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Les lubrifiants

Abdellatif nesrine
Amri Ikbel
Garradhy sihem
Saidi Sabrine
Zaîbi fedi
Sommaire

I. Généralités sur les lubrifiants


II. Notions de base de tribologie
1. Introduction
2. Friction
3. Usure
4. Graissage
III. Composition d'un lubrifiant
1. Pétrole et Brut
2. Huiles de base minérales
3. Huiles de base synthétiques
4. Huiles « bios »
5. Graisses

IV. Propriétés des lubrifiants


1. Introduction
2. Propriétés physiques, chimiques et technologiques des huiles
3. Propriétés physiques, chimiques et technologiques des graisses
4. Viscosité et écoulement

V. Types de lubrifiants et applications


1. Lubrifiants industriels
2. Lubrifiants automobiles
3. Huiles et fluides de travail des métaux
4. Autres lubrifiants

VI. Conclusion

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I. Généralités sur les lubrifiants :
Deux surfaces rugueuses sont moins favorables au glissement que deux surfaces lisses.
Il existe un nombre qui évalue la facilité avec laquelle une surface glisse sur une autre, c'est
le coefficient de friction statique. on le définit, pour un solide posé sur un support plan
horizontal, comme le rapport (µf) entre la valeur de la force de frottement d'adhérence. C’est-
à-dire la force horizontale minimale nécessaire pour mettre le solide en mouvement (F) et la
valeur de la réaction normale du support (correspondant dans ce cas au poids de l'objet) ; plus
il est petit et plus le glissement est facile.
Par exemple, pour deux surfaces d'aluminium polies propres et sèches glissant l'une sur
l'autre le coefficient de friction est de l'ordre de 1,2 ; pour ces mêmes surfaces lubrifiées par
de la graisse il devient environ 0,3.
La lubrification facilite le glissement des parties frottantes d'un ensemble en interposant un
film onctueux entre ces parties.
La science qui s'occupe de ces phénomènes (frottements, glissement, lubrification, usure)
s'appelle la tribologie.
Le champ d'application est très vaste ; on trouve des exemples de lubrification dans des
domaines aussi différents que le forage pétrolier, l'usinage de pièces métalliques, la
mécanique automobile, les usages domestiques (charnières, serrures…) mais encore dans des
domaines biologiques (larmes, ….).
De cette diversité d'applications résulte une grande variété de lubrifiants qui ont été conçus
Pour s'adapter au mieux à chaque situation.

II. Notions de base de tribologie


1. Introduction
Le concept de TRIBOLOGIE est apparu en 1966 lorsqu'on a eu besoin d'une expression
pertinente pour définir les interactions entre friction, usure et graissage. Le vocable utilisé
précédemment (« Technique de graissage ») se révélait trop limité : il bornait le concept à
l'application d'un lubrifiant pour la résolution du problème tribologique qui se posait. Il y a
d'innombrables définitions de la tribologie dont nous ne nommerons que trois :
a. Définition(s)
Tribologie (du grec : étude de la friction) :
La tribologie fait partie intégrante du domaine de la construction des machines. Cette partie
est utilisée par des constructeurs de machines, mais aussi par des mécaniciens, des chimistes,

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des physiciens. La tribologie décrit scientifiquement friction, graissage et usure. Elle
développe des technologies visant à optimiser les frictions.
D'après la norme DIN 50323 :
La tribologie est la science qui étudie les interactions de deux surfaces en mouvement l'une
par rapport à l'autre. Elle englobe la technique associée et l'ensemble des secteurs de la
friction et de l'usure, y compris le graissage. Elle y étudie les interactions entre les surfaces de
contact, mais aussi celles des solides, liquides et gaz présents entre ces surfaces.(cette norme a
disparu depuis quelques années).
L'une des meilleures définitions reste cependant celle de Peter Jost qui
date de 1966 :
La tribologie est la science qui s'occupe des surfaces en mouvement relatif l'une par rapport à
l'autre, de la technologie qui en découle et des phénomènes concrets qui en résultent.

b. Les systèmes tribologiques


Le frottement est l'un des phénomènes physiques les plus anciens connus. C'est
certainement l'un des plus importants par ses implications technologiques. C'est la raison pour
laquelle le concept de tribologie a été introduit en 1966. Une évaluation a été faite sur les
USA : les couts annuels liés à la méconnaissance de la Tribologie sont équivalents à 6% du
produit intérieur (environ 420 Milliards $).
Le but de la tribologie consiste à minimiser les pertes de matériau et d'énergie liées à l'usure
et au frottement ; c'est donc d'arriver à fabriquer des systèmes mécaniques et énergétiques
efficaces. L'amélioration qu'elle apporte aux surfaces en mouvement (au système tribologique
donc) permet d'améliorer efficacité et durée de vie des machines.
Les aspects (tant techniques qu'économiques) améliorés par la tribologie sont :
 Performance et rendement
 Fiabilité et durée de vie
 Économie d'énergie et de composants
 Impact environnemental
On trouve les applications de la tribologie partout où il y a mouvement relatif entre deux
éléments. Par exemple : Paliers lisses (entre arbre et palier), Roulements (entre corps du
roulement et billes, entre billes, pistes et cages), Engrenages (entre les profils des pignons et
des roues dentées).... Ces couples d'éléments se retrouvent dans toutes les machines : moteurs,
transmissions, compresseurs, hydraulique et ainsi de suite...On rencontre de nouveau la

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tribologie dans le travail des métaux (tournage, fraisage, perçage etc), mais dans ce cas, c'est
entre la pièce usinée et l'outil qu'il y aura friction.
c. Optimisation du système tribologique
Cette optimisation passe par trois types d’adaptations :
1. Diminution des contacts : Ce sont les changements qui visent à effectuer des
mouvements sans aucun contact. Par exemple : Rails et Glissières magnétiques.
2. Diminution des efforts : Ce sont les mesures qui sans modifier les mouvements
diminuent les efforts nécessaires pour les réaliser. Par exemple : remplacement d'un palier
lisse par un palier à roulement.
3. Changements structurels du système :
a) Par des choix à la construction: Envisager dès sa conception le système dans sa
configuration et son dimensionnement sous un angle tribologique.
b) Par le choix de la lubrification : Application et choix du lubrifiant adéquat. Pour le choix, il
y a deux solutions : soit le lubrifiant sépare les surfaces en mouvement, soit il intervient par
des réactions physiques ou chimiques.
c)Par des choix de matières adaptées : La sélection des couples optimaux de matériaux ou
l'usage de revêtements de surface optimisés.
2. Friction
La friction est un concept physique (au contraire de la tribologie qui, elle, est clairement
rattachée au génie mécanique et au comportement de ses systèmes), de ce fait il est plus
général et ne se limite pas à la mécanique seule. Par exemple dans le cas des fluides : Les
forces entre les molécules en mouvement dans un fluide déterminent ses propriétés
d'écoulement. La constante qui caractérise les frottements internes du fluide est la viscosité
(dynamique ou cinématique). Une viscosité élevée est le signe d'une friction interne élevée,
d'un liquide visqueux. Mais la friction existe aussi dans un conducteur électrique ; elle est à
l'origine de la résistance électrique. De ce fait une définition plus générale de la friction sera :

« La friction apparait toujours quand des objets sont soumis à une force (qui tend à les
mettre en mouvement l'un par rapport à l'autre) et qu'ils opposent une résistance à cette
force. »

Le type des objets et celui de la force restent à définir. Ils peuvent être : des électrons, des
molécules, des particules, des objets solides, des étoiles etc.... Les forces peuvent être entre
autres électriques, magnétiques ou mécaniques.

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Exemple des rails magnétiques : Le train repose sur des champs magnétiques puissants. Il
n'a donc plus aucun contact avec le(s) rail(s). On élimine donc la résistance de roulement et
l'usure inévitable qui en résulte. Il y a cependant toujours des pertes de friction ; elles sont
imputables à la résistance de l'air pendant le déplacement et aux pertes électriques dans les
aimants. La propulsion sur rail magnétique, de par sa nature sans contact ni usure, permet des
vitesses supérieures à 500 Km/h.

La friction mécanique se définit comme suit :

« La friction mécanique est une force. Cette force diminue le mouvement relatif de
deux pièces en contact (adhérence) et s'oppose au mouvement conduisant ainsi à une
perte d'énergie mécanique. »

La dissipation d'énergie mécanique (l'énergie dite cinétique est l'énergie du mouvement) se


matérialise par un échauffement des parties en présence que ce soit un échauffement de la
surface des pièces, du lubrifiant ou de l'ensemble du système. Des exemples viennent tout de
suite à l'esprit comme celui des disques de freins : le frottement y est utilisé et même
recherché, plus grand est le frottement entre disque et plaquettes, plus efficace est le freinage
et plus vite le véhicule s'arrête.

3. Usure
On définit comme usure tout changement qui (volontairement ou non) conduit à une
modification de surface d'au moins l'une des deux pièces du couple en contact. On appele
cette usure mécanique quand elle est le résultat de : glissement, roulement ou serrage. On
l'appèle usure par abrasion quand elle est liée à la présence dans le fluide de particules de
pollution solide (elles-mêmes souvent particules d'abrasion). L'usure abrasive apparait quand
les rugosités de la plus dure des surfaces enlèvent (écrasent ou arrachent) des aspérités de la
plus molle. Le grippage apparait quand les températures élevées dues aux frottements soudent
entre eux les points de contact puis sous l'effet du mouvement les séparent à nouveau.

4. Graissage
Déjà, dans l'ancienne Égypte, il y a plus de 4000 ans on utilisait le graissage pour diminuer la
friction. Les Égyptiens utilisaient des lubrifiants pour diminuer les efforts nécessaires au
transport de gros blocs de pierres et de sculptures entières sur des patins de bois.

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III. Composition d'un lubrifiant :
1. Pétrole et Brut :
Le pétrole est à la base un mélange de milliers d'hydrocarbures différents. Pour que du
pétrole arrive à se former, il faut un ensemble de conditions très particulières:
Le matériau de base est formé de microorganismes d'origine végétale et animale comme du
plancton par exemple. Ce sont des formes de vie simples, monocellulaires, qui sont à la
surface de l'eau; elles y sont nourries par la lumière solaire; pendant des millions d'années des
masses gigantesques de plancton meurent et coulent au fond des océans. Elles s'y
décomposent, mais une partie d'entre elles n'a pas entièrement perdu l'énergie solaire. Elle
forme une boue qui dans ces conditions humides, salées et presque sans oxygène développe
un procédé de décomposition. En présence de bactéries anaérobies et d'agents catalyseurs (par
exemple des acides salicyliques), cette boue organique se transforme en hydrocarbures;
cependant la majeure partie se transforme en gaz carbonique et en eau. C'est moins de 1% de
la masse originelle qui se retrouve sous forme d'hydrocarbures, après des transformations
longues et complexes.
Pour que la transformation mène au pétrole, il faut en plus une pression élevée. C'est
l'apport et l'accumulation sur la boue de dépôts de sable ou de matières inorganiques qui
apporte cette pression. Leur sédimentation au dessus de la boue organique ne créera que les
conditions requises.
C'est seulement alors que le pétrole se formera. Il faut en plus une mer calme, peu agitée,
peu aérée comme par exemple la mer noire aujourd'hui; c'était le cas très probablement il y a
des millions d'années dans la région du golfe persique.
Historiquement, il y a eu deux périodes principale de formation pétrolifère : il y a 200 à 350
millions d'années d'abord, puis il y a 20 à 150 millions d'années.
Le pétrole doit être concentré pour former des gisements pétrolifères. Le pétrole y est
stocké sous forme de gouttelettes dans des couches poreuses de schistes et de sables
pétrolifères. La sédimentation compresse la masse boueuse dans le bassin jusqu'à des couches
rocheuses imperméables.
Compte tenu de la densité du pétrole (inférieure à celle de l'eau) elle s'y trouve
emprisonnée entre des couches d'eau et des couches de gaz naturel. Le gaz est toujours
présent en quantités variables là où l'on extrait du pétrole. Au cours du temps, ces couches de
stockages vont être modifiées, plissées, repoussées lors des mouvements telluriques. Il se

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forme ainsi, des « pièges », dans ces pièges les quantités de pétrole sont suffisantes pour être
exploitées avec profit.

Figure – 1 - : Représentation schématique de l'apparition des carburants fossiles


2. Huiles de base minérales
a. Raffinage
Les produits nécessaires à la fabrication des lubrifiants sont les huiles de base; elles
peuvent être minérales ou synthétiques. Les huiles minérales conventionnelles sont
aujourd'hui encore les bases les plus utilisées dans la fabrication des lubrifiants. Les huiles
minérales sont produites après distillation sous vide des bruts adaptés ; ensuite, elles sont
améliorées par le déparaffinage (enlèvement des cires), la désaromatisation et
(éventuellement) par une manipulation finale en présence d'hydrogène (Hydrofinishing).

Figure 2 : Raffinerie de brut

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Le procédé de raffinage est d'abord une distillation à la pression atmosphérique (Fig 3).
C'est de là qu'on extrait tous les composants du brut : Gaz, Essences et Gasoil. Ceci tant que
leur température d'évaporation est inférieure à 370°C. A plus haute température on risque
d'endommager le brut. Les extractions des autres distillats (Fig 3). se font à des températures
très proches, mais par contre sous pression plus faible (Vide partiel). Cette extraction sous
vide permet de séparer des fractions légères (Gasoil léger sous vide), mais aussi des fractions
plus lourdes utilisées à la fabrication des huiles de graissage.

Figure 3 : Schéma du traitement du brut en raffinage

Pour la fabrication des lubrifiants, on distingue en fonction des viscosités quatre huiles de
base :
 Spindle
 Huile légère
 Huile moyenne
 Bright Stock (à peine encore utilisées)
Elles sont classifiées selon leurs viscosités comme SN (Solvent Neutral) suivi d'un chiffre.
 SN 80 : env. 17 mm2/s à 40 °C
 SN 150 : env 32 mm2/s à 40 °C
 SN 500 : env. 110 mm2/s à 40 °C
 Bright Stock 150 : env. 400 mm2/s à 40 °C

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On se rend compte en rapprochant ces 4 huiles de bases de la figure 2.4 qu'elles sont issues
de procédés de séparation. Ce sont des distillats. Ces distillats contiennent encore de
nombreux composants indésirables qui, eux, ne pourront être séparés qu'en faisant appel à des
procédés d'extraction chimiques. Ces procédés d'extraction sont appelés raffinage et leurs
résultats sont des raffinats.
b. Composition chimique des huiles de base
Il y a d'innombrables combinaisons possibles pour assembler des hydrocarbures. De même
que le nombre d'hydrocarbures présents dans les pétroles bruts est très élevé, de même, les
huiles minérales produites à partir des différents bruts sont des mélanges complexes et pas des
substances chimiques simples. Malgré cela on peut distinguer les types d'huiles minérales
suivants :
 Huiles de base Paraffiniques
 Huiles de base Naphthèniques
 Huiles de base Aromatiques
Les noms des différents types dépendent des hydrocarbures qu'ils contiennent ; on doit être
particulièrement attentif aux différences de leurs structures pour les classifier :
Forme moléculaire
- Chaines
- Cyclique
Liaison entre atomes de Carbone
- Liaisons simples (saturée)
- Liaison double (insaturée)
Ces différences de structures permettent de classer les hydrocarbures en familles.
 Paraffine (Alcane) :
Chaines de molécules linéaires, non ramifiées, entièrement saturées (liaisons simples).

Formule générale : CnH2n-2 avec n = 1, 2,3…

 Naphtène (Cycloalcane)
Molécules cycliques saturées (à liaisons simples).
Formule générale: 2n nHC avec n = 1,2,3…

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 Aromates
Molécule cyclique insaturée (doubles liaisons Carbone/Carbone)
Formule générale : n nHC avec n = 1, 2,3…

L'intérêt des liaisons simples (saturées) réside dans leur stabilité vis à vis des attaques
chimiques, en particulier celles de l’oxygène ; de ce fait les molécules qui présentent ce type
de liaisons résistent mieux à l'oxydation et au vieillissement. On sélectionne donc comme
huiles de bases pour la fabrication des lubrifiants celles qui ont peu de doubles liaisons.
Pour des raisons toxicologiques les huiles de base doivent aussi contenir un minimum
d’aromates ; les hydrocarbures insaturés, cycliques (polycycliques aromatiques) sont à
proscrire à cause de la présence du noyau Benzol.
Il faut cependant préciser qu'il n'existe aucune huile de base composée uniquement de
Paraffines, de Naphtènes ou d’Aromatiques ; lorsque l'on parle de bases paraffiniques,
naphténiques, ou aromatiques, on ne cite que le nom du type d'hydrocarbures dont les
caractéristiques prédominent. On doit aussi remarquer que les hydrocarbures cycliques sont
plus stables à hautes températures que les hydrocarbures à structure linéaire.
c. Propriétés des huiles de base
Les propriétés physiques et chimiques des huiles de base dépendent de leur structure et de
leur poids moléculaire. Les principales sont :
 État (solide, liquide, gazeux)
 Viscosité
 Comportement Viscosité/Température
 Stabilité à l'oxydation (vieillissement)
 Stabilité thermique

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État (solide, liquide, gazeux)
Quand le poids moléculaire des hydrocarbures augmente, la température de passage de l'état
solide à l'état liquide (point de fusion) augmente parallèlement ; la température de passage de
l'état liquide à l'état gazeux (point d'ébullition) suit aussi la même tendance.

Figure 4 : Points de fusion et d'ébullition de quelques paraffines CnH2n+2 (Alcanes)


avec n compris entre 1 et 14
Ces points de fusion et d'ébullition des hydrocarbures (Exemple les paraffines de la fig 4)
nous conduisent à des usages différents comme indiqué dans le Tableau suivant :

Tableau 1 : Usages de différents hydrocarbures selon leurs poids moléculaires


Le tableau 1 nous montre que pour le développement des lubrifiants, ce sont des molécules
relativement grosses (entre C20 et C35) qui sont utilisées. La figure 4 permet d'évaluer leur
point de fusion à environ 0°C et leur point d'ébullition à environ 300 °C. Ces produits sont
donc liquides aux températures ambiantes et ne sont pas gazeux même à de hautes
températures de service. Ces deux propriétés sont nécessaires pour disposer d'un lubrifiant
stable et utilisable.
Viscosité
C'est la caractéristique essentielle d'une huile. C'est la friction interne du fluide, la force qui
s'oppose au mouvement des molécules du fluide les unes par rapport aux autres. Dans les cas
des Paraffines, des Naphtènes et des Aromatiques, la viscosité ή augmente avec la taille des
molécules. Comme pour de nombreux liquides, cette viscosité décroit fortement pour les
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hydrocarbures avec la température. Cependant entre les Paraffines, les Naphtènes et les
Aromatiques, cette variation est très différente.

Figure 5: Représentation schématique du comportement de la Viscosité ή en fonction de


la température pour une huile paraffinique et pour une Naphténique

La figure 5 montre que les huiles Paraffiniques varient moins en fonction de la température
que les Naphténiques. L'avantage en est double et il est recherché dans beaucoup
d’applications : à basse température la viscosité est plus faible, à hautes températures elle est
plus élevée.

Tableau 2 : Propriétés d'huiles minérales de structures différentes

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On déduit des propriétés établies dans le Tableau 2.2 que les huiles paraffiniques ont des
avantages dans de nombreuses applications de lubrifiants.

Dans le Tableau 3 on trouve les noms des huiles de bases les plus courantes et leurs domaines
d'application.

Tableau 3 : Noms et domaines d'applications des huiles de base les plus courantes

A partir de ces huiles de bases, on pourra formuler les lubrifiants pour de nombreuses
applications très diverses. Généralement, cependant, les caractéristiques des huiles de bases
sont insuffisantes pour atteindre le niveau de performances requis par l'application. On fait
donc appel aux additifs pour les améliorer.
d. Classification des huiles de base
L'API (American Petroleum Institute) et l'ATIEL (Association Technique de l'Industrie
Européenne des Lubrifiants) ont toutes deux classé les huiles de base selon leur composition
chimique. Cette classification prend en compte 3 critères (Groupes I à III) pour les huiles de
base minérales :

 Teneur en liaison saturées


 Teneur en Soufre
 Index de viscosité

Tableau 4 : Classement des huiles de base selon API et ATIEL

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3. Huiles de base synthétiques
a. Introduction
On utilise les huiles de bases synthétiques chaque fois que les exigences d'une application
dépassent les possibilités d'une huile minérale même après additivation. Les huiles de
synthèse, si elles trouvent généralement leur origine dans le pétrole, sont issues de réactions
chimiques et non des processus de Distillation et de Raffinage. La plus grande partie des
huiles de base synthétiques, même si elles existent depuis des dizaines d'années, ne pénètrent
que lentement le marché du fait de leur couts de fabrication élevés. Leur part de marché
augmente cependant sensiblement depuis les années 80.
b. Avantages et inconvénients des huiles de synthèse
Avantages
Les huiles de synthèse présentent, comparées aux huiles minérales, les avantages suivants :
• Stabilité thermique
• Stabilité à l'oxydation
• Meilleur comportement Viscosité / température
• Meilleur écoulement à basse température
• Évaporation réduite à température élevée
• Plage de température de service plus étendue
• Inflammabilité réduite
• Impact environnemental réduit
Désavantages
Leurs désavantages sont essentiellement :
• Résistance à l'hydrolyse réduite
• Protection contre la corrosion
• Compatibilité avec les matériaux (Joints, peintures, métaux)
• Miscibilité variable (entre elles et avec les huiles minérales)
• Dissolution des additifs
• Prix élevés
c. Propriétés et applications des plus importantes huiles de synthèse
Généralités
Le plus gros avantage des huiles de synthèse par rapport aux huiles minérales est leur
comportement à hautes températures ; il se traduit par : variation de la viscosité avec la
température amélioré, meilleur écoulement à basses températures, plage de températures
d'utilisation plus étendue, pertes par évaporation réduites etc...
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Polyalphaoléfine (PAO)
Avantage :
• Bonne fluidité à basse température
• Résistance élevée à la température et à l'oxydation
• Pertes par évaporation réduites
• Index de viscosité élevé
• En régime mixte, bonnes propriétés anti-friction
• Miscibles avec les huiles minérales et les esters
• Résistance à l'hydrolyse
• Protection anti-corrosion et Non toxique
De ce fait, elles sont particulièrement adaptées à la fabrication d':
• Huiles moteurs
• Huiles compresseurs
• Huiles hydrauliques et engrenages
• Graisses

Désavantage :
• Biodégradabilité limitée
• Solubilité réduite des additifs
De ce fait inadaptées à :
• Huiles engrenages hautes performances
• Graisses biodégradables

Polyalkylèneglycol
Avantage :
• Index de viscosité élevés
• Propriétés exceptionnelles en anti-usure et anti-grippage
• Comportement à la friction exceptionnel (couple Acier/bronze en particulier) • Résistance à
l'oxydation • Fluidité à basse température
• Non toxique Rapidement biodégradable
De ce fait, elles sont particulièrement adaptées à la fabrication d’ :
• Huiles pour engrenages roues et vis • Fluides difficilement inflammables
• Huiles biodégradables
• Métiers à tisser (car lavables)
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• Lubrifiants pour applications basses températures

Désavantage :
• Non miscibles avec les huiles minérales
• Solubilité réduite des additifs
• Compatibilité réduite avec joints, peintures
De ce fait inadaptées à :
• Huiles moteurs
• Huiles engrenages hautes performances

Diesters et Esters de Polyols:


Avantage :
• Résistance à l'oxydation élevée
• Bonne fluidité à basse température
• Index de viscosité élevés
• Pertes par évaporation réduites
• Miscibles avec les huiles minérales et les esters en toutes proportions
• Bonnes propriétés anti-usure et anti-grippage
• Non toxique
• Rapidement biodégradable

De ce fait, elles sont particulièrement adaptées à la fabrication d’ :


• Huiles turbines aviation
• Huiles moteurs
• Huiles compresseurs
• Huiles hydrauliques et engrenages
• Huiles compresseurs frigorifiques
• Huiles rapidement biodégradables

Désavantage :
• Faibles viscosités
• Compatibilité limitée avec joints et peintures
• Sensibilité à l'hydrolyse élevée
• Comportement anticorrosion limité
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De ce fait inadaptées aux applications qui requièrent :
• Viscosité élevée
• Protection anti-corrosion importante

Esters de l'acide phosphorique


Avantage :
• Difficilement inflammables
• Bonne résistance à l'oxydation
• Fluidité à basse température
• Propriétés anti-usure et anti-grippage exceptionnelles
• Résistance aux rayonnements
• Miscibles et compatibles en toutes proportions avec les huiles minérales
• Non toxique
• Rapidement biodégradable

De ce fait, elles sont particulièrement adaptées à la fabrication d’ :


• Huiles hydrauliques difficilement inflammables (hydrauliques et paliers en centrales
nucléaires)
• Huiles pour Turbines à gaz
• Huiles compresseurs
Désavantage :
• Sensibilité à l'hydrolyse limitée
• Comportement anticorrosion limité
• Index de viscosité faible
• Compatibilité limitée avec les joints
• Densité supérieure aux huiles minérales

De ce fait inadaptées à
• Toutes applications autres que les applications précitées

Huiles silicone :
Avantage :
• Le plus haut index de viscosité de tous les lubrifiants
• Bonne résistance à l'oxydation et à la température
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• Fluidité à basse température exceptionnelle
• Faibles pertes par évaporation
• Résistance aux agressions chimiques
• Exceptionnelle compatibilité avec les joints
• Bonnes propriétés électriques

De ce fait, elles sont particulièrement adaptées à la fabrication de :


• Fluides hydrauliques hautes températures
• Graisses spéciales
• Graisses pour contacts électriques ou pour ambiances chimiques particulières

Désavantage :
• Les plus mauvaises propriétés de toutes les huiles de graissage en régime mixte
• Non miscibles avec les huiles minérales
• Aucune dissolution d'additifs possible
De ce fait inadaptées à
• Toutes applications autres que les applications précitées

Tableau 5 : Applications des différents types de lubrifiants de synthèse

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4. Huiles « bios »
a. Introduction
Entre 5 et 10 % des lubrifiants finissent dans l'environnement suite à :
 Pertes accidentelles (inévitable)
 Graissage perdu de mouvements (évitable)

La législation recommande de minimiser autant que possible l'impact de l'action humaine sur
l’environnement : la fabrication, l'application et l'élimination des huiles ont à le prendre en
compte. On peut y arriver par différents moyens :
 Interdiction de l'utilisation dans les lubrifiants de certaines substances
 Protection de l'eau contre les dangers encourus
 Amélioration de la vitesse de biodégradation

On appelle « bios » les huiles rapidement biodégradables ; cette vitesse de biodégradation


diminue la portée des impacts sur l'environnement. Les lubrifiants représentent moins de 1%
du volume de pétrole brut consommé dans un état industriel. Pour la Suisse ils sont estimés à
5000 Tonnes par an .Ceux qui menacent l'environnement se trouvent essentiellement dans :
 Mélanges 2-Temps
 Scies et Chaines de tronçonneuses
 Boudins de roues des véhicules sur rails
 Téléphériques
 Engins de neige et dameuses
 Coffrage du béton dans l'industrie du bâtiment
Mais il est aussi raisonnable d'utiliser des huiles « bios » à chaque fois que des fuites
présentent un danger de pollution de l'environnement. Par exemple:
 Circuits hydrauliques dans les travaux publics
 Circuits hydrauliques dans l'agriculture et dans l'exploitation forestière
 Circuits hydrauliques dans les centrales de traitement des eaux, les écluses et les voies
d'eau
b. Impact environnemental
Pour mieux comprendre les dangers encourus, il faut prendre connaissance des données
suivantes :
 1 Litre d'huile rend impropre à la consommation 1 Million de litres d'eau
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 1 Milligramme d'huile anéantit 60% des micro-organismes présents dans 1 litre d'eau

Pour minimiser l'impact sur l'environnement, on a cherché à ce que les constituants du


lubrifiant laissent la place à des composants inoffensifs, lorsqu'ils sont répandus dans la
nature. On tire de cette constatation la définition de la biodégradabilité :

« On entend par biodégradabilité la disparition complète d'un produit, sous l'action des
microorganismes ; cette décomposition doit avoir lieu dans la nature, dans les conditions
d'un compostage, sans formation de produits intermédiaires inquiétants »

Cette définition, appliquée aux huiles minérales signifie la décomposition en Carbone et


Hydrogène. La vitesse de cette disparition est définie et prouvée à l'aide de tests adaptés.
Pour l'exprimer simplement, on considère sous le terme de compatible avec l'environnement
les produits qui sont :
 Biodégradables rapidement
 Non toxiques pour l'homme, les animaux, les végétaux
 Ne polluent pas durablement l'eau

c. Composants possibles
Comme huiles de base pour la fabrication de lubrifiants biodégradables, nous avons à notre
disposition deux types de produits :
 Fluides solubles (par exemple les Polyéthylèneglycols)
 Fluides entiers (par exemple les esters naturels ou synthétiques, les huiles végétales
comme celles du Colza)
5. 5 Graisses
Les graisses sont des lubrifiants épais, constitués d'une huile de base et d'un épaississant. Cet
épaississant agit comme une éponge pour retenir le lubrifiant. Pour importer ou améliorer
certaines caractéristiques on peut y ajouter des additifs. Les graisses sont en général utilisées
dans les applications dont les huiles seraient chassées par le mouvement (par exemple les
roulements à rouleaux). La concentration des composants est la suivante :
Huiles de bases : 75 – 95 %
Épaississant : 5 – 20 %
Additifs : 1 – 10 %
Les propriétés importantes des graisses sont :
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Comportement à basse et haute température (avec point de goutte)
Comportement vis à vis de l'eau
Comportement anti-grippage
Leur dureté
Les épaississants sont souvent des savons (composés d'un acide gras et d'un métal). Les
savons de soude font des graisses sensibles à l'eau, mais qui résistent bien à la température.
Les savons de calcium résistent bien à l'eau, mais pas à la température (150°C ). Ce sont les
savons de Lithium qui, par leur résistance à la fois à l'eau et à la température, se sont imposés
pour les graisses d'usage général. Ce sont donc les plus répandus. Pour améliorer les
propriétés des graisses dans les cas limites, on utilise souvent des additifs solides: Graphite,
Téflon (PTFE) ou Bisulfure de molybdène (MoS2). Comme les graisses sont des produits
solides, elles présentant certains inconvénients :

Mauvais refroidissement : elles ne circulent pas et ne contribuent donc pas au


refroidissement du point de friction
Propreté : Elles n'aident pas à entrainer les particules d'usure du métal hors de la zone
de contact.

IV. Propriétés des lubrifiants :


1. Introduction
Les propriétés des lubrifiants peuvent se décomposer en deux grands groupes comme suit:
Physiques, chimiques et technologiques
Liées à une application
En ce qui concerne cette dernière catégorie, on utilise des installations qui ne sont pas toutes
normalisées. Souvent ce sont des machines proches par leurs caractéristiques technologiques
de l'application.
Il existe des tests normalisés pour la mesure des propriétés physiques, chimiques et
technologiques; leurs processus sont décrits par type de lubrifiants (pour beaucoup d'entre
eux) et ils sont inclus dans les performances minimales normalisées requises pour chaque
type.
Vous trouverez ci joint les plus importantes de ces propriétés pour les huiles et pour les
graisses.

2. Propriétés physiques, chimiques et technologiques des huiles :

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a. Propriétés physiques
Point de trouble et Point d'écoulement
Le point de trouble est la température à laquelle apparaissent les premiers cristaux de
paraffine lors du refroidissement du lubrifiant. Il est pratiquement sans signification en
application du lubrifiant.
Le point d'écoulement est la température à laquelle les cristaux de paraffine apparus
s'agglomèrent au point d'empêcher l'huile de s'écouler. Il est très important pour l'usage des
lubrifiants à basse température
Point d'éclair
C'est la température à laquelle l'évaporation est si importante qu'en présence d'une flamme
les vapeurs d'huile s'enflamment. Elle a une valeur pratique pour certaines applications (par
exemple dans les compresseurs).
Elle est parfois demandée par les compagnies d'assurances dans certaines industries pour
évaluer les risques d'incendie.
Pertes par évaporation
Elle indique la consommation d'huile liée à l'évaporation du lubrifiant. C'est l'une des
composantes de la consommation d'huile globale.

b. Propriétés chimiques
Taux de cendres
Dans les cas d'une huile non additivée, le taux de cendres mesure la somme des impuretés
contenues dans l’huile ; il renseigne donc sur son niveau de propreté. Dans le cas d'huiles
additivées, on retrouve dans les cendres les résidus de l'additivation.
Résidus de cokéfaction
L'huile se cokéfie si elle brule sans disposer de la quantité d'oxygène nécessaire à une
combustion complète.
C'est l'un des paramètres de la qualité des huiles de base. Il est important si elle doit subir en
service de fortes températures (par exemple huiles moteurs ou compresseurs).
Indice d'acide (IA)
Lors de l'oxydation d'un lubrifiant, il se forme des produits acides; ces produits peuvent
entrainer des attaques de métaux (corrosion). L'indice d'acide mesure cette acidification; Il
dose le niveau des radicaux acides dans l'huile.
Dans le cas d'une huile neuve et non additivée, l'indice d'acide doit être nul (IA=0).
TBN (Total Basic Number))
22
Dans une huile moteur, l'acidification provient en partie de l'oxydation de l'huile, mais aussi
de la combustion des carburants (et en particulier de celle du soufre qu'ils contiennent). De ce
fait, les huiles moteurs neuves sont rendues basiques à la fabrication. Cette alcalinité est
mesurée sous l'appellation de TBN (pour Total Basic Number), elle diminue avec le
vieillissement de l'huile en service.
TAN (Total Acid Number)
Dans le cas des moteurs qui utilisent des carburants agressifs (gaz naturel ou biogaz), il faut
compter en service sur une acidification forte du lubrifiant ; le TAN renseigne sur le niveau de
cette agression et sur l'état de l'huile qui en résulte.

c. Propriétés Technologiques
Désémulsion (Séparation de l'eau)
C'est le temps de retour à deux phases d'une émulsion eau / huile crée dans des conditions
standardisées.
Désaération
C'est le temps nécessaire à des bulles d'air dispersées dans l'huile pour atteindre la surface.
Dans certaines applications (l'hydraulique par exemple), une bonne vitesse de désaération est
un élément important.
Pouvoir anti-corrosif / anti-rouille
C'est la capacité de l'huile de base et des additifs à retarder l'apparition de rouille et de
corrosion. Elle est mesurée sur des barreaux d’essai standardisé.
Anti-usure et extrême pression
C'est la capacité du lubrifiant et de son additivation AW (Anti Wear pour anti-usure) et EP
(pour Extrême Pression) de supprimer ou au moins de réduire l'usure et le grippage.
On mesure cette caractéristique dans un banc d'essai comportant d'authentiques composants
de machines.
Deux types de bancs d'essai se sont imposés pour ces mesures: Le FZG (engrenages) et un
test hydraulique sur pompe à palettes.
Stabilité au cisaillement
Les huiles multigrades avec des additifs améliorateurs de VI (d'index de viscosité) présentent
en service une chute de viscosité due au cisaillement tribologique de cet additif.
.
23
3. Propriétés physiques, chimiques et technologiques des graisses
a. Propriétés physiques
Point de goutte
C'est la température à laquelle la graisse atteint une certaine fluidité (~ viscosité). La
température de service de la graisse devra être inférieure à son point de goutte pour conserver
une consistance suffisante à son maintien en place.
Pénétration
La pénétrabilité d'une graisse est la mesure de sa consistance mécanique : de sa résistance au
changement de forme géométrique. La valeur de pénétration permet ensuite son classement
dans la numérotation NLGI.
Il y a 9 classes NLGI : 000, 00, 0, 1, 2, 3, 4, 5 et 6. Les graisses « molles » (classes 0 à 000)
Sont aussi appelées graisses « fluides ; elles sont utilisées dans des composants où elles sont
généralement mises en place par l'intermédiaire de graissages centralisés.
Note: Les températures de service des graisses 000 et 00 vont de -25 à 80 °C. Celles de la
classe 0 vont de -10 à 80 °C (les températures de service des graisses dépendent de leur
dureté, mais aussi de leur savon, de leur huile de base et de leurs cadences de regraissage).

b. Propriétés chimiques
Délavage à l'eau
Comme les graisses utilisent des savons comme épaississants, elles sont très sensibles à
l'action de l'eau.
C'est une des raisons qui fait que l'on insiste toujours sur la résistance au délavage à l'eau des
graisses.
L'estimation se fait avec un roulement à rouleaux garni à la graisse; on y introduit de l'eau
pendant sa rotation et on mesure la quantité de lubrifiant chassée du roulement.
Résistance à l'oxydation
Pour mesurer la résistance à l'oxydation d'une graisse, elle est placée sous une pression
d'oxygène dont on mesure la chute; cette chute mesure la sensibilité de la graisse à
l'oxydation.

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c. Propriétés Technologiques :
Relargage
Le relargage d'huile est une mesure de la stabilité d'une graisse sous pression. C'est un test
statique. La graisse est soumise à une forte pression et on mesure la quantité d'huile ainsi
libérée. La signification pratique en est limitée.
Pression d'écoulement
C'est la pression nécessaire pour faire passer la graisse à travers un orifice calibré; c'est une
mesure de sa consistance, mais surtout de son comportement en écoulement.
Pompabilité
C'est la pression à exercer par une pompe pour distribuer la graisse par un système de
graissage centralisé.
C'est un moyen de connaitre la longueur maximale de tuyauterie utilisable ou la (les)
section(s) nécessaire(s) pour distribuer la quantité nécessaire de graisse en un point.

Protection contre la corrosion


On entend par là les capacités de la graisse à ralentir le développement de rouille et de
corrosion. Elle est mesurée dans un roulement à rouleaux après un essai dans lequel on
introduit de l'eau dans le roulement préalablement garni de graisse; en fin d'essai on cote l'état
de corrosion de la bague du roulement.

d. Propriétés Mécaniques
On entend par là la capacité d'une graisse à limiter fatigue et usure d'un roulement. Cette
propriété est inscrite dans la description normalisée des graisses avec des valeurs minimale à
respecter.

4. Viscosité et Écoulement
La viscosité est la caractéristique principale de toute huile. Elle décrit le frottement interne du
milieu, la résistance opposée aux mouvements des molécules les unes par rapport aux autres.

a. Définition
La « viscosité dynamique » ή définit l'écoulement d'un lubrifiant. Plus la viscosité est élevée,
moins fluide (moins liquide, plus visqueux) est le lubrifiant. Plus la viscosité est basse, plus
fluide est le lubrifiant, plus il s'écoule facilement.

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Les molécules des lubrifiants visqueux sont plus étroitement liées entre elles et de ce fait
moins mobiles; on parle donc de frottement interne. Ce frottement est simplement le résultat
des forces de liaison entre les molécules du fluide.
L'unité[ή] de la viscosité est:

Substance Viscosité η en [mPa·s]

Tableau 6 : Viscosités à 20°c de certaines substances

On trouve souvent aussi référence à la « viscosité cinématique » υ. Elle se définit comme le


quotient de la viscosité dynamique ή par la densité ρ du fluide...

b. Relation de la viscosité et de la température. Index de viscosité (VI)

La relation viscosité température d'un lubrifiant donne la chute de la viscosité quand la


température augmente et inversement sa hausse quand elle baisse. La mesure qui représente
cette variation est l'index de viscosité (VI).
L'index de viscosité est un nombre sans unité. Il peut varier de 0 à 100 et même au delà de
100. Il est bâti en prenant en compte les viscosités relatives à 40 et à 100 °C du lubrifiant.

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Un index de viscosité élevé signifie une variation plus faible avec la température. Les huiles
monogrades avec des variations relativement rapides Viscosité/Température ont des valeurs
de VI de 100 environ. Les huiles multigrades arrivent à des valeurs de VI de plus de 150.

c. Relation Viscosité Pression

La viscosité des huiles dépend aussi de la pression. La viscosité augmente quand la pression
augmente.Cette variation dépend de la structure de l'huile et de sa température.

d. Cisaillement

Il y a des huiles qui connaissent encore d'autres changements en service; par exemple
certaines ont une tendance au cisaillement. Cette tendance est liée à la viscosité structurelle
du lubrifiant et à sa thixotropie.
La viscosité structurelle est la valeur de la viscosité de l'huile soumise à un fort taux de
cisaillement. La Thixotropie, elle, décrit la chute de viscosité en fonction du temps et de la
contrainte de cisaillement.
Les huiles multigrades qui contiennent des améliorateurs d'index de viscosité font partie des
huiles qui montrent une tendance au cisaillement. On en contrôle fréquemment la viscosité
apparente à différentes températures (et pressions) en fonction du cisaillement.

e. Consistance des graisses :


Dans le cas des huiles, la viscosité sert sert à différencier les huiles fluides des huiles
visqueuses. Dans le cas des graisses, c'est la pénétration ou la consistance qui définissent si
une graisse est dure ou molle. La pénétration ne doit pas être confondue avec la viscosité de
l'huile de base. La pénétration se mesure selon la norme DIN ISO 2137; cette norme mesure
la pénétration dans un Bécher normalisé à 25 °C d'un plein cône

V. Types de lubrifiants et applications


1. Lubrifiants industriels :
a. Huiles engrenages :
Huiles engrenages Il faut tout d'abord faire la différence entre les engrenages nus et ceux
sous carters. Les carters (ou boites) d'engrenages (qu'ils soient réducteurs, multiplicateurs et

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renvois d'angles) peuvent contenir différents types d'engrenages qui peuvent être lubrifiés par
circulation (pompe) ou par bain d'huile (dit aussi splash). On y utilise en général des huiles
engrenages, mais parfois aussi des graisses. Les engrenages nus, eux sont en général à denture
droite (ou parfois à chevrons) et lubrifiés par graissage perdu (ou par circulation et injection
d'huile entre les dentures) .
Les principales fonctions d'une huile engrenage sont:
Diminuer l'usure des dentures
Réduire le frottement
Refroidir
Éviter la corrosion pendant les arrêts de travail
Pour y arriver il est nécessaire de former un film d'huile entre les profils des dentures. Des
lubrifiants sont spécifiquement formulés dans ce but: des huiles et des graisses pour
engrenages sous carters ou nus. Ils peuvent être additivés ou pas. Comme bases, ils peuvent
utiliser des huiles minérales ou synthétiques.
Les additifs dépendent des conditions de service, mais en général on trouve:
Extrême Pression (EP) et anti-usure (AW)
Modificateurs de friction
Antioxydants
Anticorrosion
Anti-mousse
Les graisses fluides sont aussi utilisées dans l'industrie pour des réducteurs et des moto-
réducteurs. Les engrenages nus ont leurs propres lubrifiants aux propriétés d'adhésion
améliorées (additifs dits tackifiants).
La classification DIN 51517 distingue 3 types d'huiles pour engrenages:

Classe C  Huiles minérales non additivées pour contraintes, charges et durées


de vies peu élevés.
Classe CL  Huiles contenant des additifs anti-oxydants et anti-corrosion et
présentant donc une plus longue durée de vie
Classe CLP Comme classe CL, mais additifs extrême-pression/anti-usure pour
la protection des dentures

b. Huiles hydrauliques :

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Les systèmes hydrauliques servent à transmettre des forces par l'intermédiaire d'une pression
d'huile. Une pompe (pompe hydraulique) met l'huile sous pression. Le circuit hydraulique
(conduites, flexibles) et les organes de commande (par exemple les valves) amènent l'huile
au(x) vérin(s) qui exécute(nt) alors la fonction demandée.
D'un point de vue tribologique, les composants les plus sensibles dans un circuit hydraulique
sont les pompes hydrauliques.
Les principales fonctions d'une huile hydraulique sont :
Graisser toutes les pièces mobiles
Protéger de la corrosion toutes les surfaces métalliques
Refroidir
Assurer efficacement la transmission de la puissance fournie
Évacuer es impuretés

Pour y arriver il faut que l'huile hydraulique ait les propriétés suivantes:
Viscosité optimale sur une large plage de température
Bonne désaération
Compatibilité avec les constituants des joints
Résistance au vieillissement
Propriétés anti-usure
Bonne filtrabilité

Pour y arriver et garantir les propriétés recherchées, la formulation des huiles hydrauliques
fait appel à des huiles de base minérales ou synthétiques et à des additifs appropriés. Dans les
cas des huiles hydrauliques compatibles avec l'environnement, ce seront des huiles de base
rapidement biodégradables qui seront choisies.
Les additifs suivants seront ajoutés aux huiles de base:
Améliorateur de point de congélation (Pour Point)
Améliorateur d'index de viscosité
Anti-usure et Extrême Pression
Inhibiteur d'oxydation
Inhibiteur de corrosion

La classification des huiles hydrauliques est donnée par la norme DIN 51524. Selon leurs
performances, on y distingue les types suivants:
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Huiles hydrauliques H  Huile minérale non additivée (n'est plus à ce jour plus
normalisée)
Huiles hydrauliques HL Comme H + additifs anti-corrosion et anti- oxydation
(DIN 51524 , Part 1)
Huiles hydrauliques HLP Comme HL + additifs anti-usure (DIN 51524 , Part 2)
Huiles hydrauliques HVLPComme HLP + Index de viscosité amélioré (DIN
51524 , Part 3)
Huiles hydrauliques HLPD Comme HLP + Détergence (non normalisée)
2. Lubrifiants automobiles
a. Huiles moteurs :
Cependant, dans cette application, le besoin de « protéger des impuretés solides et liquides »
prend une signification particulière. Ces taches doivent être remplies aussi efficacement que
ce soit aux basses températures (en hiver), ou aux hautes (en été). Il s'y rajoute que le niveau
de performance des moteurs s'est très fortement accru dans les dernières décennies sans pour
autant que les volumes d'huiles aient augmenté dans des proportions similaires. Les
sollicitations de l’huile motrice se sont donc très sensiblement élevées.
b. Huiles Moteurs 2-Temps (Essence) :
Dans le cas des huiles pour moteurs 2 Temps, aux fonctions classiques des huiles moteurs, il
faut ajouter la miscibilité de l'huile avec l'essence, en revanche, le besoin de
détergent/dispersant disparait. Comme il s'agit de graissage perdu, la résistance à l'oxydation
devient aussi un facteur moins critique.
Les huiles de base choisies sont le plus souvent des huiles minérales. Il n'y a que dans des
cas exceptionnels que l'on recourt à des huiles synthétiques. Pour moteur Hors Bord 2 Temps,
on peut aussi utiliser des bases rapidement biodégradables. L'additivation se compose
essentiellement d'inhibiteurs de corrosion.
En général, les huiles 2 Temps sont en classe SAE 30 ou SAE 40. Pour désigner le niveau
de performances requis, le plus courant est de se baser sur les spécifications du constructeur.

c. Huiles transmissions :
Les véhicules sont équipés, en plus d'un moteur, de transmissions Mécaniques, Automatiques,
Différentiel et Pont. Pour assurer un service irréprochable de ces organes pendant toute leur
vie, il faut une huile adaptée pour chacun d'eux. C'est pourquoi aujourd'hui les huiles de
transmissions de véhicules sont considérées comme partie intégrante du développement de ces
organes. Ces lubrifiants de transmissions sont soumis, en règle générale, à des contraintes très
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supérieures à celles de l'industrie. Cela impose d'augmenter les additivations par rapport à
celles des huiles engrenages industrielles. Une des particularités des transmissions
automobiles tient à la présence des bagues de synchros; leur fonction ne doit pas être
influencée par des additifs réducteurs de friction.

3- Huiles et fluides de travail des métaux :


a. La coupe :
La coupe est le travail qui consiste à fabriquer une pièce en enlevant du matériau à une
ébauche. Les liquides utilisés sont appelés fluides de coupe et ont une double fonction de
lubrification, mais aussi de refroidissement.
C'est pourquoi on utilise souvent des huiles dites « solubles » qui sont utilisées mélangées à
l'eau pour accroitre le refroidissement. C'est aussi pourquoi on les appelle en allemand Kuehl
(froid) Schmier (lubrifiant) Stoffen.
Les principales opérations de coupe sont:
Tournage
Perçage
Fraisage
Rabotage
Filetage
Rectification
Rodage et super finition
b. Formage
On appelle formage la déformation d'une ébauche par une modification plastique. Cette
déformation peut se faire à chaud ou à froid (frappe à froid par exemple). On distingue en plus
les formages de tôles ou d'ébauches.

4- Autres lubrifiants :
Il y a beaucoup d’autres types de lubrifiants:
 Huiles de mouvements
 Huiles turbines
 Huiles compresseurs
 Huiles de compresseurs frigorifiques
 Huiles de câbles
 Huiles de chaines de tronçonneuses
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Leur développement à partir d'huiles de bases et d'additifs se fait par analyse des besoins
spécifiques de chaque application. Les huiles de chaines de tronçonneuses sont une
particularité : en Europe, en effet, on utilise généralement dans cette application des huiles en
provenance de sources renouvelables, par exemple des huiles de Colza.

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