Note socio-économique de l'IRIS
Pénurie de logements et hausse de loyers
Depuis 2006, Vlnstitut de recherche et
d'information socio-économiques (IRIS)1
publie au mois de juin de chaque année
des notes socio-économiques sur la crise
du logement. Qu'en est-il cette année?
Pénurie de logements
Depuis maintenant dix ans, le Québec se
trouve dans une situation de pénurie de
logements. Le taux d'inoccupation^ est
inférieur à 3%, le seuil d'équilibre. Au
printemps 2009, le taux d'inoccupation
était de 2,3% dans la province. Pour la
Ville de Québec, il n'était que de 0,6%...
Les loyers montent en flèche
À qui profite cette crise? Vous l'aurez
deviné : les propriétaires immobiliers! La
pénurie de logements a engendré une
hausse significative et ininterrompue des
loyers. À Québec, depuis 2000, les loyers
ont augmenté d'un peu plus de 28%.
Seulement l'an dernier, ils ont connu une
hausse moyenne de 4,8%. Est-i!
nécessaire de rappeler que la Régie du
logement recommandait des ajustements
de 0,6% et 0,8%, dépendamment si le
logement est chauffé ou non?
Pourquoi?
D'après les données de l'IRIS, ces
dernières années, on peut constater une
baisse de la construction de logements
locatifs. Au Québec, même si près de
40% des ménages sont locataires, les
logements locatifs ne représentent plus
1
L'IRIS est un institut de recherche sans but
lucratif, indépendant et progressiste. Ses études
et autres documents sont offerts gratuitement sur
son site Web : www.iris-recherche.qc.ca
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Le taux d'inoccupation équivaut à la proportion
de logements vacants disponibles pour la location
par rapport à l'ensemble du parc locatif.
Le BAIL écrit, septembre 2009, p.6
que 23,5% des mises en chantier. Pour
les promoteurs immobiliers, ce sont les
constructions de type condominium qui
ont la cote... Rien pour aider à compenser
la pénurie de logements.
Face à l'augmentation considérable du
coût des loyers, force est de constater
l'inefficacité de la Régie du logement.
Puisqu'elle n'a aucun pouvoir d'exercer
un contrôle obligatoire des loyers, ses
recommandations annuelles ne sont pas
prises en compte par les propriétaires.
Que faire?
Pour sortir de la crise du logement, les
chercheurs de l'IRIS privilégient deux
axes d'intervention : la construction de
logements et la réglementation du
marché.
Tout d'abord, dans le but d'augmenter
l'offre de logements, il est proposé
d'investir dans la construction locative,
en priorité dans celle de logements
sociaux. Ceux-ci permettent à des
personnes moins nanties de se loger
convenablement à prix abordable et ils
réduisent la pression de la demande sur
l'ensemble du marché.
Ensuite, pour protéger les droits des
locataires, il faudrait donner un réel
pouvoir coercitif à la Régie du logement
pour qu'elle puisse contrôler les loyers.
L'idée du registre des baux est reprise
par l'IRIS.
Enfin, les chercheurs souhaitent que les
pouvoirs publics instaurent un moratoire
sur la conversion d'appartements en
condominiums et établissent des plans
d'urbanisme exigeant une construction
accrue de logements locatifs.