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La Mort d'Olivier Bécaille A Morte de Olivier Bécaille

Émile Zola p.03-08 Émile Zola p.03-08

C'est un samedi, à six heures du matin que je Foi num sábado, às seis horas da manhã, que
suis mort après trois jours de maladie. Ma morri, após três dias de enfermidade. Minha
pauvre femme fouillait depuis un instant dans mulher remexia há alguns instantes na mala,
la malle, où elle cherchait du linge. procurando roupa de cama. Quando se
Lorsqu'elle s'est relevée et qu'elle m'a vu endireitou e me viu rígido, os olhos abertos,
rigide, les yeux ouverts, sans un souffle, elle sem respirar, acorreu, achando que se tratava
est accourue, croyant à un évanouissement, me de um desmaio, tocando-me as mãos,
touchant les mains, se penchant sur mon inclinando-se sobre meu rosto. Em seguida, foi
visage. Puis, la terreur l'a prise ; et, affolée elle tomada pelo terror; e, transtornada, gaguejou,
a bégayé, en éclatant en larmes : explodindo em lágrimas:

– Mon Dieu ! mon Dieu ! il est mort ! – Meu Deus! Meu Deus! Ele está morto!

J'entendais tout, mais les sons affaiblis Eu ouvia tudo, mas os sons esmaecidos
semblaient venir de très loin. Seul, mon oeil pareciam vir de muito longe. Só meu olho
gauche percevait encore une lueur confuse, une esquerdo ainda enxergava um clarão confuso,
lumière blanchâtre où les objets se fondaient ; uma luz esbranquiçada onde os objetos se
l'oeil droit se trouvait complètement paralysé. fundiam; o olho direito encontrava-se
C'était une syncope de mon être entier comme completamente paralisado. Acontecera uma
un coup de foudre qui m'avait anéanti. Ma síncope de todo o meu ser, como que um raio
volonté était morte, plus une fibre de ma chair me aniquilara. Minha vontade morrera, nem
ne m'obéissait. Et, dans ce néant, au-dessus de uma fibra de minha carne obedecia-me. E,
mes membres inertes, la pensée seule nesse vazio, acima de meus membros inertes,
demeurait, lente et paresseuse, mais d'une apenas o pensamento permanecia lento e
netteté parfaite. Ma pauvre Marguerite pleurait, preguiçoso, mas com perfeita nitidez. Minha
tombée à genoux devant le lit, répétant d'une pobre Marguerite chorava de joelhos junto ao
voix déchirée : leito, repetindo, a voz dilacerada:

– Il est mort, mon Dieu ! il est mort ! – Ele está morto, meu Deus! Ele está morto!

Était-ce donc la mort, ce singulier état de Então aquele estado singular de torpor, aquela
torpeur, cette chair frappée d'immobilité, tandis carne atingida pela imobilidade, enquanto a
que l'intelligence fonctionnait toujours ? Était- inteligência continuava funcionando, era a
ce mon âme qui s'attardait ainsi dans mon morte? Será que minha alma estaria se
crâne, avant de prendre son vol ? Depuis mon demorando assim no meu crânio antes de alçar
enfance, j'étais sujet à des crises nerveuses. voo? Desde a infância eu era sujeito a crises
Deux fois, tout jeune, des fièvres aiguës nervosas. Por duas vezes, ainda bem jovem,
avaient failli m'emporter puis, autour de moi, quase fui levado por febres agudas. Em
on s'était habitué à me voir maladif ; et moi- seguida, ao meu redor, todos se acostumaram a
même j'avais défendu à Marguerite d'aller me considerar doentio; e eu mesmo proibira
chercher un médecin, lorsque je m'étais couché que Marguerite fosse chamar um médico
le matin de notre arrivée à Paris, dans cet hôtel quando me deitei na manhã em que chegamos
meublé de la Rue Dauphine. Un peu de repos em Paris naquele apartamento mobiliado da
suffirait, c'était la fatigue du voyage qui me Rue Dauphine. Um pouco de repouso bastaria,
courbaturait ainsi. Pourtant, je me sentais plein era o cansaço da viagem que me deixava assim
d'une angoisse affreuse. Nous avions quitté tão abatido. No entanto sentia-me tomado por
brusquement notre province, très pauvres, uma terrível angústia. Havíamos abandonado
ayant à peine de quoi attendre les bruscamente nossa província, muito pobres,
appointements de mon premier mois, dans mal tendo como aguardar meu salário do
l'administration où je m'étais assuré une place. primeiro mês de trabalho na administração em
Et voilà qu'une crise subite m'emportait ! que conquistara um posto. E eis que uma crise
súbita me arrebatava!
Était-ce bien la mort ? Je m'étais imaginé une Seria a morte? Eu imaginara uma noite mais
nuit plus noire, un silence plus lourd. Tout escura, um silêncio mais pesado. Já bem
petit, j'avais déjà peur de mourir. Comme pequeno tinha medo de morrer. Como era
j'étais débile et que les gens me caressaient frágil e as pessoas me acariciavam com
avec compassion, je pensais constamment que compaixão, pensava com constância que não
je ne vivrais pas, qu'on m'enterrerait de bonne sobreviveria, que me enterrariam logo. E
heure. Et cette pensée de la terre me causait aquele pensamento sobre a terra provocava-me
une épouvante, à laquelle je ne pouvais um terror ao qual não conseguia me acostumar,
m'habituer, bien qu'elle me hantât nuit et jour. embora me obsedasse noite e dia. Quando
En grandissant, j'avais gardé cette idée fixe. cresci, conservei essa ideia fixa. Às vezes, após
Parfois, après des journées de réflexion, je dias de reflexão, acreditava vencer meu medo.
croyais avoir vaincu ma peur. Eh bien ! on Muito bem! Morria-se, tudo acabava; todos
mourait, c'était fini ; tout le monde mourait un morreriam um dia; nada devia ser mais
jour ; rien ne devait être plus commode ni cômodo nem melhor. Chegava a me sentir
meilleur. J'arrivais presque à être gai, je quase feliz, encarava a morte. Em seguida um
regardais la mort en face. Puis, un frisson arrepio brusco me congelava, entregava-me à
brusque me glaçait, me rendait à mon vertige, minha vertigem como se uma mão gigante me
comme si une main géante m'eût balancé au- balançasse por cima de um abismo escuro. Era
dessus d'un gouffre noir. C'était la pensée de la a ideia da terra que voltava e prevalecia sobre
terre qui revenait et emportait mes meus raciocínios. Quantas vezes à noite
raisonnements. Que de fois, la nuit, je me suis acordei sobressaltado sem saber que sopro
réveillé en sursaut, ne sachant quel souffle perpassara meu sonho, e, juntando as mãos
avait passé sur mon sommeil, joignant les desesperado, eu balbuciava: “Meu Deus! Meu
mains avec désespoir, balbutiant : « Mon Dieu Deus! Temos de morrer!”. A ansiedade
! mon Dieu ! il faut mourir ! » Une anxiété me apertava-me o peito, a necessidade da morte
serrait la poitrine, la nécessité de la mort me parecia-me mais abominável no torpor do
paraissait plus abominable, dans despertar. Só tornava a dormir com
l'étourdissement du réveil. Je ne me rendormais dificuldade, o sono me preocupava por se
qu'avec peine, le sommeil m'inquiétait, parecer tanto com a morte. E se eu estivesse
tellement il ressemblait à la mort. Si j'allais adormecendo para sempre? E se eu fechasse os
dormir toujours ! Si je fermais les yeux pour ne olhos para nunca mais tornar a abri-los?
les rouvrir jamais !

J'ignore si d'autres ont souffert ce tourment. Il Não sei se outras pessoas também sofrem esse
a désolé ma vie. La mort s'est dressée entre tormento que devastou minha vida. A morte
moi et tout ce que j'ai aimé. Je me souviens des ergueu-se entre mim e tudo o que amei.
plus heureux instants que j'ai passés avec Lembro-me dos instantes mais felizes que
Marguerite. Dans les premiers mois de notre passei com Marguerite. Nos primeiros meses
mariage, lorsqu'elle dormait la nuit à mon côté, de nosso casamento, quando ela dormia à noite
lorsque, je songeais à elle en faisant des rêves ao meu lado, quando pensava nela construindo
d'avenir, sans cesse l'attente d'une séparation sonhos para o futuro, todo o tempo o aguardo
fatale gâtait mes joies, détruisait mes espoirs. Il de uma separação fatal deteriorava minhas
faudrait nous quitter, peut-être demain, peut- alegrias, destruía minhas esperanças.
être dans une heure. Un immense Precisaríamos deixar-nos, talvez amanhã,
découragement me prenait, je me demandais à talvez dali a uma hora. Um desânimo imenso
quoi bon le bonheur d'être ensemble, puisqu'il tomava conta de mim, e eu me perguntava para
devait aboutir à un déchirement si cruel. Alors, que a felicidade de se estar junto, já que levaria
mon imagination se plaisait dans le deuil. Qui a um dilaceramento tão cruel. Então minha
partirait le premier, elle ou moi ? Et l'une ou imaginação comprazia-se no luto. Quem iria
l'autre alternative m'attendrissait aux larmes, en primeiro, ela ou eu? Ambas as alternativas me
déroulant le tableau de nos vies brisées. Aux enterneciam até às lágrimas desenvolvendo o
meilleures époques de mon existence, j'ai eu quadro de nossa vidas partidas. Assim, nas
ainsi des mélancolies soudaines que personne melhores épocas de minha existência tive
ne comprenait. Lorsqu'il m'arrivait une bonne melancolias súbitas que ninguém compreendia.
chance, on s'étonnait de me voir sombre. Quando me acontecia algo de bom, todos se
C'était que tout d'un coup, l'idée de mon néant surpreendiam por me ver sombrio. Era porque
avait traversé ma joie. Le terrible : « A quoi de repente a ideia de meu vazio atravessara
bon ? » sonnait comme un glas à mes oreilles. minha alegria. O terrível “Para quê?” ressoava
como um toque fúnebre em meus ouvidos.
Mais le pis de ce tourment, c'est qu'on l'endure O pior desse tormento, porém, é que o
dans une honte secrète. On n'ose dire son mal à suportamos no contexto de uma vergonha
personne. Souvent le mari et la femme, secreta. Não ousamos contar nosso mal a
couchés côte à côte, doivent frissonner du ninguém. Muitas vezes o marido e a mulher,
même frisson, quand la lumière est éteinte ; et deitados lado a lado, devem arrepiar-se com o
ni l'un ni l'autre ne parle, car on ne parle pas de mesmo arrepio quando a luz está apagada; e
la mort, pas plus qu'on ne prononce certains nem um nem outro fala, pois não se fala da
mots obscènes. On a peur d'elle jusqu'à ne morte mais do que se pronunciam algumas
point la nommer, on la cache comme on cache palavras obscenas. Tem-se medo dela a ponto
son sexe. de nem se citar seu nome, ela é escondida
como ocultamos nosso sexo.
Je réfléchissais à ces choses, pendant que ma Refletia sobre essas coisas enquanto minha
chère Marguerite continuait à sangloter. Cela querida Marguerite continuava a soluçar.
me faisait grand peine de ne savoir comment Dava-me muito dó não saber como acalmar sua
calmer son chagrin, en lui disant que je ne dor dizendo-lhe que eu não estava sofrendo. Se
souffrais pas. Si la mort n'était que cet a morte era apenas esse desmaio da carne, na
évanouissement de la chair, en vérité j'avais eu verdade não tive razão de temê-la tanto. Era
tort de la tant redouter. C'était un bienêtre um bem-estar egoísta, um descanso no qual
égoïste, un repos dans lequel j'oubliais mes esquecia minhas preocupações. Principalmente
soucis. Ma mémoire surtout avait pris une minha memória adquirira uma vivacidade
vivacité extraordinaire. Rapidement, mon extraordinária. Minha vida inteira passava com
existence entière passait devant moi, ainsi rapidez diante de mim, como um espetáculo ao
qu'un spectacle auquel, je me sentais désormais qual a partir de então me sentia alheio.
étranger. Sensation étrange et curieuse qui Sensação estranha e curiosa que me divertia:
m'amusait : on aurait dit une voix lointaine qui parecia uma voz distante que contava minha
me racontait mon histoire. história.

Il y avait un coin de campagne, près de A lembrança de um pedacinho de terra perto de


Guérande, sur la route de Piriac, dont le Guérande, na estrada de Piriac, me perseguia.
souvenir me poursuivait. La route tourne, un A estrada faz uma curva, um bosquete de
petit bois de pins descend à la débandade une pinheiros desce em debandada uma vertente
pente rocheuse. Lorsque j'avais sept ans, j'allais rochosa. Quando eu tinha sete anos, ia até lá
là avec mon père, dans une maison à demi com meu pai, a uma casa semidesmoronada,
écroulée, manger des crêpes chez les parents comer panquecas na residência dos pais de
de Marguerite, des paludiers qui vivaient déjà Marguerite, que trabalhavam nos pântanos
péniblement des salines voisines. Puis, je me salgados e já viviam penosamente das salinas
rappelais le collège de Nantes où j'avais grandi, próximas. Em seguida, lembrava-me do
dans l'ennui des vieux murs, avec le continuel colégio de Nantes onde crescera, do tédio das
désir du large horizon de Guérande, les marais paredes antigas, do desejo perene do vasto
salants à perte de vue, au bas de la ville, et la horizonte de Guérande, dos pântanos salgados
mer immense, étalée sous le ciel. Là, un trou a perder de vista, da parte baixa da cidade e do
noir se creusait : mon père mourait, j'entrais à mar imenso disposto sob o céu. Ali escavava-
l'administration de l'hôpital comme employé, je se um buraco escuro: meu pai estava
commençais une vie monotone, ayant pour morrendo, eu entrava para a administração do
unique joie mes visites du dimanche à la vieille hospital como empregado, iniciava uma vida
maison de la route de Piriac. Les choses y monótona cuja única alegria eram minhas
marchaient de mal en pis, car les salines ne visitas dominicais à velha casa da estrada de
rapportaient presque plus rien, et le pays Piriac. Nela, as coisas iam de mal a pior, pois
tombait à une grande misère. Marguerite n'était as salinas já não rendiam praticamente nada, e
encore qu'une enfant. a região resvalava para uma grande miséria.
Marguerite não passava então de uma criança.
Elle m'aimait, parce que, je la promenais dans Ela gostava de mim porque a levava para
une brouette. Mais, plus tard, le matin où je la passear de charrete. Porém, mais tarde, na
demandai en mariage, je compris, à son geste manhã em que a pedi em casamento,
effrayé, qu'elle me trouvait affreux. Les parents compreendi pelos seus gestos amedrontados
me l'avaient donnée tout de suite ; ça les que ela me achava horroroso. Os pais a deram
débarrassait. Elle, soumise, n'avait pas dit non. para mim de imediato; isso iria aliviá-los.
Submissa, ela não dissera não.
Quand elle se fut habituée à l'idée d'être ma Quando se acostumou à ideia de ser minha
femme, elle ne partit plus trop ennuyée. Le mulher, não pareceu por demais aborrecida. No
jour du mariage, à Guérande, je me souviens dia do casamento, em Guérande, lembro-me de
qu'il pleuvait à torrents ; et, quand nous que chovia torrencialmente; e, quando
rentrâmes, elle dut se mettre en jupon, car sa voltamos para casa, Marguerite teve de ficar de
robe était trempée. anáguas, pois seu vestido estava ensopado.

Voilà toute ma jeunesse. Nous avons vécu Eis toda a minha juventude. Vivemos algum
quelque temps làbas. Puis, un jour, en rentrant, tempo na região. Um dia, quando voltei para
je surpris ma femme pleurant à chaudes casa, surpreendi minha mulher banhada em
larmes. Elle s'ennuyait, elle voulait partir. Au lágrimas. Ela estava se entediando, queria ir
bout de six mois, j'avais des économies, faites embora. Ao final de seis meses, eu
sou à sou, à l'aide de travaux supplémentaires ; economizara um bom dinheiro, centavo por
et, comme un ancien ami de ma famille s'était centavo, graça a alguns trabalhos
occupé de lui trouver une place à Paris, suplementares; e, como um antigo amigo de
j'emmenai la chère enfant, pour qu'elle ne minha família tratara de encontrar um posto em
pleurât plus. En chemin de fer, elle riait. La Paris para mim, levei minha querida criança
nuit, la banquette des troisièmes classes étant para a capital a fim de que ela nunca mais
très dure, je la pris sur mes genoux, afin qu'elle chorasse. No trem ela ria. À noite, como os
pût dormir mollement. bancos da terceira classe fossem muito duros,
pus Marguerite no colo para que ela dormisse
C'était là le passé. Et, à cette heure, je venais no macio.
de mourir sur cette couche étroite d'hôtel Isso era passado. E naquele momento eu
meublé, tandis que ma femme, tombée à acabara de morrer naquele catre estreito de
genoux sur le carreau, se lamentait. La tache hotel mobiliado, enquanto minha mulher, de
blanche que percevait mon oeil gauche joelhos sobre as lajotas, lamentava-se. A
pâlissait peu à peu ; mais je me rappelais très mancha branca que meu olho esquerdo
nettement la chambre. enxergava empalidecia aos poucos; mas
lembrava-me do quarto com muita nitidez.
À gauche, était la commode ; à droite, la À esquerda ficava a cômoda; à direita, a
cheminée, au milieu de laquelle une pendule lareira, no meio da qual um relógio de pêndulo
détraquée, sans balancier, marquait dix heures avariado, sem seu pêndulo, marcava 10h06. A
six minutes. La fenêtre s'ouvrait sur la Rue janela dava para a Rue Dauphine, escura e
Dauphine, noire et profonde. Tout Paris passait profunda. Paris inteira passava por lá, fazendo
là, et dans un tel vacarme, que j'entendais les tanta algazarra que ouvia os vidros tremerem.
vitres trembler. Nous ne connaissions personne Não conhecíamos ninguém em Paris. Como
à Paris. Comme nous avions pressé notre apressáramos a partida, só me esperavam na
départ, on ne m'attendait que le lundi suivant à segunda-feira seguinte em minha
mon administration. Depuis que j'avais dû administração. A partir do momento em que
prendre le lit, c'était une étrange sensation que senti necessidade de ficar acamado, era uma
cet emprisonnement dans cette chambre, où le sensação estranha aquele aprisionamento no
voyage venait de nous jeter, encore effarés de quarto em que a viagem acabara de nos lançar,
quinze heures de chemin de fer étourdis du ainda estupefatos pelas quinze horas de trem,
tumulte des rues. Ma femme m'avait soigné pasmados com o tumulto das ruas. Minha
avec sa douceur souriante ; mais je sentais mulher cuidara de mim com sua doçura
combien elle était troublée. De temps à autre, sorridente; mas sentia o quanto estava
elle s'approchait de la fenêtre, donnait un coup perturbada. De vez em quando, aproximava-se
d'oeil à la rue, puis revenait toute pâle, effrayée da janela, dava uma olhada na rua e em
par ce grand Paris dont elle ne connaissait pas seguida voltava muito pálida, atemorizada por
une pierre et qui grondait si terriblement. Et aquela grande Paris da qual não conhecia uma
qu'allait elle faire, si je ne me réveillais plus ? única pedra e que trovejava tão terrivelmente.
qu'allait-elle devenir dans cette ville immense, E o que faria se eu não acordasse mais? O que
seule, sans un soutien, ignorante de tout ? seria dela naquela cidade imensa, sozinha, sem
um único apoio, ignorante de tudo?
Marguerite avait pris une de mes mains qui Marguerite tomara uma de minhas mãos que
pendait, inerte au bord du lit ; et elle la baisait, estava pendurada, inerte à beira da cama;
et elle répétait follement : beijava-a e repetia com loucura:

– Olivier, réponds-moi… Mon Dieu ! il est – Olivier, responda... Meu Deus! Ele está
mort ! il est mort ! morto! Ele está morto!

La mort n'était donc pas le néant, puisque A morte, portanto não era o vazio, já que eu
j'entendais et que je raisonnais. Seul, le néant ouvia e raciocinava. Só que o vazio me
m'avait terrifié, depuis mon enfance. Je ne aterrorizara desde minha infância. Não
m'imaginais pas la disparition de mon être, la conseguia imaginar o desaparecimento de meu
suppression totale de ce que j'étais ; et cela ser, a supressão total do que eu era; e isso para
pour toujours, pendant des siècles et des siècles sempre, ainda por séculos e séculos, sem que
encore, sans que jamais mon existence pût nunca mais minha existência conseguisse
recommencer. Je frissonnais parfois, lorsque je recomeçar. Às vezes eu estremecia quando
trouvais dans un journal une date future du encontrava em um jornal uma data futura do
siècle prochain : je ne vivrais certainement plus século seguinte: com certeza eu não estaria
à cette date, et cette année d'un avenir que je ne mais vivo naquela data, e aquele ano de um
verrais pas, où je ne serais pas, m'emplissait futuro que eu não veria, em que não mais seria,
d'angoisse. N'étais-je pas le monde, et tout ne enchia-me de angústia. Eu não era o mundo e
croulerait-il pas, lorsque je m'en irais ? tudo não desmoronaria quando eu fosse
embora?
Rêver de la vie dans la mort, tel avait toujours Sonhar com a vida na morte, esta sempre fora
été mon espoir. Mais ce n'était pas la mort sans minha esperança. Mas decerto não era a morte.
doute. J'allais certainement me réveiller tout à Com certeza acordaria logo. Sim, logo iria
l'heure. Oui, tout à l'heure, je me pencherais et inclinar-me e estreitar Marguerite em meus
je saisirais Marguerite entre mes bras, pour braços para secar suas lágrimas! Que alegria
sécher ses larmes. Quelle joie de nous nosso reencontro! E como nos amaríamos
retrouver! Et comme nous nous aimerions ainda mais! Descansaria mais dois dias e
davantage! Je prendrais encore deux jours de depois iria à minha administração. Uma nova
repos, puis j'irais à mon administration. Une vida começaria para nós, mais feliz, mais
vie nouvelle commencerait pour nous, plus vasta. Só que eu não tinha pressa. Há pouco
heureuse, plus large. Seulement, je n'avais pas estava abatido demais. Marguerite não
de hâte. Tout à l'heure, j'étais trop accablé. precisava desesperar-se daquele jeito porque eu
Marguerite avait tort de se désespérer ainsi, car não me sentia em condições de virar a cabeça
je ne me sentais pas la force de tourner la tête no travesseiro para lhe sorrir. Muito em breve,
sur l'oreiller pour lui sourire. Tout à l'heure, quando ela dissesse de novo:
lorsqu'elle dirait de nouveau :

– Il est mort ! mon Dieu ! il est mort ! – Ele está morto, meu Deus, ele está morto! –,

Je l'embrasserais, je murmurerais très bas, afin Eu iria beijá-la e murmuraria bem baixinho
de ne pas l'effrayer : para não assustá-la:

– Mais non, chère enfant. Je dormais. Tu vois – Não, não, minha filhinha. Eu estava
bien que je vis et que je t'aime. dormindo. Você está vendo que estou vivo e
que a amo.

Fonte: Domínio Público Fonte e Tradução: LeLivros


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