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Tour de France (cyclisme)

Le Tour de France est une compétition cycliste par étapes créée


en 1903 par Henri Desgrange et le journal L'Auto. Elle se déroule
chaque année en France, au mois de juillet.

Elle se tient actuellement sur plus de 3 000 kilomètres et est


organisée par ASO (Groupe Amaury). « Le Tour » ou encore « la
Grande Boucle », tel qu'on le nomme aussi en France, est considéré
comme la plus prestigieuse épreuve cycliste du monde. En 2009,
exactement 78 chaînes de télévision retransmettent le Tour de
France dans 170 pays. C'est, d'après son organisateur, la plus
grande compétition sportive mondiale annuelle.

Histoire
Création et histoire du Tour de France
À la fin du XIXe siècle, en France, il n'existe qu'un quotidien
sportif, Le Vélo. Son rédacteur en chef, Pierre Giffard, intervenant
dans ses colonnes pour soutenir Dreyfus, déplaît aux industriels du
cycle et de l'automobile (pour la plupart antidreyfusards). Or, ceux-
ci financent son journal par la publicité. En 1900, par leur
représentant, le comte de Dion, ils choisissent Henri
Desgrange pour créer un journal concurrent,L'Auto-Vélo. Alors
que Le Vélo est publié sur papier vert, Desgrange fait éditer son
quotidien sur papier jaune (quelques années plus tard, c'est cette
couleur qui donnera naissance au maillot jaune). Or le titre choisi
porte le terme Vélo. Le directeur du Vélo, Paul Rousseau, intente un
procès. Le 16 janvier 1903, de Dion le perd et se trouve contraint de
renommer L'Auto-Vélo en L'Auto. Comme le cyclisme est alors
important en termes économiques et sportifs, cette perte
d'appellation pourrait affecter les ventes du journal. Desgrange doit
trouver une riposte. Il s'avère que son collaborateur, le
journaliste Géo Lefèvre lui a proposé d'organiser une course cycliste
susceptible d'augmenter son lectorat : le Tour de la France. Le 19
janvier 1903, L’Auto annonce la création de « la plus grande
épreuve cycliste jamais organisée » : le Tour de France.

La course étant lancée en juillet, les ventes de L'Auto s'accroissent


au détriment de celles du Vélo. Celui-ci cesse sa publication l'année
suivante.

En 1936, Desgrange, malade, quitte le Tour à Charleville, et passe le


témoin de la direction de course à Jacques Goddet.

Il reste cependant l'organisateur du Tour jusqu'en 1939 et meurt


l'année suivante, en 1940.

En raison de la guerre, L'Auto cesse alors l'organisation du Tour de


France. Pourtant, les années suivantes, la Propagandastaffel fera
pression sur Goddet pour qu'il reprenne l'organisation du Tour de
France, ce qu'il refusera.

En 1942, Jean Leulliot et le journal collaborationniste La France


Socialiste organise un "mini Tour de France" en 6 étapes, nommé
le Circuit de France.
En 1943, Goddet crée le Grand prix du Tour de France, qui regroupe
neuf épreuves (dont Paris-Roubaix). A la fin de la saison, le
vainqueur se voit remettre un maillot jaune.

En parallèle, l'occupant utilise une rubrique de L'Auto pour sa


propagande. En conséquence, en 1944, le journal est frappé
d’interdiction de parution.

Jacques Goddet, avec le soutien d'Émilien Amaury (créateur


du Parisien Libéré), obtient néanmoins le droit de relancer un
journal sportif mais sous un autre titre. L'Équipe paraît à partir du
28 février 1946.
En juillet 1946, des journaux "sympathisants" du PCF lancent la
Ronde de France (le journal "Sports", avec l'aide de Miroir
Sprint et Ce soir), une course en 5 étapes de Bordeaux à Grenoble.

Quelques jours plus tard, L'Équipe et Le Parisien Libéré (du groupe


Amaury, alors proche de la démocratie chrétienne et du général de
Gaulle) donnent naissance à la Course du Tour, reliant Monaco à
Paris.

Sur fond de politique, chacun espère pouvoir reprendre


l'organisation du Tour de France, dès que l'état du pays le
permettra.

En juin 1947, alors que les ministres communistes ont quitté le


gouvernement un mois plus tôt, l'État français confie au Parisien
Libéré et à L'Équipe le soin d'organiser le Tour de France.

Le Tour de France reprend donc en juillet 1947. Jacques Goddet est


désigné directeur de course, et Félix Lévitan (chef des sports au
Parisien) directeur-adjoint.

En mai 1965, L'Équipe est absorbée par les Éditions Amaury, qui
devient alors l'unique propriétaire de la course.

En 1992, le groupe Amaury créé Amaury Sport Organisation (ASO).


La Société du Tour de France constitue la branche cyclisme d'ASO.
Les cols et sommets du Tour
Le premier petit col du Tour fut le Pin Bouchain, gravi dès 1903, au
cours même de la première étape Paris-Lyon. Il est situé sur la
route nationale 7, entre Roanne et Tarare. Un autre col fut escaladé
au cours de ce Tour 1903, celui du Grand-Bois (1 161 m), dit
aussi col de la République, à la sortie de Saint-Étienne, dans l’étape
Lyon-Marseille. Il devient ainsi le premier col référencé de
l'épreuve7 et le premier de plus de 1000 mètres.

Dans la progression altimétrique vinrent ensuite le Ballon


d'Alsace (1 178 m) et le Col Bayard (1 245 m) en 1905. Le Col de
Porte (1 326 m) en 1907. Puis les Pyrénées sont au programme
avec Peyresourde(1 569 m) et le Tourmalet (2 115 m) (premier à
plus de 2000 mètres) dans la même étape en 1910 ! Les Alpes
seront gravies l'année suivante avec le terrible Galibier (2 646 m),
en 1911. Puis c'est le col de l'Iseran(2 764 m) en 1938. Depuis 1962,
la Cime de la Bonette est la plus haute route jamais empruntée par
le Tour avec (2 802 m). Quant à la plus haute arrivée d'étape elle a
eu lieu eu sommet du Col de Granon en 1986.
La discipline du Tour
La discipline imposée par Henri Desgrange entre 1903 et les années
1930 fit beaucoup pour la légende de l’épreuve, soulignée par les
critiques des frères Pélissier reprises par Albert Londres. Les
coureurs n’avaient droit à aucune forme d’assistance extérieure sur
la route du Tour, et il fallait qu’ils réparent eux-mêmes leurs
machines en cas d’incident technique. Lors du Tour 1913, Eugène
Christophe, solide leader virtuel du classement général, brisa sa
fourche dans le Tourmalet. Au nom du principe d’autonomie édicté
par Desgrange, Christophe fut contraint de réparer lui-même sa
machine et perdit toutes ses chances de victoire finale. Pas moins
de trois juges du Tour assistèrent à cette réparation afin de
s’assurer qu’il ne recevait pas d’aide extérieur. Les successeurs de
Desgrange sont moins rigides, et le règlement s’assouplit
progressivement.

La rivalité entre les organisateurs et les équipes de marque pose


tant de problèmes durant les années 1920 que les équipes
nationales sont créées en 1930. Tous les frais sont alors pris en
charge par les organisateurs, bicyclettes incluses. C’est le
journal L’Auto qui achète directement ces dernières au fabricant
Alcyon. Elles sont jaunes et marquées des lettres gothiques
de L’Auto.

Afin de financer la course, une caravane publicitaire est mise en


place avant le passage des coureurs. On revient aux équipes de
marque en 1962 sous l’impulsion de Félix Lévitan, directeur de la
course de 1962 à 1987.

Médias
Créé en 1903 par le quotidien sportif parisien L'Auto, le Tour est un
excellent laboratoire pour les médias hors presse du XXe siècle. Le
premier reportage radiophonique en direct a été réalisé par Jean
Antoine et Alex Virot en 1930. Dès lors, la radio s’impose sur le
journal, qui ne peut donner les résultats que le lendemain matin.
Les actualités cinématographiques ne furent jamais de véritables
concurrents, car elles diffusaient toujours les étapes avec plusieurs
jours de décalage. La télévision est présente sur la route du Tour
dès la fin des années 1940 mais doit expérimenter toutes sortes de
moyens afin d’assurer un reportage correct de la course.
Le premier reportage en direct d’un sommet alpin se limita en effet
à un plan fixe du passage du col. Le reportage reprit deux heures
plus tard avec un plan fixe de la ligne d’arrivée. Il faut attendre
les années 1960 pour assister à des reportages télévisés en direct
faisant véritablement pénétrer le téléspectateur au cœur de la
course, grâce à des caméras embarquées sur des motos relayées
par avion ou hélicoptère. Ainsi, on peut définir trois âges
médiatiques pour le Tour : le journal papier de 1903 aux années
1920, puis la radio des années 1930 au début des années 1960,
enfin la télévision depuis la fin des années 1960. Les journaux
papier, L’Équipe en tête, n’abdiquèrent évidemment pas face à la
montée en puissance de la radio et de la télévision, mais la
description pure de l’étape laissa progressivement la place à des
points de vue décalés. Antoine Blondin excellait dans ce genre.

Dopage

Comme dans d'autres compétitions d'envergure (ex : les Jeux


olympiques), le dopage est un problème récurrent du Tour. Les
frères Pélissier en font état dès le début des années 1920. Le décès
de Tom Simpson sur la route du Tour le 13 juillet 1967 fut un
électrochoc pour tous, coureurs, organisation et spectateurs. Les
premiers contrôles anti-dopage sont alors renforcés.
En 1980, lors d'une interview dans l'émission Face au tour, Philippe
Miserez, médecin du Tour de France, explique pourquoi de
nombreux coureurs souffrent de tendinite, notamment Bernard
Hinault qui a dû abandonner, et critique le travail de certains
médecins, en particulier en ce qui concerne l'utilisation de la
cortisone, qu'il juge très dangereuse pour la santé des coureurs.

Dès les années 1990, le dopage élargit sa pharmacopée, notamment


avec l'EPO, alors indécelable aux contrôles. En 1998, le scandale de
l’affaire Festina éclate. Cette affaire met surtout en lumière la
participation active du personnel médical des équipes pour encadrer
le dopage des coureurs. Suite à cette affaire, les contrôles sont
renforcés et la France se dote d’une loi anti-dopage plus
contraignante. Malgré ces précautions, les soupçons de dopage
planent encore sur le Tour, notamment après les performances de
coureurs comme Marco Pantani et Lance Armstrong, ou l’affaire
Puerto.

En 2006 et 2007, le Tour de France est à nouveau touché par


plusieurs graves affaires de dopage, impliquant à chaque fois le
leader du classement général (Floyd Landis en 2006 et Michael
Rasmussen, lequel, pour autant, n'est pas contrôlé « positif »,
en 2007).

En 2008, l'exclusion de l'italien Riccardo Riccò (EPO de troisième


génération, imaginée indétectable) est jugée comme un événement
encourageant par les dirigeants du Tour de France : « Nous sommes
en train de gagner », déclare ainsi Patrice Clerc (président d'ASO)
alors que Christian Prudhomme (directeur du Tour) estime lui que
« L'écart avec les tricheurs se réduit ».

Le 30 septembre 2010, l'Espagnol Alberto Contador déclare, dans un


communiqué, avoir été contrôlé positif à une substance non
autorisée durant l'épreuve 2010.

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