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Semestre d’hiver
M. Genequand Notes de Yasmine Pejom
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1.11.2006
1. LA POESIE
Poésie=
Poète=
L’arabe ne connaît que la poésie lyrique. L’exception ce sont les
« romans populaires » comme la « geste de Baïbars ». Ce sont des œuvres
orales mises un jour par écrit. Il n’existe pas d’auteurs définis. Dans les
« mille et une nuits », on trouve ce genre de style, mais ces récits introduits
sont plus tardifs. D’ailleurs cet ouvrage est méprisé par les lettrés arabes.
C’est spécialement les occidentaux qui l’estiment. La poésie est transcrite
après l’apparition de l’Islam, mais l’oralité persiste même après la
généralisation de l’écriture.
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La poésie est le genre le plus important dans la langue arabe. On a
consigné par écrit tout ce qui était important de ne pas altérer par le temps. Si on
a consigné la poésie antéislamique par écrit, c’est parce que c’était un modèle
grammatical et non pas pour favoriser sa diffusion. Les conteurs ont été
supprimés par la radio, la télévision etc... mais il faut bien s’imaginer que dans
le temps, c’était courant et qu’ils interprétaient et changeaient les textes à leurs
guises. Tout comme les chansons d’ailleurs. La musique s’est perdue
évidemment, la notation de la musique n’était pas répandue.
Il existait au début de l’Islam une écriture arabe, mais elle était très
rudimentaire. Il n’y avait ni points diacritiques, ni voyelles. La transcription du
Coran a contraint les arabes de perfectionner leur écriture.
8.11.07
Les anciens poèmes et les recueils
Les poèmes les plus anciens remontent environ à 150 ans avant
l’Islam. Al Mansour (760-770) lui demanda de composer Al-Mu’addal a-ddabii
pour l’éducation de prince Al-Mahdi. C’est une anthologie qui présente des
poèmes entiers, ce qui nous permet de connaître leurs formes. Mais ce ne serait
pas les poèmes les plus vénérés.
Al-Mû’allaqât, la légende dit que c’était des poèmes brodés en or
suspendus sur la Kabba, mais c’est impossible parce que c’est plus tardivement
qu’on met par écrit la poésie. Ce serait plutôt parce que l’on compare la poésie à
un collier suspendu, chaque vers étant comme une perle d’un collier magnifique.
A l’époque omeyade, ce recueil aurait été collectionné par Al-Qûrshî
dans son anthologie. Jamharat ‘ash’âr, son anthologie est composée de 7 parties
de 7 poèmes. Chaque section porte un nom dont un qui est Al-Mû’allaqât, chef
d’œuvre de la poésie ancienne.
Les poèmes se retrouvent dans diverses anthologies, parfois de 7 on
passe à 10 parties, mais les meilleurs poèmes s’y retrouvent toujours, en
particuliers les poètes de la Jahilyya :
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Imrû’ Al-Qadîs=
Zûhair=
‘Antar ou ‘Antarat=
Tarha=t
Labid=
La poésie en générale
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retrouve dans les mêmes familles, ou dans la même tribu. Finalement, les vers
récités sont comme un bien commun. Al-Nâbqat c’est le génie,
celui qui sort du lot. C’était un nom qui a été porté par de nombreuses
personnes, une dizaine de poètes. Les diwans sont souvent rangés en ordre
alphabétique.
La transmission :
Khalaf Al-Akhmar=
Hammâd=
Le passage de l’oral à l’écrit s’effectue vers le 8ème siècle ap JC. Non
seulement pour la poésie, mais aussi pour la tradition prophétique. Ces textes
datant de la jahiliyya ont été mis sur papier pour une raison grammaticale. En
effet, une certaine codification de la langue arabe était en train de s’établir. Et
avec l’écriture du Coran, la langue prit de l’importance. Pour bien lire le Coran,
il faut être capable de bien lire l’arabe. Durant le même siècle, on introduit le
papier à la bataille de Toulas vers 750, c’est invention chinoise.
Les poèmes devaient être faciles à mémoriser. Il est très rare qu’il y ait
des enjambements, presque toujours un vers est en une phrase, l’ordre peut être
modifié sans changer véritablement le sens de la strophe. On retrouve ce trait
dans les hadiths. De plus, les gens ne retenaient souvent que quelques vers, c’est
peut-être une explication qu’on n’a souvent que des extraits. Ce sont des
spécialistes qui rassemblent et mettent ensemble les poèmes, d’où certaines
confusions possibles dans les agglomérats. Le Rawi, grand transmetteur, n’est
pas forcément rattaché à une tribu ou un poète. Les deux transmetteurs les plus
célèbres sont :
Hammâd mort en 770 à Kûfa et Khalaf Al-Akhmar, « le roux » mort en 897.
Ceux qui ont conservé la poésie étaient surtout des grammairiens, formant
la base de la langue arabe, la codifiant. C’est pour ça que la symbiose entre la
poésie de l’école du Hijaz et la poésie liée au pouvoir Omeyyade aurait créé un
conservatisme très dur à lire, car les expressions ne sont plus usuelles.
Tous les poèmes sont en arabe, mais on parlait en dialecte, avec des
particularités tribales. On a pensé qu’il y avait déjà une koïné, une langue
commune à côté des dialectes, comme l’arabe classique actuel. Les différences
étaient surtout vocaliques ou toniques. N’oublions pas que les premières
écritures sont sans vocalisation. ~750, introduction du papier, ce qui permet une
plus large diffusion.
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La structure
U= brève , ,
O=longue le tawîl 4X: OUOUOOU
‘=accent (genre de schéma)
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Les thèmes de la poésie préislamique
Bien sûr, cette structure n’est pas toujours respectée. Ibn Qutaïba parle
souvent des poètes de cour qui doivent exposer leurs poèmes pour la
“récompense”, leur salaire étant versé pour un bel éloge. C’est comme cela
plutôt à l’époque néo-classique abbasside.
A l’époque, on se marie dans la même tribu (endogamie), donc le
thème des séparations d’avec des femmes d’autres tribus est répandu. On parle
souvent d’esprit, de fantôme de la femme qui vient visiter le poète. Tif=
Le thème du désir, de la nostalgie, revient souvent. Shûq= C’est
notamment le thème d’inscriptions retrouvées dans le désert. Le thème du destin
revient, on c’est que c’est des traces des croyances de la Jahilliyya. Le destin est
parfois personnifié dans les créatures de la Manaya= ou dans la
résignation à la mort, le destin, le temps, le dahr=
Après l’évocation du passé, du souvenir, on parle souvent de la
séparation. La description du voyage, du départ, rahil= wadhf= ou
le fait de passer à autre chose, takhlus= . Le thème du désert, de la
souffrance, du chameau, des animaux et même des scènes de chasse sont
abordés.
La dernière partie est consacrée à l’éloge des personnages qu’on veut
honorer ou dont on cherche à être récompensé. Dans la jahiliyya, certain
s’élogent eux-mêmes, fakhr= . La satire peut aussi remplacer l’éloge.
L’éloge des morts est un thème en soit, marthyat= ou rithâ’=
Mais quand on finit par un éloge funèbre, on ne trouve pas de partie amoureuse
en ouverture. Il y a des poétesses qui se lamentent beaucoup des morts, les
pleureuses étaient leurs rôles. Une poétesse célèbre Al-Khansa’=
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L’islamisation de la poésie
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• 2.Lié à l’école du Hijaz.
La poésie a principalement deux tendances, mettant soit l’accent sur le style soit
sur les thèmes. La poésie Hijazienne (surtout à Médine), s’est développée avec
la musique, dans une société riche des conquêtes, oisive et bon vivant. Le thème
de l’amour est développé. Dans les schémas nasib, il devient un thème central en
soit.. Ayant que des extraits, on ne peut pas en être cependant sûr. Il y a une
poésie plutôt érotique, le ghazal= et l’autre plus platonique,
sentimentale, le ‘azri= , venant du nom de la tribu ‘azrat= . Par
exemple le poète ‘Umar b. Rabia= écrit de la poésie érotique.
C’est un “aristocrate” e la tribu des Makhzum. Il parle constamment de Nu’m=
, mais ça pourrait être comme Laura de Pétrarque. La saison du pèlerinage était
le moment idéal pour draguer, avec toutes ces femmes qui allaient en pèlerinage.
La poésie peut être lue sans problème. Le courant est connu grâce à des
ouvrages divers comme Al-Kita Al-Qani. Elle est inclue dans des récits
relativement suivis, en prose, comme illustration. On parle d’un couple
d’amoureux célèbre Leila wa Majnun= ou encore Jamil Buthinat=
Majnûn s’appelle en fait Qais b. Mulawah= . Majnun, ça veut dire
possédé par un djinn, c’est le poète. Majnûn est comme un homme à l’état
sauvage, c’est seulement avec le nom de Leila qu’il retrouve ses esprits. Il refuse
de se « faire soigner », il ne veut pas être guéri, on voulait l’emmener à La
Mecque, il refuse.
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La poésie sous les Abbassides (6.12.2006)
Un critique du 10ème siècle dit que la rhétorique est préférée au fond. La forme,
lafz= est plus soignée que le fond, ma’ny= . Les allusions
littéraires sont fréquentes car les images et les thèmes sont souvent repris. Il y a
donc beaucoup de parodie à cause du fort caractère stéréotypé.
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Les poètes
Bashar b. Burd=
Bashar est un auteur aveugle ayant une ascendance iranienne, arabophone,
appartenant aux mawalins(clients). Au début poétique sous les Omeyyades, il est
opportuniste et utilise le même poème pour honorer plusieurs personnes
différentes. On l’a associé au manichéisme, zandaq= . Il est mort de
mort violente en 784, sous le calie Al-Mahdi. Il est l’auteur d’une œuvre
considérable. Il a réussi surtout dans le style qazal (poésie amoureuse). Il a
souvent adressé ses poèmes à une femme, ‘Abda= et a écrit aussi sur le
vin. Son style est proche du style ‘uzrite.
Abû Nûâs=
Abû Nûâs est lui aussi d’ascendance iranienne. Née entre les années 747
et 762 dans le sud-ouest de l’Iran d’aujourd’hui, il meurt à Bagdad vers 813. Il
s’est distingué dans le style khamryat et qazal avec une marque
d’homosexualité. Il était très proche de Al-Amin. Il y avait pas mal de tolérance
envers l’homosexualité, même si le Coran le condamne. Mais certainement que
les religieux ne le portaient pas dans leur cœur. Il innove les poèmes ayant pour
thème la chasse, tardyat= .
Al-Bûhturi = 13.12.2006
Le calife Al-Mutawakil= a des poètes de cours. Il abroge
le mouvement mu’tazilite. Al-Bûhturi (821-877) évoque dans un de ses poèmes
les plus célèbres, les jardins, surtout le bassin de Samara (100 km au Nord de
Bagdad), il parle des reflets des arbres et des oiseaux. C’est un panégyrique,
« madih ». Il rivalise et admire Abû Tamâm.
Un autre poème sinya (rime en sin) décrit un palais de Ktesifon dans l’empire
Sassanide. En particulier la forme de l’arc brisé. L’évocation du palais avec la
poésie de l’ascétisme évoque l’éphémère de l’homme. Dans le poème, le palais
reprend vie.
Abû Tamâm=
Rival futur d’Al-Bûhturi, il est très bon quand il est bon et très mauvais
quand il est mauvais. Alors que Al-Bûhri est constant dans la qualité de ses
écrits. D’ascendance chrétienne mawali, il s’est fabriqué une fausse généalogie,
par snobisme. Son père tenait une taverne à Damas, lui-même était vendeur
d’eau en Egypte, il retourne en Syrie, est autodidacte. Il est arrivé à la gloire
grâce à un poème spécialement, une ode à la gloire du calife Al-Mutasim (~830).
En 838 il a gagné une bataille Amorium, ‘amoria= , c’était un fort
byzantin. Son style fait un usage très riche des figures de style.
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Ibn Rûmi=
Ibn Rûmi (836-896) est fils d’un mawali (client), chrétien, non arabe
d’origine. Il n’a jamais été relié à un calife, est plus indépendant et assez
hautain, difficile de caractère. Un de ses poèmes le plus célèbre est la destruction
de Basa par la révolte des esclaves dans leur marais salin. (871). Il écrit une
lamentation sur la ruine de la magnifique ruine de Basra. Il fat aussi une ritha
ou marthia (l’éloge funèbre) de son fils mort enfant. Son œuvre est multiforme
et très peu étudiée aujourd’hui.
Al-Mutanaby=
Le fameux Al-Mutanaby est l’un des plus grands poètes. Il est surtout
connu pour la forme et ses maximes. Plusieurs de ses vers sont cité en proverbes
(un peu comme Lafontaine chez nous). Il avait une haute opinion de lui-même,
il se fait même passer pour prophète. Il nait vers 915 à Kufa, après la période de
trouble du califat Abbasside. Après la mort de Mutawakil, Kufa est un centre
shiite, à côté de Najaf. Pendant la période de trouble, l’empire s’est morcelé et
les troupes turques ont pris le pouvoir. A Bagdad, il n’y a plus la possibilité de
faire carrière pour un poète, il a donc beaucoup voyagé. Il part en Syrie en
contact avec la secte shiite des Nusayri, les Alawites, famille d’Al-Asad
aujourd’hui. Il trouve un pouvoir fort et local, des patrons qui pouvaient
l’entretenir. Dynastie des Handanides, Saif Al-Dawla= Il dédie des
éloges, mais finalement se brouille et écrit des satires. 957 en Egypte, il écrit
pour le prince nommé Kafûr= , chef mercenaire qui dirige le pays. De
nouveau, éloge, puis satire. 961 il retourne en Irak sous la dynastie des Buyides.
Il est finalement tué dans une embuscade en 961. Son diwan est classé par ordre
chronologique et on y voit une certaine évolution. Il fait des descriptions très
belles comme celle du lac du site naturel lacustre de Tibériade, ce qui est
original.
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arabes. La thématique est préislamique, modifiée finalement par l’influence du
Coran.
40 ans plus tard, on trouve un groupe de poète que l’on appelle néoclassique, ils
reviennent au modèle de la qasida. Les poètes de cour dont de la poésie de
« propagande », c’est le rôle qu’à aujourd’hui nos médias, propageant les hauts
faits du gouvernement.
2. LE SAJ ‘
20.12.2006
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3. L’ADAB
Risâlat, Rasâil =
Al-Jahiz=
munâdhara
adab=
Ibn Qutaïba(860)=
Adab Al-Kâtib=
‘Oyûn Al-Akhbâr=
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Par exemple, Ibn Qutaïba dans la préface de son livre Adab Al-Kâtib, il y a une
attaque contre la culture philosophique, les traductions du grec et une défense
des « sciences arabes ».
Ibn Al-Muqqaffa
‘Oyûn Al-Akhbâr
Le grand ouvrage qui a fixé le modèle du genre dit de l’adab est le ‘Oyûn
Al-Akhbâr, soit les sources de l’information. Par lui, on a conservé des textes
historiques sur l’Iran de Ibn Muqaffa. On a trouvé des citations de la Bible en
arabe, ce qui est très intéressant historiquement parlant, c’est l’un des premiers
exemples de traduction. Evidemment, ce n’est que l’aspect historique qui est
utilisé, ou par exemple pour parler de la naissance du monde. (En Islam, c’est
très fortement déconseillé de lire des ouvrages religieux d’une autre confession,
en particulier la Bible.)
Si l’on dresse une table des matières du livre, on aurait à peu près :
Le pouvoir (récit, maxime)
La guerre
Le commandement
Qualité et défaut (avec en particulier les animaux)
Science et éloquence
Ascétisme (Zuhd= début de la littérature soufie, renoncement au
monde)
Les amis et l’amitié
La nourriture
Kalila Wa Al-Duna
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langue. On note le changement notamment en comparant des autres récits de
Muqaffa. (Il existe de très beaux manuscrits, avec des illustrations des fables, les
persans illustrent plus, la littérature s’y prête d’ailleurs.)
La première traduction du sanskrit en persan date d’Anu Shirvan, durant la
dynastie des Sassanides (531-575), grand adversaire des Byzantins. Le texte est
pourvu d’une introduction qui explique le procédé de traduction. En effet,
burzoé a dû apprendre le sanskrit et chercher les textes. C’est un ouvrage
intéressant du point de vue interculturel. C’est un peu la même trajectoire que
les 1001 nuits.
Kalila et Dimna sont deux chacals qui se racontent des histoires, dans une
structure d’enchâssement, parfois avec des structures complexes. L’aspect
politique de l’œuvre est très marqué, les relations sociales dans un cadre
politique sont analysées. Dans l’original sanskrit, ça avait presque un usage
pratique de comportement envers les puissants. C’était comme une littérature
politique, conseillant le lecteur. C’est un style qui s’est ensuite largement
développé en arabe avec une origine A’in, c’est comme l’adab arabe, l’étiquette.
De plus, c’est un moyen détourner de donner conseils aux rois dirigeants,
littérature de cour « miroir au prince ».
Ibn Al-Muqaffa écrit aussi un même genre de livre Kitab adâb Al-Kabir=
Le grand livre de la « culture » adab, ouvrage de conseils, de pièges à éviter... Il
a aussi écrit la lettre des compagnons, des courtisans, risâlat sahâbat=
Il est intéressant du point de vue historique, concernant les impôts, l’armée, le
droit avec un point de vue sur la shari’a important. Vers 750, sous le règne d’Al-
Mansour, tout le hadith n’existait pas. Il y a un manque de codification de la part
du calife et des disparités de jugement suivant la géographie.
Il a aussi écrit un ouvrage où il traite de l’histoire préislamique de l’Iran. La
tradition iranienne est orale, on dépend donc de la littérature arabe pour avoir
des informations. Il avait écrit aussi une défense du manichéisme, alors que lui-
même était converti à l’Islam. Ce texte n’a pas été retrouvé mais il est cité.
Al-Jahiz
L’un des plus grands prosateur de l’adab est Al-Jahiz, littéralement « celui
qui est exorbité », dû à une maladie. Il meurt en ~868. il avait ~90 ans, il suit
l’école des Mu’tazilites, défendant le dogme de caractère créé du Coran et le
libre arbitre de l’homme. Tendance qui s’oppose à la majorité des musulmans.
C’est un sujet de conflit pendant le 9ème siècle. Les califes étaient aussi
mu’tazilite, mais a subi aussi les revirements de l’histoire.
Son style se distingue par son vocabulaire très riche mais sans lourdeur
d’ornements qui lassent dans le saj’. Son style est très admiré, pas très facile.
C’était un homme très cultivé. Il écrit pour un grand publique, utilise des
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ouvrages plus spécialisés, par exemples pour les sciences des traductions du grec
ou du sanskrit.
Son œuvre est vaste, par exemple, le plus long, le « livre des animaux »
Kitab Al-Hayavan= de 7 ou 8 volumes, recueil assez
chaotique, rassemblant des informations de toutes sortes. Zoologique, mais aussi
des anecdotes tout en étant pas très loin des fables. Les stéréotypes animaliers
sont représentés (le serpent est faux, le chien fidèle...). Il cite aussi beaucoup de
poésie sur les animaux. C’est comme une sorte d’encyclopédie. Il est lui-même
compileur. Un autre ouvrage porte sur la rhétorique, l’éloquence, la déclaration,
la manière de bien dire, Al bayân= . L’éloquence a toujours été
appréciée et importante. Ce n’est pas deux volumes de théories, il y a beaucoup
d’exemples. C’est presque une anthologie. Historiquement c’est précieux
d’avoir ainsi répertorié plusieurs types de discours. Mais on ne sait pas si c’est
toujours vraisemblable.
Il écrit aussi le livre des avares, bakhla’= , recueil d’anecdotes
sur l’avarice. La générosité étant un trait important dans l’honneur arabe,
l’avarice est particulièrement blâmable. Il y a aussi des côtés satiriques de la
vantardise de générosité. Il y a aussi l’entité du pique-assiette, zufili=
, mais pas de lui. C’est une littérature plutôt distrayante, on n’apprend pas grand
chose.
Il écrit des épîtres courtes et personnelles (~30-60 p.). Ils sont souvent
composé comme une munzarat= . Deux personnes discutent chacun
argumentant.
Abû Hayân Al-Taûhidi est mort en 1023, on l’appelle parfois le 2ème jahiz,
mais son style est très différent, ce qu’il a à dire est intéressant, mais c’est dans
un arabe difficile. Il écrit sous la dynastie des Buyides, à partir de 945. Les
Buyides étaient de ces dynasties qui maintenaient le pouvoir avec un
représentant Abbasside, mais qui dirigeait militairement. Ils sont shiites et ont
une attitude plus libre avec la sunna. Ibn Qutaïba est un représentant typique du
mouvement sunnite. Les shiites sont plus ouverts à différents courants de
pensées. Al-Tauhidi lui représente le mouvement shiite, même si ses thèmes sont
comparables au mouvement sunnite. Il a été accusé d’hérésie.
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On l’a passablement oublié, il a été redécouvert au 20ème siècle par les
orientalistes, ou les arabes avec une vision orientaliste. Son ouvrage le plus
important est le Kitab Al-Imta wa Mu’amasa= , le livre du
ère
divertissement et de la sociabilité. 1930, 1 publication par Ahmad Amîn en
Egypte. On l’a surnommé Al-Tauhidi « le philosophe des udadbats , auteur
d’adab» et l’ « adabis des philosophe ». Son ouvrage est liée par son histoire au
contexte politique. Il reproduit les majlis, des forums, autour d’un vizir Buyide,
Un des vizirs importants était Ibn Sa’dan= . Il leur donnait un thème
de discussion. 40 des majlis, comptés comme 40 nuits, serait-ce un clin d’oeil
aux 1001 nuits ? On retrouve la Munazara parce qu’il y a des points de vue qui
s’affrontent. Par exemple une discussion sur la grammaire et la logique,
opposition « science arabe » et « science étrangère » (grecque). On voit
l’affrontement entre deux conceptions du monde. Al-muqâbasat=
« L’emprunt du charbon ardant pour son usage ».
L’Histoire :
Tabari=
Tabari= (m.923) a écrit une chronique, « Tarikh Al-Rasul Al-Muluk ».
Il est aussi un commentateur religieux. La narration de l’Histoire fait partie du
Hadith, il y a un fort lien entre histoire et religion, mais il se détache petit à petit
avec les chroniques. On a des collections de la sira, les premiers récits
historiques sont la Maqâzi futûh= . La plupart de ces
ouvrages sont perdus. Les chroniques sont écrites année par année, on parle
d’anale, de cette manière, il est impossible d’avoir une vue d’ensemble, un récit
synthétique. C’est plus une accumulation de matériaux, avec en premier les
principaux événements de l’année suivi ensuite des personnages principaux qui
sont morts.
Al-Mas’ûdi=
Au 9ème siècle, deux de ces historiens sont shiites(peut-être parce qu’ils sont
moins attachés à la Sunna) Al-Yakubi et Al-Mas’ûdi.
Al-Mas’ûdi= appartient à une famille de partisan d’’Ali, il est né à
Bagdad vers 890 et mort en Egypte. Son ouvrage « les prairies d’or » Morûj Al-
Zahab= , partie de son ouvrage « les histoires du temps » Akhbâr
Al-Zamân= , devaient être un ouvrage très important à 30 parties.
Il écrit aussi sur l’histoire des religions. Il prend beaucoup de liberté quant au
plan traditionnel. La première partie parle de la cosmographie, ensuite on passe
à l’histoire des Prophètes (chez Tabari aussi) qui serait l’Histoire avant l’Islam.
Il développe aussi beaucoup de choses par rapport à l’Iran et suit son récit par
règne.
Ces chroniques sont comme un hybride entre la tarikh= et l’adab=
Il y a une absence totale de polémique, exposant sans prendre partie. Il
s’informe lui-même ce qui est une démarche tout à fait originale pour ce genre
de littérature. Il critique même Jahiz en le trouvant trop livresque. Son exemple
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ne sera pas vraiment suivi, les autres revenant à l’ancien système, accumulant
des petits faits sans donner de plus grande ouverture. L’ouvrage d’Al-Massoudy
est historique, mais aussi géographique tellement il y a des références de ses
voyages. Le mot même de géographie vient du mot grec geografia. Le mot arabe
est « les chemins et les provinces » Al-Masâlik wa Mamâlik=
ou Jeoqrâfiâ= . Le premier géographe arabe (qui écrit en
arabe) mais iranien, Ibn Khurdazbeh=
Ibn Khurdazbeh
Ibn Khurdazbeh (mort vers 885), son ouvrage porte le mon de Masâlik wa
Mamâlik, il était maître de la poste et des renseignements abbasside. Ils se
rendent compte de l’importance d’être informé, l’espionnage s’exprime dans ce
type de littérature. On y trouve des informations en tous genre, le revenu des
provinces, le pèlerinage, la récolte de l’impôt, les taxes... C’est sous forme de
listes, mais c’est pas tellement pour la forme qui est intéressante sinon que ce
soit le point de départ de la littérature géographique, mais ce n’est pas vraiment
un géographe, lui-même ne s’en rendant pas compte. Il y a des distances sur
plusieurs mesures différentes, le Mil= pour la Syrie, le Farâsikh= pour
l’Iran... On divise le monde en 7 dimats (mot grec), iqlim= , qui désigne
les zones, les latitudes. A partir d’itinéraire, de « guide de voyage », s’est ajouté
des traits légendaires sur les pays lointains, ou sur les temps lointains. Cette
littérature s’appelle « merveille », ‘ajib= . il y a deux tendances, soit
une compilation de renseignement du type guide ou dictionnaire ou alors des
récits de voyage.
Les « nouvelles de la Chine et de l’Inde » Akhbaâr Al-Sin wa Al-Hind=
par exemple, on ne sait si l’auteur aurait été jusqu’en Chine. La route de la soie
était faite petit bout par petit bout, on peut donc penser assez logiquement qu’il
y avait des ouvrages de récits rapportés plutôt que vécu par l’auteur lui-même.
Le voyage proprement dit s’appelle la rihlat= , c’est souvent un
pèlerinage qui donne le prétexte du voyage.
Ibn Jubay= ou encore Ibn Battuta= . Avec le temps
la rihlat déviera de son cadre islamique du pèlerinage.
Ibn Battuta part en pèlerinage jusqu’en Chine entre 1325 jusqu’en 1349, presque
25 ans de voyage. Cette littérature a quelque chose de très vivant, on trouve
souvent des traductions. Jusqu’au 19ème siècle on trouve le même genre de
voyageur en Europe.
Il existe un ouvrage de l’Inde de Birûn= , Iranien de
l’Ouzbékistan (975-1050), Mahmûd de Qhazni (du nom de la ville) a découvert
un ouvrage sur l’Inde « le précis sur l’Inde », tahqiq Al.Hind= .
Lui-même a appris le sanskrit pour se pénétrer de la culture et a eu un intérêt
particulier pour les religions de l’Inde, en parlant sans porter de jugement. Il
traduit un ouvrage sur le yoga.
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Les milles et des nuits
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Le récit cadre des 1001 nuits ressemblent beaucoup au style indien, deux princes
indiens sont trompés par leurs femmes et racontent l’histoire de Shéhérazade
comme contre exemple. Ils citent un verset coranique :
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