Si pendant quelques semaines la prétendue « crise » des migrants a oc-
cupé les premières pages des journaux, on ne peut pas dire que cela ait
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suffit à mettre fin à une tradition bien ancrée de la vie politique française
depuis quelques décennies : la surenchère démagogique ! Entre petites
phrases ridicules, propositions aberrantes et insinuations malhonnêtes,
les politiciens de tous bords se jettent sur l’occasion pour faire parler
d’eux, et tant pis s’il faut pour cela déformer la réalité. Tout est bon pour
gagner une élection…
Top 3 des discours les plus ridicules sur les migrants
1- « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde »
En Syrie, sur les 12 millions de personnes déplacées, 8 millions sont toujours à l’inté-
rieur du pays. La Turquie et le Liban sont les pays qui accueillent le plus grand nombre
de réfugiés Syriens (3 millions à eux 2), loin des 24 000 que la France accepte d'ac-
cueillir. Dans le monde, seuls 20% des migrants vont dans un pays développé ! Toute
la misère du monde ne cherche donc pas à venir en France ! De plus ceux et celles qui
ont les moyens de partir sont généralement issus des classes moyennes ou de la
bourgeoisie, donc il ne s'agit pas « la misère du monde ».
2- « Des terroristes se cachent parmi les réfugiés »
Les frères Kouachi, Mohamed Merah, Amedy Coulibaly ou Mehdi Nemmouche étaient
tous citoyens français. Pourquoi faire venir des terroristes de Syrie, dans des bateaux
qui coulent régulièrement, quand nous avons tout ce qu'il faut ici ? L’argument utilisé
par l’extrême droite est une misérable tentative de stigmatiser ces populations pour
justifier un rejet de la solidarité.
3- « C’est la crise, on n’a pas le moyens de les accueillir »
L’ensemble des frais occasionnés par l’accueil des migrants ne correspond qu’à 0,2%
de l’ensemble des richesses créées dans la zone euro (Berenberg bank), et les médias
oublient souvent de dire ce que les immigrés rapportent à la France. Cette population,
en moyenne assez jeune et diplômée (1/3 au niveau bac et 1/3 au niveau supérieur)
cotise beaucoup plus à la sécurité so-
ciale que la population autochtone
(2250€/an en moyenne contre
1500€/an), ce qui limite le défi-
cit de la sécurité sociale
(rapport de l’assemblée
nationale, 2011).
Heureusement, le PS est là ! Quand l’Union européenne en-
En France, le pouvoir s’est targué d’appliquer une politique d’ « humanité et fer- graisse les mafias
meté ». Depuis le mois de juin, la mairie PS de Paris et le ministère de l’intérieur On estime que 2700 personnes
cassent systématiquement toutes les tentatives d’organisation de la solidarité sont mortes en tentant de traver-
avec les migrants, allant jusqu’à expulser des centaines de personnes des camps ser la Méditerranée depuis 2 ans.
de La Chapelle ou d’Austerlitz, leurs affaires étant mise à la benne et les solutions Ces personnes tentent d’at-
d’hébergement leur étant proposées pour, au mieux, 30 jours. Si la « fermeté » de teindre l’Union Européenne, qui
l’Etat socialiste se concrétise matériellement chaque jour depuis 2012 (les expul- ferme de plus en plus ses fron-
sions d’étrangers étant chaque année plus nombreuses que sous Sarkozy), tières, accepte de moins en
« l’humanité » des responsables politiques se limite aux discours. moins de personnes et… va jus-
Responsables et coupables qu’à reconstruire des murs
Peut-être faut-il rappeler que les régimes dictatoriaux, que beaucoup de per- (Espagne, Hongrie…). Les
sonnes fuient, vivent très bien grâce au soutien de nos grandes « démocraties » exemples de violences policières
occidentales : Kadhafi comme Assad ont bien été accueillis à Paris par Sarkozy et ou de harcèlement à l’encontre
la ministre des Armées d’alors, M. Alliot-Marie avait proposé son aide à Ben Ali des réfugiés et de leur soutiens
pour écraser la révolution tunisienne. Aujourd’hui on préfère soutenir l’Arabie (Vintimille, Calais, Lesbos…)
saoudite ou l’Égypte, qui achètent les Rafales de M. Dassault. sont quotidiens.
Et comment s’étonner que des centaines de milliers de personnes fuient la mi- Plus le passage est difficile, plus
sère, quand les principales ressources de la planète sont pillées par des grandes les « passeurs » deviennent in-
entreprises occidentales (et maintenant chinoises aussi) ? Quand 80% de la popu- dispensables et chers. Des ma-
lation mondiale doit se contenter de 10% des richesses (ATD Quart monde, fias de toutes sortes profitent de
2012). Mais nos gouvernements préfèrent que les pauvres restent chez eux pour la politique européenne.
s’endetter en achetant nos produits !
Le privilège de circulation…
Si l’Europe se targue d’avoir instauré une liberté de circulation pour les marchandises, pour les capitaux (y compris
ceux qui cherchent à se réfugier au Luxembourg pour échapper à la fiscalité), l’UE ne semble pas avoir la même
considération pour les humains. Seuls les citoyens et citoyennes de l’Union européenne peuvent en bénéficier. Son
Qui sommes-nous ? agence Frontex dépense plus de 100 millions d’euros par an (142 millions en 2015)
Nous sommes commu- pour surveiller les frontières et ficher les migrants.
nistes et libertaires, et Il était une fois les frontières
combattons le capitalisme La liberté totale de circulation et d’installation est
et les oppressions qu’il en- un droit naturel de l’être humain. Ce ne sont pas
gendre. aux frontières, simples lignes dessinées arbitraire-
Le communisme n’a rien à ment par les puissants selon leurs intérêts, de dé-
voir avec le système éta- cider des droits que nous avons ou des conditions
tique d’exploitation de l’ex-
URSS. Il vise l’abolition de vie dans lesquelles nous devons (sur)vivre.
des privilèges et de l’ex- Mais tout autant que le droit de circuler librement, tout le monde doit avoir le droit de
ploitation née de l’appro- vivre en sécurité là où il le souhaite ! Contre les guerres et les oppressions qui pous-
priation des moyens de pro- sent sur les routes de l’exil des millions de personnes chaque année, nous ne pou-
ductions par quelques indi- vons pas faire confiance à des Etats, mêmes « démocratiques », pour assurer la sé-
vidus. curité des populations. Les ventes d’armes ou les intérêts géopolitiques jouent plus
Nous voulons nous débar- dans la politique des Etats que les droits des peuples.
rasser des hiérarchies, qui Ce sont aux peuples de monde de faire preuve de solidarité ! Contre les barbares de
permettent à une classe de l’Etat islamique, contre les tyrans qui massacrent (en Erythrée par exemple) ou qui
s’accaparer les pouvoirs ! emprisonnent (en Russie par exemple), c’est à nous d’agir ! En soutenant ceux et
Ce changement de société celles qui cherchent un refuge, en aidant ceux et celles qui luttent contre l’oppres-
ne peut s’opérer que par le sion, en protestant contre les complicités dont bénéficient les tyrans au sein de notre
renversement révolution-
naire du capitalisme par propre gouvernement, nous pouvons faire plus pour la libération des peuples que ne
l’ensemble des exploités ! le feront les gouvernements.