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RECHERCHES SUR LA BIBLIOTHÈQUE

L’histoire des bibliothèques


en France
État des lieux
a publication, entre 1988 et 1992, d’une Histoire des bibliothèques françaises en
L quatre volumes a fait sortir du néant, ou peu s’en faut, un domaine presque
totalement méconnu jusqu’alors, et abandonné à une poignée de spécialistes,
bibliothécaires pour beaucoup. Cette publication a certes permis de faire le point sur les
connaissances, elle a également pointé l’étendue de nos ignorances, stimulant en cela de
nouvelles investigations. Au seuil du XXIe siècle, une quinzaine d’années après cet événement
éditorial, il est légitime de s’interroger sur l’état présent de ce domaine de recherche dans notre
pays. C’est ce que je tenterai de faire dans les pages qui suivent, sans prétention à l’exhaustivité
mais en reprenant, développant et actualisant un propos présenté à l’occasion du bicentenaire de
la Bibliothèque du Congrès (55).

Une certaine visibilité… (Londres) et Libraries and Culture


brouillée (Université du Texas).
Un autre paradoxe est que, si
En France, l’histoire des biblio- l’école française d’histoire du livre
thèques a toujours été et demeure (et des bibliothèques) s’est taillé une
Dominique Varry une direction d’un champ discipli- réputation internationale, et si ses
naire, « l’histoire du livre », qui a ténors (Henri-Jean Martin, Roger
École nationale supérieure émergé et conquis ses lettres de Chartier…) sont connus et invités
des sciences de l’information noblesse comme la reconnaissance dans le monde entier,la discipline de-
et des bibliothèques universitaire dans les années 1960. meure encore très marginale dans le
varry@enssib.fr La meilleure preuve en est que les monde universitaire hexagonal. À
quatre volumes de l’Histoire des bi- l’exception du Centre d’études supé-
bliothèques françaises ont paru rieures de la Renaissance de l’Uni-
quelques années après la publication, versité de Tours, et du Centre d’his-
entre 1982 et 1986, d’une Histoire toire culturelle de l’Université de
de l’édition française, elle aussi en Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines,
quatre volumes, dont ils constituent elle n’est pas enseignée à l’univer-
le contrepoids. Dans un même ordre sité… mais cantonnée dans des éta-
d’idées, ce sont les revues d’histoire blissements de statuts particuliers.
du livre qui accueillent les articles Citons par ordre chronologique d’ap-
traitant d’histoire des bibliothèques, parition : l’École nationale des
alors que les Anglo-Saxons disposent, chartes, l’École pratique des hautes
en plus des premières, de périodi- études, l’École des hautes études en
ques spécialisés, tels Library History sciences sociales,l’École nationale su-

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pects qui méritent d’être pris en autoriserait l’étude d’ensemble qui
Titulaire d’une habilitation à diriger des considération par les chercheurs,mais fait encore défaut. Les seconds, mis
recherches, Dominique Varry est maître de
conférences à l’Enssib et chargé de conférences à l’ont été plus ou moins récemment et à l’honneur par Daniel Mornet (38)
l’École pratique des hautes études. Il a auparavant complètement. Faire de l’histoire des dès 1910, font aujourd’hui l’objet
exercé comme professeur agrégé d’histoire puis
ingénieur de recherches à la Direction du livre et bibliothèques ne signifie pas avoir d’un regain d’intérêt, de nouvelles
de la lecture. Il a dirigé le tome 3 de l’Histoire des la même démarche envers le même approches méthodologiques (9), et
bibliothèques françaises (Les bibliothèques de la
Révolution et du XIXe siècle, Éd. du Cercle de la
objet selon la période dont on traite. de bases de données 2. Pour leur part,
librairie, 1991). Coauteur d’Hommes de Dieu et les saisies révolutionnaires ont donné
Révolution en Alsace (Brepols, 1993), son dernier lieu à quelques études provinciales 3
ouvrage, « Sous la main de la Nation », les
bibliothèques de l’Eure confisquées sous la La bibliothèque privée qui mériteraient d’être étendues.
Révolution française, sera publié en 2005 au L’exposition organisée par la Biblio-
Centre international d’étude du XVIIIe siècle.
Il est de fait que jusqu’à la fin de thèque nationale : 1789, Le Patri-
l’Ancien Régime, l’histoire des biblio- moine libéré… a également constitué
thèques est pour l’essentiel celle de un jalon important de la redécou-
périeure des sciences de l’informa- bibliothèques privées, qu’il s’agisse verte de cette source, et son cata-
tion et des bibliothèques. de bibliothèques individuelles ou logue demeure un instrument de ré-
Pourtant les choses évoluent de communautés. Ces bibliothèques férence (2). Dans un autre ordre
quelque peu. S’il a fallu qu’un univer- donnent l’impression d’être bien d’idée, la thèse d’Anne Kupiec a judi-
sitaire anglais rédige en anglais et sou- connues… mais l’impression est peut- cieusement attiré l’attention sur le
tienne en Angleterre, en 1976, une être trompeuse. Il n’est pas une des mythe révolutionnaire du « livre-sau-
thèse sur l’histoire des bibliothèques grandes thèses d’histoire sociale des veur » (28).
françaises de la Révolution à 1939 qui années 1960-1970 qui ne sacrifie au L’épisode constitue en effet tout à
n’a d’ailleurs été publiée en français chapitre incontournable sur les bi- la fois une bonne photographie de ce
que dix ans plus tard (4), à la même bliothèques, en recourant à l’analyse qu’étaient les collections privées au
époque seule l’École nationale supé- des inventaires après décès. À les re- début de la Révolution, et un excel-
rieure des bibliothèques éditait la lire aujourd’hui à la lumière de la ma- lent point d’observation pour l’étude
thèse d’un juriste français sur un sujet nière dont sont menés trop de mé- de l’organisation des bibliothèques
voisin (15). Aujourd’hui,l’Histoire des moires de maîtrise, on est amené à institutionnelles au tournant du XIXe
bibliothèques françaises est citée 1 s’interroger sur le degré de fiabilité siècle.
dans la production historiographique de ces analyses effectuées, pour l’es- Il est désormais patent que, pour
récente. Elle est même expressément sentiel, par des chercheurs pleins de l’Ancien Régime,nous disposons d’in-
revendiquée par une discipline en bonne volonté sous la direction de formations variées pour les différents
plein essor, l’histoire culturelle (40). grands maîtres, les uns et les autres types de bibliothèques et de déten-
Elle n’en demeure pas moins tiraillée ne connaissant pas le livre ancien ! teurs : de la collection bibliophilique
entre cette dernière, une histoire des Seules, à mon humble avis, les études de l’amateur huppé à la demi-dou-
mentalités en perte de vitesse (30), portant exclusivement sur la biblio- zaine de volumes de piété du labou-
une histoire de la lecture (14) popu- thèque privée paraissent aujourd’hui reur. Un des plus récents et des plus
larisée par un best-seller dont l’auteur au-dessus du soupçon, telles celles
a été vu sur les plateaux de télévision conduites par Michel Marion sur le 2. Base « Esprit des livres » de l’Enssib :
(32),et l’histoire du livre dont elle est Paris des années 1750 (33),et sur une http://ihl.enssib.fr/ancien/Livranc.htm
issue, mais qui est aussi une histoire plus vaste échelle par Jean Quéniart Base « Esprit des livres » de l’École des chartes :
http://www.enc.sorbonne.fr/cataloguevente/
technique, littéraire, religieuse, juri- sur la France de l’Ouest (34). index.htm
dique, économique, sociale… Bref, L’Ancien Régime demeure cepen- 3. Elles sont listées dans mes contributions
suivantes : « Le livre otage de la Révolution.
une histoire totale. dant la période pour laquelle on dis- Conséquences bibliographiques des saisies
Cette difficulté de positionnement pose de la plus riche palette de sour- politiques », Le livre voyageur : constitution et
est encore aggravée par l’ambiguïté ces, même si toutes sont biaisées : dissémination des collections livresques dans
l’Europe moderne 1450-1830, sous la dir. de
même de la notion de bibliothèque : catalogues domestiques, catalogues Dominique Bougé-Grandon, Klincksieck, 2000,
collection de livres, privée ou pu- de ventes publiques,inventaires après p. 207-226 ; et « Revolutionary Seizures and their
Consequences for French Library History », Lost
blique, institution, ensemble architec- décès, inventaires de saisies révolu- Libraries. The Destruction of Great Book
tural… Autant de définitions et d’as- tionnaires.Les premiers ont été exhu- Collections since Antiquity, edited by James
més par Yann Sordet dans sa thèse sur Raven, Basingstoke and New York, Palgrave
Macmillan, 2004, p. 181-196.
1. Souvent très mal, les quatre volumes étant Adamoli et dans un très bel article du Voir également : Dominique Varry, « Sous la main
généralement attribués soit au directeur du Bulletin du bibliophile (49). Un re- de la Nation ». Les bibliothèques de l’Eure
premier, soit à la directrice du quatrième… confisquées sous la Révolution française,
ce qui amène à s’interroger sur l’utilisation réelle pérage systématique de ce type de Ferney-Voltaire, Centre international d’étude du
de l’ouvrage ! document dans les fonds publics XVIIIe siècle, sous presse.

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beaux travaux de reconstitution de de la lecture. C’est une dérive à la- musées. Les cabinets de curiosités
ces bibliothèques est sans contexte quelle on assiste à travers de nom- suscitent aujourd’hui un regain d’in-
l’étude que Jérôme Delatour a consa- breux mémoires universitaires menés térêt, et de nombreuses publica-
crée aux livres de Claude Dupuy sous la direction de professeurs non tions 4. L’histoire des musées, tout
(17). Encore faut-il sans cesse inter- spécialistes du domaine. Étudier les spécialement à partir de l’épisode
roger à nouveau les sources, et en dé- bibliothèques de telle ville à telle révolutionnaire, est magistralement
couvrir de nouvelles.Le travail sur ces époque peut paraître démodé,long et menée par Dominique Poulot (45).
époques est loin d’être achevé. aride. Faire la même chose en l’appe- En revanche, les archives font figure
On ne peut en dire autant de la pé- lant improprement « histoire de la de parent pauvre, et le très récent vo-
riode récente qui demeure, pour l’es- lecture » est davantage dans l’air du lume consacré à l’histoire des Archi-
sentiel, terra incognita. Cela tient temps… et constitue trop souvent ves nationales par Lucie Favier (19)
d’abord au fait que les études ont jus- une habile façon de cacher son in- n’a pas un mot pour les bibliothèques,
qu’ici été peu nombreuses. Cela tient compétence en matière d’identifica- ni pour le rôle joué dans la formation
surtout à un problème de sources. tion des titres d’ouvrages rencontrés des bibliothécaires par l’École des
Certes, on dispose toujours de cata- dans les sources. L’histoire de la lec- chartes, qui fut tout de même héber-
logues de ventes, qui, comme pour ture est un sujet très difficile,trop im- gée par la Bibliothèque royale avant
la période antérieure, ne témoignent portant et trop pertinent, nécessitant de migrer vers l’hôtel de Rohan.Il fau-
que du cas des collectionneurs, mais de vastes compétences extra-histo- dra pourtant bien en arriver un jour à
les catalogues domestiques se font riques, pour être abandonné sans écrire cette histoire croisée !
plus rares ou demeurent bien cachés, garde-fou aux gros bataillons d’étu- Un premier essai en la matière mé-
et la pratique de l’inventaire après diants s’initiant pour la première fois rite toutefois d’être signalé : le cata-
décès se perd progressivement. De à un travail d’investigation sur docu- logue de l’exposition du tricentenaire
fait, l’étude des bibliothèques privées ments originaux. des bibliothèques et musées de Be-
des XIXe et XXe siècles devient extrê- sançon, nés du legs du chanoine
mement difficile… et exceptionnelle. Boisot (1).
L’une des rares et pertinentes La bibliothèque Les travaux consacrés à la Biblio-
investigations relatives au premier comme institution thèque nationale, après avoir connu
XIXe siècle me semble être celle de une réelle impulsion dans les années
Claude-Isabelle Brelot consacrée à la Bien qu’elle plonge ses origines 1980-1990, paraissent aujourd’hui
noblesse comtoise (13).Elle n’a guère fort loin dans le temps, la bibliothè- marquer le pas. Le second tome de
été imitée.Par ailleurs,il ne faudra pas que en tant qu’institution concerne l’œuvre de Simone Balayé (3), qui de-
compter sur certains fonds contem- surtout la période récente. La nais- vait porter sur les XIXe et XXe siècles,
porains aujourd’hui déposés dans les sance de la « bibliothèque publique », pourtant annoncé dès le premier vo-
bibliothèques publiques pour se faire et ses liens avec le pouvoir politique, lume, n’a jamais vu le jour. La thèse
une idée précise de ce qu’était la bi- ont été revisités de façon très stimu- d’École des chartes de Jean-François
bliothèque de l’honnête homme du lante par Robert Damien (16) dans Foucaud (20) sur la monarchie de
XXe siècle. Qu’il s’agisse du fonds sa thèse et dans ses ouvrages pos- Juillet n’a pas fait d’émule. Seules la
Chomarat de la Bibliothèque muni- térieurs. Complément indispensable publication des conférences Léopold
cipale de Lyon, du fonds Béla Eck de de ce travail, le texte fondateur de Delisle et celle de catalogues d’ex-
la Bibliothèque interuniversitaire de Gabriel Naudé, jusqu’ici consultable position sont venues préciser les
Lyon II-Lyon III ou d’autres, ces col- sur les éditions du XVIIe siècle ou sur connaissances relatives à certaines
lections ne témoignent que pour un reprint est-allemand, a été réédité, périodes de l’histoire de la vénérable
ceux qui en furent les détenteurs. Il y accompagné d’une longue et impor- maison : Le patrimoine libéré, déjà
a donc désormais une très réelle diffi- tante introduction par Claude Jolly cité,ou Des livres et des rois (5),pour
culté à étudier les bibliothèques par- (39). Mais une étude d’ensemble fait ne pas vouloir trop allonger la liste.
ticulières de l’époque contempo- encore défaut sur d’autres grands Enfin, poursuivant de façon solitaire
raine. Les études sociologiques, les textes fondateurs, tels le De biblio- une investigation débutée à l’École
autobiographies, les statistiques de la thecis syntagma (1602) de Juste des chartes, Françoise Bléchet a cou-
production, des ventes, et des pra- Lipse ou le Musei sive bibliothecae… ronné par une habilitation à diriger
tiques culturelles ne remplaceront libri IV (1635) du jésuite Claude des recherches ses travaux sur l’abbé
pas les inventaires, quelles qu’aient Clément. Bignon (10).
été leurs imperfections. Par ailleurs, nous manquons cruel-
Un autre obstacle réside dans la lement d’une histoire comparée d’ins- 4. Parmi d’autres titres, citons : Patricia Falguières,
Les chambres des merveilles, Bayard, 2003 ; ou :
confusion trop souvent faite entre titutions cousines aux évolutions pa- Pierre Martin, Dominique Moncond’huy (dir.),
histoire des bibliothèques et histoire rallèles : bibliothèques, archives et Curiosité et cabinets de curiosités, Atlande, 2004.

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La polémique qui a accompagné bliothèques centrales de prêt ?),celles
la mue de la Bibliothèque nationale ayant porté sur les bibliothèques uni-
en Bibliothèque nationale de France versitaires sont encore plus rares.
est peut-être responsable, pour une Exception qui confirme la règle : la
part, de la stagnation des travaux thèse d’Alain Gleyze (23).
d’historiens.La marée de publications Cependant, un certain nombre
qu’elle a suscitée, des plus sérieuses d’études consacrées à des institutions
aux pamphlets (31) en passant par parallèles sont tout de même venues
la langue de bois administrative (50) compléter et nuancer ce paysage
constitue aujourd’hui un ensemble bien désolé. Là encore, il n’est pas
documentaire sur lequel il faudra question d’être exhaustif, mais seule-
bien se pencher tôt ou tard. Le petit ment de pointer certains textes nova-
volume signé de Bruno Blasselle et teurs.
Jacqueline Sanson dans la collection En accompagnant d’une substan-
« Découvertes » de Gallimard (8) est tielle introduction la réédition des
déjà en lui-même un document fort Manuels de l’œuvre des bons livres
parlant pour l’historien, puisque le de Bordeaux des abbés Barault et
même texte,publié en 1990 avec une Taillefer,Noë Richter (47) a ouvert de
iconographie relative à la rue de Ri- nouvelles perspectives pour l’étude
chelieu, est republié deux ans plus des bibliothèques paroissiales du
tard… avec cette fois une iconogra- XIXe siècle, et des structures asso-
phie du nouveau bâtiment. ciatives qui leur ont succédé. De
Les bibliothèques publiques ont son côté, la thèse inédite d’Arlette
été l’objet de davantage d’attentions, Boulogne (12) a permis de mieux Parent-Lardeur (41) dans les années
en particulier avec le développement comprendre le fonctionnement des 1980, est un dossier aujourd’hui en
des études portant sur les politiques bibliothèques populaires à travers le friche. Cela est d’autant plus dom-
culturelles,et tout spécialement celles rôle joué par les réseaux associatifs : mage que nous manquons d’études
de Philippe Poirrier (42). Pour sa Société Franklin et Ligue de l’ensei- sur le fonctionnement provincial de
part, Olivier Tacheau s’est penché, en gnement. Le dossier des bibliothè- ces établissements créés pour les pre-
pionnier, sur le cas des bibliothèques ques populaires mériterait d’ailleurs miers dans les années 1760… et dont
municipales de Besançon et Dijon au d’être repris et comparé à celui des les derniers ont disparu au milieu du
XIXe siècle (51).Cela est d’autant plus bibliothèques scolaires. Un mémoire XXe siècle.
méritoire que les travaux les plus de maîtrise sur la lecture publique à Pour leur part, les bibliothèques
nombreux en matière de politiques Saint-Étienne (6) a en effet permis de religieuses n’ont fait ces dernières
culturelles portent sur le contempo- constater que celles qu’on y appelait années l’objet que de timides incur-
rain. Les comités de lecture (48), la « bibliothèques populaires » encore sions, malgré tout prometteuses. Leur
censure dans les bibliothèques (27) récemment étaient des structures qui histoire avait déjà été évoquée avec
sont autant de sujets qui ont égale- puisaient leurs origines dans les bi- celle des saisies révolutionnaires et
ment attiré l’attention de certains bliothèques scolaires. L’exemple sté- de la création des bibliothèques mu-
chercheurs. Mais ce type d’investiga- phanois ne fut sans doute pas unique ! nicipales. Cet épisode a longtemps
tion est demeuré jusqu’à présent trop Enfin, un récent travail de classe- éclipsé un autre type de confisca-
exceptionnel, et il nous manque en- ment des catalogues de bibliothèques tions : celles de 1905.Une étude pion-
core trop d’études de cas et de mono- du fonds des recueils de la Biblio- nière en la matière, mais qui mé-
graphies comme celle,déjà ancienne, thèque nationale de France permet- riterait une thèse, a été menée à
consacrée à Nevers par Guy Thuillier tra désormais à l’historien d’accéder l’occasion d’un mémoire soutenu à
(53), mais qui demeure un modèle. à une documentation dont le carac- l’Enssib par Isabelle Westeel, qui en
Heureusement,la thèse d’Anne-Marie tère quelque peu « hétéroclite » at- a publié les principaux résultats dans
Bertrand (7), soutenue en 1998, est teste de la variété de ces structures un article aujourd’hui incontourna-
venue, pour la période la plus ré- communément appelées « bibliothè- ble (58). Bien que ne portant pas
cente, dynamiser et donner une vue ques ». Le mémoire de bibliothécaire sur l’histoire proprement dite des éta-
synthétique de l’évolution des biblio- (54), auquel a donné lieu ce classe- blissements, l’ouvrage que Philippe
thèques municipales de l’après-guerre. ment, se révèle d’ores et déjà comme Martin (35) a consacré au livre de
Si les recherches consacrées aux bi- un précieux instrument de travail. piété nous donne une idée claire du
bliothèques publiques demeurent en- En revanche, le « cabinet de lec- contenu en ce domaine de certaines
core bien parcellaires (quid des bi- ture », jadis étudié par Françoise bibliothèques diocésaines contempo-

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raines. En revanche, les bibliothèques l’étranger. La très belle thèse d’Eric une histoire de la lecture et de ses ins-
de congrégations religieuses, dont Garberson doit désormais être consi- titutions » trop nombreux pour être
nombre ont été déménagées à l’étran- dérée comme un modèle, bien au- listés ici, et ceux qui se poursuivent à
ger lors de la crise des dernières an- delà des bibliothèques monastiques l’Enssib.Un premier colloque,intitulé
nées du XIXe siècle, demeurent à peu d’Autriche et d’Allemagne du Sud qui « Histoire de bibliothécaires » s’y est
près inconnues. Seule la Compagnie font l’objet de son travail (21). Enfin, tenu en novembre 2003, préfigurant
de Jésus fait exception grâce aux Frédéric Barbier a initié à l’Enssib d’autres rencontres du même type.
travaux de Sheza Moledina sur Aix, quelques investigations sur l’histoire Ses actes sont actuellement en cours
Jersey ou Yzeure, et à la thèse qu’elle du mobilier de bibliothèque qui n’en de préparation pour l’édition.Comme
achève (37).Relevons,enfin,la contri- sont encore qu’à leurs balbutiements. le souligne Philippe Poirrier, on ne
bution de Marie-Lise Krumenacker à La question très épineuse de l’his- peut plus s’en tenir à la « Légende
l’histoire quelque peu confidentielle toire des savoirs et pratiques profes- dorée », ni à l’hagiographie !
des associations professionnelles des sionnels mériterait, quant à elle, des Il faudra pourtant bien que ces ini-
bibliothèques religieuses (26). travaux d’ampleur. La thèse déjà an- tiatives débouchent un jour sur une
Un des reproches faits à l’Histoire cienne de Richard Gardner avait posé ou plusieurs thèses… et que les dos-
des bibliothèques françaises avait les premiers jalons de l’étude de l’en- siers s’ouvrent. Il faut certes laisser
été de trop privilégier le caractère seignement professionnel en France « le temps au temps »… mais ne pas
institutionnel de ces établissements. (22). On attend avec impatience la trop attendre tout de même, en dépit
Cela est juste. Il n’empêche que, soutenance de celle de Christophe du caractère parfois délicat de cer-
même en ce domaine, il reste beau- Pavlidès sur l’histoire du CAFB. De tains événements. On saluera à cet
coup à faire. La recherche a cepen- son côté, Françoise Hecquard a porté égard la récente contribution de
dant essayé d’infléchir ce travers. son attention sur les enseignements Martine Poulain consacrée à la vie à la
prodigués par l’Association des bi- Bibliothèque nationale sous l’Occu-
bliothécaires français (24). Plus mo- pation (44) qui démontre comment
Questions transversales destement,l’auteur de ces lignes a es- traiter d’un épisode plus que sensible
sayé de comprendre la constitution dont tous les protagonistes n’ont pas
De dramatiques exemples, à Buca- et la transmission de certains savoirs encore disparu.
rest, Sarajevo, Lyon et Weimar sont professionnels (56). Il ne désespère Il faut le reconnaître, la figure du
venus ces dernières années nous rap- pas d’arriver,un jour,à reconstituer le bibliothécaire n’a, jusqu’à présent,
peler que les bibliothèques sont mor- passage de témoin entre la dernière guère attiré les biographes. Hubert-
telles. Ce constat ne pouvait qu’inspi- génération de bibliothécaires de la Pascal Ameilhon, jadis campé par
rer certains auteurs, ce qui nous a République des Lettres et leurs suc- Hélène Dufresne (18),est demeuré bien
valu un gros livre (43) sur la « des- cesseurs apparus à l’occasion de solitaire. Le DEA d’Hélène Joannelle
truction sans fin des bibliothèques » l’épisode révolutionnaire. consacré à Gabriel Peignot (25) n’a,
(sic !). On voudra bien nous pardon- Tout cela nous ramène à la figure hélas, pas débouché sur une thèse
ner de lui préférer un ouvrage moins du bibliothécaire, qui mérite mieux que le personnage mériterait pour-
épais, mais fruit d’un colloque orga- que les études dispersées qui lui ont tant,tout comme Joseph van Praët,ou
nisé à Cambridge en septembre 2000, été consacrées jusqu’ici. Hormis le Léopold Delisle et quelques autres…
et qui apporte une information nova- discours officiel,nous ne savons à peu Du moins la correspondance du baron
trice sur bien des points : Lost Libra- près rien de l’histoire des associa- van Westreenen, fondateur du musée
ries dirigé par James Raven (46). tions et des syndicats professionnels. du livre de La Haye, avec van Praët
Dans un autre ordre d’idées,et bien Il y a là un véritable défi à relever d’ur- a-t-elle été publiée il y a quelques
que les avancées soient encore pru- gence, en particulier à quelques mois années (11). Pourtant, un grand bi-
dentes, on commence à s’intéresser du centenaire de l’Association des bi- bliographe du XVIIIe siècle a récem-
véritablement à l’histoire architectu- bliothécaires français.Olivier Tacheau ment trouvé son biographe. Michel
rale des bibliothèques. Jean-Michel avait commencé, il y a quelques an- Vernus a ainsi consacré une partie de
Leniaud a ainsi donné une nouvelle nées à « repenser l’histoire des biblio- son dossier d’habilitation à diriger
impulsion à ce domaine de recher- thécaires municipaux » (52). C’était des recherches au minime comtois
che,en particulier à l’occasion du col- un premier jalon,qui reposait sur une François-Xavier Laire (57), bibliothé-
loque organisé par la Bibliothèque étude prosopographique. La collecte caire de Loménie de Brienne puis des
Sainte-Geneviève en 2001 (29).Il était de renseignements biographiques sur dépôts littéraires de l’Yonne.
plus que temps de reprendre le chan- les grands acteurs est un préalable es-
tier jadis ouvert de main de maître sentiel à la recherche. On relèvera à
par André Masson (36).L’exemple en cet égard les travaux de Noë Richter
ce domaine nous vient cependant de dans sa collection « Matériaux pour

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Au terme de ce rapide tableau, je BIBLIOGRAPHIE van Praët… – La Haye : Musée Meermanno-
dois bien confesser que cet état des Westreenianum, 1997.
lieux est tributaire de ma vision per- 12. BOULOGNE, Arlette. – « Les bibliothèques po-
1. 1694-1994, Trois siècles de patrimoine pu- pulaires en France de 1860 à 1880 : rôle joué dans
sonnelle des choses, et donc contes- blic : bibliothèques et musées de Besançon. – leur développement par la Ligue de l’enseigne-
table.Il est sans doute plus documenté Besançon : Musée des Beaux-Arts et d’Archéo- ment et la Société Franklin ». – Thèse de troisième
pour les périodes que je connais le logie, 1995. cycle, université Paris VII, 1984.
moins mal que pour d’autres… Peu 2. 1789, Le Patrimoine libéré. 200 trésors entrés 13. BRELOT, Claude-Isabelle. – La noblesse réin-
à la Bibliothèque nationale de 1789 à 1799. – ventée. Nobles de Franche-Comté de 1814 à 1870.
importe, du moment qu’il peut con-
Paris : Bibliothèque nationale, 1989. – Paris : Les Belles Lettres, 1992, 2 volumes.
tribuer à susciter de nouvelles investi-
3. BALAYÉ, Simone. – Histoire de la Bibliothèque 14. CHARTIER, Roger, éd. – Histoires de la lec-
gations. Notre connaissance, certes nationale des origines à 1800. – Genève : Droz,
imparfaite, a progressé dans de nom- ture, un bilan des recherches. – Paris : Éditions de
1980. la Maison des sciences de l’Homme ; IMEC, 1995.
breuses directions depuis la parution 4. BARNETT, Graham Keith. – The History of CAVALLO, Guglielmo ; CHARTIER, Roger, éd. –
des quatre volumes de l’Histoire des Public Libraries in France from the Revolution to Histoire de la lecture dans le monde occidental. –
bibliothèques françaises. Mais trop 1939. – Ann Arbor : University Microfilms Inter- Paris : Le Seuil, 1997.
de questions sont encore en friche. national, 1976. ALLEN, James Smith. – In the Public Eye. A
Traduction française : Histoire des biblio- History of Reading in Modern France, 1800-1940.
Les écoles sont sans doute un des
thèques publiques en France de la Révolution à – Princeton : Princeton University Press, 1991.
lieux privilégiés où cette recherche 1939. – Paris : Promodis-Cercle de la librairie, HÉBRARD, Jean ; CHARTIER, Anne-Marie. –
peut s’ébaucher, et où elle doit en- 1987. Discours sur la lecture 1880-1980. – Paris : BPI,
core se développer et se dynamiser. 5. BAURMEISTER, Ursula ; LAFFITTE, Marie-Pierre. – 1990.
Le temps n’est plus où l’histoire des Des livres et des rois. La Bibliothèque royale de Idem, Discours sur la lecture 1880-2000. –
bibliothèques était une « chasse gar- Blois. – Paris : Bibliothèque nationale ; Éditions Paris : BPI ; Fayard, 2000.
dée » des bibliothécaires. Ceux-ci ont Quai Voltaire, 1992. 15. COMTE, Henri. – Les bibliothèques publiques
6. BERNARD, Frédérique. – « La lecture publique en France. – Lyon : Presses de l’ENSB, 1977.
bien entendu une légitimité et des
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