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K u k u l l e u , dílecti e t fídelis nostri.

A n n o Dominí M - o C C C - o vige-
simo s e c u n d o , q u a r t o K a l e n d a s F e b r u a r i i , regni a u t e m n o s t r i a n n o
similiter vigesimo s e c u n d o .

L'original n'est pas connu,


Transcriptions: La premiére est due á Walbrinus, doyen de Szeben. Sur
celle-ci fut faite celle de Sigismond, en 1418 (Archives de Szeben). Une
autre fut faite au nom du roi Charles I e r (ibid.),
Editions: Fejér VIII/2, p. 328; Transilvania 1871, p. 164; Hurmuzaki—
Densusianu 1/1, p. 581 (toutes les trois contiennent des erreurs); Zimmermann
•—Werner I, p. 356.
Extraits: Fejér VII1/2, p. 359; Schlözer, Kritische Sammlungen I, p. 30.
Le premier qui ait signalé la charte, fut $incai, Hronica, I, p. 301, d'aprés
,,Cornides Mss. dipl. tom. 3. p. 130".

36.
5 a o ü t 1322
er
C h a r l e s I , roi d e H o n g r i e , f a i t c o n n a i t r e q u e p e n d a n t la r é -
v o l t e d u v o í v o d e L a d i s l a s , fils d e L a d i s l a s , 1 magister Nicolaus filius
Corrardi de Tolmachr é t a i t r e s t é f i d é l e a u roi. Insuper idem Nico-
laus sue fidelitatis sinceritatem et puram mentis constantiam ex-

connaissions. Comme son nom l'atteste, á cette époque elle était encore de
date récente. II est certain qu'á ce moment-lá l'immense majorité des Rou-
mains ne menaient pas encore une vie sédentaire,
1
Ladislas, voívode de Transylvanie (1297—1315), descendit probablement
de la souche hongroise pannonienne des Kán. Pendant les troubles qui suc-
cédaient á la mort d'André III, le derniére roi arpadien, il jouissait en
Transylvanie d'un plein-pouvoir presque royal. II jeta en prison le roi Othon
qui avait cherché son amitié, pour pouvoir lui enlever la Sainte Couronne
et ne la rendit qu'en 1310, sous la menace d'étre excommunié. Rien ne put
nuíre á sa puissance jusqu'en 1315 oü le roi Charles I e r réussit á le dépouil-
ler de la voivodie. Méme alors il tenta de résister et de se venger du roi, et
c'est dans ce but qu'il organisa la révolte de 1317 qui, contínuée aprés sa
mort par ses fils, ne fut étouffée qu'en 1321 (cf. A. Pór, Ladislas, voívode de
Transylvanie. Erdélyi Múzeum, 1891).
2
Le cháteau royal de Tolmach (forme moderne: Talmács) se trouvait
á proximité de Nagyszeben, A la fin du XIII e siécle il avait passé dans la pos-
session du comte Corrardus, mais Nicolas, le fils de celui-ci, s'étant éteint
en 1350 sans laisser d'héritier, il fut donné par le roi á Thomas de Szécsény,
voívode de Transylvanie, Plus tard le cháteau reprit pour quelque temps
son caractére de domaine royal jusqu'á ce que Ladislas V l'accorda, en 1453,
aux Saxons de Nagyszeben, Corrardus de Talmács, ayant particípé, en 1324,
á la révolte organiöée par Henning de Péterfalva, un autre immigré alle-
mand, fut dépossédé, mais son fils Nicolas, qui était resté fidéle au roi, put
maintenir ses biens en récompense de sa fídélité (Iczkovits, o, c, p, 77; Ioan
Moga, Probléma Tarii Lovi?tei ?i ducatul Amla$ului, Cluj, 1936, p. 8).
primens castrum Salgo3 nuncupaium in partibus Transsilvanis
constitutum, quod habebat et detinebat, ad manus nostras reddi-
dit et restituit cum novem villis Zaszekees, Omlás, Feketewyz et
Warolyafolw4 nominatis ac illis quinque villis Olaceis5 ad idem

3
Le cháteau de Salgó (dont le nom dérive de l'ancíen verbe hongrois
salfyjog, fréquent dans les noms de montagnes) se trouvait á l'Ouest de
Nagyszeben, non loin d'Omlás, A l'origine c'était un cháteau royal élévé
(de méme que Talmács et Törcsvár) pour la défense de la írontiére méri-
díonale. Pendant les années troubles qui succédaient á la mort d'André III
(1301), il pas6a dans la possession d'une personne privée et ne íut rendű au
roi que par Nicolas de Talmács, en 1322. Peu aprés le cháteau parait étre
tömbé dans I'oubli, puisqu'á partir de 1366 le domaine est dénommé d'aprés
le village d'Omlás qui s'y trouvait. Le nom d'Omlás est d'origine hongroise
et sígnifie ,,éboulement (de montagne), éboulis". II est fréquent dans l'an-
cienne toponymie hongroise (1349: ín monte Vmlas; 1367: ad quendam locum
wlgariter feyeragagwmlas vocatam; 1465; Prediorum Omlás et Wereseghaz
appellatorum, Szamota—Zolnai, OklSz. col. 711). Autour de 1366 le roi
Louis I e r accorda á Ladislas, voivode de Valachie, ce territoíre en guise de
fief, mais s'étant persuadé de l'infídélité du voivode, il le reprit aprés 1374,
Sa fille en fit don, en 1383, á Góbiin, évéque de Transylvanie, Malgré ces
péripétíes c'est un fait qu'en 1387 le domaine en question était déjá
le fief de Mircea, voivode de Valachie, qui le possédait jusqu'en 1412 (Icz-
kovits, o, c, p. 76; Giurescu, o. c. I, p. 393, 408, 451). Un auteur roumain que
nous venons de Mentionner, á savoír M. Moga, est d'avis (o. c. p, 7—8) que
le cháteau de Salgó et le domaine d'Omlás fussent des possessions ancestra-
les des voívodes de Valachie dés le temps de Basaraba (1324—1352), Cette
hypothése, fondée sur une interprétation trop hardie et absolument ínadmis-
sible des chartes, est sérieusement contredite par les faits que nous venons
d'énumérer,
4
Szászszékes, Omlás, Feketevíz et Váraljafalu sont les dépendances du
cháteau de Salgó, Tous les quatre ont un nom hongrois de méme que le ruis-
seau de Székes qui traverse le domaine (cf, hongrois szikes, székes ,,riche en
soude, sodique") et cet Ecsellő—Acilau voisin qui au moyen áge était un
domaine nobiliaire (pour son étymologie v, MEtSz. I, col. 1473—4). Szasz-
székes reput son nom du ruisseau de Székes;il correspond, selon D. Onciu (Tit-
lul lui Mircea cel Bátrán, Convorbiri Literare, 1902) au village Konca (en
roumain Cun(a) d'aujourd'hui, qui se trouve á l'Ouest de Vízakna—Ocna Si-
bíului. Les trois autres villages correspondent á Omlás—Omla?, Szecsel—Sácele
et Orlát—Orlat, situés á l'Ouest de Szeben. A.u moment dont il y est ques-
tion, leur population parait avoir été composée de Hongrois et de Saxons ce qui
est d'autant plus probable que le texte renvoie expressément á la popula-
tion roumaine des cinq autres villages.
5
Les cinq villages roumains sont, comme nous apprendrons plus tard
(v, la charte de 1383), les suivants: Grossdorf (auj. Szelistye—Sáli$te),
Galusdorf (auj, Gális—Gale§), Grafendorf (auj. Válya—Vale), Buden-
bach (auj. Szibiel—Sibiel) et Krepsbach (auj. Kákova—Cacova), Leurs noms
allemands semblent prouver que leur fondation dóit remonter au temps oű
Corrardus de Talmács et son fils avaient possédé ces domaines, c'est-á-dire
LE COMITAT DE SZEBEN
castrum pertinentibus. C'est pourquoi le roi prend la personne
n o m m é e ci-dessus d a n s s a p r o t e c t i o n et lui fait don, en guise de
récompense, de quatre villages situés dans la région des deux
Küküllő.
Dátum per manus discreti viri magistri Ladislai prepositi
Tytulensis, Albensis ecclesie electi et aule regie vicecancellarii
nostri dilecti et fidelis nostri, a n n o Domini millesimo C C C o vice-
simo secundo, nono Idus Augusti, regni a u t e m nostri similiter anno
vicesimo secundo.

L'original n'est pas connu.


La premiére transcription fut faite au nom de Charles I er , en 1327, et
celle-ci fut transcrite par le chapitre de Transylvanie, en 1370 (Archives
Nationales de Budapest, Dl, 2120). Une nouvelle transcription fut exécutée
á l'ordre du palatin Joseph, le 16 février 1841 (Trausch, Diplom. Transsilv.
Saxonum, I). Une copie authentique de 1788 est conservée aux Archives Na-
tionales de Budapest, parmi les chartes des barons Radák.
Editions: Anjou-Okm. II, p. 39; Hurmuzaki—Densusianu 1/1. p. 584; Zím-
mermann—Werner I, P- 365.
Extráit: Fejér XI, p. 467.

37.

2 mai 1324

Le chapitre d'Eger atteste que, conformément á la décision


du palatin Philippe, Désiré et Laurent, fils de l'ancien palatin
R o l a n d , ainsi q u e 24 a u t r e s p e r s o n n e s o n t a f f i r m é sous la foi de
serment et s'opposant á Ladislas, fils de Nicolas fils d'Olivier
, . g e n e r e R a t o u t h " , d e n ' a v o i r p a s a l í é n é , il y a 7 a n s , l e s domaines
de Pata, Szentgyörgy, Oláhtelek, Kövesd et Újlak du dernier et
d e n e lui a v o i r p a s causé des dommages s'élevant á 200 marcs.

L'original, sur parchemin, avec les traces d'un sceau au dos, se trouve
aux archives de l'Académie Hongroise des Sciences (Budapest).

Nos capitulum ecclesie Agriensis d a m u s p r o memória, quod


cum secundum continentiam litterarum memorialium magnifici
viri P h i l i p p i 1 p a l a t i n i D e s e u e t L o r a n d u s m a g i s t r i , filii R o l a n d i

á la fin du XIII e siécle et au début du XIV e siécle. En 1322 ils étaient pro-
bablement des villages trop insignifiants pour étre nommément énumérés dans
cette charte. Les Roumains étaient selon toute probabilité les pátres du chá-
teau royal de Salgó quí, ayant quitté les páturages alpestres des montagnes
situées au Sud de Szeben, étaient venus s'établir aux alentours du cháteau.
Étant donnée que la charte de 1288 (No. 17.) fait une allusion incontestable
aux Roumains de Salgó et de Talmács, les débuts de leur descente peuvent
étre fixés á cette époque.
1
Philippe Drugeth fut palatin de 1322 á 1327.
quondam palatiní contra Ladislaum, filium Nicolai filii Oliueri
de genere Rathouth 2 in octavís festi Georgii martiris 3 cum viginti
quatuor personis nobilium ipsis similium se in numero inclusís
coram nobis prestare sacramentum debuissent, ipso termino adve-
niente idem Deseu et Lorandus cum suis coniuratoribus, videlicet
viginti quatuor nobilibus ipsis similibus se in numero inclusis pre-
stiterunt sacramentum coram nobis super eo, quod sabbato proximo
post nativitatem Christi, cuius septima revolutio preteriit annua-
lis,4 possessiones predicti Ladislai filii Nicolai ín Patha, 5 ín Scenth-
geurgh 6 et Olahteluke, 7 Kuesd 8 et Wylak 9 non occupassent, nec
usus et utilitates earundem percepissent, nec damnum ducenta-
rum marcarum eidem Ladislao intulissent et idem Ladislaus audi-
vit et acceptavit super premissa ipsorum iuramentum. Dátum in
crastino predicti diei iuramenti, anno Domini M CCC XXmo
quarto.
A /'extérieur: Expeditio super facto Ladislai filii Nicolai
filii Oliueri contra Deseu et Rolandum filios Rolandi quondam
palatini.

38.
16 février 1326
Devant le chapitre de Gyulafehérvár comparaissent Stanislas
et son fils, Nicolas Thuz, les fréres Kende et Romanus, qui sont
tous les kénézes de Fülesd du chapitre, ainsi que Pierre, fils de
Musna, d'une part, et Garman, ancien chátelain de Szentmihálykő,
son fils Nicolas et Gilles, fils de la soeur de Garman, d'autre
part, et les derniers, étant donné que Pierre Kurmus, consanguin
de Germán et de Gilles, fut tué par lesdits kénézes, s'accordent
avec ceux-ci leur demandant, á titre de réparation, 55 marcs et un
cheval ayant la valeur de 5 marcs.
L'origínal, délivré pour l'usage d'un „locus credibilis" (cf. p. 16) et
portant au dos le texte d'un document de 1526, se trouve aux Archives
Nationales de Budapest (Dl. 30616).

Nos capitulum ecclesie Transsiluane presentium per tenorem


signíficamus, quibus expedit universis, quod constitutis coram
2
Ces personnes sont les ancétres des branches secondaires de Feleky et
de Putnoky de la souche de Rátót.
3
1 mai 1324.
4
1 janvier 1317.
5
Pata: com. de Somogy, au Nord-Ouest de Szigetvár.
0
Aujourd'hui Tótszentgyörgy, prés du précédent, á l'Ouest de Szigetvár.
7
Village disparu au comitat Bihar, prés de Pusztaújlak—Uilacul de^ert
(v. les notes du document No. 15).
8
Kövesd—Cuie$d, com. de Bihar, au Nord-Ouest de Mezőtelegd,
fl
Aujourd'hui Pusztaújlak, au Nord-Est de Mezőtelegd.
nobís Stanizlou et Nicolao filío suo dicto Thuz, item Kendech cum
Romano fratre suo keneziís nostrís de Fílesd 1 ac Petro filio Musna
de eadem ab una parte et magístro Garmano condam castellano
de lapide Sancti Michaelis 2 pro se et Nicolao filio suo ac Egidio
filío sororis eíusdem magistri Garmani símíliter pro se et omnibus
aliis proximís suis ex altéra, íidem Stanizlou et Nícolaus filius eius-
dem ac Kendech et Romanus fráter suus et Petrus filius Musuna
kenezii nostri de predicta villa nostra Filesd coram nobís vive vocís
oraculo sunt confessi, quod lícet discordia non modica et matéria
questionis inter eosdem kenezios nostros et magístrum Garmanum et
Egidium fratrem eíusdem predictos super morte condam Petri dícti
Kurmus fratris Garmani et Egídíí predíctorum et mutilatione mem-
brorum eíusdem magistri Garmani, dampnorumque suorum diver-
sorum ratione suscítata fuísset seu exorta et diutius ventilata, tamen
per composítionem proborum vírorum cum eisdem magístro Gar-
mano et Egidio fratre eíusdem ad talem pacis unionem dixerunt
se devenisse, quod íidem Stanizlou et Kendech kenezii cum frat-
ríbus seu proximís suis pro toto facto quinquagínta marcas dena-
riorum secundum consuetudinem regni pro tempore currentíum et
unum equum quinque marcas denariorum similíter pro tempore
currentíum valentem tam pro morte eíusdem Petri dícti Kurmus,
quam pro omnibus aliis factis eidem magístro Garmano et Egidio
fratri suo in tríbus terminis infrascriptis persolvendís, vídelicet
viginti marcas ín quindenis datarum presentium 3 et quindecim
ac unum equum quinque marcas denariorum valentem in octavis
beati Georgi martiris 4 et iterum quindecim in octavis Natívitatís
beatí Johannis baptiste 5 proxime nunc venturis, ut tota discordia
inter ípsos exorta sedarí omnino valeat, dare seu solvere assum-
pserunt tali pena ínterposita, quod sí primum terminum abmítte-
rent in solvendo, pacis unió inter ipsos ordínata nulla penitus
habeatur, si vero facta príma solutione in secunda termino non
solverent, hoc quod prius soluíssent, amísissent, vei si tertiam
solutionem quoquo modo non curarent, pena duplí incurrent ípso
facto, obligantes se ídem magister Garmanus et Egídíus fráter
suus et suos heredes ab omnibus processu temporum prefatos ke-
nezios nostros cum fratribus suis, heredesque eorundem ratione
dicte cause impetere seu inquietare volentibus expedire propriis
laboribus et expensís mutuo sibi invícem fraternalem dilectionem
exhibere. Dátum in dominica Reminiscere, anno Domini M-o C-o
C-o C-o X-o X-o VI-o.

1
Village disparu qui se trouvait, selon un bornage du XIV e 6Íécle
(Teleki-Oklvt I, p. 24) au com, d'Alsófehér, au Nord-Ouest de Gyulafehéi-
vár—Alba Júlia, entre Sárd—$ard et Borbánd—Barban^i,
2
Le cháteau de Szentmihálykő était au com. Alsófehér, á l'Oueet de
Gyulafehérvár (Iczkovits, o. c, p. 63),
3
2 mars 1326,
4
1 mai 1326.
5
1 juíllet 1326.
Documenta Valachica 5
6 mars 1326
En présence de Jacques, le prévőt du monastére Saint-Etienne
de Váradelőhegy, 1 Maitre Nicolas, 2 petit-fils de Pancrace, eomte
de Csanád, fait don du domaine de Hudus, 3 sur la riviére
Hudus, in qua NegulA woyuoda considet et commoratur, á l'évé-
ché de Várad. Dans la description des limites de ce domaine on
rencontre les noms géographiques suivants: Tupatheluke, (ri-
viére) Hudus, Arkuspothaktuwe.
Dátum in crastino octavarum predictarum (in octavis medii
Quadragesime), anno Domini millesimo trecentesimo vigesimo
sexto.
L'original sur parchemin et muni d'un sceau pendant se trouve aux
archives de la famille Károlyi (Lad. 59. no. 54).
Edition: Anjou-Okm. II, p. 238; Károlyi-Oklevéltár I, p. 64; Hurmuzaki—
Densu^ianu 1/1, p. 598.

40.
22 septembre 1326
er
Le roi Charles I donne á Stanislaus Kenezius, fils de Sten, 1
quandam terram Zurduky2 vocatam in districtu Maramorisiensi
1
Ce monastére était prés de Várad, sur le „Promontorium" (com.
Bihar).
2
Nicolas, fils de Thomas, petit-fils de Pancrace, comte de Csanád, est
mentionné dans les documents entre 1299 et 1326. II descendait de l'ancienne
souche hongroise de Csanád (cf. Karácsonyi: A magyar nemzetségek I,
p. 346).
3
Hudus, auj. Oláhhodos (roum. Hadi?) est au com. Bihar (district de
Magyarcseke a l'Est de Tenke). Tupatheluke, c'est-á-dire Tupatelke (auj.
Alsótopa, roum. Topa de jos) se trouve dans la méme région. Autour de ces
villages la plupart des noms de lieux sont d'origine hongroise: Hollód (de
holló „corbeau"), Szombatság (de szombat „samedi"), Forrószeg (de forró
„ardent" et szeg „coin, région"), Farkaspatak (de farkas „loup' et patak
„ruisseau"), Gyanta (de gyanta „résine"), Mocsár (signifiant „marais" en
hongrois), etc. Les noms roumains sont empruntés (ex. Hollód co Holod, Szom-
batság oo Sámba$ag, Forrószeg oo Forosig, Gyanta cv> Ginta, cf, E. Kniezsa,
AECO. IV, p. 272) ou traduit du hongrois (Farkaspatak—Lupoaia, litt, „la
louve"). Sur la trés ancienne population hongroise de cette région cf. l'étude
du regretté E. Györffy, professeur á l'Université de Budapest (Das Ungartum
im Tale der Schwarzer Körös. Separatabdruck aus dem Internationale des
„Földrajzi Közlemények", t. XLI, fasc. 1—10).
4
Le voivode Negul, probablement de nationalité roumaine, était un
de ces chefs de moindre importance qui jouissait d'une autorité pareille á
celle des kénézes sur les habitants roumains d'une colonie royale.
existentem, eximendo et excipiendo eandem ab omni iurisdictione,
iudicio et collecta qualibet regali, per nos vei officiales nostros
quoslibet exercenda, exigenda pro tempore quandocumque et di-
misimus eidem Kenezio et suis heredibus omnem ipsius terre seu
populorum in eadem commorantium debitam et collectam, more
et lege nobilium regni percipiendam.

1
Stanislas, fils de Sten, fut, selon nos connaissances actuelles, le premier
kénéze roumain de Hongrie qui ait regu un domaine nobiliaire. Selon une
charte de 1408 Stanislas aurait été nőmmé „alio nomine Borzán" (Fejér VIEE/6,
p. 91). Georges Petrovay en a conclu (A Dolhay család eredete — L'origine
de la famille de Dolhay, Turul, XI, p. 73) que Stanislas dont le pére est
nőmmé dans la mérne charte non pas Sten, mais Leu, aurait été originaire du
Barcaság (cf. roum. Bársan „habitant ou personne originaire du Barcaság,
Jara Bársei"), L'autre hypothése du mérne auteur suivant laquelle ce Sta-
nislas serait un descendant du kénéze Seneslav qui avait été mentionná dans
!a charte de 1247 (No. 9.), ne repose sur rien de certain. De ce kenéze Sta-
nislas tirent leur origine les familles Barcán de Barcánfalva et Hodor (G.
Petrovay, A máramarosi oláhok — Les Roumains de Máramaros, Száz. 1911,
p, 613). Selon le témoignage de la charte de 1408, au XIV e siécle les descen-
dants de cette famille sont les suivants:

Sten (Leu)

Stanislas (Bartzan)

Rid
I
I
Ivan

Latzk Dragus
2
Szurdok, au Sud-Est de Mármarossziget—Sighet, sur l'Iza, et prés de
lui, Barcánfalva (actuellement Bársana) qui passa vers la fin du XIV e siécle
dans la possession de la famille du vo'xvode Drag. Quant au com. de Mára-
maros (roum. Maramure?) il ne fut peuplé que trés tard. Les premiéres men-
tions remontent á 1199; á cette époque, c'était une région inhabitée couverte
d'immenses foréts et réservée aux chasses royales (Fejér II, p. 347). II garde
ce caractére á travers tout le XIII e siécle. C'est en 1300 qu'une charte ro-
yale rappelle pour la premiére fois les habitants de ce pays: „populi et ho6pi-
tes nostri in nostra Maramorus congregati" (Fejer VI/2. p. 253). En 1329 le
roi donne des précisions sur la nationalité de ces colons: „hospites nostri
fideles de Maramorusio, Saxones et Hungari, videlicet de villís Visk, Huszt,
Teceu et de Hossumezeu" (Fejér VIII/3, p. 353). La derniére charte précise
expressément les raisons du retard de la colonisation: „quod terra Marma-
rusiensis infertilis, laboriosa et gravis ad residendum főre dignoscitur". C'est
pourquoi les colons hongrois et allemands n'occupent que la vallée de la Ti-
sza. C'est á la mérne époque que commencent á pénétrer les Roumains aussi,
puisque le roi croit nécessaire de protéger contre ces nouveaux venus les
Dátum per manus discreti víri magistri Andree prepositi Al-
bensis, aule nostre vicecancellarii dilecti et fidelis nostri, anno
Domini M-o CCC-o XX-mo sexto, decimo Kalendas Octobrís,
regni nostri anno similiter XX sexto, (Suivent les noms des hauts
dignitaires du pays), 3

coloníes hongroises et allemandes: „Terras eorum quas ípsi stírpando preoc-


cupare dicuntur, nullíus idiomatis vei nationis homínes . . . ab ipsis auíerendi
habeant facultatem" (Fejér 1. c,). Au Nord-Est de Máramaros, dans les mon-
tagnes de la région frontiére de la Hongrie il y a également de vastes pátu-
rages alpestres. C'est lá que les Roumains paraissent avoir exercé leur mé-
íier pastoral avant de descendre sur la lisiére de la plaine. En tout cas il
faut noter que leur premiere colonie Zurduky, c'est-á-dire Szurdok, porté un
nom hongrois trés caractérístique (cf. szurdok, szurdék „ravin, vallon en-
caissé") qui fait allusion á la configuration du terrain. II s'ensuit que les pre-
miers colons étaient des Hongrois. Certains historiens roumains ont essayé
d'y démontrer la priorité des Roumains, mais leurs tentatives de ce genre
n'ont pas abouti. Les constatations de M, Iorga (,,1'existence de ce seul groupe
de Roumains nombreux et énergiques du Maramurá^... est capable de ren-
verser toute la théorie stupidé de I'immigration", Histoire des Roumains, III,
p. 241) n'ont pas de force probante- Ce qui est certain — et que les histo-
riens roumains oublíent souvent de signaler — c'est que le nom mérne de
cette région, á savoir Máramaros, n'est pas d'origine roumaine, et que toute
une série de villages kénézaux et nobiliaires roumains du XIV e siécle ont un
nom incontestablement hongrois: Sajó—§ieu (de só „sel" et jó „eau, riviére",
c'est-á-dire „eau salée"), Szurdok—Strámtura (v. plus haut), Hódpatak—
Brebu (de hód „castor" et patak „ruisseau"), Disznópataka (de
disznó „porc" et patak), Farkasrév—Vad (de farkas „loup" et rév „rade"),
Szarvaszó—Sarasau (aszó „riviére, ruisseau desséché" et szarv „corne", icí
„branche"), Fejéregyház (de fejér, fehér „blanche" et egyház „église"), Ve-
resmart (litt. „rive rouge"), Hosszúmező („Longchamps", cf, roum. Cámpu-
lung), Bedőháza (c. á d. „maison de Benőit"), Körtvélyes—Peri (de kört-
vély, körte „poíre"), Úrmező (litt. „champ du seigneur"), Técső (de tő
„tronc; partié ínféríeure" muni du suffixe dimin. -cső), Sziget—Sighet („ile"),
Szőllőmező (dísparu) (litt, „champs du raisin"), etc. Actuellement ce sont
ious des villages á majorité roumaine ou ruthéne.Pour expliquer leur nom
hongrois, il faut admettre que leurs premiers coíonisateurs fussent des
Hongrois (cf, Gustave Wenzel, Kritikai fejtegetések Máramaros megye
történetéhez — Considérations critiques sur l'histoire du comitat Máramaros,
Pest, 1857; Etienne Szilágyi, Máramaros megye általános történelméből —
De l'histoire générale du com, Máramaros, Annexe du t, de 1899 de la revue
Századok; Kniezsa, AECO, IV, p. 270, 311—2 et Aurél Decei, Une opinion
tendancieuse de l'historiographie hongroise, Revue de Transylvanie, V,
p, 306—9).
3
C'est á la base de cette charte que Mihályi (1. c.) croyaít pouvoir
établír qu'au XIV e siécle les kénézes roumains avaient eu le méme rang que
les nobles du pays. Comme Petrovay l'a démontré (A máramarosi oláhok,
p, 624), la charte prouve juste le contraire; Stanislas était un kénéze royal, et
c'est par la gráce du roi qu'il reput, en 1326, le domaine de Szurdok et les
LE COMITAT DE MARMAROS

Huszi

9 vifloges a population roumaine ;en tout 39 ]


3 " " partie/tement roumaine( * " j
O " sans habitants roumains c •• 31
VZZZlforét de hétres et de pins (Au tolat 63)
Les soulignements et l e s cercles doubles índíquent d e s localités au nom hongrois.
L'original, sur parchemin et portant en bas un fragment de son ancien
sceau double suspendu sur un cordon de soie, se trouve aux archíves de
Gyömrő de la famille de Teleki (El. XX, f. 1, No. 2). On y garde aussi deux
transcriptions de 1346,
Edition: Mihályi, p. 6,
Extráit: Iványi, A Teleki család gyömrőí levéltára, p. 76.

41.
Avignon, le 8 mai 1328
Le pape Jean XXII engage les prélats de Hongrie á n'étre
trop sévéres dans l'exaction de la dime des Coumans, des Rou-
mains et des Slaves récemment convertis (Cumanis, Alachis et
Sclavis] pour ne pas les éloígner de l'Eglise.
Dátum Avinione VIII Idus Maii, Pontificatus nostri anno
duodecimo,
L'originál est inconnu. Une copie de l'époque se trouve dans les regístres
papaux du Vatican (Johannis XXII, An, XII, com, de Curía ep-4).
Edition: Theíner, Vetera monumenta Hung. I, p, 519; Hurmuzakí—Densu-
sianu 1/1, p. 609.

42.
Avant le 20 juin 1331
Extráit d'une énumération des revenus du chapitre de Tran-
sylvanie:
,,Item eodem anno et die Adrianus decanus exactor quinqua-
gesime nostre olacalis de omnibus kenezis nostris 1 pro debitis ipso-
rum, quibus nobis ipsi kenezi quolibet anno tenentur, presentavit
nobis ín specie novem marcas et fertonem fíni argentr et tres fer-

droits nobíliaires quí y étaient attachés. Nous aurons souvent l'occasion de con-
stater que les kénézes ne faisaient jamaís partié de l'ordre des nobles de
la Hongrie,
1
Comme nous avons vu (No, 21—23 et 38), le chapitre de Transylvanie
avait des colons roumains dans les localités Enyed—Aíud, Fülesd (disparu), Dá-
lya—Daia, Ompoica—Ompoica et Nyirmező—Poíana Aiudului. Ces colons étaient
obligés au payement de la „quinquagesima" qui, á l'origine, avait consisté
dans la prestation de deux moutons sur 100, mais qu'on pouvaít payer plus
tard aussi en argent comptant. La collection de cet impőt était confiée aux
kénézes qui, par conséquent, étaient les représentants du chapitre.
2
Le marc comme poids de métal avait des valeurs trés variées aussi
bien en Hongrie que partout en Europe. Dans ce cas il est question probable-
ment du marc transylvain qui pesait 206.76866 gr. (v. Valentin Hóman, Ma-
gyar pénztörténet — Histoire de la monnaie hongroise, Budapest, 1916, p. 100).
Le fertő était le quart du marc; secinus ou sectinus, par contre, correspon-
daít á 1/32 de la méme unité (ibid, p, 108),
tones fíni argenti, dixít per nos dominos de capítulo kenezio nos-
tro de Nirmezeu 3 esse relaxatos, que in tota sumpma faciunt de-
cem marcas argenti. De quíbus deducta quinta parte prepositi
videlicet septem fertonibus et tribus secinis per magistrum An-
dreám procuratorem domini episcopi."
,,Item eodem anno et díe ídem magister Adríanus de ipsís
kenezís et zondis 4 nostrís presentaverit nobís viginti birra, que
vulgariter cherge [dicuntur], et quatuordecim caseos. 5 De quibus
domínus preposítus pro quinta parte sua per eundem magistrum
Andreám procuratorem domini episcopi habuit quatuor birra et
duos caseos. In residuís autem, quia due portiones cedunt, facta
est dívisio ad viginti tres personas dominorum et quílíbet pro sua
portioné habuit médium birrum."
L'original, sur deux parchemins in-folio assez déteriorés, se trouve aux
archíves de Gyulafehérvár du chapitre de Transylvanie.
Edition: Történelmi Tár, 1911, p. 407—8. Pour la date cf. ibid.

43.
1332—1335
Extráit de la liste des collecteurs de la dime papaiéJ
, . . Paulus sacerdos de Olafenes- solvit XXXV banales no-
vos , . .3

3
Nyírmező (en roumain Poiana) se trouve au com. Alsófehér, á l'Ouest
de Nagyenyed,
4
Zondis (á l'ablatif) dérive du slavo-bulgare sodiji ,,juge".
5
Birrum, cherge — cserge ,,sorté de couverture grossiére de laine aux
longs poils" (EtSz. I, col. 981; la charte présente contient la premiere men-
tion de ce „mot voyageur" qui, dans ce cas peut étre d'origine roumaíne, cf.
Szinnyei, Magyar Nyelvőr, XXII, p. 250). Cet objet de méme que le fromage
prouvent nettement qu'á cette époque-lá les Roumains se dédiaient surtout
au métier pastoral.
^ e concile de Vienne de 1311—12 avait décidé de réserver pendant les
six ans la díme aux besoíns des croisades, En Hongrie cette disposítion fut
mise en pratique de 1332 á 1337, par les collecteurs Bérengaire et Raymond
de Bonafato. Comme il ressort des notes y relatives, la díme d'Oláhfenes—
Fene? fut exigée á quatre reprises entre 1332 et 1335.
2
Oláhfenes, situé au Sud-Ouest de Kolozsvár, s'était eréé prés de Szászfe-
nee—Fenekűi Sásesc dont la premiere mention date de 1297 (Archives Nat.
de Budapest, Dl. 28708), Ses colons furent les Roumains qui s'y étaient
ínfiltrés du cőté des montagnes, C'étaít un domaine de l'évéque de
Transylvanie, En 1332 sa population non-roumaine paraít avoir déjá été as-
sez nombreuse puisqu'on y trouve une église et un prétre catholíque, Jus-
qu'á nos jours le village s'est complétement magyarísé et méme son nom est
devenu Magyarfenes. Au point de vue démographique, c'est une rare exception.
3
Les banales étaient des deniers frappés par ordre des bans de Slavo-
nie, de 1255 á 1349. Le denier était une sorté de monnaie d'argent, introduite
LE COMITAT DE KOLOZS
. . . Paulus de Olaufernes solvit XLV banales novos . . .
. . . Paulus sacerdos de Olahfenes solvit XV grossos et VII
denarios crucítos , . .
. , . Paulus sacerdos de Olafenes solvit XII grossos . . .
L'origínal se trouve aux Archives du Vatican: ,,Rationes coilectoriae in
Ungaria 1317, 1332—37. Nr. 183".
Edition: Monumenta Vaticana 1/1, Budapest, 1887, p. 94, 103, 119 et 139.

44.
Visegrád, le 30 aoüt 1333
La reine Elisabeth ordonne au chapitre de Csanád de procé-
der á l'enquéte au sujet de la plainte de Paul, fils de Him, sui-
vant laquelle le domaine de celui-ci fut dévasté par Maurice, l'an-
cien officier de Paul Magyar de Temesköz et le kénéze Bratan.
L'origínal, portant au dos les fragments d'un grand sceau royal, se
trouve aux Archives Nationales de Budapest (Documents du Musée National).

Elisabeth Dei gratia regina Hungaríe fídelibus capitulo eccle-


sie Chanadiensis salutem et gratíam. Dicit nobis Paulus filius
Heym 1 aule nostre iuvenis, quod Mauritius quondam officialis
magistri Pauli Magyar dicti de Themeskuz et Brathan kenez su-
per possessionem ipsius magistri Pauli et fratrum suorum Re-
mete vocatam et ad eam pertinentes potentialiter veniendo destru-
xissent easdem et penitus desolassent. Quo circa fidelitati vestre
precipientes damus firmiter in mandatis, quatenus vestrum mit-
tatís homínem pro testimonio fidedignum, quo presente Nicolaus
filius Simonis vei Paulus Zakalus dictus, altero absente homo
noster diligenti inquisitione ab omnibus hominibus, quibus decebit,
sciat et inquirat super premissis omnímodam veritatem. Et post
hec prout vobis veritas constiterit de premissis, nobis fideliter
rescríbatis. Dátum in Wysegrad secundo die festi Decollationis
beati Johannis baptiste, anno Domini M-o CCC-o XXX-o tertio.
A Vextérieur: Fidelibus suis capitulo ecclesie Chanadiensis pro
Paulo filio Heym inquisitoria.

par saint Ladislas (1077—1095), A l'origine il avait pesé O gr. 86, mais le
dernier de 1323 frappé par ordre de Charles I, pesait 0 gr. 97 (Hóman, o. c.
p. 232 et 405). Grossus (en hongrois garas, cf. allemand Groschen) était une
monnaíe d'argent pesant environ 3 gr. 6, qui fut mise en circulation, á la
maniére d'une monnaie analogue de la Bohémé, par Charles I, á partir de
1328 (Hóman, o. c. p. 389 et 408).
1
La famille des Hímfy, qui avait des domaines au pied de la Matra,
descendait de la souche de Szalók, un des conquérants de la Hongrie actuelle.
Une de ses branches s'étant établi en Pannonié, y acquérit des propriétés et fit
tige á plusieurs autres familles. Etánt donné que Hurmuzaki et Densu?ianu
avaient considéré les Hímfy comme une famille d'origine roumaine (1/2, p.
Visegrád, le 6 octobre 1335
Le roi Charles I er fait savoir que Ladislas, archevéque de Ka-
locsa, ex destinatione mandati nostri causa huiusmodi tractatum
de transitu et translatione Bogdán woywode íilii Mykula de terra
sua in Hungáriám, cuius translatio per maximé tunc imminebat,
per plura tempóra durauit, ut maturius digestus celebraretur et
fieret, habens necesse transire ad confinia illarum partium et ibi-

143) nous croyons nécessaire de reproduire la généalogie de la branche de


Hím (Heam, Heym) de Döbrente (com. de Veszprém) au XIV e siécle:

Him I
I
Him II

Ladislas Paul Jean Georges Him III


1319 1319 1323 1319 1319

Jean Benőit Nicolas Paul Pierre Blaise Nicolas Blaise Ladislas Grégoire
1 3 5 3 1355 1 3 53 | 1353 1353
Ladislas
1358 Etienne T i | Laurent
1381 Pierre Georges Blaise 1353
1360
1 3 60
Basile BenőitChirni Nicolas
(Cirineus) (Nabor)
1390

Parmi les personnées énumérées Ladislas, Paul et Jean, fils de Him II,
re^urent en don, en 1323, le village de Remete (com. Temes) avec ses dépen-
dances. Aprés cette donation la famille s'enríchit de plusieurs autres domai-
nes dans les comitats de Temes et de Krassó et, tout en maintenant aussi ses
domaines de Pannonié, s'établit dans cette région, se nommant de Remete
et d'Egerszeg. Outre les fils de Him II, méme d'autres membres de la famille,
notamment Georges et Him III doivent avoir eu des domaines dans les mémes
comitats, puisque leure descendants sont nommés en 1360 á propos d'une
action possessoire. Pour mieux préciser la généalogie, il faut encore rappeler
qu'en hongrois la famille s'appelait Himffy dés le milieu du XIV e siécle, et
que les chartes latines de l'époque rendaient ce nom par ,,filius Him". C'est
pourquoi Benőit et méme d'autres membres de la famille portent le nom de
„filius Him" bien qu'ils n'en fussent que les descendants plus ou moins
lointains. Pour la souche de Szalók cf. Turul XIX, p. 153, 177; XXXVIII,
p. 37; XL, p. 30; Karácsonyi, Magyar nemzetségek III, p. 45; Csánki III,
p. 274. Pour la généalogie des Himffy v. Anjou-Okm. I, p, 319; VI, p. 130,
373, 380; Csánki II, p. 110; III, p. 274; Pesti, Krassó vm. tört. III, p. 26, 43,
163; Ortvay, Temes vm. oklvt. p. 85, 110, 155, 191.
dem moram facere ex causa predicta,1 semel a festő Omnium
Sanctorum usque ad festum Epiphaniarum Domini, secundo dein-
ceps usque ad festum Penthecosten et tertio demum usque ad
festum Assumptionis beate Virginis2 ipsum residentiam facere in
partibus confinii regni in servitiis nostris opportuisset. C'est pour-
quoi Ladislas lui-méme et son chátelain Thouka chargérent les
domaines de J a m et de Borzásszentgyörgy 3 de Nicolas Jánki 4 de
frais et de nourriture, Étant donné qu'ils le firent au service du
roi, personne ne pourra rien exiger desdites personnes.
Dátum in Wyssegrad, in octavis beati Michaeli Archangeli,
anno Domini supradicto (MCCC-mo XXX-mo quinto).
L'originál, sur parchemin, avec les traces d'un grand sceau royal au
dos se trouve aux Archives Nationales de Budapest (Dl. 2951).
Editions: Pesty, Krassó megye III, p, 10; Anjou-Okm. III, p, 201; Hur-
muzaki—Densusianu 1/1, p. 637; Mihályi p. 11.

1
Le vo'ívode Bogdán, fils de Mykula, était probablement un des chefs
des Roumains, II n'est pas exclu qu'il eűt émigré de la Valachie par suite
de la politique unificatrice de Basaraba pour gagner la Hongrie ou les nou-
veaux colons étaient toujours bien re<;us (cf. l'Introduction). Georges Pet-
rovay le met en rapport avec un autre Bogdán qui est mentionné en 1343
et qui deviendra plus tard le fondateur de la Moldavie. A son avis aprés
la bataille de 1330 Basaraba conclut la paix avec le roi Charles de Hongrie,
et donna au dernier comme ótages ses propres fils, Bogdán et Iga (Youga)
qui doivent avoir été établis en Máramaros (A máramarosi oláhok, Századok,
1911, p. 615). Cette hypothése ne résiste pas á la critique puisque ce Bog-
dán dorlt il est question dans la présente charte, n'était pas le fils de
Basaraba, mais de Mykula. Ce dernier nom n'était porté par aucun vo'ívode
de Valachie, et rien ne prouve que Basaraba eűt ce surnom. Méme pour
d'autres raisons il est absolument improbable qu'on eüt fait venir des Rou-
mains de la Valachie jusqu'au Máramaros á travers le com. de Krassó (cf. A.
Decei, o, c, p, 289—312), M. Decei conteste la mise en pratique de l'établis-
sement de Bogdán, fils de Mykula, puisqu'il est d'avis que les termes „per
plura tempóra duravit", au lieu de se référer á la „translatio" comme on
avait cru, se rapportent au terme de „tractatum", Telle interprétation du texte
est pourtant fort peu probable d'autant moins qu'en 1339 (No. 53) on fait
mention aussi dans la Hongrie méridionale d'un certain Bogdán qui semble
étre ídentique á Bogdán, fils de Mykula.
2
Les dates sont le 1 novembre 1334, le 6 janvier, le 4 juin et le 15 aoüt
de 1335.
3
Jám (en roumain lam) se trouve au com. de Krassó, au Sud-Est de
Versec. Szentgyörgy—Mánástire est un village du com. de Temes, au Nord-Est
de Denta.
4
Jánki ou Jánkfi est une famille de Krassó qui s'est éteinte au début
du XV e siécle (cf. Csánki, II, p. 112).
2 juíllet 1336
Devant le roi Charles I er Ladislas, Renold et Jean, fils de Ni-
colas de Kaza, cédent leurs domaines de Bihar, á savoir Újlak,
Kövesd, Oláhtelek et Örvényesligete aux petits-fils de Thomas,
fils de Pongrác, ,,de genere Chanad", á Thomas et Jean, fils de
Laurent, á Etienne, Georges et Nicolas, fils de Nicolas, á Thomas
et Clément, fils de Pancrace, en échange de leurs domaines de
GomÖr, Püspöki, Velkenye et Désmástelek.
L'original sur un parchemin au sceau perdu, se trouve aux archives du
prévöté de Lelesz (Acta anni 1223—1359. No. 46). Photocopie aux Archives
Nationales de Budapest (sous le numero précité).

Nos Karolus Dei gratia rex Hungarie memorie commendan-


tes tenore presentium significamus, quibus expedit, universis, quod
magistri Ladizlaus et Renaldus filii Nicolai nobiles de Kaza de
genere Rátold pro se et Johanne fratre ipsorum carnali ab una
parte, 1 item magister Thomas filius Laurentii filii Thome filii Pan-
gratii de genere Chanad 2 pro se et pro magistro Johanne fratre
suo carnali, item pro Stephano, Georgio et Nicolao filiis magistri
Nicolai, necnon pro magistro Thoma ac Clemente filiis magistri
Pangratii fratribus suis patruelibus ex altéra ad nostram perso-
naliter accendentes presentiam in possessionibus ipsorum infra-
scriptis tale concambíum et permutatíonem perpetuo et irrevoca-
bilíter durabilem se fecisse retulerunt et fecerunt coram nobis, ut
prenominati magistri Ladíslaus et Renaldus in sua et dicti fratris
ipsorum in persona quasdam possessiones ipsorum Wylak, 3 in
qua ecclesia ad honorem sancte crucis et Kwesd, 4 in qua ecclesia
in honore Sancti Martini confessoris sunt fundate, Olahteleek 5 et
Wrwenusligethe 6 vocatas in comitatu Byhoriensi sub una circui-
tione metarum existentes iure hereditarie successionis ípsos con-
tingentes modo concambii et mutui dedissent et dederunt coram
nobis prenominatis filiis magistrorum Laurentii, Nicolai et Pan-
gratii filíorum comitis Thome cum omnibus suis utilitatibus et per-
tinentiis quibuslibet perpetuo possidendas, tenendas et habendas.
E converso vero iam dictus magister Thomas filius Laurentii suo

1
Les personnes en question sont les ancétres de la famille Putnoky de
la souche de Rátót (cf, Karácsonyi, Magyar nemzetségek, III, p. 6).
2
La branche Telegdy de la famille Csanád. Karácsonyi, Magyar nem-
zetségek, I, p. 346 sq; Turul, XIII, p. 65, 124, 167; XIV, p. 27, 124, 178.
3
Aujourd'hui Pusztaújlak—Uilacul de$ert (com. de Bihar), au Nord-Est
de Mezőtelegd.
4
Kövesd—Cuie$d (com. de Bihar), au Nord-Est de Mezőtelegd.
5
Village disparu dans la région des précédents, v. Csánki, I, p. 618.
ü
Aujourd'hui Örvend—Urivind (com. de Bihar), á l'Est de Mezőtelegd—
Tileagd.
et díctorum fratrum suorum tam carnalium, quam patruelium n >
míne quasdam possessiones ipsorum de iure mutationis et emptio-
nis ípsos contingentes Pyspiky, 7 ín qua ecclesia ad honorem Sancti
Mychaelis archangelí et Wlkwnya, 8 in qua capella lapídea ad lau-
dem Sancti Petri principis apostolorum situate existunt et con-
fecte, cum quadam particula terre Dezmasteleke 9 vocata et ab
eadem Wlkvnya ab olim sequestrate nominata similiter sub una
circuitione metarum in comítatu Gwmuriensi adiacentes in con-
cambium et permutationem predictarum possessionum filiorum
Nicolai prescriptorum similiter dedisset et dedit coram nobis iam-
nominatis filiis Nicolai cum omnibus eorum utílitatibus et perti-
nentiís quibuslibet universis perpetuo possidendas paríter et ha-
bendas. Et quia ad presens propter presentem expeditionem no-
stram ad reambulationem dictarum mutuatarum possessionum
accedere non valerent partes assumptis hominibus nostris sub te-
stimoniis capitulorum ecclesiarum Waradiensis et Agriensis in
octavis Sancti Michaelis archangeli autumpnalis proxime ex
nunc succedentibus ad faciem memoratarum possessionum ac-
cederent, easque íuxta suarum metarum cursus et distinctio-
nes reambulando et a quibuslibet sequestrando utrumque sibi
statuere modo premisso perpetuo possidendas tenebuntur. Ipsis
vero possessionariis reambulationibus et statutionibus factis par-
tes ad presentiam dictorum capitulorum regrediendo litteras et
instrumenta sub omni contradictionis et obligationis genere, qui-
bus tunc voluerínt et commodius eis visum fuerit, ad perpetuam
premisse permutationis durabilitatem se mutua vicissitudine mu-
nient, firmabunt et vallabunt, prout ad hec omnia et quevis sin-
gula premissorum partes se spontanea coram nobis obligarunt vo-
luntate. Dátum sub castro Orusdorph 10 ín crastino octavarum festi
Natívitatis beati Johannís baptiste, anno Domini M-mo CCC-mo
XXX-mo sexto. 11

47.
1336
Le chapitre d'Eger, obéissant á l'ordre ci-inclus du roi Char-
les I er , fit décrire quandam possessionem Dragh et Dragus Volaho-

7
Püspöki (aujourcThui Sajópüspöki, com. de Gömör), á l'Ouest de Putnok.
8
Velkenye, á l'Ouest du village précédent.
9
Dézsmásteleke; aujourd'hui il y a une ferme au nom de Dézsmás prés de
Susa, village voisin de Velkenye. L'échange est compréhensible puisque cha-
que famille re?oit les villages qui sont plus prés de ses domaínes ancestraux.
10
Le cháteau d'Oresdorf (aujourd'hui Ollesdorf) est en Basse-Autriche,
au Nord-Ouest de Marchegg. Cf. B. Sebestyén, A magyar királyok utazásai
(Les voyages des rois de Hongrie), p. 37.
11
Outre les domaines indiqués ci-dessus, les mémes personnes conclurent
un accord d'échange aussi devant le chapitre de Várad, au cours de la méme
année. Le contenu du document y relatif á été publié par Fejér VIII/4,
p. 194.
rum et servientium regis1 Bedeuhcza2 uocatam in districtu Mara-
morosiensi existentem. Les noms de líeux attestés dans le docu-
ment y relatif sont les suivants; civitas Thecheiv, fluvius vulgo
Sanyapataka, fluvius Malumvize, fluvius Cherchyespatak, Reke-
gyebokor, vallis Ebrys, Anyafamezew, strata publica dee Maramo-
risyo versus Hungáriám ducens, campus Fanyasmezey, fluvius
Keserewpathakawyze, fluvius Thechew, duo fluvii Thechewvyze,
Berk, Rekewnayavhege, calwosus monticulus vulgo Pod, fluvius
Tharazwyze.
Anno Domini millesimo CCC-o XXX sexto, regnante Carolo
illustro rege Hungarie (etc.).
L'original n'est pas connu.
Une transcription de 1456, sur parchemin, pourvue d'un sceau suspendu,
émane du chapitre d'Eger, Actuellement elle se trouve chez Etienne Bibén
propriétaire de Bede.
Edition: Mihályi, p, 13.

48.
Prés de Záhony, aprés le 3 juín 1337
En présence du palatin Guíllaume Drugeth et áz lAssem-
blée Générale des comítats Ung, Bereg et Szabolcs, Ladislas, fíís

1
Drag et Dragus y apparaissent comme des nobles et ses „servientes
regis", On ne sait pas s'ils avaient été aupauravant d'origine kénézales. Drag
est comte en 1355 (cf. No. 95.) et son fils, Ladislas est juge des nobles
(„szolgabíró") en 1385. Mihályi suppose, avec beaucoup de chance de pro-
babilité, que ce Dragus est identique au premier voivode du méme Jiom
(en roumain Drago$) de la Moldavie, qui était le pere du voivode Sas et le
grand-pere des vo'ivodes Balk et Drag (v. le document de 1365).
2
Bedeuhaza, c'est-á-dire Bedőháza (aujourd'hui Bedö) se trouve au com.
de Máramaros, entre Hosszúmező et Técső. De nos jours c'est un village ruthéne,
mais son nom est d'origine hongroise de méme que celui d'autres localités
ríviéres et lieux-dits de la région (Malomvizs, malom „moulin" et vize „eau",
c, á d, „eau du moulin"; Sanyapataka „ruisseau d'Alexandre"; Rekegyebokor
„génét", Anyafamezö, de anya ,,mére", fa „bois" et mező „champs"; Fányas-
mező (cf, fánya „sorté d'arbre?" 1272; meta exit ad lignum faanya vocatum,
Hazai Okm. V, p. 47; MEtSz. II. col, 154); Keserewpathakawyze c. á d.
Keserűpatakavize „eau du ruisseau amer", etc.]. Un seul nom, á savoir Pod
pourrait étre d'origine roumaine,
3
Mihályi en conclut qu'á cette époque le Máramaros était encore une pro-
vince autonome située au-delá des frontiéres de la Hongrie proprement dite.
En réalité l'expression strata publica... versus Hungáriám ducens semble
índíquer qu'il s'agit de la section de la route qui méne vers la Hongrie et
pas de celle qui conduit en Galicie. Des 1231 (cf. ÁUO. XI, p. 231) le Mára-
maros fut une partié intégrante du royaume de Hongrie.
1
Les personnes en question sont les petits fils du comte Jákó qui est
de Jákó de Nagymihály, et Jákó, fils d'André, 1 déposent une plainte
suivant laquelle in quodam territorio Koromlar vocato, ad pos-
sessionem ipsorum Tyba3 vocatam pertinenti magister Gwd castel-
lanus ipsius domini Villermi palatini Olahos descendere fecisset.
Les juges nobiliaires et les jurés du comítat d'Ung, ayant été
interrogés, attestent la vérité de cette constatation, 4
Sans date.

L'original n'est pas connu.


Une transcription, sous forme d'extrait, se trouve dans un document
du 1 févríer 1373 qui contient le jugement du palatin Emeric Lackfi. Cette
premiere transcription servit de base á la seconde, intégrale, de Simon Roz-
gonyí, grand justicier du pays (8 janvier 1414). La seconde transcription, écrite
sur parchemin et portant les traces d'un sceau suspendu, se trouve aux archi-
ves de Nagymihály de la famille Sztáray (Sexus masc. No. 313).
Edition: Sztáray-Oklevéltár, I, p. 120.

49.
11 juin 1337
Le chapitre de Csanád rapporte qu'en sa présence dominus
Chanadinus miseracione divina archiepiscopus Strigoniensis locique
eiusdem comes perpetuus et filii fratrum suorum ex una, parte
vero ex altéra magister Dionisius Paulus et Petrus filii DionisiV
ont fait procéder au partage de leurs domaines. Dans l'énumération
de ceux-ci on rencontre le passage suivant: possessiones Pestws1
3 4
Caprewar Bonchou qui alio nomine Duburdun nominatur, Kadras-

mentionné entre 1244 et 1271. Ils tirent leur origine de l'ancienne souche
hongroise de Kaplony, á laquelle remontent les familles des comtes Sztáray
et Károlyi qui ont survécu jusqu'á nos jours (Karácsonyi, A magyar nemzet-
ségek, II, p. 297).
2
Koromla, aujourd'hui Koromlya est un village situé au Nord d'Ungvár.
Actuellement il n'est habité que par des Slovaques qui ont dű absorber les
Roumains immigrés au XIV e siécle,
3
Tiba, com. Ung, á l'Est de Szobránc.
4
L'Assemblée en question eut lieu „anno millesimo trecentesimo trice-
simo septimo, feria tertia ante festum Pentecosten, prope villám Zahon"
(Sztáray-Oklevéltár I, p. 120).
1
Pour les personnes en question cf. J. Karácsonyi, Magyar nemzetségek,
T, p. 344 et suiv.
2
Pestws, c. á, d, Pestes (cf, pest „four"; pestes „localité pourvue d'un
four"), au coin Nord-Est du com, de Krassó d'aujourd'hui, prés de Kaprevár
(Csánki I, p, 777), Plus tárd on rencontrera Alsó- et Felsöpestes qui subsiste-
ront jusqu'au XVII e siécle (Pesty, Krassóm, tört. II, p. 246).
3
Caprewar, auj. Kapriora—Cáprioara, au coin Nord-Est du com. de Krassó
d'aujourd'hui (jadis au com. d'Arad, cf. Csánki I, p. 773). Son nom d'origine
sour> et Wrkutaü ac piscina Kengeltow' uocata magistro Dionisio
et fratribus suis devolute extitissent.
L'origínal n'est pas connu. Le texte est intercalé dans l'acte de con-
firmation délivré par le grand justicier Paul á Visegrád, le 24 juín 1337.
L'origínal du second acte pourvu d'un sceau attaché sur un cordon de soíe
verte et violette, est aux archives du Musée de Transylvanie, á Kolozsvár-
Cluj. Transcription dans la mérne charte du grand justicier Paul.
Edition: Anjou-Okm. III. 364.

50.
8 aoűt 1337
Le chapitre d'Eger fait connaítre, sur la demande du 13 juil-
let du palatin Guillaume Drugeth, que les fils d'André de Nagy-
mihály, á savoir Laurent, Jákó et Michel, ainsi que Ladislas, fils
de Jákó, et Emeric, 1 fils d'André, deposuissent sacramentum super
2
eo quod prefata particula terre litigiosa iuxta quendam fluvium
Orehua vocatum ... ad dictam possessionem eorundem Tyba per-
tinuisset. Les noms géographiques qui se rencontrent dans la de-
scription des limites du domaine en question, sont fluuius Orehua,
Kelezberch (ou Keezberch), quoddam domb vulgo halom vocatum,
fluvius vulgo Haspatak.
Dátum in quindenis eiusdem festi sancti Jacobi apostoli, anno
supradicto (míllesimo trecentesimo tricesimo septimo).

L'origínal n'est pas connu.

incontestablement roumain (cf. cáprioará „chevreuil") est le premier toponyme


de Transylvanie dont la étymologie roumaine ne puisse étre mise en doute
(cf. Kniezsa, AECO. IV, p. 367). L'identification de Kapriora avec Kaprewar
est due á Jean Karácsonyi (Temesvári tört. és régészeti Értesítő, X. p. 59).
4
Eonchou, c. á. d. Boncsó, autrement Duburdun, c. á. d. Dübürdiin, plus
tard Döbördön (Csánki I, p. 769) est le nom d'une localité disparue qu'on
peut fixer au Nord-Est du com. de Krassó d'aujourd'hui. Jadis il avait appar-
tenu au com. d'Arad.
5
Kadrasou, c. á, d, Kadraszó, village disparu du Nord du com. de Krassó
d'aujourd'hui, situé non loin de Kapriora (Csánki I, p. 772).
8
Wrkuta, c. á. d. Urkuta (litt. ,,le puits du seigneur"), localité disparue
prés de Kapriora, dans la partié Nord du com. de Krassó d'aujourd'hui
(Csánki I, p. 780).
7
Kengeltow, c. á. d. Kengyeltó, nom d'une piscine (Pesty, o. c. II, p.
246). II est d'origine hongroise (cf. kengyel „étrier", tó „lac").
1
Cf. les notes de la charte 48.
2
II y est question certainement du domaine de Koromlya (cf. les notes
de la charte 48).
Une transcription fut faite par le palatin Emeric Lackfi, en 1373 (cf. la
charte No. 48).
Edition: Sztáray-Oklevéltár I, p. 138.

51.
Visegrád, le 15 novembre 1338
Le roi Charles ordonne au chapitre d'Eger d'établir les limi-
tes du domaine de Bilke de Karácsony.
Une transcription est contenue dans la charte du 30 janvier 1339 du
chapitre d'Eger. Cf. No. 52.

52.
30 janvier 1339
Le chapitre d'Eger atteste d'avoír opéré, suivant l'ordre donné
par le roi Charles I er á Visegrád, le 15 novembre 1338, le bornage
du domaine de Bilke (com. de Bereg) du Roumain Karachyn de
Bilke.
Originál sur parchemin, avec les traces d'un sceau au dos. La premiere
transcription (I) fut faite au nom du roi Charles I er , á Visegrád, le 10 aoűt
1341. Celle-ci fut transcrite par le chapitre d'Eger le 8 mai 1347 (II), et cette
transcription s'est conservée dans celle de Sigismond, délivrée á Bude, le
20 juin 1393 (III). La derniére (IV) fut transcrite dans un document écrit
sur parchemin, mais non scellé du couvent de Lelesz, portant la date du
18 aoűt 1418. Toutes ces chartes sont conservées aux Archives Nationales de
Budapest (Archives du Musée National, Archives de la famille Gorzó),

Excellentissimo domino suo Karulo Dei gratia illustri regi


Hungarie capítulum ecclesie Agriensis orationes in Domino cum
perpetua fidelitate. Litteras vestre serenitatis recepimus reveren-
ter ín hec verba:
Karulus Dei gratia rex Hungarie fidelíbus suis capitulo eccle-
sie Agriensis salutem et gratiam. Dicitur nobis in personis Kara-
chun 1 de Bylke, 2 quod ipsa possessio sua Bylke in comitatu de
Beregh 3 existens metarum renovatione et ab alíorum possessíoni-
bus dinstínctione plurimum indigeret. Super quo fidelitati vestre
firmiter precipimus per presentes, quatenus unacum Mychaele de
Torpa 4 vei Stephano de Bokcha 5 altero absente homine nostro ad
1
II—IV. Karachon.
2
II—IV. On lit partout Bilke dans le texte. C'est un village situé au
coin Nord-Est du com. de Bereg, tout prés du com. de Máramaros. — Karachyn
(Karachon, c'est-á-dire Karácsony), fut l'ancétre de plusieurs familles (Bilkey,
Lipcsey, Gorzó). Cf. Turul XII, p. 14, 77, 186.
3
III. On lit Bereg dans le texte entier.
4
Tarpa (com. de Bereg), au Sud-Ouest de Beregszász.
5
Bokcha est probablement identique á la ferme de Bakta qui se trouve
Documenla Valachica 6
faciem dícte possessionis Bylke accedendo universis vicinis et
commetaneís suís convocatís et presentibus reambulent per suas
veras metas et antiquas, novas íuxta veteres, ubí necesse fuerít,
erígendo, reambulatamque et ab alíorum possessíonibus dístínctam
relinquant eídem Karachyno eo íure, quo ad ipsum pertínere díno-
scitur, possídendam, si non fuerit per alíquem contradíctum. Con-
tradictores, si qui fuerínt, contra eundem ad nostram citet presen-
tiam ad terminum competentem. Et post hec seriem dicte ream-
bulatíonís cum cursibus metarum vei diem citationis et terminum
assignatum cum nominíbus citatorum nobis fideliter rescribatís.
Dátum in Wyssegrad tertio die festi beati Briccii confessoris, anno
Domini M-o CCC-o XXX-o octavo.fi
Nos igitur preceptis vestre excellentie satisfacere cupíentes,
ut tenemur, cum prefato Mychaele homine vestro nostrum homi-
nem, virum ídoneum, videlicet dominum Mychaelem sacerdotem
de choro nostro transmisimus pro testímonio ad premissa man-
data vestra exequenda. Quiquidem homo vester demum ad nos
rediens nobis retulít eo modo, quod ipse unacum dicto testimo-
nio nostro feria tertia proxíma ante festum sancte Agnetis virgi-
nis et martirís iam preterita 7 accessissent ad faciem possessionis
Bylke prenotate et eandem vicinorum et commetaneorum eíusdem
universorum legitime convocationibus factis et eisdem presentibus
per suas veras metas et antiquas infradeclaratas novas íuxta ve-
teres, ubi necesse fuísset erigendo reambulassent, reambulatam-
que et alíorum nobílíum et specíaliter vestris possessíonibus in
dicto comítatu Beregh existentibus undique legitime dístínctam et
separatam preallegato Karachyno 8 Olako" et suís heredíbus íuxta
continentíam memoratarum litterarum vestrarum statuísset per-
petuo possídendam nemíne contradictore apparente, Et prefatus
homo noster simíliter personalíter coram nobis comparendo pre-
missa sic, sícut ídem homo vester nobis consequenter affirmavit,
Mete autem, quíbus dicta possessio Bylke a dictorum nobílíum
et vestris possessíonibus distinguitur et separatur, prout iidem
vester et noster homines nobis expresserunt hoc ordíne proten-
duntur: príma enim meta íncípít a plaga oríentali in vertice cuius-
dam montís Dobouch vocati, ubi est una meta terrea capitalis, a
qua versus plagam merídionalem descendendo iungit alíam metam
terream íuxta quendam fluvium vulgo Hannuspatakbyke 1 0 vocatum,
de qua ad eandem plagam currendo super quodam rívulo Sard 11
nuncupato cadit in fluvium Borsua, 12 in cuius rippa adhuc ad ean-

au Sud-Est de Beregszász, prés de Muzsaj (Csánki I, p. 413, Pour la famille


ibid. I, p. 421),
fi
15 novembre 1338,
7
19 janvíer 1339.
8
II. Karachino.
9
IV. Olacho.
10
Hanaspatakbike; var. III—IV: Hamuspatakbiky. Noms ínconnus.
11
Pour le cours du ruisseau Sárd v. E. Szabó, Ugocea megye p. 277.
12
La riviére Borsva, aujourd'hui Borsova.
dem plagam directe transeundo iungit quendam montem Juuar 1 3
vocatum, ín cuius latere a parte dictí fluvii Borsua est una meta
terrea, ubi dicta possessío Bylke separatur a possessione Ellyus 14
filii Nicolai Komiaty 15 vocata et abinde dictum fluvium Borsua ver-
sus plagam occidentalem saliendo asscendit ad quendam berch
Herked 16 nuncupatum, in cuius vertice est una meta terrea, de qua
ad quendam fluvium Kuzeppatak 17 descendendo currit ín eodem
supra versus plagam septentrionalem et iungit caput cuiusdam flu-
vii Sugopatak 18 vocati, ab indeque cursus ad dictam plagam regi-
rando transit prescriptum fluvium Borsua et annectit primam mé-
tám, ubi inceperat et ibi terminantur. Dátum sabbato proxímo ante
festum Purificatíonis beate virginis, anno Domini M-o CCC-o
XXX-o nono.

53.
12 mars 1339
Sur l'ordre ci-joint du roi le chapitre de Csanád fait con-
naítre que Bogdanus voyvoda1 unacum fratribus suis ad posses-
sionem magistri Teutus Gyos et Sceleus2 vocatas irruissent, en-
levant 14 boeufs, blessant á mort un servíteur et pillant la maison
d'un serf.
Dátum sexta feria proxima ante dominicam Judica, annís ab
íncarnatione Domini prenotatis (1339).
L'originál, sur papier et portant sur la fermeture de ses plis le frag-
ment d'un sceau rond, se trouve aux Archives Nationales de Budapest, archí-
ves de la famille Zichy (211. A. 161).
Édition: Zichy-Oklevéltár I, p. 558.

13
Nom ínconnu.
14
III. Ellus.
15
Komjáti (com. d'Ugocsa), aujourd'hui Nagykomjáti et Magyarkomjáti
au Nord de Nagyszőllős (E. Szabó, o. c. p. 395). Var. II: Komiaty; III—IV:
Komyati.
16
Herked, nom inconnu.
17
Középpatak, var. II: Kuzeppotok. Nom inconnu.
18
Sugopotok. Par suite de la slavisation de la région, la riviére parait
avoir changé de nom.
1
II est probable qu'il y sóit question du voivode Bogdán, établi en
Hongrie dés 1335, puisqu'á cette époque les voi'vodes roumains ne sont pas
encore nombreux (v. le document No. 45).
2
Diós (de dió „noix") et Szöllös (de szöllö ,,raisin") sont deux villa-
ges hongrois disparus du com. Csanád (actuellement au com. Temes). Le pre-
mier se trouvait au Sud-Est de Nagylak—Nadlac, le second entre Semlak—
$emlac et Pécska—Pecica (cf. Csánki I, p. 695 et 704).
3 mars 1340
Devant le chapitre de Transylvanie Rener filius Rener hospes
de Vinch inferiori/ d'une part, et Johannes et Ladislaus filii Su-
murukus nobiles de Barcha,2 d'autre part, conviennent de se lé-
guer mutuellement, en cas d'extinction d'une des deux famílles,
leur part du domaine commun dit Volaherkis qui se trouve in
vicinitate seu commetaneitate villarum Felkunir, Olkunir, Zaazer-
kys, Vinch inferioris et Pien, prés du ruisseau dit Erkyspatak.
L'original, sur parchemin, et montrant les traces d'un sceau perdu qui
était attaché sur un cordon de soie jaune, se trouve aux archives de la famille
Barcsay (actuellement aux archives de Gyulafehérvár du com. d'Alsófehér).
Les rédacteurs de la présente collection n'ont pu le consulter.
Extraiís: Történelmi Tár, 1907, p, 110; Turul, XII, p. 73; Korrespondenz-
blatt, 1894. p. 30.

55,
14 mars 1341
En présence de Jean, prévőt du monastére de Váradelőhegy
(c'est-á-dire du „Promontőire" de Várad), Míchel et Nicolas, fils
d'Albert, d'une part, et Michel et Jean, fils de Cybok, 1 d'autre
part f font le partage de leurs domaines de la maniére suivante:

1
Reiner, fils de Reiner, était le fils d'Elisabeth, fills de Nicolas fils
d'Alard, et c'est par son grand-pére maternel qu'il faisait valoir ses droits á
Oláherkes. Vinch infcrior, c'est-á-dire Alvinc (Vin^ul de jos) est au com,
d'Alsófehér, au Sud-Ouest de Gyulafehérvár.
2
Barcha, actuellement Kis- et Nagybarcsa (en roumain Bárcea Micá et
Mare) sont au Sud-Est de Déva, com. de Hunyad. Ses possesseurs étaient Jean
et Ladislas, fils de Maitre Sumurakus (Smaragdus), fils d'André, fils dc
Joancha, C'est par leur mére, Elisabeth, fille de Nicolas fils d'Alard, qu'ils
avaient des prétentions á une partié d'Oláherkes. Pour comprendre cette
généalogie, il faut savoir que Maitre Sumurakus fut le troisiéme mari d'Eli-
sabeth, On a souvent pensé que la famille Barcsay, qui a donné á la Transyl-
vanie méme un prince au XVII e siécle, á savoir Akos Barcsay, fűt d'origine
roumaine, mais cette hypothése est dénuée de tout fondement. Le village de
Barcsa se trouve méme aujourd'hui dans la partié la plus hongroise du com. de
Hunyad: au moyen áge il était entouré d'une série de villages des petits no-
bles hongrois. C'est de cette petite noblesse qu'est issue aussi la famille
Barcsay (cf. Turul XII. p. 181. et suiv.).
3
Cf, les notes des chartes 29 et 30,
1
Les personnes en question sont les membres de la branche de Bihar et
de Szabolcs de la souche hongroise Hont-Pázmány qui est, en derniére ana-
lyse, d'origine allemande, Cybok fit tige aux familles Czibak et Esztáry,
Albert á la famille Mindszenti (Karácsonyi, A magyar nemzetségek II, p. 220).

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