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Travail préparatoire
2. Objectif: S'assurer que l'élève a compris le rapport réel ou supposé entre le taux de
marge et le taux d'investissement.
Le taux de marge assez faible en 1980 (25,8%) s'est redressé durant la décennie gagnant 7 points de
pourcentage en 1990. On constate parallèlement une augmentation du taux de marge durant la
même période et une stabilisation autour de 18 à 19%. Le taux d'investissement représentant la part
de l'investissement dans la valeur ajoutée, on peut comprendre logiquement que plus la part de la
valeur ajoutée revenant à l'entreprise est élevée, plus l'investissement augmente.
3. Objectif: Vérifier que l'élève a bien compris le contexte et les raisons pour lesquelles
les entreprises on subi une détérioration de leurs profits.
La détérioration des profits des entreprises françaises s'expliquent par la conjugaison de plusieurs
facteurs qui ont concouru à la baisse de la profitabilité des entreprises françaises.
D'abord ,le début des années 70 s'inscrit dans un contexte de diminution de la productivité car on
assiste à un épuisement de la norme fordiste car cette forme d'organisation du travail ne génère plus
les gains de productivité espérés et les revendications salariales imposent aux entreprises une
modification dans la répartition de la valeur ajoutée plus favorable au travail mais ne permettant
plus aux entreprises d'investir.
Par ailleurs, le contexte inflationniste des années 70 lié à une augmentation brutale des coûts de
production ( salaires et chocs pétroliers) est auto-entretenu par une répercussion de cette
augmentation des coûts sur les prix ce qui alimente la spirale inflationniste.
Enfin, dans un contexte largement internationalisé, cette attitude dégrade significativement la
compétitivité des entreprises françaises qui perdent des parts de marché et donc subissent l'effet
rebond de ces dégradations cumulées de sorte que les profits diminuent de manière très
préjudiciable à la survie des entreprises les plus vulnérables.
5. S'assurer que l'élève a bien compris la notion d'intérêt réel et sait l'interpréter.
Connaissance et interprétation
Le taux d'intérêt est le prix du service rendu de mettre à disposition d'acteurs qui en éprouvent le
besoin des moyens financiers. Le taux d'intérêt nominal est le taux pratiqué par les institutions
financières et bancaires. Le taux d'intérêt réel est celui qui tient compte de l'inflation. Ainsi on peut
le calculer de deux manières
• i réel = i nominal / indice des prix
• i réel = i nominal – taux d'inflation
On constate par ce calcul que le taux d'inflation diminue le taux d'intérêt nominal.
D'après le tableau statistique publié par l'OCDE et le FMI on constate que le taux d'intérêt réel a
beaucoup baissé ( il a été divisé par 3) d'une part car le taux d'intérêt nominal a baissé et d'autre part
car l'inflation résiduelle de l'ordre de 2% amplifie cet mouvement de baisse initié par la Banque
centrale.
6.Vérifier que l'élève a compris en quoi le taux d'intérêt réel à long terme agit sur la
décision d'investissement.
Le taux d'intérêt est une variable qui agit sur la décision d'investissement dans la mesure où les
entreprises ont souvent besoin de compléter leur fonds propres pour réaliser des achats de biens
d'équipement supplémentaires.
Le taux d'intérêt est donc à prendre en compte dans le coût du capital et intervient dans l'opportunité
ou non d'investir.
Avant d'investir, l'investisseur compare ce qu'il peut gagner en investissant à ce qu'il peut gagner en
prêtant son argent. Il compare donc la rentabilité anticipée du projet au taux d'intérêt.
Lorsque la rentabilité anticipée est supérieure au taux d'intérêt, il est plus intéressant d'investir dans
l'entreprise que de prêter son argent.
Lorsque la rentabilité anticipée est inférieure au taux d'intérêt, il devient plus intéressant de prêter
son argent que d'investir dans l'entreprise.
Statistiquement, on constate une congruence entre la variation des taux d'intérêt réels et de celle du
taux d'investissement. Lorsque les taux d'intérêt réels baissent, le taux d'investissement augmente
car le coût du capital est moins élevé et donc la rentabilité espérée du projet d'investissement
augmente.
Question de synthèse:
Après avoir montré pourquoi les gouvernements français successifs ont cherché à modifier,
depuis les années 80, le partage de la valeur ajoutée en faveur des entreprises, vous montrerez
les limites de ces politiques économiques.
Introduction
Depuis la fin des années 60, le partage de la valeur ajoutée ( VA) s'est modifié en faveur des
salariés sous l'effet conjugué de la pression syndicale et du contexte inflationniste des années 70.
Aussi, au début des années 80, le taux de marge des entreprises françaises de 25,8% semblait
insuffisant pour introduire une dynamique d'investissement. Or la situation de crise se caractérisant
par une montée du chômage, une inflation forte à deux chiffres et une croissance très faible ne
semblait pas sur la voie d'une résolution.
Aussi, l' Etat a-t il choisi de mener une politique de désinflation compétitive sous l'égide de Laurent
Fabius, premier ministre de F. Miterrand et de J. Delors et P. Bérégovoy tous deux successivement
ministres des finances.
On peut se demander quelles ont été les raisons qui ont présidé à ces choix et réfléchir à leurs
incidences économiques et sociales.
Pourquoi le gouvernement a-t il fait ce choix? En quoi un partage de la VA en faveur des entreprises
était-il susceptible d'améliorer la situation économique de la France? L'objectif poursuivi a-t il été
atteint? Quelles sont les limites de cette politique?
Pour répondre à ces questions, nous verrons dans un premier temps en quoi a consisté cette action
politique volontariste favorisant l'augmentation de la part de la VA revenant aux entreprises puis
nous en analyserons ses limites.
I Une action politique volontariste visant à accroître la part de la VA revenant aux entreprises
pour les rendre plus compétitives...
A. Une situation dégradée des entreprises françaises dans un contexte toujours plus
concurrentiel
Conclusion
La France connaît depuis ces 30 dernières années des difficultés inhérentes à sa capacité à
capter de nouveaux marchés. En effet, l'intensification des échanges internationaux et l' émergence
de nouvelles puissances économiques complexifient les rapports commerciaux et amplifient la
concurrence et les exigences de compétitivité prix et hors prix. Cela contraint les entreprises à
optimiser la rentabilité de leur outil de production et donc de rechercher l'efficacité maximale des
facteurs de production. Cela passe aussi par une organisation du travail qui permette d'en tirer le
meilleur parti quantitativement et qualitativement.
Par ailleurs, le contexte de crise économique à touché profondément les économies occidentales et
se pose de manière cruciale la question du rôle de l' Etat et de la capacité des entreprises à rester
dans cette dynamique des échanges.
La croissance économique de la France davantage tirée par sa demande intérieure est victime de la
concurrence des produits importés de sorte que la rentabilité des entreprises françaises a
sensiblement baissé au cours des années 70 sous l'effet du relèvement des coûts de production.
Comment concilier un maintien d'une forte demande intérieure par une croissance du pouvoir
d'achat régulière et équilibrée et des exigences de profit relativement élevées afin de pouvoir
investir et innover pour maintenir un bon niveau de productivité et de compétitivité.
Ce choix cornélien impose de choisir une politique économique correspondant au contexte.
C'est ainsi que F. Mitterrand qui avait opté pour une politique keynésienne en mai 1981 a dû
inverser son choix dans un contexte où l'ensemble des pays (EU, RU, RFA, Japon...) pratiquaient
une politique monétariste donc de rigueur monétaire. Comme l'a souligné P. Bérégovoy, ministre
des finances en 1983 lors de son discours devant le Conseil Economique et Social, la politique de
désinflation compétitive se justifiait comme un passage obligé pour restaurer la capacité des
entreprises françaises à investir et donc à terme à réembaucher du personnel. Ainsi, cette politique
devait permettre à terme de résoudre durablement le problème du chômage grâce à une croissance
retrouvée.
Cependant, on constate de manière empirique que les déterminants de l'investissement sont plus
complémentaires qu'opposés et que toutes les mesures qui ont favorisé le capital n'ont pas permis
d'enrayer les délocalisations et le retour sur investissement reste néanmoins très timide.
La rentabilité des entreprises retrouvée ne les empêche pas de continuer à opérer des arbitrages
financiers plus juteux à court terme.
Ne doit-on pas reconsidérer aujourd'hui cette question de manière moins manichéenne et plus
équilibrée afin que tous les facteurs de la croissance se retrouvent stimulés? Mais en dernier ressort
ce sont les entreprises qui détiennent les clés du pouvoir économique.