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André Bazergui Mention Thang Bui-Quoc epeeneau Palco) Prix Roberval 2003 Georges Mcintyre CTE ae aipe-} Resistance aa eRe ria er eee Se lk 5 ma 2 28 te ae aera} Sieh eo pap let eed) One Résitance des maiériaux, troisiéme édtion ‘André Bazergui, Thang Bui-Quoc, André Biron, Georges Mcintyre et Charles Laberge CChargées de projet : Andrée Laprise, Diane Ratel Reévision linguistque : Nicole Blanchette Figures : Flavio Mint Mise en pages : Martine Aubry Saisie: Louise Ducas, Anca Paskiovic et Doudou Djam Yaou Photos (intrieur et couvert) : André Bazergui Page couverture : Anne Lachance. Ardecom Pour connaitre nos distributeurs et nos points de vente, veuillez consulter notre site Web & adresse suivante : www: polymtlcapub ‘Courrier électronique des Presses internationales Polytechrique : pip@polymi.ca Tous dros réservés ‘© Ecole Polytechnique de Montréal, 2002 ‘On ne peut reproduite i diffuser aucune partie du présent ouvrage, sous quelque forme ‘ou par quelque procédé que ce soit, sans avcir obtenu au préalable l'autorisation de Vediteur. Dépot legal : 4° trimestre 2002 ISBN 2.553.01034-6 Bibliotheque nationale du Québec Imprimé au Caneda Bibliotheque nationale du Canada Les auteurs Avant-propos gs Chapitre 1 Principes et notions de base Gl Giada icncnmracnaimancanacaaal 12 Hypotheses de base 13 Principes fondamentaux... =! 1.3.1 Principe de superposition 3 1.3.2 Principe de Saint-Venant .. 14 Méthode de s0kition nn 1.4.1 Etude des forces et des conditions "équilibre 142 Etude des déplacements et dela compatibilité géométrique. 5 1.4.3 Application des relations forces/déplacements 5 1.5 Forces ef moment externes et forces IMME seraneD 1.5.1 Forces et moments externes ... 5 1.5.2 Forces internes ... # 1.6 — Contrainte 1.6.1 Définitior 1.62 Convention de signes - re 1.7.1 Définition “ “ sever snnnee IB 1.7.2 _Convention de signes 14 1.8 Relations consthuives 1S 1.8.1 Notions de base 1.82 Relatons de Hooke applicables au domaine élastique. 16 19 Pt Chapitre 2 ‘Ghargement untexial i i 20 Table des matiéres 23. Diatation thermique d'un barteau... 28 24 mes isostatiques : relations allongemnant- 25 ‘Systdmes Fyperstatiques. 2.6 Cylindre ouvert & paroi mince sous pression. 2.6.1 Etude des réactions internes circonférentilles 262 Contrainte creonérente. 26.3 Etude des alongemer tod 2.7 Cylinde fermé. “a 28 Conclusion 43 Chapitre 3 Diagrammes des efforts tranchants et des moments fiéchissants 3.1 Introduction 3.2 Notions de base. 46 a7 3.4 Charges concentrées et charges répartis.... 49 3.5. Relations différenteles e'équilibre . 52 35.1 Démonstration... 52 352 Application ‘ meee 3.6 _ Marche & suivre pour tracer les diagrammes de U Se Noe ea em thy Exemple dappication : charge mobile : 3.8 Conclusion Chapitre 4 Contraintes dans les poutres en flexion 4.1 Introduction... 4 42. Contrainte due & un moment fléchissant constant (flexion pure). 65 XII Table des matigres 83. Déformations dans un plan 198 84 Etatde déformation dans un plan selon des orientations arbitaires 200 8.4.1 Definition du probleme... ae 20 8.42 _Relatons générales selon un sysiéme a’axes arbitraives x,y" 200 8.43 Analogic avec les équations concernant kes contrainte. so 202 8.44 Résumé des relations concernant kes deformations maximales et minimales en un point - 202 85 Etat général de déformation en un point....nn- 204 8.5.1 Caracterstiques d'un eat général de déformation... 204 85.2 Compatiilité du champ de déformations. 205, 8.5 Mesure des déformations 8.6.1 dauge de déformation ..... z 8.62 Description sommaire de la méthode de ba er0setter on peices) 8.6.3 Rosette a 45° et rosette & 60° 209 87 Relations enke défermations et déplacements selon des coordomées oindriques 212 88 — Conclusion 213 Chapitre 9 Relations contraintes/déformationsitempérature 9.1 Introduction... 214 92 Essai de traction 214 92.1 Description 214 9.2.2 Courbe contrainte-déformalion vvvnnnn 215 92.3 Proprités fondamentales..nnsronnesnn 216 9.2.4 Autres aspects du comportement d'un matériau 218 93 Relations générales entre contraintes et deformations dans le domaine élastque ......0- 219 9.3.1 Description du probleme 219 9.3.2 Elément sours uniquement {une contrainte normale. 9.3.8 Elément soumis uniquement ‘une contrainte de cisaillament 221 93.4 Superpostion neon sone B21 93.5 Consantes élstiques indépendantes dun matérian isotope... 9.4 Effet d’un changoment de température sur les déformations 9.5 Ensemble des equations d last... 223 9.5.1 Equations déquilibre . 224 95.2 Equations de compatibilité géométrique .. 224 9.5.3 Relations déformationsicontraintes! température .. 228 9.54 Equations selon des coordonnées slindriques 224 9.6 Equations d’éastité concernant ies tas plans... 231 96.1 Etat plan de déformation 9.62 Eta plan de contrainte 9.7. Energie de déformation 97.1 Densité de lénergie sous Vaction d'une seule containte Densité de lénergie de déformation lastique pour un état général de contrainte nn Décompositon de la densité de I erg de déformation élastique.... Conclusion 972 973 98 Chapitre 10 Critdres de défaillance et fatique 10.1 Introduction... 102 Concentration de contrante. 103. Défailance d'un matériau ductile sous chargement statique .. 10.3.1 Problématique .. 10.3.2 Mécanisme d' écoulement 103.3 Criteres de defailance...... Ruptue d'un matériu faile sous Sharmenent statique... 10.4.1 Caractérisiques dune rupture fragile 10.4.2 Critére de Coulomb-Mohr (C-M) 10.4.3 Criere de Mohr modifi... Matix sours & des chargerents tis (fatigue) 10.5.1 Phénomane 10.5.2 Mécanisme de fatigue. Fatigue sous contraintes contolees 10.6.1 Digaramme de fatigue (courbe $-N) 10.6.2 Courbes de fatigue empiriques 10.6.3 Influence de la contrainte moyenne «.. 10.6.4 Effet dela concentration de contrainte 10.6.5 Facteur influant sur la résistance lla fatigue .... 10.6.6 Dommege cumuiatif 10.6.7 Chargement combiné w.. Fatigue sous deformations coatrolées {(oligocyetique) 10.7.1 Comportement evelcue.. 10.7.2 Courbe de fatigue e- N 10.7.3 Effet de la contrainte moyenne 10.7.4 Contrainte et délormation locales 10.7.5 Méthode de calcul de la ve ... Inuenc del erpérfue su la ésitance Facteur de S6CUr8 msn 10.9.1 Concept 10.9.2 Probabiité de defailance et fabilit 10.9°3 Fiabilité d’un systéme d'éments structuraux. 10.9.4 Considerations Gordie pratique ~ 10.4 105 10.6 10.7 108 109 231 232 237 239 240 246 247 21 251 252 252 1 258 258 258 264 1 267 267 268 270 270 272 276 279 1 Principes et notions de base 1.1 INTRODUCTION En résistance des matériaux, également appelée mécanique des corps déformables, on fait appel aux notions d équilibre apprises en mécanique statique, aux notions de déplacement étudiées en cinématique et aux propriétés des matériaux, utles pour évaluer les dimensions de pices structurales ou d’éléments de machines. Bare ee woke, les pees qua nous danfons snd en génk, des menus rminces, mais les principes et les relations que nous trons de ces dlemeutent pes rons ondamentaue. On lt renouve dans ls mathodes de clea utilisées pourla conception et analyse de composants mécaniques complexes ou de grands ouvrages de génie dvil Létude de la résistance des matériaux a donc pour but d'assurer qu'on utilise, dans une piéce donnée, une quantité minimale de matériau, tout en satisfaisant aux exigences suivantes : a) Résistance : la piece doit pouvoir supporter et transmettre les charges externes ‘qui lui sont imposées ; b) Rigidité : la piéve ne doit pas subir de déformation excessive lorsquielle est sollictée ; ©) Stabilité : la pidce doit conserver son intégrité géométrique afin que soient évi- ‘€es des conditions d’instabilité (lambement) ; d) Endurance : la pidce, si elle est soumise & un chargement répété, doit pouvoir tolérer sans rupture un certain nombre de cycles de sollicitation variable (fatigue) ; e) Résilience : enfin, dans le cas od un chargement dynamique est & prévoir (im- ppact), la piace doit pouvoir absorber une certaine quantité d’énergie sans sen trouver trop enclommagée. Un choix judicieux de maiérieux et un dimensionnement adéquat assurent géné- ralement le respect de chacune de ces exigences. Le probleme toutefois est de taille et nous devrons en limiter I’éiendue en posant ici certaines hypotheses sim- plifcatrices que nous étudierons & la section 1.2. Signalons cependant que, malgré la simplicté relative des méthodes de calcul ut lisées, le lecteur pourra résoudre une vaste gamme de problémes pratiques. 6 — Chapitre 1 Figure 1.3. Représentation de linter- action entre les forces externes de surface {ui s'exercent sur la route et la chaussée, Figure 1.4 Répartition de forces de volume engendiées par la gravis ‘opposé & la résultante des forces sur Tautre corps (fig. 1.3). En out, la gravité cexerce une force sur chacun des points du volume d'un comps (fig. 1.4). Quoique les deux types de forces (de contact et de gravité) soient des forces externes (elles sont toutes deux causées par des actions extérieures aux comps considérés), elles sont différentes, car, dans le cas de la résultante au point de contact, on est en présence d'une force exteme de surface alors que, dans le cas des forces dues & la sgravité, on a affaire & des forces externes de volume. Forces de surface. Les forces de surface qui, comme leur nom I'indique, agis- senta la surface de la piece, peuvent étre exprimées soit par une force totale résul- tante, soit par des forces réparties (par unité de surface ou de longueur). Nous verrons des le chapitre 3 comment traiter ces dernizres. On determine les forces extemes de surface & partir des conditions d'équilibre (6quat. 1.1 ou 1.2), en utili- sant la géométrie du corps non déformé ; cela signifie qu'on négige les variations dangle et de longueur qui résultent de fapplication des forces. Cotte fagon de faire offre l'avantage ¢’éviter Introduction de lz non-linéarité dans le développement ‘mathématique. Elle donne des résultats adéquals, sauf lorsque les materiaux sont tellement mous qu'ils ne peuvent garder leur forme initiale sous leffet des forces appliquées (caouichoucs mous, tissus biologique, etc.) Léturle de cas particuliers de grandes déformations dépasse toutefols le cadre du présent volume. La figure 1.5 donne quelques exemples de représeniations de Vinteraction de sys- tdmes mécaniques par des forces ou des moments extemes. Dans 'exemple 1.1, nous faisons un rappel de la méthode employée en mécanique statique pour cal- culer les forces externes (nous utlisons la notion de diagramme du corps libre, DCL). Forces de volume. Les forces de volume, qui sont réparties en tout point du volume du comps, sont exprimées en urités de force par unité de volume, De telles forces sont créées par lo gravité, par les effets centrifuges, par des champs lectromagnétiques, et. Il ative souvent qu'on négige les forces de volume pour simplfier analyse d'un probléme ; on ne peut cependant le faire que si ces der- nigres ne représentent quiune petit fraction du chargement total agissant sur la pidce solicitée, 10 Chapitre 1 Figure 1.10 Los composanies de con- frainte agissent en I sur la face dont la normale est Taxe des x (face 3). Les mémes composantes de contrainte agissent au point [sur la partie droite du corps sectionné (voir convention de signes). Figure 1.11 Eiat de contrainte au point T monwant toutes les composanies de contrainte sur les faces négatives et leurs contreparties (primées) sur les faces positives. Lorsque les dimensions 4x, 4y et Az de I'élément tendent vers 2610, la valeur des composantes primées tend vers celle de leurs contreparties non primées. 1.6.2 Convention de signes La figure 1.10 présente les deux moitiés du comps original, sectionné selon le plan m. On aurait pu utiliser pour la partie droite, avec le méme résultat, le chemine- ment suivi précédemment pour déterminer les composantes de contrainte 0, Ty et Z_ au point I. Cependant, pour satsfaire & I'équilibre des forces interes, on auraitindiqué pour celes-ci un sens opposé & celui de la partie gauche. Pour avoir ‘des composantes de contrainte de méme signe lorsau'elles agissent dans des sens opposés sur des faces opposées, il faut adopter la convention de signes suivante + — Une face est positive lorsque sa normale externe est cirigée dans le sens positif un axe ; — Une contrainte est postive lorsqu’elle agit dans le sens positf d'un axe sur une face positive, ou dans le sens négatif d'un axe sur une face négative. Toutes les composantes de contrainte illustrées & la figure 1.10 sont positives. 1.6.3 Etat de contrainte en un point En reprenant le méme processus, mais en sectionnant le corps au point J selon un plan normal a l'axe des y ou a I’'axe des 2, on obtient les composantes de con- frainte suivantes = surla face normale a l'axe des y : oj, Te et Te 5 — sur la face normale a I'axe des 2: 0, Ty et T. Enfin, on peut isoler complétement le point I et identifier son état de contrainte en définissant six plans, de fagon & isoler un paralldlipipede infinitésimel de dimen- sions 4x, dy, Az (fig. 1.11). Notons toutefois que, sur deux faces peralldles (par ‘exemple les faces AEHD et BFGC) séparées par une distance infinitésimale Ax, les intensités des contraintes correspondantes ne sont pas nécessairement les mémes. ‘Ainsi, la contrainte normale 0”, agissant sur AEHD différe en général de la con- trainte a, agssant sur BFGC, mais d'une quantité infinitésimale. I est utile d'éablir dés maintenant une relation importante qui régit les contraintes, de disaillament. Considérons (fg. 1.11) les composantes de contrainte qui contri- ‘buent, par exemple, au csaillement selon le plan xy : les composanies 1, et fx. agissent sur les faces négatives, et leurs contreparties ry et Ty agissent sur les faces positives. Ces demigres peuvent étre différentes des premidtes mais, comme nous avons mentionné précédemment, d'une quantté infirtésimale Figure 1.15 Mise en évidence de mm > 0. tim LOE 19% amo IC a9 (On deéfinit la déformation de cisaillement 7 comme la tangente de la variation d'un ange originalement droit lorsque les c5tés qui sous-tendent l'angle tendent vers zéro. Pour les trois angles droits initiaux (AIB, BIC et CIA) dont les c6tés sont respectivement paralléles & xy, A yr et & zz, on a effectivement trois déformations de cisaillament : asso a0 he a “(5-7) fi #(§ err) am, (5 3 (1.106) & (1.100) Pour de petites variations d’angle, on peut supprimer tg dans les équations 1.10 si angle est exprimé en radians. Test plus facile de visualiser la déformation de disaillement lorsqu'elle ne se mani- feste que sur un seul plan (fig. 1.15). Les valeurs de e et de y sont adimensionnelles. Il est cependant usuel de les expri- mer en méttes par metre (m/m), en micrometres par metre (4an’m = 10° mim) ‘ou en pourcentage. Par afleurs, on peut exprimer 7 en radians. 1.7.2 Convention de signes ‘Nous adoptons la convention de signes suivante pour les déformations — Une déformation normale ¢ est postive lorsqui'il y a allongement (c'est d-dire accroissement de la longueur) ; = Une déformation de cisaillement est positive lorsque I'angle droit, sous-tendu par des cétés dirigés selon le sens positif d’axes de référence, diminue (fig. 1.15). Nous verrons plus loin que cette convention de sianes est compatible avec celle que nous avons adoptée pour les contraintes. EXEMPLE 1.3 On compare la forme d'une piéce rectangulaire ABCD (fg. 1.16) avant et apres sa déformation. On demande d'estimer les composantes de déformation, en suppo- sant que les déformations sont uniformes dans la piéce et qu’aucun mouvement ne se produit dans la direction de Taxe des z 18 — Chepitre 1 Aan25* = 19600? i F Figure 1.19 Exemple 1.4 (suite). 2. La contrainte normale, dans la section droite du barreau, est ilustée a la figure 1.19. On peut la considérer comme uniformément répartie (selon les inypotheses énoncées & l'exemple 1.2) ; par conséquent F = apg (N/mm) C) La deformation est, elleaussi, uniforme lelong du barreau. Done, d'aprés 'équa- tion 1.9b, on a: Sie fe = 28, (mm/mmm) @ doa sy e) 510 x 138 = 70,4 x 10° N/mm’ 1.9 PLAN DU VOLUME Dans ce promier chapitre, nous avons exposé succinciement cartains concepts cessentiels & l'étude générale de la matiére. Nous reprencrons et nous élaborerons davantage, plus loin, les notions éiablies ic, ‘Nous consacrerons les chapitres 2 a 6 a l'étude détaillée des principaux types de chargements simples applicables sur une membrure droite, soitla traction, la flexion et la torsion. Les formules que nous établirons sont a la base de la plupart des développement théoriques applicables & des géométries plus complexes. Aux chapitres 7, 8 et 9, nous étudieronsen détailles notions de contrainte, de déforma- tion et de relations constitutives ; nous pourrons alors mettre en relation les divers cas de chargements étudiés jusque-la. Au chapitre 10, nous examinerons les eri- ‘teres qui permettent de déterminer si un matériau peut résister aux contraintes que lui imposent les charges externes. ‘Nous tralterons du flambement et des notions d’instabilité au chapitre 11. Au chapitre 12, nous aborderons l'étude des contraintes dans le domaine plastique. Au chapitre 13, nous analyserons les comps @ géomérrie de révolution. Nous présenterons, au chapitre 14, des techniques de résolution fondées sur les méthodes dites «d’énergien. ‘Au chapitre 15, nous considérerons quelques cas d’assemblages mécaniques (soudlure, rivets et boulons) qui présentent un intérét pratique. Aux chapitres 16 et 17, nous nous attaquerons quelques notions plus avancées concemant la torsion et la flexion, Alla figure 1.20, nous présentons un plan du volume. Les relations entre les divers cchapitres y sont indiquées, ainsi que le niveau de dificuté de chacun. Le lecteur pourra ainsi choisir les parties du livre qui lintéressent plus particuligrement. 22 Chapitre 2 Figure 2.4 Exemple 2.1. On peut également évaluer la rigiité de ce bareau : on HE a SAE, Bacar (2.5) REMARQUES RELATIVES A LEQUATION 2.4 a) Bion que, dans exposé comme dars les figures 2.2 et 2.3, il ait 6 question de rmatériaux linéaires et non linéaires, nous nous limiterons désormais aux maté- rraux élastiques-linéares. En effet, la plupart des matériaux possedent, de toute facon, une zone élastique-linéaire, pour des déformations minimes. bb) Pour ces déformations minimes, le comportement élastique des matériaux est Je méme, qu’ll solt daa une traction ou une compression. Léquation 2.4 Sapplique done a ces deux cas. ©) En ce qui concerne la compression, nous ne tiendrons pas compte, pour le moment, de 'éventualté d'une instabilité due au flambement. Nous étudierons ce phénoméne en détail au chapitre 11 4) Léquation 2.4 est valable pour un barreau droit, de section constante, soumis & une force P a chaque extrémité. Pour toute variation de charge ou de secton, afin de calculer le changement de la longueur du barreau, il faut faire intervenir une longueurinfinitésimale dl. et écrire h P: 5 fa 26) Les deux exemples suivants illustrent l'application des équations 2.4 et 2.6. EXEMPLE 2.1 Le systéme moniré a la figure 2.4a est composé de trois barreaux alignés suivant axe vertical y. Sous l'action de P = 48 kN, F = 14 kN et T = 36 WN, calculer Ia contrainte normale dans chacun des barreaux ainsi que le déplacement vertical de Pextrémité A. Solution La figure 2.4b illustre les DCL des trois parties avec leurs réactions internes F), Fy et Fs, Les conditions d’équiibre donnent : 1. Fy = F= 14KN (compr) 2. Fy= T—F=221N (tension) 3. Fa= T-F-P=-26KN (compr) On obtient les contraintes par 'équation 2.2 : 2 A = TOMY «0,254 109 mt: “Ro -4x108 A 0,254 107 m? Ny 85x10 %, (compe) 26 © Chapitre 2 Figure 2.7 (ex 2.4) Déplacement de Vextrémité B d'une membrure subissant tun allongement P ? 6, =-abaT (2.11) qa (211) ‘Au chapitre 9, nous reprendrons ces notions en les généralisant, EXEMPLE 2.3 On soumet un barreau d’aluminium (E = 70 GPa, « = 23 x 10% °C), de 100mm? de section et de 2 m de longueur, & une force axiale de traction de 10 KN. On demande de calculer l'abaissement de température nécessaire pour que Vallongement total du bareau soit nul Solution Léquation 2.9 donne : aot Le ‘ao ae ~aAE 0x10 (23 110) x (100 105) « (70 10 = -62,1°C ‘Signalons que la contrainte n'est pas nulle et qu'elle agit en tension ; ainsi P _ 10x10 @ =F 2 1X1 100 N/mm? = 100 MPs 2.4 SYSTEMES ISOSTATIQUES : RELATIONS ALLONGEMENT-DEPLACEMENT Dans les systémes isostatiques des exemples présentés jusqu'’a maintenant, es équa- tions d’équilbre suffisent pour déterminer toutes les réactions. Par conséquent, il est relativement simple d’obtenir les déplacements. Cela est également ilustré dans les trois exemples suivants. EXEMPLE 2.4 Dans plusieurs systémes composés de barreaux coplanaires reliés entre eux par des joints pivotés (on appelle ces structures des fermes), la relation entre le change- ment de longueur du berreau et le déplacement du joint peut servir & éiudier le comportement de la structure, On considére un barreau droit AB (de longueur L) ayant son extrémité A fixée & ‘un appui immobile a l'aide d'une rotule ou d'un pivot ; 'axe du barreau fait un ange @ avec I’axe x. Sous leffet d'une force interne, le barreau subit un change- ment delongueur det 'extrémité B se déplace en B’ (fig. 2.7) : le déplacement BB’ 30 Chapitre 2 o Pe Figure 2.10 Exomple 2.7. Les exemples qui suivent ilustrentla méthode de résolution de problémes concer- nant des systgmes hypersiatiques. EXEMPLE 2.7 Un barreau rigide ABC (A est un pivot) est soutenu par deux barreaux métal- liques 1 et 2 (fig. 2.10a). On applique & une distance x du pivot une charge P de 10 IN. Par ailleurs, on connait les données suivantes 150 GPa et (Cnacpem)i = 20 MPa; 100 GPa et (Craxpemla = 10 MPa. a) pour le barreau 1, A, = 400 mm?, E, b) pour le barreau 2, Ay = 500 mm®, Ey (On demande de calculer 1. Ia distance x & laquelle il faut appliquer la charge P pour que la contrainte dans Tun ou Tautre des barreaux niexcéde pas la valeur permise (pax pm) 2, la valeur des contraintes dans les barreaux 1 et 2; 8. le déplacement vertical de 'extsémité C. Solution La figure 2.10b représente le DCL du barreau rigide ABC et le déplacement, forte- ment exagéré, de l'extrémité C. Il s'agit bien ici d'un eyettme hyperstatique, puis- qu‘un seul des deux barreaux 1 et 2 aurait suffi A assurer l'équilibre du barreau ABC, Suivons les trois étapes de résolution. Equilibre (EM), = 0, [+] (R <2) + (R x3) ~ Pe = 0 () Il est inutile ici de recourir & une autre équation d'équilbre (p. ex., (ZF, = 0), car nous aurions alors une inconnue de plus, la réaction verticale au pivot A. Compatibilité géométrique La géométrie de la déformation, ilustiée & la figure 2.10, montre que les bar- eaux 1 et 2s'allongent selon la proportion suivante : 3 372 (>) Relations forces/déplacements Ici, la température est constant. Pour chaque tarreau, l'équation 2.9 s'écrt = Ril AEs soit 34° Chapitre 2 Figure 2.12 Exemple 2.9. EXEMPLE 2.9 La structure montrée & la figure 2.12a se compose de trois barreaux ; les joints sont pivotés. Pour une charge P = 20 KN, calcular la contrainte normale dans chaque barreau ainsi que le déplacement du joint commun A. Solution ‘Nous utliserons la méthode des déplacements. a) Equilibre au joint A (fig. 2.12b) Feosa = Fyeos 8 (a) Fisina + Fy + FysinB = P (b) 'b) Relation force-allongement 2X 0,005? x 200 x 10? A= kd ot = (1,2/cos30) 11,336 x 10° N/m (@y FX 0,005? x150x 10? = 9,817 x 106 N/m 12 ym (a) Sz ot hy £0,008? x 100 x 10? ah Bee 1,2/60830 = 3,628x10° N/m (e) 38° Chapite2 Figure 2.14 Cylindre ouvert & parol mince sous pression. Etude de la défor- mation. 2.6.3 Etude des allongements Pour étudier la déformation du cylindre, il nous faut reprendre le concept de trac- tion uniaxiale. La figure 2.14a monte le cylindre coupé longitudinalement sur une seul ligne; les deux bords en sont légirement écartés pour permettre d'ihister la contrainte circonférentille 0. Puisque la paroi est mince, on peut développer completement le cylindre (fig. 2.14b) et obtenir ainsi une feuille de longueur Zr et de section bt. On calcule l'allongement circonférentie! de la feuille a l'aide des équations 2.4 et 2.15: 2ar?p E E (216) Silly avait en outre une variation de température AT, Tallongement serzit, selon Péquation 2.9 2ar2p E 2 2 a vera) ean tE Du point de vue pratique, ce n'est pas Vallongement circonférentiel qui nous intéresse, mais plut6t la variation du rayon, 4, (fig. 2.14c). Géométriquement, 8 + a(2nr)ar périmétre final = 2ar + 5, = 2a(r+ 3) (2.18) » © 42 Chapitre 2 Figure 2.18 Exemple 2.12, Or F, est engendrée par leffet qu’exerce la pression surla surface du bouchon A,, (4, = 2, par approximation) ; par conséquent F= arp o=2 (220) En général, on peut étudlier effet de la pression inteme en combinalson avec celui d'une force axiale queleonque (fig. 2.17e), puisquil sagt A précisément de application directe des concepts présentés au début de ce chepitre. On objent mie 2” Bert "Nous n’aborderons qu’au chapitre9 la défermation due & la superposition de con- ‘raintes (crconférentiele et longitudinale). (221) EXEMPLE 2.12 Les deux eyiindres de la figure 2.18 sont identiques. Toutefois, l'un repose sur sa base, alors que l'autre est supporté par son extrémité supérieure. On demende d'étudier les deux conditions d’appui différentes et de calculer la valeur des con- traintes dans chacun des cas. La force F est de 100 kN pour les deux cylindres. Solution 1. Aucune force longitudinale n’agit sur la paroi du cylindre reposant sur sa base (fig. 2.18a). IIs'agit donc ici d'un cylindre «ouvert» On détermine la pression exeroée par la force F comme suit F surface du piston 100-000 «31893106 N/m? xo o,=0 9 = PE BBX XOL 639 108 N/m? oo = 87 Ms 2. Par contre, une contrainte longitudinale se développe dans la parol (fig. 2.18b). On a done : pr =o Sp = 3.83 MPa et Oy = 63,7 MPa uisque la contrainte circonférentielle est la méme pour les deux cylindres. 46 Chapitre 3 @ a » Figure 3.4 Exemples de poutres a) sysiemes isostatiques ; b) systémes hyperstatiques. Figure 3.5 Illustration de leffort tran- chant V et du moment figchissant M sur lune section a-a quelconue (V et M sont positif) Comme pour le chargement uniaxial (chap. 2), si les équations d'équilbre sont suffsantes pour déterminer les réactions aux appuis en fonction des charges appli- quées, la poutte constitue un systeme isostatique ou statiquement determing (fig. 3.4a). La poutre, par contre, constitue un sustéme hyperstatique ou stati- quement indéterminé si le nombre de composantes de réactions excéde le nombre d'équations d’équilibre qu'on peut établir (fig. 3.4b). Dans le présent chapitre, ‘nous nous limiterons &I’étude des systémes isostatiques ; nous r'aborderons I'ana- lyse des systémes hyperstatiques qu’au chapitre 5. 3.3 ETUDE DE LEFFORT TRANCHANT V ET DU MOMENT FLECHISSANT M Soit une poutre ABC soumise & une charge P (fig, 3.5a). Considérons la section a-a, ste @ une distance x de I'origine du systeme de coordonnées. Les diagrammes du corps libre (DCL) des deux patties de la poutre apparaissent a la figure 3.5b. Un effort tranchant Vet un moment fléchissant M affecient chacune des parties & la section a-a. Puisqu'il Sagit de forces et de moments internes, les sens de V et de M sont opposés sur les deux parties de la poutre (fig. 35b). On représente ainsi effet d'action et de réaction sur chacune des deux parties. La convention de signes que nous établirons concernant V et M est similaire a celle que nous avons définie & l'article 1.6.2. Ele nous permettra de représenter adé- ‘quatement I'équilibre des forces internes sur des sections opposées. 3.3.1 Convention de signes ‘On peut résumer ainsi la convention de signes ~ Une face est positive lorsque sa normale externe pointe dans le sens positif d’un = Une force et un moment interes sont positifs lorsqu'lls agissent dans le sens positif d'un axe sur une face positive, ou dans le sens négatif d'un axe sur une face négative. 50 Chepitre 3 Figure 3.11 Exempies de charges réparties et de leur résultante : a) charge ‘uniformément répartie ; b) charge uni- formément croissante Figure 3.12 a)etb) Les deux poutres, bien qu’elles soient soumises & des charges équivalentes, ne subissent pas les memes reactions interes. La résultante est représentée par l'aire du diagramme de chargement de la charge xépartie, et sa ligne d'action passe parle centroide® de cette aire, La figure 3.11 présente deux exemples de calcul de résuitantes : le premier Sapplique @ une charge uniformément répartie et le second, & une répartition uniformément croissante. a= mp ow NOTE : On ne remplace une charge répartie par sa résulkante que lorsqu’on ‘veut calculer des réactions externes. Il est facile de constater que la poutre de la figure 3.12a niest pes soumise aux mémes réactions intemes que celle de la figure 3.12b, méme si des chargements stetiquement équivelents sont appliqués ‘& ces deux poutres. (3) 2, Neus utisonsce tne de prince & sone de gravis cu rite & confusion (app 54 Chapitre 3 Figure 3.16 Eifet d'un moment con- ccentré sur le diagramme du moment fléchissant. Figure 3.17 Exemple de moment concentré. ch o an) 3.6 MARCHE A SUIVRE POUR TRACER LES DIAGRAMMES DEVETDEM A partir des démonstrations ot des constatations précédentes, nous allons établir la marche a suivre pour tracer les diagrammes de Vet de M relatifs aux poutres, Constituant des systemes isostatiques. I faut : 1. Calculer les réactions ; 2. Tracer le diagramme de V en fonction de x (ia forme de la courbe est détermi- née par les équations 3.5 ou 3.7) ; 3. Calculer les valeurs de V aux sections od un changement d'intensité des charges ou des réactions externes se produit; 4. Localiser les points od V = 0 (ces points sont importants, puisque, d’aprés Téquation 3.6, c'est la que M aiteint une valeur maximale ou minimale) ; 5. Tracer le diagramme de M en fonction de x (la forme de la courbe est détermi- née par les équations 3.6 ou 3.8) ; 6. Calculer les valeurs de M aux points od V = 0. Les exemples suivants illustrent cette marche a suivre. EXEMPLE 3.3 La figure 3.18 représente une poutre teposant sur des eppuis simples, soumize & un chargement uniformément réparti de 2 kNim sur une partie de sa longueur. Etudier ies variations de V et de M et en tracer les diagrammes en indiquant les zones critiques. Solution 1. Réactions (fig. 3.18b) La résultante de la charge répartie permet de simplifier le calcul des réactions. Ona ainsi : = 2 KN/m 10m = 20 kN 10 2 Puisque le syst@me est en équilibre, on peut écrire : (ZM)p = 0 [+], (Re x10)-(RX7) =0, Ry = 14 kN (ZF), =O [FT] Re-R + Rp =0, Ry = ON Sm Figure 3.20 Etude d'une charge mo- bile sur ure poutre reposant sur des appuis simples : a) cas général de chargement ; b) diagramme type des moments; c) Vet Ma la section corres- pondant & la pesition de Pp. 3.7 EXEMPLE D’APPLICATION : CHARGE MOBILE Il arrive quelquefois qu'une pout soit soumise A un systéme de charges con- ccentrées, séparées par une distance fixe et pouvant se déplacer le lnngde la poutre (parexemple un véhicule roulant sur un pont). La figure 3.20a ilustre le probléme de facon assez générale. IIs'agit d'une poutre AB reposant sur des appuis simples A ses extrémités ; les trois charges P,, P» et Ps, séparées respectivement par les distances fixes a ot b, ot agiscant cur la poutre, peuvent se déplacer comme un ensemble. I faut se rappeler ici que, lorsqu'une poutre est soumise & des charges concen- ‘rées, le moment fiéchissant maximal se produit a la section oi une des charges ‘est appliquée (fig. 3.206). Il sufit donc de déterminer la position des charges qui ‘engendrera le moment fiéchissant maximal, Comme nous le verrons aut prochain cchapitre, on se base principalement surle moment figchissant pour determiner les dimensions d'une poutre:il est done essentiel d’en connaitre la valeur maximale. Prenons, par exemple, la charge P. Pour calculer les réactions, on détermine dabord, la résultante R des trois charges, ainsi que sa ligne d'action e par rapport @ la charge F2. En appliquant I'équation d'équilibre des moments par rapport a B (fig. 3.20a), on obtient : Ra fu ~x-e) 9) (On peut également déterminer le moment fléchissant agissant sous P, & Vaide de Péquation a équilibre (fig. 3.20c) ; on a ainsi : Mz = Ryx ~ Ra = k(n x e)x— Ra (3.10) qe x ~ Fi Pour obtenir la valeur maximale de M,, on dérive 'équation 3.10 par rapport & x et on la pose égale A zér0 ; on obtient : dM, Ri -2x-e)=0 & 7 ce qui donne la position xp pour la charge Pz : Eee a2 2 doa bemth (1) 62 Chapitre 3 Figure 3.23 Solution de l'exemple 3.5 : détermination du moment fléchis- ‘sont maximal. Figure 3.24 Solution de 'exempie 3.5 : détermination de effort tranchant ‘maximal. sous droits d'auteur 66 © Chapitre 4 y+ 15 e ectien plane ‘event deformation (gy compas Figure 4.1 (suite) | Géométrie de la déformation d'une poutre en flexion pure (M > 0) ) Pour ce moment M positf les fbres supérieures se rétrécissent et les fibres infé- rieures s‘allongent. Il y a donc un plan longitudinal horizontal dans lequel la longueur des fibres ne change pas : par définition, ce plan est appelé lan neutre (avant déformation). Laxe horizontal formé par l'intersection du plan neutre et de la section longitudinale verticale de la poutre est appelé fibre neutre. lest d’usage de faire coincider laxe des x avec la fibre neutre, comme la figure 4.1e. Le reyon de courbure p est, par définition, celui de la fibre neutre. On appelle intersection du plan longitudinal horizontal et de la section transversale laxe neutre (fig. 4.1a et b). 70° Chapitre 4 Figure 4.5 Exemple 4.1, EXEMPLE 4.1 La figure 4.5 représente une poutre encastrée, de section rectangulaire a x b (ott b = 1,S0). Cette poutre est soumise & un moment de flexion M, La contrainte normale maximale permise étant oj, on demande de calculer le rapport des capacités de résistance @ la flexion de la poutre ainsi que celui des rayons de courbure de la fibre neutre selon les deux orientations montrées aux figures 4.5a et. Solution Le moment étant uniforme le long de la poutre, on calcule le moment nécessaire [Pour provoquer une contrainte normale maximale égale eH 6.6) Plusieurs des méthodes de calcul de la fleche des poutres reposent sur I'équa- tion 5.6. C'est une équation différentielle du second degré, dont la double intégra- tion permet d’obtenir la fléche v désirée. Cependant, comme nous le verrons, la résolution de Péquation 5.6 se complique parce que, en général, MEI n'est pas ‘exprimé par une foncion continue surtout la lnngueur de la poutre. Les diverses ‘méthodes de résolution ont dane pour but de smplfier ls caleus d'une facon ou d'une autre. 5.3 METHODE DE DOUBLE INTEGRATION ‘Aver la méthode de double intégration, on résout directement I'équation 5.6 ; ainsi: dot oo. fM az wera (5.7) ‘i M ~ += [(JHa}erere ia Les constantes d'intégration C, et C sont déterminées par les conditions aux rives (égelement appelées conditions aux frontiéres). Si on ne peutpas exprimer la fone- tion MIEI par une seule fonction, on doit effectuer l'intégration en divisant la pou- tre en parties diverses le long desquells il devient possible d’exprimer M/EI par tune fonction. Lexemple 5.1 ilustre cette méthode de résolution. EXEMPLE 5.1 La poutre ABCD, reposant sur des appuis simples en A et en D, est soumise en B { une force concentrée de 16 KN (fig. 5.4a). La section transversale de la poutre est de 60 mm x 80 mm, et le module d’élasticite du matériau est de 200 GPa ; on demande de calculer la flache de la poutre au point C. Solution ATexemple 3.1, nous avons étudié en detail une poutre similaire. Nous nous limi- terons done ici essentillement aux étapes importantes de la résolution, en ce qui concerne le calcul des efforts tranchants et celui des moments fléchissants. 1. A partir des conditions d’équilibre, le calcul des réactions externes donne Ry= IDEN et Ry=4kN La déformation des poutres en flexion 16K 2. Les efforts tranchan's et les moments fléchissants subissent une discontinuité en B. Il faut donc étudier deux zones distinctes ; pour la zone AB, od Osx<1 (m),ona: 12kN @) M12 (kNem) () et pourla zone BD, ot 15x <4 (m), on a: V=4kN © M= A(x -4) (kN-m) @ 3. A partir des équations 5.7 et 5.8, on peut déterminer lexpression de la pente et celle de a flache. Puisque, ici, EI est constant tout le long de la poutre, il est plus simple ¢'éerie = Elp = Jars, 69) two eifou ee, issn Pour la zone AB, ot 0 uo} sajedpuug Tg neaIqeL, La déformation des poutres en flexion Nous allons maintenant montrer comment, a partir des fonctions de singularités (définies par les équations 5.11 & 5.13), des régles d’intégration de ces fonctions (€quat. 5.14 et 5.15) et des équations réiant le chargement, effort tranchant, le ‘moment fléchissant, la pente et la fléche, il est possible de déterminer systémat- quement la fléche d'une poutre. 5.4.2 Chargement exprimé par fonctions de singularités Les caractéristiques particuliéres des fonctions de singularités les rendent bien adap- ‘62s & la représentation des chargements imposés & une poutre, comme illustré au. tableau 5.1 ; il est & souligner que la convention de signes pour le chargement est ‘explicitement incluse dans chaque fonction qix).. EXEMPLE 5.2 On demande d’exorimer les chargements ilustés & la figure 5.5 a l'aide des fonctions de singularites. Solution 1. Figure 5.50 Ici, on est en présence d'une fonction échelon commencant a x = 1 m et devant etre interrompue & x = 3 m. On peut donc éenire : g(x) = 10(x ~ 1)? ~ 10 (x ~ 3)" kN/m 2, Figure 5.5b Dans ce cas, la fonction rampe commencant & x = 1 m doit ére inierrompue x = 3 m, alaide non seulement d'une fonction rampe de signe opposé, ‘mais également d'une fonction échelon. Done =O) gt ded a(x) = 228 (ay - 9 ‘Unités : win sim ih m 3. Figure 5.5c Ici, & x = 1 m, on doit combiner une fonction échelon avec une fonction rampe. ‘On en fait autent x = 3 m pour interrompre le tout 30 (x) = -30(x ~1)" + 30-10 a1 & 103 104 Chapitre 5 Figure 5.5 Exemple 52. 4. Figure 5.54 Pour exprimer un moment concentré ou une force concenitée, les fonctions de singularités ordre négatifr’existent qu’au point d'epplication. D/aprés la conven- tion de signes, un moment externe positf agit dans le sens des aiguilles d'une montre ale) = 10(x =1),, + 100(r ~ 2.5) = s0(x = 4), = 20(x 5.5), Unites : KN/m = kN-m(m)?, KN(m)", —-KN(m)",—_kN-m(m) NOTE : Les unités exprimant q(x) sont toujours des unités de force divisées par des unites de longueur (par exemple KN/m). Il est conc important de retrou- ver sustématiquement ces unités & chaque terme de l'expression des fonc- tions de singularités, comme on Ta feit au-dessous des expressions concernant les cas 5.5b et 5.5d, lest intéressant de remarquer qu'on peut trouver lexposant de la fonction de singulartés en satisfaisant & cette simple régle d’unites. ats ate 40K 10K\m o Lf xy OL fim a0 ax 1006 101m 20K cc) 1 3 em = LD x(n) 10Km 7 | eee 125 4 85 2018 5.4.3 Diagrammes de V et de M par fonctions de singularités A parlir des relations entre le changement (q), lefforttranchant (V) et le moment Aéchissant (M) établios au chapitre 3, on peut exprimer Vet M par des fonctions de singularités comme suit : J qd (5.16) ve fre isi Les deux constantes d’intégration dans les expressions de V\x) et M(x) sont nulles, car pour une section située & gauche de la charge la plus & gauche, Vet M prennent des valeurs nulles. La déformation des poutres en flexion Lexemple 5.3 illuste Ia représentation de I'effort tranchant et celle du moment féchissant par des fonctions de singularités. EXEMPLE 5.3 On demande d'abord 'exprimer, & laide de fonctions de singularités, effort tran- chant V et le moment fiéchissant M de la poutre de 'exemple 5.1 (fig. 5.4 ot fig, 5.6) ; ensuite de déduire que ces fonctions sont équivalentes aux équations (a) a (d) de cet exempe. Solution 1. Chargement Surla poutre isolée (fig. 5.62), ily a 3 charges concentrées Ry = 12 KN (8x = Om), P= 16kN(ax= 1m) et Rp = 4KN (ax = 4m) ; expression q(x), en kilonewtons par métre, s'écrit alors comme suit aa) = 12(s), — 16(x 1), +(e = 4), @) La discontinuité a lieu lorsque x = 1 m ait («= etx = 4m). i qu’aux extrémités de la poutre 2. Effort tranchant [équat. (a) et (c), ex. 5.1] Lintégration de I'équation (a), puisqu’elle change le signe, donne V (en kilo- newtons) : Soa lorsque 0 < x <1, ¥ = -12 © 12416 =4 @ v 12(x — 0)” + 16(x = 1) - 4{x - 4)" () ‘On constate que lorsquel a, Pour simplifier le calcul des aires, il vaut mieux redessiner le diagramme des moments fiéchissants par parties en considérant chaque charge séparément (fig. 5.10d et e). Alors : M(x) = My + MG ala) ~ P(x! 4) Caleul de Acq (fig. 5.104) 1ft, (£) 1 5 (6). Pb yay Aaj wae ($)-3 (2 ew) w 1b) Calcul de Aya Loreque x < @ (fig, 5.10d), on a: L[t p(x Soa = a 5a(z xy]. Pox 3) cen & etlorsque x > a (fig. 5.10e), ona _ Phxt bey = 2 GEIL (a) "i obit wee NN A 7 Lat.” Li, sabe Figure 5.10 Exemple 56. 12 Chapite 5 Alors, & partir des équations (a) (b) et (c), lorsque x $a, on a: Pox GEIL -?] e) et, & partir des équations (a), (b) et (d), lorsque x > a, on a ol [Ee -#-2)+0-2)| 0 2. Expression de la fléche maximale Soitd (x =), le point oil la flache atteint sa valeur maximale (en valeur absolue). Puisque la tangente en J doit etre horlzontale (fig. 5.10f, il suffit de poser eu = |a| @ Aca _ Pb L 6EIL et on obtient gy l'aide du théoreme | En supposant que x, < a et en remplagant D par J (fig. 5.10d), on a lena a) (n) surface du triangle sous M/ET fi -ale) ‘Alors, & partir des équations (g), (h) et (i), on obtient : Pas a Pb Ph (2 -#) oan GEIL d'ot B ge Léquation () rest valide que lorsque x) L/2, on ax, ™, (EF), = 0 > Ry PL Dans le cas de la poutre de la figure 5.16b, par contre, l'appui supplémentaire en B rend le systeme statiquement indéterminé, ou hyperstatique ; en effet, on nia que deux équations d’équilibre, alors qu'll y a trois inonnues (M,, Ry et Re). Lhypersiaticilé, dans ce cas, est du premier degré (nombre d'inconnues ~ nombre d'équations d’équilibre = 1). La poutre de la fgure 5.16 constitue un systme hyperstatique du second degré, puisqu'l y a quatre réactions inconnues (Ms, Ra, Mc et Rc) et qu'on ne dispose toujours que de deux équations d'équilbre. Par conséquent, le caractere particulier d'une poutre constituant un systéme hyperstatique estla présence dappuis (ou de réactions) surabondants, qu'on pour- rait fort bien physiquement dter sas risquer de rendre le systéme inutilsable. Ainsi, les trois poutres de la figure 5.16 sont encastrées & gauche, ce qui est potentielle- ‘ment suffsant pour supporter a charge P. La déformation des poutres en flexion 123 Pour déterminer les réactions surabondantes, dans le cas d'une poutre consti- tuant un systéme hyperstatique, on fait appel a la notion de compatibilté géomé- trique (chap. 2). A Taide des exemples 5.11 &5.13, nous allons montrer comment aborder la résolution de problémes posés par de telles poutres. Nous verrons en premier lieu que la méthode des fonctions de singularités est particuliérement bien adaptée a ce genre de problémes, & condition que la poutre ait une rigidité de flexion El constante. Nous démontrerons ensuite que, dans les cas généraux, nous ‘Pouvons toujours utiliser la méthode de superpostion. EXEMPLE 5.11 Une poutte ABC (fig. 5.172), encasiée en C, repose sur un appui simple en A. Avant qu'on applique la charge P au point B, la poutre était simplement en contact avec l'appui, au point A. On demande de calculer les réactions et de tracer les diagrammes des efforts tranchants et des moments féchissants (sechant gue la poutre a une rigidité de flexion EI constante), a leide de la méthode des fonctions de singularités. Solution La figure 5.17 montre le DCL de la poutre ainsi que sa courbe élastique. On applique tout ¢'abord les conditions déquilire statique dont on dispose ; on a (ZF), = 0 Ry + Ro =P ) (Ze a On est ici en présence d'une poutre constitant un sysieme hyperstatique du premier degré puisqu'une seule réaction inconnue subsiste. On peut utiliser — la méthode des fonctions de singularités pour déterminer cette réaction inconnue. i (On formule d'ebord expression du chargement qu'on intégre ensuite de la fagon : t © habituelle. On a ' P s (x) = = P(x a), + termes en (x - L) © : T Te © Fal cculoe | pi | dou ‘etostque {a'ntexion | 0 > Ry — Ph + Mc =0 O) AF Re (a) = ot © (e) En posant maintenant les conditions aux rives, on obfient lorsque x = 0, v = 0 (appui rigide) et C, = 0 lorsque x = L, @ = 0 et v = 0 (encastrement rigile) Figure 5.17. Exemple 5.11 124° Chapite 5 Alors, d'apras l'équation (d) Xp Pe o=BP-+G @ et, c'apres l'équation (e) Rp Pp “p-lpsqe 3 ete (hy Les équations (a), (b), (g) et (h) constituant un systeme de quatre équations & quatre inconnues (Ry, Re, Mc et C,), le probleme est résolu. Les réponses sont les suivantes : Pb ty = 2 (BL = b o Baas (BL - 5) CO) Re = © (20 - 318? + 53) @ 2 w Pab Mc = 5 (21 ~) () Pea 1 0 aL ‘On peut maintenant tracer les diagrammes des efforts tranchants et des moments Aéchissants de la fagon habituella (fig. 5.17e et 5.17d). NOTE : La conformation de la courbe élastique approximative (fig. 5.17b) trouve confirmation dans le diagramme des moments fiéchissan‘s (fig. 5.17¢). En particu- lier, on remarque la présence d'un point I oit le moment est nul, ce point indiquant le point d'inflexion de la courbe élastique. Figure 5.18 Exemple 5.12 EXEMPLE 5.12 ‘On demande ici de résoudre le probleme posé & (‘exemple 5.11 en utiisant Ia méthode de superposition. Solution La méthode de résolution appara la figure 5.18. En premier liu, on supprime la réaction Ry et on calcule la féche v; due & la charge P (tabl. 5.2, cas 2a). Ainsi Pot in| = FE (3-6) (vers te bas) (a) Aprés quoi, on calcule la fléche ¥, due & la réaction Ry agissant seule (tabl. 5.2, ‘cas 2b). On obtient alors : La déformation des poutres en flexion 125 Rul (vers te haut) © i,| = Ad La condition aux rives exige que |v4| = |vel, puisque l'appui en A est rigide ; alors, a partir des équations (a} et (b), on trouve : Poe 28 On artive au méme résultat qu’a exemple 5.11. On peut ensuite utiliser les équa- tions ¢ équilibre pour déterminer, le cas échéant, le moment et la réaction au point dencastrement C. Enfin, on peut tracer les diagrammes de V et de M. R, (3-5) ) NOTE : On pout utiliser la méthode de superposition conjointement aver une autre méthode de calcul des figches. Ainsi, on aurait pu trouver les résultats (2) et (b) a aide de la méthode des moments d'aires, EXEMPLE 5.13 Un rail de 8 mde long, formé d'un profilé $150 x 26 (app. C), est encastré a ses deux extrémités (fig. 5.19a). On prévoit appliquer sur ce rail une charge mobile P de 10 KN et on décide de le renforcer en le soutenant & mi-longueur a Taide d'un barreau d'acier de 10 mm de diam@tre. On demande d'étudier le comportement du rail en flexion, lorsque la charge se déplace d'un encastrement a l'autre. Lacier utilisé a un modéle d’élasticité E = 200 GPa. barsau (amet = 10mm) E =2006Pa igh x 25 ° Figure 5.19. Exomple 5.13. La charge Pees mobile. 126 Chapite 5 Solution La symétrie du systéme permet de se limiter & étude du comportement du rail lorsque la charge se déplace de A a C. Les figures 5.i9b et 5.19¢ ilustrent, respec- tivement, la conformation de la courbe élastique du rail, lorsque la charge P est située & une distance d du point A, et lorsqu’ele agit au-dessous du support, au point C (d = L/2 = 4m). Dans les deux cas, un certain déplacement vertical se produit la section en C, parce que le support en ce point nest pas rgide. 1) Diune part, on peut calculer le déplacement au point C en considérant I'allon- gement du barreau FC a l'aide de la relation suivante (chap. 2, équat. 2.4) : _ Robee Rox2 (AE) ge © 0,005? x 200 x 10° = 1,273 x107 Re (m) Src (a) 1 faut tenir compte du sens du déplacement du point C au moment de poser les conditions de compatbilité géométrique. ) Dautre part, on peut calculer le déplacement de C en examinant la fléche de la poutre ABCD. On utilise & cet effet la méthode des foncions de singulariés. Ainsi a(x) = -Ma(s)., + Ra(x), ~ P(x~d), + Re (x —4),, + termes en (x ~ 8) o Elg(x) = -M4(x)' + gy - oe -dy + kw -4 4G ® et (a) 1. Conditions aux rives a) Lorsque x = 0, @ = Oet v = 0 (encastrement rigide), d’ou C.=G@=0 fe) Bae = 8 0 et v = 0 (encastrement ric i}: ), d’od (équat. (c) et 0 = 8M, + 32%, -F (8a) + 8k o ad 26 5 F @ adja eR 0 = 32M, + SR, - E(B -d) + Re 2. Conditions de compatibilité géométrique Ax=4mye= la poutre correspond a un allongement du barreau). (On peut calculer la rigidité de flexion, puisque, pour un profilé S150 « 26 : = 109 x10° mm* (app. C) 10,9 x 10° m* Ona done: EI = (200 x 10°) x (10,9 x 10%) = 2,18 x 106 Nem? Alors, & portir des équations (d), (e), (h), (i) et (a), on obtient -2.18 x 10° x 1,273 107 Re = Ag? +See -2(4 -ay -O.2775Re = 3M, + 10,672, — fa -ay 3. Conditions d’équilibre (ZF), = 0 Ry + Ret By - P= 0 (2M), = 0 -My + Pd ~ARe - 8p + Mp =0 4. Caleul des réactions La deformation des poutres en flexion i) (le signe négatif tient compte du fait que la flache négative de (H) W 0 w 0 ‘On étudie on premier lieu le eyetéme de trois équations (P(g) et (i) & trois incon- rues M,, Ra et Rc. Aprés quoi, on peut éventuellement calculer Ry et Mp al'aide ddes équations (k) et (I). Les réponses sont les suivantes (lorsque P = 10 C00 N) : Mg = -566,58(4 - d)8 + 127,04(8 - d)? - 449,72(8 - d?? Ry = -283,29(4 - d)? + 102,58(8 - d}? ~ 381,11(8- d?* Re = 566,58(4 - d)® ~ 283,29(8 - d}* + 1699,73(8 - d)* A partir des équations (k) et (I), on obtient : Ry = 10000 Ry Re (m) {n) (0) @) 127 128 Chapire 5 Mp = My + 4Re + 8Rp ~ 1000004 (@ Le tableau 5.3 indique les résulta's pour quelques valeurs caractérisiques de d lorsque P = 10 000 N. Tableau 5.3 Résulats relatifs A exemple 5.13, pour P = 10 000N, et diverses valeurs de d (fig. 5.19) da Ma Re Re Ro Mp @ | om] © | © | & | ow 0 0 10.000 0 0 0 1 6240 8860 1420 280 -320 1,58 7050 7420 3130 550 630 2 6720 6170 4530 -700 -780 4070 | 3010 | 7650 | -660 | 620 4 s40_| 470 | 9070 47 | 930 Quelques erreurs, dues & l'arrondissement des calculs, r’enlévent pas leur intérét aux résultats. Par ailleurs, on peut faire les constatations suivantes. a) Lorsque d = 4 m, la réaction Re vaut 9070 N, alors que P est égal & 10 000 Ny, ce qui prove que la tige FC, qui absorbe 90,7 % de la charge, renforce adéquatement le systime. On peut alors calculer la lache en Ca l'aide de léquation (a), ce qui donne Be = (1273 x 107) x 9070 = 0,001 15 m = 1,2 mm b) Lorsque d = 1,58 m, M, atteint se valeur maximale (7050 Nem). La figure 5.20 illustre, pour ce cas, les diagrammes des efforts tranchants et des moments fléchissants ainsi que la courbe élastique approximative. On peut y temarquet, en particulier, les changements de courbure aux deux points diinflexion de la courbe élastique entre A et C (fig, 5.20d). Les quelques caleuls suivants s avérent intéressants. = Fche en C [@ pattir de 'équation (a), lorsque Re = 3130 N] : Se = (1273 x 10”) x 3130 = 3.98 x 104m 0,398 mm ~ leche en B [8 partir de l'équation (4), lorsque x = d= 1,58 m] Elv(L,58) = am (58) +e (158) +0 La déformation des pouttes en flexion 129 Figure 5.20 Exemple 5.13, (d= 1,58 m) Avec les valeurs de M, et de R, contenues dans le tableau 5.3, on obtient 108 (15097 + 72 (59) Zien = -1,80% 103 m_(vers le bes) Ye 5. Calcul de la contrainte de flexion Enfin, il est intéressant de calculer la contrainte normale (maximale) de flexion & eneastrement, au point A. Diaprés I'équation 4.10, on a : 130 Chapire 5 ” 4 @ that Figure 5.21 Feffort tranchart, Fiche sous l'effet de oi) My = 7050.N-m S, = 144 x 10 mm’ (pourle profilé $150x 26) Done 7050 144 x 10° Cette derni¢re valeur est tres raisonnable considérant le type d’acier couramment utilisé pour les constrictions métalliques. low 49 x 10° N/m? = 49 MPa 5.8 FLECHE SOUS LEFFET DE LEFFORT TRANCHANT Nous avons couvert les différentes méthodes couramment utlisées pour évaluer la fleéche d'une poutre sous Feffet du moment fichissant ; cette fleche représente adéquaterent le déplacement latéral des poutres longues et minces. Cependant, pour les poutres couries, comme dans le cas des dents d engrenages ou des spires de ressoris héliccidaux robustes, effet de leffort tranchant sur la fléche n'est pas négigeable. Dans cette section, nous examinons la fléche due a la déformation de cisallement induite parla contrainte de cisallement qui résute de leffort tranchart. Nous éva- ions ensuite importance de cette composante par rapport a la fache totale pour ‘quelques cas simples metiant en jeu une poutre en porte-a-faux. 5.8.1 Relation différentielle Conscéons une section d'une poute su Inquele agit un oforttranchant V (fig. 5.21a et 5.21b). La contrainte de cisaillement de I’élément @ /a fibre neutre de Tajpoute,delargeur b ex donnge au chap 4, equation 4.17 v ty = oe (533) ‘oi Qy est le premier moment de la surface de la section située au-dessus de axe neutre. La déformation de cisaillement de I'élément reliée a z,, est (chap. 1, équat. 1.12b) : % =2 Yay = Deux sections droites & une distance dk subissent un déplacement relatif dv, dans la direction y (fig. 5.21¢) ¥ Ov dh, = Yxy de = Xe ts Gib (534) Il est & souligner que, pour une section donnée, la contrainte de cisaillement varie a travers la section (suivant y). Il en est de méme pour la déformation de cisaille- ‘ment ; il s’ensuit qu'une section droite plane de la poutre devient gauche apres La déformation des poutes en flexion 131 avoir subi les déformations. D’ailleurs, 'équation 5.34 basée sur la contrainte de cisaillement & Taxe neutre donne une valeur approximative de la flache (bore supérieure). Larticle suivant traite de quelques cas particuliers concernant la poutre en porte- faux avant une section rectangulaire. 5.8.2 Poutre a section rectangulaire en porte-a-faux Pour une poutie ayant une section rectangulaire b x h, la contrainte de ctsalle- ment a l'axe neutre est donnée par 3V/2bh (équat. 4.23) ; ce qui conduit & 3, “2 Go Comme nous avons déja vu, la présence d'un effort tranchant génére néces- sairement un moment de flexion. Dans ce cas, la fléche totale est la somme de deux composantes, I'une provenant de leffort tranchant et l'autre, du moment ‘léchissant. (6.35) 1. Poutre sous une charge concentrée Pour la poutre ilustée & la figure 5.22, Vix) ton 5.35 P, ce qui donne, a aide de P Ghh Par ailleurs, sous leffet du moment fléchissant M(x) = -P(L — x), la fldche est donnée par I'équation suivante (tabl. 5.2, cas 2b et chap. 4, équat. 4.18) : 2P. n= BE (at +t) 637 Als, la flche totale de la poutre s'écrit 3p wp 3 ~ Pils yane 5 Got rr +3Le) (5.38) yy Vu que la fiche totale est la plus élevée &l'extrémité libre, on peut évaluer 'impor- tance de la composante causée par leffort tranchant en fonction de la longueur (ou du rapport L/h) si on utilise les équations 5.36 et 5.38 avec x = L (fig. 5.23). (®] -—|__ Wher 148 & ayy (5.39) 3E (On voit que quand L/h est gran, effet de Feffort tranchant sur la flche totale est tnés faible : copendant, ce rest pas le cas pour une poutre courte. A ttre d'exem- pk, avec une valeur typique E/G = 2,6, pour L/h = 10, la contribution de Teffort tranchant & la iéche totale rvest que 0,1 % ; par contre, pour Lh = 1,0, cette contribution devient 49 % environ Ep. Figure 5.22 Poutre en porte-d-faux sous une charge concentrée. 700" Figure 5.23 Effet de 'eflort tanchant sur la leche totale d'une poutre en porte~ ‘faux soumise a une charge concentrée. 132 Chapitre 5 ol, Figure 5.24 Poutre en porte--faux une charge uniformément 0.10 50 08 Un 100 Figure 5.25 Contribution de Fetfort tranchant ala fléche totale d'une poutre en porte-a-faux soumise & une charge uriformément reparte 2. Poutre en porte-d-faux sous une charge uniformémert répartie Considérons la poutreilustrée a la figure 5.24 ; on pout obtenir comme suit effort tranchant & une section spécifiée par x: ¥(x) = w(x) (640) En combinant I'équation 5.40 avee I'équation 5.35, on obtient léquation différen- tielle de la fléche, Lintégration de léquation résultante avec la condition aux rives, (ax=0, v, = 0) conduit a ve ee (641) 4Gbh m Alinsi la leche Textrémité libre (x = L) s'écrit Bw (). * Fer (6.42) Par ailleurs, on peut calculer la che due au moment fiéchissant a l'aide des résultats présentés au tableau 5.2, cas 3b : 2 = BES (or ~ au + x) (5.43) A lextrémité libre : 3 (= "2 By (5.44) ce qui donne la fache totale & Pextrémité libre wit E y= (v4), + (9), 2-2 2 [1 +4, (ny = Oe + ),* +3 Fas al (5.45) Enfin, le ratio de la fliche due & leffort tranchant par rapport a la fléche totale & extrémité libre prend la forme suivante : % 1 ( } 1+ 22 (yay (6.46) E Pour L/h = 1, la contibution dela léche due a'effort tranchant ala flécke totale est de l'ordre de 56 % comme on le voit & la figure 5.25 (pour une valeur typique EIG = 2,6). La déformation des pouttes en flexion 5.9 CONCLUSION Bien qu'il soit basé sur une équation apperemment simple (Equat. 56), le caleul de la fléche d'une poutre prend rapidement de l'ampleur, comme en témoignent les nombreux exemples étudiés. Nous avons élaboré des méthodes de résolution qui se répartissent en deux classes : la premiere, qui fait appel aux fonctions de singu- larites, est tres utile lorsque la poutre a une rigidite de flexion constante ; la seconde, basée sur le diagramme des moments fléchissants et utilisant la méthode des moments d'aires, est surtout avantageuse lorsque la rigidité de flexion varie le long de la poutre. Nous avons également insisté sur Tavantage important du principe de superposition, qui s'applique toujours lorsqu'on a affaire & des systémes linéaires. Dans le cas des poutres, la superposition permet souvent de trouver rapidement une solution, Nous avons également traité des poutres constituant des systémes hyperstatiques en faisant appel aux méthodes élaborées pour le calcul des fléches. Enfin, nous avons donné un apergu de 'effet de lefforttranchant sur la leche des outres courtes. Les modalités de calcul des fléches ne se limitent pas & celles que nous avons présentées dans ce chapitre. Au chapitre 14, nous étudierons, en effet, une méthode de calcul basée sur I'énergie de déformation ; elle couvrira aussi effet de effort enchant. Au cours des années, on en a élaboré plusieurs autres qui concernent le calcul des flaches et la résolution de problémes posés par des Poutres constituant des systémes hyperstatiques. Le lecteur intéressé trouvera dans des ouvreges spécialisés une étude détailée de ces autres méthodes. 133 Figure 6.1 _Représentation schéma- tique du systeme de propulsion d'une automobile. 6 Torsion 6.1 INTRODUCTION Le chargement uniaxial, la flexion et la torsion sont les trois modes de char- gement fondamentaux pouvant agir sur une membrure prismatique droite. Puisque nous avons étudié les deux premiers modes aux chapitres précédents, nous allons a présent nous concentrer sur la question de la torsion. (On retrouve ce dernier mode de chargement, seul ou combiné avec les autres, dans un grand nombre c'éléments de structures et de machines. Les arbres de transmission de léneraie mécanique utilsés dans le systeme de propulsion d'une automobile (fig. 6.1) ainsi que les systemes de suspension employant des barres de torsion sont certainement des exemples familiers. Dans ce chepitre, nous allons étudier, de fagon générale, le comportement de membrures droites soumises & une torsion. Nous avons divisé le sujet en trois cesiew axbrede tansmision —jinde (torsion) (torsion): (pression) vilerequin (torsion et flexion) tigede pston (compresion) sections principales, chacune traitant d'une catégorie géométrique de section par- ticuliére (fig. 6.2). A la section 6.2, nous étudierons la membrure droite de section circulaire et nous rechercherons une solution exacte. La section 6.3 traitera du tube & peroi mince, de forme quelconque ; ici, nous adopterons une approche approximative, Enfin, @ la section 6.4, nous étudierons les sections ouvertes minces, catégorie & laquelle appartionnent la majorité des profilés métalliques corstituant des éléments de structure. Nous ne présenierons cependant qu'une seule méthode de calcul, dont nous analyserons les limites. Dans chacune de ces sections, il faudra déterminer les contraintes dans la mem- ‘brure et sa rigidté associant le moment de torsion a la déformation angulaire. 6.2 SECTIONS CIRCULAIRES Nous le verrons uitérieurement, la section circulaire est non seulement géo- ‘métriquement simple, mais en outre la plus efficace en torsion. On I'utiise princi- alement comme arbre de transmission de énergie mécanique dans la plupart des machines et comme ressort dans plusieurs systémes de suspension. Par ailleurs, la suite du développement de nouvelles techniques d’assemblage, on la retrouve de plus en plus dans les structures (membrures tubulaies). Grace a la symétrie de cette section autour de I'axe longitudinal dela membrure, la solution analytique est relativerent simple ; on la déduit des deux principes de la mécanique des solides : 'équilibre et la compatibilité des deformations. 6.2.1 Conventions et syst#me de coordonnées Pour ce type de section, il est plus naturel de se référer & un systeme de coor- données cylindriques (x, r, @; fis. 6.3a) Pour représenter vectorillement le moment de torsion, nous utlserons a fléche & double pointe en adopiant la convention habituale selon laquelle le moment de torsion agit dans le sens des aiguilles d'une monire autour de cette fleche lorsque nous regardons dans la direction de sa trajectore (fig. 6.3b). Le moment de torsion peut aussi étre représenté par une fléche courbe dans le sens de son action (fig. 6.3c). La convention de signes appliquée aux forces, aux moments et aux contraintes est la méme que celle adoptée aux chapitres précédents : une composanie est positive lorsqu’elle agit dans la direction positive de I'axe sur une face positive (celle dontla normale extérieure est également dans la direction pos- tive de I'axe) ou lorsqu'elle agit sar une face négative dans la direction négative de Vexe. 6.2.2 Limites de la solution La solution que nous allons élaborer rest valable que pour une membrure droite et de section circulaire uniforme sur toute sa longueur. Les diamitres intérieurs et extérieurs sont donc constants et la section est exempte de discontinuites géométriques (chemins de dé, cannelures, etc.) ar ailleurs, nous allons considérer que le matériau est homogéne et isoirope, C'est-&-dire que ses propriétés sont uniformes et indépendantes de la direction dans laquelle nous les mesurons, 135 Torsion @ Figure 6.2 Exemples des trois princi- pales catégories géométriques de sections tudiées : a) sections crculaires ;b) sec- tions non circulaires a parol mince ; ¢) sections ouvertes & paroi mince @ © © Figure 6.3.) Systeme decoordonnées cylindriques ;b) représentation vectorielle du moment de torsion et convention des signes (moment posit) ; c) représenta~ tion altemative. 136 Chapiitre 6 Figure 6.4 Déformations apparentes dun bartonts en caoutchoue de section circulate, ® T Figure 6.5 Les sections étant sembla- bles et soumises au méme moment interne, elles doivent se déformer do la méme fagon. 6.2.3 Etude du mode de déformation our étudierle mode de déformation de la membrure, commencons par une expé- rience relativement simple. Prenons un barreau de section circulaie, de préférence cen caoutchoue (pour pouvoir le déformer facilement). Mesurons préalablement sa Jongueur et son diamétre initiaux et tracons sur sa surface latérale un réseau de lignes longitudtinales et circonférentelles (fig. 6.4a). TT a @ ®) Si on applique un moment de torsion suffisamment élevé pour que les déforma- tions soient apparentes (sans étre toutelois excessives), le barreau prendra I'aspect ilusté ala figure 6.46. Si on en mesure de nouveau le diamétre et la longueur, on cconstate que ces dimensions n'ont pratiquement pas changé. En oute, les lignes circonférentielles ne semblent pas avoir subi de déformation ; par contre, les lignes Jongitudinales forment maintenant des hélices autour de la membrure. La seule déformation apparente sur la surface laiérale du barreau consiste doncen un chan- gement de Tangle que les lignes du réseau forment enire elles (a lorigine, elles formaient un angle droit) Considérons une membrure droite soumise & un moment de torsion & ses deux extrémités (fig. 6.5a). En ce qui concerne l'équilibre, il est clair que le moment de torsion doit étre le méme a chacune des sections de la membrure (fig. 6.56} et qu'l est transmis d'une extrémité & Tautre. Puisque le moment de torsion est constant le long de la membrure, quela section est uniforme et que le matériau est homogene et isotrope, toutes les sections doivent se déformer de la méme facon. Nous allons maintenant utiliser des arguments basés sur la syméttie afin de mettre en évidence deux caractéristiques fondamentales de la déformation aprés l'appli- cation d'un moment de torsion, & savoir : ‘) Premiare caractéristique : une section transversale plane reste plane ; 1b) Deuxidme caractéristique : un diamtre reste droit Pour justifier la premiére caractéristique, considérons un élément de la membrure de longueur 4x. Supposons que, apres déformation, la section supérieure de I'élément devient ‘convexe plut6t que plane (hypothése dont on veut démonirer qu’elle est fatsse) ; lasection inférieure devrait alors tre concave pour étre compatible avecle reste de lamembrure (fig. 6.6a). En renversant!' élément (rotation dun angle de 180° autour d'un diamétre, fig, 6.6b) et en comparantles figures 6.6a et 6.6b, ons'apercoit que les sections prennent des formes différentes (concave ou convexe) pour un méme ‘moment de torsion postif. Etant donné que les sections doivent se déformer de la ‘méme facon, elles doivent donc rester planes aprés déformation. Concernant la deuxiéme caractéristique, considérons un diamétre AB sur la face supérieure de élément de la membrure (fig. 6.7a). Ce diametre se déforme, pour prendre supposément Fallure d'une courbe 4’B" (encore une fois une hypothése dont on veut démontrer quelle est fausse). Puisque les ciametres se déforment tous de la méme facon, le diamétre DC devient D’C’, qui posséde la méme cour- ‘bure que A’B’, Renversons maintenant élément (rotation de 180° autour dun diametre, fig. 6.7b). Si on compare les figures 6.7a et 6.7b, on constate que les éléments sont identiques et chargés de la méme facon : cependant, les courbures des diamétres déformés sont dans le sens inverse l'une de l'autre, ce qui constitue lune impossibilité, Pour obtenir des diamétres déformés de fagon rigoureusement identique dans les deux figures, il riy a qu'une solution : les diamétres doivent rester droits lorsque la membrure se déforme. @ % Torsion 137 @ Figure 6.6 Les sections planes de la membrure restent planes aprés défor- mation. Figure 6.7. Les diamdtre: de la mem- bbrure restent droits aprés déformation, 138 Chapitre 6 Figure 6.8 Lorsqu'une membrure dioite de section circulaie est soumise & Lune torsion, la seule déformation est une roiation des sections, parallélement les lunes aux autres. 0 2S 7 Ne Figure 6.9 Mesure de la déformation d'un Gément d'une membrure de sec- tion ciculaire en torsion. En résumé, lorsqu’une membrure droite de section circulare est soumise & un moment de torsion, on peut affirmer que : a) les sections restent planes ; b) les diamétres demeurent droits ; ©) ses dimensions ne changent pas de fagon notable. La seule déformation consiste donc en une rotation des sections parallélement les, unes aux autres (fig. 6.8). Pour déterminer quantitativement la valeur de cette déformation, considérons ‘uniquement une partie déformée de la membrure (fig. 6.92) et isolons en outre élément situé & une distance queleonque 1 de l'axe des x (fig. 6.90). Cet élément. subi une déformation de cisaillement et, puisqu'l Gait défini en fonction des axes des x et des @, nous appelons cette déformation 7%» (chap. 1). Sion détermine la valeur de l'angle FE”, on peut associer la déformation de cisaille- ment %¢ angle de torsion (49) ; ainsi : 5 oe rag = tim FE = tim FAP ae: 4x90 EF 4:90 Ax dot 61) Il est important de souligner que cette déformation est directement proportion- nelle au rayon. Elle varie linéairement de zéro (au centre de la section) & une valeur maximale (au périmétre extérieur). Le rapport de/dx, qu'on appelle «angle de torsion untaires, est constant puisque, la section étant uniforme, tous les éléments de la membrure, de longueur Ax, se déforment de la méme fagon (fig. 6.46). Finalement, & cause de la symétrie par rapport a l'axe des x de la membrure, on constate quelle risonnement qui a conduit & 'équation 6.1 est valable pour toutes les sections circulaires, que celles-ci soient pleines ou évidées. 6.2.4 Relation entre la contrainte et la déformation ‘Au chapitre 1 (équat. 1.12b), nous avons vu que, pour de petites déformations, il y avait une relation linéaire entre la contrainte de cisaillement et la déformation de cisaillement. Léquation suivante exprime cette relation : to = Che (62) oi G estle module d’élasticité en cisaillement (ou module de rigidité) du matériau. Dapras les équations 6.1 et 62, on peut écrire 89 = Gr = Gr (63) La figure 6.10a iltustre cette contrainte agissant sur un petit élément, tandis que la figure 6.10b montre sa répartition sur la section de la membrure. 6.2.5 Conditions d’équilibre Létude du mode de déformation et de la relation entre contrainte et déformation a permis de mettre en évidence, dans les articles précédents, des équations relat- vves a la répartition de la déformation et de la contrainte dans une section circulai soumise & une torsion. La déformation de cisallement et la contrainte de cisalle- ‘ment sont proportionneles ala valeur de I angle de torsion unitare dg/dx (d’alllewss pas encore déterminée). Nous allons maintenant étudier les conditions nécessaires pour que chacune des parties de la membrure soit en équilbre. Equilibre interne. Considérons dans un premier temps le petit élément de la ‘membrure soumise a une torsion, illustré a la figure 6.10. Cet éiément, situé & une distance quelconque r de axe longitudinal de la membrure, a pour dimensions 0 (largeur), dx (hauteur) et Ar (épaissour). Selon T'équation 6.3, élément est soumis & une contrainte de cisallement “9 constante, puisqu'elle est indépen- dante des axes des @ et des x. Cette contrainte agit sur la face supérieure EH de élément ainsi que sur sa face inférieure FG. Par ailleurs (chap. 1, équat. 1.7), élément étant en équilibre, il doit nécessairementyy avoir sur le faces letérales EF et HG (pemendiculaire & 4 une contrainte longitudinale t~ Ainsi, les conditions d’équillbre des contraintes agissant & liniérieur de la mem- bbrure sont satisfaites puisque, sur un élément chost anbitreirement, on a : (ZF), = (ZF), = (ZF), = 0 (2M), = (EM), = 0 (2M), = to (rA@Ar) Ax ~ to, (Axdr)r40 = 0 Tam fo Pour visualiser cette contrainte de cisaillement 74, on peut imaginer le mode de rupture d'une membrure en bois. Ce matériau résistant mal & une contrainte de cisaillement parallée a ses fibres, on observerait, au moment de la rupture, l'appa- tition de fentes longitudinales (fig. 6.11). Equilibre aux rives. Il faut quill y ait également équilibre entre les contraintes agissant a 'intérieur de la membrure et les forces externes agissant aux rives. En réexaminant la figure 6.10b, on peut voir que, & cause de la symétie de la répar- fiion de la contrainte autour de 'axe des x, la seule résultante de cette répartition est un moment qui ne peut qu’étre égal au moment de torsion agissant a Textré- mite de la membrure. Considérons un élément de surface 4A de la section, situé @ une distance r de axe du cylindre. Le moment AM,. généré per la force provenant de la contrainte qui acit sur cet élément AA autour de l'axe des x est AM, = r(teA4) dou r J aM, = Jires dA) (64) Tosion 139 Figure 6.10 a) Contraintes de cisille- ment agissant sur un petit élément ; b) repartition de la contrainte de cisille- ‘ment sur la section. Figure 6.11. Lexistence dela contrainte de cisallement longitudinale Tq, est con- firmée par le mode de rupture d'un bar- reau de bois. 140 Chapire 6 A = Dare Figure 6.12 Section circulaire creuse T Figure 6.13 Angle de rotation total entre les deux sections situées aux extré- mités ’une membrure de longueur L., soumise & un moment de torsion. 6.2.6 Contraintes et déformations en fonction du moment de torsion appliqué Dans les articles précédents, nous avons analysé le mode de déformation d'une membrure de section circulaire. Nous avons ensuite utilisé la relation existant entre contrainte et déformation pour obienir la contrainte et, pour terminer, nous avons ‘déterminé les conditions d’équilibre. Les équations 6.1, 6.3 et 6.4 expriment ces résultats [Nous allons maintenant combiner cos résultats de fagon a obtenir des relations utiles, c'est-a-dire des relations exprimant la contrainte t» et la rotation angulaire agen fonction du moment ée torsion appliqué. Dans I'équation d’équilibre 6.4, on remplace f,» par sa valeur (équat. 6.3), en gardant en mémoire que G et dg/dx sont constants ; on obtient alors ( 2u-62. T off, a=o%@y 65) ou J = | rdf estle second moment polaire de la section par rapport axe de la membrure. Pour une section évidée de rayon intérieur ret de rayon extérieur r, (fg. 6.12), on peut faciloment effectuer lintégration, ce qui donne = au-f'? Js Jr w= fi (2nrdr) = 66) 2 cot d, et d, sont respectivement les diamétresintérieur et extérieur. Dans le cas par- nth 1) = Zitat) ticulier d'un cylindre & paroi mince, de rayon moyen r et d’épaissour de perch = r,— 1, équntion 6.6 peut se sper ant (on fie let termes ent): mre + n)(r2 +1?) fe0a((-+5) +(--s}] we A partir de Féquation 6.5, on obtient expression de Fang de torsion unitaire en fonction du moment de torsion, soit : eT & @ (67) Pour une membrure de longueur L soumise & un moment de torsion a ses extrémités (fig. 6 13), on détermine langle de rotation total entre ces extrémités en intégrant 'équation 6.7. Ainsi gl TL a-[5a-% (68) Finalement, en remplacant, dans l'équation 6.3, dg/dx par sa valeur (équat. 6.7), on obtient ‘expression de la contrainte de cisallement en fonction du moment de torsion, ce qui donne : tt te =F (69) La contrainte de cisaillement £,¢prend la valeur maximale & la paroi du eylindre (ou a a paroi externe d'un eylindre creux) ; ainsi: Tr (6.0 max = (6.10) oir, est le rayon extériour, En résumé, nous avons étudié le probleme d'une membrure de section circulaire soumise & une torsion. Nous avons obtenu I’équation 6.8, qui met en relation Je moment de torsion et la déformation angulaire, et 'équation 6.9, qui associe le moment de torsion & la répartition de la contrainte. Comme nous expliquerons plus loin, la solution est exacte, puisqu'elle satisoit aux exigences fondamentales de la théorie de I'élasticité : les déformations sont compatibles, les contraintes sont en équilibre, et la loi de Hooke est respectée. I faut cependant souligner qua, aux extrémités de la membrure, cette solution rest valable que si le moment de torsion est appliqué selon le mode ilustré& la figure 6.106. En pratque, notamment lorsque le moment de torsion agit par Iintermé- diaire d'un chemin de clé ou de cannelures, la répartition de la contrainte aux extrémités y est totalement différente de celle ilustrée & la figure 6.10, méme si le ‘moment es statiquement équivalent, Par conséquent, on ne peut pas utiliser 'équa- tion 6.10 pour évaluer les contraintes locales agissant aux extrémités. TToutefois, selon le principe de Saint-Venant (chap. 1, art. 1.3.2), notre solution demeure excellente pour toute section éloignée, disons@ une distance supérieure & tun ou deux diamétres de l'extrémité, De plus, sila membrure est reisonnablement longue, la déformation angulaire, obtenue & partir de 'équation 6.8, ne subit pas de facon significative l'influence du mode de chargement opérant aux extrémités. Avant de terminer cette section, nous devons soulever un autre point intéressant. Si on examine de nouveau la figure 6.10b, on remarque qu'un élément de la membrure situé prés de l'axe central est soumis & une contrainte relati- ‘vernent faible et qu'll possede un petit bras de levier. Il est donc beaucoup moins sollicité sous leffet du moment de torsion qu'un élément situé prés de la circonfé- rence extérieure. Il est par conséquent évident que le matériau situé prés du centre dun arbre plein serait beaucoup plus efficace sill servait & augmenter le rayon extérieur ; on obtiendrait ainsi un arbre creux et la résistance de larbre en serait considérablement augmentée. Pour illustrer c2 fait, examinons les deux arbres de la figure 6.14. Laire de leur section est la méme ; copendant, pour une méme contrainte maximale permise, l'arbre creux peut résisier & un moment de torsion ‘beaucoup plus éleve. Torsion 141 I 3 Figure 6,14 arbre creux est plus eff- cace que l'aibre plein : l'aire des sec- tions étant la méme, arbre creux peut résicter & un moment de torsion beau- coup plus élevé, aveclaméme contrainte maximale, Teme ae ately ao Peneecaieaieat ie Pichia me em ocd te eer teres siques » européens et nord- lutte fytoyeye-] oo (= Ula sadresse a tous les futurs fecaet sen: et aan a tae mier cours de résistance des Tiel ciutl mol me eS eae eele ad plus spécialisé en genie mécanique ou en génie civil. Il Cerelareirt tec ua ua Cec ara Oi cuca to Peet ie ami icles Cereigromm eo Mene) =a eee at} CTalaela cme ra oie (lei a nel) 1) Taye? ESL AT Ln USM ease mn retoe Les développements mathéme- tiques lui sembleront faciles & pea eee ie Misia ea détailles et abondamment CITT eSseig-t-p-I0 Solao) Reet iene Meinssleutecmicce ty Etre uaa a) Peiaiieceutaeiclcseua eevee Mest meg ater) a) Pesca ren Siar cig is Cena ete aie ss rivets e Mega Toccoa ema ee aye Tenet aa te travail d'équipe. WIN oe Coen Pee Ee id ea as rena) Pree Cet ies a eres Peon spécialste du comporte Dee fatigue et du fliage ec Ca me De aE ead eee cs ee ed eres Vk We Bee ee od Prete cg finis appiquée a la Coote ie) fects lore eic Lor a Peas des réservoirs sous pression Ca Toc Cr eu

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