Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
en environnement urbain:
une approche bioclimatique
Le matériel présenté dans cette publication est un résultat du projet RUROS – Rediscovering the Urban Realm
and Open Spaces – coordonné par le CRES, Département des bâtiments (http://alpha.cres.gr/ruros/)
Auteurs
Introduction 1
4. Morphologie urbaine 20
Dr Koen A. Steemers, Marylis C. Ramos and Maro Sinou
The Martin Centre for Architectural and Urban Studies, Department of Architecture, University of Cambridge, UK
Glossaire 62
Avertissement légal
Les auteurs sont seuls responsables des informations contenues dans cette publication. Les avis exprimés dans
cette publication ne représentent pas nécessairement ceux de la Commission européenne. Ni la Commission
européenne, ni aucune personne agissant au nom de la Commission européenne, n’est responsable de l’usage
qui pourrait être fait des informations contenues dans cette publication.
1.2 Adaptation
St.Dev.
1
1 St.Dev
+/- 1
Dans la plupart des études portant sur le confort thermique des espaces
ASV+/-
0
ASV
-1
modèle mathématique de thermorégulation du système permettant de
calculer un indice de satisfaction thermique dépendant des conditions
-2
5 10 15 20 25 30 35 40 environnementales, de l’activité de la personne et de son degré
Tair (0C)
Tair (oC)
2 d’habillement.
St.Dev.
1
Les mesures faites sur le terrain ont cependant révélé qu’une approche
+/- 11St.Dev
de plus en plus importante. Cela implique tous les processus par lesquels
Mean
Mean
-1
l’individu passe pour améliorer l’adéquation entre l’environnement et ses
propres besoins, autant d’un point de vue physique que psychologique.
-2
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 Dans le contexte des espaces extérieurs, cela implique des changements
Wind
WindSpeed (m/s)
Speed (m/s)
personnels [2] tels que la modification de l’habillement selon la saison ou
Figure 1.2: Distribution de vote moyen de la variation de la chaleur métabolisée à partir de la consommation de
sensation effective (ASV), en fonction boissons froides, mais aussi des changements de posture et de position.
respectivement de la température de l’air (haut) Psychologiquement parlant [3], le choix personnel, la mémoire et les
et la vitesse du vent (bas), à partir des enquêtes
menées à Athènes.
attentes ont montré qu’ils étaient des paramètres déterminants sur la
satisfaction avec un environnement thermique.
50%
45%
PMV
40%
35%
ASV 1.3 Sensation thermique
Frequency (%)
30%
25%
Dans le contexte du projet actuel, les conditions de confort thermique
20%
15% extérieur ont été évaluées à partir d’une campagne de mesures sur le
10% terrain dans 14 sites répartis en Europe. La sensation thermique
5%
exprimée par les individus a été évaluée sur une échelle présentant 5
0%
-6 -4 -2 0 2 4 6 niveaux allant de « très froid » à « très chaud » et a été définie comme
ASV, PMV
étant le vote de sensation effective (ASV : Actual Sensation Vote).
Figure 1.3: Comparaison entre les votes de L’analyse des données collectées a révélé des corrélations entre
sensation effective (ASV) obtenus à partir des paramètres microclimatiques et ASV.
questionnaires et le vote prévisible moyen (PMV)
d’Athènes, calculé à partir du modèle
mathématique, pour chaque interview.
2
Season code
l’ASV, la corrélation est évidente avec les deux variables. Comme 1.0
4
2
attendu, la corrélation est légèrement négative avec la vitesse du vent,
clo
.8
levels,
.6
8S
clo
Cependant, les corrélations relativement faibles entre les paramètres
levels,
.4
6
Clothing
microclimatiques et l’ASV montrent qu’un seul paramètre n’est pas
Clothing
.2
4
comparées à un indice thermique appelé le Vote Prévisible Moyen (PMV: Figure 1.4: Variation saisonnière de l’habillement
Predicted Mean Vote) [4], développé à l’origine pour des conditions (clo) en fonction de la température de globe (°C),
environnementales intérieures et depuis, graduellement employé en Athènes (gauche) et Kassel (droite).
confort extérieur également. Dans son calcul, le PMV prend en compte
les paramètres environnementaux objectifs moyens enregistrés pendant Karaiskaki SquareSea-shore
Karaiskaki Square Summer Sea-shore of Alimos
of Alimos Summer
Piazza Petazzi
Piazza Petazzi Summer Piazza IV Novembre
Piazza IV Novembre Summer
SUMMER
75%
SUMMER
75%
Percent
Percent
50%
25%
25%
deux indices, ceci du fait que le confort thermique effectif semble être Karaiskaki Square Autumn Sea-shore of Alimos Autumn
75%
AUTUMN
75%
AUTUMN
bien plus élevé que le niveau de celui-ci résultant du modèle
Percent
Percent
50%
50%
0% 0%
Karaiskaki Square Winter Sea-shore of Alimos Winter Piazza Petazzi Winter Piazza IV Novembre Winter
WINTER
75%
WINTER
75%
Percent
Percent
50%
50%
SPRING
75%
SPRING
Percent
Percent
50% 50%
psychologiquement [3] avec le choix personnel, la mémoire et les Figure 1.5: Variation saisonnière des individus se
tenant au soleil (standing in the sun) ou à l’ombre
attentes (Fig. 1.6) ont été identifiés comme des paramètres déterminants. en différents sites d’Athènes (gauche) et Milan
(droite).
L’importante différence entre le confort théorique et le confort effectif en
40
milieu extérieur nous a amenés à chercher et à développer des modèles
(deg C)
35 y = 0.9433x
R2 = 0.4883
de confort thermique adaptés pour l’étude du confort à l’extérieur. Ils se
temperature (degC)
30
20
faites sur le terrain et provenant des presque 10.000 interviews réalisées 15
en Europe, plutôt que sur des modèles théoriques existants. 10
5
Neutral
3
Athens Thessaloniki Fribourg
Milan Cambridge Kassel • Thessalonique (GR):
Sheffield
ASV = 0.036 Tair_met + 0.0013 Sol_met – 0.038 V_met + 0.011
RH_met – 2.197 (r = 0.51)
1
• Milan (IT):
ASV = 0.049 Tair_met – 0.0002 Sol_met + 0.006 V_met + 0.002
0,8
RH_met – 0.920 (r = 0.44)
Feeling Comfortable %
• Fribourg (CH):
0,6
ASV = 0.068 Tair_met + 0.0006 Sol_met – 0.107 V_met – 0.002
RH_met – 0.69 (r = 0.68)
0,4
• Kassel (D):
ASV = 0.043 Tair_met + 0.0005 Sol_met – 0.077 V_met + 0.001
0,2 RH_met – 0.876 (r = 0.48)
SUMMER • Cambridge (UK):
0 ASV = 0.113 Tair_met + 0.0001 Sol_met – 0.05 V_met – 0.003
-2 -1 0 1 2 RH_met – 1.74 (r = 0.57)
ASV
1
• Sheffield (UK):
ASV = 0.07 Tair_met + 0.0012 Sol_met – 0.057 V_met – 0.003
RH_met – 0.855 (r = 0.58)
0,8
Ces modèles qui indiquent les plus importantes contributions de Tair_met
Feeling Comfortable %
1,5 1,5
1,0
1,0 1,0
0,5
0,5 0,5
meanASV
meanASV
meanASV
RH=20%, Wind Speed=1 m.s-1 RH=50%, Wind Speed=1 m.s-1 RH=80%, Wind Speed=1 m.s-1
1,5 1,5 2,0
1,0
0,5 0,5
meanASV
0,5
meanASV
meanASV
RH=20%, Wind Speed=3 m.s-1 RH=50%, Wind Speed=3 m.s-1 RH=80%, Wind Speed=3 m.s-1
1,0 1,5 2,0
1,0 1,5
0,5
1,0
0,5
0,0
0,5
meanASV
meanASV
meanASV
RH=20%, Wind Speed=5 m.s-1 RH=50%, Wind Speed=5 m.s-1 RH=80%, Wind Speed=5 m.s-1
1,0 1,5 2,0
1,0 1,5
0,5
1,0
0,5
0,0
0,5
meanASV
meanASV
meanASV
Figure 1.8: Nomogrammes pour le vote moyen de sensation effective (ASV) pour différents paramètres météorologiques.
5
1.4.3 Indice de confort à micro échelle
Dans le cas de régions présentant une grande variété d’espaces, allant
de la végétation dense avec ombrage excessif à des zones
complètement exposées au soleil et au vent, les données de la station
météorologique ne peuvent pas représenter adéquatement les conditions
micro climatiques du site. Les modèles de confort doivent être en mesure
d’approcher la micro échelle pour les besoins de la conception et faire la
distinction entre une zone ombragée et une zone ensoleillée, entre une
zone protégée et une zone dégagée du vent, ce qui finalement affecte
directement les conditions de confort thermique dans un espace donné. Il
est de ce fait important d’imaginer un moyen d’ajouter des paramètres
relatifs à la conception dans les données environnementales.
L’identification de facteurs de correction simplifiés entre des conditions
mesurées localement sur le terrain et celles de la station météorologique,
peut permettre de mettre à jour les modifications apportées au micro
climat. De tels facteurs de correction peuvent être ensuite employés en
tant que paramètres modifiés pour les modèles orientés vers la
conception du confort en reflétant la micro échelle, d’importance pour les
concepteurs.
Dans ce contexte la végétation peut affecter le microclimat de
nombreuses façons en réduisant la température de l’air comparativement
à des surfaces non végétales, en procurant de l’ombrage et améliorant la
protection au vent. En faisant référence aux modèles présentés dans la
Section 1.4.1, il est possible d’inclure de tels effets pour évaluation. Dans
le contexte urbain [5], une réduction de la température environnante de
1-2°C est attendue avec l’installation d’un bosquet dense (Fig. 1.9) alors
que la radiation solaire entrante peut être réduite de 20-60% suivant la
densité des arbres. De tels taux de réduction sont attendus en été, pour
des journées avec ciel dégagé alors que ces facteurs de correction ne
devraient pas être utilisés sous conditions nuageuses. Concernant le
vent, un facteur de perméabilité de 0.4 peut être employé afin d’évaluer
la réduction de la vitesse du vent du fait de la végétation qui peut être
Figure 1.9: Variation du microclimat due à
la végétation réduit à 0.2 dans le cas où la végétation est employée comme coupe
vent.
Ex. Dans le cas d’Athènes, en été, à midi (typiquement Tair=33°C,
Sol_met=1000W.m-2, V_met=1m.s-1, RH_met=30%), l’effet d’un groupe
dense d’arbres sur l’ASV peut être calculé en employant le modèle
présenté à la Section 1.4.1:
ASV = 0.034 (Tair_met–2) + 0.0001(0.2 x Sol_met) – 0.086 (0.4 x V_met)
– 0.001 RH_met – 0.412.
ASV=0.034x(33–2) + 0.0001x(0.2x1000) – 0.086(0.4x1) – 0.001x30 –
0.412 = 0.6, présentant une réduction de 14% de la valeur sans
ombrage.
6
• Lire à partir des courbes le pourcentage de personnes se sentant
confortables.
• Répéter les étapes précédentes, autant que nécessaire.
1.6 Conclusions
1.7 Références
[1] Nikolopoulou, M., Baker, N. and Steemers, K. (2001). Thermal comfort in outdoor
urban spaces: the human parameter, Solar Energy, Vol. 70, No. 3.
[2] ISO 7730 (1994). Moderate thermal environments - determination of the PMV and
PPD indices and specification of the conditions for thermal comfort, International
Standards Organization, Geneva.
[3] Nikolopoulou, M., Baker, N. and Steemers, K. (1999). Thermal comfort in urban
spaces: different forms of adaptation, Proc. REBUILD 1999: The Cities of
Tomorrow, Barcelona.
[4] Nikolopoulou, M. and Steemers, K. (2003). Thermal comfort and psychological
adaptation as a guide for designing urban spaces, Energy and Buildings, Vol. 35,
No.1.
[5] Dimoudi, A. and Nikolopoulou, M. (2003). Vegetation in the urban environment:
microclimatic analysis and benefits, Energy and Buildings, Vol. 35, No.1.
7
2 PRISE EN COMPTE DU VENT DANS LES ESPACES URBAINS
2.1 Environnement éolien
Tableau 2.1:
Caractéristiques du critère 5 m/s. Un des facteurs les plus importants influençant les conditions de confort
A= Acceptable, I= Inconfortable, des piétons dans les espaces ouverts extérieurs est le vent.
TI= Très inconfortable / Dangereux [3]. L’environnement éolien est difficile à prévoir puisqu’il est influencé par un
Activité Emplacement Caractéristiques
nombre de facteurs globaux, régionaux, et locaux. A l’échelle globale,
l’air se déplace des zones de hautes pressions vers des zones de basses
A I TI pressions. La vitesse du vent ainsi que sa direction, générés par les
Marche Chaussée, 43% 50% 53% systèmes météorologiques à l’échelle synoptique sont par la suite
rapide chemins modulés par la topographie régionale et locale. Il est alors important de
Déambuler Parcs, rues 23% 34% 53% comprendre qu’il peut y avoir de grandes différences dans
marchandes l’environnement éolien d’une partie de la ville comparativement à une
autre ou même à micro-échelle d’un lieu à un autre.
Debout / Parcs, espaces 6% 15% 53%
assis pour urbains Le vent n’est pas un phénomène constant – il varie constamment en
une courte
période
direction et en grandeur (rafales) et ses variations peuvent être
saisonnières ou annuelles. Les vitesses du vent dans ce guide font ainsi
Debout / Restaurants 0.1% 3% 53% toujours référence à des valeurs moyennes.
assis pour extérieurs
une longue Les effets directs du vent peuvent être divisés en deux catégories
période
principales – effets mécaniques et effets thermiques [1]. Les effets
Exemple : l’environnement éolien sera mécaniques peuvent être ressentis avec des vitesses du vent
acceptable pour des personnes assises à supérieures à 4-5 m.s-1. Au-dessus de 10 m.s-1, la marche sera malaisée,
l’extérieur pour de courtes périodes si la vitesse
-1
et au-dessus de 15m.s-1 il existe un risque réel d’accidents [2].
moyenne du vent n’excède pas 5 m.s plus de Considérant les effets thermiques, le critère de confort de 5 m.s-1 du
6% du temps. Si ces personnes restent assises Tableau 2.1 peut être utilisé, si nous présumons que les gens adaptent
-1
pour de plus longues périodes, les 5 m.s ne
leur comportement et leurs vêtements selon la saison [3]. Le tableau peut
doivent pas être dépassés plus de 0.1% du
temps. être utilisé pour une température de l’air supérieure à 10ºC.
Il est à relever que, selon le climat, un vent d’une certaine intensité
pourrait être perçu comme peu souhaitable ou même souhaitable. Dans
des climats froids, le vent diminuera presque toujours les conditions de
confort à l’extérieur, tandis que l’inverse est vrai dans des climats
Tableau 2.2:
La hauteur géostrophique et la rugosité pour trois chauds.
types de surface [1,2]
2.2 Les données de vent
Surface Hauteur (m) α
Terrain plat 275 0.16 Le vent en altitude non influencé par la surface terrestre est appelé le
vent géostrophique. L’altitude géostrophique varie d’environ 275 m à
Boisé, banlieue 400 0.28
environ 500 m selon la rugosité de la surface (α) terrestre (Fig. 2.1 et
Ville densément 500 0.4 Tableau 2.2).
bâtie
Les données locales de vent sont essentielles pour l’évaluation de
l’environnement éolien dans les espaces extérieurs. La donnée la plus
importante est la vitesse moyenne du vent et sa direction pendant la
période ou l’espace est occupé. Si un espace est occupé toute l’année,
les données doivent être disponibles sur une base saisonnière et
mensuellement si des différences importantes existent durant les mois
d’une même saison. La vitesse et la direction du vent sont habituellement
mesurées à 10 m au-dessus du sol dans des stations météorologiques
situées à l’extérieur des villes. Des données sur le vent peuvent être
trouvées dans des atlas - les roses des vents pour différentes régions
d’un pays peuvent généralement être procurées par les centres
météorologiques nationaux. La rose des vents est une représentation
graphique simple illustrant les vitesses et directions des vents locaux
pour une région particulière basée sur des mesures effectuées sur une
longue période de temps (Fig. 2.2).
Figure 2.1: profils de vitesses du vent pour Une vitesse de vent mesurée à une hauteur de 10 m par une station
trois différents types de surfaces. La rugosité météorologique située dans un lieu plat et à découvert peut être
α est plus forte dans une ville dense avec des
immeubles hauts.
transformée en un vent représentatif d’une surface urbaine pour une
hauteur (H) en utilisant le Tableau 2.3. H est la hauteur au-dessus de la
8
Tableau 2.3:
surface en milieu urbain et S représente la relation existant entre la
Valeurs de S = VH / V10 pour différentes hauteurs H
vitesse du vent en milieu urbain à hauteur H (VH) et la vitesse du vent en en environnement suburbain et urbain.
milieu plat à découvert à 10 m de hauteur (V10). Ainsi, S = VH / V10.
H [m] S S
Notons que les données du Tableau 2.3 ne sont valides que pour des
(suburbain) (urbain)
altitudes situées au-dessus de la surface urbaine (au-dessus des toits) et
pas aux endroits où les obstacles locaux influencent la vitesse et la
10 0.6 0.36
direction du vent comme c’est le cas pour les immeubles. Ainsi, le
Tableau 2.3 peut être utilisé pour calculer les conditions de vents au- 20 0.73 0.47
dessus des toits pour une surface où sont situés les espaces ouverts et 30 0.82 0.55
non pas pour calculer les conditions de vents pour la zone piétonnière
40 0.89 0.62
dans cet espace.
50 0.94 0.68
VH ou V10 peuvent être modifiées en une vitesse et une direction du vent
pour la zone piétonnière en utilisant des simulations réalisées dans une 60 0.99 0.73
soufflerie ou par des simulations numériques en dynamique des fluides. 70 1.04 0.77
Une alternative est d’utiliser des diagrammes illustrant des relations
80 1.08 0.82
simples entre VH ou V10 et la vitesse du vent dans la zone piétonnière [1,
2, 6], qui ont été dérivés à partir de mesures ou de calculs avancés. 90 1.11 0.86
Cependant, il n’est pas conseillé de transférer les résultats d’une étude 100 1.14 0.89
générique ou d’un cas spécifique à un autre espace dans des conditions
110 1.18 0.93
réelles. La complexité de l’écoulement de l’air dans une zone piétonnière
en milieu urbain est grande et même de petits changements dans 120 1.21 0.96
l’aménagement de cet espace ou de son voisinage peuvent modifier de 130 1.24 0.99
façon drastique les flux d’air dans cet espace. Ainsi donc, chaque espace
doit être étudié comme un cas particulier. 140 1.27 1.02
150 1.29 1.05
Exemple: la vitesse du vent à une hauteur de
2.3 Tests grandeur nature, tests en soufflerie ou simulations 100m en zone urbaine correspond à 89% de la
numériques vitesse du vent à une hauteur de 10 m sur un site
plat et dégagé.
Il existe plusieurs possibilités pour évaluer la distribution du vent dans un
espace ouvert. Il est possible de prendre des mesures (grandeur nature
sur le site ou dans une soufflerie) ou d’utiliser un modèle numérique afin
de simuler l’écoulement de l’air.
Les mesures sur le site ont l’avantage que les résultats obtenus sont
ceux d’une situation réelle, où l’influence de tous les immeubles et des
obstacles sont inclus. L’inconvénient d’une telle démarche est que celle-
ci peut devenir coûteuse puisque, idéalement, la période de mesures
devrait être assez étendue pour couvrir les combinaisons de vitesses et
de directions de vent les plus fréquentes, ce qui nécessite un grand
nombre de points de mesure. Il est difficile, aussi, d’évaluer de nouvelles
configurations d’aménagement.
Les tests en soufflerie ont l’avantage que des résultats fiables pour un
grand nombre de combinaisons de vitesses et de directions du vent
peuvent être obtenus rapidement. Il est également possible de tester
l’environnement éolien pour de nouvelles surfaces lorsque ces dernières
sont encore en stade de planification, et de tester de nouveaux
aménagements. Cependant, il est essentiel de faire appel à un
laboratoire expérimenté et de développer un modèle précis de la surface
concernée ainsi que de ses environs. Ainsi, des essais en soufflerie
peuvent être coûteux en temps et en argent.
Une alternative à la soufflerie est de développer un modèle numérique de
l’espace et de ses environs afin d’y simuler la circulation de l’air – une
sorte de soufflerie virtuelle. Les programmes pour ce type de simulations
sont appelés «logiciels de simulation en dynamique des fluides» (CFD) et
comportent l’avantage que n’importe laquelle des combinaisons de
vitesses et de directions du vent et de configuration de l’espace et des Figure 2.2: Rose des vents et données tabulées,
environs peuvent être évaluées. Cependant, les calculs impliquent des aéroport de Copenhague (DK), (1993-2002).
ressources informatiques considérables et il est nécessaire que Exemple : durant 4% de l’année, le vent vient de
-1
l’utilisateur de ces logiciels soit expérimenté et qu’il comprenne bien cette l’ouest avec une vitesse supérieure à 7.5 m.s
(source: Danish Meteorological Institute).
problématique complexe de circulation d’air.
9
2.4 Un exemple d’analyse des conditions de vents avec CFD
Figure 2.3: Représentation graphique du 1. Les dimensions du quadrilatère (ASquare): 1600m² et 3600m².
modèle CFD avec les directions du vent (0°, 2. La vitesse du vent en site dégagé à 10 m de hauteur (V10): 2.5m.s-1 et
15°,30°, 45°). Le square est situé au centre du 5m.s-1.
modèle et entouré par un voisinage suburbain 3. La hauteur des immeubles aux bords (HBoundary): 9 m, 18 m, 27 m.
modélisé par des blocs de 18 m de haut.
4. La direction du vent: 0º, 15º, 30º, 45º (Fig. 2.3).
5. Largeur et position des quatre ouvertures du quadrilatère (Figs. 2.4 –
2.5).
Observations:
• Plus le quadrilatère est grand – plus intense est la vitesse du vent
dans cet espace, avec une relation quasi-linéaire entre ASquare et la
vitesse du vent.
Figure 2.4: Square avec les ouvertures au • Plus le quadrilatère est grand – plus l’écoulement est turbulent.
milieu – largeur: 10 m, 20 m, 30 m.
• Plus la vitesse du vent V10 est grande – plus la vitesse du vent dans
le quadrilatère est grande, avec une relation quasi-linéaire entre V10
et la vitesse du vent.
• La configuration et le niveau de l’écoulement ne sont presque pas
influencés par V10.
• Plus hauts sont les immeubles aux bords par rapport aux voisins -
plus intense est le vent dans le quadrilatère (Fig. 2.6).
Figure 2.5: Square avec les ouvertures en
coin – largeur: 7 m, 14 m, 21 m. • Plus hauts sont les immeubles aux bords par rapport aux voisins -
plus intense est la turbulence éolienne (Fig. 2.7).
• Il n’existe pas de relation claire entre la direction générale du vent et
la vitesse du vent dans le quadrilatère (Fig. 2.6).
• Plus grand est l’angle d’admission du vent – plus intense est la
turbulence. Il existe une tendance claire que l’écoulement devient
plus chaotique lorsque la direction du vent s’écarte de l’orientation
principale de cet espace.
• Il n’existe pas de relation claire entre la vitesse du vent dans le
quadrilatère et la position des ouvertures donnant sur le quadrilatère.
V(Max) / V(10)
• Les ouvertures dans les coins du quadrilatère produisent un
0,60
écoulement plus turbulent que des ouvertures situées au milieu de ce
dernier (Fig. 2.8).
0,40
• Plus les ouvertures sont grandes – plus le vent est turbulent dans le
quadrilatère.
0,20 45° 30°
15° 0°
0,00 Les conclusions – le quadrilatère devrait être configuré :
0,25 0,75 1,25 1,75
H(Boundary) / H(Neighbourhood) • Le plus petit possible: un grand quadrilatère – un environnement plus
venteux.
Figure 2.6: VMax/V10 en fonction de HBoundary / • Avec des immeubles aux bords plus bas que le voisinage
HNeighbourhood. Une vitesse de vent inférieure est environnant. Plus les immeubles dépassent leurs voisins – plus
observée quand les immeubles aux bords sont
moins élevés que ceux du voisinage. venteux est l’environnement.
Exemple: VMax vaut environ 20% de V10 dans
• Avec des ouvertures au milieu de l’espace et avec l’axe principal du
cette situation. quadrilatère orienté parallèlement à la direction des vents dominants
et de l’orientation dominante des alignements des rues voisines.
10
2.5 Paramètres de l’aménagement, recommandations et solutions
Éviter de placer un espace urbain près des immeubles qui sont plus
hauts que la hauteur moyenne de l’espace urbain environnant. De tels
immeubles peuvent générer des mouvements verticaux gênants
s’écoulant le long des façades vers le bas des immeubles (downwash)
ainsi qu’un fort vent autour des coins (Fig. 2.9). Plus l’immeuble est haut,
plus le vent est intense. Le résultat peut s’avérer être un environnement
venteux autour de la base et des coins de l’immeuble et un vent
horizontal s’éloignant de l’immeuble à l’encontre du vent dominant (effet
Wise). Des contres mesures visent en premier lieu de construire moins
haut. Si un immeuble haut ne peut être évité, alors une possibilité est
d’introduire une structure qui puisse dévier l’écoulement descendant
(downwash), par exemple une véranda (Fig. 2.10). Les effets de coins
sont difficiles à éviter mais au niveau des piétons, ils peuvent être réduits
en utilisant des paravents.
Éviter de placer un espace urbain en ligne directe avec de longues
avenues linéaires. Les structures urbaines linéaires comme les
immeubles peuvent créer un effet de canalisation où le vent peut
s’accélérer et ainsi engendrer un environnement désagréable. Cet effet
peut survenir lorsque les voies sont plus longues que 100 – 125 m [4].
L’effet peut même être pire si les rues forment un entonnoir (effet Venturi,
Fig. 2.11). Des contres mesures sont par exemple, d’éviter des voies
directes entre l’espace et la rue, de faire des rues plus courtes (nouveaux
espaces), d’éviter la construction de rues dans le sens du vent dominant,
de casser l’alignement de la rue (des rues incurvées ne conviennent pas
car la résistance au vent est faible dans de telles rues) et de reboiser la
rue afin d’augmenter la résistance au vent.
Les passages situés entre ou sous les immeubles menant à un espace Figure 2.8: Graphique vectoriel montrant les
ouvert peuvent aussi former une sorte d’entonnoir où le vent peut directions et vitesses du vent dans le square
avec une ouverture de taille moyenne
s’accélérer et de ce fait engendrer un environnement déplaisant. Cet effet placée au milieu (haut) et aux coins
peut être radicalement aggravé lorsqu’il est combiné à de hauts (direction du vent 15°). Les ouvertures aux
immeubles ou de longues avenues linéaires (voir ci-dessus). coins donnent l’écoulement le plus turbulent.
11
Les dimensions des espaces urbains peuvent être conçues de manière à
ce que le vent s’écoule plutôt au-dessus et non dans cet espace réservé
aux piétons en créant ainsi des conditions inconfortables. Cet effet est
appelé effet de maille [4, 5]. Un facteur important est la relation existant
entre la surface de l’espace urbain et la hauteur des immeubles
avoisinants (ou celle d’autres structures comme les paravents), facteur
qui s’exprime comme suit : ASpace/ (HBoundary)² = K.
K est un paramètre sans dimension dont la valeur ne doit pas dépasser
6. Il est important que la largeur des ouvertures en direction de l’espace
ne soit pas supérieure à 25% de la longueur du périmètre de la place. Un
exemple est donné par l’espace du quadrilatère de la section 1.4, où
HBoundary = 18 m. Dans ce cas, la surface maximale du quadrilatère
devrait être ASpace = 18² x 6 = 1944m² (44 x 44 m²) et la largeur maximale
Figure 2.9: Trajectoire de l’écoulement des ouvertures = 0.25 x 4 x 44 = 44m. Avec quatre ouvertures de même
du vent autour d’un haut et d’un bas taille cela donne une largeur 44/4 = 11m par ouverture. Il est préférable
bâtiment. que les ouvertures ne fassent pas face à la direction du vent dominant.
L’effet de maille est aussi valide dans les cas d’autres formes que des
quadrilatères et des rectangles. Il existe une relation complexe entre la
configuration du vent dans la zone piétonnière et la largeur et longueur
de cet espace (LSpace, WSpace), la hauteur des structures aux bords
(HBoundary) et la direction du vent. Une étude réalisée en soufflerie pour
des espaces rectangulaires a démontré [6] qu’avec des espaces réduits
et moyennement réduits (WSpace / HBoundary = 1-4), la longueur optimale de
l’espace est de 4 à 5 fois la hauteur des bords. Avec de grands espaces
(WSpace / HBoundary = 8), la longueur optimale de l’espace est de 6 à 8 fois
la hauteur des bords.
Des paravents peuvent être utilisés pour protéger les piétons dans
l’espace urbain des vents intenses et de la turbulence et peuvent être à
Figure 2.10: Exemple d’une contre mesure la fois des structures entières (immeubles, murs, etc.) ou partielles
sur l’écoulement descendant (downwash) –
une véranda à la base d’un haut bâtiment.
(végétation, clôtures, etc.). Des paravents entiers peuvent être efficaces
près des structures, mais tendent à accélérer le vent et à créer des
turbulences dans leur sillage. Ainsi, dans la plupart des cas, il est
préférable d’employer des structures partielles. La végétation constitue
un paravent efficace car les branches et les feuilles ralentissent le vent
sans pour autant créer beaucoup de turbulence (Fig. 2.12). Des études
ont montré qu’une plate bande de bonne densité produit la meilleure
protection et la plus uniforme (50-65% de la surface ouverte) [7]. Il est
impératif que la plate bande produise la même protection en pleine
hauteur, ainsi il est nécessaire de combiner différent type de végétation
par exemple en utilisant des arbres pour protéger en hauteur et des
arbustes/buissons pour la protection près du sol. De telles plates bandes
peuvent protéger efficacement sur une distance équivalent à 4 à 5 fois
leur hauteur en aval de la barrière [4]. Il est important que les ouvertures
dans la barrière soient distribuées sur toute la surface ainsi plusieurs
petits trous produiront un vent plus agréable à supporter qu’un petit
Figure 2.11: Un cas particulier de l’effet de nombre de trous de plus grandes dimensions.
canalisation – l’effet Venturi.
12
soufflerie, des simulations CFD ou des suggestions d’aménagements
simplifiées (par exemple, Sections 2.4 et 2.5).
• Comparer les résultats des analyses avec les critères de confort et
changer la disposition de l’espace et de son voisinage si les
conditions ne sont pas acceptables.
2.7 Références
[1] Penwarden, A.D. and Wise, A.F.E. (1975). Wind environment around buildings.
Department of the Environment BRE, Her Majesty’s Stationery Office, London.
[2] Bjerregaard, E. and Nielsen, F. (1981). SBI direction 128 Wind environment around
buildings. (In Danish): Danish Buildings Research Institute, Hørsholm.
[3] Davenport, A.G. (1972). An Approach to Human Comfort Criteria for Environmental
Wind Conditions, Swedish National Building Research Institute, Stockholm.
[4] Houlberg, C. (1979). An introduction to wind environment part II: Wind and Shelter
in Built-up Aareas with commented stock of bibliography for BSA. (In Danish): The
Royal Danish Academy of Fine Arts, Copenhagen.
[5] Gandemer, J. (1977). Wind environment around buildings: Aerodynamic concepts,
Proc.: Fourth International Conference on Wind Effects on Buildings and Structures,
Cambridge University Press.
[6] Smith, F. and Wilson, C.B. (1977). A parametric study of airflow within rectangular
walled enclosures, Building and Environment, Vol. 12, pp. 223-230.
[7] Houlberg, C. (1976). An introduction to wind environment part I: Living fences and
windscreens with commented stock of bibliography, 2nd edition. (In Danish): The
Royal Danish Academy of Fine Arts, Copenhagen.
13
3. ÉVALUATION DES CONDITIONS DE RAYONNEMENT DANS LES ESPACES URBAINS
3.1 Introduction
35
mesures, soit d’études de cas ou de simulations réalisées avec des
30 modèles complexes.
25
10
aux concepteurs de développer une sensibilité « au rayonnement » dans
5 la conception d’espaces urbains thermiquement confortables. En d’autres
0
0,06 0,17 0,28 0,39 0,50 0,61 0,72 0,72 0,61 0,50 0,39 0,28 0,17 0,06
termes, cet outil aide les concepteurs à évaluer les conditions de confort
W/H
thermique du schéma d’aménagement proposé, en indiquant une
Copenhagen Milan Athens variation de la température moyenne radiante (Mean Radiant
Temperature ou MRT), en fonction de l’utilisation de différents matériaux
Figure 3.2: Valeurs de MRT dans les rues de (et de morphologie).
référence orientées EW (Est-Ouest).
14
façade d’un immeuble) modifie la valeur de MRT autour de cet espace en
fonction de la taille, de l’orientation et des matériaux (Fig. 3.2, 3.3).
Le modèle prend en considération différentes configurations spatiales
variant d’une rue de largueur infinie (avec seulement une façade) à une
rue étroite, ainsi que les effets de coins. Les dimensions sont spécifiées
par un rapport Largeur/Hauteur (W/H).
Les simulations impliquent des variations des paramètres suivants :
• Latitude (Copenhague, Milan, Athènes)
• Orientation des éléments verticaux (S-N, E-W)
• L’albédo de la chaussée (0.2, 0.8)
• Dimensions de la rue (100, 50, 26, 16, 12 de largeur, 18 de hauteur)
• Effets de coins (toutes les unités sont en m. 30x30, 60x60, 30x60,
60x30, 18 hauteur)
Figure 3.4: Variation de MRT dans les rues de Les simulations considèrent un vent faible (moins de 1.5 m.s-1), valeur
référence – orientation EW (Est-Ouest) – en typique dans un contexte urbain durant une journée ensoleillée d’été, et
matinée. les températures de l’air sont typiques d’une journée chaudes (Tableau
sunny area= zone ensoleillée 3.1).
shaded area=zone ombrée
Tableau 3.1: Les températures de l’air pour cinq périodes à Milan, Athènes et
Copenhague[7]
Température de l’air
Milan Athènes Copenhague
(°C)
Matinée 24 26 20
Midi 30.5 33.5 24.5
Après-midi 32.5 37 25.5
Soirée 29 33.5 22.5
Nuit 22 24.5 17
15
thermique dans les espaces extérieurs, il est nécessaire d’associer ces
exigences techniques avec celles liées à l’environnement, comme décrit
ci-après.
Le rayonnement est contrôlé par la couleur (albédo), la capacité
thermique par la masse.
La méthode simplifiée considère les matériaux les plus fréquemment
utilisés comme revêtement : le béton. Ce matériau est défini par ses
propriétés thermiques, c.-à-d., sa chaleur spécifique (1000 J.Kg-1K-1), sa
densité (2200 Kg.m-3), et sa conductivité (0.9 W.m-1K-1).
Les modifications du rayonnement ont été considérées par l’albédo. Plus
précisément, un matériau clair réfléchissant 80% du rayonnement solaire
incident et un matériau sombre ne réfléchissant que 20% ont été retenus
(Tableau 3.2).
Tableau 3.2: Classification des matériaux en trois catégories en fonction de leur albédo [8]
3.4 La végétation
Figure 3.10: Variation de MRT aux centres de Figure 3.11: Variation de MRT aux coins d’une Place de différentes géométries
places de différentes géométries comparativement à des rues d’orientations et de dimensions similaires.
comparativement à des rues d’orientations et de
dimensions similaires.
Night=nuit, Morning=matinée, Noon=midi,
Afternoon=après-midi, Evening=soirée. 3.5 L’Application de la méthode simplifiée pour évaluer MRT
17
Les valeurs de MRT ainsi que leurs variations moyennes, en fonction de
l’albédo et de la protection solaire locale, peuvent êtres lues sur les
graphiques des rues (Figures 3.4 -3.9 et 3.12-3.15).
Les valeurs de MRT se réfèrent à : i) des surfaces totalement
ombragées, ii) surfaces ensoleillées, iii) surfaces ensoleillées disposant
d’une protection locale contre le rayonnement solaire direct (100%).
L’interpolation est possible pour des conditions différentes, c.-à-d., pour
une protection solaire ayant une transparence de 50%. Comme les
valeurs de MRT sur une place sont différentes de celles sur une rue de
dimension similaire, les Figures 3.10 et 3.11 indiquent les valeurs de
MRT à différents endroits de la place (en terme de différence par rapport
à la valeur de MRT prévue dans une rue de dimensions semblables).
Figure 3.13: Variation de MRT dans les rues de Quatre places ont été simulées avec des dimensions et orientations
référence – orientation NS – en soirée.
différentes ; pour chaque place les différences de MRT en 5 points sont
indiquées, comme des niches microclimatiques (centres et coins).
Par exemple, si nous considérons une rue 18H, 50W, orientée NS à
Milan, la valeur de MRT prévue durant la matinée est environ 24°C avec
une variation de ±3°C au soleil et de 12.5°C à l’ombre, tandis que pour la
surface ensoleillée avec une protection solaire locale la valeur de MRT
prévue est de 15°C ± 1°C.
Si nous considérons une place rectangulaire de 30x60m, 18H, à Milan, la
température prévue durant la matinée est de 0.5°C supérieure dans le
coin SE (à l’ombre) comparée à la valeur sur la rue de dimension
Figure 3.14: Variation de MRT dans les rues de semblable. Dans des conditions identiques, dans le coin NE la MRT
référence – orientation EW (Est-Ouest) – durant prévue sera de 13°C plus élevée.
la nuit.
• Niche microclimatique
• Conditions de rayonnement
• Albédo de la chaussée
• Morphologie
3.8 Références
[1] Nikolopoulou, M. and Steemers, K. (2003). Thermal comfort and psychological
adaptation as a guide for designing urban spaces, Energy and Buildings, Vol. 35,
* sun protection in a sunny area= dans une zone ensoleillée No.1.
avec protection solaire
[2] Katzshner, L. (2002). Bioclimatic characterization of urban microclimates for the
usage of open spaces, Proc.: Architectural and Urban Ambient Environment,
air temperature in Milan Nantes.
air temperature in Athens [3] Scudo, G., Rogora, A. and Dessì, V. (2002). Thermal comfort perception and
air temperature in Copenhagen evaluation in urban space, Proc.: EPIC 2002 AIVC, Lyon.
[4] Asaeda, T. and Ca Thanh, V. (1996). Heat storage of pavements and its effect on
the lower atmosphere, Atmospheric Environment, Vol. 3°, No 3.
[5] SOLENE++ Guide d’Utilisation, Laboratoire CERMA, École d’ Architecture de
Nantes.
18
[6] Dessì, V. (2001). Evaluation of microclimate and thermal comfort in open space,
th
Proc.: 18 Passive and Low Energy Architecture (PLEA) International Conference,
Florianópolis.
[7] http://www.meteotest.ch
[8] Santamouris M. and Doulos L. (2001). Comparative Study of Almost 70 Different
Materials for Streets and Pavements, M.Sc. Final Report, University of Athens,
Department of Physics, Athens.
[9] Dessì, V. (2002). People’s behaviour in an open space as design indicator –
comparison between thermal comfort simulation and users’ behaviour in an open
th
space, Design with the environment, Proc.: 19 Passive and Low Energy
Architecture (PLEA) International Conference, Toulouse.
19
4 MORPHOLOGIE URBAINE
4.1 Introduction
21
environnements plus stables, particulièrement dans les cours profondes,
des températures estivales diurnes plus fraîches que l’air ambiant ont été
mesurées ce qui confirme la présence d’îlots de fraîcheur urbains.
Toutefois, les températures nocturnes dans ces espaces confinés sont
plus élevées que celles de l’air ambiant et correspondent bien à l’intensité
de l’îlot de chaleur telle que définie par Oke [2].
Visuellement, un plus grand facteur de vue du ciel procure un sentiment
d’ouverture qui s’est avéré être un facteur important pour les usagers des
espaces ouverts.
4.3.3 Ombrage solaire et durée d’insolation
La représentation de l’ombrage solaire nécessite de tracer les ombres pour
Figure 4.8: Carte d’obstruction du vent.
Obtenue à partir de simulations effectuées
chaque heure diurne durant une journée de chaque saison, puis de
avec 12 différentes directions du vent, cette superposer ces images afin de créer un profil annuel des ombres portées
carte montre la fréquence moyenne sur le site. Cette carte d’ombrage solaire est représentée à la Figure 4.6.
annuelle de l’écoulement du vent. Les L’accès au soleil et l’ombrage solaire sont des aspects importants dans la
zones sombres correspondent au zones les
plus abrités du vent.
conception, principalement lorsque l’on considère l’ensoleillement et
l’éclairage naturel. Comme l’ensoleillement a un impact significatif sur le
confort thermique, la disponibilité du soleil et de l’ombre représentée par
une valeur de seuil sur le nombre d’heures d’ombrage est un indicateur
simplifié de la diversité spatiale.
Figure 4.9: Roses des vents pour A partir de la carte d’ombrage solaire, il est possible de représenter le
Cambridge, UK
nombre d’heures d’ensoleillement que chaque partie d’un site urbain reçoit.
Pour simplifier l’image, des contours de durées d’insolation peuvent être
tracés (Figure 4.7), des valeurs de seuils peuvent être établies et, à partir
de là, des zones principalement ensoleillées ou ombrées peuvent être
identifiées.
4.3.4 Porosité et obstruction du vent
L’écoulement du vent constitue un autre paramètre important à prendre en
compte lors de la conception d’espaces urbains. Le vent peut être
considéré comme un facteur positif ou négatif selon le climat général du
lieu et selon la saison. Comme c’est un élément assez perceptible du
micro climat urbain, il influence beaucoup le confort thermique.
Pour étudier le comportement du vent dans les villes, nous avons employé
une soufflerie virtuelle pour observer les écoulements du vent provenant
de 12 directions différentes. Les résultats ont été superposés en une seule
Figure 4.10: Rose de porosité. Elle illustre carte (Figure 4.8) où chaque cas a été représenté par une transparence
la perméabilité de la zone en indiquant proportionnelle à son pourcentage de fréquence directionnelle obtenu
l’obstruction causée par les bâtiments selon
toutes les directions. (Algorithme Matlab de d’après la rose des vents. Ainsi une zone abritée du vent identifiée pour
Ratti [1]) une direction du vent prédominante est plus significative qu’une zone
abritée observée pour une direction moins fréquente. Pour ce projet, nous
avons utilisé la rose des vents de Cambridge pour établir la carte
d’obstruction du vent (Figure 4.9). Cette carte illustre les zones le plus
fréquemment calmes comparativement aux zones le plus souvent
exposées au vent.
La rose de porosité de la Figure 4.10 constitue encore un autre indicateur
de l’écoulement et de la circulation du vent à l’intérieur du site. Elle indique,
pour chaque direction, les obstructions créées par les zones construites.
Un plus grand degré de porosité dans une certaine direction indique des
cheminements dans lesquels le vent peut circuler. Ainsi, une porosité
élevée donne une indication sur les vitesses du vent et sur l’efficacité de
ventilation.
4.3.5 Champ de vision
La carte de l’aire de visibilité (Figure 4.11) est simplement une illustration
Figure 4.11: Carte de l’aire de visibilité.
Une représentation du champ visuel depuis des surfaces visibles lorsqu’on se situe au centre du site. Cette
le centre du site. Les zones blanches représentation du champ de vision est un outil de conception utile lorsque
correspondent aux zones et surfaces l’on considère les stimuli visuels ressentis dans un espace urbain.
comprises dans le champ visuel potentiel
de l’observateur.
(Algorithme Matlab de Ratti [1])
22
4.3.6 Diversité environnementale
Lors de la conception d’espaces urbains ouverts, il est important de se
rappeler qu’il est préférable de créer une variété de conditions
environnementales car c’est la façon naturelle dont les choses se
présentent dans les espaces extérieurs [3]. En faisant cela, on sera
capable de créer toute une variété de conditions environnementales
favorables adaptées à une plus large gamme de préférences personnelles.
L’interaction entre les différents paramètres de la morphologie urbaine crée
un profil de diversité unique sur chaque site. Pour visualiser le potentiel de
diversité environnementale dans un contexte urbain, nous avons
superposé, avec les couleurs primaires Rouge/Vert/Bleu, les cartes de
seuils du ciel, de l’ensoleillement et du vent. Les images en tons de gris du
facteur de vue du ciel (Figure 4.4), de l’ombrage solaire (Figure 4.6) et de
l’obstruction du vent (Figure 4.8) ont été réduites selon des seuils et
assignées séparément aux canaux RVB d’images en couleur (Figure 4.12).
La carte résultante (Figure 4.13) montre qu’un mélange complexe de
conditions environnementales différentes est disponible. Le graphique de
la répartition des différents profils environnementaux montre que le site
dispose d’une prédominance de lieux ‘calmes-ensoleillés et ‘dégagés-
ensoleillés-venteux’ assez bien adaptés au climat anglais en particulier
parce qu’il y a aussi quelques lieux ‘calme-ombragés’ et ‘venteux-
ensoleillés’. Pour un climat tempéré, l’absence presque totale de lieux
‘venteux-ombragés’ dans les espaces extérieurs n’a pas grande
importance hormis durant des journées caniculaires, que l’on prédit plus
fréquentes à cause des changements climatiques, où cette absence
pourrait constituer une limitation notable du confort. Des mesures
correctives, telles que l’ombrage et le refroidissement par évaporation par
des arbres, pourraient améliorer la situation. D’autre part, on pourrait
concevoir ou procurer l’accès à des espaces intermédiaires disposant de
Figure 4.12: Cartes de seuils.
caractéristiques thermiques adéquates telles que : inertie thermique SKY : Ciel (Noir= peu de ciel, rouge= plus
élevée, orientation sur les vents dominants pour augmenter les de ciel, seuil=0.5)
mouvements d’air, orientation septentrionale, etc. SUN : Ensoleillement (Noir= peu
d’ensoleillement, vert= plus
Ce type de carte de diversité environnementale peut être produit pour d’ensoleillement, seuil=0.25)
n’importe quel climat, site ou saison de façon à explorer leurs WIND : Vent (Noir peu de vent, bleu= plus
de vent, seuil=0.5)
caractéristiques relatives. L’analyse peut être plus ou moins détaillée, bien Ces cartes sont employées comme canaux
que la quantité d’information contenue, même sur une carte relativement Rouge/Vert/Bleu dans la carte de diversité
simple comme présentée ici, atteint probablement la limite d’une utilité (Figure 4.13).
Figure 4.13: Profil de diversité environnementale d’un espace ouvert. L’image de gauche montre le résultat de la superposition des cartes
de seuils du facteur de vue du ciel, d’ombrage solaire et d’obstruction du vent. Le graphique à droite montre la distribution des différentes
combinaisons environnementales présentes sur le site.
23
Tableau 4.1: Classement des profils pratique. Le but principal de ce type de carte est d’indiquer le degré relatif
environnementaux pour Cambridge, UK.
W: hiver, A/Sp: automne/printemps, Su: été,
de diversité environnementale en fonction de la forme urbaine.
An: année L’évaluation de la diversité environnementale sous la forme de gamme et
ENVIRONMENTAL A/
de quantités de diverses conditions thermiques disponibles doit refléter le
PROFILE W Sp Su An contexte climatique. On pourrait considérer comme ‘diversité appropriée’ là
SHADE+STILL+SKY -1 -1 -1 -1 où les facteurs négatifs sont réduits et où des conditions positives sont
SUN+STILL+COVER 1 1 -3 0
SHADE+WIND+COVER -3 -3 1 -2 augmentées. Dans un climat chaud et aride, on viserait à avoir plus
SUN+WIND+COVER 0 0 0 0 d’ombrage et de stabilité thermique alors que dans un climat chaud et
SHADE+WIND+SKY -2 -2 2 -1
SUN+STILL+SKY 2 2 -2 1 humide, le vent et l’ombrage sont critiques. Dans un contexte froid, du
SUN+WIND+SKY 1 1 1 1 soleil et des conditions peu venteuses devraient prédominer. De façon
SHADE+LEE+COVER -2 -2 -2 -2
+3 – best condition similaire, dans les climats à fortes variations saisonnières, il est possible
-3 – worst condition de définir certains espaces ayant des conditions appropriées
Adapted from Brown, G.Z. and DeKay, M., 2001 [5]
+3=meilleure condition principalement en été et d’autres pour un usage hivernal. Cependant, pour
-3=pire condition tous les climats ou saisons, il y a un avantage à disposer d’une gamme
appropriée de conditions afin d'augmenter la liberté de choix.
4.3.7 Désirabilité
Pour affiner l’analyse, un classement de différentes combinaisons
environnementales a été produit à partir d’une méthodologie proposée par
Brown et de Kay [4]. Dans ce livre, un ensemble de valeurs
recommandées pour différentes variables micro climatiques ont été
identifiés par climat et par saison. Ces valeurs ont ensuite été combinées
afin d’attribuer des points aux différentes combinaisons entre soleil,
ombrage, calme et venteux. Nous avons adapté cette table pour y inclure
le ciel et le couvert puis, en sélectionnant une classification climatique
appropriée pour Cambridge, nous avons généré l’évaluation des
combinaisons environnementales du Tableau 4.1. A partir de cette
évaluation, le degré de désirabilité des différentes parties de l’espace
ouvert peut être représenté sur une base annuelle ou saisonnière (Figure
4.14). Ces cartes donnent une indication sur les zones propices au
développement et permettent d’identifier celles qui requièrent des
interventions, particulièrement celles comprises dans l’espace considéré et
colorées dans le bleu le plus foncé. Une table d’évaluation complète est
disponible dans la partie consacrée à la morphologie urbaine du rapport
final RUROS.
4.4 Logiciels
Ce qui suit est une liste des types de logiciel et de quelques exemples
correspondants de progiciels qui peuvent être employés pour produire des
images et pour procéder à l'analyse décrite dans ces directives:
Tableau 4.2: Types de logiciels utilisés pour l’analyse des morphologies urbaines.
4.6 Références
[1] Ratti, C. (2001). Urban analysis for environmental prediction, PhD Dissertation,
University of Cambridge.
[2] Oke, T. (1987) Boundary Layer Climates, 2nd ed., Routledge. London
[3] Proshansky, H.M., Ittelson, W.H. and Rivlin, L.G. (eds.) (1976) Environmental
Psychology: People and their physical settings, Holt, R. and W., New York.
[4] Brown, G.Z. and DeKay, M. (2001). Sun, Wind & Light: Architectural Design
Strategies, John Wiley and Sons, New York.
25
5 CARTOGRAPHIE DU CONFORT THERMIQUE ET ZONAGE
5.1 Introduction
Figure 5.1: Structure de base du zonage du confort thermique Figure 5.2: Méthode de zonage du confort thermique
26
techniques alternatives adéquates ou d’outils permettant d’évaluer
différents scénarii de planification en termes de confort thermique et
d’utilisation de l’espace.
27
La Figure 5.2 présente la procédure de cartographie en détail. Comme
mentionné auparavant, le rayonnement solaire et le vent sont les
paramètres météorologiques les plus influents. Concernant la structure
morphologique et les types de surfaces, ces aspects peuvent être
analysés (en utilisant différents outils) et classifiés. Par exemple, le
rayonnement solaire peut être calculé avec le logiciel TOWNSCOPE [5],
le rayonnement infrarouge peut être dérivé du rayonnement global en
association avec les caractéristiques des surfaces, pendant que le
rayonnement réfléchi des façades avoisinantes constitue un indicateur
important. La combinaison des trois cartes thématiques produit un
zonage thermique qui doit être étalonné en fonction du climat régional.
Avec ceci, il est possible d’appliquer la méthodologie à différentes
régions climatiques. En considérant en plus le facteur de vue du ciel, des
informations importantes ainsi qu’une assistance à l’interprétation des
conditions de confort durant le cours de l’année ou du jour peuvent être
obtenues.
En comparaison avec le calcul des indices bioclimatiques comme PET, la
méthodologie décrite est assez simple, et semble être appropriée pour
prendre les aspects climatiques en considération dans le processus de
planification sur une base fréquente.
28
5.3.2 Évaluation
Comme décrit ci-avant, à partir des cartes de confort thermique on
constate à quel point les conditions de confort thermique varient à
l’intérieur d’un seul site. En considérant et en superposant l’usage
existant du schéma spatial, ceci permet son évaluation. Par exemple,
dans le cas de la Florentiner Platz, la localisation d’un café (sous un gros
arbre dans la région bleue au centre du site) n’est pas appropriée pour
les conditions de confort thermique. Mais en considérant et en évaluant
les conditions climatiques de tout le site, on remarque que la gamme et la
fréquence des différentes classes de confort sont élevées et bien
réparties, comme l’indique l’analyse statistique livrée sous la forme
d’histogrammes (Figures 5.8). Les structures non homogènes existantes
permettent différentes activités des utilisateurs potentiels et offrent la
possibilité de choisir différentes conditions de confort thermique, tandis
qu’à la Bahnhofsplatz, la situation est plus homogène.
Ce type d’analyse est aussi profitable lorsqu’on relie les statistiques aux
surfaces appropriées exclusivement pour le séjour, la position assise,
etc. (c.-à-d., en excluant les surfaces dédiées à la circulation). La Figure
5.9 présente les résultats pour la Florentiner Platz et pour la
Bahnhofsplatz , où il devient évident que le potentiel de confort thermique
de ces deux sites est différent.
29
Dans ce contexte la définition d’un “climat urbain idéal” vaut la peine d’être
mentionnée : "[…] est une situation atmosphérique, à l’intérieur de la couche
limite urbaine, avec une forte variation dans le temps et l’espace conduisant à
des conditions thermiques inhomogènes pour les personnes sur une distance de
150 m. Il doit être dépourvu de pollution de l’air et de stress thermique en fonction
des différences de climats régionaux, au moyen de plus d’ombrage et de
ventilation (climats tropicaux et chauds) ou de protection contre le vent (climats
modérés et froids)" [6].
5.4 Conclusions
5.5 Législation/loi
30
5.6 Liste de contrôles
5.7 Références
[1] VDI (1998). Guideline 3787/2. Environmental meteorology – Methods for the
human-biometeorological evaluation of climate and air hygiene for urban and
regional planning at regional level – Part I: climate, Düsseldorf.
[2] Katzschner, L., Bosch, U. and Röttgen, M. (2002). Behaviour of people in open
spaces in dependency of thermal comfort conditions, Design with the environment,
th
Proc.: 19 Passive and Low Energy Architecture (PLEA) International Conference,
Toulouse, pp. 411-415.
[3] Matzarakis, A. (2001). Die thermische Komponente des Stadtklimas, Berichte des
Meteorologischen Institutes der Universität Freiburg Nr. 6, Freiburg.
[4] Bauer, B. (1999). Mikrometeorologische Analyse und Bewertung kleinräumiger
Platzstrukturen, UFZ-Bericht 3/1999, Stadtökologische Forschung, Nr. 18, Leipzig.
[5] Teller, J. and Azar, S. (2001). TOWNSCOPE II - A computer system to support
solar access decision-making, In Solar Energy, Vol. 70, No. 3, pp. 187-200.
[6] Katzschner, L. (1997). Urban climate studies as tools for urban planning and
architecture, Anais IV, ENCAC, Salvador.
31
6 CONFORT VISUEL DANS LES ESPACES URBAINS
6.1 Introduction
Dans l’esprit des gens, le succès d’un espace ouvert est souvent associé
à une expérience visuelle positive. Plusieurs facteurs peuvent contribuer
à cette satisfaction, par exemples: des vues dégagées vers le paysage
ou les bâtiments environnants, une belle végétation, des façades
spectaculaires, un mobilier urbain de qualité. Tous ces facteurs relèvent
de l’esthétique et sont par conséquent sources “d’agrément visuel” ([1]
contient un chapitre entier consacré à ces aspects).
Dans le projet RUROS, le “confort visuel” a été étudié par une approche
plus technique empruntée au domaine de l’éclairage. Pour assurer le
“confort visuel”, des niveaux d’éclairement (mesurés en lux) adéquats
doivent être fournis sur l’ensemble de l’espace tout en évitant des
sensations d’éblouissement. Plus précisément, un éblouissement
perturbateur ou inconfortable apparaît lorsque le champ visuel contient
soit des luminances élevées (mesurées en cd.m-2), soit des grands
contrastes de luminances.
Cette approche, qui laisse délibérément de côté les aspects concernant
“l’agrément visuel”, est appropriée à l’étude des espaces ouverts en lien
avec leur microclimat. Le “confort visuel” est ainsi une qualité qui résulte
d’une conception de l’espace ouvert bien adaptée à la ressource
lumineuse naturelle diurne du site. Le confort visuel nocturne procuré par
l’éclairage public n’est pas traité ici car c’est déjà un sujet déjà
abondamment documenté.
La pénétration de la lumière naturelle à l’intérieur du tissu urbain a été
reconnue comme un important facteur de qualité nécessitant des moyens
de préservation, particulièrement dans les villes très denses. Comme
montré dans [2], des règlements traitant du zonage urbain ont souvent
été établis dans ce but.
Ce chapitre se concentre sur les caractéristiques micro climatiques de
l’environnement lumineux mesuré à la hauteur des rues et aux réactions
des usagers observées simultanément. Les relations empiriques
présentées dans ce qui suit entre des paramètres mesurables et les
réactions ou sensations des usagers ont été déduites d’enquêtes de
Frequency (%)
100
shade sun
90
terrain conduites sur une douzaine d’espaces ouverts répartis en Europe.
80
70
60
6.2 Niveaux d’éclairement et éblouissement dans les espaces
50
ouverts urbains
40
30
Il est communément admis que pour des tâches visuelles usuelles, les
niveaux d’éclairement requis pour une perception visuelle confortable
20
vont de 100 à 1000 klux selon la taille des détails géométriques qui
10
doivent être discriminés (niveaux d’éclairement plus élevés pour des
0
1 15 30 45 60 75 90 105 120
détails plus fins). Comme montré à la Figure 6.1, les niveaux diurnes
Eh (klux) d’éclairement horizontal enregistrés sur des espaces ouverts dépassent
Figure 6.1: distribution des niveaux presque toujours 1000 lux, même à l’ombre. Ceci permet d’accomplir
d’éclairement diurnes observés sur deux aisément n’importe quelle tâche visuelle courante. Les niveaux
espaces ouverts situés à Fribourg (CH). d’éclairement peuvent devenir insuffisants à l’aurore ou au crépuscule,
Les mesures ont été prises sur deux
semaines de chaque saison. Les bornes
ou sur des zones très denses dans des canyons urbains profonds.
supérieures des intervalles de niveaux La Figure 6.2 montre quatre causes possibles d’éblouissement sur des
d’éclairement figurent sur l’axe horizontal.
espaces ouverts urbains. Pour chaque image, des valeurs de luminances
Des distributions semblables ont été mesurées en certains points clés sont listées au Tableau 6.1. Ces
observées dans d’autres lieux en Europe.
valeurs résultent à la fois des réflectances des matériaux et de
Shade= à l’ombre l’éclairement naturel par les rayons solaires directs ainsi que la lumière
Sun= au soleil diffuse provenant du ciel, du sol et des bâtiments environnants. Les
contrastes de luminances observés dans ces situations présumées
32
éblouissantes n’excèdent pas 1:65, ce qui est un rapport plutôt bas en
comparaison de ceux pouvant aller jusqu’à 1:4000 que l’on rencontre
fréquemment à l’intérieur par éclairage naturel ou artificiel. Bien sûr,
quand le regard s’oriente près de la direction du soleil, de très forts
contrastes de luminances peuvent être atteints. Cependant, ce cas
extrême n’est pas pertinent car personne n’est susceptible de maintenir
une telle direction du regard pour plus de quelques secondes.
Table 6.1: Valeurs de luminances et rapports de contrastes mesurés sur les quatre lieux
illustrés à la Figure 6.2.
Luminance des points Rapport de contraste
clés (cd.m-2) maximal
Façade Ciel bleu: 4000
exceptionnel- Façade claire: 13000
lement claire Sol ombré: 500
1:26
Façade Ciel bleu: 5000
exceptionnel- Façade foncée: 400
lement foncée Façade claire: 8000 1:20
Sol ombré: 700
Mobilier clair Table ombrée: 2800
Table ensoleillée: 19000
Sol ombré: 500 1:38
Toiture Sol ensoleillé: 2600
translucide Sol ombré: 800
Toiture translucide: 52000 1:65
Les ciels couverts agissants comme de larges diffuseurs de lumières qui
égalisent les luminances du champ visuel (les ombres disparaissent), les
rapports de contrastes dans ces circonstances ne peuvent jamais
dépasser ceux observés par ciels clairs.
A partir de ces observations, il apparaît que tant les niveaux
d’éclairement que les contrastes de luminance rencontrés sur des
espaces ouverts urbains influencent le confort visuel extérieur diurne
d’une manière quelque peu différente qu’à l’intérieur. Par conséquent,
des relations empiriques entre des paramètres mesurables, comme les
niveaux d’éclairement, et les réactions des usagers ont été établies à
partir d’enquêtes de terrain. La section suivante présente ces relations.
Pour évaluer l’appréciation du champ visuel par les gens, des questions
spécifiques ont été posées concernant:
• l’apparence lumineuse de l’espace, définie par un Vote de Sensation
Lumineuse (LSV) évalué sur une échelle à 5 points allant de "très
sombre" à "très clair",
• les conditions d’ensoleillement, évaluées sur une échelle à 3 points
allant de "trop de soleil" à "je préfèrerais plus de soleil", et
• l’éblouissement par les surfaces environnantes.
Simultanément, quelques observations ont été faites pour étudier le
comportement des gens en relation avec le champ lumineux.
La Figure 6.3 montre les corrélations observées entre l’éclairement
Figure 6.2: Causes possibles d’éblouissement
horizontal mesuré au même endroit où les personnes étaient interrogées sur des espaces ouverts urbains (de haut en
et les réponses ou observations enregistrées. Chaque point des bas):
graphiques a été obtenu en moyennant les résultats de 30 interviews. - façades exceptionnellement claires
- façades exceptionnellement sombres
Le premier graphique montre comment les gens jugent leur sensation de - mobilier urbain clair
clarté. Etonnamment, même avec de très faibles niveaux d’éclairement, - couverture translucide
très peu de votes négatifs (côté sombre de l’échelle LSV) ont été
33
enregistrés. Se tenir à l’extérieur semble être suffisant pour que les gens
2 shade sun
évaluent la clarté de l’environnement avec LSV>=0. La courbe de
People's luminous sensation vote
1
régression s’élève régulièrement jusqu’à LSV=+1 (signifiant “clair”) pour
des niveaux d’éclairement autour de 50 klux. Le LSV est aussi décalé
0 vers le haut ou le bas par la présence ou l’absence d’ensoleillement à
0 20 40 60 80 100 120 140
Eh (klux) l’emplacement de l’utilisateur: pour un même niveau d’éclairement, le
-1 LSV est augmenté d’environ +0.2 unités à un emplacement ensoleillé par
rapport à un emplacement ombré. Pour des niveaux plus élevés typiques
-2
de ciels clairs, la régression semble rapidement atteindre une valeur
1 maximale constante autour de LSV=1.2. Ceci dénote l'effet très efficace
d'adaptation du système visuel. Bien que le LSV moyen semble suivre
People's vote for sun
une courbe lisse, les votes individuels sont en fait largement dispersés.
Une majorité de personnes jugent le champ lumineux comme “clair”.
0
0 20 40 60 80 100 120 140
Cependant, il y a toujours 40% ou plus de personnes votant autrement.
Eh (klux) C’est là un signe clair montrant que la perception de la clarté varie
significativement selon les individus.
-1: less sun 0: OK +1: more sun
-1
Le deuxième graphique montre la préférence des gens pour plus (+1) ou
80 moins (-1) d’ensoleillement. La tendance apparaît clairement: le moins
70 d’éclairement les personnes reçoivent, le plus d’ensoleillement elles
% of people feeling glare
60
préfèrent. Etonnamment, cette préférence marquée ne disparaît que pour
50
40
des valeurs d’éclairement plutôt élevées (~115 klux) qui ne sont atteintes
30 qu’en période estivale ensoleillée aux alentours de midi.
20
10 De ces résultats, une loi empirique simple semble se dégager: les
0 utilisateurs d’espaces ouverts apprécient toujours plus de lumière et
0 20 40 60 80 100 120 140
Eh (klux)
particulièrement celle du soleil. Cependant, le troisième graphique
50 montre qu’une une fraction plutôt élevée des personnes ressent une
% of people wearing sunglasses
40
certain éblouissement, même sur des emplacements ombragés et sous
des niveaux d’éclairements relativement faibles. A nouveau, l’effet
30
d’adaptation visuelle peut expliquer la faible décroissance de la
20 régression au-delà de 70 klux. La Figure 6.4 montre quelles parties du
10 champ visuel apparaissent comme éblouissantes. Curieusement, les
0
façades des bâtiments environnants apparaissent comme la cause
0 20 40 60 80 100 120 140
Eh (klux)
d’éblouissement la plus fréquente. Le ciel ou les verrières apparaissent
comme seconde cause d’éblouissement. Finalement, le terrain ou le
50
revâtement du sol provoquent aussi de l’éblouissement mais ceci ne se
% of people screening their eyes
40 produit que sous de forts niveaux d’éclairement qui ne peuvent pas être
30
atteint à l’ombre.
20 Les deux graphiques qui suivent montrent les fréquences de deux
10 réactions observées: le port de lunettes de soleil et les mouvements pour
protéger les yeux d’une lumière excessive, par exemple placer les mains
0
0 20 40 60 80 100 120 140 au-dessus des yeux, tourner ou pencher la tête, cligner des yeux, etc.
Eh (klux)
Ces comportements peuvent être considérés comme des moyens
50 d’adaptation pris par les gens, consciemment ou non, pour faire face au
% of people reading or writing
34
• La régression concernant la préférence pour l’ensoleillement montre Ground & pavement Surounding buildings Urban furniture Canopy or sky No
100
Frequency (%)
un plus fort désir de soleil aux latitudes nordiques alors qu’aux 90
15
30
45
60
75
90
105
120
paramètre qui varie le plus. Aux emplacements méridionaux, au Eh (klux)
moins 20% des gens portent des lunettes de soleil même sous de très
Figure 6.4: Surfaces considérées comme
faibles niveaux d’éclairement. Sous des niveaux d’éclairement élevés éblouissantes en fonction de l’éclairement
cette fraction augmente jusqu’à 60% alors que dans des horizontal. Ground & pavement= terrain et sol,
emplacements nordiques, cette fraction ne dépasse jamais 15%– Surrounding buildings= bâtiments
30%. environnants, Urban furniture= mobilier
urbain, Canopy or sky= verrière ou ciel,
Pour la conception, des valeurs de LSV comprises entre 0.5 et 1 peuvent No= pas d’éblouissement.
être considérées comme des objectifs appropriés. Le premier graphique
(Figure 6.3 haut) montre que le LSV reste à l’intérieur de cet intervalle
pour des niveaux d’éclairement horizontal allant de 10 à 50 klux au soleil
et de 25 à 60 klux à l’ombre. Lors de la conception d’un espace ouvert,
ces intervalles devraient être compares aux niveaux d’éclairement
régnants durant les périodes où l’on s'attend à ce que le plus de
personnes visitent le site. Les niveaux d’éclairement horizontal (en klux)
peuvent être estimés simplement en divisant par 8 la radiation solaire
globale (en W.m-2). Si les niveaux d’éclairement dépassent 50 klux, un
certain ombrage doit être procuré au moins sur une partie du site.
35
visuellement à quel point et quand cette condition est ou n’est pas
remplie.
Comme montré sur la zone colorée en jaune de la projection
multistéréographique (Fig. 6.6), les bâtiments qui entourent ce square ne
procurent pas suffisamment d’ombrage, particulièrement en été de l’aube
jusqu’à 16h30 (heure solaire vraie). Afin respecter la condition
demandant au moins 20% de surface ombrée, des arbres devraient être
plantés. L’effet résultant pourrait aussi être vérifié à l’aide d’une
projection multistéréographique.
Pour calculer une projection multistéréographique, un modèle numérique
3D des bâtiments qui entourent le site doit être fourni. Le calcul est
ensuite automatiquement réalisé à l’aide d’un logiciel de lancer de
rayons. Un tel outil sera mis à disposition sous forme d’un service en
ligne sur Internet dès juin 2004 (www.eif.ch/ippf/).
36
• La distance maximale entre usagers permettant encore de
reconnaître un visage est de 24 mètres.
Concernant le niveau d’éclairement et la pénétration du soleil dans les
espaces ouverts:
• Hormis dans de très profonds et étroits canyons urbains ou sous des
arcades, les niveaux d’éclairement diurnes devraient toujours être
suffisants.
• Entre 20% et 80% de la surface du site devraient être ensoleillée à
tout moment. Des héliodons réels ou virtuels peuvent être employés
pour s’assurer que ce critère est respecté. Cependant, la projection
multi-stéréographiques présentée dans ce chapitre est un outil encore
mieux adapté à cette fin.
Concernant la direction du regard préférée dans les espaces ouverts:
• Les zones d’activité intense ainsi que celles appartenant au “noyau”
du site sont toujours plus attractives que le reste du site. Pour assurer
l’existence d’un “noyau”, le rapport hauteur/largeur, mesuré entre les
façades environnantes et la largeur de l’espace, devrait être maintenu
en dessous de ~1:2. Pour des géométries complexes, le “noyau”
devrait être déterminé à partir d’un modèle numérique 3D du site.
6.7 Références
[1] Carmona, M. et al. (2003). Public Places – Urban Spaces, Architectural Press.
[2] Bryan, H. and Stuebing, S. (1986). Natural light as an urban amenity, Lighting
Design and Application, Vol. 16, June.
[3] Littlefair, P.J. et al. (2000). Environmental Site Layout Planning: Solar Access,
Microclimate and Passive Cooling in Urban Areas, Building Research
Establishment, London.
[4] Lozano, E.E. (1974). Visual needs in the urban environment, Town Planning
Review, Vol 45, No.4.
[5] Ashihara, Y. (1970). Exterior design in architecture, Van Nostrand Reinhold
Company.
37
Chaque source 7 ENVIRONNEMENT SONORE ET CONFORT ACOUSTIQUE DANS
LES ESPACES URBAINS
Niv. de pression sonore
7.1 Introduction
Spectre
Conditions temporelles L’environnement sonore est un aspect essential du confort physique des
espaces publics urbains. Celui-ci est systématiquement abordé dans ce
chapitre. Ce chapitre débute avec un système pour décrire le paysage
Variation (heure, jour, etc)
sonore des espaces publics urbains. Il aborde ensuite la perception
Durée acoustique des gens basée sur des enquêtes effectuées en Europe. Ceci
est suivi d’une série d’outils et considérations de conception adaptés
Caractér. impulsionnelles pour différents niveaux d’utilisateurs. Finalement, la législation pertinente,
des références ainsi qu’une liste de contrôle sont fournies.
Lieu, distance
Mouvement de la source
7.2 Description du paysage sonore
Caractéristiques
Psychologiques /sociales Pour concevoir un bon environnement acoustique en milieu urbain ouvert,
non seulement l’aspect physique, mais les aspects sociaux,
Son Naturel /Artificiel psychologiques et physiologiques doivent être pris en compte. L’étude du
paysage sonore et du confort acoustique se concentre sur les relations
Relation aux activités entre l’ouïe, l’être humain, l’environnement sonore et la société. Il est
Signification également important de considérer l’interaction entre l’environnement
sonique et les conditions microclimatiques, telles que décrites dans les
Descriptif ou holistique autres chapitres de ce fascicule.
Repère sonore Un modèle utilisé pour décrire le paysage sonore dans les espaces
publics ouverts est illustré à la Figure 7.1. La description comporte quatre
Effet de l’espace parties : notamment les caractéristiques de chaque source sonore, l’effet
acoustique de l’espace, l’aspect social, et les autres aspects. Puisque le
paysage sonore peut différer dans les différents lieux d’un espace public
Réverbération ouvert, la description doit se baser sur un nombre de récepteurs typiques.
Sons marquants autour Les sons dans un espace public ouvert peuvent être définis comme
de cet espace
tonals, signaux/sons d’avant plan, ainsi que repères sonores [1]. Les
Bruit de fond sons tonals sont analogues à ceux utilisés en musique où ils identifient la
tonalité fondamentale d’une composition autour de laquelle la musique
Modèle de réflexion
est articulée. Les sons d’avant plan aussi appelés « signaux sonores »,
sont destinés à attirer l’attention. Les sons qui attirent particulièrement
l’attention des citoyens et des visiteurs sont appelés « repères sonores »
Aspect social par analogie aux repères visuels.
Pour chaque source sonore, le niveau de pression sonore (SPL), le
Caractéristiques sociales
spectre, les conditions temporelles, la localisation de la source et la
des usagers
distance des usagers, le mouvement de la source, les caractéristiques
psychologiques et sociales, doivent être pris en considération. Pour le
Condition acoustique au niveau sonore, tant l’état stationnaire que la statistique du SPL [2] doivent
travail et au domicile des
usagers, exp. acoustique
être considérés. Il est mesuré en dBA, un système pondéré
correspondant à la sensibilité de l’être humain face aux sons. Pour le
spectre, si une composante tonale est constatée, il peut s’avérer utile de
Autres aspects considérer un spectre à bande étroite [2].
L’effet acoustique d’un espace public ouvert est important. Les éléments
Température, éclairage, des bords et du paysage peuvent causer de la réverbération dans un
humidité etc. espace urbain ouvert, ce qui perturbe le confort acoustique. La
réverbération peut être exprimée en utilisant des courbes de
Particularités visuelles
paysagères, architect. décroissance ou des temps de réverbération. Le temps de réverbération
(RT) est défini comme le temps pris par un son pour décroître de 60dB
Activités sur le site après l’arrêt de sa source. Le RT est habituellement obtenu de -5dB
à -35 dB à partir d’une courbe de décroissance [2]. Le EDT qui est
Figure 7.1: Cadre de travail pour décrire le fortement corrélé avec l’intelligibilité de la parole est basé sur la
paysage sonore dans les espaces publics décroissance de 0 à -10dB. Dans les deux cas, la pente est extrapolée
urbains pour correspondre à une diminution de 60dB [2-3]. En plus de la
réverbération, le modèle de réflexion et/ou l’échogramme doit être vérifié
38
5 5
pour de possibles problèmes acoustiques tels que les échos et les effets
de focalisation [2-3]. Il est aussi utile de connaître le bruit de fond ainsi Sound level rating
2
y = 0.001x - 0.0707x + 3.4458
que les sources sonores spéciales autour de l’espace urbain ouvert 4 2
R = 0.7721
4
étudié/aménagé aussi bien que dans toute la ville. Il a été montré que
l’environnement acoustique environnant peut affecter l’évaluation
subjective d’un espace urbain ouvert. 3 3
A c o u s tic c o m fo rt ra tin g
Les aspects sociaux des utilisateurs jouent aussi un rôle important et des
S o u n d le v e l ra tin g
informations pertinentes doivent ainsi être obtenues. Celles-ci incluent le
2 2
genre, le groupe d’âge, le lieu de résidence (c.-à-d., résident local ou Acoustic comfort rating
d’autres villes), les expériences acoustiques précédentes, 2
y = 0.0026x - 0.3109x + 11.484
2
l’environnement acoustique domestique et au lieu de travail, aussi bien R = 0.5413
1 1
que l’expérience culturelle et éducationnelle en général [4-6]. 50 55 60 65 70 75 80 85
SPL, Leq dB(A)
L’interaction entre le confort acoustique et les autres facteurs comme le
confort thermique et visuel doivent aussi être pris en compte. Par Figure 7.2: Relation entre niveau
exemple, les effets des images visuelles réduisent l’impression négative sonore (SPL), niveau sonore évalué
de la qualité sonore qui équivaut parfois à une réduction de 10dB du (sound level rating) et évaluation du
SPL. confort acoustique (acoustic comfort
rating) sur le site Peace Gardens, à
Sheffield.
avec le Leq moyen, spécialement lorsque le Leq est plus faible qu’une 60
certaine valeur, disons 73 dBA. Cependant, le confort acoustique n’est
pas nécessairement corrélé au niveau sonore subjectif car il existe une 40
adaptation psychologique à la perception du paysage sonore. Le contenu
d’un son, par exemple, s’il est pourvu ou dépourvu d’un sens, est très
20
important dans le processus d’évaluation. La Figure 7.2, montre une
relation entre le niveau sonore mesuré, le niveau sonore subjectif, et Annoying
7.4.3 Formules
40
-10
0.16V LW
RT 30 = −
(88.6 + 49α b + 2.7 ) -15
H 25x25
− SLn (1 − α ) + 4mV -20 50x50
100x100
-25
SPL (dB)
où L est la longueur de la place, W sa largeur, H est la hauteur, S est -30
La distribution du son avec une source ponctuelle peut être calculée avec -10
-15
Q 3H 4 50x50
L = LW + 10 log( + ) 100x25
4πr W +L R
2 -20
-25
SPL (dB)
−
où R = Sα T /(1 − α T ) et α T = α + 4mV / S . LW est le niveau de puissance
-30
-35
-15
Les effets des changements architecturaux et de l’aménagement urbain -20
50
20
sur le champ sonore des places urbaines ont été étudiés avec des -25
6
SPL (dB)
-30
résultats typiques sont résumés ci-dessous, considérant la taille de la
-35
place, la hauteur des immeubles et leur rapport d’aspect, aussi bien que
-40
l’absorption aux bords :
-45 (c)
(1) Lorsqu’un côté de la place est allongé d’un facteur deux, le SPL -50
0 30 60 90 120
est typiquement de 6-9 dB plus faible dans le champ lointain, tel Source-receiver distance (m)
place urbaine est proche de celui résultant d’une surface réfléchissante -30
0.7
0.9
purement diffuse [9]. Cela signifie que l’effet d’ajouter même une petite -35
quantité de diffusion sur une place urbaine, où les réflexions sont -40
téléphoniques, et les abribus, peuvent également être efficaces pour Figure 7.6: Effet du coefficient d’absorption
réduire le bruit [12]. La Figure 7.7 compare des deux sortes de bords en des bords
41
termes de SPL et de réverbération. La végétation sur les façades des
immeubles et au sol, peut augmenter la diffusion aux bords du son
incident et aussi y augmenter l’absorption et ainsi réduire le bruit.
L’efficacité de la végétation sera plus grande dans les places urbaines
par rapport à celle d’un champ ouvert par effet des réflexions multiples.
De la même façon, les effets des arbres dans les places urbaines seront
d’y introduire une absorption et une dispersion additionnelles.
42
• Caractéristiques des usagers et leurs préférences sonores.
• Lois pertinentes
• Relations entre aspects acoustiques et autres aspects.
7.7 Références
[1] Schafer, M.R. (1976). The Turning of the World. McClelland and Stewart, Toronto.
[2] Egan, M.D. (1988). Architectural Acoustics. McGraw-Hill, Inc., New York.
[3] Kang, J. (2002) Acoustics of Long Spaces: Theory and Design Guide. Thomas
Telford Publishing, London.
[4] Yang, W. & Kang, J. (2001). Soundscape design in urban open public spaces.
Proceedings of the 17th International Conference on Acoustics (ICA 2001), Rome.
[5] Yang, W. & Kang, J. (2003). A cross-cultural study of soundscape in urban open
public spaces. Proceedings of Tenth International Congress on Sound and
Vibration, Stockholm.
[6] Kang, J. & Zhang, M. (2002). Semantic differential analysis on the soundscape of
open urban public spaces. The Journal of Acoustical Society of America,112, 2435.
[7] Kang, J. & Zhang M. (2003). Acoustic simulation and soundscape in urban squares.
Proceedings of the 10th International Congress on Sound and Vibration, Stockholm.
[8] Kang, J., Meng Y. & Brown G. (2003). Sound propagation in micro-scale urban
areas: simulation and animation. Acustica/acta acustica, 89,S68-69.
[9] Kang, J. (2002). Computer simulation of the sound fields in urban squares:
comparison between diffusely and geometrically reflecting boundaries. Proceedings
of the 32nd International Acoustical Conference (IAC), Slovakia.
[10] Datakustik (2003). CadnaA: Software Program for Noise Prediction, Munich.
[11] LMS Numerical Technologies (2003). Raynoise Users’ Manual. Leuven.
[12] Kang, J. (2000). Sound propagation in street canyons: Comparison between
diffusely and geometrically reflecting boundaries. The Journal of Acoustical Society
of America, 107, 1394-1404.
43
8 PRINCIPES DE CONCEPTION ET APPLICATIONS
44
d’ombre et coupe-vent. Les espaces semi-enterrés sont également
efficaces vis-à-vis de la réduction du bruit.
En résumé, il n’y a pas de mesures directes étant donné que toute
intervention va affecter les autres paramètres. Le projet de conception doit
être intégratif et prendre en compte tous les paramètres de confort de
même que les caractéristiques spécifiques du point de vue de la
morphologie et du climat du site.
Les sections suivantes présentent un ensemble de solutions concernant la
conception de différents espaces extérieurs étudiés dans le détail en
Grèce.
45
8.1 Etudes de cas
8.1.2 Place Makedonomahon
46
8.2 Applications pilote
Figure 8.14: Vue en perspective de la proposition de conception Figure 8.12: Vue en coupe selon un axe
Nord-Sud.
49
9 CONSIDÉRATIONS SOCIALES DANS LE CADRE DE LA
CONCEPTION DES ESPACES PUBLICS URBAINS
9.1 Introduction
Les résultats et indicateurs qui sont ressortis, lient ensemble les fonctions
sociales des espaces publics urbains et l’analyse descriptive des
espaces ouverts sélectionnés avec la procédure de conception urbaine.
La méthode décrite dans ce chapitre se base sur les résultats empiriques
de RUROS. Elle devrait aider le concepteur à décrire un espace urbain et
à suivre sa transformation (Fig. 9.2). L’objectif de cette méthode est de
considérer tous les aspects des espaces publics ainsi que leurs impacts
au niveau social. L’étape initiale est de définir ces aspects et de
caractériser la fonction globale et les conditions. En modifiant les
conditions générales d’un espace public, le concepteur peut agir en
identifiant les problèmes qui interfèrent avec la conception du confort et
tenter de les évaluer.
Des tableaux spécifiques ont été développés sous la forme d’un système
d’organisation de la description de l’espace. Chaque tableau fait
référence à une identité, telle qu’elle est perçue et identifiée par les
individus (usagers, résidents, preneurs de décisions, concepteurs ou
autre intervenants). Chaque identité se réfère à des questions
Figure 9.2: Schéma des méthodes proposées spécifiques dans les espaces publics urbains contemporains, ce qui
pour l’analyse favorisant la connexion entre le
social et le physique dans le cadre du processus constitue une grille permettant de regrouper l’information caractérisant
de conception l’espace ouvert. Ces questions peuvent être étudiées grâce aux
observations ou aux enquêtes et analysées comme étant des variables.
Les données descriptives qui ont été collectées peuvent être groupées
dans des catégories, relatives aux facteurs physiques ayant des impacts
au plan social. Ces catégories peuvent être utilisées comme des unités
statistiques permettant de comparer différents espaces publics ouverts,
50
References from interrogated inhabitants analyzed and categorized within identities
Comparison between two different Open Spaces on
their Identities
de quantifier un aspect social, économique ou culturel (comme montré 35,00%
Case Study 3: Agios Dimitrios Pedestrian Street of Alimos
Case Study 6: Karaoli-Dimitriou Street of Thermi
dans les exemples présentés dans les figures 9.4, 9.5, 9.6 et 9.7) ou 30,00%
leur importance décroissante, telle qu’évaluée d’après les enquêtes. Leur 10,00%
nombre, leur contenu et leur importance relative devraient être examinés 5,00%
séparément pour chaque espace ouvert étudié, étant donné qu’ils 0,00%
peuvent changer d’une étude de cas à une autre. Toutes les identités des
ty
y
ty
y
y
ty
ty
ty
tity
ntit
ntit
ntit
ntit
n ti
ntit
nti
nti
nti
nti
de
de
Ide
Ide
de
Ide
de
de
Ide
Ide
Ide
sI
nI
I
eI
sI
ife
nt
nt
ted
ion
es
ted
tic
atio
ce
ac
tableaux suivants caractérisent l’espace ouvert tel que montré sur la
me
me
lL
Us
ris
ien
t
ien
rvi
Sp
nta
lis
ca
on
on
cte
ed
Se
Or
Or
ca
ue
le
Lo
vir
vir
ra
ri b
ho
Lo
blic
eq
er
En
En
ha
sc
W
Us
Fr
Pu
lC
Figure 9.3 et par conséquent peuvent être évaluées lorsque des
ilt
al
re
Bu
tur
nP
cia
Na
So
No
changements se produisent sur l’espace en question.
Figure 9.3: Les fonctions globales de 2 sites
différents analysés d’après les questionnaires d’ordre
social à Alimos et Thermi.
Un espace ouvert, existant ou futur, est un site significatif dans une ville.
Le site comprend en fait l’espace entier avec son contexte de
localisation. Les individus le perçoivent en effet comme tel, comme par
exemple à l’échelle urbaine. De façon à exprimer leurs points de vue, ils
identifient l’espace ouvert comme un tout spatial ou une entité d’usage en
faisant référence à une fonction urbaine dominante, une propriété
physique (exemple “c’est un espace confiné”), ou une signification
culturelle.
De façon similaire, l’identité de l’espace ouvert pourrait être identifiés par
les individus avec sa localisation, ce qui signifie par exemple que
l’espace ne se distingue pas de son environnement ou même d’une plus
grande région urbaine. Cela dépend comment le site s’intègre dans
l’espace urbain, des conditions géomorphologiques de la plus grande
région, de l’organisation sociale et de la structure avec ses impacts sur la
localité ainsi que des conditions géo-climatiques.
51
Paramètre du site concernant la fonction globale des espaces ouverts
Identification de l’espace Catégories
entier
1. fonction publique urbaine 1. Rue, 2. Square, 3. Rue piétonne, 4. Parc/Jardin, 5. Zone de loisirs, 6. Place urbaine frontale, 7.
(prescrite à partir de lois et Ilôt urbain, 8. Plantation/Taillis [A]
règlements)
1. Espace (concept général de la forme urbaine), 2. Poumon de la ville (ex. source d’air), 3. Espace
2. Propriétés physiques et
libre (cassure dans l’environnement bâti. ex. pour les tremblements de terre), 4. Espace ouvert (ex.
environnementales
ouverture pour la vue), 5. Point de repère [A]
3. Importance sociale, Caractère socio-économique (ex. place du marché), Reconnaissance architecturale (ex. monument
économique, culturelle et d’architecture datant de la Renaissance), Importance historico-politique (en relation à un événement
politique spécifique)
52
9.4 Usages réels/actuels au sein des espaces ouverts
53
Identité de l’environnement bâti Catégories
15. Sous régions prescrivant des 1. Endroit pour s’asseoir et consommer boisson/nourriture, 2. Place de jeux pour les enfants (terrain
usages spécifiques (différentes places de jeux), espace pour d’autres types de jeux, 3. Lieu de circulation (voitures/motos, transports
et chemins) publics), 4. Zone d’activités commerciales, 5. Espace piéton, 6. Endroit pour s’asseoir librement, 7.
Place de stationnement, 8. Espace pour faire du sport, 9. Place entourant un bâtiment, 10. Piste
cyclable, 11. Transport public/station des taxi, 12. Autres comme: Chantier ou construction, Chemin
pour personnes handicapées, Espace pour s’étendre/se reposer librement, Endroit pour attendre,
Espace pour les chiens, Passage souterrain [A]
16. Equipement technique prescrivant 1. Equipement au sol, 2. Couleur du revêtement au sol, 3. Bancs, 4. Balançoires, 5. Eclairage de
des usages spécifiques (équipements rue, 6. Couleur des bâtiments, 7. Feux de signalisation routière, 8. Poubelles, 9. Fontaines/eau
et matériaux variés) potable, 10. Clôture, 11. Cabine téléphonique, 12. Panneau d’affichage, 13. Vidéo-surveillance, 14.
Toilettes, etc. (Fortement dépendant du type d’espace) [A]
Florentiner
Silver Street
Sea-shore
Passage
Bahnhofsplatz
ouverts
Platz
54
Identité de fréquence Catégories
24. Raisons de l’usage actuel 1. Accompagnant un enfant pour jouer, 2. Se rencontrant, 3. De passage à travers, 4. Se promenant,
5. Consommant boisson ou/et nourriture, 6. Se relaxant, 7. Pour des rasions de circulation-transport, 8. Loisirs,
9. Faisant les magasins, 10. Pause en cours de travail, 11. Pour l’environnement naturel du site, 12. Emploi,
(Usagers classés 13. Raisons liées à l’architecture, l’histoire, l’urbanité du site, 14. Sports, 15. Pour tuer le temps, 16. Pour les
individuellement ou selon des avantages spatiaux du site, 17. Evénement culturel, 18. Affaires personnelles, 19. Distraction, 20. Pour les
actions combinées relatives services offerts par le site, 21. Culture et éducation, 22. Pour accompagner quelqu’un, 23. Sociabilité,
aux points présentés dans les 24. Participation à un rassemblement de masse, etc. [B]
tableaux)
Indicateurs relatifs:
Exemple 1 provenant d’un échantillon de 6500 usagers sur 12 sites en Europe interviewés pendant deux
semaines durant des différentes saisons de l’année 2002 en ayant groupé les catégories tel que suit:
1. pour le loisir (31,06 %), 2. pour des raisons personnelles (21,63%), 3. pour consommer (12,93%), 4. pour le
traverser (12,45 %), 5. pour les avantages du site (10,49 %), 6. pour le travail (5,31 %), 7. pour une pause
(5,08 %), 8. pour des raisons culturelles et d’éducation (1,05 %), 9. pour participer à un rassemblement de
masses (0,01%) [B]
Exemple 2 voir la Figure 9.5 (échantillon de 1900 personnes interviewées sur deux sites à Fribourg) [B]
25. lieu ou activité précédent 1. A la maison, 2. En commissions, 3. Au travail, 4. Dans un endroit relatif à l’éducation (ex. école, université,
la visite du site autre cours), 5. A une activité sociales (ex. mariage), 6. A un rendez vous d’affaire personnel (ex. docteur),
7. Sur leur chemin (ex. bus), 8. A une activité artistique /cultuelle (ex. concert), autre [B]
26. Instant de la visite Durant la journée (matin, midi, après midi, soirée, nuit), Selon le jour de la semaine (jour de semaine,
vacances), selon la saison (été, automne, hiver, printemps).
27. Fréquence de l’usage 1. Usagers fréquent (1. quotidien, 2. hebdomadaire, 3. mensuel [B]), 2. Usager occasionnel (1. annuellement,
2. parfois, 3. première fois [B]), 3. Usager potentiel (non utilisateur pour l’instant)
Développer un espace afin d’atteindre des conditions confortables peut Users by Reason of Actual Use
entraîner une modification de ses conditions physiques. Dans le cadre de
cette procédure de transformation, les performances de chaque 100%
90%
conception pour un espace existant ou un nouvel espace doivent être 80%
70%
étudiées à un niveau collectif. Il doit être évalué dans le temps, en reliant 60%
50%
les objectifs sociaux aux niveaux de confort physique individuels actuels. 40%
30%
Les aspects critiques relatifs au développement des usages d’un espace 20%
10%
– sur le site ou à un niveau intra-site – ou au niveau de groupes 0%
d’usagers doivent être mis en évidence, de manière à prendre en Place de la Gare Jardin de Perolles
considération la fonction globale d’un espace ouvert. Cependant des
Community organization related
conflits peuvent exister à un stade présent de la conception et peuvent
Intra-site prescriptions related
aussi émerger dans le futur. Site related
Human related
L’information concernant un espace ouvert organisée selon des identités Figure 9.7: Indicateur de l’identité de
n’est valable que pour une situation donnée dans le temps. C’est fréquentation de différents sites dans la même
pourquoi il est important de comparer différentes situations en différents région urbaine, développé à partir de l’analyse
de deux sites à Fribourg.
endroits, en conditions réelles ou virtuelles, de façon à évaluer les
changements désirables ou indésirables. Les facteurs qui décrivent et
évaluent une transformation d’un espace ouvert sont: les différentes
catégories en terme de critère de variété, combien et quelles catégories
sont les plus fréquentes en terme de critère de dominance, et quelles
catégories n’ont pas été observées du tout en tant que critère d’absence.
Cette méthode pourrait être appliquée pour différentes conditions et
périodes de temps durant la journée (Fig 9.8).
55
9.7 Références
Means to describe and to evaluate all
issues of all aspects of an open space [1] Anderson, S. (ed.) (1986), On Streets, The MIT Press, Cambridge Massachusetts.
[2] Basham, R. (1978), Urban Anthropology: Cross-Cultural Study of Complex Societies,
Mayfield Publishing Company, California.
variety dominance absence
[3] Gourdon, J.-L. (2003), ‘’Paris - «La rue on partage», il dépend comment’’, in Revue
Urbanisme, No 329, Paris.
of categories of some [4] Moudon, AV. (ed.) (1991), Public Streets for Public Use, Columbia University Press
appearing of appearance of categories Morningside Edition, New York.
within a a category within a [5] Southall, A. (ed.) (1974), Urban Anthropology: Cross-Cultural Studies of Urbanization,
variable variable Oxford University Press, London.
56
10 EVALUATION DES OUTILS
10.1 Introduction
Figure 10.2: Vue en plan de la proposition de conception avec les différents endroits où Reference street h/d = 0.69
l’environnement radiant a été évalué (A, B et C, voir également les tableaux de droite).
Morning Albedo = Sun Sun
Albedo = 0.8
AirT 26°C 0.2 protection protection
Karaoli-Dimitriou est une rue orientée selon la direction Est-Ouest. Les A, B, C(sun)
25.5/36.
17/24 24/32 16/19
5
façades environnantes présentent différentes hauteurs. Pour cette raison
deux rapports doivent être considérés comme rue de référence, h/w = Midday Albedo = Sun Sun
Albedo = 0.8
AirT 33.5°C 0.2 protection protection
0.69 ainsi que h/w = 0.36.
A, C (sun) 43.5 35 32/36 24.5/27
A partir des analyses de la Section 3, de bonne heure le matin, les B (shade) 25.5 --------- 23 ---------
emplacements ensoleillés avec des albédos des matériaux de
Afternoon Albedo = Sun Sun
revêtement allant de 0.2 à 0.8 sont confortables même sans installations AirT 37°C 0.2 protection
Albedo = 0.8
protection
offrant de l’ombre. La zone B est au soleil de temps en temps. IL serait A,C (sun) 42/53 39/43 40/44 25.5/32
utile de pouvoir l’ombrager avec des installations adaptables et
B (shade) 31 --------- 29.5 ---------
temporaires, si les activités de repos doivent être localisées à cet endroit.
58
Mrt 20°C (sans ombrage) Æ PET Mrt 30°C (sans ombrage) Æ PET
= 22°C = 26.3°C
Mrt 25°C (sans ombrage) Æ PET Mrt 35°C (sans ombrage) Æ PET
= 24°C = 28.7°C
A midi, la zone B se trouve en conditions de confort. Cependant, les
zones A et C sont beaucoup plus critiques. Il est ici absolument
a. nécessaire de combiner des installations favorisant l’ombre ainsi que des
matériaux de revêtement clairs de manière à obtenir des conditions de
confort acceptables.
Mrt 20°C (à l’ombre) Æ PET = Mrt 35°C (sans ombrage) Æ PET
27.1°C = 34°C
Mrt 25°C (à l’ombre) Æ PET = Mrt 40 (sans ombrage) Æ PET =
29.3°C 36.5°C
Mrt 30°C (sans ombrage) Æ PET
= 31.6°C
b.
Durant l’après midi, la situation est similaire. Toutefois plus l’exposition
au soleil est longue, plus les valeurs de MRT sont grandes et ainsi des
installations favorisant le refroidissement deviennent nécessaires
(utilisation d’eau, surfaces évaporantes, etc).
61
GLOSSAIRE
Vote de sensation effective (Actual Sensation Vote ASV) Sensation thermique des personnes évaluée sur une échelle
comprenant 5 points (très froid, froid, ni chaud ni froid, chaud, très chaud) définie par le projet RUROS. Dans les calculs des
modèles présentés au chapitre 1, le vote dépend principalement de la température de l’air et de la vitesse du vent car l’effet
du rayonnement solaire est masqué par celui de la température de l’air à cause de la forte corrélation entre ces paramètres.
Adaptation Décroissance graduelle de la réponse de l’organisme à une exposition répétée à un stimulus, y compris toutes les
actions qui le rendent plus apte à survivre dans un tel environnement.
Albedo Fraction du rayonnement solaire incident réfléchie par une surface.
Effet de canal (Channel Effect) Accélération du vent entre des structures urbaines linéaires avec création d’un environnement
venteux désagréable.
Logiciel de simulation en dynamique des fluides (Computational Fluid Dynamics CFD) Logiciel permettant de simuler
l’écoulement de l’air en détail. Dans le présent contexte, ce type de logiciel est utilisé comme une soufflerie virtuelle.
Eclairement cylindrique (Cylindrical illuminance) Pour relier les sensations des individus
aux caractéristiques physiques du champ lumineux, un paramètre représentatif doit être
mesuré. La première idée qui vient à l’esprit consiste à mesurer l’éclairement horizontal (en
[lx]) avec un luxmètre disposant d’une gamme de mesure suffisamment large (le niveau
d’éclairement extérieur peut facilement dépasser 100'000 lx en plein soleil). Cependant,
l’éclairement lumineux est une mesure de la quantité de lumière incidente sur le site mais
pas sur les yeux des usagers qui sont essentiellement des capteurs verticaux. Comme
montré sur la figure 1 (bas) un luxmètre horizontal ne prend pas en compte la lumière
réfléchie par le sol qui pourtant atteint les yeux des personnes. En outre, bien que les
façades verticales occupent une large partie du champ visuel des usagers, l’éclairement
horizontal sous-évalue fortement la lumière provenant des façades proches de l’horizon.
Le niveau d’éclairement cylindrique (soit la quantité de lumière qui atteint un petit cylindre
vertical) est un meilleur paramètre mesurable à l’aide d’un capteur spécifique.
L’éclairement cylindrique prend en compte la lumière provenant de toutes les directions.
Ainsi, pour un lieu défini, cette mesure caractérise toutes les directions possibles du
regard. La figure 1 (haut) montre une portion d’un espace tel que vu par le capteur En dessous de l’horizon :
d’éclairement cylindrique. On voit clairement la similitude avec une vue en perspective partie non mesurée du champ visuel
traditionnelle.
L’éclairement cylindrique en un lieu défini peut être calculé en utilisant cette approche Figure 1: Un espace ouvert situé
simplifiée: entre deux bâtiments tel que vu par
un capteur d’éclairement cylindrique
Ecyl = π 2 ⋅ ( f sky ⋅ Lsky + fbuildings ⋅ Lbuildings + (1 − f sky − f buildings ) ⋅ Lground ) , où: (haut) et par un luxmètre horizontal
(bas). On remarque sur l’image du
Lsky, Lbuildings et Lground sont les luminances moyennes du ciel, des bâtiments et du sol bas le grand tassement géométrique
autour de l’horizon: le rez du
respectivement.
bâtiment disparaît presque
fsky and fbuildings sont des “facteurs de forme” qui donnent les proportions du ciel et des complètement.
bâtiments “perçues” depuis le lieu considéré. Ces deux facteurs sont compris entre 0 et 1.
De plus fsky+ fbuildings<1
Ecoulement descendant (Down Wash) Ecoulement vertical du vent vers le bas, le long d’une façade. Généralement produit
par un vent horizontal dévié vers le bas par la façade d’un bâtiment.
Modèle d’élévation numérique (Digital Elevation Model DEM) Matrice de valeurs d’élévation régulièrement espacées qui
contient des informations 3D en un format 2D digital. Le modèle est représenté sous forme d’une image à 256 niveaux de
gris. Le ton de gris est proportionnel à la hauteur des bâtiments.
Diversité environnementale (Environmental Diversity) Degré de variété existant sur un site par la combinaison et
l’interaction des paramètres morphologiques et micro climatiques.
Niveau de pression acoustique équivalent (Equivalent Sound Pressure Level) Dix fois le logarithme en base dix du rapport
entre la moyenne temporelle quadratique de la pression acoustique instantanée, durant un intervalle de temps défini et le
carré de la pression acoustique de référence (ANSI 1994).
Carte d’occupation du sol (Figure Ground Map) Image binaire (noir et blanc) où la ‘figure’ correspondant aux zones
construites, est indiquée en noir sur un fond blanc qui correspond aux espaces ouverts.
Vent géostrophique (Geostrophic Wind) Ecoulement du vent à une hauteur élevée libre de l'influence de la surface de la
terre est appelé vent géostrophique. La vitesse et la direction du vent géostrophique sont uniquement déterminées par les
différences de pression dans l’atmosphère et par la rotation de la Terre. Le vent situé sous le vent géostrophique est donc
influencé par la topographie de la surface de la Terre.
Hauteur géostrophique (Geostrophic Height) Plus petite hauteur au-dessus de la surface du sol et au-delà de laquelle se
manifeste le vent géostrophique. Sur un terrain plat, cette hauteur se situe au-delà d’environ 275 à 500m selon la rugosité de
la surface du sol. A noter que la hauteur géostrophique peut être encore plus grande dans les régions montagneuses.
Eblouissement (Glare) Inconfort ou affaiblissement de la vision que l’on expérimente lorsque des parties du champ visuel sont
excessivement claires comparativement à l’entourage.
Eclairement (Illuminance) Flux lumineux incident par unité de surface, mesuré en [lx] (Lux ou Lumens par mètre carré).
L10, T Niveau de bruit dépassé durant 10% de la période de mesure spécifiée (T). Il donne une indication sur la limite
supérieure d’un bruit qui fluctue.
62
L50, T Niveau de bruit dépassé durant 50% de la période de mesure spécifiée (T). Il donne une indication sur la moyenne
d’un bruit qui fluctue.
L90, T Niveau de bruit dépassé durant 90% de la période de mesure spécifiée (T). Il donne une indication sur la limite
inférieure d’un bruit qui fluctue.
Luminance Mesure physique du stimulus lumineux qui produit la sensation de clarté, mesurée en [cd.m-2].
Vote de sensation lumineuse (Luminous Sensation Vote LSV) Echelle arbitraire à 5 niveaux (très sombre, sombre, ni
sombre ni clair – neutre, clair, très clair) qui permet aux personnes d’évaluer leur sensation concernant la clarté à l’extérieur.
Cette échelle a été définie par le projet RUROS.
Température radiante moyenne (Mean Radiant Temperature MRT) Température uniforme d’une surface enveloppante qui
procure un rayonnement de corps noir (coefficient d’émissivité ε = 1) donnant lieu, pour le corps humain, aux mêmes apports
radiatifs que les flux radiatifs, souvent très variables, qui prévalent dans les conditions d’un espace ouvert. En d’autres mots,
la MRT est une valeur moyenne des températures des surfaces, solides ou fictives (comme la voûte du ciel), pondérées par
des facteurs de forme.
Effet de maille (Mesh Effect) Fait que les dimensions d’un espace urbain ou d’une région urbaine peuvent être conçues de
manière à ce que le vent s’écoule principalement au-dessus de l’espace/la région, et non au travers de l’espace en créant des
conditions inconfortables dans les zones piétonnières.
Paramètres morphologiques (Morphological Parameters) Aspects ou propriétés de l’environnement urbain qui résultent de
la morphologie urbaine. Cette dernière est composée par la forme tridimensionnelle d’un groupe de bâtiments ainsi que les
espaces qu’ils créent.
Projection multi-stéréographique (Multistereographic Projection) Type de projection stéréographique obtenue après
superposition d’une série de projections stéréographiques calculées sur plusieurs points régulièrement répartis sur la totalité
de la surface d’intérêt. La vue résultante apparaît sous forme d’une projection stéréographique défocalisée, comme si
plusieurs photographies fish-eye avaient été superposées les unes sur les autres. Ce type de projection permet d’évaluer la
pénétration solaire (ou les effets d’ombrages) sur l’intégralité de la surface d’un espace ouvert.
Température de neutralité (Neutral Temperature) Température qui correspond à la neutralité thermique pour laquelle les
gens ne ressentent ni le chaud ni le froid.
Température physiologique équivalente (Physiological Equivalent Temperature PET) Température de l’air à laquelle, dans
un environnement intérieur typique (sans vent ni radiation solaire), le bilan thermique du corps humain s’établit avec les
mêmes températures interne et de peau que celles qui prévalent dans les conditions extérieures complexes que l’on évalue.
De cette façon, cette température permet à toute personne novice de comparer les effets résultants de conditions thermiques
complexes avec sa propre expérience du climat intérieur.
Porosité (Porosity) Estimation simplifiée de l’effet d’obstruction au vent d’une géométrie urbaine. Aussi définie comme "graphe
de variance" ou "rose de perméabilité". Elle donne une indication sur la rugosité d’un morceau particulier du tissu urbain et est
employée pour étudier plus en détail les cheminements du vent à travers l’environnement urbain.
Vote prévisible moyen (Predicted Mean Vote PMV) Indice de sensation thermique, basé sur le bilan thermique du corps
humain. Cet indice prédit la valeur moyenne des votes d’un grand groupe de personnes sur une échelle de sensation
thermique comprenant 7 niveaux. Il est basé sur des paramètres environnementaux comme la température de l’air, la
température radiante moyenne, la vitesse du vent, l’humidité de l’air, ainsi que sur le taux de métabolisme et l’isolation des
vêtements (ISO 7730, 1994).
Temps de réverbération (Reverberation Time) d’un espace clos. Pour une fréquence spécifiée ou une bande de fréquence,
temps nécessaire pour que le niveau de la moyenne temporelle quadratique de la pression acoustique dans l’espace
décroisse de 60dB, après arrêt de la source sonore (ANSI 1994).
Facteur de vue du ciel (Sky View Factor SVF) Mesure de l’angle solide de vue du ciel depuis un espace urbain. Le facteur de
vue du ciel est une mesure de l’ouverture vers le ciel d’une texture urbaine et a une influence sur divers phénomènes
climatologiques tels que l’îlot de chaleur urbain, l’éclairage naturel et l’absorption de chaleur.
Ombrage solaire (Solar Shadowing) Représentation graphique des ombres portées qui montre le profil d’ombrage d’une
morphologie urbaine particulière sur une saison spécifique ou sur l’année entière.
Absorption du son (Sound Absorption) Changement de l’énergie acoustique en une autre forme, généralement en chaleur,
qui se produit lorsque le son traverse un milieu ou rencontre une surface (ANSI 1994).
Niveau de pression acoustique (Sound Pressure Level) Dix fois le logarithme en base dix du rapport entre la moyenne
temporelle quadratique de la pression acoustique d’un son, dans une bande de fréquence spécifiée, et le carré de la pression
acoustique de référence (ANSI 1994).
Chaleur spécifique (Specific Heat) Quantité de chaleur nécessaire pour élever la température d'une unité de masse de 1
degré Kelvin (J.kg-1K-1).
Projection stéréographique (Stereographic Projection) Représentation de l’hémisphère entière de la voûte du ciel sous
forme d’un disque circulaire avec son centre qui correspond au zénith (soit la verticale au-dessus du lieu), et son périmètre qui
représente l’horizon. La vue résultante ressemble à une photographie fish-eye à 180° prise par un photographe couché sur
son dos.
En conception bioclimatique, la projection stéréographique est souvent employée comme un outil commode pour évaluer les
effets d’ombrage. Ceci se fait en superposant le diagramme de la course solaire avec les obstructions dues aux bâtiments
environnants.
Durée d’insolation (Sun-hours) Durée moyenne pendant laquelle une zone particulière est ensoleillée au cours d’une journée.
Elle est déterminée à partir d’un indicateur d’obstruction placé sur un diagramme de la course solaire.
63
Diagramme de la course solaire (Sunpath diagram) Représentation graphique des directions du soleil tel que vu sur la voûte
du ciel depuis un lieu déterminé. Le diagramme peut être dessiné pour différentes périodes (par exemples: une date donnée,
une saison entière, toute l’année).
Rugosité de surface (Surface Roughness α) Mesure de la force de friction d’une surface (0-1). Plus la rugosité est élevée,
plus la friction est grande et plus épaisse est la couche limite (plus la hauteur géostrophique augmente).
Capacité thermique (Thermal Capacity) Quantité d’énergie nécessaire pour élever la température d’un objet de 1 degré
Kelvin (J.kg-1K-1).
Turbulence Variation aléatoire de la vitesse moyenne du vent et de sa direction souvent due à la friction contre des surfaces
solides et des structures (les courants d’air thermiques verticaux peuvent aussi créer de la turbulence). Ses effets se
manifestent par des rafales, des accalmies et des tourbillons de vent.
Morphologie urbaine (Urban Morphology) Forme tridimensionnelle d’un groupe de bâtiments ainsi que les espaces qu’ils
créent.
Effet Venturi (Venturi Effect) Type particulier et plus critique de l’effet de canal qui se produit là où les structures urbaines
forment un entonnoir.
Aire de visibilité (Viewshed) Etendue des surfaces qui sont visibles depuis un emplacement situé dans un espace urbain.
Rose des vents (Wind Rose) Représentation graphique des vitesses et directions du vent pour un site spécifique. Elle est
établie à partir de mesures enregistrées sur une longue période de temps.
Profil de vitesse du vent (Wind Velocity Profile) Courbe montrant la relation entre la vitesse (moyenne) du vent et une
certaine hauteur au-dessus du terrain, généralement représente entre la surface du terrain et la hauteur géostrophique.
Souvent présenté pour différents types de terrain.
Effet Wise (Wise Effect) Ecoulement d’air horizontal dans le sens opposé à la direction principale du vent. Est souvent le
résultat d’un écoulement descendant.
64
LE CONSORTIUM
Coordonnateur
Centre for Renewable Energy Sources – CRES, Department of Buildings, Greece
Dr Marialena Nikolopoulou (e-mail: mnikol@cres.gr)
tel: + 30 210 6603300, fax: + 30 210 6603301,2
B.E.S.T. Building Environmental Science and Technology Department, Milan Polytechnic, Italy
Prof. Gianni Scudo (e-mail: scudo@mail.polimi.it)
The Martin Centre for Architectural and Urban Studies, Department of Architecture,
University of Cambridge, UK
Dr Koen A. Steemers (e-mail: kas11@cam.ac.uk)
Contractants associés
National Centre for Social Research, Greece
Dr Eleni Kovani and Kallisteni Avdelidi (e-mail: kavdelidi@ekke.gr)
Municipalités de:
• Alimos, Grèce
• Thermi, Grèce
• Ville de Fribourg, Suisse
Impression et Production: EPTALOFOS S.A. – tel. 0030 210 921 7513 – www.eptalofos.com.gr