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Des sacs en plastique accrochés aux cactus du désert ou jonchant les
plages, aux amoncellements de déchets industriels et domestiques; des pollutions locales -
d’une source, d’une nappe phréatique, d’une rivière - à la destruction par les
CFC(chlorofluorocarbones) de l’ozone de la haute atmosphère; de l’accumulation de
produits toxiques et de métaux lourds, dans les fleuves et dans les océans, à la multiplication
des centrales nucléaires et des risques qu’elles recèlent, ainsi que des installations et des
sites radioactifs; des forêts saccagées à celles qui meurent d’elles-mêmes; des espèces que
nous exterminons à celles, innombrables, qui disparaissent...Nos modes de production et de
vie portent de plus en plus gravement atteinte à la planète, jusqu’à menacer les conditions
même qui y ont rendu possible la vie.
Chacune des activités humaines contribue à la destruction de
ressources non renouvelables et au rejet de substances ou gaz plus ou moins pernicieux ou
dangereux. Insuffisante maîtrise des techniques, comportements inconscients, égoïsmes et
irresponsabilités, fascination du luxe, concourent tous à aggraver les destructions et les
risques, rendant ainsi le pire possible.
A la fin du siècle dernier, les scientifiques avaient lancé des prédictions
quant aux changements climatiques: si la concentration du gaz carbonique doublait dans
l’atmosphère, les températures moyennes sur la planète devraient augmenter de 1,5 à 6
degrés Celsius au cours du XXIème siècle à cause de l’effet de serre. Cause à effet: une
montée des mers de 80 centimètres, pour la fin du siècle, est annoncée, ainsi que l’arrivée
instantanée d’un climat quasi sibérien sur l’Europe.
Dans l’attente de voir les changements climatiques livrer tous leurs
secrets, et de conférence en conférence, la planète semble prise en otage. A la lumière de ces
anomalies climatiques, nous sommes en droit de nous demander si l’échec de la conférence
de La Haye sur l’environnement consacre l’abandon définitif de l’idée de sauvegarde de la
planète et de développement durable.
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développement tenant compte de l’environnement, sont de nature à sauvegarder la
planète et assurer un développement durable.
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la plus significative dans la mesure où un engagement sous forme de protocole y a vu le
jour.
Ainsi, le protocole de Kyoto impose à 38 pays occidentaux et
est-européens de réduire, entre 2008 et 2012, de 5,2% en moyenne leurs rejets de six gaz à
effet de serre. Les réductions sont différenciées par pays : 7% pour les Etats-Unis, 6% pour
le Japon, 0% pour la Russie et 8% pour l’Union européenne. Cette dernière a réparti l’effort
entre ses 15 membres (réduction de 21% pour l’Allemagne, 12,5% pour le Royaume Uni,
6,5% pour l’Italie et 0% pour la France).
Adopté le 12 décembre 1997 par 159 pays à Kyoto (Japon) , le
protocole a été ensuite signé par 84 pays. Il n’a été ratifié que par des pays du tiers-monde
(30 dont un pays dit «émergent», le Mexique) qui n’ont pas d’engagement chiffré. Pour
entrer en vigueur, il doit être ratifié par 55 pays représentant au moins 55% des émissions
de CO2 du monde industrialisé en 1990.
En pratique, il ne pourra l’être sans les Etats-Unis (36,1% des
émissions de CO2 du monde industrialisé en 1990) ou la Russie (17,4%). l’Union
européenne (24,2%) et le Japon (8,5%) se sont engagés à le ratifier pour le 10ème
anniversaire de l’adoption (juin 1992) de la convention cadre de l’ONU sur les changements
climatiques.
Contrairement à la convention, entrée en vigueur en 1994, qui invitait
les pays industrialisés à stabiliser leurs émissions de gaz à effet de serre en 2000 au niveau
de 1990, le protocole est juridiquement contraignant. Les gros pollueurs voient leur tâche
facilitée par trois «mécanismes de flexibilité» qui doivent déboucher en 2008 sur la création
d’un ou plusieurs marchés mondiaux du carbone. Ces mécanismes sont au nombre de trois :
- Les permis d’émission: commerce des quotas d’émissions entre les
38 pays engagés. Les pays qui rejetteront moins de carbone que prévu dans l’atmosphère à
l’horizon 2010 pourront vendre une partie de la réduction réalisée. Ces permis d’émission
sont qualifiés de «permis de polluer» par les écologistes et d’«obligations de réduction
d’émissions» par les politiques et les industriels.
- L’application conjointe : forme particulière du commerce des
quotas d’émissions de gaz à effet de serre entre les 38 pays engagés, dans laquelle un quota
est non pas vendu mais troqué en contrepartie d’un appui technique ou financier à un projet.
Une centrale thermique au charbon par exemple, sera convertie au gaz,
qui émet moins de CO2 que le charbon. A titre expérimental, le cimentier français Lafarge a
ainsi accru récemment l’efficacité énergétique de la cimenterie tchèque de Cizkovice (nord)
pour 43,94 millions de F.
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Dans le cadre d’un protocole, Paris et Prague ont estimé que cette
cimenterie rejetterait 168.000 tonnes de CO2 de moins sur cinq ans. Si cet investissement
est validé rétroactivement après la mise en route du marché, le quota français sera augmenté
de 168.000 tonnes pour la période 2008-2012 et le quota tchèque diminué d’autant. La
France rétrocédera le supplément de quota à Lafarge et Prague réduira le quota alloué à sa
cimenterie modernisée.
- Le mécanisme de développement propre (MDP)
Il permet à un pays engagé d’obtenir des quotas d’émissions en
contrepartie d’un appui technique ou financier à un projet de développement «propre» dans
un pays du tiers-monde. L’application de ce mécanisme pose un problème parce que le pays
pauvre bénéficiaire du projet ne perd pas de quotas en contrepartie, dans la mesure où il n’a
pas souscrit d’engagements chiffrés de réduction d’émissions. Le calcul des émissions
polluantes virtuellement épargnées par un projet sera «certifié» par des experts indépendants
sous le contrôle d’un organe exécutif multilatéral.
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peut être échangeable. Sur un marché de permis, le principe est que l’industriel qui émet
moins que son quota peut le revendre à celui qui émet plus.
Globalement, le volume des quotas (donc des émissions) reste le
même, mais l’industriel a réellement investi dans de nouvelles technologies
environnementales pour voir rémunérer son effort en vendant son surplus. De même, un
autre industriel qui aurait des coûts de réduction de ses émissions difficiles à mettre en
œuvre pour cause de préservation de l’emploi ou de concurrence internationale pourrait
acheter le surplus plutôt que de pénaliser son activité.
Ainsi les deux entreprises sortent gagnantes de même que la
collectivité, qui obtient, pour un même investissement économique global, une meilleure
gestion de l’environnement et de l’emploi (des études américaines fixent le gain à 20% par
rapport aux taxes). De même qu’une écotaxe régule le prix, un marché de quotas régule par
la quantité. Les deux mécanismes peuvent d’ailleurs coexister: ils sont deux instruments
d’une même politique globale visant à faire que différents segments de l’économie
participent de façon équitable à l’effort en faveur de l’environnement.
De manière pragmatique, et cela a été vérifié par de nombreuses
expériences étrangères, dont celles menées par 40 entreprises européennes au premier
semestre 2000, un marché est un dispositif au service du régulateur. C’est en effet à lui
d’attribuer les quotas puis de surveiller le bon fonctionnement. Selon la manière dont ils
distribuent les permis (attribution gratuite, enchères ou prime aux industries les plus
innovantes) et dont ils les partagent entre les secteurs, les pouvoirs publics disposent d’un
instrument environnemental performant doublé d’un outil efficace de politique industrielle
sans toucher à la fiscalité.
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frauduleuses ou de non-respect des quotas fixés à Kyoto. Cette question soulève encore de
nombreuses difficultés. Toute la crédibilité du protocole repose sur ce chapitre de
l’«observance», selon le langage diplomatique, afin d’éviter que des pays faussement
vertueux achètent à d’autres des permis d’émissions ne correspondant à aucun effort réel de
réduction.
Pour l’Union européenne, le protocole doit entrer en vigueur le plus
tôt possible, et en tout cas en 2002, dixième anniversaire du sommet de Rio. Les Européens
estiment que son application passe avant tout par des politiques et mesures nationales. Les
mécanismes de flexibilité doivent être complémentaires: c’est-à-dire limités au maximum à
la moitié de l’effort total.
En outre, l’Union européenne plaide pour un mécanisme d’observance
(ensemble des mesures de surveillance et de sanctions) extensif et contraignant. Un organe
impartial et indépendant doit être chargé de vérifier le respect par les états de leurs
engagements et de décider de sanctions politiques et financières réparatrices en cas de
manquement.
Par ailleurs, l’Union européenne souhaite que le marché des permis
d’émission soit sérieusement encadré pour assurer la réalité des transactions et garantir que
les états qui achètent et vendent des «droits à polluer» contribuent effectivement à des
réductions d’émission de gaz à effet de serre. Compte tenu des incertitudes scientifiques qui
entourent ce phénomène, les Européens sont hostiles à la prise en compte des puits de
carbone.
Il s’agit de savoir si nous pouvons intégrer les forêts, qui absorbent du
gaz carbonique pendant leur croissance, dans la comptabilité de réduction des émissions.
Les Etats-Unis défendent ce principe, que contestent les Européens, qui soulignent la
grande incertitude scientifique du sujet et jugent qu’il s’agit là d’un échappatoire.
Les Etats-Unis quant à eux, ont rassemblé autour de leur position le
Canada, l’Australie et la Nouvelle Zélande. Ces pays plaident pour un recours illimité aux
mécanismes de flexibilité et souhaitent un système d’observance classique, dans lequel les
états sont simplement responsables de leurs résultats devant leurs pairs. Ils souhaitent un
engagement plus fort des pays en développement.
Autre pierre d’achoppement de la négociation, l’exigence américaine
que les pays émergents du tiers-monde s’engagent dès maintenant à mener des politiques de
croissance moins dévoreuses d’énergie. Ce que refusent les intéressés et les Européens,
selon lesquels les pays riches doivent d’abord montrer l’exemple.
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Ainsi il est prévu que les états industrialisés puissent également obtenir
des permis auprès des pays en développement s’ils y financent des projets«propres», ce que
le protocole de Kyoto appelle le mécanisme de développement propre. ainsi les crédits liés à
ce mécanisme permettent aux industriels des pays développés de racheter une partie des
performances environnementales qu’ils réalisent grâce à des projets dans des pays
émergents, conjuguant ainsi le développement économique en Asie, en Afrique et en
Amérique latine et une rémunération financière pour les innovations consenties
(développement de l’énergie éolienne, valorisation du biogaz...).
Sur ce projet controversé, l’Union européenne souhaite définir une
liste stricte des projets éligibles pour éviter que cette porte ouverte ne donne lieu à des abus.
Elle souhaite en outre, que le MDP soit opérationnel le plus vite possible et que le protocole
aide les plus vulnérables à s’adapter aux conséquences du réchauffement. Etats-Unis et
Européens sont donc conscients que les MDP sont le moyen essentiel pour convaincre les
pays en développement de rentrer dans le jeu de Kyoto.
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+ l’Union européenne avec la France, comme pays qui assure la
présidence de l’Union et qui parle pour tous, joue beaucoup la carte des pays en
développement pour contrer les Etats-Unis.
+Les pays en développement qui s’expriment par la voie de la
présidence du G77. ce groupe insiste, avant tout, sur le transfert de finances et de
technologies et se méfie de la création d’un marché international de permis d’émissions.
Compte tenu de la divergence d’intérêts, ce groupe a été scindé en quatre autres groupes
+ Les pays de l’OPEP, dont la capacité de nuisance a bien pesé dans
l’avancée des négociations précédentes, s’opposent au protocole de Kyoto et réclament des
compensations financières à un éventuel futur manque à gagner puisque la lutte contre
l’effet de serre passe essentiellement par la réduction de la consommation d’énergie fossile
et donc de pétrole.
+ Les pays émergents avec la Chine qui refuse toute contrainte pour
les pays du G77. l’Inde qui défend le principe d’équité (même montant d’émissions par
habitant) se montre très réticente à l’établissement d’un système international de permis
d’émissions. Le Brésil craignant toute atteinte à sa souveraineté sur l’Amazonie, le poumon
forestier de la planète, ne veut pas entendre parler des puits de carbone.
+ L’alliance des petits états insulaires; cette coalition de 43 petits
pays et îles aux zones côtières basses, particulièrement vulnérables à l’élévation du niveau
de la mer, proteste contre toute échappatoire à une baisse réelle des émissions.
+ Les pays les plus pauvres pour la plupart africains, réclament plus
d’aide pour lutter contre les plaies dont ils souffrent déjà et dont ils risquent de souffrir
encore davantage avec le réchauffement de la planète, à savoir la désertification et la
salinisation des terres.
Donc c’est dans cette atmosphère que s’est déroulée la conférence de
La Haye qui avait pour enjeux principaux: d’abord l’efficacité au niveau mondial par une
diminution globale des émissions de gaz, que ce soit par des investissements extérieurs ou
par des mesures domestiques. Ensuite, l’équité qui, dans une optique de convergence à très
long terme, doit permettre à ceux qui émettent le plus de faire le plus d’effort dès
maintenant. Et enfin, l’obtention d’un véritable engagement des Etats-Unis, en évitant que
les mécanismes de flexibilité ne leur servent d’échappatoire.
sur la question climatique, l’Europe a voulu montrer qu’elle a un
leadership international, ce qui n’est pas d’ailleurs le cas dans les autres domaines
diplomatiques. Ainsi, les Etats-Unis ont été, du fait l’arbitre de la conférence et ont décidé
par conséquent de son issue dans la mesure où ils n’ont opéré qu’une seule concession
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majeure; en n’exigeant plus des pays en développement qu’ils s’engagent à réduire leurs
émissions de gaz.
Alors que Washington était représentée par un sous-secrétaire d’état,
l’Union européenne y a envoyé de nombreux ministres qui n’ont malheureusement pas fait
le poids, puisque même s’ils ont refusé les propositions américaines qui, à leurs yeux,
auraient vidé le protocole de Kyoto de son sens, n’ont pas montré la solidarité nécessaire,
transformant ce refus en un acte politique affirmé. C’est qu’ils avaient mal accordé à
l’avance leurs desiderata respectifs.
Mais cet échec s’explique par la nature de la structure technologique
qui façonnera l’économie globalisée du XXIeme siècle. En effet, deux conceptions
s’opposent: les Etats-Unis, jugent qu’Internet et la «nouvelle économie», c’est-à-dire un
hybride de finance, d’informatique et de génétique, des secteurs qui consomment peu
d’énergie et qui se substituent à une «ancienne économie» énergivore (sidérurgie,
Chimie…), permettra de faire face naturellement aux dérèglements environnementaux
prévisibles. Les Européens, quant à eux estiment que la structure technologique, et d’abord
énergétique, de la vie sociale doit être préventivement modifiée pour y parer.
Cette divergence découle des modes actuels de consommation. Car si
le citoyen des Etats-Unis est le premier émetteur au monde de gaz à effet de serre (20
tonnes de CO2 par an, contre 10 par Allemand et 2,3 par Chinois ), ce record ne témoigne
pas d’une inefficacité énergétique: quand nous raisonnons en tonnes de CO2 par unité de
produit national brut, un américain est beaucoup moins polluant que son partenaire chinois:
0,77 tonne de CO2 pour 90 dollars de PNB, quand un chinois émet 3,54 tonnes de CO2
pour produire le même revenu (selon les statistiques de l’agence internationale de
l’énergie).
Les Etats-Unis estiment donc que ce n’est pas leur mode de vie qui est
en cause dans l’accroissement des gaz à effet de serre, mais l’inefficacité économique du
reste du monde, mesurée par l’émission de CO2 par unité de PNB.
A cette logique cohérente, les Européens en opposent une autre,
fondée sur leur propre structure énergétique. Car si les Etats-Unis peuvent se vanter, à bon
droit, d’être beaucoup plus «efficaces» que la grande majorité des pays du sud, cependant,
ils restent très en deçà des performances européennes: quand un Américain émet 0,77 tonne
de CO2 pour 90 dollars de PNB, le Danois, par exemple, en rejette 0,35 et l’Allemand 0,46.
A vrai dire, l’avance américaine n’est que très relative et les Etats-Unis devraient poursuivre
leurs efforts plutôt que de compter sur le seul Internet.
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Ainsi donc, la conférence de La Haye s’est conclue par un échec
puisque les 180 pays présents n’ont pu s’accorder sur la mise en œuvre du protocole de
Kyoto. Cet échec laisse un goût amer à ceux qui sont conscients de l’importance de l’enjeu
et qui veulent modérer rapidement et autant que possible la violence avec laquelle la
transformation des conditions de la biosphère, induite par le changement climatique, va
frapper l’humanité. D’où une nécessité de leur part de sauvegarder l’environnement par une
valorisation des mesures passives.
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la rivière Agano; la contamination des sols par le cadmium dans la préfecture de Toyama; et
la pollution atmosphérique autour du combinat de Yokkaichi.
Ces mouvements fondés sur le désir de protéger les conditions
élémentaires de la vie humaine émergent aussi en Amérique du Nord et en Europe. Partout,
ils s’expriment par de nouvelles formes d’organisation démocratique: aux Etats Unis, de
vastes lobbies de consommateurs ou d’usagers pèsent sur les décisions de l’administration
ou boycottent certains produits.
Simultanément à la montée des associations de défense de
l’environnement, les manifestations contre les essais nucléaires consacrent l’entrée du
monde dans l’ère de l’écologie. Ainsi, destruction aveugle de la nature, destruction des
cultures , risque nucléaire majeur, tels sont les dangers mortels contre lesquels se
constituent les mouvements écologiques de citoyens.
Dans ses formes les plus avancées, la conscience écologique est passée
du constat de la crise à l’affirmation de la nécessité d’un véritable changement de
civilisation, d’un nouveau projet universaliste respectueux tout à la fois de l’unicité du genre
humain et de la diversité de ses cultures, dont l’avenir est indissociable de celui de la
biosphère.
De ce fait, la conscience écologique est donc transnationale et
s’oppose aux forces régressives, racistes, xénophobes et fondamentalistes qui partout
renaissent dans le monde. Elle décrypte les liens structurels entre crise naturelle, crise
sociale, crise politique et crise des valeurs.
En refusant de confier le destin commun de la planète aux seuls savants
et experts, elle renouvelle radicalement le principe de la citoyenneté. Citoyenneté de
proximité bien sûr, comme forme privilégiée d’intervention sur le monde vécu de chaque
collectivité, mais plus encore citoyenneté planétaire, seule en mesure d’instaurer une
gouvernabilité de la terre mise à l’ordre du jour par la conférence de Rio en juin 1992
Cependant une telle conscience ne peut être conçue en dehors de
l’éducation. En effet, celle-ci est un facteur de bien-être et joue un rôle déterminant lorsqu’il
s’agit de donner aux individus les moyens de devenir des membres productifs et
responsables de la société. Pour qu’il y ait développement durable, il faut absolument que
les systèmes éducatifs soient bien financés et efficaces à tous les niveaux, en particulier aux
niveaux primaire et secondaire, que tous puissent y accéder et qu’ils permettent à chacun de
développer ses capacités et de s’épanouir.
L’éducation dans le domaine du développement durable est assurée
dans divers cadres: éducation permanente, éducation interdisciplinaire, partenariats,
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éducation multiculturelle, initiatives visant à renforcer les capacités d’intervention de la
population. De nos jours, les filles et les femmes accèdent de plus en plus à l’éducation et à
la formation à leurs différents niveaux.
Une attention particulière à la formation des enseignants, des dirigeants
d’associations de jeunes et d’autres éducateurs est de nature à permettre une éducation
dispensée dans le cadre de partenariats intergénérationnels et de systèmes d’éducation
mutuelle entre membres d’un même groupe permettant aux jeunes et aux groupes
vulnérables et marginalisés, notamment ceux des zones rurales, d’acquérir davantage
d’autonomie.
Même dans les pays dotés de systèmes éducatifs efficaces, il y a lieu de
réorienter les programmes d’enseignement et les activités de sensibilisation et de formation
afin de faire mieux comprendre au public les enjeux du développement durable et de susciter
son appui.
Une large gamme d’institutions, de groupes et de secteurs sociaux
oeuvrent pour l’éducation pour un avenir durable, en traitant des notions et des problèmes
exposés dans le programme de travail sur la question, adopté en 1996, et en préparant des
plans et programmes relatifs à ce type d’éducation. Ainsi, la notion d’éducation pour un
avenir durable est de plus en plus approfondie par l’Organisation des Nations Unies pour
l’Education, la Science et la Culture(UNESCO), en coopération avec d’autres
organisations.
Il demeure donc nécessaire d’appuyer et de renforcer les universités et
les autres établissements d’enseignement supérieur en promouvant la coopération entre eux,
en particulier entre ceux des PVD et ceux des pays développés.
L’éducation, y compris l’enseignement de type scolaire, la
sensibilisation du public et la formation, est désormais considérée comme un processus
permettant aux êtres humains et aux sociétés de réaliser leur plein potentiel. L’éducation
revêt une importance critique pour ce qui est de promouvoir un développement durable et
d’améliorer la capacité des individus de s’attaquer aux problèmes d’environnement et de
développement.
L’éducation de base constitue le fondement de toute éducation en
matière d’environnement et de développement, mais cette dernière commence à être
incorporée en tant qu’élément essentiel de l’instruction.
L’éducation, de type scolaire ou non, est indispensable pour modifier
les attitudes de façon que les populations aient la capacité d’évaluer les problèmes de
développement durable et de s’y attaquer. Elle est essentielle aussi pour susciter une
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conscience des questions écologiques et ethniques, ainsi que des valeurs et des attitudes,
des compétences et un comportement compatibles avec le développement durable, et pour
assurer une participation effective du public aux prises de décisions.
Pour être efficace, l’enseignement relatif à l’environnement et au
développement doit porter sur la dynamique de l’environnement physique, biologique et
socio-économique ainsi que sur celle du développement humain. Donc être continuellement
intégré à toutes les disciplines et employer des méthodes aussi bien classiques que non
classiques et des moyens efficaces de communication.
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De même, le rôle de personnages célèbres (comme le chanteur Sting ) a
été décisif pour ériger le péril menaçant les forêts amazoniennes en fait d’intérêt mondial.
Les événements médiatisables une fois constitués à l’aide de tels «opérateurs de
dramatisation» captent l’attention de plus large public, il s’agit pour les médias de traiter ces
questions de façon à la fois très personnelle et très universelle pour les ancrer comme
préoccupations durables.
Une cristallisation entre globalité et proximité personnelle des périls
s’est ainsi opérée à partir des années soixante-dix, mais surtout depuis la fin des années
quatre-vingt, sous l’effet du débat politique et idéologique, rendant du même coup
l’environnement presque inévitablement présent dans l’actualité.
Parmi les représentations construites pour que s’accomplisse la
métamorphose de l’environnement en fait régulier, certaines propositions cruciales,
soutenues dans la narration médiatique, ont eu un rôle primordial.
Grâce au choix d’événements faisant effet de dévoilement, les atteintes
à l’environnement sont apparues comme précarisant la vie de chacun, où qu’il vive. Les
médias ont ici contribué à créer la conscience d’une vulnérabilité du monde vécu
personnellement. «Derrière chez vous, il y a une décharge polluée», nous a enseigné le
«roman à épisodes» des fûts de Dioxine de Seveso.
Ce fut également le cas pour telle explosion de transformateur d’EDF
(Electricité De France) contenant des huiles au PCB (polychlorobiphényls): cela pouvait
arriver n’importe où en France, et l’effet de série utilisé par les médias a pu donner à penser
aux citoyens que la menace environnementale était aussi présente que le danger d’un
produit frelaté, ou que l’insécurité urbaine.
En 1986, Tchernobyl, comme premier grand accident environnemental
mondial dû au nucléaire, a permis d’observer tout un processus de sélection et d’élaboration
du fait par les médias. En réalité, Tchernobyl fut choisi également parce qu’il correspondait
à une période de tempête politique en URSS, pendant laquelle l’information se libérait
rapidement. La chaîne des médias nationaux se relayant entre eux (ingrédient décisif de la
construction d’un fait médiatique) fut alors mise à contribution pour constituer l’accident en
traumatisme mondial.
Il existe une interdépendance de plus en plus grande entre les
événements ponctuels et les effets globaux. Les divers périples des bateaux-poubelles à
destination de l’Afrique, ou les livraisons des déchets allemands en Lorraine, mais aussi
l’incendie des puits de pétrole lors de la guerre du Golfe en 1991, ont fait passer un
message plus inquiétant encore: si la menace environnementale peut surgir partout, elle peut
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aussi se manifester à distance, depuis n’importe quel point du globe. Les frontières ne
mettent désormais personne à l’abri d’un marché plus ou moins clandestin de la pollution.
L’un des effets de cette sensibilisation médiatique à la précarité de
notre environnement a pu renforcer un réflexe de repli sur soi (par exemple, refus de voir
construire un équipement de traitement de déchets près de chez soi); mais au-delà un
sentiment croissant d’interdépendance est créé par l’événement diffus concernant
l’environnement comme bien commun .
Le moment décisif pour cette prise de conscience fut sans doute, là
encore, Tchernobyl: les médias insistèrent sur le fait que le nuage radioactif était un exemple
de la pollution ne s’arrêtant pas aux frontières.
Il est à préciser que la simple utilisation par les médias de cartes et de
photos prises par satellites, bientôt relayées par les mappemondes informatisées des modèles
climatiques, permit de rendre familière la «vision» d’un globe fragile et précieux.
Pour susciter notre intérêt civique, les médias ont enfin soutenu une
thèse implicite mais très présente. La capacité de prévoir et de prévenir des acteurs du
risque (industriels, scientifiques, etc.) aussi savants et précautionneux soient-ils, est limitée.
Leur perception des dangers tend à être prisonnière des idéaux technicistes. Les médias ont
ici contribué à relativiser la confiance aveugle dans la science et à renforcer (parfois à tort)
le sentiment public d’une sorte de nécessaire vigilance sur les pratiques des professionnels.
Ainsi, plus d’un jour après l’explosion du cœur de la centrale de
Tchernobyl, les responsables techniques soviétiques parlaient-ils toujours d’un accident de
référence qui excluait l’explosion et ne considérait qu’un niveau de radioactivité plafonné a
priori (alors que la plupart des travailleurs présents avaient déjà reçu des doses plusieurs
fois mortelles). Pendant ce temps, le nuage radioactif parcourant l’Europe était devenu à lui
seul un événement médiatique considérable, sans aucun rapport avec ce qu’en savaient et en
disaient les experts.
Il semble que désormais la question environnementale soit de plus en
plus traitée comme un paramètre régulier, tels les indices économiques: des indicateurs de
pollution des plages aux normes de l’eau de boisson diffusés par les hebdomadaires aux
approches des vacances, des niveaux de pollution atmosphérique urbaine quotidiennement
publiés par la presse américaine aux questionnaires comparant la qualité des environnements
entre les villes européennes, etc..
Il s’agit bien là désormais d’une rubrique à part entière, dont plus
personne ne peut dire qu’elle relève d’une catégorie sporadique d’informations mais que sa
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régularité même, peut conduire à la banalisation, qui peut aussi pousser à l’acceptation et au
fatalisme.
De surcroît, il est bien évident que face au défi global que représente la
nécessité absolue de protéger l’environnement planétaire, le rôle de l’ONU, seule institution
mondiale pouvant s’occuper de toutes ces questions, ne peut que croître. Nous estimons
généralement que le point de départ de l’ère écologique se situe vers les années 60, c’est
ainsi que l’ONU a décidé, en 1968, la convocation d’une conférence mondiale sur
l’environnement.
Elle s’est dotée d’un organe spécialisé dans ce domaine, le Programme
des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Il passe en revue les problèmes qui se
posent dans le monde, en collaboration le plus souvent, avec des organisations
internationales régionales, telles que le Conseil de l’Europe, l’Organisation de Coopération
et de Développement Economique (OCDE), l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA),
voire avec des Organisations Non Gouvernementales (ONG), à savoir, des associations de
protection de la nature, des institutions privées, ainsi qu’avec des états individuels. Un fonds
pour l’environnement alimenté par des contributions volontaires permet au PNUE de
soutenir des projets précis .
De plus, de par sa volonté de préparer des lendemains meilleurs pour
l’humanité, l’ONU a daigné prendre en charge le fonds mondial de l’environnement .
En effet, l’un des résultats les plus concrets de la conférence de Rio
(Juin 1992) a finalement été la pérennisation du Fonds Mondial pour l’Environnement
(FEM) créé en 1990 pour financer la lutte contre les risques globaux dans les pays du tiers
monde. Ce fonds, doté de 1,5 milliards de dollars pour la période 1992-1994, constitue en
effet, le seul moyen d’action direct dont dispose la communauté internationale pour inciter
ou aider les pays les plus pauvres à mettre en œuvre les conventions sur le climat, la couche
d’ozone ou la biodiversité .
La création de ce fonds est en fait une retombée plus lointaine de la
déclaration adoptée en avril 1989 à La Haye; déclaration dans laquelle figurait pour la
première fois, le principe de l’imposition de contraintes anormales aux pays du sud en vue
de maîtriser les risques globaux qui devraient être compensés par les pays du nord. C’est
dans le droit fil de ce principe que le ministre français des finances, Pierre Bérégovoy,
proposa en septembre 1989, lors d’une réunion du comité de développement de la Banque
Mondiale, d’instituer un fonds contre la dégradation de l’environnement planétaire, doté de
contributions purement volontaires. L’initiative fut finalement concrétisée en octobre 1990 .
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La gestion du FEM est assurée par une triade d’organismes
internationaux coordonnés par un comité consultatif: la Banque Mondiale, responsable des
opérations d’investissement et de gestion; le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD), chargé de l’exécution des activités d’assistance technique en
amont de l’investissement; et le PNUE, qui assure la coordination scientifique et technique
ainsi que celle de la gestion du panel d’experts qui doit définir les critères techniques
d’éligibilité des projets.
La conférence de Rio a donné un rôle d’orientation majeur à
l’ensemble des pays partie prenante (Comité des participants) et s’est fixé comme objectif la
parité entre pays développés et pays en développement. Enfin, elle a accordé une large place
aux ONG et aux scientifiques réunis dans un conseil consultatif.
Dans le débat qui a opposé les pays du nord et ceux du sud, c’est la
conception défendue par les premiers qui a été retenue: les financements collectés doivent
être consacrés pour la moitié à la lutte contre l’effet de serre ou à la protection de la couche
d’ozone; pour 30% à la conservation de la biodiversité et pour les 20%, restants à la
protection des eaux internationales.
Le FEM servira en outre de support aux transferts prévus en
application des conventions internationales, comme il le fait déjà pour les conventions de
Montréal et de Londres sur la couche d’ozone.
Naturellement, les 1,5 milliards de dollars que les pays du nord ont bien
voulu affecter au fonds mondial pour l’environnement ne constituent qu’une goutte d’eau à
coté des 125 milliards de dollars considérés comme nécessaires pour protéger efficacement
l’environnement dans les pays du tiers monde. Mais le FEM pourrait se montrer plus
efficace que ne le laisse apparaître la modestie des chiffres s’il contribue à modifier les
politiques d’aides des pays développés ou de la Banque Mondiale dans un sens plus
écologique. Les décisions prises par la communauté européenne inclinent, sur ce point, à un
certain optimisme.
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De même, les chercheurs planchent depuis des décennies pour inventer
une énergie propre et sûre à base de la fusion thermo-nucléaire. Contrairement à la fission
mise en œuvre dans les centrales nucléaires, qui consiste à casser de grands noyaux
d’uranium, la fusion, vise à rassembler de petits noyaux d’hydrogène en un seul. L’atout de
la fusion est donc de ne pas générer de déchets radioactifs et d’utiliser une matière première
abondante.
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d’individus. Le marché photovoltaïque mondial croît de 20% par an; il explosera lorsque les
photopiles pourront alimenter les réseaux électriques sous toutes les latitudes. Ce n’est pas
une utopie. L’Allemagne a découvert qu’un tiers de son électricité pourrait être fournie par
des photopiles installées sur tous ses toits orientés au sud.
les combustibles fossiles seront un jour épuisés et bien auparavant, les
climats pourraient être bouleversés. Renouvelable, l’énergie solaire est aujourd’hui
indispensable au développement durable. A long terme, il n’y aura plus qu’elle. Elle, et les
déchets nucléaires.
De plus, l’utilisation de la biomasse comme énergie s’avère plus
qu’efficace. En effet, avec 880 millions de «tonnes équivalent pétrole» («tep») consommées
dans le monde en 1987, la biomasse, c’est-à-dire le bois et les résidus organiques de
l’agriculture et de l’élevage, représente 15% de la consommation mondiale d’énergie, soit
deux fois plus que l’hydraulique. Cette importante consommation est pourtant associée à un
ensemble d’images négatives où nous notons parmi d’autres, la désertification, puisque nous
associons massivement la destruction des forêts aux besoins de bois de feu.
Il en résulte une idée bien ancrée selon laquelle la modernité et le
progrès impliquent l’abandon de cette forme d’énergie dépassée. Et pourtant, en 1992, dans
le cadre des perspectives tracées pour l’utilisation de la biomasse à des fins énergétiques, les
études effectuées pour la préparation de la conférence de l’ONU sur l’environnement et le
développement de 1992 à Rio, montrent qu’une exploitation moderne de la biomasse
existante devrait permettre de porter à 2,2 milliards de «tep» sa contribution au bilan
énergétique mondial en 2002 et cela sans toucher au stock de biomasse en place, puisque les
analyses régionales effectuées n’ont pris en compte qu’une exploitation renouvelable de la
forêt.
A cela pourrait s’ajouter, dès 2003, une contribution de l’ordre de 70
millions de «tep», de biomasse renouvelable issue de plantations spécialisées, taillis à courte
rotation ou cultures annuelles destinées à la fabrication de carburants . L’importance des
réserves ainsi mises en évidence et la contribution que leur mobilisation pourrait apporter à
la réduction des émissions de gaz carbonique (de l’ordre de 15%) sont des éléments majeurs
à prendre en compte dans une stratégie de développement soutenable.
Cela suppose bien évidemment la mise au point de la dissémination de
techniques efficaces d’utilisation des différentes sortes de biomasse, dont certaines ont déjà
fait leurs preuves. Les chaudières à bois modernes à chargement automatique atteignent des
rendements de 75%, et leurs fumées sont épurées; les expériences d’utilisation des déchets
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de canne à sucre, la bagasse pour produire de l’électricité dans des unités d’une
cinquantaine de mégawatts comme dans l’île de La Réunion sont compétitives.
Avec les technologies déjà en place, plus de 20% de l’électricité au
Brésil ou en Thaïlande, 10% de celle de l’Inde de l’Indonésie et des Philippines, 2% de celle
de la Chine auraient ainsi pu être produits de façon compétitive avec bagasse inutilisée dans
ces pays en 1992.
A plus long terme, de nouvelles technologies de transformation
devraient permettre une meilleure utilisation de la biomasse et permettre d’élargir le champ
de ses usages. Les premières expériences associant turbines à gaz à très haut rendement et
gazogènes à bois se sont déroulées en 1991. La mise au point d’une telle filière a permis de
doubler dans quelques années les rendements atteints. Nous imaginons l’impact futur de
cette innovation, en particulier pour les pays producteurs de canne à sucre.
La transformation directe par voie biologique de la cellulose du bois an
alcools utilisables comme carburant ouvre les perspectives les plus larges; nous disposerons
alors, pour les transports, de carburant produit à partir d’une ressource renouvelable
largement répandue, sans concurrence avec l’alimentation humaine et sans contribution à
l’effet de serre. Les premiers résultats obtenus sont apparus encourageants.
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L’aide internationale, bilatérale ou multilatérale, prend de plus en plus
en compte la dimension environnementale. Les agences et programmes nationaux incluent
désormais cette dimension dans les programmes d’aide et réalisent même des programmes
spécifiquement environnementaux.
Les institutions multilatérales ont également modifié leur approche
dans ce sens . Par exemple, la Banque Mondiale a crée une branche d’activités spécifiques
dans le domaine de l’environnement et procède à une évaluation systématique des
implications environnementales des projets qu’elle finance. Nous pouvons citer de
nombreuses autres institutions: le PNUE, la Banque Asiatique de Développement, la
Banque Africaine de Développement, la Banque européenne d’investissement, etc. Citons
également l’existence de plans spécifiques comme le plan d’action forestier tropical mis au
point par la PNUE, la FAO et la Banque Mondiale.
D’une façon générale, nous considérons que l’Aide Publique au
Développement (ADP) devrait non seulement continuer d’être restructurée dans le sens
évoqué ici, mais également considérablement augmenter pour prendre en compte la
protection de l’environnement des PVD.
Le programme d’action élaboré à Rio (sous le nom de «Agenda 21»)
estime son coût annuel de mise en œuvre, pour les PVD, sur la période 1993-2000, à 561,5
milliards de dollars; les deux tiers devraient être couverts par les PVD eux-mêmes, de sorte
qu’une aide extérieure de 142 milliards serait nécessaire. En 1989, l’aide publique au
développement se montait à 55 milliards de dollars (0,33% du PIB des pays de l’OCDE); à
Rio, les pays industrialisés ont manifesté la volonté de consacrer au moins 0,7% de leur PIB
à l’ADP; la plupart des pays de l’OCDE étant loin du compte, il est peu probable que cet
objectif soit atteint avant longtemps.
De plus, une autre approche novatrice, les échanges «dettes - nature»
se sont développés depuis quelques années. Il s’agit d’une variante de procédures de
conversion de la dette des PVD selon laquelle un PVD s’engage, en contrepartie de
l’annulation d’une partie de sa dette envers un pays, à créer des fonds en monnaie nationale
qui serviront au financement de programmes de protection de la nature.
La procédure fait entrer en ligne plusieurs partenaires dont une
organisation non gouvernementale qui rachète une dette à une valeur réduite. Quoique
ingénieuse et présentant beaucoup d’avantages, cette pratique garde jusqu'à présent une
portée limitée. En 1991, on recensait 19 cas, pour un rachat de 100 millions de dollars de
dette, convertis en actions de protection de la nature pour une valeur de 60 millions de
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dollars (la dette totale des PVD s’élevait à 1388 milliards de dollars en 1989, soit environ
50% du PIB des pays en développement).
Certains pays ont su en profiter plus que d’autres: ainsi, le Costa Rica a
converti 72 millions de dollars de sa dette étrangère en 36 millions de dollars d’obligations
libellées en monnaie locale pour la création de parcs nationaux, la reforestation et des
programmes d’éducation environnementale. Cette reconversion représente 5% de la dette
totale du Costa Rica. Les pays d’Europe centrale et de l’est manifestent également un
intérêt: la Pologne a proposé un programme de reconversion de sa dette en opérations de
protection de l’environnement, dans le cadre de la réduction de la dette du «Club de Paris».
De point de vue financier, les pays industrialisés ont leur partition à
jouer dans la lutte contre la pollution de l’environnement. Lors du sommet de Rio, les pays
riches s’étaient engagés à financer les actions en faveur de la préservation de
l’environnement à hauteur de 0,7%de leur produit intérieur brut (PIB), mais cette résolution
a rencontré d’énormes difficultés dans son application, notamment en ce qui concerne son
volet contrôle. Il va falloir que ces pays maintiennent fermement cette initiative tout en
mettant l’accent sur des commissions de contrôle de cette aide.
De même, ils doivent continuer d’investir davantage dans la recherche
scientifique pour minimiser les effets néfastes de la pollution, surtout industrielle et de
vulgariser les nouvelles technologies propres.
Dans le domaine technique, la responsabilité des pays industrialisés ne
doit pas se limiter seulement au transfert de la technologie, mais aussi à la mobilisation des
experts pour leur contribution à la sauvegarde du patrimoine écologique humanitaire. Nous
pouvons affirmer donc que l’envoi des spécialistes en écologie dans les régions les plus
touchées s’avère une nécessité incontournable.
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la nouvelle conception de l’aide au développement basée sur la protection de
l’environnement, sont à même d’oeuvrer pour la préservation de la planète.
Toutefois, et malgré les mesures prises, les changements climatiques
dus à l’effet de serre demeurent à l’origine de beaucoup de catastrophes, dont la raréfaction
de l’eau préoccupe de plus en plus l’humanité. Ainsi cette matière précieuse menace de
devenir un enjeu stratégique du siècle en cours.
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BIBLIOGRAPHIE
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