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Nouméa, le 1er octobre 2018

Monsieur Philippe GERMAIN


Président du Gouvernement

Objet : Demande d'informations suite aux suspicions de TIAC sur le Grand Nouméa

Monsieur le président du gouvernement,

Nous nous permettons de vous solliciter directement au titre de vos responsabilités en matière de
sécurité alimentaire. Les multiplications de toxi-infections alimentaires collectives suspectées et
avérées dans les cantines des écoles primaires et maternelles du Grand Nouméa ces derniers mois
ne sont plus admissibles. Outre des solutions qui relèvent de la compétence des communes, les
parents attendent des explications sur les raisons qui ont rendu malades près de deux cents de
leurs enfants en trois mois.

Le gouvernement a pour le moment produit un premier communiqué, le 4 juillet 2018 et un


second, en commun avec la mairie de Nouméa et la province Sud, le 26 septembre. Nous
attendons davantage de la part du gouvernement sur un sujet aussi sensible, d'autant que la
presse vous a sollicité à plusieurs reprises.

Dans ce courrier, nous posons un ensemble de questions techniques auxquelles vos services
doivent être en mesure de répondre, notamment auprès d'un expert indépendant.
Si la société Newrest a proposé les services d'une société européenne spécialisée, nous estimons
qu'il est préférable de solliciter les services de L’État et de demander la venue d'un expert de la
Direction générale de l'alimentation. D'autant que la société Eurofins biosciences a très
probablement des relations commerciales avec la société Newrest en métropole.
Cette option garantirait une parfaite impartialité et éviterait tout risque de conflit d'intérêts. Dans
le cas contraire, nous souhaiterions savoir qui prendra en charge la rémunération de l'expert
désigné par la société Newrest.
Face à la perte de confiance générale des parents, l’ensemble des résultats d’analyses ainsi que
leur interprétation depuis le début de la crise devront être portés à la connaissance du public.

Nos questions sont les suivantes :

Dans un communiqué, l’entreprise Newrest évoque à leur arrivée « une situation excessivement
dégradée », « un outil de travail obsolète » et « une rénovation majeure durant les grandes
vacances scolaires 2018 ». Nous souhaiterions par conséquent connaître l'état de maintenance des
locaux de l’entreprise lors du rachat mais aussi à l’heure actuelle ?
Selon nos informations, si l'état de maintenance est non conforme, la désinfection pourrait ne pas
produire tous ses effets car des surfaces détériorées sont difficilement nettoyables et
désinfectables.

Le Plan de Maîtrise Sanitaire présenté par la société à la Direction des affaires sanitaires au
moment de la demande d’agrément était-il conforme dans son intégralité aux attentes
réglementaires ?
Par ailleurs, le nombre de repas élaborés, les circuits et les autres spécifications ont-ils changé
depuis son dépôt auprès des services d'instruction ? Si oui, le PMS a-t-il fait l’objet des
modifications afférentes ?

Dans le PMS, un plan d’autocontrôles est prévu. La fréquence prescrite dans le PMS des
autocontrôles est-elle respectée ? Quels sont les résultats de ces autocontrôles ?

Et enfin, quel est aujourd'hui le statut de l'agrément de la société Newrest Nouvelle-Calédonie ?


Selon des informations rendues publiques, l'agrément de la société serait provisoire depuis onze
mois alors qu'en métropole, ce délai ne peut dépasser plus de trois mois. La réglementation
calédonienne ne fixe pas de délai, ce qui est une carence étonnante.

Par un souci de transparence nous demandons à avoir accès au PMS, aux rapports d’inspection qui
ont suivi l’ouverture de l’entreprise ainsi qu’aux rapports d’autocontrôles des produits finis, des
surfaces et des matières premières depuis le rachat.

Nous n'avons aucun grief contre Newrest et encore moins contre les employés de cette société,
nous cherchons simplement à comprendre ce qui a pu conduire à cette situation.
Le recours à un expert indépendant malgré les diverses interventions de la Direction des affaires
vétérinaires, alimentaires et rural dont dépend le Sivap, montre le besoin de travailler sur la
question des procédures et leur amélioration dans la plus grande transparence. De la même
manière qu'une réflexion réunissant tous les acteurs sur la restauration scolaire s'impose.

Nous nous tenons à votre disposition.

Veuillez recevoir l'expression de notre sincère considération,

Carole Baillou,
La présidente de l’association Une cantine Responsable pour nos Enfants
unecantineresponsable@gmail.com

Martine Cornaille,
La présidente de la fédération d’association Ensemble pour la planète (EPLP)

Meke Cuer,
La présidente de la fédération des associations des parents d’élèves des enseignements privés et
publics en Nouvelle-Calédonie (FAPEPPNC)

Jean-France Toutikian,
Le secrétaire de l’Union des groupements de parents d’élèves (UGPE)

Sylvain Hons,
Le président de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE)

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