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2010
S AÜL K ARS Z
Trois tâches improbables. Mais aujourd’hui indispensables
1. Positionnement
11. Le thème de cette formation est bien une question
111. Pourquoi ce thème et cette question ?
112. Un thème qui pose une question double
et convoque de multiples paramètres.
Les conditions objectives et subjectives des 12. Quelques données
exercices professionnels connaissent des 121. Sollicitations croissantes, situations complexes,
moyens limités.
mutations profondes. 122. Quelques postures typiques :
de la béatitude au découragement, et retour ;
Complexité croissante des situations individuelles de la résistance à la nostalgie, et retour.
et collectives, contraintes politiques, restrictions 123. Un diagnostic en porte-à-faux des temps actuels :
l’instrumentalisation de l’humain, -
budgétaires, difficultés institutionnelles... ne et donc des services qui s’en occupent.
124. Sentiment plus ou moins clair quant
cessent d'interroger les idéaux des profession- à l’utilité objective de la tâche sociale, médico-sociale, soins,
nels, les dynamiques des équipes, les pratiques et nécessité subjective d’un emploi au moins intéressant...
que les uns et les autres entendent conduire. 13. Le paradoxe est un principe de réalité
131. Paradoxe1 : pourquoi la situation actuelle
Les institutions cherchent à se frayer une voie n’empêche-t-elle pas de travailler ?
leur permettant d'assurer leurs missions dans le 132. Paradoxe 2 : le paradoxe, accident ou structure ?
133. Perspective : subir le moins possible, surtout quadriller,
cadre des réagencements en cours... afronter et se confronter, entreprendre.
Aller vers un public qui ne formule pas de demandes précises, accueillir des usagers
fragiles dont le principal souci est d’accéder à un logement ou un emploi que le
travailleur social est bien incapable de fournir, écouter des personnes sans avoir au
départ de mission claire : l’aide se réduit à une fonction d’accueil et d’écoute, de
veille ou d’orientation. Le premier enjeu pour les intervenants, c’est d’être présent à
la situation (« d’être présent au présent »). Dans le meilleur des cas, il s’agit d’ins-
taurer ici et maintenant la possibilité même de la relation d’aide, condition première
de l’agir. La relation d’aide s’impose comme alpha et oméga de la pratique : elle se
transforme en aide relationnelle. Ainsi décrit, le travail social devient un travail de
réchauffement du monde social, un travail de maintien des personnes visant à éviter
un nouveau décrochage et multipliant les prises que la personne pourrait saisir
comme autant de nouvelles attaches. Le travail social devient palliatif (selon la
suggestion de M.-H. Soulet), à visée d’étayage plutôt que de changement, tendant à
prendre soin davantage qu’à soigner ou éduquer, sans autre projection attendue que
le présent des réaccordements. Cette attention présentiste (temps court de la
présence sociale) s’oppose aux présences préventives de l’éducation spécialisée
(fondées sur le temps long de la perfectibilité). Et c’est un autre visage de la clinique
qui se donne à voir : une clinique du lien défait plutôt qu’une clinique du sujet.
ROBERT LAFORE
Renforcement des contraintes et espaces de créativité collective
B RIGI T T E R IERA
Accompagnement en milieu scolaire : ne pas se dépêcher d’être en retard
On n'accompagne plus les enfants à l'école, on les accompagne à la Mercredi 16 nov. matinée
scolarité : nuance lourde de sens.
A travers une lecture critique des textes officiels définissant l'accompagnement en milieu
scolaire et la loi sur le socle commun des connaissances et des compétences, il importe de
développer des ruses avec le discours institutionnel et d'instruire l'enfant, l'adolescent, des
habiletés dont il pourra faire preuve pour entendre ces discours sans en être le jouet ni
l'objet.
Dans ce sens, accepter le temps de retard inhérent à nos représentations quand on commen-
ce un travail, scolaire ou d'accompagnement, avec un jeune peut s'avérer salutaire dans la
construction, voire la co-construction, d'un dispositif d'aide à même de prendre en compte
la parole de celui qui dit ses difficultés et ses errances. Respecter la nature indécidable de ce
type de relation, indécidable, non définitif et non évaluatif engage un travail lent, incertain
et aléatoire. Il est pourtant la condition pour garantir à l'humain qui grandit un appui ferme.
Le retard dans l'accompagnement crée également le contretemps nécessaire à une interpré-
tation ouverte, au malentendu créateur de surprises et à une déprise qui garantisse plus
sûrement le gain d'autonomie que des adaptations précoces.
Les élèves, de toutes façons, sont en retard sur ce qu'ils sont. L'accompagnateur arrive là, en
retard, pour faire travailler ce décalage et le rendre prolifique.
XVI° Journées d’Etude de P RATIQUES S OCIALES / NOV . 2010
F RAN C K C HAUM O N
Santé mentale positive et psychanalyse
La chose était déjà engagée depuis longtemps, annoncée clairement dans le
rapport Piel-Roelandt [*] : il faut passer de la psychiatrie à la santé
mentale. Ce slogan est désormais hissé au rang de «changement de
paradigme» par le rapport de Viviane Kovess intitulé La santé mentale,
l'affaire de tous , lequel s'inscrit dans une politique déclarée de l'Union
Européenne, le Livre vert de la santé mentale. Qu'un pareil texte soit
issu du Centre d'analyse stratégique auprès du premier ministre et remis
non pas au ministre de la santé mais à la Secrétaire d'état chargée de la
Prospective et du Développement de l'économie numérique doit nous
inviter à penser qu'il s'agit là en effet d'une chose sérieuse, s'inscrivant dans
un nouveau mode de gouvernementalité, pour parler comme Michel
Foucault.
Nous envisagerons cette nouvelle politique néolibérale à partir du point de
vue de la psychanalyse, ce qui nous conduira à interpeller… les
psychanalystes.
[*] Rapport de mission ministériel français par Drs. Eric Piel et Jean-Luc Roeland (juillet
2001, 80 pages). Dresse un état des lieux de santé mentale en France et fait des propositions,
certaines ayant inspiré des lois.
Mardi 16 novembre
9h MATHIEU BONDUELLE, Un juge peut-il résister ?
10h45 JACQUELINE DUCHÊNE, Obligée d'inventer : EPICEA, une consultation
familiale en banlieue {passages du film de D. Kupferstein et E. Simon,
Maison des parents}
12h30 Déjeuner
14h15 FRANCK CHAUMON, La pratique analytique à l'heure de la santé mentale
positive
16h3 0 ALAIN MINET, Ouverture du médico-social au marché : quel accompagne-
ment pour le sujet ?
20h30 Atelier Travailler : contraintes, impositions, initiatives, trouvailles.
Mercredi 17 novembre
9h BRIGITTE RIERA, Accompagner en milieu scolaire : ne pas se dépêcher d'être
en retard
11h Atelier Décloisonner les pratiques professionnelles
12h30 Déjeuner
3h4 5 SAÜL KARSZ, Ouvrir des perspectives, dessiner des pratiques innovantes
13h45
16h30 Fin des Journées d'Etude 2010
Mercredi 17 nov. après-midi
S AÜL K ARSZ
Ouvrir des perspectives, dessiner des pratiques innovantes
4. Dégagements et propositions
41. Mot d’ordre :