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Raymond Aron dans La République impériale, définissait la puissance comme « la capacité d’imposer
sa volonté aux autres ».
Depuis l’implosion de l’URSS en 1991, les Etats-Unis sont la seule très grande puissance,
hégémonique (suprématie), au centre du « système monde ». Ils se situent au 1er rang planétaire
dans tous les domaines : économique, financier, politique, culturel, scientifique, militaire.
Les Etats-Unis sont aussi un Etat continent de près de 9 millions de km², avec un territoire riche en
ressources, très bien maîtrisé, qui abrite plus de 300 millions d’habitants et qui constitue une base
solide de la puissance.
Ils sont un pôle mondial dominant et attractif, mais qui doit faire face à la concurrence accrue des
autres aires de puissance, et dont le modèle pose question, tant il suscite dans le monde des
réactions hostiles.
Depuis le lendemain de la 2de Guerre mondiale, ils détiennent tous les leviers de commandement
économique.
Doc : Le $ : instrument de puissance ou talon d’Achille
Docs : La supériorité financière – Wall Street
Les Américains ont laissé filer un déficit commercial (la valeur de leurs importations dépassent celles
de leurs exportations) abyssal, qu’ils sont les seuls à pouvoir supporter dès lors que la valeur de leur
monnaie n’est pas liée au niveau de la balance des paiements américaine, mais à la confiance qu’ont
les détenteurs de $s dans l’économie américaine.
Les Etats-Unis demeurent un des tout 1ers pays d’accueil des IDE, même s’ils sont aujourd’hui
devancés par la Chine.
Ils dépendent ainsi de leurs créanciers internationaux. De même leur production nationale dépend
des marchés extérieurs.
Le gouvernement américain finance son déficit budgétaire en en émettant des bons du Trésor
auprès des pays détenteurs de $s.
Les Etats-Unis possèdent une grande part des plus grandes firmes multinationales (Doc.1 p88 : les
100 1ères multinationales). Profitant de la division internationale du travail (spécialisation des
différents pays du monde dans un type d’activités économiques), elles réalisent une partie de leur
production à l’étranger mais conservent certaines tâches sur le territoire national.
Le déficit doit ainsi être relativisé. En effet, 40 % du commerce extérieur américain correspondent à
des échanges entre filiales d’une même multinationale.
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2) La 1ère agriculture mondiale
L’agriculture américaine est la plus exportatrice du monde. Moderne et stimulée par une recherche
agronomique avancée (ex OGM), elle est dominée par les grandes entreprises tandis que les
exploitations familiales se maintiennent grâce aux farm bills (aides financières gouvernementales).
Grenier du monde, les Etats-Unis sont au 1er rang des productions de maïs et de soja, 2e pour les
agrumes et le coton, 3e pour les arachides et des produits de la pêche, 4e pour le sucre, le blé, le vin
et les bovins.
Les excédents sont un outil au service de la puissance (food power : « arme alimentaire »).
C’est à Chicago que les prix du blé, du soja et du maïs du monde entier sont fixés par le Board of
Trade (Doc.4 p85).
La production agricole alimente une importante industrie agroalimentaire (1/4 du marché mondial).
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Doc 12 p87 : Moissons dans le Colorado
Doc 3 p85 : Agriculture et informatique
L’agriculture américaine est en constante mutation, à l’image de l’ « agriculture de précision ».
Doc 2 : les feed lots : parcs d’engraissement
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L’ancienne Manufacturing Belt, encore très puissante, regroupe des secteurs variés, en
restructuration depuis les années 1980.
Mais les mutations ont surtout profité aux régions de l’Ouest et du Sud. La Sun Belt tient son succès
en grande partie à des pôles de hautes technologies dans des régions attractives.
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Ces espaces profitent de la main d’œuvre mexicaine immigrée ou travaillant dans les maquiladoras
(Doc.9 p83 : « Calexico » - Doc.7 : San Diego, à l’interface – Doc.8 p122 : Les maquiladoras) (Industries
de sous-traitance, développées dans les villes de la frontière (twin cities), en raison du faible coût de
la main d’œuvre mexicaine).
2) L’hyperpuissance planétaire
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Carte 3 p115 : L’appropriation progressive de la façade atlantique
L’immensité du territoire (9,3 millions de km²) est un facteur de puissance.
Un pont intercontinental traverse les Etats-Unis associant les divers moyens de transport connectés
par des plate-formes multimodales (hubs, ports) (terme américain désignant une plate-forme
concentrant et redistribuant les voyageurs et les marchandises d’un pays pour les lignes
internationales).
L’abondance des ressources a longtemps justifié le gaspillage : érosion des sols par les pratiques
agricoles, énorme consommation d’eau (2 x ½ celle d’un Français).
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• La zone d’influence immédiate des Etats-Unis est le continent américain,
confirmée par l’entrée en vigueur de l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain, d’intégration
régionale et de coopération économique entre le Canada, les E-U et le Mexique) en 1994. Depuis
2001, la ZLEA (Zone de libre-échange des Amériques, marché commun continental que les E-U
auraient souhaité mettre en place) n’est plus la priorité et Washington privilégie plutôt les accords
bilatéraux (Chili, Panama, Pérou…) et infra-régionaux.
La flotte de satellites de même que les vols des navettes spatiales programmées par la NASA
assurent aux Etats-Unis la maîtrise de l’espace.
Le dispositif « Echelon » garantit un contrôle efficace d’écoute des communications mis au service de
l’espionnage économique et stratégique.
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3) La fascination du modèle et ses limites
1) La société américaine
Les Etats-Unis sont le 3e Etat le plus peuplé du monde avec 303 millions d’habitants. Sa population
continue d’augmenter rapidement (25 % en 20 ans).
Leur croissance démographique est plus forte que celle des pays de même niveau de
développement. Elle est due à un solde migratoire (1 million / an) et à un taux d’accroissement
naturel (0,5) élevés. Le nombre moyen d’enfants / femme atteint 2,1.
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Les Etats-Unis connaissent cependant un vieillissement de leur population, plus sensible parmi les
habitants d’origine européenne.
Carte 3 p99
La densité des Etats-Unis est relativement faible (32 hab. /km²). La Californie est l’Etat le plus peuplé
de l’Union avec 37 millions d’habitants.
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La grande mobilité des Américains (1 déménagement tous les 6 ans en moyenne) contribue à
l’évolution du peuplement et reflète l’évolution économique. Les flux migratoires profitent surtout
aux Etats du Sud et de l’Ouest qui représentent aujourd’hui 60 % de la population totale.
La puissance économique des E-U s’appuie sur une population active dynamique. Mais le taux de
chômage est en augmentation en 2008 (env. 6 %) Les inégalités sociales sont très fortes. Près de 40
millions d’Américains (12 % de la population) vivent sous le seuil de pauvreté (804 $ / mois - niveau
de revenus en dessous duquel une personne ou un ménage est considéré comme pauvre). Les
minorités en sont particulièrement victimes, surtout dans les Etats du Sud qui forment la Poverty
Belt (où la part des pauvres est > à la moyenne nationale).
Le mythe du melting pot (« creuset », mélange et fusion) renaît à l’occasion de l’élection de Barack
Obama, même si la société américaine semble de plus en plus marquée par le communautarisme
(fragmentation de la société en communautés cloisonnées).
Au sommet de la hiérarchie, New York, Los Angeles et Chicago sont des villes mondiales. Washington
est la capitale fédérale ; San Francisco (banques et informatique), Houston (pétrole) sont spécialisées
dans certains secteurs de l’économie.
Les villes américaines ont une organisation radioconcentrique : le CBD, dévolu aux affaires et
caractérisé par ses gratte-ciel, est par excellence le lieu de pouvoir des métropoles américaines.
Autour de cet hypercentre vertical, les quartiers industriels et résidentiels sont souvent abandonnés
aux catégories défavorisées par les classes moyennes qui s’approprient d’immenses banlieues
(suburbs).
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Doc.2 p100 : Urbanisation des Etats-Unis
Doc.7 p118 : Les Edge Cities de Wahington
2) Le rayonnement culturel
Le modèle culturel est une dimension du soft power (« puissance douce » : domination par la
persuasion culturelle, politique ou économique) et s’appuie sur l’universalité de la langue et sur un
modèle de société à vocation planétaire (destinée manifeste : idéologie née au XIXe siècle affirmant
la mission des E-U à répandre la démocratie et leur modèle de civilisation).
Doc : Hard power ou soft power
La diffusion de l’American Way of Life alimente des pans entiers de l’économie et du commerce
extérieur américain.
Doc : La culture américaine
Cette domination culturelle est rendue possible par l’exceptionnelle force médiatique des Etats-Unis.
Les agences de presse (Associated Press) , les grandes chaînes de télévision (CNN) et les firmes
cinématographiques (Disney) dominent le marché. Internet reste encore sous contrôle américain : le
moteur Google assure la moitié des recherches sur la toile (Doc : Les Etats-Unis dominent Internet).
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- Le « Vieux Sud », au passé esclavagiste et rural, s’industrialise aujourd’hui. Les entreprises qui
s’installent profitent des bas salaires, des facilités fiscales, de la faible syndicalisation transfert
d’industries d’assemblage.
- La Sun Belt. De la Virginie à l’Etat de Washington s’étend un « croissant périphérique » très attractif,
qui rassemble 45 % de la population du pays et capte 70 % de l’accroissement démographique des
Etats-Unis depuis les années 60.
L’héliotropisme (attraction des régions ensoleillées) n’explique pas seul son dynamisme. La position
de ces régions à l’interface de l’Amérique latine et de l’Asie contribue beaucoup à cet essor.
Grâce aux gigantesques aménagements hydrauliques, une puissante agriculture s’y est développée.
La main-d’œuvre, considérablement augmentée par l’immigration, ont attiré de nombreuses
entreprises.
- Les hautes terres de l’Ouest sont essentiellement orientées vers l’agriculture et l’élevage. Elles
offrent de fortes potentialités de développement, grâce aux ressources énergétiques et au tourisme.
La population s’accroît rapidement dans certaines villes (Denver, Phoenix, Las Vegas)
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