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Le pacte germano-soviétique
Pour la plupart des pays européens, le rejet originel du communisme par le nazisme paraissait
assurer un contrepoids à l'Est de l'appétit nazi. L'URSS demande que les garanties de soutien proposées
à la Pologne soit étendues aux pays baltes, aux pays de la Mer noire et à elle-même, garanties accordées
en juillet. Toutefois devant la lenteur des délégations à rejoindre la Russie, et les suspicions affichées
des gouvernements occidentaux face à la sincérité de l'URSS agacent Moscou qui exige des déclarations
précises, avec l'autorisation de pouvoir traverser la Pologne, ce qui est inconcevable pour cette dernière.
Les négociations échouent.
Les différents gouvernements s'estiment trop divergents, malgré la prévention formulée par
Churchill quant à la nécessité de conserver un front oriental pour contrebalancer un front ouest. Les
Alliés auraient pu faire pression sur la Pologne, mais ils croient en la faiblesse du régime soviétique et
des l'Armée Rouge après les grandes purges opérées par Staline et la misère constatée en territoire
soviétique. Le pacte Molotov-Ribbentrop est donc signé, après une ultime décision de Staline devant la
passivité occidentale qui risquait de se pérenniser même après une attaque nazie. Après de discrets
accords commerciaux, un pacte de non-agression et de définition des intérêts est signé pour 10 ans.
Hitler est ainsi assuré d'être tranquille sur son aile orientale qui lui fournit de plus d'utiles matières
premières. A court terme, l'URSS gagne des territoires et le répit face au conflit qui s'annonce.
Les Soviétiques justifient ce pacte par l'impérialisme britannique, mais minimisent l'ampleur de
l'accord. Ils ne voient pas la défaite probable des démocraties et de la Pologne les forcera
nécessairement à affronter une Allemagne plus forte encore qu'en 1939. En attendant, les deux
dictateurs s'envoient des compliments et promesses hypocrites, l'URSS gagne du poids face à l'éventuel
envahisseur japonais. La Pologne continue de sous-estimer l'adversaire allemand. Les communistes
français pris en tenaille renouvellent leur attachement à Staline, mais votent les crédits supplémentaires
pour la préparation de la guerre. L'annonce du pacte contribue à diviser, donc à affaiblir un peu plus les
milieux politiques français.