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Fiche XIX. L’escroquerie.

Comme le vol, l’escroquerie est un délit qui tend à l’appropriation frauduleuse des biens appartenant à
autrui, mais la méthode utilisée par l’escroc est différente de celle du voleur. Ainsi, Art. 313-1 CP.

§ I. Les composantes de l’infraction d’escroquerie.

A. Les moyens de l’escroquerie.

- Usage de faux nom ou d’une fausse qualité. Pour la cour de cassation, les qualités juridiques
soit de proprio soit de créancier ne sont pas prises en compte.
- L’abus d’une qualité vraie : l’escroc abuse d’une qualité qui impose la confiance (recouvreur
principal des impôts proposent des placements à des contribuables…).
- L’emploi de manœuvres frauduleuses. Il faut deux conditions :
o Mensonge actif antérieur à la remise de la chose convoitée par le voleur (fraude à la
TVA  : indication d’un montant fictif de taxes déductibles).
o Elément qui corrobore le mensonge (production d’un document, intervention d’un 1/3
certificateur, machination ou mise en scène…).

B. L’objectif poursuivi par l’escroc : la tromperie.

Le but est de tromper la victime. Tromper une victime c’est la persuader de l’existence d’une fausse
entreprise (collecte de fonds humanitaire par exemple). La persuader que l’on a un pouvoir ou un
crédit imaginaire. Faire naitre l’espérance ou la crainte d’un succès, d’un accident ou de tout autre
événement chimérique.

C. Le résultat de l’escroquerie : la remise déterminée par la tromperie.

1) L’objet de la remise 
- des fonds, valeurs ou biens quelconques.
- Fourniture de service par la victime.
- Consentement d’un acte opérant O° (reconnaissance de dette) ou décharge (quittance).
- Le cas particulier de l’escroquerie au jugement :
o l’escroquerie au moyen d’un jugement : je présente de faux docs sur la base desquels
je vais demander au juge de condamner mon adversaire à me verser une somme
d’argent.
o Lorsque la finalité ultime est la décision elle-même. Dans un arrêt de 2009, il
s’agissait d’obtenir une autorisation administrative.

2) Le moment de la remise
- La remise doit être postérieure à au moins un des moyens utilisés par l’escroc.

3) Le préjudice causé par la remise


- Ce n’est pas une véritable condition. Même si la victime n’a rien perdu on peut caractériser
l’escroquerie. Par exemple, escroquerie à l’assurance : je perds le chèque. Il n’y a pas eu de
préjudice mais on condamnera quand même parce qu’il y a eu escroquerie.

D. L’élément moral : infraction intentionnelle.

Section II. Le régime juridique de l’escroquerie.


§ I. La responsabilité des participants à l’infraction.
- Peine encourue par les PP :
o Infraction simple : 5 ans + 375 000€.
o Infraction aggravée (escroquerie à la charité) : 7 ans + 750 000€.
- Responsabilité pénale des PM : Art. 313-9 CP. La peine de dissolution a un temps été
supprimée. Le législateur l’a rétablit à 309-9. Cette bévue ne peut pas être rétroactive.
- La tentative est incriminée.

§ II. Les particularités de la poursuite et de la répression.

- Immunités familiales. Ce sont les mêmes qu’en matière de vol.


- Si la V effectue plusieurs remises successives, le délai de prescription courra à compter de la
dernière remise. Pour l’escroquerie au jugement, le délai part au jour où la décision obtenue
est devenue définitive (Crim., 24 septembre 2008).

Fiche XX. Les infractions voisines de l’escroquerie.


- L’abus de l’état d’ignorance ou de la situation de faiblesse. Cette incrimination a été
remplacée par une autre qui réprime la même infraction. Quel est l’intérêt de cette
modification ? L’infraction qui était prévue par le livre 3 est désormais prévue par le livre 2.
On a déplacé une infraction d’une atteinte aux biens à une atteinte aux personnes. La valeur
sociale protégée par l’I n’est plus la même.
- Les filouteries (aller au restaurant et partir sans payer). Art. 313-5 CP : 6 mois + 7 500€.

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