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Méthodologie, MSLT, S3, Doc1

INTRODUCTION
1 Qu’est-ce qu’un mémoire de master ?
- À qui s’adresse le mémoire ? Qui le lira ?
- choix du directeur de recherche et précision de son rôle
2- Plan de travail et plan de mémoire

La rédaction d’un mémoire, qu’il soit de licence ou de master, est considérée ( comme la
rédaction d’une thèse) comme un rituel de passage d’un niveau d’apprentissage et de
connaissance à un autre, mais surtout d’un statut à un autre, du statut d’étudiant-
apprenant à celui d’étudiant-chercheur, ou chercheur tout court.

Il a également un rôle de transition vers la vie professionnelle : il clôt le cycle de


formation académique. Il ne doit donc pas être considéré comme une formalité ou
une obligation scolaire, mais comme un projet de recherche ou projet professionnel,
créateur de valeurs académique, professionnelle et personnelle.

Le diplôme de master consacre la capacité de l’étudiant à:


- effectuer un travail intellectuel rigoureux,
- exercer son esprit d’analyse et de synthèse,
- identifier, hiérarchiser/organiser les connaissances et documents existants, en rapport
avec le sujet traité,
- exploiter, interroger ces documents et en proposer une lecture nouvelle, pertinente,
- organiser un ensemble de connaissances dans un tout cohérent et compréhensible.

C’est donc un statut d’expert qui est validé par le diplôme de master, et ce en raison de
la structure-même du mémoire produit ; il correspond à un cheminement
intellectuel : problématique, cadre théorique, recherche d’informations et ou
enquête, analyse des données et interprétation, conclusion et enfin une présentation,
une performance orale devant un jury.
Cette structure se retrouve, devrait se retrouver, dans tout mémoire de master (ou
thèse) ; elle suppose, pour être menée à terme, une planification et une rigueur
méthodologique.

1- Qu’est-ce qu’un mémoire ?


Il a une valeur académique, professionnelle et personnelle.
La particularité majeure d’un mémoire de master, et cela correspond au nouveau statut
de l’étudiant qui le prépare, est d’être évalué par un jury (donc reconnaissance par
une communauté/domaine public) non pas sur la véracité de la thèse défendue ou
du contenu proposés, mais sur :

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- La capacité à problématiser une situation,
- La justesse et la rigueur des arguments,
- la cohérence du raisonnement,
- la distanciation et l’objectivité,
- la rigueur méthodologique,
- la maitrise du cadre théorique adopté,
- la maitrise du sujet de recherche et de ses ramifications,
- la connaissance, à des degrés divers, des spécialistes et des principaux ouvrages (tout
type de production) sur le sujet traité.

Le mémoire de master inscrit donc l’étudiant dans la communauté des chercheurs parce
qu’il y aura fait preuve de sa maitrise du processus de recherche dans ces deux
volets : celui de l’exploitation de sources diverses pour élaborer un document
cohérent et celui, d’autre part de la rigueur méthodologique. Il ne s’agit plus :
- de montrer, comme dans un mémoire de licence :
+qu’il maitrise la langue et les techniques d’écriture,
+ qu’il a assimilé les cours et conférences proposés au programme,
+qu’il sait rendre compte d’un ouvrage ou d’un document particulier...
- ni d’apporter expressément, comme pour la thèse, une originalité et un savoir
nouveau qui feraient avancer le domaine de connaissance,

- ni de proposer un sujet nouveau que personne n’aurait traité auparavant, ce qui est
quasiment impossible.

L’originalité d’un mémoire de master se mesure par deux indicateurs, dont le respect
rend quasiment impossible toute similitude entre deux productions, sauf en cas de
plagiat. :
- la problématisation des phénomènes abordés,
- la rigueur méthodologique.

Remarque : il n’est pas interdit de reprendre un travail existant pour le confirmer ou


l’invalider, à condition cependant de le spécifier explicitement : on reprend
l’hypothèse et les arguments déjà avancés mais avec une nouvelle contextualisation,
nouvel échantillonnage…

Concrètement, le mémoire de master (comme la thèse avec une différence au niveau


des résultats et de la dimension du travail) doit respecter les 4 piliers de la recherche
scientifique:
- La finalité, l’identification d’une problématique : pose une situation théorique,
sociale…construit une problématique qui justifie la recherche
- Le terrain, la définition d’un terrain d’observation,

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- La travaux antérieurs ou documentation, la mobilisation de théories et concepts issus
de la littérature de qualité selon les thèmes de recherche,
- Une méthodologie, une réflexion sur les outils, démarches et méthodes jugés
pertinents pour éclairer la situation rencontrée.

Cette synthèse, dite aussi revue de littérature ou état des lieux, est nécessaire. Elle
permet à la fois de:
- De légitimer la recherche : de grands spécialistes se sont intéressés au sujet, (il ne
s’agit donc pas d’intuition ou d’idées farfelues !) + il fait le constat d’un manque ou
bien propose d’une nouvelle lecture (problématique),
- d’inscrire l’étudiant dans une communauté de chercheurs + dans un domaine
déterminé, spécialité, c’est son nouveau statut de chercheur + domaine d’expertise,
- et surtout de faire état de ses connaissances et de son esprit critique.

Donc : le mémoire de master n’est pas une synthèse des connaissances ou du savoir
produits dans un domaine particulier, mais cette synthèse est nécessaire puisqu’elle
constitue le point de départ de la recherche dans la mesure où elle fournit les
données permettant d’élaborer La problématique.

Le mémoire, en plus de la satisfaction personnelle qu’il apporte, est donc,


- une production qui témoigne de notre apport dans un domaine particulier,
- qui témoigne de nos compétences et nos habiletés,
- une reconnaissance académique de notre expertise dans un domaine.

A qui s’adresse le mémoire de master, Qui le lira ?

Le mémoire de master s’adresse :


- en tant que recherche académique, d’abord au directeur de recherche, ensuite à un
jury chargé de l’évaluer et de le valider,
- en tant que référence ou documentation, à d’autres chercheurs et étudiants-
chercheurs qui pourront le consulter pour le contenu, la méthodologie, la
bibliographie… afin de s’en inspirer, de poursuivre la réflexion ou reprendre le
travail dans une autre perspective…
- bien sûr, pour la satisfaction personnelle et la demande de reconnaissance, à son
entourage. (c’est le sens des dédicaces et remerciements)

Choisir une directrice ou un directeur


->Connaître sa disponibilité, ses attentes, son style de supervision,
->Faire connaître vos objectifs et instaurer une relation professionnelle qui favorise la
bonne entente et maintient la motivation,
->éviter de changer d’encadrant pour éviter toute friction ou susceptibilité ; mais
surtout le changement d’encadrement, une fois le processus de recherche entamé,

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révèle une hésitation (le choix initial n’était pas réfléchi) et risque de nous obliger à
des changements importants : reformulation de la problématique, changement de
cadre théorique et par conséquent de la bibliographie, parfois du sujet de recherche
même…
->connaitre son rôle :
Un encadrant est un guide qui oriente, partage son expérience et ses connaissances avec
l’étudiant.
-Il n’écrit pas le mémoire, ni en partie ni dans sa totalité, et il n’a pas l’inspiration qui
pourrait faire défaut : le mémoire est un travail personnel qui porte le nom de
l’étudiant.
-Il ne corrige pas toutes les fautes de français : l’objet n’est pas la langue, la langue est
supposée déjà maitrisée.
Autrement dit, il revient à l’étudiant de prendre en charge le travail de recherche
dans ses différentes étapes, c’est-à-dire de faire son mémoire puisqu’il y inscrit son
nom.

2- Plan de travail et plan du mémoire


A ne pas confondre : seul le second est « linéaire »

Plan de travail est une liste de tâches planifiées :


-> établir un échéancier dans lequel on prend en compte également les contraintes
matérielles : temps, contraintes personnelles, professionnelles…
Ces contraintes, quand elles ne sont pas gérées dès le début, se transforment en
prétextes pour « justifier » un manque de rigueur ou un travail bâclé ;
-> fixer des dates butoirs : pour l’enquête et la collecte de données, la recherche
bibliographique initiale…
->respecter les délais institutionnels
-> proscrire la linéarité :
-un va-et-vient entre certaines tâches, dans l’élaboration des parties…
Exp. la bibliographie, bibliographie et collecte de données ; l’ordre de rédaction de
l’introduction et de la conclusion…

Le plan de travail est organisé en grandes étapes générales représentant un


cheminement standard, mais il peut être adapté aux différentes situations de
recherche :
1. Définition du sujet et choix d’un cadre théorique :
2. Collecte de données et d’informations (documentation, enquête, entretiens,
échantillon, corpus…),
3. Traitement et analyse des données,
4. Finalisation du plan du mémoire et rédaction,
5- Mise en page, corrections, relecture (+faire lire) avant le dépôt.

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Plan du mémoire : Il est différent du plan de travail
- Il correspond à l’enchainement des idées, à un raisonnement progressif,
- Il ne faut pas écarter la possibilité de modification du plan initial : fait avant
l’exploitation de la bibliographie et le traitement des données, car le plan initial est
intuitif, il constitue surtout une première orientation susceptible d’être modifiée,
peaufinée au fur-et-à-mesure de la progression du travail.
- dans sa version final, le plan de recherche ne doit pas laisser transparaitre les
différents retours en arrière, les différents va-et-vient, modifications ou hésitations.
C’est une progression continue qui montre la structuration texte final.

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3- Premier débroussaillage de la documentation pour construire l’objet


de recherche

C’est une première étape de délimitation du sujet de recherche pour construire la


problématique. Il est conseillé dans cette première étape de la recherche de :
-> Consulter des documents et éventuellement des personnes qui nous permettront de
développer une vue d’ensemble de la thématique abordée, le sujet étant encore
relativement diffus à cette étape.
-> Veiller à « ratisser large » : un survol des principaux courants de recherche et des
principaux concepts utilisés ainsi que des experts (chercheurs ou praticiens) reconnus
dans le domaine, le but étant de :
- déterminer les principaux auteurs à connaître, ceux qui reviennent d’un document
à l’autre,
- identifier les principaux documents qui traitent du sujet ou de la thématique,
- de cerner la thématique et les différents aspects et ramifications du sujet.

Il ne s’agit toutefois pas de tout lire ; une exploration globale serait suffisante.
Parmi les documents à consulter dans cette étape:
- les thèses et mémoires, surtout dans leurs bibliographies et leurs parties théoriques,
- les dictionnaires, encyclopédies,
- les manuels et ouvrages généraux de référence,
- les bibliographies, etc.
Il est également conseillé d’assister aux séminaires et conférences portant sur le sujet,
La consultation du web est indispensable ; il propose des ressources nombreuses et
parfois introuvables ailleurs.

Mais vigilance : +d’abord tout n’est pas sur internet !

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+ ensuite nécessité de vérifier : « on y trouve tout et n’importe quoi »
+ risque d’être submergé par le nombre important de références.

Ces documents, même s’ils paraissent « rudimentaires » (parce qu’on se dit déjà
chercheur) sont d’une aide certaine à ce moment précis de la recherche. Ils permettent
de :
- faire une économie de temps,
- mesurer l’ampleur du travail à effectuer,
- délimiter le sujet et s’organiser,
- identifier les différents modèles théoriques ce qui faciliterait le choix d’une
approche,
- découvrir ou se familiariser avec les concepts spécifiques au domaine ou à la
thématique abordés, etc.

Il n’est certainement pas besoin de rappeler que la prise de notes n’est pas un choix ou
une option : toute lecture doit se faire avec un crayon à la main ! Car la prise de notes
permet de se constituer une mémoire scripturale, une « banque de données » et surtout
de structurer ses idées.

Au bout de cette première étape :


 on sera passé d’une intuition, d’une idée générale à un sujet plus précis et une
réflexion qui s’affine peu à peu ;
 parallèlement, les lectures deviennent plus ciblées,
 les techniques de collecte de données s’affirment,
 le choix d’une approche, quantitative, qualitative ou mixte, se précise.

Important : Il faut veiller à ce que la question ou l’objectif de recherche soient en


cohérence avec les démarches projetées.

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