Coordination Nationale des Organisations

Paysannes
(CNOP)

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Garantiguibougou « 300 logements »

Porte n° 268 BP : E 2169 Bamako - MALI
Email : cnopmali@yahoo.fr
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Atelier Thématique
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RAPPORT DE SYNTHESE
La Prévention et la Gestion des
Risques
Agricoles au Mali
31 août 2 septembre 2005 dans la salle de Conférence du
PASAOP
 Dr
Abdoulaye SALL

So
cio-Economiste
B
P 1966 Bamako- MALI
Email :
abdosall@yahoo.fr

Du 31 août 2005 au 2 septembre 2005 s’est tenu ; dans la salle

de conférence du PASAOP ;l’Atelier Thématique sur « la
Prévention et la Gestion des Risques Agricoles au Mali ». La
cérémonie d’ouverture était placée sous la présidence du
Représentant du Ministre de l’Agriculture, Monsieur
Abdrhamane CISSE, Conseiller Technique dudit Ministère, en
présence de Monsieur Ibrahima COULIBALY, Président de la
Coordination Nationale des Organisations Paysannes (CNOP).
L’Atelier a enregistré la participation d’une cinquantaine de
délégués composés de représentants des organisations
paysannes, de l’administration publique, du secteur privé, des
offices, des projets et programmes, des organisations de
femmes et de jeunes, de la presse écrite, parlée et télévisuelle.

1. Cérémonie d’ouverture

La cérémonie d’ouverture a été marquée par l’allocution de

bienvenue du Président de la CNOP suivie du discours
d’ouverture du Représentant du Ministre de l’Agriculture. Il
ressort des deux interventions que le présent Atelier
Thématique s’inscrit dans la dynamique globale du processus
de préparation de la Loi d’Orientation Agricole (LOA) du Mali.
Thème d’une brûlante actualité, d’autant plus que la campagne
agricole 2004-2005 s’est déroulée dans un contexte de
calamités naturelles dues aux effets d’une sécheresse sans
précédent et des invasions acridiennes et qu’un pays, comme le
Mali, dont près de 85% de la population vivent de l’agriculture,
de l’élevage, de la pêche, des eaux et forêts, qui représentent
plus de 45% des recettes d’exportations, ne soit pas doté d’une
telle Loi.

Aussi, si l’objectif recherché par le présent Atelier, est de

déboucher sur des propositions concrètes pouvant figurer dans
la Loi d’Orientation Agricole ou dans d’autres lois et
dispositions, les résultats attendus, eux, doivent permettre de
définir les outils de prévention et de gestion des risques
agricoles susceptibles de mettre en place les conditions
essentielles pour le développement de l’agriculture et des
milieux ruraux.

Ils attendent ainsi des résultats des travaux, des

recommandations pertinentes aptes à aider le Gouvernement
en matière de stratégie de prévention et de gestion des risques
agricoles et à permettre aux paysans et à leurs organisations
professionnelles de jouer un rôle majeur dans la promotion du
secteur rural dans notre pays.

2. Déroulement de l’Atelier

Compte tenu de la spécificité et de la complexité thème,

l’Atelier s’est déroulé, après l’adoption du Programme d’ordre
du jour, en plénières et en travaux de groupes selon la clé
suivante :

2.1 Mise en place d’un Bureau pour la Plénière

composée :

 d'un Président : Mr Lamine TOURE, CRA

 d'un Modérateur : Dr Abdoulaye SALL, Consultant
 d'un Rapporteur Général : Dr Soumaïla DIARRA, SAP

2.2 Présentation des principaux axes du contenu de la

thématique par le Consultant qui ont débouché sur une
meilleure compréhension :

 de ce qu’il faut entendre par :

 « risques agricoles » et par « prévention et gestion des

risques agricoles »
 différents types et caractéristiques de risques agricoles au
Mali.

2.3 Débats en plénière

Les débats en plénière ont permis aux participants de formuler
des observations et des amendements sur les concepts de
risques agricoles, de prévention et gestion des risques
agricoles, des différents types et caractéristiques de risques
agricoles au Mali.

Sur cette base, deux groupes de travail dotés chacun de termes

de référence et de méthodologie de travail ont été constitués
pour approfondir les différents points énoncés en plénière.

2.4 Travaux de groupes

Les deux (02) groupes ont été dotés chacun d’un Bureau :

Le premier groupe a traité des risques agricoles qui

concernent les diverses activités de l’exploitant agricole et
l’exploitation agricole liées « à son approvisionnement et à tout
ce qui rentre dans son système productif » ;

Le second groupe celui des risques agricoles qui concernent les

diverses activités de l’exploitant agricole et de l’exploitation
agricole liées « aux débouchés et à tout ce qui sort de
l’exploitation (risques de prix, de qualité…) » ; et

Les deux groupes ont traité chacun le thème transversal relatif

aux risques agricoles qui sont liés aux activités de production
proprement dites (aléas climatiques et de rendement…).

Les propositions devant figurer dans la Loi d’Orientation

Agricole ou dans d’autres Lois et Dispositions, les outils de
prévention et de gestion des risques agricoles répertoriés
découlent des résultats des travaux de groupes qui ont été
restitués et adoptés en plénière.

3. Propositions devant figurer dans la Loi d’Orientation

Agricole ou dans d’autres Lois et Dispositions

3.1 Par rapport aux Dispositions Générales de la Loi

Définir les concepts de « risques agricole» et de
« prévention et gestion des risques agricoles », en
d’autres termes, que faut-il entendre par ces deux
concepts ?

La définition des concepts de « risques agricoles » et de

« prévention et gestion des risques agricoles »ont toujours fait
l’objet de controverses au sein des différentes professions. Les
paysans et leurs organisations professionnelles, pour éviter
toutes confusions se sont refèrés aux définitions
conventionnelles admises, soit au niveau du Système des
Nations Unies, soit au niveau de la Conférence Interafricaine
des Marchés d’Assurances (CIMA).

Le « risque agricole » pris dans sa conception onusienne, à

travers notamment le Programme Alimentaire Mondial (PAM), se
définit comme « un phénomène naturel, social ou technologique
potentiellement nuisible, comme un orage, une sécheresse, une
inondation ou des troubles civils qui, en fonction de la
vulnérabilité des personnes (ici les paysans et leurs
organisations) et de leurs actifs à ce phénomène particulier,
peut avoir des conséquences catastrophiques ». Tel que défini,
le « risque agricole » s’incruste ainsi à équidistance de la
« catastrophe qu’elle soit naturelle, sociale ou technologique »
et de la « vulnérabilité des paysans et des organisations
paysannes aux catastrophes ».

Par ailleurs, selon le Code de la Conférence Interafricaine des

Marchés d’Assurances (CIMA) dans son article 55 « sont
considérés comme présentant le caractère de risques
agricoles :

• les risques auxquels sont exposées les personnes

physiques ou morales qui exercent exclusivement ou
principalement une profession agricole ou connexe à
l’agriculture ainsi que leurs biens ;
• les risques auxquels sont exposés les membres du
personnel employé par ces personnes physiques ou
morales ainsi que leurs agricoles ;
• les risques auxquels sont exposés les membres de la
famille des personnes physiques mentionnées ci-dessus
ainsi que leurs biens agricoles lorsqu’ils vivent avec elles
sur leur exploitation ».
A partir de ces deux définitions (PAM et CIMA), les participants
ont retenu pour le cas des risques agricoles au Mali la définition
suivante :

« Le Risque Agricole au Mali est un ensemble d’événements qui

s’abattent sur une collectivité et qui ont des répercussions
négatives sur les individus, la collectivité et leurs biens ».
De ce point de vue, la « prévention et la gestion des risques
agricoles » apparaissent comme un « ensemble d’actions et
d’activités destinées à éviter ou à réduire le nombre et la
gravité des crises ou des facteurs de risques » (A. SALL,
décembre 1997).

3-2 Par rapport au Champ d’Application de la Loi

d’Orientation Agricole

3.2.1 Identifier les différents caractéristiques et types

de Risques Agricoles qui doivent être couverts par la Loi
d’Orientation Agricole

Selon les définitions données ci-dessus, la Loi d’Orientation

Agricole doit contenir une identification préalable des types et
caractéristiques de risques agricoles au Mali. Dans cette
perspective, les participants à l’Atelier ont identifié :

- les catastrophes pouvant directement affecter les

paysans, les organisations paysannes et leurs
exploitations en les privant de :

• leur vie ;
• leurs moyens de subsistance ;
• leurs réserves ;
• leurs actifs productifs ;
• etc…

- ou les affectant indirectement en portant préjudice :

• à l’environnement économique et aux marchés ;

• à l’environnement social ;
• aux services ;
• à la base des ressources naturelles ;
• etc…
 A la lumière de ces différentes caractéristiques, les
participants à l’Atelier ont répertorié les types de risques
agricoles ci-après :

- les risques naturels

• orages ;
• sècheresses répétées ;
• arrêts précoces des pluies ;
• ensablement et tarissement des cours d’eau ;
• inondations ;
• déprédateurs (sauteriaux, criquets pèlerins, arboricoles,
oiseaux granivores…) ;
• feux de brousse ;
• incendies ;
• épizooties ;
• déboisement ;
• pollution de l’environnement (eau air, forêts) ;
• vols d’animaux et de récoltes ;
• divagation des animaux.

- les risques socioéconomiques

sociaux

• maladies ;
• vieillesse ;
• accidents de travail ;
• invalidités ;
• décès ;
• exode rural ;

économiques

• enclavement des zones de production ;

• inorganisation des marchés ;
• gestion inadaptée des facteurs de production ;
• inorganisation de la production ;
• insuffisance d’expertises ;
• mauvaise gouvernance (crises politiques, pesanteurs
sociales, problèmes fonciers, etc…) ;
• vols fréquents des animaux ;
• difficultés d’approvisionnement des populations en
denrées de première nécessité ;
 • inexistence des stocks villageois…

- les risques technologiques

• OGM ;
• clonage ;
• biodiversité ;
• etc…

3.2.2 Définir dans la Loi d’Orientation Agricole, à partir

des propositions formulées par les participants à
l’Atelier, les outils de prévention et de gestion
susceptibles de couvrir les types de risques agricoles
appropriés

• Propositions de l’Atelier par rapport aux risques

naturels :

• vulgarisation des textes auprès des utilisateurs ;

• coordination des activités pour leur meilleure
fonctionnalité ;
• développement de l’assurance privée et mutualiste ;
• mise en place d’un fonds de calamités ;
• mise en place d’un programme national de lutte contre les
déprédateurs des fruits et légumes ;
• relecture et vulgarisation du code foncier avec implication
des ruraux, de la
société civile ;
• transformation et nouvelles orientation des CAR,
CED,COP ;
• formations modulaires agricoles et artisanales des
acteurs ;
• appui à la restructuration des OPA ;
• adaptation des interventions des prestataires de services
et d’encadrement aux
besoins réels des bénéficiaires.

• Propositions de l’Atelier par rapport aux risques

socioéconomiques :
 • développement du système de sécurité spécifique au
secteur rural ( caisses
de sécurité sociale et de mutualité de prévoyance
sociale) ;
• appuis techniques et financiers aux jeunes ruraux ;
• prise en charge prioritaire des projets des jeunes ruraux
par l’APEJ ;
• application du transfert des compétences et des
ressources aux collectivités
décentralisées et son extension aux infrastructures
agricoles ;
• intensification de la construction des pistes rurales ;
• renforcement des systèmes d’information des producteurs
agricoles ;
• adaptation du système bancaire aux ruraux (BNDA, autres
banques et systèmes financiers décentralisés) ;
• adaptation du système des Assurances aux cas spécifiques
des risques agricoles ;
• mise en place des infrastructures de transformation t de
conservation des produits agricoles des les zones de
production ;
• promotion de la production locale des intrants et
équipements agricoles ;
• création de stocks de réserves en intrants agricoles,
semences, matériels agricoles, aliments bétail ;
• création de stocks de sécurité alimentaire décentralisés
jusqu’au niveau village,

• Propositions de l’Atelier par rapport aux risques

technologiques :

• création de cadres de concertation Etat/Organisations

Paysannes/Partenaires Techniques et Financiers autour des
questions relatives aux risques technologiques
(introduction des OGM,clonage, biodiversité, autres
risques…)

Bamako, le 02 septembre 2005

Le Président : Mr Lamine TOURE, CRA

Le Modérateur : Dr Abdoulaye SALL, Socioéconomiste