L’ENS et le Schene
deux projets pour l’édition numérique
Gilles Braun, Alain Lambert
MEN, DIRECTION DE LA TECHNOLOGIE
SOUS-DIRECTION DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION DANS L’ENSEIGNEMENT
1. ENS, l’Espace numérique des savoirs
« L’ENS est appelé à devenir un "canal numérique
d’éducation" en ligne. Les règles d’entrée dans celui-ci
seront simples et lisibles pour les éditeurs comme pour
les utilisateurs. »
Les ressources de l’ENS : « L’un extrait un morceau littéraire, l’autre
une carte géographique, une reproduction d’œuvre d’art... »
L a constitution d’une offre numérique en ligne est
l’une des priorités du service public d’éducation. Elle
s’adresse aux élèves, aux étudiants, et aux enseignants
des écoles, collèges, lycées et universités. Elle vise à mettre
à leur disposition des données essentielles dans les prin-
cipaux domaines du savoir, sous forme de textes, d’images
fixes ou animées, de ressources sonores, libres de droits
pour un usage scolaire.
Les utilisateurs puisent librement dans l’Espace numérique
des savoirs. L’un extrait un morceau littéraire, l’autre une
carte géographique, une reproduction d’œuvre d’art, une
image médicale, un article de journal, une séquence de
film, un enregistrement musical… et peut l’inclure en toute
légalité dans un travail pédagogique.
Dès sa genèse, le projet est ouvert à l’international. Il pour-
rait, à court terme, intégrer des productions de l’Union
européenne, tout en s’ouvrant à ses établissements d’en-
seignement.
État des lieux
Une préfiguration de l’Espace numérique des savoirs est
actuellement testée sur un panel de 1500 établissements
volontaires, constitué à l’issue d’un appel à candidatures
lancé auprès des académies en mai 2002. Il comprend les
IUFM et leurs antennes (environ 130 établissements), les
centres de documentation pédagogique du réseau Scérén
(environ 170 établissements), des écoles (environ 550), des
collèges (environ 390) et des lycées d’enseignement
général ou professionnel (environ 330).
Les nouveaux espaces numériques d’éducation
De nombreuses demandes émanent aujourd’hui de col-
lectivités locales, d’organismes publics (hôpitaux, biblio-
thèques…), d’établissements scolaires, qui amènent à envi-
sager plus rapidement que prévu l’ouverture de l’ENS à
d’autres usagers que ceux participant à la phase de pré-
figuration.
Par ailleurs, de nombreux éditeurs demandent à entrer
dans cette offre de contenu.
Objectifs pour 2003-2006
Le premier objectif est celui de la réussite de la diffusion
de l’ENS dans le panel de préfiguration. Ce déploiement
est délicat sur plusieurs points: technique, éditorial, assis-
tance… mais les premiers retours des établissements
concernés sont encourageants.
Le second objectif est celui de la généralisation.
RESSOURCES 49

Deux principes sont à la base de cette évolution de l’ENS
pendant cette période:
– le choix des ressources par l’utilisateur;
– la transparence de l’intégration des contenus éditoriaux
et le respect des règles de la concurrence.
L’ENS est appelé à devenir un « canal numérique d’édu-
cation » en ligne. Les règles d’entrée dans celui-ci seront
simples et lisibles pour les éditeurs comme pour les uti-
lisateurs. La gestion de l’ENS sera alors assurée par les
éditeurs sous réserve d’un arbitrage de l’administration.
Une structure spécifique, un GIE (Groupement d’intérêt
économique), créée dans ce but à la fin de l’année 2003,
2. Schene, le Schéma de l’édition numérique pour l’enseignement
« Mettre à disposition des enseignants un ensemble
large et cohérent de ressources numériques…
Rapprocher les attentes du système éducatif et le
savoir-faire de l’industrie française du multimédia. »
S i elle a largement progressé, l’utilisation régulière des
TIC par la majeure partie des enseignants dans leur
pratique pédagogique n’est pas encore suffisamment affir-
mée. Leur intégration est également très variable selon
les disciplines et les niveaux d’enseignement.
L’un des moyens d’accroître le nombre d’utilisateurs et de
favoriser cette intégration consiste à mettre à disposition
des enseignants davantage de ressources numériques,
plus facilement accessibles et correspondant mieux à leurs
Les nouveaux espaces numériques d’éducation
besoins.
Le processus actuel de production de ces ressources repo-
se essentiellement sur une logique d’offre dans laquelle
l’institution soutient des projets qui lui sont présentés pour
favoriser leur réalisation et finalement les diffuser auprès
des enseignants.
Objectifs pour 2003-2006
Le premier objectif est de mettre à leur disposition un
ensemble large et cohérent de ressources numériques
pour contribuer à améliorer l’efficacité des pratiques
pédagogiques et favoriser un recours pertinent aux TIC.
Le projet Schene vise, dans un premier temps, à faire émer-
ger les demandes issues de groupes de travail acadé-
miques et à les traduire en terme de nouveaux besoins
en objets numériques.
50 RESSOURCES
veillera au respect des principes concernant l’intégration
des ressources. Il assurera la maintenance et l’évolution
de la plate-forme technique, le portage de l’offre com-
merciale et la répartition des droits.
Cette structure doit maintenant être capable de porter
l’offre, de l’ouvrir à de nouveaux éditeurs et de la proposer
à l’ensemble des élèves, étudiants et enseignants des
écoles, collèges, lycées et universités français.
L’avenir d’une édition numérique française éducative, asso-
ciant les éditeurs privés et publics, est lié à la meilleure
adéquation de l’offre de contenus numériques éducatifs
avec l’attente des enseignants et des élèves (accès aisé,
qualité des documents, droits d’usage acquis pour l’en-
seignement). L’enrichissement de l’offre disponible et la
mise en œuvre d’un modèle économique viable sont les
garants de son existence.
C’est pourquoi le développement de l’offre de contenus
du projet ENS sera étroitement lié à la publication des
attentes des utilisateurs, prévue dans le cadre du projet
Schene. ●
La démarche méthodologique est actuellement expéri-
mentée dans une première étape sur les disciplines de la
classe de quatrième ou du cycle central lorsque les pro-
grammes s’y prêtent. Elle intègre des apports interdisci-
plinaires, en particulier ceux des enseignants documen-
talistes, et doit favoriser les thèmes de convergence
entre les programmes des différentes disciplines.
Les groupes de travail académiques ont pour mission de:
– dresser un bilan des ressources existantes: produits dis-
ponibles, produits peu ou mal utilisés, produits à faire
connaître ou à professionnaliser, etc.;
– répondre à la question: pour chacun des éléments du
programme de la discipline, qu’attendons-nous comme
« objet(s) numérique(s) » permettant de répondre à la pro-
blématique de notre enseignement?
La mise en œuvre de ce projet réunit un grand nombre
d’acteurs de l’Éducation nationale: corps d’inspection,
conseillersTICE des recteurs, formateurs IUFM, professeurs
usagers avertis mais aussi nouveaux enseignants.
Les besoins en objets numériques issus des groupes de
travail seront entrés dans une base de données pour être
triés et mis en perspective au niveau national avant d’être
présentés pour avis et validation à la commission multi-
média.
Le second objectif est de rapprocher les attentes du sys-
tème éducatif et le savoir-faire de l’industrie française du
multimédia en lui assurant la visibilité nécessaire pour pro-
duire les contenus correspondant aux attentes et aux prio-
rités des enseignants.
Dans un second temps, des appels à propositions seront
lancés auprès des éditeurs privés et publics en veillant à
la prise en compte des normes et standards en cours (inter-
opérabilité, etc.). Il s’agira ensuite, en liaison avec les autres
projets menés par la SDTICE – en particulier Soutien à l’édi-
tion numérique et ENS –, d’inciter leurs réalisations, pour
une large part, vers la disponibilité de ressources en
ligne. ●