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Edito : LePasDeCôté N°16/nov210

Déficits économiques et idéologies sociales


Sont actuellement en cours des coupes sombres, plus que sombres même,
des dépenses de lʼEtat dans pratiquement tous les domaines. Leur effet le
plus tangible est la diminution massive des prestations directes et indirectes
servies à des secteurs précis de la population (couches moyennes et surtout
populaires).
La qualité du service public ne peut que sʼen ressentir. Pour donner le change,
il est aussi question de réduire « le train de vie de lʼEtat », doux euphémisme
qui renvoie aux frais des ministres et des ministères, des cohortes de
conseillers et autres affidés du système en place. Ceci nʼempêche nullement,
au contraire !, le renforcement chaque jour plus éhonté des inégalités de
toutes sortes.
La réduction des déficits publics, nous répète-t-on sans discontinuer, est une
priorité absolue. Cʼest vrai que lʼEtat ne saurait dépenser sans compter,
ressources et réserves nʼétant pas inépuisables, comparativement à des
besoins qui ne cessent, eux, dʼaugmenter. Pour des raisons semblables, une
réforme du système de retraites est indispensable. Une réforme, mais pas
forcément celle qui se met en place. That is the question !
Il y a différentes manières de réduire le train de vie de lʼEtat, de réorganiser les
ressources et les dépenses, de distribuer les efforts imposés aux uns et aux
autres. Cela vaut pour les institutions, pour les ménages, et bien entendu pour
lʼEtat.
Tout dépend de la conception dominante de lʼEtat, de ses fonctions, droits et
devoirs, des services quʼil est censé rendre, bref de la définition du service
public. Les déficits économiques et financiers revêtent des allures
complètement différentes selon quʼon tienne lʼEtat pour une entreprise parmi
dʼautres, à gérer comme telle, ou quʼon y voit le premier garant dʼun vivre-
ensemble à visées démocratiques, - auquel cas les déficits ne sont nullement
des inconvénients à éviter à tout prix. Pas quʼen France dʼailleurs. Exemple
récent : le sauvetage des banques à coup de milliards extraits de caisses dont
on nous assurait pourtant quʼelles étaient vides. Vide probable dʼun point de
vue économique et financier, plein indubitable dʼun point de vue dʼéconomie
politique. Tel est un des noyaux rationnels de la situation actuelle.

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