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UNIVERSITATEA „TRANSILVANIA” DIN BRAŞOV

FACULTATEA DE LITERE
SPECIALIZAREA ROMÂNĂ  FRANCEZĂ
ÎNVĂŢĂMÂNT DESCHIS LA DISTANŢĂ

LITTÉRATURE FRANÇAISE

- LE ROMAN ET LA POÉSIE DU XXe SIÈCLE -

STUDENT: MOARCĂŞ ALEXANDRA


ANUL III ID - SEMESTRUL I

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Des critiques ont écrit que le roman moderne commençait avec Marcel Proust. Le
coup de génie par lequel Proust inaugure le roman moderne c’est de découvrir que l’essentiel
en littérature est moins de raconter une histoire, que d’exprimer une vision du monde : « le
génie consiste dans le pouvoir réfléchissant et non dans la réalité intrinsèque du spectacle
reflété. » En rompant avec la notion d’intrigue, l’écrivain devient celui qui cherche à rendre la
vérité de l’âme.
Le cycle romanesque  À la recherche du temps perdu est un tissu de sensations et
d’images, qui donne au lecteur le privilège unique de sortir de lui-même et de découvrir, dans
sa singularité et sa complétude, le rapport d’une conscience avec le monde. Il lui permet de
s'interroger sur l'existence même du temps, sur sa relativité et sur l'incapacité à le saisir au
présent. Une vie s'écoule sans que l'individu en ait conscience et seul un événement fortuit -
goûter une madeleine, buter sur un pavé - fait surgir à la conscience le passé dans son
ensemble et comprendre que seul le temps écoulé, perdu, a une valeur. Le temps n'existe ni au
présent, ni au futur, mais au seul passé, dont la prise de conscience est proche de la mort.
À la recherche du temps perdu est considéré aussi un roman de formation. Il raconte
les échecs et les désillusions successifs du narrateur : l’impossibilité du bonheur dans l’amour,
parce que le sentiment amoureux est toujours fondée sur une illusion, sur une image erronée
que nous nous faisons de l’autre et que nous idéalisons (À l’ombre des jeunes filles en fleur),
l’opposition entre les rêveries poétique sur les villes du Normandie et leur réalité prosaïque
(Du côté de chez Swan), l’insignifiance, la banalité du gens du « beau monde » (Le côté des
Guermantes), la frivolité, doublée d’une manque d’humanité et de scrupules des plus hauts
représentants de l’aristocratie (Sodome et Gomorrhe), l’instabilité des sentiments humains.
Seulement dans la révélation du « temps subjectif », lié à la « mémoire subjective », il connaît
plusieurs moments de félicité et d’exaltation, en remémorant un passé heureux à travers des
sensations agréables et intenses ou par des images à valeur de flash-back. Les moments de
bonheur, qui sont délicieux et intenses à la fois, lui donnent une impression d’immortalité.
Proust voulait saisir la vie en mouvement, sans autre ordre que celui des fluctuations
de la mémoire affective. Il nous laisse des portraits uniques, des lieux recréés, une réflexion
sur l’amour et la jalousie, une image de la vie, du vide de l'existence, et de l’art.
Dans le fragment donné, appartenant au Sodome et Gomorrhe, il présente le duc Basin
de Guermantes et sa femme, duchesse Oriane, en se préparant pour un bal costumé. Ils sont
très joyeux : « Elle rit beaucoup, ainsi que le duc », et dans la coquetterie avec laquelle la
duchesse parle avec le héro-narrateur, nous pouvons entrevoir une aventure amoureuse entre
ceux deux personnages : elle « aurait voulu que j’entrasse un instant chez eux », en lui

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contraignant de remettre ses visites parce qu’il a « une drôle d’heure pour recevoir vos
visites ».
Devant leur porte, les deux époux se sont heurtes par deux parentes, « qui n’avaient
pas craint de descendre nuitamment de leur cime » pour empêcher un scandale : « le pauvre
Amanien vient de mourir, il y a une heure » et les deux ne doivent pas être vus « à cette
redoute », non parce que la mort de cousin leur ont causé douleur, mais parce que leur
principal souci est le « qu’en-dira-t-on », trait spécifique aux personnages aristocrates, dont
ont la hiérarchie de valeurs renversé.
Avant cette triste nouvelle, le duc de Guermantes ne voit pas qu’une perspective de
renoncer à son plaisir, lui paraît que la redoute, avec tous ces plaisirs, « s’effondre pour lui »,
à cause de l’arriver de « ces maudites montagnardes ». Mais, avec sa perfidie il découvre
rapidement le moyen de conduire les choses à sa plaire en étant déterminé « de ne pas
renoncer à un plaisir » : « il lança aux deux cousines ce mot où il faisait entrer son incapacité
d’assimiler exactement les tours de la langue française : Il est mort ! Mais non, on exagère,
on exagère ! » Ainsi, il se tirait d’affaire et il allait dans sa chambre pour se costumer.
Ici, il soumet son valet de chambre aux nombreuses interrogations en lui demandant de
lui assurer que son costume est assorti. La cascade d’interrogations prouve que le duc est un
homme bavard, énergique, qui perd rapidement son patience, découvrant souvent des causes
pour injurier et pour déclarer qu’il vit « un soir de malheur ». Son valet de chambre doit être
soumis et serviable et il faut que lui répondre avec humiliation à chaque caprice du duc:
« Oui, Monsieur le duc ! »
Du moment où il a entré dans sa chambre pour se costumer, la mort de son cousin a été
oublié : la perspective d’une plaisir accomplie, la musique, les couleurs et les masques que lui
attend au bal costumé lui a comblé de la frénésie, d’impatience. Mais non cette joyeux
perspective lui a fait d’oublier la mort d’Amanien, qu’une prémédité manque d’humanité et
de scrupules spécifique aux plus hauts représentants de l’aristocratie : la seule chose que leur
préoccupe est leur bien, leur bonheur, leur vie sans soucies et plain de plaisir et jamais l’autrui
avec ses besoins, avec ses malheurs, avec ses problèmes.
Après les deux époux ont invité le narrateur chez eux et après il a été témoin à cette
frénésie, le duc de Guermantes lui invite discrètement de partir. Cette courte visite a eu le but,
peut-être de prouver au narrateur la splendeur et l’élégance des leur costumes, l’autorité du
duc devant ses domestiques, les préoccupations mondaines des aristocrates et leur manque de
souci pour les malheurs du monde, inclusivement pour la mort de leur cousin.

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Ce monde plein de hommes pour lesquels la satisfaction de leur plaisir est le seul
moteur de leur vie, un monde sans préoccupations spirituelles, sans soucis pour l’autrui, un
monde désacralisé et pécheur, qu’enfreint les lois divines, est la même image que celle des
deux citadelles bibliques Sodome et Gomorrhe, détruites de Dieu par feu et soufre pour leur
infamies : homosexualité, crime, violence etc. Ces péchés sont peints dans le roman Sodome
et Gomorrhe, par ce titre, le romancier voulant attirer l’attention que ce monde est déjà jugé
par Dieu et son fin est établi.
Malheureusement, toutes ces infamies n’ont cessé d’exister et nous pouvons les voir
partout. Mais l’exemple biblique nous témoigne aujourd’hui que Dieu ne dort pas, il attend
notre repentir, mais, un beau jour, Sa colère détruira tout le pèche de Sa création.

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