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Juillet 2004

Bulletin n° 233

Risques ergonomiques de la position assise

Au bureau, les blessures se développement graduellement et passent souvent inaperçues jusqu’à


ce que l’inconfort soit important. Le facteur le plus important des blessures au bureau est une
mauvaise posture. Bien qu’une mauvaise posture puisse ne pas se traduire par une blessure
après une semaine, un mois ou même un an, une exposition prolongée à une mauvaise posture
accroîtra grandement le risque de blessure. Bien qu’il soit possible que les blessures guérissent
d’elles-mêmes lorsque le risque ergonomique est éliminé, il y a des cas où des personnes ont
suffisamment endommagé leur organisme qu’ils exigent une thérapie corrective en plus de
l’élimination du risque.

Risques ergonomiques de la position assise


Il est souvent difficile de déterminer avec exactitude la cause d’un mal de dos. Toutefois, on a
démontré scientifiquement que certains facteurs accroissent le risque d’avoir des douleurs
dorsales ou une blessure au dos.

1. Perte de la courbe lordotique dans la zone lombaire — Souvent appelée la courbe lombaire,
la courbe lordotique se situe là où le haut du corps est raccordé à sa partie inférieure.
Lorsque le corps passe de la position debout à la position assise, les hanches pivotent et la
convexité de la courbe lombaire disparaît. La perte de convexité est dommageable pour la
santé vertébrale.

2. Tension musculaire — Lorsqu’une personne assise adopte une mauvaise posture, les
muscles de la partie avant du torse (muscles abdominaux) ont tendance à se détendre. La
contraction de ces muscles est nécessaire pour maintenir une saine incurvature de la
colonne vertébrale. La réduction de l’activité musculaire se traduit par une pression accrue
sur les disques intervertébraux.

3. Distribution inégale de la tension — Lorsque la courbe lombaire est aplatie en position


assise, la pression s’accroît sur les disques intervertébraux de manière inégale. La partie
avant (antérieure) des disques subit une pression beaucoup plus élevée que la partie arrière
(postérieure). Cela crée une condition où le centre gélatineux du disque peut se déplacer
vers l’arrière (herniation). Si le centre du disque ne bouge pas, il peut exercer une pression
sur les nerfs de la colonne vertébrale et causer des maux de dos.

4. Charge statique dans les muscles du dos — En position assise, les muscles de la partie
arrière du torse (muscles spinaux) acquièrent une charge statique (contraction constante).
La contraction constante peut accroître le risque de fatigue des muscles du bas du dos et
entraîner des spasmes, des crampes ou des blessures au dos. Elle se traduit par une pression
accrue sur les disques intervertébraux.

5. S’asseoir dans une chaise sans appuie-bras — En position assise, le poids du haut du corps
exerce une pression sur les hanches. Des appuie-bras adéquatement ajustés offrent un
soutien au poids des bras et un soutien partiel au poids du haut du corps. Un soutien accru
au haut du corps se traduit par une réduction de la pression sur les disques intervertébraux.

BULLETIN 233 1
Interventions ergonomiques pour réduire le risque de douleur et de blessure
Prendre des pauses de la position assise (réduire la durée d’exposition à une posture
dommageable) — Le risque de blessure corporelle s’accroît si on demeure assis pendant plus
d’une heure sans une pause. Les recherches démontrent que les personnes qui demeurent assises
pendant cinq heures et plus au cours de la journée signalent plus que les autres un certain
inconfort ou des douleurs. On recommande de se lever pour une pause d’au moins cinq minutes
après chaque heure en position assise. Voici quelques conseils pour vous aider à limiter votre
exposition à la posture assise :
1. utilisez une alarme de minuterie pour vous rappeler de vous lever;
2. lorsque le téléphone sonne, profitez-en pour vous lever et faire quelques pas;
3. ne reportez pas tout le travail de bureau (classement, courrier, etc.) à la fin de la journée :
organisez vos tâches pour favoriser la variété pendant toute la journée.

Placer et verrouiller la chaise dans une position légèrement inclinée — Lorsque vous êtes assis
le dos droit, la gravité assoit le haut du corps directement sur les hanches. En ajustant
l’inclinaison, la gravité assoira le haut du corps sur le dossier afin de réduire la pression sur les
disques intervertébraux et la contraction exigée des muscles du bas du dos.

Utiliser un support lombaire chaque fois qu’on est exposé à la posture assise — Un support
lombaire adéquatement ajusté joue un rôle très important dans la prévention des maux de
dos.

Aux termes du paragraphe 4(2) de la Loi sur la sécurité et l’hygiène du travail (W210), tout
employeur est tenu « a) de fournir et de maintenir, dans la mesure du possible, un lieu de travail
ainsi qu’un équipement, des installations et des outils nécessaires qui ne comportent pas de
risques pour la sécurité et la santé des travailleurs; b) de fournir à tous ses travailleurs les
renseignements, les instructions, l’entraînement, la surveillance et les moyens d’assurer, dans la
mesure du possible, leur sécurité, leur santé et leur bien-être. »

** Cette mesure législative s’applique aux environnements de bureau, en particulier en ce qui a


trait à l’offre par l’employeur de chaises de bureau adéquatement réglées. Une chaise
inappropriée ou une chaise inadéquatement réglée peut être un risque pour la santé.**

CARACTÉRISTIQUES D’UNE CHAISE SÉCURITAIRE

[height adjustable lumbar support]


Soutien lombaire à hauteur réglable — Le dossier devrait être réglé pour soutenir la courbe du
bas du dos. Vous devriez sentir que la chaise semble « pousser » le dos dans une posture neutre.

[chair tilt]
Inclinaison de la chaise — L’angle d’inclinaison de la chaise devrait être réglable. Le plateau de
siège et le dossier devraient s’incliner en même temps vers l’arrière et se verrouiller à diverses
positions. En variant l’angle d’inclinaison au cours de la journée, vous variez la distribution du
poids et la pression sur la colonne vertébrale et les disques intervertébraux.

[seat pan depth]


Profondeur du plateau de siège — En position assise, il devrait être possible de s’appuyer
contre le dossier sans que le devant du plateau de siège ne compresse l’arrière des genoux. La
taille du plateau de siège devrait être adaptée à la taille de l’utilisateur.

[adjustable height]
Réglage de la hauteur — La hauteur de la chaise devrait être réglable afin de pouvoir utiliser un
clavier en maintenant les coudes à un angle d’environ 90°. Si cela soulève les pieds du plancher,
il faut utiliser un repose-pieds.

[adjustable armrests]
Réglage des appuie-bras — Les appuie-bras devraient être situés directement sous les épaules,
au niveau des coudes. Ils devraient être réglés de manière que les bras soient soutenus sans être
poussés vers le haut, ce qui soulève les épaules. La largeur des appuie-bras devrait être appropriée
à la taille de l’utilisateur.

BULLETIN 233 2
[five casters]
Cinq roulettes — La chaise devrait être munie d’une base à cinq branches. On a démontré que
les chaises munies de quatre roulettes n’étaient pas sécuritaires et qu’elles ne devraient pas être
utilisées.

[illustrations…]
Illustrations reproduites avec la permission de Global Group.

This information is also available in English at www.gov.mb.ca/labour/safety/index.html.

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