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8 Déformations 8.1 INTRODUCTION Nous avons vu que la résolution d'un probleme de résistance des matériaux consistait, en général, a étudier chaque cas en respeciant trois éiapes fonda- mentales : 1. "étude des forces et des conditions d'équilibre ; 2. "étude des dépla- cements et de la compatibiité géométrique : 3. ‘application des relations forces! déplacements. Létude des déplacements, qui conduit & celle des déformations, constitue done tune étape importante de l'analyse des corps déformables. Nous avons entrepris cette étude séparément pour les problémes associés &la tension, & la flexion et & la torsion (chap. 2, 5 et 6). Pour les cas de combinaisons de charges, ou méme de sollctations uniques (déja étudiées), i importe maintenant d'examiner en détail Tétat de déformation en un point (briévement abordé au chepite 1). Cette étude ‘est analogue a celle des contraintes (chap. 7). Nous traiterons plus loin des rela- tions existant entre contraintes et déformations (chap. 9) Nous devons d'abord revoir de fagon systématique les définitions des défor- mations ainsi que la convention de sianes adoptée. Nous étudierons ensuite les deux problémes fondamentaux que sont les relations entre déplacements et défor- mations, d'une part, et l'étude des deformations selon des directions arbitraires, «autre part, Aprés quoi, nous ferons quelques remarques concemant les mesures expérimentales des déformations. Saut indication contraire, nous utiiserons le syst2me de coordonnées carté- siennes ; nous mentionnerons toutefois briévement I'expression des relations fondamentales selon des coordonnées cylindriques. 8.2 DEFINITIONS ‘Sous I'action de forces externes ou de changements de température, un corps déformable réagit de tele sorte que chacun de ses points se déplace dans|'espace. Ces déplacements peuvent étre répartis en deux catégories a) Mouvement rigide, c’est-&-dire translation ou rotation. Ces déplacements, petits ou grands, font en général ‘objet d'une autre étude, la cinématique. La figure 8.1 illustre deux exemples de ce type de mouvement, par lequel un ‘corps ABC se déplace en A'B’C’. ) ® b) Mouvement relaif d'un point par rapport @ un autre point du méme comps : ‘on dit que le corps s'est déformé. Puisque c'est ce type de mouvement que ‘nous désirons etudier ici, nous devons introduite une grandeur (la «défor- mations) qui corresponde & ce phénoméne, Nous nous limiterons ici aux déplacements qui affectent les matériaux de structure habituels, c'est-dire les petits déplacements (ce qui élimine de nos considérations, par exemple, le ‘comportement d'une pice de caoutchoue, dont la géomeétrie peut se mo- difier appréciablement. Ces cas de grande: déformations font l'objet de textes plus avancés!). La figure 8.2 montre un exemple de ce type de mouvement. Nous devons done définir les déplacements et les déformations, particulier : l'état pian de déformation, qu'un cas 8.2.1 Déplacements Considérons un corps de forme quelconque (fig. 8.3) dans sa position d'exigine (ligne continue} et dans sa position aprés déformation (ligne en poiniillés). On peut roprésnter par un vectour (3), 8,» By, - By) le déplacement de tout point (1, 2, . J. N) depuis sa position d'origine jusqu’a sa postion finale. Par rapport au systiéme d’axes de référence x. y, zon peut décomposer le vecteur ui teprésente le déplacement du point N (fig. 8.4) ; on obtient ainsi: by = ul + vj + wk (8.1) ‘08 les composantes u, v et w sont, en général, des fonctions de x, de y et de z. 8.2.2 Etat plan de déformation Le cas général des déplacements en trois dimensions étant relativement com- plexe (nous en traiterons succinctement en regard de la similarité de représentation matticielle entre un état de contrainte et un état de déformation), nous nous con- centrerons davantage sur un cas particulier, plus simple, mais de grande impor- tance pratique, celui de état plan de déformation. C'est{'état pour lequel iln'ya. 1. Ver par exemple, LE, MALVERN, inirducton tothe Mechanica of a Continuous Medium, New Ye, Prentice Hal, 1969 et GT. MASE et GE. MASE, Continuum Mechanics for Enginers, Bos Raton (onde), CAC Press, 2 6a, 1999. Déformations 197 Figure 8.1 Exemples de mouvement rigde : a) translation ; b) rotation Figure 8.2 Exemple de mouvement relatif entrainant des déformations. Figure 8.3 Corps dans sa position dorigine et dans sa position apres défor- mation. Figure 8.4 Décomposition du vecteur de deplacement. 198 Chapitre 8 Ltt * Figure 8.5. Délormation, dansun plan, un petit dément aucun déplacement dans une direction (par exemple la direction z| ; par consé- quent, les déplacements dans le plan sont uniquement des fonctions de x et de y. On peut done écrire (ay) vay) (82) w=0 8.3 DEFORMATIONS DANS UN PLAN 11 faut maintenant définir une grandeur qui traduise adéquatement les mouve- ments relatifs (comme cout illustrés a la figure 8.2). On suppose un état de défor- mation uniforme, c'esta-dire qu'une ligne droite reste droite aprés déformation (ce qui constitue une approximation raisonnable lorsqu’on considére des points voisins, sépares les uns des autres par une distance infintésimale), et on se limite aux déplacements relaife du corps dans le plan ; cela résulte en un état plan de déformation Etudions (fig. 8.5) la déformation qui se produit autour d'un point A, de coor- données x ety. Puisque, par définition, la déformation met en jeu des mouvement relatifs il faut considérer des points voisins de A. On pourrait les choisir n/importe od, mais il est plus simple d’en sélectionner deux : l'un, B, situé @ une distance x de A, dans la direction x ; autre, C, situd & une distance dy, dans la direction y. On peut définirla déformation qui se produit autour de A, en répondantaux deux questions suivantes a) Quelle variation de longueur affecte les segments AB et AC? ) Quelle variation d’angle se produit entre les segments AB et AC, qui, avant déformation, étaient orthogonaux? ‘Au chapitre 1, nous avions analysé deux sortes de déformations en répondant & 28 questions, analyse que nous reprendrons ici. a) La déformation normale ¢ est la variation relative de longueur d'une ligne donnée (Vindice correspondant & la direction originale de catte ligne). Done (Gg. 8.5), on peut écrire : (83) Convention de signes : posiflorscu’l sagit d’un allongement. ») La déformation de cisaillement y (qui comporte deux indices correspondant ‘aux directions des deux lignes orthogonales avant déformation) est la tangente de Tangle qui représente la variation d'angle entre ces deux lignes. On peut erie (fia. 85) Ty = fim tg(B4C - HAC) = him te(= - FC pe) ao0 et, lorsque 7 est faible (angle exprimé en radians) : Ye = 3s,( we a) a8 Convention de signes : posttf lorsque langle correspondant au premier ou aut ‘noisi¢me quadrant d'un systme d'axes donné devient inférieur 8 112. I faut signaler que, a instar des déplacements, les déformations sont consi- dérées comme petites, Cest-a-cire faibies par rapport a l'unité. La tangente et ange (exprimé en radians) se confondent alors ; on pose done habituellement ‘que 7 représente la variation dangle. Aprés avoir défini les déformations, il nous faut maintenant déterminer la relation qui exisie entre les déplacements et ces déformations Relations entre les déplacements et les déformations, dans un état plan de déformation. Considérons, comme ala figure 8.5, les déplacements du point A (fig, 8.6), de coordonnées x et y, et de deux points voisins, B et C. Les points BAC représertent image de l'ensemble physique BAC apres déformation. Sil'on appelle u et v les composantes du déplacement de A vers A’ (selon les axes des x et des y), les composantes du déplacement des points B et C sont: sou B wear ve Par ou av way ae ve May pour m x A partir des équations 8.3 et 8.4, on obtient donc (fig. 8.6) : Antu Arua ae lim 2 ** a ah ae 85) Déformations 199 pore fx shad Figure 8.6 Changement de aéométrie, dans un plan, exprimé en fonction des deplacements. 200 Chapitre 8 Figure 8.7 Déplacements dansun plan, exprimés suivant les deux systémes axes différents, La dernidre relation tient compte du fait, déia mentionné, que ¢, ou &, sont négi- geables par rapport & Tunité llest important de signaler que les déformations dépendent des taux de variation des déplacements et non pas des valeurs de ces déplacements. Ainsi, on exprime les deformations en metres par metre (vm) ousans unité [on emploie couramment les micrométres par métre (umim ou 10% m/m) pour déctre les déformations]. NOTE : Si fon étudiait en trois dimensions les relations entre les déformations et les déplacements, avec les composantes de déplacement u, vet w (dans les direc- tions x,y et), on pourrait montrer qu'on obtiendrait (pour le systéme de coordon- nées cartésiennes) : au Ps av y aw a & = Yer = av au am a” a aw , ay wie ay au az aw ar (85) 8.4 ETAT DE DEFORMATION DANS UN PLAN SELON DES ORIENTATIONS ARBITRAIRES 8.4.1 Définition du probleme Comme nous l'avons fait pour les contraintes, il nous faut connaitre, en un point, l'état complet de déformation, c’est-a-dire non seulement les déforma- tions évaluées selon un syst?me d’axes déterminé x, v, mais également selon stimporte quel systéme d'axes. En particulier, il nous faut pouvoir determiner Jes valeurs maximales et minimales de e et 7 8.4.2 Relations générales selon un syst2me d’axes arbitraires x’, y’ Supposons qu’on connait, en un point, les composantes de déformation 6, 5, et 7 évaluées selon le systéme d'axes x, y. On veut determiner, au méme point, les composentes de déiormation &,, & et x.y suivant le syst2me d’axes ©, 9", qui fet un angle avec le premier syatéme x, V. La figure 8.7 montre les coordonnées (x, y et x’, y’) et les composantes de déplacement (u, v et u’, v) d'un point A, solon les doux systémes d axes. Dans le premier systeme (x, y), les relations entre déformations et déplacements sont fournies par les équations 85. De la mame facon, dans le systome x’, 9’, ona ue ey = ey = = 87) _ av, aw te = Tot ye A partir de la figure 8.7, on obtient les relations suivantes entre les deux systémes x = x'cos6 — y*sin® y= sin + y'c080 (88) ucos6 + vsind -usin® + ycosd (89) La compatbilité géométrique exige que les fonctions de déplacement soient des fonctions continues des coordonnées. On peut donc exprimer les composantes de déplacement en fonction de x, y ou de x’, y*, et ire ee = EL Ou Oe, awe a) ede Ox ax” Oy ax vivax (8.10) doy = 4 (OM Be, Ov BY) (dur Ae | Gut ay ee oe ay ~ (ax ax ” By ax )"(ax ay” ay oy En particulier, en décomposant la premiere des équations 8.10 et en utilisant les équations 8.8 et 8.9, on obtient ou av ou av au 6.29 « 2 cinte « {2% 2 = & costa + Minto 4 [224 OH . x +Zive las ‘s.1) Enfin, & partir des équations 8.5 et 8.11, on a = €,c0s*@ + £, sin? + Jry sin6 cosO (8.12) Si Von applique une approche semblable aux deux autres équations 8.10, en utilisant les relations trigonométriques pour I'angle double (équat. 7.13), ‘on obtient alors les équations générales concernant les deformations, relations Gtablies selon des directions axbitraires : ee tey te ty by = A 0520 + sin28 (8.13a) SE BE cos29 - 12 sine (8.136) Déformations 201 Figure 8.8 Exemple de directions par. ‘icullérer concernant les déformation en un point Pi @ Figure 8.9 Spécimen soumis & une trac- tion pure, sur lequel on a trecé un tril de lignes orthogonales. a) Les lignes du tells sont également espacées et paral- Blesauxaxes de symétri (spécimennon deformé). b} Le spécimen a subi un al- ongement : le trl, quoique allongs hui aussi, n'a subi aucune cistorsion, ce qui signifie que ses lgnes coincident avec les directions principales, Yor & Yn te i020 + 22 cos2e 2 7 sin26 + 2 208 (8.13c) lest intéressant de constater que la somme des équations 8.13a et 8.136 donne ep tey ete (8.134) 8.4.3 Analogie avec les équations concernant les contraintes En comparant les équations 8.13 avec les équations 7.14 & 7.17, on constate que la transformation des coordonnées en déformations est analogue a celle des contraintes, si Ton remplace ¢ par € et rpar 7/2. On peut done, sans reprendre en détail le ralsonnement, obtenir tous les résultaisuttles concemant les déforma- tions & partir de ce qu'on a déj étabi pour les contraintes. De la méme fagon, on pourra tracer un cercle de Mohr pour les déformations (cercle possédant les mémes propriétés que celles étudiées a l'article 7.4.6), en plagant la déformation normale (e! en abscisse et la moitié ce la déformation de csailement (7/2) en ordonnee, 8.4.4 Résumé des relations concernant les déformations maximales et minimales en un point Si, en un point A (fig. 8.8), les composantes de déformation sont &, & et Yor seion les axes x et y, l'analogie avec les équations concemant les contraintes permet d'établir les résultais suivants Déformations principales (e, et 2). 2) Direction principale (0;) D’apres l'équation 7.20, on a 1; = —S— [anes let 2, fig. 8.8) tg 20, Bn-e ( t 2, fig. 8.8) (8.14) b) Déformations Diaprés les équations 7.24, on a : ogee) -() 5 fl 2 r (8.15) eats fare), (tm 6.5) 2 2 2 Selon ces directions 1 et 2, la déformation de cisaillement esi nulle. Les axes. principeux présentent un intérét particulier sur le plan pratique ; en effet, le fait que soit nulle selon les directions principales indique que celles-ci ne subi- ront aucune distorsion aprés déformation : les angles droits resteront droits. La figure 89 permet de visualiser ce phénoméne. Déformations de cisaillement maximale et minimale” (Yau. et Yat) «@) Direction (,) Diaprés I'équation 7.28, on a 6-8 (axes det ¢, fig. 88) 8.16) b) Déformations Diaprés les équations 7.29 et 7.30, et par analogie, on a. You = *(6 ~ 2) 817) et ba = $e + £2) He +&) 8.18) La encera, la figure 8.10 permet de visualiser le phénomane EXEMPLE 8.1 En un point J situe sur un cylindre ferme parol mince, on a etabli que, par rapport aux axes Bet x (fig. 7.17, ex. 7.2), lee délormations étaient ls eulvantes : (a) On demande de déterminer en ce point, dans le plan 4, la direction et la valeur des déformations principales, ainsi que celles des déformations de cisaillement extrémes (utiliser le cercle de Mohr pour associer les directions aux déformations appropriées) Solution 1. Détermination des déformations principales Diaprés I’équation 8.15, on a (o) aot 6 = 139,25 «104 et €) = 2,35 x10 Evidemment, la déformation de cisaillement est nulle selon les directions correspondantes. 2. En fle. 7,. nest pas d'une grande ull, puisqon « toujours 7. = Za elon une direction 4 ‘denn par ~ = 45" Nous ous limterons donc dsorals a Gaels Concent 7 Déformations 203 ov @ » Figure 8.10 Meme spécimen que celui de la figure &9, mais sur lequel es lignes du treills sont tracées 8 45° (par rapport a axe du spécimen), de fagon & etre orientées selon la direction de Yn ‘On remarque qu’en b) le treilis a subi une forte distersion. 204 Chapie 8 6.6166) 2. Détermination de la déformation de cisaillement maximale Diaprés Péquation 8.17, on a Your = £1 ~ £2 = 141,6 X10 (Yonae/2 = 70.8 x 10°) @ Les déformations normales correspondant a cette orientation sont (équet. 8.18) ey = be = 6 + £2) = 68,5 x 10% te) + 3. Détermination des directions pour ces déformations axig ‘@) Pour les déformations principales Figure 8.11 Exemple 8.1: cree de P@Pres/'@auation 8.14, on a: Mote. tg 24, 224 q 9 ~ ey ce qui correspond a 26 = 66%. Done 6, = 33° @ b) Pour les déformations de cisaillement extrémes Diaprés léquation 8.16, on a : 6-8 = 45° Done : 6 4. Tracé du cercle de Mohr (fig. 8.11) On constate que lange @ = 33°, par exemple, correspond a la déformation principale maximale « = 139.25 x 10%, alors que Tange 6 = -12° {direction d) & la déformation de dsailement manimale Joa, ~ 141,6 > 10°. Le schéma de la figure 8.12 ilusre les différentes directions utiles, asociées & [élément physique. Les orientations 1 et 2 correspondent, rappelonsie, a des directions principales (des directions selon lesquelles Tangle droit ext rigowreuse- ment maintenu). Selon la direction d, Yo étant positif, cela signifie que Tange initialement droit e/d (qui constitue un premier quadrant) diminue, aprés déformation, de 141,6 x 10° radians (soit environ 29 secondes d'arc). illustra- tion de la déformation d'un élément selon diverses orientations fera Tobjet de Texemple 83. 33° — 45° = 12° thy 8.5 ETAT GENERAL DE DEFORMATION EN UN POINT 8.5.1 Caractéristiques d'un état général de déformation Les équations 8 6 expriment les composantes de déformation en un point matériel en fonction des déplacements relatifs. En mécanique du milieu continu, on établit ces composantes Taide des gradients de déplacement et on décrt état général Figure 8.12 Exemple 8.1 : schéma de déformation par un tenseur cartésien du deuxigme ordre. La matrice de ce montrant les directions associées aux dé. tenseur est similaire a celle du tenseur de contrainte avec la correspondance, d’une formations principales et aux déforma- part, entre cet ¢, et, d’autre part, entre ret 7/2. Spécifiquement, en se référant au tions de cisaillement extremes. systéme d’axes x, y, 2, la correspondance (décrite par +) apparait comme suit ane welt one elm 1 aon neln 3M Etant donné la similarté entre les deux mattices, on peut convertir les résultats gia obtenus en regard de contraintes en trois dimensions (sect. 7.5) en des équa- tions appropriées pour les déformations. Déformations associées & un axe particulier. Fourle nouveau référentieln, 1, § spécfié par les trois ensembles des cosinus directeurs Ay, Ay et Ay (oi i = x, 0 et.z), les déformations associées & laxe &, (fig, 8.13), soit &. Jor the Sont données par Ey = Exh + byhiy + chic + Yoechy + Yychrylne + Verb (8.19) in = acrg +6 Payhy + Sachs +5 Fy (Aachy + Aye) + Jp ore ary)+ Le lado Bader) (820) Hn = Hm = 6shah + 6a + Each + 7a + yar) + Lipa ates + dash) +5 Yella + ade) B20) Déformations principales et leurs orientations. 2) Les trois délormations principales (e, «et 6) sont les racines de Féquation cubique suivante avec 4 comme inconnue La tat e3- (e+e +e,)ez + (ey teste -in inte 2 Lon ta tea yt <0 em ~ [exty0e ~ Geathe ~ G7 — Fe + Fro tntn |= 9 22) Les valeurs extrémes des trois déformation principales spéciient les déforma- tions normales maximale (¢,,..) et minimale (¢,;,) de l'état de déformation considéré, b) Lorientation de l'axe principal i (ot i = 1,2 ou 3) est obtenue par la résolution du systéme d'équations homogénes suivant, en faisant intervenir la relation caracterstique des cosinus ecteurs (42 + 4 + Az = 1) 1 ee 8 3% (8.23) Déformations 205 Figure 8.13 Orientation de faxe n par rapport au référontiel x, y, 2. 206 Chapite 8 » Figure 8.14 Exemple 8.2: a) Elément original suivant le systeme dlaxes x, y, 2 ) plan pour le cisailement maximal. Les axes principaux de déformation sont mutuellement orthogonaux et un é- ment physique orienté suivant ces axes ne subit pas de distorsion (c‘est--dire aucune déformation de cisaillement). Déformation de cisaillement maximale. La déformation de cisaillement maximale est donnée par Iéquation : l qlmax = 5 (Cmax Emin) OU Ymax = (Emex ~ Emin) (8.24) Cette déformation se produit dans le plan défini par les deux axes principaux correspondant aux valeurs extrémes des trois déformations principales ;I'élement subissant cette déformation est oriente a 45° par rapport a ces axes. 8.5.2 Compatibilité du champ de déformations état de déformation en un point particulier dans un comps est le résultat dun champ de déplacements décrt par les trois composantes u,v et w (Equat. 8.6). Ansi, avec les composantes de déplacement spécfiées par des fonctions continues espace, l'état de déformation du comps est bien défin, et co, par la dérivation de ces fonctions. Par contre, la recherche d'un champ de déplacements correspon- dant & un état de déformation connu est plus laborieuse, car la résolution d'un, systeme d'équations dérivée partielle peut ne pas donner de résultats accepta- bles. Pour cbtenir une solution valide, il faut remplir certaines exigences. Puisque les déformations peuvent varier d’un point & l'autre dans le corps, les composantes de déformation d'un élément infinitésimal doivent étre compatibles avec celles subies par les éléments avoisinants. De plus, le champ de déformations doit avoir es conditions d'intégrabilité qui permetient de déterminer un champ de déplacements valide, caractérisé pat |'unicité des fonctions continues d'espace. Ainsi, pour un champ de déformations donné, le champ de déplacements déterminé par la résolution simultanée de six équations & dérivée partielle comportant les trois. inconnves (v, vet ») peut ne pas éte unique. Les exigences imposéesau champ de déformations pour avoir l'unicité de la solution peuvent étre établies a l'aide des équations 86 en éiminant les composantes de déplacements’ ; on traite souvent de ces exigences en mécanique du milieu continu et en théorie de I’élasticite. EXEMPLE 8.2 On connait Nat de déformation (Jan/m) selon x, y, z en un point matériel I (fig. 8.14): «, = 400; 6, = -200; «, = 160; x, = 240; x. = 240; 7%. = 480 Déterminer la déformation de cisallement maximale et spécifier le plan (en réfé- rence au systéme daxes x, y, 2) dans lequel se produit cette déformation. NOTE : Dans cet exemple, nous garcons sciemment un grand nombre de chiffres significatifs afin de facilter la vérification des diverses étapes de la solution. Solution 1. Déformations normales maximale et minimale La solution de léquation cubique 8.22, mise sousla forme suivante, permet d’ob- tenir les déformations principales : 3. Vopr eunple LE MAIVERS, nrcctono Mecha of Continous Meu, New on, rence Déformations 207 3 ez 4; =0 (ou r 8) - Sie} + yep Js = 0 (cu + pez ge, +r=0) a) 400 - 200 + 160 = 360 400 x (-200) + (-200) x 160 + 160 x 400 ~ 1/4 x 240? = 14x (-240)? = 1/4 x 480? = -134 400 Js = 400 x (-200) x 160 ~ 1/4 x 400 x (-240)' ~ 1/4 x (-200) x 480? = /4 x 160 x 240? + 1/4 x 240 x (-240) x 480 = -16 256 000 ce qui donne €} - 360 e} — 134 400 ©, +16 256 000 = 0) En posent X = &, ~ pi3 = & + 120, on réduit ’équation (b) A : +aX+b=0 © oa 3q— p? _ 3(-134 400) ~(-360) _ “77 0 3 ~ 3 ~ b = 2P2 = 9pq + Ir _ 24-360)? — 9-360) (134 400) + 27 x 16 256 000 27 27 -3328 000 Le paramatte Z de 'équation (c), spécfié par ae 2G 2a Pg B= B38 0007, 177 600) _ 5 G47 10 +07 4 7 prend une valeur négative ; done, cette équation a trois racines réelles distinctes ‘qu'on oblient & Paide de Tangle ¢. 6 / fe 328.000 /, (177 6005 ab fe : 5523 cong bf = ; FOOO = 0.115523) dot 6 = 83,3662" Les trois racines de 'équation (c) sont done : x22 f-£ eof$) = 2 | -127600 cof 282) = 430,5003 33 3 3 2,|-< cos| £+120 2 177600 cos 83:3682 | 19 V3 v3 3 = 41,7243 ® 1-1-3 co £20) =2 [2B of 222 +n) [5 oof$ +0) 2 IM (5 = -18,7760 x Chapite 8 ce qui donne les valeuts de Ema Ct Enc: €, = €p) = 430,5003 +120 = $50,503 rm/m = ena €2 = €p2 = “18,7760 + 120 = 101,2240 pm/m () &3 = Eps = 41,7243 + 120 = -291,7243 pm/m = Enin La méthode numérique permet aussi de trouver les racines de I'équation (b). 2. Déformation de cisaillement maximale et son plan d'action La déformation de cicallement maximale est donnée par I'équation 8.24 Yoax = fax ~ Emin = $50,5 ~ (-291,7) = 842,2 pum/m ny Cette déformation se produit dans le plan defini par les deux axes principaux 3 et 1; ainsi, Ja normale a ce plan est en fait parallée a 'axe principal 2. On trouve les cosinus directours de cet axe par la résolution du eystdme d’équations suivant : (400 ~ 101,224) aay +120 doy + 240 120 Agg + (-200 ~ 101,224) aay ~ 120 A, 240 Ap, ~ 120 Any + (160 — 101,224) A Lélimination de 4zy et day & tour de réle, donne les résultats suivants : ty gy fag fees Thies Ax = Sig0n87 0 En faisant intervenir équation caractéristique des cosinus directeurs, on obtient : Jay = Oe = Ae 1 0.42644 111675 -1,80327 Ji? + 1.11675? + (-1,80327) dou Aa = 042684 cosy, = 64,760 Ary = 0.87623 + cosy = 61,56 w Arg = -0,76899 cos Ang = 140,26" Lélément physique soumis a la déformation de cisaillement maximale est dans le plan passant par le point I et perpendiculaire a axe 2 ; cet élément doit tre orienté a 45° par rapport aux axes principaux 3 et 1. lest & noter que le plan dans lequel le cisaillement est maximal est représenié par une équation ayant la forme suivante 0,42644 x + 0,47623 y - 0,16899 z = D 0 oD est une valeur & déterminer. Pour D = 0,42644, !'équation (I) décrt le plan GHK ilustré & la figure 8.14b. Les orientations des axes principaux 3 et | par rapport au référentiel x, y, z peuvent également étre spécifiées, comme suit : 1(30,89" ; 86,81° ; 59,31") et 3(106,61° ; 28,65° ; 67,36'). Les axes 1, 2,3 forment un systéme droit. 8.6 MESURE DES DEFORMATIONS 8.6.1 Jauge de déformation Contrairement aux contraintes (qu'on ne peut pas mesurer directement), il est pos- sible d'évaluer expérimentalement la déformation en un point, ce qui est par- ticullerement utle lorsqu’on veut verifier le comportement d'un modele ou d'un prototype d'une pidce de géométrie complexe. Grace aux relations qui existent entre les contraintes et les déformations (chap. 9), on peut alors déterminer la xéparttion des contraintes. Létude des méthodes expérimentales fait 'objet de plusieurs manuels spécia- lisés'. Nous donnerons, cependant, une bréve description d'une méthode trés cou- rante, celle de la jauge de déformation (fig. 8.15). Une jauge de déformation, collée &la surface sur laquelle on désire mesurer a déiormation, suit Fallongement (ou le raccourcissement) du matériau ; on peut ainsi obtenir avec précision la déformation normale é,, en placant la jauge de tele fagon que son axe x coincide avec la direction x. 8.6.2 Description sommaire de la méthode de Ie «rosetter Lorsqu’en connait a direction de la déformation qu'on désite mesurer (en géné- ral, on recherche la déformation maximele), une seule jauce suffi. Dans le cas général de déformation dans un plan, cependant, il faut mesurer trois déforma- tions pour connaitre exactement l'état de déformation en un point : &, é et 2 Or, une jauge de déformation mesure exclusivement la déformation normale, et il nexiste aucune méthode simple qui permette de mesurer une déformation de cisaillement y Cela est toutefois sans conséquence, puisque la mesure de trois déformations distinctes «, 4 et €, (fig. 8.16a) sufit & fournir tous les renseignements utiles. On appelie cet ensemble de trois jauges une rosette, Puisqu’il suffit de prendre des mesures distinctes, on a done intérét & choisir des configurations optimales de la rosette ; ainsi, on simplifie les calculs et on accentue la distinction entre les mesures. En pratique, il y a deux sortes de rosettes: celle 8 45" (fig. 8.16b) et celle & 60° (fig. 8.16c). 8.6.3 Rosette a 45° et rosette a 60° Uiilisons, pour ia rosette & 45° (ig. 8.160), I'équation 8.132 Se Fey y EAE 599 4 12 gin @ 2 BaP ge I faut déterminer, en fonction des trois mesures &, &, et é, les trois parameties &, 8, et Yo au point considéré (ce «point» étant en fait la zone correspondant & la surface couverte por les jauges de la rosette), ‘Supposons quel’axe a coincide avec I’axe des x. Dans ce cas, axe c coincide avec axe des y.On peut done écrire : be = (8.25) a =e, (8.26) 4. Vel, par exemple, J. W. DALY et W. F. RILEY, Experiment! Stress Anal, New York, McGraw, 191 Déformations Figure 8.15 a) Dessin dune jauge de détormation de type courant. La jauge estfaite d'un métal qui offre une relation linéaire entre la variation de sa résistance lecticue et son allongement. Le métal est tramé comme la figure Iillustre pour avoir une longueurde flament maximale sulvantla direcion de mesure x. b) Piece insrumentée montée sur une machine d'essai et rliée & des appareis de me- sure qui décelent la variation de eésistance des jauges; c) trois jauges colées sur la pparoi de la pidce. 210 Chapite 8 Figure 8.16 Rosettes b) ad5*; cha 60", ob 2) générale ; (8.27) Pour déterminer 7%, on remplace 4, par sa valeur, lorsque @ = 45°, dans I'équa- tion 8.25 ; ainsi: sto te 2 2 Yo (6.28) En reportant les équations 8.26, 8.27 et 8.28 dans I'équation 8.25, on obtient expression de la déformation ¢,, pour une direction quelconque faisant ‘un angle @ aver la direction a. On peut également évaluer langle correspondant aux valeurs extrémes de ¢,- (quat. 8.14) ot ainsi dterminer les déformations prin- cipales (équat. 8.15) : _ you EE (5%) -(e=*] 2) (8.30) ‘ou sous une autre forme : 2 ou &) = + Pour la rosette & 60° (fig. 8.16c), on peut utiliser la meme procédure ; état de déformation dans le plan de la rosatte est décrit par les relations suivantes ee =e (8310) (26, + 2€. ~ £4) (831) Yo = ¥ (&-«.) (8.312) B Lexemple 8.3 montre un calcul associé & une rosette & 45°. EXEMPLE 8.3 Une rosette & 45° est collée & une piéce de machine qui doit supporter un charge- ‘ment (fig. 8.17). Les Jauges enregistrent les déformations suivantes &q = +1050 x 10% £, = +800 x 10° &_ = -750x 10% On demande d'étudier état de déformation au point de mesure. Déformations 211 brent de 110260 :0) -a160 1210) yee @ 1 Figure 8.17 Exomple 8.3 : a) Position de la rosette sur la machine ; b) détail de la rosette et orientation des axes princi- [Pau ; c) cercle de Mohr ; d) ilustration de l'état de déformation de 'étément, selon x, y (les déformations sont forte- ment exagérées) ; e) déformations prin- cipales ; f) déformation de élément ‘rienté selon la direction du cisallement maximal, 212 Chapite 8 Solution 1. Calcul des composantes cartésiennes de déformation (équat. 8.26, 8.27 et 8.28) 1050 x 10% -750 x 10% Bagh = 650 x 10% .. Déformations principales (équat. 8.15) Et, € ou & = = + @ 1260 x 10° -960 x 10° e & 3. Orientation de l'axe 1 (équat. 8.14) te 29 - 2 - 07m rey 26, = 358° 6 =17,9° (fig. 8.17) 7 et 8.18) Yuan = € ~ £2 = 2220 10° 1110 10% eg = & ze +e) = 150 10% On peut voir le cercle de Mohr & la figure 8.17c. Les deformations (fortement exagérées), selon les diverses orientations, apparaiscent aux figures 8.174, 8.17e et 8.178. 8.7 RELATIONS ENTRE DEFORMATIONS ET DEPLACEMENTS SELON DES COORDONNEES CYLINDRIQUES Comme nous Tavons mentionné pour l'étude des contraintes, des systémes de coordonnées autres que le systéme cartésien employé dans ce chapitre peuvent aussi convenir, en particulier les coordonnées cylindriques, qui servent de base & Tétude des eylindres et qui, par conséquent, revdtent une certaine importance. Les relations entre déformations et déplacements, selon des coordonnées cylindriques, sont différentes de celles exprimées selon le systéme cartésien. En adoptant (fig. 8.18) la convention habituelle concernant les déplacements {u dans la direction radiale — direction r ; v dans la direction crconférentiale — direction 8; w dans la direction axiale — direction x), on obtient les résultats sui- vants (sans démonstration) : au, aw (8.32) 8.8 CONCLUSION Nous avons mis en évidence, dans ce chapitre, les relations qui permettent de déterminer les composantes de déformation d'un élément en fonction de ses déplacements, Les Equations utiles au calcul des déformations qui se produisent selon nlimporte quelle orientation se sont auérées si 3 celles qui 'appii- quent aux contraintes (chap. 7). Le fait que la déformation soit un paramétre physique facile & visualiser a permis d'ilustrer ce que représentaient les direc- tions principales et celes du cisaillement maximal. Nous verrons au chapitre 9 comment les contraintes et les déformations sont reliées entre elles afin de mettre en évidence I'importance de pouvoir mesurer la déformation. Figure 8.18 Deformations selon des ‘coordennées cylindriques.

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