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Un peu d’histoire

A l’époque Tang en Chine (VIIIe - IXe siècle après J.-C.),


découverte de la porcelaine dure à base de kaolin.
Entre 1275 et 1291, Marco Polo parcourt la Chine. Il y
remarque une céramique fine et translucide inconnue en
Occident. Il la baptise "porcellana" du nom d’un coquillage
nacré en forme de vulve de truie (porca : femelle du porc en
latin) très prisé des romains.
Fierté des Empereurs du Céleste Empire, la porcelaine
enflamme l’esprit des Princes et têtes couronnées de l’Europe
entière.

Après 1498, avec l’ouverture de la route des Indes par Vasco


de Gama, c’est la ruée. Un commerce régulier s’établit entre
l’Extrême-Orient et l’Europe. Portugais au XVIe siècle,
Hollandais, Anglais et Français aux XVIIe et XVIIIe siècles se
disputent le monopole des importations de ces merveilleuses
porcelaines chinoises que l’on baptisa "Porcelaines de la
Compagnie des Indes".

A la Renaissance, potiers et alchimistes portés par l’esprit


scientifique de l’époque et encouragés par des mécènes n’ont
de cesse que de chercher le secret de la porcelaine chinoise.
De toutes ces expériences, ce sont celles des Médicis à
Florence et des princes français au tout début du XVIIIe siècle
à Saint Cloud, Chantilly, Vincennes... qui sont les plus
probantes. Elles donnent naissance à la "porcelaine tendre".
Celle-ci a l’aspect de la porcelaine chinoise mais n’en a ni la
dureté, ni la sonorité. Il manque l’élément principal, le kaolin
toujours inconnu à cette époque en Europe.

En 1709 en Saxe, l’arcaniste Böttger découvre la formule de la


porcelaine dure et identifie par hasard un gisement de kaolin.
La première manufacture de porcelaine dure hors de Chine est
fondée à Meissen. Le secret en est jalousement gardé. Il faut
attendre 1767 en France pour que la première porcelaine dure
à base de kaolin du Limousin sorte des fours de la
Manufacture de Sèvres.

Jean-Baptiste Darnet Vers 1765 à Saint-Yrieix-la-Perche en Haute-Vienne, la femme


du chirurgien Jean-Baptiste Darnet utilise une terre blanche et
onctueuse comme savon pour laver son linge. Son mari
voulant commercialiser la découverte fortuite de sa femme,
s’adresse à un pharmacien de Bordeaux pour en mettre la
formule au point. L’apothicaire Villaris identifie la précieuse
matière et au terme d’une rocambolesque aventure parvient à
vendre sa découverte à la Manufacture de Sèvres.

Première porcelaine A partir de 1768 le kaolin est régulièrement extrait des


des terres du Limousin. carrières de Saint-Yrieix-la-Perche et alimente les
manufactures parisiennes.

En 1771, sous l’impulsion de l’intendant Turgot, la première


manufacture de porcelaine voit le jour en Limousin, la
Manufacture Grellet frères-Massié-Fournérat.
Ainsi aura-t-il fallu plus de 4 siècles à l’Occident pour percer le
secret de la porcelaine chinoise et que naisse la porcelaine de
Limoges......
Un peu de technique
La porcelaine se distingue des autres céramiques
que sont la terre cuite,
la faïence et le grès par la blancheur, la translucidité, l’imperméabilité,
la dureté et la sonorité de sa matière.

LA PATE :
elle est principalement composée de 3 roches :

Le kaolin (haute colline en chinois)


élément de base de la porcelaine (55%), c’est une argile plastique
très pure et très blanche.

Le quartz (20%) :
matière dégraissante, permet la tenue des pièces au feu.

Le feldspath (25%) :
élément fondant, assure la vitrification du mélange.

LE FACONNAGE :
pour transformer cette matière première en objets fabriqués,
la pâte peut être soit :

Modelée
tournée et estampée à la main: tours de main très difficiles auxquels on a recours
que pour la réalisation de prototypes ou de pièces d’artiste.

Coulée
rendue liquide, la pâte est versée dans un moule en plâtre creux dont la porosité
permet, après un temps de prise, une sédimentation sur les parois. La pièce est
ensuite démoulée. On fabrique ainsi
les pièces creuses (soupière, verseuse, vase...).

Calibrée
usitée pour des objets ronds (assiette, soucoupe, tasse...), cette technique utilise
une pâte semi-molle sous forme de "camembert"
que l’on pose sur un moule placé lui-même sur un tour donnant la forme.
Une lame ou calibre détermine l’épaisseur.

Pressée
la pâte séchée en granulés est injectée sous pression entre les 2 faces d’un moule.

LA CUISSON
Après séchage et finissage, la pièce est cuite une première fois à 980° dans un
four électrique. Elle est "dégourdie", c’est-à-dire déshydratée.
Devenue poreuse, elle est alors émaillé par trempage dans un bain liquide. Elle
est prête à supporter une seconde cuisson dite de "grand feu" à 1400° dans un
four à gaz.
On assiste alors à une véritable transmutation irréversible de la matière au cours
de laquelle la pièce vitrifiée perd environ 15% de son volume
dans toutes ses dimensions! C’est le retrait.
La terre poreuse, grisâtre et fragile est devenue une matière blanche, translucide,
imperméable et sonore.

LE DECOR :
la pièce peut alors être décorée. Des émaux vitrifiables
et métaux précieux (or, platine) sont appliqués sur l’émail cuit :

au pinceau (peinture et décoration à la main),


par chromolithographie
ou par gravure (l’incrustation).
Au cours ou après, la pièce subit une ou plusieurs cuissons supplémentaires entre
780° et 1350° pour fixer les couleurs et métaux sur l’émail.

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