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DÉSCRIPTIF

Séminaire Subjectivation « amérindienne » après 1970 : autonomie,


autogestion et pluralisme


Où ? Salle A05_51 de la EHESS, 54 bd Raspail 75006 Paris
Quand ? 3e lundi du mois, 10h-12h, du 20-11-2017 au 18-07-2018
Pour qui ? Toute personne intéressée par le sujet du séminaire. Le séminaire est
en langue française, mais les lectures proposés sont pour la plupart en espagnol.
Facebook : Séminaire subjectivation
Courriel: semsubjectivation@gmail.com
Site EHESS : https://enseignements-2017.ehess.fr/2017/ue/2134/
Site Internet : https://subjectivationamerindienne.wordpress.com


Descriptif du séminaire


Notre séminaire veut repérer, à travers plusieurs textes, l’émergence et la
généralisation d’un vocabulaire politique relativement nouveau – l’auto-gestion,
l’autonomie, l’identité ou les sociétés inter-/multi-/pluri-culturelles et pluri-
nationales –, vocabulaire qui s’est développé à partir des années 1970 à côté des
luttes des peuples autochtones, indigènes ou tribaux du continent américain pour
la reconnaissance des droits culturels, et qui est au coeur de la reformulation des
États-nations panaméricains d’aujourd’hui. Malgré la puissance de ces luttes et de
leurs discours, on est bien averti que cette reformulation s’est accompagnée
souvent d’une politique économique libérale très agressive, soit par affinité,
compatibilité, ruse, ou par une faiblesse propre à la conceptualisation de ces
résistances.
Tout en considérant les luttes et leur absorption par une logique libérale,
l’axe de notre approche est une critique élargie du capital, qui considère non
seulement les déterminations économiques et l’histoire militaire de son expansion,
mais aussi la production d’une subjectivité conforme (signes, vocabulaire, savoirs,
pouvoirs). Le capitalisme nous apparaît alors comme une énorme entreprise
mondiale de subjectivation (Deleuze & Guattari, 1980), qui s’est occupée tout
d’abord d’élever une population mondiale apte au travail. Suite à ce point de
départ, il s’agirait de mettre à l’épreuve l’hypothèse d’une rupture
subjective repérable dans le vocabulaire politique précédemment évoqué, et
entendue comme un changement stratégique dans la production de subjectivité,
englobant dorénavant les peuples « mineurs ».
L’anthropologie comme discipline se trouve concernée par et dans cette
rupture, aussi d’ordre épistémologique; voilà pourquoi le champion de
l’indigénisme officiel au Mexique, Aguirre Beltrán, pointe au tournant des années
1970 une « crise générale des sciences sociales ». Il se rapporte ainsi aux
nombreux débats surgis au sein de cette discipline à vocation cosmopolite, dont
celui introduit par Robert Jaulin (1970) en France autour du lien entre le
colonialisme et l’anthropologie ; dorénavant, celle-ci va souvent se vouloir dé-
colonisatrice. Après des siècles d’invisibilité, l’Heure du Barbare – dit Adolfo
Colombres (1982) – est venue. Mais sous quelle forme et dans quelles conditions ?

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