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TRAVAUX DIRIGÉS DE MATHÉMATIQUES - SEMAINE 12

IESPACES VECTORIELS
•Nature de la famille de vecteurs suivante dans R3 .
r r r r
 V1  i  j  2k
 r r r r
F1   V2  i  2 j  k
 r r r r
 V3  2i  j  k
Soient 1, 2 , 3 tels que
r r r r
1V1  2V2  3V3  0
Alors
r r r r
 1  2  23  i   1  22  3  j   21  2  3  k  0
et
 1  2  23  0

 1  22  3  0
 2      0
 1 2 3
Par différences successives, nous obtenons le système équivalent :
 1  3  0

 1  2  0
     2  0
 1 2 3
d’où la solution unique
1  2  3  0
La famille de vecteurs étudiée est libre, constituée de 3 vecteurs dans un espace de dimension 3.
C’est donc une BASE de R3 .
•Etudier la famille de vecteurs suivante, dans R4 .
r r r r r
 W1  i  2 j  3k  4l
 r r r r
F   W2  5i  6 j  7 k
 r r r r r
 W3  6i  8 j  10k  4l
Cette famille de vecteurs n’est pas une base de R4 . Est-elle libre ?
r r r
Non ; en effet, W3  W1  W2 Cela suffira puisque nous avons ainsi mis en évidence trois réels
1  1, 2  1, 3  1 , donc non tous nuls, tels que
r r r r
1W1  2W2  3W3  0
r r r

Dimension du sous-espace engendré par la famille de vecteurs F  W1,W2 ,W3 : 
r r
W1 et W2 ne sont pas colinéaires, en effet
r r r r r r
1W1  2W2  (1  52 )i  (21  62 ) j  (31  72 )k  41l
Donc
r r r
 1W1  2W2  0   1  2  0

Applications linéaires 1 TD 12 (1997-1998)


r r r
 
Et le système est libre. Il engendre le même sous espace que W1,W2 ,W3 ; il en est donc une base, et la
dimension de celui-ci est donc égale à 2.
IIAPPLICATIONS LINÉAIRES
.1Exercice
Soit dans P2 l'espace vectoriel des polynômes de degré inférieur ou égal à 2, l'application obtenue à partir de
la dérivation classique des fonctions
D : P2  P2
P a D( P ) :  x a 4 P ( x)  (2 x  3) P( x) 
Prouver que D est une application linéaire.
Déterminer le noyau et l'image de D.
•Solution
Nous utilisons les propriétés des opérations sur les réels
  ,   R
 
 P, Q P2 , D( P   Q)( x)  4   P   Q  ( x)  (2 x  3)   P   Q  ( x)
 x  R

D( P   Q)( x)  4  P ( x)  4  Q( x)  (2 x  3)  P( x )  (2 x  3)  Q ( x)
D( P   Q)( x)  4  P ( x)  (2 x  3)  P( x)  4  Q( x )  (2 x  3)  Q ( x)
Donc
  ,   R,

 P, Q P2 , D( P   Q)( x)   D( P)( x)   D(Q)( x )
 x  R

Finalement, la condition de linéarité est réalisée.
D( P   Q)   D( P )   D(Q)
Noyau et image de l'application linéaire
Soit P un polynôme de P2 :
P ( x)  a0  a1x  a2 x 2

 
D( P )( x)  4  a0  a1x  a2 x 2  (2 x  3)  a1  2a2 x 

D( P )( x)   4a0  3a1    2a1  6a2  x


Nous en déduisons que Im( D )  P1  P2
Le noyau est l'ensemble des polynômes tels que
x  IR D( P)( x)   4a0  3a1    2a1  6a2  x  0
 4a0  3a1  0
donc 
 2a1  6a2  0
 3
 a0  a1
et  4
 a2  3a1
En définitive,


N( f )  P P2 , P a P (x )= (3+4 x  x 2 ),  IR 
.2Exercice

TD 12 (1997-1998) 2 Applications linéaires


Déterminer la dimension du noyau de l'application linéaire et un système générateur de celui-ci
f : R3  R2
définie par
 f (e1)  f1  f 2

 f (e2 )  2 f1  f 2
 f (e )  2 f  3 f
 3 1 2
•Solution
ur ur

N ( f )  V  R3 , f (V )  0R2 
r r r r r r

r r r
N ( f )  x1e1  x2e2  x3e3 : x1 ( f1  f 2 )  x2 (2 f1  f 2 )  x3 (2 f1  3 f 2 )  0

r
e3

r
e2
r r
e1
f2
r r r
f (e3 ) f (e1) f1
r
f (e2 )
L'image de f est de dimension 2, donc, d'après le théorème des dimensions, le noyau de f est de dimension 1.
Nous en déduisons les composantes d'un vecteur non nul du noyau en résolvant le système
 x1  2 x2  2 x3  0

  x1  x2  3 x3  0
 x1 + 2 x2 = −2
Par exemple, x3  1 , 
 − x1 + x2 = 3
 8 1 
d’où la solution qui s’y rattache :  x1 = − ; x2 = ; x3 = 1
 3 3 
 8 1 
Le vecteur de composantes  − , , 1 engendre le noyau de f (on peut aussi choisir le vecteur
 3 3 
proportionnel W   8, 1, 3 ).

.3Exercice
Soit dans R3 la projection orthogonale p sur le plan vectoriel d'équation x  y  2 z  0 .
Vérifier qu'il s'agit bien d'une application linéaire.
Déterminer des systèmes générateurs du noyau et de l'image de p
•Solution
• Linéarité :
Elle provient de la définition même de la projection :
Soit p la projection de l'espace vectoriel E sur E 2 suivant le sous-espace E1 :
E est la somme directe de ces deux sous-espaces, et E1  E 2   0E 
V  E, V1  E1, V2  E 2 V  V1  V2

Applications linéaires 3 TD 12 (1997-1998)


Deux vecteurs indépendants du plan vectoriel suffisent pour caractériser l'image de l'application linéaire :
p  V   W   p   (V1  V2 )   (W1  W2 ) 
p  V   W   p  (V1   W1)  (V2   W2 )   p  V2   W2 
par construction,
p  V   W   V2   W2
• Noyau et image
Les vecteurs de l'image sont tels que x  y  2 z  0
C'est un sous-espace de dimension deux ; il suffira de trouver deux vecteurs linéairement indépendants qui en
font partie :
r r r
 W1  i  j
par exemple,  r r r r
 W2  i  j  k
engendrent le plan vectoriel E 2 proposé.
r
Le noyau est orthogonal à E 2 ; soit donc V engendrant Ker( f ) :
r r r  1   1  1
r      
Par exemple, V  W1  W2 ; le vecteur colonne de ses composantes
est
 
V   1  1   1
r r r r  0   1  2 
     
V  i  j  2k
.4Exercice
Soit une application linéaire f : E  E . Démontrer que :
f (N( f o2 ))  Im( f )  N( f )
•Solution
Il s'agit ici de démontrer l'inclusion réciproque de ces deux sous-espaces :
r
• Soit V  N( f o2 ) , il est tel que :
d'une part
r
f (V )  Im( f )
d'autre part
r r r r r
 
( f o f )(V )  f f (V )  0E donc f (V )  N( f ) f (V )  Im( f )  N( f )
• Soit maintenant un vecteur tel que
r
f (V )  Im( f )  N( f )
Il est immédiat que
r r r
f (V )  N( f )  
f f (V )  0E
r r r
f o2 (V )  0E et V  N( f o2 )
La propriété est démontrée.
.5Exercice
r r r

Soit une application linéaire sur un espace vectoriel f : E  E , et une famille de vecteurs V1,V2 ,L ,Vn 
r r
 f (V1)  V2
 r r
 f (V2 )  V3 r r r
telle que 
r
L
r r Démontrer que la famille de vecteurs  
V1,V2 ,L ,Vn est libre.
 f (Vn 1)  Vn  0E
 r r
 f (Vn )  0E
•Solution
On privilégie la nature linéaire de l'application en évaluant l'expression :

TD 12 (1997-1998) 4 Applications linéaires


f (1V1  2V2  L  nVn )  1 f (V1)  2 f (V2 )  L  n f (Vn )
 1 V2  2 V3  L  n 1 Vn
d'où le système à coefficients vectoriels, en appliquant n fois f
r
1V1  2V2  L  n 1Vn 1  nVn  0E
r
f 1V2  2V3  L  n 1Vn  0E
r
f 2 1V2  2V3  L  n  2Vn  0E
L L
r
f n 1 1Vn 1  2Vn  0E
r
fn 1Vn  0E
r r r
Il suffit, sachant que Vn  0E et f (Vn )  0E , de remonter dans le système d'équations précédent pour
conclure :
r r r
1  2  L  n  0 , et la famille de vecteurs  V1,V2 ,L ,Vn  est libre.

.6Exercice
Soit p une application linéaire de R3 dans R3 telle que sa matrice associée et A une matrice colonne :
 1 0 0   a 
   
P= 0 0 1 A= b 
 0 1 0   c 
   
Calculer le produit P × A Quelle conclusion en tirez-vous ?
•Solution
 a 
 
b 
 c 
 
 1 0 0   a 
P × A =  0 1   c 
0  
 0 1 0  b 
  
La matrice colonne du résultat présente une permutation entre les 2ème et 3ème éléments.
.7Exercice
Soient les endomorphismes f et g de R3 définis par :
 f (e1 ) = e1 − e2  g (e1 ) = e1
3 3  3 3 
f :R → R  f (e2 ) = e1 + e2 g :R → R  g (e2 ) = e2 − e3
 f (e ) = e  g (e ) = − e − e
 3 3  3 2 3
Calculer g o f (ei ) et f og (ei ) pour tous les vecteurs de la base B   e1, e2 , e3 
Ecrire les matrices A et B correspondant à f et g, et les produits matriciels A × B et B × A
Que peut-on dire de la commutativité de la composition des applications linéaires ?

Applications linéaires 5 TD 12 (1997-1998)


•Solution
Calculons les images des vecteurs de base par les composées g o f et g o f
 g ( f (e1 )) = g (e1 ) − g (e2 ) = e1 − e2 + e3

g of  g ( f (e2 )) = g (e1 ) + g (e2 ) = e1 + e2 − e3
 g ( f (e )) = g (e ) = −e2 − e3
 3 3
 f ( g (e1 ))  f (e1)  e1  e2

f og  f ( g (e2 ))  f (e2 )  f (e3 )  e1  e2  e3
 f ( g (e ))   f (e )  f (e )  e  e  e
 3 2 3 1 2 3
La composition des applications linéaires n'est pas commutative.
On peut utiliser les matrices associées aux applications linéaires :
1 1  0 1 0 0
   
A( f ) =  −1 1  0 B( g ) =  0 1 −1
0 0  1  0 −1 −1
   
 1 1 −1  1 1 0
   
A × B =  −1 1 −1 B × A =  −1 1 −1 
 0 −1 −1  1 −1 −1
  
.8Exercice
Soit P une matrice à 4 lignes et 4 colonne et A une matrice colonne à 4 éléments telles que :
 1 0 0 0   a 
   
0 0 0 1 b
P= A= 
 0 1 0 0   c 
   
0 0 1 0   d 
Calculer le produit P × A Quelle conclusion en tirez-vous ?
•Solution
 1 0 0 0  a   a 
    
 0 0 0 1  b   c 
P= =
 0 1 0 0  c   d 
 
   
 0 0 1 0  d   b 
Les produits par des matrices telles que P provoquent des permutations dans les coefficients des matrices
colonnes sur lesquelles elles agissent.
IIIEXERCICES A REMETTRE LE JEUDI SUIVANT
• Soit dans P3 l'espace vectoriel des polynômes de degré inférieur ou égal à 2, l'application obtenue à partir
de la dérivation classique des fonctions
D : P3  P3
P a D( P) :  x a P ( x)  (3 x  2) P( x) 
1. Prouver que D est une application linéaire. Déterminer le noyau et l'image de D.
• Déterminer le noyau et l'image de l'application linéaire de R4 sur R3 définie par :
 f (e1 ) = f1 + f 2 − f3  f (e3 ) = f1 + f 2 − 2 f3
 
 f (e2 ) = f1 − f 2 + 2 f3  f (e4 ) = f1 + f3

TD 12 (1997-1998) 6 Applications linéaires

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