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Pour tout ce qui concerne la rédaction, s’adresser à Luigi-Alberto Sanchi, Revue d’histoire des
textes, Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, Centre Félix-Grat, 40, avenue d’Iéna,
F-75116 Paris - France, ou aux correspondants.
nouvelle série
TOME V
2010
Printed in Belgium
D/2009/0095/16
ISBN 978-2-503-53062-8
ISSN 0373-6075
SOMMAIRE
ARTICLES
Duarte,
Perí stàsewn
Rui Miguel The transmission of the text of the P
scholia to Hermogenes' . . . . . . . . . . . . . 25
NOTES
(1) Il faut exclure deés aé preèsent la tradition du livre VI sur la chirurgie, plus
complexe compte tenu de l'attrait tout particulier qu'a susciteè le texte. De fait, cer-
tains manuscrits ne comportent des Epitomae Medicae que ce livre VI, et ce, treé s toêt :
e
c'est le cas du Parisinus suppl. gr. 446, datable du x sieécle. De plus, les remarques qui
suivent concernent pour l'essentiel le livre V dont l'eè dition critique fait l'objet de
mon doctorat, meême si la collation sporadique des autres livres a eè teè effectueè e, en
[Acta Salmanticensia iussu Senatus Universitatis edita. Filosof|è a y Letras, XV, 4]),
paniques 32), p.70 ; Ch. Graux - A. Martin, Rapport sur une mission en Espagne et au Por -
tugal. Notices sommaires des manuscrits grecs d'Espagne et du Portugal, in Nouvelles archives
^ dans la tra-
6
Cette situation exceptionnelle ^ et non unique toutefois
dition du texte de Paul d'Ëgine engendre toute une seèrie d'interroga-
tions puisque ces deux copies sont deèsormais contemporaines et qu'il
faut veèrifier deés lors trois hypotheéses pour eètablir le stemma : Pierre
Teèleèmaque copie un exemplaire, qui lui sert de modeéle pour exeècuter
le second, le Paris. Coislinianus 168 pouvant alors eêtre le modeéle du Sal-
manticensis gr. 7, ou inversement, ou bien il exeècute chacun de ces deux
exemplaires d'apreés l'Athous Lavra G 90 directement, ce qui remettrait
7
en question les conclusions de J. L. Heiberg .
Il faut en effet reconsideèrer l'eètablissement du stemma, examiner la
destination et les circonstances dans lesquelles ont eè teè eèlaboreèes les
copies de chacun de ces deux manuscrits et les motivations qui y preè si-
dent. C'est de plus un nouvel eèleèment aé apporter aé la biographie d'un
copiste jusqu'alors treés peu connu, dont on ne recensait que trois
manuscrits preèsentant en geèneèral une souscription, un monocondyle et
un cryptogramme : ce sont, outre le Paris. Coislinianus 168, le Vaticanus
Ottobonianus gr. 145, dateè du 5 deècembre 1362, qui contient le traiteè de
Meèleètios, De humana natura, et l'Athous Lavra I 70, contenant des Meèneèes
8
de mars et d'avril, dateè de 1363 . Plus geèneèralement, c'est une preuve
e
suppleèmentaire de la populariteè des Epitomae medicae au xiv sieécle,
(5) J. L. Heiberg, Observationes de Pauli Aeginetae codicibus, in Revue des eètudes grec-
(7) Dans les faits, il ne retient aucun de nos deux manuscrits dans son eè dition, et
fait treés peu cas du manuscrit de l'Athos, qui est cependant l'un des teè moins de l'ar-
(8) A. Turyn, Codices Graeci Vaticani, Citeè du Vatican, 1964, p. 157, pl. 199a.
Rome, 1893, p.81 ; Repertorium der griechischen Kopisten, III A 556. Spyridon et
Athos, Cambridge, Mass., 1925 (Harvard Theological Studies, XII), p. 191 sub num.
1154.
pierre teèleèmaque et paul d'eègine 3
puisque le traiteè de Paul d'Ëgine est l'objet d'une double copie, comme
il l'avait deèjaé eèteè au deèbut de ce sieécle par le copiste eèpheèsiote Michel
9
Loulloudeés .
I ^ Les manuscrits
1. Un parcours diffeèrent
Les deux manuscrits qui retiennent notre attention n'avaient treé s
certainement pas la meême destination : l'un est une copie de luxe sur
parchemin, dans un treés bon eètat geèneèral, contenant 267 feuillets et
preèsentant une deècoration aé l'eèleègance sobre. Il est arriveè dans le fonds
de la bibliotheéque de Salamanque apreés avoir appartenu aé l'huma-
ý (1475-
10
niste Hernan Nunìez de Guzman surnommeè û el Pinciano
1553). Cette copie n'a susciteè que treés peu d'inteèreêt aupreés de l'eèrudit,
davantage feèru de grammaire que de meèdecine, le texte n'eètant pour
lui que l'occasion d'une comparaison reèductrice avec l'Ýuvre d'Ori-
base, dont il posseèdait un teèmoin avec le Salmanticensis gr. 567, et le preè-
texte aé une kyrielle de remarques exclusivement linguistiques, sur les
. On sait par ailleurs que cet eèru-
11
tout premiers folios essentiellement
dit s'eètait procureè de nombreux manuscrits grecs qui avaient appar-
12
tenu auparavant aé Lianoro dei Lianori (mort en 1478), Antonio de
Boni
13
et un certain Fràgkiskoq 14
.
(9) Michel Loulloudeé s a en effet exeè cuteè deux copies des Epitomae medicae : le
n
ì er souligne ce rapide deè sinteèreêt de l'eèrudit pour certains manuscrits qu'il lisait, cf.
J. Signes Codonì er, C. Codonì er Merino, A. Domingo Malvadi, Biblioteca y epis-
tolario de Hernan Nunìez de Guzman (el Pinciano). Una aproximac|è on al humanismo espanìol
del siglo xvi, Madrid, 2001 (Nueva Roma, 14), p. 31.
(12) Ce sont les manuscrits Salmanticenses gr . 48, 229, 231, 232, 233. Cf.
est peut-eêtre aé mettre en rapport avec le Vindob. phil. gr. 289, a. 1500, en papier d'un
format de 203 6 152 mm, contenant 191 feuillets copieè s aé raison de 23 ou 24 lignes
par page, dans lequel un certain Franciscos note û eÊ gẃ fragkìskoq wÉq tàjista
gègrafa ý (f. 78v) et û euÊ ripìdou tèloq foinisswn · fragkìskoq gègrafa ý
4 gabrielle lherminier
(f. 92r) ; cf. A. Turyn, The Byzantine manuscript tradition of the tragedies of Euripides,
(15) R. Devreesse, Bibliotheéque nationale, deè partement des manuscrits. Catalogue des
(16) Il s'agit du fameux û visto ý que l'on lit notamment dans le Paris. Coislinia-
nus 168 au f. 2v û visto per mi Francesco Lucha 1469 ý sans la preè position û da ý
comme dans onze manuscrits qui sont passeè s entre ses mains. Pour les autres occur -
rences, cf. N. Zorzi, Un `visto' di Francesco da Lucca nel Marc. gr. VII (Tucidide) copiato
colo, Ancora un `visto' di Francesco da Lucca in un codice greco utinense, in Suave mari magno.
Studi offerti a Ernesto Berti dai colleghi udinesi, a cura di C. Griggio e F. Vendruscolo,
(17) Ce dernier semble avoir totalement disparu dans les manuscrits plus tardifs,
delta oncial encore plus freè quent dans les manuscrits de 1362 et 1363.
(18) Cf. dans le Paris. Coislinianus 168 le f. 294v ou encore le f. 28r de l'Ottobonia-
nus gr.145. Voir aussi A. Turyn, Codices Graeci Vaticani, 1964, pl. 134, reproduction
6
19
chaque quaternion . La mise en page deènote elle aussi des habitudes
6
de travail : la surface eècrite du Salmanticensis gr. 7 est de 218 153 mm
pour un format de 305 220 mm, aé raison de 35 lignes par page, aé
pleine page, sauf pour les pinakes qui sont sur deux colonnes. La mise
6
en page du Paris. Coislinianus 168 est aé peu preés eèquivalente : 34 lignes
6
par page, pour une surface eècrite de mm 210 132, sur un papier
dont le format, plus petit, est de mm 288 198. Le type de reèglure,
distinct dans les deux manuscrits, preè sente pourtant la caracteèristique
d'eêtre preèvu pour une copie sur deux colonnes, alors que la copie est
20
en fait aé pleine page . Le copiste a apparemment utiliseè un meême
type de reèglure dans chacun des manuscrits qui lui permettait aé la fois
la copie du texte aé pleine page et celle du pinax de chaque livre sur
deux colonnes, pheènomeéne que l'on observe dans les deux manuscrits
21
qui nous occupent .
Enfin, les eèleèments d'ornementation sont semblables dans ces manus -
crits : outre les titres de chapitre et leur numeèro, sont aussi rubriqueèes
les formules pour rendre graêce aé Dieu en fin et deèbut de livre, avec le
meême genre de bandeau deècoratif, oué un motif geèomeètrique se deètache
sur fond rouge. Les bandeaux sont plus sophistiqueès cependant dans le
manuscrit de Salamanque, meêlant parfois au vermillon du doreè. Les
lettrines sont de meême module, simples initiales parfois leègeérement
fleuronneèes.
De meême, pour preuve du soin apporteè aé la copie du Salmanticensis
gr. 7, Pierre Teèleèmaque, eègalement rubricateur, a laisseè comme le
veut l'usage la place vacante neècessaire pour les titres et numeèros de
chapitres, ou les sous-titres. Une fois la copie du texte exeè cuteèe, il pro-
ceéde aé la rubrication, mais se trompe dans le dosage des pigments. Le
(19) De meê me au f. 64v de l'Ottobonianus gr. 145 oué l'on distingue treé s nettement
la signature du cahier y `.
type Leroy 12D2 = Lake II, 8a. En revanche, la reè glure semble traceè e sur chaque
bifolium, et non sur le seul bifolium central du cahier dans le manuscrit de Sala -
manque. Les piquê res ne s'y voient pas, le manuscrit ayant eè teè rogneè lors de la reliure
e
au xvi sieécle.
(21) Parmi les autres manuscrits connus de Pierre Teè leèmaque, l'Ottobonianus gr.
145 contenant le traiteè de Meèleètios De humana natura est copieè aé pleine page sur
papier occidental et l'Athous Lavra I 70, qui contient des Meèneèes, est pour sa part sur
deux colonnes, mais sans doute la nature du texte influence -t-elle la mise en page.
6 gabrielle lherminier
meèlange qu'il utilise paêlit jusqu'aé devenir grisaêtre, et c'est treés con-
sciencieusement qu'il relit sa copie et comble en certains endroits avec
du vermillon ce qu'il a oublieè de rubriquer : le changement de couleur
de l'encre en teèmoigne. Il a donc fait cette copie en trois eètapes, la
copie, la rubrication et la relecture, alors que le Paris. Coislinianus 168
n'en comporte que deux : la copie puis la rubrication, au cours de
laquelle le copiste reèvise sa copie et biffe aé l'occasion le corps du texte,
dans l'encre de la rubrication, ce que l'on rencontre reè gulieérement au
fil du codex. La place laisseèe pour la rubrication des titres dans le Paris.
Coislinianus 168 est de plus parfois insuffisante : notons les folios 169r ou
175r oué les titres deèbordent dans la marge externe.
S'ils sont bien tous deux de la main de Pierre Teè leèmaque, cependant
la destination de ces manuscrits diffeére et l'examen philologique a
donneè quelques eèleèments de reèponse sur ce point de l'histoire du texte
22
de Paul d'Ëgine .
¨
3. Le texte de Paul d'E gine
MM. O. Lilao Franca, C. Fo« rstel ainsi que tout le personnel de la Bibliotheé que uni-
ainsi que pour la gentillesse de leur accueil et leurs preè cieux renseignements concer -
patrìq 24
. Les signatures de premieére main confirment en outre dans
les deux manuscrits qu'il s'agit bien du deè but du codex et donc du
25
deèbut du texte effectivement copieè .
Cette omission commune aé M, S et Q permet d'envisager que M n'a
jamais eu ce deèbut ou, aé supposer qu'il l'ait eu, s'en trouve amputeè au
e 26
xiv sieécle . De plus, cela deèmontre l'existence neècessaire d'un autre
modeéle pour la copie du Paris. Coislinianus 168 dans lequel cette lacune
initiale a eèteè combleèe par l'ajout d'un cahier en teête de codex.
Outre cette importante lacune de texte, l'examen philologique situe
ces trois manuscrits dans une meême branche du stemma et nombreuses
sont les lec°ons qui le prouvent. Citons par exemple, dans le chapitre
sur les piquêres de scorpion (CMG IX, 2, V, 8), l'utilisation du soufre
dont il faut une dose û de la taille d'une feéve d'Ëgypte ý : heìou aÊpùrou
oÌson kuàmou AiÊguptìou mègehoq: AiÊguptìou codd. AiÊguptiakou
MSQ. L'erreur sur l'adjectif, treés rare en prose et inexistant en poeè-
, peut s'expliquer par la preèsence aé proximiteè dans ce meême chapi-
27
sie
tre d'un autre adjectif ethnique, deèriveè au moyen du suffixe -kòq, dans
une longue seèrie de geènitifs singuliers, pour deèsigner le cumin d'eèthio-
pie : û oÌsonkuàmou AiÊguptìou mègehoq metá pepèrewq kòkkwn y `
ç y³ oÊpón silfìou metá karkìnou leiwhèntoq eÊn
eÊn oi²nou yÉmikotulìw
ç y³ melanhìou, kumìnou AiÊ hiopikou
oi²nw . ý
De meême, des variantes syntaxiques reèunissent M, S et Q (CMG
IX, 2, V, 9) : eÊpaìretai kaì pote trugẁdyq katá tó spànion: katá
tó spànion codd. : kaí tó spànion MSQ corr. sl. Q2. Il faut lire en effet
che I).
(25) Meême si le pinax n'est pas obligatoirement inclus dans les signatures,
comme le montre B. Mondrain, Les signatures des cahiers dans les manuscrits grecs, in
dent, ed. P. Hoffmann, Paris, 1998, p.43-44. Il n'y a par ailleurs dans ce codex pas
cahier : Teè leèmaque encha|ê ne reègulieérement sur un meême folio les diffeèrents livres
(26) Sur l'absence de ce prooimion, le stemma geè neèral de la tradition laisse penser
eé
qu'il a bel et bien existeè dans M et que le codex s'en trouve amputeè au xiv sieécle.
(27) Ce sont surtout les historiens qui l'utilisent : Flavius Joseé phe, Antiquitates
27, 13, 1 ; Appien, Histoire romaine, t. VIII, livre XIII, Les guerres civiles, 1, 6 ; une
occurrence chez Ëpicteéte, Opera, 2, 19. Les occurrences dans le corpus meè dical sont
elles aussi treé s rares et deè signent d'abord des plantes originaires d'Ëgypte dont la
(28) Pour les autres manuscrits citeè s dans l'apparat, je reprends les sigles donneè s
kaí aÊfrwdeq aÊfrwdeq aÊfiasin kaí a²fwnoi touÊpìpan eiÊ sí kaí oiàa
ac
a²froneq : aÊfrwdeq iter. SQ . La seèquence de mots commenc°ant par
aÊf- (aÊfrwdeq, aÊfiasin, a²fwnoi, puis a²froneq) est vraisemblable-
ment la cause de cette iteèration : se pensant arriveè au mot suivant,
Pierre Teèleèmaque recopie en fait le preèceèdent. Qu'il s'y soit trompeè
n'est pas eètonnant, M en cet endroit est difficilement lisible. En revan -
che, il a pris le temps de corriger Q et n'a pas corrigeè S. Pourquoi ce
copiste treés consciencieux, a fortiori s'il exeècute une copie de luxe, ne
corrige-t-il pas les erreurs qu'il verrait dans S, et qu'il corrige bien
29
dans Q ? C'est donc qu'il n'avait vraisemblablement pas S sous les
yeux lors de la copie de Q, mais plus volontiers M, ce qui excluerait la
copie de Q sur S et inversement.
De plus, l'examen philologique preè sente des variantes qui incitent aé
penser non seulement que M a servi de modeéle aé S et aé Q, mais aussi que
S peut ne pas avoir servi de modeéle aé Q, puisqu'il donne des lec°ons que
lui seul contient, meême si elles sont treés rares, ou qu'il partage seul avec
M, de meême que Q et M partagent des lec°ons inexistantes dans S.
Dans l'extrait qui suit, Paul d'Ëgine signale qu'il faut faire seècher au
soleil le sang de tortue (CMG IX, 2, V, 24) : xyranhén dé aÊnelòmenoq
jrw eÊpí twn eÊjeodỳktwn, lec°on donneèe par M et Q, ainsi que le reste
de la tradition. xyranhén codd. : xyrahén S (lec°on donneèe aussi par T,
e
le manuscrit Oxoniensis Barocci 224 du xiv sieécle). Dans cet exemple,
s'il avait S sous les yeux quand il copiait Q, Pierre Teè leèmaque aurait
pu aiseèment corriger son modeéle en ce point. La correction n'aurait
pas alteèreè la qualiteè de cette copie d'apparat, puisque l'espace non
neègligeable entre les caracteéres aurait permis l'ajout discret et imper-
ceptible d'un nu dans le participe xyrahén. De meême, pourquoi n'au-
rait-il pas corrigeè la lec°on fautive aÊfevỳmena laé oué la tradition donne
aÊfevòmena (CMG IX, 2, V, 55) ? Citons encore le pronom anapho-
rique auÊtoiq donneè par S quand la plupart des manuscrits dont M et
Q preèfeérent le reèfleèchi eÉautoiq (CMG IX, 2, V, 50) .
30
(29) Nombreuses sont en effet les lec° ons corrigeè es dans Q, qui ne le sont pas dans
S, notamment le rajout du deè but du traiteè . Par ailleurs, Q s'eè loigne de M et preè sente
des variantes jugeèes pertinentes par notre copiste, qui, si elles avaient eè teè connues
(30) On lit aussi la forme eÉautyq dans une famille comprenant les Parisini gr.
2217, 2210 et les Laurent. 74, 2 et 74, 27, lec°on syntaxiquement fautive mais qui
(31) C'est pourquoi je propose un stemma qui retient l'hypotheé se de deux copies
toq KBC
smìlax, yÍn e²nioi hùmion, É Rwmaioi dé tàxon kalousin, strùjnon tó
manikòn, oÍ kaí dorùknion kalousin codd. plerique ;
smìlax, yÍn e²nioi hùmion, É Rwmaioi dé tàxion kalousin, oÍ kaí dorùknion
kalousin, M : il manque un anteèceèdent aé la relative, la phrase devient
ambigue« : le buis et le liseron sont preè senteè s comme eètant une meême
plante ;
smìlax, yÍn e²nioi hùmion, É Rwmaioi dé tàxion kalousin: spat. rel. 11 litt. S
spat. rel. 4 litt. Q. La totaliteè du passage, anteèceèdent et relative, est omise
(34) On lit, entre autres, dans le Paris. Coislinianus 168 : û Ê Idẃn tó tèrma
Hewç nèmw týn jàrin ý au f. 130v, formule que l'on rencontre eè galement dans le
Vat. Ottobonianus gr. 145 au 79v, mais aussi parfois avec mention du livre : û Ê Idẃn tó
tèrma tou prẁtou biblìou nèmw Hewç týn jàrin ý (f. 30r), û Ê Idẃn tó tèrma tyq
pèmptyq tysde bìblou. Twç telesiourgwç pàntwn kalwn jàriq ý (f. 176r) ou
encore l'expression aé la fin du livre II : û y²nusa sún H(e)wç týn pròtriton bìblon ý
(f. 53r). On rencontre des formules similaires dans le Salmanticensis gr. 7 et on peut
lire, notamment au f. 287r de l'Athous Lavra I 70, juste avant la souscription geè neèrale
du dernier folio du dernier cahier, et non de û quelques pages aé la fin ý comme l'af -
firment Ch. Graux - A. Martin, op. cit., p.153 qui ont compteè le ` quaternions. Le
cahier lq `, dernier du codex, s'acheéve au chapitre VII, 24 (f. 267v) : des. wÌsper kaí
týn jalbànyn, kòvantaq eÊmballein. Cette lacune correspond en effet aux deux der -
pierre teèleèmaque et paul d'eègine 13
niers chapitres du livre VII, et, selon toute vraisemblance, laissait la place suffisante
ment.
p. 147.
14 gabrielle lherminier
(40) C'est un exemple de lec° on particulieé rement remarquable qui incitait leè giti-
mement J. L. Heiberg aé penser que Q eè tait copieè sur S et qu'il s'agissait dans l'un
d'une erreur reproduite dans l'autre, entre le xiiie et le xive sieécle, mais il n'a pro-
poseè aucun examen philologique pour ce faire. Cette hypotheé se ne peut toujours pas
eêtre exclue, mais le fait qu'il s'agisse d'un meême copiste derrieére cette commune
Les lec°ons qui suivent, elles aussi uniques dans la tradition, semblent
vouloir preèciser le texte de Paul d'Ëgine, comme pour lever toute
ambigu|ëteè (CMG IX, 2, V, 38) : tròmoq, eiâta spasmóq eÊmpìptei kaí
e²metoi flegmatẁdeiq kaí aÊfrẁdeiq, tisí dé kaí lugmóq codd. dont S ;
tròmoq, eiâta spasmóq eÊmpìptei kaí e²metoi flegmatẁdeiq kaí
aÊfrẁdeiq, tisí dé kaí lugmóq eÊmpìptei Q : reèpeètition du verbe, alors
qu'il eètait sous-entendu. Ce passage n'est pas alteèreè dans S. Et au cha-
pitre sur les morsures de crocodiles (CMG IX, 2, V, 25), on lit : aÊkribw q
boyhoumènouq ginẁskein : ginẁskein codd. plerique gignẁskein O :
eÊpigìnwskein Q ginẁskei F.
Ces deux derniers exemples, aé savoir la reèpeètition du verbe et la preè-
verbation, montrent le reèel souci d'exactitude de Pierre Teèleèmaque et
teèmoignent aé n'en pas douter d'une rigueur scientifique. La deèmarche
est didactique, clarifiant le texte, le preè cisant, l'eèlaguant ou le modi-
. Peut-eêtre avons-nous laé un eèleèment qui cautionne-
43
fiant sciemment
rait l'hypotheése deèjaé effleureèe d'un exemplaire copieè aé des fins person-
nelles, et peut-eêtre aussi celle d'un copiste meèdecin et peèdagogue,
theèorie qui eèclairairerait alors la souscription du Paris. Coislinianus
168 : û oiÉ goun eÊntugjànonteq toùtou ei²te aÊ kestòrwn paideq ei²te
a²pax aÉplw
q eÉlòmenoq eÊn jeirì tiq mèmnyshe ý. S'il recommande,
notamment aux fils de meèdecins, la lecture des Epitomae Medicae, c'est
qu'il consideére ce traiteè comme un document de reèfeèrence incontour-
nable, auquel il a apporteè sa caution scientifique, d'eèrudit lecteur de
Pseudo-Dioscoride ou peut-eêtre encore de praticien, enseignant la
meèdecine.
Mais c'est surtout l'examen codicologique qui donne des indications
preècieuses sur la destination de ce codex du fonds Coislin et va permet -
tre d'eètablir que ce manuscrit a eèteè copieè aé des fins personnelles.
2. Un copiste eèditeur
44
Sur Pierre Teèleèmaque, les informations sont maigres : il se deèfinit
comme lecteur dans l'Athous Lavra I 70 û jeirí dé Pètrou euÊtelouq
aÊnagnẁstou Tylemàjou ý. En revanche, il ne dit jamais explicite-
(43) C'est ainsi que l'on peut expliquer l'omission du liseron dans l'exemple
commenteè supra. Pierre Teèleèmaque conna|ê t preèciseèment ces plantes et ne saurait les
confondre.
und der Renaissance, Leipzig, 1909 (XXXIII. Beiheft zum Zentralblatt fu« r Biblio -
800-1600, t. II, Vienne, 1989, RGK A 477 = III A 556 ; E. Trapp, H.-V. Beyer,
n³ 28183.
16 gabrielle lherminier
45
ment qu'il est moine . Il semble avoir pour habitude de signer d'un
monocondyle et d'un cryptogramme en fin de codex apreés la souscrip-
tion, et tout cela aé l'encre rouge, dans les manuscrits dateès de 1355 aé
1363. On lit ainsi aé la fin du Paris. Coislinianus 168, au f. 309r, outre la
souscription, son monocondyle et son cryptogramme, comme dans
l'Ottobonianus gr. 145 au f. 80r et l'Athous Lavra I 70 au f. 287r.
Mais ce qui est inhabituel, c'est la preèsence d'un second monocon-
46
dyle et d'une formule par laquelle il rend de nouveau graê ce aé Dieu
au f. 3v du Paris. Coislinianus 168, c'est-aé-dire aé la fin du premier cahier
contenant des parties qui n'existent ni dans M ni dans S aé savoir le pro-
oimion et le pinax. Ce second monocondyle incite aé penser que ce cahier
initial, partie inexistante dans S et M, de la main de Pierre Teè leè-
maque, est posteèrieur au reste de la copie, ce que corroborent les signa -
tures, de premieére main : de fait, le cahier g` correspond bien au qua-
trieéme cahier actuel et non au troisieéme. De meême, au bas du
f. 91v, le douzieéme cahier est signeè ia` 47
.
a
Il y a donc une copie principale, noteèe Q (f. 4r aé 309r), et une deu-
b
xieéme eètape dans l'histoire de ce codex, noteèe Q : Pierre Teèleèmaque,
ayant utiliseè un modeéle lacunaire, constate cette lacune en voyant un
autre exemplaire des Epitomae Medicae. Il en fait son modeéle et comble
ladite lacune, en y apposant alors de nouveau son nom. Le papier uti -
liseè est le meême que celui de la copie principale, comme l'indique le
48
filigrane . Ces deux eètapes sont donc treés proches dans le temps, et les
deux modeéles de Q sont sous les yeux de Pierre Teèleèmaque dans un
intervalle de temps restreint, vers septembre 1355, ou peu apreé s.
Mais il reste un dernier point aé eèclaircir, particulieérement eènigma-
tique : quel est le modeéle de ces folios initiaux et donc ce deuxieéme
manuscrit des Epitomae Medicae auquel il a acceés ?
(45) Turyn, Vaticani, p. 157, notice 134 et Tab. 199a oué la souscription de
l'Ottobonianus gr.145 est reproduite : eÊ n e² tei qwoa` iÊnd a` myní dekembrìw e` avec le
f. 299r.
(48) Deux cercles relieè s par un trait surmonteè d'une croix, cf. Briquet 3189 :
e e
Sienne 1347 ; proche de V. A. Mos in - S. M. Traljicè , Filigranes des xiii et xiv ss.,
Zagreb, 1957, 2024 : Sienne 1334 ; voir aussi D. et J. Harlfinger, Wasserzeichen aus
griechischen Handschriften, 2 vols, Berlin, 1874 -1980, cercle 14 dans le Marcianus gr.
eÊstín aÊ rjòmenoq mén aÊ p' a² kraq kefaly q teleutw n dé eÊn a² kroiq toiq
III (CMG IX, 1, III). Pierre Teèleèmaque est alleè rechercher la phrase
d'introduction du livre III puisque le reèsumeè de ce dernier ne se lisait
pas dans le modeéle qu'il a utiliseè pour copier le pinax geèneèral. Il a pro-
ceèdeè ainsi pour reèsumer les livres I aé III, recreèant deés lors le pinax, aé
partir des phrases d'introduction eècrites par Paul d'Ëgine au deèbut du
deèveloppement de chacun de ces trois livres. Pour le livre IV, en
revanche, la copie rejoint la tradition, le modeé le devenant vraisembla-
blement plus lisible.
Tout porte donc aé croire que Pierre Teèleèmaque avait eu un modeéle
difficile aé lire sous les yeux contenant toutefois le pinax, modeéle qu'il ne
doit pas conna|être lorsqu'il copie S et qu'il se procure peu de temps
apreés la copie des folios 4r aé 309v (Qa), puisqu'il s'agit du meême
papier. Corollaire de cette ideèe, s'il s'eèchine aé deèchiffrer ce manuscrit,
c'est qu'il n'y a pas d'autre exemplaire des Epitomae Medicae contenant
le pinax plus lisible aé l'endroit oué il se trouve, vers 1355.
Cependant, ultime vicissitude de ce manuscrit, on trouve un folio
49
posteèrieur aé l'ensemble, numeèroteè 2 dans le foliotage moderne , et
comprenant le prooimion : ou bien il s'agit d'un ajout, auquel cas Qb n'a
pas eu connaissance du prooimion, lorsqu'il ajoute en teête de codex le
H. Omont, op. cit., p. 147, il n'y a pas de lacune dans ce premier cahier, mais inter -
version fautive des folios 1 et 2, au cours d'une restauration, anteè rieure au foliotage
et aux signatures modernes. Il faut donc lire le manuscrit dans l'ordre suivant : f. 2,
f. 1, f. 3.
18 gabrielle lherminier
Perí stahmw n
meèdecine, sont ajouteès progressivement, comme on le voit nettement
kaí mètrwn
entre les f. 307v et 308r : le copiste commence le traiteè
au f. 307v et le continue au bas du f. 308r (CMG IX, 2,
VII, 26) en contournant l'obstacle, aé savoir un autre texte copieè anteè-
rieurement sur le haut du f. 308r. La copie de ces textes s'est faite de
53
fac°on deècousue .
(50) Cette mention, par son emplacement au -dessus du bandeau deè coratif,
semble avoir eè teè ajouteèe posteèrieurement. Par ailleurs, le traceè du beêta, en combineè
(51) Le filigrane du f. 2 du Paris. Coislinianus 168, au centre, est une croix aé deux
traverses de longueurs ineègales, proche de Briquet 5767 : Sienne 1365 ; voir aussi
chiv Stuttgart. Findbuch I-, t. XI, Wasserzeichen Kreuz, Stuttgart, 1981, 1271 : Sienne
1365.
cours de la ligne 17 (CMG IX, 2, VII, 25) : aÊntí kolokunhìdoq spèrma kìkewq,
oÌ eÊsti kròtwnoq. // aÊntí kotulydònoq oÊnokàrdion. aÊntí kolofwnìaq aÊpòjuma (voir
planche II). Cependant, il peut aussi s'agir simplement d'un changement de calame
pierre teèleèmaque et paul d'eègine 19
eÊpèjetai tó ouâ ron katá tròp(ouq) y` y³ diá flegmonýn y³ diá kìrron, y³
dé ty q eÊpòjyq tou ou² rou g `. wâ n a ` eÊstin iÊsj(our)ìa pará tó pantelw q
56
i²sjeshai tó ouâ ron. b ` dé dusourìa kaí tó ouâ ron mén fèrousa met'oÊ dù-
nyq dé. g ` straggourìa. straggourìa dé eÊsti pará tó katá stràgga
en cours de page, mais certains traceè s semblent plus freè quents dans la seconde partie
(55) Cette note se rapporte au chapitre perí eiÊleou (CMG IX, 1, III, 44) et est
exactement identique aé celle eècrite par Deè meètrius Chalcondyle au f. 84v du Parisi-
nus gr. 2207, dont la main a eè teè identifieèe par Ph. Hoffmann, (Ch. Astruc et al., Les
e e
manuscrits grecs dateè s des xiii et xiv sieécles conserveès dans les bibliotheé ques publiques de
France, t. I, Paris, 1989, pl. 89, p. 86). Il s'agit en gros du texte de Stephanos in
Magni sophistae librum de urinis, 5.1-8 : û Ê Epeí dé kaí perí diaforaq tou ou²rou ei²po-
men, eÊrou men kaí perí ty q toùtou eÊpojy q, oÌ ti katá oÊ ktẃ tròpouq eÊpèsjytai tó
ouâ ron· kaí gár y³ diá flegmonýn, y³ diá skìrÊ rÉ on, y³ diá hròmbwsin aiÌmatoq, y³ diá
diá paràlusin, y³ diá lihìasin· aiÉ dé oÊ nomasìai ty q eÊpojy q tou ou² rou eiÊsí treiq.
prẁty iÊsjourìa, oÌ tan pantelw q i²sjytai tó ouâ ron· deutèra dusourìa, oÌ tan tó
ouâ ron fèrytai mén, met' oÊ dùnyq dè· trìty straggourìa yÉ met' oÊ dùnyq katastà-
zousa tó ouâ ron ý. On peut aussi rapprocher cette scholie de la deè finition de Ps.
tou ou² rou e²kkrisiq. y³ straggourìa tó pàhoq kaleitai oÌ tan tiq oÊ lìgon aÊ pokrìnei
ouâ ron sunejw q. spe. Dusourìa eÊstí dusjèreia tou ouÊ rein metá oÊ dùnyq, straggou-
rìa dé yÉ katá stràgga ou² rysiq. spq. Ê Isjourìa eÊstí pantelýq tou ou² rou eÊpìsje-
siq kìndunon eÊpifèrousa. eÊpèjetai dé tó ouâ ron katá tròpouq oÊ ktẁ· diá
flegmonýn, diá skìrÊ rÉ on, di' aiÌmatoq hròmbwsin, diá paràlusin, diá pròptwsin
tou lìhou, diá nefrikýn sumpàheian, di' eÌlkwsin, diá lihìasin. ý Cette û syn -
Pierre Teèleèmaque et peut-eêtre recopie-t -il cette scholie telle qu'il la lit dans le
modeéle qu'utilise aussi Deè meètrius Chalcondyle pour corriger le Parisinus gr. 2207. Il
Cependant, le deèbut du Parisinus gr. 2207 (C) est une reèfection que
Ph. Hoffmann attribue au troisieéme quart du xiv e
sieécle
59
, la partie
b
(57) Du moins aé coup suêr lors de l'eè tape Q : pourquoi n'aurait -il pas combleè
aussi la lacune du pinax dans S, en ajoutant, comme il le fait dans Q, un cahier ini -
tial ?
c
(58) Le filigrane, attesteè en 1365, invite aé eètablir en gros cette eè tape Q entre
1360 et 1370. La ressemblance avec l'eè criture de 1363 confirme cette datation, mais
xiii
ne permet pas malheureusement de la preè ciser davantage.
(59) Ph. Hoffmann , L'histoire d'un manuscrit meè dical copieè aé la fin du
e
sieécle :
le Parisinus graecus 2207, in Jahrbuch der Oë sterreichischen Byzantinistik, t. 34, 1984, p. 157.
pierre teèleèmaque et paul d'eègine 21
c
katepeìgei codd. : katepỳgei Q
c
auÊtw n codd. : auÊtón Q
pefilopònytai codd.: pefilopònyte Qc
c
Ou bien C utilise Q , ou bien ils ont tous deux un modeéle commun.
Mais le texte du prooimion est treés court et les conclusions forceèment
60
haêtives . Le teèmoignage de C n'est donc pas pertinent et ne reèsout pas
c
la question du modeéle de Q .
c
Dernier eèleèment, le modeéle de Q contenait, outre le prooimion, le
c
pinax geèneèral : de fait, le desinit de Q au f. 2v inclut le deèbut du pinax et
l'on peut y lire le reèsumeè attendu du livre I des Epitomae Medicae (CMG
IX, 1, pr.) :
dans les bibliotheéques publiques de France, I, pl. 89, mais cette remarque ne concerne que
les folios copieès par Michel Loulloudeé s, donc pas le prooimion. De toute fac°on, le Pat-
miacus n'a pas le prooimion, mais je n'ai pas eè tabli, faute d'examen direct, s'il s'agis -
sait d'une lacune d'embleèe ou posteèrieure aé la copie de l'apographe. Dans les faits,
le Patmiacus est treé s amputeè , et il ne lui reste que les livres I aé IV, en partie (CMG
M
x e
s.
?
C (a. 1299/
Qa
1300)
ff. 4r aé 309v
sept. 1355
S
a
C Qb
2
Q
xv e
s.
3
Q
a b c:
Q , Q et Q Paris. Coislinianus 168, Pierre Teèleèmaque (1355 -ca.1365) ;
M : Athous Lavra G 90 ( x e
sieécle) ;
latin.
la moitieè du folio, ce qui suffisait amplement pour copier les reè sumeès des livres II et
III.
pierre teèleèmaque et paul d'eègine 23
Gabrielle Lherminier
THE TRANSMISSION OF THE TEXT OF THE SCHOLIA
TO HERMOGENES' PERÍ STÀSEWN
P
I^P rolegomena
Greek, Roman and Byzantine Studies , 43, 2003, p. 129-160, sp. 132 and following.
(2) Cf. H. , cf.
Rabe Rhetoren Corpora, in , 67, 1912, p. 321-
Rheinisches Museum
357, sp. 323. See below the explanation of the manuscript . The used are sigla sigla
Glo
« ckner, Die Handschriften der - P Scholien zu Hermogenes
(Breslau nowadays Wrocaw 1928), p. 5, and for the ones identifying lost and
conjecturally reconstructed codices, which are mine.
(3) C. ,
Walz Rhetores Graeci , vol. VII, Stuttgart & Tu« bingen, 1836, p. 104-696.
(4) From S. Glo
« ckner , cf. the work quoted above n. 2 -
Quaestiones rhetoricae. His
1901, p. 1-115; Uë ber den Kommentar des Johannes Doxopatres zu den Staseis des Hermo-
genes, in Wissenschaftliche Beilage zum Jahresbericht des Ko« niglichen Gymnasium zu Bunslau
Philol. Vereins zu Breslau, Breslau nowadays Wroclaw, 1921, p. 1-11. As for H. , Rabe
see .;
op. cit Hermogenis opera, in , II, Leipzig, 1913 (reimpr. 1985)
Rhetores Graeci
tio].
Revue d'histoire des textes, n.s., t. V, 2010, 25-42 ©
26 rui duarte
Hermogenes and several comprehensive studies on the manuscript tra -
dition are due. Later on, by the mid-century, G. Kowalsky
5
and his
and V. Borzemska-Lesnikowska , and later
6 7
disciples L. Rychlewska
8
the Italian R. Romano , continued this study.
In 2006, at the University of Aveiro (Portugal), I presented my
.
Pd.D. thesis In it, I gave an account of the history of the text's trans -
mission throughout the manuscript tradition up to Walz edition, and
justified the need of a new critical edition and the criteria for it. A sec -
tion out of the P scholia was chosen : the chapters 1 -16 (consisting of a
general introduction to the stàseiq system), corresponding to Walz 7
104-245. The new critical text of these scholia was provided with a
9
Portuguese translation .
The research I was able to do lead me to some conclusions regarding
the manuscript filiation. For the constitutio textus, only Pa and Pc were
taken into account. The apographs, as well as Walz, were considered
mainly for the purpose of establishing a stemma, even though they have
been used occasionally, whenever they borne good conjectures. These
conclusions can be summed up as follows : (1) Pc would be the only of
the extant witnesses of its branch ; (2) all the other codices were
included in the branch represented by Pa, which I named a ; in this
branch, two filiation lines, Pa and g, were determined, the last one a
conjecturally lost codex ; (3) the net of dependencies of Pa was also
complex.
My former research depended upon a limited sample of texts, the
scholia I studied, and neither upon the Hermogenic text itself nor
upon other texts borne by the manuscripts. Obviously, the conclusions
that I came up to could be either confirmed or infirmed. In fact, fur -
ther and closer researches provided enough evidences to make me
(5) See his edition Hermogenis de Statibus, Travaux de la Socieè teè des sciences et
(6) In Anonymum Hermogenis Statuum interpretem (Rh. Gr. VII, 397 -442 Walz ) cum
Nilo (Par. gr. suppl. 670 sqq. 36v-65r) collatum observationes criticae, in Eos, 41, 1, 1940-
1946, p. 173 -184, and 42, 1, 1947, p. 195 -211.
(7) De Anonymo Hermogenis Statuum interprete (Rh. Gr. VII 320 -397 W.) cum Nilo
(Par. suppl. gr. 670 ff 1r-36r) comparato, in Analecta Hermogenica, Travaux de la Socieèteè
de sciences et lettres de Wroclaw, seè rie A, 42, 1951, p. 17 -43.
(8) Il commentario a Ermogene attribuito a S. Nilus di Rossano (Par. suppl. gr. 670, ff. 1 -
179), in Epeteris Etairias Byzantinon Spoudon, 47, Athens, 1989, p. 253-274 ; Niliaca ab
Anonymo Rh. Gr. VII W. non expressa, in Vichiana, 3 series, 2, 1991, p. 263-264 ; Un
rd
e²sty and Ne, in which W7 erroneously read e²sti (cf. 105.19 n. 18) ||
1.17.13 toùtwn transferred after eÊpijeirymàtwn in Pc, having W7 read
First Olinthiac 1.23 : ný Dìa in all the codices || 2.59.6 tó before prò-swpon
correctly added by VhMb, whence W7 136.4 whence I, cf. below
whence I : tá dé eÊ x auÊ touW7 132.25 || 2.84.4 auÊ toiq P whence I : auÊ tó
W7 151.5 || 2.87.54 jrỳsewq P whence I : fùsewq W7 154.29 || 3.98.17
-
by W7 223.13 14 || 15.1.14 ñeóq P whence I : Dymosñènyq W7 227.5 ||
and f. || 16.d.9 eÊ pí P whence I : aÊ pó W7 ib. || 16.f.14 ouân P whence I : dé
Pc || 16.f.15 kaí P whence I : tá W7 244.28.
numbered.
The hermogenic text, which occupies the folios 44-284 (the scholia
edited in my thesis, corresponding to W7 104-245.4, being found in
folios 44r-59v), is written in a circumscribed space, vertically centred
on the page, and close to the line of margin of the spine, the rest of the
space being reserved for the writing of the scholia, which occupy 55 to
62 lines, from the top to the bottom, around the text of Hermogenes.
This one occupies circa one sixth of the total written space, which
show that the folios were especially prepared to receive not only the
text of the rhetor but also the scholia (known as scholia maiora or
greater scholia). Both the hermogenic text and the text of the scholia
were apparently copied by the same hand ; the size of the scholia's
handwriting is smaller than that of the hermogenic text and the ink
colour is light brown, whereas the hermogenic text's one is dark brown.
The handwriting is well taken care of, well drawn and regular from the
top to the bottom of the folios. The scholia relate to the text through
numerical note references marked with red ink in the interlinear space
of the hermogenic text, and retaken at the margin of it. The space
between the text of Hermogenes and that of the scholia was left blank
in order to receive other scholia, with characters of inferior size. The
note references of the later ones consist of graphic signs. These facts, in
addition to the disposition of these scholia (between the main hermo -
genic text and the greater scholia), make us think that the scholar
community of the Hermogenes's readers of that time would consider
these scholia of secondary importance. Due to this, these scholia are
(11) For a summary of the contents of the codex see our thesis, p. 39 -41,
known as scholia minora (smaller scholia) . The text of the scholia is div-
12
ignate as Pa ) using darker ink. Still there are marginal notes and cor-
2
3
rections from a third hand (Pa ). To this hand are due text restorations
in several places, because of severe deterioration of the material. This
2
hand uses an ink colour similar to the one used in Pa , but with different
character drawing, less careful and bigger in size. The second hand
dates probably from the twelfth-thirteenth centuries, for it is necessarily
earlier to the copy of the codices Pb and Ne, which depend on it. One
can date the third hand, based on the handwriting, from the thirteenth -
3
fourteenth centuries. The work of Pa is necessarily later than the copy
of the model of b, for in none of them are there evidences of having used
versions of Pc, which in the text's tradition are considered to be unique.
The interventions of the third hand are the following :
(Pb Par.2 W7) Paris, Bibliotheéque nationale de France, gr. 2916. Paper,
13
thirteenth century .
The edition mode is similar to that of Pa and Pc. The scholia sur -
round the frame of the text reserved to the text of Hermogenes. The
system, however, is not strict : though the Hermogenes' text frame has
been always prepared close to the spine margin, its position relating to
the page's height, as well as its dimension, vary. There are cases of
pages exclusively with text of scholia (71r, 86v, 90r, 92r).
The text of the scholia edited in my thesis is found in the folios 68r -
95r.
The edition mode is similar to that of Pa and Pc. The text of the
scholia is written around the frame of the text reserved to the text of
Hermogenes, which occupies a space of about one sixth of the total
written area, vertically centred on the page, from top to bottom, and
limited by the line of the spine margin. The space left over is reserved
to the writing of the scholia. The preparation of the folio, the rulings
and the handwriting are more cared for than in Pb.
The text of the scholia edited in my thesis can be found in folios 58r -
77v.
The edition mode is similar to the Pa and Pc. The text of the scholia
is written around the frame of the text reserved to the text of Hermo -
genes by the edge of the spine margin. However, the delimitation of
areas for the text and the scholia is not strict, as it can be seen in other
manuscripts. The text positioning, relating to the page's height, as
(13) For a more summary of the contents of the codex see our thesis p. 41 -43,
well as its dimension, vary. On folio 86r, the frame of the hermogenic
text is situated at the bottom of the page.
The text edited my thesis can be found in folios 73r-88r.
In the other codices only the scholia were copied, not the text of
Hermogenes.
(Vd) Vatican, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vaticanus graecus 2228.
Paper, fourteenth century.
A compilation of continuous commentaries, in which selected P
scholia (entitled eÊ klogaí sjolìwn
) were mixed up with others scholia
from another commentator, which can be found on the Vindobonensis
phil. graecus 130 (Wc) as well . As far as an exam could be made, the
14
6
(Aa) Milan, Bilioteca Ambrosiana, P 34 sup. (graecus 617). Paper,
212 155 mm, fifteenth-sixteenth centuries.
Between the folios 285-298, there have been compiled scholia from
1.1.9-10 (= W7 104.15-16), 1.2.5-1.3.5 (= W7 106.5-13), until 9.2.7-8
(= W7 202.26-203.1), in a rapid and incoherent way, proceeding from
this point on in Latin.
(14) Cf. H. Hunger , Katalog der griechischen Handschriften der o« ster. Nationalbiblio-
thek,I, Wien, 1961, p. 148-149) ; S. Lilla , Codices Vaticani Graeci, codices 2162 -2254,
Vatican, 1985, p. 307 -313 ; S. Glo« ckner , Uëber den Kommentar... II, p. 8-12 ; Zur
Komposition ..., sp. p. 6 ; for a description, H. Rabe , Aus Rhetoren-Handschriften. 5. Des
Diakonen und Logotheten Johannes Kommentar zu Hermogenes Perí mehòdou deinòtytoq ,
in Rheinisches Museum, 63, 1908, p. 127.151, sp. 128-130.
34 rui duarte
2. The tradition branches
I have resumed above the threefold conclusion I could formerly get to,
concerning the tradition of the text. I shall now take up the discussions
on these subject matters, with the reformulations that need to be done.
stemma
(15) See in our thesis, p. 45, 48 and the p. 50.
(16) The sigla P, a, g and d are used whenever the lesson of a lost manuscript
can be reconstructed whether upon the accord of all the witnesses of the respective
branch that bear the given lesson, or upon the most part of the witnesses, regardless
of corrections made in any of their descendants.
scholia to hermogenes 35
3.92.1-3 Touto
par' iÉstorìan.
5 sc. tó kakòplaston
5 4
tá pròswpa eÊxètasin jwleùousan e²jei, diòti toúq teñnew taq wÉ q
This type of matter the ill -forged is classified in the impossibility and
vol. 2, Leipzig, 1893. See apparatus ad locum. On this variant and other questions
related to the practice of palaeography and textual critic of the scholia P, see
|| 242.4 fasin Pa whence R14 : fysin d || 242.8 dè before eÊstin omitted
242.14 eÊn twç Pa whence R14 : eÊk tou Vd eÊk tó Pc || 242.15 metỳnegka
týn d whence R14 : eÊpí týn Pa || 245.5 dé Pa whence R14 : gár d || 246.2
whence R14 : e²grave Pa || 250.1 toude whence R14 : d dé Pa || 250.6 ouân
R14 : tiná týn d || 250.22 fasín Pa : whence R14 fysín d || 251.3 fysín
257.22 y³ kàlloq y³ yâ hoq Pa (cf. Herm. Id. 225.10) whence R14 : y³ yâ hoq y³
d.
Though some of the above cases are examples of trivial error types
R14 : dei Pc || 249.14 tyq PaPc whence R14 : tou Vd || 251.11 fasí
Text 16 : 255.15 twç PaVd whence R14 : tó Pc || ib. kaí PaPc whence
Since Vd does not transmit of the P scholia but some extracts, the
analysis that follows on the opposition between a and d is all based on
evidences from Pc. These other differences are the frequent omissions
of Pc comparing to Pa (one hundred and seventy one cases), but few
and not very significant are the opposite cases (thirty -eight). Indeed,
some of the omissions of Pc are very extensive : eight cases correspond
to two or more lines in my text : 1.22.11-13, 1.27.2-6, 2.83.7-10,
2.87.53-55, 3.92.2-4, 3.98.20-21, 4.6.15-16, 13.4.4-7. Some of the omis-
sions (four) are due to homeoteleuton : 2.83.7-10, 4.6.15-16, 13.1.7 ;
13.4.4-7
20
. Other differences come from common error types (iotacism,
inversions). Others are related to the edition of certain textual materi -
als among the scholia maiora, in one of the witnesses, and among the
minora on the other : such as the cases 1.19-20, 2.53, 3.14, 11.2, 16.d.
There are also cases of transposition of textual material, sometimes of
whole scholia : 2.c, 16.a, 16.b, 16.c and 16.d.
(19) The tradition of the texts was seemingly complex and, so to speak, multi -
genic. In the cases where Pa and V agree against Pc one could think of contamina -
tion of V with a tradition of the text represented by the branch a. See e.g. variants
for R14 254.12, 255.15, or 256.19 -20. On the other hand, there are cases where Pa
and Pc oppose to V ; in such cases, the contamination would have been of Pc with a
tradition of the text represented by the branch a. See e.g. variants for 244.24,
aÊ koloùñw g .
1.6.3 rÉ igẁsaq P whence I : rÉ igàsaq bVh omitted in the rest of the manu -
scripts.
Over the letter g one can see a straight horizontal stroke (with accent).
This is one of the possible ways to abbreviate a. We would have
rÉigàsaq, a hapax. Pc has an arched stroke with the form of a tilde over
the g, an abbreviation that can be used for w, whence rÉigẁsaq 23.
Would Pa have mistaken ? In general, the copyist of this manuscript
worked carefully, therefore the reading rÉigàsaq appears as strange
and unusual and resulting from confusion between the abbreviations
w and a. This situation is neither frequent nor unique. In the following
folio and very close to each other, one can find the lessons sẁmati and
prosẁpwn. In these situations the ẁ accentuated was similarly writ-
ten with straight horizontal stroke over the previous letter. Both cases
are obvious, for they are very common words and of a basic Greek lex -
icon, so that under no circumstance would they be read sàmati and
prosàpwn.
This variant is not enough so as to set forth the hypothesis of Vh
depending on Pa because, as it could be seen, the evidences that Vh
depends instead on g, are stronger. This is a mere confusion between
abbreviations probably committed by the copyist of a.
From Vh obviously derives Mb, because it reproduces variants and
errors of its model, to which still it adds its own errors. Rabe had
already noticed this filiation 24.
2
These codices follow the second hand's interventions (Pa ) in Pa and
some corrections done by the first hand (Pa 1). The dating of Pa2
(twelfth century) forms the terminus post quem of the dating of b. The
variants dependent on Pa2 are :
seemingly Pa.
1
The variants depending on Pa are :
1.3.7 eÊ k katalỳvewn the vulgate whence I : thus corrected over the line
whence b eÊ gkat. Pa || 1.5.7-8 eÊ k katalỳvewn the vulgate whence
1
by Pa
3. The p archetype
P represents the lost model of the tradition of the scholia. This codex
would be a minuscule and not an uncial. That is what evidences found
through the comparative analysis of the separative variants of Pa and
Pc allow to conclude. Such are the cases of confusion between similar
abbreviations, for instance, the already analysed 1.6.3 rÉigẁsaq and
3.92.3 the alternation wÉq/ kaì in Pa and its apographs.
Other situations are the result of the confusion ^ being this one
more common ^ between the abbreviations of parà and perì :
scholia to hermogenes 41
a d
g
th 1 Pa
11 cent. Pa
Pc
th
12 cent.
2
Pa
b
th
13 cent. 3
Pa
Pb Ne Vh
th
14 cent.
V d
th
15 cent. Aa
th
16 cent. Mb
42 rui duarte
SIGLA
I ^ V orbemerkungen
Die bekannten Codices Escur. 265 (Y II 10 = E) und Marc. XI 22
(= M) sind nunmehr in den modernen Handschriftenkatalogen von
G. De Andreès und E. Mioni gut beschrieben 1, so daÞ die diesbezu«gli-
chen Bemerkungen von J. Darrouzeés in seinem seinerzeit grundlegen-
den Aufsatz u«ber Gregorios Antiochos 2 nicht mehr gelten. Beide Codi-
ces stammen aus dem 13. Jahrhundert 3 und sind in Bezug auf
Schriftbild, Zeilenzahl pro Folienseite und Zeilenla«nge sehr a«hnlich 4.
Sie enthalten unter anderem mehrere Schriften des Gregorios Anti-
ochos, aber nur die Lobrede an den Patriarchen Basileios Kamateros
ist in beiden Handschriften u«berliefert 5 ; alle anderen Werke (Lobre-
den, Grabreden, Trostreden, Briefe) dieses interessanten byzantini-
schen Literaten des 12. Jahrhunderts 6 sind jeweils in nur einem Codex
erhalten 7.
(1) Siehe. G. de Andreès, Cataèlogo des los coèdices griegos de la Real Biblioteca de el
(3) Der Escurialensis wird an den Anfang und der Marcianus an das Ende des
13. Jahrhunderts gesetzt vgl. dazu G. de Andreès , Cataèlogo (wie Anm. 1), S. 120 ;
E. Mioni , Codices (wie Anm. 1), S. 116. Siehe ferner P. Wirth
, Eustathii Thessaloni-
censis opera minora (CFHB, vol. 32, Ser. Berol.), Berlin, 2000, S. 11*f.
(5) Sie befindet sich im Cod. Escur. 265 (Y II 10), f. 250r27-259r25 (= E) und im
Cod. Marc. XI 22, f. 153r1-159v32 (= M). Siehe G. de Andreès
, Cataèlogo (wie
Anm. 1), S. 125 und E. Mioni , Codices (wie Anm. 1), S. 129.
(6) U ë ber Gregorios Antiochos (ca. 1130-ca. 1200) und die wichtigste Bibliogra-
phie s. A. Sideras , Die byzantinischen Grabreden. Prosopographie, Datierung, Uë berliefe-
rung. 142 Epitaphien und Monodien aus dem byzantinischen Jahrtausend , Wien, 1994
analyse des Ýuvres de Greè goire Antiochos, Paris, 1996 (Byzantina Sorbonensia 13), S. 3 -
28.
(7) U ë ber die Werke und die handschriftliche Uë berlieferung des Gregorios
Antiochos s. G. de Andreès , Cataèlogo (wie Anm. 1), S. 120 -131 ; E. Mioni, Bibliothe-
cae (wie Anm. 1), S. 129 ; H. O. Coxe , Catalogi codicum manuscriptorum Bibliothecae
Bodleianae. Pars prima recensionem codicum Graecorum continens , Oxonii, 1863, S. 336.
Man vgl. ferner J. Darrouzeés , Notice (wie Anm. 2), S. 61-92 sowie M. Loukaki ,
Antiochos (wie Anm. 6), S. 123 -162.
(8) Siehe A. Sideras , Textkritisches und Exegetisches zur Lobrede des Gregorios
Antiochos an den Patriarchen Basileios Kamateros (im Druck).
gregorios antiochos 45
II ^ Orthographische Fehler
Zu dieser Gruppe geho«ren Wo«rter, die im Griechischen zwar vor-
kommen, aber in der einen oder anderen oder in beiden Handschriften
Schreibfehler aufweisen.
Schon ein erster Blick auf die vorstehende Tabelle zeigt, daÞ der
Marcianus viel mehr, ja viermal so viele orthographische Fehler ent -
ha«lt als der Escurialensis. Wenn man von den gemeinsamen Schreib-
fehlern Nr. 2, 5 und 7 absieht 10, dann verbleiben nur noch zwei ortho-
graphische Fehler im Escurialensis (Nr. 4 und 8), die der Marcianus
III ^ Verschreibungen
Wenn man von Nr. 13 absieht 11, dann sieht man, daÞ sich alle Feh-
ler dieser Kategorie im Marcianus befinden. Das ist ein denkbar
schlechtes Zeugnis fu«r den Schreiber des Marcianus, der ^ offenbar
ohne es zu merken ^ solche groteske Wortformen fabriziert hat.
IV ^ Formvarianten
Dabei handelt es sich um jeweils dasselbe Wort, von dem jede Hand-
schrift unterschiedliche Formen (Kasus, Zahl, Tempus, Modus usw.)
u«berliefern. Manche dieser Formen sind im betreffenden Kontext ein-
deutig falsch, und ihre Verwerfung bedarf keiner Kommentierung. An
anderen Stellen aber scheint sowohl die eine als auch die andere Form
mo«glich, und ihre Bevorzugung muÞ begru«ndet werden.
Nr. Cod. Escur. 265 (= E) Cod. Marc. XI 22 (= M) Richtig bzw. besser Codex
01 250v2 mononoují 153r5 mònon ouÊj mònon ouÊjí E
02 250v2 eÉkàsty forá 155r5 eÉkàstyq yÉ forá eÉkàsty forà E
03 250v3 eÊq touto 153r6 eiÊq touto eÊq / eiÊq touto E M
04 250v4 twn didaskàlwn 153r6f. tá didaskàlwn tw
n didaskàlwn E
05 250v4 eÊpÈ eÊkklysìaiq 153r7 eÊpÈ eÊkklysìaq eÊpÈ eÊkklysìaiq E
06 250v8 koinýn 153r12 koinón koinýn E
07 250v15 eÊq deuro 153r20 eiÊq deuro eÊq / eiÊq deuro E M
08 250v26 teleiotèraq 153r32 telewtèraq teleiotèraq E
09 250v28 iÉerwtàtyq 153r34 iÉerwtèraq iÉerwtàtyq E
10 250v29 iÉerou oÉmou kaí 153r35 iÉereiq oÉmou kaí iÉereiq oÉmou kaí M
laou laòq laòq
(11) Nr. 9 tessareskaidktaetyrìda (sic E) wird doch gleich dahinter (Nr. 10)
richtig tessareskaidekaetyrìda geschrieben, wogegen der Marcianus auch dort
denselben Fehler wiederholt.
48 alexander sideras
Nr. Cod. Escur. 265 (= E) Cod. Marc. XI 22 (= M) Richtig bzw. besser Codex
24 251v24 hàlassan 154r13 halasswn halassw
n M
25 252r2 pollýn 154r23 polún pollýn E
26 252r2 katanoei 154r23 katanoeitai katanoei E
27 252r4 eÊpisfragìzeshai 154r24f. eÊpisfragìzetai eÊpisfragìzeshai E
28 252r11 tw 154r32 tòn tw
ç E
29 252r16 tá fwnytiká 154r35 tá fwnytikón tá fwnytiká E
30 252r23 glwttan 154v2 glwssan ttan/glw
glw ssan E M
31 252r26 xènwq 154v5 xènaiq xènaiq M
32 252v14 eÊq uÉpodojýn 154v28 eiÊq uÉpodojýn eÊq / eiÊq uÉpodojýn E M
33 252v15 auÊtw 154v29 auÊtóq auÊtw
ç E
34 252v15 pan 154v29 pànta pànta M
35 252v16 ouÌtwq 154v30 ouÌtw ouÌtwq E
36 252v20 majòmenon 154v35 majòmenoq majòmenon E
37 252v23 iÉerwtèraq 154v39 iÉerwtàtyq iÉerwtàtyq M
presbeutikyq presbeutikyq presbeutikyq
Nr. Cod. Escur. 265 (= E) Cod. Marc. XI 22 (= M) Richtig bzw. besser Codex
62 254r5 eÊmnysteùsato 155v33 eÊmemnỳsteuto eÊmemnỳsteuto M
63 254r6 eiÊq auÊtón 155v34 eÊq auÊtón eÊq / eiÊq auÊtón E M
64 254r6 a²upnoi 155v35 a²upnoq a²upnoi E
65 254r7 yÌxonta 155v35 yÌxanta yÌxonta E
66 254r10 katespasmènai 155v39 katespasmèna katespasmènai E
67 254r14 eÊq tón numfwna 155v43 eiÊq tón numfwna eÊq / eiÊq tón numfw
na E M
68 254r16 diamarturomènyn 155v46 diamarturòmena diamarturomènyn E
69 254r16 sou 155v46 soi soi M
70 254r17 eÊkeinai 155v47 eÊkeina eÊkeinai E
71 254r17 diahỳsousai 156r1 diahỳsousa diahỳsousai E
72 254r23 kairofulakoùsaq 156r7 kairofulakousi kairofulakousi M
73 254v11 eÊpiproshỳsonta 156r26 eÊpiproshỳsanta eÊpiproshỳsanta M
74 254v11 aÊpokrùvonta 156r27 aÊpokrùvanta aÊpokrùvanta M
75 254v31 suntyroùsyq 156v3 suntyrousa suntyrousa M
76 255r6 à
uÉfÈ ou 156v10 uÉfÈ y
àq à
uÉfÈ ou E
77 255r10 eÊxwraioumèny 156v13f. eÊxwraioumènyn eÊxwraioumèny E
78 255v13 aÊpastràpton 157r4 aÊpastràvon aÊpastràvon M
79 255v19 xumpepèrastai 157r10 sumpepèrastai xumpepèrastai E M
80 255v21 tautón 157r12 tautá tautá M
81 255v31 eiÊq vujýn. (sic) 157r23 eÊq vujýn. (sic) eÊq / eiÊq vujỳn, E M
82 256r2 taùtyn 157r25 taùty taùtyn E
83 256r7 uÉpó sou 157r32 uÉpó soí uÉpó soí M
84 256r10 glẁssyq 157r34 glẁttyq glẁssyq / glẁttyq E M
85 256r21 týn eÊkklysìan 157v6 tyq eÊkklysìaq týn eÊkklysìan E
86 256r23 touton 157v9 toùtoiq toùtoiq M
87 256r25 kalaiq 157v11 kalaisi kalaiq daitumònwn E
daitumònwn daitumòsi
Anzahl 88 46
(73 eigene +15 gemeins.) (31 eigene + 15 gemeins.)
(12) Dies ist leider in der oben (Anm. 6) zitierten Edition wiederholt geschehen.
(13) Siehe die Nr. 3, 7, 12, 32, 44, 63, 67, 81, 88 dieser Aufstellung.
(14) Siehe die Nr. 16, 24, 30, 84 dieser Aufstellung.
gregorios antiochos 51
V ^ Wortvarianten
VI ^ Textlu« cken
kalountai tai
42 257r22 eÊjryn gár tó 158r37 eÊjryn tó eÊjryn gár tó M
43 257v4 oÉ jeimẃn oÉ barúq 158v4 oÉ jeimẃn barúq oÉ jeimẃn oÉ barúq M
44 257v17 auÊtàrkyq tá eiÊq 158v16f. auÊtàrkyq eiÊq auÊtàrkyq tá eiÊq M
45 257v21 tyq solomwntoq 158v21 tyq tou solo- tyq tou Solomw
ntoq E
mw
ntoq
53 258r20 kaí toúq aÊndrèaq 159r10 kaí aÊndrèaq kaí toúq ÈAndrèaq M
54 258v4 wÌsper 159r25 wÌsper mén Ì sper mén
w E
55 258v10 jàriq wÉq tó 159r31 jàriq tó jàriq wÉ q tó M
euÊaggelikòn euÊaggelikoòn euÊaggelikòn
58 alexander sideras
Nr. Cod. Escur. 265 (= E) Cod. Marc. XI 22 (= M) Richtig/besser Lu«cke
56 258v10 sòq eiÊmi eÊgẃ 159r31 sòq eiÊmi mén eÊgẃ sòq eiÊmi mén eÊgẃ E
57 258v20f. mèroq 159r41 mèroq mèroq M
týn eÊq tó tèknon jàrin týn eÊq tó tèknon
oÉ kapernaoumìtyq oÉ kapernaoumìtyq jàrin oÉ Kapernaou-
mìtyq
58 258v24 tón tá màlista 159v1 tón màlista tón tá màlista M
59 258v27-28 pròteron, 159v4 pròteron. pròteron, M
oÌsa dé patèra metá oÌsa dé patèra metá
tèknou tó deùteron. tèknou tó deùteron.
toioutoq toioutoq toioutoq
60 259r11 oÌti tapeinw 159v18 oÌti moi tapeinw oÌti moi tapeinwç E
61 259r13 týn heou 159v20 týn tou heou týn tou heou E
62 259re16 kaí bareìa 159v23 bareìa kaí bareìa
ç M
Anzahl 26 36
(18) Siehe die Nr. 17, 27, 32, 48, 57 und 59 dieser Aufstellung.
(19) Siehe die Nr. 6 und 33 dieser Aufstellung.
gregorios antiochos 59
VIII ^ Wortumstellungen
02 251v13 fysin e²hny dùo 154r2 dùo fysín e²hny dùo, fysìn, e²hny M
03 252r7 e²jeiq auÊtóq. (sic) 154r27 auÊtóq e²jeiq e²jeiq auÊtòq, E
04 252r7f. yÉttònwn kaí 154r28 yÉttònwn aÊnygmènoq yÉttònwn aÊnygmènoq M
jamaizỳlwn aÊnygmènoq kaí jamaizỳlwn kaí jamaizỳlwn
05 252r17 kaí týn glwttan 154r36f. kaí týn glwttan kaí týn glw
ttan E
aÊpojrẁntwq eÊkeihen aÊpojrẁntwq
eÊkeihen eÊxwrganw
shai eÊkeihen
eÊxwrganw
shai aÊpojrẁntwq eÊxwrganw
shai
(20) Hier handelt es sich eigentlich um eine Selbstkorrektur ; durch die kleinen,
hochgestellten Buchstaben b ` oberhalb von tw und a ` oberhalb von protehynai stellt
der Schreiber des Marcianus die Reihenfolge der Wo« rter des Escurialensis wieder
her.
gregorios antiochos 61
(23) Diese sind eigentlich nicht dem Schreiber des Marcianus anzurechnen, son -
dern gehen sehr wahrscheinlich auf seine unterschiedliche Vorlage zuru« ck, die
gerade an diesen Stellen besser gewesen sein muÞ als die des Escurialensis ; vgl. dazu
das folgende Kapitel 11 u«ber das Abha«ngigkeitsverha«ltnis der beiden Handschrif-
ten.
(24) Vgl. dazu die vorstehende Anm. 3.
(25) Siehe Nr. 33 der Liste der Lu«cken.
gregorios antiochos 63
Alexander S ideras
Universita«t Go«ttingen
REMARQUES SUR LA DIFFUSION ET LES ORIGINES
DES GRAECA COLLECTA EX HIERONYMO
nait sur ce texte pour signaler qu'il eètait un rarissime teèmoignage pro-
bant de l'utilisation, aé date carolingienne, du dictionnaire grec-latin
dit û du Pseudo-Cyrille ý . On retrouve des gloses de meême origine,
2
1880 ( xii e
s.), ce qui laisse penser que l'examen des manuscrits gloseè s
des lettres de Jeèroême permettrait de reconstituer le texte complet de
ces Graeca collecta, lesquels sont, comme on le verra, fragmentaires en
l'eètat actuel de nos connaissances. La deècouverte d'Anna Carlotta
Dionisotti est treés remarquable, et ouvre le champ d'une enqueête aussi
passionnante que longue, puisqu'elle engloberait des dizaines d'eè pisto-
liers manuscrits, de toutes familles et de tous sieécles. Dans le preèsent
article, nous souhaitons revenir sur les rapports qu'entretiennent entre
eux les deux manuscrits preèceèdemment citeès, pour l'instant les seuls
teèmoins signaleès des Graeca collecta ex Hieronymo. Notre but sera d'eèva-
luer, sans preèjuger de ce qu'on pourrait attendre d'une eè tude plus sys-
teèmatique des eèpistoliers hieèronymiens, si le recueil identifieè par
Ë. Jeauneau a connu une certaine diffusion, dont nous aurions avec les
deux manuscrits en question des teè moins sans doute extreêmes, ou si
l'on a plutoêt affaire aé une Ýuvre de cabinet, occasionnellement copieèe.
(1) Quisquiliae e Mazarineo codice 561 depromptae, dans Recherches de theèologie ancienne
Paris, 1987, 435 -487), puis Jean Scot Erigeéne et le grec, dans Archivum latinitatis Medii
Aevi, t. 41, 1979, p. 5 -50, speècialement p. 32 (reè impr. dans Ë. Jeauneau
¨
, Etudes eèri-
(2) Greek grammars and dictionaries in carolingian Europe, dans The sacred nectar of the
Greek. The study of Greek in the West in the early Middle Ages, edited by M. W. Herren ,
6
source), est composeè d'un quaternion, de deux feuillets et d'un binion
de parchemin, le tout d'un petit format presque carreè (21,3 cm
18 cm), copieè aé longues lignes (27 lignes par face) de la meême main.
John J. Contreni y voit celle d'un copiste reè mois ou laonnois, vivant
dans la seconde moitieè du viii e
sieécle. Il a copieè successivement l'Expo-
sitio sermonum antiquorum de Fulgence le Mythographe (f. 108r-110r),
les Glossae diuinae historiae (110v-115v), et enfin les Graeca collecta ex Hie-
ronymo (116r-121v), ci-apreés GCH. Cet ensemble lexicographique preè-
sente une numeèrotation posteèrieure des supports, en bas aé droite du
(premier) recto des quatre eèleèments relieès, soit le quaternion (XXIII),
les deux feuillets (XXIV et XXV) et le binion final (XXVI). Cette
numeèrotation, la plus ancienne de celles qui se sont imposeèes successi-
vement aé cet ensemble, est posteèrieure aé la perte d'un eèleèment au
moins apreés le quaternion numeèroteè XXIII et avant le feuillet numeè-
roteè XXIV, perte qu'on peut deèduire du fait que les GCH commen-
cent en haut du f. 116 recto avec le milieu d'une glose, preè ciseèment
avec un deèmonstratif (huius ligni resina cedrina dicitur) qui renvoie aé un
5
deèbut de glose perdu ; la suite des GCH, interrompus, au bas du
f. 121v, dans le milieu d'une phrase, a de meême disparu avant la
numeèrotation des supports , puisque le texte suivant dans le manu-
6
(5) Il est loisible de situer dans cette lacune tout ou partie de la fin des Glossae
diuinae historiae, interrompues dans ce manuscrit apreé s la glose 487, soit donc 173
(6) Des traces d'usure superficielle, qui rendent difficile la lecture du f. 121v,
suggeérent que cette page a eèteè longtemps la dernieé re de l'ensemble, et fut comme
Priveès de leur deèbut et de leur fin, les GCH sont, en l'eètat actuel du
manuscrit, constitueès de deux cent trente-quatre gloses copieèes avec les
mots qu'elles commentent, extraits de quarante et un textes hieè rony-
miens aiseèment identifiables puisque le titre en est toujours donneè , aé
l'exception du texte n³ 24, la lettre 57 de Jeèroême, destineèe aé Pamma-
chius ^ le titre du premier texte est perdu dans la lacune signaleè e plus
7
haut . Le recueil permet donc de reconstituer la succession des textes
commenteès, et s'il ne peut en refleèter preèciseèment l'eètat, du moins l'or-
dre dans lequel se preèsentent les gloses aé l'inteèrieur de chaque texte ne
8
reèveéle pas de deèsordres internes . Voici donc la liste des textes gloseès,
pour l'eètablissement de laquelle nous avons repris la numeèrotation de
9
dom Lambert : 206 ^ 20 ^ 15 ^ 18 B ^ 18 A ^ 21 ^ 102 ^ 103 ^ 110 ^
56 ^ 105 ^ 67 ^ 104 ^ 112 ^ 131 ^ 132 ^ 134 ^ 143 ^ 14 ^ 52 ^ 58 ^ 53 ^
55 ^ 57 ^ 83 ^ 84 ^ 342 ^ 69 ^ 146 ^ 73 ^ 124 ^ 145 ^ 122 ^ 47 ^ 308 ^
129 ^ 51 ^ 71 ^ 251 ^ 61 ^ 253.
A deux reprises, aux f. 120v et 121r, les gloses sont compleèteèes en
marge avec un signe de renvoi : le texte de la glose 26, 18, entre idest et
praeparant, est ajouteè dans la marge infeèrieure ; et surtout, le corps de la
glose 28, 6 et l'appel de la suivante, 28, 7, sont copieès dans la marge
supeèrieure : il est clair que le copiste avait sauteè de l'appel de la pre-
mieére au corps de la seconde, indice que nous avons dans ce manuscrit
lat. 3088 affaire aé une copie, et non aé la compilation originale. Une
relecture soigneèe a permis, de plus, d'ajouter des mots (6, 22 ; 14, 3),
ou simplement des lettres oublieès (16, 2), mais le grec, treés fautif en
particulier par iotacisme, n'a pas eèteè corrigeè. On trouvera dans l'ap-
pendice 1 aé cet article le texte des GCH d'apreés ce manuscrit.
C'est essentiellement le vocabulaire grec qui a susciteè l'inteèreêt du
glossateur, que celui-ci l'ait lu dans le texte hieèronymien en caracteéres
grecs ou latins. D'autre part, il ne suffit pas que le mot soit un xeè nisme
dans le latin de Jeèroême pour meèriter une explication ; parfois, la seule
origine du mot passeè dans le latin courant justifie sa preèsence, comme
pour cauterium (3, 2 = Ep. 15). L'eèlucidation du sens du mot n'est pas
toujours en cause, puisqu'on peut preèsumer connu du glossateur le
sens du mot baptizati (6, 6 = Ep. 21, 3), par exemple ; c'est le sens originel,
(7) Nous deè signerons doreè navant les gloses aé l'aide d'une double reèfeèrence chif-
freèe, au numeè ro d'apparition du texte dans le recueil, puis de la glose dans ce texte ;
la glose 19,3 est la troisieé me glose du dix -neuvieéme texte (en l'occurrence, tigrides :
l'interversion peut s'expliquer par la prioriteè donneèe aé l'eèlucidation du mot grec sur
(9) Bibliotheca Hieronymiana manuscripta, Steenbrugge -La Haye, 1969 -1973 (In -
(10) Cf. ad Aen. II, 225, ad Georg. III 53, I 151 et III 115 pour Servius ; 1, 84 L
(11) Cf. respectivement Nom. Hebr. 76, 4-5, eèd. P. de Lagarde , Go«ttingen, 1887
le grec, p. 34, note 153, oué l'on trouvera des eè leèments bibliographiques. La question
de l'existence d'un Donat grec ^ faut-il d'ailleurs entendre par laé une adaptation
Remarquons simplement que le preè sent titre renvoie clairement aé l'Ars minor, qui
fonctionnait par questions et reè ponses, preè ciseèment comme un des rares textes
Paris. Lat. 528, mentionneè par A. C. Dionisotti , op. cit. note 47.
(13) Ëditeè par G. Goetz , Corpus glossariorum Latinorum, t. II, Leipzig, 1888,
p. 213-483.
70 guillaume bonnet
les anneèes 869-875
14
. La copie laonnoise ne deèrive pas directement du
15
manuscrit de la British Library, Harley 5792, copieè vers 800 en Italie ;
son texte, plus correct au deèbut, comme le remarquait Goetz dans sa
preèface (p. xxvii-xxviii) aé l'eèdition du CGL II (pourtant eètablie
d'apreés H), doit eêtre issu d'une copie intermeèdiaire (y pour A. C. Dio-
nisotti, op. cit. p. 12). Quelques deètails orthographiques, bien teènus il
16
est vrai , suggeérent que c'est bien de y ou L que deèpendent les GCH,
ce qui est concordant avec la localisation de la copie aé Laon ou Reims,
que propose J. Contreni.
On peut cependant eêtre plus preècis pour rattacher les GCH aé la ver-
sion laonnoise. On trouve en effet dans les GCH trace de l'exploitation
des autres pieéces constituant le manuscrit Laon 444, et qu'on deèsigne
souvent comme le û cahier de grec de Martin de Laon ý. Ainsi la glose
19, 2 se lit-elle aé l'identique dans les Graeca Praesciani de VIII partibus et
constructione, glossaire qui constitue la septieéme pieéce (f. 276r-287v) du
17
manuscrit Laon 444 , exactement au f. 285v. Mieux encore, on trouve
plus loin dans le meême manuscrit, f. 292r, un texte fort proche de la
; plus loin encore, f. 293v, on reconna|êt la premieére deèfini-
18
glose 14, 8
tion de palinodia, iteratum canticum, preèsenteèe dans la glose 7, 2 (diffeè-
rente de celle de la glose 12, 2). Nous sommes avec cette glose dans la
19
pieéce 14 du manuscrit de Laon, dont nous avons ailleurs confirmeè
qu'elle reprend, tronc°onneèe en trois eèleèments (les pieéces 2, 14, 18), la
reèponse de Martin de Laon aé une demande d'eèclaircissement d'un
û Pseudo-Cyrille ý de Laon (MS 444), dans La collaboration dans la production de l'eè crit
e
meèdieèval, actes du XIII colloque du Comiteè international de paleè ographie latine
(Weingarten, 22-25 septembre 2000), reè unis par H. Spilling, Paris, 2003 (Mateèriaux
¨
pour l'histoire publieès par l'E cole des chartes, 4), p. 325 -344.
54
(16) En 7, 6, l'absence (comme dans L) de diuinor entre diuino et uaticinor, et du h
BIB LION liber, codex vient du Pseudo -Cyrille, H EKH custodia y est inconnu (on
trouve H
EKH theca en 388, 17 !). C'est bien librorum custodia le point de deèpart.
e
Le manuscrit Paris. Lat. 1880 est dateè du xii sieécle, eèpoque aé
6
laquelle il a eèteè copieè aé l'abbaye de Foucarmont (dioceése de Rouen).
Sur cent cinquante et un feuillets ligneès de grand format (36,5
25,5 cm), il livre un large choix de lettres de saint Jeèroême eècrit sur
deux colonnes (8 cm. de large) aé 37 lignes par page d'une eècriture soi-
gneèe, avec des annotations secondaires ^ c'est elles qui nous inteères-
sent ^, pour la plupart marginales, d'une seconde main (contempo -
raine ?). Les textes sont tous introduits par un titre traditionnel. Voici
23
le deètail du contenu du manuscrit :
(20) Peut-eêtre Godescalc d'Orbais, via Loup de Ferrieé res : cf. J. Contreni, The
Cathedral school of Laon from 850 to 930. Its manuscripts and masters, Munich, 1978,
p. 103-109.
ceroma pro palestra, id est rustica colluctatione. Palestrici enim oleo liniuntur ante -
(22) La forme aé xi, induite du geènitif, n'est pas exceptionnelle (de meê me qu'un
(23) Selon la nomenclature de la BHM. La lettre 142 se preè sente comme une
souscription aé la lettre 141, et la lettre 46 est soudeè e aé la lettre 43. Par ailleurs, le
copiste a traiteè la preèface de la lettre 120 et les capitula de la lettre 121 comme des
textes aé part entieére : le manuscrit comporte donc soixante -dix-neuf textes (pour
72 guillaume bonnet
35 ^ 36 ^ 19 ^ 20 ^ 15 ^ 16 ^ 18B ^ 18A ^ 21 ^ 316 ^ 317 ^ 17 ^ 146 ^ 73 ^
112 ^ 131 ^ 132 ^ 134 ^ 141 ^ 142 ^ 143 ^ 126 ^ 337 ^ 119 ^ 140, 16 sqq. ^
24
Le manuscrit est actuellement lacunaire et incomplet de la fin .
Toutefois, aé moins de supposer dans une ou plusieurs des lacunes la
perte de plusieurs feuillets, chose qu'on ne peut veèrifier dans la reliure,
il ne faut sans doute pas deèplorer la perte d'autres textes que ceux qui
sont maintenant encore identifiables, mais mutileès de la fin ou du
deèbut. Nous avons en effet calculeè qu'un seul feuillet suffisait aé conte-
nir, entre les feuillets 122 et 123, les derniers mots de la lettre 51 ainsi
que le titre et le deèbut de la lettre 57 ; un seul feuillet encore, entre les
feuillets 141 et 142, la fin de la lettre 109 ainsi que le titre et le deè but
du traiteè 253 ; un seul feuillet toujours, entre les feuillets 142 et 143, la
25
fin du traiteè 253 ; un seul feuillet enfin, entre les feuillets 149 et 150,
la fin de la lettre pseudeèpigraphe 308 et le deèbut de la lettre 14. Ce qui
manque de ce dernier texte, interrompu avec la fin du feuillet 151 et
dernier, tiendrait exactement dans un feuillet 152 perdu. La liste qu'on
a donneèe ci-dessus peut donc eêtre consideèreèe comme une table des
matieéres compleéte, sinon absolument preècise.
Rapports entre les deux manuscrits
Nous sommes en preèsence, comme l'avait deèjaé noteè A. C. Dionisotti,
d'un ensemble de lettres diffeèrent de celui qui a servi de support aux
nous), reè partis en soixante -dix-neuf uniteè s textuelles qui n'y correspondent pas
exactement.
(24) On identifie les quatre lacunes seulement par une discontinuiteè du texte
entre deux feuillets conseè cutifs, sans que l'eè tat mateèriel du manuscrit et de sa reliure
Seule autre deè teèrioration, le coin infeè rieur exteèrieur du feuillet 14, ce qui a entra|ê neè
la perte d'une partie du texte avec la marge ; toutefois, dans le texte sont visibles
reprise ( ?) dans la marge inteè rieure. Juste au- dessus de la deè chirure, on a gratteè
seize lignes de gloses qui semblent avoir eè teè les gloses 15, 17, 18, 20 et 21
(25) A vrai dire, les lacunes supposeè es exceédent un peu, autour du feuillet 142
(contenant 253, 3-6), la capaciteè textuelle de deux fois un feuillet. Or, comme l'ex -
ceés calculeè comme le plus large concerne la lacune posteè rieure, interne aé la pieéce
253, et dont on conna|ê t preèciseèment les limites (253, 6 -fin et 10-milieu), on nous lais -
sera infeè rer de ce û jeu ý que la lacune anteè rieure toleére tout de meê me un exceés eèva-
nombre de ces textes ont rec° u des gloses marginales ^ et tres rarement
supralineèaires ^ qui nous inteèresseront maintenant. Il s'agité successi
vement des textes (classement ) 35, 36, 20, 15, 18B, 21, 317, 73,
-
72, 102, 105, 134, 119, 120, 121, 25, 28, 125, 66, 51, 57, 84, 124, 48,
BHM
50, 61, 253. La proportion des textes gloseès est donc faible: 34, 1%.
Ces vingt sept textes ne se retrouvent pas tous dans la collection sup
port du manuscrit 3088: en sont absents 35, 36, 317, 72, 119, 120,
- -
dans ce dernier, les pieéces 18A, 146, 102, 104, 112, 143, 55, 83, 122,
lat.
(20, 15, 18B, 21, 73, 102, 105, 134, 51, 57, 84, 124, 61, 253), il s'en
faut de beaucoup que nous retrouvions dans le manuscrit normand
toutes les gloses figurant dans le manuscrit carolingien.
Pour les textes 20, 18B, 102, 134, 51, 84, 124 et 253, les gloses sont
toutes diffeèrentes de ce qu'on lit dans les textes correspondants de la
collection du manuscrit 3088. C'est qu'en effet, ce manuscrit utilise
l'annotation marginale pour bien autre chose encore que l'eèlucidation
lat.
mittitur. Stola autem Grece uoca - la enim Grece uocatur quod supere -
mittatur. Idem est ricinium Latino
tur quod super emittatur. Idem et
nomine appellatum eo quod dimidia
ricinium Latino appellatum eo
eius pars retro reiciatur quod uulgo
quod dimidia eius pars retro recitur
mauortem dicunt.
quod uulgo mauortem dicunt.
Ces deux copies de Etym. XIX 25, 3-4 sont diffeèremment fautives
(super et emittatur seèpareès en lat. 3088, et oublieè avant scapula en lat.
1880) mais on peut penser que la lec°on quod eo operto (pour quod coo-
perto), assureèe par lat. 3088, a eèteè l'objet d'une reèeècriture quo operto dans
le manuscrit lat. 1880... Surtout, l'hypotheése d'un emprunt paralleéle,
envisageable ponctuellement, n'expliquerait gueé re que les deux manus-
crits aient gloseè presque toujours les meêmes mots, et en s'aidant des
meêmes reèfeèrences aé Isidore, dans le passage ci-dessus deètailleè, mais
aussi pour GCH 6, 4 (Etym. XVI 25, 13), 18 (Etym. XIX 21, 1), 20
(Etym. XII 4, 2) ou 21 (Etym. XII 5, 4), et aé Eucher (GCH 6, 5) ; laé
(27) Le texte, fragmentaire mais lisible (cf. supra, note 24), ne laisse pas voir
d'appel pour la glose 6, 16, omise donc. On admettra que le texte de la glose 6, 17 a
(28) La glose GCH 6, 11 est abreè geèe selon l'opinion exprimeè e par le glossateur
(29) Le texte et in iudiciis meis de la lettre 21, 34 est gloseè non ambulauerit in iusticias
meas ; et le deèveloppement de la lettre 57, 6 est commenteè Nota quod beatus Ieronimus
(30) Autre exemple : la glose 44, 1 avec subare s'attache aé cubantibus du texte
gloseè ! Dans le manuscrit lat. 1880, les mots en alphabet grec du texte de Jeè roême,
treés maltraiteès, sont systeèmatiquement surmonteè s d'une translitteè ration parfois plus
correcte, destineèe sans doute aé favoriser la lecture aé haute voix. Ce meême souci,
associeè aé la neècessiteè d'une eècriture deè chiffrable, quoique de taille reè duite, explique
secondaire d'une seèrie de gloses constitueèes, avec leur appel, dans une
collection de textes hieèronymiens preèalablement copieèe. L'ordre des
gloses issues des GCH dans le manuscrit lat. 1880 deèpend sans doute
de l'ordre des pieéces dans l'eèpistolier, et ne saurait suffire aé justifier une
tradition indeèpendante des GCH.
Par ailleurs, dans plusieurs marges de ce meême manuscrit (f. 125v,
140v, 141r...), les gloses relevant des GCH (respectivement 24, 18 -20,
40, 1-2 et 5-6) sont copieèes les unes aé la suite des autres sans saut de
ligne ; mieux, elles sont encadreèes d'un meême trait ; pourtant, les mots
qui les justifient ne sont pas si rapprocheès dans la disposition du texte
commenteè, et les marges sont assez larges pour assurer la visibiliteè indi-
viduelle des gloses qui les occupent. C'est laé, selon nous, un indice sug-
geèrant que l'antigraphe de la tradition aboutissant aé Paris. Lat. 1880
proposait les gloses encha|êneèes les unes aux autres ^ et donc deècontex-
tualiseèes. Une telle disposition expliquerait que les gloses GCH 6, 13
et 14, treés proches lexicalement comme dans le texte, aient eèteè fusion-
neèes sous l'appel de la seconde au f. 13v. Le constat est remarquable
en ce qu'il tend aé reèduire la tradition aboutissant au manuscrit nor-
mand : comment expliquer en effet que, d'une copie aé l'autre avec
û reèinteègration ý dans les marges d'un eèpistolier, on n'aurait pas reèussi
aé distinguer ces gloses eècrites en paquets ?
Ces remarques suggeérent un modeéle qui ressemble fort au manuscrit
lat. 3088, seul autre teèmoin du texte. Et un deètail textuel confirme le
soupc°on qu'il doit s'agir de ce manuscrit : la glose GCH 3, 2 (pour la
lettre 15, 3 : cauterio) est, comme on a dit plus haut, abreègeèe dans le
manuscrit normand ; or, le texte supprimeè (et urentur ^ torreo), corres-
pond exactement aé une ligne compleéte du manuscrit lat. 3088 (f. 166r,
bas). Certes, l'abreégement n'affecte pas l'intelligibiliteè, et la coupure
est placeèe avant un doublon, mais avec lui dispara|êt aussi une reèfeè-
rence eètymologique au grec, ce qui constitue justement le principal
inteèreêt de ces gloses. En fait d'alleégement, il est plus naturel de suppo-
ser qu'on a affaire ici aé l'omission accidentelle d'une ligne de texte.
Tout bien consideèreè, donc, Paris. Lat. 3088 appara|êt comme la source
de la tradition illustreèe par Paris. Lat. 1880, que celle-ci se reèduise aé ce
seul manuscrit, ou qu'elle ait connu un (des) intermeè diaire(s) dans
le(s)quel(s) parussent les caracteèristiques observeèes dans le manuscrit
normand.
Une question se pose alors : dans quel eètat eètait le manuscrit carolin-
gien quand il a eèteè exploiteè par la tradition du manuscrit lat. 1880 ?
78 guillaume bonnet
31
Plus preèciseèment : s'il n'eètait pas mutileè comme il est maintenant , n'y
aurait-il pas, parmi les gloses du manuscrit lat. 1880 sans correspon-
dance dans le manuscrit lat. 3088 actuel, du mateèriel lexicographique
remontant aux feuillets pour nous perdus ? Si l'on admet que les gloses
relevant des GCH dans le manuscrit lat. 1880 sont issues du manuscrit
lat. 3088, il n'y a pas lieu de supposer que, dans les textes gloseè s dans les
deux, des gloses û surnumeèraires ý du manuscrit normand soient aé rat-
tacher aux GCH. Autrement dit, le texte des GCH est suê r pour les tex-
tes communs aux deux manuscrits, c'est-aé-dire en fait pour ce qui figure
au moins dans le manuscrit carolingien. La reconstitution des parties
manquantes des GCH doit s'envisager aé partir des gloses de textes du
manuscrit lat. 1880 non preèsentes dans le manuscrit lat. 3088 actuel.
Peut-on donc savoir quels textes eètaient aussi repreèsenteès indirecte-
ment par des gloses, maintenant perdues, du manuscrit lat. 3088 ? Il
est possible de s'en faire une ideèe assez preècise, pensons-nous, en obser-
vant l'ordre des textes que livre la succession des gloses. Si l'on consi -
deére en effet que les gloses ont eèteè composeèes au fil d'un eèpistolier preè-
existant, on note que les quarante et une pieéces gloseèes des GCH
actuelles se suivent dans le manuscrit en respectant un ordre identifieè
32
par Pierre Lardet comme constituant un type d'eèpistolier meèdieèval
qu'il a appeleè la û collection des 123 ý pieéces. Voici cette collection
(numeèrotation de la BHM ; en gras, les pieéces attesteèes indirectement
par les gloses du manuscrit lat. 3088) :
^ 66.
Freiburger Zeitschrift fu« r Philosophie und Theologie, t. 28, 1981, p. 271 -289. Cette collec -
deètails preé s, elle est attesteè e dans des manuscrits plus anciens, comme Paris. Lat.
1871, du x e
sieécle, et surtout, Vat. Lat. 355- 356, des ix -x
e e
sieécles. Nous aurions ici
un teèmoignage indirect de cet usage cent ans plus toê t, puisque l'eè pistolier qui en est
la source peut eê tre plus ancien que les GCH, qu'on date, on l'a vu, des anneè es 870.
Je remercie ici P. Lardet pour ses suggestions et la communication de cet article, qui
(33) Et meê me si l'analyse de hewrìa est diffeèrente de celle qu'on a dans GCH
^ les cinq de la lettre 125, invoquant Isidore pour expliquer des realia ;
^ les deux de la lettre 48, donnant les synonymes de mots latins peu
courants ;
(34) Les lec°ons gloseèes remarquables, comme, 36, 1 = Ep. 129, peuvent orienter
vers la tradition de tel ou tel manuscrit contemporain (cf. apparat de l'eè dition Hil-
Guillaume Bonnet
APPENDICE I
Lat. 3088. Les gloses marqueè es d'un asteèrisque figurent aussi dans le ma -
37
nuscrit Paris. Lat. 1880 .
(35) Pour ces reè flexions typologiques, on se reportera aé Ë. Jeauneau, Jean Scot
¨
Erigeéne et le grec (cf. n. 1), p. 31 et 33.
(36) Du manuscrit Laon 444, on ne conna|ê t aé l'heure actuelle que deux produits,
qui n'en font qu'un : les feuillets Paris. Lat. 10307, f. 246 et Vat. Reg. Lat. 1625, ff. 65
et 66. Leur provenance d'un meê me manuscrit a eèteè eètablie par J. Contreni, A pro-
pos de quelques manuscrits de l'eè cole de Laon au ix e
sieécle : deècouvertes et probleé mes, dans Le
e
Moyen Age, 1972, 4 seèrie, n³ 27, p. 5-39. Le manuscrit du Vatican conserve des
extraits des pieé ces 16, 17 et 19, soit des vers grecs et la û signature ý de Martin telle
qu'elle appara|ê t au f. 296v. Quant aé la feuille de Paris, ce qui s'en laisse encore lire
(la surface en est treé s useèe) laisse voir des extraits theè matiques du Pseudo-Cyrille et
l'inteègraliteè de la pieéce 10, Graeca collecta des Categoriae decem du Pseudo -Aristote dans
la traduction latine de Theè mistius. De son coêteè, le manuscrit de Laon garde, dans sa
qui rappelle beaucoup la deè marche constitutive des GCH : au f. 235r, en marge
inteèrieure, a eèteè ajouteèe au lemme TPI XELLAC grillus (cf. CGL II 459, 25) une
glose citant Isidore, Etym. XII 3, 8 sur le grillus : effet d'entra|ênement ?
ponctuation et emploi des majuscules latines. Les guillemets sont reè serveès aux cita-
(40) Pour la vedette de glose, le texte de Jeèroême est dỳ et est in swson dỳ.
les graeca collecta ex hieronymo 83
5 = ½ 3 : Delatoribus accusatoribus.
54
6 = ½ 3 : Faliscorum : Faliscum tetrametrum constat tribus dac t ilis et
pyrrichio, ut est hoc : docta falis capere nere paras.
7 = ½ 5 : OIKONOMICON : OIKOC Grece domus Latine ; OIKONO -
MOC dispensator, uel uilicus ; OIKONOMW uilico. Inde est
OIKONOMIKOC, idest nomen artis de dispensatione domus.
8 = ½ 5 : Comicos : KWMH Grece, uilla Latine dicitur. Inde KWMWI IA D
apud Grecos quod nos dicimus comoedia, et est compositum a
D
KWMH, idest uilla, et W I, idest canticum, et inde comici dicun -
tur, hoc est uillani poetae.
9 = ½ 5 : KAKOTEXNIAN, idest malam artem. KAKOTEXNIA est
compositum a KAKH, idest mala, et TEXNH, idest ars, ut in titulo
D
Donati Graeci legitur : TEXNH TOY ONATOY EPI MEPWN P
L G
O OY, idest Ars Donati de partibus orationis.
10* = ½ 5 : XPONIKON, idest temporale : XPONOC Grece est tempus
Latine ; XPONIZW moror, tardo ; KPONIOC diutinus.
L
11* = ½ 6 : Omelias : OMEI IA Grece loquela uel sermo Latine dicitur ;
L
OMEI HTIKOC tractator ; OMEI W sermocinor.L
P L V
12* = ½ 7 : KAI E IB E ONTAI et aspiciunt, P
POC ME ad me,
H
AN WPXHCANTO pro his qui insultauerunt.
D
13 = ½ 7 : I IWMA, idest proprietatem.
P F
14 = ½ 9 : Apocriforum, idest occultorum : A OKPY ON, idest occul-
tum, abditum, absconditum, abstrusum. Diriuatur autem a uerbo
P
A OKPYTITW, idest occulto.
15 = ½ 9 : P F
EPI PACTIKWC, idest circum exposite.
H H
16* = ½ 11 : AY ENTA auctoritas ; AY ENTIC auctor. Inde est
H
AY ENTIKOC auctoralis.
17 = ½ 11 : Proselitus aduena.
18* = ½ 11 : XEYMAI fusio diriuatur a uerbo exeo 55 ^ est fundo.
P
19* = ½ 11 : O WPA, idest pomum, unde et O WPICNON, idest P
P F
pomatio et O WPO OPOC, idest pomifer.
L
20* = ½ 11 : CTI BW, idest splendeo, et ab eo CTI BOTITA, idest L
splendentia.
H
21* = ½ 11 : AP PAC, idest articulos.
L
22* = ½ 11 : KAKOOE OC, idest uituperator, uel maliuolus aut mali -
L
loquus, uel KAKOZH OC, idest malus aemulator.
23* = ½ 12 : CYN est con 56, TON articulus, OYPANON, idest caelum,
G
KAI est et, CYN est CON, TYM articulus, HN est terram, E EI D
G P
est oportebat, HMAC nos, A A ITE dilecte, MH est non, OIH-
crit Paris. Lat. 1880. On a mis entre crochets obliques les vedettes des gloses
42 5
Ex epistula beati Hieronymi ad Rusticum monachum 4 = Ep. 125
1 = ½ 3 : Gangen fluuius qui et Gion
ignem effundere.
uirentes exsuperat.
ris leones sunt atque facie aquilis similes, equis uehementer infesti ;
nianum 4 = Ep. 48
1 = ½ 21 : Subare, idest luxuriari.
45 5
Ex epistula beati Hieronymi ad Domnionem 4 = Ep. 50
1 = ½ 1: 5 Categorias, 4 idest praedicantia.
locus.
46 5
Ex epistula beati Hieronymi ad Hedibiam 4 = Ep. 120
1 = ½ 8, 5 : Anagoge excelsa intelligentia uel superior sensus dicitur.
47 5
Ex epistula beati Hieronymi ad Algasiam 4 = Ep. 121
les graeca collecta ex hieronymo 97
(premieére partie)
Reginald Lane Poole, cur. H. W. C. Davis, 1927, reè impr. Oxford, 1969, p. 211 -226.
tardo -antique et meèdieèvale offertes aé Franc°ois Dolbeau par ses eèleéves, reèunies par M. Goul -
let, Turnhout, 2009 (Instrumenta patristica et mediaevalia, 51), p. 919 -956.
(3) Bernard eè tablit dans sa summa un rapport eè troit entre les divisions de la
Turcan -V., Le prosimetrum des artes dictaminis meèdieè vales (xii -xiiie s.),
e
Beéde : A.-M.
in Archivum Latinitatis Medii Aevi, t. 61, 2003, p. 111 -174 (p. 145-146) ; or, aé ma
connaissance, un seul auteur eè voque une ideè e proche, le ps. Demetrius de Phaleé re
dans le De elocutione ½ 4 sqq., dont ne nous est connue qu'une traduction latine, ni
Wall, A medieval Latin lersion of Demetrius `De elocutione', edited fo the first time from a
fourteenth century manuscript at the University of Illinois, with an introduction and critical notes,
prosaici dictaminis issues de son eè cole citent un patriarche d'Aquileè e (sur les rapports
(4) Nuovi testi di ars dictandi del xii secolo : i û Modi dictaminum ý di maestro Guido e l'in -
segnamento della lettera d'amore. Con edizione delle epistole a e di Imelda, in Studi mediolatini e
volgari, 2009/2, p. 109 -136 ; je remercie les auteurs de m'avoir proposeè de lire ce
(5) Dans la summa, rien ne soutient cette hypotheé se, ni meême celle d'un eètat cleè-
plus tard selon E. Bartoli, met en sceéne û B. Dei gratia clericus et tullianus imitator
dictus, Guidoni suo karissimo sotio (...)ý (Mantova, B. Com., 32, f. 79v), donnant
une information sans ambigu|ë teè. Les autres exemples appeleè s aé l'appui de l'hypo -
theése, comme û Ber. Aretine ecclesie plebanus licet indignus, G. suo karissimo filio
salutem, cum omni prosperitate ý (OD [VIa], viii), ou û Ber. Sancte Marie pleba -
nus licet indignus, G. dilecto suo clerico ý (Savignano 45 f. 140, modeé les de lettres de
Guido) concernent en revanche des personnages sans rapport avec le monde de l'en -
seignement (le meê me recueil, f. 136v, cite d'ailleurs un û Guilielmus sancte marie
plebanus ý) ; comme le reconna|ê t E. Bartoli (p. 126), tous les couples B. (ou Ber -
nardus) / G. (ou Guido) des exemples ne peuvent eê tre mis sur le meê me plan ni
concilieès ; aussi l'hypotheé se d'un ma|être Bernard plebanus de Santa Maria a Buiano,
fondeè e surtout sur les Ýuvres de Guido, me semble -t-elle fragile. Guido, comme le
montre treés bien E. Bartoli, peut avoir eu acceé s aé des archives des comtes Guidi
mentionnant des personnages inconnus de Bernard lui -meême ; l'on peut se deman -
der, aé la lumieé re des donneè es reèunies par E. Bartoli, si l'eè leèment areè tin (et casentin)
treés preèsent dans les Introductiones n'est pas aé mettre aé son actif.
(6) M. Klaes, Die û Summa ý des Magister Bernardus. Zu Uë berlieferung und Text -
geschichte einer zentralen Ars dictandi des 12. Jahrhunderts, in Fru«hmittelalterliche Studien,
(7) Elle distingue en particulier de la summa de Bernard deux textes donneè s par
Ch. H. Haskins comme des teè moins de celle -ci : le De competenti dictaminum... de
Wien, Oë NB, 246 f. 51 -57v (ms I de Haskins, qui a cru qu'il s'agissait de la Summa
le liber artis omnigenum dictaminum de ma|être bernard, i 101
parce que cette en reprend le prologue en vers; il s'agit en fait d'un texte
composeè sans doute dans le sud de la France entre 1204 et 1214, attribueè aé tort aé
ars
de 32
Lo
« fstedt, Filologia mediolatina -
(olim A.II.1) (ms. principal, = ms. D de ), Ýuvre treés lieèe aé Arezzo et dans
Introductiones prosaici dictaminis a Bernardino utiliter composite Mantova, B. Com.,
par Haskins.
Introductiones prosaici dictaminis
(9) Un premier reèsumeè, datant de 2006, peut eêtre modifieè sur certains points:
http://aedilis.irht.cnrs.fr/manuscrit/bernard de bologne.htm. A. M.
- - - ,
Turcan - V.
grande partie de cet ouvrage: ses apports sont donc deèjaé inteègreès dans la û tesi di
laurea ý d'E. Bartoli, aé para|être dans la collection û Edizione Nazionale dei Testi
Mediolatini ý (je remercie F. Stella de m'en avoir communiqueè un premier eètat),
dans (cit. supra), et utilises aé l'adresse http://tdtc.bytenet.it/comuni
cati/materiale%20per%20seminario.doc.è Dans les pages qui suivent, le texte de Ber
Nuovi testi... -
nard est citeè d'apreés l'eèdition aé para|être, sous le sigle deèsignant l'ensemble des
-
Je ne reviens pas ici sur les Rationes dictandi de ma|être Bernard, dont
un seul manuscrit complet nous est conserveè , Mu«nchen, BSB, lat. 14784
(xii) f. 3-35v (f. 38-43v figure du mateèriel faisant probablement partie
du meême dossier preèparatoire aé la summa) ; trois autres manuscrits en
10
transmettent de brefs extraits aé l'inteèrieur de compilations . Selon
M. Klaes, ma|être Bernard consideèrait sans doute les Rationes dictandi
11
comme un texte temporaire et ne les destinait donc pas aé la diffusion .
Elles ont neèanmoins exerceè une grande influence sur l'ars dictandi ulteè-
rieure, reflet peut-eêtre des cours dispenseès par Bernard plus que d'une
diffusion eècrite de son traiteè. Pour l'essentiel, la matieére de la summa de
Bernard de Bologne est deèjaé preèsente, avec ses principales caracteèristi-
ques : un plan meèthodique, un enseignement sur les cinq parties de la
lettre ^ qui deviendra graêce aé lui la vulgate mais qui, contrairement aé
12
ce que l'on eècrit souvent, lui est anteèrieur ^, un deèveloppement sur
les possibiliteès de suppression de telle ou telle des cinq parties.
(10) Le Repertorium preèsente comme des teè moins aé part entieére des extraits inclus
dans des compilations ulteè rieures, qui releévent plutoê t de la tradition indirecte.
A mes yeux, nous ne posseè dons qu'un seul vrai teè moin des Rationes dictandi.
(13) Je deèsigne par le terme geèneèrique summa le traiteè d'ars dictandi de Bernard,
entendu au sens eè troit (son traiteè de prose eè pistolaire) aussi bien qu'au sens large
que je propose de reètablir. C'est ainsi que l'on deè signe traditionnellement son ars sur
la prose, bien que ce titre ne se trouve que dans l'un des teè moins conserveè s (M.
(14) La preèsentation de Ch. H. Haskins, bien diffeè rente, a eèteè reprise par
M. Brini Savorelli : la reè daction de Savignano serait la premieé re, les reèdactions
fait, l'on ne parvient aé une bonne compreè hension du probleé me qu'en distinguant
soigneusement, comme l'a fait M. Klaes, le texte de Bernard de ses avatars posteè -
le liber artis omnigenum dictaminum de ma|être bernard, i 103
15
culieérement riche pour une ars dictaminis . Dans la preèsentation qui
suit, sont deèsigneès par des sigles les manuscrits utiliseès dans l'apparat
de mon eèdition du texte de Bernard, fondement et reèsultat tout
ensemble de l'histoire du texte dont les grandes lignes sont preè senteèes
ici.
(= Bu)
Vaticano, BAV, Vat. lat. 9991 (xiii in) f. 97-104v (texte incomplet)
trique dans V.
versification, mais elle inclut une exceptio sur les couleurs de rheè torique
de proverbia rimeès en prose, et surtout d'un traiteè des privileéges deè veloppeè
(le De doctrina privilegiorum), qui n'existe pas dans les autres reè dactions ;
ce texte a sans doute eè teè reèdigeè vers 1147 et reèactualiseè entre 1158 et
rieurs, et en distinguant dans les versions de la summa elle-meême le texte de base des
(15) Elle est neè anmoins sans commune mesure avec celle de Bernard de Meung,
dont le traiteè est posteèrieur d'une trentaine d'anneè es, ou des trois grands dictatores
bolonais du premier tiers du xiiie sieécle, Boncompagno, Bene et Guido Faba. Pour
une liste des teèmoins et des extraits de la summa, se reporter au Repertorium, p. 27-37.
M. Klaes ne connaissait pas le ms. KÖbenhavn, Kongelige Bibliotek, Fabricius 91 4³, sans
doute l'un des plus anciens teè moins de la reè daction B, dont le texte est complet et de
bonne qualiteè ; il a eèteè signaleè et utiliseè par Ch. Vulliez (Ch. Vulliez, Des eècoles de
l'Orleèanais aé l'universiteè d'Orleèans [x -deèbut du xiv e sieécle], theése dact., Paris, 1993,
e
t. IV, p. 25-32).
104 anne-marie turcan-verkerk
pontificaux (j'y reviendrai eè galement). Les teè moins de cette reè daction,
Bruxelles, BR, 2067 -2073 (2070) [VdG 368] (Stavelot, xiii ) f. 92-104
(= Br)
1180) f. 99-129 (= K)
texte de base n'eè tait pas treé s eèloigneè de celui de la reèdaction A ; comme
recueil plus vaste, datable par ses derniers eè leèments des anneèes 1160. Ce
16
manuscrit se compose pour l'essentiel de deux parties : les f. 1 aé 112v
M. Klaes, dans son eètude sur la summa de Bernard, n'a voulu consi-
deèrer comme la summa proprement dite que le traiteè concernant la
prose (dans Savignano 45, f. 2-37v) : en somme, la partie commune aux
trois reèdactions identifieèes, ce qu'elle appelle le û noyau stable ý
. A plusieurs reprises, elle deèsigne les deèveloppe-
17
(û Kernbestand ý)
ments sur les couleurs de rheètorique et sur la versification comme des
additions qu'elle met sur le meême plan que la Doctrina privilegiorum de
la reèdaction B (û Einbeziehung unterschiedlicher Zusatztraktate ý
p. 206, û Traktat-erga«nzungen ý p. 211), mais sans jamais s'expliquer
sur ses raisons de les consideèrer comme telles ; pour elle, on ne peut dis-
tinguer ce qui revient ou non aé Bernard, ce qui fait partie ou non de la
18
summa . Les deux traiteès de versification que l'on trouve en compagnie
19
de la summa dans certains manuscrits sont connus depuis 1871 , le
traiteè de prosodie eètant demeureè ineèdit. Leur datation traditionnelle,
e
qui les fait remonter au plus toêt aé la fin du xii sieécle, et le fait qu'ils
soient connus par ailleurs semblent avoir confirmeè M. Klaes dans
20
l'ideèe qu'ils ne faisaient pas partie de la summa , malgreè la datation du
e
manuscrit de Graz (xii sieécle) et de la collection transmise par le
manuscrit de Savignano, associeèe au travail de Guido vers 1160. Cette
fac°on d'envisager la summa a orienteè l'eètude des diffeèrentes reèdactions,
dont on retire l'impression que Bernard lui -meême n'a jamais travailleè
et remanieè qu'un traiteè de prose eèpistolaire, dont un premier eètat
serait les Rationes dictandi, et un second ce fameux û noyau stable ý de
la summa, que les diverses branches de la tradition accompagnent ou
non d'appendices, et dont elles modifient plus ou moins leè geérement les
coordonneèes spatio-temporelles.
(17) M. Klaes, Die `Summa'..., p. 206, p. 211 ; sommaire avec incipit p. 214 -
215.
auf Magister Bernardus zuru« ckgehen und daher zum Bestand der `Summa' zu rech -
nen sind, ist ungekla« rt. ý (il s'agit ici de la collection d'exordia, des exceptiones, des
(19) Ëd. F. Zarncke, Zwei mittelalterliche Abhandlungen u« ber den Bau rhythmischer
Verse (communication du 28 oct. 1871), in Berichte u« ber die Verhandlungen der ko« niglich
1871, p. 34 -96.
l'origine, mais ont connu une circulation indeè pendante par la suite.
106 anne-marie turcan-verkerk
(22) Il se trahit parfois, par exemple An Italian..., p. 117 : û we have here the
(24) C'est une eè vidence pour G. Vecchi, Le scuole musicali, dans l'ouvrage collec-
tif Le sedi della cultura nell'Emilia Romagna. L'etaé comunale, Milan, 1984, p. 175 -193
(p. 176, p. 181) ; Id., Il magistero delle artes nello studio bolognese, il secolo xii e l'opera di
Bernardo nel cod. 45 della Biblioteca dell'Accademia di Savignano sul Rubicone, in Studi in
e
(25) En particulier graêce aé l'existence d'E. Faral, Les arts poeètiques du xii et du
e
xiii sieécle. Recherches et documents sur la technique litteè raire du moyen aê ge, Paris, 1924
238). Voir la bibliographie donneè e par D. Kelly, The Arts of poetry and prose, Turn -
(26) J. Leonhardt, Dimensio syllabarum. Studien zur lateinischen Prosodie - und Vers-
lehre von der Spa« tantike bis zur fru« hen Renaissance. Mit einem ausfu« hrlichen Quellenverzeichnis
bis zum Jahr 1600, Go«ttingen, 1989 (Hypomnemata, 92), extreê mement utile malgreè
(27) Ëd. O. J. Blum, Alberic of Monte Cassino and the Hymns and Rhythms attributed to
saint Peter Damian, in Traditio, t. 12, 1956, p. 87 -148 (p. 124 -127) ; G. Vecchi, Sulla
1960, p. 301-324 (texte p. 321-324) ; H. H. Davis, The `De rithmis' of Alberic of Monte
Cassino : A critical edition, in Mediaeval studies, t. 28, 1966, p. 198 -227 (texte p. 208 -
214 ; cf. G. Brugnoli, Per il testo del De rithmis di Alberico di Monte Cassino, in Benedic -
tina, t. 14, 1967, p. 38 -50) ; P. Ch. Groll, Das Enchiridion de prosis et de rithmis des
Alberich von Montecassino und die Anonymi Ars dictandi, Diss. dact. Freiburg i. Breisgau,
Florence, 2008 (Edizione Nazionale dei Testi Mediolatini, 21), cap. XIV, 3 -48,
p. 67-74.
(28) G. Mari, I trattati medievali di ritmica latina, in Memorie del R. Istituto Lom -
bardo di Scienze e Lettere, Milan, 20, ser. 3, t. 11 fasc. 8, 1899 (reè impr. chez l'eè d.
Arnaldo Forni, 1971 [Bibliotheca musica Bononiensis, Sezione V, 1]), aé lire avec
Id., Ritmo latino e terminologia ritmica medievale. Appunti per servire alla storia della poetica
nostra, in Studj di filologia romanza, t. 8, 1901, p. 35-88. Les textes de ce type n'ont pas
(29) P. Bourgain a souligneè cette faiblesse de toute eè tude fondeèe sur un tel cor -
pus (P. Bourgain, Le vocabulaire technique de la poeè sie rythmique, in ALMA, t. 51, 1992-
1993, p. 139-193 [p. 144 -146]). Meê me constat de la part de M. Fassler, Accent,
(30) Principe treés clairement eè nonceè par G. Mari , Ritmo latino..., p. 45-46.
(31) F. Zarncke , Zwei mittelalterliche Abhandlungen..., p. 41-48.
(32) F. Zarncke , Zwei mittelalterliche Abhandlungen..., p. 34.
(33) S. M. Wight , descr. du ms. : http ://scrineum.unipv.it/wight/Admo759.
htm
le liber artis omnigenum dictaminum de ma|être bernard, i 109
de Glasgow, in Studi medievali, n. s., t. 9, 1936, p. 18 -119 (p. 80 -83 ; Faral n'avait pas
(35) C'est en tout cas la configuration d'Admont, SB, 759 : f. 188v Regule de rith-
mis., f. 189 û Singula mente nota... ý L'indeè pendance de ce vers est en quelque sorte
confirmeèe par le reè sumeè du traiteè transmis par Verona, B. Cap., CCLXII [234]
f. 71v- 72 (v. infra), qui se termine par le dernier distique du û Philosophia suos... ý
(36) Et non l'ensemble du texte, comme semble l'indiquer, brieé vement, G. Vec-
montrerai ailleurs, le texte fait partie d'un ensemble plus vaste s'inspirant de ma|ê tre
6 6
constitue le recueil de Savignano sul Rubicone. Il s'agit d'un petit
volume de poche, d'environ 101 153 mm (justification 65 105 :
dim. au f. 9 ; 23/24 longues lignes par page), copieè sur des quaternions
37
de parchemin de qualiteè ineègale et parfois de reècupeèration , mais
(37) Texte infeèrieur gratteè par ex. aux f. 41v -50, 119v-120v, 156v jusqu'aé la fin
(on distingue au f. 159 les mots û Rodericus dei gratia... ý) ; piquê res indiquant un
} f. 1v Prologue en 19 distiques eè leègiaques preè sent dans toutes les reè dac-
39
tions de la summa (OD prol. I) , puis : Incipiunt capitula prosaici libri.
trare desiderantes...
f. 2v Quid sit dictamen et quot sint eius genera [premier chap. du prosaicus
vel mente retenta vel sermone aut litteris declarata. Dictaminum siqui -
tum est. Verum quoniam nostre intentionis est in hoc opere de prosaico
solum dictamine pertractare. quid ipsum sit et qualiter fieri debeat, bre -
40
viter prosequamur .
(...)
f. 37v ... nulla discretione providus. Nulla industria facetus (OD I).
(38) Description codicologique et histoire reè cente du ms., heureusement reè cu-
quattro maestri dello û studio ý di Bologna all'imperatore Federico I nelle Epistolae del detta-
tore Guido, in Atti del Convegno internazionale di studi Accursiani, Bologna, 21 -26 ottobre
1963, cur. G. Rossi, Milan, 1968, t. I, p. 131 -145 (p. 134-136, en part. n. 9) ; il
semble que cette datation d'A. Campana soit correcte, selon Mirella Ferrari que je
(40) Comme le montre l'ensemble des rubriques, que l'on ne saurait isoler les
unes des autres, ainsi que cette premieé re deèfinition, û in hoc opere ý deèsigne ici le
prosaicus liber dont les capitula ont eèteè donneès f. 1v-2, et non la summa elle-meême.
112 anne-marie turcan-verkerk
} f. 37v Incipit metrice scientie plena eruditio. a bernardo .M. diligenter edita.
Insinuandum est vobis prius, o socii, quomodo in doctrina ista vel ordine
f. 56v ... nisi non parvam metrorum copiam componamus (OD IIa).
41
Comme l'a indiqueè M. Klaes , cette premieére partie de la Metrice
scientie plena eruditio se retrouve, avec l'incipit û Litterarum ergo alie
sunt vocales alie consonantes... ý dans Admont, SB, 759 f. 1v-21v. Elle
est ineèdite.
Le traiteè que l'on conna|êt sous le titre De cognitione metri (que lui
donne le manuscrit d'Admont), ou, dans la publication de F. Zarncke,
, transmis par Admont, SB, 759 f. 21v-23v avec
42
De diversitate versuum
(42) Ce titre est celui du ms. de base de F. Zarncke, Leipzig, UB, 106 f. 2v -3v,
qui transmet le texte de fac° on isoleèe : eèd. F. Zarncke, Zwei mittelalterliche Abhandlun -
Prima igitur. et generalis divisio hec est. versuum alii exametri. alii pen -
tametri nuncupantur...
f. 58v ... Sunt forte alie carminum maneries. set has ad rudium doctri -
On trouve la meême signature interne dans Vaticano, BAV, Pal. lat. 1801
(= V) et dans Graz, UB, 1515 (= G), teèmoins de la reèdaction A de
Bernard ; en revanche, le manuscrit d'Admont (= Am) porte aé cet
endroit Didmari.
Singula mente nota que dogmata mira sequantur (OD III, prol.).
dum est quid sit rithmus. secundo unde dicatur. tertio. quibus modis
constituatur.
Ce texte, qui appara|êt dans Admont, SB, 759 f. 188v-193 sous le titre
Regule de rithmis, correspond en tout point aé Mari IV. L'incipit û De
tertio dictaminum genere... ý manifeste la coheè rence de l'ensemble,
bien destineè aé traiter des trois types de dictamina. On trouve dans ce
texte, comme dans le preèceèdent, l'emploi du mot maneries, propre aé
44
Bernard .
(44) Sur ce terme, A.-M. Turcan - V., La Ratio in dictamina..., p. 953, ainsi
auteur nommeè Bernard est fausse. Celui qui a reè digeè l'incipit s'est trompeè ou a
trompeè. Car le veèritable auteur est Marbode, dont nous retrouvons ici le De ornamen-
tis verborum. ý
116 anne-marie turcan-verkerk
46
de ma|être Bernard , l'auteur de la collection fait suivre ce traiteè , qui
preèsente en vers ce que preèsente en prose le Liber artis metrice de la
summa, d'une seèrie anonyme de 128 proverbes en hexameétres leèonins
(Walther, Initia, n³ 17893, avec un renvoi aé l'article d'E. Faral) :
...
Quod gerit in visu. fit certe spalangius 5 gl. id est buffo 4 usu
(OD [V]).
} f. 87v Incipiunt multiplices epistole que diversis et variis negotiis utiliter possunt
(47) Ëd. H. Bresslau, Die Werke Wipos, Hanovre-Leipzig, 1915 (MGH, Script.
(48) S 1-3 cf. Wipo 1-3 ; S 4 cf. Wipo 5 ; S 5 -8 cf. Wipo 8 -11 ; S 9 cf. Wipo 13 ;
S 10-12 cf. Wipo 16 -18 ; S 13 cf. Wipo 20-21 ; S 14 cf. Wipo 21 ; S 16 cf. Wipo 25 ;
S 17-18 cf. Wipo 29 -30 ; S 19-21 cf. Wipo 36 -38 ; S 22 cf. Wipo 40 ; S 23 cf. Wipo
tentia...
(49) V. Pini, Bernardus Bononiensis. Multiplices epistole que diversis et variis negotiis
} f. 113 Quibus ludus est animo. et iocularis cantio. hoc advertant ridiculum. est
} f. 113v Deus pater adiuva. quia mors est proxima. festina sucurrere. iam me vult
invadere... (CB 127 ; ce poeé me n'est connu que par le manuscrit des Car-
mina Burana et par Savignano 45, plus ancien, qui en donne une version
45, dans Archiv fu« r Kulturgeschichte, 50, 1968, p. 289-293 [p. 289-290]).
} f. 132 Socii vel amici ad amicum. Egregio socio G. omni probitate ful -
^ Guido Rainerii de Saxo podestat de Bologne (1151 -1155) est citeè dans
51
une formule de querimonia (n³ 46 f. 148v) ; dans les Epist. 17 et 18
(f. 139-139v), il est citeè en meême temps que Freèdeèric Dei gratia Romano -
^ L'Epist. 21 (f. 140v) cite un pape A., Freè deèric empereur des Romains,
et G. eèveê que de Bologne. Gerardus a eè teè eèveêque de Bologne entre 1145
et 1165. Le pape A. peut aussi bien eê tre Adrien IV, mort en septembre
Milanais apreé s la deuxieéme deèclaration de guerre par Freè deè ric, en 1159,
Milan que le 31 mai 1161, met le sieé ge devant Milan en aouê t 1161 ; apreés
Ce recueil a donc sans doute eèteè constitueè un ou deux ans apreés le preè-
ceèdent. On y reconna|êt plusieurs exordes nettement dans la manieére
de Bernard, ainsi qu'un exorde (Epist. 30, f. 143) dont on ne retrouve
une variante que dans la collection associeè e aux Introductiones prosaici
dictaminis dans Mantova, B. Com., 32 (= Ma), n³ 119) ^ ce qui tendrait
aé prouver l'intervention de Guido dans ce texte. Le recueil se termine
f. 153v par un petit chapitre intituleè Que sunt [sic] vitia dictaminis. Vitia
27-28 (142v-143), et texte complet de l'Epist. 35 (f. 144v -145). Celle-ci mentionne
un ma|être Gandulphus, sans doute Gandolfo di Bologna, glossateur du Deè cret, dont
vero que in hac arte maxime sunt vitanda hec sunt. Ut si aliqua dictio
desinit in vocali..., qui se trouve dans les Introductiones prosaici dicta-
52
minis .
Suivent quatre vers :
Mantova, B. Com., 32, f. 88v ; Le ms. S numeè rote les vitia aé l'encre rouge.
tis ý, dialogue entre Pierre et le Christ (PL 171 col. 1284). On trouve ces vers, par
ex., dans un ceè leébre recueil d'artes dictandi, Mu« nchen, BSB, lat. 19411 f. 56, et dans de
Variante eè d. par B. Haureè au, Les meèlanges poeètiques d'Hildebert de Lavardin, in Notices
et extraits..., t. 28/2, 1878, p. 289 -448 (p. 398), d'apreés Paris, BNF, lat. 3761 f. 72 et
Baluze 120 f. 372 : Interrogatio. Omnibus exutos nos et tua iussa secutos / Quae
maneat merces ? Dic, rex, qui cuncta coerces. Responsio. Ante meum vultum cum nil
[Metri]cum proemium
^ Odor bonus
(56) La pseudeè pigraphie est encourageèe par la ceèleèbriteè, or Bernard est presque
un inconnu.
(57) Inclus ici dans le recueil, mais d'attribution plus que douteuse.
le liber artis omnigenum dictaminum de ma|être bernard, i 123
(61) M (clm 14784), Mu (clm 17209), L (Leipzig, UB, 106), S (Savignano 45),
(62) Je reviens plus avant sur le v. 3 citeè comme exemple au ½ 11 d'OD IIb :
û Laudibus eximiis Bernardi facta notemus ý, car le preè nom a eèteè modifieè dans
tion font l'eèloge de la novitas, pourvu qu'elle soit utile : d'une nouveauteè
radicale donc, comme l'indique le terme antique. De quoi s'agit -il ?
Sans doute, de la nouveauteè que constitue au milieu du xiie sieécle cette
nouvelle ars dictaminis alliant traiteè de la prose et traiteè de versification
meètrique, mais pas seulement. C'est dans le prologue du livre III que
l'on retrouve la mention des moderni (OD prol. III v. 5). L'auteur y
insiste sur la tripartition des genera dictandi, le triplex dictamen (v. 7), sou-
lignant la supeèrioriteè musicale du troisieéme type, le rithmus, sur les
potentialiteès deèjaé eèleveèes du versus (poeèsie meètrique) et de la prose
(v. 9 sqq), en particulier quand ils sont meêleès l'un aé l'autre (cum). Le
vers rythmique appara|êt presque, dans cet eèloge, comme une alliance
parfaite du versus et de la prosa, analogue aé celle des mateèriaux preè-
cieux d'un bijou, ici mateèriaux sonores (v. 11 sqq). Mais il n'existe pas
d'enseignement sur la poeèsie rythmique, et le deèbutant risque de se
perdre dans les chemins de traverse : û ut non ergo rudis lector per
devia currat / Amodo de rithmis dogmata vera dabo ý (v. 15 -16). Il
faut donc, toujours sous forme breéve, eèdicter des reégles, une ratio, afin
de consacrer une compeètence (peritia), baêtir meême dans ce domaine un
enseignement speècifique, normatif, sur lequel le dictator insiste plus que
jamais (dogmata v. 16, 18, et hexameétre introductif). En rattachant la
poeèsie rythmique au domaine de la musique, l'auteur l'introduit au
sein de la philosophia (v. 1-4), c'est-aé-dire de l'enseignement de niveau
supeèrieur. La phrase introductive du traiteè de poeèsie rythmique (OD
III, i, 1) est ensuite baêtie sur le meême modeéle que celle qui ouvre le
traiteè sur la prose, avec le meême vocabulaire.
Tout le prologue du livre III insiste sur la notion de plaisir, en eè cho
au letari de la commendatio additionis du prologue geèneèral. La nouveauteè
radicale, agreèable et scandaleuse, que deèfend cette commendatio, c'est en
effet la poeèsie rythmique, et surtout le fait que la poeèsie rythmique
tamen est novitas utilitate carens, / Sed bene vivacis redolent compendia sensus, /
L'accent ayant eèteè mis sur les trois livres theèoriques, Bernard a proceèdeè
aé une espeéce de reèeèquilibrage de sa matieére, sans doute afin d'alleèger
le livre sur la prose. En effet, dans les reèdactions A et B, le recueil de
modeéles d'exordia fait partie du û noyau stable ý de la summa. En
revanche, dans le manuscrit de Savignano, la seè rie des exemples d'exor-
dia, remanieèe, fait pendant aé la seèrie des modeéles de lettres ^ une ideèe
dont l'inteèreêt n'eèchappera pas aux dictatores franc°ais de la fin du xiie
sieécle. La preèsence de ce recueil de modeéles de lettres contribue aé disso-
cier davantage la seèrie d'exemples de la preèsentation theèorique des
types d'exordia, treés syntheètique et assortie de quelques exemples seule-
ment (f. 30-33v), dont les cateègories sont reprises meèthodiquement :
cela repreèsente, au niveau de la construction du traiteè, un grand pro-
65
greés . Le recueil de lettres a neèanmoins eèteè eètroitement rattacheè au
projet d'ensemble. Il fait un renvoi au livre I, au moins dans un cas, aé
propos des vers utiliseès comme salutationes : û ... etc., ut supra descripti
sunt ý (OD VIa, Epist. i, 5). Il ne s'agit pas de simples modeéles tout
constitueès. Chaque type de lettre est deècoupeè meèthodiquement ; pour
chaque partie sont proposeèes des variantes. Celles-ci sont parfois intro-
duites par un petit exposeè theèorique qui rappelle l'enseignement du
livre I au moment de l'exercice pratique. Il s'agit en fait d'un recueil
d'exercices pour celui qui, comme l'a indiqueè Bernard au deèbut de son
Ýuvre, veut se former tout seul, en meême temps que d'une reècapitula-
tion, par la pratique, de l'enseignement dispenseè dans les livres preèceè-
dents. Les exordia, eèleèments de la summa deés l'origine, viennent ainsi
conclure un recueil treés eèlargi, qui se compose de deux grands ensem-
bles : trois livres theèoriques, et une seèrie d'outils, de recueils de preècep-
tes et de modeéles dans lesquels puiser aé loisir, qui font reèfeèrence aé la
partie theèorique et lui servent d'applications, faisant de l'ensemble un
instrument peèdagogique complet.
Apparemment, les recueils de lettres et d'exordia n'ont eèteè conc°us
comme tels qu'assez tardivement. Il n'est pas indiffeè rent qu'ils soient
mateèriellement seèpareès, dans le manuscrit, d'un premier ensemble
constitueè par les trois livres theèoriques et les exceptiones sur les fleurs de
rheètorique en prose et en vers. On peut sans doute preè ciser dans quel-
les circonstances ils ont eèteè composeès et rattacheès au reste de l'Ýuvre
bernardine, bien que les lettres ne comportent pas d'indice de data -
tion.
(65) Confondus dans la theè orie avec la technique de la captatio benevolentiae, les
exordia sont dans la pratique des exordia aé part entieére, ce qui preèpare l'eèvolution de
cette partie de la lettre chez les dictatores bolonais, comme Guido Faba, qui leur
Epist. VIa, v
Narratio.
Narratio.
Narratio.
plenarie contulisse. ý
Petitio.
quas noviter construxistis, clerico vestro mittatis, et quid mihi sit facien -
Petitio.
obedire volenti. ý
Petitio.
^ Traces d'inacheévement ?
que Bernard a passeè la main aé son disciple Guido, qu'il a abandonneè son enseigne-
ment public.
132 anne-marie turcan-verkerk
(68) Guido est l'auteur de Modi dictaminum datables de 1159 selon M. Klaes,
1155-1168 selon E. Bartoli, reèdigeès peut -eêtre aé Bologne selon M. Klaes (Repertorium,
p. 69-70), mais exploitant des archives des comtes Guidi selon E. Bartoli (texte ineè -
dit, consulteè dans le teè moin unique Verona, B. Cap., CCLXII [234] f. 50v -51v et 58-
45).
articulum. ý ; cf. aussi au deèbut du livre II des Rationes dictandi : û deinceps tamen ad
alia subtilius pertractanda in Dei nomine flectemus articulum. ý (clm 14784 f. 15).
134 anne-marie turcan-verkerk
^ Un premier eètat du traiteè de prosodie, treés bref, nous est transmis par
le teèmoin unique des Rationes dictandi compleétes, Mu«nchen, BSB, lat.
ment, a presque sa physionomie deè finitive. Autres teè moins : Mu« nchen,
BSB, lat. 17209 f. 64-65v (Mu) pour les deux parties ; Leipzig, UB, 106,
une version datable des environs de 1145, celle -laé preèciseèment que l'on a
rec°ue et retravailleè e pour former la reè daction A (le texte de Graz, UB,
1515 [G] est particulieé rement proche de celui du ms. E). Le texte eè tait
manuscrit Admont, SB, 759 (Am), qui appartient aé cette strate de l'his -
toire du texte, prouve que cet eè tat comprenait deè jaé l'ars rithmica.
136 anne-marie turcan-verkerk
^ Ces traiteès avaient eèteè ajouteès tels quels aé la summa sur la prose. Dans
un dernier temps, Bernard a poli les transitions entre les manuels, dont il
a fait trois livres d'un traiteè plus unifieè . Cela explique quelques diffeè ren-
nous connaissons par Savignano 45 (S), est de treés peu posteèrieur au preè-
ceèdent, qui peut en avoir eè teè le prototype.
1. Une premieére esquisse dans Mu«nchen, BSB, lat. 14784 (mss M, Mu, L)
On ne s'est pas aviseè de la preèsence des traiteès de prosodie et de ver-
sification hexameètrique, sous une forme un peu diffeèrente de celle que
l'on connaissait par le teèmoin d'Admont, dans le plus fameux des
manuscrits d' ars dictandi que nous posseèdions, Mu«nchen, BSB, lat. 14784
e
(= M, seconde moitieè du xii s., Pru«fening puis St. Emmeram) 71
; il est
ceèleébre surtout parce qu'il transmet, dans une seconde partie, un cor -
pus des Ýuvres d'Albeèric du Mont-Cassin longtemps consideèreè comme
le meilleur teèmoin et le plus complet. Ce teèmoin unique du texte
complet des Rationes dictandi attribueèes maintenant aé Bernard, version
preèparatoire aé la summa comme l'a deèmontreè M. Klaes aé la suite d'une
72
suggestion de H. Kalbfuss, Ch. H. Haskins puis M. Brini Savorelli ,
(71) Le û manual of poetry ý est brieé vement mentionneè par W. D. Patt , The
(72) H. Kalbfuss , Eine Bologneser Ars dictandi des XII. Jahrhunderts, in Quellen und
Forschungen aus italienischen Archiven und Bibliotheken, 16/2, 1914, p. 1-35 (eèd. des
modeé les de lettres p. 14 -35) avait montreè la deèpendance des Introductiones prosaici dic -
fait suivre les Rationes d'une petite ars dictaminis d'origine bolonaise
73
datant des anneèes 1130 et attribuable aé Bernard, la Ratio in dictamina ,
d'un deèveloppement sur la captatio benevolentiae largement emprunteè aé
l'Ad Herennium, et enfin d'un traiteè de prosodie et versification
meètrique (f. 38-43v), que suivent immeèdiatement les Ýuvres rheètori-
ques d'Albeèric du Mont-Cassin.
1. Ars dictandi qua vulgo utimur, alia est metrica, alia prosaica.
sure ille hac similitudine pedes vocantur, quia sicut incedens per viam
fungitur officio pedum, ita etiam carmina que per mensuras suas decur -
greco proson, id est absolutum, nomen accepit, quia nulla regula pedum
tes, quantum ad hanc artem utile est. Quid enim sit littera vel sillaba,
alias dicitur, hic vero non expedit. [f. 38v] Nam f, utrum sit muta vel
(73) A.-M. Turcan - V., La Ratio in dictamina..., p. 921-948. Le texte serait d'ori -
(74) Deés cette premieé re version appara|ê t donc la formule typique, qui forme
Exemplum .
(75) Sur ce sujet, D. W. Anderson , Medieval teaching texts on syllable quantities and
the innovations from the school of Alberic of Monte Cassino, in Latin grammar and rhetoric.
From classical theory to medieval practice, cur. C. D. Lanham , London-New York, 2002,
p. 180-211 (p. 181 sqq).
le liber artis omnigenum dictaminum de ma|être bernard, i 139
commentaire de Remi d'Auxerre aé l' û Ars minor ý de Donat, in A Gustavo Vinay = Studi
une notice sur ce ms., indique que les Rationes dictandi occupent les f. 2 -43v (F. J.
que les Rationes dictandi ne vont pas au-delaé du f. 35v, oué commence la Ratio in dicta-
mina (Die û Summa ý..., p. 215, et Ead., in Repertorium, p. 25) ; elle ne veut donc voir
(78) Sur les liens que l'on peut eè tablir entre le corpus transmis par le clm 14784
et les travaux de ma|être Bernard, A. -M. Turcan - V., La Ratio in dictamina..., p. 924-
930.
(79) Les traiteès sur la longueur des syllabes d'Albeè ric, qui ne sont connus que
par le ms. Vaticano, BAV, Ottob. lat. 1354, n'ont eèteè inclus dans aucun des teè moins du
[E f. 52]
(cf. OD I, 1). Litterarum ergo alie sunt vocales, alie consonantes. Voca -
tur...
des deux corpus d'Ýuvres d'Albeè ric, ces traiteès ne lui eètaient pas encore familiers. Il
rapports entre ces textes, mais eè tait encore enfermeè malgreè lui dans l'hypotheé se
de l'Ambrosienne et Bernard de Bologne dans ses diffeè rentes versions, mais Bernard
a sans doute exploiteè toute l'Ýuvre prosodique d'Albeè ric : sur ces manuels et leurs
ms., B. Bischoff (À)-M. Lapidge, Biblical commentaries from the Canterbury school of
England, 10), p. 275 -287 (p. 283 pour ce texte), mentionnent seulement f. 252 -254
Mirella Ferrari que je dois, outre cette reè feèrence, une meilleure datation de l'addi -
tion, sans doute anteè rieure au traiteè de Bernard de Bologne (ce qui n'exclut pas en
theèorie qu'elle soit lieè e malgreè tout au travail de Bernard dans les anneè es preèceèden-
tes).
142 anne-marie turcan-verkerk
d'Albeèric, parfois plus apparenteèe aé Ambr., mais que je n'ai pas retro-
uveèe. Ce n'est donc ni aé la tradition de Tebald de Plaisance, ni aé celle
des artes lectoriae, mais aé la tradition cassinienne que Bernard s'est
85
volontairement rattacheè . Un manuscrit comme l'Ottob. lat. 1354, qui
transmettait aussi le De finalibus de Servius et le De arte metrica de Beéde,
aurait pu servir de point de deèpart aé ses travaux sur la meètrique.
Le bloc nouveau n'est pas encore parfaitement inteè greè aé l'ensemble
initial, dont certaines parties semblent faire deèsormais double emploi,
en particulier en ce qui concerne les reé gles geèneèrales. Nous verrons
bientoêt comment Bernard a progressivement reèsolu ce probleéme.
(85) Le roêle de Bernard dans la transmission de ces reé gles au xiie sieécle a eèteè
compleétement ignoreè de J. Leonhardt , mais aussi de D. W. Anderson , Medieval
teaching texts ..., en particulier p. 193 -202.
et sous la plume de Bernard que nous avons les attestations les plus
anciennes de cette acception du mot et le premier vrai deè veloppement
de la meèthode, toutes les autres attestations se trouvant dans des traiteè s
posteèrieurs aé Bernard (Paul le Camaldule, Pierre de Creèmone etc.).
C'est faute de conna|être ma|être Bernard que J. Leonhardt attribue
, dont je mon-
87
cette nouvelle acception du terme aé Pierre de Creèmone
trerai ailleurs qu'il n'est que l'heèritier tardif de Bernard. Avant cet
emploi, me semble-t-il, la diminutio deèsigne chez les grammairiens le
passage d'un mot aé son diminutif (en geèneèral plus long que le mot sim-
ple) ou le diminutif lui-meême, et non la reèduction progressive d'un
. Bernard suggeèrait-
88
terme aé des mots de la meême famille plus courts
il, avec cet alii, sa dette aé l'eègard de Servius, ou cherchait-il le soutien
d'une vague auctoritas pour sa meèthode pratique, peut-eêtre un peu dou-
teuse pour de purs meètriciens ? Ce dernier proceèdeè ne lui est pas eètran-
ger : ainsi invoque-t-il, pour soutenir une curieuse theèorie faisant du
vers l'uniteè de mesure de la prose, l'autoriteè de Beéde le Veèneèrable,
alors que ce texte demeure introuvable aussi bien chez Beé de que dans
. Il reste neèanmoins pos-
89
les textes qui lui sont faussement attribueès
sible que Bernard ait adapteè une acception de diminutio que l'on trouve
au livre III des Noces de Martianus Capella (½ 302 û ...itaque quotiens
dubitamus de nominis enuntiatione, diminutionem eius consule -
mus... ý) : si je comprends bien, le terme deè signe dans ce texte le pro-
cessus par lequel on deètermine la longueur de la finale des mots en -is aé
l'aide du geènitif (il s'agit d'une extension de la meèthode par laquelle
les grammairiens utilisent le diminutif d'un mot pour eè valuer la lon-
gueur de sa syllabe finale). C'est en ce sens qu'il reconna|ê trait une
dette aé l'eègard de ses preèdeècesseurs, bien que l'application du mot aé la
meèthode servienne et la geèneèralisation de cette meèthode soient, jusqu'aé
90
nouvel ordre, entieérement siennes .
Bernard prend plus d'assurance dans la version de E, qui consacre aé
la diminutio un chapitre aé part entieére (VIII), et la vante comme une
(88) Bernard adopte donc un sens plus matheè matique de diminutio, deètail qui
concorde assez bien avec ses compeè tences musicales. Diminutio est un terme appreè cieè
de Bernard de Bologne, qui l'emploie eè galement pour deè signer le processus d'abla -
(90) Il ne me semble pas que Bernard ait utiliseè le traiteè de meètrique de Martia -
p. 129-144 ; texte consulteè dans Oxford, Bodl. Libr., Addit. C 144 [Madan 28188]
f. 132- 136).
144 anne-marie turcan-verkerk
meèthode infaillible. Si un mot est trop long et inusiteè pour que l'on
puisse deèterminer la longueur de ses syllabes meèdianes d'apreés une
reégle ou un exemple, on isole des mots de la meême famille dont l'ac-
cent tonique, progressivement, reèveéle la longueur de toutes les syllabes
meèdianes : par exemple,
(91) La lec°on certa est attesteè e par le prologue du traiteè de versification ryth -
d'Alexandre de Villedieu.
(94) Je n'entre pas ici dans la question deè battue de l'attribution de ce traiteè aé
Hraban et de l'usage eèventuel que Bernard aurait pu en faire. Ce point sera abordeè
(95) Je renvoie pour l'eètude de ces textes, et la discussion sur ce qu'ils entendent
par sonoritas, aé Forme et reèforme. Enjeux et perceptions de l'eè criture latine en prose rimeè e (fin
du xe - deè but du xiiie sieécle), 400 pages ; publication preè vue dans la Bibliotheéque des
ordre de reè f. pour les chap. (ordre des chap. (ordre des chap. par rapport (ordre des chap.
quaternellus
* : ½ avec correspondance par rapport aé GS)
dans M Circulation en .
#Siquis... #Quidsit...
[IIa] Introduction pros.
#Insinuandumestvobis...
I (les lettres de l'alphabet) I (les lettres de l'alphabet) = E
fin du ½ 1 ½ 7 = E
½ 4, 5 ½ 5, 4 = E
*½ 7-10 ½ 10
*½ 11 ½ 11
*½ 13 ½ 12
*½ 2 ½ 28
*½ 4 ½ 35
*½ 6 cf. ½ 34
*½ 1 cf. ½ 45
*½ 3 cf. ½ 52
*½ 2 et 3 cf. ½ 14
*½ 4 cf. ½ 15
*½ 5 cf. ½ 16-17
[verbes et noms])
cf. ½ 2 cf. ½ 1, 8 = E
le liber artis omnigenum dictaminum de ma|être bernard, i 149
IX (initiales des deriveès
[verbes]; diffeèrencesè entre
homonymes)
½16- ½ 2-7 =E
½7 X (diffeèrences entre =E
homonymes)
X (reégles des syll. XV (reéglesdes syll. [XIV]
initiales: A ante b...) initiales: #A ante b...)
XI (syll. initiales desconj. XVII (syll. initialesdes [XVII]
et preèp. polysyll.) conj. et preèp. polysyll.)
½14- ½ 1-4 ½4
XII (reégles des syll.
meèdianes: diminutio,# A
ante bilis...)
-
sans la diminutio
-
comme dans l'etat accompagnant les Rationes dictandi (dans G, ils pos
seédent des titresè distincts, et ils ont eèteè disjoints pour V, qui ne trans
-
(96) Clm 14784 f. 3 -3v ; eèd. L. Rockinger, p. 9-28 (ici, p. 9 -10 : û ... illam igitur
litteralem editionem congruam esse dicimus qua verbis grammatice ordinatis pro -
d'Admont [i. e. Bernard de Bologne], en parlant des sillabae quae penultimam forte pro -
ducunt, retrouve la formulation qui eè tait celle d'Albeè ric, mais sans parler d'accent ý :
avec sa deè finition repercussio, qui n'est pas une creèation de Bernard, mais provient de
culieére sur les rapports eè troits entre theè orie musicale, versification quantitative et
theèorie du rythme : ainsi, J. Leonhardt n'a -t-il fait aucun sort, dans son livre, au
largement des formes de la poeè sie quantitative, en distinguant parmi elles celles qui
sont rythmiques de celles qui ne le sont pas... (PL 131, col. 931 -963, et C. E. Lutz,
Remigii Autissiodorensis Commentum in Martianum Capellam. Libri III -IX, Leyde, 1965).
rythmique (PL 131 col. 950BC ; eè d. Lutz, p. 353, en particulier ½ 518.1, 518.4 ; cf.
par son disciple, comme en teè moigne l'ars rithmica transmise par le ms. de Veè rone :
revanche, je n'ai pas systeè matiquement collationneè le texte des reè dactions A et B :
des modifications internes, qui ne seraient d'ailleurs pas neè cessairement lieèes aé l'ad-
Rationes dictandi : M, cf. W (Wien, Oë NB, 2507 f. 14v -25v) ^ de la red. A : Bu, G,
è
V ^ de la reèd. B : P, K, Br, Bg ^ des Modi dictaminum de Guido : Ve ^ des Introductio -
nes prosaici dictaminis : Ma, dans leur ordre d'apparition, le texte de reè feèrence eètant le
premier eè tat de la summa, GV (avec des renvois aé S) ; 2) une liste des exordes propres
exordes de S avec les renvois neè cessaires aux autres collections ; 4) un index de l'en -
semble des exordes apparaissant dans tous ces mss. Chaque exorde est deè signeè par le
(106) Collection compleé te dans Bg, mais transmise dans un ordre pertur -
tandi (et non dans celle de Bu) alors qu'ils avaient eè teè eècarteès de la col-
lection remanieèe aé la demande d'Henricus (M 102, 103, 104, seul le
premier figurant dans Bu). L'auteur ne travaille pas sur une seè rie de
type GV, mais sur une seèrie de type PK : quatre exordes figurant pour
la premieére fois dans PK, qui preèceédent un bloc de 7 exordes nou-
109
veaux, sont repris dans S, et selon l'ordre de P . S partage avec PK
certaines lec°ons distinctives, par exemple dans l'exorde M 99
(= Bu 93 GV 136 P 161 K 164 S 109), avec l'incipit Deo placens PKS
. Comme aé l'eètape preèceè-
110
contre Deo placentis GV et Complacens MBu
dente, on a l'impression que l'auteur a travailleè avec la version immeè-
diatement anteèrieure de son texte, et, paralleélement, pour des veèrifica-
tions peut-eêtre et dans un souci constant de retour aé la source de son
enseignement, les Rationes dictandi.
A quel dessein additions et soustractions correspondent-elles dans S ?
Il m'est difficile de le dire. Si l'ampleur totale de la collection varie
peu (125 exordes contre 139 dans GV), de nombreux exemples ont eè teè
remplaceès aé l'inteèrieur du meême cadre de classement selon les huit
modi. Bernard veut sans doute revenir partiellement aux Rationes dic-
tandi, mais aussi accentuer le lien entre dictamen en prose et dictamen en
vers. Les additions massives peuvent correspondre aé l'exploitation de
sources nouvelles : il me semble que l'on peut y distinguer deux grands
ensembles, une seèrie de proverbes (les exordia absoluta), peut-eêtre reprise
d'une source que nous ne connaissons pas, et une seè rie d'exordes par
similitudo au caracteére poeètique assez marqueè, eèvoquant aé plusieurs
reprises les comparaisons eèpiques. Signe d'une relecture de Virgile ?
Deècouverte encore d'une source qui nous est inconnue ? Je ne puis en
deècider ; la rubrique de Savignano 45 indique qu'il s'agit d'une û inven-
tion ý toute reècente (Mire suavitatis exordia, noviter quantitative et similitu-
dinarie inventa incipiunt), mais le terme inventa est en lui-meême ambigu.
En tout cas, il me semble que ce caracteére marqueè de la collection
d'exordia de S doit eêtre rapprocheè de l'ambition qu'a Bernard d'ensei-
gner comme un tout prose d'art et poeèsie, ambition qui trouve son
eèpanouissement dans le recueil de Savignano.
L'analyse des collections d'exordes confirme donc plusieurs des faits
deègageès preèceèdemment. Elle permet d'observer Bernard au travail,
(109) P 164 (S 112) - P 166 (S 122) - P 167 (S 123) - (P 168 [S 124] figurait
deèjaé dans GV, mais dans un autre contexte) - P 169 (S 125).
(110) D'autres parenteè s textuelles ne permettent pas de conclure aé une deèpen -
arida sitis (GV 133), absent de M et Bu, PS ont le texte In vivi fontis plenitudine arida
sitis (P 158 S 105) : s'agit -il d'une innovation de P reprise par S, ou a -t-on affaire,
Anne-Marie Turcan-Verkerk
EPHE, Sciences historiques et philologiques
LE OPERE DI ACARDO DI SAN VITTORE (À 1170/1171)
lique, t. I, 1903, c. 309 -310 ; J. Chaê tillon, Theèologie, spiritualiteè , et meètaphysique dans
¨
l'Ýuvre d'Achard de Saint -Victor. Etudes d'histoire doctrinale preè ceèdeèes d'un essai sur la vie et
¨
l'Ýuvre d'Achard, Paris, 1969 (Etudes de philosophie meè dieèvale, 58) ; M.-Th. d'Alverny,
t. 2, 1970, p. 217 -222 (rist. in ead., Penseèe meèdieèvale en Occident. Theè ologie, magie et autre
e
textes des xii -xiii e sieécles, ed. by Ch. Burnett, Aldershot, 1995, n³ VIII).
(2) R. Sharpe, A handlist of the Latin writers of Great Britain and Ireland before 1540,
Turnhout, 1997 (Publications of the Journal of Medieval Latin, 1), ristampato con
aggiunte, p. 913 -944, Turnhout, 2002 (le aggiunte sono consultabili nel sito web del
curatore), p. 4.
(3) Diffusamente Chaê tillon, Theèologie, spiritualiteè , cit., in part. alle p. 75 -96.
(5) La notizia di Sharpe eé dedotta dallo studio di Marie -Theèreése d'Alverny (vd.
M. Manitius, Geschichte der lateinischen Literatur des Mittelalters, (Handbuch der Alber -
tumswissenschaft), t. III, Mu«nchen, 1931 : Vom Ausbruch des Kirchenstreites bis zum Ende
des zwo« lften Jahrhunderts, p. 1003. Il manuale di Manitius (uno dei pochi che giunge
fino al sec. xii), nonostante l'alto valore, per molti autori appare ormai decisamente
superato.
(7) û Probleéme deèlicat, qui ne consiste pas seulement aé essayer de deè finir avec
quelque preècision le sens des termes anima, spiritus et mens, aé deècrire les fonctions pro -
pres aé chacune de ces trois û puissances ý ou aé justifier la hieè rarchie qu'il convient
d'eètablir entre elle (est enim mens in summo, anima in imo, spiritus in medio), mais aussi et
d'abord aé expliquer comment cette diversiteè ou cette pluraliteè des puissances peut
chologiques et morales sont donc preè ceèdeèes ici d'un exposeè d'antropologie meètaphy-
sique qui va aussi chercher quelches lumieé res dans la theèologie ý (J. Chaê tillon,
doctrinale et litteè raire du Moyen age, t. 31, 1964, p. 7 -35, citazione da p. 8).
(8) G. Ouy, Les manuscrits de l'Abbaye de Saint -Victor. Catalogue eè tabli sur la base du
Super Ductus est Iesus tractatus (t. I, p. 319) che corrisponde in realtaé al sermo XV,
acardo di san vittore 161
mentre i due testimoni parigini del De discretione sono stati erroneamente attribuiti a
impressis quam manuscriptis ad annum 1460, t. II, Lipsiae, 1722 (rist. Farnborough,
(14) G. Morin , Un traiteè ineèdit d'Achard de Saint -Victor, in Aus der Geisteswelt des
Geschichte der Philosophie des Millelalters, Supplement, 3/1), p. 251 -262 : 252-262 (ed.).
1982, p. 43 -50.
162 giovanna murano
rate nella prefazione, anche per la mancata conoscenza, nel 1935, di
opere sicuramente acardiane con cui operare un raffronto) e nel 1960
a seguito del ritrovamento di un nuovo testimone dell'opera, il ms
Cambridge, Univ., 1773 (Ii.3.9), f. 112v-118v (lo stesso segnalato da
C. Oudin ?), Ha«ring pubblica una nuova edizione dell'opera, riget -
tando le testimonianze dei manoscritti (û if an author's name is mis -
sing, the normal presumption would be that the scribe did not have it
in his exemplar ý) ed attribuendola, sulla base di sole comparazioni
16
dottrinali, a Gilberto di Poitiers .
La nuova paternitaé del De discretione non ha trovato consensi. Recen-
sendo l'edizione nel 1962, p. L.-J. Bataillon scrive û [...] il sera plus
prudent de ne pas se pronuncer trop fermement sur l'attribution et de
ý Nella querelle inter-
17
ne pas rejeter trop vite le teèmoignage des mss.
viene il maggior conoscitore di Acardo : Jean Chaê tillon. Tra le nume-
rose û controprove ý a favore della paternitaé di Acardo, Chaêtillon
adduce quella relativa all'iniziale A., presente nel manoscritto della
Mazarine e ricorda che questa sigla per un copista che scrive a San
Vittore tra la fine del sec. xii e gli inizi del sec. xiii indica un autore
ben preciso : Acardo, l'abate di San Vittore dal 1155 al 1160. Alla
base di questa affermazione lo studio puntuale condotto dallo stesso
Chaêtillon sulle collezioni di sermoni di autori vittorini. In queste rac -
colte i singoli testi sono attribuiti ai maestri identificati per mezzo di
sigle, raramente con il nome scritto per esteso : Gi. o G., ad esempio,
identifica Gauthier di San Vittore, m. P. m, identifica magister Petrus
Manducator, magister A. o semplicemente m. A, identifica magister
Acardo e cos|é via. La tradizione manoscritta dunque non eé discor-
dante : su quattro testimoni due recano l'attribuzione ad Acardo, due
sono anonimi. Oltre alle testimonianze esterne, Chaêtillon esamina le
prove dottrinali su cui eé basata la nuova attribuzione a Gilberto di
Poitiers e giunge alla conclusione û [...] qu'il s'agit le plus souvent de
doctrines et d'interpretationes assez communes, vers le milieu du xii e
(16) N. M. Ha« ring , Gilbert of Poitiers, author of the De discretione animae, spiritus et
mentis commonly attributed to Achard of Saint -Victor, in Mediaeval studies, t. 22, 1960,
(17) In Revue des sciences philosophique et theè ologique, t. 46, 1962, p. 517 -519.
Elswijk, il quale ha concluso che : û Ils prouvent tout au plus, que l'au -
teur a connu les eécrits de Gilbert et qu'il lui a emprunteè certains traits
19
de style. Mais le contenu doctrinale n'est pas de Gilbert . ý
Sulla fragilitaé delle fondamenta su cui eé basata la tesi attributiva di
Ha«ring eé dunque concorde la critica. Se alle speculazioni intellettuali
contrapponiamo le prove che emergono dall'esame della tradizione
manoscritta risulta evidente che il De discretione eé opera autentica di
Acardo di San Vittore.
(19) H. C. Van Elswijk, Gilbert Porreta, sa vie, son Ýuvre, sa penseè e, Louvain, 1966
¨
(Spicilegium sacrum Lovaniense. E tudes et document, fasc. 33), p. 67-68.
ancienne et meèdieèvale, t. 17, 1950, p. 46-60, p. 50 e p. 59 indica come anno della morte
il 1199, mentre pare essere un errore di stampa la data û after 1179 ý segnalata da
1717, col. 1657 -1702 eé stato ristampato in P.L. 199, 1043A -1086. B. N. Ha
« ring,
Buytaert - C. C. Mews, Petri Abaelardi Opera theologica III. Theologia û Summi boni ý,
Histoire tripartite : un inventaire des livres de Pierre Lombard, un exemplaire de ses Sentences
des textes et des bibliotheè ques en l'honneur d'Andreè Vernet, eèd. D. Nebbiai - J. - F. Genest,
cathedral priory of Rochester, is a copy of the second edition with the prologue
found in cod. Paris Arsenal 265 [...] ý, ma secondo Ha« ring, The Eulogium..., p. 253,
seconda recensio.
164 giovanna murano
Retractatio in cui Iohannes Cornubiensis segnala le integrazioni al testo
della prima edizione :
mande veritatis gratia prioribus adieci, sed nec unum iotha nec unum
to
apicem subtraxi. In IIII siquidem capitulo, quod sic incipit : Magister
In Christo due nature sunt quarum utraque persona dici potest per se.
Nec tamen due sunt persone sed una in naturis duabus : In Deo assu -
Item :
homo scilicet a Verbo, non tamen duas ibi esse personam vel unam [...]
Hec disputatio magistri Acardi in principio sui asserit duas esse naturas
24
in Christo ...
. Il fasci-
26
assai brevi, nel primo, ventuno un po'piué ampi nel secondo)
colo, aggiunto alla compagine originale ed inserito tra due opere di
sant'Anselmo, il De casu diaboli ed il Liber orationum, eé stato ripiegato in
modo non corretto ed eé stato cos|é ricostruito dalla studiosa :
Tractatus I Tractatus II
pluralitate creaturarum, in Recherches de theèologie ancienne et meè dieèvale, t. 21, 1954, p. 299 -
306. L'incipit del primo û trattato ý ovvero del De unitate et trinitate eé : In creaturis non
est vera pluralitas, quia nec vera unitas. Non enim alius est pluralitas... ; l'incipit del secondo
plares que predictae sunt rerum forme, que in Deo per solum dicuntur esse... Sul ritrovamento
(27) C. Viola, A propos de l' û ineè dit de saint Anselme ý. Le De unitate Dei et plurali -
tate creaturarum d'Achard de Saint -Victor, in Bulletin de philosophie meè dieèvale, t. 33, 1991,
(31) N. R. Ker , Medieval libraries of Great Britain. A list of surviving books, London,
1964, p. 12 -13.
(33) A. Combes , Un ineèdit de saint Anselme ? Le traiteè De unitate divinae essentiae et plu -
¨
ralitate creaturarum d'apreé s Jean de Ripa, Paris, 1944 (Etudes de philosophie meèdieèvale, 34).
acardo di san vittore 167
III. I sermoni
5 4
(34) Da notare che si tratta dello stesso incipit del Tractatus II del manoscritto
padovano.
(35) Achard de Saint-Victor, L'uniteè de Dieu et la pluraliteè des creéatures (De unitate Dei
et pluralitate creaturarum). Editio princeps, authentica. Texte latin ineè dit eètabli, traduit et preé -
senteè par Emmanuel Martineau, suivi de la traduction franc° aise du traiteè achardien De discerne -
ment entre aê me, spiritus et mens, Saint- Lambert-des Bois, 1987. Alla nota polemica di
Martineau : û ...il ne suffit point d'eê tre paleèographe professionelle [M. -Th. d'Al-
verny] pour deè chiffrer un document de penseè e ý (p. 64) ha replicato Viola, A pro-
pos..., p. 155 : û ...inversement, le û penseur ý qui veut deè chiffrer un texte doit eêtre
eècrit ý doit eê tre releveè comme tel avec exactitude, quitte aé lui apporter ensuite des
nuelis...
Chaêtillon , Sermons, p. 27 n³ 4, p. 45 -47 ; J. B. Schneyer , Repertorium der latei -
nischen Sermones des Mittelalters fu« r die Zeit von 1150 -1350, t. I, Mu«nster -Westfalen
1969 (Beitra«ge zur Geschichte der Philosophie und Theologie des Mittelalters, Band
dits. Textes latin avec introduction, notes et tables, Paris, 1970 (Textes philosophiques du
ibilis...
Chaêtillon , Sermons, p. 28 n³ 8, p. 45-47 ; Schneyer , Rep. Serm., n³ 11 ;
suit...
Chaêtillon , Sermons, p. 28 - Schneyer
n³ 9, p. 45 47 ; , Rep. Serm., n³ 20 ;
Chaêtillon -
(ed.), p. 43 52.
Chaêtillon -
(ed.), p. 54 65.
vitatis sollempnitas...
Chaêtillon , Sermons, p. 30 n³ 25, p. 45 -47 ; Schneyer , Rep. Serm., n³ 4 ;
(36) Liber ordinis Sancti Victoris Parisiensis, ed. L. Jocqueè et L. Milis , Turnhout,
1984 (CCCM 61), p. 156, l. 51-54 (c. 33 de hora capituli), cf. J. Longeére , La fonction
d'histoire doctrinale et litteè raire du Moyen aê ge, t. 40, 1965, p. 7 -60. L'articolo contiene
riam...
Chaêtillon , Sermons, p. 31 - Schneyer
n³ 29, p. 45 47 ; , Rep. Serm.,
n³ 17 ;Chaêtillon -
(ed.), p. 83 91.
Chaêtillon -
(ed.), p. 93 98.
oportet me implere...
Chaêtillon , Sermons, p. 32 n³ 38, p. 45 -47 ; Schneyer , Rep. Serm.,
rum...
Chaêtillon , Sermons, p. 32 n³ 39, p. 45 -47 ; Schneyer , Rep. Serm.,
n³ 16 ;Chaêtillon -
(ed.), p. 134 168.
n³ 12 ;Chaêtillon -
(ed.), p. 171 195.
1948, p. 27 -75, 269-303 ; J. Chaêtillon, The De laude liberi arbitrii of Frowin of Engel-
berg and Achard of St. Victor, in American benedictine review, t. 35, 1984, p. 314 -329.
IV. I fragmenta
Conclusioni
(43) Oxford, 1902, cf. Chaê tillon, Theèologie, spiritualiteè ..., p. 20 e Sharpe, Latin
writers..., p. 4.
mente percheè di Mauritius de Sulliaco, mentre i nn. 6 (Duas zonas legimus, unam in
Veteri testamento aliam in Novo...), 10 (In prato pulcherrimo scripturarum tres ventos diligentia
invenit scriptoris, ventum aquilonis, ventum deserti, ventum ponderis...), 13 (Manna de celo
descendit, gaudeant esurientes...), 14 (Peccavit anima tua...), 19 (Tribus modis damnum infer -
videor, hic eam sive de his sive de aliis diutius presequendam non
48
assumo .
in Dictionnaire de spiritualiteè , t. VII, 1968, col. 901-939 ; R. Goy , Die Uë berlieferung der
Werke Hugos von St. Viktor. Ein Beitrag zu Kommunikations -geschichte des Mittelalters,
Stuttgart, 1976 (Monographien zur Geschichte des Mittelalters, 14) ; P. Sicard, Hugues de
¨
Saint-Victor et son Ecole, Turnhout, 1991.
grafiche.
acardo di san vittore 173
51
encore, de l'atteindre en sa totaliteè ý. Gli û infortuni ý ^ tra cui la
messa in dubbio di una autenticitaé acquisita e dimostrata oramai da
decenni, o considerare perduto un testo ampiamente attestato e per -
fino giaé edito ^, proseguono ancora oggi e cioé non facilita lo studio
delle opere giaé note e, soprattutto, il recupero di quelle perdute o non
ancora identificate.
Giovanna Murano
(1) Sur cet auteur, neè en Angleterre sans doute dans les anneè es 1190, et eè migreè
Ýuvre poeè tique assez fournie et diverse, cf. A. Grondeux, E. Marguin, L' Ýuvre
4
grammaticale de Jean de Garlande (ca 1195-1272 ?), auteur, reèviseur et glosateur. Un bilan,
Parisiana Poetria qui donne l'essentiel des clefs pour tenter le rapproche-
ment.
le dit Boeéce dans l'Art musical : û Il y a trois genres qui sont abordeè s en ce
qui concerne l'art musical : le premier est produit par les instruments, le
musique, des meétres, des rythmes, des genres de chansons... et des vers
5
des poeétes ý ; c'est ce dont nous parlerons aé la fin .
(4) Passage identique de Boeé ce citeè chez Jeèroême de Moravie, De musica IX, eèd.
Coussemaker , p. 19-20.
(5) û Sed notandum quod rithmica species est musice, ut ait Boetius in Arte
Musica : û Tria genera sunt que circa artem musicam uersantur : unum genus quod
instrumentis agitur ; aliud quod fingit carmina ; tercium quod instrumentorum opus
carmenque diiudicat, scilicet theorica... Isque est musicus cui adest facultas, secun -
bus dicetur in fine. ý (Jean de Garlande, Parisiana Poetria I, 54-62, eèd. T. Lawler ,
New Haven-Londres, 1974).
jean de garlande 177
Sur les autres aspects je ne dis rien aé preèsent ; sur la rythmique c'est aé
9
preèsent que je vais parler .
(6) Cf. P. Bourgain, Le vocabulaire technique de la poeè sie rythmique, dans Archivum
(7) Sur la relation du rythme aé la musique, cf. K. Borinski, Die Antike in Poetik
und Kunsttheorie, t. I, Leipzig, 1914, p. 43-66.
(8) Isidore de Seè ville, Etymologies, III, 18 distingue û harmonica (qui distingue
dans les sons le grave de l'aigu), rythmica (qui neè cessite l'intervention des mots),
metrica (qui conna|ê t la mesure des vers) ý (cf. Jeè roême de Moravie, Tractatus de
quenter tractandum est de rithmica. Rithmica est species artis musice. Musica enim
Dieu ainsi que de la treé s glorieuse meére de Dieu Marie et de tous les
d'Arezzo , moine.
La musique mesurable est celle qui est produite selon les proportions,
avec justesse.
lem et instrumentabilem. Musica plana est illa que ad honorem Dei nec non glorio -
sissime Dei genetricis Marie et omnium sanctorum Dei a beato Gregorio primo fuit
rabilem modo debito ac proprie observato efficitur. Musica intrumentalis est que instru-
mentis musicalibus exercetur, sicut in psalmista David continetur... ý (Jean de
Garlande, Introductio musice , eèd. Coussemaker , p. 157).
59-62 : û Dico autem quod suum subiectum scientiae naturalis est corpus, non
inquantum est ens, nec inquantum est substantia, nec inquantum est compositum
ex suis duobus principiis, quae sunt hyle et forma, sed inquantum est subiectum
motui et quieti. ý
jean de garlande 179
(12) Avicenne, Metaphysica. Liber de philosophia prima sive de scientia divina I, 1, eèd.
C. Lafleur Carrier
, J. , L'enseignement de la philosophie au xiii e
sieécle : Autour du Guide
de l'eètudiant du ms Ripoll 109. Actes du Colloque international eè diteès avec un compleèment d'eètudes
modo debito ac proprie observato. Predicatum est ipsius musice ars legitima pro -
portionate omnibus suis modis diligenter observatis, cui partim philosophie suppo -
natur ars metrice. ý (Jean de Garlande, Introductio musice, eèd. Coussemaker, p. 158).
Nous corrigeons ici, apreé s veèrification du manuscrit Saint-Dieè, Bibl. mun. 42, f. 68va,
le texte eèditeè par Coussemaker et restituons la lec° on correcte û partim ý, qui figure
Et il y a un autre Jean, dit de Garlange ( sic), qui va chercher une deè fini-
en tant que tel. La science se divise en une theè orique et une pratique. La
pre la science matheè matique, et c'est une science des quantiteè s, comme aé
propos des nombres etc. Or la quantiteè est double : l'une est continue,
l'autre distinctive. Est continue celle qui a trait aux lignes, surfaces et
corps ; elle est aussi double puisque l'une est mobile, l'autre immobile.
musique est donc ainsi deè finie : la musique est la science du nombre rap -
porteè aux sons. Autrement dit, et d'un point de vue pratique : la musique
est la science de la multitude des sons. Autrement dit : la musique est la
(15) û Est et alius Johannes, dictus de Garlangia, qui musice diffinitionem sic
venatur, dicens : û scientia est cognitio rei sicuti est. Scientia autem dividitur in
et est scientia quantitativa, ut de numeris etc. Duplex est autem quantitas : una est
continua, alia discreta. Continua est de lineis superficiebus et corporibus ; etiam est
duplex quoniam alia est mobilis, alia immobilis. (...) De quantitate autem discreta
et relata est ipsa musica, in qua determinatur de numeris relatis ad sonos. Unde
musica sic diffinitur : musica est scientia de numero relato ad sonos. Aliter practice :
musica est scientia de multitudine sonorum. Aliter : musica est veraciter canendi
scientia et facilis ad canendi perfectionem via. Hoc Johannes Gallicus. ý (Jeè roême de
ensuite
16
La musique instrumentale pousse dans trois directions .
fronde viret. / Providet haec urbi domuique sibique vicissim, / Debet enim prudens
providus esse sibi. / Dat coeleste logos speculatio, dans ea fisim / Et mathesim, ducta
vere singula scire facit. / Eulogium tendo divinis, tendoque fisim / Hiis qui secretis
insenuere suis. / Musica cuncta ligat, mundana, humana, sed inde / Instrumentalis
Strateègies d'auteur
La cause principale en est double : c'est l'amitieè d'une part, d'autre part
Car, pour eèviter les fautes en grec et les soleè cismes, deux auteurs, aé
fait n'a pourtant pas suffi, et c'est pourquoi pour les compleè ter l'auteur
de cet ouvrage que nous avons entre les mains a composeè un certain
(17) û Causa principalis est duplex : una scilicet amicitia, altera moderni tem -
poris ignorantia, propter lapsum autorum. Quia ut evitarentur vitia in greco ser -
mone et vitia soloecismi, conati sunt duo moderni autores, videlicet Grecismus et
ad eorum supletionem artifex hujus operis, quod pre manibus habemus, quoddam
opus composuit, quod Compendium intitulavit et hoc presens opus ab ipso dependens
et aliud opus quod et Clavem compendii intitulavit. ý (Jean de Garlande, Ars lectoria
Musique se dit aussi de moys, l'eau, et ycos, c'est -aé-dire la science inven -
18
teèe preés de l'eau, et il s'agit du nombre rapporteè aux sons .
Muse se dit comme mosis. Mosis c'est -aé-dire aquatique, car nulle voix
sonore ne peut eêtre sans eau. Car le mouvement de l'eau produit la
19
musique (Priscien) .
20
Que moys veuille dire onde, Mo|ë se et la musique le montrent .
Toute figure imparfaite a une triple acception : soit elle est approprieè e et
21
avec ou sans pli, soit elle n'est pas approprieè e et est avec ou sans pli .
22
Car `simple' veut dire `sans pli', soit `sans particulariteè ' .
L'art de n'importe quelle science est une collection de preè ceptes multi-
ples, etc. Ars se dit en effet du verbe arto, artas, qui signifie resserrer,
parce qu'il nous bride et nous enserre, afin que nous ne fassions pas autre
23
chose que ce qu'il enseigne .
(18) û Dicitur etiam musica a moys, quod est aqua, et ycos, quod est scientia
(19) û Musa dicitur quasi mosis. Mosis idest aquatica, quia nulla sonora vox
potest esse sine aqua. Nam aquae motus musicam facit, Prisc. ý (Papias, Elementa -
(20) û Quod moys unda sit hoc Moyses et musica monstrant ý (Ëvrard de
ceux d'Ëvrard est d'autant plus inteè ressant que Jean de Garlande le grammairien a
(21) û Omnis figura imperfecta sumitur tripliciter : aut cum proprietate et cum
plica vel sine plica, aut sine proprietate et cum plica vel sine plica. ý (Jean de Gar -
(22) û Nam simplex sonat absque plica vel particulari ý (Jean de Garlande,
(23) û Ars cujuslibet scientie est collectio multorum preceptorum, etc. Dicitur
autem ars ab hoc verbo arto, artas, quod idem est quod restringo, restringis, quia
artat nos et astringit ne aliter faciamus quam ipsa docet. ý (Jean de Garlande, Intro-
L'art est transmis quant aé ses composantes internes lorsque ses preè ceptes
24
sont enseigneès .
faut la faire, et non autrement, car c'est pour cause de neè cessiteè que fut
26
inventeèe la mutation .
En premier je place la neè cessiteè, suit, pour cause, le deè sir d'eèviter les eè leè-
ments fastidieux,
27
puis l'ornement ou couleur rheè torique, et l'utiliteè .
(24) û Triplex sermonis inventa scientia nostri / ad triplicem tendit finem : dat
congruitatem / prima, secunda docet verum, bene tertia suadet. / Traditur ars intra
aliter, quia causa necessitatis inventa fuit mutatio. ý (Jean de Garlande, Introductio
musice, eèd. Coussemaker, p. 159).
(27) û De quatuor causis inventionis pronominis / Est quadruplex ratio tibi de
pronominis ortu. / Pono necesse prius, tollendi tedia causa / subsequitur, color hinc
nance des choses et des vocables, soit `concorde discordante' soit `dis -
la musique meè lodique. `Selon un nombre deè termineè ' est poseè aé la diffeè-
rence de l'art meè trique. On dit `ordonneè e' car en rythme les mots doi -
vent tomber de manieé re ordonneèe. Le rythme tire son origine, selon cer -
peènultieéme est breéve ; l'iambe en effet consiste en une breé ve et une lon-
29
gue. Spondeè e se dit ici du mot qui se comporte comme un spondeè e .
(29) û Quid sit rithmus. Rithmica est ars que docet rithmum facere. Rithmus sic
describitur : rithmus est consonancia dictionum in fine similium, sub certo numero
sine metricis pedibus ordinata. ``Consonancia'' ponitur pro genere ; est enim musica
rerum et uocum consonancia, uel `concordia discors' vel `discordia concors'. `Dic -
tionum in fine similium' ponitur ad differenciam mellice. `Sub certo numero' poni -
tur quia rithmi ex pluribus et paucioribus constant sillabis. `Sine metricis pedibus'
rethorico qui dicitur `Similiter Desinens'. Quidam vero rithmus cadit quasi metrum
`dictio cuius penultima corripitur' ; iambus enim constat ex brevi et longa. `Spon -
deus hic dicitur `dictio stans ad modum spondei'. ý (Jean de Garlande, Parisiana poe-
Le chant est la douce consonance des voix, qui, par des proportions har -
^ l'ordonnancement.
(30) û Rithmus est consonancia dictionum in fine similium, sub certo numero
sine metricis pedibus ordinata. ý (Jean de Garlande, Parisiana Poetria VII, 477, eèd.
T. Lawler, p. 160).
(31) û Cantus est dulcis consonantia vocum que per proportiones armonias, dul -
... la musique est en effet la consonance des choses et des vocables, soit
32
`concorde discordante' soit `discorde concordante' .
quand deux voix sont jointes dans le meê me temps, de sorte qu'une voix
Il y a en effet treize espeé ces de chant, ni plus ni moins, car elles tiennent,
(32) û (...) est enim musica rerum et uocum consonancia, uel `concordia discors'
vel `discordia concors'. ý (Jean de Garlande, Parisiana poetria VII, 479-481, eèd.
T. Lawler, p. 160).
(33) û Sequitur de consonantiis in eodem tempore. Consonantiarum quaedam
quando duae voces iunguntur in eodem tempore, ita quod una vox potest compati
rum triplex est modus, quia quaedam sunt perfectae, quaedam imperfectae, quae -
debito ratione numeri tenent ; et iste XIII species locuntur de numero relato ad
54
Concordantiarum prima dicitur cuiusmodi proportiones contingunt in
5 4
et ideo meliorem modum [V 22v in unum et duo, ubi est dupla proportio ab ;
marg.] habet concordantiae. in tercio, sicut inter duo et III, ubi est sex -
5 4
Secunda dicitur diapason, quia sumitur quialtera proportio aab ; in quarto, sicut
in dupla proportione. Tertia diapente, inter tria et quatuor, ubi est sexquitercia
proportione.
sesquitertia. ý
û Il s'ensuit des consonances, c'est-aé -dire de û Sur les consonances et les proportions des ryth -
ce qui concorde plus ou moins, et de ce qui mes. Les consonances rythmiques se distri -
5 4
concordances s'appelle unison, car elle sesquitierces, lesquelles proportions se
54
meilleur mode de concordance. La seconde vers , dans le cas de vers double, comme
5 4
une double proportion. La troisieé me dia- double ab ; dans le troisieé me, comme
pente, car elle se comporte comme une pro - entre deux et trois, lorsqu'il y a proportion
5 4
portion sesquialteé re. La quatrieé me diates- sesquialteére aab ; dans le quatrieé me,
saron, car elle se comporte comme une pro - comme entre trois et quatre, lorsqu'il y a
(35) Nous faisons figurer dans ce tableau texte latin et traduction, et ce pour
mieux mettre en exergue les communauteè s de vocabulaire entre les deux corpus.
jean de garlande 189
Introductio musice, eèd. Coussemaker, p. 164 Parisiana poetria VII, 597-598, eèd.
T. Lawler, p. 164
û Le diatessaron est la conjonction de quatre û soit par similitude avec le diatessaron, qui
Introductio musice, eèd. Coussemaker, p. 165 Parisiana Poetria VII, 595-597, eèd.
T. Lawler, p. 164
quatrieé me et le cinquieé me
55 4 4
abb , dans le
aaabb , en
voix... ý
Introductio musice, eèd. Coussemaker, p. 165 Parisiana poetria VII, 598-600, eèd.
T. Lawler, p. 164
û Diapason est conjunctio octo vocum et û ...uel ad similitudinem dyapason, que est
5 4
û Le diapason est la conjonction de huit (cf. Gui d'Arezzo, Micrologus V, eè d.
voix et la disposition de cinq tons et de deux J. Smits van Waesberghe, Rome, 1955,
temi-tons qui eèquivalent aé un ton imman- p. 107 : û diapason est in qua diatessaron
mesure des accents et la distinction qui leur est due. Pour la connais -
sance et la science pleine et entieé re des rythmes il faut noter quels eè leè-
Dans tous les cas, cette partition justifie que Nicolas reè serve le
lexique des intervalles ou proportiones (diapason, diapente) au rythme
musical :
ainsi la proportion de huit tons fait la consonance qui se dit diapason ; assu-
reèment la proportion de cinq tons fait pour consonance un diapente, etc. .
37
primo quid sit consonantia. Propter quod nota quod consonantia est duplex, alia
musicalis, alia ritmicalis. Musicalis rithmus dicitur et est qui causat armoniam in
portio nempe quinque tonorum facit consonantiam dyapente, etc. de aliis. ý ( ibid.).
jean de garlande 191
notions bannies par Jean qui reèservait, dans une perspective de poeè-
tique eèlargie, la mesure aé la meètrique, et traitait de l'accent dans un
traiteè de prosodie aé part (on y reviendra).
Un fondement eèpisteèmologique qui rompt deèfinitivement avec la
vision garlandienne en la matieére lui permet de leègitimer cette nou-
velle extension :
Par conformiteè avec ces reégles il faut noter que selon les auteurs de rheè -
pour moi, puisque l'art rythmique est un genre de la seconde rheè torique,
mique devait eêtre assujettie aé quelque science rheè torique, ce serait prin -
huit tons et ne se reè duit pas en dessous de quatre, car la consonance faite
tieéme ton, et n'est pas reè duite au-delaé, si ce n'est au diatessaron, c'est-aé-
39
dire au quatrieé me ton, les auteurs en ont fait de meê me pour le rythme .
(38) û Per conformitatem autem istarum regularum est notandum quod secun -
dum auctores rhetorice, ars rithmicalis facta est ad similitudinem consonantie musi -
calis : ymo aliqui expositores Laborinti dicunt quod ipsa subjaceat musicali
scientie ; quod tamen mihi non apparet verum, cum ars rithmicalis sit genus secunde
rethorice scientie, que presupponit grammaticam. Rethorica enim nil plus facit nisi
Mari
rithmi, rithmus requirit accentum et mensuram, que videntur esse in elevatione vel
(39) û Nam sicut in musica consonantia non ampliatur maius ad octo tonos et
non minoratur nisi ad quatuor, quia consonantia facta ab uno tono non ulterius ele -
192 elsa marguin-hamon
tant un genre aé part, comme il a eèteè dit plus haut. Il faut donc savoir
que dans l'organum au sens large ont eè teè geè neè ralement admises trois espeé -
40
ces, aé savoir le deè chant, la copule et l'organum .
Sur les consonances et les proportions des rythmes. Les consonances rythmiques
double 54
cas de vers double, comme entre un et deux, lorsqu'il y a proportion
5 4
ab ; dans le troisieé me, comme entre deux et trois, lorsqu'il y a
proportion sesquialteé re
5 544
aab ; dans le quatrieé me, comme entre trois et
et le cinquieé me 5 4
la consonance soit dans le second et le troisieé me abb , dans le quatrieé me
du diapente, qui est constitueè de cinq voix, soit aé l'image du diapason, qui
vatur nisi ad dyapason, id est octavum tonum, nec remittitur ultra nisi ad diatessa -
(40) û organum et est species totius mensurabilis musice et est genus diversi -
mode tamen, prout dictum est superius. Sciendum est ergo, quod ipsius organi gene -
raliter accepti tres sunt species, scilicet discantus, copula et organum. ý (Jean de
gunt in musica : in secundo ut in duplo, sicut inter unum et duo, ubi est dupla pro -
portio ; in tercio, sicut inter duo et III, ubi est sexquialtera proportio ; in quarto,
sicut inter tria et quatuor, ubi est sexquitercia proportio. Contingit etiam consonan -
saron. ý (Jean de Garlande, Parisiana poetria VII, 589-600, eèd. T. Lawler, p. 164).
jean de garlande 193
Jean n'en dit pas plus sur le discantus et l'organum, comme si le sens de
ces termes transposeès au poeéme rythmique eètait eèvident ^ or il l'est
pour un musicien.
Copula est d'un usage plus freèquent dans les traiteès de rythmique : il
s'agit d'un terme polyseèmique deèsignant un groupe de deux vers
meètriques, mais aussi une partie de la strophe rythmique ainsi qu'un
type musical, aé coêteè du discantus et de l'organum. En rythmique comme
42
en musique, il est la liaison de deux vers ou lignes :
43
Et cette partie se divise en deux eè leèments eègaux .
Cauda n'est pas aé trouver dans les traiteès savants du musicien, mais
dans la description que les troubadours font les premiers de leurs
compositions. La strophe y est diviseèe en parties deènommeèes frons, pes,
versus, et cauda (voir la syntheése qu'en donne Dante dans le De vulgari
eloquentia). La cauda, comme son nom l'indique, constitue un vers ou
une ligne meèlodique qui varie du scheèma de tous les vers preèceèdents de
la strophe.
Et voici qu'aé preèsent nous avons seize diffeè rences de rythmes non
que l'espeé ce change, puisque l'accident ne fait pas varier l'eê tre de la
46
chose ; comme dans ce chant, qui commence ainsi ...
(42) P.
Reimer, p. 88).
(44) û Commisceantur ergo spondaici et iambici sic quod prima linea copule
respondens sit tercie, et secunda quarte... ý (Jean de Garlande, Parisiana poetria VII,
tamen uidentur esse compositi propter differenciam siue consonantiam siue caudu -
lam positam in diuerso loco. ý (Jean de Garlande, Parisiana poetria VII, 1116-1118,
siue caude consimiles ; sed non constituitur diuersa species propter hoc, cum acci -
dens non uariet esse rei ; ut in illo cantu qui sic incipit : Vita iusti gloriosa/ Mors ut
esset preciosa / Apud Deum meruit ; / Et qui sibi uiluit / A Datore gratiarum / Cum
47
Les eètudes de Guillaume Gross sur le sujet ont bien mis en eèvidence
l'importance preèpondeèrante de la notion de repetitio comme figure pro-
pre aé susciter le plaisir chez l'auditeur, dans le De mensurabili musica de
Jean de Garlande le musicien. Notons la place qu'occupaient deè jaé les
diverses figures fondeèes sur la reèpeètition dans la Parisiana poetria de
48
Jean le grammairien.
Musique Poeètique
Jean de Garlande, De mensurabili musica Jean de Garlande, Parisiana poetria VI, 71-
(...) ý
û Repetitio eiusdem vocis est color Repetitio. Repetitio est cum ab uno
faciens ignotum sonum esse notum, per eodemque uerbo in rebus dissimilibus et
Repetitio diversae vocis est idem sonus Repetitio a fine, uel Conuersio, est quando
amor. ý
(47) G. Gross , û La repetitio dans les organa quadruples de Peèrotin. Nature rheè-
torique de l'organisation du discours musical ý, dans Musurgia, VIII, 1 (2001),
pp. 7-29, speèc. p. 10 ; id. û Le color dans la theè orie musicale au xiiie sieécle : implica-
tion et enjeux ý, dans G. Gross , L. Quetin (eèd.), Les enjeux de la traduction, Tours,
2003, pp. 35-58.
(48) Nous gardons ici, faute de plus de deè termination, le mot vox litteèralement
maire.
jean de garlande 195
û La reèpeètition de la meême voix est une û Reèpeètition.
couleur qui fait qu'un son inconnu est La reèpeètition se fait quand par un meême et
connu, connaissance qui suscite le plaisir de unique mot des deèbuts identiques sont pris
l'ou|ë e. Et nous en usons de cette manieé re pour des objets dissemblables et divers.
La reè peètition d'une voix diffeè rente est le Reèpeètition par la fin, ou conversion, quand
meême son reèpeèteè aé un autre moment par au contraire on retourne comme il se doit
bien d'autres. ý
û Nobilitatio soni est augmentatio eiusdem û Annominatio cum suis speciebus. Annomina -
vel diminutio per modum / [P 76ra in tio est quando ad idem uerbum acceditur
melius videatur, in grossitudine, ut bene aut litterarum, aut cum ad res dissimiles
superbe, par augmentation, afin qu'elle en lise le meê me mot avec mutation ou addi -
soit ameè lioreè e, par enflement, afin qu'elle tion d'une de ses lettres, ou quand on
soit agreè able aé l'ou|ëe, par enjolivement, accorde des mots semblables aé des choses
(50) Cf. E. Marguin-Hamon , L'Ars lectoria Ecclesie de Jean de Garlande, une gram -
maire versifieèe du xiii e sieécle et ses gloses, Turnhout, 2004, p. 133-159 ; Champ theèorique et
pratique de la prosodie au Moyen Age classique, dans Voces, t. 12-13, 2001 -2002, p. 95 -
(51) Cf. R. L. Crocker , Musica rythmica and musica metrica in antique and medieval
theory, dans Journal of music theory, t. 2, 1958, p. 2 -23 ; M. Fassler , Accent, metre and
rythm in medieval treatises De rythmis ý, dans The journal of musicology, t. 5, 1987, p. 164 -
190.
jean de garlande 197
Elsa Marguin-Hamon
(52) Il se peut au reste que la discussion de Jean ait influenceè Deschamps, quant
Three centuries of French poetic theory (1328 -1630), Ann Arbor, 1935. E. Langlois,
Recueil d'art de seconde rheè torique, Paris, 1902, pp. iii - iv : û Cependant, le plus ancien
traiteè de ce genre qui nous soit parvenu est intituleè l'Art de Dictier, et l'auteur, Eusta-
che Deschamps, suivant la theè orie de Jean de Garlande, fait ressortir la versification
aé la musique, et non aé la rheètorique. Mais telle n'eè tait plus, deè jaé de son temps, l'opi-
e e
nion geèneèrale, et ceux qui, au xv et au xvi sieécle, continuaient aé comparer la versi-
û Rethorique ulgaire est une espece de musique appelleè e richmique ý, dit Molinet
(p. 216), et apreés lui l'auteur du traiteè VII (p. 265). Gratien du Pont, comme Eus -
mais il n'en consideé re pas moins celle-ci et la û rheè torique metrifieè e ý comme deux
sciences distinctes. ý
EDICIOè N Y ESTUDIO DE UN FLORILEGIO DEL
VADEMECUM DE LA BIBLIOTECA DEL CONDE DE HARO
(1) Tal y como relata Hernando del Pulgar en la semblanza del conde hecha en
sus Claros varones de Castilla, cf. R. B. Tate (ed.), Hernando del Pulgar. Claros varones de
Castilla, Madrid, 1985, p. 15 -19 (= Oxford, 1971, p. 15 -19) : û Al fin, veyeè ndose en
los d|èas de la vejez, porque ovo verdadero conoscimiento de los gozos falsos y mise -
rias verdaderas que este mundo da a los que en eè l estaèn embueltos, apartoèse deèl ... E
fundoè en la su villa de Medina de Pomar un monasterio de monjas de la orden de
Santa Clara, e un ospital para pobres, e dotoè les de lo necesario ; e all|è de su voluntad
se retroxo antes de que muriese por espacio de diez anìos. ý La biblioteca del Hospi -
tal de la Vera Cruz pasoè en fecha desconocida a pertenecer a la Corona espanì ola.
Maès tarde, probablemente en 1769, se incorporoè a la Real Biblioteca Puè blica
(actualmente Biblioteca Nacional).
Entre los fondos de la biblioteca del Hospital figuraban dos coè dices
miscelaèneos, los actuales 9513 y 9522 de la Biblioteca Nacional de
Madrid. La miscelaènea, con un contenido casi ideèntico en ambos coèdi-
ces, reuène, bajo el elocuente t|ètulo de Vademecum, un conjunto de textos
claèsicos, cristianos y medievales en lat|èn, castellano y franceès cuyo
denominador comuèn, como no pod|èa ser de otro modo trataèndose de
una miscelaènea, es la brevedad.
museos, t. I, 1897, p. 18 -24, 60-66, 156-163, 255 -262, 452-462 ; t. IV, 1900, p. 535 -
541, 662-667 ; t. VI, 1902, p. 198-206, 372-382 ; t. VII, 1902 bis, p. 51-55 ; t. XIX,
1908, p. 124-136 ; t. XX, 1909, p. 277-289.
(3) Pulgar, ed. Tate, op. cit., p. 18.
(4) J. N. H. Lawrance, op. cit., p. 1077.
un florilegio de la biblioteca del conde de haro 201
(5) M. J. Munì oz Jimeè nez, Identificacioèn, datacioè n y origen de dos coèdices (mss.
Madrid BNE 9513 y 9522) de la Biblioteca del Conde de Haro, en Scriptorium, t. LX.2,
2006, p. 246-253 ; P. Canì izares Ferriz, Dos miscelaèneas latino-castellanas de la Biblio -
teca del conde de Haro, en Actas del IV Congresso internacional de latim medieval hispaênico,
Lisboa, 2006, p. 263 -273.
sic et claritas tua huius antiquioris et moralis Cathonis salubrium monitionum com -
libet potes vocare, ut librarius tuus, quando illam petere volueris, facilius in silva
2. Todos los que scriuieron tomaron... 2. Todos los que scriuieron toma-
(f. 1v) ron... (f. 1v)
(Extracto de las anotaciones al Tratato de
virtuosas mujeres de Diego de Valera)
3. Segun ponen los poetas son tres fadas... 3. Segund ponen los poetas son tres fadas...
(f. 2) (f. 2)
4. Sensus sacre scripture... (f. 2) 4. Sensus sacre scripture... (f. 2)
10. Gregorius in omelia nativitatis (f. 41v) (cf. 3 primeras hojas del coè dice, sin nume-
rar)
11. Leo papa in sermone nativitatis (f. 42) (cf. 3 primeras hojas del coè dice, sin nume-
rar)
13. Bernardus super cantica sermo 13. Bernardus super cantica sermo
XXXVI (f. 53v) XXXVI (f. 47r)
14. Gregorius omilia IX de talentis 14. Gregorius omilia IX de talentis (f. 47-
(f. 53v) 47v)
15. Ex postilla Nicholai (f. 53v) 15. Ex postilla Nicolai (f. 47v)
16. Nos quoque senes est equm senibus 16. Nos quoque senes est equm senibus
(f. 54-56v) (f. 47v-50v)
(Excerpta de Terencio)
17. Historia Costantini (f. 57) 17. Historia Constantini (f. 50v-52v)
18. Auctoritates Primi Ethicorum (...) 20. Carta que enbyo desde Iherusalem un
Rethorices (...) Politicorum (...) Ychono- senador de Roma llamado Lentulo
mice (...) De bona fortuna (f. 61v-67) Romano (f. 52v-53v)
(Excerpta de las Auctoritates Aristotelis )
19a. Flores et notabilia dicta Aney Lucidi 18. Auctoritates Ethicorum (...) Rethori-
Senece extracta eius libris... (f. 67v) ces (...) Politicorum (...) Ychonomice (...)
De bona fortuna (f. 53v-62)
20. Carta que ynbio desde Iherusalem un 19a.-19b. Flores et notabilia dicta Aney
senador de Roma llamado Lentulo Lucidi Senece extracta ex eius libris...
Romano (f.67v-68v) (f. 62-66v)
(Carta apoècrifa sobre la apariencia f|è sica de (Pseudo-Seèneca, De moribus)
Cristo)
204 patricia canìizares ferriz
BNM 9513 BNM 9522
21. Prologus super librum Aristotelis ad 23. Alienum est omne quidquid
Alexandrum De regimini et erudicione optando euenit (f. 66v-74v)
regum vel principum (f. 69 -86) (Publilio Siro, Sententiae)
(Proèlogo del pseudoaristoteèlico Secretum
secretorum)
22. Memoriale novissimum heroici Aristo - 21. Prologus super librum Aristotelis ad
telis in respondendo cum interrogaretur a Alexandrum De regimine et erudione
discipulis... (f. 86v) regum vel principum (f. 74v -98)
23. Alienum est omne quidquid optando 22. Memoriale novissimum heroici Aris-
euenit (f. 90v-100v) totelis in respondendum cum interrogare -
(Publilio Siro, Sententiae) tur a discipulis... (f. 98)
26. Tulio de oficiis... de amicicia (f. 113v - 26. Tulius de officiis... de amicicia
115) (f. 102v-103v)
(Excerpta de Ciceroèn, De officiis, De amicitia)
27. Ambrosio de oficiis (f. 115v) 27. Ambrosius de officiis (f. 103v-104v)
(Excerpta de San Ambrosio, De officiis)
28. Agustinus in sermone de puero centu - 28. Augustinus in sermone de puero cen -
rionis (f. 117) turionis (f. 104r-104v)
(Ep|èstola de S. Agust|èn del Decretum de
Graciano)
(f. 118)
31. De passionibus anime (f. 131 -131v) 31. De passionibus anime (f. 108-108v)
33. Cum in rebus bellicis semper... 33. Cum in rebus bellicis semper...
(f. 136-139v) (f. 113-117)
(Luciano de Samosata , XII Diaèlogo de los
34. Como en algund tiempo leyesse... 34. Como en algund tiempo leyesse...
(f. 140-141) (f. 117-122v)
(Traduccioèn castellana anoènima del texto
latino anterior) (incompleto, muè tilo del
f. 142)
(9) Proyecto de I+D, Los florilegios latinos conservados en Espanìa III (HUM2006-
01991/FILO) financiado por la Direccioè n general de investigacioèn cient|èfica y teèc-
nica del Ministerio de ciencia e innovacioè n espanìol.
(10) M. J. Munìoz Jimeènez , Terencio en dos manuscritos micelaè neos de la biblioteca
del Conde de Haro, en Actas del IV Congreso de humanismo y tradicioè n claèsica. Homenaje al
(12) Esta mano copioè, ademaès de esta seccioèn, los textos que abren el Vademecum
hasta el f. 41v. Es decir, tambieè n se encargoè de elaborar la seleccioèn de textos de la
Biblia y del De regimine principum de Egidio Romano. Asimismo, copioè en el verso del
f. 54 los brev|èsimos textos de San Bernardo, San Gregorio y Nicolaès de Lira, la His-
toria Constantini (f. 57), la carta de Leè ntulo de los f. 67v -68v y el texto de San Agus -
t|èn que sigue a la seleccioèn del De officiis de San Ambrosio, as|è como los excerpta en
franceès de San Agust|èn (f. 119). No cabe duda, pues, del protagonismo que tuvo
esta mano autora de la compilacioèn no soèlo en la elaboracioèn sino tambieèn en la
seleccioèn de textos del Vademecum, de ah|è que resulte bastante probable que se tra -
un florilegio de la biblioteca del conde de haro 207
tara del propio librarius del conde, bajo cuyo mandato seguramente confeccionoè la
miscelaènea y, dentro de ella, este pequenìo florilegio.
(13) B. Munk Olsen , Les classiques latins dans les florileéges meèdieèvaux anteèrieurs au
xiii sieécle, en Revue d'Histoire des Textes , t. 9, 1979, p. 47 -121, p. 51.
e
208 patricia canìizares ferriz
El miniflorilegio del manuscrito 9513 tiene la particularidad, ade-
maès, de representar el estado textual original de la recopilacioèn, algo
por desgracia poco frecuente en la tradicioèn de los florilegios medieva-
les. Son varias las marcas textuales que muestran con claridad el
estado embrionario de la recopilacioèn. Las maès llamativas son las que
ponen de manifiesto que la compilacioèn de textos quedoè, al igual que
toda la miscelaènea, inacabada : en la seleccioèn del De officiis de Cice-
roèn el florilegista dejoè pendiente de copia los textos pertenecientes al
libro segundo, de ah|è el espacio en blanco que sigue al ep|ègrafe Liber
secundus, lo mismo que ocurrioè con los libros segundo y tercero de la
obra homoènima de San Ambrosio. Es decir, el autor de este miniflori-
legio preparoè previamente las paèginas distribuyendo los ep|ègrafes de
los t|ètulos y libros a los que pertenec|èan los textos seleccionados, para
luego incorporar los excerpta, pero dejoè el trabajo interrumpido a partir
del segundo autor, Ciceroèn. En realidad, pues, la uènica seleccioèn aca-
bada dentro de este pequenìo florilegio es la del texto de San Bernardo.
Aunque la teècnica de transmisioèn no es la misma que la de los textos
extractados de San Bernardo, Ciceroèn y San Ambrosio, hay que consi-
derar tambieèn dentro de esta misma unidad textual, por su vincula-
cioèn formal y temaètica con ella, el texto copiado en los f. 117r-v del ms.
9513 (f. 104r-v de su copia, el 9522). Se trata no ya de extractos de un
autor, sino de una pieza breve de San Agust|èn, la ep|èstola CLXXXIX,
copiada no directamente de San Agust|èn, sino de una versioèn ya abre-
viada de la ep|èstola procedente del Decretum de Graciano (Causa XXIII,
quaestio I). Decimos que pertenece a la misma unidad textual del mini -
florilegio porque, aunque no siga la misma teècnica de transmisioèn (el
compilador no selecciona frases o sentencias del texto original, sino
que copia |èntegramente una versioèn del texto ya manipulada y abre-
viada), fue copiado por la misma mano que los demaès y con una dispo-
sicioèn textual semejante al resto de textos del miniflorilegio. Ademaès,
la pieza de San Agust|èn transmitida por Graciano cierra esta seccioèn
del ms. 9513, ya que los textos que la siguen antes de la siguiente sec-
cioèn de folios en blanco (f. 120-126) no pertenecen, como tendremos
ocasioèn de demostrar en otro lugar, al estado original de la compila-
cioèn 14. El contenido de esta ep|èstola, en el que se argumenta que el
ejercicio de las armas no es incompatible con el de la fe, casa perfecta-
(22) Es lo que Cartagena denomina medium genus, que se opone a los dos extre -
mos, el de los analfabetos y el de los profesionales del saber, o scholastici.
(23) Contenidos desarrollados sobre todo en el cap|è tulo noveno de la ep|èstola,
cf. ed. de J. N. H. Lawrance , op. cit., p. 49-55 : û Et si libris gentilium uti delectat,
illi querendi sunt qui ad morum honestatem alliciunt. Multi enim ex gentilibus fue -
runt, qui licet fidem catholicam non receperint in moribus tamen honeste loquun -
tur, alii virtutes ac vicia scientifice designando, ut Plato et Aristoteles, alli ad
virtutum sequellam et viciorum fugam suo clamore excitando, ut Cicero et Seneca
aliquibus in libris fecerunt, licet in nonnullis locis aliquantulum aberrarunt, et si qui
sunt alii qui per scientificum modum docendo vel per suavem stillum persuadendo
de viciis ac virtutibus recte senserunt, quos enumerare esse perlongum. ý (p. 52 -
53).
un florilegio de la biblioteca del conde de haro 213
tacioèn : nada maès acorde con el esp|èritu del conde y de la orden caba-
lleresca que eèl mismo fundoè, la Orden de la Vera Cruz, en la que con-
verg|èan las dos corrientes fundamentales de la sensibilidad nobiliaria
del siglo xv, la religiosa y la caballeresca 24. Seguidamente leemos en el
florilegio extractos de las dos obras maès representativas de la moral
pagana y cristiana, que ejemplifican precisamente el perfil devoto de
un noble como el conde 25. La breve pieza de San Agust|èn sobre la con-
vivencia de las armas y la fe al final del miniflorilegio viene a com -
pletar y justificar, en este particular contexto de lectura, la otra ver -
tiente de la personalidad del noble, la militar, conformando, junto con
los otros textos seleccionados, una suerte de manual de conducta moral
de nobles.
è a completamente el ori-
creacioèn de la correlacioèn ibi... ubi, se desvirtu
ginal y se universaliza su sentido.
Finalmente, hemos detectado un uèltimo procedimiento de seleccioèn
que ya no consiste soèlo en cortar una frase y separarla de su contexto
original, sino en cortar resumiendo o eliminando elementos del pasaje
para hacerlo maès breve o maès adecuado al caraècter sentencioso de los
excerpta. Es el caso del pasaje de San Bernardo (I, 4) : û ``Vexacio dat
intellectum auditui '', ait quidam, uerum est sed si nimia non fuerit nam si
sit non plane intellectum dat sed contemptum ý que el compilador
un florilegio de la biblioteca del conde de haro 217
(28) Este tipo de florilegios en los que encontramos combinados distintos autores
de aèmbitos y eèpocas diferentes fueron denominados por Rochais û florilegios mix -
tos ý, cf. H. M. Rochais , Florileéges spirituel, I. Florileéges latins, en Dictionnaire de spiri-
tualiteè ascetique et mystique, doctrine et histoire, fasc. 33-34, Par|ès, 1962, cols. 435-460,
col. 436.
un florilegio de la biblioteca del conde de haro 219
6
V = Biblioteca Nacional de Madrid, ms. 9513. Papel (f. 1 -135) y
pergamino (f. 136-141). 19 14 cm. Compuesto entre 1425-1455 30.
Diferentes tipos de escrituras. Paginacioèn con numeracioèn romana de
a
la eèpoca. T|ètulo Vade mecum tomado de la 4 hoja de guarda. Proceden-
cia : biblioteca primitiva del conde de Haro (asiento xxxi del inventa-
rio de 1455 ; asiento 42 del cataèlogo de 1553).
6
M = Biblioteca Nacional de Madrid, ms. 9522. Pergamino,
127 f. 22 15 cm. Compuesto despueès de 1455, en la biblioteca del
Hospital de Medina de Pomar. Una misma escritura desde los f. 1-
122. Paginacioèn con numeracioèn romana de la eèpoca. Tres primeras
hojas del coèdice sin numerar, anìadidas en el siglo xv. Tabla con conte-
nidos en la segunda hoja de guarda, escrita en letra del s. xv. Proce-
dencia : biblioteca del conde de Haro de Medina de Pomar (asiento 35
del cataèlogo de 1553).
6
F = Biblioteca Nacional de Madrid, ms. 9537. Pergamino, 106
f. 15 11 cm. ss. XIV-XV. Notas marginales en rojo. Procedencia :
biblioteca primitiva del conde de Haro (asiento ix del inventario de
1455 ; no identificado en el cataèlogo de 1553 31).
6
A = Biblioteca Nacional de Madrid, ms. 9502. Pergamino,
200 f. 21 13 cm. s. xv. En el f. 1, orla en oro y colores, con el escudo
del conde de Haro. Escritura human|èstica. Origen florentino. Proce-
dencia : biblioteca primitiva del conde de Haro (asiento xxxiii del
inventario de 1455 ; asiento 98 del cataèlogo de 1553).
6
B = Biblioteca Nacional de Madrid, ms. 9482. Pergamino,
158 f. 185 135 mm. s. xv. En el f. 1, capital de oro y colores, con
miniatura de San Ambrosio ; debajo, escudo del conde de Haro. En el
f. 2, emblema del conde, formado por una cruz aspada sostenida por
aèngeles. Escritura human|èstica. Origen bolonìeès. Procedencia : biblio-
teca primitiva del conde de Haro (asiento viii del Inventario de 1455 ;
asiento 59 del Cataèlogo de 1553).
bendic°ioèn, ca la fe syn obras muerta es. Por ende, esforcaè ndote maè s a
fazer que a leer, syn ninguna duda sacaraè s escogido fruto non visto, non 20
llamar, esto es, con buenas obras, ca non abasta a Dios rogar syn los
onbres trabajar. Onde dize vn sabio : û Las ayudas de Dios non vienen
nada non ruegue, ca estaè commo ayrado ý, e dize Sant Gregorio que las
cosas que de Dios estaè n ordenadas asyè son predestinadas, que todav|è a
por ruegos e trabajos sean alcanc° adas, porque los onbres trabajando
laègrimas, bien obrares, regnaraè s en el altura del cielo con los escogidos
muchas, las quales gostan los poseedores e entienden los prudentes con - 40
alma e esfueèrc°ate a obrar, fazer porque reynes en el cielo, pues que rey -
nas en el mundo regnes entre los aè ngeles, tuè que regnas entre los onbres.
Poco aprouechoè a muchos ensenì orear el mundo para ser siempre age -
tiene algund pequenì o lugar, pues en las tierras tan dilatada fue su nom -
rr|èa sy el ventoso Yerses, de los Medos pr|è ncipe poderoso, lieue resplan - 50
e escogido rey por el pueblo judayco sea contado entre los doze mill
sen
ì alados del tribu de Judaè . Ciertamente non antes en aquel espantoso
examen peresc° eraè n mesquinos, llorosos, solos, que non tengan ayudador
que los libre del lago terrible. Porque amaron su propia honra e a Dios 55
ron. Enpero, los que lo contrario fezieron, regnan con Dios para siem -
pre e el cordero de Dios con ellos. Del cuento de aqueè stos fue Costan -
muy cathoè lico pr|èncipe, pues non callaremos al manso rey Dauit, al 60
de los godos, gran zelador de la ley de Dios, seguè n que leemos e acaè rey-
Por ende, senì or m|è o, estudia e piensa coè mmo tuè seas del cuento destos 65
otorgar aqueèl por el qual los reys reynan e eè l reyna para sienpre sobre
1-2 Siguese-leemos : om. M || 16 ser : de ser M || 29 non votis neque suppliciis muliebribus
auxilia Deorum parantur ... irati infestique sunt In Catilin. in placitu Catonis in mg. add.
M
2
|| 35 los : les M || 42 obrar : obrar e M || 44 el : al M || ser siempre : siempre ser M || 46
en : enel M || 47 su : om. M || 48 mucho : muy M || rey Alexandre : Alexandre rey M || 60
muy : muy magnifico M
Iesuschristus
Bernardo ad Eugenium
Primus liber
Prol c. i
12 Non est bona paciencia, cum possis esse liber, seruum te permi-
tere fieri.
I, 4 c. viii
uexacionem.
c. viii
14 Vexacio dat intelectum si nimia non fuerit, nam si sit dat con -
tentum.
224 patricia canìizares ferriz
I, 5 c. x
c. xi
ciam confert.
c. xvi
I, 10 c. xviii
frenatur.
c. xviii
25 Causa bidue intret ad te, causa pauperis et eius qui non habet,
I, 13 c. xxv
Secundus liber
II, 2 c. iii
comprehendere ualet ?
c. iii
II, 4 c. vi
c. vi
sue.
II, 6 c. ix
II, 8 c. xi
II, 10 c. xiiii
33 Diuicie nec bone sunt nec male : husus tamen horum bonus,
abu-
II, 15 c. xxxi
Tercius liber
III, 3 c. iiii
allios subuertendi.
III, 7 c. xiii
37 Qui non grauatus appelat, liquet aut grauare intendit aut tem -
pus
redimere.
III, 13 c. xix
dicas ?
III, 15 c. xxiii
III, 18 c. xxix
Quartus liber
IV, 2 c. iiii
secundum prouentum.
IV, 9 c. iiii
IV, 11 c. xvi
c. xvi
226 patricia canìizares ferriz
46 Omnia fac cum consilio et post factum non penitebis.
IV, 17 c. xvi
IV, 18 c. xxiii
c. xxv
c. xxv
c. xxvi
comitendum.
Quintus liber
V, 2 c. iiii
V, 6 c. x
54 Opinio est quasi pro uero habere aliquid quod falsum esse nes -
cies.
V, 13 c. xxiii
57 Quid tam penale quod senper uele quod numquam erit et sem -
per nole quod numquam non erit ?
V, 30 c. xliiii
gius a salute ed. || obstupuit : stupuit M || 12 est : om. ed. || seruum : seruam ed. || 13 Hebe-
Vexacio dat intellectum auditui ait quidam uerum est sed si nimia non fuerit nam si sit
non plane intellectum dat sed contemptum F ed. || 18 partem suam redit : se penitus red-
un florilegio de la biblioteca del conde de haro 227
dit F ed. || 21 Consideracio : om. F ed. || 22 presentit : persentit M || 23 Nemini aprobanda
iusticia : minime approbandam justitiam F ed. || frenatur : frenetur F ed. || 24 oportet :
opporteat M || 25 habet : habet quod det ed. || 27 Qomodo : Quomodo tamen F ed. || 28
quod : cum F ed. || nescese : in necessitate necesse M || 29 hec : aeque ut F ed. || hec post id
M || parens : parem F ed. || 30 cuique post absoluta ed. || 31 igitur : ergo F ed. || 32 stetise :
exstitisse F ed. || 33 Diuicie : om. F ed. || bone : bona V || male : mala V || c. xxxi : c. xxii F
cuat : ualet euacuare ed. || 43 totum : om. ed. || 44 solet : soli M || 45 penitetur : poeniteat F
ed. || 48 habe : audi F ed. || domui : domi V || 49 Quid : quis V et scire ed. || 50 Prest : praesit
Tulio de oficiis
Liber primus
tus injuria.
in pace uiuatur.
I, 25, 89 6 Cauendum est eciam ne maior pena quam culpa sit et pro -
I, 32, 117 7 In primis autem constituendum est, quod nos et quales esse
lima.
Liber tercius
III, 18, 74 9 Michi quidem ecciam uere hereditates non honeste uidentur
si sunt maliciosis blandicis, oficiorum non ueritate, sed simula -
cioneque lite.
Tulio de oficiis : Tulius de officiis M || 1 diu : diu autem ed. || debebis : debebis autem A ||
addiscere : om. A ed. || 2 que-bonorum sscr. V || peruertunt : peruertant M ed. || 4 susci-
pienda : suscipienda quidem ed. || sunt bella : bella sunt ed. || 5 apcetisque : aptisque M
acceptisque A ed. || 6 et : et ne hisdem de causis alii plectantur alii nec appelletur quam A
228 patricia canìizares ferriz
et ne iisdem de causis alii plectantur alii ne appellentur quidem ed. || maxime : autem
maxime A ed. maxima V || 7 quod : quos A ed. || liber secundus in altera pagina scr. V || 9
simulacioneque lite : simulatione quaesitae ed.
Tulio de amicicia
VI, 22 2 Quid dulcius quam habere cum quo omnia audeas sic
loqui ut tecum ?
sequnta est.
locus.
suo ?
magna sunt.
Tulio de amicicia : Tulius de amicicia M || 1 ubi : ut ed. || 2 cum quo : quicum ed. || 3 ubi :
ut ed. || neque : nec A ed. ||4 enim : igitur ed. sed sscr. M || sequnta : sequta M ed. || 5 Ibi :
omnia A ed. || et : atque A ed. || uita-locus : nullus locus amicitiae A ed. || 6 Reperiuntur -
dificilime : Itaque verae amicitiae difficillime reperiuntur ed. || hiis : his M iis ed. || rei
publice : reque publica ed. || post 7 tulio de paradoxis sscr. et del. V || 8 sunt ueritati : ueri-
tati sunt ed. || ubi : ut ed. || desperanda est : est desperanda A
Anbrosio de oficiis
Liber primus
2 Vnus enim uerus magister est qui solus non didicit quid homines
doceret.
testimonium.
un florilegio de la biblioteca del conde de haro 229
Anbrosio de oficiis : Ambrosius de officiis M || 1 opto habere : om. ed. || 2 didicit : didiscit
M || quid : quod ed. || liber secundus in altera pagina scr. V || liber tercius in altera pagina
scr. V
In Decreto
Noli estimare neminem Deo placere posse qui armis bellicis ministrat.
In hiis erat santus Dauid cui Dominus tam magnum prebuit testimo - 5
nium. In hiis eciam uulgus et plurimi temporis justi. In hiis erat ille cen -
turio qui Domino dixit : ``Non sum dignus ut intres sub tectum meum''.
Hoc ergo primum cogita quando armaris ad pugnam, quia uirtus tua et
ipsa corporalis donum Dei est. Sic enim cogitabis de dono Dei, non
seruanda est contra quem bellum geritur. Quanto magis amico pro quo
tis ut liberet Deus a necesitate et conseruet in pace. Non enim pax que -
Dei uocabuntur''. Si autem pax humana tam dulcis est pro temporali
salute hominum, quanto magis dulcior est pax diuina pro eterna salute
tur.
3 Multi-armis : Multi placere possunt in bellicis armis M || in bellicis armis milites Deo
placere possunt ed. || 5 prebuit : perhibuit ed. || 6 uulgus et plurimi : plurimi illius ed. || 8
et : etiam ed. || 9 est : et M || 12 uoluntatis : uoluntas ed. || 12-13 autem-necesitatis : neces-
sitas ed. || 16 quoniam : quia ed. || 18 hominum : mortalium ed. || magis : om. ed. || dulcior
It is often noted that the first textual record of the French language
dates from the middle of the ninth century, appearing within the
famous vernacular oaths of allegiance sworn between two of Charle -
magne's grandsons, Louis the German and Charles the Bald, and their
armies at Strasbourg in February, 842. Recorded by another of Char -
lemagne's grandsons, the lay warrior Nithard, the Strasbourg Oaths
themselves appear within that literate nobleman's detailed contempo -
rary account of the civil war in western Francia during the early 840s
between the allied forces of Louis and Charles and those of their elder
1
brother Lothar . Written in Latin (except for the parallel Oaths,
which are in Romance and Rhenish Franconian German) and under -
taken explicitly on behalf of his royal cousin and lord, the eighteen -
year-old King Charles the Bald, Nithard's remarkable text has long
been known to be extant in only two manuscripts, one from the tenth
century (Paris, B.N.F. lat. 9768), and another, incomplete copy (lack-
2
ing the Oaths) from the fifteenth (Paris, B.N.F. lat. 14663) . In modern
(*) Research for this article was supported by a Franklin Grant from the Ameri-
can Philosophical Society and multiple grants from the Hampton Humanities and
ver. Preliminary versions were presented at the 38th annual meeting of the Medie-
val Association of the Pacific, Portland, Oregon, 28 March 2003 ; the 52nd annual
March 2006 ; and the 42nd annual International Congress on Medieval Studies,
Kalamazoo, Michigan, 11 May 2007. I wish to thank Paul Dutton, Patrick Geary,
Jason Glenn, Bengt (À) and Leena Lo« fstedt, Clementine Oliver, June Zeppa, and
(1) Nithard, Historiarum libri IIII, 3.5, ed. P. Lauer, Nithard, Histoire des fils de
Louis le Pieux, Paris, 1926, p. 104 -109. On Nithard, his Historiae, and the Strasbourg
Oaths, see C. Treffort, Nithard, petit-fils de Charlemagne : note sur une biographie contro -
verseèe, in Bulletin de la Socieè teè des antiquaires de Picardie, t. 158 no. 632, 1994, p. 427 -
434 ; J. L. Nelson, Public histories and private history in the work of Nithard, in Speculum,
t. 60, 1985, p. 251 -293 ; W. Ayres - Bennett, The Strasbourg Oaths (842) : the earliest
vernacular text, in ead., A history of the French language through texts, London, 1996,
dei testi latini del Medioevo / Mediaeval Latin texts and their transmission, t. I, Florence,
(2) For detailed descriptions of these manuscripts, see D. N. Dumville, ed., The
G. Ouy, Les manuscrits de l'Abbaye de Saint -Victor. Catalogue eè tabli sur la base du reè pertoire
manuscrits de l'Abbaye de Saint -Victor, Paris, 1869, p. 36 -37 ; C. Couderc, Essai de clas-
sement des manuscrits des Annales de Flodoard, in Meèlanges Julien Havet. Recueil de travaux
d'eèrudition deèdieès a la meèmoire de Julien Havet (1853 -1893), Paris, 1895, p. 721 -724 ; Lo
(3) On this point, see above all R. H. Bloch, The first document and the birth of
medieval studies, in D. Hollier, ed., A new history of French literature, Cambridge, MA,
1989, p. 6-13. Good comparable cases for the appreciation in value of particular
manuscripts due to the role played by their contents in the formation of national
identity are documented by O. D. Popa, Bibliophiles and bibliothieves : the search for the
Hildebrandslied and the Willehalm codex, New York, 2003, on the manuscript contain -
ing the Hildebrandslied ; S. Schama, Landscape and memory, New York, 1995, p. 75 -81,
on the manuscript containing the Germania of Tacitus ; and A. Riding, A stolen relic is
a problem for Mexicans, in The New York Times, 29 August 1982, section 1, part 1,
(4) L. de Rosanbo, Pierre Pithou, in Revue du seizieé me sieécle, t. 16, 1929, p. 308,
n. 4 : û Il existe une copie autographe de P. Pithou d'un ms. intituleè : Wittardi, nobi -
lissimi viri, de dissensionibus filiorum Ludovici Pii, libri quatuor, ^ Ad Carolum calvum impe -
ratorem. Le ms. est la proprieè teè de M. Morin, aé Troyes, qui a l'intention de le leè guer
aé la bibliotheé que de la ville, dont il est l'eè minent conservateur. ^ Un seul autre
e
ms. du x sieécle existe actuellement. ý For the critical edition, which does not take
Pithou's copy into account, see P. Lauer, ed., Nithard, Histoire des fils de Louis le
Pieux, Paris, 1926. It remains the standard edition of Nithard's text, though it
(5) On Pithou, the best study remains P. -J. Grosley, Vie de Pierre Pithou avec quel -
ques memoires sur son pere et ses freé res, Paris, 1756. Modern biographies begin with
L. de Rosanbo, Pierre Pithou, in Revue du seizieéme sieécle, t. 15, 1928, p. 279 -305 ; t. 16,
law, and history in the French renaissance, New York, 1970, p. 241-270 ; R. McKit -
terick, The study of Frankish history in France and Germany in the sixteenth and seventeenth
centuries, in Francia, t. 8, 1980, p. 559 -561 ; K. Malettke, Pierre Pithou als Historiker,
Fragonard, P.-E. Leroy, eds., Les Pithou : les lettres et la paix du royaume. Actes du collo -
note, the Pithou copy was in the private possession of the archivist and
curator of the municipal library of Troyes, Louis Morin (1866 -1942),
who, according to De Rosanbo, planned to donate it to the municipal
6
library's collection . As a 1984 supplement to the Troyes library's
manuscript catalog makes clear, the Pithou copy was eventually
bequeathed by Morin's son Alfred (1908-1993), who was also an
archivist in Troyes, to the city's library, where it has since remained
unnoticed and unexamined (Troyes, Meèdiatheéque de l'Agglomeèration Tro-
7
yenne 3203) .
In the pages that follow, I shall trace the history of Pithou's Nithard
copy, make an examination of its text, and note some of its salient
characteristics. While its version of the Strasbourg Oaths, although
being the only other copy in manuscript, does not differ in any signifi -
cant way from the extant tenth-century witness in Paris (see Appen-
dix I) ^ indeed, a comparison shows that Troyes, M.A.T. 3203 is ulti-
mately, but not directly, descended from Paris, B.N.F. lat. 9768 ^
certain peculiarities in the text of the Troyes manuscript demonstrate
the prior existence of at least two additional (but now lost) manu -
scripts of Nithard, and thus reveal a greater medieval interest in his
work than has previously been thought.
Apart from the brief remarks by De Rosanbo and the short note in
the modern Troyes manuscript catalog, the only other record of the
Pithou Nithard copy appears in a nineteenth-century manuscript auc-
8
tion catalog . Shortly after the death of the French bibliophile and
homme de lettres Jean-Pierre Agneés Parison (1771-1855), his impressive
collection of manuscripts, letters, prints, and sundry historical docu -
(7) Catalogue geèneèral des manuscrits des bibliotheé ques publiques de France, t. 63, Suppleè-
ments Dijon, Pau, Troyes, Paris, 1984, p. 134. Although the note û Don d'Alfred
Morin ý appears in the catalog record, a bookplate glued to the front pastedown of
the manuscript states û Ex dono Louis Morin ý. Franc° oise Bibolet suggests that
Louis Morin intended to donate the manuscript, but died before he had the chance
to do so, and that it was his son Alfred, who, following his release in 1945 as a pris -
oner of war, ultimately executed his father's wish. Franc° oise Bibolet, personal com -
(8) However, there is a curious parallel between Pithou's address to the reader
on f. 59r of Troyes, M.A.T. 3203 and the prefatory remarks made by Andreè
Duchesne to his edition of Nithard's text in 1636, which suggests that Duchesne
9
ments was put up for auction between 25 and 29 March 1856 . Listed
th
as first among the many items for sale on March 27 is lot 726,
û Witardi, nobilissimi viri, de dissensionibus filiorum Ludovici Pii,
libri quatuor. Ad Carolum Calvum Imperatorem. Ms. de 158 p. reè gl.
in-4, rel. veèl. . ý While it remains unknown who bought the manu-
10
script on that day, it is clear that the astute collector also purchased at
the same auction a letter from the pen of the eighteenth -century sav-
ant Jean Lebeuf that records Lebeuf's quest for a Nithard manuscript
in 1731 (the Lebeuf letter is folded and pasted within the back of the
Pithou Nithard manuscript, presumably put there by the documents'
11
new owner following their sale at the 1856 auction ). Equally clear is
the fact that the two documents came into the possession of Louis
Morin no later than 1929, as the note in De Rosanbo's article from
12
that year attests .
Thanks to the scrupulous work of the auction's directors ^ together
with information gleaned from the letter of Lebeuf (see Appendix II
and Pl. I) ^ a history of the manuscript's wanderings prior to its pos -
13
session by Parison can be reconstructed with considerable detail .
According to Lebeuf, the Jesuit scholar Jacques Sirmond (1559 -1651)
picked through the manuscripts of Pithou's estate and acquired a num -
ber of them for his own collection (likely sometime after his return
from Rome in 1608). Lebeuf believed that Sirmond eventually left
some of these Pithou manuscripts to the library of the Colleé ge de Cler-
mont in Paris, where he was rector and û scriptor librorum ý for a
(10) Catalogue de la collection des lettres autographes, manuscrits, p. 93, no. 726.
(11) However, it is possible, perhaps even probable, that the two documents
had already been grouped together prior to the Parison auction (conceivably during
their time at the Colleé ge de Clermont, on which see below), but were listed as sepa -
rate lots to increase the number of items for sale and thereby maximize returns. On
the letter by Lebeuf, see the Catalogue de la collection des lettres autographes, manuscrits,
p. 51-52, no. 380 ; and Lettres de L'Abbeè Lebeuf, t. II, Auxerre, 1867, p. 115, no. 186.
According to its record in the auction catalog, the letter also contained an appended
note on the identity of a saint. To my knowledge, this note has not been preserved.
On Lebeuf, see C. Gauchet, Notice sur l'Abbeè Le Beuf, in Abbeè (Jean) Le Beuf,
Recueil de dissertations sur diffeè rens sujets d'histoire et de literature, t. I, Paris, 1843, p. i -
xxiii.
(13) The auctioneers commissioned a close friend of Parison, the savant Jac -
ques-Charles Brunet, to write a brief biography of Parison and give a history of his
library ; it appears at the front of the Catalogue des livres de la bibliotheé que de feu M. Pari-
son, homme de lettres, dont la vente aura lieu le lundi 25 feè vrier et jours suivants aé sept heures du
soir, Paris, 1856, p. i - xiv, under the title û Notice sur M. Parison, homme de
lettres ý.
an early humanist edition of nithard 235
with the Colleé ge de Clermont, see A. Franklin, Les anciennes bibliotheéques de Paris,
t. II, Paris, 1870, p. 252 ; and G. Dupont-Ferrier, La vie quotidienne d'un colleége pari-
sien pendant plus de trois cent cinquante ans. Du Colleé ge de Clermont au Lyceèe Louis-le-Grand
(1563-1920), t. I, Paris, 1921 -1925, p. 122 -130 ; t. III, p. 4 -5, 31-32. Lebeuf wrote
his letter of inquiry (regarding Nithard manuscripts and the fate of Pithou's library)
to Ëtienne Souciet, librarian of the Colleé ge (known since 1682 as the Colleé ge de
Louis-le-Grand), on 26 October 1731. A note in the upper margin of the first page
e
of the letter (û Repondue le 14 . Novembre [1731] ý) attests that Souciet soon
Pithou's library ^ presently formed part of the Colleé ge's collection), but what his
answer was remains unknown. However, given Lebeuf's comments just a few years
later, it appears that Lebeuf either never learned of the Pithou Nithard copy (within
which Lebeuf's letter now resides) or else he found Pithou's copy to be of little
worth. For by 1735, Lebeuf would concede that the old manuscript of Nithard's text
known to be in the Vatican at the time (now Paris, B.N.F. lat. 9768) was, in his opin -
reprinting an article from the Mercure, February 1735, p. 268 ; and his earlier
remarks to Jean Bouhier and Jean Basile Pascal Fenel, Lettres de L'Abbeè Lebeuf, t. II,
p. 113, 140 -141. For the relevant section of Lebeuf's letter to Souciet, see Appendix
manuscrits, t. I, p. 435-436 ; and the Catalogue des livres de la bibliotheé que des ci-devant soi-
disans Jeèsuites du Colleége de Clermont, dont la vente commencera le Lundi 19 Mars 1764, Paris,
1764.
(17) On a small slip of paper pasted in the middle of Lebeuf's letter found in the
rear of Troyes, M.A.T. 3203 is the following note : û Ce manuscrit est une copie de
celui de Rome, le seul qui existe. Quoique moderne, il n'en est pas moins precieux aé
francique et romane. ý Below this note, in another hand, is the gloss : û Note de
l'abbeè Brottier, dernier bibliotheé caire des Jeèsuites. ý The Parison auction catalog
erroneously ascribes the note to Parison ; see Catalogue de la collection des lettres autogra-
phes, manuscrits, p. 93, no. 726.
236 courtney m. booker
(18) The sketch that follows is largely paraphrased from Brunet, Notice sur
(19) See A.-C. Brotier, Exposeè de la conduite et des principes d'A. C. Brotier, Paris,
en en
1797 ; Lebon, Plaidoyer prononceè le 16 germinal, par le C Lebon, deèfenseur officieux du C
Brottier, devant le conseil de guerre de la dix -septieéme division militaire, Paris, 1797 ; and
Journal d'un deè porteè non jugeè, ou Deèportation en violation des lois deè creètee le 18 fructidor an V
(20) This was not the first time Brotier had relied on his uncle's library as a
source of revenue ; see Brotier, Exposeè de la conduite et des principes d'A. C. Brotier,
p. 5, for his own remarks regarding his penury and his sale of a portion of the library
(21) Delisle, Le cabinet des manuscrits, t. I, p. 437 ; t. II, p. 283. As Delisle points
out, the Bibliotheé que impeèriale purchased forty items, which largely consisted of
Brunet, Notice sur M. Parison, homme de lettres, p. xiii, notes that the other buyers of
(1763-1824), Silvestre de Sacy (sc., Antoine Isaac) (1758 -1838) and Jean -Pierre
Abel-Reèmusat (1788 -1832). For the items purchased by Langleé s, see the Catalogue
an early humanist edition of nithard 237
acquired the remainder of the lot (which ^ Brunet stresses for the
wary reader of the Parison auction catalog and potential buyer of its
contents ^ was obtained legitimately), and consequently it was this
surplus, which included the Pithou Nithard copy, that was up for auc -
22
tion in 1856 following Parison's death .
6
The manuscript itself is comprised of 88 small paper leaves (152
25
115 mm) that have been numbered as folios . The leaves have been
assembled, as one might expect, into 11 gatherings (1r -8v, 9r-16v, 17r-
24v, 25r-32v, 33r-40v, 41r-48v, 49r-56v, 57r-64v, 65r-72v, 73r-80v,
81r-88v), with corresponding quire signatures (a i-l v) appearing sys-
tematically in the bottom right margin of each gathering's first five
rectos. On the leaves containing Nithard's text, catchwords appear in
the bottom right margin of each verso. A calligraphic title page,
(22) Brunet, Notice sur M. Parison, homme de lettres, p. xiii - xiv : û C'est ainsi que
M. Parison est devenu possesseur, et disons -le bien, possesseur leègitime, de plusieurs
pieéces du plus haut inteèreêt, des papiers curieux qui figurent dans sa collection, et
aussi du Recueil de pieé ces relatives aux Jeè suites... ý For the additional items
acquired by the Bibliotheé que impeèriale at this auction, see Delisle, Le cabinet des
manuscrits, t. I, p. 437 ; t. II, p. 304. A number of volumes in Parison's collection
also came from the library of Simon Chardon de La Rochette ; see L. Canfora,
(25) In his endnotes, Pithou designates the recto and verso of each folio with the
6
Written in a fine humanistic cursive hand by Pithou, Nithard's text
appears in a single column (115 78 mm) of 19 to 21 lines per page.
Worthy of special mention is the fact that on folio 43rv Pithou altered
his hand for the Strasbourg Oaths, adopting a rather exaggerated cur -
sive script with numerous ligatures and distended ascenders and
descenders in order to offset the vernacular text from the Latin that
surrounds it (Pl. VI-VII). Similarly, for easy reference, Pithou num -
bered the lines of Nithard's text in multiples of five along the inner
margins of each folio. As still another ûaide de reèfeèrenceý, Pithou used
(now faded) red ink for the folio numbers at the upper right margin of
each recto, for all endnote numbers, and for all folio numbers men -
tioned within the endnotes themselves. Pithou even keyed the addenda
on the last folio of the manuscript to their corresponding text by plac -
ing an asterisk in the margin beside each sentence or word of the work
28
meriting the belated commentary .
Littered throughout the entire manuscript ^ including the endnotes
and index ^ are a number of marginalia, which are written in a darker
ink than the main text. These marginalia are also in Pithou's hand
and chiefly reflect his careful comparison and collation of the Troyes
manuscript with the text of Nithard he printed in 1588 (he provides
the different reading of the latter in each instance, followed by the
(26) On Lebeuf's letter, see nn. 11 and 14 above, and Appendix II and Pl. I
below.
(28) Namely, on f. 3v, l. 14 ; 5r, ll. 10 -11 ; 8r, l. 12 ; 10v, l. 17 ; 20r, l. 5 ; 22r,
final addenda noted on f. 88r that are not keyed to the text by a corresponding
DCCVIII. ad ann. DCCCCXC. scriptores coaetanei XII. Nunc primum in lucem editi ex biblio -
theca P. Pithoei..., Paris, 1588, pt. 2, p. 297-375. For his collation, Pithou used the
1588 Paris edition of the text and not the 1594 Frankfurt edition, for only the former
has the misprint (on p. 317) û exomibus ý (for û ex omnibus ý), which Pithou notes
among his marginalia on f. 17r, û omibus, Pith. ý
(30) On the marginalia's û terminus ante quem ý of 1594, see n. 40 below.
(31) In an endnote (f. 59rv, n. 1) to the name Wittardus, Pithou makes the fol-
lowing comment: û Quod ad authoris verum nomen attinet, non satis sane mihi
constat. Nitardi quidem, libro 2, folio 17, meminit, sed an is fuerit, dubito: de sc.
etenim in prima persona ubique fere loquitur, ut suis locis notavi. Originem item
suam dum describit, f. 56, libro 4 nomen suum retinet. Dum vero strenuam fuisse
virum, magnique consilii apparet, cum f. 32 in fine libri tertii [secundi: corr. in
marg .], in praelio adversus Lotharium, pars magna ipse fuerit, et lib. 4, f. 48, unus e
delegatis 12 Caroli extiterit. Quo denique tempore hac historia exarata fuerit,
liquet ex praefatione libri primi, fine secundi, et quarti, ubi de mors Caroli magni
disserit, f. 2b, 32a, et 58a. ý Later, in another endnote (f. 62v, n. 14), this time on
the name Nithard mentioned in the text (lib. 2, f. 17r), Pithou remarks, û L. 11.
forte, Vithardum, aut Witthardum, ut de se autor intelligat: quamvis aliis locis, ut
supra dixi, in prima persona de se, tacito nomine loquatur: ut f. 32. in fine huius
libri 2. l. ultima, et lib. 4. f. 48. 12. et ubi et huius historia exaratione loquitur,
f. 32.2. et de sua origine, f. 56. b. 7. ý On the variety of names given to Nithard over
the centuries (including Vitaldus, Guitard, Guittald, and Virardus, among others),
see C. W. Wahlund, in
Bibliographie der franzo« sischen Strassburger Eide vom Jahre 842,
Bausteine zur romanischen Philologie. Festgabe fu« r Adolfo Mussafia zum 15. Februar 1905,
1577, p. 128-129, also explained that û Angilbertus ex Berta Caroli Magni filia
Haruuidum et Mentehardum filios suscepit, Vitaldi fratres, cui propter eruditio-
nem, et libros quatuor de bello fratrum servata historiae lege scriptos, profecto mul-
tum debemus ý.
240 courtney m. booker
danda, non abs re, duximus. Quibus quoque Mottae, viri doctissimi,
To the reader : Since in this little book (the exemplar of which exists in
only one manuscript, which I know) there are many incomplete and
corrupted things that ought to be emended, I did this, not without suc -
cess, partly from a painstaking reading of the book itself, partly from
lected Frankish sources printed in 1588 (Paris, B.N.F., Reè serve des Livres rares, Res.
DCCCCXC scriptores coaetanei XII..., Paris, 1588), added the marginal note û sive
Witardi ý beside the entry for Nithard's text in the table of contents.
(34) Cf. also the marginalia that Pithou added to his endnote on f. 62v, n. 14
(35) That Pithou did not indent the final lines of Book Four in this fashion
underscores his belief that the conclusion of Nithard's text had been lost at some
Sunt qui huic [add. : 4.] libro finem deesse putent. Si quae lacunae fuit,
ex alio codice quando reperietur, replendae erunt, et omnia emendanda.
Finis.
I believe that there are things missing from the end of Book Four. If that
to make the text complete and then everything should be corrected. The
38
End .
(36) The diction of Pithou's address bears a rather close resemblance to the pref -
atory remarks made by Andreè Duchesne for his edition of Nithard's text in 1636, a
parallel which suggests that Duchesne may have seen Troyes, M.A.T. 3203 ; cf.
t. II, Paris, 1636, p. 359 (my emphasis) : û Recens a mendis et corruptionibus innu-
meris expurgati, partim ope vetustissimi ms. codicis, qui exstat in bibliotheca
D. Alexandri Petavii S. P., partim conjecturis a sensu historiae desumptis. ý Note also that
in lib. 2, cap. 7 of Nithard's text, Duchesne (t. II, p. 367 C) supplies the reading
û supra modo ý without comment ; in fact, this reading was an emendation, one
that, to my knowledge, had only been offered by Pithou in Troyes, M.A.T. 3203,
(37) Though Pithou does refer once to Aimon of Fleury and twice to a û His -
toria Dionysiaca ý (= chps. 52-53 of the Vita Hludowici imperatoris, composed ca.
840/1 by the û Astronomer ý, ed. E. Tremp , Thegan, Die Taten Kaiser Ludwigs ;
Astronomus, Das Leben Kaiser Ludwigs, Hannover, 1995 (MGH, Scriptores rerum Germa-
nicarum separatim editi, 64) for a comparative account of the events recorded by
Nithard : (f. 60v, n. 44) û pag. 2, l. 9. In Dionysiaca historia hac describuntur. Sed
de Senila loquens, ait, idemque Salina Comes. Aimoinus, Samila, deest. ý (f. 61r,
castrum ad Ligerem situm dicit. forte hoc loco etiam nomen fluvii deest. Calviacus
(38) Later, at the time he was entering his marginalia, Pithou appended to this
postscript one last request : û Quod si quibusdam hae notulae improbentur, quasi
bus, si quid aptius coniici, deficientur exemplari, liceat, cuique sit liberum. ý
Perhaps the most striking thing that one learns from Troyes, M.A.T.
3203 is that Pithou was not the first to provide a scholarly commentary
on Nithard's text. In an endnote, Pithou explains that Pierre Daniel
offered an emendation for the Latin name of the Loing river, reading
. Unfor-
41
û Lupa ý rather than û Luva ý (Pithou preferredû Luva ý)
tunately, Pithou neglected to mention the context in which Daniel had
scriptores, pt. 2, p. 344, 361, Pithou explains that for Nithard's text he used a û vetus
this source, other than that it had several lacunae, which were emended by a later
hand. However, a comparison of the text of his 1588 edition with the text of Paris,
B.N.F. lat. 9768 clearly reveals that Pithou must have used this manuscript ; this is
particularly evident from a comparison of Pithou's description (on p. 344 and 361)
of the later emendations in his û vetus exemplar ý with those present in Paris,
B.N.F. lat. 9768 (f. 11r, 14v). On Pithou's use of Paris, B.N.F. lat. 9768, see
Wahlund, Bibliographie der franzo« sischen Strassburger Eide, p. 20-21 ; Couderc, Essai
de classement des manuscrits, p. 723 ; and P. Lauer, ed., Les Annales de Flodoard, Paris,
cap. 7), Pithou supplied the emendation û supra modo ý, and noted on f. 64r, n. 64
that his manuscript exemplar read û supra montem ý. However, in his û editio
princeps ý of the text, published in 1588, he printed û supra *montem* ý (p. 328),
evidently choosing to retain the reading of his new, more authoritative exemplar
(B.N.F. lat. 9768, f. 8r, col. 1, l. 9), but providing asterisks to denote its problematic
nature. Sometime shortly thereafter, in the margins of Troyes, M.A.T. 3203, he sup-
plied a better emendation (f. 25r, 64r), suggesting û comitem ý in the place of
edition (see n. 33 above), Pithou noted in the margin the same emendation, û comi -
tem ý. In the second edition of his source collection, published in Frankfurt in 1594,
the text was corrected to suit this new reading, now giving û supra comitem ý with -
out comment (p. 455). Cf. the remarks of Lauer, ed., Nithard, p. 60, n. c ; Mu« ller,
ed., Nithardi, p. 21, n. f ; and H. Pru« mm, Sprachliche Untersuchungen zu Nithardi histo -
(41) On f. 63v, Pithou states the following in note 54 : û f. 24. l. 5. Lupa, suspi -
(42) Daniel produced acclaimed editions of the late antique comedy Querolus
(1564) and the commentary on Virgil by Servius (1600), and published scholarly
notes on the Satyricon of Petronius (1585). On Daniel and his close relationship with
Pithou, see F. Bibolet, Les Pithou et l'amour des livres, in M.-M. Fragonard, P.-
E. Leroy, eds., Les Pithou. Les lettres et la paix du royaume. Actes du colloque de Troyes, 13 -
e
15 avril 1998, Paris, 2003, p. 298 ; L. Jarry, Une correspondance litteè raire au xvi sieécle :
Pierre Daniel..., Orleèans, 1876, p. 84 ; and G. Grente, ed., Dictionnaire des lettres fran -
e
c°aises. Le xvi sieécle, rev. ed. M. Simonin, Paris, 2001, p. 321A.
lat. 2858 ; see D. Bloch, et al., eds., Bibliotheéque nationale, Catalogue geè neèral des manus -
crits latins, Tables des tomes III aé VI (Nos. 2693 aé 3775B), Paris, 1981, pl. IV, 2. While
the majority of Daniel's collection came from the monastery of Fleury, via its depre -
dation by the Huguenots in 1562 (see Jarry, Une correspondance litteè raire, p. 21-22,
25-34), Daniel's Nithard manuscript evidently did not derive from this rich source.
(44) See H. Hagen, Der Jurist und Philolog Peter Daniel aus Orleans. Eine litterar -
historische Skizze, Bern, 1873, p. 29-30, printing a letter (Burgerbibliothek Bern 141,
no. 161) from Van Giffen to Daniel in January 1578, in which Van Giffen notes
Daniel's familiarity with Nithard's text and the Strasbourg Oaths : û S. D. Saepe
diuque te rogavi, vir doctissime, ut Chronicam illam de rebus gestis nepotum Caroli
Magni, in qua et foedus est inter eos sermone Germanico et Gallico conscriptum, ab
cile id consecuturum, quod Bodinus iam est consecutus. Nam in libris suis de rep.
foederis verba quaedam commemorat. ý This letter (whose importance was over -
looked by both Hagen and C. H. Turner, The bibliography of Jean du Tillet, in Jour-
nal of theological studies, t. 12, 1910, p. 132 -133) reveals that the library of Jean du
Tillet was the source of Daniel's knowledge of Nithard's text. On Du Tillet, see
script of Nithard does not help to resolve for whom Pithou's elegant,
scholarly copy was intended or what manuscript served as its source.
It is certain that Troyes, M.A.T. 3203 was not made to fulfill Van Gif-
fen's importunate request, for Van Giffen later thanked Daniel pro -
45
fusely for supplying him with the detailed copy he so desired . To be
sure, Van Giffen, Daniel, and Pithou were not the only ones with an
(1530-
46
interest in Nithard's text, for their contemporaries Jean Bodin
(1530-1601), (1537-
47 48
1596), Claude Fauchet Antoine Matharel
1586), and Jean-Papire Masson (1544-1611) all referred to or quoted
49
close of his letter, Van Giffen refers to Jean Bodin, who in 1576 was the first to print
the Strasbourg Oaths ; see Wahlund, Bibliographie der franzo« sischen Strassburger Eide,
p. 9-13 ; and J. G. Espiner - Scott, Claude Fauchet, sa vie, son Ýuvre, Paris, 1938, p. 65.
Bodin learned of the Oaths from his friend Claude Fauchet, who himself may have
known them from either Daniel or Du Tillet ; see Espiner - Scott, Claude Fauchet,
p. 290.
(45) See Burgerbibliothek Bern 141, no. 163, a letter from Van Giffen to Daniel in
See also Jarry, Une correspondance litteè raire, p. 68, 85 (note that the citation given by
Jarry in p. 85, n. 2 is erroneous). On Van Giffen, see Jarry, Une correspondance litteè -
raire, p. 58, 65-70, 84. The fate of Daniel's and Van Giffen's copies of Nithard is
unknown.
(46) See J. Bodin, Les six livres de la Reè publique, Paris, 1576, p. 117 -118 ; together
with Wahlund, Bibliographie der franzo« sischen Strassburger Eide, p. 9-13 ; and
(47) See C. Fauchet, Recueil de l'origine de la langue et poesie franc° oise, Paris, 1581,
p. 28 ; id., Antiquitez Gauloises et Franc° oises, Paris, 1602, f. 23r ; together with J. G.
Espiner - Scott, ed., Claude Fauchet, Recueil de l'origine de la langue et poesie franc° oise,
Rymes et Romans. Livre Ier, Paris, 1938, p. 54, n. 2 ; ead., Claude Fauchet and romance
Matharel's descendant, Carl Wahlund claimed that in the late sixteenth century
Matharel û to all appearances ý had a Nithard manuscript in his library ; see Wah -
lund, Bibliographie der franzo« sischen Strassburger Eide, p. 21 and n. 1, û Nach gu« tiger
Mitteilung des Herrn Vicomte de Matharel, in einem Briefe datiert `La Grangefort
noted in his Annales that he had used a û Vitaldus ex biblioteca Antonii Matharelli
tion. Cf. P. Ronzy, Un humaniste italianisant, Papire Masson (1544 -1611), Paris, 1924,
p. 249.
(49) See J.-P. Masson, Annalium libri quatuor, quibus res gestae Francorum explicantur,
Paris, 1577, p. 98, 109, 111, 112, 117, 127, 128, 129 ; id., De episcopis urbis, qui Roma -
nam ecclesiam rexerunt, rebusque gestis eorum, Paris, 1586, f. 135b, noting û Vitaldus ý as
his source for the events under the pontificate of Gregory IV. See also Ronzy, Un
(50) For brief biographical notices on these figures, see Grente, ed., Dictionnaire
e
des lettres franc°aises. Le xvi sieécle ; W. Richardson, Reading and variant in Petronius.
Studies in the French humanists and their manuscript sources, Toronto, 1993, p. 137 -141 ;
McKitterick, The study of Frankish history, p. 556-572. See also D. Droixhe, Les
e
Serments de Strasbourg et les deè buts de l'histoire du franc° ais (xvi -xviii e sieécles), in H.-J.
Niederehe, B. Schlieben - Lange, eds., Die Fru«hgeschichte der romanischen Philologie :
(52) I thank Jeè roême Delatour for his assistance with this identification. On de
La Mothe, who helped Pithou convert to Catholicism in 1573, see Grente, ed., Dic-
tionnaire des lettres franc° aises, p. 669A ; Paris et Ile -de-France : Meèmoires, t. XLII, Paris,
1991, p. 164 ; and L. de Rosanbo, Pierre Pithou, in Revue du seizieéme sieécle, t. 15, 1928,
p. 288. He was buried in the church of Saint -Paul de Paris ; see H. Verlet, Epita-
Sieur du Lymodin, in E. Iodelle, Les Oeuvres et meslanges poetiques d'Estienne Iodelle, Sieur
du Lymodin, Paris, 1574, n.p. ; repr. Ë. Jodelle, Üuvres compleé tes, ed. E. Balmas, t. I,
Paris, 1965, p. 71, û ...ce Loys fust d'un naturel tres cruel, quelque tiltre de Debon -
naire ou de Pieteux, que faulsement Guetard, historien de son fils Charles, et son
cousin germain, luy aye le premier donneè . ý See also the remarks about de La
Paris, 1576, n.p., û Si Iean de Saint Andreè Chanoine de nostre Dame de Paris,
en son grand Conseil qui ont plusieurs beaux monuments de l'Histoire de France et
(54) The way that Pithou speaks of de La Mothe suggests that the latter was still
alive when Pithou employed his notes ; in other words, it appears that Pithou pro -
imprudenter omissa sunt, hic adnotanda non duxi, cum in cod. manus.
extent, et ad sententiam omnino faciant. ý This observation by Pithou
neatly sums up his opinion regarding the whole of de La Mothe's com -
mentary, for he nearly always disagrees with the readings supplied by
his friend ; Pithou consistently gives his own emendation in the body of
the text and meticulously renders the alternative readings of both his
. For exam-
55
manuscript exemplar and de La Mothe in the endnotes
ple, on f. 28v Pithou writes û offerant ý and provides a note (n. 93,
56
f. 65r) that states û l. 18. offerrent, Motta. offerent, manuscr. ý .
A comparison of the various readings provided by de La Mothe and
the manuscript used by Pithou with the text of Nithard as it is known
through its two other witnesses, the tenth-century manuscript, Paris,
B.N.F. lat. 9768, f. 1r-18v (= A), and the fifteenth-century manu-
script, Paris, B.N.F. lat. 14663, f. 278v-289r (= B), reveals an interest-
ing pattern. While it is clear, from their reproduction of a number of
errors, lacunae, and medieval emendations, that Troyes, M.A.T. 3203
, a colla-
57
(= T), de La Mothe (= M), and B are all descendants of A
tion of their texts demonstrates that they were not direct copies of it,
but rather copies of now-lost intermediaries. More specifically, while
de La Mothe's and Pithou's manuscript source was neither B nor a
Scaliger. A study in the history of classical scholarship, t. II, Oxford, 1993, p. 532.
(56) For just a few other examples (of many), on f. 17v Pithou writes û aliter ý
and gives a note (n. 18, f. 62v) that states û l. 10. alter, manuscr. et Motta. ý On
f. 28r û quid vero ý and note (n. 88, f. 65r) û l. 20. quid've, manuscr. et Motta. ý
scr. et Motta. ý On f. 39v û vel cum paucis, vel etiam cum ý and note (n. 54,
f. 68r) û l. 13. vellent cum paucis, vellent cum, manuscr. Motta, vel etiam, legit uti -
que. ý On f. 40r û urbemque ý and note (n. 62, f. 68r) û l. 19. urbem quae, in man -
uscr. et Motta. ý On f. 40v (n. 67, f. 68v) û suo iuri ý and note û l. 16. sui iuris,
manuscr. ý On f. 51r û Aiebant ý and note (n. 33, f. 70v) û l. 7. Agebant, manuscr.
(57) Cf. the lacunae and emendations found in A (f. 11r, 14v, 15rv, ed. Lauer,
88, 120, 122, 128) with their reproduction in B (f. 285r, ll. 16 -18, 287r, 287v, ll. 16-
17, 48) and T (f. 36v and n. 26, 48r, 49v, 51v). Moreover, nearly every error in A is
iterations at which A stands from the lost mid ninth -century autograph is uncertain,
though given its relatively incorrupt text, scholars such as Lauer, Ganshof, and
others posit that there cannot have been many ^ indeed, if any ^ intermediaries
between the two manuscripts. See Lauer, ed., Nithard, p. xviii ; F. L. Ganshof,
Une nouvelle theèorie sur les Serments de Strasbourg, in Studi Medievali, second series, t. 2,
(58) While A clearly provides the words û Dei ý and û illum ý on f. 11v, col. 2,
l. 1, and 12v, col. 1, l. 13, respectively, B lacks both (f. 285r, l. 39, and 285v, l. 39),
in both cases, supplying the words û Dei ý and û illum ý in brackets (f. 38r, 40v)
and offering the following endnotes in each case : (n. 40, f. 67v) û l. 8. Dei, deest in
manuscr. quod et addendum censet, Motta ý ; (n. 68, f. 68v), û l. 18. illum, deest in
(59) Note the observation Pithou made regarding the particular marginalia
scriba, aut semper de eodem anno intelligendum. ý No such marginal strokes are
present in B.N.F. lat. 9768 or B.N.F. lat. 14663. Cf. also his remarks on f. 63r, n. 28.
(60) For the sake of example, I only note here the parallel readings exclusive to
de La Mothe (as recorded in T) and B in Books One and Two of Nithard : û vestris -
(61) Cf. Pithou's remark (f. 68v, n. 77) regarding an alternate reading offered
by de La Mothe, which demonstrates that the latter knew the Oaths : û f. 43. pag.
2. l. 10. luit, Motta. Linea eadem, neneuls, manuscr. ý See also Pithou's comments
IV ^ Conclusions
From this brief overview and analysis of Troyes, M.A.T. 3203, new
light has been cast on a number of old assumptions. First, and contrary
to what is often stated, Paris, B.N.F. lat. 14663 (B) is not a direct copy
of Paris, B.N.F. lat. 9768 (A), but a copy of the later of (at least) two
intermediary manuscripts, which were created sometime between the
tenth and the fifteenth centuries 62. This discovery carries broader
(62) Thus, the stemma provided by Lo Monaco , Nithardus, p. 302, needs re-
vision in order to incorporate this more complex relationship between B.N.F. lat.
9768 and 14663. On the direct link frequently posited between these two manu -
scripts, see, for example, Couderc , Essai de classement des manuscrits, p. 723-724 ;
Lauer , ed., Flodoard, p. xxxvi and n. 2, xliv ; Lauer , ed., Nithard, p. xv ; F. L.
Ganshof , review of P. Lauer , Nithard, Histoire des fils de Louis le Pieux, Paris, 1926,
Cambridge, 1989, p. 237, to name but a few. Martin Bouquet was the first (and
only) editor of Nithard's text to make use of Paris, B.N.F. lat. 14663 ; see M. Bou -
quet, Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. VII, Paris, 1870, p. 10, n. a.
review, t. 47, 1942, p. 225 -244 ; Kelley, Foundations of modern historical scholarship.
(64) A fact that Gabriel Brotier already recognized in the eighteenth century ;
see n. 17 above.
(65) See Pru« mm, Sprachliche Untersuchungen ; M. Manitius, Geschichte der lateini -
schen Literatur des Mittelalters, t. I, Munich, 1911, p. 657 -660 ; Lauer, ed., Nithard,
Tradition und Wertung. Festschrift fu« r Franz Brunho«lzl zum 65. Geburtstag, Sigmaringen,
1989, p. 75 -84 ; and F. Lo Monaco, Nithard e i suoi pubblici : Alcuni preliminari per
un'edizione e una traduzione della Storia dei figli di Ludovico il Pio, in M. G. Cammarota,
(66) F. L. Ganshof, review of P. Lauer, Nithard, Histoire des fils de Louis le Pieux,
Paris, 1926, in Revue belge de philologie et d'histoire, t. 8, 1929, p. 1280 : û Lauer corrige
treés heureusement ^ le tout premier ^ montem en comitem : le duc A., que nous avons
250 courtney m. booker
mentionneè plus haut comme comte (meê me chapitre, p. 58) ; la conjecture nous par -
a|êt palmaire. ý
(69) Terentianus Maurus, De syllabis, v. 1286, ed. J.-W. Beck, Go«ttingen, 1993,
p. 122-123, 516 -520. See also the remarks by C. H. Roberts, Buried books in antiq-
(70) On the ties among language, law, and national identity during the six -
teenth century, see Kelley, Foundations of modern historical scholarship ; Bloch, The
an early humanist edition of nithard 251
gists and jurists were certainly interested in the Strasbourg Oaths, but
their attention more often extended to Nithard's text as a whole ^
hence the creation of Troyes, M.A.T. 3203, the notes of de La Mothe,
and the copy made for Van Giffen. Scholars like Pithou, Daniel, and
Van Giffen repeatedly expressed an acute and rather urgent enthusi -
asm for Nithard's work, frequently extolling the û trustworthy ý nar -
rator's noble aplomb and rare gift of discernment. Yet, for the major -
ity of its existence, Nithard's text was in fact the object of disinterest
and neglect. Between the ninth and the fifteenth centuries, medieval
readers saw little that could be considered edifying in the work (being
interested primarily, when at all, in the monastery and saints which
71
are mentioned briefly in the text ), for its author apparently made
few attempts to understand and explicate by means of scripture any
72
timeless truths in the chaotic events he described . In short, Nithard's
brusque and spare lay perspective on the deeds of the 830s -840s is
likely the very reason his text went long unread. That today Nithard is
considered a source of paramount importance for the history of the
ninth century, and generally characterized with admiration as û a
hard-faced historian with a down-to-earth secular intelligence ý, dem-
onstrates the degree to which notions about history and its sources
first document, p. 6-13 ; id., New philology and old French, in Speculum, t. 65, 1990, p. 38-
58 ; id., û Mieux vaut jamais que tard ý : Romance, philology, and old French letters, in
Representations, t. 36, 1991, p. 64 -86 ; and P. J. Geary, Myth of nations. The medieval
scholarship on the Strasbourg Oaths, see Wahlund, Bibliographie der franzo« sischen
Strassburger Eide, p. 9-26 ; id., Trois sieécles (1576-1875) de litteè rature relative au plus ancien
monument de la langue franc° aise. Les serments de Strasbourg de l'an 842, in Meèlanges offerts a
¨
M. Emile Picot, membre de l'Institut, par ses amis et ses eè leèves, t. I, Paris, 1913, p. 225 -
(71) Marginalia on f. 11r, 22r, and 28r of Paris, B.N.F. lat. 9768 bear out this
conclusion. On this marginalia and their relationship with Saint -Meèdard de Sois-
gen im St. Medardus -Kloster bei Soissons, in Neues Archiv der Gesellschaft fu« r a«ltere deutsche
Geschichtskunde, t. 34, 1909, p. 683 -722 ; B. de Gaiffier, Les sources latines d'un miracle
de Gautier de Coincy : l'apparition de sainte Leè ocadie a saint Ildephonse, in Analecta Bollandi -
ana, t. 71, 1953, p. 110 -111 ; and id., Le calendrier d'Heèric d'Auxerre du manuscrit de Melk
412, in Analecta Bollandiana, t. 77, 1959, p. 401 -403. Lo Monaco, Nithardus, p. 299-
305, gives a useful, succinct account of the medieval transmission and reception of
Nithard's text.
(72) One of the few instances being a quotation from the Book of Wisdom
(5 :21) at the conclusion of the work ; see Nithard, Historiarum libri IIII, 4.6, ed.
Lauer, p. 144 ; cf. 1.7, ed. Lauer, p. 30 (Luke 15 :21) ; p. 31 (John 13 :34). See also
Nelson, Public histories and private history, p. 283 ; and M. de Jong, The empire as eccle -
sia. Hrabanus Maurus and biblical historia for rulers, in Y. Hen, M. Innes, eds., The uses
Courtney M. Booker
University of British Columbia, Vancouver
Appendix I
What follows are the Strasbourg Oaths from lib. 3, cap. 5 of Nithard's
text, as found in Paris, B.N.F. lat. 9768 ; in Troyes, M.A.T. 3203 ; and in the
74
û editio princeps ý by Pithou published in 1588 . I have underlined those
words of the text that vary among the copies, have expanded contractions
ses.
dist di en (en corr. in) avant inquantd[eu]s savir et podir medunat sisalva-
raieo cist meon fradre karlo et in adiudha et in cad huna cosa sicu[m] om
p[er] dreit son fradra salvar dist. In o quid il mialtre si fazet. Et abludher
nul plaid nu[m]qua[m] prindrai qui meon vol cist meon fradre karle in
damno sit.
T Pro Deo (in marg. : d[e]o) amur, et pro Christian poblo, et nostro com -
mun salvamento (in marg. : ment) dist di in (in marg. : en) avant in quant
Deus (in marg. : d[eu]s) savir et podir me dunat, si salvareio (in marg. : rai
per dreit son fradre (in marg. : frada) salvar dist, in o quid il mi altre si fazet.
Et abludher nul plaid nunquam prindrai qui meon vol cist (in marg. : eist)
(73) For the quotation, see K. Leyser, Three historians, in id., Communications and
power in medieval Europe, t. I, London, 1994, p. 25. Cf. J. -M. Wallace - Hadrill,
The Frankish church, Oxford, 1983, p. 239 ; Scholz, Rogers, Carolingian chronicles,
don, 2002, p. 110. I intend to develop further the relationship between shifts in his -
essay.
(74) Note that although Pithou's text is the û editio princeps ý of Nithard's text
as a whole, it is not the û editio princeps ý of the Strasbourg Oaths. The Oaths were
first published by J. Bodin, Les six livres de la Reèpublique, Paris, 1576, p. 117 -118.
an early humanist edition of nithard 253
Pi Pro d[e]o amur & p[ro] Xpian poblo & n[ost]ro co[m]mun salva-
me[n]t dist di en avant in quant d[eu]s savir & podir me dunat si salvarai
eo cist meon fradre Karlo & in adiudha & in cadhuna cosa si cu[m] om
p[er] dreit son frada salvar dist ino quid il mi altre si fazet & abludher nul
plaid nu[m]qua[m] prindrai qui meon vol eist meon fradre Karle in
damno sit.
A Silodhuuigs sagrament que son fradre Karlo iurat conservat. Et Karlus
meossendra desuo part n[on] lostanit si ioreturnar non lint pois neio
neneuls cui eo returnar int pois in nulla aiudha contra Lodhuuuig nun li
iuer.
T Si Lodhuuigs sagrament que son fradre Karlo iurat, conservat, et Karlus
meos sendra de suo part non lo stanit ( .: n[on] los tanit), si io retur-
in marg
nar non *lint pois, ne io ne veuls ( .: neuls) cui eo returnar int pois in
in marg
documents historiques, estampes anciennes, etc. du cabinet de feu M. Parison..., Paris, 1856 ,
p. 51-52, no. 380; Lettres de L'Abbeè Lebeuf, t. II, Auxerre, 1867, p. 115, no. 186; and
nn. 11 and 14 above.
254 courtney m. booker
trouvant pas parmi ceux qui sont resteè z aé Troyes il doit se retrouver dans
la Bibliotheé que de votre Colleé ge. Si donc, mon Reverend Pere, vous vou -
liez bien jetter la vue sur le catalogue de vos manuscrits, vous me feriez un
[...]
Appendix III
offered by Philippe Lauer in his critical edition of the text, Nithard, Histoire
des fils de Louis le Pieux, Paris, 1926. Of Lauer's numerous emendations, the
76
great majority had already been made by Pithou . They will not be listed
with the text, but offered a different emendation. These are given below,
impedimento suae ditioni addixit, de ceteris, qui sibi [minus] creduli vide-
bantur, deliberaturus
T, f. 3v : sibi [non]
T comm., f. 88r : f. 3. p. 2. l. 14. forte sibi non creduli videb. quia de populo
T, f. 3v : [in] causam
T, f. 7r : custodia emittunt
Pithou's text : 14 g ; 20 a, b, c ; 28 d ; 38 a ; 46 b, d ; 48 a, d ; 50 e, g ; 52 i ; 54 d ; 62 d ;
that have no parallel in Lauer. Due to their quantity (Pithou made over 400 end -
notes to the text), they cannot be printed here ; certainly they are deserving of a
Lauer, 76 : ecclipsis solis hora prima, feria tertia, xv kal. novembris, in Scor -
pione contigit
T, f. 32r : prima prima feria
T comm., f. 65v, n. 113 : l. 3. prima, addit Motta. quod et adscripsi.
T, f. 36r : praestolari
T comm., f. 66v, n. 22 : l. 14. forte, praestolaturi. Ut infra f. 38. lin. 20. et
f. 52. l. 1. (mutavi).
Lauer, 112 : Eratque res digna pro tanta nobilitate nec non
et moderatione
spectaculo
T, f. 45r : nec
T comm., f. 69r, n. 91 : l. 17. forte,necnon
. (ut fere usurpat).
Lauer, 128 :non haberet unde illis ea quae amittebant restituere posset
nec non
T, f. 52r :
deinde omnibus diebus vitae suae conservare deberet in eo, si adversus fra-
tres suos frater suus similiter faceret
T, f. 53r : fratri et
T comm., f. 71r, n. 49 : f. 53. l. 6. forte, fratrem. vel potius, fratres suos frater.
Sic et ante, deberent, Motta.
Lauer, 134 : centum viginti videlicet
T, f. 54v : decem
T comm., f. 71v, n. 65 : l. 12. decim, manuscr.
Lauer, 140 : et ut nequaquam quolibet modo omitteretur ne in eodem con -
T, f. 57r : ni
T comm., f. 72r, n. 83 : l. 6. forte, ni, delendum. et videtur legendum,
nequicquam.
Lauer, 144 : ipsa elementa tunc cuique rei congrua
T, f. 58v : cuique regi
T comm., f. 88r : f. 58 p. 2. l. 9. forte, cuique rei.
REVISIOèN DE UN MANUSCRITO DE LUCRECIO :
SAVIGNANO SUL RUBICONE, BIBL. ACCAD. 68*
* Este art|èculo se ha realizado bajo el amparo de una beca predoctoral del Minis -
terio de Educacioèn y Ciencia adscrita al proyecto HUM 2004 -1994, con la subven-
cioèn del Fondo Social Europeo. Quiero dar las gracias a Tomaè s Gonzaèlez Rolaèn,
quien no soèlo me propuso la elaboracioè n de este trabajo, sino que me abrioè la puerta
del mundo de la investigacioè n ; a Juliaèn Solana Pujalte y Miguel Rodr|èguez-Pantoja
Maèrquez por guiar mis inicios ; y a las doctoras Montserrat Jimeènez San Cristoèbal y
Beatriz Fernaèndez de la Cuesta Gonzaè lez por su apoyo cient|èfico y su amistad.
(1) Aunque no son los uènicos, eèstos son una muestra de algunos estudios y edicio -
nes que han tratado la tradicioè n manuscrita de Lucrecio : C. Lachmann , T. Lucretii
Cari De rerum natura libri sex , Berl|èn, 1850 ; C. Mu « ller, De codicum Lucretii Italicorum
origine, en Museum Helveticum 30, 1973, p.166-178 ; P. K. Marshall, L. D. Rey -
nolds, Texts and transmission, Oxford, 1986 ; M. D. Reeve, The Italian tradition of
Lucretius, en Italia medioevale e umanistica , 23, 1980, p. 27 -48 ; U. Pizzani , Il problema
del testo e della composizione del De Rerum Natura di Lucrezio , Roma, 1959 ; G. F. Cini , La
posizione degli û Italici ý nello stemma lucreziano , en Atti e memorie dell'Accademia toscana di
(2) Las siglas de los manuscritos utilizadas en este trabajo son las comunes entre
los estudiosos y son las utilizadas y descritas en las ediciones y estudios que se han
indicado :
O = Leiden, Biblioteca Universitaria, Vossianus Latinus f. 30, Oblongus, siglo ix.
Q = Leiden, Biblioteca Universitaria, Vossianus Latinus f. 94, Quadratus, siglo ix- x.
G = Copenhague, Biblioteca Real, Fond. ant. 211 F., fragmentum Gottorpianum, siglo ix-x .
V = Viena, Biblioteca Nacional, Lat. 107 Phil. 128 (ff. 9-14), schedae Vindobonenses prio-
res, siglo ix - x .
U = Viena, Biblioteca Nacional, Lat. 107 Phil. 128 (ff. 15-18), schedae Vindobonenses alte-
rae, siglo ix - x .
tarios que son las llamadas schedae. En 1850 Lachmann 3 hace su edi-
cioèn de Lucrecio y expone un primer trabajo de cr|ètica textual, en el
que luego se han basado en buena medida los trabajos posteriores,
aunque en realidad habr|èa que afirmar que el stemma que propone se
mantiene praècticamente igual, salvo alguna modificacioèn puntual,
hasta hoy, sin que falte quienes hayan elaborado sus propias propues-
tas 4. En este sentido el trabajo de G. F. Cini resulta esclarecedor, pue-
sto que da un repaso al estado de la cuestioèn de los manuscritos italia-
nos de Lucrecio 5, poniendo el acento en el origen de esta rama de la
tradicioèn lucreciana.
El estudio maès actual en relacioèn con la tradicioèn italiana de Lucre-
cio es el de M. D. Reeve en el que da un repaso a todo el estado de la
cuestioèn, centraèndose en la descripcioèn de los distintos coèdices que la
componen 6. Es un trabajo muy completo, en el que hay que destacar
algunas afirmaciones que son las que han dado lugar a la elaboracioè n
de este trabajo, y que se analizaraèn detenidamente a lo largo de la
exposicioèn.
Sin embargo, lo primero que hay que recordar es coèmo comienza la
tradicioèn de De rerum natura en Italia. En general es aceptado por los
estudiosos que los manuscritos italianos parten del que Poggio Braccio-
lini env|èa a Niccoloé Niccoli en 1417, y que eèste copia a su vez 7. Ambos
estaèn perdidos hoy en d|èa 8, as|è que no es tarea de este trabajo el dete-
nerse en los detalles de esta cuestioèn, puesto que pueden ser encontra-
dos en cualquier introduccioèn a una edicioèn cr|ètica de la obra, o en el
mencionado trabajo de Reeve. No obstante, es importante ser con-
scientes de lo que representa este hecho, es decir, que toda la tradicioèn
lucreciana en Italia depende de un uènico manuscrito, por lo que se
puede establecer en cualquier edicioèn cr|ètica un consensus de los manu-
scritos italianos frente a los testimonios maès antiguos. As|è, Cini 9 en su
art|èculo precisamente lo que propone son unos criterios para la recon-
struccioèn de este manuscrito Poggianus, tras hacer un anaèlisis de las
distintas soluciones que se han aportado 10. La conclusioèn principal que
ofrece el trabajo de Cini es que Poggio copia el manuscrito O, y que
los errores que aparecen en los coèdices italianos en favor de Q no son
realmente importantes y se explicar|èan como coincidencias.
Sin duda, esta explicacioèn queda bien ilustrada en el siguiente cua-
dro donde se reflejan las lecturas concordantes del manuscrito Sa-
vignanus, objeto de este estudio y al que se aludiraè con la sigla S a partir
de ahora, con Q en contra de O :
S O Q
(11) Reeve, The Italian tradition, p. 35 : û From the Ottobonianus derives in turn
Savignano sul Rubicone Bibl Accad. 68 (ch. 1468), which omits lines omitted by
Sulpitius in turning a page (2, 293 -297, 6, 20 -23). Corrections in Sulpitius's other
(12) Ibid., p. 32, 35, los cuatro manuscritos que descienden del Neapolitano
ser|èan : Bodl. Canon. Class. Lat. 32, Baltimore, Walters 383, Vat. Ottob. Lat. 1954 y Basel.
(13) Sobre este coèdice y su copista Pomponio Leto cf. S. Bertelli, Un codice
lucreziano dall'officina di Pomponio Leto, en La parola del passato, 20, 1965, p. 28-38.
(14) V. Zabughin, Giulio Pomponio Leto, Roma, 1909 -1912. No obstante, para
de http ://www.repertoriumpomponianum.it/index.html.
(15) Ë. Pellegrin, Le codex Pomponii Romani de Lucreé ce, en Latomus, 7, 1948,
p. 77-82 ; Bertelli, Un codice lucreziano, p. 28-38 ; Muzzioli, G., Due nuovi codici
p. 207, nota 2.
un manuscrito de lucrecio 263
desde la prisioèn papal de Sant'Angelo entre los humanistas de la Academia Romana y su alcaide,
Del incunable de Utrecht hay que destacar ademaès los primeros dos
folios de guarda que la anteceden, donde se conserva una Vita Lucretii
escrita a mano por el propio Pomponio Leto 29. Esta Vita fue compuesta
para un curso en el que se estudiaba a Lucrecio y su poema, seguè n las
noticias que ofrece Campanelli, y que debioè de realizarse hacia el anìo
1492, seguèn la fecha escrita en el explicit donde se indica cuaèndo se ha
realizado la correccioèn y anotacioèn del ejemplar : octubre de 1492 30.
Tras este recorrido la primera conclusioèn a la que se llega es que
durante un lapso de tiempo que se estima entre 1458 hasta 1492, Pom -
ponio Leto trabajoè sobre el texto lucreciano, lo que da buena cuenta
del intereès que el poema despertoè en el humanista.
Se pueden senìalar, por tanto, los coèdices cuya copia se deben a Pom-
ponio Leto seguèn los estudios que se han citado : el Neapolitanus de
1458, el de Basilea de 1468 y la edicioèn de Verona de 1486 corregida y
anotada en 1492.
(29) El texto estaè editado y estudiado por G. Solaro, Lucrezio. Biografie umani -
stiche,
Bari, 2000, p. 26-30.
(30) Campanelli , Una praelectio lucreziana.
(31) Reeve , The Italian tradition, p. 35. Vid. nota 12.
(32) Ibid., p. 35.
266 antonia riè squez
(33) Cap|ètulo bien estudiado en Zabughin, Giulio Pomponio, y Sisci, Profilo bio-
grafico. Afortunadamente, todos los aspectos biograè ficos estaèn siendo revisados y
(36) En el folio 76r del coèdice que es donde acaba el De rerum natura y comienza
(38) Zabughin, Giulio Pomponio, vol. II, donde se hace un repaso de su labor filo -
loègica.
un manuscrito de lucrecio 267
N, v. 6, 1281-1286 41
S, f. 76r, v. 6, 1281-1286
v, f. 21v
S, f. 9r
Por tanto, se puede proponer que no uno, sino dos coè dices salen en
este momento de encarcelamiento de las manos, o al menos de la
supervisioèn directa de Leto, el coèdice de Basilea y el Savignanus. Y no es
descabellado llegar a esta conclusioèn si se tienen en cuenta las condi-
ciones de reclusioèn que se dan en la prisioèn del Castel Sant'Angelo.
Como se dice en la edicioèn de la correspondencia de Rodrigo Saènchez
de Areèvalo, alcaide de la prisioèn en estos anìos, con sus prisioneros esta-
blecioè una relacioèn intensa a traveès de las numerosas cartas que se
42
escrib|èan, hasta llegar a establecer unas relaciones cordiales . As|è se
puede imaginar sin temor a equivocarse que se dan las condiciones
adecuadas para que los humanistas sigan ejerciendo su labor filoloè gica
de edicioèn y estudio de los claèsicos, pues como se dice û propicioè, de
espaldas al papa Pablo II, el resurgir en la caèrcel de la actividad cultu-
43
ral de la Academia Romana . ý Es maès, en esta misma obra se senìala
que el mismo Pomponio Leto escribe sobre el caraè cter bondadoso de
Saènchez de Areèvalo, que proporciona la ayuda necesaria a los estudio-
44
sos para continuar su labor en reclusioèn .
Llegados a este punto se pueden recordar las palabras de Reeve
donde alude a la tentacioèn de establecer en el stemma lucreciano una
45
nueva familia de manuscritos napolitanos . A la vista de los datos
expuestos, es obvio que ahora la tentacioèn es hablar de un grupo de
manuscritos elaborados por Pomponio Leto que incluir|è an el Neapolita-
nus, el Basiliensis y el Savignanus como elementos principales, y a partir
de ah|è los que se copiaron posteriormente, y donde se incluir|èa tambieèn
el incunable de Utrecht. La cuestioèn que quedar|èa pendiente, y que no
group, because A seems to have been written at Naples, B and Harl. 2694 are Nea-
(47) Las ediciones utilizadas para el cotejo de variantes han sido: J. Martin,
T. Lucretius Carus. De rerum natura, Leipzig, 1969; A. Garc|èa Calvo, T. Lucretius
1961.
(48) http://digbijzcoll.library.uu.nl/lees_gfx.php?lang=en&W=On&BoekID=
282 &PageOrder=1.00&style=fmw [consulta: 23/2/2009]
270 antonia rièsquez
Parece pertinente, por tanto, hablar de las caracter|èsticas que maès
llaman la atencioèn tras la lectura de S. As|è, hay que destacar una
interpolacioèn entre los versos 3, 677 y 3, 678, donde leemos :
Igualmente en 1, 1113 :
pueden ser fruto del error de esta copia concreta, las que se han senì a-
lado ayudan en la tarea de filiacioèn del coèdice. Por contra, hay que
senìalar la alusioèn de Poliziano del verso 6, 390 û in codice Pomponi
non est ý, y que, sin embargo, s|è aparece en S.
Destacan en el manuscrito lecturas que no se encuentran en ninguna
otra copia ni senìaladas en las ediciones, de entre las que se pueden
senìalar las siguientes 57 :
S W O Q FC A B Ed.
Marullus
1, 43 (v) debesse desse
6, 1220 fortia 5 4
tris tia fortis iam ulla
quoque
6, 1249 in letum iniectum in letum
Martin
Lucrecio.
(58) , T. Lucretius Carus, p. 281.
274 antonia rièsquez
Verona sigue las variantes de F, lo que puede llevar a pensar que estaè
editado a partir de una copia de F. No obstante, la lectura que se ha
senìalado en el cuadro de variantes no son de la parte impresa, sino
una correccioèn de Pomponio Leto, que, como queda demostrado,
enfrenta ambos testimonios al resto de la tradicioèn lucreciana.
Destaca la variante 6, 1220 donde Pomponio en v anota al margen :
û tristia, aliter fortia ý. La primera es la lectura que se reconstruye en
la mayor|èa de manuscritos, y la segunda la lectura que encontramos
en S. Por otro lado la variante impresa es noctis, que aunque no apa-
rece en ninguèn otro testimonio, estaè maès cercana al fortis de FC. Esta
es una caracter|èstica a destacar en el incunable de Utrecht : Pomponio
Leto no se limita a dar la lectura que considera correcta, sino que a
menudo anota las variantes que conoce.
A veces aparece un cambio en la posicioèn de los versos que no apa-
rece en el resto de los testimonios, puesto que no se anota en ninguè n
aparato cr|ètico : los versos 2, 308-311 van detraès del 315 : 4, 277-278 se
intercambian el orden ; 4, 426-428 estaèn copiados tras el 439 ; el verso
5, 335 estaè detraès del 342 : y el verso 5, 800 estaè repetido tras el 5, 792.
Estos cambios tampoco aparecen en v por lo que se puede deducir que
son errores o despistes del copista.
Vemos que de estos ejemplos propuestos se puede extraer una con-
clusioèn respecto a esta cuestioèn : hay dos tipos de divergencias, las que
son simplemente una variante y que a veces constituyen un claro error,
como por ejemplo en 1, 191 donde las variantes quaeque O : quicque Q
quae S afectan a la meètrica, o en 2, 776 donde el cambio de orden de
semina sunt la altera igualmente. Y un segundo tipo de divergencias son
las que provienen de la correccioèn por parte del copista de un error en
el texto como en los ejemplos 5, 586 o 6, 1220 que se han senìalado
arriba.
Otra de las caracter|èsticas que se puede senìalar de S son aquellas
variantes en las que se corroboran la conjetura que un editor ha hecho
posteriormente. Entre todas las que se han detectado es posible senì alar
algunas significativas :
SN AB FL
2, 828 extinguique extinguique stinguique
2, 893 gigni progigni gigni
SFCBa W Q OQ Oc
4, 77 circum om. fluctus
6, 768 nam nunc ipsa de nam de re nunc
re dicere ipsa dicere
5, 995 ulcera uicerat (PLB) uiscera
Reeve
Mu« ller
(59) Cf. , The Italian tradition, p. 32.
(60) Cf. , De codicum Lucretii Italicorum origine , p. 166-178.
276 antonia rièsquez
En tercer lugar, conviene volver a recordar el art|èculo de Reeve al
hablar de la complejidad del Neapolitanus, puesto que senìala que estaè
copiado a partir de tres coèdices diferentes 61. Esto lleva a plantearse
cuaèles fueron los manuscritos que debioè de utilizar Pomponio Leto
para su copia. Tras una lectura y anotacioèn de las variantes que se
han encontrado en S parece claro que se han utilizado tres familias de
manuscritos : FC, AB y L, con una preeminencia de la primera, y
sobre todo del manuscrito F. As|è, de las 166 variantes estudiadas 45
corresponden a coincidencias de lectura soèlo con F, 12 con L y 28 de
los tres grupos frente al resto de manuscritos. El resto de las variantes
unen a S con dos o maès manuscritos de los tres grupos mencionados.
Es decir, que a simple vista, se puede concluir con una utilizacioèn
mayor del grupo FC, seguido por AB y con correcciones de L.
No obstante, hay que hacer alguna precisioèn. Por un lado, cuando
se habla del grupo FC, nos referimos sobre todo a F, puesto que soèlo en
dos ocasiones se sigue la variante de C frente a F :
CS F W
2, 85 concita percita cita
6, 1282 res (Q2) uis om.
SCF W
2, 205 se om.
5, 143 in om.
6, 336 plagasi es lo que ponen los manuscritos menos CFS que corri-
gen con plaga sit, sin duda con la misma intencioèn que Lachmann
cuando conjetura plagast 63. De nuevo, en v estaèn corregidas las lecturas
por Pomponio Leto y confirma las variantes propuestas por SCF.
Se encuentran un buen nuèmero de lecturas en que S coincide con los
grupos CF y AB ; como sucede en los casos anteriores v confirma las
variantes que aparecen en S mediante correcciones y anìadidos margi-
nales :
5, 1449 et om.
6, 44 et om.
SAB SB O Q A L F
2, 373 quid (G) qui qui quidue quando qui
6, 589 passim (O2Q1) (Q2) pessum pessum
possum : (O1) pessum
dossum
6, 862 pura para para parua
(62) Martin
, T. Lucretius Carus , p. 62, donde ademaès senìala que estaè propuesto
por Lachmann.
(63) Lachmann, In T. Lucretii Cari... libros, p. 368.
278 antonia riè squez
SL W OQ BF A
1, 843 ulla parte idem ulla idem parte
5, 327 aliasque ali qoque alii quoque alioque
deorsum deorsum
3, 609 accedere accedere succedere
SABL W F
2, 918 id om. in
3, 1031 superare lacunas super ire lucunas
(64) Hay que comentar que Mu«ller senìala como manuscritos del tercer grupo a
L y P (Mu«ller , De codicum Lucretii Italicorum origine , p. 166). Sin embargo, Reeve ve
problemas en esta filiacioèn, puesto que indica que no ve el motivo contundente por
el que Mu«ller indica que es hermano y no descendiente de L (Reeve, The Italian tra-
dition, p. 29). Sin embargo, indica una laguna en L que no estaè en P la 2, 42 -43, por
lo que consideramos que es maès plausible pensar que son hermanos antes que decir
que P desciende de L.
(65) Mu«ller, De codicum Lucretii Italicorum origine, p. 176-178.
(66) Reeve , The Italian tradition, p. 29.
un manuscrito de lucrecio 279
MAURENBRECHER*
At the end of the speech Pro instaurandis scholis (i. e., the scholae
Maenianae of Augustodunum, now Autun) delivered by Eumenius
(one of the authors of the Panegyrici Latini)
1
in Gaul ca. ad 298, a
passage is quoted from the beginning of fragment I.11 Maurenbrecher
of Sallust's Historiae.
Eumenius, after having celebrated the restoration of the power of
the Roman Empire, insists as well on the necessity of stimulating a
revival of Roman eloquence :
Romana res plurimum terra et mari valuit, ita demum integrari putant, si
2
non potentia sed etiam eloquentia Romana revirescat .
consulibus, omni Gallia cis Rhenum atque inter mare nostrum et Ocea -
num, nisi qua paludibus invia fuit, perdomita. Optimis autem moribus
logical order with the roman numbers, because the arabic numbers are traditionally
used for the order of the speeches in the manuscript tradition : see D. Lassandro,
Introduzione, in Panegirici Latini, Turin, 2000, p. 10.
(2) Pan. V.19.4 ; unless otherwise noted, the Latin text of the Panegyrici is that of
Until now this citation has been ignored by editors and commenta -
tors of the Historiae and of the Panegyrici Latini. Yet it is important, inso-
far as it is one of the earliest citations, if not the earliest, of fragment
I.11M, later cited by Augustine and by authors of the fourth century,
as well as by Nonius Marcellus, whose dates, though uncertain, can
probably be assigned as well to this period. Moreover, it provides evi -
dence of the circulation either of the complete version of the Historiae
or of an anthology of Sallustian passages in the schools of Gaul at the
end of the third century. A similar argument has been made for Africa
during the time in which Augustine was writing his De civitate Dei, rich
4
with Sallustian passages . Sallust, rerum Romanarum florentissimus auctor,
as Tacitus had already referred to him earlier (Ann. III.30), was one of
the most widely studied authors in the schools . Therefore, it is not sur-
5
(p. 695) the Panegyrici Latini of the third and fourth century are quoted only in re -
Funari and La Penna are preparing a new edition of the fragments of the Sallustian
and I.10 (Sallust, The Histories, translated with introduction and commentary by
p. 151-160, especially p. 154. On the dates of Nonius Marcellus see P. Gatti, Intro-
duzione a Nonio Marcello, in Prolegomena Noniana III, Genova, 2004, p. 5 -20. See
Gatti, op. cit., p. 6-7 on Keyser's hypothesis (Severan age) and Deufert's hypothesis
(between the end of fourth century and the beginning of fifth century) and Gatti,
McGushin, Nonius was writing in the û early fourth century ad ý (Sallust, The
Histories, ed. P. McGushin, t. II, Oxford, 1994, p. 8). On the first book of Sal -
Sallustio in Nonio Marcello, in Studi Noniani, t. 5, 1978, p. 39-94 (p. 40-44 on fragment
I.11 Maurenbrecher).
tardoantico, Florence, 2003, p. 229-231 and B. Rochette, Le latin dans le monde grec,
Bruxelles, 1997, p. 287 on Sallust's great fortune in the Later Roman Empire ; on
the transmission of the text of Sallustian works in the Later Roman Empire see
L. Canfora, Per una storia del canone degli storici : il caso del û corpus ý sallustiano, in
Societaé romana e impero tardoantico, t. IV : Tradizione dei classici. Trasformazioni della cul -
tura, Rome-Bari, 1986, p. 3-18, especially p. 6, about the great interest in the Histo-
riae in circles of school culture. On Sallust's fortune in the fourth century see also
la digressione sulla Persia, Naples, 2004, p. 38 -40, 191-192, 223-224 and 280. On Sal -
lust's fortune in general see P. J. Osmond, R. W. Ulery Jr., Sallustius Crispus, Gaius,
sallust's historiae in eumenius 283
venia locum quem pugnae sumpserant texere corporibus, ceteri omnes in fluvium
and commentaries, t. VIII, Washington, D.C., 2003, p. 183 -326 (p. 190 -192 on the
times between the third century and the beginning of the Middle Ages ; bibliogra -
portrait of the villain in the Panegyrici Latini, that goes back to the Marcus Antonius
in Cicero's Philippicae.
(published again in A. La Penna, Aspetti del pensiero storico latino, con due scritti sulla
scuola classica. Politica e cultura in Roma antica e nella tradizione classica moderna : serie
prima, Turin, 1978, p. 193 -221). On Catiline in the Middle Ages see P. J. Osmond,
Catiline in Fiesole and Florence : the Medieval and Renaissance after -life of a Roman conspira-
Catilina by the second and third centuries û had also come to symbolize the usurper
The Praetorians, conscious that their offences were beyond the reach of
repeated efforts, those brave veterans were unable to recover the vic -
(8) E. Gibbon , The history of the decline and fall of the Roman Empire, edited by J. B.
expresses a doubt whether his hero, in imitating the conduct of Hannibal and Sci -
pio, had ever heard of their names. From thence we may fairly infer that Maximian
was more desirous of being considered as a soldier, than as a man of letters, and it is
in this manner that we can often translate the language of flattery into that of
truth. ý
mento di sangue ý.
sallust's historiae in eumenius 285
inspired no doubt by his consultation of Cicero, who lived during a time when - philo
timia helped to cause civil wars, asserted that the past had been recreated in the pre-
sent. The particular past was the time when Roman power reached its greatest
extent and Roman eloquence flourished as well (19.4). Only a mean-spirited person
would object that the first condition occurred under Trajan, when Pliny represented
oratory and Tacitus declared it dead. Cicero is he whom Eumenius had in mind,
and the Empire was large enough in the first century B.C.E. ý
(13) Interpretatione et notis illustravit Jacobus
Panegyrici veteres. de la Baune
Soc. Jesu. jussu Christianissimi regis, ad usum serenissimi Delphini, Paris, 1676,
p. 159. The passage is reprinted in Interpretatione et notis illus-
Panegyrici veteres.
travit Jacobus de la Baune Soc. Jesu, jussu Christianissimi regis, ad usum serenis-
simi Delphini. Editio altera italica, cui accedunt observationes criticae in Latinum
Pacatum v. c. Christiani Schuuarzii, Venice, 1728, p. 159.
(14) Panegyricae orationes veterum oratorum.Notis, ac numismatibus illustravit, et
italicam interpretationem adjecit Laurentius Patarol Venetus, Venice, 1708,
p. 189. The same opinion in Panegirici antichi volgarizzati da Lorenzo Patarol con nuove
note, Venice, 1842, col. 1325: û Alludesi agli ultimi tempi della romana repubblica,
nei quali fu piué potente e per mare e per terra, per le ottenute vittorie; e le lettere vi
erano in fiore. ý The passage of Eumenius is not annotated in the following editions:
Per Paulum Navium, Venice,
Panegyrici diversorum nunc demum recogniti et in lucem editi.
quos ex codice ms. librisque collatis recensuit ac notis integris iisque par-
gyrici veteres
tim adhuc ineditis Christiani Gottlibii Schwarzii et excerptis aliorum additis etiam
suis instruxit et illustravit Wolfgangus , t. I, Nuremberg, 1779, p. 251;
Iaegerus
XII Panegyrici veteres. Iohannes Livineius belga, Gandensis, recensebat, ac notis illus-
trabat, Antwerp, 1599, p. 122 and 327; , t. II, Paris, 1655,
XIV Panegyrici veteres
286 stefano trovato
The nostalgia of the historian of the civil wars for the years of internal
concord and the nostalgia of the panegyrist for the years of roman power and
4.
cultural efflorescence
The Sallustian fragment reflects a tormented ideological structure,
emphasized by Rodolfo Funari, who writes that Sallust felt a profound
contrast between the height of Rome's material power (during the
consulship of Marcus Claudius Marcellus and Servius Sulpicius Rufus,
51 bc ) and the years of concord in the first half of the second century
bc . In Sallust's view, as we can read in fragment I.11 Maurenbrecher,
although Rome continued to expand its empire and reached the height
of its power in 51 bc , after the conquest of Gaul (û Res Romana pluri-
mum imperio valuit Servio Sulpicio et Marco Marcello consulibus,
Historiae
omni Gallia... perdomita ý) and before the civil wars (whose end Sal -
lust could not see when he was writing the ), the common-
wealth was weakened by moral corruption and threatened by internal
res publica
monographs, the and , which
recounted the progressive breakdown of the amidst increas-
metus hostilis
ing ambition, avarice, and its consequences, party strife, especially
after the fall of Carthage in 146 bc , when could no longer
15
hold in check the forces of disintegration .
Eumenius does not appear to notice this implicit refusal of a great -
perdomita
ness mixed with discord and corruption, unless, perhaps, he had read
the fragment only up to the word . But it must be noted that
material of various nature is used by the panegyrists to achieve their
aims, and that they do not seem to care much about avoiding inconsis -
Epist. Lib. IX. Eiusdem & Traiani Imp. Epist. amoebaeae. Eiusdem Pl. et
Pacati Mamertini, Nazarii Panegyrici. Item, Claudiani Panegyrici
p. 99 ; Plinius,
Epist. Lib. IX. Eiusdem & Traiani imp. Epist. amoebaeae. Eiusdem Pl. et Pacati,
, s. l., 1638, p. 674 ; Pli -
rici veteres cum notis et animadversionibus virorum eruditorum maximam partem integris, quibus
, s. l., 1611, p. 263. In -
dam selectis.
-
Suas addidit Henricus Ioannes Arntzenius , t. I, Utrecht, 1790, p. 224
concor
[n. 3 above], 30-32) and A. , ,
Cato in defense of Rhodes and later by Nasica against Cato in defence of Carthage.
Scipio Aemilianus
Sceptical about the use of the concept in the discussion between Cato and Nasica is
û Thus if Nasica used the idea at all, Kienast is probably right in supposing that he
Audieras hoc, imperator, an ipse per te divina tua mente perspexeras ita
nec praedam modo quam cepissent amitterent, sed ipsi coniuges et libe -
in partes civium furor quam portis imminens Poenus aut receptus muris
Gallus intulerat... vidisti civile bellum hostium caede, militum pace, Ita -
(18) Eumenius, before quoting Sallust, celebrated the return, not temporary
but eternal, of the û aurea illa saecula, quae non diu quondam Saturno rege vigue -
runt, nunc aeternis auspiciis Iovis et Herculis renascuntur ý ( Pan. V.18.5). See
above), p. 88, who writes about the use and abuse of Roman past history : û la sto -
of the past by the Gallic panegyrists, in Reading the past in late Antiquity, Potts Point, 1990,
p. 1-36, especially p. 2 -8 has a different opinion and makes a distinction between
the ancient past (the heroic past of prisca Roma seen as golden age), the recent past
and the immediate past, that û is of paramount political importance ý. Although
the present emperor must be praised, the ancient past, according to Nixon, is seen
as superior by the panegyrists, who use frequently words like restitutor and restitutio, a
proof of the û conscious and explicit recognition of the fact of decline ý and of the
At the same time, Eumenius hopes that men of culture will celebrate
the victories of the tetrarchs, painted in the porticoes of the restored
scholae Maenianae, as we read towards the end of his speech :
nationum aut pietate restituunt aut virtute devincunt aut terrore devin -
5. Conclusion
Stefano Trovato
Appendix
In their edition Nixon and Rodgers quote the following passages of the
19
Panegyrici Latini as allusions to Sallust .
Sall. Cat. 10.1 û Carthago, aemula imperi Romani, ab stirpe interiit ý would
II.8.1 û Sic illa quondam Romanae potentiae diu aemula et inimica Carthago a
P. Scipione devicta est ý ; in the same panegyric, Cat. 16.3 û Si causa pec -
candi in praesens minus suppetebat, nihilo minus insontis sicuti sontis cir -
cumuenire, iugulare ; scilicet ne per otium torpescerent manus aut animus, gra -
tuito potius malus atque crudelis erat ý would be recalled in Pan. II.12.4
û Toto fere anno, imperator, quo tibi opus erat serenitate ut navalia texe -
and Rodgers, Iug. 72.2 û Neque post id locorum Iugurthae dies aut nox ulla
quieta fuit : neque loco neque mortali cuiquam aut tempori satis credere ;
pauescere ; alio atque alio loco saepe contra decus regium noctu requies -
cere ; interdum somno excitus arreptis armis tumultum facere ; ita formidine
quasi uecordia exagitari ý has influenced Pan. VII.18.2 û Inde adreptis armis
portas petiverunt, tot dierum iter a Rheno usque ad Ararim sine ulla requie
ardore vindictae quanto propius accederent ý and Iug. 38.8 û Nox atque
praeda castrorum hostis quo minus uictoria uterentur remorata sunt ý has
nihil creberrimae turres, nihil loci natura remorata est, quominus et portum
and Rodgers Iug. 29.5 û Igitur rex, uti constituerat, in castra uenit ac
pauca praesenti consilio locutus de inuidia facti sui atque uti in deditionem
passage about the death of Maxentius' followers at the Milvian Bridge quo -
ted above, according to Nixon and Rodgers, Iug. 21.2 û Adherbal cum pau -
Numidas insequentis moenibus prohibuit, uno die inter duos reges coeptum
atque patratum bellum foret ý has influenced Pan. IX.5.6 û nec solum fundis
eminus telisque missilibus sed hastis et gladiis. Ita res simul coepta et patrata,
veau teèmoin, lacunaire certes mais qui rejoint la petite trentaine de ces
manuscrits que la Bibliotheca hagiographica latina manuscripta identifie
comme anteèrieurs au xiie sieécle : Bibliotheéque Sainte-Genevieéve,
Ms. Z 2-602(1). Il a eèteè deècouvert dans une reliure, au sein d'un
ensemble de livres et de manuscrits localiseè en 2006 dans l'eèglise pari-
sienne de Saint-Ëtienne du Mont. Ces volumes, aux dimensions souvent
exceptionnelles et sur lesquels les inventaires reèvolutionnaires comme
ceux de 1905 sont resteès silencieux, provenaient pour partie de l'an-
cienne abbaye Sainte-Genevieéve. Les deux eèglises, paroissiale et abba-
tiale, eètaient exactement contigu«es avant la destruction de la seconde
(1) Bibliotheca hagiographica Latina, 266 ; Acta sanctorum, Mai, I, p. 371 -375.
(2) D'apreés P.A.B. Llewellyn, qui propose de voir en Philippe l'auteur meê me de
la Passion de saint Alexandre, cf. The passions of S. Alexander and his companions, of S. Her -
mes and S. Quirinus : a suggested date and author, dans Vetera Christianorum, t. 13, 1976,
p. 289-296.
e e
(3) 113 mss du ix au xv s. signaleè s par la Bibliotheca hagiographica latina manu -
711 ; Montpellier, Bibl. interuniversitaire, Section Meè decine, H 48 ; Lincoln Cathedral, Dean
lume est recouvert d'une reliure de veau brun sur ais de bois. La peau
de couvrure a fait l'objet d'un deècor entieérement estampeè aé froid dont
teèmoigne le plat supeèrieur, seul conserveè inteègralement. Une seèrie de
quadruples filets dessine quatre rectangles concentriques, dans lesquels
(4) Bibliotheéque Sainte-Genevieéve, ms. 5856 -5859. Une preè sentation publique de ce
fonds a eè teè donneèe en l'eèglise Saint-Ëtienne du Mont le 3 mars 2009, suivie d'une
Passio sancti Alexandri y a eèteè preèsenteè par Guillaume Bonnet, que je remercie de m'a -
voir inviteè aé publier cette note qui lui doit beaucoup. (Les derniers manuscrits de l'ab -
(5) Graduale secundum morem Sancte Romane Ecclesie, Venezia, Lucantonio Giunta,
1513-1515, in -fol. L'eè dition imprimeèe en 1513 -1515 comprend trois parties, ache -
veèes d'imprimer respectivement les 31 octobre 1513, 31 deè cembre 1515 et 3 janvier
Fol Z 647 INV 602 FA) ne comprend que la premieé re partie, cette incompleè tude
rieure aé l'impression.
(6) M. K. Duggan , Italian music incunabula : printers and type, Berkeley ; Los Ange-
les, University of California press, 1992, n³ 17, p. 207 -208 ; G. Massera , La ``Mano
(7) V. Masseèna ¨
, prince d'Essling, Etudes sur l'art de la gravure sur bois aé Venise...,
Paris, 1908, n³ 1209 ; M. Sander , Le livre aé figures italien, Milan, 1942, II -3213.
un fragment de la passio sancti alexandri 293
xix
lien, retrouveè dans les fonds de cahiers au cours de la restauration,
xvi
e
laisse plutoêt supposer qu'il se trouvait encore en Italie au sieécle.
e
Pour conforter la structure de l'ouvrage, le relieur du sieécle a
reèemployeè au moins trois fragments de parchemin, provenant de trois
manuscrits diffeèrents. L'un a eèteè deècoupeè pour fournir des claies ; les
deux autres sont des bifeuillets, deèmonteès de manuscrits anciennement
relieès, qui ont quasiment conserveè leur dimension originelle ; ils ont eèteè
colleès sur les contreplats, apreés qu'un de leurs bords a fait l'objet d'in-
dentations permettant le passage entre les nerfs (au nombre de cinq) et
la fixation au dos. Si ces larges deèfets manuscrits, ainsi placeès pour
assurer une liaison plus solide entre les ais de bois et le dos, ont
anciennement eèteè recouverts de gardes blanches, ces dernieéres ont
xiii
aujourd'hui disparu sans laisser de trace. Le plus tardif des deux
e
bifeuillets, du sieécle, appartenait aé un manuscrit abondamment
9
commenteè du Codex Justinianus . Le plus ancien, qui nous inteèresse ici
xi
(planche II), preèsente une eècriture invitant aé en dater l'exeècution du
e
sieécle, en Italie du nord et peut-eêtre en Veèneètie meême. Sur des
feuillets mesurant originellement 330 mm de hauteur sur 230 de large
environ, reègleès aé la pointe seéche, le texte a eèteè copieè sur deux colonnes
et 29 lignes aé la page ; la copie est aeèreèe (la lettre, hastes et hampes
excepteèes, occupe un tiers seulement de l'uniteè de lineèation) et
(8) Le mateè riel employeè pour reè aliser l'encadrement d'arabesques le plus pro -
de Marinis
che du centre se retrouve sur une reliure veè nitienne de la collection Fu« rstenberg
Bibliothek Fu« rstenberg, Hamburg, 1966, p. 120. Voir eè galement : Reliures estampeè es aé
froid de la Bibliotheéque Sainte -Genevieéve, [en ligne]. http ://bsg -reliures.univ -paris1.fr/
index.php ?cote=FOLZ647INV602FA
(9) Codex Justinianus, 5.53.3 aé 5.60.3 pour le premier feuillet, 5.70.8 aé 5.73.3 pour
le second.
294 yann sordet
soigneèe ; les capitulations sont marqueèes par des initiales rubriqueèes,
parfois copieèes dans la marge en retrait de la justification.
Nous disposons du bifeuillet central d'un cahier, qui offre donc une
seèquence textuelle continue sur 8 colonnes, et repreèsente environ la
moitieè du reècit complet de la Passion. Si l'on rapporte ce dernier, tel
que publieè par les Acta sanctorum, au calibrage imposeè par la mise en
page de notre fragment, on peut supposer que la leè gende occupait
dans le manuscrit un total d'environ 16 colonnes ; la perte de texte
eèquivalant aé 3 colonnes avant notre bifeuillet, et 5 ensuite. Aucun
signe de foliotation ni aucune trace de signature ne permettent de preè -
sumer l'importance du codex ^ sans doute un leègendier ^ dont provient
ce bifeuillet.
Yann Sordet
UNE MYSTËRIEUSE ËDITION DE GALIEN : LES OPUSCULA
VARIA ËDITËS PAR THËODORE GOULSTON ET
THOMAS GATAKER (LONDRES, 1640)
(1) Klaudiou Galynou twn swzomenwn tina. Claudii Galeni Pergameni Opuscula
l' Oxford dictionary of national biography (electronic edition, Jan. 2008). L'article traite
principalement de ses Ýuvres de theèologien. Gataker eè tait un helleè niste distingueè . Il
eèdita et traduisit Marc Aureéle ( Marci Antonini... de rebus suis... libri XII. Locis haud
paucis repurgati, suppleti, restituti ; versione insuper Latina nova ; lectionibus item variis,
locisq ; parallelis ad marginem adjectis, ac commentario perpetuo, explicati atque illustrati. Stu -
dio operaque Thom× Gatakeri, Cantabrigi×, Thomas Buck, 1652). Dans son eèdition
commenteè e des Meèditations de Marc Aureé le, Arthur S. L. Farqharson reconna|ê t sa
dette aé Gataker (1
re
eèd., Oxford, 1944, p. xlv-xlix ).
Outre les aspects que nous venons d'eèvoquer, ce qui nous conduit aé
poser ces interrogations est aussi la nature des textes rassembleès dans
les Opuscula varia. Imprimeè sur deux colonnes mettant en paralleéle
texte grec et traduction latine, l'ouvrage reèunit neuf courts traiteès qui
se reèpartissent treés clairement en deux ensembles placeès aé la suite l'un
de l'autre: un premier ensemble regroupe des traiteès qui aé l'eèpoque de
la Renaissance sont parmi les plus ceèleébres et les plus citeès des ouvrages
de Galien: l'Exhortatio ad medicinam & artes, le Quod optimus medicus, idem
& philosophus, le De optimo docendi genere, le De sectis et le De optima secta.
Connus de seconde main par les eètudiants en premieére anneèe de ma|ê-
trise eés arts, ces traiteès eètaient aussi largement accessibles en plusieurs
traductions. Perc° us comme offrant une introduction neècessaire aé l'art
meèdical, ils constituaient en effet pour les apprentis-meèdecins, une lec-
ture obligeèe 4.
Dans l'eèdition Goulston-Gataker, un second ensemble est composeè
de traiteès qui ont trait aé l'aême, aé ses faculteès et aé ses maladies: le
double traite De cognoscendis animi perturbationibus et De dignoscendis animi
erratis, le De è substantia naturalium facultatum et le Quod animi mores sequan-
tur temperamentum corporis. Notons que, selon le classement que Galien
lui-meême a eètabli de ses propres Ýuvres (û De libriis propriis ý), ces
traiteès, aé l'exception du De substantia, appartiennent aé la classe des trai-
teès de morale. L'eèdition Goulston-Gataker est la premieére aé offrir en
traduction latine regroupeèe en un ensemble commode, les petits traiteès
sur l'aême. Goulston en traduisant et en eèditant ces traiteès, mettait aé la
disposition des lecteurs des Ýuvres difficilement accessibles autrement.
En effet, les eèditions latines de ces traiteès eètaient rares et anciennes
comme il le jugeait lui-meême.
En outre, le traiteè Quod animi mores sequantur temperamentum corporis
eètait l'un des traiteès de Galien qui ne pouvait manquer de susciter l'in-
teèreêt non seulement du traducteur mais de l'eèditeur humaniste eèrudit
qu'eètait Goulston. En effet, ce traiteè figure parmi ceux de Galien dont
le texte est le plus corrompu. Dans l'eèdition Aldine des Opera qu× extant
de 1525 (comme dans celle de Baêle de 1538) il manque une partie du
texte. Cette partie a eèteè retrouveèe par Freèdeèric Morel et publieèe seèpa-
reèment en compleèment de son eèdition du De pharmacis purgantibus
d'Hippocrate, parue aé Paris en 1617. Comme l'eècrit le savant eèditeur
(4) Comme le note Louis Dulieu aé propos de la Faculteè de Montpellier, aé coêteè
de Dioscoride, Paul d'Ëgine, Gui de Chauliac, Fernel et d'autres meèdecins que l'on
proposait aé l'eèpoque dans le cursus universitaire, c'est la liste des ouvrages de Galien
qui, selon l'historien, û s'enfle deèmesureèment ý; cf. la liste des ouvrages eètudieès aé
Montpellier oué figurent les traiteès de Galien, in L. Dulieu, La meèdecine aé Montpellier,
t. II, La Renaissance, Avignon, 1979, p. 143-144.
298 magdalena kozèluk, jean-paul pittion
(6) On ne conna|ê t pas l'anneèe de naissance de Goulston, mais l'on sait qu'il fut
admis aé Merton College, Oxford en 1596. Il obtint une ma|ê trise-eés-arts en 1600.
Selon l'historien William Munk, û he applied himself to the study of physic and
meèdecine aé Oxford 1610. Une fois rec° u docteur, Goulston vint s'installer aé Londres.
Candidat au Royal College of Physicians en deècembre 1610, il fut eèlu fellow du College
en deècembre de l'anneè e suivante. Cf. W. Munk, The roll of the Royal college of physi -
cians of London : comprising biographical sketches of all the eminent physicians whose names are
e
recorded in the annals..., 2 eèd, Londres, 1878, p. 157 -158.
(7) Sir George N. Clark, A history of the Royal college of physicians of London, t. 1,
Oxford, 1964, p. 257 ; V. Nutton, The Galenic codices of Theodore Goulston, in Revue
(9) D. Beèguin, L'eèdition Goulston et les preètendus manuscrits perdus de Galien, in Revue
d'histoire des textes, t. 19, 1989, p. 341 -349.
300 magdalena kozèluk, jean-paul pittion
Gulston, D. Med, olim huius Coll. Soci. A³ 1635. ý Reliure contemporaine, plats
en bois, plein veau, encadrement estampeè aé froid sur les plats. Reliure treé s probable-
De vitiis et pas
c'est-aé dire le feuillet 2A1. Ce cahier et le feuillet 2A1 contiennent le
tatium
, c'est-aé-dire les opuscules qui preèceédent le -
De inequali
. Or si nous examinons de preés l'exemplaire de Dublin, nous
De dogmatibus De
constatons que le feuillet signeè Q8, le dernier du a eèteè colleè
Opuscula varia
montre qu'elles sont de nature diffeèrente selon qu'elles portent sur les
pages des cinq premiers traiteès eèditeès dans les ou sur les
pages des autres traiteès de l'eèdition qui sont consacreès aé l'aême.
Les annotations du premier groupe sont d'une seule main et n'ont
aucune surcharge. Les mots aé corriger y sont souligneès, les variantes
ou reèfeèrences sont inscrites nettement dans la marge. Des asteè risques et
guillemets signalent des interventions qui proposent treé s eèvidemment
des eèmendations possibles. La preècision des notes, l'eècriture nette et
sans ratures, teèmoignent d'un travail reèfleèchi par un eèditeur qui
amende le texte. Il ne peut s'agir que de Goulston, proprieètaire de
l'exemplaire. Les annotations du second groupe qui couvrent les pages
qui ont surveècu des autres traiteès sur l'aême sont bien diffeèrentes. Non
seulement elles sont bien plus abondantes, mais elles proviennent de
deux mains diffeèrentes dont l'une corrige et surcharge l'autre. La pre -
mieére est la meême main que dans le premier groupe d'annotations,
c'est la main de Goulston. L'autre, plus appuyeè e et d'une encre plus
noire ne peut eêtre que celle de Gataker, durant son travail de preè para-
recto verso
l'opuscule de l'exemplaire de Dublin, sont colleèes
dans les marges de chaque coêteè de ces feuillets, au et au , des
bandes de papier sur lesquelles figurent des corrections et annotations
suppleèmentaires au texte. De plus, sont inscrites dans les marges les
302 magdalena kozèluk, jean-paul pittion
Exhortatio
compositeurs de l'eèdition Goulston-Gataker. La raison para|êt eèvidente
dans le cas des feuillets manquants de l' qui correspondent
aux pages 9-15 signeèes c1-c4r. Ces feuillets sont ceux qui contiennent
des passages oué Galien cite beaucoup, notamment Homeére, Heèrodote,
Pindare etc. La mise en page des citations grecques aé partir de l'exem-
plar devait poser des probleémes particuliers aux compositeurs. En
effet, dans l'eèdition de Baêle certaines citations font partie du corps du
texte, d'autres non. Les caracteéres mesurent 9 centimeétres sur
20 lignes, alors que dans l'eèdition Goulston-Gataker toutes les cita-
tions sont seèpareèes du corps du texte par des alineèa et que les caracteé-
11
res employeès ne mesurent que 6,7 centimeétres (voir planche II).
Il n'est pas eètonnant, eètant donneè les pratiques d'atelier de l'eèpoque,
que les feuillets extraits et fournis aux compositeurs n'aient pas eè teè ren-
dus et ne soient pas relieès dans l'exemplaire de Dublin. Mais alors,
pourquoi donc les feuillets Y5 aé Y8 qui comportent les nombreuses
annotations de deux mains diffeèrentes ont-ils eèteè aé un stade ou aé un
autre reèinteègreès au volume ? Pour reèpondre aé cette question il nous
faut consideèrer, toujours dans la perspective de l'histoire de l'eè dition
Goulston-Gataker, quel usage Gataker a fait des annotations de son
Opus
texte du traiteè l' (feuillet a1 de l'eèdition
(11) C'est le cas, par exemple, d'une citation d'Euripide (l. 9, f. a2r, p. 3 de
tellement surchargeès et ratureès qu'un tel tri exigera une analyse longue
et deèlicate.
Mais avant de conclure sur l'eèdition de 1640 et sur le contexte de la
publication, revenons un instant sur le mysteè rieux codex Adelphi, une
des sources citeèes dans cette eèdition. Nous avons montreè que la seconde
main qui ajoute, corrige et compleéte les premieéres conjectures de
Goulston sur le traiteè Quod animi mores, ne peut eêtre que la main de
Gataker. On peut penser que les conjectures et variantes que Gataker
a porteèes directement sur l'exemplaire de son ami ou sur des bandes de
papiers accoleèes, proviennent, en effet, d'un autre exemplaire annoteè ,
û freére ý (û aÊdelfòq ý) du premier. Ou ne peut-on pas envisager que
lorsque Gataker dans l'appendice renvoie au codex Adelphi, il renvoie
aux feuillets qu'il avait preèpareès pour servir aé l'eèdition ? Seule une
eètude deètailleèe qui reste aé faire devrait permettre de reèsoudre cette eèni-
gme eèditoriale. Quoi qu'il en soit, ces deux deèsignations sont vraisem-
blablement le fait de Gataker et non de Goulston : rappelons qu'elles
n'apparaissent que dans l'appendice de l'eè dition de 1640 et que cet
appendice dans sa forme imprimeèe est duê au seul Gataker. D'ailleurs
certaines des reèfeèrences aé des eèditions classiques contemporaines qui
figurent dans l'appendice ne peuvent eêtre que de lui. Tel est le cas de
la citation d'Euripide deèjaé mentioneèe. (ligne 9, f. a2r., p. 3 de l'eèdition
annoteèe, correspondant aé la page 10, ligne 6 et suivantes de l'eèdition
de 1640). Dans l'appendice (p. 19), une note renvoyant aé cette cita-
tion donne la correction û aÊ sfelèq pour û aÊfelèq ý et renvoie aé
² feleq ý. Il est clair que note a
l'eèmendation proposeèe par Grotius û w
eèteè ajouteèe plus tardivement par Gataker, puisque les marges de l'eè di-
tion de Dublin proposent la variante û w² feleq ý ^ conjecture rejeteèe
ensuite dans la note de l'appendice.
En conclusion, l'eèdition procureèe par Gataker, compareèe aé l'exemp-
laire de Dublin, teèmoigne des heèsitations et des incertitudes de son eèdi-
teur face aé la valeur et aé la porteèe exacte des annotations et eèmenda-
tions proposeèes par Goulston. Gataker devant la multipliciteè et la
complexiteè des variantes relatives aux traiteès sur l'aême, a abandonneè
l'ideèe de proceèder aé un choix raisonneè entre elles. De fac°on geèneèrale,
dans tous les textes, il reèsout certaines ligatures mais pas toutes. Il
identifie les reèfeèrences, propose plusieurs lectures, mais n'eètablit pas sa
version deèfinitive du texte. Dans le Quod animi mores, notamment,
devant l'ampleur des conjectures ou annotations, il lui arrive meê me de
sauter des fautes des plus eèvidentes et de surcro|êt corrigeès dans les
annotations. Ainsi, il identifie une erreur sur le titre du traiteè d'Hippo-
crate De aere, loci et aquis (NER ` I A` ERWN, UD `ATWN, TOPWN) ou
é le texte
de la Baêle donne pour û pòpwn ý le mot û wotw
n ý fautif. Goulston
corrige dans la marge le mot grec û pòpwn ý en û tòpwn ý. Mais dans
une eèdition de galien 305
(13) J. Pigeaud, La maladie de l'aême. E¨tude sur la relation de l'aême et du corps dans la
tradition meèdico-philosophique antique, Paris, 1981.
306 magdalena kozèluk, jean-paul pittion
1985), repr. in V. Nutton, From Democedes to Harvey. Studies in the history of medicine
I ^ Introduction
In the last decade or so various attempts have been made to use phy -
logeny software from modern molecular biology to generate stemmata
1
of manuscript traditions . Molecular biologists have developed such
software in order to infer the relatedness of species or populations by
comparing parts of their DNA sequences. The most common methods
and then construct-
2
are based on the calculation of a distance matrix
3
ing a tree graph from the matrix. The applicability of these methods
to manuscript traditions is based on the parallelism between DNA
(1) First approaches, however, date back to the 1970s, e.g. P. Tombeur, J.-C.
des ordinateurs dans la critique des textes, Colloque international du CNRS, Paris, 29 -31 mars
1978, Paris, 1979, p. 163 -183. In the last few years there were some significant publi -
cations on testing different methods from Leuven, cf. especially the contributions in
stemmatological and genetical methods, Proceedings of the International Workshop held in Lou -
vain-la- Neuve on September 1 -2, 2004, in Linguistica computazionale, 34-35, 2006. Further
ficial manuscripts, in Journal of theoretical biology, 227, 2004, p. 503- 511, and M. Spen -
Literary and linguistic computing, 16, 2001, p. 467 -484, and L. R. Mooney, A. C. Bar -
a test case for the application of software developed for evolutionary biology to manuscript stem -
(2) A distance matrix is a table that contains all the distances d (in some defined
metric) between any pair of items (a,b). As the distance d(a,b) must by definition be
equal to d(b,a), the matrix is symmetrical ; and as any element must be at distance
zero from itself (d(a,a) = 0 for all a), the full information is contained in the lower
triangle matrix.
(3) A tree is a a connected graph in which any two nodes (the species in this case)
are connected by exactly one path (along edges of variable length). Nodes that are
connected with only one edge are called leaves of the tree. In our trees every node
that is not a leave connects exactly three edges. A tree is called rooted if exactly one
node is designated as the root. In a rooted tree the edges are oriented (as pointing
away from the root). A tree can be turned into a stemma codicum by rooting it.
(4) Cf. C. Maceè , Ph. Baret, Why phylogenetic methods work : the theory of evolution
(5) The Dialogus is edited in Migne's Patrologia Latina (PL 157, cols. 527 -672)
following the 1536 editio princeps (Gy in table 1) which in turn is based on a lost ms.,
apart from this there is a semi-critical edition by K. -D. Mieth, Der Dialog des Petrus
FU Berlin, 1982 [henceforth û Mieth ý]. His edition is based on four mss (B1, B2,
P1, P2) and the editio princeps (Gy) ; in his text he usually follows B1. An English
against the Jews, The Fathers of the Church, Medieval Continuation vol. 8, Wash -
(6) Fundamental for Petrus is J. Tolan, Petrus Alfonsi and his medieval readers,
Gainesville (Florida), 1993, for an assessment of Petrus' works, cf. Ch. Burnett,
The works of Petrus Alfonsi : Questions of authenticity, in Medium aevum, 66, 1997, p. 42-
79. For one of current research cf. C. Cardelle de Hartmann, Pedro Alfonso y su
Dialogus : estado de la cuestioèn, in Actas del V congreso internacional de lat|è n medieval hispaè -
(7) Called el Batallador for his military prowess ; he reigned from 1104 to his
death in 1134.
generating a stemma of complicated manuscript traditions 309
nately this is the only precise date we have about our author. He had
probably grown up in al-Andalus (Islamic Spain) and studied Arabic
and Hebrew in depth. After his conversion he spent time in Northern
France and England. Among his pupils in England was Walcher of
Malvern . His two major works are the Disciplina clericalis and our Dia-
9
logus. In his Ýuvre Petrus brought for the first time reliable informa -
tion about the Qur'an, Islam in general, Arabic sciences and contem -
porary Judaism to Latin readers and he quickly became an authority
on Islam and Judaism in the Latin-speaking world. As a consequence
his works are extant in a large number of manuscript copies, many of
which date still from the twelfth century. The nature of the manuscript
tradition, rapidly divergent within a century of the composition of the
original text, accounts for a complicated stemma with a large number
of manuscript groups.
Unfortunately, it is not clear whether Petrus wrote his Dialogus right
after his conversion in 1106. Indeed, judging from his addressing
Alfonso as imperator we may conclude that the text was written be-
10
tween 1109 and 1114 when Alfonso rightfully bore that title . We have
11 12
found 59 complete manuscripts of the text and three more that
contain substantial parts. The oldest of these (P3) was written still in
13
the first quarter of the twelfth century , leaving a gap of at best little
more than a decade between this oldest ms. and the original text of
. However, certain readings and the fact that P4 is a con -
14
Alfonsi's
taminated copy of P3 (i.e. contaminated by another, unknown ms.)
(8) Either in genitive or nominative, depending on the source. In fact the mss
(9) Cf. the Sententia Petri Ebrei, cognomento Anphus, quam dominus Walcherus prior
Malvernensis ecclesie in latinam transtulit linguam, short De dracone, about the prediction
From the mentioning of 1040 years (cf. Mieth 33,35) since the latest Jewish captivitas
(after the destruction of the Second Temple) some scholars conclude that the work
was written in 1109 or 1110. More about dating in Cardelle de Hartmann ( op.
cit.).
(11) Some of them lack some pages due to loss or damage during the transmis -
sion, unfortunately especially two of the oldest and most important ones (P3 and
Ar).
(12) Two more were lost when the library of Turin burned down in 1904 and
(13) All mss within a century or so of the original have been dated anew accord -
ing to paleographic criteria by Carmen Cardelle de Hartmann for this project. Her
(14) The next oldest mss are some decades younger : P4 (2/4), Ar (2/3 or even 2/
4), P2 (3/5) and B1 (3/5 or 4/5). For the notation, cf. note 18.
310 philipp roelli, dieter bachmann
make clear that this ms. is not the archetype itself, which is, as in most
cases, lost. Compare table 1 for basic information on all the mss we
used ; this includes just the more or less complete ones actually taken
into account in our calculations, the approximately 30 more short
excerpts or redactions of the text are not included. For easy reference
we have already included the groups of manuscripts we will determine
below.
15 16 17 18 19
Manuscript sig. gr. ff. age provenance and comments
Bern, Burgerbibliothek cod. Be1 H 35r- xii Celestinian abbey Sancta Maria
188 89r 3/3 (Metz)
Bern, Burgerbibliothek cod. Be2 H 169r- xii copy of Be1, also from there
111 217v 4/4
(15) For easy reference from our plots the mss are given in alphabetical order of
their sigla. We include in this list three mss that were destroyed and one we could
(17) The symbol Ò denotes manuscripts that do not fit into any of the groups.
(18) All dating in Roman numbers was newly done paleographically by Car -
men Cardelle de Hartmann for the current Petrus Alfonsi Project at the University
of Zurich. In order to save space the dating system gives the possible interval by a
û fraction ý number. 1/2, e.g., means first half of the century given by the Roman
number. Century dates in Arabic numbers are taken from the extant manuscript
(19) Note that by provenance we mean the earliest traceable location. Not in all
cases the manuscript will have been written there. The information, unless other -
wise stated, is from the relevant catalogues, from Santiago -Otero (in M. J.
Lacarra, Pedro Alfonso, Zaragoza, 1991), Tolan (op. cit.), with detailed informa -
tion about other works in the mss, and from Mieth (op. cit.) ; in all of these further
(20) This could mean Corbie or Corvey. Our grouping of the text with mostly
German mss suggests that Corvey in North Rhine -Westphalia is meant. Quotation
Lieége, Bibliotheéque Geèneè rale Li Ò 139r- 15th Regular canons (Croisiers) at Huy
de l'Universiteè 360 (cat. 351) 198v (close to Lieége)
Paris, Bibliotheé que nationale P3 A 145r- xii Benedictine abbey Feè camp
de France lat. 5080 205r 1/4
Paris, Bibliotheé que nationale P4 A/P* 49r- xii Benedictine abbey St. Germain
de France lat. 14069 113v 2/3 des Preès ^ contaminated copy of
24
P3
Paris, Bibliotheé que nationale P5 A' 205r- xii St. Victor (Paris)
de France lat. 15009 255r 3/3
Paris, Bibliotheé que nationale P6 B/E* 2r-61v xiii/ Benedictine abbey of St. Jean de
de France lat. 3359a xiv Laon ^ incomplete ( tituli 1-5 of
12)
Paris, Bibliotheé que Mazarine Pm b 93r- xiv Benedictine abbey St. Denis
th
980 129v 1/2 (Paris) since at least the 17 c. ^
incomplete ( tituli 1-10 of 12)
Porto, Biblioteca Puè blica Po F 1r-73r xiii Canons Regular at Santa Cruz de
Municipal do Porto 34 (43) 1/4 Coimbra, cf. Ls
Prague, Archiv Praz skeèho Pr1 E' ? 14r- 14th provenance unknown
hradu C.XCV 37v
(23) We thank Aires A. Nascimento (Lisbon) for this dating and the one of Po
(24) Tolan (p. 194) considers contamination by P5. But this ms. is younger
Vatican, Biblioteca Apostolica V2 B 1r-72v 1392 the Pal. lat. codices stem from
Vaticana, Pal. lat. 425 Heidelberg
Table 1
used in our simulations, including three lost ones (Ct, Tu1, Tu2)
France/ Ar, Ct, Do, P3, P4 ?, An, Br, D1, A1, A3 ?, B1, Ca, Kn1, Ol, P2 ?, V1 26
Belgium P6, Pm ? D2, L4, T1 P5, Li
Celestinians : Be1, Be2
Cluniacensians : A2
England Cc Praemonstratensians : J2 9
Cp, Fi, He, L2, L3, Ob ?, Or
Italy B2 1
total 14 10 5 37 66
Table 2
(25) Contains our text according to Santiago-Otero (in Lacarra, op. cit.),
p. 20. Unfortunately there is no catalogue for this ms. outside the Vatican and a
reproduction can presently not be obtained due to the Vatican's library closure. So
A critical edition for Alfonsi's other major work, the Disciplina clerica-
26
lis was published by Hilka and So«derhjelm a century ago . We do not
know the work's date of composition. The editors found 48 complete
and 15 fragmentary mss, of which only one also contains the Dialo-
27
gus . As the Disciplina is a kind of summa of moral teachings and is thus
intended for a rather different audience than our polemical dialogue,
this is not very surprising. Many of its mss go back to the twelfth cen -
tury ; nevertheless the editors were not able to produce a stemma : the
text seems to have diversified too quickly in the first decades of its exis -
tence and has suffered contamination. They were, however, able to
distinguish an older (better) recension (contained in 36 mss) and a
younger one (in 12 mss). Among the older one, some clusters of two to
four mss could be grouped. Consequently they based their edition on a
28
single manuscript enriched by readings of some of the others. Karl
29
Strecker severely criticised the editors for their failure to group the
textual tradition and thus using a single ms. as basis for the edition. He
believed it would have been possible to reconstruct a text close to the
author's. The traditions of the two works have many things in
common. With Strecker we believe that also for the Dialogus, despite
its complicated tradition, a text close to the author's can be regained.
III ^ Algorithms
1. Data preparation
(26) A. Hilka, W. So
« derhjelm, Petri Alfonsi Disciplina clericalis. I. Lateinischer
(27) Tolan's Be3, kept in Bern, is one of the mss with an altered recension of the
(29) In a review in Deutsche Literaturzeitung, 33, 1912, col. 862 -865, online at
www.archive.org
(30) A1, J2, P3, P6, Pm, Sd. Thus among them the oldest ms. P3 ; fortunately it
+ +
also removing the idiosyncratic Au we retained a total of 51 mss. Our
text sample has an average length of 521 10 words or 2943 52
+ +
letters. By comparison, the artificial tradition of Baret et al., used to
test our algorithm below, has a length of 977 113 words or 4490
590 letters (based on 13 mss). For the Dialogus, we found the 520 words
excerpt to be on the lower limit of usability and have augmented it
with some further data for the final stemma (see below and fig. 5).
Before comparing the excerpts of the individual mss, the text sample
needs to be normalised in order to minimise the impact of trivial varia-
tion. This normalisation included (i) removing punctuation, (ii) col -
lapsing letter case, (iii) collapsing j and y with i, and v with u, as well as
(iv) the normalisation of common spelling variants in medieval Latin,
such as quicquid / quidquid, immo / imo, mihi / michi, archana / arcana etc.,
and (v) silent emendation of some obvious misspellings (e.g. adhesserat
for adheserat). In addition, as the text is a dialogue, most manuscripts
indicate the speaker (i.e. either û Petrus ý or û Moyses ý often as
rubrics). Since this is done inconsistently, these indications have been
ignored altogether. It should be noted that strictly speaking, this sort
of normalisation already entails a philological judgement on which
variations are significant (or which should be considered û errors ý as
opposed to trivial variants).
2. Distance matrix
½6
latedness ý or û distance ý between text strings. For n mss, this amounts
to n (n-1) comparisons, or in our case of n = 51 to a total of 1275
distance calculations. Arranged in tabular form, these figures are the
distance matrix of the tradition. The notion of û distance ý employed
here is mathematically speaking a metric between text strings. In the
most general case, such a metric would operate at the character level.
We found it practical, however, both for philological reasons and for
reasons of calculation cost, to consider metrics operating at the word
level, i.e. we consider our excerpts as ordered lists of words. The selec-
tion of a good metric is the crucial step, determining the quality of the
generated tree. By contrast Baret et al. in their artificial text tradition
(discussed below, cf. note 38) used one metric, essentially a manual
(31) Ls ( Mieth 1,10-19), Ar and Ol ( Mieth 3,26-39) and V1 even the entire
sample 2.
316 philipp roelli, dieter bachmann
(32) Cf. the attempt to define a metric in tree space for the purpose of an objec -
tive comparison of solutions generated from different algorithms presented by
T. Roos , T. Heikkila« , Evaluating methods for computer -assisted stemmatology using artifi -
cial benchmark data sets, in Literary and linguistic computing advance access published
March 14, 2009. Their metric is based on the û triples distance ý introduced by
D. E. Critchlow , D. K. Pearl , Ch. Qian, The triples distance for rooted bifurcating
phylogenetic trees, in Systematic biology, 45, 1996, p. 323 -334.
(33) I.e. the best possible tree graph fitting the distance between two elements
to the path length between the corresponding nodes.
(34) W. M. Fitch, E. Margoliash, Construction of phylogenetic trees, in Science,
155, 1967, p. 279-84.
(35) J. Felsenstein , PHYLIP ^ Phylogeny inference package, version 3.68, Univer-
sity of Washington, 2009, http ://evolution.genetics.washington.edu/phylip.html.
generating a stemma of complicated manuscript traditions 317
(36) Cf. J. W. Hunt and M. Douglas McIlroy, An algorithm for differential file
comparison, in Computing science technical report, Bell Laboratories, 41, 1976, p. 1-8. The
implementation we used was the Algorithm : :Diff perl module (version 1.15), writ -
plebeiorum Br, P2, P4, Zu A2, A3, An, Au, B2, Be1, Be2, Ca, Cc, Cp,
Do, Fi, Go, Gy, Ha, He, J1, Kn1, Kn2, L2,
L3, Ld, Li, Mu, Ob, Or, P1, P5, Pr1, Sa, T2,
Ut, V2, Wi
plebis iudeorum B1, Bo, Cr, D1, D2, Kr, L4, Me, ^
P7, Po, Pr3, T1, Ta, To
Table 3
Figure 1
textual tradition, in The evolution of texts (op. cit.), p. 255-283. The quote from p. 280.
(39) Many thanks to Caroline Maceè for the digital text !
(40) Obtained by the Neighbour Joining method, cf. op. cit. p. 270.
320 philipp roelli, dieter bachmann
Figure 2
Tree graph using a simple diff algorithm, again with a coefficient p = 0.5,
for our 51 complete mss. The branch length between any two mss is
calculated to approximate their distance in the present metric.
(41) For our text samples these were (in order of their automatically calculated
goodness) : plebis, plebeiorum, effectu, expositor, propter, prophetiarum, relatorem, recte, fuis -
set, cognosceres, recipimus, iudeorum, elatorem, delegissem, effectum, adheserat, scriptis, perue -
Figure 3
IV ^ Philological analysis
(42) Using our philological knowledge about the tradition we changed the list
to : plebis/ iudeorum/ plebeiorum, compositor/ expositor, relatorem/ elatorem, genuit/ peperit,
intueor/ uideo, aduersi onis/ defensionis, recte/ rectam, uie, propter, aduenire, perpendimus, adhe -
Figure 4
to fig. 5. In order to save space we chose not to include these plots but
instead manually integrate the incomplete mss into fig. 5 at the
approximate position they occupied in the partial plots. These inser -
tions are indicated by grey arrows and the incomplete mss are additio-
nally marked by brackets. As the different plots show, the resolution of
our method is not good enough to yield much detail about the depend-
encies at the central cluster of nodes (where ideally the position of the
324 philipp roelli, dieter bachmann
Figure 5
Combining fig. 5 with a manual study of the mss 44, resulting in a list
of trennfehler (separating variants) between the groups, presented in
table 4, we can propose a reliably confident stemma of the tradition
(drawn in fig. 6). The vertical boxes contain the individual manu-
scripts in each group, aligned chronologically. In cases where we were
confident of direct descent we marked it with a line (horizontally
where the direction seemed unclear). Probably contaminated mss are
marked by an asterisk and dotted lines.
Figure 6
(44) Such a manual study of a large number of mss is facilitated by the freeware
application Juxta (http ://www.juxtasoftware.org/).
326 philipp roelli, dieter bachmann
Let us now summarise what we know about the groups visible in the
stemma (fig. 6). Suspected direct copies are marked with an arrow,
cases of probable contamination with an asterisk.
Group A (û Anglo-Norman ý
45
) : P3 4 Fi, 4 P5* 4 Ca ; P1 ^
46
J1
4 A2, A3, Ld ; (P4)*. This group is based on the Anglo -Norman ms.
P3 from the Benedictine abbey Feècamp in Normandy. P4, of unknown
provenance, is contaminated between groups P and A, there probably
descending directly from P3. In our plots it fluctuates between these
two groups. It may have been occasionally used in turn in the writing
of P5 (based on P3) which has a rather erroneous descendent in Ca
(together û A' ý). Among the rest of the group P1, J1 and A2 are
more closely related. Fi seems to be faithfully copied from P3. The
later A3 and especially Ld are less faithful copies belonging to this
group.
Group B (û Belgian ý) : Ar ; Do 4 An ; V2, Ha, Go, Gy ; P6*. The
three oldest mss of the group are from the French-Belgian border
region. The oldest and best ms. of the group would be Ar which, unfor -
tunately, lacks pages. Do seems to be slightly older than An, so An is
likely a copy of it. The two mss are closely related and have many
additional mistakes in common, so due to the contamination in L2
(and possibly L3) in our less sophisticated plots these two mss fluctu -
ated between groups E and B. V2, Ha, and Go are German (as far
back as there provenance is traceable), therefore it seems likely that
the ms. the editio princeps Gy was based on came from Corvey in Ger-
47
many not from Corbie . P6 is contaminated by group E (perhaps
L3), besides being incomplete and containing many mistakes of its
own.
Group C (û Cambridge ý) : J2, Cc. The two mss in this group are
now in Cambridge. They share some omissions and do not seem to
have a very good text. Li, which does not fit in any of the groups, has
some readings in common with C and may be considered a distant
relative of the group.
Group D (û Danubian ý) : Mu, Kn2, Wi. The three mss in this
group stem from the Danube region. We have found no very convinc -
ing leitfehler for them, but the bulk of the ones we have still make for a
clear-cut grouping.
Group E (û English ý) : He 4 Cp 4 Or ; 4 ? L2*, L3* ; Sd 4 Ob.
This mostly English group is in many respects the most complicated
(46) P1 and J1 are closely related and roughly of the same age. Probably one is
one ; its mss differ in few leitfehler and thus tend to get clogged together
at the centre of our plots. The old ms. He has two probable descen -
dants in Cp (a bad copy) and Or. L2 has a layout virtually identical
to that of He ; it is likely to be a copy of it, probably contaminated by
group B. L3 (a bad copy) may also be contaminated by group B
(or L2) and in turn seems to have contaminated P6*. Sd, which has
curiously found its way to Spain (Santo Domingo de la Calzada), has
a descendent in Ob (they share the unique gremio instead of cunis
[Mieth 3,37]). B2 (more closely) and Pr1 seem to be related to
group E though they do not share its most distinctive reading.
Group T (û Troyes ý) : T2, Sa ; Ut. This group with its oldest ms.
from Troyes is not well defined. But its three mss do seem to be related.
All of them are quite far from the centre of our plots. Curiously the
diff-plot (fig. 2) is able to resolve this group unlike plots 3 and 4 ;
plot 5 finally resolves them quite clearly. Sa was prepared for printing
by a humanist, apparently from a lost ms. The editor smoothed the
text significantly.
On hyparchetype a 48
depend two groups and another hyparchetype,
b.
Group H* (û Helvetic ý) : Be1 4 Be2 ; Zu, Br. The entire group is
contaminated. The Bern mss often differ from the other two which are
mostly in accord among themselves.
Group P (û Parisian ý) : P2 4 Ol, P4*. P2 and its late copy Ol
contain many special readings, some of which are shared by the conta -
minated P4 (cf. group A).
(48) Its existence can be deduced from the two leitfehler in table 4, position 1.
(49) Therefore Mieth's decision to use one of its mss (B1) as his main witness
was unfortunate.
(50) Among V1's missing text is unfortunately our entire text sample 2. Thus
V ^ Unresolved issues
We have compared stemmatology in philology to phylogenetics in
biology. This parallelism is not original to us, nor is it recent : it was
th
developed in the 19 century, the golden age of philology, as evident
from the metaphor of genealogy in stemma, or stammbaum, which to-
gether with the stammbaumtheorie in historical linguistics reflect the desire
to reproduce the rigour of Darwin's Origin of species of 1859 in the
humanities. Nevertheless, there are a number of significant differences
between the tradition of a text and biological evolution. These dif -
ferences are mostly a matter of scale, as in the length of the û text ý
being transmitted, the number of generations and the number of
extant individuals available for analysis. There are also more funda -
mental differences, which we shall now briefly discuss.
One problem not addressed by our algorithm is the localisation of
the (lost) archetype within the stemma. This is the problem of û root -
(51) This bad and highly idiosyncratic ms. has been omitted from the plots
because its very long branch would have used a lot of space and not provided addi -
tional information.
330 philipp roelli, dieter bachmann
(52) Strictly speaking, a cluster of nodes in close proximity, as in our tree -dia-
from a work not readily available to the scribe (unlike the Bible) but whose original
text is known. In our case the direct translations from the Qur'an or the Talmud
that Petrus Alfonsi makes might be used as an out -group as both texts were virtually
unknown in the Latin West. However, due to problems of translation and the
absence of critical editions of the source texts this idea is beyond our present scope.
work, in Journal of computational biology, 11, 2004, p. 195 -212, and the online tool :
http ://www.labunix.uqam.ca/~makarenv/trex.html.
generating a stemma of complicated manuscript traditions 331
3
(1) P. Artemid. = Mertens-Pack 168.02. ^ Le floruit d'Arteèmidore tombe en
104-101 avant notre eé re, selon Marcien d'Heè racleèe, dans son eèpitomeè du Peèriple de
Meènippe, 3 (eèd. C. Mu« ller , Geographi Graeci minores, t. I, Paris, 1855, p. 566). Les
158 fragments de ses Geographoumena connus par la tradition indirecte ont eè teè publieès
par R. Stiehle , Der Geograph Artemidoros von Ephesos, dans Philologus, t. 11, 1856,
p. 193-244 ; augmenteè s des fragments papyrologiques (dont P. Oxy. 2694, cf. infra
n. 68), ils feront prochainement l'objet d'une nouvelle eè dition par Silvia Panichi
(2) Cl. Gallazzi- Kramer B. , Artemidor im Zeichensaal. Eine Papyrusrolle mit Text,
Landkarte und Skizzenbu« chern aus spa«thellenistischer Zeit, dans Archiv fu«r Papyrusforschung,
eèteè lanceè par Giulio Giorello , Un papiro svela la Geografia di Artemidoro. Fra arte e filo -
a b c
Fig. 1
inaugureèe en meême temps que s'ouvraient dans cette ville les Jeux
; le catalogue de cette exposition, richement illus-
4
olympiques d'hiver
treè, offrait une description exhaustive du contenu et trac° ait une pre-
mieére histoire du papyrus, de sa copie aé son remploi, puis aé sa mise au
5
rebut et aé sa redeècouverte . L'eèdition princeps, assureèe par Claudio
Gallazzi et Ba«rbel Kramer, avec le concours de Salvatore Settis, est
sortie en mars 2008, en deux volumes, dont un de planches et de fac -
6
simileès , au moment oué s'ouvrait aé Berlin une nouvelle exposition
7
consacreèe plus particulieérement aé l'illustration du papyrus .
(4) Le Corriere della Sera s'est fait l'eècho de ces eèveènements sous la plume de Ste -
(son exposition).
(5) Cl. Gallazzi -S. Settis (eèd.), Le tre vite del papiro di Artemidoro. Voci e sguardi
LED, 2008 (2 vol., avec DVD), avec des contributions de Gianfranco Adornato,
Albio Cesare Cassio et Agostino Soldati [citeè deèsormais Gallazzi- Kramer - Set-
tis ]. La bibliographie consacreè e au papyrus de 1999 aé janvier 2008 est reè unie p. 13 -
50, en meê me temps que la litteè rature ancienne sur Arteè midore. Les articles de presse
ne sont pas mentionneè s ; nous citons ici ceux qui nous paraissent avoir joueè un roêle
(7) La meê me exposition s'est deè placeèe aé Munich au Staatliches Museum Øgyp -
tischer Kunst en juillet 2008. Le catalogue commun aux deux manifestations a eè teè
le papyrus d'arteè midore 335
conc°u par Fabian Reiter (eèd.), Anatomie der Welt. Wissenschaft und Kunst auf dem Arte -
(8) Les premiers doutes ont eè teè exprimeès par Luciano Canfora dans le Corriere
della sera, aé propos des illustrations (23 mars 2006, p. 79 : Che ci fanno i disegni alla
Goya in quel papiro ?), puis aé propos du texte dans les Quaderni di storia, t. 64, 2006,
p. 45-60 (Postilla testuale sul nuovo Artemidoro). La presse italienne a rapidement reè per -
cuteè le deèbat naissant ; voir D. Messina, dans Corriere della Sera, 14 septembre 2006,
torien de la geèographie Francesco Prontera). ^ Sur les papyrus copieè s par Simoni -
(eèd.), Il papiro di Artemidoro (op. cit. infra n. 9), p. 457 -461 ; V. Maraglino, I papiri
(9) L. Canfora (eèd.), Il papiro di Artemidoro, Bari, 2008, avec des contributions
Sorti dans les premiers jours de 2008, l'ouvrage faisait l'objet deé s sa parution d'un
long article dans la presse allemande sous la plume de Heike Schmoll, Artemidors
2008, p. 3.
¨
(11) C. Ritter, Geèographie geèneèrale compareèe, ou Etude de la terre dans ses rapports avec
la nature et avec l'histoire de l'homme, trad. par E. Buret et E. Desor, t. I, Paris, Paulin,
1835 ; M. Calvesi, Quel papiro non eé di Artemidoro, dans Corriere della sera, 7 avril 2008,
p. 1 et 25 (repris dans L. Canfora -L. Bossina [eèd.], Wie kann das ein Artemidor -Papy-
rus sein ? Ma come fa a essere un papiro di Artemidoro ?, Bari, 2008 [Ekdosis, 6], p. 210 -
215) ; Id., Un Artemidoro del xix secolo, dans Storia dell'arte, t. 119, 2008, p. 109-128.
(12) Plusieurs seè minaires importants ont eè teè consacreè s au papyrus depuis la
parution de l'eè dition princeps. Nous mentionnerons notamment celui d'Oxford (13
juin 2008), dont les actes viennent d'eê tre eèditeès par Kai Brodersen et Jasè Elsner,
Images and texts on the û Artemidorus Papyrus ý. Working papers on P. Artemid. (St. John's
College Oxford, 2008), Stuttgart, 2009 (Historia Einzelschriften, 214) [citeè deèsormais
Images and texts] ; et celui de Rovereto (29 -30 avril 2009), dont les actes sont sous
presse (voir deè jaé la chronique parue dans Quaderni di storia, t. 70, 2009, p. 321-
330). ^ Il n'est pas possible ici de signaler tous les comptes rendus croiseè s qui ont
papiro ; parmi les contributions les plus importantes parues aé ce jour (novembre
2009), il faut citer A. J. Dom|è nguez Monedero, dans Archivo espanì ol de arqueolog|è a,
t. 81, 2008, p. 305 -309 ; E. Gangutia El|è cegui, El papiro di Artemidoro : dos visiones
enfrentadas, dans Emerita, t. 76, 2008, p. 329 -342 ; R. Janko, The Artemidorus Papyrus,
dans Classical review, t. 59, 2009, p. 403 -41 ; C. M. Lucarini, Il nuovo Artemidoro,
I ^ Le livre
(13) J'ai pu voir le papyrus aé Munich en octobre 2008 et ai eu, sur les questions
que son interpreè tation suscite, d'inteè ressants eè changes de vue avec Pascal Arnaud,
Daniel Delattre, Jean Gascou, Patrick Gautier Dalcheè , Ricardo Gonzalez Villa -
escusa, Ba« rbel Kramer, Stefano Micunco, Brigitte Mondrain, Pierre Moret, Michel -
Yves Perrin et Francesco Prontera, que je remercie vivement pour leurs remarques.
Bien entendu, j'assume l'entieé re responsabiliteè des reèflexions qu'on pourra lire ici.
des contrats concernant des gens d'Alexandrie et aé un domaine situeè dans le nome
d'Antaioupolis ; sur les hypotheé ses que cette association de noms dans l'ammasso per-
la description des opeèrations de deè montage rapporteèes par les eèditeurs, D. Obbink
(P. Artemid. : the artefact, dans Images and texts, p. 14-16) eècarte la possibiliteè que
338 didier marcotte
appara|tre des eèleèments reconnaissables du texte et des figures, mais
avec lesê deèformations ineèvitables que preèsente tout fragment de papy
rus avant son deèroulement et sa restauration. De surcro|t, les ombres
-
propres qu'y offre l'objet, comme son ombre porteèe, ê rendent une
image sans volume, qui a fait suspecter un montage digital et pousseè
certains tenants de la theése du faux aé supposer que le faussaire aurait
inopineèment rec° u, quelque cent trente ou cent quarante ans apreés
avoir conc° u son artefact, le secours d'un moderne amateur d'imagerie
numeèrique 16. Il faut reconna|être que la photographie en question, pro
duite dix ans apreés le signalement du papyrus, loin de reèpondre aé l'at
-
tente des speècialistes, n'a fait qu'ajouter aux soupc° ons qui condition
-
eêtre plus instructives celles ci, publiees par Salvatore Settis dans une
-
portant la figure R2, ainsi que la18 col. I (voir fig. 1), dans l'eètat oué il se
a
tions qui en sont donne es paraissent en tout cas s'accorder sans mal au
- -
(16) L. Bossina, ,
Quaderni di storia - -
mer, dans le meême journal, 2 juillet 2009, p. 36. Une eèquipe de la police scientifique
Frankfurter Allgemeine Zeitung -
sous le titre
supra
i
deèsormais Settis, ].
Artemidoro. Un papiro dal secolo al
cit. supra -
le papyrus d'arteè midore 339
II ^ L'eè criture
(20) Gallazzi -Kramer -Settis, p. 71-78 ; cf. P. J. Parsons, art. cit. supra n. 14,
p. 28-29. Sur l'analyse des encres, voir les remarques critiques de L. Vigna, art. cit.
(21) Le plus long papyrus dont l'attribution aé Simonideé s est certaine mesure
(22) Voir par exemple R. Janko, The Artemidorus Papyrus, dans Classical review,
(23) Voir G. Menci , Scritture greche librarie con apici ornamentali ( iii a. C. ^
latina dei papiri. Una introduzione, Pise-Rome, 2008 (Studia erudita, 8), p. 34-36 (trattini
2008, p. 15 -16.
(25) Les papyrus litteèraires dont l'eè criture peut offrir des points de comparaison
e a
avec celle du P. Artemid. sont le P. Lit. Lond. 134 (Hypeèride, 2 moitieè II -deèb. Ia ?),
qui preèsente aussi beaucoup d'apices ornementaux (voir planche dans Cavallo -
Maehler , op. cit., n³ 4, p. 80-81, et commentaires de P. J. Parsons , art. cit. supra
e a
n. 14, p. 31), et PSI II 120 (collection de maximes, 2 moitieè II ; planche dans
varia Bruxellensia, 5), p. 214 -222 et pl. 26 ; reproduit eègalement chez F. Reiter
(eèd.), Anatomie der Welt (op. cit. supra n. 7), p. 14.
le papyrus d'arteè midore 341
Fig. 2 Fig. 3.
Fig. 4 Fig. 5
(27) Voir l'alphabet du PHerc. 1006 eètabli et commenteè par Maria Grazia
Assante, Per un riesame del PHerc 1006 (Demetrio Lacone, Alcune ricerche comuni sul
(28) Onze tomes, publieè s aé Naples entre 1862 et 1876, forment la collection,
comporte que des planches inciseè es, dues aé Giuseppe et Giambattista Casanova.
aé reconna|être les encres ; voir son ouvrage The Periplus of Hannon, King of the Karchedo -
nians, Londres, 1864, p. 21 -22 (passage reproduit par Canfora - Bossina, Wie kann
(30) C'est sur la base de ces planches graveè es disponibles en 1863-64 que Daniel
Delattre a proceè deè aé une comparaison systeèmatique de l'eè criture du P. Artemid. avec
celles des PHerc. ; voir ses eè tudes La main du papyrus dit û d'Arteè midore ý et les eècritures
dessineèes de quelques papyrus d'Herculanum, chez L. Canfora (eèd.), The true history of the
û dit d'Arteèmidore ý et les dessins graveè s de quelques papyrus d'Herculanum, aé para|être dans
Fig. 6 Fig. 7
Volumina Herculanensia, P. Artemid. recto, col. I, l. 10-23
Coll. alt., t. II, 1863,
pl. 18
(31) R. Janko, The Artemidorus Papyrus, dans Classical review, t. 59, 2009, p. 405-
407.
(32) Dans les planches d'Herculanum, le caracteé re hieèratique des lettres tient
en partie au fait que les auteurs des dessins, qui eè taient d'authentiques artistes,
Les observations qu'on vient de lire ne sont rien d'autre que le reè sul-
tat d'un examen provisoire, et sans doute imparfait, du papyrus dans
sa dimension mateèrielle. Elles sont aussi d'ordre essentiellement
meèthodologique. Si elles n'ont pas permis de reconna|être une pieéce qui
fuêt fausse, elles n'ont pas non plus chercheè aé minimiser, voire aé eèluder,
les interrogations que la multiple singulariteè de celle-ci ne peut man-
quer d'eèveiller. Mais, en consideèrant l'impossibiliteè dans laquelle on
est aujourd'hui d'eètablir l'inauthenticiteè de l'objet lui-meême, je pro-
pose, pour en eèclairer le contenu, de le tenir par hypotheése pour
authentique et d'eèviter ainsi d'expliquer, le cas eècheèant, obscura per ob-
scuriora.
(35) Cf. infra n. 118. A© propos de l'usage, dans le P. Artemid., des conventions
d'eècriture, qui renverraient aé un eècrit sub-litteèraire, voir P. J. Parsons, art. cit., p. 30.
(36) Sur l'orthographe des col. I -II, voir les remarques de L. Bossina, chez
Canfora, Il papiro, p. 344-347, qui y voit la confirmation de l'intervention d'un
]yl
.
]roc qp
.a
.
(38) G. Nisbet, P. Artemid. : the sequence of the fragments, dans Images and texts,
p. 19-22. ^ En raison du sens de ses fibres, l'espace blanc qui a accueilli les deux
(39) G. B. D'Alessio, Il papiro della discordia, dans L'Indice dei libri del mese, avril
2009, p. 7. Le meê me auteur publiera sur le sujet une eè tude approfondie dans la
Zeitschrift fu« r Papyrologie und Epigraphik, t. 171, 2009. Il avait deè jaé montreè, dans la
meême revue, le parti qu'on peut tirer de l'analyse de ces reports d'encre dans la
niche di Ossirinco (POxy 842) e altri esempi, dans Zeitschrift fu« r Papyrologie und Epigraphik,
t. 134, 2001, p. 23 -41. ^ Sur l'interpreè tation des reports d'encre par les eè diteurs du
P. Artemid., voir les reèserves de L. Vigna, art. cit. supra n. 15, p. 301 -303.
346 didier marcotte
der dans le rouleau. Sur ce constat, les eèditeurs ont eègalement proposeè,
40
exempli gratia, de compleèter ainsi les deux lignes :
(41) Plus bas, p. 355, nous mentionnons des didascalies chiffreè es conserveè es dans
(42) Sur les diffeèrentes phases d'utilisation du papyrus, voir en dernier lieu
S. Settis, Artemidoro, op. cit. supra n. 17, p. 37-41. ^ Sur la question du reè pertoire de
modeéles ou pattern -book, voir aussi J. Elsner, P. Artemid. : the images, dans Images and
(44) Si la largeur en elle - meême est inhabituelle, les irreè gulariteè s dans le nombre
de lignes par colonne et dans la largeur de celle -ci se rencontrent cependant dans la
sons (art. cit. supra n. 14, p. 29) rappelle que les copistes greè co-eègyptiens ne recou -
Fig. 8
aÊpó twn Purynaìwn oÊrwn eÌw q twn | katá Gà deira tò pwn kaí twn
eÊn|totèrwi klim[àtw]n yÉ sùmpasa | jẁra sunwnùmwq ÈIbyrìa kaí
ÉIspa|nìa kaleitai· dieìrytai dÈ uÉpó É Rwi|maìwn eiÊ q dùo eÊparjeìaq kaí
ty[q] | mén prẁtyq eÊstín eÊparjeìaq yÉ | diateìnousa aÊpó twn Pury-
naìwn | oÊrwn aÌpasa mèjri tyq Kainyq Kar|[jy]dònoq kaí Kastolw[noq]
kaí twn | tou Baìtioq pygwn· [t]yq dÈ eÉtèraq | eÊstín eÊparjeìaq tá
mèjri Gadeì|rwn kaí tá katá týn Luseitanì|an pànta.
Depuis les monts Pyreè neèens jusqu'aé la reègion de Gadeèira et aux secteurs
(45) Treés deègradeèes, les deux premieéres lignes ne gardent plus que quelques let -
tres. Les suppleè ments inspireè s du texte de Constantin Porphyrogeè neéte, produit plus
bas, sont signaleè s par les braquets placeès en indice. J'omets de pointer les lettres dont
appartient tout le pays qui s'eè tire des monts Pyreè neè ens jusqu'aé la Nou-
appartient le reste du pays jusqu'aé Gadeèira et tout ce qui est du coê teè de
la Lusitanie.
(46) Cf. supra n. 1. On estime que cette date correspond aé celle de sa preèsence aé
(47) Avant la deè couverte du papyrus, on disposait de deux eè tudes sur l'Ibeè rie du
Go«ttingen, 1932 ; J. M. Alonso Nuè nì ez, Les renseignements sur la peè ninsule Ibeèrique d'Ar-
(48) Son intervention aé Rome en faveur des Ëpheèsiens est mentionneè e par Stra-
bon, XIV, 1, 26 (C. 642) ; sur cet eè pisode et la deè dicace d'une statue qu'il a value aé
5 4
ne trouve pas non plus dans le papyrus. Par ailleurs, elle est entacheè e
d'une omission apreés eiÊq dùo eÊparjìaq, que Vossius encore proposait
de suppleèer par prẁty mén eÊparjìa , en l'expliquant par un quasi
saut du meême au meême, et qu'on ne deèplore pas dans le papyrus, oué la
mention de la premieére province est introduite sans accroc dans la syn-
52
taxe . Enfin, elle comporte aé la ligne 3 une lec°on garantie par le
manuscrit de Constantin (Paris. gr. 2009, s. xi), eÊndotèrw kaí sunw-
nùmwq, que Heinrich Schubart, en 1843, a voulu corriger en kaí eÊndo-
tèrw sunwnùmwq. Et c'est effectivement cette seèquence qu'on trouve
53
dans le papyrus .
Les trois conjectures qu'on vient de citer ont eè teè accepteèes par
August Meineke, qui les a introduites dans son eèdition d'Ëtienne,
parue en 1849, et rec°ues dans la fouleèe par Robert Stiehle pour son
54
eèdition des fragments d'Arteèmidore, parue en 1856 . Le fait qu'on
(49) Les scholies aé Apollonios de Rhodes (III, 859) citent eè galement l'eèpitomeè
(p. 242 Wendel = Artemid. epit. fr. 18, p. 242 -243 Stiehle), que Marcien s'attribue
expresseè ment dans son propre Peèriple (Per. Ext. 1, 3, p. 519 Mu« ller ; 2, 19,
p. 551 M.). Les citations d'Arteè midore par Ëtienne ont eè teè eètudieèes par M. Biller-
beck, Artemidorus' Geographoumena in the Ethnika of Stephanus of Byzantium : source
and transmission, dans Images and texts, p. 65-87.
(50) Cf. A. Diller, The tradition of the minor Greek geographers, Lancaster-Oxford,
1952, p. 46 ; D. Marcotte, Geèographes grecs, Tome I, Paris, 2000, p. cxvii-cxxx.
(51) G. Moravcsik -R. J. H. Jenkins (eèd.), Constantine Porphyrogenitus. De admi -
e
nistrando imperio, 2 eèd., Washington, 1967.
(53) H. Schubart, dans Zeitschrift fu«r die Alterthumswissenschaft, mars 1843, col.
197.
(54) A.Meineke (eèd.), Stephani Byzantii quae supersunt, I, Berlin, 1849, p. 324 ;
R. Stiehle, Der Geograph Artemidoros von Ephesos, dans Philologus, t. 11, 1856, p. 203.
le papyrus d'arteè midore 351
(55) L. Canfora, Le molte vite del fr. 21 di Artemidoro, dans Quaderni di storia, t. 65,
2006, p. 271 -298 ; repris avec des ajouts dans Il papiro, p. 221-242.
(56) Reprise par Berkel dans son eè dition d'Ëtienne, parue en 1688, la conjecture
5
de Vossius n'a pas eè teè inteègreèe comme telle par Meineke dans sa propre eè dition de
4
1849, oué il la qualifie d'insuffisante (non sufficit) dans l'apparat critique. En s'inspi -
rant du papyrus, on pourrait suppleè er plutoêt kaí tyq mén prẁtyq eÊ stín eÊ parjeìaq
yÉ , un saut du meê me au meême ayant entra|êneè la disparition de ce groupe de mots
supra n. 12, p. 123 ; M. West, All Iberia is divided into two parts, dans Images and texts,
p. 98.
352 didier marcotte
(57) Sur ce criteé re de la deè finition ancienne du nom, voir mon article De l'Ibeèrie
Ibeèrica, vol. I (La eèpoca republicana), eèd., Madrid (Casa de Velaè zquez)-Maèlaga,
2006, p. 31 -38.
(58) Cf. Polybe, III, 37, 10-11. ^ La col. IV deèfinit aé deux reprises (l. 18 -19 et
35-36) le point de vue adopteè avec les formules yÉmetèra jẁra et yÉmetèra hàlassa ;
si cette seconde occurrence est correcte, elle est un latinisme aveè reè, dans la mesure
rus ; je renvoie sur cette question aé mon article Latinismes et eècriture historique au temps
de Polybe, dans Lalies, 14, 1994, p. 181 -182. Selon Elvira Gangutia El|è cegui (El papiro
di Artemidoro, art. cit. supra n. 12, p. 336), on peut maintenir dans le texte les mots
yÉmetèra jẁra, que les eèditeurs corrigent en yÉm. hàlassa, en les rapportant aé la
vision, deèfendue par un Isocrate (V, 112), de la Meè diterraneèe comme d'une jẁra
tw n É Ellỳnwn qui aurait ses limites aux Colonnes d'Heè racleés.
le papyrus d'arteè midore 353
(59) Voir L. Canfora, Il papiro, p. 276-280. ^ La formule tá katá týn Lusei-
tanìan pànta ne peut renvoyer aé une entiteè administrative constitueè e ; en ce qu'elle
a de vague, on la traduira comme nous l'avons proposeè (û tout ce qui est du coteè de
d'une science humaine, chez G. Argoud -J.-Y. Guillaumin (eèd.), Sciences exactes et scien-
XVI), p. 263-277.
(61) Poseèidonios, fr. 223, 249, 281a Edelstein -Kidd ; cf. aussi Strabon, III, 2, 5
(62) Dans la Geèographie de Ptoleè meèe, les klimata correspondent aux climats horai -
res deèfinis par Ëratostheé ne ; dans sa Syntaxe matheèmatique, il a opeèreè un choix de sept
climats remarquables, ceux -laé meême que les hommes du moyen aê ge, tributaires en
nyme, Ipsa (col. V, l. 32), qui para|ê t confirmeè par la leègende de monnaies mises au
G. Carlucci , L'Ipsa dello pseudo -Artemidoro, dans Quaderni di storia, 70, 2009, p. 387-
d'une conjecture que Xylander avait faite en 1571 sur un passage corrompu de Stra -
bon, III, 3, 4 (C. 153), oué on lit, aé propos d'un fleuve dit û de l'Oubli ý ( ty q
Lỳhyq), oÌn tineq Limaìan, oiÉ dé beliw na kalousi ; Xylander avait admis ici une
confusion d'onciale opeè reèe sur un nom latin correspondant aé lỳhy (obliuio) et cor-
rigeè en oiÉ d' 'Obliouiw na. Sur le fait de prononciation latine archa|ë que que refleète-
rait la graphie du papyrus (obleiuio), voir maintenant M. West , art. cit. supra n. 56,
p. 101.
(64) Si, comme L. Canfora l'affirme, le faussaire preè sumeè s'eètait inspireè de Mar-
cien pour compiler un texte attribuable aé Arteèmidore, il aurait sans doute inseè reè
dans le deè tail des repeé res coêtiers, entre Neè a Karthago et Kalpeè (col. V, l. 23), une
mention de Malakeé , seule ville d'Ibeèrie aé eêtre citeèe par Ëtienne d'apreés l'eèpitomeè du
ê
aé Marcien (s. v. Malàky, p. 429 Meineke = p. 243 Stiehle).
le papyrus d'arteè midore 355
(65) Ptol., Geogr., II, 1, 4 (p. 72 Mu« ller). J'analyse ce passage dans Ptoleèmeèe et
P. Moret (eèd.), La invencioèn de una geograf|è a de la Pen|ènsula Ibeèrica, vol. II (La eèpoca
(66) Voir C. Mu« ller (eèd.), Claudii Ptolemaei Geographia, vol. I (l. I -III), Paris,
Ptolemy's Geography, dans Classical philology, t. 34, 1939, p. 238. ^ Si on s'en tient
aux indications fournies par le synopsis, le texte de Ptoleè meèe pris en consideè ration se
serait donc deè rouleè sur 55 selìdeq, de la description de l'Hibernie aé celle de l'Illyrie ;
dans l'eè dition de Nobbe, qui offre 29 lignes en moyenne par page, la diffeè rence est
de 68 pages, soit 1972 lignes. Si on admet qu'il y avait dans l'archeè type viseè dans le
synopsis un nombre de lignes eè quivalent aé celui que produit l'eè dition de Nobbe, oué
(67) Schol. in Dion. Per. 3 (p. 430, col. 2, l. 3 -11 Mu« ller), 409 (p. 446), 522
(p. 450), 533 (p. 451). Eustathe, qui a eu acceé s aux scholies anciennes aé Denys pour
son propre commentaire, mentionne les palaioí pinakogràfoi pour leur repreèsen-
tation de l'Europe et de la Libye ( Comment. in Dion. Per. 4, p. 218, l. 10 -18 Mu«ller).
(69) Strabon, III 4.19 (C. 166) : û Le nom (d' Iberia) a eèteè donneè par nos preèdeè-
cesseurs aé tout le pays situeè au delaé du Rhoêne et de l'isthme formeè par l'eètrangle-
le papyrus d'arteè midore 357
Mais ces questions, qui ont eèteè fort deèbattues au cours des dernieéres
70
anneèes , ont perdu de leur pertinence dans l'analyse du papyrus,
depuis que G. B. D'Alessio, arguments mateè riels aé l'appui, a proposeè
de placer en teête du rouleau la carte et le sommaire de la description
de l'Espagne. Sous beèneèfice d'inventaire, le probleéme de savoir si les
consideèrations theèoriques et le ton rheètorique des col. I-III pouvaient
se justifier dans ce qui aurait eèteè un prologue au livre II ou s'ils pou-
vaient refleèter la matieére d'un livre I ne se pose eèvidemment plus dans
les meêmes termes. En revanche, l'interpreètation de la teneur meême de
ces colonnes et de la destination du texte qu'elles conservent reste un
probleéme entier, auquel aucune solution n'a eèteè apporteèe aé ce jour.
Seule la premieére colonne preèsente une marge infeèrieure. Elle
compte 44 lignes et offre une largeur de 10 cm environ, comme la col.
II apparemment. De celle-ci ne subsistent plus que les 28 premieéres
lignes, fort lacunaires d'ailleurs. Seul le deèbut des 13 premieéres lignes
de la col. III a surveècu. La main est celle des col. IV et V.
Le texte deèsarc°onne au premier abord par sa solenniteè grandilo-
quente, servie par un lexique preècieux et une syntaxe eècheveleèe. Il
deèfinit le meètier du geèographe dans l'engagement qu'il suppose, les
fatigues qu'il entra|êne, les dangers qu'il comporte, toutes consideèra-
tions qui, aé la fin de la peèriode helleènistique et aé date impeèriale, releé-
71
vent plutoêt du poncif . Mais, sur le mode moral, il assimile aussi la
pratique du genre aé un exercice spirituel, pour lequel des armes speè cifi-
ques seraient requises (col. I, l. 19 : perí eÉautýn oÌpla bastàzei), la
science en question eètant perc°ue meètaphoriquement comme une lutte
sunagwnìsashai). Il compare eègalement la geèographie, art
(l. 12-13 :
siwpaç), aé la divine philosophie (l. 13-14 : tð heio-
silencieux (l. 16 :
tàtð filosofìaç), dont les doctrines (l. 25 : dògmata) sont pour cer-
tains un fardeau d'Atlas (l. 26 : iAtlànteion fòrton) librement
consenti, voire une charge qui ne ferait pas sentir son poids (l. 28 -29 :
aÊkopìaton fòrton).
Si l'homme s'ouvre largement au monde (l. 39 -40 : aÉploutai gár oÉ
a²nhrwpoq twç kòsmw
ç, le geèographe reste malgreè tout un speècialiste du
ment des golfes Galatiques, alors qu'aujourd'hui on lui donne pour borne le mont
Les golfes Galatiques sont le golfe de Gascogne et celui du Lion. ^ Sur la double
hypotheése formuleè e ici, voir mon eètude De l'Ibeèrie aé la Celtique (art. cit. supra n. 57),
p. 35-37.
(70) Par exemple chez C. Schiano, Che cosa conteneva il primo libro dei Gewgra-
fikà ?, dans Quaderni di storia, t. 70, 2009, p. 343 -351.
meême l'enqueê te est livresque, le modeé le eèpique de l'historien geè ographe reste para-
terrain. Face aé son domaine, qui se voit qualifier ici d' y² peiroq jẁraq
(col. II, l. 4), il en consideére premieérement la superficie (l. 5-6 : tó
kùtoq tyq parakeimènyq jẁraq), avant de dilater son aême au pays
dans sa totaliteè (l. 10-1 : týn vùjyn eÉautou sunplatùnein tð uÉpokei-
mènð jẁra 72
ç ) . Dans cette discipline de vie, il recevra des marques de
confiance de ceux qui marquent pour la geè ographie, ici personnifieèe,
une veèneèration exempte de meèpris (l. 20-23 : dèxetai pìsteiq tw n
dediòtwn kaí mý katafronoùntwn geografìaq).
Dans un essai magistral, Luciano Bossina a donneè une analyse
exhaustive du lexique et des meètaphores de ce texte eènigmatique. Son
enqueête a fait appara|être de la fac°on la plus claire que certains mots
rares qu'on y releéve n'ont d'autres attestations que dans la litteè rature
tardo-antique et byzantine . Pour d'autres termes, tels que kùtoq,
73
aÊkopìatoq, citeès plus haut, les loci similes qu'il a retrouveès dans les tex-
tes tardifs pourraient eêtre mis en concurrence avec des paralleéles d'aêge
; de meême pour l'expression oÌpla bas-
74
helleènistique ou impeèrial
tàzwn, qui se rencontre deèjaé dans les Epitrepontes de Meènandre (v.
324). Cependant, l'ideèe majeure qui sous-tend la theése de L. Bossina
est que nous aurions affaire ici au prologue d'un ouvrage dont les
modeéles auraient eèteè fournis par Strabon, dans les proleègomeénes de sa
Geèographie, et par les commentaires d'Eustathe aé Homeére. Par exem-
ple, dans sa fac°on de deècrire l'attitude du geèographe/philosophe
adonneè aux dògmata filosofìaq, soumis aé des sujnaiq merìmnaiq
noq (col. I, l. 23-25), attentif aé son environnement et travaillant
di' aiÊw
sans sommeil (col. I, l. 35-36 : pànta pèrix skopounta a² grupnon),
l'auteur se serait inspireè du commentaire, par l'archeveêque de Thessa-
lonique, du passage de l'Odysseèe (u 22-24) oué est relateèe l'agitation
d'Ulysse dans son sommeil avant son combat contre les preè tendants
(74) Voir les remarques d'E. Gangutia El|è cegui, El papiro di Artemidoro, art. cit.
supra n. 12, p. 332-333. ^ Au sens de terrain, kùtoq (analyse fouilleèe chez Bossina,
art. cit. supra n. 73, p. 347-358) se trouve deè jaé chez Polybe, V, 59, 8, aé propos de la
sence de ce terme, qui reste rare et reè pond ici aé un emploi imageè , en rapport avec le
verbe (pro)plasteùw (cf. supra n. 73), qui deè signe l'action de modeler, eè difier
(notamment des murs) ; en filant ainsi la meè taphore, l'auteur preêterait au geè o-
(a² üpnon o²nta tón iOdussèa ... sujná merimnwnta nuktòq) ; il aurait
enfin repris au meême commentateur une iunctura que celui-ci offre en
d'autres endroits de son Ýuvre, tá pèrix skopèw/blèpw 75
.
Le paralleéle est sans conteste inteèressant, mais peut-on le tenir pour
significatif ? Les conditions du travail du chercheur telles qu'elles sont
deècrites ici ne releévent-elles pas simplement de lieux communs, aussi
intemporels que la fatigue et la solitude ? J'en verrais une confirmation
dans les premieéres pages du Traiteè sur l'abstinence de Porphyre, oué le
philosophe fait le portrait type de son lecteur, l'homme en eè veil, qui
organiserait tout autour de lui pour maintenir un eè tat de veille (pan
tó perí auÉtón próq aÊgrupnìan suntàxanti) et qui souleéverait sans
relaêche sa penseèe inquieéte (merìmnyq aÊ nakìnysin sùntonon poieis-
hai) . Ce pourrait eêtre aussi la permanence d'un certain discours
76
(75) Cf. Eustathe, Comm. in Odyss., II, 224, 12 -19 ; L. Bossina, art. cit. supra
n. 73, p. 330 -332. Autre occurrence de la tournure dans le papyrus, col. II, l. 12 :
(77) Texte reproduit par L. Canfora, The true history (op. cit. supra n. 30), p. 39.
(79) Cf. E. Gangutia El|è cegui, El papiro di Artemidoro (art. cit. supra n. 12),
p. 332.
e e
(80) L'influence d'Heè geèsias sur les historiens et rheèteurs des iii et ii sieécles a eèteè
consideè rable ; cf. G. Staab, Athenfreunde unter Verdacht. Der erste Asianist Hegesias aus
360 didier marcotte
Benedetto Bravo suggeére de voir dans les col. I-III l'extrait d'un pro-
treptikóq lògoq teinteè d'asianisme, qu'il attribuerait aé Arteèmidore
et qui aurait eèteè destineè aé susciter chez les jeunes un inteèreêt pour la
81
recherche geèographique .
De manieére geèneèrale, on doit admettre que, dans notre documenta-
tion, la prose entre Polybe et Diodore de Sicile accuse un hiatus de
preés d'un sieécle ; elle est repreèsenteèe essentiellement par des auteurs
fragmentaires, tel le sto|ëcien Poseèidonios, dont il n'est pas suêr que nous
ayons toujours des citations litteèrales, ou encore l'eèpicurien Philodeéme,
dont les papyrus d'Herculanum conservent de geèneèreuses portions et
qui reste, par le lexique comme par la syntaxe, treé s proche de Polybe.
Par ailleurs, la diversiteè des courants estheètiques, si on peut parler
ainsi, nous eèchappe largement. Pour des questions de meèthode, laé
aussi, il importe de rester prudent. En la matieé re, il convient surtout
d'aller du livre au texte, de la deèmarche bibliologique aé l'analyse litteè-
raire ; en d'autres termes, il faut consideèrer d'abord le support, la
structure du rouleau, son eècriture, l'organisation apparente des chapi-
tres qui le constituent, des colonnes de texte qui s'y succeé dent, avant
de chercher aé deèfinir le genre des textes eux-meêmes, d'en dater la
composition et, in fine, de les attribuer. Si les col. I-III doivent eêtre pla-
ceèes apreés les col. IV-V, elles ont peu de chance de renfermer un prolo-
gue aé une geèographie descriptive ; si les col. IV-V, aé leur tour, ne peu-
vent eêtre qu'un reèsumeè du livre II d'Arteèmidore, on est moins fondeè aé
vouloir preêter aé cet auteur le contenu des col. I-III.
VI ^ Les illustrations
Magnesia zwischen Rhetorik und Geschichtsschreibung, dans Zeitschrift fu« r Papyrologie und
zione del testo del Papiro di Artemidoro, dans Zeitschrift fu« r Papyrologie und Epigraphik,
t. 170, 2009, p. 43 -63 (p. 57). ^ G. Nisbet (P. Artemid. : the sequence of the fragments,
art. cit. supra n. 38, p. 22) voit dans les col. I -III un exercice de sùgkrisiq rheèto-
rique.
D. Obbink, P. J. Parsons (eèd.), Oxyrhynchus. A city and its texts, Londres, 2007
(84) La plupart des papyrus mentionneè s dans le reè pertoire de U. Horak (Illumi-
nierte Papyri, Pergamente und Papiere, Vienne, 1992, p. 227-261) sont de l'Antiquiteè
tardive ou du deè but du moyen aê ge. Une bonne partie de notre documentation est
constitueè e de patrons ; cf. A. Stauffer, Antike Musterbla«tter. Wirkkartons aus dem spa« t-
antiken und fru« hbyzantinischen Øgypten, Wiesbaden, 2008. Les quelques exemples de
livres illustreès citeès par D. Obbink (P. Artemid. : the artefact, dans Images and texts,
p. 16-17) sont eègalement plus tardifs et preèsentent une iconographie assez rudimen -
taire par rapport aé P. Artemid. ; voir la reproduction qu'il donne (pl. 60) du P. Oxy.
p
2331 (s. III ; aventures d'Heè racleés).
(85) Voir par exemple H. Froschauer, Zeichnungen und Malereien auf Papyrus und
Pergament aus den Papyrussammlungen Berlin und Wien, Vienne, 2008. ^ On a deèsormais
une eèdition du P. Oxy. 4842, qui porte le dessin treé s eèlaboreè de deux colonnes aé cha-
piteau corinthien et d'une frise ; le style architectural repreè senteè date des premieéres
e
deècennies du ii sieécle de notre eé re ; cf. H. Whitehouse, Drawing a fine line in Oxy-
rhynchus (art. cit. n. 82), p. 304-306 (et pl. XXX), avec une contribution de J. J.
Coulton.
(87) Ph. Bruneau , Les mosa|ëstes antiques avaient -ils des cahiers de modeé les ? (suite, pro-
bablement sans fin), dans Kteéma, t. 25, 2000, p. 191-197 ; J. Elsner , P. Artemid. : the
images, dans Images and Texts, p. 35-50.
(88) Voir M. Calvesi , Artemidoro ? Sembra proprio Du« rer, dans Corriere della sera,
(89) Voir R. Janko , The Artemidorus Papyrus , dans Classical review , t. 59, 2009,
p. 407-410, qui suggeé re que R1 aurait pour modeé le le portrait de l'eè vangeèliste Mat -
thieu dans une lithographie publieè e en 1861 par Simonideé s. Celui-ci se flattait
d'avoir eètudieè la peinture aé Paris avec un eè leéve de David, nommeè Geènie Vidal.
(91) Voir S. Micunco , Figure di animali : il verso del papiro di Artemidoro, dans
Quaderni di storia, t. 64, 2006, p. 5 -43 ; repris avec quelques ajouts chez Canfora ,
Il papiro, p. 180-206.
(92) Figure V9 ; Gallazzi-Kramer-Settis - , p. 350 354. Sur la leè gende, voir
VII ^ La carte
6
et que son orientation ne nous est pas suggeèreèe.
Dans ses dimensions actuelles, 99 cm 32,5 cm, la carte occupe
sept kolleèmata, mais elle devait certainement en couvrir huit aé l'ori-
97
gine . Comme la Tabula Peutingeriana, oué l'espace est eècraseè dans le
sens nord-sud et les mers litteèralement comprimeèes entre les masses
continentales, elle fait voir un eètirement des terres qui rappelle une
(93) Les fresques, deè couvertes aé environ 60 km au S. -O. de Jeèrusalem, ont eè teè
signaleèes aé John Purnet Peters et Hermann Thiersch en juin 1902 ; cf. D. M. Jacob -
son, The Hellenistic paintings of Marisa, Londres, 2005 (Palestine exploration fund
annuals, 7).
(95) G. Adornato, Didascalie, disegni e zoologia sul Papiro di Artemidoro, dans Archiv
fu«r Papyrusforschung, t. 54, 2008, p. 224 -245 ; R. Kinzelbach, Tierbilder aus dem ersten
Jahrhundert. Ein zoologischer Kommentar zum Artemidor -Papyrus, Berlin -New York, 2009
(98) On doit aé Pierre Moret d'avoir, le premier, compris la fonction des traceè s
©
paralleéles, dans son eè tude A propos du papyrus d'Arteè midore et de la û plus ancienne carte
p. 282-284.
(100) La signification possible de ces petits rectangles (les piccoli quadrati des
types 15 et 16 distingueè s par les eèditeurs) a eè teè brieévement analyseè e par R. Tal-
bert , P. Artemid. : the map, dans Images and texts, p. 61, qui en a examineè la distribu-
but qu'il aurait assigneè aé son travail ; les rivieéres et les fleuves deètermi-
neraient par exemple, plus que ne le font les routes, la marche d'une
102
armeèe .
Fig. 9
geèneèrale de deux croquis cartographiques d'eè poque destineè s aé guider les troupes
espagnoles dans leur progression de la Franche -Comteè vers les Pays-Bas, aé la fin du
e
xvi sieécle ; dessins reproduits dans les pl. 68 et 69).
(103) Ce constat corrobore d'ailleurs l'impression que la carte n'est pas un faux ;
un faussaire aurait chercheè a priori aé suggeèrer un lien direct avec le texte des col. IV -
V.
366 didier marcotte
Didier Marcotte
Universiteè de Reims
(104) R. Knapp, The new Artemidorus fragment and the cartography of ancient Iberia ,
chez J. M. Candau Moroè n, F. J. Gonzalez Ponce, G. Cruz Andreotti (eèd.),
Historia y mito : el pasado legendario como fuente de autoridad, Maèlaga, 2004, p. 277-296.
Cette proposition a eè teè formuleè e sur la base du deè tail reproduit dans la fig. 9, le seul
qui eètait eèditeè en 2004. ^ Qu'il s'agisse d'une reè gion delta|ëque est admis eè galement
(105) L'identification a treé s toêt souleveè des doutes ; cf. B. Kramer, The earliest
known map of Spain ( ?) and the Geography of Artemidoros of Ephesus on papyrus , dans Imago
mundi, t. 53, 2001, p. 115-120 ; P. Moret, art. cit. supra n. 98.
(106) Selon G. Nisbet (art. cit. supra n. 38, p. 21), la carte devait se rapporter
au texte situeè aé sa gauche, qui aurait eè teè consacreè aé une question de geè ographie
locale.
voir dans le papyrus l'esquisse d'une carte de Chypre et de l'Est de la Meè diterraneè e,
qui aurait eè teè dessineèe laé par erreur ; cf. Il Papiro di Artemidoro tra Eratostene e Strabone ,
chez P. Anello -J. Mart|è nez - Pinna (eèd.), Relaciones interculturales en el Mediterraèneo
antiguo : Sicilia e Iberia, Maèlaga-Palerme, 2008, p. 192.
le papyrus d'arteè midore 367
post - scriptum
(108) P. van Minnen, Less Artemidorus and more, dans Bulletin of the American society
of papyrologists, t. 46, 2009, p. 165 -174 ; W. Luppe, dans Gnomon, t. 81, 2009, p. 686-
691. ^ Apreés R. Janko, ce sont les premiers papyrologues aé prendre position dans
une recension de l'eèdition princeps. A ma connaissance, celle -ci n'a pas encore fait
L. Canfora, Il papiro di Artemidoro, preèsenteè par G. Aujac, Poleèmique autour d'un papy -
rus, dans Anabases, t. 8, 2008, p. 225 -229, laquelle para|ê t se ranger aé la theése du
faux.
(110) G. Bastianini, Sull'avvolgimento del rotolo di Artemidoro, dans Archiv fu«r Papy-
rusforschung und verwandte Gebiete, t. 55, 2009 (Festschrift fu« r Gu« nter Poethke zum 70.
Geburtstag), p. 215-221.
368 didier marcotte
(112) Aux reè feèrences donneèes dans l'article ci-dessus, n. 11 et 88, il faut ajouter
juin 2008, p. 40. ^ La Scuola normale superiore de Pise organisera un colloque sur
(113) R. Kinzelbach , Tierbilder aus dem ersten Jahrhundert. Ein zoologischer Kom -
p. 279-288.
le papyrus d'arteè midore 369
(116) L. Canfora, û Una fatica veramente atlantica ý, dans Quaderni di storia, t. 70,
delberg. gr. 398, teè moin du second corpus byzantin des geè ographes grecs û mineurs ý,
pense que la preè sence, dans deux corpus byzantins aé traditions manuscrites distinc -
tes, de la meê me abreèviation pourrait aussi eê tre consideèreèe comme un signe de l'anti -
quiteè de celle-ci.
(119) Il s'agit du fragment 90 Stiehle, oué l'exposeè des affluents du Nil est confus ;
une des branches de l'Astaboras (act. Atbara) y est deè crite comme se dirigeant vers
la mer Ërythreè e, comme chez Strabon, XVI, 4, 8 (C. 770), qui doit suivre en l'oc -
currence Arteè midore. Sur ce fragment, cf. J. Desanges, Les affluents de la rive droite du
Nil dans la geèographie antique, dans Toujours Afrique apporte fait nouveau. Scripta minora,
th
Paris, 1999, p. 281 (article paru d'abord dans Proceedings of the 8 International Con-
120
pes signaleèes par Strabon d'apreés Arteèmidore en XVI, 4, 5 . C'est
121
donc en veèritable Doppelga«nger du geèographe que Simonideés aurait
conc°u le papyrus, aé la reèalisation duquel il aurait aussi apporteè ses
122
talents de graveur .
D'une fac°on geèneèrale, l'argumentation de Luciano Canfora, ici ou
dans les publications preèceèdentes, est servie par d'exceptionnelles qua-
liteès heuristiques et eèristiques, qui expliquent d'ailleurs l'audience pas -
sionneèe et l'inteèreêt soutenu qu'elle rencontre dans le monde savant ou
aupreés du grand public. Elle a permis de corriger ou de nuancer plu -
sieurs des hypotheéses qui avaient eèteè avanceèes, quelquefois de manieére
haêtive, sur la structure du rouleau, la nature des textes, leur langue et
leur finaliteè ; aé cet eègard, elle reste un moteur deèterminant de l'examen
auquel il convient de soumettre le papyrus. Mais elle se caracteè rise
aussi par le fait qu'elle associe eètroitement trois questions qui n'avaient
peut-eêtre pas, aé l'origine, vocation aé eêtre solidaires : l'antiquiteè du
texte et l'eèpoque de sa copie ; la personnaliteè de celui (en l'occurrence
le faussaire) ou de ceux aé qui il faut preêter la confection du livre dans
toute sa diversiteè ; la vie et l'Ýuvre de Constantin Simonideés. Or, sous
l'influence de la theése de L. Canfora, ces trois questions sont si intime-
ment unies dans la litteèrature reècente qu'on peut constater deèsormais
une tendance de la critique aé pointer de preèfeèrence ce qui, dans le
contenu du papyrus, ne saurait eêtre attribueè aé un faussaire actif entre
1850 et 1880. Le risque est deés lors de voir la recherche de l'anachro-
nisme deèterminer l'interpreètation des cinq colonnes de texte. Dans
l'analyse qu'il a consacreèe aé la structure du papyrus, G. B. D'Alessio a
ainsi montreè accessoirement que le verbe composeè proplasteùw , qu'il
faut reconna|être aé la col. I, l. 3-4, avait peu de chance d'avoir eèteè forgeè
par un moderne, avec le sens qu'il faut ici lui preêter, avant l'eèdition
123
d'une seèrie de papyrus du Fayoum en 1885 . De son coêteè, Ju
« rgen
Hammerstaedt est revenu sur le probleéme de la preèsence du sampi,
dans les col. IV-V, oué cette lettre reveêt une valeur numeèrale dont les
1854 ; eèdition et traduction des extraits significatifs par Canfora, Il viaggio, p. 287-
295. Il faut souligner que Strabon n'attribue pas aé Arteèmidore d'avoir effectueè le
(121) Cf. le titre eè vocateur de l'article de presse par lequel Federico Condello
signale la parution du livre, Artemidoro e il suo doppio, dans Corriere della sera, 16 feèvrier
2010, p. 39.
(122) Cf. Canfora, Il viaggio, p. 257-258, qui se fonde sur les conclusions de
L. Vigna (supra, n. 15) sur le possible usage, par Simonideé s, d'un proceèdeè lithogra-
phique.
(123) D'Alessio, art. citeè supra n. 109, p. 31. Cf. aussi supra p. 358, n. 73.
le papyrus d'arteè midore 371
(124) J. Hammerstaedt, Warum Simonides den Artemidorpapyrus nicht ha« tte fa«lschen
ko«nnen : eine seltene Schreibung fu« r Tausender in Inschriften und Papyri, dans Chiron
(Munich), t. 39, 2009, p. 323 -337 ; G. Carlucci, Sampi e dintorni, dans Quaderni di
Les manuscrits ne sont pas, dans certains cas, citeè s comme dans les articles auxquels
que Scorialensis, Bruxellensis, etc., le nom moderne du lieu de deè poêt, de la bibliotheéque
2³ de preè ciser ou de rectifier les cotes, lorsque les citations paraissaient ambigue« s ;
3³ de les abreèger, pour reèpondre aux exigences de concision d'un tel index.
Pour faciliter la consultation en eè clairant certaines reè feè rences, les sigles donneè s aux
manuscrits par les auteurs des articles sont indiqueè s entre parentheé ses.
ADMONT, Stiftsbibl. 759 (ms. Am) : 108, BURGO DE OSMA, Bibl. Capit. 35
109, 112, 114, 123, 135, 138, 140 -146, (28) (ms. Bo) : . . . . . . . . . . 310, 328
149-152 CAMBRAI, Bibl. mun. 166 (161) (ms.
ANTWERPEN, Museum Plantin -More - Ca) : . . . . . . . . . . . . . . . . 311, 327
tus, lat. 2/M 15.3 (ms. An) : 310, 327 CAMBRIDGE, Corpus Christi Coll. 309
ARRAS, Bibl. mun. 1016 (432) (ms. Ar) : (ms. Cc) : . . . . . . . . . . . . . 311, 327
BALTIMORE, Walters Art Gallery Libr. ^ Pembroke Coll. 244 (ms. Cp) : 311, 327,
383 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262 328
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260, 262, 263, 264, 280 311, 327
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104, 106, 114, 130, 133, 155, 156, 157, ^ ^ Ottob. gr. 145 : . . 2, 4, 5, 12, 16, 18
REè SUMEè S
les deux copies de Pierre Teè leèmaque ^ Revue d'histoire des textes, n.s., t. V, 2010, p. 1 -23.
Connu jusqu'alors comme copiste de trois manuscrits dateè s de 1355 aé 1363, dont le
Paris. Coislinianus 168 contenant les Epitomae Medicae de Paul d'eègine, Pierre Teèleèmaque a
eègalement exeè cuteè le Salmanticensis gr. 7, manuscrit de commande dans lequel on peut lire
aussi le traiteè de ce fameux meè decin byzantin. Ce nouveau manuscrit, dont l'examen phi -
lologique invite aé remettre en cause certaines hypotheé ses sur la tradition du texte, permet
aussi de mieux conna|ê tre ce copiste et les raisons qui l'ont pousseè , outre l'incontestable
populariteè des Epitomae Medicae, aé exeè cuter ces deux copies, comme l'avait deè jaé fait
contenu scientifique de sa main qui jalonnent le texte, ainsi que les ajouts successifs de
textes meèdicaux ineèdits en fin du Paris. Coislinianus 168, qui prouvent que Teè leèmaque a eu
ce manuscrit aé sa disposition durant une dizaine d'anneè es et s'y est reè feèreè avec assiduiteè,
en lecteur attentif, feè ru de meè decine doubleè d'un eè diteur scrupuleux, qui, soucieux de
combler des lacunes conseè quentes, a eu recours aé deux autres modeé les dont le Paris. Coisli -
Duarte Perí
stàsewn
Rui Miguel , The transmission of the text of the P scholia to Hermogenes'
Le traiteè Eè tats de cause ( Perí stàsewn ), du rheè teur Hermogeéne de Tarse, dateè du iii e
sieécle apreés J.-C., a fait pendant des sieé cles l'objet de nombreux commentaires d'eè cole.
Une partie de ces scolies a eè teè transmise graê ce aé une famille de manuscrits deè signeè e P, et
vol. 7, p. 104-696 [W7]). Au sieé cle dernier, plusieurs experts ont eè tudieè la tradition du
texte de ces scolies. Dans une dissertation doctorale (en 2006), l'auteur a repris cette
eètude, proposant une nouvelle eè dition critique d'une partie de ce texte (correspondant aé
W7, p. 104 -245), pourvue d'une traduction portugaise. Le but du preè sent article est
d'examiner l'eèdition W7 (fautive sous plusieurs aspects) et d'eè tablir les rapports de
rungszeugen der Lobrede des Gregorios Antiochos an den Patriarchen Basileios Kama -
L'article examine la valeur des mss Escur. 265 (Y II 10) et Marc. XI 22. A partir
d'une liste deètailleèe et de l'eèvaluation des leurs variantes (fautes orthographiques, varian -
tes formelles et lexicales dans le texte qu'ils transmettent) dans le paneè gyrique du patriar -
che Basileios Kamateros par Gregorios Antiochos, on montre que l'Escurialensis est un
teèmoin de meilleure qualiteè que le Marcianus. Les deux mss ne deè pendent pas l'un de
l'autre et ne proviennent pas d'un meê me modeéle. En conseè quence, une nouvelle eèdition
devra tenir compte aussi du Marcianus en raison des fautes de l'Escurialensis, qui restera
toutefois fondamental.
Guillaume Bonnet, Remarques sur la diffusion et les origines des Graeca collecta ex
Le preè sent article reprend le dossier des Graeca collecta ex Hieronymo, collection ineèdite
de gloses anonymes conserveè es, partiellement, dans le manuscrit Paris. Lat. 3088 ( ix e
s.),
et dont certains eèleèments ont eè teè signaleès, aé leur place, dans les marges d'un eè pistolier du
xii e
s. (Paris. Lat. 1180). L'eètude des sources du glossateur conduit au manuscrit Laon
B.M. 444, ou tout au moins aé plusieurs des pieé ces qui le composent, ce qui permet de
situer la copie carolingienne tout preé s de la reèdaction des gloses. Quant au second teè moin,
on eètablit qu'il a sa source, directement ou non, dans le premier manuscrit. L'ordre des
textes gloseès se laisse ramener aé un type connu d'eè pistolier : on peut ainsi localiser les glo -
ses perdues, dont certaines seraient conserveè es dans le manuscrit plus reè cent. On propose
enfin l'eèdition des Graeca collecta ex Hieronymo d'apreés les deux teèmoins d'une tradition qui
para|êt unique.
(vers 1145) : eè tats successifs et probleé mes d'attribution, I ^ Revue d'histoire des textes, n.s.,
t. V, 2010, p. 99 -158
Ma|ê tre Bernard, dit de Bologne, actif en Romagne autour de 1145, a conc° u une ars
dictandi compleéte traitant des trois types de dictamina : la prose, le vers quantitatif et le
vers rythmique. Il est ainsi l'auteur du premier manuel de versification rythmique pro -
fane qui nous soit parvenu. L'eè tat final et complet du traiteè n'est conserveè que par un
tridi, 45, sous le titre Liber artis omnigenum dictaminum. Cette premieére partie d'une eètude en
deux volets montre l'uniteè d'auteur du Liber, et retrace les eètapes de sa conception et de
sa mise au point. Ce sont les eè tats successifs des traiteès de versification et des recueils
d'exordes qui permettent d'analyser l'eè laboration progressive d'un travail fondamental
Elsa Marguin-Hamon, Jean de Garlande, entre poeètique et musique ^ Revue d'histoire des
textes, n.s., t. V, 2010, p. 159 -173.
L'existence affirmeè e par les textes de deux auteurs contemporains nommeè s l'un comme
l'autre Jean de Garlande, l'un ma|ê tre de grammaire et poeéte, l'autre musicologue, pose
la question de leur identiteè . Parfois postuleèe, plus souvent deèmentie, celle-ci ne peut s'eèta-
blir que sur la base d'eè leèments propres aux Ýuvres respectives des deux homonymes.
Force est de constater en la matieé re que de nombreuses similitudes se reè veélent, tant en ce
qui concerne la place que l'un et l'autre accordent aé la musique au sein de l'ensemble des
savoirs, que dans l'usage commun qu'ils font d'un vocabulaire treé s speècialiseè . C'est ainsi
que, seul parmi ses homologues, le poeè ticien Jean de Garlande emprunte aux traiteè s de
plain chant mesurable un ensemble de notions qui lui servent en particulier aé codifier la
poeèsie rythmique, aé laquelle il accorde un inteè reêt sans preèceèdent. Plus largement, les trai -
teès poeè tiques et prosodiques du grammairien et ceux du musicien sont aé consideèrer dans la
perspective d'une Ýuvre unique, conciliant musique meè lodique, meètrique et rythmique.
Les manuscrits conserveè s aé la Biblioteca Nacional de Madrid sous les cotes 9513 et
bibliotheé que de don Pedro Fernaèndez de Velasco, premier comte de Haro, l'une des plus
beaucoup d'autres textes, le recueil qui a rec° u le titre de Vademecum contient un petit flori -
leége de contenu moral composeè d'extraits du De consideratione de saint Bernard, des traiteè s
Augustin tireèe du Decretum de Gratien. La section formeè e par ce mini-florileé ge est intro-
duite par un prologue aé une traduction perdue du De consideratione de saint Bernard faite
par Vasco Ram|è rez de Guzmaè n. Le but de l'article est d'eè diter et d'eètudier les textes qui
Giovanna Murano, Le opere di Acardo di San Vittore ( 1170/1171) ^ Revue d'histoire des
Les Ýuvres de l'anglais Achard, abbeè de Saint-Victor de 1155 aé 1160 puis eè veêque
d'Avranches, ont eèteè restitueè es aé la critique dans les dernieé res deècennies graêce surtout
aux recherches de Jean Chaê tillon et de Marie -Theèreése d'Alverny. Trois Ýuvres ont aé ce
jour eè teè identifieèes avec certitude : le De discretione animae, spiritus et mentis, le De trinitate et
un recueil de quinze sermons. La paterniteè des Quaestiones conserveè es dans les mss Dijon
119, f. 204-216 et Paris, BnF, lat. 14807 qui n'ont pas encore fait l'objet d'une eè tude speè -
cifique, est incertaine. La nature et le genre litteè raire d'une seèrie de fragmenta copieè s
dans deux teèmoins aé la suite des sermons XV -XIII et eèditeè s avec eux reste douteuse. La
tradition manuscrite des traiteè s est plutoêt faible. On conna|êt quatre teè moins du De discre-
et de Johannes de Ripa, puis eè diteè d'apreés un seul teèmoin tardif (Padoue, Bibl. Antoniana,
89 Scaff. V). La tradition des sermons est plus riche et plus complexe.
L'article examine l'histoire et le contenu d'une copie neè gligeèe du Serment de Stras-
bourg transmis par Nithard ^ premieére apparition du franc°ais (Troyes, Meè diatheéque de
Nithard, par ailleurs conserveèe dans deux mss seulement. Il permet de reconsideè rer
ms. de Savignano sul Rubicone qui a eè teè peu eètudieè . Le ms. est deè crit de fac°on aé le situer
dans la tradition italienne. On propose que Pomponio Leto, l'une des plus grandes figures
de l'humanisme italien du xv e
sieécle, est l'auteur de cette copie, reè aliseèe pendant son
et le Basiliensis, outre l'incunable d'Utrecht de l'eè dition de Veèrone (1486) annoteè et cor -
Stefano Trovato , Sallust's Historiae in Eumenius' Pro instaurandis scholis. A new source
for fragment I.11 Maurenbrecher ^ Revue d'histoire des textes, n.s., t. V, 2010, p. 281 -
290.
Dans un discours du corpus des Panegyrici Latini, le rheè teur Eumeé ne, apreés avoir ceèleèbreè
la restauration de la potestas romaine due aé la teè trarchie, insiste sur la neè cessiteè de stimuler
la renaissance de l'eè loquence et cite un passage (le deè but du fr. I.11 Maurenbrecher) des
Historiae de Salluste, procurant ainsi un important teè moignage jusqu'ici ignoreè . Eumeéne
ne semble pas se rendre compte de l'ameé re reèflexion de Salluste sur le contraste entre
troisieéme guerre punique. Ce qui inteè resse l'orateur est en fait la renaissance des eè coles de
l'utilise pour souligner qu'un des aspects de la grandeur de Rome dans le passeè fut l'eè lo-
Yann Sordet , Sur un fragment de la Passio sancti Alexandri ^ Revue d'histoire des textes, n.s.,
Un fragment de la Passio Alexandri papae et sociorum (BHL 266 ; AASS, Mai, I, p. 371 -
375) a reècemment eèteè retrouveè dans une reliure veè nitienne du premier quart du xvi e
sieé-
cle, au sein d'un ensemble de livres et de manuscrits, essentiellement liturgiques, deè cou-
vert dans l'eè glise parisienne de Saint -Eè tienne du Mont et deèposeè depuis 2007 aé la Biblio-
8 colonnes, soit environ la moitieè du reècit complet de la Passion. Le leè gendier dont il pro-
varia eèditeès par Theè odore Goulston et Thomas Gataker (Londres, 1640) ^ Revue d'his -
L'eèdition d'un choix de traiteès de Galien avec traduction latine, eè tablie par Theodore
Goulson et publieè e aé Londres par Thomas Gataker en 1640, Klaudiou Galynou ...twn
swzomenwn tina. C. Galeni opuscula varia, pose plusieurs probleémes quant au choix des
traiteès, aé l'eètablissement de leurs textes et au contexte de sa publication. L'article eè tudie
le roêle joueè par Thomas Gataker dans la preè paration et la parution de l'eèdition, en exa -
minant les annotations manuscrites figurant dans l'exemplaire d'un volume de l'eè dition
eèteè deècouvert et identifieè par Vivian Nutton comme eè tant celui sur lequel a travailleè
Theodore Goulston lorsqu'il preè parait son eèdition. L'eètude des annotations montre que
certaines d'entre elles sont d'une autre main que celle de Goulston. De l'eè tat du volume,
on peut aussi conclure que les feuillets correspondant aé certains des traiteè s publieès dans
composition de l'eè dition. Devant l'eè tat inacheveè des eèmendations auxquelles travaillait
Theodore Goulston aé sa mort, Thomas Gataker a eè teè contraint de proceèder aé des choix
parfois arbitraires et guideè s par des consideè rations autres que d'ordre textuel.
script traditions : Petrus Alfonsi's Dialogus ^ Revue d'histoire des textes, n.s., t. V, 2010,
p. 307-331.
Dans cet article, nous eè tudions la tradition manuscrite du Dialogus contra Iudaeos de
Petrus Alfonsi, eè crit aux alentours de l'an 1110. Ce texte fut largement recopieè durant le
Moyen A ª ge, surtout pendant le sie cle suivant sa composition ; plus de soixante manuscrits
é
complets du texte sont connus. Dans le but de les grouper nous calculons une matrice de
distance d'un extrait de texte standardiseè transcrit des manuscrits. Partant de cela, des
dendrogrammes peuvent eê tre facilement produits aé l'aide de logiciels deè veloppeès pour la
phylogeèneètique en biologie. Le dendrogramme reè sultant peut eêtre ameèlioreè iteè rativement
elles sont algorithmiques, tandis que d'autres s'appuient sur des jugements philologiques.
Nous sommes ainsi capables de diviser les manuscrits en une dizaine de groupes.
Didier Marcotte, Le Papyrus d'Arteèmidore : le livre, le texte, le deè bat ^ Revue d'histoire
Depuis son signalement il y a une dizaine d'anneè es, le papyrus d'Arteèmidore a susciteè
une litteèrature consideè rable, nourrie par la nouveauteè absolue de son contenu, textes,
carte et dessins reè unis, mais aussi par les doutes qui sont reè gulieérement eèmis sur son
son eècriture et de l'organisation de ses textes en colonnes. Il vise aé caracteè riser l'eèdition
antique aé laquelle on a affaire ici et suggeé re de poser en des termes renouveleè s la relation
aé eètablir entre l'illustration cartographique qui occupe preé s d'un meétre du papyrus et le
ABSTRACTS
les deux copies de Pierre Teè leèmaque ^ Revue d'histoire des textes, n.s., t. V, 2010, p. 1 -23.
Hitherto known as the scribe of three manuscripts dated between 1355 and 1363,
among which is Paris. Coislinianus 168 containing the Epitomae Medicae of Paulus Aegineta,
Pierre Teè leèmaque also wrote Salmanticensis gr. 7, which again contains the treatise of this
famous Byzantine doctor. From a philological point of view, this new manuscript calls
into question certain hypotheses concerning the textual tradition, and it also instructs us
about the scribe and the reasons, other than the undisputed popularity of the Epitomae
Medicae, that prompted him to make two copies of the text, just as Michel Loulloudeé s did
at the beginning of the fourteenth century. The annotations of scientific content in his
hand that punctuate the text are numerous, as are the unpublished medical texts added
successively at the end of Paris. Coislinianus 168. This proves that Teè leèmaque had the
reader who was keen on medecine, and as a scrupulous editor, who, bent on filling impor -
tant lacunae, had recourse to two other models, of which Paris. Coislinianus 168 is the only
known witness.
Duarte Perí
stàsewn
Rui Miguel , The transmission of the text of the P scholia to Hermogenes'
The treatise On issues ( Perí stàsewn ) by the rhetorician Hermogenes of Tarsis, dating
from the third century AD, has for centuries been the object of many commentaries in the
schools. Part of these scholia have been transmitted by the P family of manuscripts, repre -
sented by two ninth -century manuscripts, Pa and Pc, the oldest surviving witnesses in the
family. C. Walz made an edition of these scholia in the nineteenth century (Rhetores
Graeci, vol. 7, p. 104-696 [W7]). In the last century, several experts studied the textual
tradition of these scholia. In a doctoral dissertation (2006), the author returned to these
matters, proposing a new critical edition of a part of the text (corresponding to W7,
p. 104-245), with a Portuguese translation. The aim of the present article is to examine
the edition of W7 (inaccurate in many respects) and to establish the dependency between
ungszeugen der Lobrede des Gregorios Antiochos an den Patriarchen Basileios Kama -
The article examines the value of the manuscripts Escur. 265 (Y II 10) and Marc.
XI 22. From a detailed list and an evaluation of their variants (spelling errors, formal
and lexical variants in the text they transmit) in the panegyric from Gregorios Antiochos
to the patriarch Basileios Kamateros, one can show that Escurialensis is a better witness
than Marcianus. The two manuscripts do not depend on one another and do not come
from the same model. Consequently, a new edition ought to take into account Marcianus
Guillaume Bonnet, Remarques sur la diffusion et les origines des Graeca collecta ex
anonymous glosses partially preserved in the manuscript Paris, BnF, latin 3088 (ninth
century) ; some elements have been noted, in their proper place, in the margins of an lec -
tionary of the twelfth century (Paris, BnF, latin 1180). The study of the sources of the
glosser lead to manuscript Laon, BM, 444, or at least to several of the pieces in it, which
allows us to situate the Carolingian copy close to the composition of the glosses. The sec -
ond witness has its source, directly or not, in the first manuscript. As the order of the
glossed texts points to a known type of lectionary, one can localise the lost glosses, some of
which are preserved in the more recent manuscript. An edition of the Graeca collecta ex
(vers 1145) : eè tats successifs et probleé mes d'attribution, I ^ Revue d'histoire des textes, n.s.,
t. V, 2010, p. 99 -158
Master Bernard, said to come from Bologna, was active in Romagna around 1145 and
wrote a complete ars dictandi that treats the three types of dictamina : prose, quantitative
verse, and rhythmical verse. He is also the author of the first secular manual of rhythmic
versification that has come down to us. The final and complete state of the treatise has
been preserved in only one witness from the second half of the twelfth century, Savignano
sul Rubicone, Rubic. Accad. dei Filopatridi, 45, under the title Liber artis omnigenum dictami -
num. This first part of a two part study demonstrates the authorial unity of the Liber and
traces the steps in its conception and development. The study of the successive states of
versification treatises and collections of exordia help in the analysis of the progressive ela -
boration of a work which was fundamental for the later history of the discipline.
Elsa Marguin-Hamon, Jean de Garlande, entre poeètique et musique ^ Revue d'histoire des
textes, n.s., t. V, 2010, p. 175 -197
The existence, asserted by the texts, of two contemporary authors both named Jean de
Garlande, one a grammarian and poet, the other a musicologist, poses the question of
their identity. Occasionally suggested but more often denied, their identity can only be
established on the basis of internal elements in the respective works of the two homonyms.
There is no choice but to accept that many similarities exist, as much with regard to the
place that both give to music within the realm of knowledge, as in the common use made
of a very specialised vocabulary. Among his homologues, the poet Jean de Garlande is
the only one to borrow from the treatises on measurable plain chant a group of notions
that serve him for codifying rhythmic poetry, for which he shows special interest. More
generally, the poetic and prosodic treatises of the grammarian and those of the musician
The manuscripts housed in the Biblioteca Nacional in Madrid under the shelfmarks
9513 and 9522 are two miscellaneous collections with nearly identical contents. They
come from the library of Pedro Fernaè ndez de Velasco, first Count of Haro, one of the
most representative of Castilian nobles in the first half of the fifteenth century. Among
the many texts in the collection, which was given the title Vademecum, there is a small flor -
ilegium of moral texts composed of extracts from the De consideratione of Saint Bernard,
Cicero's De officiis and De amicitia, the De officiis by Saint Ambrose, and a letter by Saint
Augustine taken from Gratian's Decretum. The section formed by the mini -florilegium is
by Vasco Ram|è rez de Guzmaè n. The aim of the article is to edit and study this mini -flori -
Giovanna Murano, Le opere di Acardo di San Vittore ( 1170/1171) ^ Revue d'histoire des
The works of the Englishman Achard, abbot of Saint Victor from 1155 -1160 and then
bishop of Avranches, have been reconstituted in the last decades thanks to the research of
Jean Chaêtillon and Marie-Theèreése d'Alverny. Three works have now been identified with
certainty : the De discretione animae, spiritus et mentis, the De Trinitate and a collection of fif -
teen sermons. The paternity is uncertain of the Quaestiones, preserved in two manuscripts,
Dijon 119, f. 204-216 and Paris, BnF, lat. 14807, which have not yet been the subject of a
specific study. The nature and the literary genre of a series of fragments copied in two wit -
nesses after the sermons XV -XIII and edited with them remains dubious. The manuscript
tradition of the treatises is rather weak ; only four witnesses are known of the De discretione.
The De Trinitate has been identified thanks to the long citations from John of Cornwall
and Johannes de Ripa, then edited after a single late witness (Padova, Bibl. Antoniana, 89
Scaff. V). The tradition of the sermons is richer and more complex.
This article examines the history and contents of Troyes, Meè diatheéque de l'Agglomeè ration
Troyenne, 3203, an overlooked manuscript copy of an important text by the ninth -century
lay author Nithard-- a text that contains the Strasbourg oaths, the first appearance of the
French language. Copied in the sixteenth century by the hand of the French humanist
on Nithard's work (a work otherwise extant in only two manuscripts), and allows an
opportunity to reconsider not only the history of its transmission and reception, but also
what this history reveals about shifts in historical consciousness and the correlative value
The article treats the Italian tradition of the De rerum natura of Lucretius, more spe -
cifically the manuscript û Savignano sul Rubicone û , which has been little studied. The
manuscript and text of the poem are described, and thereby situated in the Italian tra -
dition. It is proposed that this manuscript was transcribed by Pomponio Leto, one of
the greatest figures of fifteenth -century Italian humanism, during his imprisonment in
Castel Sant'Angelo. It is thus possible to affirm that one family of the manuscripts of
Lucretius emanates from Pomponio Leto : the Neapolitanus, the Savignanus and the Basi-
liensis, as well as the incunable in Utrecht of the Verona edition (1486), which he anno -
Stefano Trovato , Sallust's Historiae in Eumenius' Pro instaurandis scholis. A new source for
fragment I.11 Maurenbrecher ^ Revue d'histoire des textes, n.s., t. V, 2010, p. 281 -290.
In an oration in the corpus of the Panegirici Latini, the rhetorician Eumenius, after hav -
ing celebrated the restoration of Roman power by the tetrarchy, insists on the need to sti -
mulate the renaissance of eloquence and cites a passage (the beginning of the fragment
I.11 Maurenbrecher) from the Historiae of Salluste, thus furnishing an important witness
hitherto unnoticed. Eumenius does not seem to perceive the bitter reflexion of Salluste
concerning the contrast between the growth of material power and the moral degenera -
tion of Rome after the third Punic War. What interests the orator is in fact the renais -
sance of the schools of rhetoric. Eumenius thus does not reproduce the ideological com -
plexity of the fragment, but uses it to underline that one of the aspects of the greatness of
Yann Sordet , Sur un fragment de la Passio sancti Alexandri ^ Revue d'histoire des textes, n.s.,
A fragment of the Passio Alexandri papae et sociorum (BHL 266 ; AASS, Mai, I, p. 371 -
375) has recently been found in a Venetian binding from the first quarter of the sixteenth
century, of a volume which is one of several books and manuscripts, mostly liturgical, that
were discovered in the Parisian church of Saint -Eè tienne du Mont, on deposit at the Bib -
liotheéque Sainte-Genevieé ve since 2007. It is the central bifolium of a quire and has eight
columns, which present nearly half the complete text of the Passion. The fragment comes
varia eèditeès par Theè odore Goulston et Thomas Gataker (Londres, 1640) ^ Revue d'his -
The 1640 London edition of Claudii Galeni Pergameni Opuscula varia (Londini : typis
Richardi Badger : sumptibus Ph. Stephani, et Ch. Meredith, sub Aureo Leone in C×me -
terio Paulino, 1640) by Theodore Goulston raises a number of questions concerning the
selection of texts, the establishment of these texts, and the context of their publication.
This article discusses the part played by Thomas Gataker in the preparation and publica -
tion of the edition, by examining the marginal notations in a copy of the 1538 Basel edi -
tion of Galen housed in the Marsh Library in Dublin. This copy was discovered and iden -
tified by Vivian Nutton as being the one Theodore Goulston worked on while preparing
his edition. A study of the annotations shows that some are in a hand other than Goul -
ston's. From the state of the volume, one can also conclude that the leaves corresponding
Thomas Gataker for the edition. Given the unfinished state of the emendations on
which Theodore Goulston was working at his death, Thomas Gataker was obliged to
make choices that are sometimes arbitrary and respond to religious as well as scholarly
considerations.
script traditions : Petrus Alfonsi's Dialogus ^ Revue d'histoire des textes, n.s., t. V, 2010,
p. 307-331.
In this paper we study the manuscript tradition of Petrus Alfonsi's Dialogus contra
Iudaeos, written around AD 1110. This text was widely disseminated in the Middle Ages,
especially during the century after its composition ; there are over sixty complete manu -
scripts known. In order to group them we calculate a distance matrix from standardised
text strings transcribed from the manuscripts. From this, tree graphs can be generated
easily and quickly with the aid of software developed for biological phylogeny. The
resulting tree graph can be iteratively improved by modifying the distance matrix using a
are thus able to divide the tradition into some ten main groups.
Didier Marcotte, Le Papyrus d'Arteèmidore : le livre, le texte, le deèbat ^ Revue d'histoire des
Since its description a decade ago, the Artemidorus Papyrus has given rise to consider -
able discussion, fed by the absolute novelty of its content - texts, map and drawings -, but
also by repeated doubts concerning its authenticity. This article offers a critical study of
the bibliography devoted to the roll and its content ; it also proposes a re -examination of
the structure of the book, its writing and the organisation of its texts in columns. It
attempts to characterise the classical edition that is dealt with here and suggests a new
approach to the relation between the cartographic illustration, which occupies nearly
one metre of the papyrus, and the reèsumeè of Artemidorus in columns IV and V.
gabrielle lherminier Pl. I
entre f. 87 et 88, f. 1v
courtney m. booker Pl. II
e
Troyes, Meèdiatheéque de l'agglomeè ration troyenne, 3203, f. 2
courtney m. booker Pl. IV
Galien, Opera , Baêle, Froben, 1538. Quod animi Mores , f. Y7 r, annotations (deè tail).