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Chapitre 6 : La France urbaine

Urbanisation massive à partir du XIXème. Majorité d'urbains à partir des années 1930

I- Les progrès récents de l'urbanisation :


A- L'évolution générale jusqu'en 1990 :
Jusqu'en 46, la France est relativement rurale. Mais accélération remarquable de l'urbanisation après
la Seconde GM, principalement pendant les 30 glorieuses (exode rural + baby boom + immigration).
Dépeuplement des grandes villes au profit de leurs périphéries : naissance des banlieues.

B- La situation contemporaine :
Difficulté pour mettre en place un indicateur efficace et universel.
Chiffre moyen d'environ 82% de français vivant dans une aire urbaine. Progression de 6% depuis
1990, qui s'explique par la combinaison de 3 facteurs : 1) nouvelle délimitation spatiale qui prend en compte
l'élargissement de l'espace urbain. (→ périurbanisation) 2) solde naturel très positif qui augmente avec la
taille des unités urbaines 3) Solde migratoire négatif (regain d'attractivité des métropoles régionales)

Evolution différenciée selon les espaces : la population des centres-villes stagne, diminue ou
progresse très peu (ex : Paris intra-muros se dépeuple); progression lente de la population des banlieues;
développement des couronnes périurbaines.

Deux exemples révélateurs, Toulouse et Nantes : retour (léger) des populations vers le centre,
stagnation ou légère croissance dans les banlieues proches, développement de la seconde couronne
périphérique et, plus récemment, de la troisième.

II- Répartition et évolution des populations urbaines :


A- Géographie des zones les plus urbanisées :
Approche globale : Deux centres (région parisienne et région lyonnaise) et des périphéries. Les zones
les plus urbanisées correspondent aux sept villes les plus importantes (ie Paris, Lyon, Marseille, Lille,
Bordeaux, Toulouse, Nice)

Approche différenciée : Prégnance de l'industrialisation ancienne; tendance à la coalescence.

Spécificité de Paris : Dissymétrie (région parisienne 7 fois plus peuplée que région lyonnaise !).
Héritage historique qui limite l'essor des villes de province et fait de Paris la seule métropole française de
dimension européenne (cas de Lyon discuté). Politique publique (1964) pour promouvoir 8 métropoles
d'équilibre (Lille, Nancy-Metz, Strasbourg, Lyon-St E-Grenoble, Marseille-Aix, Toulouse, Bdx, Nantes-St
Nazaire + Paris) : résultats démographiques importants, métropolisation des territoires régionaux.

B- Dynamiques urbaines :
Forte urbanisation dans les départements situés au Sud d'une ligne reliant Normandie et Provence,
principalement dans le grand Sud-Est

Quelques grandes tendances : espace où le solde naturel est très positif (Paris, Lille, Lyon, Rennes),
espace où celui-ci est nul ou très faible (Nice ou Toulon), espaces très attractifs (héliotropisme), espaces plus
répulsifs (zones touchées par la reconversion industrielle, Paris -départ de retraités et familles d'actifs-, Lyon
et Grenoble -redéversement périurbain).

En moyenne, croissance de la population urbaine de 0,4% par an depuis 1990. Croissance plus forte
dans les régions du Sud et de l'Ouest

III- Centres-villes et banlieues :


Accentuation de leur opposition. Malaise entrainé par le développement mal contrôlé des banlieues.

A- Les centres villes, de la désaffection à la réhabilitation :


Durant les Trentes Glorieuses, développement des banlieues comme moyen de quitter l'insalubrité
des quartiers anciens. Ségrégation sociale : fuite de la borugeoisie vers dans banlieues chics, centres-villes
laissés aux populations en marge.

1962 : loi Malraux qui instaure des « secteurs sauvegardés » → opérations de réhabilitation.
Transformation de certains espaces industriels ou historiques abandonnés. Influence du modèle américain.

Nouvelle attractivité des centres anciens et des très proches périphéries (patrimoine historique,
services, habitat rénové,...), surtout avec la limitation de la circulation automobile. Nouvel
embourgeoisement, qui s'accompagne de la hausse du prix des logements : gentrification (exemples majeurs
à Paris, Bdx, Toulouse ou Lyon).

Evolution de la conception urbanistique de ces réhabilitations : orientation vers une plus grande
mixité sociale et un élargissement des palettes d'activités.

B- L'hétérogénéité des banlieues :


Extension liée aux transports et au faible prix du foncier. Cohabitation de zones d'activité, de
résidences, d'infrastructures, d'équipements variés, et parfois d'espaces agricoles. Forte hétérogénéité des
densités de peuplement.

Début de l'extension pavillonnaire au début du XXème (implantation d'usines, densité des réseaux de
transports, incitation des pouvoirs publics -ex : loi Loucheur, 1928-). Modification progressive de la
composition sociale des habitants, avec un éloignement continu des plus pauvres.

Le baby-boom aggrave la crise du logement; nécessité de construire dans l'urgence et à faibles coûts.
Développement des grands ensembles, attractifs dans les années 50 (équipement et confort modernes) et
jusque dans les années 1970 (départ des classes moyennes, initiation du phénomène de ghettoïsation).
Aujourd'hui, les grands ensembles sont caractérisés par une population jeune et une surreprésentation des
étrangers et des familles nombreuses, une importante utilisation des transports publics, un fort échec scolaire
et une pauvreté importante. Délimitation, par les pouvoirs publics, de ZUS qui bénéficient de dispositifs
d'aide particuliers qui ne parviennent toutefois pas à enrayer un sentiment de malaise.

Concept de « ville nouvelle » qui se développe dans les années 60 : vrai organisme urbain complet.
Résultats mitigés : objectif démographique atteint, mais croissance ralentie et paupérisation progressive.
L'étalement continuel de la périurbanisation provoque un alongement des migrations pendulaires.

Développement, depuis une dizaine d'années, d'enclaves résidentielles fermées : espaces


d'habitations privées clos et sécurisés destinés aux CM et aisées. Phénomène moins important qu'aux EEUU
mais en progression.

Développement d'activités dévoreuses d'espace (→ rejetées dans les périphéries) : zones


commerciales qui deviennent des nouveaux lieux de « centralité », zones d'activités éco et de logistique,
castes espaces de loisirs.

Conclusion : Au XXième, la ville se conçoit avant tout par rapport à elle-même. Statut de plus en
plus incertain et fragmenté : difficulté à appréhender la ville contemporaine, qui regroupe près de 90% de la
population !

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