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Données de base
I. Généralités
Droit privé et Droit public Le droit français est dominé par une
distinction entre le droit privé et le droit public. Cette division est essentielle dans
la mesure où les litiges sont nécessairement portés, soit devant les juridictions
dites judiciaires, soit devant les juridictions dites administratives.
Le droit privé est constitué par l’ensemble des règles de droit qui sont applicables
dans les rapports entre personnes privées, alors que le droit public est formé par
un ensemble d’autres règles de droit qui, elles, organisent les pouvoirs publics ou
s’appliquent dans les rapports liant personnes privées et pouvoirs publics. Dans
cet ouvrage, il ne sera traité que des décisions intéressant le droit privé, à
l’exclusion du contentieux pénal qui relève des juridictions pénales au sein des
juridictions judiciaires.
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Saisine pour avis Depuis une loi du 15 mai 1991 (cf. art. L 441-1 à L 441-4
du Code de l’organisation judiciaire ; art. 1031-1 à 1031-7 du Nouveau Code de procédure civile) ,
la Cour de cassation peut être amenée à rendre des avis. Les juridictions
judiciaires ont la faculté de solliciter l’avis de la Cour de cassation lorsqu’elles
sont saisies d’une demande soulevant une question de droit nouvelle qui présente
une difficulté particulière se posant dans de nombreux litiges. Ce rôle renforce la
mission de guide de la Cour de cassation dans l’interprétation du droit.
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Exemple
un homme, adepte de la course à pied, heurte en plein effort une personne âgée
qui marchait dans une allée, et provoque sa chute. Le col du fémur cassé, la
victime agit en justice contre le coureur afin d’obtenir réparation de son préjudice.
Le tribunal et la cour d’appel constatent que le préjudice a eu pour cause une
faute du coureur qui ne regardait pas devant lui au moment du choc et courait à
vive allure dans une allée réservée aux personnes ayant une mobilité réduite.
La Cour de cassation ne peut pas rejuger ces faits.
En revanche, elle doit s’assurer que le droit a été correctement appliqué. Celui-ci
prévoit dans notre exemple l’obligation pour une personne dont la faute a causé
un dommage à autrui d’en réparer les conséquences (article 1382 du Code civil).
Ainsi, elle contrôlera que les conditions d’existence d’une faute sont réunies (le
coureur avait emprunté une voie réservée aux handicapés, courait à vive allure et
1Toutefois, l’on notera que la Cour de cassation a également la possibilité de casser sans renvoi
lorsque la cassation n’implique pas qu’il soit à nouveau statué sur le fond, ce qui revient à corriger la
seule rectitude de l’arrêt d’appel sans que la solution qu’il ait donnée nécessite d’être modifiée. Par
ailleurs, la Cour de cassation peut aussi, en cassant sans renvoi, mettre fin au litige lorsque les faits
qui ont été souverainement constatés et appréciés par les juges du fond lui permettent d’appliquer la
règle de droit appropriée (cf. art. L 411-2 du Code de l’organisation judiciaire).
ne regardait pas devant lui), qu’un préjudice a été créé (la fracture du col du
fémur), et que cette faute a bien été à l’origine du préjudice (c’est parce que le
coureur avait emprunté une allée qui lui était interdite, qu’il courait très vite et
qu’il ne regardait pas devant lui que le dommage s’est réalisé).
Dans notre affaire, la Cour de cassation constatera que le droit a été correctement
appliqué par la cour d’appel et rendra un arrêt de rejet.
1. Arrêts de rejet
La Cour ;
Motifs de laATTENDU SELON L’ARRET ATTAQUE QUE…
Cour de(faits, procédure, dispositif et motifs de l’arrêt
cassation d’appel attaqué).
ALORS QUE…
(critiques adressées par le pourvoi à l’arrêt
d’appel).
MAIS ATTENDU QUE…
(raisonnement propre de la Cour de cassation).
2. Arrêts de cassation
REPERE
Où trouver les arrêts de la Cour de cassation ?
2Sur les différents moyens de cassation, V. J. et L. Boré, La cassation en matière civile, 4 e édition,
Dalloz, 2007/2008 ; M.-N. Jobard-Bachellier et X. Bachellier, La technique de cassation – Pourvois et
arrêts en matière civile, 6e édition, Dalloz, 2006.
La connaissance et la maîtrise de la recherche sur deux sites essentiels sont
indispensables dès le début des études juridiques. Le premier est généraliste et
contient des informations juridiques dépassant le cadre des arrêts de la Cour de
cassation. Le second est exclusivement consacré à l’activité de la Cour de
cassation.
Le site legifrance.gouv.fr (sans accent) donne accès à toutes les informations
juridiques à jour : textes et jurisprudence, aussi bien interne qu’internationale. On
trouvera ainsi, sur la page d’accueil de ce site, des liens vers tous les Codes, les
textes non codifiés, les décrets, les textes européens, les traités internationaux, la
jurisprudence de toutes les juridictions internes, judiciaires, administratives et
constitutionnelle, la jurisprudence des juridictions européennes et internationales,
les textes des conventions collectives. Ces documents sont proposés « bruts »,
c’est-à-dire sans aucun commentaire. En outre, la page d’accueil contient une
« actualités » proposant le texte des dernières lois ou ordonnances votées ou en
cours de préparation ainsi qu’un dossier législatif. A partir de la page d’accueil,
divers liens proposent l’accès aux sites des principales institutions françaises et
internationales investies dans le droit.
Concernant spécifiquement les arrêts de la Cour de cassation, le site permet de
rechercher toutes les décisions rendues depuis à peu près les années 1950 ; tous
les arrêts récents, publiés ou non publiés, y sont recensés. Il existe deux modes
de recherche, le texte des arrêts est accessible des deux manières suivantes :
La recherche simple s’effectue, à partir de la page d’accueil, en cliquant dans la
rubrique « Jurisprudence » sur le lien « des juridictions judiciaires ». L’une ou
plusieurs des rubriques suivantes doit(vent) alors être renseignée(s) : juridiction,
date, mots clés, numéro d’affaire. Ce dernier est constitué, pour les arrêts de la
Cour de cassation, par le numéro de pourvoi. Il se compose de deux chiffres (les
deux derniers chiffres de l’année du pourvoi) suivis d’un très d’union, puis d’un
numéro. Par exemple : 02-17985. Cliquer ensuite sur « recherche ». Le moteur de
recherche propose alors un ou plusieurs arrêts correspondant aux critères
renseignés. Il est possible d’affiner la recherche, notamment en modifiant les
mots clés, en revenant à la page précédente.
La recherche experte offre davantage de rubriques et permet de satisfaire des
besoins plus diversifiés. Accessible soit depuis la page d’accueil (onglet
« recherche experte », puis « juridictions judiciaires »), soit depuis la page de
recherche simple (en bas de la page, cliquer sur « recherche experte sur cette
rubrique »), elle permet de trouver le texte d’un arrêt à partir de son numéro au
Bulletin, à partir du texte appliqué, ou bien d’effectuer une recherche à partir de
mots clés sur toute une période (l’année précédente par exemple). Cette dernière
fonction est utile pour réaliser une mise à jour sur un thème précis. La recherche
experte offre également l’accès aux arrêts récents des cours d’appel ainsi qu’à
certains jugements.
Lorsque le document est trouvé, selon l’un ou l’autre des modes de recherche, le
site permet d’envoyer l’adresse de la page à une boîte email ou bien d’enregistrer
le document en RTF sur son ordinateur.
Le site de la Cour de cassation, courdecassation.fr, offre d’autres ressources. Sur
la page d’accueil, une rubrique « actualités » énumère les derniers arrêts
significatifs rendus et un lien y conduit directement. On trouve également sur ce
site les publications de la Cour de cassation (notamment les rapports annuels).
L’intérêt de rechercher sur le site de la Cour de cassation réside dans la possibilité
d’accéder aux arrêts les plus importants (tous les arrêts rendus par la Cour de
cassation n’y sont pas publiés, voir legifrance, supra) accompagnés du rapport du
conseiller-rapporteur, ainsi que de l’avis de l’avocat général. Le rapport du
conseiller-rapporteur expose tout le contexte de l’affaire, rappelle la jurisprudence
antérieure et énonce les diverses opinions. Il s’agit d’un document très fourni
permettant de comprendre les enjeux de l’arrêt. Ce rapport ne prend pas parti
mais expose les diverses solutions possibles. L’avis de l’avocat général (lequel est
le représentant de la société) expose également, mais différemment, le contexte
de l’affaire et son environnement juridique. Il formule un avis sur la solution à
adopter. Les arrêts les plus significatifs sont accompagnés de ces deux documents.
Pour trouver l’arrêt et, s’il y a lieu, le rapport et l’avis, il suffit d’aller, depuis la
page d’accueil, sur « jurisprudence, publications, documentation », puis cliquer sur
« actualité jurisprudence », choisir ensuite une chambre, aller enfin sur « arrêts et
travaux préparatoires ». Une liste chronologique d’arrêts sélectionnés est alors
proposée. Un clic sur l’arrêt désiré permet d’accéder au texte du document, puis
au rapport et à l’avis s’ils sont disponibles.
3 – Recueils et revues spécialisés
A l’heure actuelle, le Dalloz (D.) a fusionné avec le Sirey (S.) et il constitue
simplement le Dalloz-Sirey (D.S.). Ce recueil hebdomadaire publie, non
seulement des arrêts de la Cour de cassation, mais encore certains arrêts de
cours d’appel et des jugements de première instance. Ces décisions peuvent être
assorties de commentaires souvent rédigés par des universaitaires.
exemple : Ass. Plén. 10 juin 2005, D. 2005, I.R., 1733, Rouquet.
Vous trouverez cet arrêt rendu par l’assemblée plénière de la Cour de cassation le
10 juin 2005 à la revue Dalloz de l’année 2005, partie Informations rapides, à la
page 1733, avec une note de Monsieur Rouquet.
La Semaine Juridique ou Juris-classeur Périodique (J.C.P.) est également un
recueil hebdomadaire à vocation générale.
exemple : Cass., Ch. Mixte 26 mai 2006. J.C.P. 2006, II, 10142, note L. Leveneur.
Vous trouverez cet arrêt rendu par la chambre mixte de la Cour de cassation le
26 mai 2006, dans la revue Juris-classeur Périodique, dans la deuxième partie
consacrée à la jurisprudence, au numéro 10142, avec une note de Monsieur
Laurent Leveneur.
Il s’agit là de l’édition dite « générale », parfois spécifiée ainsi : JCP G. Il existe
d’autres éditions de la Semaine Juridique, l’édition Entreprise (JCP E.), autrefois
Commerce et Industrie (JCP I.), et l’édition Notariale (JCP N.).
Revue trimestrielle de droit civil (Rev. trim. dr. civ. ou R.T.D. civ.), Editions
SIREY. Cette revue, fondée par A. Esmein au début du XXe siècle, présente des
commentaires et observations émanant d’auteurs éminents. Les décisions
commentées ne sont pas reproduites intégralement.
exemple : CEDH 13 septembre 2005. R.T.D. civ. 2005.758. Hauser
Vous trouverez un commentaire, par Monsieur Jean Hauser, de l’arrêt rendu par la
Cour européenne des droits de l’Homme le 13 septembre 2005, à la Revue
trimestrielle de droit civil de l’année 2005, page 758.
Revue trimestrielle de droit commercial (Rev. trim. dr. com. ou R.T.D. com.),
Editions SIREY. Cette revue, fondée par J. Escarra et R. Houin plusieurs dizaines
d’années après la Revue trimestrielle de droit civil, présente des commentaires et
observations réalisés par des auteurs non moins éminents que les précédents. Les
décisions commentées ne sont pas non plus reproduites intégralement.
exemple : Cass. com. 24 avr. 1972. Rev. trim. dr. com. 1972. 964, obs. Cabrillac
et Rives-Lange.
Vous trouverez un commentaire de cet arrêt rendu par la Chambre commerciale
de la Cour de cassation le 24 avril 1972, à la Revue trimestrielle de droit
commercial de l’année 1972, à la page 964, réalisé par Michel Cabrillac et Jean-
Louis Rives-Lange.
La Gazette du Palais (Gaz.Pal.) est une revue qui paraît plusieurs fois par
semaine.
exemple : Rennes, 30 avr. 1969. Gaz. Pal. 1969. II.378.
Vous trouverez cet arrêt de la cour d’appel de Rennes rendu le 30 avril 1969 à la
Gazette du Palais de l’année 1969, au volume correspondant au second semestre
de l’année, à la page 378.
Revue de Jurisprudence de Droit des Affaires (R.J.D.A.)
(Editions Francis Lefebvre).
Cette revue est un mensuel. Les décisions sont reproduites intégralement,
éventuellement accompagnées d’observations.
exemple : Cass. com. 24 mai 1994 : RJDA 1994, n° 1161.
Vous trouverez cet arrêt de la chambre commerciale de la Cour de cassation du
24 mai 1994 à la Revue de Jurisprudence de Droit des Affaires de l’année 1994, au
numéro 1161.
Revue des contrats (R.D.C.)
Cette revue, créée en 2003, publie quatre numéros par an : trois numéros
généraux et un numéro spécial. Elle est principalement, comme son nom
l’indique, consacrée aux contrats.
exemple : Cass. 1e civ., 11 mars 2003, R.D.C. 2004.265.Stoffel-Munck.
Vous trouverez l’arrêt rendu par la Cour de cassation le 11 mars 2003 à la Revue
des contrats 2004, à la page 265, avec les observations de Monsieur Philippe
Stoffel-Munck.
Revue Contrats concurrence consommation (C.C.C.)
Cette revue traite des trois thèmes de son titre, par des notes de doctrine et des
arrêts accompagnés d’observations ; 11 numéros sont publiés par an.
exemple : C.J.C.E. 25 avril 2002. C.C.C.2002, n° 117, obs. G. Raymond.
L’arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes rendu le 25 avril
2002 est publié dans la revue Contrats concurrence consommation de l’année
2005, l’arrêt porte le numéro 117 et est accompagné des observations de
Monsieur Guy Raymond.
Il existe d’autres revues plus ou moins spécialisées. La Revue critique de droit
international privé (Rev. crit. dr. int. privé) publie essentiellement des décisions
intéressant les rapports entre particuliers et présentant un élément d’extranéité.
La Revue des sociétés (Rev.soc.) et le Bulletin Joly (Bull. Jol.) présentent des
décisions qui relèvent essentiellement du droit des sociétés.
La revue mensuelle Droit social (Dr. soc.) et la Revue de jurisprudence sociale
(R. J. S.) publient des décisions relevant du droit du travail, etc.