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BACCALAURÉAT GÉNÉRAL

SESSION 2009
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SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES

Série ES
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DURÉE DE L’ÉPREUVE : 4 heures – COEFFICIENT : 7


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L’usage des calculatrices est strictement interdit.

Avant de composer, le candidat s’assurera que son sujet comporte bien 8 pages numérotées
de 1 à 8.

Le candidat traitera au choix soit la dissertation, soit la question de synthèse.

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Dissertation appuyée sur un dossier documentaire

Il est demandé au candidat :


- de répondre à la question posée explicitement ou implicitement dans le sujet ;
- de construire une argumentation à partir d’une problématique qu’il devra élaborer ;
- de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet,
notamment celles figurant dans le dossier ;
- de rédiger en utilisant un vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la
question, en organisant le développement sous la forme d’un plan cohérent qui ménage
l’équilibre des parties.

Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l’expression et du soin apporté à la


présentation.

SUJET

Dans quelle mesure les pays membres de l’union économique et monétaire (UEM)
disposent-ils de marges de manœuvre suffisantes en matière de politique économique ?

DOCUMENT 1

L’article 2 du traité sur l’Union européenne stipule que l’Union européenne se donne pour
objectifs de promouvoir « le progrès économique et social ainsi qu’un niveau d’emploi élevé, et
de parvenir à un développement équilibré et durable ». L’Eurosystème contribue à la réalisation
de ces objectifs en maintenant la stabilité des prix. En outre, dans le cadre de la poursuite de
l’objectif de stabilité des prix, il tient compte de ces objectifs. S’il devait y avoir un quelconque
conflit entre les objectifs, la BCE doit toujours accorder la priorité au maintien de la stabilité des
prix.
La BCE doit agir sur les conditions du marché monétaire et, par là, sur le niveau des taux
d’intérêt à court terme de façon à assurer la stabilité des prix.
La stabilité des prix doit être maintenue à moyen terme, ce qui traduit la nécessité, pour la
politique monétaire, d’adopter une orientation prospective. Dans le cadre de la poursuite de la
stabilité des prix, la BCE vise à maintenir les taux d’inflation à un niveau proche de 2 % à
moyen terme.
Outre la définition de la stabilité des prix, la stratégie de politique monétaire consiste en
une évaluation approfondie des risques pesant sur la stabilité des prix s’articulant autour d’une
analyse économique et d’une analyse monétaire.

Source : Banque Centrale Européenne (BCE), La Banque Centrale Européenne, l’Eurosystème,


le Système Européen des Banques Centrales, avril 2008 (2e édition).

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DOCUMENT 2

Taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale Européenne (BCE) (en %, échelle de


droite) et taux de change effectif* de l’euro
(Base 100 au 1er janvier 1999, échelle de gauche)

* Le taux de change effectif est la moyenne pondérée du taux de change d’une monnaie par rapport à
celles des principaux partenaires commerciaux du pays ou de la zone de pays.

Source : Bulletin de la Banque de France, août 2008 ; OCDE, Annexe statistique,


Perspectives économiques, n°83, juin 2008.

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DOCUMENT 3

L’Union européenne (UE) s’est dotée lors du traité d’Amsterdam de 1997, de règlements
communautaires en matière de finances publiques constituant le pacte de stabilité et de
croissance (PSC) et visant à proroger la discipline en matière de finances issue des critères de
Maastricht. […]
Le pacte comporte un « volet préventif » puisqu’en cas de risque de dépassement, la
Commission adresse une recommandation au pays concerné et un « volet répressif » allant
d’un dépôt temporaire jusqu’à une amende pouvant atteindre au maximum 0,5 % du PIB […]
La critique adressée au pacte a porté sur la rigueur de la règle. En effet, les
« circonstances exceptionnelles » qui permettent la suspension des sanctions sont « trop »
exceptionnelles puisqu’elles supposent que l’État concerné doit subir une récession supérieure
à 2 %. […]
En novembre 2003, les déficits excessifs pour la deuxième année consécutive de
l’Allemagne et de la France ont conduit le Conseil Ecofin à suspendre l’application du pacte à
ces deux pays pour une durée indéterminée. Le Conseil a adopté en conséquence en mars
2005, la proposition de réforme présentée par la Commission dont la deuxième partie
(« renforcement du volet préventif ») accepte de définir des objectifs à moyen terme différents
par pays.

Source : Florent AUBRY-LOUIS et Mickaël SYLVAIN, « La maîtrise de la dette au sein de l’UE »,


Ecoflash n°216, mars 2007.

DOCUMENT 4

Quelques indicateurs pour les pays de l’Union européenne (UE)

Taux de Taux Dette Solde public en Taux de


croissance du d’inflation publique % du PIB chômage
PIB réel (2007, en % en % du (2007) : (2007)
(2007) par rapport à PIB capacité (+) ou
l’année (2007) besoin (-) de
précédente) financement
des
administrations
publiques
Allemagne 2,5 2,3 65,0 0,0 8,4
Espagne 3,7 2,8 36,2 2,2 8,3
France 2,2 1,6 64,2 - 2,7 8,3
Grèce 4,0 3,0 94,5 -2,8 8,3
Irlande 5,3 2,9 25,4 0,3 4,6
Italie 1,5 2,0 104,0 - 1,9 6,1
Pays - Bas 3,5 1,6 45,4 0,4 3,2
Portugal 1,9 2,4 63,6 - 2,6 8,1
Moyenne Zone Euro 2,6 2,1 66,4 - 0,6 7,4
(15 pays)
Royaume-Uni 3,1 2,3 43,8 - 2,9 5,3
UE (27 pays) 2,9 2,4 58,7 - 0,9 7,1
Source : base de données Eurostat

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DOCUMENT 5

La doctrine des ministres des Finances de la zone euro peut être comprise de la manière
suivante : la politique monétaire unique peut réagir aux événements qui ont un impact
significatif sur la zone euro prise dans son ensemble (on parle de chocs symétriques), mais à
condition que ceci ne compromette pas l’objectif de stabilité des prix. Citons en exemple un
ralentissement de l’économie mondiale ou une hausse de l’euro, qui justifient une baisse des
taux de la BCE. La politique budgétaire, qui reste décidée au niveau de chaque État membre,
réagit quant à elle aux évènements touchant spécifiquement cet État (on parle de chocs
asymétriques). Pensons à des chocs sectoriels (la crise de la téléphonie mobile en Finlande,
les Jeux Olympiques d’Athènes) ou à certains événements extra économiques (tempêtes,
sécheresses). Seule la politique budgétaire peut compenser les chocs asymétriques ; la BCE,
qui ne suit que les évolutions de l’ensemble de la zone euro, n’a aucune raison de réagir. La
politique budgétaire nationale est alors plus efficace qu’avant l’union monétaire, car elle
n’affecte pas significativement les taux d’intérêt, lesquels sont déterminés au niveau de
l’ensemble de la zone : l’effet d’éviction* par le taux d’intérêt est fortement atténué.

* Un effet d’éviction est une diminution supposée de l’investissement privé provoquée par une hausse
du taux d’intérêt consécutive à l’accroissement du déficit budgétaire (financé par emprunt).

Source : Agnès BENASSY-QUÉRÉ, Économie de l’euro, La Découverte, coll. Repères, 2002.

DOCUMENT 6

Le retard pris par l’Europe en matière d’innovation s’observe à deux niveaux : moindre
volume d’investissements (en R&D, en moyens pour l’enseignement supérieur, en technologies
de l’information et de la communication -TIC-), et moindres « résultats » tels que mesurés par
certains indicateurs intermédiaires (publications et prix scientifiques, brevets, croissance de
certains secteurs industriels innovants, nombre de nouveaux produits et de nouvelles
entreprises, opérations de réallocation des moyens de production).
Pour remédier au triple déficit de productivité, de taux d’emploi 1 et d’innovation de l’Union
européenne, la Stratégie de Lisbonne2 préconise un ensemble de réformes structurelles : il
s’agit essentiellement pour l’Union de mettre l’accent sur les « politiques de l’offre », le passage
à l’Union économique et monétaire ayant profondément modifié les conditions de mise en
œuvre des politiques de demande (monétaire et budgétaire). Cela suppose de prolonger la
démarche classique d’ouverture à la concurrence européenne enclenchée par le traité de Rome
par des réformes au niveau national, puisque c’est à ce niveau que sont principalement mises
en œuvre les « politiques de l’offre » (marché du travail, Recherche & Développement,
éducation, politiques de réglementation…).
1
Le taux d’emploi d’une population mesure le rapport entre le nombre d’individus ayant un emploi et le
nombre d’individus en âge de travailler.
2
Lancée en mars 2000, la « Stratégie de Lisbonne » vise à faire de l’Europe « l’économie de la
connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde à l’horizon 2010 ».

Source : Rapport sur L’Europe dans la mondialisation, remis par Laurent COHEN - TANUGI à Christine LAGARDE,
Ministre de l’Économie et des Finances, 15 avril 2008.

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Question de synthèse étayée par un travail préparatoire

Il est demandé au candidat :

1.de conduire le travail qui fournit des éléments devant être utilisés dans la synthèse ;
2. de répondre à la question de synthèse :
- par une argumentation assortie d’une réflexion critique, répondant à la problématique
donnée dans l’intitulé,
- en faisant appel à des connaissances personnelles,
- en composant une introduction, un développement, une conclusion pour une longueur
de l’ordre de trois pages.
Ces deux parties sont d’égale importance pour la notation.
Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la
présentation.

THÈME DU PROGRAMME :

La dynamique de la stratification sociale

I – TRAVAIL PRÉPARATOIRE : (sur 10 points)

Vous répondrez à chacune des questions en une dizaine de lignes maximum.

1) Donnez la signification de la valeur entourée dans le tableau. (Document 1) (1 point)

2) Comparez la situation des cadres et professions intellectuelles supérieures à celles des


ouvriers. (Document 1) (1 point)

3) À partir d’exemples chiffrés tirés du tableau, montrez que les inégalités de revenu ne
peuvent expliquer toutes les inégalités. (Document 1) (2 points)

4) Expliquez la phrase soulignée. (Document 2) (2 points)

5) Pourquoi la nomenclature de l’INSEE ne rend-elle pas compte des oppositions entre les
actifs « stables » et « vulnérables » ? (Document 2) (2 points)

6) Quelles inégalités le document 3 permet-il de mettre en évidence ? (2 points)

II – QUESTION DE SYNTHÈSE : (sur 10 points)

Après avoir rappelé l’intérêt des Professions et Catégories Socioprofessionnelles (PCS)


pour rendre compte des inégalités économiques et sociales, vous montrerez les limites
de cet instrument pour l’étude des inégalités.

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DOCUMENT 1

Inégalités selon les catégories socioprofessionnelles (PCS)

Sont allés
Niveau de Espérance
Taux de au cinéma
vie annuel de vie des Ménages
pauvreté au moins
moyen Taux de hommes à disposant
en 2004 une fois
des départ en l'âge de d'une
au seuil à au cours
individus vacances 35 ans connexion
60% du des 12
du en 2004 entre 1991 à Internet
revenu derniers
ménage1 (en %) et 1999 en 2006
médian mois en
en 2004 (en (en %)
(en %) 2006
(en €) années)
(en %)
Agriculteurs
14 076 33.2 38 43.5 38.8 39
exploitants
Artisans,
commerçants, chefs 22 131 15.6 67 43 62.5 50
d’entreprise
Cadres, professions
intellectuelles 30 036 2.1 90 46 82.9 81
supérieures
Professions 21 090 2.9 78 43 66.9 73
intermédiaires
Employés 16 594 9.8 63 40 47.9 58
Ouvriers 15 062 12.6 48 39 37.7 46
Retraités 17 427 8.4 53 - 16.3 26
Autres inactifs 16 251 20.9 66 28.5 25.4 (nd) 2
Total 18 304 11.0 65 41 41.8 51.0
1
Revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation (UC). On attribue 1 UC
au premier adulte du ménage, 0.5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0.3 UC aux enfants de
moins de 14 ans.

2
(nd) : non disponible

Source : Insee d’après Enquête Revenus Fiscaux 2004, Insee Première n°1025 de juin 2005 et Enquête
Permanente sur les conditions de vie (EPCV) 2007.

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DOCUMENT 2

Élaborée au tournant des années 1980 et 1990, la nomenclature PCS est-elle encore
pertinente ? Certaines en doutent au vu de l’ampleur des évolutions qu’a connues la société
française depuis 20 ans. De fait, la structure des emplois s’est modifiée, de nouveaux métiers,
de nouveaux champs professionnels sont apparus, (cf. l’informatique, la communication),
certaines professions ont été reclassées (instituteurs). L’explosion des emplois dans les
services fragilise la nomenclature du groupe « employés » (discordances grandissantes entre
emplois « qualifiés » et « non qualifiés » alors que la nomenclature est muette sur ce point).
Surtout les transformations majeures du marché du travail ont généré des clivages
transversaux au sein des groupes sociaux : les emplois précaires et le chômage à répétition
concernent des effectifs toujours plus importants, surtout parmi les jeunes. Le chômage de
longue durée affecte durablement certains segments de la population. D’où des oppositions
entre « stables » et « vulnérables », intégrés et marginalisés dont la nomenclature ne rend pas
compte.

Source : Serge BOSC, Stratification et classes sociales, Armand Colin, 2008.

DOCUMENT 3

Taux de chômage selon le sexe et l'âge en 2006 (en %)

dont
Ensemble 25 à 39 40 à 49 50 ans
ans ans ou plus
Hommes actifs immigrés 13.7 13.1 13.5 12.7
Hommes actifs non immigrés 7.6 7.5 4.8 4.9
Ensemble des hommes actifs 8.1 7.9 5.6 5.8
Femmes actives immigrées 17.9 22.7 13.2 13.7
Femmes actives non immigrées 9.0 9.3 6.7 5.5
Ensemble des femmes actives 9.6 10.3 7.2 6.2
Ensemble de la population active immigrée 15.5 17.4 13.4 13.1
Ensemble de la population active non
immigrée 8.2 8.3 5.7 5.2
Population active totale 8.8 9.0 6.4 6.0
Note : résultats en moyenne annuelle.
Champ : France métropolitaine, individus de 15 ans et plus.

Source : Insee, enquêtes Emploi du 1er au 4e trimestre 2006.

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