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Sommaire du chapitre
1 Introduction
2 Classification
4 Etude de la composition
8 Expériences
Exercices
1 Introduction
Dans le béton où une très grande compacité est recherchée (béton HP par exemple), la
dimension des éléments les plus fins peut descendre en dessous de 0,1 mm (fillers, fumée de
silice).
De même les granulats très légers ont des masses volumiques inférieures à 100 kg/m3.
Ordre de grandeur des proportions des constituants d'un béton courant, présentés dans le
tableau ci-dessous.
CONSTITUANTS D'UN BETON :
MISE EN OEUVRE :
Fig. 6.1.3: Transport et mise en place le béton frais
Toutes les opérations de mise en oeuvre sont importantes si l'on veut obtenir un béton dense
de qualité homogène.
DURCISSEMENT :
l'humidité
la température supérieure à 50 °C.
le calme pendant la période de cure (absence de sollicitation d'ordre mécanique ou
physique).
VEILLISSEMENT :
Fig. 6.1.5: Détermination, exploitation et destruction
Avantages du béton:
Inconvénients du béton:
Les principaux inconvénients du béton ont pu être éliminés grâce à son association à des
armatures en acier ou à l'utilisation de la précontrainte. De toutes façons, il reste les quelques
inconvénients suivants:
son poids propre élevé (densité de 2,4 environ qui peut être réduite à 1,8 dans le cas de
bétons légers de structure et à moins de 1,0 dans le cas de béton légers d'isolation)
sa faible isolation thermique (elle peut être facilement améliorée en ajoutant une
couche de produit isolant ou en utilisant des béton légers spéciaux)
le coût élevé entraîné par la destruction du béton en cas de modification d'un ouvrage.
2 Classification du béton
Le béton fait partie de notre cadre de vie. il a mérité sa place par sa caractéristique de
résistance, ses propriétés en matière thermique, sa résistance au feu, son isolation phonique,
son aptitude au vieillissement, ainsi que par la diversité qu'il permet dans les formes, les
couleurs et les aspects. Le béton utilisé dans le bâtiment, ainsi que dans les travaux publics
comprend plusieurs catégories.
Le béton courant peut aussi être classé en fonction de la nature des liants:
Le béton peut varier en fonction de la nature des granulats, des adjuvants, des colorants, des
traitements de surface et peuvent ainsi s’adapter aux exigences de chaque réalisation, par ses
performances et par son aspect.
a) Les bétons courants sont les plus utilisés, aussi bien dans le bâtiment qu'en travaux
publics. Ils présentent une masse volumique de 2003 kg/m3 environ. Ils peuvent être armés ou
non, et lorsqu'ils sont très sollicités en flexion, précontraints.
b) Les bétons lourds, dont les masses volumiques peuvent atteindre 6000 kg/m3 servent,
entre autres, pour la protection contre les rayons radioactifs.
c) Les bétons de granulats légers, dont la résistance peut être élevée, sont employés dans le
bâtiment, pour les plates-formes offshores ou les ponts.
d) Les bétons cellulaires (bétons très légers) dont les masses volumiques sont inférieures de
500 kg/m3. Ils sont utilisés dans le bâtiment, pour répondre aux problèmes d'isolation.
e) Les bétons de fibres, plus récents, correspondent à des usages très variés: dallages,
éléments décoratifs, mobilier urbain.
La norme ENV 206 classes les bétons en fonction de leur résistance caractéristique à la
compression conformément au tableau 6.1. Dans ce tableau fckcyl est la résistance
caractéristique mesurée sur cylindres (c’est cette résistance qui correspond à la résistance
caractéristique à laquelle il est fait référence dans l’Euro code 2) ; fck cube est la résistance
caractéristique mesurée sur cubes. Les valeurs soulignées sont les valeurs recommandées.
Tableau 6.3: Classes de résistance du béton
Le béton est composé de granulats, de ciment, d’eau et éventuellement d’adjuvants. Parmi les
quatre constituants, les granulats jouent un rôle important, d’une part car ils forment le
squelette et présentent, dans les cas usuels, environ 80 % du poids total du béton et d’autre
part car au point de vue économique, ils permettent de diminuer la quantité de liant qui est le
plus cher. En plus, du point de vue technique, ils augmentent la stabilité dimensionnelle
(retrait, fluage) et ils sont plus résistants que la pâte de ciment.
Les granulats utilisés dans les travaux de génie civil doivent répondre à des impératifs de
qualité et des caractéristiques propres à chaque usage.
Pour remplir ces conditions, il suffit en général de choisir des granulats compacts (ou peu
poreux) et non réactifs avec le ciment.
Une méthode de composition du béton pourra être considérée comme satisfaisante si elle
permet de réaliser un béton répondant aux exigences suivantes :
Le béton peut varier en fonction de la nature des granulats, des adjuvants, des colorants, des
traitements de surface, et peut ainsi s’adapter aux exigences de chaque réalisation, par ces
performances et par son aspect.
La composition d’un béton et le dosage de ses constituants sont fortement influencés par
l’emploi auquel est destiné le béton et par les moyens de mise en œuvre utilisés.
Dans la composition d’un béton, les deux relations importantes suivantes interviennent:
La somme des poids des constituants de 1 m3 de béton fini est égal au poids de 1 m3 de
béton fini. Si le ciment (C), l’eau (E) et les granulats (Gi) sont les poids des
constituants en kg par m3 de béton fini et Δ. la densité du béton en place, on a :
Le volume occupé par les constituants de 1 m3 de béton est égal à 1 m3. Si (C), (E) et
(Gi) sont les volumes absolus des constituants en litres par m3 de béton fini, on a :
Béton frais : mesure Δ (contrôle des dosages effectifs) mesure plasticité (contrôle de la
consistance) mesure teneur en air (contrôle des vides) Fabrication éprouvette (contrôle
de β moyen)
Béton durci: mesure Δ, mesure β cube, évolution scléromètre, évolution essai gel,
perméabilité, essais spéciaux...
Corrections
En fonction des observations, des mesures faites lors de l’essai de gâchage et des résistances
mécaniques obtenues, il sera nécessaire d’effectuer des corrections.
a) Consistance : Lors de l’essai de gâchage, il est recommandé de ne pas ajouter tout de suite
la quantité d’eau totale E prévue. Il est préférable d’ajouter seulement 95 % de E, de mesurer
la consistance, puis d’ajouter de l’eau jusqu’à obtention de la consistance prescrite.
On devra en tous cas toujours veiller à ce que la consistance du béton permette une mise en
œuvre correcte.
La caractéristique essentielle du béton frais est l'ouvrabilité, qui conditionne non seulement sa
mise en place pour le remplissage parfait du coffrage et du ferraillage, mais également ses
performances à l'état durci.
Il existe un très grand nombre d'appareils de mesure de l'ouvrabilité du béton reposant sur des
principes différents. Certains mesurent une compacité, d'autres un temps d'écoulement ou
encore utilisent l'énergie potentielle du béton ou nécessitent un apport d'énergie extérieur.
On comprend qu'il est difficile de convenir d'un tel appareil tenant compte de tous les bétons
possibles pour tous les usages et qui tiennent compte aussi des différents facteurs de
l'ouvrabilité. Certains appareils sont utilisés à la fois par les laboratoires et par les chantiers.
La distinction proposée est donc parfois assez artificielle, sauf dans le cas d'appareillage très
élaboré.
Cet essai (slump-test) est incontestablement un des plus simples et des plus fréquemment
utilisés, car il est très facile à mettre en œuvre. Il ne nécessite qu'un matériel peu coûteux et
peut être effectué directement sur chantier par un personnel non hautement qualifié mais ayant
reçu simplement les instructions nécessaires au cours de quelques séances de démonstration.
L'appareillage est complètement décrit dans la norme NF P 18-451 et est schématisé sur la
figure 6.5.1. Il se compose de 4 éléments: un moule tronconique sans fond de 30 cm de haut,
de 20 cm de diamètre en sa partie inférieure et de 10 cm de diamètre en sa partie supérieure;
une plaque d'appui; une tige de piquage; un portique de mesure.
Les mesures sont évidemment quelques peu dispersées et il ne faut pas accorder à cet essai un
caractère trop rigoureux, mais on peut admettre qu'il caractérise bien la consistance d'un béton
et permet le classement approximatif indiqué au tableau 6.5.1
L'essai d'étalement sur table (Flow-test) consiste à utiliser une table à chocs Fig. 6.5.2
comprenant un plateau métallique animé d'un mouvement vertical. Un moule tronconique
disposé sur cette table et du matériau à étudier (mortier ou béton). Après arasement et
démoulage (en soulevant le moule), on donne à la table, à l'aide d'une manivelle, quinze chocs
en quinze secondes (hauteur de chute = 12,5 mm). Le matériau s'étale sous forme d'une
galette dont on mesure les deux diamètres perpendiculaires. L'étalement (en %) est donné par
la formule:
C'est un essai très simple utilisable sur mortier ou sur béton (moules et tables de dimensions
différentes), aussi bien en laboratoire que sur les chantiers (il est dans ce cas, très utilisé en
Allemagne). On peut pour le béton admettre les valeurs données dans le tableau 6.5.1
La résistance du béton frais est faible, mais elle intéresse plus particulièrement les fabricants
pour le démoulage immédiat (avant prise du ciment) d'éléments de grande série.
La résistance en compression peut atteindre 0,3 à 0,4 MPa tandis que celle en traction ne
dépasse guère 1/100e de ces valeurs, soit 0,004 MPa.
Lorsqu'il est soumis à l'action d'une charge rapidement croissante, le béton se comporte
comme un matériau fragile. D'une part, sa rupture n'est pas précédée de déformations
importantes et, d'autre part, sa résistance à la traction est beaucoup plus faible que sa
résistance à la compression.
On verra que la résistance du béton dépend d'un grand nombre de paramètres : le type et le
dosage des matériaux utilisés, le degré et la condition de réalisation etc.
Par ailleurs, la résistance du béton est fonction d'une quantité de facteurs autres que la classe
de ciment et qui sont à contrôler et à surveiller dès le choix de la qualité des granulats et tout
au long de la chaîne de bétonnage.
La résistance d'un béton est une notion toute relative et elle dépend de la méthode d'essai
utilisée (comprenant la forme des éprouvettes).
Le tableau 6.6.1 ci-dessous indique les différentes catégories de béton avec les valeurs des
résistances caractéristiques auxquelles elles correspondent, ces valeurs étant données pour les
résultats obtenus sur cylindres et sur cubes, plusieurs pays de la CEE utilisant les cubes pour
le contrôle des résistances à la compression.
La résistance en compression à 28 jours est désignée par fc28. Elle se mesure par compression
axiale de cylindres droits de révolution et d'une hauteur double de leur diamètre. Le cylindre
le plus couramment employé est le cylindre de 16 (d = 15,96 cm) dont la section est de 200
cm2. La normalisation européenne indique comme dimension des cylindres d = 15 cm de H =
30 cm.
Elle varie suivant la taille des éprouvettes essayées. Plus celles-ci sont petites et plus les
résistances sont élevées. La résistance sur cylindre d'élancement 2 (par exemple diamètre de
16 cm, hauteur de 32 cm) est plus faible de l'ordre de 20% que la résistance sur cubes de 20
cm (Fig. 6.6.1).
Fig. 6.6.1 : Les moules cylindriques, cubiques et les éprouvettes pour mesurer la résistance
en compression
Le béton de l'ouvrage a des résistances différentes de celles du même béton essayé sur
éprouvettes d'essai normalisés (il y a l'effet de masse et une hydratation différente du fait des
évolutions des températures elles-mêmes différentes). La résistance en compression est donc à
associer à la méthode d'essai (ou à la référence à la norme utilisée) et à l'échéance fixée.
Fig. 6.6.2: Variations des résistances en compression d'un béton en fonction de la forme et
des dimensions des éprouvettes
Les essais les plus courants sont des essais de traction par flexion. Ils s'effectuent en général
sur des éprouvettes prismatiques d'élancement 4, reposant sur deux appuis (Fig.6.6.2):
L'essai consiste à écraser un cylindre de béton suivant deux génératrices opposées entre les
plateaux d'une presse. Cet essai est souvent appelé "Essai Brésilien". Si P est la charge de
compression maximale produisant l'éclatement du cylindre par mise en traction du diamètre
vertical, la résistance en traction sera :
Lorsque le béton est soumis à l’action d’une charge rapidement croissante, il se compose
comme un matériau fragile. D’une part, sa rupture n’est pas précédée de déformations
importantes et d’autre part, sa résistance à la traction est beaucoup plus faible que sa
résistance à la compression. La résistance à la traction s’annule même complètement si des
fissures de retrait se sont développées.
Le choix judicieux des matériaux, une mise en œuvre correcte, l’adoption de dispositions
constructives appropriées jouent un rôle essentiel dans l’art de construire. Toutefois, comme
une partie importante de ses activités est consacrée aux problèmes de dimensionnement des
constructions, l’ingénieur attache une importance particulière aux caractéristiques de
résistance mécanique et de déformation des matériaux, car leur connaissance lui est
indispensable pour réaliser des constructions à la fois sûres et économiques.
Dès la fin de la mise en œuvre, le béton est soumis à des déformations, même en absence de
charges.
7.1. Le retrait
Le retrait avant–prise est causé par Ils s’agit de s’opposer au départ brutal de
l’évaporation d’une partie de l’eau que l’eau par :
contient le béton. Des fissures peuvent - la protection contre la dessiccation.
s’ensuivre car le béton se trouve étiré - l’utilisation d’adjuvants ou de produits de
dans sa masse. cure.
Estimation du retrait : Δl = 3 ‰ x L.
Δl – est le raccourcissement.
L – est la longueur de l’élément.
Si une corniche en béton armé a une longueur de 15 cm, le retrait est de l’ordre de: 3 ‰ x
15000 cm = 0,45 cm.
7.2. La dilatation
Puisque le coefficient de dilatation thermique du béton est évalué à 1 x 10-5, pour une
variation de ± 20 °C on obtient: Δl = ± 2 ‰ x longueur.
Pour chaînage en B.A. de 20 m de longueur et un écart de température de 20 °C, on a une
dilatation de : 2 ‰ x 2000 cm = 0,4 cm.
7.3. Le fluage
Lorsqu’il est soumis à l’action d’une charge de longue durée, le béton se comporte comme un
matériau VISCO-ELASTIQUE. La déformation instantanée qu’il subit au moment de
l’application de la charge est suivie d’une déformation lente ou différée qui se stabilise après
quelques années. C’est ce que l’on appelle le fluage (Fig. 6.7.1).
Au bout d’un mois, les 40 % de la déformation de fluage sont effectués et au bout de six mois,
les 80%. Estimation de la déformation de fluage:
Δl = 4 à 5 ‰ longueur.
Cette déformation varie surtout avec la contrainte moyenne permanente imposée au matériau.
Eij = 11 000 fcj 1/3 (module de déformation longitudinale instantanée du béton) avec fcj =
résistance caractéristique à « j » jours. Evj = 3 700 fcj 1/3 (module de déformation différée) avec
fcj = 1,1 fc28 . Il s’ensuit que
Notes : Eij, Evj, fc28, fcj sont exprimés en MPa.
Le module d’électricité de l’acier est de l’ordre de : 200 000 N/mm2, soit 2 000 000 dan/cm2.
Deux bétons ayant un même retrait final peuvent se comporter très différemment du point de
vue de la fissuration (fig. 6.7.2) :
Fig. 6.7.2 : Le retrait du béton est pris en compte dans la conception des ouvrages (Exemple:
joints de retrait des dallages et planchers).
Condition de fissuration d’un béton:
Le phénomène de retrait étire le béton de telle façon que l’allongement résultant compense le
raccordement imposé par le retrait, si l’élément était libre de se déformer. Le retrait augmente
avec le temps, la tension interne aussi: si elle dépasse la limite de rupture du béton, la
fissuration se produit.
8 Expériences
Cet essai est particulièrement adapté au béton très fluide, fortement dosé en super plastifiant.
Le diamètre du plus gros granulat ne doit pas dépasser 40 mm.
Principe de l'essai
La consistance est appréciée dans cet essai par l'étalement que connaît un cône de béton
soumis à son propre poids et à une série de secousses. Plus l'étalement est grand et plus le
béton est réputé fluide.
Le matériel nécessaire est décrit dans la norme ISO 9812 (norme expérimentale) et schématisé
sur la figure 6.10.1. Il consiste en :
un plateau carré de 70 cm de côté permettant d'imprimer des secousses au béton qui
sera moulé dans son centre ; le plateau de bois est recouvert d'une feuille métallique de
2 mm d'épaisseur. Il est articulé sur un de ses côtés ;
un moule tronconique de 20 cm de haut, de 20 cm de diamètre à sa base et de 13 cm à
sa partie supérieure ;
un pilon en bois de section carrée 4 cm × 4 cm.
Fig. 6.10.1 : Essai d'étalement sur table
Conduite de l'essai
L'essai consiste à remplir avec le béton étudié le moule tronconique placé au centre du plateau
carré. Le béton est mis en place en 2 couches et compacté par 10 coups au moyen du pilon.
Après avoir arasé le béton avec une truelle, le moule est retiré verticalement. Le plateau est
alors soulevé de 4 cm par un côté (le côté opposé étant maintenu par l'articulation) et relâché
en chute libre 15 fois de suite en 30 secondes. Si le béton forme une galette
approximativement circulaire et sans ségrégation, l'essai est valable.
La moyenne des mesures du diamètre de la galette dans deux directions parallèles au côté du
plateau définit la consistance mesurée sur la table à secousse. Elle est arrondie au cm le plus
proche.
Cet essai est particulièrement utile pour tester les bétons de faible ouvrabilité. La dimension
maximale des granulats ne doit pas dépasser 40 mm.
Principe de l’essai
Dans cet essai, la consistance est définie par le temps que met un cône de béton à remplir un
volume connu sous l’effet d’une vibration donnée. Plus ce temps est court et plus le béton sera
considéré comme fluide.
Matériel nécessaire
L’appareillage est entièrement décrit dans la norme ISO 4110. Il est constitué d’un
consistomètre schématisé sur la figure 6.8.1 et comportant les éléments suivants:
Conduite de l’essai
Le cône d’Abrams est fixé à l’intérieur du récipient cylindrique (cf. figure 6.8.1). Le béton est
mis en place dans ce cône. Le cône d’Abrams est alors soulevé et, à ce stade de l’essai, il est
donc possible de mesurer l’affaissement au cône comme indiqué précédemment. L’essai se
poursuit ensuite par la mise en vibration de la table durant un temps t tel que la face
supérieure du béton soit entièrement aplanie et au contact du disque transparent qui
accompagne la descente du béton pendant le compactage.
Avant d’être un matériau présentant les qualités mécaniques d’un solide, le béton a été mis en
place dans des coffrages. Cette opération doit pouvoir se faire avec le maximum de facilité.
D’abord , pour raccourcir le temps de travail nécessaire à la mise en place; ensuite, pour éviter
de découvrir au moment du coffrage , des désordres difficilement réparables voire
irréparables, conséquences de la faible maniabilité du matériau. On dira qu’un béton est
d’autant plus maniable (ou ouvrable) qu’il est d’autant plus aisé à mettre en place dans les
coffrages.
Le problème est de quantifier cette maniabilité (ou cette ouvrabilité) qui est une qualité,
évolutive dans le temps, du béton avant prise. C’est le but des essais de consistance qui
classent les bétons suivant une échelle de fluidité croissante: ferme, plastique, fluide. Ces
essais sont très divers. Nous ne décrirons ici que ceux qui sont les plus utilisés.
Quatre des essais décrits ci-dessous sont cités par la norme ENV 206 qui définit pour chacun
d’eux des classes de consistance numérotée de 0 ou 1 jusqu’à 4 ( du béton le plus ferme au
plus fluide ). Les classes de consistance ne sont pas directement liées entre elles (la classe S3
de l‘essai d’affaissement n’est pas forcément équivalente à la classe V3 de l’essai Vébé).
C’est l’essai le plus couramment utilisé car il est très simple à mettre en œuvre. Il est
utilisable tant que la dimension maximale des granulats ne dépasse pas 40 mm.
Principe de l’essai
Il s’agit de constater l’affaissement d’un cône de béton sous l’effet de son propre poids. Plus
cet affaissement sera grand et plus le béton sera réputé fluide.
Matériel nécessaire
L’appareillage est complètement décrit dans la norme NF P 18-451 et est schématisé sur la
figure 6.7.1; il se compose de 4 éléments:
un moule tronconique sans fond de 30 cm de haut, de 20 cm de diamètre en sa partie
inférieure et de 10 cm de diamètre en sa partie supérieure;
une plaque d’appui
une tige de piquage
un portique de mesure.
Conduite de l’essai
La plaque d’appui est légèrement humidifiée et le moule légèrement huilé y est fixé. Le béton
est introduit dans le moule en 3 couches d’égales hauteurs qui seront mises en place au moyen
de la tige de piquage actionnée 25 fois par couche (la tige doit pénétrer la couche
immédiatement inférieure). Après avoir arasé en roulant la tige de piquage sur le bord
supérieure du moule, le démoulage s'opère en soulevant le moule avec précaution. Le béton
n’étant plus maintenu s’affaisse plus ou moins suivant sa consistance. Celle-ci est caractérisée
par cet affaissement, noté A, mesuré grâce au portique et arrondi au centimètre le plus proche.
La mesure doit être effectuée sur le point le plus haut du béton et dans la minute qui suit le
démoulage.
Classe d’affaissement
La norme NF P 18 – 305 définit les mêmes classes d’affaissement, mais les note F, P, TP et Fl
( Ferme, Plastique, Très Plastique et Fluide ).
Grâce aux super plastifiants, on peut réaliser aujourd’hui des bétons très fluides dont
l’affaissement au cône dépasse les 25 cm. Le cône ne permet pas de caractériser de manière
satisfaisante de telles consistances. Dans ce cas, il serait préférable d’utiliser l’essai
d’étalement sur table.
D’autre part, l’affaissement ne dit pas tout. Supposons deux bétons dont la fluidité serait
obtenue pour le premier par un dosage en eau important et pour le second par un dosage élevé
de super plastifiant. Ces deux bétons peuvent présenter un même affaissement de 25 cm au
cône comme représenté sur la figure 6.7.3; mais le premier présentera une forte ségrégabilité,
alors que le second, grâce â son faible dosage en eau, gardera sa cohésion tout en ayant une
grande fluidité. On pourra dire de ce béton qu’il présente une très bonne maniabilité; ce qui ne
sera pas le cas du premier qui ne pourra pas être mis en place correctement.
D’autre part, il n’est pas possible d’attribuer le même comportement à un béton non adjuvanté
présentant un affaissement au cône de 10 cm et un béton très dosé en super plastifiant
présentant un affaissement équivalent. Le premier béton sera facile à mettre en place, on dira
qu’il est maniable, alors que le béton adjuvanté sera très visqueux et d’un maniement difficile.
C’est pourquoi, pour des bétons très fortement dosés en super plastifiant, il paraît souhaitable
de travailler avec des affaissements au moins égaux à 15 cm.
De tout cela il ressort que la consistance mesurée par l’essai d’affaissement au cône ne suffit
pas pour caractériser la maniabilité d’un béton et qu’il faut toujours préciser la manière dont
cet affaissement a été obtenu: notamment le dosage super plastifiant.
Dans cet essai, la dimension maximale des granulats ne doit pas dépasser 40 mm.
Principe de l'essai
La consistance est appréciée ici par le rapport entre un volume donné de béton avant
compactage et après compactage. Ce rapport est d'autant plus faible que le béton est plus
fluide.
Matériel nécessaire
d'un récipient parallélépipédique : 20 cm × 20cm × 40cm(cf. figure 6.9.1)
d'une truelle rectangulaire.
d'un moyen de compactage qui est une aiguille vibrante, de 40mm de diamètre
maximal ou une table vibrante.
Conduite de l'essai
Classe de compactage
8.5. Résistance
Dimension des moules (NFP 18-400)
Les résistances sont mesurées sur des éprouvettes cylindriques ou prismatiques dont les
moules ont des caractéristiques définies par la norme NFP 18-400 pour laquelle les moules
plus fréquemment utilisés sont les moules cylindriques. Leurs dimensions sont indiquées ci-
dessous ; elles doivent être choisies en fonction du diamètre maximal des granulats (D)
entrant dans la composition du béton.
Les moules ayant été munis d'un dispositif s'opposant à l'évaporation, les éprouvettes doivent
être conservées sans être déplacées pendant 24 h ±1 h dans un local maintenu à 20°c ±2°c.
Après démoulage, les éprouvettes doivent être conservées à même température, dans l'eau ou
dans une chambre humide (d'humidité relative supérieure ou égale à 95 %).
Le béton mis en place dans un ouvrage subit un autre mode de conservation que celui des
éprouvettes conservées dans la chambre humide. La température et l'humidité relative de l'air
sont généralement différentes. Les caractéristiques du béton d'ouvrage ne seront donc pas les
mêmes que celles des éprouvettes réalisées lors des essais d'étude, de convenance ou de
contrôle. Les essais d'information ont pour but d'évaluer les caractéristiques du béton utilisé
pour la confection des éléments d'un ouvrage. Le prélèvement de l'échantillon de béton et sa
conservation sont décrits par la norme NF P 18-405. Le principe consiste à réaliser des
éprouvettes en approchant au plus près les conditions de mise en place dans l'ouvrage. La
conservation doit reproduire également les conditions de conservation de l'ouvrage : même
date de démoulage, même exposition au vent, à la pluie ou au soleil, etc.
Les éprouvettes peuvent également être obtenues par carottage du béton durci : il s'agit de
prélever sur l'ouvrage lui-même, avec un outil adapté (le carottier), un échantillon de béton
ayant la forme d'une éprouvette (la carotte).
Objectif de l'essai
L'essai a pour but de connaître la résistance à la compression du béton, qui peut être mesurée
en laboratoire sur des éprouvettes.
Principe de l'essai
Les éprouvettes étudiées sont soumises à une charge croissante jusqu'à la rupture. La
résistance à la compression est le rapport entre la charge de rupture et la section transversale
de l'éprouvette.
Equipement nécessaire
Une machine d'essai qui est une presse de force et de dimension appropriées à
l'éprouvette à tester et répondant aux prescriptions des norme NF P 18-411 et NF P
18-412.
Un moyen pour rectifier les extrémités des éprouvettes : surfaçage au soufre, ou
disque diamanté.
Le surfaçage au soufre est décrit dans la norme NF P 18-416. Il consiste à munir chaque
extrémité de l'éprouvette d'une galette à base de soufre respectant les deux exigences :
planéité et perpendicularité aux génératrices. La planéité est assurée de la façon suivante : le
mélange soufre, porté à une température de 125°C ±5°C, est liquéfié et versé sur une platine
dont le fond a été rectifié (figure 6.5.1). La perpendicularité est obtenue grâce à un dispositif
de guidage qui maintient les génératrices de l'éprouvette perpendiculaires au fond rectifié du
moule.
L'éprouvette maintenue par le dispositif de guidage est descendue sur le soufre liquéfié.
Quand, après refroidissement, le soufre s'est solidifié, l'éprouvette (à laquelle adhère alors la
galette de soufre) est désolidarisée de la platine et il a procédé au surfaçage de la deuxième
extrémité. Pour les éprouvettes dont la résistance à la compression ne dépasse pas 50Mpa, le
surfaçage peut se faire avec un mélange de 60% (en masse) de fleur de soufre et 40% de sable
fin de granularité inférieure à 0,5mm.
Au-delà, et jusqu'à 80 Mpa, il faudra utiliser un mélange soufré spécialement conçu pour les
Bétons Hautes Performances.
Pour des bétons dont la résistance est supérieure, la rectification exigera des moyens matériels
plus importants : une rectifieuse équipée d'une meule diamantée. L'éprouvette est alors usinée
de manière à rendre les extrémités parfaitement perpendiculaires aux génératrices.
Conduite de l'essai de rupture
L'éprouvette, une fois rectifiée, doit être centrée sur la presse d'essai avec une erreur inférieure
à 1% de son diamètre. Pour des éprouvettes 11×22 ou 16×32, cela signifie une précision
millimétrique qui ne pourra pas être obtenue sans l'emploi d'un gabarit de centrage prenant
appui sur l'éprouvette (et non sur le produit de surfaçage), comme indiqué sur la figure 6.5.2.
La mise en charge doit être effectuée à raison de 0,5 Mpa/s avec une tolérance de 0,2 MPa/s.
Pour des éprouvettes 11×12 cela signifie une montée en charge de 5KN/s±2KN/s et pour des
éprouvettes 16 × 32 de 10 KN/s ±4 KN/s.
Dans la relation ci-dessus Fc est directement obtenue en Mpa si P est exprimée en méga
newton (MN) et S en m2
Particularités de la rupture en compression
Pour des résistances supérieures à 60Mpa, et suivant la presse utilisée, la rupture peut être
brutale et il est bon d'équiper la presse d'un système de protection pour se protéger des éclats
éventuels. En général l'éprouvette rompt de la manière indiquée sur la figure 6.5.3
Dans ce type de rupture, deux cônes apparaissent aux extrémités de l'éprouvette rompue. En
effet, la pression exercée par les plateaux de la presse à la jonction avec l'éprouvette gêne les
déformations transversales dans cette zone. Dans la partie centrale, la formation transversale
est libre ; elle résulte des contraintes de traction (symbolisées par les flèches notées t sur la
figure 6.5.3 a) perpendiculaires à la compression (et à la fissuration). Ce sont ces contraintes
de traction qui aboutissent dans la zone centrale à la fissuration longitudinale de l'éprouvette,
puis à sa ruine. Les zones extrêmes, protégées par le frettage créé par les plateaux, ne sont pas
détruites (figure 6.5.3 b).
Objectif de l'essai
Principe de l'essai
Equipement nécessaire
- Une presse de force appropriée conforme aux normes NF P 18-411 et NF P 18- 412.
- Des bandes de chargement en contreplaqué neuf ayant une section dont les dimensions sont
indiquées sur la figure 6.6.1 et une longueur au moins égale à celle de l’éprouvette.
- Des moules cylindriques, pour la confection des éprouvettes, qui ne doivent pas être en
carton car de tels moules ne garantissent pas avec suffisamment de précision la rectitude des
génératrices.
Conduite de l’essai
L’éprouvette est placée entre les deux plateaux de la presse comme indiquée sur la figure
6.6.1, le contact entre les plateaux et l’éprouvette se faisant par l’intermédiaire des deux
bandes de contreplaqué. Le centrage de l’éprouvette doit se faire à 0.5mm près à l’aide d’un
gabarit de centrage.
La vitesse de chargement doit être constante pendant toute la durée de l’essai et égale à 1,94
kN/s±0,39kN/s pour les cylindres 11×22 et 4,01 kN/s±0,80 kN/s pour les cylindres 16×32 (ce
qui correspond à un accroissement de la contrainte de traction de 0,05MPa/s avec une
tolérance de +20%). Si h est la hauteur de l’éprouvette, d son diamètre et P la charge
appliquée, la contrainte de rupture vaut :
Dans la relation ci-dessus ft est directement obtenue en MPa si P est exprimée en méga
newtons (MN) et d et h en mètres (m). Cette contrainte doit être exprimée à 0,1 MPa près.