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DROIT CONSTITUTIONNEL

(16/09/13)

Exemple : le fonctionnement de l'Assemblée nationale est régi par le droit constitutionnel.


La Constitution qui apparaît comme un rempart contre l'arbitraire du pouvoir politique est la pièce
majeure du droit constitutionnel. Mais elle n'est pas la seule, car de nombreuses dispositions
juridiques concernant le fonctionnement des institutions publiques se trouvent dans des lois, des
règlements ou dans la jurisprudence. (La jurisprudence est l'ensemble des décisions
habituellement rendues par les différents tribunaux relativement à un problème juridique donné et,
qui permettent d'en déduire des principes de droit. L'un des rôles de la Cour de Cassation est
d'uniformiser la jurisprudence afin d'éviter la disparité des jugements sur un sujet donné et de
limiter les recours en cassation).
Dans le domaine de l'enseignement, le droit constitutionnel, né avec l'Etat moderne, étudie, décrit
et explique les aspects juridiques qui permettent à la vie politique d'une société de s'organiser, de
même les principes qui fondent les droits fondamentaux des citoyens.

• Travailler avec le texte de la Constitution de 1958, notes et études/collection documents et


études.

• Au premier semestre, il faut une connaissance des différents régimes politiques qui se sont
succédé. Il faut être capable de se repérer dans le temps et connaître les caractéristiques de
chacun. De plus, des notions sont à savoir comme par exemple : la souveraineté, la séparation
des pouvoirs, la démocratie, l’organisation du pouvoir politique.
But : l’examen vérifie nos connaissances et nos acquisitions.
http://hg-gassin.chez-alice.fr/1789-1851/correction-frise-1789-1880.jpg

• Au second semestre, on étudie la 5ème République, on s’interroge. Par exemple, sur le sujet de
la Syrie, la Constitution répond-elle à la question : faut-il que le Président de la république
demande son avis au Parlement avant une possible intervention ? D’après la Constitution le
Président est le chef des armées et le gouvernement peut (et non doit) demander un avis, ou un
débat au Parlement et décider(ou non) d’un vote.

Attention : les deux semestres sont liés !

L’histoire constitutionnelle et les grandes notions :


➢ La vie en société nécessite des règles (des droits) auxquelles chacun est soumis. Par exemple
à la naissance, droit de filiation.
Par qui les règles sont-elles élaborées ?

Schématiquement on a deux réponses possibles :

1) Une seule personne (un souverain par la force/le despote), la volonté d’un seul

2) De façon Collective/et conjointe ; chacun des membres de la société y aura participé (C’est vers
ce système que la France s’est tournée depuis 1789). On admet qu’il vaut mieux ce système, il
faut définir des institutions/des organes. Qui sont-ils ? Qui les désigne ? Selon quelles institutions
fonctionnent-ils ? Toutes ses réponses ne sont pas simples mais le Droit Constitutionnel apporte
des réponses car il est composé des règles qui permettent un fonctionnement optimal des
institutions politiques. Elles ont des pouvoirs institués (qui se pose/établir une chose nouvelle et
durable) pour qu’une population vivant sur un territoire donné puisse cohabiter correctement.

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C’est une définition très générale. Si on admet cette définition générale, on voit que le Droit
Constitutionnel conditionne l’ensemble des règles de droit qui s’appliquent au quotidien dans la
société. L’étude du Droit Constitutionnel est logique, on commence par le général pour rentrer
ensuite dans le contenu de certains droits. Cette étude fait appel à des concepts/idées qui doivent
être précisé. Par exemple : la société, les institutions politiques (organisme établissant les règles
pour une société), et la participation des individus à la chose publique.

Chapitre 1: L’objet du droit constitutionnel.


• Il a pour fonction de déterminer les règles de fonctionnement du pouvoir politique. Il présuppose
qu’il existe un pouvoir politique donc. On doit constater que le droit public vu par le Droit
Constitutionnel n’est pas un pouvoir politique neutre. Le Droit Constitutionnel a aussi pour fonction
de préserver la liberté des individus, il a donc une double action : 1) assurer le fonctionnement
du pouvoir politique. 2) préserver les libertés.

Section 1: Le fonctionnement du pouvoir politique :

• Le pouvoir politique est un pouvoir que l’on retrouve dans chaque société mais chacune définie
son propre pouvoir politique. Il y a donc un lien étroit entre une société et son pouvoir ; chaque
pouvoir politique est unique en son genre. Exemple : les centaines d’Etats ont leurs propres règles
de fonctionnement.
• Ce pouvoir politique a une origine dont les penseurs ont beaucoup discuté. Il est à l’origine du
concept d’Etat.

Sous-section 1 : une notion à la nature controversée :

⁃ 3 références éloignées dans le temps :

1) Aristote (grec) « L’homme est un animal politique ». Pour eux, la cité est ne peut être
séparée de l’homme ; elle ne se réduit pas à une ville. C’est une organisation politique et sociale et
pour eux, il n’y a qu’au sein d’elle que l’homme existe vraiment (cf. la référence). L’homme ne se
distingue de l’animal que parce qu’il appartient à une cité : la société constitue l‘homme libre.
C’est un lien que d’autres mettent à distance à d’autres époques.

2) Les philosophes des Lumières, Rousseau ; le Contrat Social. Il considère que l’individu
existe par lui-même en dehors de tout contrat social et qu’il recherche son propre bonheur.
Comment cette recherche peut-elle se concilier avec la vie en société ? Pour lui les hommes
naissent naturellement libres, et en rejetant la loi du plus fort, il estime que les hommes sont dans
l’obligation de passer des contrats entre eux par lequel chacun uni sa force et sa liberté à celle des
autres individus. Tous abandonnent leur force/et leur liberté naturelles, pour gagner une force et
une liberté conventionnelle (par un accord/par un pacte) qui est garantie par le pacte social. Ce
pacte se résume ainsi «  chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous
la suprématie directionnelle de la volonté générale ». C’est le pouvoir politique (le souverain). Il
estime que la confrontation entre l’intérêt général et personnel n’est pas possible «  le souverain
n’étant formé que des particuliers qui le composent n’a ni, et ne peut avoir d’intérêt contraire au
leur ». Donc l’individu en tant que membre ne peut aller que dans le sens de l’intérêt général.
MAIS Rousseau distingue l’individu en tant que citoyen et l’individu en tant que homme et, il admet
que l’on ne peut pas exclure que l’individu ait une volonté contraire à l’intérêt général lorsqu’il n’est
citoyen. Dans cette hypothèse, il estime que le pacte social est menacé. Il conclut en disant que

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« le pacte social renferme cet engagement que quiconque refusera d’obéir à la volonté générale y
sera contraint par tout le corps (toute la société) ».

➢ En conclusion, Rousseau estime que les limites de l’état de nature forcent les hommes à faire
un contrat. Ce pacte social oblige l’homme devenu citoyen à se soumettre à la volonté
générale qui est la vraie liberté !
Remarque : Rousseau considère que l’homme ne trouve sa vraie nature que dans la société et
non pas dans la nature donc (dans la loi du plus fort), en reconnaissant l’individu il admet que
c’est la société qui donne sa valeur à l’individu.
La société veut réconcilier l’individu et le souverain (c’est à dire le pouvoir politique) ; (on cherche
une tentative de réconciliation) alors qu’on affirme la prédominance du souverain car la volonté
générale est la seule garantie de liberté des individus: On parle d’Osmose entre les individus et le
souverain.

3) Théorie Marxiste : Le pouvoir mis en place par la société est un produit de la société à un
stade donné de son développement. Le pouvoir politique devrait être extérieur à la société pour
eux, il a été créé pour concilier les antagonismes (l’opposition de deux peuples) qui se
développent au sein de la société. L’Etat n’est jamais que l’instrument d’oppression par lequel la
classe dominante augmente sa domination. Pour sortir de ce schéma, il faut supprimer la lutte des
classes et, la classe sociale appelée à l’universalité, c’est le prolétariat. Quand le pouvoir politique
a conquis ce caractère universel alors « surgit une association où le libre développement de
chacun est la condition du libre développement de tous ». Le pouvoir public perd son caractère
politique. C’est sur ce point que cette analyse retient l’attention car elle dissocie le pouvoir
public du pouvoir politique. Les différents écrits de Marx ne définissent pas le pouvoir public
apparaissant avec la société communiste (Wikipédia : Puisque l'État est une machine répressive
qui va à l’encontre des libertés, il faut la suppression de l’État, qui est une condition incontournable
pour l'avènement d'une société égalitaire et juste. Le dépérissement de l'État doit passer par
plusieurs étapes :
1) Prise du pouvoir par le prolétariat : celui-ci soit s'empare des principaux leviers de commande
de l'État (armée, police, administration, capitaux, banques), soit supprimer l'État (mais on a une
divergence au sein des marxismes sur ce point).
2) Ensuite, il faut passer par une phase où les travailleurs détiennent l'ensemble du pouvoir
(parfois appelée « dictature du prolétariat »). Cette dictature du prolétariat est doublement légitime
d'après le marxisme, parce qu'elle est le pouvoir des anciennes masses exploitées, et qu’elle
permet de mettre fin à la division de la société en différentes classes sociales, permettant ainsi une
véritable égalité.
3) Dans l'hypothèse léniniste de « l'État prolétarien », il faut que ce dernier disparaisse peu à peu.
Seulement, on rencontre là un problème très difficile : comment gérer la vie sociale sans dominer,
comment organiser sans exploiter ? Au fond, comment réaliser une vraie démocratie ? Pour cela,
Lénine disait s'inspirer des mesures prises par la Commune de Paris en 1871 qui étaient les
suivantes :

Tous les représentants politiques de la collectivité étaient élus au suffrage universel direct (moins
de représentativité politique), étaient révocables à tout instant (les mandats politiques étant les
plus courts possibles) et considérés comme personnellement responsables de leurs actions.
Leurs charges politiques ne leur apportaient aucun avantage particulier : le ministre ayant le même
salaire qu'un ouvrier.
➢ Le but est de parvenir à une société libre, égalitaire et fraternelle, débarrassée des rapports
de hiérarchie, du travail salarié, des États et des frontières, et de toute forme d’aliénation.)

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Sous-section 2 : le concept de l’Etat.
Le pouvoir politique est critiqué car il est un instrument de domination et un lien fort entre le
pouvoir politique issue de la société et l’Etat. Cette notion d’Etat est moderne ; liée au pouvoir
politique, elle nous amène à constater qu’il existe aujourd’hui une notion, une réalité : l’Etat qui est
au cœur du Droit Constitutionnel. Qu’est-ce que ce concept ?
Au sens moderne, la notion d’Etat apparaît quand une société qui se structure assez pour que le
pouvoir se détache de l’individu qui le retient. Si une société est dominée par un tyran, quand il
disparaît le pouvoir qu’il incarnait disparaît en même temps que lui. Le pouvoir qui lui succède en
est donc un autre.
Or, Etat signifie la permanence, les gouvernements changent, l’Etat demeure.
• Si on cherche dans l’Histoire les éléments qui ont participé à sa construction, cette notion
apparaît à la fin du Moyen-Âge
➢ Avant, il existait une confusion entre la propriété privée et l’autorité : plus on avait de territoire,
plus on était puissant.
Grâce à l’Etat, on fait la différence entre le domaine privé et le domaine public (c’est à dire la
collectivité). De plus, au Moyen-Age se sont les liens personnels qui unissaient un seigneur à ses
vassaux qui fondaient l’autorité.
Avec l’Etat les liens sont institutionnels ; l’autorité ne vient non pas de l’homme au pouvoir
mais elle est déterminée par la fonction qu’elle incarne.
Exemple : « le roi (personne) est mort ; vive le roi (pouvoir qui demeure) ! »
➢ Le nouveau est aussitôt investit sans qu’on reconnaisse ses fonctions.

• Le caractère de l’Etat c’est donc d’être permanent, ce qui est fondamental dans le droit
constitutionnel.
➢ Cela signifie que le pouvoir de l’Etat n’est pas plus attaché à un individu donné et le titulaire
du pouvoir ne peut agir que au nom de l’Etat ; ses actes engagent l’Etat. (différent de l’Etat qui
limite les prérogatives (avantage dont certaines personnes jouissent) des gouvernances)).
Il se donne des règles de conduites pour des gouvernements temporaires d’un état permanent.

➢ Elle implique que l’Etat soit une personne morale (qui a ses propres exigences).
L’Etat ne peut être réduit à la somme des citoyens. Contrairement à eux, il est permanent et donc
différent ; il peut avoir des volontés propres/des intérêts différents.
L’Etat va être caractérisé par sa permanence qui lui donne une distance avec les
gouverneurs et les gouvernés.

Conditions pour qu’un Etat soit reconnu :


— Il lui faut un territoire/un lieu où il exerce son autorité.
— Une population sur laquelle il soumet ses lois.
— Une idée/et une conception de nation ➢ elle repose sur un sentiment partagé ; la
population pense appartenir à un groupe distinct. Elle n’a de valeur que si elle repose sur un
sentiment d’unité. Exemple : une langue, une religion, une Histoire.
➢ l’usage exclusif de la contrainte organisée
On ne sait pas sur quoi il repose : il est instrumentalisé par l’Etat pour justifier sa volonté
d’hégémonie.
Exemple : L’Allemagne pendant la période nazie. L’Etat peut devenir dangereux mais il est
nécessaire.
La contrainte organisée :(au sens large) c’est la capacité d’accorder des droits/imposer des
obligations.
Exemple : législation, police, force armée.
L’Etat doit être le seul à disposer de ce pouvoir de contrainte, sinon il n’est plus assuré de faire
prévaloir l’intérêt général.

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➢ Il ne peut être concurrencé.
➢ Une fois ces conditions réunies, il peut y avoir un Etat.

Quelles sont ses fonctions ?


L’Etat à une fonction de régulation de la société. Cette notion doit être précisée car elle a évoluée.
On s’aperçoit qu’elles n’ont pas cessé de s’élargir.

➢ Les fonctions traditionnelles de l’État:


• Assurer l’ordre pour que les citoyens soient en sécurité à l’intérieur et à l’extérieur : force de
police et justice.
Attention : Elles ne sont pas exactement les mêmes.
La police est entre les mains de l’Etat, tandis que la justice doit être indépendante car le juge dit ce
que veulent la loi, et non l’Etat.
Exemple : les magistrats du parquet appliquent la loi pénale (voulue par le gouvernement) et le
problème de leur indépendance se pose.
+ La sécurité doit être assurée à l’extérieur (contre les ennemis) donc on entretient une force
armée (pouvoir de contrainte) ➢ elle est parfois au pouvoir. Exemple : en Egypte, ce qui est
inconcevable en France.

• Il est le garant de l’ordre social car des disparités économiques amènent des tensions. Donc il
réglemente l’économie et progressivement il devient un acteur économique/et il agit.
Exemple : le transport, l’industrie de l’armement.
• L’Etat a besoin d’une administration.
Le concept d’Etat après la fin du Moyen-Age aboutit aujourd’hui dans toutes les sociétés à la mise
en place d’une structure importante/et lourde et qui va occuper beaucoup de règle de lois dans le
droit constitutionnel (le fonctionnement de l’Etat).
Le Droit Constitutionnel a aussi pour objet de préserver les libertés. Il montre que la lutte pour le
pouvoir peut être pacifiste. Exemple : quand le pouvoir est acquis par la force il se maintient par la
force et les citoyens subissent/et vivent soumis.
Quand il est donné de façon pacifiste, les citoyens sont mis en valeur, et les gouverneurs sont
enclins à faire attention à eux.

• L’Etat s’oblige lui-même à se conformer aux règles de droits, il ne peut pas adopter
n’importe quelle loi. Elle peut être annulée si elle se révèle être contraire à la Constitution, celle-ci
régule l’Etat. Elle assure que le pouvoir ne sera pas arbitraire. C’est donc un pouvoir qui va
respecter les libertés de l’individu : les droits fondamentaux.

Benjamin Contint distingue la liberté des anciens et les libertés des modernes :
1) Aristote dit qu’elle se trouve dans la vie en cité.

2) La deuxième reconnait que chaque individu est un être à part entière, indépendant du
corps social avec des désirs propres et une volonté. Dans sa vie privée il peut faire des choix
libres.➢ apparition importante car elle fonde le libéralisme.
Notre système politique est fondé sur cette liberté des individus (DDHC, 1789). ➢ Elle a connu des
évolutions.

Section 2 : la préservation des libertés.

Sous-section 1 : la consécration des libertés dans la DDHC de 1789.

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➢ Elle n’est pas naît de rien mais de la philosophie des lumières.
➢ On parle de libertés et d’égalité des hommes même à l’étranger il y a eu des événements qui
nous on rapprochés de la liberté.

Exemple : John Locke, au 17e siècle qui développe l’idée selon laquelle les gouvernements n’ont
que des prérogatives limitées.
1679, le Parlement Britannique adopte la loi «  habeas corpus » ➢ elle dit qu’aucun individu ne
peut être emprisonné sans avoir auparavant été présenté à un juge.
La déclaration des droits de Virginie.
1789, a une vocation universelle mais elle a des racines diverses et variées.

3 caractères fondamentaux de la DDHC :


1) L’universalité.
2) Le Libéralisme.
3) L’Attachement à la loi.

1) A sa lecture il apparaît qu’elle a cette vocation, elle s’adresse à tout homme peu importe où
il vit. Ce qui explique qu’elle a eu un retentissement dans le monde à des époques différentes.
L’homme a des droits « naturels, imprescriptibles, inaliénables et sacrés ». On trouve la liberté,
propriété, sûreté, et la résistance à l’oppression. Au-delà de cela, la DDHC à des principes
d’égalités qui fondent le deuxième caractère.

2) Le libéralisme : on a 17 articles a ce sujet et, il apparaît que l’homme est posé comme
une forteresse constituée des droits qu’il possède/défend et le protège de l’oppression/agression
de l’Etat. Ce sont des « libertés résistances ». il y a des droits. En 1789, l’Etat était considéré
comme un danger pour l’homme, on pose ainsi les limites de sa puissance.

3) Le Dogme de la loi : la DDHC confie à la loi le soin de préciser les libertés qu’elle pose.
Exemple : l’article 4, sir la liberté qui « consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ».
La loi est égale pour tous. Elle a des qualités : la volonté générale/et l’égalité ; elle définit les
limites aux libertés.

23/09/13

Distinction entre libertés individuelles (à la personne) et politiques (c’est à dire les rapports entre
l’individu et la société dans laquelle il vit).

1) Libertés individuelles : une première est posée et irrigue l’ensemble de la déclaration


(DDHC), présente dès le premier article : les hommes naissent et demeure égaux en droits ; il y a
une égalité entre les hommes. Cette égalité est en droit et non en fait donc les différences qui
existent entre les individus ne sont pas niées.
Exemple : article 6, les différences peuvent être une source de distinction «  tous les citoyens
étant égaux aux yeux de la loi… » Les distinctions ne doivent pas aboutir à leur reconnaître des
droits différents. Ce principe d’égalité est présent partout.

2) La sûreté : sentiment que chacun est en sécurité, garantie que l’on n’est pas soumis à
l’arbitraire de son intégrité physique.

3) La liberté ; déclinée par la DDHC en différents points de différents articles.


Exemple : se déplacer, penser, s’exprimer, religion.
Article 10, « nul ne peut être inquiété par ses opinions… »

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➢ Principes fondamentaux en matière pénale : nul ne peut être puni qu’en vertu d’une loi. Le
citoyen est protégé contre l’arbitraire du pouvoir. Il faut que la loi ait été établie antérieurement au
délit.
➢ On parle de « principe de non-rétroactivité de la loi pénale ». Elle ne doit établir que des lois
strictement nécessaires. Quand la loi pénale est modifiée et qu’elle adoucit les peines, c’est elle
qui est appliquée, même si le délit est commis antérieurement ; exception au principe de non-
rétroactivité.
Autre principe : droit de propriété dont l’article 2 nous dit qu’il figure dans les droits naturels et
imprescriptibles de l’homme. L’article 17 revient en disant que : « nul ne peut être privé de sa
propriété sauf lorsque la nécessité publique l’exige. »

➢ Liberté politique : exemple : article 6, il expose le principe selon lequel les citoyens ont le droit
de concourir à la confection de la loi.
Article 14, droit de constater la nécessité de la loi, consentir les impôts + droit de demander des
comptes à tout agent public. L’individu est exposé comme un citoyen qui a des lois lui permettant
de se protéger contre la société : on parle de liberté de résistance. Cette déclaration pose tous
les principes qui, aujourd’hui encore, fondent notre système politique.

➢ Evocation de sa valeur juridique actuelle : simple valeur symbolique ? Attachement à une


période historique ? Peut-on s’en saisir devant un tribunal ? La réponse est OUI ; c’est un
instrument juridique.
D’un point de vue juridique, il existe une hiérarchie, des textes différents des uns des autres dans
un ordre donné ➢ on a une sorte de pyramide. A sa tête, la constitution qui s’impose aux autres,
notamment à la loi, la constitution est la norme supérieure, toutes les autres normes juridiques
doivent y être conformes.

Notre constitution intègre la DDHC de 1789. De quelle manière ? Dans son préambule (1958) le
peuple français proclame son attachement aux droits de l’homme tels qu’ils ont été définis dans la
DDHC de 1789.
Ce renvoi à la DDHC n’est pas anodin. Le 5 mai 1946, par référendum, au sortir de la seconde
guerre mondiale, la République a voulu se doter d’une nouvelle conduite, un projet a été élaboré, il
prétendait réécrire la DDHC ➢ le peuple français a dit NON. Cette déclaration à valeur
constitutionnelle, c’est-à-dire qu’elle est au sommet de la pyramide et s’impose aux lois et toutes
autres normes juridiques. On peut estimer que la loi appliquée est contraire à la DDHC (de 1789),
si le conseil constitutionnel admet cela, on annule la loi : « liberté de résistance » depuis 1789, la
société a changé et le rapport entre les hommes et la société a évolué, c’est cette évolution que la
DDHC a actée en posant aux côtés de la DDHC une autre conception de la notion de liberté.

Sous-section 2 : l’évolution de la notion de liberté dans le Préambule de


la Constitution de 1946 :

Après le rejet du 5 mai, une nouvelle Assemblée a écrit un projet adopté, plutôt qu’une nouvelle
déclaration des droits, au Préambule de 1946, on introduit des principes nouveaux (déclarés
comme nécessaires à notre temps), ces principes posent une conception nouvelle des libertés.
➢ la créance ; l’individu est considéré comme ayant le droit de se retourner contre la société
pour lui demander des actions positives : il exige l’exécution d’une obligation.
Exemple : l’individu peut exiger du pouvoir politique qu’il l’accueille en raison de son action en
faveur de la liberté ; alinéa 4, préambule de 1946.
On peut demander l’accès au savoir. On peut demander une protection sociale.
La notion de liberté est complétée par cette notion de l’individu à demander une action positive.

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Le droit constitutionnel a cette particularité d’avoir évolué pour englober ces deux conceptions de
libertés (la résistance et la créance). L’évolution ne s’arrête jamais :
3 libertés qui seraient posée dans un troisième texte (plus récent) intégré dans la Constitution
adopté en 2004 « la charte de l’environnement ».
Les Rapports entre les hommes et la société sont modifiés une nouvelle fois. L’individu est posé
comme étant responsable des générations futures. D’où l’attention portée à l’environnement. Le
Droit Constitutionnel d’aujourd’hui n’est pas un endroit monolithique (formé d’un seul bloc de
pierre), il se constitue au jour le jour, on pourrait l’appeler « droit de la conciliation » car à force de
vouloir intégrer des conceptions qui reflètent une époque donnée, le Droit Constitutionnel risque
d’inscrire des notions qui vont finir par se contredire.
Exemple : quand un nouveau gouvernement est élu et dit « je vais nationaliser des entreprises car
politiquement j’estime que des entreprises privées ont une grande économie cruciale donc il vaut
mieux les diriger », ce programme met en cause le droit de propriété.
Il fallait vérifier que les conditions posées à l’article 17 étaient remplies. Inversement, l’alinéa 9
du Préambule de 1946 pose que tout bien, toute entreprise qui acquiert un monopole doit devenir
une propriété collective (c’est donc une obligation). Comment concilier tout ça ? en 1982, le conseil
constitutionnel a considéré qu’il fallait faire roi les deux textes.

Oui, il est possible de nationaliser des entreprises si la loi estime que c’est l’intérêt général.
De plus, la loi ne pourrait nationaliser l’ensemble des entreprises car en 1789, on pose la liberté
d’entreprise. L’Etat ne peut remplacer les acteurs privés.
L’objet du Droit Constitutionnel n’est pas seulement de donner des recettes pour le fonctionnement
du pouvoir politique.
Le Droit Constitutionnel est orienté vers le respect des libertés. C’est cela qui lui donne toute sa
richesse. Le Droit Constitutionnel est porteur d’une vision de l’individu/société/politique. Elle ne
saurait être figée à un moment donné.

Chapitre 2 : l’évolution du droit constitutionnel


(depuis 1789).
Section 1 : la période révolutionnaire, fondement du DC.

Sous-section 1 : l’affirmation de principes nouveaux.

De 1789 à aujourd’hui, la France n’a pas connu moins de 15 constitutions, on peut lui ajouter 5
constitutions jamais adoptées. A celles-là, on peut ajouter des régimes transitoires qui ont
fonctionnés sans véritable constitution. Parfois, il y a eu des régimes politiques différents. L’histoire
est riche et il faut avoir des repères, puiser des enseignements.
On ne peut pas étudier en détail toute les Constitution, on va mettre à jour la logique de
succession des Constitution. Le point de départ du Droit Constitutionnel et la révolution de 1789,
à partir de cela vont se succéder des Constitutions qui vont enrichir les acquis révolutionnaires et
aboutir à la 5ème République (1958).

L’histoire de la constitution française n’est pas née en 1789. L’ancien régime a nourrit ces acquis
révolutionnaires.
Pourquoi la révolution de 1789 a été précédée par la révolution des idées ?

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➢ L’institution de l’ancien régime :

Au sens formel, la Constitution n’existe pas (c’est a dire, qu’on a pas de document qui auraient eu
vocation à décrire les institutions du Royaume), il y a des règles qui existent et elles reposent sur
deux institutions essentielles à l’Ancien régime :
⁃ Le pouvoir royal : qui était absolu, théorisé par Jean Baudin, il explique que le roi se
présente envers ses sujets comme Dieu envers les hommes. Ce que Dieu veut ne peut être
contesté car Dieu est juste. Il détient son pouvoir de Dieu lui-même. Le monarque dispose du
pouvoir suprême de l’Etat. Il impose à ses sujets les règles qu’il croit utiles, seul lui peut les
modifier. On a donc une concentration des pouvoirs sur la personne royale.

⁃ Le gouvernement par très grand conseil, dont les Parlements qui ont reçus des
avantages importants qui leurs permettent de faire échouer le pouvoir du roi.
Pouvoir de rendre la justice et de rendre applicable les actes décidés par le roi
(enregistrement).
➢ Ils se sont reconnus le droit de faire des observations sur cela (remontrances) et ont pu
empêcher la volonté du roi. Si le roi voulait les outrepasser il fallait réunir les états généraux (3
ordres de la société)
➢ ils montrent aussi leur force en exigeant leur droit à consentir un impôt (cf. 1789), le roi a fini
par abandonner l’idée de les convoqués. Il y a donc une fragilité du système politique que la
révolution des idées va mettre à nue/et illustrer :

2 auteurs : Montesquieu et Rousseau

1) Il n’est pas un ennemi de la royauté mais estime qu’elle doit être modérée. Ce qui compte c’est
que le monarque poursuive l’intérêt général et soit en contact avec des corps intermédiaires qui
vont être des freins au pouvoir royal. La société est composée d’intérêts disparates (c’est à dire
qu’ils ne forme pas un ensemble harmonieux) et le roi ne peut gouverner que parce qu’il est guidé
par des corps intermédiaires. La noblesse tient sa place et devient le garant de l’intérêt général, du
bien commun. Cette conception comporte le principe de la limitation des pouvoirs du roi.

2) Rousseau va développer bien avant la Révolution une pensée radicalement novatrice. Il remet
en cause l’existence de la monarchie, le peuple devrait avoir le pouvoir et rien ne doit lui résister.

➢ L’un et l’autre remette en cause la toute-puissance du monarque et prétendent remplacer


cette souveraineté par cette notion du bien commun. On doit constater que la révolution a balayé
l’ancien régime mais que sa véritable richesse c’est d’avoir posé des principes, des sangles, et des
roches de granits sur lequel le système allait se construire.
La révolution de 1789 (Début de sous-section) a cette particularité d’affirmer les principes
nouveaux et rechercher un nouvel équilibre.

Principes nouveaux posés en 1789 :

1) La consécration de la nation : les états généraux sont convoqués en 1788, elle fait suite à
l’impossibilité du roi à créer de nouveaux impôts (Louis XVI).
Dès 1788, le Parlement de Paris publie une déclaration des lois fondamentales du royaume et
dans cette déclaration, il affirme la monarchie et réaffirme le droit des états généraux et le droit
d’être arrêté que pour être mis sans délai devant un juge. Les trois ordres (clergé, noblesse, tiers-
état) trouvent une forme de consensus (c’est à dire un accord entre deux personnes) pour
considérer que le monarque ne peut agir que dans des formes définies.
Les états généraux vont adopter le principe selon lequel ils expriment les droits de la nation.

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Elle prend corps avec trois dates :
⁃ Le 5 mai 1789.
⁃ Le 17 juin 1789.
⁃ Le 20 juin 1789.

2) Les représentants du Tiers-état refusent de siéger car le vote des états généraux et fait par
ordre. Ils estiment que le vote doit se faire par personne et invitent les autres à les suivre.

3) La situation est toujours bloquée, le tiers-état va se déclarer Assemblée nationale.


➢ C’est une étapes essentiel car depuis cette date, symboliquement s’opère un transfert de la
souveraineté du roi vers la nation. Elle se déclare seule compétente pour exprimer la volonté de
la nation
➢ Ils deviennent les concurrents du roi. Le roi refuse en annulant cette délibération mais doit très
vite accepter la fusion des trois ordres. Ainsi, face au roi, siège l’Assemblée National qui exprime
la volonté de la nation et le roi ne peut y résister.

4) Le 20 juin, l’Assemblée National se déclare constituante (élue pour rédiger une constitution)
par le serment du jeu de paume.
➢ Les députés du tiers-état font le serment de rester unis jusqu’à ce que la Constitution du
royaume soit établie, la consécration de la nation.
➢ Ces événements mettent fin à l’autorité absolue du roi et le pouvoir devient constitutionnel.

2ème fondements : La DDHC qui pose les libertés et les définitions du droit politique dont les
citoyens se prévalent (être supérieur, meilleur, et l’emporter).
Les individus ne sont plus des sujets mais des citoyens, des membres actifs qui participent au
pouvoir.
Exemple : article 6, mai et juillet (2mois) ➢ les événements politiques allaient se bousculer, les
fondements traditionnels sont remplacés par la nation, la constitution.
Depuis 1789, jamais ils n’ont été remis en cause. Un tel bouleversement aussi rapide ne peut
aboutir de suite à un régime stable.
Les différentes assemblées cherchent un nouvel équilibre.

Sous-section 2 : la recherche d’un nouvel équilibre.

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1)La monarchie constitutionnelle est impossible.

Les régimes politiques de France de 1780 à nos jours.

DATES REGIMES POLITIQUES HOMMES EVENEMENTS

1780/1792 Monarchie Louis XVI DDHC: 1789

1792/1804 1ère république Condorcet rédige un Coup d’État.


projet d’instruction civile
en 1792

COUP D’ÉTAT COUP D’ÉTAT COUP D’ÉTAT COUP D’ÉTAT

1804/1815 1er empire Napoléon 1er 1804: code Civil

1815/1848 Restauration Louis XVIII, Charles X,


monarchique Louis Philippe 1er

1848/1852 2ème république Louis Napoléon • suffrage universel


Bonaparte masculin 1848.
• 1848: abolition de
l’esclavage 1848 par
Victor Schœlcher ???

COUP D’ÉTAT COUP D’ÉTAT COUP D’ÉTAT COUP D’ÉTAT

1852/1870 2nd Empire Napoléon III

1875/1940 3ème république Gambetta (proclame la • 1882: école publique


3ème république le 4 sept obligatoire
1870 / Jules Ferry) • 1905: loi de séparation
des Eglises et de l'Etat

COUP D’ÉTAT COUP D’ÉTAT COUP D’ÉTAT COUP D’ÉTAT

1940/1944 État français Maréchal Pétain

1944/1946 Gouvernement Général de Gaulle 1944: droits de vote des


Provisoire de la femmes
République Française
( GPRF)

DATES RÉGIMES POLITIQUES HOMMES ÉVENEMENTS

1946/1958 4ème république Général de Gaulle

1958/aujourd’hui 5ème république Général de Gaulle fonde •1962: élection du


la 5ème Rép. président au suffrage
universel.
• 1974: majorité 18 ans
 

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• C’est difficile. Les révolutionnaires vont tenter d’établir (1789, 1792), une monarchie
constitutionnelle (cela ne veut pas dire que les députés qui siègent là-bas ont voulu faire une demi-
révolution ; la monarchie est la seule correspondance ; elle est limitée par la constitution dont ils
ont dotés le nouveau régime et une monarchie non absolue) mais vont se tourner vers la
République (difficile à mettre en œuvre) :

➢ Elle aboutit à un césarisme : pouvoir d’un homme : Napoléon 1er de 1804 à 1815
Si la monarchie survit en réalité, il n’y a plus rien à voir après 1789.
Avant, il était absolu (roi de France) Après : constitutionnelle avec des pouvoirs limités : (« roi des
français ».)
La DDHC ne s’est pas contentée d’écrire des formules généreuses, elle pose des principes
concrets. Il n’y a plus d’ordres mais des individus.
La période qui suit 1789 a bouleversée la société française. Ce bouleversement se retrouve dans
la 1ère Constitution française (du 3 septembre 1791).

2) Les tentatives Républicaines (1ère république) : (1792,1798) : 1804.

Il faut deux ans pour écrire cette Constitution : cela s’explique par l’ampleur des éléments à
discuter, les événements politiques et l’assemblée constitutionnelle est en même temps législative
(c’est à dire qu’elle adopte les lois).
Cette constitution de 1791 va avoir la particularité d’être mise en œuvre dans un contexte
défavorable.
• Le nouveau régime a besoin d’une légitimité électorale non trouvée car la multiplication des
élections a fait que le corps électoral s’est détourné des urnes.

➢ La vie politique est mouvementée avec l’émergence de clubs : opposition entre le roi et
l’Assemblée (à travers Robespierre).

L’ancien monarque n’acceptait pas d’être rabaissé à un Droit Constitutionnel. La question de la


monarchie française était importante, elle mettait en cause les monarchies européennes ; louis XVI
est perçu comme une partie de l’étranger.
La constitution a facilité cette opposition entre le roi et l’Assemblée.
Elle donnait au roi le droit de veto sur les lois votées à l’Assemblée, ainsi le roi pouvait bloquée 4
ans une loi et donc la révolution. C’est une situation de conflits en l’été 1792 avec une agitation
politique contre le roi et elle est à son comble le 10 août car l’Assemblée nationale suspend ses
pouvoirs. Elle précise que le roi et sa famille reste en otage.
Cette première constitution vit à peine une année. En 1792, une autre page s’ouvre.

• 1792 : La Constitution est nouvelle car elle rompt avec la monarchie, s’ouvre alors une
période de suffrage universel et la République est proclamée. Mais la notion de République n’est
pas précise.
Seul caractère : reconnaissance du suffrage universel à plus de 21 ans. L’élaboration de la
constitution va être rattrapée par les événements politiques : pas moins de 3 constitution sont
mises en œuvre.
La 1ère : de septembre 1792- à juillet 1794 ; la «  République Jacobine »
➢ les députés mettent en place une Constitution de l’an I, il la rédige en un temps record, elle
est rédigée par le comité de scène publique.

➢ La constitution de 1793 réécrit une nouvelle déclaration des droits dans laquelle on trouve deux
nouvelles notions : «  le but de la société est le bonheur commun » et article 21, « la société doit

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subsistance aux citoyens malheureux soit en leur donnant un travail soit en leur donnant des
moyens d’existence. »

Elle est symbolique car elle met en place une démocratie véritable. Elle fonctionne sur le suffrage
universel direct. Elle est votée par référendum.

Les Difficultés : elle est approuvée mais avec un fort taux d’abstention donc elle apporte une
déception, de plus la République est attaquée de l’intérieur et de l’extérieur (par les monarchies
européennes).
Elle n’est jamais appliquée car le gouvernement se proclame révolutionnaire. C’est le règne de la
terreur qui s’installe : période pendant laquelle le comité de scène publique a pris pour décision
de surveiller et accélérer le travail de l’administration, il va concentrer tous les pouvoirs et
Robespierre va exercer une dictature personnelle sur lui jusqu’au 27 juillet 1794, elle dure donc
une année.

Cette période s’explique par les dangers que la révolution doit affronter. Le comité de scène
publique va s’autoriser toutes les mesures.
Exemple : envoi de représentants dans mes départements qui crées des tribunaux criminels dans
lesquelles les sentences s’appliquent directement et sont rendues avec brutalité (pas d’avocat, pas
de parole), les ennemis sont ceux qui cherchent à anéantir la liberté publique.
Cette terreur marque la période de révolution par sa brutalité et les principes mis en œuvre.

Du point de vue juridique, la terreur et donc la République se construisent autour de deux


éléments :

1) Le dogme de la loi : expression de la volonté générale (étrangement interprété par


Robespierre), la volonté générale ne doit être respecté que dans la mesure où elle vise au respect
de la liberté. Il veut mettre en œuvre le « despotisme de la liberté », mais en réalité, il s’autorise
toutes les inégalités.

2) Le dogme de la vertu (c’est à dire l’amour de la patrie et vérité)=;


➢ Le fondement de la République n’est pas politique mais moral. Elle se crée ses propres Dieux.
Exemple : Robespierre mettra en œuvre la fête de l’être suprême et va prétendre l’incarner, elle
doit quitter la République et imprégner chaque homme.

Ce règne tombe avec Robespierre et une nouvelle République est mise en œuvre. Elle est dite
« thermidorienne ».
Elle a pour fonction de calmer/et d’apaisé après cette période.
Ces partisans doivent se préserver de la gauche qui ne leur pardonne pas la mort de Robespierre
et des monarchistes qui ne leur pardonnent pas la mort de Louis XVI. C’est une République de la
modération et elle ne trouve pas beaucoup de défenseurs. Elle est adoptée en 1795.

On trouve une nouvelle déclaration des droits qui remplace celle de 1793 et de 1789 mais elle
paraît terne, sans portée ni élan.
Exemple : Article 4, « nul n’est bon citoyen s’il n’est bon fils, bon père, bon ami, bon époux ».
Cette Constitution s’appuie sur une morale bourgeoise. Cette République ne résiste pas au dernier
coup d’Etat du 18 brumaire de l’an 8 par Napoléon (Le gouvernement du Consulat forme le
gouvernement de la République française entre 1799 et 1804.

Il est mis en place après le coup d'État du 18 brumaire an VIII. Napoléon Bonaparte,
Emmanuel-Joseph Sieyès et Roger Ducos forment un Consulat provisoire, avant l'adoption
de la nouvelle Constitution, le 13 décembre 1799.
Le Consulat prend fin lorsque les trois consuls laissent place à un empereur, le 18 mai 1804).
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3) La période napoléonienne : (1799,1814).

Elle marque la fin de la République qui laisse sa place au Césarisme : Le césarisme désigne un
mode de gouvernement comparable à celui mis en place par Jules César et les empereurs
romains qui l'ont suivi. Il prend la forme d'un régime autoritaire et absolu dans lequel un seul
homme, soutenu par le peuple, est dépositaire de tous les pouvoirs.
Cette période est marquée par la personnalisation du pouvoir :

➢ Un seul homme l’exerce, Bonaparte a été 1er consul puis consul à vie et enfin empereur des
français. Quoi en dire ?
Elle connaît une succession de Constitution qui vont augmenter le pouvoir de Bonaparte, de
plus durant cette période sont mise en place des structures qui constituent la société française
et qui existent encore aujourd’hui et la structure encore.

• La Succession des Constitutions : pour une fois, la Constitution abandonne l’idée de se lancer
dans la déclaration des droits, elle va à l’essentiel : organiser les pouvoirs très vite, l’idée
augmente = l’influence doit venir d’en haut et le pouvoir d’en bas, c’est-à-dire que l’empereur
prétend détenir son pouvoir du peuple et de sa volonté cette période a pour richesse de vouloir
mêler deux éléments contraires.

• Il y a eu 3 constitutions. On peut dire que pour en changer, Bonaparte a pris pour prétexte des
éléments intérieurs et extérieurs, et il a voulu fonder son pouvoir sur un plébiscite (le fait
d’approuver, et ensuite demandé au peuple). Il y a un rapport trouble avec celui du suffrage ; trop
guidé, sans sens, et instrumentalisé.

• 2ème caractéristiques : le Parlement est fragmenté et incapable d’exercer un pouvoir contre


l’exécutif (dans un Etat, le pouvoir exécutif ou, par raccourci, l'exécutif désigne le pouvoir chargé
d'exécuter les lois, de définir les règles nécessaires à leur application et de gérer les affaires
courantes de l'Etat. Avec le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire, il est l'un des trois pouvoirs
constituant un Etat).

Dans la constitution de 1799 on trouve deux chambres étranges :


1) Les tribunats (Tributains) ➢ on parle sans voter.
2) Le corps législatif ➢ on vote sans parler.
+ Le Sénat conservateur qui est une chambre de notables désignés par Bonaparte qui a les vrais
pouvoirs législatifs et va tout autoriser.

Les 3 constitutions vont de paires : régimes de faux semblants où le peuple est


instrumentalisé, et un régime ou les pouvoirs sont fractionnés ou achetés.
Le pouvoir exécutif agit en toute liberté. Si on ne retient que les constitutions de cette période, le
bilan est amer car ce détournement de pouvoir du suffrage va rester ancré au point que le
référendum sera toujours suspecté (même aujourd’hui).
Au-delà des institutions, la période napoléonienne est essentielle, on peut dire que dès ses débuts,
Bonaparte a eu la volonté de créer des institutions fortes, durables, et qui remettent en route le
fonctionnement de la société française.

• 3 éléments de cette œuvre :

1) La structure administrative : l’Ancien Régime se caractérisait par l’accumulation de structures


héritées par la tradition. La constituante en 1789 abolit les divisions administratives de l’Ancien
Régime et elle crée des départements, des cantons, des districts, et des communes.

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Elle a fait un 1er travail mais en 1789, la Constitution veut mettre à la tête de celles-ci des
personnes élues et donc cela se transforment en multitudes de Républiques dans la République.
Bonapart donne de l’unité à l’ensemble en posant des principes de centralisations et
d’uniformisations.
Exemple : loi du 28 pluviôse de l’an 8 (c’est à dire, le 17 février 1800) ➢ «  la constitution
administrative de la France », elle est essentielle car les Constitutions se succèdent mais il y a
toujours l’administration.
Le pouvoir de l’Etat doit être diffusé sur l’ensemble du territoire de manière à garantir que les
décisions prises en haut vont être appliquées en bas.

Napoléon crée donc les préfets (avec le 1er ministre Chaptal) ➢ ils ont pour fonction de diffuser
l’ordre avec la rapidité du fluide électrique.
Il a toujours ce rôle de représenter le pouvoir exécutif. Instauration du Conseil d’Etat
➢ Elle a une fonction de juge, la Cour suprême + mission d’aide au gouvernement dès la
Constitution de l’an 8.
➢ Du point de vu des réalisations, la période napoléonienne a posée l’idée de centralisation : « 
tout viens d’en haut ».

2) Le Code Civil : vœu souhaité dans la Constitution de 1791. Il est adopté en mars 1804.
Jusqu’où le code civil entérine la mort de l’AR et les préceptes/idées qui le fondent ? Le pouvoir
napoléonien constitue le droit de la révolution/et le monde nouveaux ?
Exemple : la propriété devient un droit inviolable et sacré pour tous. Du point de vue du droit des
successions, le code civil marque une sorte de retour en arrière : pour la famille légitime.
La période de Napoléon Bonaparte est un compromis entre révolution, et les idées de l’Ancien
Régime.

3) Question du conflit religieux : essentiel à cette période car le Vatican soutient l’Ancien
Régime. La révolution constitue une rupture de l’Etat français avec l’Eglise catholique. Cette
rupture est difficile à gérer car le peuple est profondément attaché aux églises et
sociologiquement les campagnes étaient proches.
Les combats du pouvoir contre l’église étaient mal perçus. Napoléon Bonaparte aboutit au
Concordat (un marché) en 1801
➢ Il partage l’idée qu’il ne peut admettre le retour d’un clergé ennemi de la République française.
+ il sait qu’il ne peut pas rompre avec l’Eglise catholique. Donc il prend l’idée de créer une église
nationale et non romaine : qui obéit à Paris. Il obtient ainsi des concessions.
➢ La religion catholique n’est pas consacrée comme une religion de l’Etat mais de la plus grande
majorité des citoyens. De plus, les évêques sont renouvelés et les nouveaux sont nommés par le
1er consul : Paris les choisit et ils sont institués par le Pape. Puis, l’Eglise renonce à récupérer
les biens nationaux et la nation salarie les prêtres, pour mieux les contrôler.
➢ En 1905 : On a la séparation de l’église et de l’Etat.

Conclusion de cette période révolutionnaire :

Sur un plan institutionnel, toute la panoplie des équilibres politiques a été mis en œuvre. Exemple :
on passe de 1791 où le Parlement est le cœur du pouvoir exécutif à la fin de période où c’est le
chef qui domine.
L’esprit révolutionnaire va se cristalliser dans la Constitution de 1793 (jamais mis en œuvre) qui n’a
jamais montré ses faiblesses/et ses défauts. : elles posent des principes.
Un autre courant dit que ce qui importe c’est l’efficacité du régime politique, la force de l’exécutif
est un élément structurant de la droite française.
Le droit constitutionnel apparaît comme foisonnant, aux multiples possibilités mais il doit faire des
choix à l’issue de cette période.
En 1814 s’ouvre une autre période qui enrichie les acquis révolutionnaires.
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Section 2 : l’enrichissement des acquis révolutionnaires.

Sous-section 1 : le retour impossible à l’Ancien Régime (1814/1848) : La


restauration monarchique.
➢ Monarchie de juillet, restauration : On a une instabilité constitutionnelle car les régimes se
sont succédés en moyenne tous les 15 ans mais certains ont bien durés.
Dans cette période se dégage des épisodes qui expliquent les règles constitutionnelles de la 5ème
République. Elles sont au nombre de 3 :
⁃ Impossibilité de retourner à l’Ancien Régime.
⁃ Impossibilité de ne pas se consacrer au suffrage universel.
⁃ Impossibilité de ne pas se consacrer à la République.

Le 30 mars 1814, Paris capitule devant les troupes des monarchies européennes et le Sénat
prononce la déchéance de Napoléon et sa famille (c’est la fin de la Révolution).
Mais : Quelle est la place à donner aux idées de la Révolution ?
Quelques sénateurs se chargent d’élaborer un projet de Constitution et envisagent que le roi ne
soit plus le roi de France mais le roi des Français.
Ils envisagent de se servir eux-mêmes, et donnent aux sénateurs des privilèges exorbitants qui
discréditent leur travail.
Finalement, le 4 juin 1814, le nouveau monarque octroie une charte constitutionnelle qui va créer
la restauration (avec louis 18).
Napoléon pendant la période dite des « cent jours » reprend le pouvoir avant sa défaite à Waterloo
qui met fin à toutes ses chances de revenir au pouvoir.
Les cent jours montrent à Louis 18 que le personnel politique est prêt à se vendre au 1er venu.
Ils ne sont pas attachés au monarque et la restauration est marquée par sa fragilité qui s’ouvre sur
une forme d’audace :
La Charte Constitutionnelle du 4 juin 1814 : une nouvelle Constitution du royaume de France.
Cette dernière a pour intérêt de montrer comment le roi se positionne vis-à-vis de la révolution.

Son préambule indique que « nous avons volontairement et par le libre exercice de notre autorité
royale accordé fait concession et octroie à nos sujets de la Chartes Constitutionnelle qui suit ».

La souveraineté est considérée comme appartenant au roi et non au peuple. Le nouveau


monarque nie la révolution en disant que : «  la divine providence en nous rappelant dans nos
états après une longue absence nous à imposer dans nos obligations (…) cherchant à renouer la
chaîne du temps (…) nous avons effacés (…) tous les maux ».
Aucune autre autorité ne peut concurrencer celle du roi.
Les autres institutions n’ont qu’un rôle mineur, ce qui va compter, c’est le rapport de force politique
qui va se jouer au sein de la société française.
Or, politiquement, cette période va être marquée par l’affrontement entre les ultras royalistes qui
vivent la restauration comme une revanche et veulent faire payer aux révolutionnaires le fait
d’avoir envisagé la fin de l’Ancien Régime. Ils réclament « des fers, des bourreaux, des
supplices ».

Et les libéraux qui sont épris de l’esprit de 1789, sans majorité au Parlement mais ils ont toujours
été une grande force politique car ils ont montré la voie de 1789.
Le monarque est mort, en 1824 il est remplacé par Charles 10, plus obstiné, il remet en œuvre
l’Ancien Régime donc il s’entoure des ultras les plus durs en ignorants les défaites électorales
au sein de la chambre (de 1827/à 1830).

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Il s’entête et selon l’article 14 de la Constitution il signe 4 ordonnances par lesquelles, il
suspend la liberté de la presse, dissout la chambre avant même qu’elle ne siège, convoque
les électeurs.
Cela crée une agitation populaire à Paris et 3 jours d’émeutes (27, 28, 29 juillet 1830 ou les 3
glorieuses) qui entraînent la fuite de Charles 10 et mettent au pouvoir un nouveau monarque.
Ils sont menés par le peuple de Paris et la gauche parlementaire (emmené par Adolphe Thiers, qui
se méfie des idées Républicaines et souhaite la mise en place d’une monarchie modérée).

1814-1830 : Sur le plan institutionnel montre que le retour à un monarque divin n’est
politiquement pas acceptable et que le pouvoir exécutif ne peut ignorer le Parlement.
L’exécutif et le législatif doivent rentrer dans un dialogue, et trouver un équilibre.
En 1830, : autre que la restauration.

1830, 1848 : On a l’orléanisme. C’est Louis-Philippe d’Orléans le 31 août 1830 qui est acclamé
+ il reçoit la confiance d’une partie de l’Assemblée dissoute par Charles 10.
Ce régime (pendant 18 ans) se caractérise par la question de la légitimité du nouveau roi et par la
coupure du régime avec la France réelle. L’orléanisme, quelle légitimité pour accéder au trône ?
Louis-Philippe ne prétends pas renouer avec la « chaîne du temps » mais il a le droit de régner car
il est de la branche des Bourbons. Au-delà de sa filiation, ou se trouve la légitimité ?

Derrière lui il y avait Lafayette, un Républicain vote des Parlementaires et députés et baisse de
majorité (219/430).
Sa légitimité peut-être doublement contestée par les monarchistes (il n’est pas de la branche aînée
des bourbons) et le peuple.
Cette restauration ne tient pas car très vite le régime se coupe de la France réelle).

Le roi n’a plus sa légitimité et la nouvelle Constitution met en place un Parlement auquel
elle reconnaît de vraies prérogatives. Mais il est élu avec une loi électorale qui baisse le
nombre des électeurs (varie entre 160000 et 240000 selon les régimes pour 9000000 d’hommes
adultes).
Le régime va pâtir de sa baisse de représentativité. Guizot ; président du conseil était habile
pour se maintenir mais réduit à l’immobilisme politique.
Il Trouve une majorité pour voter les lois de son souhait :

➢ Il permet aux fonctionnaires d’êtres députés. Il introduit un système de corruption ce qui n’est
pas intéressant pour la démocratie + il reste au pouvoir trop longtemps et n’a pas joué le rôle de
fusible quand une crise arrive.

La France est en évolution sociale. Les manufactures apparaissent, le monde ouvrier se


développe, et les industriels développent de la Main d’Oeuvre des salariés.
Guizot ne l’a pas vu et un mouvement révolutionnaire (qui s’inspire de 1792 ; il proclame la
République) emporte Louis-Philippe, et met fin définitivement à la royauté.
S’ouvre alors une nouvelle période (1848/1870) : avec la question du suffrage universel qui
s’impose comme constitution inéluctable.

Sous-section 2 : la percée du suffrage universel (1848-1870) :

La consécration du suffrage universel a été faite avec éclat en 1848 mais en réalité il devient une
arme à double tranchant car c’est avec ce prétexte et en l’utilisant comme plébiscite que Louis
Napoléon Bonaparte va reconstruire l’Empire.
C’est le suffrage universel qui va obliger à libéraliser l’Empire.

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En 1848 : la seconde République (jusque 1852) :

1er constat : le nouveau régime a été porté par une Révolution qui débute en février-juin : dans le
sang. Elle a surpris tout le monde car les Parlementaires contre Guizot ont été dépassés par la
Révolution de 1848 menée par le peuple de Paris. : La République qui donnerait le pouvoir aux
ouvriers. Tocqueville : « les passions de politiques sont devenues sociales ».

Le 24 février, la République est proclamée et est constituée d’un gouvernement provisoire.


Les institutions sont balayées et la question de nouvelles institutions se posent.
En 1848, l’ambiguïté va l’emporter. Pourquoi ? Car le gouvernement provisoire mis en place est en
grande partie composée de monarchistes (modérés) ce qui fait que la minorité de Républicains
aura du mal à faire valoir la domination des idées Républicaines fortes.

Les Décisions symboliques : on n’a plus de mort politique, abolition de l’esclavage. Dès que
le gouvernement provisoire s’est heurté à la réalité des faits, il a montré son vrai visage. Exemple :
le suffrage universel était incontournable sauf que le corps électoral passait de 200000 à 9000000

➢ On a un « Saut dans l’inconnu ». Le suffrage universel donne des résultats conservateurs, les
élections du 23 avril 1848 montrent une grande participation (44%) et donne une Assemblée
Républicaine dont les membres se méfier.
Cette Assemblée met fin à la révolution que le peuple continuait de mener dans le sang. Elle met
fin aux aspirations + met en place deux pouvoirs séparés l’un de l’autre.

• Assemblée unique (Parlement monocamérale, une chambre) élu pour 3 ans et qui dispose du
pouvoir législatif en entier (vote et proposition).

• Président de la République ; la Constitution de 1848 le fait élire au suffrage universel direct.


Mise en place de barrière : à travers un mandat de 4 ans non renouvelable de suite, impossibilité
de dissoudre l’Assemblée National pour le président + selon l’article 68, tout obstacle mis à
l’exercice du mandat de l’Assemblée National serait « un crime de haute trahison qui vaudrait
échéance immédiate du président de la république ».

• Cela montre leur incertitude à maintenir le président. C’est Louis Napoléon Bonaparte qui est élu
à une écrasante majorité (5 millions et demi sur 7 millions) + avec une majorité à l’Assemblée
Nationale : 450/750 ➢ donné aux monarchistes. L’Assemblée est divisée entre ceux qui
veulent un retour à l’Ancien Régime et ceux qui veulent une monarchie plus limitée.

• Le président Louis Napoléon Bonaparte va jouer finement en se posant comme le « défenseur


des libertés et le tenant de l’autorité ». Il se tait quand l’Assemblée maintient une loi mais rajoute
que pour voter il faut être domicilié depuis plus de 3ans (ce qui réduit la liste des électeurs) ; on a
pas de respect du suffrage universel. Louis Napoléon Bonaparte s’engage dans un coup d’Etat.

• Le 2 décembre 1851, il dissout l’Assemblée National (il n’avait pas le droit) et lance un appel au
peuple : « mon devoir est de déjoué les perfides projets de l’Assemblée », le souverain est le
peuple. Il met en place un régime autoritaire soumis au Plébiscite (95% lui donne raison)
• ➢ On a une seconde République qui tombe comme la première sous les coups d’un
homme qui prend le pouvoir par la force et reçoit la légitimité après coup par plébiscite.
• ➢ Le second empire.

Le deux décembre 1852, il se fait empereur, nouvelle Constitution (jusque 1870).


Le suffrage universel ne sera jamais vraiment maîtrisé et l’amènera à libéraliser le régime.

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Du point de vue de la Constitution : dans la toute première, le président de la République (en
1848) devient Président pour 10 ans sans élection.
Le pouvoir n’est pas donné à un organe mais à un individu. Rien n’est prévu pour la fin de son
mandat et le nouveau président peut dire celui qu’il veut voir lui succéder.
Le parlement est à nouveau fractionné entre deux chambres : le Sénat et le corps législatif.
Le président a un droit de veto, c’est à dire qu’il peut s’opposer à la promulgation d’une loi.

La Constitution de 1852 fait augmenter le pouvoir exécutif. Louis Napoléon Bonaparte ne peut
pas maîtriser le suffrage universel.
Le second empire a duré jusque 1870 soit 18 ans.
Louis Napoléon Bonaparte prétendait dénoncer l’assemblée. Dans la Constitution de 1852, il
admet que le corps législatif (qui discute et vote les lois) est nommé au suffrage universel.
Il évite de s’exposer directement car il n’organise pas de plébiscite.
Pour lui, il faut maîtriser au mieux l’expression de ce suffrage universel pour la stabilité de son
pouvoir.
Exemple : les réunions politiques étaient interdites et la presse soumis à un contrôle.
Malgré toutes ces mesures liberticides, il n’a jamais maîtrisé vraiment le Suffrage Universel.
Notamment à Paris, 5 opposants ont été élus députés. Cette fragilité du régime n’aurait pas suffit à
mettre le régime en cause si elle n’avait pas rencontré d’autres problèmes.
• En effet, le 14 janvier 1858, l’empereur est la cible d’un attentat. Il organise alors une
action armée au Piémont et il s’engage dans la voie de l’unité italienne (en 1861 : on a un état
italien) et se met alors à dos les français catholiques car les Italiens remettent en cause le pouvoir
du pape

➢ On a rapport conflictuel + Napoléon 3 signe un traité de libre-échange avec l’Angleterre, il


expose donc les français à une concurrence nouvelle.
➢ Il y a une prise de distance car pour le peuple, le pouvoir devrait glisser du monarque vers
l’assemblée.

Début 1860, l’empire est soumis à 3 types de contestations :


⁃ Politique.
⁃ Catholiques.
⁃ Milieu des affaires et des industriels.

L’empereur fait le choix de tenter de libéraliser le régime = on a une chute de contrôle


politique.
Exemple : en 1867, l’empereur fait voter une loi de droit de grève ➢ amène dans les urnes une
amplification du poids de l’opposition. Avant : 500 000 000  pour et 650 000 contre.

Ce qui a sauvé l’empereur c’est la division de l’opposition : Catholiques, Orléanismes (juillet),


Légitimistes et Républicains.
Le régime politique s’oriente progressivement vers un régime de type Parlementaire c’est-à-dire
le rapport entre le pouvoir exécutif et législatif = pour être équilibré.
En 1869, le succès politique du régime est éclatant car par un ultime référendum l’empereur
décide de poser une question au peuple par un vote pour donner son accord aux réformes
constitutionnelles vers le régime parlementaire.
Le 8 mai 1870, 7 000 000 disent oui et 1 000 000 non. Très large majorité. Le régime tombe
néanmoins à cause de la guerre dans laquelle Napoléon 3 s’est engagé contre la Prusse. Il est fait
prisonnier le 2 septembre 1870 à Sedan et la République est proclamée à Paris le 4 septembre
1870 : la 3ème.république.
Le régime sera-t-il éphémère ? Contre toute attente, elle s’ancre durablement.

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Sous-section 3 : l’ancrage de la République (1870-1946) :

Le 4 septembre, la République est proclamée par le peuple Parisien.


Rien ne permet d’envisager qu’elle aura un meilleur avenir que les précédentes car la notion
même de République est mal définie/ et définie par rapport à ses précédent de 1792 (terreur) et
1848 (coup d’état) ➢ elle fait peur aux modérés.

Si elle a pu s’instaurer, c’est parce que de 1870 à 1875, elle a montré qu’elle pouvait être un
régime de stabilité voir même de réaction. La prédominance du Parlement élu au SUD ; il est
considéré comme le seul organe démocratique/ayant les pleins pouvoirs en droit. Cette domination
va constituer le très fondamental des 3ème et 4ème républiques et aussi leur faiblesse.
La 3ème république marque un tournant par sa durée (70ans).
La 5ème République a fêté ses 55 ans. Faut-il continuer la guerre avec la Prusse ?
Paris va résister de façon héroïque car elle subit un blocus et capitule finalement le 18 janvier
1871 donc le gouvernement se transporte à Bordeaux et signe un armistice avec Bismarck.
Il faut de nouvelles institutions et élire une Assemblée. Ceux qui voulaient la paix étaient les
monarchistes et non les Républicains. Sur 675 sièges, 400 sont pour les monarchistes, 250 pour
les Républicains et 25 pour les Bonapartistes.
La restauration a échoué et la République s’est présentée comme un régime d’attente. C’est au
bout de 10ans que la 3ème République va prendre son visage définitif.
Pourquoi la République va s’imposer comme un régime de compromis ?

L’Assemblée est élue le 8 février 1871 et elle est en majorité monarchiste : ils ont voulus la
rétablir. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait ? Car la question existentielle à ce moment était de régler les
relations avec Bismarck + la majorité monarchiste s’épuise et laisse sa place aux Républicains.
En mars 1871, la négociation est lancée avec Bismarck or, les nouveaux députés ne s’y
connaissent pas.
Dans ces conditions, Adolphe Thiers devient l’homme de la situation car il a de
l’expérience. Il est élu chef de l’exécutif et passe le « pacte de Bordeaux » avec
l’Assemblée. Il s’engage à consacrer ses efforts à avoir un traité de paix avec la Prusse
mais ne prendra pas ni ne préparera de mesure Constitutionnelle.
Nominalement, le régime est républicain mais dans le fond il est monarchiste. C’est ce régime qui
tout en adoptant des lois conservatrice va mater la commune de Paris.

1ère loi le 31 août 1871, valeur de loi constitutionnelle qui nomme Thiers « Président de la
République » afin de le remercier d’avoir mis un terme à la commune de Paris qui s’est révoltée
car le peuple n’a pas admis que le régime de Bordeaux prenne l’initiative de la paix.
Paris s’était alors transformé en état dans l’Etat contre le régime du 4 septembre or, ce dernier n’a
pu admettre que son autorité soit contesté et il envoi des troupes au sein de la capitale qui
exécutent les Commun aires. La république est apparue comme stable, forte et imposante.

2ème loi, deux ans après la loi de Breuil ou Broglie, le 13 mars 1873 met un terme à la
puissance qu’avait tenu dans les faits le président de la République car il a selon
l’assemblé rompu le pacte en prenant parti pour la mise en place d’une république
définitive.
Les monarchistes votent le « cérémonial chinois » qui lui interdit de s’adresser aux députés : il est
mis à l’écart.
Il est remplacé par le maréchal Mac Mahon qui est un monarchiste en mai 1873.
Tout est donc prêt pour supprimer la République mais cela n’a pas lieu car le comte de
Chambord qui aurait dû prendre place sur le trône a refusé d’être « le roi légitime de la
révolution », il voulait un roi de l’ancien régime et la suppression du drapeau tricolore pour un
retour aux fleurs de lys : un tel retour en arrière était impossible.
20 sur 77
Il faut donc attendre la mort de se monarque en espérant que son successeur sera plus souple.
En attendant, ils disent que le président garde ses fonctions pour 7ans : loi du 20 novembre
1873.

➢ Arme qui favorise la suppression de la République en réalité. Ils gardent Mac Mahon et sont
décidés à faire une monarchie sans roi.
C’est dans ce texte que les députés vont rédiger et adopter les lois constitutionnelles de 1875.

07/10/13

• 3 lois qui constituent la Constitution de la 3ème république.


Au total, elles comportent 34 articles ce qui est court et donc laisse une grande marge à la pratique
des institutions.
Elles mettent en place 3 organes et disent peu de choses sur les rapports entre le Président
et le Parlement :

1) 1er organe : le Sénat : la loi de février 1875 lui est consacrée. Il y a 225 sénateurs élus et
75 nommés à vie par la chambre des députés ; pour la monarchie.
Les 225 sont élus pour 9 ans au Suffrage Universel indirect. Ils sont élus par les élus locaux
notamment. Ce mode de désignation favorise la représentation des campagnes car les élus des
petites communes sont surreprésentés.
Le sénat est l’assemblée la plus importante. C’est d’abord une chambre législative ; participe à la
confection de la loi + elle a les même avantage que la chambre des députés = on parle de
bicamérisme égalitaire. Le sénat peut bloquer le vote d’une loi.
De la même façon, le sénat peut renverser le gouvernement.
➢ Par un vote les sénateurs peuvent exiger la démission du gouvernement. Ils peuvent engager la
responsabilité du gouvernement.
Il sera donc doublement responsable devant le Parlement : chambre des députés + Sénat.
Le sénat prend toute son importance car il participe au droit de dissolution que pourra exercer le
Président sur la chambre des députés = pouvoir reconnu à l’exécutif (sous la 3ème République) de
dire par un décret que les députés sont renvoyés devant les électeurs.
Ils sont appelés à élire de nouveaux députés. Ce droit de la chambre basse (c’est à dire
l’Assemblée National) du Parlement est essentiel pour l’équilibre des pouvoirs entre l’exécutif et
le législatif.
Ce pouvoir c’est le pendant de la responsabilité du gouvernement devant le Parlement.
Avec ce droit et la responsabilité : les deux pouvoirs se tiennent l’un l’autre. Le gouvernement
peut faire tomber le Parlement et l’exécutif peut renvoyer les députés devant les électeurs =
on a un équilibre des forces.

Sous la 3ème, le Président ne peut prononcer la dissolution que s’il obtient un vote conforme du
Sénat : il participe à l’équilibre entre les deux pouvoirs et pourra paralyser le droit de
dissolution remis entre les mains du Président.
Donc, en 1875, quand ces lois sont adoptées elles sont des lois de compromis entre monarchistes
➢ Il espère transformer la constitution de république en monarchie et républicains. Le sénat, entre
les mains des monarchistes, peut aider au retour de la monarchie.
Mais les républicains font le pari que le sénat va lui-même devenir républicain car 225 sont élus
par les maires (des petites communes) et Gambetta fait le pari que la démocratie instillée dans les
villages finira par remonter, se diffuser et aboutir jusqu’au sénat pour que les sénateurs élus soient
les représentants (indirect) de cette population à laquelle un pouvoir de suffrage a été donné.

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2) La chambre des députés élue au SUD qui se présente comme une chambre qui va voter
la loi et pourra renverser le gouvernement.
Ce 2ème organe est assez terne quand on le compare au sénat

3) Le président de la république : il est problématique pour la république.


En 1792, lors de la 1ère république, la notion même de président n’apparaissait pas.
En 1848, lors de la 2ème république, les vrais républicains se défier d’un président de la république
élu au SUD.
Jules Grévy dénonce en 1848 un président élu au SUD car il pressent qu’il se retournera
contre la république.
Pour les monarchistes, le président est le remplaçant temporaire du monarque. Ils ont confiés
à ce président des prérogatives importantes : le droit de la dissolution de la chambre des
députés, le pouvoir initiatique des lois ➢ élément moteur du pouvoir exécutif.
Au-delà de ce que disent les lois de 1875, il faut s’interroger sur ce qu’elles ne disent pas : elles
sont floues/incertaines sur les rapports entre l’exécutif et le législatif.
Exemple : Le président nomme les ministres, on ne sait pas si il peut les révoquer.
On peut penser qu’implicitement un président peut les révoquer quand il veut mais le
gouvernement va se trouver dans une situation de double responsabilité :
1) Etre en accord avec le président
2) Etre En accord avec chacune des chambres du parlement

• Elles ont la capacité de renverser le gouvernement.


Il se trouve au cœur de la bataille que deux pouvoirs (président et parlement) vont se livrer.
Pourquoi cette bataille ? Car Mac MAHON est monarchiste et que le parlement avec le Suffrage
Universel va glisser vers les Républicains.

Le gouvernement qui se trouve responsable devant des pouvoirs opposés va faire les frais de
cette tension politique. Elle intervient par la crise du 16 mai 1877 : un moment incontournable de
la 3ème république et la république.

Elle a des conséquences sur les institutions jusque 1958. En 1875/76, après le vote des lois, il
fallait mettre en place les nouvelles institutions (sénat + renouveler l’Assemblée nationale).
Les républicains ont à ces 2 étapes montraient leur force.
Au sénat, avec 225 élus et 75 à vie, ils ont un tel soutien populaire et si bien manœuvré que
les monarchistes ont une très courte majorité 151/149.
A la chambre des députés, élus au SUD, le succès des Républicains est éclatant 360/200.
Elle devient une assemblée républicaine.

Jusque 1877, la crise peut être évitée car Mac Mahon nomme comme chef de gouvernement des
hommes de compromis mais en 1877, Jules Simon ne peut pas résister à la tension qui le
tiraille entre un président conservateur et une chambre républicaine.
En 1877 il a accepté que la chambre abroge une loi qui réglementait la liberté de la presse.
Mac Mahon était mécontent de cette position et lu adresse une lettre de remontrance, il fait valoir
que si lui n’est pas responsable devant le parlement il l’est devant la France et qu’à ce titre il devait
peser sur la politique menée par le gouvernement.
Pour Mac Mahon, le chef de l’état n’avait pas qu’un rôle honorifique mais devait peser sur la
politique de la nation.
Il nomme le duc de Breuil (un monarchiste conservateur) à la tête du gouvernement mais ce chef
est en désaccord total avec la majorité républicaine de la chambre des députés et elle refuse de
reconnaître le nouveau gouvernement : Le manifeste des 363.
Un mois plus tard, il dissout la chambre des députés avec la force du sénat (monarchiste)
puisque ils sont renvoyés devant les électeurs = la campagne qui a opposée Mac Mahon
(président monarchiste) à Gambetta (républicain et bon orateur) :
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Tout le discours a été de dire que c’est le peuple qui par son vote doit trancher.
Si le vote est favorable à Mac Mahon, les institutions se dirigeront vers une monarchie.
Dans l’hypothèse que non il faudra que le président de la république « se soumette ou se
démette » (s’effacer ou démissionner).

Le 14 octobre 1877, la victoire va aux républicains : 323/208.


Mac Mahon perd et symboliquement, la monarchie est battu. Il tente de nommer d’abord un
président du conseil pas véritablement républicain. L’assemblée refuse cela et Mac Mahon
accepte de se soumettre.
« L’exercice du droit de dissolution ne saurait être érigé en système de gouvernement » et Mac
Mahon admet que les ministres ne sont pas responsables devant lui et qu’il doit nommer
quelqu’un de conforme à la majorité des députés.

Le 30 janvier 1879, alors que le sénat est républicain, Mac Mahon démissionne et n’a plus aucune
marge de manœuvre.
C’est Jules Grévy qui prend sa place.

La crise du 16 mai 1877 : cette crise marque politiquement la défaite définitive des
monarchistes et elle va imposer l’idée qu’une république n’est pas un régime qui donne des
prérogatives au chef de l’exécutif mais un régime qui s’appuie sur la chambre basse du parlement
(élue au SUD) et Jules aussitôt élu va adresser au parlement un message que l’on appelle « la
constitution Grévy » ; il dit ne jamais rentrer en conflit avec la chambre des députés : on a
donc un effacement du pouvoir exécutif devant la chambre des députés.
La république va prendre toute sa mesure, elle va être revancharde, et va faire payer aux
monarchistes leur espoir.
Exemple : La loi républicaine votée par le parlement en 1883, qui suspend l’inamovibilité des
magistrats : ils sont conservateurs et monarchistes.
Cela a permis de disposer du pouvoir politique et « républicaniser » l’ensemble des institutions.
Cette 3ème république qui met 10 ans à accéder au pouvoir et dure 70 ans.
On va insister sur des événements marquants. Malgré les lacunes de ces constitutions, elle a
passé l’épreuve de la 1ère guerre mondiale.

3 crises qui ont ponctuées cette 3ème république :


⁃ L’affaire Boulanger
⁃ L’affaire Dreyfus
⁃ Crise du 6 février 1934

1) Elle intervient fin des années 1880, et les mécontentements montent. Les monarchistes
et bonapartistes sont toujours actifs contre elle. Ces opposants trouvent un ferment dans des
crises morales qui semblent affectées les républicains.
Le président Jules doit démissionner parce que son gendre est impliqué dans un trafic de
décoration. Il y a donc en 1887 un scandale financier + l’enthousiasme républicain n’existe plus. Il
se reporte sur le général Boulanger.

La république a souvent été remise en cause par un homme auquel l’onction populaire donnée des
prérogatives républicaines qui mettaient fin à la république.
Boulanger est nommé ministre des armées et prend des décisions qui le feront devenir un
personnage populaire : Il se présente comme un républicain convaincu, il réduit la durée du
service militaire de 5 à 3 ans et enlève les dispenses des religieux.
Il devient le « général revanche ». Boulanger commence à déranger les républicains et est
démissionné de son poste de ministre et est envoyé en garnison à Clermont-Ferrand. Mais
soutenu par la gauche et les royalistes, c’est là qu’il devient un danger pour la république. Il est élu
brillamment dans plusieurs élections partielles.
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Il finit par être élu député de Paris et là, il peut opérer un coup d’Etat. Ses partisans le poussent à
prendre le pouvoir mais Boulanger tergiverse et refuse le coup de force.
Le gouvernement profite de son hésitation pour reprendre l’initiative. Le sénat est constitué en
haute cour de justice. Il fuit à Bruxelles.

En janvier 89 la république a été à 2 doigts de tomber. Dans cet épisode à partir de janvier
1889, aucun républicain ne proposera de modifier la constitution de 1875 ni de proposer
l’élection du président au SUD. Il devient évident que le seul pouvoir doit résider dans la chambre
basse élue au SUD.

2) A l’origine, l’affaire Dreyfus est une affaire classique d’espionnage. Un agent du contre-
espionnage français trouve des bordereaux dans la corbeille de l’ambassadeur allemand à Paris
(on parle donc de « traître »).
Cette enquête aboutit à mettre en cause Alfred Dreyfus, un juif.
A partir de là, la presse antisémite se déchaîne contre lui et même si des doutes sur sa
culpabilité existent, la campagne de presse est telle que Dreyfus est dégradé et condamné à la
déportation à vie en Guyane en décembre 94.
Un commandant en arrive à la conclusion que le coupable n’est pas lui mais il y a un refus de
reconnaître son erreur.
Le commandement militaire fabrique de fausses preuves pour accuser Dreyfus. L’affaire prend un
tour politique quand on découvre cela, un, nouveau procès accuse le vrai coupable. Mais l’armée
qui représente l’honneur de la France refuse de se déjuger et innocente celui qui est coupable.
Zola intervient par son fameux « j’accuse », il est condamné à l’exil mais l’affaire est devenue
politique et sensible.
Le ministre de la guerre ordonne une enquête qui met en valeur le faux document et finalement, le
jugement qui a accusé Dreyfus est cassé par la Cour De Cassation mais devant le conseil de
guerre, il est à nouveau condamné.
Il faut attendre septembre 79 pour que le président accorde sa grâce à Dreyfus et 7 ans de plus
pour qu’un conseil de guerre l’innocente enfin.
Cette affaire, l’obstination de l’armée, est fondamentale car elle met en relief l’opposition entre les
républicains et les conservateurs.
Les républicains caractérisent leurs deux traits fondamentaux : le nationalisme (Allemagne) et
l’armée (revanche) sont remis en cause.
Si trahison il y avait, elle ne pouvait venir que d’un étranger et donc un juif d’où la persistance de
l’armée. Les conservateurs sont antisémites. L’église catholique participe activement à cela.
Exemple : le scandale de panama.
Elle alimente une haine des juifs avec un journal : « La croix ».
Il y avait les bons français (pur) et les mauvais. Finalement l’affaire oppose deux France. Une
attachée au respect de la hiérarchie, religion… = anti-dreyfusard.
Et un autre, à l’opposée qui voulait croire dans les valeurs de laïcité, égalité : les dreyfusards.
Les ligues sont des formes de partis politiques d’extrême nationalisme et conservatisme ; c’est à
dire une machine militante qui n’hésitait pas à faire le coup de force à quelque occasion :

3) 1934 : Importante car 35 ans après l’affaire Dreyfus on retrouve les même forces politiques
qui vont s’affronter avec la même violence.
La 1ère Guerre Mondiale n’a pas bouleversée la marche des institutions et après la victoire de
1918, le Parlement a repris tous ses droits et les critiques sont amplifiées par les ligues
constituées au moment de l’affaire Dreyfus.
La gauche républicaine est divisée car au Congrès de tours en 1920, elle se divise entre le S.F.I.O
et le parti communiste qui choisit d’adhérer à la 3ème internationale fondée par Lénine.

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Au lendemain de la 1ère Guerre Mondiale, les gouvernements ont beaucoup de difficultés à enrayer
les effets de la crise économique de 1928 qui va relancer les ligues d’extrêmes droite et l’anti
parlementarisme.
Le 6 février 1934, elles organisent une manifestation et tentent un coup de force en marchant sur
le palais Bourbon.
Cette tentative de s’emparer du pouvoir de la chambre des députés est réprimée violemment.
Cette manifestation fait prendre conscience à la gauche des dangers que représentent les ligues.
La gauche va se réunir autour du front populaire qui obtient la victoire électorale en 1936.

Du point de vue institutionnel, à la fin des années 30, la 3ème république avait le mérite d’avoir était
un régime de stabilité institutionnelle mais en réalité elle cachée au moins deux choses :

⁃ Une instabilité politique car les gouvernements se succéder à grande vitesse.


La suprématie Parlementaire était un leur car le Parlement jouait avec les gouvernements mais en
réalité il devenait une coquille vide qui faute de pouvoir agir déléguée ses pouvoirs au
gouvernement par des décrets et des lois et, il était soumis à la pression de la rue.
Ce constat on peut le faire fin des années 30, quand le régime allait tomber.

⁃ La 3ème république c’est aussi dans ses grandes heures (1880/1914) est un régime qui a
mené de très grandes réalisations encore inscrites dans notre Constitution.
Un grand nombre des lois sont à l’origine des principes fondamentaux reconnus par les lois de la
République. Ceux-là ont aujourd’hui valeur constitutionnelle = le préambule de la Constitution de
1946.

• Grandes réalisations/lois :
• La politique scolaire ; en 1880 elle est indissociable de la question religieuse car
l’enseignement est encore entre les mains des religieux, toute l’action de la république et Jules
Ferry est de casser la mainmise des congrégations religieuse sur l’enseignement et interdire aux
jésuites de pratiquer l’enseignement et instituée des « écoles normales d’instituteurs » qui seront
chargées d’enseigner la république aux futurs citoyens.

Le 16 juin 1881, une loi rend gratuit l’enseignement primaire public


La loi du 22 mars 1882, rend l’école obligatoire de 6 à 13 ans
Le 30 octobre 1886 : on a une laïcisation de l’enseignement public.
Les prêtres et religieuses sont interdis de toute fonction dans l’EP.
• La consécration des libertés publiques/droits fondamentaux : la république place son
espoir et son devenir dans le citoyen qui doit être instruit et peut utiliser sa capacité de jugement.
Il doit disposer de la liberté d’expression.

Plusieurs lois interviennent :

⁃ Le 30 juin 1881 qui pose le principe que les réunions sont libres (on a pas besoin
d’autorisation du préfet). Il faut en faire une déclaration préalable.
L’Etat ne peut que s’opposer à sa tenue que si elle fait poser un danger sur la sécurité publique

⁃ Le 29 Juillet 1881 qui pose la liberté de la presse. Les journaux sont responsables de ce
qu’ils publient/ écrivent et si un journal contient une publication qui provoque au non-respect de la
loi alors il peut être poursuivit devant les tribunaux.
C’est à partir de cette loi que les journaux vont se développer et constituer le média par
excellence.

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⁃ Le 1er juillet 1901 : on a une loi qui fondent la liberté s’association.

09/10/13
La loi de séparation de l’église et de l’Etat : 1905. L’église est l’ennemi de tous les mouvements
depuis 1789.
La papoté a très nettement infléchi son discours en acceptant de prendre un certain nombre
d’avancée.

La politique scolaire de Jules Ferry vise à un enseignement qui échappe aux religieux : On a donc
un combat ; celui qui le remportera aura la mainmise sur les futurs citoyens.

La loi sur la liberté d’association(en 1901) est libérale, et elle encadre les associations religieuses.
L’affaire Dreyfus envenime leurs rapports = extrême conflit dans les 1ères années du 20ème.
Le ministre Combe en 1904 obtient la fermeture de 2400 écoles congréganistes et intervient
l’incident qui va rompre les liens entre l’église et la République : Elle provient d’un voyage que le
Président a fait en Italie et il a rencontré le roi.

Le pape vit cela comme une offense car l’Italie s’est constituée en nation sur les décombres des
états pontificaux.
Le 30 juillet 1904, la France rompt ses relations avec le Vatican. Comble dépose un projet de loi
relatif à la séparation de l’église et de l’état.
La loi garantit la liberté de conscience et le libre exercice du culte + pose le principe selon
lequel la république ne reconnaît, ne salairie ni ne subventionne le culte.
La république rompt unilatéralement avec le Concordat de 1801. Au-delà de la rupture, la loi
prévoyait que les biens de l’Etat seraient transférés de chaque paroisse à des associations
culturelles.
Aujourd’hui, cette loi (fondement de la république), en 1905, elle a suscité beaucoup d’incident
notamment au moment de l’inventaire des biens dans les églises. La république a mené un vrai
combat. Ce combat, on peut dire que c’est le dernier grand symbolique qu’a mené la république
pour s’imposer définitivement en France.

La 3ème république ; c’est la 1ère étape importante ; elle a réussi à ancré l’idée républicaine au
sein de la société.
Sur un plan institutionnel, la 3ème république se solde par un échec car la toute-puissance du
Parlement n’est qu’une chimère (une illusion) et elle ne résiste pas à la 2ème Guerre Mondiale.

La 3 septembre 1939, Paul Rénaud devient président du conseil (en mars 1940) mais le 10 mai
1940, les troupes allemandes abandonnent la « drôle de guerre » et entament l’invasion de la
Belgique, du Pays-Bas et de la France.
Le 18 mai 1940, les opérations militaires françaises sont mal engagées et le Président appelle
Pétain comme vise président pour soutenir le moral des français.
Le 10 juin, désastre militaire total qui plonge le gouvernement dans une crise profonde car une
partie des membres (de Gaulle et Rénaud) vont s’opposer à l’armistice et ils prônent une
capitulation qui laisse le gouvernement libre de s’exporter en Afrique du Nord = On a une volonté
de reconquête.

Mais, l’autre partie avec Pétain et Véguan considère que cette position est irréaliste et ils prônent
la signature de l’armistice.
Le 16 juin 1940, Rénaud démissionne et laisse sa place à Pétain.
Le 17 juin, Pétain s’adresse aux français : « je fais à la France le don de ma personne pour
atténuer ses malheurs et c’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le
combat ».

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De Gaulle rejoint Londres et Pétain fait entrer Laval au gouvernement comme vise Président du
conseil.
Et Laval, est persuadé que la république est morte et veut « substituer à la république un régime
nouveaux, audacieux, autoritaire, social et nationale ».
L’idée de république est confrontée à la volonté de quelques-uns.
Le 10 juillet 1940, le parlement vote une loi constitutionnelle chargeant Pétain de promulguer une
nouvelle constitution : « cette constitution devra garantir le droit du travail, de la famille et de la
patrie ».

Le régime de vichy supprime la 3ème république mais n’est qu’une parenthèse car elle est
réinstaurée dès 1946.

Nature politique du régime de Vichy : Pétain ne veut pas juste mettre un terme aux lois
constitutionnelles de 1875, mais à la république. Il va déclarer un acte constitutionnel : « chef des
français » + ajourne les institutions de la 3ème république et donne à Pétain l’ensemble des
pouvoirs exécutifs, législatifs et constituant.
Il va décider par une loi que les maires des communes de plus de 2000 habitants seraient
nommés par le gouvernement et le conseil municipal = on aune liste nommée par le maire : On a
donc une volonté de déraciner la démocratie.
En janvier 1941, est instituée une constitution nationale composée d’académicien, représentants
de l’église … très vite le régime se transforme en régime dictatorial.
En avril 1942, le pouvoir est confié à Laval.

La Philosophie du régime :
⁃ Pétain : a un régime réactionnaire
⁃ Laval : régime de fascistes

En 1940, Pétain incarne la réaction à la révolution de 1789, elle passe par la révolution nationale
➢ La défaite de 1940 est considérée comme le résultat de la décadence morale et spirituelle. La
France va être pardonnée.

Elle doit oublier les valeurs de la révolution et retrouver des valeurs telles que travail, famille,
patrie.
Pourquoi ? C’est la révolution industrielle qui va entraîner l’apparition d’une classe ouvrière
➢ Privilégie l’artisanat et l’agriculture (organisation à l’échelle humaine qui favorise l’intégration de
tous dans la société). = on a une solidarité verticale. Ce qui compte, c’est l’appartenance à une
profession : les corporations vont remplacer les syndicats.

La famille car c’est de cette entité naturelle que vont s’apprendre les valeurs de la morale, de
l’autorité, et la hiérarchie qui font de bons citoyens.
La patrie donne un sens réel à la vie de l’individu. A ce titre, Vichy va vouer une haine très forte
contre les citoyens qu’elle considère comme vouloir la mort de la patrie : C’est à dire les
juifs et les francs-maçons.

D’où la politique anti-juives menée dès ses débuts. De 1940 à 1942, vichy est un régime qui prône
le retour aux valeurs traditionnelles... Les deux périodes empruntent le corporatisme et la
haine des juifs au fascisme.

En 1942, le gouvernement Laval oriente vers le fascisme qui va anticiper les dictâtes de
l’Allemagne nazie.
Exemple : le principe de non-rétroactivité des lois pénales : il est levé et des tribunaux d’exceptions
sont mis en place.
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Les S.S reçoivent la responsabilité de l’ordre public en France. La police française participe
en 1942 à la rafle du vélodrome d’hiver, les plus partisans vont rentrer au gouvernement.
Parallèlement à cette course vers l’autorité, le fascisme nazi ; il y a des mouvements de résistance
qui se coordonnent progressivement par de Gaulle.

En juin 1944, se constitue le gouvernement provisoire de la république française (GPRF) et


quand le « débarquement de Normandie" commence, ce gouvernement va devoir répondre à deux
problèmes :
1) Garantir l’unité de la France
2) Rétablir un gouvernement légitime et démocratique.

En juin 1944, il n’est pas possible de rétablir les institutions de la 3ème république.
Les pouvoirs que le parlement a donné à Pétain les as discrédité. Et cela ne convenait ni à de
Gaulle ni au parti communiste.
Pourquoi ?
Car de Gaulle dans son discours de Bayeux estime que la 3ème république établissait un
parlement trop puissant et qu’il fallait instituer un président fort pour équilibrer.
Le parti communiste estime qu’elle avait souffert. La question des institutions a été posée par le
référendum le 2 octobre 1945 au peuple français.

Il faut répondre à deux questions :


1) Faut-il changer de constitution ?
2) Faut-il limité le … à 7mois
- 96% pour
- Soit 2/3 pour

Il y a eu de très fortes poussées à gauche (communiste, SFIO)


➢ très largement majoritaire.

De Gaulle va rentrer en conflit et donner sa démission puis s’exiler jusqu’en mai 1958. La gauche
amène à l’assemblée à proposer au peuple une constitution que le 5 mai 1946 il rejette.
C’est la 1ère fois que par référendum le peuple dit non.
Cela prouve que désormais le peuple se construit une conscience politique qui interdit que le
référendum soit utilisé comme plébiscite. Pourquoi ce rejet ? Deux raisons :

1) Cette assemblée a prétendu effacer la DDHC pour la remplacer par une autre plus
fournie (39/17) qui établissait une conception nouvelle des rapports entre l’homme et la société.
2) Les pouvoirs politiques tels qu’ils étaient envisagés étaient très déséquilibrés en
faveur du Parlement.
Le 5 mai 1946, il faut tout reprendre à nouveau : une nouvelle assemblée et une nouvelle
constitution adoptée le 13 octobre 1946 par référendum = la constitution du 17 octobre 1946.

14/10/13

Constitution du 27 octobre 1946, de la 4ème république, qui est difficile à mettre en œuvre car la
première est rejetée le 5 mai 1946.
Il a fallu élaborer un texte de compromis. Il a débouché sur une déclaration des droits qui est
en réalité un préambule (1789) consacrée à nouveau : elle est complétée par un sigle, les
principes fondamentaux reconnus par les lois de la république.

On ne sait pas lesquels ce sont. Ils sont l’expression du compromis auquel le constituant devait
arriver.

28 sur 77
Il portait sur la question de l’enseignement : pour la gauche, l’état avait l’obligation d’organiser
l’enseignement public, laïque, gratuit à tous les niveaux.
Elle devait faire un compromis avec la droite qui était attachée à la liberté de l’enseignement.
Elle voulait qu’il y ait un enseignement privé.

Cette catégorie vise sans fâcher personne à donner satisfaction à tous car en 1848 (2), la loi
Guizot avait consacrée l’enseignement privé et en 1881 (3), l’enseignement public.

Le préambule pose les principes politiques, économiques et sociaux indispensable à notre temps.
• Sur le plan des pouvoirs mis en place, la 4ème république tente de trouver un
équilibre entre un parlement dont elle sait qu’il aura une force incontournable et un pouvoir
exécutif dont elle devine qu’il serait nécessaire qu’il soit plus fort.
Il invente des procédures qui visent à rationaliser les rapports entre Assemblée Nationale et
gouvernement.

De la 4ème il ne restera que des gouvernements qui vont se succéder tous les 8 mois. Seul deux
vont laisser une trace dans l’H politique et C.
1) Antoine Pinet en mars-décembre 1952 qui apporte une stabilité économique au régime
en mettant fin à l’inflation…
2) Pierre Mendès France juin 1954-février 1955 ; il prend des initiatives en Indochine et qui
tentera de tenir un discours politique au français et de n’occulter rien des difficultés.

• Malgré cela, la 4ème république tombera car le 1er novembre 1954 se déroule les 1ers
combats de la guerre d’Algérie. Elle emporte le régime en mai 1958 ouvrant la voie à la 5ème
République

Conclusion : on doit constater que la révolution de 1789 a été Constitutionnel, une révolution au
sens plein du terme. C’est une révolution Constitutionnelle car elle a mis à mal les fondements de
l’Ancien Régime donc il a fallu en trouver des nouveaux.
Ils ont été en perpétuels évolution de 1789 à nos jours. Il serait illusoire de considéré que le droit
Constitutionnel peut se figer et devenir éternel. Une Constitution n’est pas là pour figer les
événements mais pour organiser les rapports de force et faire en sorte qu’ils puissent
s’exprimer tout en faisant fonctionner l’état.
On peut considérer que 1789 a permis de mettre au jour les fondements de l’état démocratique.

29 sur 77
PARTIE 1 : LES FONDEMENTS DE L’ETAT DEMOCRATIQUE :

Pourquoi juste démocratique ? Car on peut se demander si les autres obéissent eux aussi à des
règles. L’Etat Démocratique obéit à des règles prédéterminée par la Constitution qui, comme
le montre 1789, doit faire droit au moins à deux principes ; selon l’article 16 :
⁃ De séparation des pouvoirs
⁃ De garantie des droits
+ On va donner des clés de compréhensions des différents systèmes politiques démocratiques.
Ces clés devront être adaptées à chaque situation particulière : chaque pays démocratique
apparaît comme une sorte de laboratoire dans lequel la démocratie est soumise à des essais. De
ses essais ressortent des échecs et des succès dont les autres états pourront s’inspirer pour faire
évoluer leur régime démocratique.

Les fondements de l’état démocratique sont assez simples :


⁃ Il reconnaît l’individu en tant que citoyen, comme un participant au pouvoir politique ;
c’est un acteur.
⁃ L’individu se voit reconnaître des libertés, droits que le pouvoir politique ne peut pas
remettre en cause.

CHAPITRE 1 : LE STATUT DU CITOYEN :


C’est une notion centrale pour tout état démocratique
Exemple : la DDHC de 1789. Le citoyen remplace le sujet de l’Ancien Régime. Le sujet est soumis
à un maître : le roi de l’Ancien Régime, tandis que le citoyen participe à la vie de la cité. Il participe
à la confection de la loi indirectement et à l’Intérêt Général.
Exemple aux USA : Lincoln, « la démocratie c’est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour
le peuple ». Cela veut dire que dans une démocratie il y a une fusion entre le pouvoir et le peuple :
on ne peut pas séparer l’un de l’autre. On peut admettre que c’est un régime dans lequel le citoyen
participe aux pouvoirs politiques mais ça ne suffit pas.

Comment on peut arriver à cet objectif ? De toute évidence, ce n’est pas simple.
Rousseau dans le contrat social dit « il n’y a jamais existé de démocratie, il n’en existera jamais ».
Pour lui elle en peut exister que dans un peuple composé de Dieu, d’hommes et de femmes aux
vertus particulières et exceptionnelles.
Admettons comme lui que ça ne puisse exister et que tout ce que l’on peut faire c’est s’en
approcher : est-ce que la démocratie exige ou non l’unanimité ? On peut admettre 2 systèmes de
ce point de vue :

1) On admet que l’absence d’unanimité est une donnée fondamentale avec laquelle la
démocratie doit s’allier ; il faut accepter qu’il existe une majorité et une minorité et donc que la
minorité a vocation à devenir majorité un jour et la majorité ne pourra elle-même que se
transformer en minorité.
La majorité prise à un moment donnée sait qu’elle redeviendra minoritaire. Elles vont se
respecter. Cette coexistence des deux entraîne une forme de cohésion entre eux ; le principe que
la majorité refuse de mettre en cause les fondements même de la société et que la démocratie
soit pluraliste : c’est accepter des opinions divergentes.
Dans un tel système, (occident) l’alternance politique devient un élément fondamental car elle
renforce le système : la minorité n’est pas exclue.
Une démocratie dans laquelle l’alternance est naturelle : le régime est stable (comme en Grande-
Bretagne), inversement, sans alternance politique, (en Italie) au contraire ce régime se porte plutôt
mal : besoin de réapprendre la nécessité de l’Alternance Politique.
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La France, en 1981, quand une alternance a eu lieu, sur le plan de la démocratie, la 5ème a fait un
grand pas car l’alternance politique est devenue un des fonctionnements du système
politique.

2) La démocratie estime qu’elle doit rechercher l’unanimité pour être parfaite. le régime
met en œuvre les moyens de l’obtenir (marxiste) ou ce n’est pas possible. dans l’analyse Marxiste
s’il n’y a pas d’unanimité c’est que les hommes sont opposés entre eux en fonction de la classe
sociale. Ils veulent que le prolétariat devienne la classe universelle, ainsi et la société sera
unanime. D’où le terme de démocratie populaire = qu’est-ce qu’il y a de démocratique ?

• Sur cette première question, il existe 2 conceptions totalement opposées.


Gardons cette hypothèse de la démocratie pluraliste, qui dit qu’on a tous ont le droit de ne
pas être d’accord avec la majorité. Même en reconnaissant ces droits : à quel titre le citoyen
intervient-il ? Le degré de participation du peuple ? De quels moyens il dispose pour s’exprimer ?

Section 1 : Quelle place pour le citoyen ?

Les détenteurs des pouvoirs ne sont jamais que des détenteurs temporels/passagers d’un pouvoir
dont ils ne sont pas la source : il exerce un pouvoir qui les dépasse, c’est à dire celui de l’état.
Le pouvoir dans une société démocratique est le pouvoir de l’état mais dire cela, ne résout en
rien la question de l’origine du pouvoir car l’état n’existe pas spontanément et n’a donc pas créer
le pouvoir qu’il représente.
Qu’elle est la puissance qui a été à l’origine de la création du pouvoir ? Où es la source du
pouvoir ?
De nombreux auteurs tel que Léon Duguit ou Raymond Carré de Malberg ont vu que cette
question était presque métaphysique mais le droit doit y apporter une réponse car à partir de la
révolution, cette question est devenue essentielle. Sous l’Ancien Régime, le roi avait des droits
divins et dans ces conditions aucune question n’était à se poser.
Comment mettre en place un système qui accomplisse la souveraineté du droit ?
Dès lors que la révolution estime que le titulaire du pouvoir ne les détient plus de Dieu, il a fallu se
demander de qui il tiennent.
En 1789 : qui du roi, des députés et du peuple est considéré comme le point de départ de l’état ?
Autour de laquelle de ces institutions faut-il organiser les pouvoirs ?

On a 2 théories de la souveraineté :
⁃ Le pouvoir originelle est entre les mains de la nation (c’est à dire la souveraineté
nationale (1791)
⁃ L’origine du pouvoir réside dans le peuple, c’est dire dans la souveraineté populaire
(1793).

Sous-section 1 : La conception de la souveraineté nationale


(Constitution de 1791) :
Selon cette théorie, la souveraineté/ le PO appartient à la nation. Pour comprendre ce que dit
cette théorie, il faut se demander ce qu’est la nation. La nation = ouvrage de l’abbé : qu’est-ce
que le tiers état Sieyès, «  la nation existe avant tout, elle est l’origine de tout, sa volonté est
toujours légale, elle est la loi même ».
Il ajoute « avant et au-dessus d’elle, il n’y a que le droit naturel ».
Cette conception de la nation est fondamentale de plusieurs points de vue. D’abord elle éclaire les
rapports entre les individus et la nation. Ils ne sont pas niés par la nation (on a donc un droit
naturel) donc liberté que la nature a donnée à l’homme.
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Une fois ce droit naturel reconnu, c’est la nation= rassemblement de l’ensemble des citoyens
qui prend le dessus « c’est un corps d’associés vivants sous une loi commune ». L’homme a des
droits naturels en tant qu’individu mais la communauté donne naissance à quelque chose de plus
fort que l’individu qui le dépasse, c’est la nation.
Ce qui est complexe à comprendre, c’est qu’il se créer un lien quasi mystique entre les individus et
la nation. En réalité, la nation ne peut pas se réduire aux seuls individus seuls, c’est à dire,
quelque chose qui se créer à partir de leur rassemblement. Mystique car la nation se distingue de
sa composante temporelle qu’est la population.
La nation c’est la population à un moment donnée et aussi l’histoire de cette population, un
passé, une culture, une langue.
C’est aussi le devenir de cette population. Si on admet que la nation prend une autonomie par
rapport aux citoyens qui vivent sur le territoire, on admet que les intérêts de la nation peuvent
être différents de ceux de la population.
Cette coupure est théoriquement possible car ces deux entités ne sont pas identiques.

• La théorie de la Souveraineté Nationale:

Elle Repose sur l’idée que le pouvoir originel c’est la nation et que cette nation ne peut se réduire
aux seuls individus qui la compose à un moment donné.
En conséquence, elle doit être considérée comme un être indépendant disposant d’une volonté
qui lui est propre. Cette conception a des conséquences pratiques dans l’organisation.
Ces conséquences pratiques : la nation (1ère conséquence) ne peut qu’être une personne morale,
elle n’a pas d’existence physique donc pour s’exprimer, elle doit être représentée.
Certains individus vont donc avoir la qualité de représentants de la nation (on parle de notion de
représentation de la nation).
On admet qu’il faut des représentants. Mais, comment choisir ces représentants ? Il faut accepter
que c’est la nation elle-même qui désigne ses représentants par le biais d’une constitution
représentative, on dit que la nation est souveraine.
Puisqu’elle ne se résume pas à la population, un vote ne s’impose pas. De là, découle 3
conséquences logiques :
⁃ L’électorat = le fait de voter, est une fonction et non un droit.
La nation peut choisir de choisir une personne non élue et si elle choisit de faire élire certains de
ces représentants, elle peut estimer que seuls certains des citoyens sont capables d’être
électeurs. La nation peut le décider dans sa Constitution (selon le sens électoral), celui-ci
illustre que la seul qualité de citoyen ne donne pas droit à être électeur.
⁃ Le mandat dont sont pourvus les élus est un mandat représentatif = les élus
représentent la nation et non le peuple. Et comme l’élection n’est qu’un moyen de désigner des
représentants, elle ne créer pas de liens entre l’élu et le peuple. L’élu n’a pas de compte à
rendre à ses électeurs mais son seul souci est de représenter la nation.
⁃ La souveraineté nationale est indivisible et inaliénable ; la nation est un être unique qui
ne peut avoir qu’une seule volonté. En conséquence, un individu ne peut prétendre représenter
une partie de la nation.
Personne ne peut prétendre parler au nom de la nation s’il ne respecte pas les termes qu’elle a
fixés dans la Constitution.
Quand cette théorie est appliquée dans toute sa force, les citoyens en ressentent tous les effets :
Constitution du 3 septembre 1791 : on peut lire dans les deux 1er articles du tire 3 que la nation
de qui émane tous les pouvoirs ne peut les exercer que par délégation de plus, la Constitution
française est représentative, les représentants de la nation sont le roi et le corps législatif.
Cette Souveraineté Nationale telle qu’exprimée dans cette C’est à mi-chemin entre l’Ancien
Régime et une démocratie fondée sur la Souveraineté du peuple.

32 sur 77
Ni le roi ni le peuple ne sont consacrés comme des souverains. Le roi n’a de prérogatives que
celles que lui accorde la Constitution et les pouvoirs du roi sont limités. En 1791, la seule
prérogative du roi était de pouvoir opposer son véto à une loi. Il n’est plus le souverain. La
constitution refuse tout autant la souveraineté du peuple.

Conséquence :

1) A aucun moment il n’est demandé au peuple de ratifier la Constitution. elle s’impose au


peuple car c’est la volonté de la nation
2) La Constitution, article 7 de l’article 3, interdit le mandat impératif « les représentants
nommés dans un département sont les représentants de la nation toute entière » + « il ne pourra
leur être donné aucun mandat ».

La C de 1791 institut le suffrage censitaire = pour avoir le droit de voter, il faut payer un impôt = à
3 journée de travail ; cela exclut 1/3 des hommes de plus de 25ans. + Les citoyens actifs vont
seulement participer à élire des électeurs, des assemblées d’électeurs.
Ce sont eux qui pourront élire les représentants de la nation. Pour être grand électeurs, il faut être
propriétaire d’un bien évalué à au moins 100 journées de travail.
Pour être élu, il faut un impôt qui exclut 80% des citoyens actifs.

• Coupure entre la nation et le peuple. Conception de la nation qui nie au citoyen le droit
d’être électeurs.
En 1791, avec cette Constitution, on est loin de l’idéal révolutionnaire.
Certes le roi n’est plus de droit divin mais tient son pouvoir de la Constitution mais le
régime nouveau prend un soin à se couper des citoyens.
En voyant cette coupure, il faut s’interroger sur les justifications de cette théorie.

• Les justifications sont nombreuses dont beaucoup sont pratiques :

⁃ Elle Estime que la majorité des citoyens n’est pas prête à bien utiliser son pouvoir
d’électeur.
Montesquieu indique que tous citoyens doivent avoir le droit de choisir sauf ceux qui n’ont
pas de volonté propre.
Rien n’interdit de penser que la bassesse ne pouvait aussi être économique.
Sieyès lui-même estime que « le désir de richesse semble ne faire de tous les états d’Europe que
de vastes ateliers. On y songe bien plus à la production et à la consommation qu’au bonheur  « la
très grande partie des hommes n’a ni assez d’instruction ni assez de loisirs pour vouloir s’occuper
des lois » ; on a des « bête de travail ». De plus, le peuple par son nombre ne pourrait agir
directement donc il doit être représenté.
Pour Montesquieu «  le peuple ne doit entrer au gouvernement que pour choisir ses
représentants » et pour Sieyès « il est certain que les citoyens ne peuvent aspirer qu’à une
législature par représentation ».
⁃ Une des justifications qui les motivés, est que la Souveraineté Nationale permettait à la
bourgeoisie de se maintenir au pouvoir en s’appuyant sur le peuple pour s’opposer aux nobles.
⁃ Sous la 3ème république de nombreux auteurs dont Carré de Malberg estiment qu’au final,
la nation trouve son origine dans l’état et non les citoyens.
Pour eux, la Souveraineté Nationale impliquerait que l’on consacre la Souveraineté de l’état :
donne sa vraie consistance à la nation.
La théorie de la Souveraineté Nationale a pris une grande importance au moment de la révolution.
Elle a guidée les C qui suivront et cette théorie est encore pour partie active aujourd’hui. La
Constitution de 1958, article 3 évoque la Souveraineté Nationale.
Elle interdit le mandat impératif.

33 sur 77
Sous-section 2 : la souveraineté populaire (1793):
16/10/13
• Le négatif de la théorie de la souveraineté nationale. Quels fonds, conséquences,
applications ?
Les fondements reposent sur la théorie du contrat social tel que Rousseau l’a développé
dans l’ouvrage : chaque individu va passer avec les autres un contrat par lequel il remet entre les
mains de tous, sa force et sa liberté. Ce contrat est à l’origine de la notion de souverain (qui est la
réunion de l’ensemble des membres de la société). Dans ce contrat, chacun ne reçoit pas
moins de ce qu’il donne, chacun est égal aux autres « supposons que l’état soit composé de
10000 citoyens, le souverain ne peut être considéré que collectivement et en corps » mais chaque
membre de l’état n’a pour sa part que la 10000ème partie de l’autorité souveraine.
Le souverain est le peuple. Cette théorie se démarque de la souveraineté nationale sur un point
essentiel : l’électorat est un droit pour chaque homme membre du pacte social.
On a donc une Expression de la souveraineté se fait par le Suffrage Universel.

• 1ère divergence importante la Souveraineté Nationale qui s’accommode du suffrage


censitaire. Par le bais du CS, le souverain est l’expression de la volonté générale, il faut qu’elle soit
l’agrégat (somme) des volontés particulières. Chaque individu doit participer directement à
l’expression de la VG.
Le citoyen ne peut pas être représenté. Il doit participer directement à la confection de la
loi : ce n’est possible que dans les petits états. Rousseau évoque la possibilité d’élire des
députés ; qui n’ont rien de commun avec les représentants élus dans le cadre de la SN. Ces
députés du peuple ne sont que des commissaires, ils doivent refléter chacune les volontés
particulières des électeurs. Ils ont un mandat impératif donc ; ils sont élus pour un objet particulier
et les électeurs restent les maîtres.
Une fois la loi votée par les députés, elle doit être ratifié par le peuple : à la différence de la
notion de mandat représentatif de la SN. « le peuple anglais pense être libre, il se trompe fort. Il
n’est libre que durant l’élection des membres du Parlement » ; «  si tôt que les députés sont élus,
le peuple est esclave, le peuple n’est rien ». la notion de représentation est contraire à la
liberté des individus.
La liberté nécessite la participation directe et active de chaque citoyen à la confection de la loi.

• La constitution de 1793 met en œuvre les principes de la SP, le SU direct et la


démocratie directe. La notion de citoyenneté, le SU est entendu très largement. « la loi ne
reconnaît point de domesticité », chaque homme est libre.
Le SU est direct pour les députés et indirect pour le reste. La constitution permet au citoyen
de participer à la confection de la loi et de la constitution. Article 115 de la Constitution, les
citoyens ont le droit de demander la révision de la Constitution.
Les députés élus ne font que proposer des lois dites « loi proposée ». la loi est envoyée dans
toutes les communes et le peuple peut réclamer la convocation de l’ensemble des citoyens pour
approuver ou non cette loi. C’est un acteur du processus législatif.

• Cette constitution est un mythe car elle est adoptée quand la révolution a proclamé la
république, elle n’est jamais appliquée, elle consacre le SU et la démocratie directe.
1848, 1946, république, la constitution de 1793 est une référence (malheureuse) car sur le plan du
fonctionnement des institutions, elle donne le pouvoir à l’assemblée élue au SUD.
Les prérogatives données à l’Assemblée Nationale font sa faiblesse.

• On a donc Deux conceptions opposées de la souveraineté :


⁃ La SP entraîne la participation directe.
⁃ La SN nécessite une représentation

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Pourtant depuis 1946, cette contrariété est ignorée par les textes Constitutionel.

Sous-section 3 : la conciliation : la C de 1946 :

Qu’est-ce qui les réunit ? Là où elles semblent s’opposer.


• D’un point de vue titulaire à la société. On remarque que le nom donnée au souverain est
différent :
⁃ La nation
⁃ La volonté générale

On constate que la nation et la VG constituent des concepts quasis mystiques : provient du fait
que la souveraineté s’exprime à travers une élection qui le dépasse et un même souci est
exprimé : préserver la souveraineté de l’usurpation.
Dans les deux théories, elles doivent être exprimées par le bien général et non géré par les
intérêts personnels. Les deux théories ont ces deux mêmes préoccupations.
La SN affirme la suprématie de la nation sur les individus et la SP affiche un dogme de la
VG à laquelle chaque homme doit se soumettre.
Le concept de nation est difficile à définir comme celui de VG : « c’est la somme des volontés
particulières » ; elle ne s’additionne pas de manière arithmétique, la VG se trouvera en
contradiction avec ceux qui défendaient un point de vue minoritaire.
Mais la volonté majoritaire devenue VG c’est la seule voie possible : du rassemblement des
hommes surgit le bien commun et pas juste une accumulation d’IP qui deviendrait l’IG. Pour
Rousseau, la VG a une qualité particulière car chacun l’a confectionnée mais surtout la majorité.

La différence réside dans la notion d’égalité entre les hommes.


⁃ Pour la SN (Sieyès), certains hommes ne sont pas aptes à gouverner les autres. Il faut
donc réservé cela à ceux qui en ont la capacité.
⁃ Pour la SP (Rousseau), il y a une égalité entre les hommes et ils ont tous vocation à
participer au pouvoir. Il ne peut y avoir d’unanimité donc la majorité contraint la minorité : dogme
de l’IG qui vise à montrer que la soumission de la minorité est incontournable ; condition
même de la liberté des individus. Sinon, il n’y a plus de contrat social et c’est la loi du plus fort. On
retrouve cette notion de soumission à une firme qui les dépasse dans les deux cas.

• Place accordée à l’élection :

⁃ La SN ; l’élection n’est qu’une technique de choix des représentants (parmi d’autres) car
c’est la nation qui choisit (il peut ne pas y avoir d’élection).
⁃ La SP ; l’électorat est un droit attaché à la qualité de citoyen, la participation de tous est
nécessaire à la formation de la VG.
• En principe la SN autorise le suffrage censitaire mais n’exclut pas le SU ; c’est la nation qui
en décide.

• Si on se rapporte à la justification historique de la SN qui consiste à dire qu’elle permettait à


la bourgeoisie de se maintenir au pouvoir tout en écartant le peuple, cette justification c’est
adoucie et la place du peuple devient incontournable.
Fin 19ème, 20ème, on ne peut pas rayer le SU qui est compatible avec la SN.

Comment les textes de 1946 et 1958 ont procédés à cette conciliation ?


• Article 3, alinéa 1er de la Constitution de 1946, on expose que « la SN appartient au
peuple » : dans cette phrase on trouve l’expression du compromis.

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Comment peut-on dire que la SN appartient au peuple ? On peut le dire en 1946 car on rejette
l’idée qu’il y a une différence entre la nation et le peuple. On considère que les deux notions
sont comparables car du fait du SU, l’expression de la nation ne peut venir que de
l’expression du peuple.
• En 1946, le SU s’impose pour l’élection des députés à l’Assemblée Nationale (alinéa 4). Au
moment de la rédaction de la Constitution, il y a eu débat sur la souveraineté. Initialement, le texte
prévoyait : « la souveraineté appartient au peuple » ➢ idée pour la SP.
« C’est dans le peuple composé de l’ensemble des citoyens que réside la société et non dans la
volonté abstraite d’une personne nation, construite pour les besoins de la cause ».
D’autres ont défendus que, «  la SN signifie que personne n’est qualifié pour s’approprié l’Etat par
cela même qu’elle relègue la société dans une sorte d’empire mystérieux.
La SN condamne toutes les dominations… » « L’opposition entre la SN et la SP signifie la
différence entre ce qui est permanent : la nation et ce qui est éphémère : le peuple. » = débat.

• Solution : «  la nation française n’est pas autre chose que le peuple français ». On veut
maintenir la SN en précisant que le peuple est souverain, et qu’il y’a donc des compromis.
• Portée de cette unification : article 3 de 1946=1958
• Ce qu’on garde des deux :
⁃ La souveraineté est inaliénable et indivisible,
⁃ Alinéa 2 de l’article 3 de 1958, aucun homme ne peut s’en attribuer l’exercice,
⁃ Elle est le bien commun du peuple.
⁃ La SP est son SU
⁃ La SN : les députés ont un mandat représentatif (ils représentent la nation).
Article 27, « tout mandat impératif est nul » ➢ les députés représentent la nation donc ils sont
libres et les électeurs ne peuvent exiger d’eux tels ou telle décision.

• En 1960, de Gaulle s’appuie sur cet article pour refuser de convoquer le Parlement en
session extraordinaire.
Finalement, on voit aussi qu’au travers de ces deux conceptions de la société, se profil de deux
conceptions de la démocratie.

21/10/13

Quelle démocratie peut être mise en œuvre ? Directe ou indirecte.

Sous-section 1 : définitions :


• La démocratie directe : c’est un système dans lequel chaque citoyen participe
directement à la prise de décision + à l’exécution de la décision.
Le citoyen est pleinement acteur.
Pour fonctionner, la démocratie directe nécessite que les citoyens se réunissent.

• On a Deux constats :
⁃ Cette démocratie directe constitue une forme douce de démocratie pour le citoyen, y
compris quand il est minoritaire. Parce que, le citoyen minoritaire voit une décision différente mais
cette décision a été prise au terme d’un débat auquel il a pleinement participé.

De la même façon, le citoyen minoritaire peut considérer que la loi qu’on lui impose n’est
pas le fruit d’une puissance supérieure à la sienne.
Son échec est dû à la somme des volontés individuelles ; des retournements sont
possibles : l’échec n’est pas définitif.

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⁃ Cette démocratie directe est une démocratie idyllique (rêvée) et impraticable.
Rousseau revendiquait l’attention que les citoyens devaient porter à la chose publique : il exige
des citoyens une implication pleine et entière et une exigence sans laquelle ils deviennent serviles
« si tôt que le service public cesse d’être la principale affaire des citoyens et si tôt que les
Constitutions aiment mieux servirent de leur bourse que de leur personne : l’état est déjà en
ruine… les citoyens nomment des députés et restent chez eux… à force de paresse et d’argent les
C ont des soldats pour servir la patrie et des… pour servir la France».
La démocratie directe constitue une exigence absolue ; l’individu doit se perdre dans sa fonction
de citoyen et, les individus n’étant pas des Dieux (fait de vertu) et regarde leur IP, cette vraie
démocratie ne peut pas exister et au mieux, il ne peut exister qu’une démocratie semi-directe :
dans laquelle les citoyens vont intervenir qu’épisodiquement.
Cette intervention se fait par la voie du référendum.
• C’est une démocratie exigeante.

• La démocratie représentative= participe de l’idée que les citoyens ne pouvant agir


directement doivent élire des représentants ; détenteurs du pouvoir. Est-ce que cette démocratie
représentative est encore une démocratie ? si on la compare au système de la démocratie
directe telle que la concevait Rousseau.
Et Sieyès, le 7 septembre 1789 y répond négativement. Pour lui, « je soutiens toujours que la
France n’est point, ne peut pas être une démocratie » : la seule démocratie, c’est la démocratie
directe.
On peut constater qu’il s’exprimait dans le cadre de la théorie de la SN dont il était l’un des
défenseurs : il distinguait la nation du peuple.
Donc, depuis 1789, la conception mère de la théorie de la SN a évolué et désormais, il n’y a
plus de rupture entre la nation et le peuple. Les représentants sont ceux du peuple.
Le pouvoir qui leur est conféré exprime aussi la volonté des citoyens. Le système peut être
considéré comme une forme de démocratie. Pour que cette démocratie représentative soit une
démocratie, il faut constater que par sa nature même ; elle crée deux entités :
⁃ Le peuple :
⁃ Le pouvoir : représentants élus par le peuple

• Parce qu’il existe deux entités, il existe deux risques dans le fonctionnement de la
démocratie représentative :

1) Pas de lien entre le peuple et le pouvoir : coupure + pour que la démocratie


représentative reste une démocratie, il faut garantir que les élections auront lieu de façon
régulière et que le mandat des représentants sera d’une durée raisonnable.
En vérité il est assez compliqué de déterminer une durée, dans la plupart des démocraties
occidentales : 4/5ans. Sénateurs : 2ans (ce qui est court).
Cette durée est la condition pour qu’un système représentatif puisse être une démocratie : « le
gouvernement par le peuple ».

2) Dès lors qu’il existe un pouvoir distinguait du peuple, il devient un danger pour chaque
individu. Il est concentré sur quelques représentants ; risque de retournement du pouvoir = ;
impuissance des individus à résister. + élaboration de la théorie de la séparation des pouvoirs
qui est nécessaire à la démocratie et qui vise, dans un pouvoir institutionnel ou le pouvoir est
concentrée entre les mains de certaines, à garantir les individus et leurs libertés.
Dans le cadre de la démocratie pluraliste (DO), seule une démocratie représentative est
concevable dans la pratique. La DD demeure une utopie.
Le système oscille tout de même entre ces deux notions et qui sont en constante évolution/
et en constante mutation

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Sous-section 2 : des notions en mutation :

Depuis plusieurs décennies, on a une crise qui se traduit par un manque de confiance de plus en
plus affiché entre les citoyens et les élus.
Ils finissent par agir pour leur IP plutôt que pour l’IG. Ce discours récurant a pour conséquence la
montée en puissance des partis antiparlementaire et de l’abstention au moment des élections.

Remarque sur cette crise de la Démocratie représentative :


En réalité, cette crise/critique est récurrente. Dès les plus grandes heures de la 3ème république,
qui a posé ses principes fondamentaux, des scandales sont apparus et qui ont mis en cause la
confiance des élus.
Exemple : le gendre = scandale, Jules Grévy (républicain) = démission.
Clémenceau = scandale de panama. Crise du 6 février 1934 = contre le régime représentatif.

Que peut faire le droit face à cette crise ?


1) Le droit essai de redéfinir la notion de citoyen en faisant en sorte qu’il n’est pas qu’à
s’exprimer au moment des élections mais impliqués de façon continue dans la vie politique =
démocratie participative.
2) Faire évoluer la démocratie représentative en une démocratie semi-directe qui prévoit
l’élection de représentants et reconnaît au citoyens la possibilité d’intervenir directement dans la
décision.
Le peuple est donc de façon régulière amené à choisir des représentants et il est appelé
ponctuellement à se prononcer sur une question qui lui est posée.
La démocratie représentative tend de plus en plus à réserver une place au mécanisme de DD =
référendum.
Au-delà de la théorie, pour faire vivre ces deux notions, le droit met en place des techniques.

Section 3 : Quelles techniques pour l’expression du


citoyen ? :
Il en existe deux :
⁃ Le référendum ; qui fait agir directement le citoyen
⁃ L’élection : le citoyen est représenté/ des modes de scrutins.

Sous-section 1 : le référendum : un citoyen acteur :

Un référendum ? Le dernier en date, de la 5ème république est en 2005 le référendum portant sur
le traité établissant une constitution pour l’Europe. Il a fini par dire non. Les citoyens ont été
appelés à dire oui ou non en 2005 à ce sujet. On pose une question et les citoyens doivent
répondre par oui ou par non. Le vote des citoyens n’est jamais anodin. Quand on demande au
peuple de décide, on demande au souverain de décider en réalité. Si le peuple décidait de la
pire loi liberticide qui soit, rien dans le système politique ne pourrait s’y opposer : au titre de la C, le
peuple exprime la SN par référendum. Aucun juge, pas même le juge C ne peut dire au peuple
« vous n’aviez pas le droit de décider cela ».

À contrario, quand est organisé un référendum, les citoyens ne sont pas le peuple, au mieux une
partie. Article 3 de la C, « aucune section du peuple ne peut s’attribuer l’exercice de la
souveraineté. » Si la population d’une commune prend une décision liberticide, le juge peut
annuler cette décision : elle n’est pas souveraine et donc soumise à la loi. Pour la population
nationale, c’est autre chose : il exprime la SN et devant cela, tous doivent s’incliner. En disant cela,
on montre que le référendum est sans doute la technique la plus au point du point de vue

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démocratique mais incroyablement dangereuse car elle fait exprimer une puissance à laquelle
rien ne peut s’opposer.
• Cette technique n’est pas anodine, elle ouvre l’expression directe de la souveraineté.
Il existe dans les DO une multitude de référendum/ de techniques qui mettent en œuvre le
référendum. Chacune de ces techniques va approcher, plus ou moins, de la démocratie directe
celons la place accordée au citoyen.

• Typologie des référendums


• Le principe même du référendum

• La typologie consiste à donner une grille de lecture des mécanismes


constitutionnels mettant en œuvre des référendums qui va permettre de graduer les
référendums en 4 critères :
⁃ L’objet du référendum
⁃ La matière
⁃ Qui en a l’initiative ?
⁃ Le parlement est-il associé à la procédure ?
• Chacun de ces critères permet de mieux comprendre la nature du R mis en œuvre.

1) L’objet du référendum :

Est-ce que le R a pour objet de consulter le peuple ou de lui demander de prendre la décision :
avis ou prise de décision remise entre ses mains? Juridiquement, cette question est importante. Si
avis= le pouvoir de décision reste entre les mains des représentants, la DD ne va pas jusqu’au
bout de sa logique. Si pouvoir de décision= la DR disparaît à ce moment pour donner droit à
un mécanisme de DD.
D’un point de vue politique, la distinction est très faible. Quels sont les représentants du peuple?
La décision remise entre les mains du peuple peut prendre différente forme : adopter une loi/
abroger une loi. Selon que l’on décide ou abroge, le pouvoir reconnu au peuple n’est pas le même.
Adopter une loi= pouvoir positif/créatif. Abroger= pouvoir négatif.

1) La matière dans laquelle le référendum peut intervenir ?


On peut relever qu’il intervient dans 2 hypothèses :
⁃ Domaine réservé à la loi C
⁃ Domaine réservé à la loi ordinaire= le parlement est compétant

Selon que le référendum est constituant ou ordinaire, il n’a pas la même portée.
• Quand il vise à demander au peuple d’adopter une C ou de donner son accord pour la
modifier, le caractère semi-direct du système démocratique n’est pas avéré car par définition, cela
relève d’un moment exceptionnel. Dans les DO, la consultation du peuple en matière C est
relativement courante. En France, l’intervention du peuple en matière constituante est admise
depuis le décret du 21 septembre 1792 ; « il ne peut y avoir de C que celle qui est acceptée par le
peuple ». Ce principe au moment de la restauration n’a pas été respecté mais depuis que la
république s’est imposée (1946/1958), la révision de la C doit se faire par principe au moyen d’un
référendum ; article 89 de la C de 1958. En réalité, il convient de rentrer dans le détail de cet
article 89 : il prévoit qu’une révision de la C passe d’abord par un vote du parlement à la
suite de quoi le texte voté est soumis à référendum. C’est le peuple qui a la décision mais
l’article 89 prévoit une exception à cette intervention du peuple. Il prévoit à l’alinéa 3 que
lorsque la révision a été initiée par le président de la république, il peut alors demander aux
2 chambres réunies en congrès d’adoptée la révision en lieu et place du peuple. La C exige
que le congrès statut à une majorité des 3/5 des suffrages exprimés= majorité qualifiée.

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En pratique, l’exception qui est le vote par le congrès, a trouvé à s’appliquer plus souvent que le
principe lui-même. Le seul référendum qui a été organisé pour approuver une révision depuis
1958 est celui du 24 septembre 2000 et qui a autorisé la réduction de la durée du mandat du
président de la république (de 7 à 5ans). Un vote du congrès ne suffisait ; les français eux-mêmes
l’avait approuvé en 1962 (élection au SUD).
Dans notre DR le R n’est pas aussi apprivoisé qu’il y paraît.

• En matière législative : là où le parlement est ordinairement compétant.


La C de 1958 a innové puisque avant elle, sous la 4ème république, le seul référendum possible
était constituant. Maintenant l’article 11 de la C, un référendum législatif est possible (=vise à
adopter une loi ordinaire).

3ème critère : les domaines dans lesquels le référendum peut intervenir. Est-ce qu’il peut intervenir
sur l’ensemble du domaine de la loi ? A-t-il un champ d’application limité ? Dans la plupart des DO,
le référendum est limité. Exemple : Au Portugal, on ne recours pas au R pour adopter une loi de
finance.
C de 1958 : le R ne peut intervenir que dans des domaines limitativement énumérés : un R ne peut
être organisé que sur trois matières :
1) Un projet de loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics
2) Depuis 1995, un R sur un projet de loi « portant sur des réformes relatives à la politique
économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concoure ».
3) Une loi qui autorise la ratification d’un traité qui, sans être contraire à la C aurait des
incidences sur le fonctionnement des institutions.

Le R législatif français est relativement peu ouvert. Notamment la rédaction de l’article 11


n’autorise pas de R sur une question de société.
Exemple : débat à propos du mariage de 2 personnes du même sexe. Il aurait fallu organiser un R.
➢ C ce n’était pas possible.
A ce jour, un tel R n’était pas possible. Le RL de la 5ème république n’est pas beaucoup ouvert.

• Pour 3 occasions le R a été mis en œuvre pour adopter un projet de loi portant sur
l’organisation des pouvoirs publics :

⁃ 8 janvier 1961 sur l’auto-détermination de l’Algérie


⁃ 8 avril 1962 autorisant la signature des accords d’Evian (indépendance de l’Algérie)
⁃ Sur l’auto-détermination en nouvelle Calédonie le 6 novembre 1988

3 autres R intéressent la ratification d’un traité :


⁃ 23 avril 1972 (Pompidou) ; autoriser ou non l’entrée de la GB dans les communautés
européennes (CEE)
⁃ 20 septembre 1992 qui a autorisé la ratification du traité de Maastricht qui a prévu la
création de la monnaie unique (à 1%)
⁃ 29 mai 2005 qui vise a adopté une C pour l’Europe : non pour la 3ème fois (5 mai 1946 et
27 avril 1969) : 54,5%

Pour le reste, les R qui ont été organisés depuis 1958 l’ont été au-delà de ce qu’autorisait la C
et, ces R, c’est de Gaulle qui les as voulus :

1) Le R du 28 octobre 1962 par lequel il a obtenu que le président soit élu au SUD
(avant/ un collège élargit de grands électeurs)

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2) Le R du 27 avril 1969 voulu par de G qui visait à modifier les pouvoirs du sénat et de la
région. Ce R a conclu au non. Ce non a valu démission immédiate du général. Le soir même, le
général a démissionné.
La particularité de ces 2 R est qu’ils avaient pour objet de réviser la C et auraient donc dû être des
R de l’article 89 mais jamais le parlement, n’aurait adopté ces réformes, il s’est donc adressé au
peuple qui exprime la SN. En 1962 personne n’a pu dire au peuple que c’est comme s’ils n’avaient
rien décidé. Le CC par sa décision du 6 novembre 1962 s’est déclaré incompétent pour juger de
la non-conformité du R.
Dans la pratique et dans le texte, le RL est limité. On pourrait le comparer au R de Suisses qui
peut intervenir en toute matière législative.

• Qui à l’initiative du R ?

Selon que le peuple pourra ou non décider du R, la nature de… sera complète ou non.
L’exemple de la C française, en 1958 ; l’initiative du R appartient au président de la
république ; il doit être saisit d’une proposition qui peut émaner soit du 1er ministre soit des
2 assemblées conjointement. Dans la pratique, le parlement n’a jamais été à l’origine d’un R. les
élus du peuple que sont les parlementaires considèrent qu’ils sont élus pour adopter la loi et ne
vont pas demander un R qui vont les déposséder de leur compétence. Le rapport avec le R n’est
pas évident avec le R.
+ C’est à ce jour toujours le président qui prend l’initiative du R et la proposition du 1er ministre
n’est que formelle. Sous de Gaulle, le 1er ministre apprenait qu’un référendum serait organisé au
moment de la conférence de presse. En réalité la décision est donc prise par le président. Une
seule a échappé à cette règle : 1988 qui concernent l’organisation des pouvoirs en nouvelle
Calédonie.
On peut imaginer un R qui ne serait pus décidé par les pouvoirs institué mais d’initiative
populaire : les citoyens qui vont décider du R
Exemple de la Suisses : le R est organisé s’il est demandé par 50000 citoyens et s’il s’agit de
réviser la C : 100000. Ce sont eux qui sont à l’initiative de la proposition.
Exemple de l’Italie : les citoyens par le biais de 500000 signatures peuvent demander un R.
Jusqu’en 2008, la C française rejeter cette initiative populaire, l’article 11 depuis la révision de
juillet 2008 prévoit ce R d’initiative minoritaire. A ce jour inapplicable faute pour la loi organique
(prévoit les modalités) d’avoir été votée : elle est en cours.

23/10/13

1) Pourquoi n’est-elle pas encore applicable ? parce qu’elle revoit l’adoption d’une loi
organique = loi prévu par la C et qui la précise. La C donne les principes et elle renvoie à une loi
organique, en cours d’adoption par le Parlement. C’est une disposition qui n’est pas encore
applicable. Ce R prévoit que les parlementaires (1/5ème des membres) pourront déposer une
proposition de loi ; si cette proposition signée par 1/5ème reçoit le soutien d’1/10ème des
électeurs, elle devra forcément être soumise au vote du parlement et, si ce n’est pas le cas,
un R sera automatiquement/obligatoirement organisé. La minorité (1/5ème soutenue par
1/10ème) pourra être à l’origine d’une loi : la minorité aura la capacité d’imposer un R.

2) + cette initiative minoritaire qui mène la minorité du parlement à la volonté affichée par
1/10ème des électeurs, elle n’aboutit à R que si le CC (le juge du respect de la C) constate que
la loi proposée est conforme à la C. elle est tenue de respecter la C car si le CC constate
que la proposition issue de la M est contraire à la C et ne respecte pas un droit, dans ce cas
le R ne peut pas être organisé. La loi organique, prévoit qu’une commission sera là pour
contrôler la réalité du soutien d’1/10ème des électeurs (4 000 000). A ce jour, il est trop tôt pour
envisager la mise en œuvre concrète de ce R et dire si les partis politiques de l’opposition se

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saisiront de ce R. mais dans sa conception c’est une innovation majeure parce que jusque-là le
R était conçu comme une arme à disposition du Président de la République. Il est conçu
comme un moyen pour le président, en difficulté face au parlement, de s’appuyer sur le peuple.
Cette conception existe toujours mais elle n’est plus exclusive, il devient une arme entre les mains
de l’opposition. Il fait donc franchir un cap à la France dans sa conception de DD qu’est le R.

• Est-ce que le parlement intervient ou non dans la procédure qui permet de décider
du R ?

Soit il exclut le vote du parlement et le peuple se substitue complétement à ses


représentants ou complément d’un travail de préparation fait par le parlement :

1) Si on exclut le parlement : DD qui efface les mécanismes de DR

2) Si le parlement intervient : Complémentarité entre la DR et ce mécanisme de DD


En France, avec l’article 11 de la C, le parlement débat au mieux de l’opportunité du R.
Le parlement n’a jamais été à l’origine d’une proposition de R, en France, le R est vraiment
conçu comme une rupture avec les mécanismes de DR, avec les représentants. Au contraire,
dans d’autres pays comme la suisses, le parlement est complétement associé à la procédure et,
lorsqu’il s’agit d’organiser un R constitutionnel, le R peut servir à trancher un différend entre les 2
chambres du parlement. = juge de paix.
Finalement, on voit bien toutes les nuances que l’on peut trouver au travers des différents R qu’un
système D peut mettre en place, avant de qualifier un système de D semi D, il faut savoir de quoi
on parle. Quand on regarde bien, on voit que cette appellation est plus appropriée aux suisses
qu’à la France.

• Le R ne manque pas de soulever un grand nombre de questions :

A priori, le R peut apparaître dans son principe comme la panacée d’un régime démocratique =
constitue une véritable démocratie, plus que représentative. En réalité, cette vision doit être
nuancée/fortement nuancée.

1) On ne peut manquer de constater que dans toutes les démocraties occidentales, il


existe une certaine tendance de la population à se désintéressé des consultations
électorales. L’organisation d’un R n’est pas une garantie d’intéresser les citoyens, de les impliquer
dans la vie politique. Exemple : R de 1972 sur l’entrée de la GB, 1988 sur le principe de
l’autodétermination de la NC = 60% d’abstention.
Il y a une tentation de transformer le R en plébiscite = faire semblant de poser une question
pour conforter celui qui pose la question. Exemple : la 2nde république avec Bonaparte qui le 2
décembre 1851 fait un coup d’état contre la république et, convoque les électeurs auxquels il
demande d’approuver le texte suivant « le peuple français veut le maintien de LN au pouvoir et lui
délégué… » : 90% de oui. Quand il décide de transformer la république en empire, il en fait de
même : 90% de oui.
On constate que dans sa rédaction initiale, dans sa conception initiale, l’article 11 de la C de 1958
renseigne bien cette possibilité d’un plébiscite et de Gaulle revendiquer la possibilité du président
de s’adresser directement au peuple. Il assumer ce lien avec le peuple et en 1969 quand il
constate que par R le peuple a refusé son texte, il démissionne immédiatement. Il l’utilisait bel et
bien pour assoir son pouvoir et non pour se maintenir au pouvoir au-delà de ce que la C lui
permettait de faire ; même s’il revendiquait se caractère personnel.

2) la mise en œuvre de l’article 11 n’est jamais une procédure anodine car un président Sait bien
qu’il encourt 2 risques :
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- que l’opposition tente de transformer le R en plébiscite à l’envers, c’est-à-dire dire non au
président et non à la loi et le président lui-même sait qu’un non au R le fragiliserait politiquement.
Sous la 5ème république : avril 1969, démission + mai 2005 : non à la ratification de la C pour l’UE.
Chirac n’a pu que terminer les deux années de son mandat sans autorité pour impulser une
politique. Les président hormis de Gaulle se sont montrés particulièrement prudent pour organiser
un R. Pour l’exécutif, cette question du R est complexe et politiquement dangereuse.

- Le R peut constituer par lui-même un danger pour la démocratie. Le R favorise une certaine
forme de conservatisme. Article 11, par définition le R constitue « l’expression directe de SN » ; à
ce titre rien ne peut résister au R. Le peuple pourrait décider de remettre en cause la DDHC de
1789. L’initiative prise par le président ne fait pas l’objet de contrôle, on ne pourrait exclure qu’un
président peu attentif aux libertés propose aux français d’adopter une loi liberticide : personne ne
pourra rien faire. Paradoxe du système démocratique : il se construit par la participation du peuple
et la préservation des droits fondamentaux et le R est un mécanisme qui, ne permet pas de
garantir la préservation des libertés.

Sous-section 2 : L’élection : un citoyen représenté:

En effet, avant de tenir une élection, il faut naturellement en définir les règles du jeu : décider des
conditions que devront remplir les candidats et fixer les règles d’organisation du scrutin : 1 ou
plusieurs candidats, scrutin majoritaire ou proportionnel ?

1) Le mode de scrutin majoritaire :


Il est le plus simple, consistant à organiser l’élection dans une ou plusieurs circonscriptions
géographiquement délimité et, chacune va élire un candidat. Le soir du 1er tour, chacun aura un
certain nombre de voix, on fait les comptes et si, l’un a plus de 50% des suffrages exprimés, il est
élu. Si aucun n’a plus de 50%, alors, il faut un 2nd tour. Un seuil est déterminé pour y participer.
Exemple : l’élection présidentielle au 2nd tour, il n’y a jamais de triangulaire car article 6 et 7 de la
C : « seuls peuvent participer au 2nd tour les 2 candidats arriver en tête du 1er tour » : intérêt : un
des deux aura forcément plus de 50% des suffrages.
La logique du 2nd tour et que est désigné comme vainqueur le candidat qui a obtenu le plus de
suffrage.

• Remarque :
⁃ C’est le scrutin classique de la 5ème république. Le président ; les députés sont élus
ainsi.
⁃ Ce scrutin a un net avantage, il permet de dégager une majorité politique au sein d’une
A il va favoriser les candidats des plus grandes formations politiques. L’A élue est composée de 3
à 5 parties. Exemple : en GB, il n’y a qu’un tour : bipartisme. Il permet l’émergence de majorité aux
A.

• Inconvénient :
⁃ Le parlement élu au scrutin majoritaire ne reflétera qu’imparfaitement les partis qui existent
au sein de la population ; pas d’élus.
⁃ Ce mode de scrutin se déroule dans des circonscriptions. Question de l’égalité de C entres
elles. Il faut procéder à un découpage fait en fonction de critère démographique. Donc, difficulté
car il oblige à un découpage de C suspecté d’être un charcutage= en fonction du résultat que l’on
veut.
04/11/13
Avantage du scrutin majoritaire : dégager une majorité ; il suffit d’un mouvement des électeurs
vers le même parti. Inconvénient : représentation des grands partis + mode brutal, nécessite une
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égalité démographique des circonscriptions ; le résultat peut être l’inverse du résultat exprimé par
les électeurs. Exemple : février 74 : plus de votes, moins de députés. Les circonscriptions ne sont
pas égales entres elles. + Élections présidentielles aux EU en 2004 : élu alors que du point de vue
des électeurs il n’était pas majoritaire.
Cette inversion des résultats nécessite que la démocratie soit particulièrement mature, que les
règles du jeu électorales soient inscrites pour qu’aucun parti ne les conteste. Sans quoi, le
système politique pourrait être entraîné vers sa perte. Pour que les institutions fonctionnent, il faut
accepter les règles du jeu avec ses avantages et ses défauts. Ces défauts amènent à s’interroger
sur le mode de scrutin proportionnel.
• La représentation proportionnelle :
Elle repose sur une idée simple, chaque tendance des électeurs/exprimée par le scrutin doit être
représentée le plus fidèlement possible. Le nombre d’élus doit être proportionnel au nombre
de voix obtenues.
Remarque : c’est le contre-pied du SM : on donne les sièges à celui qui est en tête. Un parti
remporte toute la mise. La RP exige un scrutin de liste ; si dans une circonscription n’est élue
qu’une personne, ça ne s’applique pas. Donc, il y aura nécessité à ce que la circonscription soit
élargie. Celle qui permet l’expression la plus intense de la RP est la circonscription
nationale= ensemble du T.
Quelles sont ces élections ? Ce sont des élections nationales.
On ne peut pas l’appliquer au président de la république. Mais on peut l’envisager pour les
députés. Les citoyens en élisent 577. Chaque partie pourrait présenter une liste avec 577 noms.
Ce mode de scrutins aurait des inconvénients. A ce jour, le seul mode de scrutin qui l’utilisait était
l’élection des députés européens. La France devait envoyée 80 députés européens= liste de 80
noms.
Elément technique du scrutin : dès qu’on va au-delà du principe, l’idée simple devient plus
complexe. On peut distinguer différents proportionnel.
1) A la plus forte moyenne
2) Au plus fort reste

Il faut le soir de l’élection, quand les votes sont dépouillés, déterminer le quotient
électoral=valeur en siège de chacun des postes à pourvoir. Autant de fois une liste l’aura
obtenue, autant de fois elle aura un siège. Exemple : dans un département il y a 5 sièges de
députés à pourvoir. Le soir de l’élection, du 1er et unique tour, on constate qu’il y avait 120000
inscrits, 103000 électeurs et que sur ceux-là, 3000 ont votés blanc ou nul. Il en reste 100000
(suffrage exprimé). Chaque siège vaudra 20000 suffrages= quotient électoral. Dans la pratique, on
ne tombe jamais sur un nombre rond. Dans ce département, 3 listes. A : 40000. B : 30000. C :
21000. On va attribuer les sièges de quotients. A : 2 sièges. B : 1 siège. C : 1 siège. Il n’y en a que
4.

1) Pour le proportionnelle au plus fort reste : chacune des listes utilise une partie de ces voix
pour se voir attribuer un siège de quotient. Chacune des listes va avoir un reste de voix. On
attribue les sièges non attribués en tant que siège de quotient à la liste qui aura le plus fort
reste ; plus grand nombres de voix inutilisées. A : 9000 B : 10000 C : 1000. La liste B obtient le
5ème siège.

2) La proportionnelle à la plus forte moyenne : avec elle, on part de la répartition des


sièges de quotients, on y ajoute fictivement un siège et on calcule le poids en voix que
représenterait chaque siège ainsi obtenu. La liste A : elle en a 2 et on lui en donne 3 : chacun
des sièges qu’elle obtiendrait vaudrait 16333 voix. B : elle en a un et on lui en donne un, on arrive
à 15000. C : on arrive à 10500. Le 5ème siège va à la liste dont le poids en voix est le plus
important. Dans ce cas, il va à la liste A. Le résultat : 3, 1,1.

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Avec les mêmes suffrages, on arrive à des résultats différents. La 2ème favorise les plus grands
partis et l’autre la représentation des plus petits partis.

Avantages et inconvénients :
Les avantages c’est que le résultat des élections représente fidèlement l’opinion des électeurs et
dans un cas de figure d’un parti qui obtiendrait 15% des suffrages aura 15 % des élus. La RP est
un mode de scrutin juste (essentiel dans une démocratie). Il faut que les représentants
représentent le plus justement possible ce que pensent les électeurs.
Mais elle a des inconvénients : puisque la RP ne peut concerner qu’un scrutin de liste, les
candidats vont être déterminés/désignés par les appareils des partis politiques et donc, les
candidats vont être des personnes qui ont fait carrière dans les partis. Au contraire, un
candidat indépendant n’apparaîtra jamais sur une liste proposée aux électeurs. Donc la RP donne
un poids plus grand aux partis politiques avec un risque de coupure entre les élus et les
électeurs.
Autre inconvénient ; les députés sont élus au scrutin majoritaire dans une circonscription
déterminée. Il va durant son mandat, se montrer attentif à être proche de ses électeurs (recevoir,
écouter…) Ce lien que crée le SM est plus distendu dans le cadre d’une représentation
proportionnelle car elle nécessite une circonscription plus large : difficile de maintenir le lien. En
1986, le président de la république fait voter une loi qui prévoit que les députés seront élus à la
représentation proportionnelle dans le cadre des départements. En 1986, parce que les députés
savaient que le lien était distendu ressentait le besoin d’aller sur le terrain. Garder le lien a été
compliqué. Mais l’élu représente la nation.
Autre inconvénient : en multipliant les partis politiques représentaient dans une assemblée, on
rend quasi impossible l’émergence d’une majorité au sein de l’assemblée.
Exemple : la proportionnelle au plus fort reste a été appliquée en France jusque 2004 pour
l’élection des conseils régionaux. Les effets de cette proportionnelle qui favorise les petits partis
n’a pas tardé à montrer ces conséquences. Dans beaucoup de CR aucune majorité ne se
dégageant, un président minoritaire a été élu. (Dès 1986) nombre de CR ont été incapable de
fonctionner. La loi a dû intervenir pour leur permettre de faire adopter un budget minoritaire.
Autre conséquence, en 1998, dans la plupart des CR, à l’issu du scrutin, aucun parti n’obtenait à
lui seul la majorité des sièges. Donc, le soir de l’élection, une fois que le nombre de sièges était
défini, on commencer les tractations, il est arrivé au CR de Picardie que après le vote des
électeurs, un accord électoral été passé entre les deux partis minoritaire et le parti avec le
plus de voix devenait minoritaire ; la victoire a été volée. L’absence de majorité qu’entraîne la
RP fait que les électeurs peuvent se voir voler leur scrutin. On aboutit à une situation où se
mode de scrutin doit être fuit.
C’est bien parce que chaque mode de scrutin a des avantages et inconvénient que de plus en plus
les démocraties tentent de mettre en place des scrutins mixtes : qui empruntent au SM et à
la représentation proportionnelle = tentent de ne garder que les avantages.

1) En Allemagne pour l’élection des députés


2) En France pour l’élection des conseils municipaux dans les communes de plus de 1000
habitants

1) Bundestag= assemblée nationale allemande. Elle comporte 2 sortes de députés : les


1ers sont élus au scrutin majoritaire uninominal à un tour. Le territoire est divisé en autant de
circonscriptions que de candidats à élire. Il n’y a qu’un tour, sera élu celui qui obtient le plus grand
nombre de voix. Les autres sont élus dans le cadres des Landers et les autres vont être élus à la
proportionnel. Les électeurs ont deux bulletins : dans l’un, on choisit un candidat et dans l’autre,
pour une liste/un parti. Après ce double vote, chaque parti se voit attribuer un nombre de siège
proportionnel au nombre de voix obtenues par le 2ème bulletin (dans le Land). Ce mode de scrutin
prévoit qu’aucun parti ne sera représenté s’il n’a pas obtenu 5% des suffrages ou 3 sièges directs.
Intérêt ? on obtient une forme de justice dans la représentation car elle est fondée sur le
45 sur 77
nombre de voix obtenues et on évite l’émiettement de la représentation en éliminant les
plus petits partis. On privilégie la justice. On garde un lien direct entre les électeurs et l’élu
car chaque lecteur aura bien un député dans sa circonscription = lien préservé. Ce mode de
scrutin permet à l’Allemagne depuis 1949 d’avoir un régime politique stable dans lequel les
gouvernements disposent d’une majorité et il n’est pas aussi brutal que le système
britannique qui n’autorise l’existence que de deux parties. C’est parce que ça fonctionne bien
que la question est posée de manière récurrente en France de savoir comment il serait possible
d’ouvrir l’élection des députés à une dose de proportionnel.

2) Jusqu’en 1982 lorsqu’il s’agissait d’élire un conseil municipal on appliquer le scrutin


majoritaire dans les grandes communes : la liste obtenait la totalité des sièges. Les communes
n’avaient pas de difficulté pour fonctionner mais, l’opposition était écartée des affaires municipales.
En 1982, le législateur intervient pour dire que dans les grandes communes il y aura un mode de
scrutin mixte. En 2014, étendu aux communes de plus de 1000 habitants. Dans chaque commune,
il y a un nombre déterminé de conseillers à élire. Les listes seront composées des noms et sièges
et l’électeur devra choisir l’une des listes. Le soir du 1er tour, on dépouille. Si une liste obtient plus
de 50% des suffrages exprimés : elle emporte l’élection mais plus fréquemment, il y a un second
tour. On déclare vainqueur la liste qui aura le plus grand nombre de suffrages. Logique de SM. La
liste qui aura remporté l’élection n’a pas la totalité des sièges mais une prime : la moitié des
sièges. Les 50% restants vont être répartis entre toutes les listes (gagnante ou non) à la
proportionnelle à la plus forte moyenne. Le résultat concret est que la liste gagnante aura entre
60 et 75 % des sièges. Il y a une vraie majorité mais cette majorité laissera une place à
l’opposition qui siègera. Ce mode de scrutin n’a que des avantages. A tel point que ce mode de
scrutin a inspiré le mode de scrutin qui serre depuis 2004 à l’élection des conseils régionaux.
Désormais, ils sont élus avec un scrutin mixte qui emprunte au SM et à la proportionnelle.
Différence : la liste a une prime de 25% des sièges. Jusque-là ils ont tous disposé d’une majorité.
La proportionnelle à cet avantage de mettre en œuvre le principe de parité (homme femme). Une
liste doit être 50/50. Au sein des assemblées locales il y a un nombre égal de femmes et
d’hommes.

Sur cette question des modes de scrutin on peut avoir le sentiment que c’est une question
technique, complexe et il est vrai que la RP entraîne cela. Mais ce que l’on doit remarquer c’est
que depuis environ 30ans, le système politique français a fait des pas considérables pour
assurer la justice et l’efficacité des scrutins. Depuis bien longtemps, il est admis que le
suffrage doit être universel. Mais, cela ne peut pas suffire à garantir la sincérité des scrutins. Le
SM (le plus admis sous la 5ème) a pu donner lieu à des pratiques contestables qu’on appelle le
« charcutage électoral », c’est-à-dire qu’une majorité en place va découper les circonscriptions
dans lesquelles vont se dérouler les élections pour garantir sa victoire. Depuis 30ans, le système a
progressé.

⁃ Le juge est désormais compétent pour annuler un découpage électoral qui ne serait
pas conforme au principe d’égalité. Ce peut être le CDE ou le CC (définir les circonscriptions en
vue des élections des députés). Que disent-ils ? Ils disent qu’un découpage doit être fait
essentiellement sur des bases démographiques l’objet doit être d’assurer que chaque
circonscription sera équivalente à tout autre. Il annule un découpage électoral qui prendrait trop
de libertés avec ce critère. Au-delà du critère démographique, l’autorité qui décide du découpage
peut être amenée à prendre en cause d’autres considérations. Mais, le juge censure une loi qui, en
s’appuyant sur des critères autres que démographiques, vient rompre l’égalité entre les
circonscriptions : vrai contrôle qui peut aboutir à l’annulation de la loi.

⁃ Révision de la C de juillet 2008 : il a été introduit un alinéa 3 à l’article 25 de la C. Cet


article traite de l’élection de l’AN et du Sénat. L’alinéa dit qu’une commission indépendante se
prononce par un avis public sur les projets de lois délimitant les circonscriptions de l’élection des
46 sur 77
députés. le CC avait constaté que les circonscriptions étaient de plus en plus inadaptées. Certains
départements ont perdu des députés alors que d’autres se sont vu attribuer un nouveau siège.
Quand le législateur y a travaillé, la commission indépendante a rendu un avis public et elle a émis
des recommandations à partir d’un 1er projet que le gouvernement lui a soumis. Le gouvernement
a tenu compte de la plupart des recommandations car sinon, il pouvait craindre que le CC ne
trouve des arguments dans les avis qu’avaient émis la commission indépendante pour dire que la
loi électorale ne respecte pas les qualités de suffrage et doit être annulée. Cette commission est
une contrainte que le gouvernement, la majorité ne peuvent pas ignorer.
• Les institutions françaises ont fait deux pas importants en faveur d’une démocratie juste,
apaisée, équilibrée. Si le mécanisme de l’élection est contesté, la démocratie est fragilisée.

• Un système démocratique est un système dans lequel les libertés des individus sont
consacrées/reconnues.
Chapitre 2 : la reconnaissance des libertés :
Le droit constitutionnel moderne (à partir de la DDHC) défend l’idée que chaque individu a des
droits et des libertés inaliénables. Complétés en 1946. Comment les protéger ? La C met en
place des systèmes de protection des droits. La C elle-même ne fait que mettre en œuvre ce qui
est proclamée à l’article 16 de la DDHC : « toute société dans laquelle la garantie des droites
n’est pas assuré ni la séparation des pouvoirs déterminés n’a pas de C ». Elle doit garantir deux
choses :
⁃ Séparer les pouvoirs
⁃ Garantir les droits

06/11/13

Remarque : la séparation des pouvoirs et la garantie des droits. Parcours différent. La garantie
des droits n’a pendant longtemps était qu’une théorie, il faut attendre la seconde guerre mondiale
pour que les démocraties européennes mettent en œuvre une garantie effective des droits
fondamentaux. La séparation des pouvoirs elle s’est très vite imposée. Cette séparation est-elle
victime de son succès aujourd’hui ? Elle donne lieu à des applications différentes selon les pays. Il
ne s’agit pas de contrôler des actes du gouvernement mais d’agir à la source du danger que
constitue l’état par nature elle organise le pouvoir de telle manière que son exercice ne
représente pas un danger.

Section 1: la liberté garantie par la séparation des pouvoirs :

Quelle que soit la théorie de la souveraineté, dans les deux cas et en pratique, le système
politique ne pouvait fonctionner qu’avec l’élection de représentants chargés d’agir/de
décider au nom du peuple. Ce qui veut dire que quel que soit le système théorique, les
citoyens n’agissent pas directement. Les représentants vont disposer du pouvoir. Il y a une
forme de concentration du pouvoir entre les mains des représentants. Cette concentration va faire
que par nature, il existe le risque que les représentants usent de leur pouvoir contre les
citoyens eux-mêmes. Une telle hypothèse serait dangereuse pour les libertés car par
définition les représentants ont un pouvoir coercitif, dispose de la force= impose sa volonté
aux citoyens. Cette hypothèse constituerait un retour en arrière considérable car depuis 1789, le
mouvement constitutionnel vise à préserver les libertés. Le risque est par nature toujours présent.
A été mis en forme une théorie « de la séparation des pouvoirs » qui vient organiser l’exercice du
pouvoir de telle sorte que ce risque pour les libertés soit atténué. Ce principe de la séparation des
pouvoirs est encore plus ancien que 1789 car un auteur l’a développé en 1748 : Montesquieu. Ce
principe est encore un des fondements même du DC = pierre angulaire du DC. Dans la loi C du 3
juin 1958, que le parlement de la 4ème république vote et par laquelle il confie à de Gaulle le
47 sur 77
soin d’édicter une nouvelle C. dans cette loi, on trouve poser l’obligation suivante : le
pouvoir exécutif et législatif devront être effectivement séparés. Cette même loi posait le
principe de l’indépendance de l’autorité judicaire.

Sous-section 1 : la séparation des pouvoirs selon


Montesquieu :

Ils sont attachés au nom de Montesquieu (les mots).


⁃ Contexte
⁃ Texte dans lequel s’est développé

1) Il a analysé cette théorie mais il n’est pas le 1er à avoir développé cette idée : séparation
nécessaire pour la préservation des libertés : c’est John Locke qui a formulé l’idée que la
monarchie anglaise ne devait plus concentrée tous ses pouvoirs entre ses mains mais qu’ils
devaient être répartis entre plusieurs organes. Donc, M. se présente comme le continuateur de la
pensée de JL. La différence est que JL exprimée cette nécessité de répartir les pouvoirs pour
préserver les intérêts de la bourgeoisie anglaise mais M. a tenté de développer une vision plus
large de cette théorie. L’Angleterre apparaît comme la source de la démocratie puisque JL est
anglais et que M. va écrire son passage de l’esprit des lois au retour d’un voyage en Angleterre :
« de la C d’Angleterre ».
M. est né en 16…, c’est un noble : Charles de secondât baron de la bred et de M. Il a été président
de la cour de Bordeaux qui avait un regard sur les ordonnances royales. Il a notamment écrit « les
lettres persanes » dans lesquelles il critique la société française de son époque. En 1748 il publie
« de l’esprit des lois ». Il a voulu que cet ouvrage soit une œuvre parfaite. Il essaie d’analyser la
raison d’être des lois et il développe un ensemble de théorie dont toutes n’auront pas le succès de
la théorie de la séparation des pouvoirs mais toutes montrent qu’il est un précurseur : il
s’interroge sur le rapport entre une société donnée et les lois qui la gouverne. Il a
notamment développé une théorie des climats : il en conclut qu’il faisait que dans les pays chaud,
un état de servitude avait tendance à s’installer naturellement. Il estime que dans un pays ou le
commerce est développé, il faut un code de loi plus développé que pour un pays où l’activité est
de cultiver la terre.
Dans le livre 11 il développe la séparation des pouvoirs et cela mérite que l’on reprenne
quelques éléments du texte de M : « tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ».
Constatent que cet abus est nuisible à ceux qui subissent le pouvoir « il faut que par la disposition
des choses le pouvoir arrête le pouvoir » conclut-il.
Que recouvre la notion de liberté ? Une vision moderne « personne ne saura contraint de faire les
choses auxquelles la loi ne l’oblige pas et à ne point faire ce que la loi permet ». Il vise notamment
la liberté physique des individus : « la liberté politique est cette tranquillité d’esprit qui provient de
l’opinion que chacun à de sa sûreté » : la 1ère des libertés est physique. + Ce qui compte pour
garantir les libertés c’est la séparation des pouvoirs bien plus que la forme du régime.

En quoi consiste le pouvoir ? M. va distinguer au sein de l’état/du pouvoir politique trois fonctions :
⁃ Législative
⁃ Exécutive
⁃ Judicaire

La fonction législative est simple à définir : le pouvoir défini des règles/obligations/droits. Ils
sont adoptés sous forme de lois. Le pouvoir qui va faire les lois, décider de leur contenu, les
modifier, les abroger, ce pouvoir est le pouvoir législatif.
Le pouvoir exécutif : il va d’abord assurer l’exécution des lois votées par le pouvoir législatif.
Mais en réalité, le pouvoir exécutif ne va pas se contenter de cette seule application des lois. Il va

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établir des relations avec les autres états également = relations internationales. C’est lui qui aura
la capacité vis-à-vis des autres états de faire la paix ou la guerre. Il se pose aux côtés du pouvoir
législatif.
La fonction judiciaire : elle se définit comme étant la capacité lorsqu’un litige éclate entre deux
personnes de dire c’est telle partie qui a raison et telle qui a tort. C’est à lui qu’il revient de punir les
citoyens qui ne respectent pas la loi. Il a donc un rôle particulier, il intervient après coup pour
sanctionner, assurer le respect de la loi.

C’est la réunion de ces trois fonctions qui compose l’état, mais chacune doit être attribuée à
un ou plusieurs organes différents des organes auxquels sont distribuées les autres fonctions. Il
ne faut pas qu’une personne/un organe ne puisse exercer 2 des 3 fonctions. Le pouvoir est
subdivisé. C’est la condition de la liberté.

Les organes qui doivent exercer ces fonctions :

⁃ La fonction législative est exercée par un Parlement mais il doit être composé de deux
chambres : une basse et une haute. Un monocaméral est moins efficace qu’un bicaméral. Il 1ère
raison : la chambre haute qui sera composée de nobles va leur permettre de maintenir leurs
libertés.
2ème raison : le pouvoir législatif est le 1er des pouvoirs, le pouvoir essentiel car c’est à partir des
normes que le parlement va établir que les autres vont établir leur fonction.
Dans la logique de séparer les pouvoirs il est bon aussi de prévoir un contrepoids à l’intérieur
même du PL. la chambre haute fera contrepoids à la volonté de la chambre basse. M ne donne
pas les mêmes prérogatives à ces deux chambres. Dans certains domaines, la chambre haute ne
pourra pas décidé et n’aura qu’un droit de véto.

⁃ La fonction exécutive/exécutrice : M se montre moins réticent, ce pouvoir est entre les


mains du monarque ; il est entouré de conseillers. Mais il n’y a pas lieu de prévoir des
contrepouvoirs car par définition le pouvoir exécutif est limité par ce que veut la loi : pas de pouvoir
autonome.

⁃ La fonction judiciaire : faite par des juges qui doivent être élus car chacun doit être jugé
par un pair/semblable. Pourquoi ? parce que la sanction prononcée par le juge doit être la sanction
de la loi et non celle voulue par les juges. Pour lui les juges ne sont que les bouches de la loi ; il
doit être transparent.

Deux conséquences :

1) «  le pouvoir de juger est en quelque sorte nul » : bouche de la loi. Forme de hiérarchie des
pouvoirs. Le PL, le PE, le PJ.

2) Les nobles doivent être jugés par des nobles : deux catégories de citoyens et de juges :
chacun est jugé par son semblable.

• L’objectif de la séparation des pouvoirs est claire, il a une idée de précise de la manière de
séparer les pouvoirs mais si il y avait une hiérarchie entre les pouvoirs, il ne faudrait pas
considérer que le pouvoir de juger pourrait être laissé aux mains d’un autre pouvoir : il doit être
séparé.
Rapports qui vont se développer entre les pouvoirs ? C’est là que réside la richesse/difficulté de la
théorie. Chaque organe va exercer une fonction mais pas en ignorant les autres. Il va y avoir un
pouvoir de contrôle d’un organe sur un autre. Exemple : le PL va adopter les lois et aussi contrôler
l'exécution des lois. S’il constate que la loi a été mal exécutée, M considère que le roi étant sacré,
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ceux qui auront mal exécuté la loi se sont les conseillers : ils devront être punis = responsabilité
devant le parlement.

12/11/13

Sous-section 2 :
Les interprétations qui ont suivies l’élaboration de la théorie de la séparation des pouvoirs ont
donné lieu à deux séparations :
⁃ Séparation stricte
⁃ Séparation souple
Elles sont étrangères à Montesquieu.

1) La séparation stricte des pouvoirs : elle provient d’une interprétation mot à mot des
écrits de Montesquieu. A chacune des fonctions est attribué un organe et les relations entre
chacun des organes sont réduites au minimum. Ce type de séparation a donné lieu au
régime présidentiel. Les relations minimales entre les pouvoirs ? Le président (type EU) n’a pas
la possibilité de déposer un projet de loi, il n’a pas de moyen de pression juridique pour contraindre
le congrès à adopter une loi. La seule chose qu’il peut faire en matière législative c’est
d’empêcher : oppose son veto, refus de promulguer. Ce n’est que par un mécanisme particulier
que le parlement peut passer outre le veto présidentiel. Il n’a qu’un pouvoir négatif. Le congrès
dispose pleinement du pouvoir législatif, peut-il contraindre le président ? En réalité non car
aucune procédure ne permet au congrès d’obliger le président à démissionner : il doit faire avec.
Le président n’a que la responsabilité pénale devant le congrès : on lui reproche d’avoir commis un
acte répréhensible. Conséquence : procédure de l’empêchement qui peut aboutir à la destitution
du président. Mais par définition, dans une démocratie apaisée, la mise en cause du président ne
peut être que rare : le président Nixon a fait l’objet de cette procédure car il a été accusé d’avoir
menti devant les juges ; il a démissionné. + affaire Levitski avec laquelle Clinton a eu une attitude
inapproprié, le congrès s’en ai saisi pour l’affaiblir et l’obliger à démissionner. Chaque organe dans
ce régime est indépendant de l’autre. Aucun de ces organes ne peut contraindre l’autre à la
démission ; régime potentiellement conflictuel car, si on a un président qui est démocrate contre
un congrès républicain, l’un est l’autre ne voudront pas suivre la même politique. Soit ils
s’affrontent, s’entêtent : peut aller jusqu’à la rupture (l’état cesse de fonctionner). Le système peut
finir par s’effondrer. Le congrès et le président arrivent à négocier et trouver des solutions de
compromis : les pouvoirs sont obligés d’aller de concert, de s’entendre. Il existe des
relations entre les pouvoirs, par le biais de ces négociations on en arrive à ce que prôner
Montesquieu : parce que le président ne peut pas dissoudre le congrès et que le congrès ne
peut pas le renverser, ils doivent se parler « il faut que le pouvoir arrête le pouvoir ».

2) La séparation souple des pouvoirs : elle a permis au régime parlementaire de prendre


corps. On retrouve l’idée qu’à une fonction correspond un organe. On va considérer qu’il faut
que chaque pouvoir ait un pouvoir de pression sur les autres : l’exécutif va pouvoir
dissoudre le parlement. Le président rompt le lien entre les députés et leurs électeurs (élu pour
5ans). C’est une arme d’influence parce que dans un régime parlementaire, s’il y a un conflit, le
président peut dissoudre le parlement. Cette menace fait que les parlementaires rentre dans les
rangs. L’exécutif peut initier les lois, il peut saisir le parlement d’un projet de loi. Inversement, le
parlement va également disposer de prérogatives lui permettant d’influencer l’exécutif. Le
gouvernement est responsable devant le parlement. Devant les deux chambres (3ème
république) ou devant la chambre basse ; élue au SUD (5ème république : l’AN). A tout moment,
l’AN va pouvoir considérer que le gouvernement à mal agit et déposer une motion de censure, si
elle est votée, le gouvernement doit démissionner. Montesquieu « si le roi agit mal ce n’est pas le
roi qui s’est trompé, c’est qu’il a été mal conseillé ».

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• Cette question de la séparation des pouvoirs permet d’avoir une lecture des deux
régimes types que l’on trouve dans une démocratie : présidentiel (EU) et parlementaire
(GB). La séparation des pouvoirs est structurante.

Sous-section 2 : les évolutions de la notion :

Le fondement de la théorie de la séparation des pouvoirs est toujours valide car tout homme
qui a le pouvoir est porté à en abuser et il faut donc que « le pouvoir arrête le pouvoir ». La
difficulté de la théorie tient en deux éléments :

⁃ Au fond, en distinguant 3 pouvoirs on a le sentiment que l’état est divisé. Or, s’il y a 3
fonctions, il n’y a qu’un état et toute la difficulté de la théorie est d’organiser la mise en œuvre de
chaque fonction sans que l’unicité de l’état ne soit mise en cause.

⁃ La suprématie de la loi : dans cette séparation des fonctions, ce qui fait le lien c’est la loi.
Le gouvernement fait la loi ; le juge en garanti l’application. La loi constitue l’élément principal
et l’organe qui fait la loi va tendre à prendre une importance particulière dans le système politique.
Le parlement qui vote la loi, va avoir tendance à se considérer comme l’organe essentiel,
dominant et toute l’histoire de la république en France va tourner autour de cette idée de
domination du parlement qui va être telle qu’elle finira par remettre en cause la séparation des
fonctions. Mais au fond, la 3ème et 4ème se sont orientées du fait de la suprématie du
parlement vers un régime parlementaire dévoyé qui est devenu un régime d’assemblée.
Pourquoi ? Parce que puisqu’il était acquis que l’exécutif renoncé à son pouvoir de dissolution, le
parlement a considéré qu’il ne risquait plus rien. Il faut que la place dominante de la loi ne se
transforme pas en domination de l’organe qui fait la loi.

Aujourd’hui, dans toutes les démocraties et depuis la seconde guerre mondiale, il y a une
tendance inverse qui consiste à reconnaître une domination du pouvoir exécutif sur les autres
pouvoirs. Exemple : Nixon, pouvoir impérial= organe dominant contre lequel les autres ne
pouvaient que s’incliner.
Le pouvoir tend à se déplacer vers l’exécutif, vers le 1er ministre britannique. En pratique, le
mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour est tel que l’élection se fait sur le nom du leader
de chaque parti. Il est choisi par les électeurs. Si la majorité rompt le pacte, la confiance, le 1er
ministre prononcera la dissolution (aboutit à la victoire des opposants).
En France, la logique de la 5ème république a été de poser le président comme le point de
repère du régime. Le pouvoir qui va arrêter le pouvoir exécutif ce n’est plus tellement le
pouvoir législatif mais par exemple le juge constitutionnel. D’autres contres pouvoirs ont vu le
jour ; ils se sont déplacés mais la séparation des pouvoirs est fondamentales pour un régime
démocratique. Il faut que le « pouvoir arrête le pouvoir ».

Section 2 : les libertés sont protégées par l’état de droit :

Pendant longtemps cette notion est restée théorique, on admettait que l’Etat était soumis au droit
de la C mais on n’aller pas au-delà de la déclaration de principe. Les C ne sont apparues que
postérieurement à l’état ; il a commencé à exister sans C. l’Etat doit admettre qu’il est contrôler par
un élément arrivé postérieurement= inversion des rapports. La notion moderne d’état se
caractérise par la permanence du pouvoir. La continuité de l’état implique que des règles
intangibles soient déterminées et respectées. Les règles de fonctionnement de l’état deviennent le
support de la permanence du pouvoir. Sans la C les titulaires du pouvoir perdraient toute légitimité.
C’est pourquoi les règles C sont respectées : passage obligé de légitimation du pouvoir. Dans les
51 sur 77
états où se déroulent des coups d’états, celui qui est arrivé par les armes a le souci de légitimer
son pouvoir en réunissant des représentants de la nation, une assemblée qui lui donne cet
aspect légitime. La C a fini par s’imposer à l’état mais cette obligation n’est restée pendant
longtemps qu’une vue de l’esprit, un instrument au service des gouvernants, dont on
n’hésitait pas à se défaire. La succession des constitutions illustre cette idée que, les C ont
été faite pour et par les gouvernants. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, en Europe, la
C se voit reconnaitre un statut de supériorité.

Sous-section 1 : La notion de C :

Distinction entre la C au sens formel et la C au sens matériel :


⁃ La C au sens matériel : dans cette C, on s‘intéresse beaucoup plus au contenu qu’à la
forme. Au sens de cette C constitue des règles C ; toutes règles intéressant l’organisation et le
fonctionnement du pouvoir politique.
⁃ Au sens formel ne seront C que les règles contenues dans un texte à valeur C.
On constate que l’une et l’autre ne se recoupe pas exactement. La C matérielle peut contenir des
règles qui ne sont pas…
• Exemple : l’article 34 de la C de 1958 laisse à la loi ordinaire le soin de fixer la loi
électorale. Formellement, depuis 1958, valeur législative mais en réalité parce que cette loi
intéresse la nomination des organes de l’état elle est matériellement une règle constitutionnelle.
Exemple : l’article 2 alinéa 2 de 1958 dispose que l’emblème national et le drapeau tricolore etc.
au sens formelle ; valeur C mais au sens matériel, ils ne concernent en rien le fonctionnement du
PP.

Autre distinction entre C politique et C sociale :

⁃ La C politique contient des dispositions visant à désigner les organes de l’état, le mode de
désignation de ces organes, leur prérogatives et les rapports entre eux. Elle permet de donner un
gouvernement à la société. On y trouve la légitimité des organes. Elle se résume à la mise en
place de mécanisme de fonctionnement du pouvoir. Chaque régime, pays outre son
organisation politique va obéir à des règles quasis philosophiques.

⁃ Ces règles qui guident l’action des gouvernements sont contenues dans la C sociale. Elle
pose des principes fondamentaux. Exemple : le droit de propriété. Aucun pouvoir ne peut
décider que la France deviendra une société collectiviste. Elle ne peut être que libérale. Le
préambule de 1946 pose le principe du droit à l’instruction, il interdit qu’un pouvoir décide de
mettre fin à l’enseignement. Au-delà des règles de fonctionnement de l’état, la C contient des
règles substantielles qui donnent du contenu. Notion de bloc de constitutionnalité.
FAVEREU Louis : la C française c’est un ensemble de textes à valeur C au vu desquelles un juge
pourra dire si oui ou non une loi est conforme à la C.

• Composition :

⁃ Les articles 1 à 89 de la C. Ces articles constituent essentiellement la C politique de la


France. On y trouve les procédures.
⁃ La DDHC de 1789
⁃ Préambule de 1946
⁃ Charte de l’environnement de 2004
Il faut ajouter les lois organiques, dont l’existence est prévue par la C, adoptées selon une
procédure spécifique et qui précisent le contenu des articles de la C. La C politique tient peu de

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place, ce qui fait sa richesse, c’est la C sociale = définissent des règles qui vont guider l’action
des pouvoirs. Elle permet à la notion de C de prendre toute son ampleur.

13/11/13

C qui est coutumière : cette hypothèse recouvre un cas de figure où les règles qui organisent le
fonctionnement du PP ne sont pas formalisées dans un texte nommé C mais elles existent du fait
de la coutume, de la pratique des institutions : elles sont formalisées dans des usages.
L’hypothèse d’un pays qui a cette C. est rare mais elle concerne l’une des plus anciennes
démocraties : le RU.
1) La coutume, son respect n’emporte pas l’immobilisme. Les hommes sont obligés de le
respecter. Durant la 2GM le parlement a été détruit par les bombardements. Le choix a été fait de
reconstruire à l’identique un nouvel hémicycle.
2) Le respect des traditions n’empêche pas les évolutions et les révolutions. La
monarchie absolue britannique telle qu’elle était exercée jusqu’au 17ème a été tellement contestée
qu’elle s’est soldée par une guerre civile et l’exécution du roi en 1649. Cela se déroule un siècle
avant notre révolution.
3) Ce qui fait la différence entre la France et l’Angleterre c’est la vertu porté à l’écrit en
France. Cela peut s’expliquer par la brutalité des événements qui se succèdent. Au RU les
évolutions politiques sont considérées comme naturelles ; expression d’un rapport de force dans la
société. Il n’est pas nécessaire d’écrire ces modifications.
4) On s’aperçoit qu’on peut trouver trace de quelques textes, très anciens la plupart du
temps, les chartes de 1215 qui sont fondamentale dans son contenu car elle reconnait au grand
conseil l’ancêtre du parlement, l’exclusivité du pouvoir pour consentir un impôt. Le Bill des droits
de 1689 par laquelle le monarque accepte une limitation de ses prérogatives. Depuis, la
démocratie britannique évolue dans un sens conforme aux autres démocraties. Il a un rôle
purement symbolique. La réalité du pouvoir depuis 1689 a d’abord glissée entre les mains du
parlement pour aller vers les mains du 1er ministre. Le véritable pouvoir en GB réside entre les
mains du 1er ministre.
5) La démocratie britannique fonctionne sans C écrite avec une C coutumière mais une
C qui se montre solide et évolutive. Au fond, cette C coutumière n’a rien à envier aux C écrites qui
se succèdent depuis 1789.

La C écrite : c’est la forme la plus courante de C, le fait d’écrire les règles permet de les définir
avec une plus grande précision. Elle apporte une meilleure garantie aux citoyens. Une C même
écrite ne peut pas être suffisamment précise pour éviter que des coutumes ne viennent en
préciser/modifier le texte/l’esprit. De Gaulle en 1964, « une C c’est un esprit des institutions, une
pratique ». C’est cette notion de pratique qui peut poser difficulté au regard du caractère écrit de la
C. Les C écrites prévoient toutes des procédures qu’elles décrivent plus ou moins minutieusement.
Les C renvoient à des lois organiques dans le cas contraire ; qui sont adoptées selon une
procédure particulière et qui précise la C. quel que soit les procédures définies, elles sont
appliquées dans un contexte et par des acteurs. Ce contexte peut faire que des règles initialement
écrites sont détournées ou non appliquées.
Exemple : sous la 3ème, le président de la R avait le droit, avec l’accord du sénat de prononcer la
dissolution de la chambre des députés. Ce droit est écrit article 5 de la loi C du 25 février 1875.
Pourtant, à partir de la « C Grévy » ce droit de dissolution n’a plus été mis en œuvre. Or, cette C,
est le message que Jules Grévy au lendemain de son élection comme président de la R a adressé
au parlement pour indiquer qu’il n’entrera jamais en conflit avec le parlement. Il renonce à user du
droit de dissolution et ses successeurs ont été tenus de s’y conformer. Contexte : victoire des R,
parlement = SUD qui doit imposer sa volonté aux autres institutions. Conséquence : le régime de
la 3ème devient un régime déséquilibré. Dans un régime parlementaire, le pouvoir exécutif et le
pouvoir législatif s’équilibrent. Cela devient un régime d’assemblée. Ce déséquilibre dure au-delà
de la 3ème. Sous la 4ème, la C de 1946 a réintroduit le droit de dissolution. Le président du conseil
53 sur 77
peut prononcer la dissolution est en 1955, les conditions posées par la C sont remplies. Edgard
Ford, président du conseil décide de prononcer la dissolution de l’AN. Pourtant, en 1955, plus de
80 ans après la C de Grévy, le président du conseil a été accusé de commettre un coup d’état.
Exemple : la 5ème (1ère années), il existe deux articles qui permettent l’organisation d’un
référendum national : le 1er est le 11 qui permet au président de la république d’organiser un R
autorisant la ratification d’un traité ou d’un réforme sur la politique économique et sociale : R
législatif (loi ordinaire). 2ème : article 89 c’est lui qui prévoit la procédure de révision de la C, il
indique qu’après le vote du parlement la révision doit être soumise à R ou à un vote du congrès.
C’est un R constituant. Deux articles pour deux procédures distinctes, or, de Gaulle en 1962 vient
par les accords d’Evian qui accorde l’indépendance à l’Algérie, de solder la question pour laquelle
il a été rappelé au pouvoir. Il s’est appuyé sur son attentat en 62 pour dire qu’il faut que son
successeur puisse bénéficier de la même légitimité dont il bénéficie. Il a permis à la France d’être
vainqueur suite à la barbarie nazie. Il faut donc que ces successeurs soient élus au SUD, pour a il
faut modifier la C. en 1962 il sait que s’il met en œuvre l’article 89, la révision n’aboutira pas parce
que la révision soit être adoptée par les chambres. Il a mis en œuvre l’article 11. Cette utilisation
pour modifier la C est contestable mais personne (juge) ne serait en mesure de dire « vous n’aviez
pas le droit ». Quand le peuple se prononce aucun juge ne peut lui dire qu’il s’est trompé :
souverain. Il a mis en place une coutume C qui vient à l’encontre du texte de la C mais il n’est
pas exclue qu’elle existe encore aujourd’hui. En 1993, Mitterrand affirmer que de Gaulle a fait
naître une coutume C qui autorisé à le faire sur l’article 11.
Une autre coutume C paralyse l’article 27 de la C de la 5ème : il précise que le vote des
parlementaires doit être personnel et qu’aucun député ne peut disposer de plus d’une procuration.
Or, lors de nombreuses séances, il y a peu de députés et au moment du vote, ils votent pour les
députés absents. Ce que la C interdit. En pratique, il faut admettre que si une pratique existe, se
développe, cela répond à une nécessité et c’est un consensus entre le parlement et le
gouvernement.

• Pour la survie d’une C écrite, il ne faut pas que ces remises en cause soient
fréquentes et nombreuses. Cela montrerait que la forme de la C n’est plus adaptée. Dans ce
cas, il y aurait lieu de modifier la C.

Sous-section2 : l’établissement et la révision de la C :


L’établissement d’une C est toujours un moment important dans la vie d’une nation, c’est en
principe une étape privilégiée au cours de laquelle la nation (le peuple depuis 1946), va redéfinir
non seulement l’organisation des pouvoirs mais aussi un nouveau pacte social qui va donner du
sens à l’action du PP. la mise en place d’un nouveau régime permet au travers de la volonté de la
nation de redéfinir un nouveau contrat de société. De ce point de vue on doit constater qu’une
nouvelle C fait toujours une place à l’innovation et à la continuité.

18/11/13
Il faut distinguer l’hypothèse d’un pouvoir constituant que l’on dit originaire d’un PC que
l’on dit dérivé :
1) intervient quand une nouvelle C. est à mettre en place.
2) pour la réviser.
Le PC originaire s’impose, ce pouvoir pourra laisser une place plus ou moins grande à la nation ou
au peuple. Selon cette place, le régime pourra être autoritaire ou démocratique.

Les différents procédés d’élaboration :


⁃ Autoritaire
1) L’octroie : pratique mise en œuvre en juin 1814 en France quand la monarchie a repris le
dessus et mis fin à la période révolutionnaire = la Chartes Constitutionnel du 4 juin 1814
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octroyée par Louis 18. La C de la France était l’œuvre du monarque lui-même et qu’elle n’était
pas autre chose que le résultat de son bon vouloir. Il n’était pas tenu d’élaborer une C mais il a
décidé de le faire en toute liberté. L’octroie est l’illustration d’un procédé autoritaire. Il se considère
comme le détenteur initial du pouvoir. Ce procédé aujourd’hui ne serait plus admissible. En 1814,
le fait même que le monarque octroie cette C marquait déjà une rupture avec la monarchie de
droit divin de l’AR car la notion même de C octroyée aurait été impensable. En 1815 Louis 18
apparait comme le détenteur du PC originel mais affaibli par rapport à la toute-puissance qui
caractérisait le monarque d’AR.
2) Le pacte : signé entre les représentants du peuple et le titulaire du pouvoir exécutif. C’est
cette technique qui est mise en œuvre en 1830 par Louis-Philippe en France. C’est une
concession supplémentaire faite par le souverain ; il n’est plus souverain de droit divin car il
n’a plus la capacité à décider de la C par lui-même : elle devient l’objet d’un pacte. Il a besoin
du consentement des représentants du peuple.
19ème : établissement du SU ; la voix du peuple qui s’est imposée pour établir la C.
Les procédés autoritaires ont laissé la place à d’autres plus démocratiques car le peuple est de
plus en plus considéré comme celui qui détient ce pouvoir ; souverain = capacité à décider de la C.
L’intervention du peuple peut connaître différentes gradations.

⁃ Le peuple peut être appelé à participer indirectement à l’élaboration de la C : 1er


degré du caractère D d’une C. Il va élire des députés dont le rôle sera d’élaborer une nouvelle C.
1) L’AC qui va être élue est spécialement constituée pour cela « ad hoc » : a pour unique
mandat d’élaborer la C. quand elle aura déterminé la C nouvelle, son mandat prendra fin (1787
aux EU avec la Convention de Philadelphie).
2) En 1945 en France, choix que l’A soit C et législative. L’A élue va disposer de l’ensemble
des pouvoirs : adopter la C et la loi. (cf. 4ème république).

Se demander si le texte rentrera directement en vigueur ou doit faire l’objet d’un référendum. En
France en 1848 comme en 1871, on est dans les mécanismes d’une D purement représentative ;
le texte que les députés adoptent devient immédiatement la C. Aujourd’hui, le SU est
profondément ancré, que nation=peuple, l’établissement d’une nouvelle C ne peux passer que par
une AC d’abord et elle n’aura pas le pouvoir de décider : il faudra que son travail soit analyser
par le peuple. 1946 : L’ANC a élaborée un projet de C que le peuple français a rejeté le 5 mai. Il a
donc été nécessaire de reprendre la totalité du travail constituant. Il a fallu réélire une nouvelle
assemblée constituante et qu’elle élabore un nouveau projet et ce projet n’a pu rentrer en vigueur
que parce que le peuple a donné son accord. Cet épisode montre que l’intervention du peuple
dans l’élaboration d’une C n’est jamais anodine.
En 1958, pour l’élaboration de la C de la 5ème, une variante a été envisagée et mise en œuvre.
Elle a consisté en ce que le pouvoir d’élaborer la C a été confié à l’exécutif lui-même. Ce projet
étant présenté devant le conseil d’état qui donne un avis. Il ne rentre en vigueur qu’après
référendum. Cette intervention de l’exécutif peut laisser penser que le nouveau régime s’oriente
vers une forme d’autoritarisme mais en réalité, ce ne fut pas le cas en 1958 parce que le pouvoir
constituant confié à de Gaulle avait été encadré par la loi constitutionnelle du 3 juin 1958. Elle
obligé de Gaulle à respecter 5 grands principes parmi lesquels :
⁃ Séparation des pouvoirs
⁃ SU
⁃ Garantie des droits et libertés

En juillet 1940, le Parlement de la 3ème république a confié à Pétain le soin d’élaborer une
nouvelle constitution, aucune limite ni principe à respecter. Le parlement n’avait pas envisagé que
le pouvoir constituant remis entre ses mains aurait pu être soumis à référendum.
En 1958, variante d’un pouvoir constituant originaire remis entre les mains de l’exécutif mais dans
des conditions qui n’ont pas remis en cause le caractère démocratique du régime.

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⁃ Le pouvoir constituant dérivé s’appuie sur une procédure de révision de la C que le
constituant originaire aura élaborée. Dans les C il y a un article qui prévoit la manière dont une
C pourra être révisée. Parce que le Pouvoir constituant originaire qui rédige la C initiale sait que
son texte s’il doit durer devra s’adapter/évoluer avec la société. Il prévoit une procédure de révision
et le Pouvoir constituant dérivé s’exprime par son biais. Différence : le PCD n’est pas libre ; il est
encadré et limité sur le contenu de la révision qu’il pourra adopter.
C de 1958 : article 89 qui prévoit la procédure et que la forme républicaine du gouvernement ne
peut faire l’objet d’une révision. + Il est des circonstances dans lesquelles le PCD ne peut pas agir.
Par exemple, lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du T. la C interdit sa révision quand le président
met en œuvre les pouvoirs exceptionnels qu’il tient de l’article 16 de la C : permet de mettre fin à
la séparation des pouvoirs, de réagir à une crise… = limitation par le PCD.

La pratique amène à constater qu’il y a quelque fois un mélange des genres et que le PCO
s’exprime sous la forme d’un PCD : permet le passage de la 4ème à la 5ème.

Ce pouvoir a emprunté les voies prévues par la C de 1946. Juridiquement, le pouvoir confié à de
Gaulle était issu du PCD. Dans la C de la 4ème, procédure de révision prévue à l’article 90. Elle
était lourde, compliquée et prévoyait plusieurs étapes :
⁃ Décider du principe de la révision : si l’AN par deux fois dans un délai de 3 mois en décider,
l’AN peut élaborer le pouvoir de révision et elle n’est définitive que si le projet est adoptée soit par
une majorité des 2/3 à l’AN ou des 3/5 dans chaque assemblée et à défaut par référendum. En
1958, une astuce juridique a permis de s’appuyer sur deux votes qui avaient eu lieu en 1955 mais
qui, n’avait jamais été suivi d’effets. Par deux fois l’AN adopte une motion disant qu’il y avait lieu
de réviser la procédure de révision de la C. Le parlement adopte un projet de révision qui met en
place le procédé par lequel le procédé constituant est donné à de Gaulle. Le PCD a changé les
règles initiales et ainsi permis de transformer le PCD à de Gaulle en PCO.
• Les barrières que les C mettent à leur révision sont forcément de papier. A tout moment, le
PCO peut les supprimer. Le CC lui-même à rappeler dans sa décision du 25 juin 1992 que le PC
est souverain ; à ce titre, « le PC peut abroger, modifier, compléter des dispositions de valeurs
constitutionnelles dans la forme qu’il estime appropriée ». peu importe le PC qui s’exprime (D ou
O), personne ne peut le contrôler, l’entraver, est en mesure de lui dire qu’il a mal décidé. Le PC est
l’expression même de la souveraineté. Personne ne peut dire au peuple, à la nation, au souverain
qu’il a tort et n’a pas le droit = il a tous les droits. Il convient d’être attentif dans un régime tel qu’il
soit à la manière dont le PC s’exprime parce qu’exprimant la volonté de la nation, l’expression de
ce pouvoir constituant va définir la vraie nature du régime. Il ne peut jamais être exercé de manière
anodine, il reflète la volonté du souverain. Le DC va se plaire à distinguer entre les C souples et
les C rigides.

Distinction : en fonction de la manière dont elle peut être modifiée. Si une C peut être modifiée
sans procédure particulière, de la même façon qu’on adopte une loi ordinaire = C souple. Si
la C peut être révisée dans les mêmes formes, c’est l’autorité législative ordinaire qui va disposer
du pouvoir constituant. Il est dilué dans le PL. + La supériorité de la C n’est que théorique, en effet,
si le législateur ordinaire peut la modifier selon la procédure législative ordinaire c’est que la C n’a
pas plus de valeur qu’une loi ordinaire.
Naturellement une C ne saura ni complétement souple ni rigide. La C rigide se définit comme
étant une C dont la modification ne sera possible qu’au prix d’une procédure spéciale. Une C
absolument rigide sera non révisable.
En 1791, pour la 1ère C écrite que rédige l’ANC la procédure imaginée pour réviser la C est lourde :
titre 6 de la C de 1791.
⁃ Il faut que 3 assemblées successives adoptent le principe de la révision ; pas avant 6 ans.
⁃ La 4ème assemblée verra le nombre de députés être doublé. Dans cette 4ème A aucun des
députés qui a voté le principe de la révision ne pourra être élu.

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Exemple : 5ème république. La C est rigide. Elle prévoit deux éléments dans la procédure de
révision qui viennent distinguer l’adoption d’une loi C d’une loi ordinaire :
⁃ Le président de la république intervient dans l’initiative.
⁃ Il ne suffit pas que le parlement ai adopté la révision : elle doit être ratifiée.
⁃ La ratification peut être : un vote du congrès ou par référendum
Jusqu’en 1992 elle a été impossible à réviser. Parce que la plupart des gouvernements se
trouvaient en but à l’impossibilité d’obtenir la majorité des 3/5.
Révision du mandat du président de 7 à 5 ans : a dû être ratifié. Il ne voulait ni du vote du congrès
ni du référendum. La conjonction de majorité parlementaire trop faible et la crainte du référendum
a fait que durant toute sa 1ère période d’existence la 5ème république n’a pas… la C.
Les mécanismes C sont dépendants de la situation politique, des différentes peuvent amener à
des résultats différents. S’il existe une C, des procédures qui la protège de modifications
incessantes c’est que la C est bien > aux autres textes juridiquement.

Sous-section 3 : la supériorité juridique de la C :

La C apparait comme la norme juridique > par principe. C’est elle qui définit la forme et la nature
de l’état. Les pouvoirs de l’état sont conditionnés par la C dans leur forme et action.

1) Notion de hiérarchie des normes :

20/11/13

Elle signifie que toutes les normes juridiques pourraient être classées sur une échelle et chaque
niveau correspondrait à une valeur juridique particulière. Elle établit un rapport de conformité entre
les normes.
Chaque système peut avoir sa particularité. Si on admet qu’il existe cette -échelle : -
- norme constitutionnelle : + textes
- norme infra constitutionnelle et supra législative : entre la C et la loi ; = les lois organiques
(existence prévue par la C, l’adoption répond à une procédure particulière, ont pour objet de
préciser la C). La C prévoit qu’avant d’être promulguée, elle doit être soumise au contrôle de sa
conformité.

- échelon législatif : la loi est votée par le parlement ; mais, la norme législative peut prendre
d’autres formes qu’un texte voté par le parlement. Elle prend la forme d’une loi, acte voté par le
parlement dans les conditions prévues par la C. Exemple : la loi autorisant le mariage de
personnes du même sexe. Elle peut prendre la forme d’un texte adopté par référendum. Ce serait
différent si la norme avait pour objet de modifier la C : la norme serait dans les normes à valeur C.
Elle peut prendre la forme d’une ordonnance ; pour adopter certaines législations de manière
rapide le gouvernement à pouvoir demander au parlement de l’autoriser à agir en lieu et place de
la loi. Si le parlement donne une habilitation au gouvernement, il peut édicter des normes appelées
ordonnances et elles auront valeur législative (in fine).

- échelon intermédiaire composé de normes ayant valeur infra législative mais supra
réglementaire (décrétale). Les principes généraux du droit sont déterminés par la jurisprudence
administrative ; la loi peut s’en dispenser et le règlement doit s’y conformer.

- niveau réglementaire : il émane du pouvoir exécutif. Elles ne font pas l’objet d’un débat et d’un
vote. Elles sont élaborées par les administrations. Elles sont signées par les chefs de ses
administrations dont le président de la république et le 1er ministre. Ils signent des décrets. Elle
peut être composée d’arrêtés qui sont signées soit par un ministre (national) ou un préfet (infra
régional) et par un maire ou d’autres autorités (local).
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La norme qui se trouve en bas doit être conforme à celle au-dessus d’elle, laquelle est
conforme à la norme législative qui l’est à la constitutionnelle. La norme la plus
juridiquement inférieure est conforme à toutes les normes au-dessus d’elle. Une norme C
pose un cadre dans lequel la loi va pouvoir agir, si elle se situe hors de ce cadre, elle est contraire
à la C. la loi elle-même dans ce cadre en redessine un autre et le pouvoir réglementaire ne peut
intervenir que dans les limites de ce cadre posé par la loi. Plus on descend dans la hiérarchie de
normes, plus le cadre est limité.
Cette hiérarchie fait l’objet d’un contrôle, elle n’est pas qu’un principe mais une réalité
garantie par la présence de juges ; à chaque niveau existe un juge qui aura l’autorité pour
annuler une norme qui ne respecterait pas la hiérarchie. JA : la loi ; JC : à la C.

Dans l’échelle des normes, à aucun moment il n’est évoqué une autre norme qui existe et a de
plus en plus de place : la norme internationale. Cette question de la place de cette norme au sein
de la hiérarchie des normes et juridiquement complexe.

Deux principes :

⁃ La norme internationale se situe à côté de la hiérarchie des normes ; il n’y a pas de


concurrence entre la C et la NI. Chacune constitue une norme égale à l’autre. 15 janvier 1975,
jurisprudence rendue à l’occasion du contrôle de conformité à la C autorisant l’IVG « loi Veille ».
débat : dire pour ceux qui critiquaient la loi, la loi est contraire à certains principes de la C, et à
l’article 2 de la CEDH. Le CC répond le 15 janvier sur la question de la conformité de la loi à la
C et écarte les critiques formulées à l’encontre de la loi : non contraire. Le CC constate qu’on lui
demande de dire qu’elle est VS à la CEDH ; il refuse de se prononcer et considère qu’elle pourrait
y être mais qu’il n’a à s’interroger que sur la C. Il refuse de confondre les deux. Si la loi est VS à la
NI, il appartient au juge ordinaire de procéder à un contrôle de conventionalité. Si un juge ordinaire
estime que la loi n’est pas conforme à la NI, il doit en écarter l’application. Elle continue à
s’appliquer.

⁃ Il y a une norme qui tout en étant internationale n’est pas complétement séparée de
la C = norme communautaire, qui résulte de l’activité de l’UE. Elle donne lieu à l’édiction de norme
et parmi elles, des directives européennes. Elles ont pour particularité de laisser le libre choix à
chaque état pour les transposer et qui obliger les états quant au résultat à atteindre. En raison de
cette particularité des DE, pour ce qui concerne les lois de transpositions, le contrôle de C s’efface
devant le contrôle de conventionalité. Ce qui l’emporte c’est la NC/NE. Il intervient comme une
exception au 1er principe de disjonction.

Cette hiérarchie suppose que la NL devra être conforme à la C. Ce principe de > de la C sur
la loi ne peut être protégé que si est mis en œuvre un procédé de contrôle de C de la loi.

1) Le contrôle de C de la loi :

1) Pour que La > juridique de la C est un sens, il faut que la C soit rigide, il ne faut pas
qu’une simple loi ordinaire puisse modifier la C.
2) Pour que la > de la C soit réelle, il faut qu’un juge soit habilité à censurer une loi qui ne
respecterait pas la C. en France, c’est le CC qui en est le juge. Aux EU c’est la cour suprême.
Accepter ce principe qu’un organe… la loi c’est poser la question de la légitimité de cet organe car
la loi est un acte démocratique. La question se pose de savoir au nom de quoi/de quelle autorité
un juge pourrait dire aux représentants des citoyens vous avez voulu telle disposition mais n’aviez
pas le droit. A certain égard le contrôle de C peut apparaître comme une atteinte portée à la
démocratie.

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25/11/13

La question de la mise en place d’un juge capable d’assurer que la loi votée par le
parlement était conforme à la C a été posée dès 1789.
Intérêt : posé par Sieyès. Il considère que l’existence d’un contrôle est une des conditions pour
que la nation qui s’exprime dans la C et sa volonté ne soit jamais trahie.
Argument majeure opposé : mise en place d’un juge mais qui va le contrôler ? = crainte que le
juge de la loi ne devient lui-même le souverain.
Contrôle écarté durant la période révolutionnaire mais mis en place dans les C
napoléoniennes : an 8. Le contrôle est confié au Sénat conservateur mais la pratique qu’en a fait
le sénat a abouti à déconsidérer le C de C des lois plutôt qu’à l’imposer. Il a été l’organe qui a
permis à Napoléon de mieux contourner la C.
Autre obstacle : la toute-puissance revendiquée du parlement qui a abouti et trouver sa
consécration dans la crise du 16 mai 1877. Il été impossible de contrôler l’acte qu’il voter : la loi.
Il faut attendre la 4ème république et un 1er sursaut où un semblant de contrôle est mis en place =
comité constitutionnel. Il ne pouvait que constater l’éventuelle non-conformité de la loi à la C ; la
C elle-même indiquait qu’il fallait modifier la C et non la loi pour pouvoir la promulguer.
Rapport d’infériorité de la loi difficilement admis.
1958 : le contrôle de C apparaît dans la C. Ce n’est pas tellement la > de la C qui est
recherchée ; si le contrôle de C apparaît (article 61) parce qu’il permet de contrôler le parlement.
En effet, l’idée phare de de Gaulle est d’en finir avec un parlement comme ça, redonner à l’exécutif
le moyen de faire jeu égal. Il savait que le parlement avait les moyens de contourner les textes. Si
le CC est mis en place, c’est juste pour interdire au parlement de contourner la C, d’essayer de
reprendre le dessus sur l’exécutif.
Donc le contrôle n’est que « a minima » parce que le déclenchement de ce dernier n’appartient
qu’à quelques autorités seulement : président, 1er ministre, président de chaque assemblée.
Intérêt de le saisir : faible parce que tous appartienne à la majorité donc ils ne prennent pas le
risque.
Pendant une longue période, le CC sera très peu saisit. Pour qu’il le soit, il faudra que le président
du sénat est la volonté de montrer son désaccord avec les gouvernements nommés par de Gaulle.
Pendant 15 ans, il n’a pas vraiment fonctionné.
Il ne commence véritablement qu’en 1975 car en octobre 74 la C est révisée pour permettre
à 60 parlementaires de saisir le CC. Cette capacité qui va être donnée à l’opposition va
permettre d’enclencher le contrôle de C des lois en France.
Mais, le vrai déclic, le vrai contrôle = 2010. Il est comparable aux autres états européens. Les
justiciables peuvent saisir le CC. Jusqu’en 2010 seul des acteurs politiques pouvaient le saisir ;
qui agit en fonction de ses intérêts politiques : il le saisit qu’en son intérêt le lui conseille. Le
justiciable lui, le saisit car on considère qu’un des droits que nous reconnaît la C n’a pas été
respecté. (1er mars 2010) = QPC.

Le juge, qui pourra le saisir, à quel moment ?


Il est nommé par ? Comme tout juge il doit être indépendant et l’une des conditions est
que le mandat de JC ne puisse être ni interrompu ni renouvelé. Si il pouvait être interrompu, il y
aurait le risque le JC se disent « est-ce que ma décision va plaire ? », s’il était renouvelable même
problème. Il est nommé pour une durée déterminée et n’a rien à craindre ni à espérer.

Qui le désigne ? Dans l’optique d’indépendance, il peut paraître logique de considérer qu’il
ne devrait pas être désigné par des autorités politiques.
Exemple : en Allemagne pour désigner les 12 membres du TC le parlement doit voter mais il n’est
acquis qu’à une majorité qualifiée, il se fait à partir de proposition notamment faites par les
magistrats eux-mêmes : ce sont forcément des juristes et consensus politique entre la majorité et
l’opposition.

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D’autres donnes le pouvoir de nomination à une ou quelques autorités politiques : aux EU la
cour suprême est composée de 9 juges nommés à vie par le président des EU. Il reste maître des
nominations auxquelles il procède avec pour seule limite que les candidats sont auditionnés par le
parlement qui détient un droit de veto (2/3). Il les désigne en quasi-totale liberté.
Exemple : en France, le CC est composé de 9 membres : ils sont nommés pour 9ans et tous les 3
ans, le président de la république et celui de chaque assemblée désignent chacun un membre du
CC.
On peut se dire que le 1er système est un peu moins politisé mais seulement à priori car si on
regarde la pratique de l’Allemagne : tractations politiques et il serait illusoire de considérer que les
juges constitutionnels vivent à part dans un monde où la politique n’existerait pas. L’avantage d’un
système comme la France qui met en avant les autorités politiques est que les juges nommés
savent qu’ils sont suspectés d’être partisans et auront à cœur de montrer qu’ils décident librement
indépendamment de l’autorité qui les désigne.

Moment du contrôle de la loi :

⁃ A priori : la loi va être contrôlée avant sa promulgation/son entrée en vigueur. Il est


appliqué en France. Ce système a l’avantage de la simplicité et il assure une sécurité
juridique aux citoyens. En effet, dès lors qu’une loi est contrôlée avant son application, son
entrée en vigueur ne fait plus aucun doute. Si la loi est annulée, les situations fondées sur cette loi
sont mise en péril : il assure donc une sécurité juridique en stabilisant les lois promulguées
⁃ A posteriori : il existe en France depuis la QPC de 2010. Il s’ajoute à l’autre contrôle.
Dans de nombreux pays, l’un et l’autre existent en même temps.
Difficulté : loi ancienne ; le JC a la possibilité de remettre en cause des situations acquises.
Exemple : loi qui encadrer les gardes à vues : elle ne permettait pas la présence d’un avocat. Le
CC était en situation d’annuler la loi du jour où il rendait sa décision. Mais, un certain nombre de
gardés à vue ce jour-là ou incarcérée après une procédure auraient dû être libérée
immédiatement. Le CC a donné un an au législateur pour revoir la loi.
Autre critère : il faut savoir si le juge compétent pour annuler la loi ne l’est que pour ça ou est un
juge ordinaire aussi et donc peut être saisit pour trancher un litige.
Le système qui fait qu’ils sont les deux est mis en œuvre aux EU : contrôle diffus. Tout juge
est en droit de s’assurer que la loi qu’il va mettre en application est conforme, si non, il ne
l’applique pas pour trancher le litige dont il est saisit. Le système de l’appel et de la cassation font
que les questions de C seront tranchées par la cour suprême.
Au contraire, un autre système est mis en œuvre en Europe et, ce système concentre le
contrôle de C sur un juge spécialisé. Seul ce juge aura le pouvoir d’annuler la loi. Le JC a donc
une compétence exclusive que les autres n’ont pas. En France, quand un justiciable est
devant un juge ordinaire et prétend que la loi est VS à la C ; il pose devant le juge
ordinaire la question de C de la loi. Mais le juge du fond ne va pas y répondre, il va
se demander si la question est sérieuse : il la filtre. S’il considère que non, il va
statuer sur le litige. Si oui, il va transmettre la question à sa cour suprême (CDE ou
CDC). Elle devra dire à son tour si la question mérité d’être traitée. Si non, renvoi le litige devant
le juge. Si oui, transmis au CC. C’est le CC qui pourra dire si la loi est contraire à la C. Il a un
monopole pour traiter de la C de la loi ; c’est un juge spécialisé.
Question de la légitimité d’un tel contrôle ?
La question se pose parce que la loi n’est pas n’importe quelle norme ; elle est votée par un
parlement démocratiquement élu. Elle est l’expression de la VG. En 1982 en France, au
lendemain de la 1ère alternance, un des députés de cette majorité « vous avez juridiquement tord
parce que vous êtes politiquement majoritaire ». La C même pose le principe d’un contrôle de C de
la loi. Elle montre qu’une loi ordinaire ne peut pas la modifier ; on en arrive à cette conclusion
juridique telle qu’a pu l’exprimer le CC au terme de laquelle la loi n’est l’expression de la VG que
dans la mesure où elle respecte la C. Le JC n’est pas celui qui détient les pleins pouvoirs mais

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qui dit « telle décision ne peut pas être prise par le biais d’une loi, si vous le voulez, il faut réviser la
C ». En 1993, le CC a censuré une loi de la majorité qui venait tout juste d’être élue, il était
composé de juges qui majoritairement avaient été désignés par des acteurs politiques de gauche
et la nouvelle majorité à crier au complot. Après cette censure, ces cris proférés par la nouvelle
majorité, voulant faire passer la mesure censurée, elle a modifié la C car elle détenait la majorité
des 3/5 nécessaire. Le CC a prononcé une censure, la majorité a adopté à nouveau la même loi.
Cet épisode montre que le JC ne se transforme pas en pouvoir constituant, il n’est pas
souverain. Cela montre que les critiques qui resurgissent ne sont pas juridiquement fondées, on
peut toujours réviser la C pour adopter une loi. Mais un JC comme tout juge a une possibilité un
pouvoir d’interpréter la C et que ce pouvoir ne peut être considérer comme un pouvoir neutre :
« les juges sont les bouches de la loi ».
Ce pouvoir d’interprétation on en trouve une illustration dans le principe d’égalité selon
lequel la loi doit être la même pour tous. En réalité il est complexe de le faire respecter car s’il
s’agit de faire en sorte que la loi soit la même pour tous encore faut-il considérer que tous sont
dans la même situation. La loi va être amenée à prévoir des dispositifs précis en fonctions de
catégories. Exemple : aide à l’emploi des jeunes, aides sociales…
Formellement la loi n’est pas la même pour tous (pourrait-on dire) mais juridiquement non, la loi
considère que notre situation justifie une appréciation différente. Elle est toujours sujette à
caution, quand le CC censure au motif qu’elle traite de façon différente ; il peut être critiqué.
Exemple : dans la C, il y a la consécration des principes fondamentaux reconnus par les lois de la
république (dernière phrase du 1er alinéa du préambule de 1946). C’est au CC à qui il revient de
dire si tel principe ou non en est un. De ce point de vue, il fait œuvre de constituant, il enrichie la
C, on peut lui faire le reproche de son arbitraire. Il va considérer que la justice pénale des mineurs
doit avoir une fonction éducative. Ce principe peut être contesté. Le CC a lui-même posé des
conditions pour qu’un principe soit reconnu comme PC des lois de la République. Il s’est limité lui-
même.
Remarque :
⁃ En Europe, le contrôle de C des lois a émergé suite aux régimes autoritaires qui se sont
fait jour entre 1930 et 1940 : le régime nazi. Dès 1949, l’Allemagne a mise en œuvre un contrôle
pointu et efficace. Il peut être un rempart contre la dérive de régimes politiques qui ont
naturellement tendance à abuser de leurs pouvoirs. La justice C apparaît comme un élément
important de protection des DF.
⁃ Le JC n’a de pouvoir que dans un système C donné. Il n’est pas lui-même le détenteur
de la souveraineté. Si le peuple/la nation à un moment de son histoire décide la mise en place d’un
régime liberticide, le juge n’y pourra rien. Le vrai souverain c’est le peuple, la condition d’un
régime démocratique. Mais le peuple peut vouloir autre chose que la D et la constitution est
impuissante.

TITRE 2 : LES FORMES DE L’ETAT DEMOCRATIQUE :


Il y a des régimes différents qui ont le même fondement : garantir les libertés…
⁃ Question des régimes politiques
⁃ La structure de l’état

Chapitre1 : Les régimes politiques :


On distingue deux types de régimes :
⁃ Présidentiel : séparation stricte ; cf. EU
⁃ Parlementaire : séparation souple ; cf. 3ème et 4ème
(- d’Assemblée : régime de confusion des pouvoirs)

La distinction est assez caricaturale et ne saurait rendre compte de la totalité des régimes
existants.
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Exemple : la 5ème république n’est pas exactement un régime parlementaire classique car elle
emprunte des caractéristiques aux régimes présidentiels.

Section 1 : le régime présidentiel à travers les EU :


Ce régime présidentiel ne fonctionne véritablement qu’aux EU. Il est complexe à appréhender
car il aura des apparences non conformes à son mode de fonctionnement.

Sous-section 1 : Ses caractéristiques/apparences :


Il pose dans sa forme la plus absolue la séparation des pouvoirs. Chacun de ses pouvoirs est
exercé par un ou plusieurs organes et ils ont une compétence quasi exclusive pour exercer leur
fonction.
Exemple : la FL est donnée  au Congrès composé de 2 chambres :
⁃ Des représentants
⁃ Le sénat
Or, le congrès est entièrement libre de son T législatif. Le pouvoir exécutif n’a aucun moyen pour
contraindre le congrès à adopter une loi. Même le gouvernement n’a aucun moyen pour obliger le
parlement à délibérer sur un texte dont le congrès ne voudrait pas. Pour illustrer cette incapacité
du pouvoir exécutif à peser sur le travail législatif, il faut relever qu’à aucun moment la C ne
donne au président le pouvoir de déposer un projet de loi : il n’en a pas l’initiative.

27/11/13

Le parlement ne peut pas contraindre l’exécutif à démissionner. Il ne peut pas y avoir


d’interférence. La procédure d’empêchement ne peut se comprendre comme une responsabilité
politique du président devant le parlement, elle vise sa responsabilité pénale.
Le président est élu par le peuple ce qui lui permet de disposer d’un poids politique, la légitimité
face au congrès. Cette légitimité doit être précisée car contrairement à la France, le président des
EU n’est pas élu directement par le peuple (mardi de novembre tous les 4ans) ; en réalité on
vote pour des grands électeurs par état. Quand il remporte= totalité de la liste élue. Ces
électeurs peuvent déformer le scrutin, ils ne constituent pas un rempart entre le président et les
citoyens parce que les grands électeurs ont un mandat impératif ce qui fait que le soir où ils
votent pour les grands électeurs, on connaît déjà le nom du président des EU. On peut
considérer qu’il serait plus simple qu’il soit élu directement. Ce serait oublier que les EU
constituent un état fédéral et que les grands électeurs ne font pas autre chose que refléter cette
structure fédérale qui constitue un des élément caractéristique essentiel, déterminant du régime
américain.
Une fois élu, il concentre sur lui l’ensemble du pouvoir exécutif. Il est entouré de secrétaires
d’état mais quand il s’agit de décider, c’est le président seul qui détient le pouvoir de décision.
19ème, Lincoln constate 7 oui et 1 non et conclut le non l’emporte. C’est donc lui qui détient le
pouvoir exécutif.
Les caractéristiques : régime dans lequel de nombreux blocages peuvent apparaître. Si le
président est en opposition avec la majorité du congrès ? L’un des deux va utiliser la force pour
imposer son point de vue.
Ceux qui ont tenté d’importer ce modèle, les régimes ont le plus souvent sombré dans des coups
d’états car les pouvoirs sont séparés nettement sans influence véritable = aboutit à l’explosion
de la C.

Pourquoi aux EU cela fonctionne ?

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Les réalités du système vont expliquer que malgré les conflits, ils peuvent être résolus.
⁃ Le pouvoir d’influence que détient chaque organe sur les autres n’est pas aussi nul
que la C le laisse entrevoir. Dans la C le président des EU ne dispose pas du pouvoir d ‘initier
une loi et ne maîtrise pas l’ordre du jour du congrès. La pratique fait que le président va influencer
le travail législatif et retrouver le pouvoir initiatique des lois que la C ne lui donne pas.
Tous les ans, il prononce le discours sur l’état du l’union= programme législatif du président et
par le biais d’appui de parlementaires amis ses projets vont être soumis au congrès. Il est une
source d’alimentation du travail législatif du congrès.

⁃ C’est l’administration qui entoure le président qui prépare le budget dont le congrès
va être saisit. Seule l’administration/ le PE a la véritable maîtrise des budgets. Cette question
budgétaire est essentielle. La majorité peut vouloir s’y opposer = la machine s’arrête, les
fonctionnaires ne sont plus payés. Ce blocage institutionnel par le biais de la finance constitue une
crise grave. Elle intervient très rarement. C’est un affrontement ultime que les partis politiques
utilisent dans des cas rares. Quand bien même ils s’affrontent, ils savent qu’il ne peut durer
éternellement. Au bout du compte, il faudra qu’ils trouvent un compromis. L’un et l’autre font
les efforts nécessaires pour ne pas aboutir à un effondrement politique et économique

⁃ Le président à défaut de pouvoir peser dans la C sur les lois a un pouvoir négatif sur
elle car il dispose du droit de veto. Quand le congrès adopte une loi, il n’est pas tenu de la
promulguer. Dans ce cas, il a 10 jours pour opposer son droit de veto. Le congrès à la majorité
des 2/3 peut lever le veto et la pratique montre que lorsque le président pose son veto il est rare
que le congrès arrive à le lever (5%).

Au-delà des mécanismes institutionnels ce qui explique le fonctionnement c’est la


structuration des partis politiques plus que la C qui n’est pas comparable à celle de la
France, de l’Europe. Les partis politiques américains trouvent leur force au moment de l’élection
présidentielle. Une fois passée, les structures partisanes tombent en sommeil. Ce qui fait que les
parlementaires ne vont pas être tenus par un partis qui va leur imposer tel ou tel vote ; ils
disposent d’une liberté de vote qui va permettre au président de discuter avec eux au-delà des
clivages partisans. Si la situation est compliquée c’est parce que les républicains (une fraction) n’a
pas désarmée à l’issue de l’élection présidentielle et continue d’activer un mouvement politique.

⁃ Ce régime met en œuvre des institutions qui nous semble relativement familières
sauf que les institutions sont différentes de la France en dehors du même vocable. Il est
intéressant de constater qu’en ce qui concerne le parlement, les deux institutions américaines et
françaises n’ont en commun que le nom ; les deux votent la loi mais aux EU c’est un contre-
pouvoir au président. Il est structurer ainsi, il est doté d’une administration qui va être en mesure
de donner les informations aux parlementaires et qui pourront contrôler l’exécutif. Le parlement
français n’est qu’un valet du gouvernement : « parlementaires godillots ». même s’ils
souhaitent un pouvoir de contrôle, les structures à leur disposition ne peuvent leur donner les
éléments qui permettraient ce contrôle. La révision C de 2008 à orienter le parlement dans ce
rôle de contre-pouvoir.
Au final, on peut estimer que c’est un régime qui a fait ces preuves ; fonctionne depuis plus de
200ans aux EU. On ne peut pas dire que c’est un régime d’exception. Dans cette version, ce
régime ne peut fonctionner qu’aux EU car il colle à la société politique américaine est son
exportation s’est soldée par un échec.

Section 2 : Le régime parlementaire :


Il a connu et connaît des variantes qui lui permettent de s’adapter dans chaque pays à la situation
politique des pays où il est mis en œuvre. Il apparaît comme l’opposé du régime présidentiel. Il

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met en avant la collaboration entre les pouvoirs (prévu dans les textes et non les faits) et non
l’affrontement. La structure institutionnelle est différente.

Sous-section 1 : la structure du régime parlementaire :


Le point de départ du régime parlementaire consiste à établir un organe de liaison entre
l’exécutif et le législatif : le cabinet/ gouvernement.
Un régime parlementaire suppose un exécutif bicéphale :
1) l’une de ces têtes sera le chef de l’état (il va représenter la continuité de l’état et sera
par définition irresponsable politiquement = personne ne pourra le contraindre à démissionner. Il
faudra qu’un autre organe endosse cette responsabilité ; contre signature). Politiquement, c’est
bien le gouvernement qui va être responsable, c’est lui qui devient l’élément actif. Le pouvoir
progressivement échappe au chef de l’état et glisse vers le gouvernement.
Exemple : le monarque en GB a un rôle vrai mais symbolique et ne décide de rien, les décisions
sont prises par le 1er ministre responsable devant le gouvernement.
2) L’autre tête est le gouvernement, il détient le vrai pouvoir exécutif, actif. Il conduit la
politique de la nation.

Un parlement bicaméral composé de deux chambres donc. Le fait que le parlement soit


composé ainsi correspond à une histoire et des nécessités pratiques.
Du point de vue historique le parlement était la réunion de l’aristocratie. Cette conception de
la société n’a pu que progressivement se fragiliser sous la pression démocratique. Le parlement
s’est ouvert aux représentants du peuple, de l’ensemble de la population mais dans des chambres
séparées (cf. texte de Montesquieu où il explique la nécessité que l’aristocratie ait sa propre
chambre).
Il y a des nécessités pratiques qui expliquent qu’aujourd’hui encore il y a toujours deux
chambres. Au sein du parlement on va tenter de distinguer deux approches du travail législatif.
1) Volonté d’agir = chambre d’action confiée à la chambre élue directement par le peuple ; la
chambre basse.
2) Insiste sur la réflexion, mandant plus long, désignée autrement. L’objectif de la chambre
haute ne sera pas de représenter les citoyens mais certaines composantes de l’état.
Exemple : en Allemagne elle représente les Landers. Le sénat : collectivités territoriales.
3) L’autre intérêt c’est que la chambre haute va pouvoir exercer un rôle interne de
contre-pouvoir au sein du pouvoir législatif. La chambre basse sera tempérée par l’autre =
élément important pour équilibrer les pouvoirs. La chambre haute dans un régime démocratique la
plupart du temps ne se verra pas reconnaître les mêmes prérogatives que l’autre.
⁃ C’est bien la CB qui a le droit du consentement à l’impôt. C’est l’AN qui doit être saisit
en 1 (5ème). Souvent, c’est la volonté de la CB(AN) qui finira par l’emporter sur la CH (chambre
er

des députés). S’il y a conflit, c’est le vote de l’AN(chambre des député, CB) qui l’emporte.

Les mécanismes de collaboration entre les pouvoirs :

Ils signifient que les pouvoirs ne pourront pas agir sans se préoccuper de ce que souhaitent les
autres organes.

1) Appartient à l’exécutif = droit de dissolution. Il atteint le parlement ; la CB. Ce droit permet


au chef de l’état de décider que le mandat des députés prend fin prématurément et que de
nouvelles élections doivent se tenir.
⁃ Elle peut être une sanction de défaillance du parlement. Un conflit se produit entre le
gouvernement et le parlement, pour le résoudre on passe par la dissolution : les électeurs
tranchent et en fonction du vote, celui qui aura raison sera le gouvernement ou le parlement. C’est
la plus courante en France. En 1962, sonne raison au président de la république.

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⁃ Intervient par confort, à un moment choisit par l’exécutif parce que le moment lui permet
opportun. Cette pratique on la rencontre en GB. A la convenance de l’exécutif : parlement
britannique élu pour une durée déterminée. Il est de coutume que le mandat des députés
n’aille pas jusqu’à son terme parce que le 1er ministre prononce la dissolution à un moment qui
lui paraît politiquement opportun. Cette dissolution est de tradition en GB. En France, sous la
5ème, une dissolution de convenance est intervenue en 1997. La durée du mandat présidentiel
était de 7ans, tout président savait qu’à un moment il devrait subir des élections législatives :
devenu réalité en 1986 et 93. Chirac est élu en 95 et il trouve au parlement une chambre
politiquement favorable mais élue en 93 dont le mandat prend fin en 98 donc. Il fait alors le pari en
97 que les électeurs lui sont favorables et estime qu’il a intérêt à anticiper les élections législatives.
Il dissout un an plus tôt en se disant que la période était favorable mais ça ne s’est pas réalisé.
C’est ouvert en 97 la plus longue des cohabitations : 5ans. La réduction du mandat à 5ans
enlève beaucoup d’intérêt pratique à la dissolution. Le président n’est plus soumis à l’élection
législative qui peut le désavouer et il dispose toujours du droit de dissolution. On ne peut pas
exclure le fait que le président peut prendre la décision de dissoudre l’AN ; dans le cadre d’un 3ème
type de dissolution.

02/12/13
⁃ Mettre fin à une crise politique : entre le peuple et la majorité. Ca cas de figure a déjà
été vécu en 1968 ; des mouvements populaires ont abouti à une crise politique majeure. Pendant
quelques jours ont a cru que de Gaulle avait disparu ; il a prononcé la dissolution de l’AN.
Quand le peuple est dans la rue, c’est le seul moyen. Le recours aux élections est un moyen de
mettre fin à une crise entre le peuple et la majorité. En 68’ ils ont envoyé une majorité qui était
favorable à la majorité sortante. Il n’est pas certain que ce scénario arriverait à chaque fois. Ils
peuvent envoyer une majorité opposée au président de la république.
• Selon le régime politique le pouvoir de dissolution peut être entre les mains du chef
de l’état ou du 1er ministre ; dans la plupart des cas, même quand il est entre les mains du
chef de l’état, il est encadré de telle manière qu’on ne l’exerce pas librement, sauf en
France.
A l’inverse de la dissolution, le régime parlementaire établit un moyen de contrainte du
législatif sur l’exécutif : la responsabilité du gouvernement. Le gouvernement est
responsable devant la CB du parlement (élue au SUD). Sous la 3ème : devant les 2 chambres.
Cela veut dire que par un vote, les parlementaires vont être en droit d’obtenir la démission du
gouvernement. Ils ont le droit de révoquer le gouvernement.
Cette responsabilité est mise en œuvre de 2 manières différentes :
⁃ A l’initiative du gouvernement lui-même : on parle de « question de confiance ». elle se
clôture par un vote et s’il est défavorable au gouvernement il démissionne.
⁃ La motion de censure est à l’initiative des parlementaires eux-mêmes. Ils déposent
une motion de censure sur le bureau de leur assemblée. Elle fait l’objet d’un vote. Si elle est
adoptée, le gouvernement devra démissionner.

Il faut un équilibre entre la CB du parlement et le gouvernement dans un régime


parlementaire. Sinon on aboutit à un vote ou une crise. Il se distingue du régime présidentiel où il
n’y a pas d’exécutif bicéphale, de responsabilité devant le gouvernement…
A partir de ces éléments caractéristiques et du fait de son application dans beaucoup de pays et
des situations politiques différentes, il donne lieu à d’assez nombreuses variantes. Il n’existe
pas tellement un régime parlementaire mais des régimes parlementaires.

Sous-section 2 : les variantes du régime parlementaire :


A l’origine, il est né en Angleterre et il a pris forme à partir des révolutions de 1648 et 1688
(britannique.)

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Il a bénéficié d’une évolution historique défavorable au monarque. A partir de ces révolutions,
la GB a connu une succession de roi qui s’est désintéressés des affaires publiques. Cela a
continué sous le règne de Victoria, les prérogatives baissent et le monarque accepte qu’elles ne
soient plus que symbolique. Ce RP tel que développé en GB a été exporté notamment vers la
France.
En France, le RP a connu une évolution différente notamment parce que les pouvoirs du chef de
l’état ont toujours été au cœur du débat institutionnel.
Sont apparus des éléments qui les différencient :

Nature : moniste ou dualiste ?


Fonctionnement : majoritaire ou rationnalisé (RP)

/!\ Déviance vers un régime d’assemblée

• Le régime parlementaire moniste :


Dans le fonctionnement d’un régime parlementaire, le gouvernement est l’élément central
(cabinet avant). Ils assurent la liaison entre le parlement et le chef de l’état. Le RP moniste va se
distinguer du dualiste au regard de ces deux pôles d’équilibre.
C’est le régime britannique et il s’est construit à partir de l’effacement du monarque. Il n’a plus le
droit de demander la démission du gouvernement. Dans ce régime, le gouvernement n’est plus
responsable que devant le seul parlement alors que dans le dualiste : à la fois devant le
parlement mais aussi devant le chef de l’état. Ici le chef de l’état est spectateur de la vie
politique, il enregistre mais n’influence pas. Les véritables prérogatives de l’exécutif vont se
retrouver entre les mains du 1er ministre.
➢ Formellement l’exécutif est toujours bicéphale mais juridiquement les prérogatives ne sont pas
partagées.
Une monarchie ne peut fonctionner autrement que sous la forme d’un régime parlementaire
moniste. La force du SU, les principes démocratiques semblent interdire qu’un monarque ait des
pouvoirs entre ses mains. Démocratiquement il est justifiable qu’il ait un pouvoir symbolique mais
non réel. En apparence le monarque dispose de prérogatives. Exemple : en GB il nomme le 1er
ministre mais en réalité c’est une prérogative vide de sens. Il ne peut faire autrement de de
nommer le leader de la majorité qui vient de remporter les élections. Formellement c’est bien un
acte royal mais pas en pratique : volonté des électeurs. Chaque année le monarque lit le
discours du trône, il est lu par lui mais rédigé par le 1er ministre. Le monarque ne participe pas à
l’élaboration de la politique du gouvernement. En Belgique, une monarchie qui fonctionne
ainsi, en 1990, le monarque a voulu manifester le cas de conscience que lui poser la loi autorisant
l’IVG. Le conseil des ministres à constater l’impossibilité de régner du monarque, le 1er ministre a
promulgué la loi.
• L’effacement politique et juridique du chef de l’état se fait au profit du parlement :
élu au SUD. Dans un régime parlementaire moniste, les prérogatives que perd le chef de l’état
sont transférées au chef du gouvernement et non de l’état. Dans un RPM l’équilibre est a trouvé
et se fait entre le 1er ministre et la majorité parlementaire. Le parlement n’est qu’un
contrepouvoir qui vient mettre des limites à l’exercice des prérogatives du 1er ministre.

• Le régime parlementaire dualiste :


Le gouvernement est à la fois responsable devant le parlement et devant le chef de l’état :
double responsabilité. Il porte le nom d’un RP orléaniste également car il est apparu sous la
monarchie de juillet en France en 1830 quand LP d’Orléans était monarque.
• Il préserve le rôle du chef de l’état.

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En 1814 dans la Charte octroyée par Louis 18 les règles du parlementarisme étaient absentes.
Les ultra-royalistes ont vite accepté ce principe ; il est apparu qu’un ministère/gouvernement qui
constamment est mis en cause par le parlement et bien le ministère finit par démissionner et
progressivement ; de 1814 à 1830 ? Les députés ont mis en place des procédures qui leur
permettait de contrôler le gouvernement : droit de pétition et interpellation (clos par un vote),
un vote ne suffit à faire tomber le gouvernement mais il finit par démissionner au bout de plusieurs.
Dans ce contexte le monarque dispose de prérogatives importantes.
La charte octroyée au roi la possibilité de dissoudre le parlement. Ce droit n’est utilisé
qu’avec précaution ; il a déjà refusé de dissoudre. Il intervenait comme une sorte d’arbitre entre le
gouvernement et le parlement. S’il ne donne pas raison au gouvernement, pas de dissolution
et changement de gouvernement.
Se mettent en place des mécanismes de responsabilité réciproques en 1814. La charte de
1830 fonde le régime parlementaire dualiste. Si elle ne dit pas en toute lettre que le régime est
parlementaire, elle pose des éléments qui permettent aux régimes parlementaires qui vont leur
permettre de s’affirmer. LP a abandonné le droit de veto. Le monarque en 1830 représente la
nation au même titre que le parlement ; jeu égal.
Dans ce jeu, le gouvernement va apparaître comme l’élément de liaison : le représentant. Il
devient un équilibre qui doit avoir la confiance des deux. Ce cas de figure va permettre au
chef de l’état d’avoir des prérogatives plus consistante que le chef de l’état britannique. LP va lui-
même accentuer son rôle dans la pratique des institutions. Quand il nomme un gouvernement il
évite de nommer un gouvernement du conseil et quand la situation l’exige, il nomme une
personnalité effacée de telle sorte qu’il garde un rôle actif au sein de l’exécutif. C’est lui qui
choisit les ministres. C’est le monarque qui décide de la chute du gouvernement en réalité parce
qu’en 1830 la C ne dit pas qu’un vote du parlement peut obliger le gouvernement à démissionner.
LP quand il a un gouvernement mis en difficulté par le parlement exige la démission des ministres.
A deux occasions il a contraint Thiers en 1836 et 1840 à démissionner alors que le
gouvernement n’était pas en difficulté devant le parlement. Cette monarchie permet à un
régime parlementaire de type nouveau de se mettre en place et de se développer. En 1848 cette
expérience prend fin et, la question du caractère se reposera en France avec la 3ème république.
En 1871, quand les monarchistes sont majoritaires à la chambre des députés et au Sénat, ils
mettent en place des textes qui autorisent un parlementarisme dualiste. Quand les
républicains trouvent la majorité d’abord à la chambre des députés en 76 et au sénat en 79,
qu’ils peuvent obtenir la démission de Mac Mahon et nommer Grévy, cette conception est
abandonnée avec la fameuse « C Grévy ».
Les républicains vont d’abord adoptés des révisions C symboliques. Exemple : abolir la loi
qui fixée les pouvoirs à Versailles ; ils introduisent le principe selon lequel la forme républicaine du
gouvernement ne peut faire l’objet d’une proposition de révision.

➢ Ce qui est important c’est le message que Grévy, président, fait lire devant les
chambres : « soumis avec sincérité à la grande loi du RP je n’entrerais jamais en lutte
contre la volonté nationale exprimée par ces organes C ». Cette phrase indique que le RP
institué sous la 3ème république passe du RP potentiellement dualiste à un régime
parlementaire moniste ; le gouvernement n’est plus responsable que devant le parlement.
La république rompt avec la tradition d’un exécutif fort depuis 1814.

La C Grévy :

⁃ Les lois C de 75 autorisaient aussi bien une lecture dualiste que moniste. En 1877,
quand Mac Mahon renvoi Jules Simon président du conseil et nomme un royaliste : le duc de
Breuil, Mahon n’a en rien enfreint le texte C. La faute commise est politique et non juridique : il
a cru pouvoir imposer un gouvernement royaliste alors que tout était favorable aux républicains. Il
a été maladroit mais a respecté les règles C. Si en 79 le régime parlementaire devient moniste,

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ce n’est pas parce que la C l’impose mais parce que les républicains imposent cette lecture de la
C.
⁃ A partir de cette C, qu’il est admis que seul le parlement peut contraindre le
gouvernement à démissionner, progressivement la chambre des députés va prendre le pas
sur le Sénat car elle est la seule à être élue au SUD, elle dispose donc d’une autorité morale/
démocratique que jamais le Sénat ne pourra concurrencer. Dans l’esprit des républicains, le Sénat
sera toujours suspecté car il est dessiné comme une CH du régime monarchiste. Tant qu’il
ne fait rien d’autre que renverser un gouvernement, les républicains auront toujours ce sentiment
qu’il commet une sorte de coup d’état. Dès lors que la > de la chambre des députés est
admise : elle devient le moteur de la république et va faire/défaire les gouvernements à sa guise.
Comme il n’y a pas de majorité stable, les gouvernements tombent aussi vite que les majorités de
la chambre. Le président devenait le reflet de l’instabilité politique, il ne tenait pas le rôle
d’équilibre nécessaire à un régime parlementaire.
Quand Grévy indique qu’il n’entrera pas en lutte ; il abandonne le droit de dissolution à tel
point qu’on ne l’utilise plus sous la 3ème. Cet abandon perdurera dans les esprits au-delà de la
3ème, sous la 4ème il est toujours considéré comme un acte de lèse souveraineté nationale : coup
d’état (1955).

• Le RP dualiste issu des incertitudes de la révolution, on l’abandonne au profit d’un


RPM mais en réalité il ne pouvait pas être équilibré du fait de l’abandon du droit de
dissolution ➢ régime d’assemblée.

La 5ème république renoue avec la tradition du 19ème d’un régime parlementaire dualiste. ➢
Aujourd’hui le chef de l’état est en mesure de limoger le gouvernement, de renvoyer son 1er
ministre de telle sorte que le gouvernement est doublement responsable (AN et président).
Ce RPD avec cette double responsabilité ne signifie pas pour autant que le régime est
équilibré.

• La 1ère raison à ce déséquilibre, c’est que pour donner des prérogatives à un chef de l’état
comme le fait la 5ème, il faut qu’il dispose d’une légitimité propre. Elle s’acquiert par l’élection, s’il
est élu par le parlement : il sera son jouet. Il faut se tourner vers une élection par un autre
organe : en 1958 de Gaulle fait le choix de l’élection par un collège élargie (maires, conseillers
généraux, parlementaires). Dès 1962 il estime que cette légitimité ne suffisait pas il a donc voulu
que le président soit élu directement par le peuple. Dans ces conditions, la légitimité ne se
discute plus, elle est certaine mais au fond elle écrase l’ensemble des autres pouvoirs et le
parlement de la 5ème, à son tour, se retrouve en position de faiblesse. Le législatif est en position
de faiblesse.

➢ Ce régime parlementaire dualiste n’a jamais trouvé son point d’équilibre en France parce
que la 5ème république a vite donné une légitimité telle que le président écrase politiquement
le parlement.

Depuis 1962, le parlement est composé d’une majorité ; c’est une nouveauté car de 1879 à 1962
les majorités qui siégeaient au sein de l’AN n’étaient que des majorités de circonstances/faibles.
C’est parce que le RP a fonctionné sous la 3ème avec un chef de l’état diminué et un
parlement qui ne disposait pas de majorité en son sein qu’est apparu une nouvelle forme de
RP : le «régime parlementaire rationalisé ».

Quand le RP apparaît spontanément, (GB) que l’équilibre se fait à partir d’une majorité au sein de
laquelle émerge un leader : 1er ministre. Ce cas de figure : RP majoritaire (majorité stable).
Quand elle fait défaut, que le système politique au lieu de fonctionner naturellement fonctionne de
façon hachée, le régime politique devient instable. On arrive au système d’un régime instable
par le fait que le parlement trouve toujours des majorités pour faire tomber le gouvernement mais
68 sur 77
pas pour le soutenir (3ème). C’est parce que les C de 1946 ont estimé que la situation politique
d’après-guerre ne serait pas différente de l’avant-guerre (dégager une majorité stable), qu’ils ont
voulu rationaliser le régime, et donc imposer la raison qui veut que le gouvernement ne soit pas
le jouet du parlement en mettant en place des mécanismes C qui encadrent les rapports entre le
gouvernement et le parlement : le parlementarisme rationaliser.

• Le parlementarisme rationalisé :
Ils sont partis d’un principe selon lequel pour que le régime soit stable, il faut un lien de
confiance entre le chef du gouvernement et l’AN et ils vont mettre en avant le rôle du
président du conseil et la notion de législature. Le président du conseil devient un organe
important de la C, ce n’est qu’en 1934 que par une loi il cesse d’être un ministre comme les autres.
En 1946, la C dit que le président du conseil et le chef du gouvernement/ de l’exécutif. La
conséquence c’est que c’est sur lui et lui seul que repose la confiance donnée par l’AN.
Ce rôle déterminant apparaît à l’article de la C de 1946 : l’investiture ne porte que sur le
président du conseil et pas les autres ministres de telle sorte que le président du conseil dispose
d’une autorité et que le président du conseil peut changer d’équipe ministérielle à sa guise sans
avoir à retourner devant l’AN car il porte la confiance.
Sous la 3ème, dans un système où les partis étaient les maîtres au sein de la chambre des
députés, la majorité déjà faible s’effritait car tous les députés qui avaient espéré être ministres ne
votaient pas l’investiture du gouvernement.

Deux autres articles :


⁃ 49 et 50 de la C (4ème). Ces articles traitent de deux mécanismes majeurs : question de
confiance et motion de censure.
Sous la 4ème, seul le président du conseil est autorisé à poser la question de confiance et,
elle ne peut l’être qu’après une délibération du conseil des ministres. Elle ne peut pas
intervenir au hasard.
04/12/13
Volonté de dire= un homme, une fonction. On peut constater qu’en encadrant de façon stricte … il
y a une forme de solarisation des rapports entre…
⁃ La constitution de la 4ème met en avant l’idée de contrat de législature. Le terme même
de contrat de législature ne figure pas en toute lettre dans la C de la 4ème mais l’idée est présente.
Une législature= durée pour laquelle une assemblée est élue. La composition politique de la
chambre des députés reste inchangée durant la législature.

Ce contrat : une assemblée donnée s’engage à soutenir une politique donnée pendant la durée
de son mandat. Il est un gage de stabilité. Une assemblée avec une majorité donnée s’engage à
vouloir la même politique durant toute la durée de son mandat et si le chef du gouvernement ne
trahi pas le contrat et bien, il n’y a pas de raison pour qu’il soit rompu.

De quelle manière la C de 1946 met en avant cette idée de contrat de législature ?


Dans l’article 45 qui prévoit l’investiture du président du conseil. Le président de la république
propose un nom à la présidence du conseil et ce candidat se présente devant la chambre des
députés pour présenter la politique qu’il entend mener et, l’AN vote et accorde sa confiance/
investie le candidat. Le vote fait le président du conseil.
Dans le premier alinéa, on insiste sur le fait que l’investiture a lieu en début de législature et il
indique que ce n’est que de manière accidentelle qu’elle intervient en cours de législature.
Sous la 3ème république, l’investiture n’existait pas, le président du conseil qui se présentait était
déjà président du conseil et n’avait pas besoin de vote. Il ne demandait que la confiance.

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La Constitution exige pour que l’investiture soit donnée que l’accord des députés soit
donné par une majorité nette : plus de la moitié. On garantit que le contrat de législature est
solidement acté.

• Le contrat de législature ne peut être rompu que dans des formes elles-mêmes
contraignantes et qui sont le corolaire (?).
La censure ou la motion de censure doit être votée à la majorité des députés, une majorité
simple ne suffit pas à faire tomber le gouvernement.

Pour responsabilisé les parlementaires, la C exige un délai entre le moment où la motion est
déposée et où il va intervenir = 24H.
On prend contact avec les députés pour les convaincre que le pacte initial est toujours en vigueur
et qu’il n’y a pas de raison de vouloir la chute du gouvernement.

La C de 1946 a codifié de façon précise les mécanismes par lesquels la responsabilité du


parlement devant l’AN peut être mis en jeu.
Ces mécanismes sont codifiés alors que si l’on traverse la manche (Britannique), il n’existe rien de
particulier qui soit écrit. La motion de censure se déroule normalement et à la majorité simple car il
existe une majorité nette de laquelle est issue le 1er ministre britannique. Elle n’existe pas au sein
du parlement français.

Est-ce qu’en codifiant de manière précise les conditions de mise en jeu de la responsabilité
gouvernementale les C de 1946 ont réussi à rendre l’exécutif stable ? Non car durant la 4ème, la
durée moyenne de vie d’un gouvernement est aux alentours de 7mois. La notion de contrat de
législature n’a pas fonctionné.
Pourquoi ?
L’état d’esprit des acteurs politiques. En 1946, il est d’être baigné dans l’esprit du 16 mai selon
lequel le vrai pouvoir républicain est entre les mains des députés car ils sont élus au SUD.

1er constat : les constituants de 1946 ne sont pas allés au bout de la logique d’un régime
parlementaire. Dans ce régime il y a deux mécanismes essentiels qui permettent l’équilibre
entre exécutif et législatif : mis en jeu de la responsabilité du gouvernement et droit de
dissolution. Ils ont inscrit le droit de dissolution mais comme il s’en méfiait, ils ont encadré trop
strictement le droit de dissolution.
Il est prévu à l’article 51 et est actionné formellement par le président de la république mais en
réalité il n’a pas de pouvoir de réel et ne peut dissoudre que si le conseil des ministres le lui
demande. La dissolution ne peut pas être demandée n’importe quand. Elle ne peut être
prononcée que si dans un délai de 18 mois le gouvernement a été renversé dans les formes
prévues par les articles 49 et 50 de la C. il faut que par deux fois l’AN à la majorité absolue est
votée contre le gouvernement. Les députés ont vite compris la faille : ne le faisons pas tomber
à la majorité absolue, ils votent à la majorité simple. Quand le gouvernement va présenter un
projet de loi il ne sera pas adopté, il ne peut plus gouverner. Il démissionne mais pas dans les
formes prévues donc la dissolution ne peut pas être mise en œuvre et les députés étaient habiles
pour faire en sorte que la motion de censure soit adoptée à une majorité simple mais pas absolue :
calibrage des votes. Ils n’enclenchent pas le droit de dissolution mais déstabilise.
Illustration de l’esprit du 16 mai, la prééminence de la chambre des députés.

L’investiture : l’article 45 prévoit qu’elle est donnée au seul président du conseil mais dans la
pratique les parlementaires ne l’ont pas accepté et il y avait un double vote : le 1er celui prévu et si
tôt investie, le président du conseil formait son gouvernement et retournait devant l’AN pour
un vote de confiance sur l’ensemble du gouvernement. C’est ce que ne voulait pas la C et
évidemment, il arrivait qu’il ne soit plus la majorité. La 4ème a connu des mois durant lesquels
aucun gouvernement n’était en place.
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Cet échec a montré une volonté qui a été reprise en 1958 au moment où la C de la 5ème a été
écrite. Cette rationalisation imparfaite on la retrouve en 1958 plus aboutit et, elle est allée tellement
loin dans cette idée de rationalisation qu’un mouvement inverse s’est produit pour tenter de
gommer les excès de la rationalisation.
Exemple : l’article 49 alinéa 3 qui permet au gouvernement de déposer un texte devant l’AN pour
le faire adopter comme loi. Si le gouvernement s’aperçoit que le texte risque d’être déformé ou
rejeté, l’article prévoit que à tout moment de la discussion il peut dire « j’engage ma responsabilité
sur le texte », la conséquence est que la discussion s’arrête parce que ces mots font que le texte
est présumé adopter par l’AN. Le seul moyen pour l’AN de faire tomber cette présomption est de
déposer une motion de censure et de l’adopter, or, elle ne peut être adoptée qu’avec une majorité
absolue des membres. En pratique, les députés de la majorité qui n’étaient pas d’accord avec le
texte s’ils pouvaient envisager de modifier le texte ne peuvent faire tomber le gouvernement et, les
électeurs risquent d’envoyer les opposants. Le gouvernement a une arme redoutable entre les
mains et en cumulant plusieurs dispositions de la C, le président peut promulguer une loi qui n’a
pas fait l’objet d’un vote devant l’AN et aura toujours été rejeté par le Sénat. Dans son usage, les
gouvernements tels qu’ils soient ont tendance à abuser de cet article. L’utilisation dans sa nouvelle
écriture= limitée.

En 1958 les constituants ont rédigé en pensant que la majorité serait toujours faible et fluctuante
au sein de l’AN. En 1962, il existe une majorité stable au sein de l’AN et cette majorité est en
mesure de soutenir un gouvernement et de négocier avec lui.
Un régime parlementaire quel que soit par ailleurs sa nature repose sur un équilibre et il
exige que ni le gouvernement ni l’AN ne soient en force contre l’autre pouvoir.

Le régime parlementaire en France a tenté de trouver la voie d’un régime parlementaire


dualiste (distingue du moniste) dont on a vu qu’in n’a pas trouvé son équilibre et s’est transformé
en régime d’assemblée sous la 3ème république.

• Le régime d’assemblée :
C’est un régime de confusion des pouvoirs car on distingue formellement entre un
parlement et un gouvernement mais ce dernier n’a pas d’autonomie par rapport à
l’assemblée qui le soutient. Le gouvernement devient le jouet de l’A car elle le fait et défait
à sa guise.
L’élément caractéristique, c’est que le droit de dissolution a disparu : n’existe pas ou il est exclu de
la pratique institutionnelle : constitution Grévy de 1879.
Ce régime d’A s’appuie sur l’idée que l’organe dominait ne peut être que le parlement au
motif qu’il exprime la volonté générale démocratiquement déterminée.
La constitution helvétique. Formellement la confédération helvétique crée un régime d’A,
autrement dit on y trouve un parlement composé de 2 chambres : un conseil régional élu au
SUD et le conseil des états où chaque canton envoie deux représentants.
Le parlement va élire un exécutif, un conseil fédéral. Ce gouvernement est composé de 7
membres et il est élu à la majorité absolue des 2 chambres réunies pour 4ans. On constate
que cette C met en place un régime d’A parce que le gouvernement est l’émanation directe
du parlement, il ne peut se prévaloir d’une investiture populaire et, à lire la C, on s’aperçoit
qu’il n’a pas le droit de dissolution et que tous les ans, l’exécutif présente un rapport de gestion qui
s’il ne convient pas au parlement, peut être modifié par la contrainte.
En pratique, les rapports sont plus complexes, inversés/renversés mêmes et ce régime fait
la part belle à l’initiative de l’exécutif.

09/12/13
Unjf
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Pour plusieurs raisons :
⁃ Le conseil fédéral dispose … l’exécutif est à l’initiative des lois et le parlement ne peut
qu’adopter.
⁃ La durée ; le parlement ne se réuni que durant des sessions ponctuelle alors que
l’exécutif est constamment en action, ce régime d’assemblée se retourne pour retrouver un
fonctionnement similaire au fonctionnement de la plupart des démocraties européennes où
l’exécutif devient l’élément moteur.

Un régime politique doit être analysé au regard des dispositions que contient sa C. cette
seule analyse ne peut suffire il faut ajouter une analyse des rapports de force politique qui
existent et ce n’est qu’en les combinant que l’analyse d’un régime politique peut être faite. On peut
prendre l’exemple de la 5ème république. Formellement c’est un régime parlementaire dualiste
classique, dans lequel le gouvernement est responsable devant l’AN et devant le président
de la république. Dans la C le gouvernement est l’élément moteur de l’exécutif. L’article 20 de
cette C précise que le G détermine et conduit la politique de la nation. Si on avait cette lecture, on
passerait à côté de la réalité car le président est élu depuis 1962 au SU et dispose d’une
légitimité qui emporte tout : l’autorité dont la C a entendu munir le 1er ministre et la structure
politique de l’AN. Ce n’est qu’en prenant en compte ce rapport de force politique que l’on
peut comprendre la 5ème.

Aucun régime réel ne correspond exactement à une des catégories de régime ; chacun a sa
particularité qui peut l’amener à appartenir à une autre catégorie que celle d’origine.

L’état c’est aussi un territoire, un ensemble de provinces et régions. L’autorité de l’état doit
s’appliquer à un territoire et cette nécessité va l’obliger à adopter une structure interne de
fonctionnement.

Chapitre 2 : la structure de l’état :


Chaque état, tel qu’il soit à la nécessité d’exercer son autorité sur toutes les parties de son
territoire. Exemple : une loi. Pour arriver à ce résultat, l’état peut se revendiquer comme étant la
source unique de pouvoir mais, on peut également imaginer qu’il admette que d’autres autorités
vont pouvoir intervenir pour administrer le territoire. Ce choix va être dicté par l’histoire de l’état
en cause.
Exemple : aux EU, c’est un état qui à l’origine était constitué de colonies britanniques. Ces
colonies ont progressivement revendique leur autonomie et indépendance et ces colonies se sont
déclarées comme des états indépendants qui ont rompu avec la GB. La déclaration
d’indépendance est le moment où 13 colonies se déclarent états. Comme ces 13 états avaient
d’abord une histoire et nécessité commune et appartenaient géographiquement au même
territoire, ils ont voulu très vite s’associer et se sont réunis pour créer un état fédéral. C’est
l’histoire des EU qui explique la forme fédérale des EU et qu’aujourd’hui il y a une
superposition d’états. Il y a le fédéral avec un président et parlement mais il n’est qu’une partie de
l’organisation politique parce que en-dessous il y a 50 états fédérés.

D’autres états tel que la France ont une histoire qui met en valeur la capacité qu’a eu un
pouvoir politique à imposer sa puissance sur l’ensemble d’un territoire. Contrairement aux
EU, la France est un état unitaire ; qui ne peut pas envisager la division de ses prérogatives/
pouvoirs. Cet état est typiquement illustré par la France.

Section 1 : L’état unitaire :

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C’est l’expression d’une nation qui est une et indivisible. La nation française l’est et si on
prend l’ensemble des C écrites qui ont été adoptées et mises en œuvre depuis 1789, on constate
que ce caractère un et indivisible est constamment affirmé. Dès lors que l’on pose ces principes,
on constate que dans toutes les C il est posé que la souveraineté est une et indivisible : c’est la
nation qui est souveraine et le peuple et la nation sont uns et indivisibles donc seul le
peuple dans son ensemble peut exprimer une volonté qui va s’appliquer à tous.
L’état français va trouver un certains nombres de caractéristiques.

Sous-section 1 : les caractères de l’état unitaire :


Principalement, il existe un seul centre de décision. On peut se reporter à l’article 3 de la C
de 1958 qui est rédigée de façon quasi identique à celui de 1946 et si on prend chacune des C on
en trouve l’équivalent. Cet article dit « la souveraineté nationale appartient au peuple » « aucune
section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice ». Cela veut dire que les
seules décisions qui peuvent s’imposer à tous, le seul organe qui a cette capacité d’imposer
des décisions à tous, c’est le parlement. Les différentes assemblées qui vont exister sur le T de
la république, les A locales ne peuvent en aucun cas prétendre concurrencer l’AN ; ils ont le
monopole de la décision. Si on part de ce principe, on voit bien que l’AN et le gouvernement
peuvent être tenté d’imposer par l’autorité l’ensemble des décisions qu’il va prendre et, c’est vers
ce schéma d’autoritarisme que la France s’est orientée depuis 1789. Exemple : en 1800, par
la loi du 28 pluviôse an 8, Bonaparte crée les préfets et pour expliquer ce qu’ils sont, son ministre
dit qu’ils ont pour mission d’assurer la transmission des ordres venus d’en haut sur l’E du T de la R
à la vitesse de l’énergie électrique. L’autorité de l’état s’impose.
Parce que la France s’est construite sur ce principe, très vite le modèle français de l’état
unitaire est devenu un modèle centralisé : tout se décider à Paris, par l’état et même quand la
décision était pour une ville déterminée. Exemple : à Bordeaux récemment un pont a été inauguré,
un maire à expliquer les batailles qu’il avait dû mener à Paris pour obtenir les financements de la
construction d’un pont. La centralisation de l’état était telle que tout passer par Paris. Si on regarde
la France de maintenant, on constate qu’il existe une hypertrophie de Paris tandis que de
nombreuses régions se sont désertifiées parce que pour les acteurs il était plus opportun
de s’installer auprès du pouvoir de décision et finalement il s’est hypertrophié et cette
hypertrophie a abouti à ce qu’un auteur a dit : « Paris est le désert français ». Cette prise de
conscience que le caractère unitaire avait plus d’inconvénients que d’avantages, cela a amené
l’état à définir deux politiques ;
⁃ De déconcentration
⁃ De décentralisation

Sous-section 2 : La politique de déconcentration :


Elle signifie que l’état va garder son pouvoir de décision, ses compétences mais le pouvoir de
décision plutôt que d’être exercé par les ministres est transféré aux préfets. Ils vont être des
centres de décisions. Intérêt ? L’état par ces préfets va se rapprocher des citoyens, un préfet qui
a un charge un département ou une région aura une meilleure connaissance des besoins
que le ministre. Quand une décision sera à prendre, on peut estimer qu’elle sera prise en
meilleure connaissance de cause. Depuis 20 ans, l’état s’est obligé à déconcentrer son
pouvoir : il est exercé dans chaque région/ département.
Rôle du ministre, du gouvernement sur la mise en œuvre des politiques ? Les ministres vont avoir
pour mission de définir les objectifs, les orientations des décisions que les préfets prendront et
répartir les moyens entre les préfets. Cette politique est récente, elle n’a que 20 ans et vient
tenter de renverser une tendance inverse ancienne de concentration qui est au moins

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ancienne de 200ans. Cette politique est de long terme et qui est sans cesse contrariée par l’esprit
français de concentration.

Sous-section 3 : la politique de décentralisation :


Depuis les années 80’ (cela a fait 30ans) la décentralisation consiste pour l’état à constater
que son T est divisé en circonscriptions administratives : communes et départements.
Depuis le 19ème, dans celles-ci, il existe une entité élue : conseil municipal qui se voit attribuer
un pouvoir de décision qui va être limité à son T.
Ce que l’on appelle les collectivités territoriales existaient et l’état a voulu leur donner de
plus en plus de compétence et à créer une nouvelle catégorie de CT : les régions depuis
1982.
La politique de décentralisation s’appuie sur les CT. La décentralisation s’appuie sur les CT
et la déconcentration sur les préfets. La différence de nature ; c’est par un décret du
président que les préfets sont nommés= similitude de vue.
Les collectivités territoriales sont dirigées par des conseils élus et sur lesquels l’état n’a pas
d’emprise. De plus, les préfets représentent l’état et ils ne font pas autre chose que de représenter
l’état. D’ailleurs, la C de 1958 est claire article 72 alinéa 6 «  le représentant de l’état a la charge
des intérêts nationaux, du contrôle administratif et du respect des lois ». Un CM/CG ou
départemental représente et agit au nom de la commune, du département : ils sont
juridiquement différent de l’état.
L’état va donner des prérogatives à des collectivités qu’il ne maîtrise pas. Il les contrôle
parce qu’elles sont soumises au respect de la loi. Si une loi interdit aux CT de prendre une
décision, aucune CT ne pourra la prendre. Il y a un contrôle opéré par la loi pour s’assurer que
les CT respectent la loi. Mais, ce contrôle n’empêche en rien la liberté des CT, elles sont
différentes de l’état et sont libres dans le respect de la loi. La politique de décentralisation sur le
plan constitutionnel ne va pas aller sans poser de difficultés.
S’appuyer sur des CT libres, dont les conseils sont élus c’est prendre le risque pour l’état
qui est un état unitaire de voir son autorité progressivement être désagrégée. La
décentralisation pose donc sur le plan C un certains nombres de questions que la révision C de
mars 2003 et que la jurisprudence du CC tentent de résoudre.
1) En mars 2003, parce que c’était la volonté du gouvernement de dire qu’il faut montrer
qu’un état centralisé ne peut pas marcher, il est ajouté une phrase à l’article 1er de la C, la
république reste une et indivisible mais son organisation est décentralisée. Depuis 2003,
aucun gouvernement ne pourrait renoncer à la décentralisation, elle devient une obligation
constitutionnelle.

2) En 2003, on ne remet pas en cause le caractère unitaire et indivisible de l’état. Cela


signifie qu’aucune partie du territoire ne peut prétendre à une forme de souveraineté qui
l’amènerait à discuter d’égal à égal avec la république. On ne peut quitter la république.

3) Ce caractère va plus loin. Le CC le souligne dans une décision du 9 mai 1991 relative à
la Corse. C’est un territoire particulier au sein de la république parce que c’est une île avec une
historie particulière et depuis les années 70’ se sont développés des mouvements autonomistes
qui avaient pour objectif d’obtenir l’indépendance de la république. Le législateur n’a jamais voulu
l’admettre mais il a constaté que la Corse était dans une situation particulière et que par sa
spécificité, elle a des caractéristiques propres qui pouvaient justifier qu’elle est un traitement
différent et en 1991 il adopte une nouvelle loi et s’apprête à aller loi dans l’autonomie. Exemple :
article 1er : le peuple corse est une composante du peuple français. Le CC va annuler cette
disposition pour le motif qu’aux yeux de la C il n’existe qu’un peuple. Le CC a pris une décision qui
a empêché qu’à terme, le peuple Corse ne revendique cela. Seul le parlement pourrait le décider.
La décentralisation n’entache en rien le caractère un et indivisible de la république.
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Depuis la révolution française il est admis que l’unification signifie l’uniformité. Tous les
départements doivent avoir les mêmes prérogatives, structures. Ce que dit la révision C de
2003, c’est que l’uniformité n’est pas une obligation C. Elle existe en pratique car cela vient de
l’histoire mais rien n’interdirait que le législateur ne mette en place l’hétérogénéité du T. exemple :
l’Alsace a organisé auprès de ses habitants une consultation. Plutôt qu’une région et des
départements, en Alsace la question a été posée de savoir s’il ne conviendrait pas d’avoir une
seule CT qui sera à la fois région et département. Il semblait que ce qui faisait l’appartenance était
plus la région que le département. La consultation a dit non. Cela prouve que la C n’oblige plus
à l’uniformité et dans les années qui viennent…

Du point de vue C, N’y a-t-il pas le risque qu’en donnant de plus en plus de compétence aux CT
la loi, l’état ne finisse par perdre sa souveraineté, la partager ? Il ne serait plus unitaire. La C dans
l’article 72 dit que dans les conditions prévues par la loi les CT s’administrent librement dans
les conditions prévues par la loi. Les CT ne peuvent pas décider de leurs compétences,
c’est la C et la loi seules qui le peuvent. Elle ne peut rien revendiquer envers l’état. Elle ne peut
que mettre en œuvre la loi. Il existe un rapport de soumission des CT à la loi et on ne peut
parler d’autonomie des CT juridiquement car elles ne peuvent agir que dans un cadre légal
qu’elles ne définissent pas elles-mêmes.

11/12/13

La France a toujours était un état unitaire et après avoir développé une concentration très forte
des pouvoirs sur Paris, elle s’est lancée dans deux politiques. La décentralisation actionne
des CT et la mise en avant de ses CT pose sur le plan juridique la question de la capacité de
l’état à donner de plus en plus de prérogatives aux CT sans renoncer à sa propre
souveraineté = l’état devient décentralisé mais unitaire. Le point central c’est que même
décentralisée, les CT ne disposent pas du pouvoir législatif ; il n’y a qu’une loi nationale,
adoptée par le parlement de la république. Soumise à la loi, l’unité de la république est garantie.
L’espace de liberté, elles ne le maîtrise pas, c’est la loi qui définit les limites.
La C de 1958 a réussi à s’orienter vers une décentralisation forte, des prérogatives de plus en
plus importante tout en maintenant son caractère unitaire.
Mais ce constat général doit être nuancé à l’égard d’un territoire de la république ; la Nouvelle
Calédonie. La NC a connu durant les années 80 des mouvements violents qui trouvaient leur
origine dans le fait que la république française a été longtemps dans un rapport de domination
coloniale. Les populations locales avaient les sentiments d’être dépossédé et maintenu dans une
pauvreté sociale. La république française s’est lancé dès 1988 avec les accords de Matignon dans
une politique de prise en compte des revendications formulées par la NC. La particularité, c’est
qu’au terme d’accords politiques signés en 1988 + 1998 accords de Nouméa : titre 13 dans la C
consacré à la NC. Sur le fondement de ce titre 13, les rapports entre RP et NC est profondément
dérogatoire aux rapports entretenus avec les autres de ses territoires.
Ce titre 13 reconnaît une citoyenneté calédonienne qui se superpose à la citoyenneté française et
donne des droits particuliers notamment en matière de vote : c’est une loi spécifique qui
s’applique.
L’Assemblée a la compétence pour adopter des lois de pays ; elle dispose d’un pouvoir
législatif spécifique à son territoire qui vient en concurrence avec le pouvoir législatif du parlement
nationale. Du fait de son histoire, elle est traité comme un T particulier dont le statut ne
ressemble à aucun autre et d’assez près avec le statut d’un état fédéré par rapport au fédéral.
Ces dispositions sont qualifiées comme étant transitoire parce que sa vraie particularité
c’est que la RF a accepté l’idée qu’elle devienne un jour indépendante de la France. Ce
schéma appliqué à la NC est un schéma fondamentalement dérogatoire au schéma classique
d’organisation de la république qui reste celui d’un état unitaire qui reconnaît des compétences

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aux CT mais dont le pouvoir de décision initiale reste le parlement national, la souveraineté
reste celle du peuple pris dans son ensemble.

Section 2 : L’état fédéral :


C’est un état qui au lieu d’être l’expression d’une entité homogène et indivisible est créer à
partir de la réunion de plusieurs états préexistants. C’est un état composé de plusieurs
niveaux.
• Le supérieur : l’état fédéral que l’on voit du point de vue international et au niveau
inférieur les états fédérés. C’est l’état fédéral qui domine et apparaît. Exemple : les EU, on parle du
président de l’état fédéral. Quand on parle de la chancelière allemande on parle de la chancelière
fédérale.
Ces états sont des états composés. L’exemple type de la fédération est celui des EU car c’est
à partir de la création des EU que le modèle des états fédéraux a été mis en œuvre mais il
ne constitue pas le seul état fédéral dans le monde.
Quand un état fédéral existe c’est toujours en raison de l’histoire. Exemple : les EU : avant même
que l’état existe des états indépendants ayant un même ennemi ont ressenti la nécessité de
travailler ensemble. Cela a conduit ces 13 états américains à constituer une confédération qui est
rapidement devenue une fédération.

La différence :
⁃ Dans une confédération chacun des états membres restent maître de ses décisions et elle
peut être comparée à une association d’états qui vont être amené à prendre des décisions
communes qui doivent être acceptées de tous. Elle n’a aucune indépendance par rapport aux
états confédérés. C’est en raison de ces limites que les états confédérés sont passés à l’étape
fédérale.
⁃ La fédération va disposer de pouvoirs propres, que lui auront abandonnés les pouvoirs
fédérés. Rien ne peut se faire sans argent. La fédération va être autonome du point de vue
budgétaire car elle va directement prélever l’impôt. Elle ne vie qu’avec les contributions que lui
apporte les états.
En Allemagne, le caractère fédéral s’explique par les conditions dans lesquelles l’état allemand
s’est constitué au 19ème à partir de royaume qui se sont unis autour de la Prusse : Bismarck. Si en
1949 lorsque l’Allemagne s’est reconstruite après la période nazie, si le système fédérale a été
volontairement affirmé dans la C : 2 raisons essentielles.
⁃ Influencée par les vainqueurs et parmi eux, il y avait les EU pour laquelle la forme
fédérale était naturelle
⁃ Le fait de dire l’état allemand n’est pas un tout homogène, c’est un moyen d’assurer au
sein même de l’état la présence de contre-pouvoir. Au regard de son passé nazi, la puissance de
l’état allemand pouvait apparaître comme un danger qu’il fallait circonscrire.
Un état fédéral met en œuvre 3 principes.
⁃ Le principe de superposition
⁃ Le principe d’autonomie
⁃ Le principe de participation

1) Un état fédéral va se superposer/coiffer des états fédérés. Cet état fédéral va disposer
de compétences exclusives que les états fédérés n’exerceront plus. La 1ère concerne les relations
internationales : seul cet état a ce droit d’entretenir des relations avec les autres états et seul lui a
le droit de créer la monnaie. C’est un droit essentiel. La fédération a également le pouvoir
d’adopter des normes/lois qui vont s’imposer aux états fédérés.

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2) Chacun reste un état ; chaque état fédéré dispose d’organes étatiques qu’il organise
librement. Cet état fonctionne comme un vrai état et va être compétent dans des domaines
particulièrement importants. Exemple : aux EU la question de la peine de mort est décidée par
chaque état fédéré. Du point de vue des compétences exercées par les états, on voit que peu
importe l’état fédéral, il y a une forme de concurrence entre l’état fédéral et les états fédérés et que
ils tendent à privilégier les compétences de l’état fédéral. La tendance lourde de tous les états
fédéraux et d’accroître les compétences de l’état fédéral.
3) L’état fédéral n’est pas un OVNI il garde des liens étroits avec les états fédérés. Ces
états vont participer au fonctionnement de l’état fédéral. Exemple : par le fait que le parlement
fédéral sera composé de deux chambres :
⁃ Population fédérale représenté, chaque état en fonction de sa population
⁃ Le Sénat ou Bundestag va représenter les états, chaque état va envoyer ses
représentants. Particularité : chaque état est représenter de manière égale aux autres = envoi de
2 sénateurs. Ce principe de participation explique de l’élection du président se déroule selon un
processus qui nous paraît compliqué : il est élu au SUI ; les citoyens américains élisent des grands
électeurs et se sont eux qui élisent le président des EU parce que ces grands électeurs sont élus
dans le cadre des états fédérés. Cela permet aux états fédérés d’être intégré dans le processus de
désignation.
Conclusion sur cet état fédéral :
⁃ On distingue entre l’état fédéral et unitaire mais en pratique les modèles de fonctionnement
des uns et autres tendent à converger. L’état fédéral tente à se centraliser en donnant des
pouvoirs au niveau > et la France à se décentraliser. Au-delà de ces deux cas types, il existe des
cas « hybrides », comme l’Italie et l’Espagne qui sont des états régionaux et se trouvent entre les
deux.
⁃ La question de la nature de l’UE, est-elle une fédération ?
Il n’y a pas de réponse catégorique qui pourrait être définitivement tranchée. Elle est en constante
évolution et de traités en traités, ses compétences ne cessent de se développer et, de plus, à
certains égard, l’UE repose de prérogatives d’état fédéral = créer la monnaie et à d’autres loin
d’avoir ces caractères : question de la défense, des relations internationales. Elle n’a pas voulu
prendre part à l’action de l’armée française en centre Afrique.

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