* Est. Il se limite au sud du site de Soura
Oubandoma tout en traversant Tibiri jusqu 'aux environs de Waraou. Cette étude a
concerné six villages riverains du Goulbi Maradi (Soura Oubandoma, Soura Saraki,
Soura Magagi Rogo, Soura Kaoukaye, Moundourkoussa et Tibiri ville).
12

7^00' 7-41

13"3ff

•Soura Sâtaki
Moudourkoussa 13'37

' Soura Out

13^28' Légende 13*2ff

/\/RouteRN1
7] Goulbi
0 1 2 3 4 5 6 Kilometers

~\e
Soutee: AGRHYMET • 2007
Imafjt landsct ETM t , annëi 2000
7-00' 7-4

Figure 3: Loca/isation de la zone d'étude


13

4. Le climat
La connaissance du climat est très importante pour les activités d'irrigation. Ainsi la
température, les précipitations, les vents et l'insolation sont des facteurs importants
à connaître pour une bonne croissance du végétal.

4 .1. Les températures


Elles sont très élevées, le régime thermique se caractérise par deux maxima dont
le plus important est celui d'Avril -Mai avec une moyenne de 45° C. Le second
s'établit en Septembre Octobre (30° C) à la fin de la saison de pluie. En décembre -
janvier on observe un minima avec la saison sèche et froide (10° C) et un minima
en août qui correspond la période de pointe de pluies au Niger. L'amplitude
thermique annuelle (10 degrés) est inférieure à l'amplitude thermique journalière (16
degrés).

4.2. L'Humidité relative


L'humidité relative atteint son maximum prés de 100% en août, mois le plus
pluvieux de l'année. Le minimum est atteint entre décembre et avril (à peine 8%), où
la température est la plus basse (Cf. tableau 1).

Tableau 1 : Humidité relative (%) Maradi (Situation de 1999)

J F M A Mai J Jt A S O N D
mini 8 7 6 8 16 20 47 57 48 25 19 11
maxi 31 24 25 35 58 70 87 95 93 76 49 36
Source : Service météo Maradi, 1999

4.3. Les vents

La région de Maradi se caractérise par trois saisons :


- une saison sèche et froide de novembre à février ;
- une saison sèche et chaude de mars à mai caractérisé par les vents d'Est
(l'Harmattan) ;
- et une saison de pluie de juin à octobre pendant laquelle souffle la mousson vent
du sud-ouest.
14

4.4. La pluviométrie
Les premières pluies tombent souvent en avril, mai ou même juin, elles sont
précoces ou tardives selon les années. Ces pluies sont variables dans l'espace et
dans le temps, ce qui explique leurs caractères aléatoires. IL arrive qu'elles
s'arrêtent en août, ce qui a pour conséquence une baisse de la production.
La station météorologique de Maradi aéroport, où les données sont régulières, a
servi de référence pour illustrer les variations des précipitations.

pluies

200

0
193319381943194819531958196319681973197819831988199319982003

années

Figure 4: Pluviométrie annuelle en mm pour Maradi aéroport de 1933 à 2006 (73 ans)
Source : Direction de la météorologie nationale, 2007

La longue série d'observation de la station de Maradi permet de suivre l'évolution de


la pluviométrie depuis 1933 (Cf. figure N*4). A travers ce graphique on constate que
la pluviométrie annuelle est très variable. Les quantités des pluies moyennes
enregistrées sont : 890 mm en 1950 et 284 mm en 1984, soit un écart de l'ordre de
606 mm. On constate que les années cinquante et soixante affichent une bonne
pluviométrie, contrairement aux décennies suivantes dont la tendance est à la
baisse. Ceci se confirme par de moyennes calculées sur la période 1936-1965
(623,1mm) et celle de 1966- 1995 (454,1mm), donc une régression de prés de 170
mm. Suivant les moyennes mobiles sur cinq ans on observe des phases
15

pluviométriques majeures qui se sont succédées. Ainsi, de 1933 à 1948 correspond


à une période de croissance pluviométrique qui est maintenue jusqu'en
W68(BOUZOU et AMADOU, 1997).
En effet, depuis 1969 la pluviosité devient disparate avec une succession de
périodes sèches et de périodes humides. Les périodes 1969 - 1975 et 1981-1985
étaient sèches. En revanche celles de 1976 - 1980 étaient humides.
Les périodes 1971 - 1973 et 1981 - 1985 ont été très sèches au Niger avec
beaucoup de conséquences inoubliables (famine, exode, insuffisance de
pâturage...).

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Années

Figure 5: Moyenne mobile des précipitations à pas de 5 ans période de 1933 à 2006
Source : Direction de la météorologie nationale, 2007.
16

L'irrégularité des précipitations se traduit par la descente des isohyètes vers le sud.
(Cf. figure AT6).

Limite d'ar rorrfissement


isolées avanl *9S8
isotiyètes moyenne 1953- 1997

450 men
350 /nm...
$00 mm

450 mm

&

NIGERIA

75km

Figure 6; Maradi Evolution des isohyètes


Source : Département de géographie UAM, 1999
17

5. Les sols
Une bonne partie de la région de Maradi est occupée par des formations sableuses
récentes (Cf. figure N°7).
Dans la vallée du Goulbi Maradi, on observe deux grands types de sols :
- les sols hydro morphes dans la vallée formés d'alluvions limono- argileuses. Ils
sont riches en éléments nutritifs et très cohérents. Ils sont difficiles à travailler et
résistent à la sécheresse. Bien qu'ils soient relativement compacts, ils sont très
recherchés à cause de leur vocation agricole. Ils sont essentiellement localisés
dans la vallée du Goulbi Maradi ;
- les sols ferrugineux tropicaux : Ils sont les plus répandus dans la région de
Maradi. Formés sur placages sablo- argileux, ils sont compacts et faciles à
travailler. Ils se caractérisent le plus souvent par la présence de graviers et croûtes
de battance.
Par leur nature, les sols exercent une grande influence sur les productions
agricoles. Ils déterminent qualitativement et quantitativement les niveaux des
rendements. Ils sont alors un de plus importants supports agronomiques.
Cependant ces sols se dégradent de plus en plus à cause non seulement des
techniques de labour mal adaptées mais également des méfaits des différentes
formes d'érosion qui sévissent.

Les conséquences engendrées par les différentes sécheresses touchent


indirectement les zones de la vallée du Goulbi Maradi.
En effet l'érosion hydrique agit pendant le ruissellement. Selon Abdoul Karim. S,
1994 cité par Mahazou. G, 1999, elle s'effectue selon deux processus suivants :
- un remblaiement plus ou moins accentué du lit mineur selon les
caractéristiques hydrauliques et géomorphologiques de la région ;
- un sapement de berges suivi d'éboulement de talus qui occasionne des
divagations incessantes, d'où un élargissement du lit par endroits.
Quant à l'érosion éolienne, elle se manifeste dans des endroits découverts (plateau)
par le vannage et la déflation.
D'une manière générale, la dégradation de l'environnement physique engendre des
conséquences sur les activités socio-économiques.
18

LEGENDE
Vid*
> TESSAOUA

PRINCIPAUX TYPES DE SOLS

SoldeyalléeettypesÉers

[§PeudiffÉTOr$urergfécent
[g Typées sur erg ancien
Sols fmuglMux tropicaux
^Peudifférenciersur erg récent

^Typique sur erg ancien


H Typique sor sable de Maratfi

HAconcrélions (série de Sculoulou)

QAconcréiions (série d'Adjiltona)

USurglacagesablo-argileuic
(série de Kouroungotissa)

S Sur alluvions du quaternaire


ancien de Maradi
Syr glaçag
et erg ancien
(série de Guidan roumdjij

» 0

•i?oo
6-3J

Figure 7: Présentation de différents types de sols de Maradi


Source : géoconseil département de géographie Niamey, 2006
19

6. La végétation
Le Goulbi, présente une végétation relativement dense avec un grand nombre
d'espèces ligneuses telles que : Acacia albida, Acacia nilotica, Ziziphus mauritiana,
Piliostigma retîculatum, Anageissus leiocarpus, Diaspyros mespipliformis,
Tamarandus indica, Ziziphus spina-christi, on note également la présence
d'espèces exogènes constituées de : Azadirachta indica (neem), Mangifera indica
(Manguiers), Psidium guayava (goyaviers), Citrus lemon (citronnier).
Ces espèces deviennent de plus en plus importantes avec la création des nouveaux
vergers, Le neem est surtout planté en haie vive et pour le bois de chauffe ou
d'autres utilisations domestiques.

Le tapis herbacé est très dense, avec parfois plus de 80 % de recouvrement


(MAKAO. J, 2005). Il est composé du Cenchrus biflorus, d'Anstida mutabilis,
d'Andropogon gayanus.
Sur les bassins versants, la végétation ne présente pas les mêmes caractéristiques
quoiqu'on trouve quelques espèces communes (Ziziphus mauritiana, Piliostigma
retîculatum).

Les plateaux présentent une végétation relativement différente à celle de bas


fonds, à faible taux de recouvrement (moins de 5%). Les espèces dominantes
demeurent le Piliostigma reticulatum, Acacia senegalensis, Guiera senegalensis
alors que les espèces épineuses (Acacia nllotsca, Ziziphus mauritiana, Ziziphus
spina-christi,) s'y trouvent rarement.

III. Le contexte socio économique

3.1, La population
Le canton de Tibiri situé dans le Département de Guidan Roumdji comptait une
population d'environ 51 426 habitants (RGP, 1988). Cette population est passée au
dernier recensement général de la population et de l'habitat à 82 053 habitants
(RGP/H, 2001), soit un taux d'accroissement d'environ 8% supérieur au taux
régional qui est de 3,73 % et nettement supérieur au taux national qui est de 3,3 %.
Cette population est en majorité jeune, plus de 50 % ont moins de quinze (15) ans
selon toujours la même source. Elle est composée essentiellement des Haoussa
20

(95%). La densité moyenne est de 68,37 habitants au km2 (RGP/,2001) alors


qu'elle était à 55 habitants / km2 (RGP, 1988).
La population des six (6) villages ayant fait l'objet d'étude est de 15.625 habitants
en 1988, et en 2001 elle est passée à 20.262 habitants soit en moyenne une
augmentation de 357 habitants par an. (Cf. tableau 2). En 1988, les femmes
représentent environ 52%, en 2001 ce taux est à 51%, soit une légère diminution de
!a population féminine dans ces villages. Le nombre des ménages en 1988 est de
1903, i! est passé à 2630 en 2001 soit une augmentation moyenne de 56 ménages
par an.
Tableau 2: Evolution de la population des villages étudiés

Villages Nombre d'habitants en 1988 Nombre d'habitants en 2001

Homme Femme Total Mena Homm Femm Total Ménage


ge e e
Tibiri ville 5817 6317 12134 1505 7469 7714 15183 1970
Soura 487 568 1055 145 597 616 1213 158
Kaoukaye
Soura Magagi 262 292 554 55 463 478 941 122
Rogo
Soura Saraki 468 541 1009 86 661 681 1342 174
Soura 227 229 456 58 420 432 852 111
Oubandoma
Moundourkous 202 215 417 54 360 371 731 95
sa
Total 7463 8162 15625 1903 9970 10292 20262 2630

Source : Mairie Tibiri, recensement général de la population de 1988 et 2001

3.2. Les activités économiques

3.2.1. L'agriculture

L'agriculture est la principale activité économique de la population dans les villages


étudiés. Les céréales constituent la base de l'alimentation au Niger : mil et sorgho
en premier dans les zones rurales, maïs, riz et blé en zone urbaine. Il faut noter que
la croissance de la production de céréales de base qui est de 2,5 % par an,
nettement inférieure à la croissance de la population nationale qui est de 3,1 % par
an. Selon l'enquête sur la consommation alimentaire (PAO, 1995), les besoins en
céréales sont en moyenne de 272 kg/ personne/an dans la région de Maradi.
Le long du Goulbi on pratique deux types d'agricultures: l'agriculture pluviale et
irriguée.
21

Les cultures sous pluies


Les cultures pluviales sont axées sur la céréaliculture (mil, sorgho, maïs) et
quelques cultures de rente (niébé, arachide, souchet...), avec des rendements très
faibles (382 kilogrammes de mil à l'hectare, agriculture Tibiri, 2004). Les sols sont
sur exploités et la jachère a disparu.
Cette baisse de rendement est liée à celle de la fertilité du sol. Dans le bas fonds,
dans une moindre mesure dans le lit mineur se pratiquent des cultures mixtes de
coton, gombo, maïs, mil et sorgho.
L'absence des données statistiques régulières au niveau de la commune de Tibiri,
ne permet pas de mieux apprécier l'évolution de la production au niveau de la zone
d'étude. C'est pourquoi, nous nous sommes référés aux données du service
statistique Départemental de l'Agriculture de Guidan Roumdji pour voire l'évolution
sur 10 ans de la superficie, la production et les rendements des principales cultures
indiquées dans les tableaux ci-dessous.

Tableau 3 : Evolution de la production (mil, sorgho, niébé, arachide) au niveau du Département de


Guidan Roumdji

^Atinées 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Cultures\l
72720 35804 69243 85844 10991 18526 10055
94731 75998 7
99114
1 8

18279 34336 53158


Sorgho 13619 12649 12494 32132 31274 42117 35709 2
Niébé 5575 8686 6676 6691 19962 17874 16907 11917 13771 29456

Arachide 11321 8209 13386 13962 3850 12337 28252 40173 18965 12345
Source : DDA Guidan Roumdji, 2007

L'analyse du tableau 3, permet de faire le constat suivant :


- la production minimale est observée en 1999 avec 35 804 tonnes de mil, alors que
la valeur maximale de 100 558 tonnes est obtenue en 2006. La production
moyenne du mil par an est de 92 912 tonnes sur 10 ans;
- pour le sorgho, la valeur minimale obtenue est de12 494 tonnes en 1999 et la plus
grande en 2005 avec 343 362 tonnes pour une moyenne annuelle de 59 476
tonnes ;
22

- pour le niébé, la faible production a été enregistrée en 1997 avec 5 575 tonnes, la
valeur maximale en 2006 avec 29 456 tonnes, soit une moyenne annuelle de 13 751
tonnes ;
- pour l'arachide, la valeur minimale obtenue est de 3850 tonnes en 2001, la plus
grande en 2004 avec 40 173 tonnes, soit une moyenne annuelle de 16 280 tonnes.

Tableau 4: Evolution des superficies emblavées en hectare (mil, sorgho, niébé, arachide) au niveau
du département de Guidan Roumdji

\Annees 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

CulturesX

Mil 176078 153785 148558 147328 122893 182982 200578 199025 185261 204864

Sorgho 11628 103684 9110 109457 107107 172497 117317 114452 120568 158037

Niébé 102185 83450 78720 71894 116824 118229 118229 108892 118714 168320

29177 20523 20137 31027 19337 27976 28252 74577 43006 24111
Arachide

Source : DDA GUIDAN ROUMDJI, 2007

Le tableau 4 ci-dessus montre l'évolution de la superficie cultivée pour les cultures


suivantes : mil, sorgho, niébé et l'arachide.
Dans l'ensemble ces superficies évoluent en dent de scie. Mais on constate que la
superficie occupée par le mil est plus importante avec une moyenne de 172 135 ha
par an. Le niébé occupe la deuxième place avec 108 545 ha, le sorgho en troisième
position avec 102 385 ha et enfin l'arachide avec 41 812 ha en moyenne par an.
23

Tableau 5 : Estimation des rendements des principales cultures (mil, sorgho, niébé, arachide) : kg/ha
Dans le Département de Guidan Roumdji de 1997 à 2006

^-Années 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

CulturesX,
413,00 616,00 241,01 469,99 698,53 415,33 548,00 498,00 1000,00 490,85
Mil

1171,22 122,00 1371,46 167,00 300,00 181,30 359.00 312,00 2847,87 336,36
Sorgho

54,56 104,09 84,81 93,07 170,87 151,18 143,00 109,44 116,00 175,00
Niébé

388,01 399,99 664,75 450,00 199,10 440,99 1000,00 538,68 440,98 512,01
Arachide

Source : DDA Guidan Roumdji ,2006

L'analyse du tableau 5 permet de faire les observations suivantes :


- fes rendements du mil pour les 10 ans connaissent une grande variation, il est en
moyenne de 539 kg/ha, nettement en deçà de rendement moyen en culture
traditionnelle réussie qui avoisine 1500 kg/ha (mémento de l'agronome,4è édition ) ;
- pour le sorgho, le rendement moyen sur 10 ans est à peu prés de 717 kg/ha,
comparé à celui obtenu en milieu paysan qui est de 1000kg /ha en culture réussie ;
- pour le niébé, le rendement moyen sur 10 ans est de 120 kg/ha, alors qu'il est de
200kg en culture traditionnelle en milieu sahélien (mémento de l'agronome,4è
édition)',
- pour l'arachide le rendement moyen sur 10 ans est de 503 kg/ha, il est de 2000 kg
en milieu paysan.
En bref on constate une baisse considérable des rendements des principales
cultures pluviales au niveau du Département de Guidan Roumdji. Cette diminution
de la production est due à la baisse de la fertilité du sol et la mauvaise répartition
des précipitations.
Les cultures irriguées et de décrues
Les principales cultures irriguées par ordre d'importance sont le jaxatu, l'oignon, la
tomate, l'arboriculture fruitière et le piment vert.
En culture de décrue, la tomate, la dolique, les pastèques et le melon sont les
principales spéculations rencontrées.
24

Cependant les principaux facteurs de blocage de cette activité sont :


4 l'irrégularité des pluies ;
4 l'érosion éolienne et hydrique ;
4. la baisse de la nappe phréatique dans la vallée du Goulbi ;
4. le problème de semences de qualité ;
4- l'absence de circuit organisé de commercialisation et d'approvisionnement
en intrants ;
4. la faiblesse des coopératives et autres organisations paysannes ;
4- la forte pression parasitaire ;
4 la cherté du carburant pendant la période de pointe pour le maraîchage ;
4 l'insuffisance de moyens humains et matériels des services agricoles.

3.2.2. L'élevage
Deux types d'élevage peuvent être distingués dans la zone :
- l'élevage extensif qui concerne une partie importante du troupeau bovin
transhumant ;
- l'élevage semi -intensif qui concerne un important troupeau d'animaux de trait et
d'embouche.
L'élevage constitue après la céréaliculture, la seconde activité pour une grande
partie de la population de cette zone.
La possession d'animaux est un moyen d'épargne pour les producteurs parce qu'il
leur permet d'avoir le fonds de roulement ou pour faire face aux dépenses de
cérémonies ou les rites en période de Tabaski.

3.2.3. Le commerce et l'artisanat


Ces deux activités occupent une place de choix, mais se développent de façon
informelle. Les produits de commerce sont des produits de consommation courante
tels que : le riz, le sucre, la farine de manioc, le blé, le Thé, le savon, des
vêtements.
Ce commerce évolue essentiellement dans l'informe! ; ce qui rend difficile toute
statistique tant le nombre de commerçants que la quantité des produits vendus. II
fonctionne à partir d'un réseau allant du grossiste au commerçant ambulant en
passant par des courtiers.
L'artisanat, contribue également dans l'économie de cette commune, on rencontre
des tisserands, des potiers, des forgerons et des cordonniers.
La commune regorge des potentialités touristiques variées avec les objets de la
chefferie au palais du chef de Province, chez la reine du Gobir (INNA) des anciens
sites de teinture et la forêt classée de Banban Rafi nord.

La pêche, qui était pratiquée, ne l'est plus à cause du barrage de Jibiya en amont
au Nigeria. Les pêcheurs sont obligés de se déplacer vers Akadaney (Dakoro) ou
au Nigeria.

3.3. La commercialisation des produits agricoles


Le chef lieu de la commune a un marché hebdomadaire qui se tient chaque
mercredi. Mais la majorité de la production est écoulée au marché bihebdomadaire
de Maradi (service agricole Tibiri, 2004). Certains commerçants vont jusqu'aux
marchés de Dakoro, Mayahi, Gutdan Roumdji pour écouler les produits. Les
produits qui sont exportés sont le souchet, le niébé, l'arachide, qui à travers le
Nigeria vont jusqu'en Hollande (CCNI Maradi, 2007}. Les produits maraîchers sont
consommés localement (jaxatu, tomate, piment vert, piment rouge, oignon) ; mais
certains comme les courges, le melon, les pastèques, les mangues, les goyaves
vont jusqu'à Niamey et le Nigeria (Kano, Lagos).

IV. Présentation du Projet PIP2 /ANPIP

4.1. Historique du projet


Le Niger a démarré en 1996 la mise en œuvre du projet pilote de promotion de
l'irrigation privée (PPIP). L'objectif est de créer les bases institutionnelles,
techniques et économiques d'un développement soutenu et durable de l'irrigation,
initiée et animée par le secteur privé en complément des efforts déjà déployés par
les pouvoirs publics. L'exécution du projet a été confiée, sur la base d'une
convention de maîtrise d'œuvre déléguée à l'association ANPIP. Cette dernière a
créé une agence d'exécution.

Le Projet de Promotion de l'Irrigation Privée phase 2 (PiP2) fait suite au Projet


pilote de l'irrigation privée (PPIP), qui a duré cinq (5) ans et dont les résultats ont
26

été jugés satisfaisants. Dans un souci d'étendre les résultats intéressants à


l'ensemble des régions du pays présentant un potentiel d'irrigation satisfaisant, le
Gouvernement de la République du Niger et la Banque Mondiale ont convenu de
financer une seconde phase.
Par l'accord de crédit 3621NIR conclu en date du 9 mai 2002, l'IDA a accepté de
mettre à la disposition du Niger un crédit de 38,8 millions de dollars US au titre du
financement du PIP2.

4.2. Les zones d'intervention du projet


Le PIP2 est un projet d'envergure nationale, il est installé dans les 8 régions du
pays. Il touche les principales zones favorables à la petite irrigation à savoir :
• la vallée du fleuve Niger ;
• les dallols ;
• les Goulbis et les koromas ;
• la komadougou et les oasis de Maïné ;
• les plaines et les oasis du sud-est du massif de l'Aïr ;
• la vallée de l'Ader Doutchi- Maggia ;
• les bas fonds ;
• les mares et les retenues artificielles.

Dans la région de Maradi, le projet intervient dans la vallée du Goulbi Maradi de


N'yelwa à Fissataou, dans le Goulbi kabba, le Goulbi Maifarou, le Goulbi de Gabi et
aux alentours du Lac Madarounfa.

4.3. L'Objectif du projet


L'objectif du projet de promotion de l'irrigation privée phase 2 (PIP2) est
d'augmenter la production et la rentabilité des cultures irriguées à haute valeur
ajoutée grâce à l'utilisation des technologies simples à faible coût par les petits
producteurs. L'objectif devrait être atteint à travers :
^ l'utilisation optimale des technologies adaptées et a faible coût ;
S l'intensification de cultures à haute valeur ajoutée ;
S le renforcement des capacités des organisations professionnelles, des
acteurs publics et privés dans le cadre de leurs missions respectives ;
s le soutien financier aux activités productives et connexes ;
27

S la gestion durable des ressources naturelles.

4.4. L'organisation du projet


Au démarrage du PIP2, une Unité de Gestion du Projet (UGP) et 5 antennes sont
créées. Il s'agit de :
o l'antenne de Niamey - Tillabery avec siège à Niamey ;
o l'antenne de Dosso avec siège à Dosso ;
o l'antenne de Tahoua - Agadez avec siège à Tahoua ;
o l'antenne de Maradi -Zinder avec siégé à Maradi ;
o l'antenne de Diffa avec siège à Diffa.
Mais, après 3 autres antennes ont été créées (Tillabery, Agadez, Zinder) pour un
meilleur service de proximité.
Les interventions du Projet sont regroupées dans quatre composantes techniques
et une composante gestion:
^ appui à la mise en valeur et recherche-développement ;
s renforcement de la capacité des acteurs ;
s financement de l'irrigation ;
s protection environnementale et sociale ;
^ gestion technique, administrative et financière.

4.5. La stratégie d'intervention du PIP2


Le Projet s'inscrit dans une stratégie qui vise à favoriser les initiatives des
producteurs privés (individuels ou petites entreprises) et les opérateurs connexes
(artisans, réparateurs...) qui contribuent au développement de l'irrigation privée. A
l'instar de la phase pilote, le projet privilégiera le faire faire qui consiste à sous
contracter avec les bureaux d'études et les ONG. Ce qui permet de responsabiliser
les spécialistes et favoriser le développement du secteur privé.

4.5.1. Les critères d'éligibilité et d'accès au fonds du PIP2


Peuvent bénéficier des fonds du PIP2, les producteurs individuels qui exploitent
moins de 10ha, les groupements, les artisans fabricants des pompes manuelles,
des puisatiers- foreurs, les petits entrepreneurs qui interviennent dans la réalisation
et la commercialisation de systèmes de distribution de l'eau sur les parcelles, les
petits entrepreneurs qui interviennent dans la production d'équipements permettant
28

d'augmenter la valeur des productions irriguées à la ferme par le séchage, le


stockage, le conditionnement et la transformation, les opérateurs qui interviennent
pour produire des intrants(semences) et améliorer la diffusion d'intrants et de pièces
détachées au niveau de la ferme ainsi que les opérateurs qui interviennent dans la
protection phytosanitaire(brigadiers phytosanitaires).

4.5.2 Les conditions à remplir par les bénéficiaires


Même si le promoteur présente des conditions d'éligibilité, il doit remplir certaines
conditions pour accéder aux fonds du PIP2 :
4 disposer des terres irrigables où le niveau de la nappe phréatique ne dépasse pas
12mètres de profondeur ;
4 fournir les documents de sécurisation foncière ;
* minimiser l'impact sur l'environnement ;
4 avoir sa carte de membre d'association ANPIP ;
+ fournir l'agrément de la coopérative dans le cas d'un groupement de producteurs,
verser ses cotisations à l'association ANPIP ;
+ avoir un compte d'épargne dans une caisse de la place ;
4 être capable de mobiliser son apport personnel (20%,15% ,10%) du montant du
sous projet après acceptation par le comité régional d'approbation (CRA) ;
* justifier la rentabilité de l'opération basée sur un choix d'équipement adapté ;
4 justifier la pérennisation du sous projet.

4.5.3. Types de sous projets financés


Les demandes des promoteurs sont adressées directement auprès des
représentations locales de l'ANPIP ou du projet PIP2. Le projet finance plusieurs
types de sous projets:
» des sous projets d'équipements et mirants : Au début l'approche était
d'équiper les producteurs avec les moyens adéquats d'irrigation (puit, forages,
pompes manuelles, motopompes, réseau californien, clôture grillagée ou en
barbelé, les outils de jardinage) et les intrants (les semences,les engrais, les
produits phytosanitaires, le carburant et lubrifiant). Après ils sont devenus
uniquement des sous projets d'équipements. Au niveau de la zone d'étude, 270
sous projets d'équipements ont été subventionnés à fa date de 31 mars 2007,
29

-- des sous projets d'activités connexes : ces sous projets rentrent dans la
catégorie d'investissement relatif aux boutiques d'intrants, la commercialisation, le
stockage et la transformation des produits maraîchers, la fabrication des pompes,
les puisatiers foreurs, les plombiers, les réparateurs des équipements d'irrigation,
équipements GSC. Pour ces sous projets la zone n'a bénéficié d'aucun
financement type à la date indiquée. Mais 3 Kits artisans fabricants des pompes
manuelles, 1kit foreurs et artisans et 3 boutiques d'intrants et 18 unités de
transformation au profit des femmes ont été financés au niveau régional à la date
de 31 mars 2007;
- des sous projets d'investissements structurants : Ce sont les ouvrages de
grande importance et demandant beaucoup de financement tels que les
endiguements, les fossés de protection, les chenaux, les seuils d'infiltration, les
pistes de désenclavement ou ouvrage de franchissement, aucun sous projet de ce
genre n'a été financé au niveau de la zone d'étude, mais un seuil d'épandage est en
cours de financement et sera exécuté au courant de l'année 2008 au niveau de la
commune de Gazaoua (Aguié);
- des sous projets de protection environnementale : Ils concernent
principalement les activités de protection environnementale des infrastructures et
périmètres irrigués, et la réalisation d'études techniques d'impact environnemental.
4 sous projet de ce genre ont été financés au niveau de la région, dont 1 au niveau
de la zone d'étude (villages de Magagi Rogo et Kaoukaye) ;

4.5.4. Le montage des dossiers des sous projets


Pour l'élaboration du dossier du sous projet, les promoteurs doivent se faire aider
par les Groupements de Service Conseil (GSC) , des ONG, les services techniques
formés par le PIP2 dans le montage de ces types de dossiers.
Ces dossiers montés sont déposés au niveau de l'association ANPIP pour
enregistrement et ensuite sont transmis à l'antenne PIP2.
Un groupe de travail constitué par les agents du projet et l'ANPIP association vont
étudier les dossiers qui seront soumis au CRA. Seuls les sous projets inférieurs à
10 millions sont approuvés au niveau régional par le CRA, alors que les dossiers de
10 millions à 35 millions sont approuvés par le Comité de Suivi et
d'Orientation(CSO) à Niamey, où tous les gros dossiers sont centralisés.
30

Conclusion partielle

En conclusion pour ce premier chapitre nous pouvons dire que la zone d'étude
malgré, les contraintes climatique, la pression démographique, possède
d'importantes potentialités dans la vallée (sols fertiles, eau à faible profondeur...).
Les technologies innovées peuvent certainement contribuer à la solution des
problèmes des producteurs. Pour mieux apprécier l'intervention du PIP2, des
approches conceptuelles et méthodologiques ont été développées.
31

CHAPITRE 2 : APPROCHE CONCEPTUELLE ET METHODOLOGIQUE

I. Définition des concepts et l'objectif de l'étude

1.1. Définition des concepts


4 Innovation des technologies : changement des techniques, invention des
techniques (Petit Robert, 1995).
4 Vulgarisations des technologies : diffusion, propagation, adaptation d'un
ensemble de connaissances techniques, scientifiques de manières à les rendre
accessible à un public (Petit Robert, 1995).

4. Promotion : opération temporaire effectuée en vue de faire connaître un produit


ou d'en accélérer la vente à des conditions intéressantes pour la clientèle (Petit
Larousse, 2002).
4. Petite irrigation : les terminologies de grande irrigation et petite irrigation font
allusion à la taille du périmètre irrigué. Le terme de petite irrigation est
généralement alloué aux cultures maraîchères qui se font sur des petites
parcelles.
4. Irrigation privée : contrairement à la grande irrigation, elle concerne des
producteurs qui sont propriétaires fonciers et qui exploitent librement leurs
parcelles.
4- Impacts socio-économiques : effets socio économiques relatifs aux
technologies nouvelles ;
4 Sécurité alimentaire : le concept de sécurité alimentaire est défini comme
l'accès de tous les individus à tous les moments à avoir suffisamment de
nourriture pour mener une vie saine (Banque Mondiale, 1986).

4- Insécurité alimentaire : l'insécurité alimentaire est une situation dans laquelle la


sous-alimentation, la diminution de la capacité de produire des aliments ou
d'obtenir un revenu, et l'augmentation de la prédisposition à la maladie sont le
résultat d'une insuffisance alimentaire (Fews Net, 2006).

4 Ménage : le terme ménage désigne toutes les personnes généralement unies


par des liens de parenté, qui résident ensemble sous l'autorité d'un chef de
ménage. La taille du ménage est le nombre des membres du ménage. Le chef
32

du ménage est la personne (homme ou femme) en principe la plus âgée qui par
sagesse, par son expérience et son autorité dirige cette petite unité socio
économique (ménage) dont il est responsable.
4 Actif agricole: Correspond à un homme adulte valide âgé de 15 à 55ans
(mémento de l'agronome 4è édition, 1991).
4- Subvention : Aide financière versée par l'Etat ou une personne publique à une
personne privée, pour favoriser l'activité d'intérêt général à laquelle elle se livre
(Petit Larousse, 2002).

1.2. L'objectif de l'étude


L'objectif de cette étude est d'analyser les impacts immédiats des nouvelles
technologies sur les conditions de vie des populations des villages de Soura et
Tibiri et de constater si l'approche du projet est une solution durable aux problèmes
des producteurs. Pour cela il est important d'évaluer la situation socio économique
sans le projet et puis avec l'intervention du projet.

II. La méthode de travail


Pour mener à bien ce travail, la méthode adoptée est la suivante :
- la recherche bibliographique ;
- l'élaboration des questionnaires ;
- l'échantillonnage ;
- les visites de terrain ;
- les entretiens oraux avec les différents acteurs (voir en annexe les différents
questionnaires).

2.1. La recherche documentaire


Elle a consisté à la consultation de plusieurs documents relatifs au thème. Cette
opération a commencé à Niamey au niveau de la bibliothèque de la Faculté des
Lettres et Sciences Humaines, à la Faculté d'Agronomie, à la FAO représentation
Niger, à l'Agrhymet, à I1 Unité de Gestion du Projet PIP2 et sur l'Internet.
Ce travail a permis de collecter beaucoup d'informations générales nécessaires
portant sur le domaine de la petite irrigation.
33

A Maradi, la recherche documentaire nous a conduit au niveau de l'antenne du


projet PIP2, au Groupement de Services Conseils (GSC2) Alhèri, dans les
différents services techniques (Agriculture, Génie rural, Hydraulique,
Développement Communautaire, la Mairie de Tibiri).

2.2. Les visites sur le terrain


Avant de commencer le travail proprement dit, nous avons d'abord organisé une
visite du secteur d'étude. L'objectif fondamental est de connaître les
caractéristiques générales de cette vallée (connaissance de son aspect physique et
biogéographique).
L'utilisation d'un GPS a permis d'obtenir les coordonnées géographiques des
exploitations échantillons, leurs superficies et périmètres, mais aussi à la
délimitation de la zone d'étude.

2.3. L'échantillonnage
Avant de procéder à l'échantillonnage, la liste des 270 bénéficiaires des sous
projets dans la zone d'étude a été obtenu auprès du GSC Alheri.
La méthode d'échantillonnage est le tirage au hasard, ainsi 20 exploitants ont été
retenus.
En dehors des études portées sur les producteurs certains acteurs intervenants
dans la petite irrigation ont été interviewés, il s'agit des artisans fabricants des
pompes manuelles, des puisatiers foreurs, des plombiers, des réparateurs, des
commerçants et le Groupement de Services Conseils (GSC) aux producteurs. Il
s'agit de:
- 2 artisans fabricants des pompes manuelles ;
- 3 artisans foreurs ;
- 2 Plombiers ;
- 10 commerçants ;
- 2 réparateurs des motopompes ;
- 1 Groupement de Services Conseils (GSC).

2C'est un groupement des jeunes diplômés qui appuient les producteurs en formation, montage des dossiers,
suivi rapproché
34

2.4. Les enquêtes soc/o économiques


Les enquêtes ont été menées au niveau des exploitants bénéficiaires des sous -
projets et au prés des différents acteurs intervenants dans les activités de la petite
irrigation dans la zone d'étude. Il s'agit de recueillir les informations sur la taille du
ménage, le model d'exploitation, les technologies utilisées, les superficies mises en
valeur, le système de production, la destination de la production, les marges
bénéficiaires dégagées et les contraintes de la production.
Cette démarche a permis de collecter beaucoup de données.

2.5. Le traitement des données


Après la collecte des données sur le terrain, le logiciel Arc View Gis 3.2 a été utilisé
pour traiter les données surtout relatives à la superficie des exploitations
échantillonnées. Ensuite les données ont été saisies et analysées grâce au tableur
Excel.
En effet plusieurs variables ont été retenues lors de l'analyse :

*> superficies équipées et mises en valeur des exploitations


<* l'âge des exploitants ;
<* le sexe de l'exploitant ;
*> le niveau d'instruction ;
<* la situation matrimoniale ;
<* le nombre de personnes en charges ;
*> le nombre d'actif ;
*> le mode d'acquisition des terres ;
<* l'expérience en irrigation ;
*î* le model d'exploitation ;
<* le mode de faire valoir ;
<* la possession d'animaux ;
<* le type de captage et son mode d'acquisition ;
<* le type d'exhaure et son mode d'acquisition ;
*> le type de distribution et son mode d'acquisition ;
•> les autres activités des exploitants....
35

2.6, Les difficultés rencontrées


Tout travail de recherche avant d'aboutir à un résultat final est jalonné des
difficultés de plusieurs ordres. Ainsi les principales difficultés rencontrées sont :
+ l'insuffisance des documents écrits sur l'irrigation dans la zone d'étude ;
+ l'insuffisance des données précises sur les cultures irriguées ou de décrue avant
l'intervention du projet ;
f la difficulté d'accès à certaines informations au niveau des services techniques,
qui gardent jalousement leurs données ;
* l'accessibilité des sites (presque toutes les exploitations sont situées à la rive
gauche du Goulbi.

Conclusion partielle
Ce deuxième chapitre constitue une étape importante de ce travail par ce que la
méthodologie appliquée a permis de collecter les informations nécessaires.
Plusieurs variables d'étude ont été développées pour mieux caractériser ces
exploitations. La deuxième partie de ce document sera consacrée à l'analyse des
résultats obtenus.
36

DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSIONS


37

CHAPITRE 1 : SITUATION DE DEPART DE LA ZONE D'ETUDE ET LES


SYSTEMES DE PRODUCTION

I. Situation de départ
II est toujours nécessaire avant toute intervention d'un projet de connaître la
situation de départ de la zone concernée pour une meilleure évaluation et viser les
orientations à donner en matière d'investissement.
Ainsi les sites de Soura et Tibiri sont des zones par excellence favorables à
l'irrigation. Les sols hydromorphes (Fadama) de cette vallée sont composés
d'alluvions limono argileuses. Ils ont une bonne vocation agricole, facile à travailler
et ayant surtout un bon comportement vis à vis de l'eau. Ils sont riches en éléments
minéraux et bien alimentés en eaux favorables aux cultures irriguées (Makaou, J.,
2005).

1.1. Le potentiel irrigable


Cette zone regorge d'importante quantité d'eau souterraine à faible profondeur
(niveau statique 4 à 6 m). Au niveau de la vallée de Soura et Tibiri, le potentiel
irrigable est d'environ 4000ha (Service Agriculture Tibiri, 2004).
Avant l'intervention du projet, les exploitations irriguées sont moins importantes, à
cause des moyens limités des producteurs. Mais on assiste ces dernières années
avec l'appui des projets (PIP2, PSSA/ PAO), à une multiplication des nouvelles
parcelles irriguées et par la réhabilitation d'anciennes.

1.2. Le niveau technologique


Avant l'intervention du projet, le niveau technologique est très faible et rudimentaire,
il est essentiellement composé des quelques puits bétonnés (OFEDES, GR)3,
réalisés par les projets et ONG, les puisards (puits en Banco, puits en
tonneau), environ 137 ouvrages de captages recensés (Agriculture Tibiri, 2004).
L'exhaure se fait avec les motopompes, les chadoufs, les puisettes et la
distribution par des canaux en terre ou en brique.
Mais depuis l'arrivée du PIP2, ces systèmes ont beaucoup évolué et sont très
diversifiés.

OFEDES : Office des eaux du sous sols


Puits GR : Puits mono colonne réalisés par les services du Génie Rural
II. Les systèmes de production
La terre, !e travail, les consommations intermédiaires, les systèmes de cultures et
de l'élevage sont des facteurs importants pour la production.

2.1. Le mode d'accès à la terre


Le mode d'accès à la terre le plus courant dans la zone de Tibiri et Soura est
l'héritage, mais le don, l'achat, le prêt et la location sont aussi des pratiques
courantes. Selon les résultats de l'enquête au niveau des deux sites, le mode
d'acquisition de terres le plus fréquent est l'héritage (65%), l'achat (20%), achat et
héritage (10%), le prêt (5%), (Cf. figure N°8). Les cas de location et don même s'ils
sont signalés par les exploitants ne sont pas très répandus dans cette zone, à
cause de l'importante valeur de la terre suite à l'intervention des projets et la
pression démographique.

Depuis quelques années, il apparaît le phénomène de vente de terres.


Ce phénomène a connu plus d'ampleur depuis que les citadins ont commencé à
créer des vergers, et surtout grâce à l'avènement du projet PIP2 qui appuie les
producteurs à aménager leurs exploitations.
Les terres de vallée se vendent plus chère que les champs dunaires. Ainsi l'hectare
dans les champs dunaires se vend de 100.000 FCFA à 150.000 CFA, alors qu'il est
vendu dans la vallée de 500.000 CFA à 800.000 CFA selon la position et la nature
du terrain.

10% m héritage
• Achat
D Prêt
20%
D Location
• Achat et héritage

Figure 8: Mode d'acquisition des terres


Source : notre enquête
39

Le model dominant est l'exploitation familial (55%), individuel (45%) et le mode de


faire valoir direct à 85% et indirect à 15%.

2.2. La taille des exploitations


Quarante pour cent (40%) des exploitants enquêtes ont des superficies comprises
entre 0,25 à 0,5ha, 30% ont des superficies comprises entre 0,5 à lha, 15% de 0,15
à 0,25ha, 15% inférieure ou égale à 0,10 à 0,15ha.
La taille des exploitations est très variable, elle est comprise entre 0,08 à 1 hectare.
Ainsi, à l'issu de l'enquête réalisée sur le terrain, il ressort que les exploitations sont
de très petite taille dans cette zone étudiée.

45 n

40

35 -

30 -

25 -

20 -

15 -

10 -

< 0,10 à 0,15 > 0,15 à 0,25 > 0,25 à 0,5 > 0, 5 à 1
Superficie en ha

Figure 9: Taille des exploitations équipées.


Source : Notre enquête

2.3 Les équipements d'irrigation et leur mode d'acquisition


Les principaux équipements d'irrigation rencontrés lors de cette enquête sont
composés des forages, des puits bétonnés, des puits tonneaux, des points filtrants,
des motopompes, des pompes manuelles et des tuyauteries enterrées en PVC.

a)Les moyens de captage d'eau et mode d'acquisition


Au niveau de !a zone d'étude sur les 270 exploitants équipés par le PIP2, on
enregistre environ 186 forages PVC et 89 puits bétonnés type GR. Ces ouvrages
ont une profondeur de 9 à 12 m.
40

Pour cet échantillon, on constate qu'il y a plus de forages comme moyen de


captage d'eau, ensuite viennent les puits bétonnés et les puisards et puits forages
(Cf. figure 10).

9% 2%
il Forages
• Puits forage
• Puits bétonnés
D puisards
87%

Figure 10: Type de captages utilisés

L'analyse du tableau montre que sur 39 forages enregistrés, 10 sont réalisés sur le
fonds propre des producteurs, 29 par le PIP2 et autres partenaires ce qui explique
la bonne adoption de ce type de captage. Il est aussi à noter que les puisards sont
de moins en moins nombreux dans cette zone. Le mode d'acquisition des captages
d'eau est soit la subvention du PIP2, le PSSA/FAO, ou sur fonds propre.

Tableau 6 : Mode d'acquisition des points d'eau

Caractéristiques Mode d'acquisition


des ouvrages Subvention PIP2 Fonds Autres
propre partenaires Total

Forages PVC 23 10 6 39
Puits bétonnés 1 0 3 4
Puits forages 1 0 0 1
Puisards 0 1 0 1
en tonneaux
Source : notre enquête

b) Systèmes d'exhaure
Suivant l'échantillon d'enquête, les systèmes d'exhaure sont constitués par les
motopompes et les pompes à pédales. Ainsi, sur 17 motopompes, 65%
proviennent de la subvention du PIP2, 23% par d'autres partenaires (PSS/FAO) et
12% sur fonds propre. Ce qui explique le souci des irriguants de posséder un
41

moyen d'exhaure mécanisé. Mais on constate que son acquisition sur fonds propre
est très faible compte tenu de son coût d'achat.
Pour les 18 pompes à pédales (NDK) enregistrées, 56% proviennent du PIP2 et
44% sur fonds propres des producteurs. Contrairement aux GMP, on constate que
le taux d'adoption est très important, ceci s'explique par le faible coût d'achat des
pompes NDK, mais aussi par l'existence du système de crédit entre artisans
fabricants et les exploitants.

c) Systèmes de distribution
La distribution d'eau dans la zone d'étude se fait par deux systèmes ; La distribution
en tuyauterie enterrée ou réseau californien en PVC et par les canaux en terre.
Environ 960 ml de tuyauterie sont posées sur l'ensemble des exploitations
échantillons, dont 69 % posés par le PIP2, 26% par le PSSA/FAO et 5% posés
sur fonds propre. Il faut également noter, que l'adoption du réseau californien est
très faible compte tenu de son coût élevé (1250 à 2000 F par mètre linéaire).

2.4. Caractéristiques des systèmes de cultures


• Les cultures dominantes
Sur l'ensemble des exploitations enquêtées, on constate une prédominance de la
culture du jaxatu et de la tomate, soit 75% des exploitations. L'oignon est aussi
cultivé sur des proportions non négligeables 65% des exploitations, le piment vert
(45%). Il faut noter que l'ensemble de ces cultures ont un seul cycle par campagne
qui dure en moyenne 4 à 5 mois. Les principales spéculations pratiquées dans cette
zone par ordre d'importance en superficies sont : le jaxatu (27,79 %), l'arboriculture
(24 ,15 %), l'oignon (17,48%), la tomate (16,87 %).
Environ 9 tonnes de produits maraîchers sont produites par exploitation. En
extrapolant, la production peut atteindre environ 2466 tonnes sur l'ensemble des
sites (Cf. tableau 8).

• Les techniques culturales


Dans l'ensemble, on constate que la pratique culturale dominante est l'association.
Le nombre de spéculations par exploitation varie de 1 à 8. Ainsi sur les 20 irriguants
enquêtes, un (1) seul pratique la monoculture (arboriculture fruitière), un (1)
42

pratiquant 8 cultures et les 18 autres pratiquent 2 à 7 cultures sur une même


parcelle (Cf. tableau 7).
Cette pratique culturale explique la complexité de ces systèmes des cultures, dont
les raisons évoquées par les exploitants sont les suivantes : faire des récoltes
échelonnées ; diversifier les cultures, diminuer les risques de mévente et pertes
des récoltes. Les cultures de bordures sont également observées (manioc,
moringa, patate douce....). Un autre phénomène c'est l'introduction des nouvelles
cultures plantées en bordures tels que lanice et le soja, qui certainement seront des
cultures principales compte tenu de leur importante valeur ajoutée et leur utilisation
quotidienne dans l'alimentation.

La rotation est une technique très pratiquée surtout pour la culture du jaxatu. Cette
spéculation est exigeante en sol fertile et demande beaucoup d 'apport en fertilisant
(l'urée) et en pesticides. Il est cultivé au plus deux fois sur une même parcelle. On
constante une baisse de la production considérable à la deuxième et la troisième
année de culture de jaxatu sur un même terrain d'après un producteur.
43

Tableau 7: Superficie mise en valeur par exploitant et par cultures

Cultures et Superficies par culture en ha

jaxatu tomat oigno lait chou ail Pime Pime maïs Pom Afbre TOTAL
N* e n ue nt nt me s
Exploitant vert rouge terre fruitier
5 s
1 0,45 0,1 0,17 0,22 0,068 0,81

0,112 0,065 0,015 0,075 0,2


2 5 5
0,24 0,092 0,072 0,41

3 8
4 0,1 0,09 0,01 0,02 0,22

0,077 0,022 0,01 0,034 0,34

5 4 7
0,044 0,084 0,003 0,53

6 2 5 5
0,468 0,010 0,022 0,08

7 4 8
0,112 0,091 0.200 0,082 0,013 0,131 0,2 0,83

8 3 7
0,053 0,228 0,001 0,007 0,28

g 1 1
10 0,09 0.18 0,27

0,07 0,05 0,036 0,0 0,032 0,0 0,007 0,007 0,23

11 1 22 5 5
12 0,25 0,08 0,15 0,06 0,54

0,054 0.1 0,1 0,13 0,043 0,46

13 33
14 0,94 0,94

0,074 0,023 0.106 0,18 0,0 0.27 0,67

15 17
0,011 0,104 0,033 0,14 0,025 0,014 0,036 0,34

16 2
17 0,023 0,010 0,084 0.007 0,26 0,38

18 0,05 0,069 0,26 0.1 0,48

19 0,036 0,021 0,024 0,004 0,09

20 0,04 0,01 0,01 0,15

2,29 1,39 1,44 0,0 0,44 0,0 0,21 0,20 0,13 0,08 1,95 8,245
Total 4 4
44

Tableau 8 : Les spéculations, les superficies mises en valeur,


la production et rendement des cultures maraîchères ('Sites de Soura et TibiriJ

Superficie totale Production Rendement


Spéculations (HA) CQ T/HA
Jaxatu 2,29 48,94 21,37
Tomate 1,39 33,57 24,15
Oignon 1,44 47,79 33,19
Laitue 0,04 0,74 18.53
Chou 0,44 9,58 21,77
Ail 0,04 0,05 1,25
Piment vert 0,21 3,10 14,76
Piment rouge 0,2 0,80 3.99
Maïs 0,13 0,30 2,31
Pomme terre 0,08 1,40 17,50
Goyavier 0,04 1,00 25,00
Manguier 1,95 31,34 16,07
Total 8,25 178,60 199,88
Source : notre enquête, (2006-2007)

2.5. Le travail
Pour ce qui est de cet échantillon, on constate que la force du travail dans
l'ensemble des exploitations est constituée par la main d'œuvre familiale.
Ainsi 4562 hommes sont utilisés comme main d'œuvre familiale soit environ 228
hommes jours par famille enquêtée et par campagne. La main d'œuvre salariée est
de 908 hommes jours soit en moyenne 45 hommes jours par exploitant. Le recourt
à la main d'oeuvre salariée est relatif à certains travaux spécifiques : le labour, le
sarclage, le traitement phytosanitaire ou souvent l'irrigation.

2.6. Caractéristiques des exploitants échantillons


a) Le niveau d'instruction des producteurs
Le niveau d'instruction d'un producteur est un facteur très déterminant pour l'activité
d'irrigation, parce qu'il permet de mieux cerner les messages sur la bonne gestion
de ses ressources (problème de lecture des guides même traduits en langue).
L'enquête menée sur les vingt (20) exploitants échantillonnés, montre que 40 %
sont allés à l'école coranique, 35 % des producteurs sont totalement analphabètes,
15% ont le niveau primaire, 5% le niveau secondaire, et 5 % alphabétisés (Cf.
figure 11).
45

45 n

40 -
35 -
30 -
25 -
20 -
15 -
10 -
5-
0-
Analphabète Bude primaire Bude Ecole Alphabétisation
secondaire coranique

Niveau d'instruction

Figure 11: Niveau d'instruction de la population

b) L'âge des exploitants


Pour l'ensemble des producteurs enquêtes, l'âge moyen est de 45 ans avec un
minimum de 25 ans et un maximum de 75 ans. Cette activité est pratiquée à 45 %
par les exploitants âgés de 30 à 45 ans, 30 % de 50 à 70 ans, 20 % de 25 à 30 ans
et 5% de 70 à 90.

5% 20%
30%

45%

Figure 12: Age des exploitants


Source enquête

c) Situation matrimoniale
Au niveau de cette zone ,75% des producteurs sont polygames, dont 55% sont
mariés à deux femmes, 20% à trois femmes, 20% à une femme et 5% célibataires.
46

60 n

50 -

40 -

30 -

20 -

10 -

0-
marié à 1 marié à 2 marié à 3 célibataire
femme femmes femmes

Figure 13: Situation matrimoniale des exploitants


Source : notre enquête

d) Proportion de personnes par famille

10%
45%

30%

15%

Figure 14: Nombre de personnes par famille :


Source : notre enquête

Le nombre de personnes par famille varie de un (1) à vingt (20), avec une moyenne
d'environ 12 personnes. Ainsi 45 % des exploitations ont 15 à 20 personnes, 30%
ont 5 à 10 personnes, 15% de 10 à 15 personnes, 10 % avec 1 à 5 personnes.
47

e) Nombre d'actifs par exploitation

10%
25%

65%

Figure 15 : Nombre d'actifs par exploitation

Le nombre moyen d'actif par famille enquetée est d'environ 3,65 personnes. Avec
65 % d'exploitation à plus d'un (1) actif, 25% à plus de 5 personnes et 10% à plus
de 10 personnes. Ce qui a pour conséquence sur le travail dans l'exploitation.

f) Expérience en irrigation

10%
1> 1et<10
m> 10 et £20
D > 20 et à 30
30% 55%
m > 30 et < 40

Figure 1: Expérience en irrigation des exploitants enquêtes

Les exploitants enquêtes ont une grande expérience en irrigation avec 13,35
années en moyenne. Elle varie de 1 à 40 ans, avec 55% d' irriguants à plus de 1 à
10 ans d'expérience, 30% à plus de 10 ans, 5% plus de 20 ans et 10% avec plus de
30 ans.
48

2.7. Les contraintes à la production

Les principales contraintes à la production sont d'ordres techniques et financières :


Techniques :
La mise en culture sur une même parcelle de plusieurs spéculations, même si c'est
une stratégie n'est pas sans conséquence. Ainsi la compétition intra et extra des
plantes cause souvent une baisse de la production et le développement de
certaines maladies.
Financières :
La faible capacité financière des producteurs est une contrainte majeure pour les
activités maraîchères. Les fonds de roulement constituent une préoccupation pour
l'ensemble des exploitants enquêtes. Le manque de crédit agricole et d'épargne
des producteurs dans les CPEC sont de facto les principales causent. Une des
contraintes constatées est la hausse souvent du prix du carburant au début de la
campagne. Il faut noter qu'au niveau de Tibiri, il n'y pas de point de vente d'intrants.
Les semences locales sont les plus généralement utilisées par la majeure partie des
producteurs. L'approvisionnement pour les semences, les engrais et les produits
phytosanitaires se fait au marché de Maradi auprès des ambulants. Ces produits
sont souvent de très mauvaises qualités.
Selon l'enquête réalisée, environ 2615 kg d'engrais (515 kg de NPK, 1610 d'urée)
ont été utilisés pour une superficie d'environ 8ha. La fumure organique est
généralement réservée pour les champs dunaires. Pour les 20 exploitations environ
6295 kg de fumier ont été apportés aux cultures, soit 768 kg /ha.
Les pesticides les plus utilisés sont les produits EC4 (35 litres), le Karaté EC (600g)
et la poudre insecticide (1kg).

2.8. Destination de la production


Les productions issues des cultures irriguées au niveau de cette zone ont deux
destinations : l'autoconsommation, le don et la vente.

2.8.1. La commercialisation
Les objectifs de tous les irriguants sont la recherche de revenus nécessaires à la
satisfaction de leurs besoins.

EC : Emulsifiable Concentré
Les quantités destinées à la vente représentent environ 80%. La vente se fait sur
les sites de production à 87,3% et au marché local à 16,7%. Mais l'écoulement des
produits rencontre des problèmes suivants :
- problème d'accessibilité aux différentes exploitations par manque de piste
praticable à toute saison ;
- le transport se fait par les femmes et quelquefois à dos d'âne jusqu'au lieu de la
vente ;
- la faiblesse des prix surtout en pleine récolte ;
- tout le monde fait presque les mêmes cultures et à la même période.

2.8.2. Stockage et transformation


Les cultures qui se prêtent à la conservation sont la tomate, l'oignon, le piment
rouge. Le jaxatu, le chou, la laitue, le piment vert sont vendus à frais. Pour la tomate
seules les variétés locales sont coupées et séchées au soleil et à même le sol,
l'oignon est conservé à 75% par les producteurs pendant 2 à 3 mois, dans le souci
d'obtenir le meilleur prix. Pour le moment, on n'enregistre aucune méthode de
transformation des produits dans la zone enquêtée. Il en est de même pour les fruits
(mangue, goyave, citron) qui sont directement consommés. La seule culture
transformée est le moringa qui est cuit et séché en période d'abondance (saison de
pluie).

2.9. L'élevage
Un nombre important d'irriguants enquêtes pratique l'élevage. Au niveau de 20
exploitants, le cheptel est composé de 38% d'ovins ; 32 % bovins ; 20% de
caprins et 10% d'asins. Le nombre moyen d'animaux par exploitant est d'environ 3
têtes.
50

Nombre et type d'animaux

10%
32%

38°/c

20%

Figure 2: Possession d'animaux par exploitation étudiée.


Source : notre enquête

2.10. Autres revenus


En dehors des activités d'irrigation, d'autres activités comme le petit commerce
apportent un plus dans les revenus de ces exploitants. Sur les 20 exploitants
enquêtes, 30% sont des Chauffeurs, 10% des tailleurs, 5% des maçons et 5% font
le greffage.

Conclusion partielle
Avant l'intervention du projet, les superficies exploitées étaient très restreintes, mais
existe quand même un potentiel irrigable important. Le niveau technologique est
caractérisé par des puits bétonnés, des puits tonneaux et des puisards.
Le mode d'accès à la terre est en général l'héritage, pas de problème foncier
majeur constaté.
Les équipements d'irrigation sont en majorité acquis avec l'intervention des projets.
Les techniques culturales sont très complexes mais les rendements obtenus sont
acceptables pour l'ensemble des cultures.
La main d'œuvre familiale constitue la principale force de travail au niveau de toutes
les exploitations.
Cependant plusieurs contraintes entravent le déroulement de cette activité : le
nombre moyen de personne par famille nettement supérieur aux nombres d'actifs
par famille, la faible capacité financière des exploitants, le problème d'écoulement
de la production.
Mais malgré toutes les contraintes énumérées, nous verrons au chapitre suivant,
quelles sont les causes de l'adoption de ces technologies innovées ?
52

CHAPITRE 2 : LES CAUSES D'ADOPTION DES TECHNOLOGIES

I. Les motifs de l'adoption des technologies


Les activités d'irrigation sont anciennes dans la vallée du Goulbi Maradi. Vimard
ancien colonisateur (cité par Anne, 1997}t notait en 1907 la présence des jardins à
Tibiri et Maradi commune.
Mais cette activité a occupé longtemps une place marginale dans le système de
production.
L'agriculture pluviale est considérée comme une activité principale au niveau des
producteurs. Les villages riverains des vallées (fadama) tentèrent de s'approprier
ces terres pour les cultures pluviales et de décrue en produisant du sorgho, du
tabac, du piment, de la tomate, du coton, du henné, etc., ces produits sont
complémentaires des cultures sous pluie.
Selon certains producteurs, l'eau d'épandage suffisait pour semer toutes ces
spéculations citées sans pour autant creuser des puits.
En effet, les espaces permettant une agriculture céréalière rentable ont tendance à
diminuer considérablement à cause de l'érosion des sols ou de leur baisse de
fertilité. On assistait à un défrichage progressif des forêts galeries dans la vallée
pour leur mise en culture.
Ces terres de vallées sont fertiles, mais elles sont 2 à 3 fois plus chères que celles
des plateaux (tudu). Ces vallées sont aujourd'hui convoitées par les exploitants
aisés.
Les cultures irriguées ont besoin d'équipements tels que : puits, moyens
d'exhaure, réseau de distribution, clôture, etc. Avec les variabilités climatiques, on
assiste à un retrait de la nappe phréatique. Il faut creuser pour chercher l'eau, c'est
ainsi que les puisards traditionnels ont vu le jour dans la vallée du Goulbi Maradi.
Ces puits sont établis sous le même modèle, avec une ceinture de branchage au
fonds servant de buse de captage et également pour éviter leur effondrement.
Chaque année il faut reprendre les puisards soit au même endroit ou changer un
autre tieu dans l'exploitation.
L'exhaure se faisait avec le chadouf (kutara), qui est un système à balancier,
constitué d'un contre poids en armature d'argile avec deux supports en bois, à son
extrémité est suspendu une corde avec une calebasse pour le puisage (Cf. photo
n°1). Son coût est d'environ 3000 à 4000 FCFA, amortissable en deux (2) ans.
53

Ce système d'exhaure est trop risquant, parce que des chutes d'irriguants dans les
puits sont fréquentes. Il est recommandé pour des petites superficies d'environ 0,10
ha. Selon l'opérateur (enfant / adulte), et pour une profondeur de captage (6 à 7 m),
le débit est de 1,4m3 à 2,6m3 /h (EW, 2001).

Photo 1 : Exhaure avec chadouf (kutara) sur un puits bétonné

Depuis les années 1980, avec l'avènement du projet Maradi et les organismes
internationaux (FED, FIDA, FAO), on assiste à l'amélioration des technologies de
captages et d'exhaure dans la vallée du Gouibi. Ainsi des puits bétonnés
(cf. photol) ont fait leur apparition dans le bas fonds, et l'utilisation de l'exhaure
mécanisée (groupes motopompes de grosses puissances 5 à 12 CV) a commencé.
Certains producteurs aisés ont tenté d'aménager leurs jardins souvent sans étude
préalable. Quelques uns de ces vergers ont été délaissés à cause des problèmes
d'eau par l'insuffisance d'épandage du Gouibi ces dernières années. Cette situation
54

a entraîné un assèchement de certains points d'eau parce que la nappe s'est


abaissée.

Ainsi, quand le projet pilote de promotion de l'irrigation privée (PPIP) s'est installé
en 1997 dans la région de Maradi, beaucoup de producteurs ont trouvé un
partenaire pouvant remédier aux différentes contraintes

II. Les technologies vulgarisées

Au démarrage du PPIP, l'exécution du projet a été confiée à deux ONG


internationales : l'Association Française des Volontaires de Progrès (AFVP) et
L'Entreprise Works (EW) qui est américaine. L'AFVP avait en charge la promotion
et la diffusion des technologies simples et à faible coût, à privilégié l'irrigation
mécanisée. Pour l'exhaure, des petites motopompes de 2,5 à 5 CV de toutes les
marques (Honda, Robin, Yamaha, etc.), ont été testées. Elle a expérimenté le
réseau californien en PVC assainissement, le film plastique, le goutte à goutte,
l'aspersion et la pomme d'arrosoir.

L' Entreprise Works (EW) quant à elle s'est attelée à la diffusion du petit forage
maraîcher en PVC et la promotion de la pompe à pédales (NDK).
Dans le souci de mieux démontrer ces technologies, des irriguants pilotes ont été
choisis et équipés avec un kit minimum au niveau des différents sites favorables à
l'irrigation.

2.1. Technologies de captage

a) Les forages en PVC


De 1999 à 2001, 182 forages maraîchers et Piézomètres ont été réalisés par 4
équipes des foreurs entre le Goulbi Maradi, le Goulbi Gabi, le Goulbi Kabba et le
Goulbi Maifarou. Dont 151 sont positifs et 31 négatifs. Le taux d'échec de 17% peut
s'expliquer par le manque d'expérience des foreurs, la nature de l'aquifère, la
présence de l'argile compact et la profondeur de la nappe phréatique (>12 m). (EW,
2001)
55

En mars 2007, le nombre de forages réalisés et subventionnés par le projet PIP2


dans la région de Maradi est d'environ 808 forages maraîchers (antenne de Maradi,
mars 2005).
Cette technologie du forage maraîcher a été introduite au Niger par une ONG, LWR
(Lutheran Word Relief) depuis 1988.
Le coût d'un forage ou d'un puits a été de tout temps un obstacle majeur pour les
jardiniers du Niger. Cependant la composante a développé un système hybride de
lançage d'eau avec un avant trou fait avec les tarières et l'installation de tuyau de
50 mm de diamètre (Wash bore), des forages PVC de diamètre 110 et 140mm avec
pré tubage. Cette méthode a permis à la CIMA (Composante Irrigation Manuelle
Améliorée) de réduire les coûts du forage LWR ou type Tarka qui est en PVC
pression très cher sur le marché et non disponible (Cf. photo n° 2). Dans les
conditions favorables, les équipes de foreurs localement formées peuvent installer
un forage maraîcher en moins de 4 heures de temps. La profondeur de foration
pouvant atteindre les 12 mètres ; le coût du forage varie selon les conditions du
milieu, la profondeur, la distance du site, 30 000 à 80 000 FCFA. Certes ce coût
est élevé pour un exploitant moins nanti, il est acceptable et encore plus
supportable qu'un puits en béton. Ce dernier est non seulement susceptible de tarir
mais aussi coûte cher (de 40 000 à 50 000 F CFA environ, prix d'une buse posée)
et prend plus de temps pour la réalisation.

Cette technologie a t- elle rencontré des contraintes d'adoption ?


La perception du forage pour certains producteurs, c'est le puits du "satan" parce
que les autres usagers ne peuvent pas puiser l'eau pour boire ou pour les ablutions
, c'est ainsi que des puisettes en PVC pour forage furent fabriquées. D'aucuns
disent que ce petit puits même s'il est bon ne durera pas plus d'un an et peut
détruire la motopompe. Trop d'allégations pour le rejet de cette innovation. Cet
ouvrage ne tarira pas un an et peut avoir une durée de vie de dix ans. Mais
l'exhaure est soit avec une motopompe ou une pompe manuelle.
Quelles sont les améliorations apportées pour ces technologies et les avantages
tirés par les producteurs ?
La plupart des installations des forages maraîchers étaient réalisées avec des
tuyaux pressions très chers et non disponibles sur le marché local. Ces tuyaux
coûtent entre 6.000 FCFA et 8.000 FCFA le mètre. En plus ces tuyaux importés
56

sont difficiles à obtenir en dehors des grandes villes du Niger. Le système de forage
actuel est un système avec pré tubage. Le pré tubage permet de réaliser des
forages avec des tuyaux moins chers et facilement accessibles aux artisans ruraux.
Le premier type de pré tubage était confectionné à l'aide d'une tôle légère enroulée
en tube par une cintreuse locale appropriée à la circonstance. Le problème identifié
par les puisatiers avec ce pré tubage métallique est la difficulté à dé tuber dans
certains types de sol. Le système actuel utilise des tuyaux de forages en PVC
pression de 140 mm de diamètre en longueurs de 1,5 m comme pré tubage. Ils
sont plus faciles à retirer. L'emploi du pré tubage a rehaussé le coût du matériel de
foration de 100.000 FCFA à 225.000 FCFA. Mais il a permis la réduction du coût du
tuyau PVC utilisé (coût qui varie entre 500 et 1.500 FCFA par mètre selon le
diamètre). Les équipes des foreurs installent actuellement des forages de 110 mm
et de 50 mm de diamètre. Le prix d'un forage de 50 mm de diamètre est environ
30.000 FCFA et de110 mm à 70 000 F.
Une des innovations apportées par ces producteurs les moins nantis c'est de faire
un avant trous de 3 m de profondeur et ensuite payé 20 000 F pour un puits forage
de 6ml. Ces forages sont souvent achevés à la fin de la campagne en augmentant 4
à 6m de tuyau PVC et ensuite reboucher le trou
57

Photo 2 ; Ponçage d'un forage PVC avec pré tubage en PVC pression
58

b) Puits forages5 :
Avec de nombreux puits bétonnés réalisés dans les années 1980 et qui sont non
productifs, le projet a apporté des solutions pour réhabiliter ces ouvrages par le
fonçage d'un forage à l'intérieur du puits pour rattraper la nappe phréatique. Cette
technique a permis de récupérer plusieurs puits abandonnés par insuffisance d'eau.

De 1999 à 2001, 43 puits forages ont été réalisés au niveau de la région de Maradi.
Trois (3) sont négatifs soit un taux d'échec d'environ 7%, cette technique est
encourageante même si les conditions de réalisations sont difficiles et risquées.
Au niveau régional environ 91 puits forages ont été subventionnés par le PIP2 à la
date de 30 mars 2007, dont 6 dans la zone d'étude.
Le coût de cet ouvrage est de 20 000 à 35 000 FCFA, 2 fois moins cher qu'une
buse de captage. Le résultat en terme de débit d'exploitation équivaut à
l'augmentation de 3 buses à l'intérieur du puits (EW, 2001). (Cf. photo 3)

5C'est un dispositif de captage qui permet d'améliorer le débit d'un puits existant, par utilisation d'un tuyau
crépine de 3m de diamètre (63 à 140 mm).
59

Photo 3; réalisation d'un puits forage sur un puits mixte non productif

2.2. Technologies d'exhaure

a) Les pompes manuelles


L'Entreprise Works (EW) a formé 31 artisans à la fabrication de 5 modèles de
pompe à pédales pour la commercialisation au niveau de 15 ateliers sur le plan
national. Il s'agit des pompes de types: Bangladesh ordinaire, Bangladesh
aspirante refoulante, pompe à main, petite aspirante simple et petite aspirante
refoutante.
Actuellement, trois (3) types de pompe sont retenues et font l'objet d'une adoption à
l'échelle nationale (petite aspirante simple, petite aspirante refoulante et la pompe à
main).
Pour promouvoir les ventes de ces pompes le projet a fait des démonstrations et de
la publicité.
60

Après avoir formé un fabricant, le projet l'amène avec ses nouvelles pompes sur les
sites ou dans les marchés locaux pour faire des démonstrations ventes. Cela crée
un contact direct entre le fabricant et les jardiniers.

Quelles sont les améliorations apportées à ces technologies ? Au début le coût des
pompes manuelles était de 60 000 à 80 000 FCFA. Mais en juillet 2000 des artisans
nigériens et EW ont eu l'initiative de réduire le coût, c'est ainsi qu'ils ont modifié la
pompe Bangladesh gros diamètre pour faire la Gajéra, qui est souple et peu être
manipulé par un enfant de 7ans alors que la grande il faut deux personnes. Ainsi, le
prix d'achat a été réduit de 25 000 FCFA (60 000 à 35000 F). D'autres améliorations
ont vue le jour par la fabrication des pistons en caoutchouc en remplacement de
ceux en cuir qui sont très chers et moins solides.

La composante C1MA a aidé tous les fabricants par de multiples campagnes de


publicité. La première stratégie de publicité était le choix de nom de la pompe
produite. Le personnel de la composante a choisi " Niyya da Kokari" qui signifie
dans les principales langues (Haousa, Djerma) du Niger "Volonté et courage".
Ensuite, une troupe locale a été contactée pour écrire et produire une chanson
prônant les avantages de la pompe).

La composante CIMA s'est activement impliquée dans le test et l'expérimentation


d'une pompe de profondeur pour les zones où la nappe est très profonde (15 à
20m). Deux autres modèles de pompes ont été testés dans le cadre de
l'expérimentation des nouvelles technologies. Il s'agit de: deux modèles de pompes
à pédales fabriquées par APPROTEC au Kenya et une pompe de Entreprise Works
Zimbabwe et une pompe à pédales en béton développée par des ingénieurs
Suisses et introduite au Burkina Faso. Ces quatre pompes ont été testées et
évaluées. La CIMA a constaté des avantages associés à ces pompes mais leur
débit est plus faible que celui des pompes de I' Entreprise Works.

Les pompes « Niyya Da Kokari (A/DK)» sont fabriquées localement par des artisans
en vue de fournir un service de proximité aux maraîchers.
61

Pendant la phase pilote, 182 pompes "Niyya Da Kokari" ont été installé au niveau
de toute la région de Maradi. A la date de 31 mars 2007, environ 510 pompes ont
été subventionnées par le projet PIP2, dont 100 dans les sites de Soura et Tibiri.
Les pompes à pédales NDK6 sont simples, pratiques et très efficaces dans leur
usage, ces pompes peuvent aspirer sur un puits ou forage normalement jusqu'à
7mètres de profondeur. Elles peuvent fournir 5000 à 7000 litres (5 à 7 m3) d'eau par
heure.
"Une pompe à pédales correctement réglée et entretenue dont la pression de
pompage n'est pas excessive est capable de fonctionner plusieurs heures par jour
sans trop fatiguer l'opérateur. Sur la base de deux heures de pompage par jour, et
en tenant compte de la perméabilité du sol et des nécessités en eau d'une culture
particulière, cette pompe serait capable d'irriguer en moyenne jusqu'à 0,15ha de
terrain en saison sèche" (EW, 2000).
Les caractéristiques de ces pompes sont les suivantes :
Pompe aspirante refoulante gros diamètre : Elle peut aspirer jusqu'à une
profondeur de 7m et refouler jusqu'à 150 m en terrain piat ou refouler l'eau jusqu'à
7m verticalement (peut être utilisée pour remplir les bassins). Le diamètre des
cylindres est de 150 mm. Son poids est de 25 kg et peut être pédalée par 2
personnes. Coût approximatif : 60 000 FCFA. Cette pompe est de moins en moins
utilisée par les producteurs à cause de sont coût et les difficultés de mise en
marche (Cf. photo 4).
Pompe aspirante refoulante Gaiéra . Elle peut aspirer jusqu'à une profondeur de
7m et refouler jusqu'à 30 m à travers un réseau californien PVC enterré, ou refouler
l'eau jusqu'à 7m verticalement (peut être utilisée pour remplir les bassins d'irrigation
goutte à goutte). Le diamètre des cylindres est de 115 mm. Son poids est de 23 kg
et ne peut être pédalée que par 1 personne. Coût approximatif : 35 000 à 40 000
FCFA (Cf. photo 5).
Pompe à mains ; Elle peut aspirer jusqu'à 8m de profondeur, elle ne refoule pas
l'eau comme les autres. Mais son avantage est sa souplesse dans l'utilisation, elle
est conçue pour les femmes et les vieillards. Une personne ou deux peuvent la
mettre en marche, son poids est de 21 kg et le diamètre des cylindres est de 105
mm, son prix approximatif est de 80 000 FCFA (Cf. Photo 6)

6 NDK : Niyya Da Kokari


62

Photo 4 : Pompe aspirante Photo 5 : aspirante refoulante Gajéra Photo 6 : Pompe à mains
refoulante gros diamètre

b) Les petites motopompes (GMP)


Pendant !a phase pilote du projet, plusieurs gammes de motopompes ont été
testées. Compte tenu des moyens de captages (forages, puits GR), les superficies
des exploitations très réduites les motopompes de 2,5 à 3,5 CV
semblent les mieux adaptés. Mais aussi le choix d'une motopompe est directement
conditionné par le débit d'exploitation de la ressource en eau. D'autres critères
comme le coût d'achat et d'entretien, la disponibilité du matériel et de d'énergie sur
place expliquent ce choix.
Au niveau de la région de Maradi, et plus particulièrement dans le secteur d'étude,
les motopompes les plus utilisées sont : la Honda (2,5 à 3,5 CV), la Yamaha MT110
à mélange (2,5 à 3,5CV), la Yamaha YP 20GN sans mélange. Mais la Honda (2,5
CV) et la Yamaha MT 110 (2,5 CV) sont les plus fréquentes. Le nombre de
motopompes subventionnées par le projet au niveau de la région à la date du 31
mars 2007 est de 959 dont 3 de puissance 5CV et 956 de 2,5CV. Au niveau des
sites de Soura et Tibiri environ 208 motopompes ont été mises en place par le PIP2
et 138 par !e PSSA /PAO soit un total de 246. Le coût de ces motopompes est très
63

variable de 120 000 à 250 000 FCFA. La principale source d'approvisionnement est
le Nigeria, et le prix dépend de la fluctuation de la parité du Naira et le Francs CFA.

2.3. Les systèmes de distribution


a) Le Réseau californien en PVC ou « Zamani »
La perte d'eau dans les canaux n'a pas été perçue par les jardiniers comme un
problème et donc n'est pas prioritaire à leurs yeux. La CIMA a mesuré les pertes
d'eau dans les canaux d'irrigation et a trouvé qu'elles peuvent être significatives,
surtout en terres sableuses. Les mesures ont été réalisées sous des conditions
réelles de terrain pendant l'irrigation. Les résultats indiquent que dans la terre
sableuse, les pertes dans les canaux sont de l'ordre de 0,043 l/ s/m de canal et
dans les zones à texture sablo limoneuse les pertes dans les canaux sont de
0,013 l/ s/m de canal (Cf. photo). Il y a donc lieu de chercher des solutions pour
minimiser ces pertes d'eau. C'est ainsi que plusieurs systèmes de distribution furent
expérimentés : le réseau californien en PVC,les briques en banco stabilisé, les
briques cuites, le film plastique importé, l'aspersion, la pomme d'arrosoir, le système
de goutte à goutte, les bassins liés avec tuyau PVC. Le réseau Zamani est le mieux
apprécié parmi toutes ces technologies de distribution testées. Ce système conçu à
l'origine pour irriguer des grands vergers en Californie présente de nombreux
avantages chez les paysans sahéliens : pas de perte d'eau par évaporation ou
infiltration, aucune gène pour les travaux agricole (labour, parcellaires..).
Certains exploitants ne mesurent pas ces pertes d'eau et ont eu du mal a accepté
ce système. « Nous produisons beaucoup de cultures tout au long de notre canal et
ça nous rapporte-», s'exclame un producteur. La distribution par le réseau
californien a pour principe d'amener l'eau par des canalisations PVC enterrées
jusqu'aux bornes de distribution situées sur des points hauts du jardin afin
d'alimenter les canaux gravitaires, ou de pratiquer directement l'irrigation à la
plante. Le réseau Zamani est recommandé pour vaincre les contres pentes. Il est
bien indiqué dans les jardins à sol sableux car il permet de diminuer les pertes
d'eaux dans les canaux. Il permet un gain en carburant et en temps. Il peut être
couplé à une Motopompe ou une pompe à pédales aspirante refoulante. Il est posé
par les GSC et les plombiers formés par le projet au niveau des sites. Il peut être en
tuyauterie de diamètre 50, 63, 75 ou 110mm suivant la nature de moyens de
captage, d'exhaures et de la superficie du terrain.
64

Le coût à l'hectare est variable (140 000 à 300 000 FCFA), selon la topographie, la
superficie, le diamètre de la canalisation. Le mètre linéaire est de 1500 CFA pour le
tuyau PVC de diamètre 50mm et 2000 FCFA pour le diamètre 63mm.
Pour diminuer le coût du mètre linéaire du réseau, certaines pièces tels que les
coudes, les bouchons sont fabriqués (fabrique façon) par les artisans plombiers. Ce
qui a permis de diminuer le coût du mètre linéaire (1250 à 1000 F).
La longueur de réseau californien en PVC subventionnée par le PIP2 à la date de
31 mars 2007 est d'environ 49 536 mètres linéaires, dont 8712 mètres entre Soura
et Tibiri. Le PSSA/FAO a également posé 5 520 mètres linéaires dans la même
zone.

Photo 7 : Borne de distribution Photo 8 : Canal gravftaire en terre Photo 9 canal revêtu de film
d'un réseau PVC plastique

b) Le film plastique
La distribution par canaux revêtus de film plastique, consiste à recouvrir les canaux
en terre d'un plastique (Cf. photo n° 9). Il est recommandé pour des parcelles à
pente régulière car il permet de diminuer les pertes par infiltration dans le sol trop
perméable (sols sableux).
L'installation est simple et réalisée sans faire recours à un appui externe, le
plastique utilisé est de couleur noire d'épaisseur 150 microns. Son coût est de 200
F par mètre linéaire et la durée de vie est de 2 ans.

Cette technique n'a pas connu beaucoup de succès, car non adoptée par les
producteurs. El n'existe aucune demande en film plastique par les promoteurs,
cette technique n'est donc pas approuvée.
65

Conclusion partielle

On peut dire que les causes de l'adoption de ces technologies se justifient pour
diverses raisons :
• l'insuffisance d'épandage du goulbi :
• l'absence des cultures de décrue ;
• la baisse du niveau de la nappe phréatique ;
• l'inadaptation des techniques utilisées ;
• le faible coût des technologies vulgarisées,
• la simplicité dans leur utilisation ;
• leur disponibilité sur place ;
• les besoins de produire plus.
Les producteurs ont déjà choisi les technologies les plus appropriées, dont leurs
impacts seront développés au chapitre 3 suivant.
66

CHAPITRE 3 : LES IMPACTS LIES A L'ADOPTION DES TECHNOLOGIES

I. Analyse des résultats économiques des producteurs


L'analyse des résultats économiques au niveau des exploitants permet
d'évaluer la part de chaque culture et de chaque technologie dans les revenus en
vue de proposer une typologie des irriguants.
Mais pour une meilleure analyse, il serait nécessaire de comparer la situation
économique de départ de chaque irriguant à la situation actuelle.

1.1. Le revenu brut des irriguants


L'établissement des comptes d'exploitations avant et avec projet permettra de
mesurer l'apport économique de ces technologies. L'établissement des comptes
d'exploitation passe par le calcul des charges liées à l'exploitation et la valeur
marchande de la production. Les charges sont relatives à l'achat des semences,
des engrais, les pesticides, le carburant, la main d'œuvre salariée, le transport et les
entretiens des équipements. Le coût d'amortissement des équipements n'a pas été
pris en compte dans le calcul des marges. Ce fonds n'est jamais dégagé par les
promoteurs, ce qui explique souvent le problème de renouvellement des
équipements.
67

1.1.1 Estimation des revenus bruts avant le projet

Tableau 9: Compte d'exploitation avant projet

Superficie Montant Montant Marge Marge


exploitée charges produits brute brute/ ha
N° (ha) (FCFA) (FCFA) (FCFA) (FCFA)
1 0,39 183000 254 300 71 300 182821
2 0,1 60000 100000 40000 400 000
3 0,15 44000 79166 35166 234 440
4 0,11 50000 51 000 1 000 9091
5 0,1305 30000 50000 20000 153257
6 0,0458 12500 23500 11 000 240 175
7 0,04 5000 20000 15000 375 000
8 0,27573 80000 144 500 64500 233 924
9 0,0981 77000 125000 48000 489 297
10 0,27 75000 85000 10000 37037
11 0,012 10000 30000 20000 1 666 667
12 0,18 30000 85000 55000 305 556
13 0,055 10000 50000 40000 727 273
14 0,94 200 000 356 000 156000 165 957
15 0,129 130000 195000 65000 503 876
16 0,14 75000 125 000 50000 357 143
17 0,26 18000 95000 77000 296 154
18 0,12 21 000 50000 29000 241 667
19 0,025 15000 37500 22500 900 000
20 0,05 15000 25000 10000 200 000
3,52 1 140 500 1 980 966 840 466 7719333
Total
Source : notre enquête
L'analyse de la situation avant projet (tableau 9) montre une grande variation de la
marge brute dégagée par exploitant, elle est de 1000 F à 156 000 F.
Selon le profil de pauvreté monétaire au Niger, réalisé en 2001, on constate que
70% des exploitants ont une marge inférieure à 55 000 FCFA, donc en dessous du
seuil de la pauvreté et 45% avec une marge inférieure à 35 000 FCFA, en dessous
du seuil de l'extrême pauvreté.
L'analyse du compte d'exploitation avec projet (tableau 10) permet d'évaluer des
écarts dus à l'introduction des technologies.
68

1.1.2. Estimation des revenus bruts avec projet

Tableau 10: Compte d'exploitation avec projet

Superficie Montant Montant Marge brute Marge brute/ha


exploitée charges produits (FCFA) (FCFA)
(ha) (FCFA) (FCFA)

1 0,81 323 000 1 341 500 1 018500 1 257 407
2 0,2 237 250 480 000 242 750 1213750
3 0,41 1 52 000 365 000 213000 519512
4 0,22 28400 233 000 204 600 930 000
5 0,34 67450 528 950 461 500 1 357 353
6 0,53 154250 542 000 387 750 731 604
7 0,08 40300 114750 74450 930 625
8 0,83 186000 617000 431 000 519277
9 0,28 66750 258 500 191 750 684 821
10 0,27 60000 181 000 121 000 448 148
11 0,23 60900 252 500 191 600 833 043
12 0,54 270 375 574 000 303 625 562 269
13 0,46 229 500 356 000 126 500 275 000
14 0,94 28300 495 500 467 200 497 021
15 0,67 181 900 596 000 414100 618060
16 0,34 107250 454 700 347 450 1 021 912
17 0,38 81 200 578 000 496 800 1 307 368
18 0,48 194500 454 000 259 500 540 625
19 0,09 44000 170 500 126500 1 488 235
20 0,15 123625 284 000 160 375 1 069 167
Total 8,245 2 636 950 8 876 900 6 239 950 16805198
Source : notre enquête

L'établissement de ce compte d'exploitation n'a concerné qu'une seule campagne


de production. L'autoconsommation, la main d'oeuvre familiale et les
amortissements n'ont pas été pris en compte dans le calcul économique. Il apparaît
que la marge brute dégagée par exploitation est très disparate, elle est de 74 450 à
1 018 500 FCFA, soit une moyenne 311 998 FCFA et une marge brute à l'hectare
de 840 260 FCFA. En comparant au résultat du tableau 9, on constate une nette
évolution des revenus des exploitants. Tous les exploitants ayants reçus la
subvention du PIP2 ont une marge brute supérieure au montant du seuil de
pauvreté monétaire arrêté au Niger en milieu rural. En se référant aux études
menées par EW en 1999 à 2001, où la marge dégagée pour 5 mois de maraîchage
est de 184000 FCFA avec une pompe à pédale, on peut dire que sur les 9
irriguants utilisant la pompe NDK, 44% n'ont pas atteint ce montant.
Tableau 11: Marges brutes en fonction de moyens d'exhaures (pompes manuelles, motopompes).

N° Moyens
Exploitant Superficie de captage Moyens Marge
s exploitée (ha) d'exhaure brute PCF A
1 0,81 Forage GMP 1 018500
2 0,2 Forage PM+GMP 242 750
3 0,41 Forage GMP 213000
8 0,83 Forage GMP 431 000
18 0,48 Forage GMP 259 500
12 0,54 Forage GMP 303 625
13 0,46 Forage GMP 126500
16 0,34 Forage GMP 347 450
17 0,38 Forage GMP 496 800
14 0,94 Puits GR+forage GMP 467 200
15 0,67 Puits GR GMP 414 100
7 0,08 Forage PM 74450
9 0,28 Forage PM 191 750
10 0,27 Forage PM 121 000
11 0,23 Forage PM 191 600
Forage
5 0,34 PM 461 500
6 0,53 Forage PM 387 750
4 0,22 Forage PM 204 600
19 0,09 Forage PM 126500
20 0,15 Forage PM 160375
Total 8,245 6 239 950

En référence au tableau 11, la plus petite marge est obtenue par l'irriguant utilisant
la pompe manuelle et la plus grande avec la motopompe. Mais on constate une
grande variabilité pour les deux moyens d'exhaure.
En moyenne, la marge brute dégagée est de 229 197 FCFA avec la pompe
manuelle et 437 158 FCFA avec la motopompe, soit 2 fois le revenu brut de
l'exploitant utilisant la pompe manuelle. Maigre la cherté du carburant beaucoup
d'irriguants ont le souci de posséder une motopompe. L'acquisition d'une pompe
manuelle est un tremplin technologique pour tout irriguant ayant des moyens
modestes, avec une campagne fructueuse l'achat d'une motopompe devient le
souci majeur.

L'analyse des résultats économiques permet de constater que la marge dégagée


avec l'intervention du projet est de loin supérieure à celle de départ. L'irrigation avec
une motopompe permet d'obtenir un gain deux fois plus important qu'avec une
pompe manuelle.
70

II. Analyses de quelques indicateurs

L'adoption d'une technologie dépend des avantages immédiats qu'elle peut


procurer.
Les technologies vulgarisées par le PIP2, ont connue une expansion rapide. Des
choix ont porté principalement sur les forages PVC, les puits forages, le réseau
californien, les petites motopompes, la pompe Gajéra et à mains.
En partant du diagnostic de départ au niveau des exploitations certains indicateurs
appréciables tels que l'augmentation de la superficie irriguée, la production, le
revenu monétaire, la création d'emploi sont quantifiables et permettent de mieux
apprécier l'impact de ces technologies en matière d'irrigation.

2.1. Augmentation des superficies aménagées


L'enquête portant sur vingt (20) exploitants dans la zone d'étude, a permis d'estimer
les superficies consolidées, les superficies équipées par le projet et les extensions
relatives aux technologies (Cf. tableau12).
Tableau 12: Augmentation des superficies liées aux moyens d'exhaure

Sup. totale Superficie Superficie Extension Observations


Aménagée (ha) mise en consolidée (ha)
valeur (ha)
N° Moyen d'exhaure (ha)
1 GMP 0,39 0,81 0,39 0,42 52%
2 PM+GMP 0,1 0,2 0,1 0,1 50%
3 GMP 0,43 0,41 0,15 0,26 63%
12 GMP OJ 0,54 0,18 0,36 66%
8 GMP 0,4 0,83 0,28 0,55 67%
13 GMP 0,73 0,46 0,06 0,41 88%
14 GMP 1 0,94 0,94 0 0%
15 GMP 0,92 0,67 0,13 0,54 81%
5 GMP 0,67 0,34 0,14 0,2 59%
17 GMP 0,28 0,38 0,26 0,12 32%
16 PM 0,34 0,34 0,23 0,11 32%
6 PM 0,67 0,53 0,25 0,28 54%
7 PM 0,08 0,08 0,06 0,02 25%
4 PM 0,25 0,22 0,22 0 0%
9 PM 0,73 0,28 0,18 0,10 36%
10 PM 0,27 0,27 0,27 0 0%
11 PM 0,23 0,23 0,22 0,01 4%
18 PM 0,64 0,48 0,26 0,22 46%
19 PM 0,12 0,09 0,06 0,03 35%
20 PM 0,15 0,15 0,09 0,06 41%
Total 9,10 8,24 4,46 3,79
Source : notre enquête
71

L'analyse du tableau ci-dessus, montre l'évolution des superficies liées au moyen


d'exhaure utilisé :
- avec la pompe manuelle, l'augmentation de la superficie est de 0 à 54%, soit une
moyenne de 27% ;
- avec les motopompes, cette augmentation est de 0 à 88%, soit une moyenne de
56%. Cette différence entre les deux moyens d'exhaure s'explique par la simplicité
d'utilisation des motopompes par rapport aux pompes manuelles, qui nécessitent
une main d'œuvre importante.

2.2. Impacts sur les rendements des cultures


L'agriculture irriguée est considérée comme une activité complémentaire à la
production céréalière. A Soura et Tibiri, les producteurs accordent beaucoup
d'importance à la culture irriguée à cause du caractère aléatoire des cultures
pluviales. "Nous restons dans les champs dunaires, pour ne pas les abandonnés :
c'est l'habitude, ça nous rapporte plus rien" selon un producteur de Soura.
Effectivement cette réaction est fondée, par exemple à Soura Magagi Rogo pour la
campagne pluviale 2006 le plus grand producteur du village a récolté environ 100
bottes de mil(équivalent de 1500kg en grain).
S'il faut se contenter de cette céréaliculture, beaucoup de familles se trouveront
dans l'insécurité alimentaire chronique. Les terres dunaires sont très pauvres, et
aucune mesure de correction pour rehausser le niveau de fertilité n'est envisagée.
Cette vallée est l'espoir où se pratique l'agriculture irriguée, la décrue et les cultures
en pluvial, on note d'ailleurs un début de culture pluviale avec irrigation de
complément.
"Cette vallée est notre terre nourricière, nous devons faire tout pour l'entretenir"
selon un producteur du même site.
72

Tableau 13 : Estimation de la production et rendement des cultures maraîchères avant et avec projet
(site de Soura et Tibiri)

Avant projet Avec projet

Sup.
exploité Sup.
Types Production Rendement exploitée Production Rendement Ecart
Spéculations (ha) (T) (T/ha) (ha) (T) (T/ha) Rendement
jaxatu 0,80445 10,6 13,18 2,29 48,94 21,37 8,19
tomate 1,63055 8,46 5,19 1,39 33,57 24,15 18,96
oignon 0,1457 4,42 30,34 1,44 47,79 33,19 2,85
laitue 0,008 0,09 11,25 0,04 0,74 18,53 7,28
chou 0,014 0,2 14,29 0,44 9,58 21,77 7,48
ail 0,04 0,05 1,25 1,25
piment vert 0,0383 0,38 9,92 0,21 3,10 14,76 4,84
piment rouge 0,01 0,02 2,00 0,2 0,80 3,99 1,99
maïs - - - 0,13 0,30 2,31 2,31
pomme de
terre 0,08 1,40 17,50 17,50
Goyaviers 0,045 0,56 12,44 0,04 1,00 25,00 12,56
Manguiers 1,764 16,18 9,17 1,95 31,34 16,07 6,90
Total 4,46 40,91 107,78 8,25 178,61 199,89 92,11
Source : Echantillon d'enquête, 2006-2007

L'irrigation a favorisé la hausse sensible de la productivité (Cf. tableau 13)


L'analyse du tableau montre avec l'intervention du projet, une augmentation des
rendements des cultures irriguées variant de 21,48 à 91,40%, soit une moyenne de
58,34 %.

2.3. Amélioration des conditions socio économiques


Avec le développement des cultures irriguées et l'amélioration technologique, on
assiste à une intensification des cultures maraîchères dans la vallée du Goulbi
Maradi. Les zones de soura et Tibiri sont proche du chef lieu de la région ce qui
constitue un débouché sûr.
Chaque exploitant se fixe un objectif au démarrage d'une campagne : l'achat de
nourriture, le moyen de locomotion, achat d'une nouvelle parcelle, prendre une
épouse ou et de marier son enfant.
L'achat des animaux petits et gros ruminants (Cf. figure n°17), sont également
synonymes de la rentabilité de cette activité. Ce qui explique "l'activité nourrit son
homme"
Sur les vingt (20) irriguants enquêtes, plus de 80 % utilisent les marges
bénéficiaires dégagées pour l'achat des vivres (mil, maïs, sorgho) en complément
73

des besoins familiaux en nourriture. La part de l'autoconsommation et don est


d'environ 13% de la production, donc 87 % de la production sont vendus.

2.4. Evolution institutionnelle


L'ANPIP qui est la "structure mère" des coopératives des producteurs maraîchers
a formé des bureaux locaux et régionaux.
Avec le projet on a vu naître des nouvelles structures coopératives de 7 à 20
personnes qui n'existaient pas dans les villages et même là où elles existent elles
ne sont pas fonctionnelles. Les membres de ces coopératives ont adhéré
individuellement à l'association ANPIP en payant les frais de cotisation et
d'adhésion qui font parti des conditionnantes pour avoir la subvention du projet.
Ces groupements sont souvent crées sans affinité, ce qui entraîne souvent le
départ de certains membres tout juste après le financement de leur sous projet. On
dénombre plus de 17 coopératives dans la zone d'étude ayant bénéficiées de la
subvention du PIP2.

L'intervention du projet PIP2, a favorisé l'amélioration des conditions de mise en


valeur des exploitations au niveau des villages de la zone d'étude et également du
terroir.
Au niveau de la zone d'étude, le premier aspect fondamental c'est l'acquisition des
titres fonciers certifiés par les chefs coutumiers de la place. Cette démarche a
permis d'éviter au projet de faire des investissements au niveau des champs à litige
d'héritage. Les producteurs payent 1000 à 2000 FCFA pour la signature de
l'autorité coutumière locale. Ce qui a permis à ces chefs d'engrangés des sommes
importantes (270 000 à 540 000 FCFA pour les 270 exploitants bénéficiaires). On
note également comme nouveauté l'instauration des cachets pour les groupements
et les chefs des villages au niveau des terroirs. Le deuxième aspect, est la
naissance des nouvelles organisations paysannes de bases et la mise en place
d'un dispositif d'appui conseil de proximité initié par le projet. Il est composé des
ingénieurs, des conseillers agricoles qui assurent des conseils de proximité.
Les exploitants reçoivent chaque semaine des visites des techniciens qui les
appuient dans la bonne gestion des équipements et assurent des formations sur les
nouvelles techniques de production. Certains ont bénéficié des voyages d'études ou
inter sites. Ce suivi était quasiment absent avec les services techniques de l'Etat.
74

Le Projet PSSA (PAO) intervient dans la zone et fait pratiquement les mêmes
réalisations que le PIP2, mais avec une approche différente. L'approche du
PSSA/FAO consistait à faire la subvention et le crédit dont le taux n'est pas du tout
maîtrisé par les bénéficiaires. Ce système de financement rencontre actuellement
des difficultés par le non versement des échéances par les producteurs. Ceci peut
s'expliquer par l'absence de synergie entre les deux projets et la méthode
d'approche.

2.5. Impacts pour les jeunes, les femmes et les hommes


La commune urbaine de Tibiri est en majorité composée des jeunes : plus de 50 %
ont moins de quinze (15) ans. Le taux brut de scolarisation est de 80,70% (IEB
Tibiri, 2006-2007). Les jeunes garçons constituent une main d'œuvre salariée
locale, les différents travaux culturaux sont généralement pratiqués par ces
derniers.
D'après l'enquête réalisée dans le cadre de cette étude, en moyenne 228hj
constituent la main d'oeuvre familiale et 45hj comme main d'œuvre salariée par
exploitation pour une campagne de production. Le coût journalier de la main
d'œuvre salariée est de 500 à 700 FCFA selon la nature du travail. Ces activités
réduisent l'exode rural des jeunes par la création d'emplois.
Les femmes ne pratiquent pas les activités maraîchères, leur participation au
système de production se limite uniquement à la récolte et à la commercialisation
des produits.
Les femmes et les jeunes filles assurent l'écoulement des produits. Selon une
étude réalisée par la SNV et l'ONG KARKARA (mai 2007) sur la "problématique
de la scolarisation des jeunes filles vendeuses des produits maraîchers, dans la
commune de Tibiri ", il ressort que l'âge des vendeuses est de 9 à 18 ans.
En moyenne, l'âge probable du début de la vente, chez ces jeunes filles est de 7,6
ans selon toujours la même source. Ces filles apprennent le petit commerce dès le
bas âge, d'où les conséquences sur leur scolarisation.
Beaucoup de motifs expliquent l'implication de ces filles dans la vente des produits
maraîchers : la pauvreté, la constitution du trousseau pour le mariage. Ces filles
contribuent également dans le revenu du ménage, et prennent en charge leur
habillement pendant les fêtes. Selon toujours la même source, le bénéfice net
75

journalier est de 250 à 500 FCFA. Tout est écoulé au niveau de la commune de
Maradi. Cette activité est pratiquée presque toute l'année (Cf. figure n° 10).

Selon les résultats des investigations menés dans cette zone, les hommes
vendeurs représentent 85 % et ont un âge compris entre 24 et 60 ans. Plus de
64,29 % vendent les produits à Maradi et 35,71 % écoulent dans le village. La
moyenne des personnes en charges pour ces vendeurs est de 8,3 personnes. Ils
sont souvent grossistes et détaillants. Le mode d'achat de la production est soit
généralement cash ou le crédit.
En dehors de l'aspect économique et social, la consommation de ces produits
maraîchers par la population qui est un complément, assure beaucoup l'équilibre
alimentaire.

Photo n° 10 : Jeunes filles en route pour vendre du Jaxatu (Yalo) à Maradi

2.6. Impacts sur le foncier


Un aspect nouveau est l'accès par certaines catégories sociales à la terre
(commerçants, fonctionnaires venant de Maradi commune) : " Les ferres de vallées
deviennent de plus en plus chères avec l'arrivée du projet PIP2", selon un irriguant.
"Dans l'ancien temps ce sont des parcelles inondables qui se vendent plus chères".
76

Cet esprit est bouleversé avec les nouvelles technologies de captage et d'exhaure
vulgarisées par le projet PIP2.
Un autre aspect, plus important c'est l'exigence de titre foncier avant toute
intervention du projet dans une exploitation. Ce qui a permis à beaucoup de
producteurs ayant bénéficié de l'appui du PIP2 et ceux en attente de se munir de
leurs actes fonciers délivrés par le chef de province du Gobir.

2.7. Amélioration de la satisfaction des besoins en eau


Pour les exploitations qui sont proches des habitations, les puits et forages réalisés
dans le cadre du projet constituent un palliatif aux problèmes d'eau de
consommation. Pendant les mois d'avril et mai on assiste à une pénurie d'eau,
c'est pourquoi les femmes se rabattent pour se procurer. A Soura Magagi Rogo, ce
sont des jeunes qui ont transformé un forage maraîcher en une borne fontaine. Ils
utilisent une pompe Niyya Da Kokari comme moyen d'exhaure couplé au forage. Un
bidon de 20litres est vendu à 5 FCFA. Cette eau de forage est très appréciée par la
population parce qu'elle est propre contrairement à celle des puits villageois. Pour
la construction de leur concession également les riverains des exploitations
prennent l'eau soit lors de l'arrosage ou bien démarre une motopompe pour remplir
les tonneaux. A Soura comme à Tibiri, à la fin de la campagne maraîchère les
éleveurs abreuvent leurs animaux sur les puits bétonnés se trouvant à la périphérie
de la vallée.

2.8. Augmentation de la production du fourrage et du fumier


D'après l'échantillon d'enquête, 75 % des irriguants possèdent des animaux. Ce qui
explique l'ampleur et l'importance de cette activité auprès des communautés
villageoises.
L'élevage contribue beaucoup à la production, soit par la collecte du fumier à
l'étable comme fumure organique pour les cultures, soit pour servir comme fonds
de roulement au démarrage de la campagne. L'embouche est une forme d'épargne
pour le producteur quand il n'envisage pas l'achat d'un matériel agricole ou autres
dépenses de souveraineté (vivres, cérémonies religieuses...).

En effet la pratique de !a culture irriguée permet une mise à disposition des sous
produits agricoles (pailles, tiges, fanes) après la récolte.
77

Les résidus des récoltes sont souvent vendus aux éleveurs. C'est un pâturage vert
appelé par les animaux, surtout en mai - juin période de rareté du fourrage. Mais
on assiste souvent à des petits problèmes de cohabitation entre agriculteurs et
éleveurs pour les exploitations qui ne sont pas clôturées.

2.9. Impacts sur l'environnement et les mesures d'atténuations


Depuis que la population riveraine du Goulbi a commencé à s'intéresser à la mise
en valeur des terres de vallée, on assiste à un défrichage abusif de certaines
espèces ligneuses (Ziziphus mauritiana, Acacia nilotica). En dehors de ces facteurs
anthropiques, le climat actuel joue un rôle important dans la dégradation de cet
environnement physique des vallées. Tous ces facteurs réunis ont profondément
modifié la physionomie de la végétation. Cette pression tire son origine de
l'explosion démographique constatée ces dernières années.
Le PIP2 depuis, son démarrage a mis l'accent pour une agriculture irriguée
préservatrice de l'environnement. Une composante protection de l'environnement a
été créée au sein de l'Unité de Gestion du Projet (UGP). Elle est appuyée par un
consortium d'ONG (CIMA international, ANPEIE, et ABC écologie). L'exécution de
ce volet a permis au projet d'asseoir une base pour une meilleure gestion des
ressources naturelles par des guides des bonnes pratiques.

Pour une gestion durable des ressources naturelles, des guides pour la bonne
pratique et des nombreuses formations ont été dispensées aux différents acteurs :
des thèmes clés comme la protection et le développement du milieu biophysique,
des mesures de sécurité sur les sites et les ateliers, les conséquences sur
l'utilisation des produits chimiques.

Le groupe CIMA International a placé dans les régions des animateurs pour la
sensibilisation des producteurs pour une irrigation préservatrice de l'environnement.
En effet l'aménagement des sites maraîchers par le projet PIP2 n'a pas d'emprise
sur le défrichage abusif dans ia vallée, mais certaines actions comme l'élagage
systématique sont constatées. Le système le plus rencontré est la coupe des
épineux (Prosopis) pour la clôture des jardins qui sont exposés, ou l'utilisation des
pailles de sorgho produites dans la vallée. Mais des mesures de protections
78

rapprochées sont encouragées comme ta haie vive en espèces économiquement


rentables : le moringa, le henné, le neem, le bauhinia.

Par rapport à l'utilisation des produits chimiques, on constate beaucoup de


mauvaises pratiques : le manque de port de tenue de protection lors des traitements
phytosanitaires, le non respect de la rémanence après l'application des pesticides.
Mais la présence des agents de suivi rapproché réduit cette mauvaise façon à
travers ia formation et la distribution des kits des bonnes pratiques.

En effet l'irrigation a un impact sur ia nappe alluviale. Selon certaines études


réalisées par la société BCEOM et le cabinet CEH SIDI en 2005, il est démontré
que cette nappe s'abaisse dans le Goulbi Maradi.

Un réseau de piézomètres a été suivi de 1991 à 2001 par la Direction Régionale


des Ressources en Eau de Maradi. En 1991, trente deux (32) points répartis sur la
vallée du Goulbi Maradi ont été suivis. Malheureusement, la discontinuité des
séries de mesures rend impossible l'exploitation des données. En 2005, le suivi du
réseau a été lancé sous l'impulsion du projet PIP2 et certaines implantations ont été
revues. Trente quatre (34) piézomètres ont été réalisés par ce projet dans le Goulbi
Maradi.
Selon certaines mesures effectuées sur ces piézomètres, on assiste à une
remontée de la nappe alluviale dans le secteur de Tibiri (0,3m). L'essentiel de cette
remontée est intervenue à la suite de l'hivernage pluvieux de 1994.
Une baisse dans les autres secteurs de la vallée, se traduit par un
approfondissement du niveau de la nappe. L'amplitude de la baisse sur la période
1991 - 2001 varie de 0,46m au F22 à 3,27m à Madarounfa. La valeur moyenne de
baisse de la nappe est de 55cm par an de 1991 à 1994, et 3cm par an de 1994 à
2001 (selon toujours la même source).

L'impact des seuils du programme spéciale du Président de la République et du


PSSA (PAO) n'est pas encore quantifié, mais selon l'avis de certains producteurs
un effet positif se fait sentir surtout la remontée de la nappe et les réserves
hydriques des sols. Une attention particulière doit être axée sur le suivi
79

piézomètrique de la nappe alluviale du fait de barrage érigé en amont au Nigeria et


les multitudes d'ouvrages réalisés pour l'irrigation tout au long de cette vallée.

2.10. Apparition des nouveaux métiers


L'intervention du PIP2 en matière d'aménagement dans la vallée du Goulbi Maradi
à travers les sous projets des irriguants, a crée de nombreuses activités
économiques au niveau local et régional. Plusieurs prestataires de services ont été
impliqués. Il s'agit : des artisans fabricants des pompes manuelles, des puisatiers,
des foreurs, des plombiers, des fournisseurs, les groupements des services
conseils(GSC), les services techniques , les ONG.

a) Pour les Groupements de Services Conseils (GSC)


Depuis la phase pilote du projet promotion de l'irrigation privée, l'ANPIP a
encouragé la mise en place des GIE7 .C'est un groupement privé et autonome
constitué des jeunes diplômes multidisciplinaires (agronomes, agro- économistes,
génie rural, forestiers, sociologues, géographes, etc.). Au niveau de la région de
Maradi, trois (3) GSC sont agrées par le projet PIP2. Ces GSC ont été répartis au
niveau des différents départements où le projet intervient ; c'est ainsi que le
Département de Guidan - Roumdji a été attribué au GSC Alheri. Ce groupement a
été crée depuis août 1999, il compte actuellement 15 membres dont 4 fondateurs.
Cette stratégie du projet a permis de créer beaucoup d'emplois et d'absorber des
jeunes diplômés sortis des différentes écoles et même les retraités.
Les ressources financières dépendent du nombre de sous- projets 8 élaborés par
le GSC et les différents contrats signés avec le projet ou autres partenaires.
Environ 8 % du coût des investissements du sous projet reviennent au GSC et sont
repartis comme suite : 2% pour les frais de montage du dossier, 2% pour l'appui à
la passation au marché et le suivi de l'exécution et 4% pour le suivi mise en valeur
des exploitations équipées par le projet. Les ressources du GSC dépendent des
nombres de sous projets élaborés. Environ une cinquantaine (50) d'emplois sont
crées aux jeunes diplômés à travers les activités du projet PIP2 dans la région de
Maradi.

7 Groupement d'intérêt économique qui est devenu GSC par la suite


8 C'est-à-dire des dossiers de requête de financement monté par les producteurs
80

b) Au niveau des artisans fabricants des pompes manuelles


Pendant la phase pilote, le PPIP a formé, à travers l'Enterprise Works, trois (3)
artisans au niveau régional, dont deux (2) au niveau de la commune de Maradi. Ces
artisans ont contribué pour 140 000 FCFA à leur formation, en achetant les gabarits
des pompes. Les fabricants peuvent fournir des pompes à crédit aux jardiniers,
sous forme de contrat de location vente. Le contrat stipule que le jardinier paye une
partie (habituellement 50%) et consent à payer le complément à une échéance
mutuellement acceptée. Si le paiement n'intervient pas comme convenu, le fabricant
peut reprendre la pompe et garder l'acompte comme frais de location sur la période
écoulée. Le document est visé par le Chef de village ou un autre membre
responsable de la Communauté. Mais on assiste souvent à des litiges pour le non
payement ; un des artisans a signalé qu'il a actuellement presque 200 000 FCFA de
dettes au prés de producteurs. Ces artisans ont des représentants locaux pour la
maintenance et la diffusion de ces pompes.
Les deux (2) artisans ont été subventionnés par le Projet PIP2 par des sous projets
de renforcement des capacités de leurs ateliers.

Les pompes NDK sont aussi sollicitées par d'autres projets et ONG (vision
mondiale, SOS). Un des artisans a annoncé, qu'il a l'habitude d'envoyer des
pompes Gajéra au Tchad, au Ghana, au Nigeria sous commande des projets qui
veulent les testés pour la petite irrigation et pour l'exhaure d'eau de consommation.

A travers cette activité, on assiste à la création d'emploi pour les jeunes. Ainsi
l'équipe de l'atelier est constituée de 5 personnes (Cf. photo n°11). Le gain
journalier est de 1 500 à 2 000 FCFA par personne. Le coût de la pompe Gajéra est
de 35 000 à 40 000 FCFA. La pompe Bangladesh à 60 000 FCFA et la pompe à
main à 80 000 FCFA. La marge nette dégagée par pompe est de 7000 à 8 000
FCA. Pas de comptabilité, mais le bénéfice est utilisé pour le renouvellement du
stock en matériels de fabrication. Tous les 2 artisans ont un compte d'épargne et
reçoivent des crédits auprès des SFD9 de la place.

SFD : Système Financier Décentralisé


81

W*.

Photo n° 11: Atelier de fabrication des pompes manuelles

C) Au niveau des artisans Foreurs


Ces artisans foreurs ont été formés par l'ANPIP à travers sa Composante Irrigation
Manuelle Améliorée (CIMA). Dans la vallée du Goulbi Maradi, trois (3) équipes sont
fonctionnelles ,1 dans la commune de Maradi, 1 Soumarana, 1 à Tibiri). Mais on
assiste à la naissance d'une quatrième équipe issue de l'équipe de Tibiri crée par
des manœuvres expérimentés, et qui est basée à Soura.
Une équipe des foreurs est composée de 5 personnes (4 manœuvres et 1 chef
d'équipe) (Cf. photo 13 et 14). Les 4 membres sont payés à 10 000 F CFA par
forage (soit 2500 F par personne). Le gain moyen par forage réussi est de 20 000
FCFA.
Au niveau de notre zone d'étude presque tous les forages ont été réalisés par
l'équipe de Tibiri Le PIP2 a subventionné environ 182 forages et six (6) puits
forages entre Soura et Tibiri à travers les sous projets des promoteurs. Pas de
comptabilité mais on peut estimé des retombées financières appréciables d'environ
82

1 820 000 FCFA10 pour cette équipe. En dehors des forages PIP2, l'équipe a réalisé
138 forages pour le PSSA (FAO) dans la même zone, environ 1 380 000 FCFA
sont engrangés par les foreurs.

Photo 13 et 14 : Equipes des puisatiers foreurs avec tarières et tuyaux de pré


tubage

Cette technologie est bien acceptée par les promoteurs dans ces sites. Ainsi en
dehors de deux équipes présentent dans cette zone, des équipements de Madaoua
viennent de temps en temps prospecter le marché des forages. 2 équipes ont été
enregistrées: une à Tibiri et une à Soura Kaoukaye. Selon un irriguant, "cette
présence nous a permis de payer moins pour avoir un forage", (30 000 à 40 000 F),
alors q'auparavant à titre d'adoption il faut payer 60 000 à 70 000 FCFA à crédit ou
au cash.

d) Pour les plombiers


Le P1P2 à travers les sous projets des irriguants a mis en place environ 8712 ml de
réseau PVC enterré pour la distribution d'eau, entre Soura et Tibiri. Le coût du
mètre linéaire posé est d'environ 1250 à 1750 F. Le coût de l'ouverture des
tranchées ou la pose est de 100 F /ml. Cette tranchée est réalisée par une main
10
La marge bénéficiaire moyenne par forage est de 10000 F
83

d'oeuvre locale non qualifiée. Pour les 8712 ml posés, environ 2490 hj sont
employés, soient environ 1 742 400 F de frais de main d'oeuvre. A la date de 31
mars 2007, le PIP2 a posé environ 49.536 ml de réseau PVC au niveau de la
région de Maradi, pour environ 14. 156 hj d'emplois crées.

e) Pour les puisatiers


Les puits bétonnés subventionnés par le projet PIP2 sont des puits mono colonnes
(Type Génie Ruraf). Ces puits sont réalisés par des puisatiers expérimentés
formés par les projets et les services du Génie Rural. Au niveau régional, le projet a
subventionné de 2004 à Mars 2007 environ 311 puits dont 82 dans les sites de
Soura et Tibiri à la même période. Le coût du puits est de 700 000 à 800 000 FCFA
selon les localités. Les puisatiers sont payés de 130 000 à 140 000 FCFA par puits.
Chaque équipe est composée de 5 personnes dont 4 manoeuvres et un chef
puisatier. Les manœuvres sont payés à 2000 FCFA par jour de travail ; Ainsi on
estimé le nombre d'emploi crée pour le fonçage des puits GR dans cette zone à
environ 410 hj.

f) Pour les fournisseurs de matériels d'irrigation et de tâcherons


L'avènement du projet PIP2 a crée beaucoup de catégories de fournisseurs et
tâcherons dans la région de Maradi. Environ 956 GMP de 2,5 CV sont mis à la
disposition des irriguants sous forme de subvention. Egalement les fournisseurs des
tuyaux PVC et les tacherons pour les matériels des puits. Les retombées
économiques11 sont énormes pour les fournisseurs, l'Etat et les réparateurs.

g) Pour les SFD de la place


Pendant la phase pilote l'ANPIP a appuyé la création des nouvelles structures
d'épargne et crédit pour servir de relais en vue de loger les fonds de subvention du
projet. Au niveau de la zone d'étude, il existe actuellement une CPEC (Anfanin
Gobir), qui est une ancienne caisse d'épargne. Celle-ci a repris ses principales
activités avec le démarrage du PIP2. Il existe actuellement 17 coopératives et 33
irriguants individuels qui ont ouvert leur compte dans le cadre du projet. Il faut noter

" : Pour Tachât d'une motopompe au Nigeria, la douane prélève 10 000 F, les réparateurs pour l'assemblage
1000 F : Une motopompe de 2,5 Cv coûte 130 000 à 150 000 FCFA, alors qu'elle est facturée par le projet à
230 000 à 250 000 FCFA
84

que ces comptes sont ouverts pour loger uniquement l'apport des promoteurs et la
subvention du PIP2. Quel est le gain tiré par cette transaction financière ? "D'après
la direction de la caisse, tous les millions du projet ont passé dans notre compte,
mais ne nous ont pas apporté grand-chose". La caisse profite uniquement de frais
de d'ouverture des comptes: 1000 F CFA pour le droit d'entrée et 2000F CFA
comme part sociale. Mais en 2006 la directrice a instauré le prélèvement de 2% de
frais de gestion à chaque facture et qui sont à la charge des prestataires. Les
contraintes énumérées par la directrice sont l'insuffisance d'épargne des
promoteurs, le non remboursement des crédits contractés. Selon toujours la
directrice les clients ouvrent tout juste le compte pour avoir un crédit12. Le crédit
agricole est rarement octroyé, seulement 10 personnes morales et physiques ont
bénéficié en 2006 - 2007, mais 4 seulement ont pu payé. Pour cette campagne
2007- 2008 le crédit est arrêté. Et pourtant les fonds de roulement causent
problème au démarrage de la campagne. Les crédits agricoles sont très durs pour
les promoteurs , par exemple au niveau de cette CPEC, les conditions d'accès sont
déterminées par le versement de 30% du montant demandé et le dépôt de
l'hypothèque du jardin comme garantie , la durée est de 5 mois . Selon toujours la
directrice les crédits en souffrance sont d'environ 1.620.000 FCFA à la date du 30
septembre 2007.

12 Le plafond du crédit est de 1.500.000 FCFA, le taux d'intérêt est de 2,5 % par mois et la pénalité de 10% l'an
pour les mauvais payeurs
85

Conclusion générale et suggestions


L'étude réalisée dans les sites de Soura et Tibiri a permis de mieux connaître le
système de production des irriguants au niveau de cette vallée. La zone du Gouibi
Maradi en générale et du secteur étudié en particulier regorge d'énormes
potentialités agricoles (eaux, terres fertiles).

Avant l'intervention du projet, les superficies exploitées étaient très restreintes, mais
existe quand même un potentiel irrigable important. Le niveau technologique est
caractérisé par des puits bétonnés, des puits tonneaux et des puisards.
Avec l'intervention du projet, les irrigants de cette zone ont apprécié et approprié les
technologies innovées, on assiste à la création des nouvelles exploitations.

Les superficies mises en valeurs, la production et les rendements ont


considérablement augmenté. On assiste aussi à une augmentation des revenus des
producteurs, à la création d'emploi et à la réduction de l'exode rural
Les causes de l'adoption des technologies d'irrigation par ces producteurs trouvent
son fondement par l'insuffisance d'épandage du goulbi, le faible coût des
technologies vulgarisées, la simplicité dans leur utilisation et leur disponibilité sur
place.

L'analyse des résultats d'enquêtes de terrain fait ressortir les atouts et les
contraintes de l'activité d'irrigation et de la promotion des technologies innovées par
le PIP2.

Malgré toutes les opportunités d'irrigation qu'offre cette zone, on assiste à des
difficultés auxquelles il faut y faire face :
s une forte densité de la population ;
S le nombre des personnes en charge par famille est très élevé ;
^ l'organisation de l'écoulement de la production ;
•/ l'insuffisance de moyens et techniques de transformation, de stockage de
produits;
s le faible système d'approvisionnement des intrants de qualité ;
86

En effet, tous les partenaires de développement qui veulent investir pour la petite
irrigation dans cette zone doivent prendre en compte, les propositions suivantes :
• le renforcement de l'émergence des organisations des producteurs par la
création des groupements par affinité et pour des objectifs précis ;
• l'utilisation des radios locales pour informer et sensibiliser les
producteurs ;
• la Création dans la zone un circuit fiable d'approvisionnement en
intrants ;
• faciliter l'accès au crédit de campagne avec des conditions souples de
remboursement ;
• la mise en place des petites unités de transformation des produits
maraîchers ;
• compte tenu des nombreux ouvrages de captages réalisés ou en voie
d'installation, une gestion rationnelle de la ressource eau s'avère
nécessaire ;
• un programme rigoureux de suivi des nappes et de la qualité des sols et
de l'eau doit être mis en place ;
• la diversification des cultures à haute valeur ajoutée ;
• le renforcement du système d'appui conseil de proximité ;
• malgré les marges engrangées par les exploitants, l'objectif ne serait
atteint que quand la subvention du projet touche un nombre plus
important des irriguants dans cette zone.

Pour les perspectives d'avenir il y a lieu d'orienter les réflexions, sur les impacts de
ces technologies sur la nappe alluviale du goulbi qui devient de plus en plus fragile
avec la pression du pompage. Nos objectifs futurs pour les travaux de la thèse
consisteraient à mesurer ces impacts au niveau régional.
87

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région de Zinder (Niger) ; Thèse de doctorat. Université de Lausanne, institut de
Géographie, 358 pages, illustrations et annexes.
ANNEXES
ANNEXE 11 FICHE D'ENQUETE NIVEAU PRODUCTEUR

Coordonnées géographiques : Lat N : Long E

Nom & prénoms : Site de : village de


Age : sexe : Niveau d'instruction :
Statut social : Situation matrimonial :
Mode de faire valoir : Modèle d'exploitation :
Mode d'acquisition de terre : Expérience de l'irriguant :
Superficie aménagée : Superficie exploitée :
Nombre de personne en charge : Nombre d'actifs :

Exodant: Commerçant : Artisan : Autres

Nombre de tête d'animaux : ovins : caprins : bovins : autres :

Type de captage : Quantité : Qualité Mode d'acquisition :


1.
2.
3.
Système d'exhaure : Quantité : Qualité : Mode d'acquisition :
1.
2.
3.
Système de distribution : Quantité : Qualité : Mode d'acquisition :

Les partenaires :
Structures d'appui conseil :
Appartenance aux OP : ....=
Appartenance aux SFD :
Type de reliefs : D bas fonds, D plateau D versant
Distance de la parcelle et le lieu d'habitation :

II
QUESTIONNAIRE NIVEAU PRODUCTEUR (suite)

1. Connaissez vous les technologies vulgarisées par le PIP2 ?

2. Que diriez vous de l'innovation ?


Une nécessité du moment
Une amélioration de ce que vous faites
Une nouveauté
Estelle adaptable à vos préoccupations. ?
Permettent elles d'améliorer les facteurs de production ?
Quelles sont les conditions d'utilisation des matériels ?
3 .Quels usages vous faites des revenus tirés de l'irrigation ?
Nouvelles constructions
Achat de nourriture
Achat matériels
Achat de parcelles
Achat des animaux
Acquisition ou changement de moyen de transport
Soins médicaux et préventions
Contributions aux cérémonies diverses
Autres
4. Pourquoi avez-vous acceptez les nouvelles technologies ?....

5. Quels sont les nouveaux rapports sociaux crées avec l'acquisition des
technologies ?
6. Quels sont les impacts liés à l'introduction des
technologies ?

111
FICHE D' ENQUETE NIVEAU PRODUCTEUR (suite)

Superficie mise en valeur par spéculation


Spéculations Sup. mise en valeur Sup. Extension observations
(ha) consolidée (ha)
(ha)

Total superficie

Caractéristique des systèmes de culture


Cultures Superficie Période Nombre Production Rendement Valeur Taux d'occupation (%)
D'exploitation de cycle par an monétaire

Destination de la production
Cultures Quantité Quantité Quantité Mode de vente Pourcentage
Auto consommée vendue stockée Quantité vendue

IV
Pratiques culturales
Pratique culturale Culture concernée Normes techniques Normes techniques adoptées Justification
vulgarisées

Contraintes à la production
Types de contraintes Modalités techniques Modalités financières Modalités sociales

V
Charges d 'exploitation

Main d'oeuvre Intrants carburants Autres à


préciser

familiale salariée Total semences Fumure Fumure Produit total Carburant lubrifiant réparation
minérale organique pyto

TOTAL

VI
Compte d'exploitation AVANT PROJET

Charges Produits
Désignation Unité Quantité Montant Désignation Unité Quantité Montant

semences

Engrais

Fumier

P° phyto

Mo salariale

MO Familiale

Transport

Carburant

Lubrifiant

Réparation

Amort
équipmt
Curage puits

Autres

VII
Compte d'exploitation (AVEC PROJET)

Charges Produits
Désignation Unité Quantité Montant Désignation Unité Quantité Montant

semences

Engrais

Fumier

P° phyto

Mo salariale

MO Familiale

Transport

Carburant

Lubrifiant

Réparation

Amort
équipmt
Curage puits

Autres

1. Les structures d'appui conseil


4 Combien de structures d'appui conseil interviennent dans cette zone ?
* Quels rôles jouent ces structures ?
* Quels impacts dans l'amélioration de la production ?
4 Comment cet appui conseil est il rémunéré ?
4 Est ce que le producteur est il prêt à payer l'appui conseil ?
i Combien d'agents d'encadrement de base assurent cet appui dans cette zone ?

2. Les artisans foreurs

4 Avez- vous une idée sur le nombre de forages que vous avez réalisé dans le
site ? pour le projet PIP2 ? Pour le PSSA ? Ou à titre d'adoption ?
4 Comment réalisez vous les forages ? à crédit ? Au comptant ?

VIII
4 Quels sont vos relations avec les promoteurs ?
4 Qui vous a formé ? Avez-vous payé la formation ?
4 Comment vous avez acquis les matériels de forage ?
4 Pourquoi avez vous choisi cette zone ?
4 Quelles sont les contraintes liées à cette activité ?
4 Combien d'équipe disposez vous pour la réalisation des forages ?
4 Combien de personnes sont employées ?
4 Comment sont elles rémunérées ?
4 Appartenez vous à une organisation pour cette activité ?
4 Adhérez vous à une SFD ?
4 Comment renouvelez vous vos matériels de forage?
4 Que faites vous du revenu tiré de cette activité ?
4 Quel est le degré de concurrence pour cette activité ?
4 Pensez vous que cette activité est rentable et durable?
4 Quelles sont les améliorations apportées à ces technologies ?

3. Les artisans fabricants de pompes Manuelles


4 Avez- vous une idée sur le nombre de pompes manuelles que vous avez
fabriqué dans la zone ? Pour le projet PIP2 ? autres projets ? Ou à titre
d'adoption ?
4 Qui vous a formé ? Avez-vous payé la formation ?
4 Comment vous avez acquis les matériels de fabrication des pompes ?
4 Quels sont vos relations avec les promoteurs
4 Quelles sont les contraintes liées à cette activité ?
4 Combien de personnes sont employées pour la fabrication de ces pompes ?
4 Comment sont elles rémunérées ? Par jour ou par mois ?
4 Que faites vous du revenu tiré de cette activité ?
4 Pensez vous que cette activité est rentable et durable?
4 Quelles sont les améliorations apportées à ces technologies ?
4 Quels sont vos relations avec les promoteurs ?
4 Vous pompes sont elles imposables ?

4. Les artisans plombiers


4 Avez- vous une idée sur la quantité de tuyauterie enterrée posée dans le site ?
pour le projet PIP2 ? Pour le PSSA ? Ou à titre d'adoption ?
4 Quels sont vos relations avec les promoteurs ?
4 Qui vous a formé ? Avez-vous payé la formation ?
4 Comment vous avez acquis les matériels de plomberie ?
4 Quelles sont les contraintes liées à cette activité ?
4 Combien d'équipe disposez vous pour la réalisation du réseau californien ?
4 Combien de personnes sont employées ?
4 Comment sont elles rémunérées ?
4 Appartenez vous à une organisation pour cette activité ?

IX
4 Adhérez vous à une SFD ?
4 Que faites vous du revenu tiré de cette activité ?
4 Quel est le degré de concurrence pour cette activité ?
4 Pensez vous que cette activité est rentable et durable?
4 Quelles sont les améliorations apportées à ces technologies ?

5. Les puisatiers
4 Avez- vous une idée sur le nombre de puits bétonnés type GR que vous avez
réalisé dans le site ? Pour le projet PIP2 ? Autres projets ? Ou à titre
d'adoption ?
4 Comment réalisez vous les puits ? À crédit ? Au comptant ?
4 Quels sont vos relations avec les tâcherons ?
4 Qui vous a formé ? Avez-vous payé la formation ?
4 Comment vous avez acquis les matériels de fonçage ?
4 Quelles sont les contraintes liées à cette activité ?
4 Combien d'équipe disposez vous pour la réalisation des puits ?
4 Combien de personnes sont employées ?
4 Comment sont elles rémunérées ?
4 Appartenez vous à une organisation pour cette activité ?
4 Adhérez vous à une SFD ?
4 Comment renouvelez vous vos matériels de fonçage?
4 Que faites vous du revenu tiré de cette activité ?
4 Quel est le degré de concurrence pour cette activité ?
4 Pensez vous que cette activité est rentable et durable?
4 Quelles sont les améliorations apportées à ces technologies ?
6. Aux commerçants vendeurs de fruits et légumes

Point de vente :
Nom & prénoms du commerçant :
1. Sexe :
2. Age:
3. Résidence actuelle :
4.Etes vous grossistes ou détaillants ?
5. II y a combien de temps que vous exercez cette activité
6. En quelle période faites vous ce commerce ?
a) Toute l'année ?....
b) Occasionnellement?....
c) Seulement en saison sèche
d) Autres à préciser
7. Exercez - vous d'autres activités ?
8. Quelle est votre activité principale ? Dites pourquoi ?

a) Parce quelle vous apporte plus de l'argent ?


b) Autres à préciser
9) Déplacez vous souvent pour vendre les produits ?,
-Si oui où allez vous ?
- sinon pour quoi ?

Approvisionnement
1. Où achetez vous vos produits ?
a) dans le site ?
b) dans le marché ?
c) autres (à préciser le lieu)
2. Comment vous acheter les produits ?


-à crédit
-au comptant
-à crédit et au comptant
3. Quels sont vos moyens de transport des
produits?
4. Quels sont vos moyens de conditionnement ?
-Panier
-Carton ....
-Tasse...
-Sac
-autres à préciser

La vente
1. Où vendez vous vos produits ?
2. A qui vous vendez vos produits ?
3. Combien vous gagnez dans la journée ?
4. Combien vous gagnez dans la semaine?
5. Quel est le mode de payement ? comptant ; crédit ; autres à
préciser.
6. Vous êtes détaillant ou grossiste ?

Les Contraintes et souhaits


1. Quels sont vos problèmes dans la commercialisation des produits ?

2. Quels sont vos souhaits ?

3. Quelles sont vos relations avec les producteurs ?


4. Quels appuis vous apportez à ces producteurs ? Intrants ? fonds de
roulement ? Autres.. .. ?

XII
NB : Une interview sera effectuée avec tous les acteurs de la petite irrigation
pour mesurer le degré de leur contribution pour le rayonnement de la petite
irrigation. Il s'agit de :

#Fournisseurs: motopompes, Petits outils de jardinage, intrants agricoles,,

# Main tenanciers : Réparateurs des motopompes, Réparateurs des pompes


manuelles
# L'association des producteurs ': au niveau sous régionale, les différents
groupements,
# Les projets, les services étatiques qui interviennent dans la zone d'étude.

XIII
ANNEXE 2:Contribution des différents acteurs dans le financement des sous projet
PIP2

Nature du Groupement de Groupes vulnérables Individus


sous projet producteurs (GV)

Financeme Apport Financement Apport Financemen Apport


ntPIP2 groupement PIP2 GV tPIP2 individu
E&I 90% 10% 90% 10% 90% 10%
De 35 000 à
2 000000
E&I 85% 15% 90% 10% 80% 20%
De
2 000001 à 6
000000
E&I 80% 20% 90% 10% 70% 30%
De 6 000001 à
10000000
E&I 75% 25% 90% 10% 60% 40%
DelOOOOOOl à
35000000
SP (BI) 90% 10% 90% 10% 90% 10%
-Boutique 80% 20% 80% 20%
-Intrants
(stock initial)
Activités Subvention PIP2 80 % ; apport promoteur 20 %
connexes
Investissement 90% PIP2 10% 90% PIP2 10% promoteur en nature
s structurant promoteur
en nature
90% PIP2 90% PIP2 10% promoteur en nature
Protection 10% promoteur en
environnement nature
aie
Répartition en s us des 10 % du coût total i nvestissement du Sous projet
-Elaboration
dossier (2%) 1% 1% 1% 1% 1% 1%
- SUIVI
réalisation SP 2% 0% 2% 0% 2% 0%
(2%)
-Appui mise en
valeur (4%) 4% 0% 4% 0% 4% 0%

-Suivi ANPIP
(association) : 2% 0% 2% 0% 2% 0%
2%
Total PIP2 = 9% 1% PIP2 = 9% 1% PIP2 = 9% 1%

XIV
ANNEXE 3 : Nouvelle grille de financement proposée pour Tannée 2005

Sous projets équipements et intrants Taux de financement PIP2


(inatching grant)
35.000 < S P < 2 millions
- SP individuel 10%
- SP groupement 10%
2 millions < SP < 6 millions
- SP individuel 20%
-SP groupement 15%
6 millions < SP <10 millions
- SP individuel 30%
- SP groupement 20%
SP > 10 millions
- SP individuel (< 5ha) 40%
- SP groupement (<10ha) 30%
Source : Cinquième mission de supervision gouvernement banque mondiale (juillet 20005)

XV
ANNEXE 4 : Prix des équipements selon la passation de marché par zone (Maradi)

Equipements Zone Prix


GMP de 2,5 CV et Maradi, Madarounfa, Aguié, 240 000 F
accessoires Maifarou
Guidan Roumdji, lyataoua 245 000 F
Pompes manuelles et Aguié, Maifarou , lyataoua 40 000 F
accessoires et installation Guidan Roumdji Madarounfa, 38 000 F

Maradi commune 36 000 F

Appareil de traitement à 50 à 60 000 F


pression de 16 litres Toutes les zones
Appareil ULV 30 à 35 000 F
Charrettes
Bovine 120000F
A sine Toutes les zones 90 000 F
Charues bovines et 40 000 F
accessoires
Outils de jardinage
Brouette 25000 F
Arrosoir Toutes les zones 3000F
Seau métallique 2500F
Pelle avec manche 3000F

Puits bétonnés type GR Goulbi Maradi 750 000 F


avec 4 ml de mise en eau lyataoua 800 000 F
Maifarou, Aguié 700 000 F

Puits forage Toutes les zones 40 000 F


Forage manuel Maradi Madarounfa, lyataoua 80000 F
Guidan Roumdji, Assaya
,Golom, Guertaou 70 000 F
Réseau PVC 50 mm Toutes les zones 1250F
Clôture 3500 F /ml
Grillagée avec cornières Toutes les zones
Barbelée 5 rangées avec 2000 F/ ml
cornières
Plants fruitiers Toutes les zones 500 /plants
Haie vive (espèces 150 à 200 F/ ml
rentables) Toutes les zones
Source : Antenne PIP2 Maradi(28/11 /2Q05)

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