Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
L’Agora de Palmyre
A : l’agora et la curie
1
Dubuisson Pauline
Mas Jeanne Histoire des arts romains antiques groupe 20/28
en salle de réunion. Le long des deux plus longs murs des banquettes furent
ajoutées. Les hommes se réunissaient pour des activités civiles, même si cette
salle a une connotation religieuse. Pour certains historiens, la curie servait de
tabularium, c’est-à-dire qu’étaient conservées les archives de la ville. La fonction
de la curie n’est pas encore totalement définie, elle est parfois
mélangée/confondue avec le sénat.
B : la basilique-marché
Cette salle est connue sous le nom de salle annexe. Elle est située sur le côté
long de l’agora. Ce devait être une basilique romaine, mais ce projet fut
certainement abandonné. Elle n’a jamais été couverte. A la place se sont
exercées les activités commerciales et juridiques. Le côté sud-ouest(G) ouvre sur
un vestibule d’une profondeur de 13m77, qui rendait l’entrée solennelle. On peut
penser que le tribunal était le long du côté nord-est (E ), puisqu’il reste des
corniches. Mais la construction ne fut pas terminée, peut-être car le projet était
trop romain (dans un monde grec et nomade), par manque de bois ou d’envie
politique. La salle a donc servi de marché, avec la loi fiscale affichée à l’entrée
(1,50m de haut sur 5m de large). Ce marché devait compléter celui de l’agora,
qui pouvait être spécialisé.
Etant dans un monde nomade, les boutiques devaient se tenir sous des tentes ou
des constructions temporaires. L’ensemble de l’agora entre la curie et la
basilique rappelle le complexe ce Cuicul.
Elle pouvait aussi avoir une fonction politico-religieuse, s’il a existé un temple
dédié au culte impérial. Des inscriptions parlent de statues équestres et de
prêtres des Augustes. Mais c’était peut-être sur l’agora. De plus rien n’atteste ce
culte.
C’est une grande salle de forme rectangulaire, faisant 75m sur 37. Elle est
construite en blocs de calcaire dur. Le sol n’est pas dallé, et il est 50 cm plus haut
que celui de l‘agora. Les murs font 10m50 de haut pour une épaisseur de 0,94m.
Au milieu du vestibule devait se tenir une rangée de colonnes, formant un
portique avec deux colonnes engagées. L’accès à la basilique se faisait par neuf
portes, regroupées trois par trois. Celles des murs B et F se correspondent. Sur la
façade F, les portes sont légèrement plus larges. Les plus grandes et
monumentales sont celles donnant sur le vestibule. La porte centrale fait 4,42m
de large pour 7,82 m de haut. Les portes latérales font 3,25m pour une hauteur
de 5,85m. Entre chacune de ces portes se trouve une grande console murale,
sans inscription. Sur les murs B et F, il y a deux fois quatre fenêtres de 2m de
haut sur 1,20 de large. Elles sont à 1,27m au dessus de la plinthe. Cette dernière
fait 30 à 40 cm, jusqu’à 60 devant les portes.
Le mur E, construit plus tard, est moins épais, moins solide que les autres et il n’a
qu’une seule petite fenêtre. Il n’est pas rectiligne par rapport à l’agora. Des
traces de réfections peuvent faire penser que ce mur à été rajouté ou reconstruit,
de plus il n’y a pas de pilastres. Mais le style est identique. Cette salle n’avait pas
de portique mais un projet a du être fait car il y a cinq bases de colonnes.
Lors d’une première urbanisation, les Romains ont décidé la construction de
l’ensemble agora-curie-basilique, puisque les façades sont alignées au sud-ouest
avec de monumentales entrées. Ceci montre qu’à cette période l’axe principal de
passage était au sud de la ville. Plus tard, le mur nord-est( E) de la basilique fut
fermé, un édicule fut construit( petit édifice isolé, sur la voie publique). La grande
colonnade marqua un changement dans la ville, avec le passage principal du
côté est.
C : le sénat
2
Dubuisson Pauline
Mas Jeanne Histoire des arts romains antiques groupe 20/28
A : L’Agora et la Basilique-marché
3
Dubuisson Pauline
Mas Jeanne Histoire des arts romains antiques groupe 20/28
La base des pilastres et des colonnes sont du type attique le plus courant pour
cette période.
Les fûts sont lisses et sans ornements. A un tiers de fûts (= Corps d'une colonne,
entre la base et le chapiteau) faisait saillie des consoles qui portaient des
statues. En bronze ou en pierre ? Elles ont disparues. Les consoles ont une
mouluration lisse et sont généralement inscrites.
Tous les chapiteaux des colonnes du portique sont corinthiens. Et la structure
décorative des chapiteaux de colonnes et de pilastres des deux cours sont
identiques.
Les architraves (= partie principale de l'entablement entre la frise et le
chapiteau.)
et contre-architraves du portique et les architraves murales extérieures et
intérieures de l’agora, présentent la même mouluration lisse, à un ou deux
détails près : ceux sont des architraves à trois fasces (= les frises ou les trois
bandes qui composent l'architrave.) séparées par des baguettes.
Les frises étaient plates et sans décors.
Les onze portes de l’agora et les trois portes de la basilique-marché sont mal-
conservées. On peut distinguer des portes principales de grande taille, et des
portes latérales plus petites.
Pour la plus part d’entre elles, seule la partie inférieure des piédroits (= mur ou
pilier sur lequel s'appuie une voûte ou une arcade) est en place. Quand à celles
qui sont encore entières comme la porte centrale de la basilique-marché, elles
sont très érodées et leur décor est difficilement lisible.
Le mur B est percé de huit fenêtres. Un dispositif de fermeture par volets était
prévu, accessible depuis la basilique-marché. On en déduit donc que ces fenêtres
appartiennent donc à la basilique-marché plutôt qu’à celui de l’agora, que cette
salle rectangulaire avait donc besoin d’un éclairage dans le projet initial et enfin
qu’elle nécessitait une fermeture->basilique civile ouverte.
Elles sont toutes identiques, toutes rectangulaires surmontées d’une corniche et
d’un fronton triangulaire.
B : L a Curie et le Sénat
4
Dubuisson Pauline
Mas Jeanne Histoire des arts romains antiques groupe 20/28
1. La Curie
-l’extérieur :
La façade de cet édifice rectangulaire est dans le prolongement du mur D.
L’ordre des pilastres muraux de l’agora se poursuit avec deux colonnes entre
deux pilastres corinthiens, couronnés par la même architrave et la même frise
lisse enclavée.
Le mur sud-ouest de cet édifice est orné extérieurement de pilastres. Alors que le
mur symétrique, au nord-est, est sans ornements, à part un pilastre d’angle
incomplet.
Cela confirme l’hypothèse que ce côté de la ville, auquel l’agora tournait le dos,
n’était pas au moment de la construction un espace de circulation.
Les pilastres et les colonnes sont dressés sur des piédestaux couronnés d’une
simple mouluration.
Les chapiteaux sont très érodés et ne permettent pas de voir s’ils sont de même
facture que ceux de l’agora.
-l’intérieur :
A environ un tiers de la hauteur du mur, un bandeau sculpté en saillie orne
l’intérieur de l’édifice, sur les longs côtés et le fonds. Il s’arrête de part et d’autre
d’un renfoncement rectangulaire central, situé au dessus d’un large piédestal.
Contre ce dernier une pyrée monolithe est adossée.
Assez peu d’éléments nous restent pour faire une étude stylistique du décor de
cet édifice. Dans un premier temps en considérant les désordres, on a pu se
demander si ce bâtiment a bien été construit en même temps que le mur de
l’agora, ou si son premier état ne constitue pas déjà un remaniement du projet
initial.
Mais la parfaite jonction des deux murs, nous montre bien qu’ils ont été
construits en même temps.
2. Le Sénat
Ou l’édifice à banquette semi-circulaire.
Très peu d’éléments du décor architectural sont conservés, mais ils sont
significatifs :
Quatre bases du petit péristyle central. L’une d’entre elles comporte le fût
de départ, qui est cannelé (très rare en Syrie).
Un petit chapiteau corinthien correspondant aux bases. Sur la face la plus
ornée, un décor d’entablement avec une architrave lisse à deux bandeaux.
Sur l’autre face, un simple décor d’architrave avec trois bandeaux séparés
par un rang de perles.
La date de construction de se pseudo-sénat peut être délimité, il est postérieur
au remaniement du mur E de la basilique-marché.
Nous avons vu que les éléments architecturaux ne sont pas tous homogènes,
cela montre bien l’évolution des différents statuts de la ville, et la politique de
l’Empire Romain. En effet les constructions ne sont pas toutes de la même
époque.
Cependant on remarque un désir d’uniformité à travers les éléments décoratifs.
La ville reste donc bien une vitrine de Rome, dans ce monde menacé de tous les
côtés.
Nous avons aussi remarqué qu’elle suit un modèle indirectement issu des
ensembles architecturaux de l’Asie Mineure hellénistique (de très grandes cours à
portiques fermés, et la représentation des trois fonctions à proximité) et romaine.
5
Dubuisson Pauline
Mas Jeanne Histoire des arts romains antiques groupe 20/28
Il ressort également que l’Agora fut laissé inachevée et incomplète, car il manque
un temple d’une certaine envergure. Cela peut s’expliquer par le manque de
place, et par la préexistence du temple de Bêl.