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Sujet : Pour redorer son image suite à l’OPA hostile sur ARCELOR,
Mittal Steel envisage de lancer une campagne de publicité en France
mettant en avant les efforts de la sidérurgie de l’acier en matière de
développement durable.
Vous êtes de jeunes ingénieurs mandatés par l’agence de publicité pour
avoir dans un 1er temps une vision claire et objective du bilan carbone de
cette industrie.
Simon AMBOISE
Cédric AUDRY
Weronika KRAKOWIAK
Brice PEILLEY
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Les risques de changement climatique ont fait l'objet de nombreux débats au
cours de ces dernières années. Actuellement, la plupart des experts estiment que
ces risques sont réels et directement liés aux émissions de gaz à effet de serre, et
tout particulièrement de CO 2 .
Les émissions de CO 2 ont fortement augmenté au cours des dernières
décennies. Elles entraînent une augmentation de la teneur en CO 2 dans
l'atmosphère.
Cette augmentation de la concentration serait responsable de la tendance au
réchauffement climatique déjà observée (on le voit cet hiver avec le manque
apparent de neige dans nos stations de haute montagne), et pourrait avoir dans
l'avenir des conséquences beaucoup plus dramatiques (par exemple la multiplication
de phénomènes météorologiques extrêmes tels que les tsunamis ou les cyclones) si
aucune mesure n'est prise.
C'est sur la base d'un tel constat, qu'a été établi le protocole de Kyoto dont
l'objectif général est une réduction des émissions des gaz à effet de serre de 5,2%
entre 2008 et 2012, par rapport aux émissions de 1990.
Nous allons donc détailler tout d’abord ce concept de « bilan carbone » dans
la sidérurgie en analysant son évolution historique et son importance relative vis-à-
vis du bilan global.
Mais ses évolutions sont notamment accompagnées de recherche et
développement. Les nouvelles techniques et les procédés innovants seront donc
développés par la suite.
Ensuite, nous nous placerons du coté de l’industriel et tenterons d’analyser les
intérêts que ces entreprises (très importantes dans le cas présent de Mittal Steel) ont
à promouvoir cette notion de « bilan carbone ».
Dans chacune de ces parties, nous étudierons aussi les perspectives
envisagées dans un futur proche ou plus lointain, dans le but de conclure sur la
pertinence des projets et de leur possibilité à enrayer ce phénomène de croissance
de plus en plus rapide de la teneur en CO 2 .
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I) Le « bilan carbone » dans l’industrie sidérurgique :
quelques chiffres
2. Evolution historique
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depuis le 18ème siècle. Cependant on remarque une diminution de celle-ci à partir de
1980 (au moins en France et en Europe) due à la récession économique et aux
directives de plus en plus sévères des états concernant les émissions de gaz à effet
de serre.
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On peut tout d’abord signaler que le secteur industriel est l’une des
principales sources d’émission de carbone dans une quantité non négligeable par
rapport à la quantité globale de CO 2 rejeté. Les émissions de l’industrie diminuent
clairement depuis 1980 ce qui confirme la diminution du rejet de carbone par l’activité
sidérurgique. La proportion relative par rapport aux autres secteurs diminue aussi.
On constate qu’en 1980 le secteur résidentiel et industriel (24% et 23%) ont la même
proportion, supérieure au secteur des transports (16%). En 1990, la proportion
relative des rejets de carbone du secteur industriel égale à 18% est devenue bien
plus petite que celle des transports (25%) et celle du secteur résidentiel (21%).
En 2000, la tendance se confirme et l’industrie rejette 16% des émissions de carbone
en Europe ce qui représente environ 503 Mt de CO 2 . En comparaison au secteur
résidentiel (20%) et des transports (25%), c’est celui qui émet le moins de carbone.
L’industrie et la sidérurgie rejettent environ 25% (une part plus importante que
la moyenne Européenne) de la quantité totale de carbone émise ; c’est une part
importante dans le bilan. Mais on constate aussi que cette proportion est moindre
que celle pour les transports et celle associée au tertiaire/résidentiel.
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• Importance des émissions de CO 2 dues à la sidérurgie
2000
2050
Pour avoir des ordres de grandeurs, on peut donner l’exemple d’un grand
groupe sidérurgique comme Arcelor. Chaque année, il émet 72 millions de tonnes de
carbone (en tenant compte comme précédemment des émissions directes de CO 2 et
de celles créées par la consommation d’électricité) [9]. Différentes technologies sont
étudiées et mises en place pour pouvoir réduire ces émissions.
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II) Procédés et techniques visant à dépolluer les émissions
gazeuses industrielles du secteur de la sidérurgie
Dans un cadre général, l’industrie des métaux est très polluante. Le
phénomène de pollution s’articule autour de plusieurs sources :
Des efforts sont menés par les industriels pour réduire ces émissions qui
sont financièrement pénalisantes. Depuis plusieurs dizaines d’années, se
développent diverses solutions consistant à filtrer ces gaz, les récupérer ou les
concentrer dans les fumées produites. Trois solutions sont retenues et utilisées
actuellement. Elles sont également développées afin de les optimiser. D’autres en
parallèle sont en étude dans les laboratoires des plus grandes entreprises, qui sont
parfois en partenariat avec des universités ou des écoles.
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sont actuellement étudiées pour les améliorer. On obtient des réductions de l’ordre
de 30% des particules en présence dans les gaz du fait de l’installation de ces
systèmes. Autre point fort, ils sont faciles à installer et peu onéreux.
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Différents types de production de fontes et aciers.
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précombustion, optimiser la concentration du CO 2 dans les fumées), en augmentant
leur rendement. Pour cela les industriels pensent déjà à l’utilisation de biomasses là
où l’on parle actuellement d’oxygène et d’eucalyptus. Tout cela constitue le squelette
de l’organisation et la mise en place de ce qu’on appelle alors la technologie de
réduction d’émissions de CO 2 en rupture.
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Transport et stockage du CO2
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III) Analyse économique du point de vue industriel
En nous plaçant comme ingénieur chez Mittal Steel, nous allons rechercher
les divers intérêts actuels ou futurs qu’a ce type de sociétés à promouvoir cette
notion « d’amélioration du bilan carbone ».
Etudions tout d’abord, les retombées d’une telle campagne sur l’image de
marque de la société. Nous avons tous entendu parler de cette affaire entre les deux
géants du secteur, Arcelor et Mittal Steel ; Mittal a lancé, début 2006, une OPA
hostile sur Arcelor. L’énorme médiatisation de cet épisode dépassa largement le
cadre économique pour devenir un bras de fer politique… En effet, pour les
européens, l’Offre Publique d’Achat proposée était inacceptable et cela a donc nuis
à la réputation de la société Indo néerlandaise.
En effet, le débat environnemental est plus que jamais au cœur de toutes les
discussions. Le « live earth » (concerts mondiaux organisés en juillet 2007 pour lutter
contre le dégagement de CO 2 ), voire même les récents sondages concernant le vote
des Français pour M. Hulot (avant le retrait de sa candidature) à l’occasion de
l’élection présidentielle l’attestent. De fait, en mettant l’accent sur sa forte implication
dans le développement durable, Mittal est sûr de toucher un large public.
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aide précieuse faisant remonter la côte de l’entreprise dans ces pays émergents qui
représentent les grandes puissances de demain.
Mais ce qui est d’autant plus intéressant pour ces grosses entreprises, c’est
que le pays investisseur obtient, en contrepartie, des crédits d'émissions
supplémentaires. Ainsi la compagnie sidérurgique peut augmenter sa production de
rejet de CO 2 et donc sa quantité de production d’acier grâce à ces investissements à
l’étranger.
Appuyer ce concept de « bilan carbone » est donc très avantageux que ce soit
pour l’image, la communication ou les investissements de la société au niveau
national ou international.
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récupérer le CO 2 demande environ 3 à 4 milliards de Joules soit environ 1000kWhe
pour 1 tonne de CO 2 stockée !
1000 kWh récupère donc environ 1 tonne de CO 2 mais produisent plus de 800 kg de
CO 2 ce qui nous amène à un rendement d’à peine 20% pour des centrales
thermiques !
Il faut donc développer ses solutions de production d’électricité (avec les
énergies alternatives ou le nucléaire) et de captage dont la caractéristique
« énergivore » devrait fortement et rapidement baisser. Il convient donc d’investir
encore dans ce domaine pour aboutir à des résultats satisfaisants en terme de
rendement.
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Conclusion :
Loin d’être gagnée d’avance, la chasse au CO 2 entraîne de grands changements au
sein des entreprises concernées par ce problème. Sous la pression des instances
gouvernementales, les entreprises s’activent dans la recherche et le développement
de solutions pour limiter l’utilisation de matière première et d’énergie engendrant une
quantité importante de CO 2 . La récupération du CO 2 émis reste un moyen à
développer, mais les lieux de stockage doivent être encore étudier pour attester de
leurs sécurité. L’exemple du dégazage du Lac Nyos au Cameroun ayant entraîné de
nombreuses morts dans les populations alentours montre la dangerosité de certain
site. En parallèle, il faudrait promouvoir cette solution que le grand public ne connaît
pas. Ajoutons à cela le fait qu’un enjeu économique certain se trouve au centre de
ces débats, et nous obtenons une problématique complexe. Comment limiter les
émissions de CO 2 au moindre coût et mieux que notre concurrent ? Les chiffres le
montrent, des efforts importants doivent être faits, mais les industriels doivent trouver
seuls des solutions techniques à ces problèmes. Economiquement très menacé par
les politiques écologiques menées par de nombreux gouvernements, ce secteur
industriel se révèle pourtant capable d’obtenir des résultats probants. Seule une
politique internationale appliquée à tous les secteurs (énergie, transports…)
permettra de réduire en conséquence la concentration de CO 2 dans l’atmosphère.
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BIBLIOGRAPHIE
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<http://www.deloitte.com/dtt/cda/doc/content/DELOITTE_CO2_EBITDA_20050927_fi
nal.pdf> (consulté le 11 février 2007)
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Mots Clés / Key words :
Réduction du minerai de fer : iron ore reduction
quantité de carbone émise : quantity of carbon thrown out by
par l’activité sidérurgique the steel industry
par l’activité sidérurgique : CO 2 waste of the industrial sector
les émissions de CO 2
du secteur industriel
870 kg de carbone pour produire : 870 kg of carbon to produce one ton
une tonne d’acier of steel
Acier : steel
Fonte : cast
Sidérurgie : iron and steel metallurgy
Enfouissement : burying
Rupture : breaking
Poussières lourdes : heavy dust
Pré-combustion : pre combustion
Filtre électrostatique : electrostatique filter
Capter le CO 2 : To catch carbon gas
Stocker : to stock
Gisement pétrolifère : oilfield
Hydrocarbure : hydrocarbon
Intérêts : interest
L’Offre Publique d’Achat = OPA : takeover bid (Brit)
tended offer (USA)
Opération de publicité : advertising operation
Image de marque : public image
Investissements : investment
Rendement : output
Économie : savings
Chiffre d’affaire : turnover
Quotas : quotas
Concurrents : competitors
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Summary:
Since the Kyoto agreement, industrials have been trying to reduce their
amount of carbon. We can observe that the amount of carbon dioxide emissions has
been dropping down since 1980. However, the steel industry is a sector which now
produces almost 25% of the whole amount of the carbon dioxide emitted into the
atmosphere. There are many different technologies elaborated in order to reduce
these emissions. We can point out three main methods of reducing these emissions:
recuperating the emitted gases, filtrating (electrostatic filters) or storing. To eliminate
carbon dioxide from the fumes we can also use centrifugal pumps. Moreover the
methods used in the steel industry can be modified – by using electrical stoves or by
precombustion.
European Union is also involved in the process of reducing the emissions of carbon
dioxide. There are certain projects held like CASTOR or ULCOS. We must also keep
in mind the initiative of Mittal Steel of asking for a ‘Bilan Carbone’ after their takeover
bid against Arcelor. That is how we observe that ‘Bilan Carbone’ is very beneficial for
the image, investments and status of an enterprise. All in all, it is convenient to invest
in the reduction or even elimination of carbon dioxide emissions, taking into
consideration not only material profits but also environment.
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