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Master en marketing et management commercial

Année universitaire : 2010 - 2011


Plan
Introduction

I : Dette publique

1. Qu’est-ce que la dette publique?

2. Cadre théorique

3. Problèmes de mesures

II. la gestion de la dette publique

1. Qu’est-ce que la gestion de la dette publique?


2. Quels objectifs pour les directives de gestion de la dette publique ?
3. Les risques associés à une dette publique excessive

III. Cas du ROYAUME DU MAROC

I- Evolution et caractéristiques de la dette externe


II- Gestion active de la dette
III- Recours à l’endettement intérieur

IV- Pourquoi ce revirement vers la dette interne ?

V- Conséquences et risques

Conclusion
Introduction

Le portefeuille de la dette publique est souvent le portefeuille financier le plus important du pays.
Il contient fréquemment des montages financiers complexes, et peut faire peser un risque
substantiel sur le compte de patrimoine de la nation. En outre, s’il est gros et mal structuré, il rend
le pays plus vulnérable aux chocs économiques et financiers et est souvent l’une des principales
causes des crises économiques.
Reconnaissant le rôle important que la gestion de la dette publique peut jouer en aidant les pays à
affronter les chocs économiques et financiers, le Comité monétaire et financier international
(CMFI) a demandé aux services du FMI et de la Banque mondiale de mettre au point, en
collaboration avec les experts nationaux, un ensemble de directives sur la gestion de la dette
publique afin d’aider les pays à réduire leur vulnérabilité financière. La demande du CMFI, à
laquelle s’est associé le Forum de stabilité financière, s’inscrivait dans le cadre de travaux visant
à dégager des principes généraux pour aider les pays à mieux gérer l’instabilité du système
monétaire et financier international.

1. Dette publique
La dette publique est, dans le domaine des finances publiques, l'ensemble des engagements
financiers pris sous formes d'emprunts par l'État, les collectivités publiques et les organismes qui
en dépendent directement (certaines entreprises publiques, les organismes de sécurité sociale,
etc.).

Elle est le produit de l'accumulation des besoins de financement passés des administrations
publiques, résultant des différences entre les produits (les recettes fiscales, en particulier) et les
charges (notamment les dépenses budgétaires) de ces administrations. La dette augmente donc à
chaque fois qu'un déficit public est financé par emprunt.

La dette prend le plus souvent la forme d'emprunts d'État, quoique les pays les moins fiables au
regard des marchés financiers puissent avoir recours aux banques commerciales ou à des
institutions internationales (Banque mondiale, Fonds monétaire international, Banques régionales
de développement).

Au sein de la dette publique, on distingue :

- la dette publique intérieure : détenue par les agents économiques résidents de l'État
émetteur ;
- la dette publique extérieure, détenue par des prêteurs étrangers.

On distingue également la dette de court terme (un an ou moins), à moyen terme (jusqu'à dix ans)
et à long terme (au-delà de dix ans).

La dette publique se distingue donc, en macroéconomie, de la dette des ménages ou de la dette


des entreprises.

La capacité de remboursement des emprunts contractés au titre de la dette publique par les États
et les collectivités publiques est évaluée par les agences de notation financière.
Le champ des administrations publiques comprend :

Les administrations centrales, c’est à dire l’Etat (budget général, comptes spéciaux du Trésor,
budgets annexes) et les " organismes divers d’administration centrale " (ODAC). Le critère de
classement d’un organisme dans la sphère des administrations publiques n’est pas son statut
juridique, mais la structure de son compte d’exploitation (part des charges courantes financée par
des recettes marchandes).

Les administrations publiques locales, qui regroupent les organismes ayant une compétence
géographique limitée : collectivités locales, établissements publics locaux, les organismes
consulaires, les caisses des écoles, et tous les organismes publics ou parapublics financés
majoritairement par les collectivités locales.

Les administrations de Sécurité sociale, c’est à dire l’ensemble des régimes obligatoires de
Sécurité sociale (Régime général, régimes d’assurance chômage, régimes complémentaires de
retraite et régimes de prévoyance, régimes indépendants et agricoles, régimes spéciaux de
salariés), ainsi que les organismes financés par ces régimes (œuvres, hôpitaux publics et privés
participant au service public hospitalier et financés par dotation globale).

2. Cadre théorique :

Plusieurs théories ont été développées sur l'endettement d'un pays. Elles vont de la perception
même de l'emprunt public à la capacité d'endettement d'un pays. L'endettement de l'État n'a
jamais fait l'unanimité chez les économistes. Sa perception varie selon les écoles de pensée. C'est
ainsi que certains économistes pensent que la dette peut être nécessaire et même efficace pour le
développement d'un pays alors que d'autres rejettent systématiquement l'emprunt public et
pensent que tout emprunt public ne peut qu'être nuisible pour les agents économiques.
2.1 Rejet de la dette publique (classiques)

Les classiques assimilent l'endettement public à un report de l'impôt sur les générations futures et
imputent à l'État une connotation négative. Selon RICARDO (1817), les citoyens voient dans
l'emprunt un impôt différé dans le temps et se comportent comme s'ils sont contraints de payer un
impôt ultérieurement pour rembourser cet emprunt quel que soit le décalage intergénérationnel.
En d'autres termes, le comportement des agents économiques est guidé par une anticipation à la
hausse des impôts. BARRO (1989) montre qu'une politique de déficit budgétaire financée par
l'emprunt reste sans effet sur l'activité économique dans la mesure où les agents ne sont pas
victimes de l'illusion fiscale. Ils anticipent alors une hausse des impôts destinés à rembourser
l'emprunt en constituant une épargne d'un montant équivalent à l'endettement public. Pour
SMITH (1759), la dette est pernicieuse et ne doit pas être encouragée. Elle incite le souverain à
des dépenses inutiles et favorise l'irresponsabilité. J.B. SAY (1799) pense qu'il faut limiter
l'emprunt public parce qu'en plus d'alimenter la consommation publique destructrice de richesse
et de valeur, il fait intervenir le paiement des intérêts. HAYEK (1989) dénonce l'endettement
comme étant une croissance artificielle, fondée sur un investissement supérieur à l'effort
d'épargne de la nation. Des études empiriques dont celles de KRUGMAN (1988), SACHS
(1989), FROOT (1989) et de CALVO (1989) ont montré que l'accumulation de la dette et de son
service constituent une taxe sur la production future et découragent l'investissement par l'effet
d'éviction. Ainsi, pour les classiques l'État doit tout simplement assurer sa mission régalienne à
partir des ressources générées par l'activité économique. Toute intervention de l'État dans
l'économie est source de sous-optimalité et de nuisance. Aucun déficit budgétaire n'est justifiable
et par conséquent, l'emprunt public n'est pas envisageable. Cependant, d'autres écoles contestent
cette pensée et pensent à l'efficacité du financement par l'emprunt, d'un déficit budgétaire justifié
et maîtrisé.

2.2 Nécessité de la dette publique (Keynésien et HARROD-DOMAR)

Contrairement aux classiques, les keynésiens pensent que l'endettement public en général
n'entraîne pas de coûts ni pour les générations présentes, ni pour les générations futures du fait
des nouveaux investissements qu'il génère. Ils pensent que le principe de l'équilibre budgétaire ne
doit pas toujours être respecté. Un déficit budgétaire justifié et maîtrisé peut être un facteur de
relance économique, de lutte contre le chômage: stimulation de la demande et/ou de la
consommation globale (infrastructures), qui par le biais de l'effet multiplicateur, sont capables de
promouvoir une croissance durable. Dans cette approche, l'endettement public favorise la relance
de la demande qui par son effet accélérateur, entraîne une augmentation plus que proportionnelle
de l'investissement qui provoque à son tour une hausse de la production, permettant ainsi de créer
les emplois et de lutter contre la pauvreté.

Selon HARROD et DOMAR, il peut toujours y avoir croissance. Un État, pour atteindre le taux
de croissance garanti, peut être amené à créer un déficit budgétaire et le financer par un emprunt
extérieur. En effet, l'hypothèse de base du modèle de croissance de HARROD et de DOMAR est
qu'il n'y a pas de croissance si un pays n'investit pas et le taux de croissance de la production est
une fonction croissante du capital.

 Les variations de l'encours de la dette : impact de la dette passée, intérêt de la


dette et solde primaire

La dette publique de l'année est égale à la dette de l'année passée à laquelle on a soustrait le solde
budgétaire. En effet, d'une année sur l'autre, la dette diminue si le solde budgétaire est en
excédent : l'excédent permet de réduire la dette. Au contraire, si le solde budgétaire est en déficit,
la dette augmente : le déficit budgétaire de l'année en cours s'ajoute à la dette publique du passée.
La dette est ainsi le produit de l'accumulation des déficits budgétaires du passé.

Or, le solde budgétaire se décompose en deux éléments :

1. le solde primaire, c'est-à-dire la différence entre les recettes de l'année et les dépenses de
l'année hors paiement des intérêts de la dette. Si ce solde est négatif, on parle de déficit
primaire, s'il est en excédent, d'excédent primaire.
2. le paiement des intérêts dus sur la dette publique passée et que l'État doit rembourser
l'année en cours.

Au final on a donc :

Solde budgétaire = solde primaire - intérêts de la dette


Et

Dette de l'année = dette passée - solde budgétaire

D’où l'on déduit : solde budgétaire < 0 ⇒ dette de l'année > dette passée.

Cela permet de voir que la dette dépend :

 de l'importance de la dette passée ;


 des taux d'intérêt ;
 du solde primaire.

Plus les taux d'intérêt seront élevés, et plus la dette passée sera grande, plus l'État devra dégager
un important excédent de son solde primaire, s'il souhaite diminuer la dette publique. Cela
signifie qu'il ne suffit pas à un État d'avoir un solde primaire en équilibre pour stabiliser sa dette :
il lui faut aussi payer les intérêts sur sa dette passée, intérêts qui seront d'autant plus élevés que la
dette passée est importante et que les taux d'intérêt sont forts. Pour que la dette soit stable, il faut
donc que le solde primaire couvre au moins le remboursement du service de la dette (capital +
intérêts). Si la dette passée est très grande, ou si les taux d'intérêt sont très élevés, l'État, qui doit
payer de très importants intérêts, peut ne pas y parvenir : la dette va alors croître d'année en année
à la façon d'une « boule de neige »: la partie de la dette passée que l'Etat ne peut rembourser faute
de ressources propres suffisantes le sera en souscrivant un nouvel emprunt, augmentant d'autant
la dette passée, voire le taux d'intérêt moyen.

3. Problèmes de mesures

Cette définition de la dette publique est parfois critiquée dans la mesure où elle ne parviendrait
pas à mesurer correctement les engagements financiers de l'État.

3.1 Dette brute et dette nette

Premièrement, certains économistes critiquent la convention comptable qui consiste à tenir


compte de la dette brute, plutôt que de la dette nette, c'est-à-dire la différence entre les
engagements financiers et l'ensemble des actifs. En effet, à côté de ses dettes, l'État possède
également des actifs, à la fois financiers (actions, etc.) et physiques (terrains, etc.), qu'il faut
soustraire à la dette brute pour obtenir la dette nette. La dette brute a plusieurs limites.

Tout d'abord, elle surestime le problème de la dette. Par exemple, la dette publique française au
sens de Maastricht était, en 2006, de 63,6 % du PIB. Si l'on soustrait à cette dette, les actifs
financiers, on obtient la dette financière nette qui n'est plus que d'environ 40 % du PIB. Et si l'on
calcule le patrimoine public, en intégrant l'ensemble des actifs physiques, le solde est positif,
d'environ 38 % du PIB.

Deuxième limite, elle conduit à présenter comme importantes des opérations qui sont en fait
neutres pour le patrimoine public : par exemple un remboursement de dette par une vente d'actifs
publics (tels que des terrains ou des participations dans des entreprises), ou inversement une
nationalisation payée par une émission de dette.

Cette convention s'explique notamment par le fait que les actifs les plus caractéristiques du
patrimoine public sont extrêmement difficiles à cerner (comment compter l'environnement, la
biodiversité, le capital culturel de la nation, etc.) à évaluer (quelle est la valeur des armes
nucléaires ?), voire inestimables (que vaut le Château de Versailles ou le contenu du Louvre ?) et
très peu liquides.

Ceci n'empêche pas qu'on calcule la dette financière nette des États du monde (l'OCDE le fait, par
exemple).

3.2 Dette « explicite » et dette « implicite »

Deuxièmement, la dette ne retient que les engagements financiers « explicites », c'est-à-dire


l'ensemble des engagements financiers que l'État s'est engagé explicitement à payer, notamment
de manière contractuelle, comme ses emprunts. Cela met de côté les engagements dits
« implicites », comme les retraites futures des fonctionnaires. Cette convention statistique, à
l'inverse de la précédente, a tendance à sous-estimer la dette publique.

Deux séries de raisons sont avancées pour soutenir cette convention.


La première est basée sur la difficulté d'évaluation. Les charges de retraites par exemple
dépendent de décisions libres des agents (à quel âge prendront-ils leur retraite ?), d'évènements
aléatoires (le taux de mortalité des retraités, leur nombre d'enfants, etc.), etc. Toutefois, en
comptabilité d'entreprise, un engagement certain mais dont la valeur ou l'échéance sont
incertaine(s) se traite par une provision.

La seconde série est juridique et doctrinale : contrairement à un acteur ordinaire, qui doit se
conformer aux règles légales, l'État a le pouvoir de fixer et de modifier les règles. Rien n'oblige
ce dernier à appliquer plus tard les règles qu'il applique aujourd'hui et, sur le plan strictement
légal, l'État ne prend aucun engagement financier à l'égard de ses agents (contrairement aux
engagements qu'il souscrits dans le cadre de marchés publics, par exemple). Il peut, par exemple,
baisser à tout moment les pensions, ou allonger la durée de service pour bénéficier d'une pension.
En d'autre termes, on peut contester jusqu'à l'existence des engagements implicites, à l'égard des
agents actuellement en service, voire à l'égard des actuels retraités.

II. la gestion de la dette publique

1. Qu’est-ce que la gestion de la dette publique?

La gestion de la dette publique peut être définit comme le processus de mise en œuvre et
d'exécution de la stratégie de gestion de la dette de l'Etat afin de mobiliser les fonds qui lui sont
nécessaires et de réaliser ses objectifs en termes de risque et de cout. Et pour faire face a tout
autre objectif en matière de management de la dette souveraine, l'Etat doit avoir mis en place,
développé et maintenu un marché efficient pour ses titres .
La définition du processus de gestion de la dette publique ainsi présentée soulève les trois
observations suivantes :
1. La gestion de la dette publique est un processus intégrée qui couvre aussi bien :
[A] Des opérations de conception, de définition, et de mise en œuvre de la stratégie de gestion
de la dette de l'Etat ;
[B] des activités a caractère purement opérationnel permettant de mener a bien la stratégie
préétablie.
En d'autres termes, l'approche préconisée par les deux institutions internationales pour la gestion
de la dette est plutôt une approche globale et intégrée ou l'aspect conception ne peut être dissocie
de l'aspect exécution. En effet, le processus de gestion de la dette intègre des activités
d'évaluation des besoins, de définition des objectifs et de sélection des moyens. Le processus
couvre également les opérations d'émission de la dette et de gestion au quotidien des liquidités et
des engagements financiers de l'Etat ainsi que les opérations d'audit et de contrôle de ce qui a été
réalisé.
Enfin, le processus de gestion de la dette s'inscrit dans un horizon de long, de moyen et de courts
termes : Il associe des orientations stratégiques a des activités opérationnelles.

2. Le processus de gestion de la dette publique fonctionne dans un seul et unique objectif :


mobiliser les fonds nécessaires au financement de l'Etat au moindre cout tout en respectant un
certain niveau de risque juge tolérable.
3. La définition met également l'accent sur un objectif de moyen et de longs termes, celui de la
mise en place et de la consolidation des mécanismes de marché pour les titres d'Etat. Ce dernier
élément traduit plutôt l'engagement des institutions internationales dans la logique de marché et
l'incitation des Etats a opté pour cette voie. L'objectif se justifie, en règle générale, par l'efficacité
et l'efficience du marché dans la réduction des couts et la minimisation des risques.

2. Les objectifs des directives de gestion de la dette publique :

Le rapport de la BM et du FMI, relatif aux règles de gestion de la dette publique, a été élaboré
afin de satisfaire un certain nombre d'objectifs :
1. Assister les décideurs en matière de politique économique, pour mener a bien les reformes
entreprises au cours des dernières années en matière d'endettement public afin de réduire la
vulnérabilité des économies face aux chocs économiques et financiers internationaux.
2. Définir des règles et des principes de gestion en matière d'endettement public applicables a un
large éventail de pays, a de différents stades de développement et avec différentes structures
institutionnelles en charge de la dette souveraine. Ces règles et principes ne doivent pour autant
devenir des pratiques contraignantes ou des standards a caractère obligatoire ni acquérir la force
d'un code.
3. Assister les décideurs et les conseillers impliques dans la reforme de la stratégie de gestion de
la dette, en tenant compte des circonstances propres a chaque pays. En effet, les besoins de
chaque économie, en matière d'endettement public, différent en fonction des contraintes qui lui
sont imposées sur les marchés de capitaux, de son régime de taux de change, de la qualité de ses
politiques macro-économiques et de régulation, ainsi que de sa capacité institutionnelle µa
s'adapter aux réformes.

 Objet des directives

Les directives visent à aider les pays à concevoir des réformes pour améliorer la qualité de la
gestion de leur dette publique et réduire leur vulnérabilité aux chocs financiers tant nationaux
qu’internationaux. Les pays de petite taille ou à marché émergent sont souvent plus vulnérables,
peut-être parce que leur économie est moins diversifiée, la base de leur épargne financière
intérieure (par rapport aux PIB) réduite et leur système financier moins développé; il se peut aussi
que, lorsque l’investissement étranger y est élevé, ils soient plus exposés à la contagion financière
en raison de l’ampleur relative des flux financiers. Les directives doivent donc être abordées dans
le contexte plus large des facteurs et des forces qui affectent plus généralement la liquidité de
l’État, ainsi que la gestion du compte de patrimoine de la nation. L’État gère souvent un gros
portefeuille de réserves en devises, sa situation budgétaire subit fréquemment l’effet de chocs
réels ou monétaires et il est possible que les passifs conditionnels soient élevés et qu’il soit
fortement exposé aux conséquences d’une mauvaise gestion bilancielle dans le secteur privé.
Mais, que les chocs financiers trouvent leur origine dans le secteur financier intérieur ou
proviennent d’une contagion financière mondiale, une politique prudente de gestion de la dette
publique, associée à une politique macroéconomique et un cadre réglementaire sains, est
indispensable pour contenir le coût qu’ils entraînent sur le plan humain et sur celui de la
production.
Les directives couvrent la dette publique extérieure et intérieure et englobent une large
gamme de créances financières sur l’État. Elles visent à identifier les domaines dans lesquels
existe un large consensus sur ce qui constitue d’une manière générale de bonnes pratiques de
gestion de la dette publique, et surtout à dégager des principes applicables à un large éventail de
pays qui ne sont pas tous au même stade de développement et sont dotés d’une variété de
structures institutionnelles de gestion de la dette nationale. Il ne faudrait pas y voir un ensemble
de pratiques contraignantes ou de normes et codes à respecter obligatoirement, ni en déduire qu’il
existe un ensemble unique de pratiques ou de solutions valables qui peuvent être appliquées dans
tous les cas à tous les pays. Les directives sont principalement destinées à aider les dirigeants en
diffusant les bonnes pratiques adoptées par les pays membres dans leur stratégie et la conduite de
leurs opérations de gestion de la dette.
Elles trouveront des applications différentes d’un pays à l’autre, en fonction de la situation propre
à chacun, en particulier de son stade de développement financier. Les pays pauvres très endettés
ont à cet égard des défis particuliers à relever. L’amélioration, conformément aux directives, de
leurs pratiques en matière de gestion de la dette figure en général parmi les conditions dont
s’accompagne l’allègement de leur dette

3. Les risques associés à une dette publique excessive

L’augmentation de la dette publique entraîne une augmentation de la charge de la dette, qui réduit
les marges de manœuvre futures de la politique budgétaire et sa capacité à maintenir une
influence contra cyclique à court terme. Une dette excessive risque de conduire à une éviction de
l’investissement privé, à une hausse des taux d’intérêt, à un surcroît d’inflation et, dans des cas
extrêmes, à un défaut de paiement de l’État.
L’augmentation du déficit peut entraîner une éviction de l’investissement privé dans la mesure où
les emprunteurs publics et privés sont en concurrence sur le marché des fonds prêtables. Ceci
conduit à une hausse des taux d’intérêt : l’augmentation de l’offre de titres publics suscite une
baisse des prix et oblige l’État à offrir une rémunération supérieure pour attirer de nouveaux
prêteurs. Cette hausse des taux peut être aggravée si les emprunteurs viennent à douter de la
capacité de l’État à payer ses échéances futures, ce qui conduit à une augmentation de la prime de
risque.
Par ailleurs, la hausse de la dette publique peut conduire à une hausse de l’inflation qui, si elle est
trop élevée, est coûteuse pour l’économie. En effet, l’État peut être tenté de monétiser son déficit,
c’est-à-dire d’augmenter la masse monétaire pour financer l’émission de dette publique. Par
ailleurs, la hausse des prix déprécie la valeur réelle de la dette, la dette étant généralement libellée
en valeur nominale. En effet, historiquement et en particulier après les deux guerres mondiales,
les épisodes d’accumulation excessive de dette ont été résolus par la monétisation.
Le risque inflationniste est certes réduit quand la banque centrale est indépendante ou si la
politique monétaire est décidée au niveau d’une union monétaire et non de chaque État, comme
c’est le cas actuellement au sein de la zone euro. Le risque inflationniste n’est cependant pas
totalement exclu. En effet, chaque État peut être tenté d’adopter un comportement non
coopératif : les dépenses publiques d’un pays peuvent lui procurer un bénéfice individuel direct
via une croissance plus forte, en faisant supporter à l’ensemble de la zone monétaire le coût diffus
d’une augmentation à terme de l’inflation.
Par ailleurs, si un État laisse augmenter sa dette dans des proportions excessives, la banque
centrale pourrait être tentée d’intervenir pour empêcher la banqueroute de cet État.
III. Etude de cas

ROYAUME DU MAROC

En guise d’introduction à la description du mode de gestion de la dette publique au Maroc, il


nous semble utile de présenter quelques statistiques agrégées illustrant l’évolution du poids de la
dette publique marocaine et des charges connexes.

DETTE PUBLIQUE 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
TOTAL DETTE DU
TRESOR
Encours de la dette du 267 286 2939 327 330 329 325 345
283 817 290 120
Trésor (En millions DH) 767 208 72 529 834 779 806 177
58,2
En % du PIB 68,1% 67,1% 63,7% 60,8% 62,1% 57,3% 53,5% 47,3% 46,9%
%
Charges en intérêts 1740 17
18 438 18 925 18 159 17 393 18 802 19 203 18 404 17 411
(En millions DH) 6 369
En % du PIB 4,7% 4,5% 4,1% 3,7% 3,4% 3,3% 3,2% 3,1% 2,7% 2,4%

La dette publique marocaine représente 47,1% du PIB en 2009. L’encours de la dette qui a connu
des baisses en 2007 et 2008 a enregistré une hausse de 6% La dette extérieure publique du Maroc
a progressé à 19,4 milliards de dollars à la fin de l’année 2009, selon les derniers chiffres de la
direction du Trésor et des Finances extérieures (DTFE). Selon la DTFE, le stock de la dette
extérieure publique du Maroc est en hausse constante depuis au moins cinq années. Fin 2009,
l’encours de la dette extérieure publique avait dépassé le seuil de 150 milliards de dirhams
(MDh), pour atteindre les 152,2 MDh, soit 19,4 milliards de dollars US contre à peu près 12,5
milliards de dollars US en 2005. Pis, cet encours, en hausse de 14% en 2009 par rapport à 2008,
devrait encore augmenter en 2010, selon les prévisions de la DTFE.
Fatalement, les charges de cette dette vont gonfler : la DTFE prévoit un accroissement des
remboursements en principal, alors que les amortissements de la dette extérieure publique,
contenus difficilement à hauteur de 9,3 MDH en 2009, devraient rebondir pour avoisiner les 11
MDh en 2010, puis 12 MDh en 2011. Cette évolution, qui concerne aussi bien la dette du Trésor
que la dette des EEP (établissements et entreprises publics), est le résultat de l'augmentation
enregistrée par le stock de la dette extérieure publique. Celui-ci a bondi de 115,3 MDh en 2004 à
152,2 MDh en 2009. D’autre part, les charges de la dette extérieure publique du Maroc en
amortissements, intérêts et commissions réglées durant l'année 2009 avaient atteint 14,2 MDh
contre 18,3 MDh en 2008, soit un recul de 4,1 MDh. Par rapport aux recettes courantes de la
balance des paiements, le service de la dette s’est établi à 5,1%, en 2009 contre 5,5% en 2008 et
16,5% en 2003. Quant au ratio de la dette extérieure publique par rapport au PIB, il s'est établi à
20,8%, en 2009 contre 19,4% en 2008. Environ 75/80% de la dette extérieure publique marocaine
est libellée en euro, et 15/20% en dollars US. Par ailleurs, l’encours de la dette du
Trésor du Maroc, intérieure et extérieure, a enregistré à la fin de l’année 2009 une progression de
6%. Après deux baisses successives en 2007 (1,1 MDh) et 2008 (4 MDh), cet encours a évolué de
près de 19,4 MDh pour s’établir à près de 345,2 MDH, contre près de 325,8 MDH à fin décembre
2008 indique le dernier rapport sur la dette intérieure publié par le ministère marocain de
l’économie et des finances.

1. Evolution et caractéristiques de la dette externe :

Plusieurs facteurs ont précipité le recours à l’endettement extérieur :

La dégradation des termes de l’échange ;

La contraction de la demande extérieure ;

L’accroissement de la facture pétrolière ;

La défaillance des mesures des politiques économiques ;

La nature du régime d’accumulation ;

La mauvaise gestion des affaires publiques.


L’évolution défavorable des conditions de la dette était aussi un facteur de l’enlisement de
l’endettement au Maroc. D’un taux d’intérêt, pratiquement nul pour certaines aides bilatérales, on
est parvenu à un taux de 18% pour les prêts accordés par les institutions financières
internationales.

La situation de l’endettement est devenue alors préoccupante durant les années 1980-1990. La
dette extérieure est passée de 750 millions de dollars en 1970 à 17,24 milliards de dollars en
1986, soit une progression globale de 2300% en 17 ans. Elle atteint les 18 milliards de dollars en
1987, faisant du Maroc l’un des pays les plus endettés du monde. Le service de la dette qui
absorbe 1,6 milliards de dollars en 1987, devrait absorber 3 milliards de dollars en 1990. Durant
cette date, le stock de la dette a atteint le seuil de 25 milliards de dollars.

Devant l’échec [non annoncé] des négociations en fin 1989 avec le Club de Londres à propos de
l’application du plan Brady[2] au Maroc, et à cause des difficultés de financement de l’économie,
en particulier du Trésor, le recours à l’endettement extérieur est devenu de plus en plus
indispensable. C’est ainsi que le Maroc entre dans le cercle vicieux de la dette.

Le service de la dette absorbe chaque année une part considérable des emprunts reçus. La quasi
totalité des emprunts était destinée au financement du service de la dette ! Ce dernier absorbe
plus de 25% des recettes courantes. Plus de la moitié du service de la dette sert uniquement pour
le financement des intérêts résultant de l’expansion et du renchérissement de la dette.

Cependant, tout va changer dès 1993, date à partir de laquelle est opéré un revirement vers
l’endettement intérieur.

2. Gestion active de la dette :

La gestion active de la dette a concerné depuis 1996 la dette extérieure, elle sera entamée au
niveau de la dette intérieure à partir de 2007, à travers des opérations de rachat et d’échange des
bons de Trésor. Concernant la dette externe, 4 formules sont mises en œuvre :

1- Convertibilité de la dette en investissement :

Ce mécanisme, applicable à la dette relevant du Club de Paris, consiste à transformer la dette


Ø Soit en investissements publics :

Le créancier abandonne une partie de sa dette en contre partie de l’utilisation par le débiteur des
fonds ainsi économisés pour le financement de projets ou de programmes.

En 2006, les projets financés à travers ce mécanisme (vis-à-vis de l’Espagne) ont concerné
principalement les projets relevant de l’INDH (Initiative Nationale pour le Développement
Humain) avec un montant global de 109 millions de dirhams.

Ø Soit en investissements privés :

Cession, à des investisseurs nationaux ou étrangers (généralement étrangers), de créances


moyennant une décote importante leur permettant de financer leurs projets à des conditions
avantageuses du fait de la différence entre le prix d’achat de la créance auprès du pays créancier
et le prix de rachat de la créance par le Maroc.

En 2006, le mécanisme de conversion mis en place avec le Koweït a consisté à la création du


Fonds koweitien d’investissement (AL AJIAL INVESTMENT FUND) d’une enveloppe initiale
de 200 millions de dollars US, destiné à encourager et à promouvoir les investissements
koweitiens privés au Maroc.

Il est à signaler que ce mécanisme de conversion de la dette en investissement permet, certes, de


diminuer la dette extérieure, mais il permet surtout aux entreprises multinationales de s’accaparer
à très bons prix des secteurs stratégiques et rentables !

2- Le refinancement de la dette :

Il consiste à rembourser par anticipation des dettes contractées auparavant à des taux d’intérêt
élevés et à leur substituer des dettes nouvelles moins onéreuses.

En 2006, certaines entreprises publiques ont procédé au remboursement par anticipation de 1,2
milliards de dirhams de dette onéreuse dont 500 millions de dirhams par le CIH (Crédit
Immobilier et Hôtelier) à la BIRD (Banque Internationale de Reconstitution et de
Développement), 500 millions de dirhams par l’ONCF (Office National des Chemins de Fer) à la
BAD (Banque Africaine de Développement) et 200 millions de dirhams par l’OCP (l’Office
Chérifien des Phosphates) à la France. De plus le Trésor a remboursé par anticipation à la Banque
Japonaise pour la Coopération Internationale (JBIC) un montant de 272 millions de dirhams
(libellé en Yen japonais et assorti d’un taux d’intérêt de 5%). Selon le ministère des finances, ces
opérations ont permis à l’Etat une économie de 17 millions de dirhams.

Toutefois, cela ne changera en rien la situation. On reste toujours dans le même cercle vicieux de
l’endettement.

3- La renégociation des accords de prêt :

Le but est de ramener les taux d’intérêt convenus initialement à des niveaux plus compatibles
avec les nouveaux taux pratiqués à l’échelle internationale.

Cependant, on revient là encore aux conditionnalités des programmes d’ajustement structurel.

4- L’amélioration de la structure par devise de la dette publique :

Notamment celle libellée en Dollars US et en Yen japonais afin de la faire correspondre à celle du
panier du Dirham.

S’agit-il vraiment d’une amélioration, si on sait qu’en 2007 la dette extérieure publique est
libellée à 73% en Euro et à 9% en Dollar. Elle était en 1997 à 44% en Dollar et à 37% en Euro.
Devant la chute du dollar par rapport à l’Euro, la dette devient plus couteuse en termes de
dépenses (services de la dette) pour l’Etat.

De 1996 à 2006, la gestion active de la dette a concerné un montant global traité par le Trésor
d’environ 5 milliards de dollars. Elle a contribué à la baisse de la dette extérieure publique. Mais,
à eux seuls, ces mécanismes ne reflètent pas la vraie réalité de l’endettement marocain. C’est
plutôt le transfert de la dette externe en dette interne qui a abouti à une diminution sensible de la
dette externe, alors que la dette interne augmente en flèche.

3. Recours à l’endettement intérieur


En fin 2007, la dette intérieure publique se chiffre à 264,1 milliards de dirhams et représente
43,9% du PIB (base 1998). Le taux d’endettement intérieur a connu une progression rapide,
passant de 7,5% en 1965 à 42,2% en 2000 puis à 56,1% du PIB en 2005 avant de connaître une
légère baisse durant les deux dernières années. Ce taux reste très élevé en comparaison avec des
économies similaires ; exemple de la Tunisie qui a enregistré en 2004 un taux de 21,7%.

La répartition de l’encours de la dette intérieure par instrument, à fin décembre 2007, marque une
prédominance des bons émis par adjudication qui représentent plus de 98% de l’encours total,
soit 259,6 milliards de dirhams.

Les adjudications constituent, depuis 2003, la principale source de financement du trésor public,
avec des souscriptions brutes ayant atteint en 2005 un record de 79,6 milliards de dirhams (7,22
milliards d’Euros). Ce qui montre que le Trésor ne recourt plus aux circuits privilégiés et se
finance quasi-exclusivement aux conditions du marché ! En 2007, lesdites souscriptions sont à
l’ordre de 41,9 milliards de dirhams.

Par échéance résiduelle, la dette intérieure se caractérise par la prédominance de la dette à long
terme ; qui représente près de 52% du total de l’encours de la dette intérieure en 2007. En
décembre 2006, le Trésor a procédé, pour la première fois, à l’émission des bons de Trésor à 30
ans au taux facial de 4,5%.

Par catégorie de créanciers, arrive en premier lieu les Banques et les Compagnies d’assurances
qui détiennent, respectivement, une part de 28% de l’encours de la dette intérieure, suivies par les
OPCVM[5] (19,5%) et la Caisse de Dépôt et de Gestion (9%).

Quant aux charges de la dette intérieure, ils ont atteints en 2007 un total de 63,8 milliards de
dirhams, répartis entre 47,1 milliards de dirhams de charges en principal (soit une augmentation
de 14,8% par rapport à 2006) et 16,7 milliards de dirhams de charges en intérêts et commissions
(soit une augmentation de 2% par rapport à 2006).

4. Pourquoi ce revirement vers la dette interne ?


Le Trésor public trouve, depuis 1985, des difficultés à mobiliser des fonds de financement sur le
marché international suite aux tensions sur la liquidité internationale. Le coût de l’endettement
extérieur sur devient alors de plus en plus élevé, jusqu’à se qu’il a atteint le record de 18% !

En plus, l’endettement intérieur présente pour l’Etat certains avantages ; à savoir :

§ La prédominance des dettes internes à moyen et long terme permet aux finances de l’Etat le
remboursement des obligations sur le long et moyen terme, gagnant ainsi du temps en
s’organisant sur le plan financier ;

§ L’émission des bons de Trésor permet d’éviter le recours à l’emprunt en devises et par
conséquent de réduire la dépendance vis-à-vis de l’extérieur ;

§ L’émission d’obligations mobilise l’épargne, ce qui permet d’absorber la sur-liquidité des


banques commerciales.

Mais, au-delà de ces justifications invoquées par les pouvoirs gouvernementaux, il y a des raisons
politiques et idéologiques :

v Ce revirement est dicté par les institutions financières internationales dans le cadre des
nouvelles politiques ultralibérales ;

v Le recours à l’endettement intérieur permet le transfert de la richesse en direction d’une pognée


de capitalistes liés au pouvoir.

En effet, c’est une minorité bourgeoise qui détient la majorité de la dette intérieure. C’est cette
minorité qui a bénéficié de la dette externe et des privatisations, et c’est elle-même qui a
accumulé une fortune énorme grâce à la corruption, au pillage des deniers publics et au
détournement de fonds.

5. Conséquences et risques

L’allégement de l’endettement externe au détriment de l’endettement interne produit d’abord


l’effet d’éviction. Le financement non monétaire du déficit donne lieu à un détournement, au
profit du Trésor, d’une partie de l’épargne disponible. Il en résulte un resserrement des
possibilités d’emprunt pour le secteur privé réduisant l’investissement et la consommation privée.
Les répercussions seront par la suite négatives sur la croissance et l’emploi.

Par ailleurs, l’évolution de l’endettement intérieur du Trésor public devient inquiétante et son
coût insupportable pour les finances de l’Etat.

La conjoncture actuelle défavorable, marquée par la perte progressive des recettes de la


privatisation qui touche à sa fin (puisque la plus part des secteurs stratégiques ont été libéralisés,
et il ne reste pas grand-chose à vendre !), et par le renchérissement de la facture énergétique suite
à la flambée du prix de pétrole (qui vient d’atteindre la barre de 112 dollars le baril !) aura
comme conséquences directes le creusement du déficit budgétaire et du déficit de la balance des
paiements, et peut pousser à un recours supplémentaire aux emprunts internes.

La réduction de l’endettement externe (qui par ailleurs commence à remonter depuis 2006), et le
recours en contre partie à l’endettement interne, a eu (et aura) des conséquences sociales
catastrophiques : chômage, précarité, pauvreté, exclusion, augmentations en flèche des prix des
produits essentiels, cherté de la vie, etc. Ce qui a nourri des protestations et contestations des
mouvements sociaux un peu partout dans le pays.

[1] Lesdites exonérations fiscales ont concerné 278 mesures, et reste à évaluer 232 autres
mesures !

[2] En mai 1989 les Etats-Unis ont renoncé au plan Baker (l’appel aux banques privées pour
qu’elles ne financent que les pays « bien notés »), au profit du plan Brady qui consiste à la
réduction de la dette, en créant notamment des garantis parallèles, et à pratiquer une décote quasi
générale des créances sur le marché secondaire.

[3] La dette extérieure publique remonte à nouveau en 2006 à 13,6 milliards de dollars et en 2007
à 15,9 milliards de dollars. Les institutions internationales sont les principaux créanciers avec un
encours de 61,9 milliards de dirhams (50% de la dette en 2007 contre 40% en 2003 et 31% en
1996). Les créanciers bilatéraux viennent en 2ème position (36% de la dette), suivis des banques
commerciales (13% de la dette).
[4] Entre 1993 et 2003, le Maroc a remboursé par anticipation 33,4 milliards de dollars au titre du
service de la dette.

[5] Les OPCVM (Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières) ont été institués en
1993, et ont pour objet la gestion de portefeuille de titres et de liquidités. Ils sont de deux types :
les SICAV (sociétés d’investissement à capital variable) et les FCP (Fonds Communs de
Placement).

[6] Les recettes des privatisations ne cessent de diminuer : 21,3 milliards de dirhams en 2001, 14
milliards de dirhams en 2004, 12,5 milliards de dirhams en 2005, 4,5 milliards de dirhams en
2007, et seulement 3 milliards de dirhams comme prévisions pour 2008.
Conclusion

En guise de conclusion, Le processus de diminution du stock de la dette extérieure entamé depuis

la fin du rééchelonnement en 1993 se poursuit de manière progressive. Par contre, l'encours de la

dette intérieure ne cesse d’exploser d’année en année, ce qui pose avec acuité la question de sa

soutenabilité.

Au vu de la conjoncture économique internationale de ces 2 dernières années (2009 et 2010), le

Maroc fait figure de bon élève. Il a réussi à stabiliser sa dette publique lorsque l'essentiel des

économies ont vu leurs dettes publiques connaitre de grandes hausses voir exploser.

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